times of tribes

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times of tribes

TIMES OF TRIBES
Décembre 2011
reNCoNtres à LawsPet
histoire
Les tribaux, d’hier à aujourd’hui
Les populations tribales possèdent un
mode de vie et une culture unique et
cela depuis des siècles : qui sont-ils et
comment ont-ils évolué ?
PoLitiQUe
statut et place des tribaux au sein
de la vie politique
L
e mot « tribu » sonne à notre oreille comme
quelque chose de différent, presque mythique, quelque chose qu’on ne comprend
pas, qu’on ne définit pas et vis-à-vis de duquel on
prend ses distances. Nos représentations se perdent
dans l’image de communautés primitives, vêtues de
feuilles et de pagnes, parlant un dialecte inconnu,
parées d’étranges bijoux et vivant en communion
avec la nature. Une forme de folklore peut parfois
entourer cette notion, incitant certaines agences
de voyage à reconstituer des villages et des groupes
tribaux pour distraire des touristes naïfs. La fascination et la curiosité générées par les modes de vie de
certaines d’entre elles font le succès d’émissions de
télévision réalité... Mais que connaît t-on réellement
des populations tribales ? Que sait-on de leurs coutumes et modes de vie, de leurs aspirations, de leur
réalité ? Peut-on approcher ces communautés sans
les catégoriser ?
Ce document vise à en apprendre davantage sur les
populations tribales vivant en Inde du sud, pays au
développement fulgurant, en explorant leur histoire, leur actualité, leur image et leur intégration dans
la société moderne, en lien avec la politique du gouvernement. En effet, en Inde où la hiérarchie sociale
est très présente et où le statut et l’hérédité d’une
personne détermine encore aujourd’hui sa place au
sein de la société, l’image des tribaux, officieusement
en bas de l’échelle des castes, est négative et controversée.
Aujourd’hui, beaucoup d’associations comme
INDP depuis plus de cinq ans, tentent d’améliorer
le niveau de vie de ces populations marginalisées,
en leur construisant des maisons ou en les aidant à
s’adapter à la modernisation du pays et à vivre avec
son évolution. Cette ONG localisée à Pondichéry
est allée à la rencontre de la tribu des Narikuravars, une communauté Adivasi dont le nom signifie « chasseurs de renards » et s’est attelée, avec
l’aide financière du gouvernement de Pondichéry,
du conseil général des Côtes d’Armor en France et
Les lois et les décrets depuis plusieurs
siècles concernant l’intégration des
populations tribales au sein de l’Union
indienne et leur place dans la société
différent lorsqu’ils sont formulés sur le
papier et leur accomplissement dans la
réalité.
des agences de construction BDO et DRDA (Block
Development Office et District Rural Development
Agency), à la construction sur le site de Lawspet de
27 maisons permanentes pour les familles résidentes. Son objectif, loin de se résumer à donner un toit
aux Narikuravars, est aussi d’ouvrir ces populations
au monde extérieur. Elle organise des formations
sur l’importance de l’éducation ou de l’hygiène
par exemple, et les aide à s’adapter à une Inde économique en expansion où les pratiques de la chasse,
de la cueillette et l’agriculture extensive, socle des
traditions des Narikuravars deviennent de moins en
moins possibles. Le « Times of Tribes » présentera
ce projet du point de vue d’une classe de première
du lycée français de Pondichéry. Les élèves, de jeunes
garçons et filles âgés de 16 ans en moyenne se sont
rendus dans le village de Karuvadikuppam dans le
but de réaliser un reportage journalistique. Ils ont
ainsi pu, au delà de la découverte et de la rencontre,
interroger et dialoguer avec les membres de la tribu,
confrontant leurs représentations et leurs propres
repères à un mode de vie passé et présent totalement
différent du leur. Ils se sont étonnés, questionnés,
et chemin faisant se sont fait leur propre idée. Les
sensations, questions ont ensuite été consignées et
constituent le corps des articles qu’ils ont ensuite
rédigés. Les textes et les portraits relatent cette rencontre hors du commun vécue par des adolescents
n’ayant pour la plupart jamais entendu parler de
leurs « voisins »: les Narikuravars.
