En ce mois de Février, nos officiels sont à l`honneur
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En ce mois de Février, nos officiels sont à l`honneur
En ce mois de Février, nos officiels sont à l’honneur avec pour commencer le récit du voyage d’Eric en Slovaquie en tant qu’Officiel Technique Européen puis un entretien avec Cécile Thibaut, qui s’entraîne dans le groupe d’André mais aussi juge arbitre régional. Les athlètes ne sont pas pour autant laissés de côté avec la traditionnelle rubrique des résultats ! REPORTAGE A BANSKA : C’est en novembre que European Athletics m’a envoyé ma mission pour 2012 : délégué sur un meeting en salle à Banská Bystrica, Slovaquie, le 8 février. Un nouveau dépaysement en perspective : un déplacement en pleine Europe Centrale au cœur de l’hiver ! Renseignements pris, il s’agit d’un meeting consacré uniquement au saut en hauteur, et l’un des meilleurs du circuit d’ailleurs car en 2011 les meilleures performances mondiales de la saison hommes et femmes y ont été réalisées. Voila qui rend la chose intéressante. Trois mois plus tard, nous y sommes. Mardi aprèsmidi, le voyage commence en avion jusqu’à Vienne. Un minibus nous attend, quelques athlètes participant au meeting et moi. Il nous reste plus de 250km à faire pour rejoindre Banská. Mais cela passe finalement assez vite car il n’y a quasiment que de l’autoroute. Mercredi matin, j’ai un peu de temps libre pour visiter le centre ville. En fin de matinée j’ai la chance d’assister à la conférence de presse … en slovaque ! Heureusement les athlètes répondent en anglais : il y a là Tia Hellebaut, la championne olympique 2008, Chante Lowe et Anna Chicherova, qui s’exprime…en russe bien évidemment ! Ensuite l’organisateur m’emmène visiter la salle. C’est simple : il s’agit d’une salle de basket, des carrés de synthétique ont été posés sur le parquet, le tapis de réception est placé au bout de la salle, il n’y a qu’une tribune d’un seul côté de la salle. Elle sera pleine pour le meeting : 1000 spectateurs sont annoncés. Je contrôle les aspects techniques et notamment les installations pour le contrôle anti-dopage. C’est l’une de mes fonctions, j’ai la lourde tâche de désigner les 5 athlètes qui seront soumis au contrôle et veiller à ce que tout se déroule selon la procédure. Je dois également vérifier que les règles de publicité sont bien respectées. Je prends des photos pour mon rapport. Sans oublier de négocier avec l’organisateur afin d’avoir la place qui me convient pour la compétition. Retour à l’hôtel en début d’après-midi pour faire une pause. A 15h00 j’accompagne le premier groupe d’athlète qui part à la compétition. Le premier concours est prévu à 17h00 : c’est celui des femmes. Le concours des hommes est à 19h00. La salle commence à se remplir. C’est vite l’heure du début. Présentation des athlètes dans l’obscurité avec projecteurs de poursuite. Cela me rappelle la présentation des Chicago Bulls de Michael Jordan. L’ambiance monte tout de suite. Et puis je découvre la particularité de ce meeting : les athlètes sautent en musique sur des morceaux qu’ils ont choisis auparavant. Les décibels résonnent à fond dans cette petite salle. Il n’y aura pas de surprise Anna Chicherova s’impose avec un saut à 2m00 devant Tia Hellebaut. On fait la fine bouche car Chicherova venait de réaliser 2m06 le week-end précédent… Mais le clou du spectacle va être le concours masculin. A l’échauffement le fantasque Ivan Ukhov se met en vedette : saut périlleux sous les applaudissements du public et tentative presque réussie de passer 2m10 en ciseaux !!! Le concours est marqué par une très forte densité : 14 athlètes en concours à 2m25. Un athlète slovaque fait des merveilles pour le bonheur du public. Et il en reste encore 5 à tenter 2m33. Pendant une vingtaine de minutes ils vont successivement échouer face à cette barre. Le dernier à s’élancer après ces 14 tentatives infructueuses est Ivan Ukhov. C’est le dernier saut du concours... Et bien non ! Il réussit en effet à franchir ces 2m33 à son ultime essai !!! C’était fantastique, deux heures et quart de concours, je n’ai pas vu le temps passer. Quel régal d’assister à des compétitions de ce niveau ! Bon… retour à mes fonctions officielles : direction la salle du contrôle anti-dopage pour vérifier que tout se déroule correctement. Le dernier athlète en sort une heure plus tard et moi aussi. Mais il n’y plus personne dans la salle, comment vais-je rentrer à l’hôtel ? Par chance cet athlète slovaque va à la réception d’après-meeting qui est donnée à l’hôtel. Il me