Musicatreize – janvier / septembre 2007
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Musicatreize – janvier / septembre 2007
Musicatreize – janvier / septembre 2007 __________________________________________________________________________________________________________ 2007 : l’année des 20 ans 1 nomination – catégorie Ensemble de l’Année – Victoires de la Musique Classique 17 concerts (de janvier à septembre 2007) 5 créations Zad Moultaka, Cadavre exquis Philippe Leroux, Désert à l’essai Jean-Christophe Marti, Le grand dépaysement d’Alexandre Le Grand László Sáry, Nomadic Tale Jean-Marc Singier, Psaume 68/67 1 enregistrement Le grand dépaysement d’Alexandre Le Grand, Jean-Christophe Marti Cycle les contes de Musicatreize 1 édition discographique Nomadic Tale, Lászlό Sáry (livre-disque • éditions Actes Sud) Cycle les contes de Musicatreize 12 avant-goûts : des clés pour aimer et découvrir les œuvres Répétitions publiques, rencontres d’artistes, conférences, projections, expositions, ateliers d’écritures et ateliers d’écoute… En prélude à chaque concert, Musicatreize invite le public à découvrir les œuvres programmées en croisant les modes d’expression : poésie, cinéma, littérature, peinture, philosophie… 27 compositeurs et 36 œuvres au programme 1 Sommaire __________________________________________________________________________________________________________ Edito de Roland Hayrabedian p.3 Calendrier des concerts p.4 20 ans p.6 Les contes p.7 - La perspective - Les sorcières – A. Chagas Rosa - Le grand dépaysement d’Alexandre Le Grand – J.C. Marti [création musicale] - Nomadic Tale – L. Sáry [création scénique] p.8 p.11 p.13 p.15 Les créations p.17 - Cadavre exquis – Z. Moultaka - Désert à l’essai – Ph. Leroux - Psaume 68/67 – J.M. Singier p.18 p.20 p.22 Programme détaillé de janvier à septembre 2007 p.23 La discographie p.29 Les partenaires p.33 Renseignements pratiques p.35 Des photos de Musicatreize et Roland Hayrabedian sont en libre téléchargement sur le site internet www.musicatreize.org espace presse / espace photos 2 Edito __________________________________________________________________________________________________________ C'est le 13 février 1987 qu'avait lieu la première répétition de l'ensemble Musicatreize. Vingt ans après, nous mesurons le chemin parcouru. Plus de quatre-vingts créations ont vu le jour, la plupart initiées ou commandées par l'ensemble. La plupart également ont été jouées à de nombreuses reprises, ce qui a toujours été l'un des principes essentiels de Musicatreize : donner à entendre et à réentendre. Cette passion pour la musique vivante, nous l'avons portée dans le monde entier, avec énergie et gourmandise, nous avons voulu la communiquer au public, à tous les publics. Ce que les auditeurs nous renvoient aujourd'hui vaut tous les cadeaux. C'est le désir d'entendre et entendre encore ce qui nourrit tous nos rêves : vivre la musique en devenir. Les anciens pourtant n'ont pas été négligés. L'aller-retour constant entre le passé et l'avenir a toujours été une chose naturelle pour Musicatreize : à "La Folle Journée" de Nantes début février, Komitas, Kodály ou Bartók permettent aux pièces de Kopelent et Ligeti de scintiller avec plus d'éclat encore. Notre enregistrement d'œuvres vocales de Liszt vient quant à lui d'être réédité pour la troisième fois alors que nous venons d'enregistrer en un peu plus d'un an cinq disques consacrés à la musique d'aujourd'hui ! Cette année de fête se poursuit en mars avec une invitation de Radio France pour faire sonner une dernière fois l'auditorium Olivier Messiaen avant sa rénovation. Musicatreize se joint aux musiciens de l'Orchestre Philharmonique, le chœur et la maîtrise de Radio France pour honorer le compositeur Maurice Ohana qui fût l'un de nos plus fervents défenseurs. Mais surtout, se poursuit cette année la formidable aventure des "7 Contes de Musicatreize", avec en mars Les Sorcières d'António Chagas Rosa dans la mise en espace de Toni Casalonga, puis au festival Les Musiques la création musicale Le grand dépaysement d’Alexandre Le Grand, conte écrit et mis en musique par Jean-Christophe Marti. A Marseille toujours, et cette fois mis en scène par le hongrois Balazs Zoltan, la création de Nomadic Tale de László Sáry dans le cadre du Festival de Marseille. Un second livre-disque paraîtra alors aux éditions Actes-Sud. Soulignons ce partenariat exceptionnel avec Actes-Sud, qui nous permet de réunir le livre et le spectacle vivant, et sur un même projet, compositeurs, écrivains, plasticiens et metteurs en scène. Au cours de notre périple estival, nous créerons Psaume 68/67 de Jean-Marc Singier, au festival de la Meije, puis au festival de Vezelay. Enfin, l'été s'achèvera dans une grande fête à Marseille, en compagnie du Nederlands kamerkoor : durant le troisième week-end de septembre nous ferons réentendre vingt créations dans un parcours ludique à travers la ville en "Vingt lieux sur la mer". Un dernier écho de la fête à Amsterdam quelques jours plus tard pour rêver encore au large, en pleine jeunesse de nos vingt ans... Roland Hayrabedian Directeur artistique 3 Calendrier des concerts janvier / septembre 2007 __________________________________________________________________________________________________________ Jeudi 25 janvier – 19h30 MARSEILLE - Eglise Saint Charles Liszt • Martinu • Bartók • Moultaka • Kopelent Concert-minute Création Samedi 3 février – 15h30 NANTES – Cité des Congrès Folle Journée Kodály • Janacek • Komitas • Bartók • Kopelent Concert Dimanche 4 février – 16h00 NANTES – Cité des Congrès Folle Journée Komitas • Janacek • Martinu • Kodály • Ligeti Concert Mardi 13 février – 18h30 MARSEILLE – Salon d’Honneur de la Chambre de Commerce Lancement Anniversaire Leroux • Moultaka • et surprises !!! Concert 20 ans Créations Jeudi 15 mars - 19h30 Vendredi 16 mars - 21h00 Samedi 17 mars – 19h30 MARSEILLE – Théâtre Les Bernardines Chagas Rosa / Casalonga Conte Version scénique Vendredi 23 mars – 20h30 ARLES – Chapelle du Méjan Martinu • Komitas • Bartók • Gouttenoire Concert Vendredi 30 mars – 20h00 PARIS – Radio France, Salle Olivier Messiaen Ohana Concert 4 Samedi 21 avril – 20h30 NICE – lieu à préciser Printemps des Arts Ibarrondo Concert Jeudi 17 mai MARSEILLE – horaire et lieu à préciser Festival Les Musiques du GMEM Marti Conte Création musicale Samedi 9 juin – 19h30 MARSEILLE – Eglise Saint Charles Florentz • Singier • Moultaka • Tallis Concert Création Début juillet MARSEILLE – date et lieu à préciser Festival de Marseille Sáry / Zoltan Conte Création scénique Avant-première Juillet LA VALETTE – Théâtre Martinu • Komitas • Bartók • Gouttenoire Concert Dimanche 29 juillet LA MEIJE – horaire