tennis

Transcription

tennis
1
NOTRE SUPPLÉMENT
AUJOURD’HUI
LA FIAT 500
DANS
LE RÉTRO
Cinquante ans après sa
naissance, la Fiat 500
revient en force. En vente
en France depuis
le 14 juillet, la mythique
italienne est promise
à un fulgurant succès.
L’occasion de revenir sur
toute une histoire.
*62 ANNÉE - N 19 394 0,85 /
e
o
France métropolitaine
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
AUTOMOBILE
TENNIS
McLAREN,
L’IMPOSSIBLE
COHABITATION
MAURESMO, CE QUI A CHANGÉ
CHEZ LES BLEUS
RIDEAU
(Page 9)
JUSQU’À
NEW YORK
FOOTBALL
(Page 5)
L 1, LES RAISONS
D’UN FAUX DÉPART
(Page 14)
Fernando Alonso.
(Photo Thierry Gromik/L’Équipe)
(Photo Mao)
RUGBY
(Page 6)
www.lequipe.fr
Mardi 7 août 2007
T 00106 - 807 - F: 0,85 E
3:HIKKLA=[UU]ZY:?a@i@k@r@a;
LE QUOTIDIEN DU SPORT ET DE L’AUTOMOBILE
S.O.S. MANAUDOU
Trois mois après son arrivée en Italie, la recordwoman du monde des 200 et 400 m n’a déjà plus d’entraîneur. La rupture avec le club LaPresse
Nuoto est effective depuis hier. À un an des JO de Pékin, la carrière de Laure Manaudou est en danger. (Pages 3 et 4, et notre éditorial, page 2)
PRATIQUANT Cinq trucs de coureurs pour récupérer après l’effort.
retour sur le calvaire des 7 000 participants, en compagnie de Greg LeMond.
L’Étape du Tour :
LE MAGAZINE DE TOUS LES CYCLISMES. 4 €
L’ÉQUIPE semaine : ALLEMAGNE, 2 / ; ANTILLES, LA RÉUNION, 1,3 / ; AUTRICHE, 2,10 / ; BELGIQUE, 1,5 / ; ESPAGNE, 1,90 / ; GRÈCE, 2 / ; ITALIE, 1,75 / ; LUXEMBOURG, 1,5 / ; PAYS-BAS, 2 / ; PORTUGAL CONT., 1,8 /.
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Une image désastreuse, un Maillot Jaune souillé mais aussi des millions de spectateurs et des coureurs propres, Vélo Magazine envoie un message d’espoir à ceux qui croient en l’avenir du cyclisme.
Bleu
Rouge
Avec Vélo Magazine
et l’IGN, découvrez
chaque mois une région.
BILAN D’UN TOUR
PARTICULIER
Jaune
Bleu
Jaune
+
LA CARTE
DÉTACHABLE
DE L’ISÈRE ET
NOS 3 CIRCUITS.
Noir
Noir
PARIS. – Pour Laure Manaudou, c’est l’état d’urgence. Au terme d’une saison marquée par deux « divorces » (Lucas, Penso), la Française doit très vite retrouver une structure pour préparer dans la sérénité l’échéance olympique.
(Photo Pierre Lahalle)
2
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
LA PAGE DEUX
,
ON EN PARLE AUJOURD HUI DANS «
54
Pékin, l’improbable
métamorphose
SÉRIES D’ÉTÉ. La transformation de la
capitale chinoise est au cœur du deuxième volet de notre série « Dans un
an, Pékin ». La ville est aujourd’hui un
énorme chantier et connaît sa première véritable mue depuis… huit
cents ans et le passage de Gengis
Kahn. Tout est mis en œuvre pour que
les Jeux Olympiques 2008 restent
dans les mémoires. Il est même
demandé à une population locale
encore un peu rustique de s’accommoder à la vie occidentale, de
s’approcher au maximum d’une parfaite civilité, gage d’un bon accueil
pour les milliers d’athlètes et de spectateurs qui débarqueront dans la
ville.
(Page 11)
Rentrée pour les ténors
TENNIS. Depuis la finale de Wimbledon, Roger Federer et Rafael Nadal ont levé le pied (un
seul tournoi disputé et gagné par Nadal à Stuttgart). Les deux têtes d’affiche du
circuit se retrouvent cette semaine pour le Masters Series de Montréal et le début
de leur tournée américaine.
(Page 5)
L’ÉDITO
ATHLÉTISME. La délégation
française emmènera 54 éléments (dont 41 en individuel)
pour les Mondiaux d’Osaka
(25 août-2 septembre). La sélection annoncée
hier par le directeur technique national,
Franck Chevallier, comporte près de la moitié
d’athlètes qui n’ont pas satisfait aux minima.