Nous espérons que ce projet constituera un petit pas
de plus sur le long chemin menant à la nécessaire
intégration des 8% que représentent les populations
tribales en Inde.
« L’aller vers » pratiqué par INDP et à sa suite, par
les jeunes du lycée français de Pondichéry, provoque la rencontre nécessaire à la compréhension et
à la diminution du sentiment d’étrangeté souvent
à l’origine de la relégation. Il en résulte à l’inverse
l’enrichissement mutuel généré par la confrontation
avec la diﬀérence •
Marion Bouchaud
soCiÉtÉ
Une approche difficile des tribaux et
une intégration limitée
Inter-compréhension et intégration
iNDP et le projet des Narikuravars
Naissance d’un projet d’aide à une
communauté tribale pondichérienne :
les raisons de sa création, ses atouts, ses
limites et ses acteurs.
Le reportage journalistique
Quel projet et dans quel contexte ?
rePortage
La tribu des Narikuravars vue par
des lycéens pondichériens
PersPeCtiVes
Une ouverture sur rio à travers
l’initiative environnementale
histoire
Les tribaux, d’hier
à aujourd’hui
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POLITIQUE
Statut et place des
tribaux au sein de
la vie politique
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SOCIÉTÉ
TIMES OF TRIBES
Une approche
difficile des tribaux
et une intégration
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INDP et le projet
des Narikuravars
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reportage
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Décembre 2011
LES NARIKURAVARS: UN PEUPLE DIFFÉRENT
Le 9 novembre 2011, nous avons fait
une sortie pédagogique sur le site de
Lawspet où habite le peuple des Narikuravars, pour préparer notre reportage sur la
construction de leurs maisons grâce à une
association non gouvernementale nommée INDP. En allant là bas, nous avons pu
observer leur mode de vie et leur environnement.
Après un petit trajet, nous approchons de la
route située près de notre futur Aéroport de
Pondichéry, au bout de laquelle est campé le
village de ce peuple nomade venu du nord
de l’Inde. La première chose que je vis fût
les vastes montagnes de déchets surmontant les maisons, un choc pour moi. Puis
j’ai commencé à observer ce peuple. Ils sont
divisés en trois castes (les Narikuravars et les
Kuruvikkarans). Devant la maison de chaque habitant, j’aperçois des arbres à vertues
médicinales.
La façon de vivre des Narikuravars est tout
à fait différente et particulière. Ce groupe
éprouve des difficultés à tenir les maisons
soigneusement, ils parlent un langage mixte
entre eux (Tamoul, Telegu et Hindi) et j’ai
constaté une chose atterrante : ces gens mangent des chats, des pigeons, des écureuils et
des perroquets. Leur travail leur donne un
Une tribu bien
cachée
Le 9 Novembre 2011, notre classe
de STG du Lycée Français de Pondicherry a effectué une première
visite sur la place où vivent les Narikuravars (à Lawspet derrière le futur aéroport de Pondicherry). Nous
avons eu cette sortie pour pouvoir effectuer un reportage journalistique
sur leurs activités et modes de vie.
En 2006, une ONG réalise un projet de construire des maisons pour ces
bon profit, ils ramassent des déchets et il les
divisent en fer, en métal... et les vendent. Ils
élèvent surtout des cochons et des moutons
qu’ils élèvent et vendent également. Les
hommes ont des longs cheveux et des colliers de perles colorées autour du cou.
J’étais surprise en me promenant dans leur
village. En effet, je pensais que les membres
de cette tribu auraient des sentiments tristes, sombres, pauvres et graves mais j’ai vu
au contraire des gens indépendants, souriants, généreux et accueillants. Ce peuple
personnes qui vivaient dans la nature.