et lieu à préciser Festival de la Meije – concert de clôture Messiaen • Florentz • Poulenc • Agobet • Singier • Britten Concert Samedi 25 août – 16h00 VEZELAY – Collégiale d’Avallon Les rencontres musicales de Vezelay Messiaen • Ligeti • Poulenc • Agobet • Singier • Florentz Concert Création Vendredi 14 septembre – horaire à préciser MARSEILLE – Chambre de Commerce Concert d’ouverture du week-end anniversaire Musicatreize et le Nederlands Kamerkoor Poulenc • Guérinel • Ohana (Programme en cours d’élaboration) Concert-anniversaire 5 Événement de la rentrée 2007 ______________________________________________________________________________________________________ Musicatreize fête ses 20 ans les 14, 15, 16 septembre 2007, 20 jeunes années, qui déjà ont engendré plus de quatre-vingt créations. Le répertoire vocal et instrumental doit ainsi beaucoup à Musicatreize. Mais l’Ensemble doit lui-même beaucoup à ces quelques 70 compositeurs qui ont témoigné chacun à leur façon leur attachement en écrivant pour l’Ensemble avec passion et engagement les pages de musique de demain. 20 ans, 20 lieux, 20 créations 20 concerts autour d’une programmation variée dans 20 lieux différents c’est cette performance que propose Musicatreize pour son anniversaire, car 20 ans ça se fête en musique et dans la démesure ! C’est à Marseille, berceau de Musicatreize, que le temps fort de cet anniversaire se jouera. En ouverture du week-end, le grand hall de la Chambre de Commerce de Marseille accueillera un concert d’exception dans la soirée du vendredi 14 septembre. En déambulant au son de la musique les samedi 15 et dimanche 16, le public des journées du patrimoine pourra découvrir ou re-découvrir 20 des créations les plus emblématiques de Musicatreize offertes au travers d’un parcours concert retraçant 20 des plus beaux sites marseillais. Comme tout anniversaire, on s’entoure d’êtres chers. A cette occasion, Roland Hayrabedian a invité le Nederlands Kamerkoor pour accompagner cet événement. Nederlands Kamerkoor Le Nederlands Kamerkoor a été fondé en 1937 par Félix de Nobel, puis reconstitué à l’issue de la 2nde Guerre Mondiale, initialement pour réaliser des enregistrements destinés à la radio. Le choeur devient rapidement très populaire dans toute l’Europe. De nombreux compositeurs écrivent alors pour lui : Hendrik Andriessen, Henk Badings, Lex van Delden, Rudolf Escher, Franck Martin et Francis Poulenc. De 1955 à 1965, le choeur assoit son succès international grâce à l’aide qui lui est octroyée par le Ministère de la culture hollandais. A partir de la fin des années 60, le choeur réalise des tournées prestigieuses aux USA. En 1972, Félix de Nobel décide de « passer la baguette » et le choeur, vieillissant, se trouve confronté à la nécessité de réorienter ses choix artistiques. Après de vaines tentatives de recherche d’un nouveau chef, les membres du choeur engagent un exceptionnel travail de recherche musicologique, remontant jusqu’aux chants sacrés et profanes du haut Moyen-Age, dans l’objectif de réunir un répertoire couvrant 500 ans de musique. De nouvelles voix sont introduites, la décision est prise de ne plus travailler avec un chef unique mais de multiplier les collaborations en suscitant de riches échanges artistiques. Dans les années 80, le Nederlands Kamerkoor revient à la lumière. Il collabore avec Gustav Leonhardt, Nicolaus Harnonkourt, Ton Koopman, Peter Philips, William Christie. A ce jour le Nederlands Kamerkoor est un ensemble totalement professionnel, indépendant de toute institution, qui travaille avec les spécialistes mondiaux de la musique de choeur. Parallèlement à des collaborations avec de grands orchestres, le Nederlands Kamerkoor valorise un répertoire de choeur a cappella. L’aventure entre Roland Hayrabedian et le Nederlands Kamerkoor a commencé il y a quelques années, en même temps que s’installait avec la compositrice Edith Canat de Chizy une de ces relations de travail privilégiées qui constituent sa méthode de travail et de recherche. 6 _________ les contes __________ - Les sorcières – A. Chagas Rosa / T. Casalonga - Le grand dépaysement d’Alexandre Le Grand – J.C. Marti - Nomadic Tale – L. Sáry / B. Zoltan 7 Le cycle « Les contes de Musicatreize » __________________________________________________________________________________________________________ A partir de 2006, sous l’impulsion de Musicatreize, sept contes musicaux vont progressivement voir le jour. Mêlant chanteurs et musiciens, et parfois comédiens et danseurs, ces contes sont mis en scène, de façon légère et souple, avec la simplicité du livre cher à nos souvenirs d’enfant et dont on a tourné les pages toujours émerveillés. Portés par la musique, ces contes peuvent sans difficulté faire l’objet d’une simple représentation en oratorio. L’histoire et la musique priment. Et lorsque lumières ou mouvements accompagnent le conte, c'est toujours pour mieux en souligner la magie, la poésie ou l’instant ineffable. Le livre, point de départ de cette idée, accompagne chaque spectacle, chaque conte, puisque un livre-disque, et ses illustrations bien indispensables à l’imaginaire porté par ce genre littéraire, est là dès la première représentation scénique. L’objet en main, le spectateur peut voir s’animer sous ses yeux les personnages sortis des images réelles ou rêvées du conte. Chaque conte nous fait voyager dans un univers bien particulier. Une relation étroite entre écrivain, compositeur, metteur en scène et illustrateur a été privilégiée dès le début du projet, tous travaillant à l'élaboration d'une œuvre commune, faisant de chacun de ces spectacles une chose unique et mystérieuse. La durée de chacun des contes ne dépasse pas 55 minutes, et le propos qui y est tenu, tiré directement de la plume d'un écrivain bien vivant ou puisé au fond de l'immense mémoire collective des contes et légendes, s'adresse à un large public, public sans âge mais sans préjugés. 