« Les minima sont fixés à neuf mois de
l’échéance, il serait peu judicieux de ne pas
tenir compte de la situation à quelques
semaines des Mondiaux », justifie le DTN, ajoutant qu’il attend de la promotion 2007 de trois à cinq médailles en comptant les relais, avec comme têtes
d’affiche Mehdi Baala, Yohann Diniz (notre photo), Christine Arron, Eunice
Barber ou encore Ladji Doucouré.
(Page 10)
Pas de marge
de manœuvre
Garnett
change tout
AUTO. Alors que le titre des
constructeurs semble d’ores et
déjà perdu pour Citroën, Sébastien Loeb, désormais à 13 points
de Grönholm au général, peut
encore y croire pour le titre des
pilotes, mais il n’a pas le droit à
l’erreur. Le sprint final commence
au Rallye d’Allemagne, en fin de
semaine prochaine. (Page 13)
BASKET. Très pauvre la saison passée,
la Conférence Est a de bonnes raisons
de croire en un nivellement des valeurs.
Principaux acteurs de ce changement,
les Celtics de Boston (24 victoires en
82 matches l’an passé) ont attiré sur la
côte atlantique Kevin Garnett (Minnesota) et Ray Allen (Seatlle) et
font maintenant figure
d’épouvantails.
(Page 4)
»
LES QUESTIONS
La saison de Benzema ?
MÉLIE MAURESMO et
Laure Manaudou, depuis le
début du XXIe siècle, ont porté
le sport français au sommet de
la hiérarchie mondiale. Un seul
homme, Zinédine Zidane, a fait
mieux en termes d’excellence
professionnelle, de palmarès et
d’impact sur le public. Amélie
et Laure incarnent une certaine
image de la France, une image
de la femme. Une belle image.
CYCLISME. Durement touché lors de la quatrième étape du Tour, le 11 juillet dernier,
Rémy Di Grégorio débutera un séjour de rééducation le 16 août à Capbreton. Le grimpeur de la Française des Jeux, qui prend actuellement son mal en patience chez lui à
Aubagne, dit avoir beaucoup appris de sa chute sur la route de Joigny, où il avait roulé
plus de 100 km blessé avant de se faire opérer d’une double fracture du coude.
Il pense déjà au prochain Tour.
(Page 5)
TABLEAU DE BORD
FOOTBALL
(Ligue 1)
Pts J.
— —
1. Valenciennes . 3 1
2. Lyon .............. 3 1
Nancy ............ 3 1
4. Bordeaux ...... 3 1
Caen ............. 3 1
Le Mans ........ 3 1
7. Monaco ......... 1 1
Saint-Étienne . 1 1
9. Lille ............... 1 1
Lorient ........... 1 1
Marseille ....... 1 1
Paris-SG ....... 1 1
Sochaux ........ 1 1
Strasbourg .... 1 1
15. Lens .............. 0 1
Metz .............. 0 1
Nice ............... 0 1
18. Toulouse ....... 0 1
19. Auxerre ......... 0 1
Rennes ......... 0 1
20
13
20
12
20
14
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
20
15
Stra
rasbourg
19
15
21
13
19
19
24
20
Toullouse
19
17
Perpigna
Perpignan
25
20
Rediff. jeudi à 9 h 30
17.00
Sport + 60 min
Rediff. demain à 7 h 30
17.00
ESPN Classic 60 min
Jeux Olympiques de Sydney 2000.
Les grands moments du concours H.
TENNIS
Beesannçon
Rediff. à 4 h
18.00
Masters Series de Montréal.
2e jour.
Sport + 420 min
Rediff. demain à 10 h 15
MAGAZINE
18.00
Eurosport 15 min
« Eurogoals Flash ».
16
AAurillac
urillac
21
16
Sport +
GYMNASTIQUE ARTISTIQUE
20
16
TENNIS
18.00
Open d’Australie 1995. Finale H.
Andre Agassi (USA) - Pete Sampras (USA).
Valence
ATHLÉTISME
23
22
Rediff. dimanche à 19 h
18.15
Eurosport 210 min
Rediff. demain à 17 h
TOUT LE SPORT
27
19
ESPN Classic 120 min
Super Grand Prix IAAF.
Meeting de Stockholm (SUE).
Montpellier
tpellier Maarseille
20.10
France 3 10 min
Ajaccio
DOCUMENTAIRE
23.00
Moteurs 60 min
« Deux voitures de légende.
L’Alpine Renault et la R5 Turbo ».
À SUIVRE
RALLYE
G À partir de 8 heures : football, portrait de Johan Audel (Valenciennes).
G À partir de 11 h 15 : rugby, annonce
de la liste des vingt-deux pour AngleterreFrance.
G À partir de 17 heures : tennis,
directs des matches à Montréal (Masters
Series) et à Los Angeles (WTA).
BASEBALL
INFOSPORT
6. La Matinale Sport. 10. Le Journal en continu. 17. La Grande
Heure.
LE COIN DES RADIOS
France Info. À 8 et à 38 de
chaque heure, chronique sportive.