Ce sont des chasseurs et des mangeurs
d’animaux, et leurs habitations sont différentes des nôtres. C’est une tribu éloignée de la société. Lors de cette visite tout
a été une découverte ! Ce peuple était
accueillant, et j’ai été touchée par leurs
grands sourires et leurs regards clairs.
On comprend aussi qu’il n’avaient pas
l’habitude d’avoir tellement de visiteurs.
Malgré tous les efforts de l’ONG, certaines personnes de la tribu n’arrivent pas
à quitter leurs habitudes et à essayer de
rentrer dans une nouvelle vie. Nous avons
été émus d’avoir rencontré ce peuple si
s’applique à cultiver la terre pour en retirer
un bénéfice grâce à cette association, et reste
très proche de la nature.
Pour gagner leurs vies, les Narikuravars élèvent des moutons et des cochons et vendent
des colliers. Je ne connais pas la raison pour
laquelle ils ne sortent pas de leur village et
de leur mode de vie. Je pense qu’ils n’ont pas
envie de s’intégrer dans notre monde : peutêtre que ces peuples ont peur de communiquer avec le reste du monde ? •
KICHENARADJ ABIRAMY
proche de la nature et si respectueux de
l’environnement. Ils passent leurs journées dans l’accomplissement de plusieurs
activités, ils vont rarement en ville ou
seulement pour vendre leurs colliers et
pour acheter des choses essentielles.
Leurs activités sont d’élever des animaux
comme par exemple des cochons et aussi
des chèvres. Ils trient aussi les déchets...
Ce peuple a toujours été, malgré ses efforts, mal vu et rejeté par
la société. Si un jour cette tribu rentre
dans la nouvelle société, changeront-ils ?
Seront - ils acceptés ? •
LURATI Samantha
reportage
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1ère rencontre avec les Narikuravars à Lawspet
nous mettons pieds chez les Narikuravars qui sont notre sujet principal. Une
première vision de ces habitants s’est
imposée à moi : ils sont très pauvres et
même si ils sont des hommes comme
nous, ils sont très différents. Ils ont leur
langue à eux, leur manière de se comporter, de manger... On apprend que
les Narikuravars aiment beaucoup la
nature et sont même prêts à se sacrifier
pour la protéger, ce qui nous a beaucoup
impressionné ! De même leur travail
est très utile pour les autres et surtout
pour des entreprises, notamment le tri
des déchets. L’ONG a été d’une très
grande aide pour les Narikuravars, elle
leur a construit des maisons, même si
ce ne sont pas de grandes maisons, c’est
Puis après avoir passé un certain temps suffisant pour eux. De plus on apprend
à l’étape d’épuration de l’eau du canal, de nouvelles choses, par exemple le fait
Nous nous rendons à Lawspet dans
l’après-midi vers 14H30, après un trajet
court de 20 minutes, avec Mlle. Marion,
notre dirigeante du «Club Journalisme» et M. Radje, un des membres de
l’ONG qui garde directement le contact
avec les Narikuravars et qui représente
l’ONG, et qui nous a guidé tout au
long de la visite du terrain. Nous allons
d’abord visiter tout un système de récupération de l’eau du canal qui est très
connu en Inde, qui est tout à fait en voie
de développement. Cette eau est, pour
l’instant, utilisée pour les plantes. Après
quelques années de recherche et grâce à
la haute technologie, elle sera accessible
à l’Homme.
visite sur le site de Lawspet
Le Mercredi 9 novembre, nous avons fait
une première visite sur le site de Lawspet, l’endroit où vivent les Narikuravars.
Grâce à l’ONG pondichérienne INDP,
nous avons eu l’occasion de voir ce site
de Lawspet.