8 La perspective des contes de Musicatreize __________________________________________________________________________________________________________ António Chagas Rosa (Portugal) Les sorcières László Sáry (Hongrie) Nomadic Tale Jean-Christophe Marti (France) Le grand dépaysement d’Alexandre Le Grand Tôn Thât Tiêt (Vietnam) L’arbalète magique Tapio Tuomela (Finlande) Antti Puuhaara Bruno Mantovani (France) L’enterrement de Mozart 9 ▼2006 29 mars - création musicale MARSEILLE Théâtre Les Bernardines 14 mai - création musicale MARSEILLE Festival Les Musiques du GMEM 3 octobre - création scénique AJACCIO Palais des Congrès Novembre Actes Sud ▼2007 17 mai - création musicale MARSEILLE Festival Les Musiques du GMEM Juin - création scénique MARSEILLE Festival de Marseille Juin Actes Sud Les sorcières António Chagas Rosa L’arbalète magique Tôn Thât Tiêt Les sorcières d’António Chagas Rosa Mise en scène : Toni Casalonga Parution du livre-disque Les sorcières Texte de Maria Teresa Horta Illustrations de Toni Casalonga Le grand dépaysement d’Alexandre Le Grand Jean-Christophe Marti Nomadic Tale de László Sáry Mise en scène de Balazs Zoltan Parution du livre-disque Nomadic Tale Textes folkloriques sibériens, poème de Sandor Weores, conte de Judit Goczan Illustrations de Judit Gombar ▼à suivre jusqu’à fin 2008 création scénique Festival Automne en Normandie L’arbalète magique de Tôn Thât Tiêt Mise en scène de Charles-Henri Bradier Parution du livre-disque Actes Sud Texte de Tam Qy Illustrations de Christos Konstantellos création scénique International Visual Theatre Le grand dépaysement d’Alexandre Le Grand Actes Sud Mise en scène de Jean-Christophe Marti Parution du livre-disque Le grand dépaysement d’Alexandre Le Grand Texte de Jean-Christophe Marti Illustrations de Stephan Laplanche Création scénique La Comédie de Saint-Etienne Antti Puuhaara de Tapio Tuomela Mise en scène de Jean-Claude Berruti Parution de livre-disque Antti Puuhaara Actes Sud Conte populaire finlandais adapté par Tapio Tuomela et Erik Söderblom Illustrations de Rudy Sabounghi création scénique L’enterrement de Mozart de Bruno Mantovani Parution du livre-disque Texte de Hubert Nyssen 10 Les sorcières __________________________________________________________________________________________________________ note du metteur en scène SOGNI E FAVOLE IO FINGO* Participer à l’ odyssée des sept contes de Roland Hayrabedian avec Les Sorcières de Maria Teresa Horta et António Chagas Rosa, m’a conduit à approfondir une démarche que depuis longtemps je poursuis, celle de tenter de figurer l’invisible par le visible. Avec le concours d’Anne Pellegrini qui a animé les dessins qui illustrent le beau livre publié par Actes Sud, plus quelques autres qui ne sont utilisés qu’à cette fin, j’ai tenté de construire autour, avec et sur les chanteurs un univers qui chante les vers du poète et la partition du musicien. Il fallait pour cela inventer une sorte de rituel, presque une liturgie, à l’aide de choses simples, des formes, des couleurs, des lumières et des ombres, des mouvements et des postures, comme dans un livre d’images qui dirait pour nous la métaphore d’un monde autre qui serait quand même – et aussi – le nôtre. Mais s’ il s’agit bien d’un conte que nous racontent Maria Teresa et António, il éveille pourtant dans la pensée le souvenir enfoui des vieux récits, des anciennes peurs qu’il faut exorciser. Car la réalité n’est pas loin de la mémoire, et si les chanteuses ne risquent plus aujourd’hui le bûcher, elles portent encore en elles l’histoire de ces femmes accusées de n’être pas comme les autres. Les chanteurs assument, eux, ces certitudes terribles dont le monde aujourd’hui n’est toujours pas délivré et qui le menacent. Leurs déplacements, leurs gestes, contenus dans le voile d’une sorte de responsabilité collective, n’en sont pas moins emprunts de chacune de leurs personnalités individuelles. Les instruments eux-mêmes participent au dispositif visuel, et tout particulièrement les percussions. Elles expriment à la fois l’ingéniosité de l’homo faber et la cruauté qui peut parfois le saisir. Si le chef, enfin, apparaît/disparaît dans la courte séquence initiale, ne laissant deviner que l’ombre de ses mouvements, c’est aussi pour signifier que le destin « c’est le doigt de Dieu quand il ne veut pas dire son nom ». Toni Casalonga Le 19 décembre 2006 *Metastasio Où et quand entendre Les sorcières ? - 15,16 et 17 mars 2007 : théâtre Les Bernardines (Marseille) - 6 mai 2008 : Cité de la Musique (Paris) Coproduction Les Bernardines / Festivoce (Pigna) / Actes Sud Avec le soutien de France Telecom 11 Toni CASALONGA – metteur en scène et illustrateur __________________________________________________________________________________________________________ Né en 1938, le 8 mai, à Ajaccio, vit et travaille en Corse. Après des études effectuées à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris et à l’Accademia di Belle Arti de Rome, il se consacre à la sculpture, la peinture, et la gravure que lui a enseignée S. W. HAYTER à l’atelier 17. Il expose dans de nombreuses villes d’Europe ainsi qu’au Canada. En 1980, René CLEMENCIC lui demande de réaliser les décors de « l’ Assalone Punito » de Pietro Andrea ZIANI, mis en scène par Sergio VARTOLO, pour le Carinthischer Sommer. C’est le début d’une longue collaboration, qui durera jusqu’en 1990, avec de nombreuses réalisations de décors et de costumes pour des opéras baroques. Consultant du Centre National des Arts de la Rue LIEUX PUBLICS (Marseille), il a enseigné en outre la scénographie à l’UNIVERSITA DI CORSICA comme Professeur associé de 1998 à 2003 et assure la Direction artistique de l’AUDITORIUM DI PIGNA depuis son ouverture en 2000. António CHAGAS ROSA – compositeur __________________________________________________________________________________________________________ Né à Lisbonne le 1er juin 1960. Il obtient son diplôme de pianiste soliste au Conservatoire de Lisbonne en 1981 et un diplôme supérieur en Histoire à la Nouvelle Université de Lisbonne en 1983. Avec une bourse de la Fondation Calouste Gulbenkian il part en Hollande, où il termine un cycle supérieur en piano et musique de chambre du XXe siècle au Conservatoire d’Amsterdam en 1987 sous la direction de Hrisanide. Il obtient plus tard une bourse du Ministère portugais de la culture pour étudier la composition en cycle supérieur. Il obtient son diplôme en 1992, après avoir travaillé avec Wagermans et de Vries, et avoir suivi des séminaires donnés par Tippett, Lutosławski, Berio et Birtwistle. Il travaille également comme pianiste au Muziektheater d’Amsterdam. Entre 1977 et 1984 il se produit comme pianiste au Portugal avec l’Orchestre Gulbenkian et l’Orchestre Symphonique de la Radio Portugaise. Les œuvres de Chagas-Rosa émergent d’une tonalité expressionniste et chromatique où l’on peut détecter l’influence de Berg et de Scriabine. Dans ses partitions pour piano en particulier, il ne rejette pas les envols ultra romantiques lisztiens, mais s’autorise en même temps l’usage d’effets pianistiques moins orthodoxes. Il vit toujours au Portugal, enseignant à l’Université d’Aveiro depuis 1996, et joue régulièrement ses propres compositions au piano. Maria Teresa HORTA – poète __________________________________________________________________________________________________________ Née à Lisbonne en 1937, l’écrivain et journaliste M. T. Horta est devenue célèbre grâce à son engagement – sous le régime fasciste de Salazar - pour les droits de la femme, son épanouissement et sa liberté. Avec Maria Isabel Barreno et Maria Velha da Costa elle publie en 1972 les Nouvelles Lettres Portugaises, dont l’audace et la sous-jacente critique envers une société machiste et conservatrice lui ont valu des poursuites judiciaires pour « atteinte aux bonnes mœurs » et la mise à l’index de l’œuvre. Les « Trois Maries » ont contribué à leur manière à ouvrir le chemin vers la libération politique et sociale au Portugal. L’œuvre littéraire de M. T. Horta est composite, poétique, avec de nombreux recueils de poèmes, des nouvelles, des romans, des essais et une pièce de théâtre. Très peu de ses ouvrages ont été traduits en français. On peut citer Nouvelles Lettres Portugaises (éd. du Seuil, 1974) et Ana (éd. des femmes, 1983). Elle vit toujours au Portugal exerçant parallèlement une activité de critique littéraire. 