propose gentiment de m’y conduire en voiture. Le buffet nous attend ainsi que la dégustation d’une bonne bière du cru pour se remettre de cette bonne soirée. J’en profite pour glisser quelques mots à Tia Hellebaut que je retrouverai une semaine plus tard à Eaubonne au Meeting du Val d’Oise. Jeudi matin, réveil de bonne heure. Re-minibus et autoroute jusqu’à Vienne. Cette fois ci il fait jour, je peux apercevoir Bratislava en passant. Avion pour Paris. Jeudi 15h00 de retour en France. Vivement la prochaine mission … à Malte, ce serait bien, non ? Les compétitions du mois du Février ont commencé avec de multiples sourires… ceux des Eveils Athlétiques et Poussins participant à l’animation du Comité de Paris le samedi 11 février. En effet, à cette occasion, un nouveau concept était étrenné et quel succès ! Suivant le principe des épreuves combinées, les athlètes ont été répartis en 5 groupes qui ont tournés d’épreuves en épreuves ne laissant aucune place aux temps morts, pour le plus grand plaisir (après le premier étonnement) des enfants ! Ce jour là, ils étaient 23 de notre club à représenter le Cs Ternes. L’on retiendra la jolie place 4e place de Simone avec 82 points et la 10e place de Fleur (75 points) chez les Poussines. Mais, une fois n’est pas coutume dans notre club où les filles tiennent bien souvent (trop pour certains !) le haut de l’affiche, ce sont les garçons qui ont brillé au stade Jules Ladoumègue… Chez les Eveils garçons, Morgan termine 1er exaequo avec un très beau total de 87 points et chez les Poussins, c’est Yannis (Lamrani) qui l’emporte avec 93 points ! C’est dans un tout autre contexte, bien plus hostile au niveau climatique, que se déroulait le lendemain le match interdépartemental de cross. Souvenez-vous… nous étions ce week-end là en plein dans la vague de froid qui nous servait régulièrement des -10°C et ce dimanche matin au Mureaux, le parcours était en plus recouvert de neige. Dans l’équipe de Paris, sur les 30 Benjamins et Benjamines se trouvaient 8 athlètes des Ternes et Fiona courrait elle avec les Minimes. Malgré la huitième et dernière place de l’équipe de Paris, les athlètes n’ont pas démérités et nul doute que cela restera une expérience gravée dans leur mémoire ! Du côté des plus grands, le mois a été marqué par la fin de la saison en salle. Nous avons ainsi pu retrouver Clémence et Elsa (Demazeau) aux championnats régionaux puis aux championnats d’Ile-de-France (LIFA) en salle, toujours dans la désormais bien célèbre salle Stéphane Diagana à Eaubonne. Pour Elsa, présente sur 200m (27"64) et 60mH aux régionaux si les résultats ne sont pas encore ceux espérés sur les haies, sa première qualification aux LIFA dans cette discipline est source de satisfaction, presqu’autant que le fait de se retrouver dans le couloir contigu de celui de Reina-Flore Okori (championne de France en 8"13) à cette occasion. Pour Clémence, le mois de Février aura été grandiose, presque chaque compétition étant l’occasion de battre son record dans les deux disciplines sur lesquelles elle s’alignait. Elle termine ainsi sa saison hivernale avec un chrono de 26"53 sur 200m et passe sous la barre symbolique de la minute au 400m en 59"59, à quelques centième de la qualification pour les championnats de France… qui seront au programme de l’été à n’en pas douter ! Enfin, du côté de la course Hors-Stade nous avons pu retrouver des athlètes du Cs Ternes à plusieurs manifestations : sur des 10km aux Foulées de Vincennes auxquels participaient Fred, Christine et Guillaume du Vital’Athlé ainsi qu’Anne-François, Sarah et Fabrice du groupe Running ou encore à la course de la Saint-Valentin aux Buttes-Chaumont pour Cécile (Au Yeung). Mais aussi sur des 15km aux Foulées Charentonnaises pour Vincent. Cette athlète de 21 ans, étudiante en double master en sciences et sciences politiques sur les problématiques liées à l’environnement, s’entraîne dans le groupe d’André mais possède également depuis déjà plusieurs années la casquette d’officiel… Rencontre : Cécile, bonjour ! On te revoit de plus en plus souvent sur le stade, comme ce dimanche matin… Racontes-nous comment tu es arrivée dans le monde de l’athlétisme ? Cécile : En fait, je suis venue à l’athlétisme grâce à ma sœur Camille qui était athlète au PAA et qui aimait vraiment ce sport, moi à l’époque je faisais du basket. Le club organisait des stages ouverts à tous, pendant les vacances scolaires et je me suis inscrite à ces journées découvertes au printemps 2003 et j’ai trouvé cela vraiment bien. De plus cette année les Championnats de monde