Le mode de vie des Narikuravars est un
peu surprenant pour nous parce qu’il est
contraire au nôtre. Même s’ils restent
entre eux et sortent peu de leur village,
ils sont des travailleurs qui respectent
leurs principes et qui continuent à vivre
à leur manière. La façon dont ce peuple
vit est particulière et tout à fait différente par rapport à nous mais ses membres
ont quand même chacun des maisons
bien espacées et beaucoup mieux adaptées pour vivre. Par contre, leurs maisons
étaient entourées de déchets. Cepen-
dant, ils ont réfléchit à une solution pour
se débarrasser de ces déchets, les trier, en
faire du compost et les revendre.
Les Narikuravars étaient (sont) divisés
en trois castes : ceux qui vont à la chasse,
ceux qui élèvent les cochons et les autres
qui font les colliers. Ils travaillent très
dur et croient en ce qu’ils font. Ils élèvent et mangent les chats, les écureuils
et des perroquets. Leur langue de communication est un peu différente par
rapport à nous car ils ont un accent différent. De plus, ils mélangent le tamoul
et le telugu. •
Aroumougame Saranya
Beulah Lebouché
qu’il y ait trois castes différentes, que
l’une n’est pas admissible dans l’autre...
Les femmes doivent garder leur pureté
jusqu’au mariage, elles doivent rentrer
vite à la maison, avant dix-heures le soir.
Les Narikuravars ont beaucoup de respect et sont très fidèles à leur caste ! Par
rapport à l’éducation, c’est le début pour
eux, pour leurs enfants. Les gens âgés
quant à eux doivent encore apprendre à
garder leur espace propre. De l’aide leur
est par exemple proposée pour apprendre à laver leurs toilettes.
Pour conclure, nous n’avons que plus de
questions à leur poser et j’espère que les
Narikuravars vont énormément se développer et dans quelques années seront
prêts à rejoindre notre société. •
BLANPAIN Christopher
reportage
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Le nouveau peuple
Le 9 novembre 2011 nous avons effectué une sortie sur le site de Lawspet pour
observer le nouveau peuple : les Narikuravars. L’objectif était de les connaître
eux et leur lieu d’habitation. Le départ
s’est fait devant le lycée et après un bon
quart d’heure de trajet en car agité, nous
sommes arrivés sur les lieux. Nous avons
tous pris de quoi noter puis nous nous
sommes dirigés vers les différentes étapes d’épuration de l’eau. Dès que nous
nous sommes rapprochés de la première
étape, la chose qui nous a surpris était
l’odeur, une odeur insupportable. Il y
avait le filtrage des déchets puis plusieurs
pompages et stockages de l’eau destinés
à l’agriculture. Nous sommes ensuite
allés derrière leur lieu d’habitat où se
trouvent tous les déchets de Pondichéry,
à côté desquels sont disposées 6 machines servant à transformer ces déchets en
engrais qui seront ensuite vendus à l’extérieur.
Enfin nous avons rencontré les Narikuravars. Quand nous sommes arrivés, tous
les enfants se sont réunis autour de nous.
Nous prenions note de ce que nous disait notre guide M. Karnamourty tout
en regardant leur milieu d’habitat et
tous les animaux présents. •
Anthoniraj Jerome
Dans la peau d’un Narikuravar
Des mendiants, des personnes tristes,
des enfants « sauvages », des demeures sales : voilà ce que l’on s’attendait à
voir des Narikuravars avant notre petit
détour au site de Lawspet après un long
trajet en car.
Mais ce que nous y avons trouvé était loin
de tout cela. En effet notre monde n’est
pas comparable au leur. Ta maman te
fait manger des épinards ? Tu veux peutêtre goûter à une brochette d’écureuils !
Tu en a assez de jouer aux mêmes jeux de
console ? Tu préférerais aller promener
les cochons comme ces enfants qui n’en
sont jamais las. Ton papa ne supporte
plus son travail ? Je suis sûre qu’il ne sera
jamais aussi enthousiaste que ces jeunes
gens pour trier les déchets, le plastique
ou fabriquer des colliers de perle.