12 Le grand dépaysement d’Alexandre Le Grand __________________________________________________________________________________________________________ note du compositeur Le héros de cette histoire est le plus grand empereur de l'Antiquité, Alexandre de Macédoine. Bien que son royaume s'étende à presque tout l'univers connu, il a entendu parler d'une terre lointaine enveloppée d'un profond mystère : l'Afrique. Il interroge à ce sujet des sages rencontrés dans le désert du Néguev. Ces vieux rabbins, dont Alexandre sous-estime quelque peu la profondeur de pensée, tentent de le dissuader d'entreprendre ce voyage : « les montagnes des ténèbres t'arrêteront ». Mais l'empereur n'a que faire des conseils de prudence ! Le voilà parti avec des ânes libyens « qui peuvent marcher dans l'obscurité », sans oublier une pelote de fil qui, dévidée, permettra de retrouver le chemin... Il arrive devant les remparts d'une ville pourvue d'une étrange particularité : « ici n'habitent que des femmes ». Coutumier des méthodes expéditives, Alexandre s'apprête à engager le combat lorsqu'un dialogue inattendu se noue entre le conquérant impétueux et ce peuple de femmes. Cette rencontre, cet échange imprévisibles changent tout : non seulement les femmes convainquent Alexandre de renoncer à la violence, mais de plus elles lui enseignent avec une douce ironie les vrais motifs de sa venue en Afrique. Ainsi Alexandre se voit-il révéler ici la limite de son pouvoir et de sa guerre d'hégémonie, grâce à la force d'une pensée qui lui résiste plus fermement que ne l'aurait fait la force d'un ennemi. Il repart en gravant des paroles de reconnaissance sur les portes de la ville. Ce conte est une adaptation originale d'un passage du Traité Tamid (31b-32b) du Talmud de Babylone. Il s'agit dès l'origine d'un récit légendaire (haggadah) : les rencontres d'Alexandre le Grand avec les Rabbis du Néguev puis avec les femmes africaines n'eurent en réalité jamais lieu. Cependant, chaque épisode du récit talmudique est agencé de manière à développer une réflexion sur des problèmes cruciaux politiques et éthiques. Un empire, même animé des meilleures intentions civilisatrices, saurait-il unifier le monde, y construire la paix et à quel prix ? Que cache la bonne conscience colonisatrice ? L'Occident rencontre-t-il ses limites face à d'autres aires culturelles, dont l'Afrique est ici le paradigme ? Est-il possible de rompre avec la logique des rapports de force pour que le lien entre éthique et politique ne ressorte pas d'un pur idéalisme ? Ce sont là certaines des questions posées par notre texte. On conviendra qu'elles n'ont rien d'inactuel ! La source talmudique du conte n'implique ni parti pris confessionnel, ni visée religieuse. Il s'agit avant tout d'une parabole où, sous une forme narrative et ludique, philosophie aristotélicienne et juive se confrontent. De même ne prône-t-on pas ici un vague "respect de l'Autre" en guise d'éthique. Encore moins le "dépassement du politique" dans un quelconque idéal spirituel... La critique prophétique est in fine un outil de transformation. Alexandre est initié à un renoncement qui est aussi une prise de conscience, radicale dans ses implications. "L'horizon de tels textes" écrit Emmanuel Lévinas, "est bien la recherche urgente de la justice réalisée concrètement dans l'ordre économique. Ordre sans cesse perfectible : ni la bonne volonté des belles âmes, ni le pouvoir mesuré – ou auto-satisfait – de l'Etat libéral ne le réalisent pleinement." La spécificité du spectacle est de rendre tous les éléments musicaux et textuels perceptibles par des spectateurs sourds et malentendants, tout en étant destiné à tous les publics. 13 La représentation musicale et mise en espace du conte sera donc conçue elle aussi comme une pluralité de rencontres. Rencontre d'abord entre la musique et la perception si particulière – tout autre – qu'en ont les sourds et les malentendants. Cette rencontre implique d'emblée tous les participants, public comme artistes. Elle implique également la structure accueillant le spectacle, qui s'engage dans une expérience singulière. Un comédien sourd et un récitant seront présents, le premier traduisant en langue des signes le récit parlé du second. En langue des signes, la traduction n'est pas simplement une retranscription technique comme un sur titrage. Elle engage en effet tout le corps de la personne qui signe, son expressivité personnelle. Et bien sûr la dimension de talent unique d'un jeu d'acteur. Le dialogue entre le comédien sourd et son partenaire feront l'objet d'un travail spécifique, dès en amont des répétitions avec les chanteurs. Le percussionniste et le chef de chœur sont eux aussi au centre du dispositif de visualisation du sonore. Le public sera également concerné par la dimension plurielle des perceptions du spectacle. Notamment le public entendant qui sera confronté au fait que ce spectacle ne s'adresse pas uniquement à lui : une partie des codes lui échappent, il est invité à leur donner du sens à sa manière. Une des finalités étant de rendre sensible la circularité, le continuum des expressions visuelle-gestuelle et sonore, de la musique comme du texte. Jean-Christophe Marti Où et quand entendre Le grand dépaysement d’Alexandre Le Grand ? - 17 mai 2007 : Festival Les Musiques du GMEM (Marseille) création musicale - novembre 2007: International Visual Theatre (Paris) création scénique Coproduction : International Visual Theatre (Paris) / Actes Sud Avec le soutien de France Telecom et du Fonds de Création Lyrique Jean-Christophe MARTI - compositeur __________________________________________________________________________________________________________ Formé au CNR de Boulogne Billancourt (clarinette, musique de chambre) et au CNSM de Paris (solfège, histoire, esthétique), Jean-Christophe