actu bourg-en-bresse - Coordination Urgence Migrants

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actu bourg-en-bresse - Coordination Urgence Migrants
MERCREDI 9 NOVEMBRE 2016 LE PROGRÈS
ACTU BOURG-EN-BRESSE 17
BOURG-EN - BRE SS E [ CONS E IL MUNICIPA L ]
BRESSE
Demandeurs d’asile : le maire
sollicite à nouveau le préfet
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Ils seraient 97, dont de nombreux enfants, à vivre dans des conditions difficiles, sans eau, sans électricité,
dans des locaux désaffectés appartenant à Bourg Habitat. De la nourriture leur est distribuée. Photos Laurent THEVENOT
Les réfugiés sont près de 150 à vivre
dans la rue. Jean-François Debat
a effectué une nouvelle demande au
préfet pour que des solutions soient
trouvées rapidement afin d’héberger
ces personnes dont les demandes
ne sont toujours pas traitées.
L
undi soir, à la fin de la réunion du
conseil municipal, la délicate
question des demandeurs d’asile est
revenue sur le devant de la scène par
la voix de Pierre Lurin. Le chef de file
de l’opposition (groupe Bourg Oxygène) a adressé un courrier à Jean-François Debat, maire. Il ne remet pas en
cause le fait que « des personnes persécutées pour leur appartenance politique, religieuse ou ethnique notamment, doivent pouvoir trouver
sécurité et solidarité dans un pays de
liberté », mais estime que les réfugiés
politiques sont loin d’être majoritaires à Bourg. En revanche, il s’insurge
sur les conditions dans lesquelles les
familles sont contraintes de vivre,
« dans la rue, dans des situations humainement dégradantes et inaccep-
tables ». Les nouveaux demandeurs
patientent de nombreux mois voire
années pour que leur dossier soit traité par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii).
Environ 150 personnes
à la rue à Bourg
Durant l’étude des demandes, ils
n’ont pas de place en centre d’accueil
ou en hébergement d’urgence, qui
sont saturés. Ils seraient près de 150 à
être à la rue, une grande majorité
squattant des locaux désaffectés, rue
des Prés-de-Brou, dans le quartier de
Pennessuy (lire par ailleurs). « Toute
la procédure de demande d’asile est
complètement embolisée », déplore
encore Pierre Lurin. Dans sa réponse,
Jean-François Debat a fait savoir qu’il
avait adressé, lundi, un nouveau courrier à Arnaud Cochet, préfet de l’Ain.
Il demande à nouveau que les personnes déboutées soient reconduites
plus rapidement à la frontière et libèrent ainsi leur place d’hébergement.
Surtout, il souhaite que le préfet intervienne afin que les places gelées à
80
C’est le nombre de places disponibles à l’Adoma. Mais
elles sont gelées dans le cadre du
Plan européen pour l’accueil des
migrants. Jean-François Debat a
demandé au préfet que ces places
soient débloquées au profit des
demandeurs d’asile de Pennessuy.
l’Adoma (foyer d’accueil) « soient très
vite débloquées et permettent d’héberger les familles de demandeurs
d’asile présentes sur la ville de Bourgen-Bresse […] Nous savons tous que
l’immense majorité des Kosovars et
des Albanais seront, au final, déboutés et qu’il s’agit davantage d’une
migration économique que d’une
réelle demande d’asile. Néanmoins,
la loi est la loi. En attendant qu’une
solution pérenne et structurelle aux
problèmes évoqués soit trouvée, nous
ne pouvons pas fermer les yeux sur la
situation humanitaire de ces populations au moment où l’hiver arrive. »
Gaëlle Riche
Au Pennessuy, Bourg a sa petite « jungle » cachée
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01C - 1
La fumée est partout. Trois feux
sont allumés sur le béton. Dans
l’entrepôt désaffecté du Pennessuy, ils sont 97 Albanais à survivre.
Les enfants ont le sourire, malgré
le froid, l’humidité. Les parents
veulent garder le moral. À midi,
sous l’égide du collectif solidarité
migrants, ils s’alignent pour recevoir les victuailles de la Banque
alimentaire. Pas de toilette, pas de
point d’eau, un campement de fortune sur de vieux matelas. Un petit
coin de « jungle » en Bresse.
O. L.
Chaque midi, les réfugiés sont ravitaillés par le collectif. Photo Laurent THEVENOT
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