d’athlétisme ont eu lieu à Paris et cela à fini de me convaincre… à la rentrée je quittais les terrains de basket pour le tartan. Et comment es-tu devenu juge ? Cécile : C’est vrai qu’à côté de mes efforts sur la piste, très vite je me suis intéressée à la fonction de juge il faut dire que j’ai été bien aidée…. Tout a commencé en 2004 quand Frédéric Daille et le président du PAA, qui trouvaient que j’étais plutôt bien câblée, m’ont proposé de participer aux Championnats de Paris en tant que juge départemental. Pour être juge départemental, il n’y a pas d’examen à passer, il suffit de valider 6 demi-journées en compétitions. Rapidement sous la houlette du trio Frédéric, Eric et Sébastien, j’ai donc participé aux compétitions comme jeune juge … préposée à la navette. La navette, comme son nom l’indique, fait la liaison entre le secrétariat général, les lignes d’arrivées et la vigie pour transmettre les feuilles de courses… c’est assez sportif on court un peu partout, mais on rencontre plein de gens et en plus c’est cool de monter à la vigie de Charléty. Ensuite comme j’aimais bien cela j’ai décidé de poursuivre et d’être juge régional. Toujours sous l’œil bienveillant et protecteur de notre célèbre duo, Fred et Eric, j’ai passé les différents échelons d’abord juge régional dans deux matières : lancers et sauts Comment cela se passe cette fois, dois-tu passer un examen ? Cécile : Oui, cette fois ci, il faut passer un examen. Tu as des règles à potasser mais franchement rien d’impossible à faire et comme j’étais étudiante, j’avais du temps et j’étais vraiment dans une logique d’apprentissage … tu vas à des « causeries », tu révises le manuel et tu passes un examen vers mars /avril si je me souviens bien. Un an ou deux après j’ai passé l'examen pour être juge de courses. J’avais envie de me diversifier et aux courses, il y a toujours besoin de quelqu’un. Et maintenant je suis juge arbitre régional … le top du juge régional. C’est bien d’être jeune juge féminine car, comme nous ne sommes pas nombreuses, on est bien chouchouté … et du coup dès qu’il y une opportunité on me le propose. Cécile, quel est ton meilleur souvenir en tant que juge ? Cécile : C’était lors d'un des meetings Areva au stade de France en juillet. J’ai eu la chance de faire partie du staff et je devais vérifier les dossards en chambre d’appel. Là, je me suis fais gentiment « chambrée » par Usain Bolt car je n’avais pas bien prononcé le mot dossard en anglais. Il était le seul à être vraiment détendu et à parler si peu de temps avant le départ de sa course… c’est aussi le rôle du staff de détendre l’atmosphère. De plus avec Fred, quand on a installé les barres de la hauteur on s’est retrouvé au milieu de ce grand stade complètement vide … c’était très impressionnant. Et ton plus mauvais souvenir ? Cécile : J’étais juge sur une compétition de vétérans à l’INSEP. J’arbitrais sur le concours de lancer et cela faisait trois fois que je reprenais un athlète pour 2 mordus et un décalé… son entraineur a commencé à se montrer vraiment incorrect avec moi et j’ai du le faire sortir de l’aire de lancer et le faire remonter en haut du vélodrome (le vélodrome sert au concours de lancer à l’INSEP). J’étais chef de jury sur cette compétition et croyez moi … ce n’est pas facile quand on n’a que 17 ans de faire face à ces athlètes adultes et à leurs entraineurs d’autant plus que tout cela reste très artisanal et très humain. Nous n’avons pas vraiment d ‘aide de la technologie, c’est l’œil qui juge et on peut toujours se tromper … et pourtant il me fallait rester ferme, faire bonne figure, je me devais de tenir mon rôle mais je n’en menais pas large. Et pour finir une dernière question et ensuite je te laisse rejoindre ta séance : quel est ton meilleur souvenir d’une compétition sportive ? Cécile : Le premier DécaNation qui a eu lieu à Charléty. Dans ce stade ce qui est bien c’est que le public est proche des athlètes, et en particuliers des athlètes français. L’ambiance était très festive, le public était essentiellement composé de connaisseurs, d’athlètes cela me faisait un peu penser aux soirées Jean Bouin. C’est vraiment comme cela que j’aime les compétitions d’athlétisme : un public proche des sportifs, une ambiance sympa, et de belles performances. …Merci beaucoup Cécile d’avoir pris quelques minutes pour me répondre, je te rends à André et à la piste, bonne séance ! En espérant que ce petit papier aura suscité de nouvelles vocations (et il y en a bien besoin) alors si vous êtes intéressés n’hésitez pas à en parler à vos entraineurs ! !