Cette communauté est en effet loin
d’être passive, ses membres vivent de
la chasse et de cueillette. Leurs revenus
sont basés sur le travail de tri des ordures, l’épuration des eaux usées, l’élevage
d’animaux, la construction de maisons.
À première vue on peut se dire qu’ils
sont tous pareils. C’est totalement faux,
cette petite tribu est-elle même divisée en
plusieurs castes. Ce sont dans des petites
maisons pas plus grandes que vos chambres que dorment ces familles, qu’ils ont
par ailleurs aidé à construire.
Malgré tous ces efforts, ces personnes
ne sont toujours pas acceptées dans la
société, elles ne la frôle que pour vendre
des colliers en bord de mer ou venir se
soigner pour des maladies qu’ils attrapent par manque d’hygiène ou mauvaises conditions de vie.
Je vous invite tous à vous mêler aux
membres très accueillants de cette tribu
en dehors de toutes réalités et vous verrez en leurs yeux une envie et une lueur
d’espoir. Vivre parmi nous comme vous
et moi, est-ce mal ? •
Hattoun Zabourdine
reportage
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Une vie qui dépasse l’imagination
Nous ne savions pas ce que nous allions
découvrir lors de cette sortie chez les Narikuravars, mais avions quand même une
petite idée de l’endroit où nous nous
rendions d’après ce que nous avaient
présenté les différents acteurs du projet
de construction de maisons pour ce peuple nomade.
Pendant la visite, j’ai noté que le mode de
vie des Narikuravars était un peu surprenant, tout d’abord parce qu’il s’oppose
complètement au nôtre. De mon point
de vue ils ont une vie sans ambitions, sans
objectifs. Par ailleurs, ils n’abandonnent
pas pour autant leur tradition.
L’association INDP a beaucoup travaillé pour ces gens, elle leur a construit
des maisons, a facilité l’accès aux routes
et à l’eau potable.
Il est évident que nous ne nous étions
pas attendu à cela : nous pensions qu’ils
seraient dans la misère, mais grâce aux
efforts de l’association les Narikuravars
réussissent à vivre avec moins de problèmes. J’ai également observé que les
membres de cette tribu travaillent dur et
obéissent à une discipline stricte, ils habitent dans un lieu sécurisé se situant au
même niveau que la mer. Pourtant, ils ne
peuvent recevoir une bonne éducation
et ne vont pas tous à l’école, leur adaptation à leur nouvel environnement est
difficile et ils ne maintiennent pas pour
la plupart leurs maisons et leur quartier
propres. Leur mode de vie reste très éloigné du nôtre.
Je dois avouer qu’au début je voulais
quitter ce lieu le plus vite possible, mais
plus j’ai passé du temps et plus j’ai souhaité rester, car les gens ont été très gentils avec nous, on a pris beaucoup de
plaisir et de curiosité à découvrir leur
culture, on a même pu utiliser leurs fusils de chasse.
Lorsque je pense à cette sortie, la seule
chose qui « saute dans ma tête » est le
fait que tous avaient des télévisions chez
eux ainsi que des téléphones portables.
C’est étonnant de voir à quel point ils
ont développé leur culture. C’était une
sortie mémorable •
Sriram Ramalingame
La première visite aux narikuravars
Nous venons de visiter le peuple des Narikuravars. Cette communauté gitane
installée dans le territoire de Pondichéry, sur le site de Lawspet, adopte un
mode de vie très différent du nôtre. Elle
est divisée en 3 castes et pense qu’elle est
est rejetée par les gens, ses membres ont
un sentiment d’exclusion et vivent donc
à l’écart de la société. C’est à ce moment
que l’ONG INDP a décidé d’aider ces
gens. Pour cela elle a construit environ
27 maisons pour 27 familles et a organisé des formations pour les aider à
s’adapter à leur nouvel environnement.