Marti a reçu également une formation approfondie de direction d’orchestre auprès de Jean-Claude Hartemann avant de se consacrer à la composition. Son intérêt pour les supports littéraires ou dramatiques l’ont amené à écrire de nombreuses œuvres vocales. Parmi ses dernières créations : H aspiré pour orchestre créé au Festival Händel de Halle 2003, Remue-ramage pour chœur d’enfants, Bar iona - commande de Laurence Equilbey pour le Jeune Chœur de Paris - L’An Un ou La découverte du ciel, opéra de chambre créé par Musicatreize en 2001 sous la direction de Roland Hayrabedian, And all the lives pour 24 voix, commande des Arts Florissants, L’album de l’oiseau qui parlait, concert-spectacle jeune public commandé par le Musée d’Orsay… Il travaille régulièrement pour le théâtre, notamment avec Jean-Yves Ruf, Vincent Lacoste, Olivier Werner, Eric Ruf, Emilie Valantin, Arthur Nauzyciel, Christian Rist … Il a mené plusieurs expériences d’ateliers de composition avec des enfants et des adolescents, notamment autour de son concert-spectacle L ‘album de l’oiseau qui parlait (en 2002 dans les écoles et collèges de Lorient), et dans le cadre du festival Danses au cœur. Il a été conseiller en dramaturgie d’Olivier Werner, et participe également à divers ateliers de théâtre avec Vincent Lacoste (travaux sur des pièces de Calderón). Il est actuellement (2001 à 2004) chargé de cours à l’IEP-Sciences Po Paris, où il anime des conférences sur le thème « Temps politique et temps musical ». 14 Nomadic Tale __________________________________________________________________________________________________________ note du compositeur J’ai écrit cet opéra à partir des textes de la cérémonie ouralo-altaïque (kanti, manysi : langues apparentées au hongrois). Ces cérémonies ont à la fois des fonctions curatives, prémonitoires et sacrificielles. Elles sont aussi très dramatiques. Le drame se manifeste dans les actes magiques entre l’homme et l’univers, entre l’homme et le transcendant. Ce rapport fort est particulièrement saisissant à la fin, avec le poème de Sandor Weöres (La chanson barbare), dans lequel les chœurs chantent le texte original imaginaire (Dzsá gulbe, rár kicsere…) et le soliste soprano qui le traduit (Szél völgye, farkas fészke…traduit par La vallée du vent, le nid du loup). Ce texte poétique est le résumé et l’accomplissement des dix premiers tableaux. Dans la pièce, six chanteurs et six instruments à vent fonctionnent par paire. Dans le onzième tableau, un tam-tam et un cymbalum sont ajoutés. Les chanteurs – comme des prêtres – sont tour à tour acteur principal ou secondaire. Cet opéra se caractérise par la sacralité, le mythe et le jeu. J’ai choisi ce thème spécial et étrange pour répondre à l’invitation de Musicatreize. Nagykovácsi, le 27 juillet 2006 Lázsló Sáry Où et quand entendre Nomadic Tale ? - juin 2007: Festival de Marseille (création scénique) Octobre 2007 : Festival d’Automne de Budapest Coproduction : Festival de Marseille / Festival d’Automne de Budapest / Actes sud 15 Lázsló SÁRY - compositeur __________________________________________________________________________________________________________ Né en 1940. Il étudie avec Szervánszky à l’Académie Liszt de Budapest de 1961 à 1966. Ses œuvres de jeunesse montrent une forte influence de Bartók. Au cours des années suivantes, la rencontre de la musique de Boulez et de Stockhausen induisent un changement dans son style. Une grande partie de sa musique des années 70 et 80 utilise des motifs répétitifs, comme des séquences d’accords par exemple (A Continuity of Rotative Chords), des groupes d’échelles (Ludus cromaticus) ou de petites combinaisons de hauteurs (Fives Repeated, fabriqué à partir de 120 permutations de cinq hauteurs). Son intérêt pour la musique électronique et pour la musique concrète le conduit à Studies for Steam Engines (pour bande, 1996), qui lui valut le 3e prix lors du septième « International Rostrum of Electroacoustic Music » en 1988. Au milieu des années 70, Sáry commence à formuler sa méthode ‘Creative Music Practice’, qui explore le domaine de l’improvisation dans l’enseignement et la composition ; il a présenté cette méthode à des professeurs de musique au Japon, en France, en Italie, en Belgique et en Estonie. Son livre sur le sujet, Kreatív zenei gyakolatok (activités musicales créatives) est publié en 1999. Il est depuis 1990 Directeur Musical du théâtre Jozsef Katona et Professeur à l’Université d’art dramatique à Budapest Balazs ZOLTAN – metteur en scène __________________________________________________________________________________________________________ Né en Hongrie le 3 juillet 1977. Il suit des études d’art dramatique et de théâtre dès 1989, et s’intéresse à la mise en scène à partir de 1998. Il travaille alors avec Anatolij Vasiliev à Avignon, et Robert Wilson à Paris et devient élève à l’Union des Théâtres Européens. Il interprète le rôle principal dans Roméo et Juliette et Hamlet de Shakespeare, Les trois sœurs de Tchekhov, ou encore Marie Stuart de Schiller. Parmi ses mises en scène, on peut citer Les nègres de Jean Genet, Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck, ou encore La mort d’Empédocle de Friedrich Hölderlin. Sa mise en scène de L’Ecole des bouffons de Michel de Ghelderode a reçu le prix de la meilleure pièce par l’Association Culturelle de Budapest et par les critiques de théâtre. Balazs Zoltan est une figure majeure des jeunes metteurs en scène avant-gardiste du théâtre européen. 16 _________ les créations __________ - Zad Moultaka, Cadavre exquis - Philippe Leroux, Désert à l’essai - Jean-Marc Singier, Psaume 68/67 17 Cadavre exquis __________________________________________________________________________________________________________ le dispositif Un atelier d’écriture, une fois par mois, salle Musicatreize Le public écrit des formes brèves dans le temps des ateliers Trois textes sont sélectionnés Zad Moultaka fait son choix et le met en musique Musicatreize le chante lors du concert qui suit. A chaque concert à quai, les séquences musicales s’ajouteront les unes aux autres jusqu’à la réalisation de l’œuvre finale. __________________________________________________________________________________________________________ A la vue du premier poème, j’ai été pris de panique ! Comment mettre en musique un texte qui ne provient pas d’une nécessité intérieure absolue et qui n’a pas été longuement mûri ?! Certaines phrases ne trouvant aucune résonance en moi, je décidais de les découper en syllabes correspondant au nombre de chanteurs et de créer une sorte de « compactage » qui privilégierait la dynamique sonore des mots. Ainsi une phrase telle que «au/tar/mac/ du/dé/sert/ la/ca/ra/va/ne/passe/» pouvait être énoncée en un seul instant. Je laissais ressurgir des images qui me parlaient : « exilé », « rêve », « lointaines oasis », « voile »…, apparaissant dans une plus grande clarté comme des mots à la dérive, créant ainsi un espace onirique. Par ailleurs, reprenant la forme du «cadavre exquis», j’essayais de trouver une correspondance avec la forme finale de la pièce. Je pensais par exemple profiter de certaines notes tenues qui deviendraient charnières entre un espace musical et un autre. Expérience passionnante… A l’écoute de la première séquence, me vint une idée troublante : l’enregistrer lors du concert, pour l’intégrer dans l’écriture de la 2e séquence. Réitérer lors du prochain concert et utiliser cette matière pour l’écriture de la 3e séquence et ainsi de suite jusqu’au dernier concert où les chanteurs chanteront avec la bande son contenant toutes les séquences antérieures. Ainsi, à chaque création, résonerait la mémoire de l’œuvre entière depuis son début, notions qui me tiennent à cœur : mémoire, reflet, ombres, échos… Zad Moultaka Décembre 2006 Où et quand entendre Cadavre exquis? - 25 janvier 2007: Marseille (création séquence 2) 13 février : Marseille (création séquence 3) 9 juin 2007 : Marseille (création version intégrale) 18 Zad MOULTAKA - compositeur __________________________________________________________________________________________________________ Né au Liban en 1967, Zad Moultaka s’est installé à Paris il y a 20 ans. Après avoir obtenu deux premiers prix de piano et parcouru l'Europe en récitaliste inspiré et recherché, il s’est détourné de cette carrière, à la recherche d’autres formes de vie et d’écriture. Compositeur, il puise à la source de la musique orientale, empruntant à l'occident son histoire, son écriture, sa forme générale. En naît une des expressions de la nouvelle musique arabe. Zad Moultaka a la grâce particulière des êtres qui acceptent de se perdre pour trouver leur chemin personnel. Il expérimente, défriche, déchiffre inlassablement les énigmes et les résistances qui surgissent en lui, questionnant l’histoire, la mémoire, le monde contemporain. Il a cette personnalité, aux mille facettes qui le pousse toujours à explorer les limites, les rêves, avec ce sentiment d’urgence propre aux créateurs. Sa curiosité est immense et les formes d’expression qu’il utilise peuvent varier selon la nature de son questionnement. Son monde intérieur résonne de la poésie arabe mais aussi des épopées, des cosmogonies anciennes et modernes, de la science, des grands ouvrages dramaturgiques, littéraires, philosophiques… Depuis plusieurs années Zad Moultaka a entamé une collaboration avec de nombreux artistes à travers le monde dont, l’ensemble Ars Nova, les ensembles Sillages et Symblêma, Musicatreize, le Netherland Radio Choir, le chœur de chambre de Strasbourg et le chœur de chambre Les Eléments… Ce travail continue parallèlement à l’entrée en résidence pour 3 ans à la Fondation Royaumont. 19 Désert à l’essai – cycle les miniatures __________________________________________________________________________________________________________ note du compositeur « Des autres » pour 12 voix mixtes est composée sur des textes de Jean Grosjean extraits d’un recueil de poèmes intitulé « Rapsodies ». La pièce est constituée de plusieurs courts Mouvements. Chacun d’entre eux est construit à partir d’une ligne géométrique, par exemple : une ligne sans cesse descendante, ou horizontale (teneur), ou encore croisée par une autre ligne. Sur celles-ci se déploient les formules mélodiques présentées dans le premier mouvement. Ces formules, à l’instar du « formulisme » grégorien , sont agencées entre elles de façon sans cesse différentes, et sont parfois développées. Elles se conduisent comme des trajectoires mobiles qui prennent tout leur sens dans leur rapport aux lignes fixes. Le premier mouvement « Thermidor » a été créé à Bordeaux le 5 novembre 2005. Il est constitué de courts extraits d’anciennes pièces vocales composées avant celui-ci. C’est à partir de ces réminiscences constituant les premières formules que naît le désir d’écrire cette nouvelle œuvre : une sorte de mise au point primordiale d’où peut jaillir du nouveau. Le second « Désert à l’essai », plus pointilliste, propose au public de collaborer par le chant, et de sa place, à l'exécution de l'œuvre en rejoignant une teneur émise par deux chanteurs de l’ensemble. Il s’agit d’amener les spectateurs à se positionner autrement, moins comme « consommateur » que comme participant actif au déroulement musical. Philippe Leroux Janvier 2007 Où et quand entendre Des autres ? - 13 février 2007 : Marseille (création Désert à l’essai ) janvier 2008 : L’Arsenal de Metz (création version intégrale) 20 Philippe LEROUX - compositeur __________________________________________________________________________________________________________ Philippe Leroux est né le 24 septembre 1959 à Boulogne (France). En 1978, il entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans les classes d'Ivo Malec, Claude Ballif et Pierre Schaeffer et Guy Reibel où il obtient trois premiers prix. Il a étudié également avec Olivier Messiaen, Franco Donatoni, Betsy Jolas, Jean-Claude Eloy et Iannis Xenakis. En 1993, il est nommé pensionnaire à la Villa Médicis où il séjourne jusqu'en octobre 1995. Il est l'auteur d'une quarantaine d'œuvres, pour orchestre symphonique, acousmatiques, vocales, pour dispositifs électroniques, et de musique de chambre. Celles-ci lui ont été commandées par : le Ministère français de la Culture, Radio-France, La Südwestfunk de Baden Baden, l'IRCAM, Les Percussions de Strasbourg, l'Ensemble Intercontemporain, l'INA-GRM, l'Ensemble Ictus, le Festival Musica, l’Ensemble BIT 20, la Fondation Koussevitsky, l’Ensemble San Francisco contemporary chamber players, ainsi que par d'autres institutions françaises et étrangères. Ses œuvres sont régulièrement jouées et diffusées en France et à l'étranger : Festival de Donaueschingen, Festival Présences de Radio-France, Festival Agora, Festival Roma-Europa, Festival Nuove Synchronie de Milan, Festival de Bath, Festival Musica , Journées de l'ISCM de Stockholm, Festival de Barcelone, Festival Musiques en Scènes de Lyon, Festival Manca, Festival de Bergen, Festival Tempo de Berkeley, BBC Symphony Orchestra, etc... Il reçoit en 1994, le prix SACEM "Hervé Dugardin", en 1996 le prix SACEM de "la meilleure création musicale contemporaine de l'année" pour son oeuvre (D')Aller, et en 2003 le prix SACEM des compositeurs, ainsi que le prix André Caplet de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France. Il a publié de nombreux articles sur la musique contemporaine. Son œuvre Continuo(ns) vient de faire l'objet de l'écriture d'un livre publié aux éditions de L'Harmattan. Sa discographie comprend actuellement trois disques monographiques ainsi qu'une quinzaine de disques et CD-Rom collectifs. 