Des fouilles archéologiques sur le chantier ECOGI

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Des fouilles archéologiques sur le chantier ECOGI
RÉGION
MERCREDI5AOÛT2015 P
SÉLESTAT 86e Corso fleuri
La fête aux 500000 dahlias
11
KESSELDORF Découvertes archéologiques
Vestiges mis au jour
Depuis le 14 juin et jusqu’au
14 août, le pôle d’archéologie interdépartemental
rhénan (Pair) mène des
fouilles à Rittershoffen et
Kesseldorf en Alsace du
Nord, où des vestiges rares
de différentes époques ont
été découverts.
LES QUATRE ARCHÉOLOGUES du
Les douze chars du Corso célébreront cette année les quatre
saisons. PHOTO ARCHIVES DNA – J.P.K.
500 000 dahlias et pas une
fleur de moins… Comme
chaque année, Sélestat
célébrera samedi soir sa
tradition maraîchère en
invoquant autant de fleurs
juchées sur douze chars. Le
86e Corso fleuri s’annonce
haut en couleurs et en fragrances florales…
Il est loin, le temps où les jardiniers sélestadiens faisaient défiler des charrettes de fumier
fleuries… C’était en 1927 et
depuis, le Corso fleuri de Sélestat
a pris son envol pour devenir la
première manifestation d’envergure de la cité humaniste et
maraîchère.
Douze chars, 500 figurants
Se nourrissant de dahlias par
centaines de milliers, douze chars
cultiveront la dimension florale
de cette manifestation, laquelle
décline cette année le thème des
saisons. Depuis le début de l’année, le personnel de la ville s’est
employé à fabriquer les structures de ces chars, qui seront encollés avec 500 000 dahlias par une
armée de bénévoles vendredi soir.
Entourés par près de 500 figurants, acrobates, jongleurs, musiciens, les chars parcourront les
rues du centre ancien de Sélestat
samedi à l’occasion de deux
cortèges, l’un diurne à 18h,
l’autre nocturne, nimbé de lumières qui souligneront la dimension
féerique de ces réalisations à 22h.
Entre les deux, les Bretons de Red
Cardell donneront de leur rock
celtique alternatif au square Ehm
à 20h30. A l’issue du cortège
nocturne et du grand feu d’artifice, à minuit, c’est l’électro-techno
de DJ The Hacker qui prendra le
relais, associé au mapping réalisé
par le collectif WSK.
Les cortèges et concerts de samedi soir seront en accès payant (7
€ à la caisse du jour, tarifs réduits 5,5 et 6 €). Le même jour,
une kyrielle d’animations se
mettra en place en divers lieux
du centre ancien, entre déambulations de compagnies, concerts,
foire aux vins, animations pour
les enfants, maquillage, théâtre,
etc.
Dimanche en revanche, les animations seront accessibles gratuitement en même temps que les
chars du Corso, lesquels se poseront aux quatre coins de la ville.
Toute la journée, de 10 h à 18 h,
le centre-ville résonnera des
mêmes animations que la veille.
Les enfants, en particulier, disposeront de deux places rien que
pour eux, avec des ateliers créatifs, des sculptures en ballon, une
déclinaison délocalisée du sentier
pieds nus Sensoried, à Muttersholtz et des structures gonflables.
Les compagnies, parmi lesquelles
les sonneurs de cloches venus
tout droit des alpages suisses et
les échassiers acrobates de la
compagnie Faï Izara continueront
d’assurer une ambiance fleurie et
dynamique à Sélestat.
Q Renseignements:
http://www.selestat.fr/se-divertir-aselestat/corso-fleuri.html, ✆
03 88 58 87 20
SCIENCES Découverte à l’IGBMC
Encore plus près du stade
initial de la cellule
Une équipe de l’Institut de
génétique et de biologie
moléculaire et cellulaire
d’Illkirch fait sensation en
annonçant avoir obtenu en
laboratoire des cellules dites
totipotentes, capables de
participer à la génération de
l’embryon.
Toujours plus près du « degré
zéro » de la cellule. Les chercheurs avaient déjà réussi à
remonter la chronologie de la
division cellulaire, celle qui à
partir du tout premier stade de
la fécondation en arrive à produire les différents tissus de
l’organisme.
En amont des cellules souches
spécialisées dans la fabrication
de certains tissus, on est par
exemple arrivé à obtenir des
cellules souches pluripotentes,
autrement dit pas encore
aiguillées vers une activité
précise et susceptible de fabriquer n’importe quel tissu.
C’est un nouveau pas en avant,
ou plutôt en arrière puisque l’on
recule dans la chronologie, qu’a
accompli l’équipe de Maria-Elena
Torres-Padilla, à l’IGBMC (CNRS,
Unistra, Inserm).