Aujourd’hui il y a plus de 50 familles,
regroupant environ 200 personnes.
Les Narikuravars pratiquent des acti-
vités pour gagner de l’argent, qui sont
très utiles pour l’environnement. Par
exemple le tri des déchets et du plastique, très important pour la nature. Ils
élèvent aussi les cochons et les chèvres
qu’ils exportent ensuite à Bangalore :
chaque cochon coûte environ 10 000 rs.
Ils pratiquent également la chasse pour
leur nourriture, mais certains essayent de
se rapprocher de notre mode de vie en
cuisinant des plats que nous faisons quotidiennement. J’ai remarqué non sans
étonnement qu’ils mangeaient des chats
et des écureuils !
Il m’a semblé qu’ils étaient plus riches
que la plupart des gens mais qu’ils ne le
montraient pas. En effet, ils sont tous à la
page de l’actualité du marché électronique, et ont tous des téléphones portables
récents. Chacun dans sa maison avait un
câble de télévision.
J’ai remarqué que les habitants de haute
classe gardaient leurs maisons propres,
ce qui était moins le cas de ceux d’une
classe plus basse. Envers nous, ils se sont
montrés aimables, accueillants et curieux, entre eux il reste cependant des
problèmes de castes et de religion.
Personnellement, j’attends que les Narikuravars deviennent comme nous, vivent comme nous, avec nous ensemble,
et que partout en Inde les Narikuravars
aient les mêmes valeurs que nous. •
Marc Sinnas
reportage
TIMES OF TRIBES
Décembre 2011
11
l’action de indp
L’ONG INDP aide le peuple des Narikuravars et les autres castes de classe sociale basse appelées «Scheduled Caste».
Ce peuple est un groupe de gitans installés sur le site de Lawspet près de Pondichéry. Un travailleur social nommé
Karnamourty et l’association ont décidé
de faire se développer cette caste en leur
construisant des logements sur le site de
Maruthinagar, appartenant à un homme
bramhin (haute classe sociale chez les
hindous). Cet homme raciste ne voulait
pas que ce peuple s’installe sur ces terres,
l’association a donc fait construire les
maisons juste en face de ce terrain. On
compte actuellement 27 maisons pour
27 familles sur le site de Lawspet, mais en leur donnant du travail bien payé et
on trouve plus de 50 familles dans ce non de l’argent car cela les ferait devenir
quartier. Face à ce problème, INDP aide paresseux. •
Nirmal
ce peuple à changer son mode de vie,
donne du travail aux habitants, leur apprend à travers des formations le tri des
déchets, l’élevage de cochons et de chèvres, afin qu’ils puissent les vendre dans
les autres États de l’Inde. Les Narikuravars dépendent également de la chasse
car cela fait partie d’une des pratiques
issues de leur tradition. En effet, même
si la chasse est illégale, ils continuent à
chasser.
De mon point de vue, pour que cette
caste se développe, nous devons les aider
L’organisation INDP et les Narikuravars
L’organisation INDP est non gouvernementale. Elle a aidé le peuple des
Narikuravars pour leur construire des
maisons. La tribu des Narikuravars est
issue d’une très basse classe sociale : on
les appelle aussi les «gyspies» ou « gitans ». L’ONG et M. Karnamourty que
nous avons rencontré ont travaillé sur le
site de Lawspet près de Pondichéry pour
améliorer le niveau de vie de ce peuple
dans la construction de logements.
Ainsi, elle a construit plus de vingt-sept
maisons pour environ le même nombre
de familles, le problème est cependant
qu’il y a plus de cinquante familles vivant sur le site. L’ONG a également,
dans la réalisation de formations, aidé
les gens à recycler les déchets. Les Narikuravars travaillent plutôt avec le plastique et d’autres métaux. Elle a expliqué
aux membres de la tribu comment élever les cochons et les chèvres, et de cette
manière les vendre dans différents États
en Inde. Ces activités donnent aux Narikuravars un revenu, et cela leur sera
très utile dans la mesure où la chasse,
jadis leur première source de revenu, est
aujourd’hui illégale.