21 A propos de la musique de Jean-Marc Singier __________________________________________________________________________________________________________ L’univers de Singier est éclectique : familier de la percussion iranienne, admirateur de l’Ecole Notre Dame comme du jazz Dixieland, Singier ne se refuse aucune couleur, aucun matériau, mais, quand il les choisit et les ramasse, il se les approprie et les ajuste à son trait à la fois ironique, sec et bienveillant, comme faisait son maître tutélaire ; Stravinsky. Il y a du bricoleur, du Tinguely chez Singier. On l’imagine volontiers errer la nuit dans la grande brocante de la musique pour prendre quelques éclats à incorporer dans son ébénisterie joviale. Sa musique, préservée de toute pesanteur, de tout dogmatisme, scintille de sens préexistants – art truculent de la « recup » (ce n’est pas pour rien qu’il dit son admiration pour Arcimboldo) qui trahit un goût évident pour les tours de passe-passe. Avant même de l’avoir entendue, on reconnaît sa musique au cortège d’allitérations qui l’annonce, ces titres programmatiques qui sont le cauchemar des présentateurs : Blocs en vrac, de bric et de broc, Bouts rimés burinés, Traces et strettes, en strates…en strophes (prenez garde à la ponctuation : Singier « gît dans les détails »), etc. Par mimétisme, par gourmandise, Singier s’est constitué une langue, comme André Martel dont il utilise le sabir inventé, un code comme les oulipiens à qui il ressemble parfois dans cette révérence à la règle-jeu de toute construction artistique. La musique de Jean-Marc Singier, presque atemporelle, entre le bastringue et le bazar d’orient, est une musique nerveuse, qui avance par bonds, se débite en fragments agencés avec minutie (et composés avec précaution et lenteur) ; une musique pulsée, toute en angles. Tout est pesé chez Singier, tout sonne avec préméditation – et ce n’est d’ailleurs pas son moindre mérite que d’être en musique très « entendue », à défaut d’être encore très écoutée. Musique raffinée mais pas maniériste, musique débonnaire, quoiqu’une tension innerve cet art méticuleux et têtu. Un centimètre carré de la musique de Jean-Marc Singier est reconnaissable. C’est toujours bon signe… Gérard Pesson Où et quand entendre Psaume 68/67? - Samedi 9 juin: Marseille (avant-première) Dimanche 29 juillet : La Meije Samedi 25 août : Vezelay (création) 22 Programme détaillé de janvier à septembre 2007 __________________________________________________________________________________________________________ ▼JANVIER 2007 Jeudi 25 janvier 19h30 MARSEILLE – Eglise Saint Charles Concert • Direction Roland Hayrabedian Franz Liszt : Salve Regina Bohuslav Martinu : Quatre chants de Marie Béla Bartók : Quatre chansons populaires hongroises Zad Moultaka : Cadavre exquis (2ème partie) Marek Kopelent : Appels Renseignements et réservations : 04 91 00 91 31 CRÉATION www.musicatreize.org ▼FÉVRIER 2007 Samedi 3 février 15h30 NANTES – Cité des Congrès « Folle Journée » Concert • Direction Roland Hayrabedian Zoltán Kodály : Öregek (Les vieux) Leos Janacek : Kacena divoka (La cane) Komitas : Trois chants de labour Béla Bartók : Quatre chansons populaires hongroises Marek Kopelent : Appels Dimanche 4 février 16h00 NANTES – Cité des Congrès « Folle Journée » Concert • Direction Roland Hayrabedian Komitas : Les braves de Sipan / Mon aimé est parti / Cette nuit j'ai vu… Leos Janacek : Kacena divoka (La cane) Bohuslav Martinu : Quatre chants de Marie Zoltán Kodály : Akik Mindig Elkésnek (Il est trop tard) György Ligeti : Etudes hongroises Renseignements et réservations : 0892 705 205 23 Mardi 13 février 18h30 19h30 MARSEILLE – Chambre de Commerce Lancement des 20 ans de Musicatreize Concert-surprise • Direction Roland Hayrabedian Zad Moultaka : Cadavre exquis (séquence 1, 2 et 3) Commande de Musicatreize Philippe Leroux : Désert à l’essai Commande de Musicatreize, cycle Les Miniatures CRÉATIONS Renseignements et réservations : 04 91 00 91 31 www.musicatreize.org ▼MARS 2007 Jeudi 15, Vendredi 16 et Samedi 17 mars 19h30 jeudi et samedi 21h00 vendredi MARSEILLE – Théâtre Les Bernardines Conte - version scénique Direction Roland Hayrabedian Les sorcières CONTE Sur un texte de Maria Teresa Horta Musique d’António Chagas Rosa Mise en scène de Toni Casalonga Conte portugais pour 10 chanteurs, cor, trombone, harpe et percussions Renseignements et réservations : 04 91 24 30 40 [email protected] Vendredi 23 mars 20h30 ARLES – Chapelle du Méjan Concert • Direction Roland Hayrabedian Bohuslav Martinu : Quatre chants de Marie Komitas : Oeuvres vocales Béla Bartók : Quatre chants populaires hongrois Philippe Gouttenoire : Tes mots … Pièces improvisées pour doudouk entre chaque pièce Doudouk : Araïk Bartikian [email protected] Réservations : 04 90 49 56 78 24 Vendredi 30 mars 20h00 PARIS – Radio France, salle Olivier Messiaen Portes ouvertes : Voix Concert • Direction Roland Hayrabedian Maurice Ohana : Les trois contes de l’honorable fleur Maurice Ohana : Quatre choeurs pour voix d'enfants a cappella Maurice Ohana : Dies Solis / Lux Noctis Kiyoko Okada, soprano Ensemble vocal System 20 ² Ensemble vocal Varia Voce * Chœur de Malestroit ** Ensemble vocal Mélisande de Versailles *** Ensemble vocal de Neuilly **** L'assemblée vocale de Radio France ***** Choeur de Radio France Ensemble Musicatreize Maîtrise de Radio France Orchestre Philharmonique de Radio France Christine Morel, chef de Choeur ² Agathe Bioulès, chef de Choeur * Philippe Le Fèvre, chef de Choeur ** Olivier Lafosse, chef de Choeur *** Jérôme Polack, chef de Choeur **** Sébastien Boin, chef de Choeur ***** Toni Ramon, chef de Choeur Michel Tranchant, chef de chœur Entrée libre dans la limite des places disponibles. ▼AVRIL 2007 Samedi 21 avril 20h30 NICE – Printemps des Arts Concert • Direction Roland Hayrabedian Felix Ibarrondo : Odolez Felix Ibarrondo : Urrundik (soprano et guitare) Felix Ibarrondo : Garbaren Begiak Soprano : Kaoli Isshiki Guitare : Pablo Marquez Renseignements et réservations : 02 40 20 69 70 25 ▼MAI 2007 Festival Les musiques MARSEILLE – date et lieu à préciser Conte – version musicale Direction Roland Hayrabedian Le grand dépaysement d’Alexandre le Grand Sur un texte et une musique de Jean-Christophe Marti CONTE CRÉATION Conte pour 12 chanteurs et percussion Renseignements et réservations: 04 96 20 60 10 www.gmem.org ▼JUIN 2007 Samedi 9 juin 19h30 MARSEILLE – Eglise Saint Charles Concert • Direction Roland Hayrabedian Jean-Louis Florentz : Asmara Jean-Marc Singier : Psaume 68/67 Zad Moultaka : Cadavre exquis (version intégrale) Thomas Tallis : Spem in Alium Renseignements et réservations : 04 91 00 91 31 CRÉATION [email protected] ▼JUILLET 2007 Festival de Marseille MARSEILLE – date et lieu à préciser Conte – version scénique Direction Roland Hayrabedian Nomadic Tale Sur des textes folkloriques sibériens, poème de Sandor Weores, conte de Judit Goczan Musique de László Sáry Mise en scène de Balazs Zoltan CONTE CRÉATION Conte hongrois pour 6 voix, hautbois, clarinette, clarinette basse, trombone, trompette, basson et cymbalum 26 LA VALETTE – Théâtre (date à préciser) Concert • Direction Roland Hayrabedian Bohuslav Martinu : Quatre chants de Marie Komitas : Oeuvres vocales Béla Bartók : Quatre chants populaires hongrois Philippe Gouttenoire : Tes mots … Pièces improvisées pour doudouk entre chaque pièce Doudouk : Araïk Bartikian Renseignements et réservations : Dimanche 29 juillet LA MEIJE– lieu à préciser Festival de la Meije Concert • Direction Roland Hayrabedian Olivier Messiaen : O sacrum convivium Jean-Louis Florentz : Asmara Francis Poulenc : Salve Regina Francis Poulenc : Exultate Deo ou Jean-Louis Agobet La voix claire Tôn Thât Tiêt : Chu Ky VI Jean-Marc Singier: Psaume 68/67 Benjamin Britten: Eight Sacred and Profane Lyrics Songs ▼AOÛT 2007 Samedi 25 août 19h30 VEZELAY – Collégiale d’Avallon Rencontres musicales de Vezelay Concert • Direction Roland Hayrabedian Olivier Messiaen: O sacrum convivium György Ligeti : Lux Aeterna Francis Poulenc : Salve Regina Jean-Louis Agobet : La voix claire Jean-Marc Singier : Psaume 68/67 Jean-Louis Florentz : Asmara CRÉATION 27 ▼SEPTEMBRE 2007 Le week-end des 20 ans Les 14, 15 et 16 septembre 2007 Vendredi 14 septembre 20h30 MARSEILLE – Chambre de Commerce Les 20 ans de Musicatreize Concert-anniversaire • Direction Roland Hayrabedian Musicatreize invite le Nederlands Kamerkoor Francis Poulenc : Figure humaine Lucien Guérinel : En un jardin secret (avec 2 pianos) Maurice Ohana : Avoaha Complément de programme (œuvre classique) à préciser Renseignements et réservations : 04 91 00 91 31 28 www.musicatreize.org _________ discographie __________ 29 CHAGAS ROSA Les Sorcières Livre Actes Sud Poème : Maria Teresa HORTA Musique : António CHAGAS ROSA Illustrations : Toni CASALONGA. Edition bilingue Portugais / Français (trad. Catherine Dumas) Actes Sud / Musicatreize Clef de Resmusica IBARRONDO Félix Ibarrondo, oeuvres vocales 5 Diapasons Nocturne/L'empreinte digitale A paraître en Juillet 2007 Livre-disque Nomadic Tale Textes folkloriques sibériens poème de Sandor Weores, conte de Judit Goczan Musique : László Sáry Illustrations : Judit Gombar Actes Sud / Musicatreize 30 OHANA Sundown Dances / Cris / Sibylle / Swan Song 4* Monde de la Musique, 8 de Classica Répertoire, 5 Diapasons Livre-CD Nouvel enregistrement et inédits. Actes Sud OHANA Office des Oracles / Messe / Avoaha / Lys de madrigaux Coffret 2 CD MONTAIGNE / NAÏVE OHANA Llanto / Syllabaire pour Phèdre (EPUISE) Victoires de la Musique, Prix de la revue espagnole Ritmo, Orphée d'or, Grand Prix des discophiles, Prix Spécial de la Nouvelle Académie du Disque, Référence Compact CALLIOPE / ARPEGES GUERINEL Quatre Chants pour un Visage / Poèmes d'Eugenio Montale / Fragments d'Archiloque Choc du Monde de la Musique, 5 Diapasons, Meilleur disque de l'année du Guide Marabout LYRINX CANAT DE CHIZY Tombeau de Gilles de Rais 4 Diapasons, 9 de Répertoire P. VERANY LISZT Via Crucis / Motets 4 Diapasons, 9 de Répertoire, 5* revue Periodismo CALLIOPE OHANA Llanto por Ignacio Sanchez Mejias Victoires de la Musique, Prix de la revue espagnole Ritmo, Orphée d'or, Grand Prix des discophiles, Prix Spécial de la Nouvelle Académie du Disque, Référence Compact Coup de coeur de l'Académie Charles-Cros 2003 ACTES SUD 31 OHANA Swan Song / Lux Noctis Dies Solis / Nuit de Pouchkine / O Beaux Yeux Bruns (EPUISE) 10 de Répertoire, 4 Diapasons CALLIOPE / ARPEGES BURGAN / KASPAR / HERSANT Puerta de la Luz / Messe / L'Infinito 10 de Répertoire, 5/5 de Classica MFA / RADIO FRANCE CANAT DE CHIZY Canciones (EPUISE) Choc du Monde de la Musique, Grand Prix de la Nouvelle Académie du Disque R.E.M. OHANA Office des Oracles / Messe Choc du Monde de la Musique, 4 Diapasons MONTAIGNE / NAÏVE SHOSTAKOVICH XIVe Symphonie / Chamber Symphony 8 de Répertoire OPUS 111 OHANA Avoaha / Lys de Madrigaux Choc du Monde de la Musique, 10 de Répertoire, 5 Diapasons MONTAIGNE / NAÏVE 32 _________ les partenaires __________ 33 La saison de Musicatreize est subventionnée par : Le Ministère de la Culture – DRAC PACA La Ville de Marseille Le Conseil Général des Bouches-du-Rhône La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur Avec le soutien de : Culturesfrance - Ministère des Affaires Etrangères Musique Nouvelle en Liberté La SPEDIDAM La SACEM Musique Française d’Aujourd’hui Le Fonds pour la Création Musicale La Fondation France Telecom Le Fonds de Création Lyrique Musicatreize remercie particulièrement cette saison Les Editions Actes Sud Le Conservatoire National de Région de Marseille Espace Culture Les Amis des Musées de Marseille Les Fauteuils Voyageurs Le Living L’Alcazar Montévidéo Le Théâtre des Bernardines Festivoce Le Nederland Kamerkoor Le Théâtre Antoine Vitez Le GMEM La Chambre de Commerce de Marseille La Société Marseillaise de Crédit Les éditons Billaudot L’association des amis de Maurice Ohana Ainsi que nos partenariats media Marseille l’Hebdo César France Musiques La Lettre du Musicien Concert Classic Resmusica.com Radio Classique Visuel de couverture : Agence Anatome – 2006 conception graphique : Alice Chireux 34 Renseignements pratiques Les Tarifs de la saison à quai : - Les Concerts à l’Eglise Saint Charles (64 rue Grignan – Marseille 1er) o 12€ Tarif plein o 8€ tarif réduit o 6€ tarif de groupe (à partir de 10 personnes) - Les concerts au Théâtre des Bernardines o 11 € Tarif plein o 8 € tarif réduit (groupe, carte vermeil, Grand Gourmet Musicatreize) o 6 € tarif étudiants, demandeurs d’emploi, intermittents o 3€ tarif rmistes Le Pass du Grand Gourmet : Au prix de 15 euros, la formule permet de bénéficier des avantages suivants : - Tarif réduit à toute la programmation de la saison à quai. Possibilité d’inviter deux personnes de son choix au cours de la saison pour les Concerts de l’Eglise Saint-Charles. Tarif préférentiel sur toute l’édition discographique de Musicatreize, y compris les nouveautés. L’abonnement à Papier Musique (publication trimestrielle des activités de Musicatreize) Réduction sur présentation de la carte dans différents lieux culturels : Montévidéo, Festival Les Musiques du GMEM, théâtre des Bernardines, Théâtre de Lenche, Théâtre Antoine Vitez 35