Cette directrice de recherche à
l’Inserm annonce avoir obtenu
des cellules totipotentes, encore
plus proches des tout premiers
stades embryonnaires. Elles
seraient en mesure de « produire
un embryon entier mais également le placenta et le cordon
ombilical. » À ce stade très plastique, où tout reste jouable au
plan biologique, les cellules ont
des propriétés très intéressantes.
Ces résultats sont en effet qualifiés de particulièrement prometteurs dans le domaine de la
médecine régénérative.
DIR
LE CARNET
Q DIPLOMATIE. – M. Ridha
Zguidane, consul général de
Tunisie à Strasbourg (avec le
grade de ministre plénipotentiaire) s’apprête à quitter l’Alsace
où il a été très apprécié. C’est
l’un des plus anciens diplomaTTE-RTE 03
tes en poste à Strasbourg, depuis octobre 2010. M. Zguidane
va rejoindre le ministère des
Affaires étrangères à Tunis.
Avant de diriger le consulat à
Strasbourg, il a été diplomate à
Bucarest, Dakar et Paris.
Pair, basé à Sélestat, auront au
total fouillé près de 6 000 mètres carrés de terre, répartis sur
deux sites. C’est en bordure
d’un champ à Rittershoffen que
les vestiges les plus anciens ont
été découverts : datant de l’époque néolithique (entre 4 300 et
4 000 ans avant Jésus Christ),
un ensemble de céramiques a
ainsi surpris les archéologues,
peu habitués à trouver des vestiges de cette époque au nord de
l’Alsace. Le chantier a également mis au jour un site médiéval du XIIe siècle, permettant de
déduire la présence d’une activité artisanale liée au travail du
fer. Trois puits spectaculaires
de cette époque ont aussi été
trouvés, dont un composé de
noisetier tissé.
Des découvertes rares
et exceptionnelles
À Kesseldorf, les vestiges remontent essentiellement à
l’époque gallo-romaine : les archéologues y ont trouvé des installations leur permettant
d’imaginer la présence d’une
À Kesseldorf, les fouilles ont permis la découverte de deux fours de potier très bien conservés,
datant de l’époque gallo-romaine. PHOTO DNA – GUILLEMETTE JOLAIN
ancienne boucherie — avec son
fumoir à viande et l’emplacement pour le chaudron —, deux
fours de potier extraordinairement bien conservés — les
chambres de chauffe sont parfaitement visibles —, et une riche nécropole à crémation où
ont été retrouvées des offrandes
funéraires. « Ces découvertes
sont rares et exceptionnelles
dans le secteur », assure Muriel
Roth-Zehner, archéologue au
Pair et responsable de l’opération.
Tous les objets découverts seront ramenés au Pair à Sélestat
pour y être étudiés ; les recherches donneront lieu à un rapport de fouille qui sera finalisé
d’ici à deux ans. Les trouvailles
seront ensuite consignées au
centre de conservation et d’étude, actuellement en cours de
construction à Sélestat.
Dans le cadre du chantier
de géothermie
Ces fouilles ont été menées dans
le cadre du chantier de géothermie actuellement en cours piloté par Écogi, filiale d’És (*): depuis le 19 janvier, elle installe
des tuyaux entre la centrale géothermique de Rittershoffen et
l’usine Roquette Frères de Beinheim, distante d’une quinzaine
de kilomètres, afin que l’usine
puisse utiliser la géothermie
profonde pour être alimentée en
chaleur — c’est le premier projet
géothermique industriel porté
par Écogi. C’est en creusant ces
conduites que les vestiges ont
été découverts – les membres
d’Écogi sont d’ailleurs ravis de
la bonne coordination avec le
Pair et la direction régionale des
affaires culturelles. La pose des
conduites devrait se poursuivre
jusqu’à la fin de l’année, la mise
en service étant prévue pour le
premier trimestre 2016.
GUILLEMETTE JOLAIN
R
Q (*) La société Écogi (exploitation
de la chaleur d’origine
géothermale pour l’industrie) a été
créée en juin 2011 et réunit trois
partenaires : 40 % de son capital
est détenu par És, 40 % par l’usine
Roquette Frères de Beinheim et
20 % par la Caisse des dépôts.
LA PETITE-PIERRE Ouverture du festival
Histoires du jazz
Le festival Au grès du jazz
de La Petite-Pierre poursuit
son exploration des sons de
partout sous le ciel d’août
des Vosges du Nord. Le Monty Alexander Trio ouvre
vendredi cette 13e édition
qui fera honneur à l’histoire
(et aux belles histoires) du
jazz.
MONTY ALEXANDER EST À LUI
SEUL le témoin d’une part im-
portante de l’histoire du jazz.