Pour que ce projet fonctionne je pense
qu’il faut générer encore plus de revenus, et également construire de nouvelles maisons pour donner à ce peuple
une tranquillité et surtout la volonté de
travailler •
Toby Leakey
Bienvenue les Narikuravars
Lors de la sortie pédagogique organisée
pour rencontrer les « Narikuravars »,
nous, les élèves de 1ere STG, avons tous
été surpris par leur lieu et leur mode de
vie. La première chose que j’ai remarqué
est qu’ils étaient loin d’être comme nous
et se tenaient à l’écart de la société. Nous
avons observé leurs activités : la confection des colliers ou encore la chasse à
l’aide de fusils préparés. À notre première vue, les Narikuravars nous ont semblé
pauvres, certaines femmes portent des
sarees comme dans notre tradition, les
membres de la tribu parlent leur propre
langue mais aussi le tamoul, ce qui a facilité la communication entre nous. Ils
élèvent aussi des cochons et des chèvres
qui constituent une de leur principale
source de revenu.
L’ONG INDP, qui a construit pour eux
des maisons et a développé sur le site de
Lawspet des activités comme le tri des
déchets, du plastique et la confection
de colliers, nous a présenté son action
et nous a parlé du mode de vie des Narikuravars. Nous avons appris beaucoup
de choses sur eux : ils ont leur propre
culture et souhaitent la conserver le plus
longtemps possible, certains ne veulent
pas changer de mode de vie, principalement les personnes âgées, mais la nouvelle génération tente de se rapprocher
de la société, cela passe principalement
par l’école •
Vignesh Tandavane
reportage
TIMES OF TRIBES
Décembre 2011
12
la rencontre avec la diffÉrence
Mercredi 9 novembre 2011 , vers 14h15 certains essayaient de faire des efforts en
nous étions en route pour rencontrer les se rapprochant de notre mode de vie.
« Narikuravars », une tribu rejetée par
L’ONG INDP, qui a construit les maila société.
sons pour les membres de cette tribu,
Nous descendons du bus avec impatien- ont aussi organisé des formations sur
ce et la première chose que je vois est un l’hygiène, l’éducation et le travail. Ainsi,
ensemble de maisons toutes semblables. ils travaillent par exemple au tri des déNous avons pu visiter deux d’entre elles, chets et au recyclage, ce qui est plutôt
très différentes l’une de l’autre. En ef- une bonne idée tant que ça ne pollue pas
fet, l’une était très bien tenue et l’autre l’environnement. Par ailleurs, ce travail
moins. Il m’a semblé que les Narikura- leur fait gagner de l’argent. vars éprouvent des difficultés pour garder leurs maisons et leur quartier propre, La chose qui m’a le plus frappé est le
peut-être car ils ne parviennent pas en- fossé qui se situe entre notre mode de vie
core à s’adapter à ce nouvel environne- et le leur, notamment par rapport à l’enment. Cependant, j’ai pu remarquer que tretien et à l’hygiène de vie. En effet je ne
conçois pas qu’il soit possible de vivre à
proximité d’une décharge et d’élever des
cochons se promenant librement dans le
village.
Finalement et positivement nous pouvons conclure que même s’ils ont leur
propre culture et leur propre mode de
vie, même si ils tiennent leurs maisons
différemment, ils sont souriants et accueillants, sauf lorsqu’ils se plaignent de
leurs logements de temps en temps ! C’était une sortie vraiment intéressante
qui nous a fait découvrir de nouveaux
gens et de nouvelles cultures... •
Mariame Said
perspectives
TIMES OF TRIBES
Décembre 2011
Une ouverture sur
le projet Rio à
travers l’initiative
environnementale
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