Ses 50 ans de carrière, le pianiste jamaïcain les a passés
avec d’aussi fameux compagnons que Sinatra, Tony Bennett, Gillespie, Quincy Jones
ou encore Clint Eastwood,
ayant assuré la ligne de piano
pour son film Bird tourné en
hommage à Charlie Parker.
Le temps des fondateurs
Clint Eatswood, justement,
dont le fils Kyle assure la pre-
Le Monty Alexander Trio,
vendredi à 21h, en ouverture
du festival Au grès du jazz de
La Petite-Pierre. DR
mière partie d’une soirée thématique « Double bass »
(8 août), suivi par le grand
Monsieur de la contrebasse
Gary Peacock, dont il s’agira
de fêter dignement le 80e anniversaire avec ses comparses Marc Copland et Mark Ferber.
Côté légendes vivantes enco-
re, l’incandescent pianiste
c u b a i n C h u c h o Va l d é s
(10 août) se souvient de son
album mythique Irakere,
l’inspirateur de l’afro-beat
Tony Allen (15 août) donne de
la voix derrière sa batterie et
le saxophoniste Archie Shepp
(11 août), dans une formation
comptant pas moins de 17
musiciens, retrouve le souffle
de sa pièce maîtresse Attica
Blues, écrite en 1972 suite à la
révolte marquante des prisonniers d’Attica.
Côté héritage, celui de Leadbelly, figure fondatrice de la
folk afro-américaine, sera assumé par Eric Bibb et JeanJacques Milteau (14 août).
Après un clin d’œil aux 40
ans du parc naturel régional
des Vosges du Nord, porteur
du festival depuis 2013, par
le biais d’un concert gratuit
de Marcel Loeffler et Lisa Doby (9 août), on fera en clôture
(15-16 août) honneur aux ra-
cines du festival dans le cadre
d’un week-end Afrique, passant du Nigeria rageur de
Seun Kuti (le fils de Fela, un
autre immortel) à la Tunisie
introspective de Dhafer Youssef.
Après avoir affiché un record
de 17 000 spectateurs l’an
dernier (in et off confondus),
Au grès du jazz compte désormais sur le duo de nouveaux
programmateurs, Alexandre
von Arx (ancien directeur artistique de Jazz à Vienne) et la
Savernoise Valentine Wurtz,
pour se placer encore un peu
plus sur la carte des rendezvous festivaliers incontournables de l’été.
EMMANUEL VIAU
R
Q Ouverture du festival vendredi
7 août, Monty Alexander Trio, à
21h, place Jerri-Hans à La
Petite-Pierre. Programme
complet www.festivalaugresdujazz.com.
LITTÉRATURE Deuxième roman de Francine Bibian
Mulhouse entre les lignes
La Chambre des merveilles
est le second roman de
Francine Bibian. Il se lit
comme un jeu de piste, au
cœur de la cité du Bollwerk.
L’ANCIENNE INSTITUTRICE s’est
piqué d’écrire il y a quelques années. Des nouvelles d’abord, puis
un premier roman, Bleu comme
neige, paru en 2010. Francine Bibian nous ouvre cette année La
Chambre des merveilles. Née d’un
père basque et d’une mère alsacienne, elle a tout naturellement
hérité du goût des voyages. Puis
de l’art. Et du beau. C’est cette
alchimie que son écriture recrée,
matinée d’un sérieux sens de
l’humour.
Francine Bibian au parc
Salvator, lieu central de son
roman. PHOTO PHILIP ANSTETT
La Chambre des merveilles se lit
comme un jeu de piste dont le
terrain est Mulhouse. Les chemins de Léa, l’exclue temporaire,
de Simon, l’irrésistible gardien
de musée, d’Alex, trop amateur
d’œuvres d’art et de Mathilde,
ancienne costumière de théâtre,
tissent dans la géographie de la
cité du Bollwerk une toile amicale et sensible.
Du parc Salvator au lycée Montesquieu (..), du Noum au Moll, les
destins des personnages de La
chambre des merveilles se nouent.
Ecriture alerte, héros et héroïnes
bien campés, le roman se lit
d’une traite, avec son petit air de
mystère : mais que fabrique donc
ce bizarre Alex ? Inspiré librement du roman de Stéphane
Breitwieser Confessions d’un voleur d’art ce personnage nous fascine et nous émeut, tout malhonnête soit-il. Mais à quel jeu joue
Garnier, le super prof de français ? Mathilde, toute encore obsédée par son métier de costumière de théâtre, avec ses
froufrous et ses dentelles, irat-elle, à 80 ans vers la lagune
vénitienne ?
Dans cette écriture pleine de finesse, Francine Bibian est toute
entière : ses voyages, son amour
de l’art, son érudition, son attention aux autres.
Une Chambre des merveilles qui
ne demande qu’à voyager, encore, dans la main ou le sac du
lecteur !
R
Q La Chambre des merveilles, aux
éditions du Signe.
C.S.C.