5.35 et 6.45 RTL. Sports. 5.48
Europe 1. Journal des sports. 5.50
et 6.40 France Inter. Journal des
sports. 6.40 BFM. Coupe du
monde de rugby. Bernard Lapasset. 7.40 Europe 1. Sports. 7.50
France Inter. Le journal de la
Coupe du monde. 8.30 RMC.
Bourdin and Co. Invité : Bernard
Lapasset. 16. RMC. DKP. 18. RMC.
Coach Courbis. 18. Sud Radio.
Rugby & Compagnie. 18.53 RTL.
Mégasports. 19.20 France Bleu.
Journal des sports. 19.30 RMC. Le
30 minutes de RMC Sport. 20.
RMC. Intégrale Coupe du monde.
20. RTL. RTL Foot. 20.00 Europe
1. Europe Sport.
Eurosport 60 min
1. Nantes
2. Montpellier
3. Le Havre
Sedan
5. Grenoble
6. Amiens
Brest
Niort
9. Troyes
10. Bastia
11. Reims
12. AC Ajaccio
13. Dijon
14. Boulogne/mer
15. Clermont
16. Châteauroux
17. Guingamp
18. Gueugnon
Libourne-St-S.
20. Angers
Classement
Pts J. G. N. P.
— — — — —
6 2 2 0 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
3 2 1 0 1
3 2 1 0 1
2 2 0 2 0
2 2 0 2 0
1 2 0 1 1
1 2 0 1 1
1 2 0 1 1
1 2 0 1 1
0 2 0 0 2
0 2 0 0 2
0 2 0 0 2
p.
—
7
4
3
3
2
2
2
2
1
3
2
3
2
3
2
1
0
2
2
0
c.
—
1
2
1
1
0
1
1
1
0
4
6
3
2
4
3
2
1
5
5
3
Diff.
—
+6
+2
+2
+2
+2
+1
+1
+1
+1
-1
-4
0
0
-1
-1
-1
-1
-3
-3
-3
Points
FEDERER (SUI)
Nadal (ESP)
(5) Roddick (USA)
(3) Djokovic (SER)
(4) Davydenko (RUS)
Gonzalez (CHL)
Robredo (ESP)
Gasquet
Blake (USA)
Berdych (RTC)
7 290
5 455
3 290
3 200
3 075
2 695
2 200
2 085
1 995
1 975
Classement WTA
Au 6 août
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Points
HENIN (BEL)
Sharapova (RUS)
Jankovic (SER)
Kuznetsova (RUS)
Ivanovic (SER)
Chakvetadze (RUS)
Mauresmo
S. Williams (USA)
Petrova (RUS)
Hantuchova (SLQ)
4 457
3 678
3 241
2 978
2 898
2 661
2 424
2 325
2 063
1 975
À voir.
NASN 180 min
Rediff. demain à 10 h
02.00
Championnat WNBA.
Chicago Sky - Indiana Fever.
NBA TV 120 min
Rediff. demain à 15 h 15
AGENDA
Aujourd’hui, dernière course de Powell
avant Osaka
AUJOURD’HUI
J FOOTBALL
LIGUE DES CHAMPIONS. 2e tour
préliminaire, retour.
J TENNIS
MASTERS SERIES de Montréal
(CAN), jusqu’au 12.
TOURNOI WTA de Los Angeles
(USA), jusqu’au 12
J ATHLÉTISME
SUPER GRAND PRIX, à Stockholm (SUE).
DEMAIN
J FOOTBALL
LIGUE DES CHAMPIONS. 2e tour
préliminaire, retour.
J TENNIS
MASTERS SERIES de Montréal
(CAN), jusqu’au 12.
TOURNOI WTA de Los Angeles
(USA), jusqu’au 12.
J CANOË-KAYAK
CHAMPIONNATS DU MONDE,
course en ligne, à Duisbourg (ALL),
jusqu’au 12.
JEUDI
Rediff. demain à 21 h 45
01.00
Championnat MLB.
New York Mets - Atlanta Braves.
BASKET
6. Édition du matin. 10. Édition de
la journée. 19. Édition du soir. 22.
Édition de la nuit.
23.30
Championnat du monde 2007. 9e manche.
Rallye de Finlande. Les meilleurs moments.
G À partir de 6 heures : voile, point sur
la 2e étape de la Solitaire du Figaro.
G À partir de 11 heures : football,
match retour avec comme invités Zoumana Camara et Christophe Delmotte.
G À partir de 19 heures : rugby, retour
sur la composition du quinze de France
pour le test-match contre l’Angleterre.
L’ÉQUIPE TV
16.30
Beach Volley Tour F 2007.
3e manche. À Saint-Quay-Portrieux.
12
Bordeaux
Tar
Tarbes
Classement ATP
Au 6 août
BEACH-VOLLEY
Metz
22
14
La Rochelle Ch
Chââteauroux
o Clermont--Ferrand
20
19
Lyon 17
15
17
20
16
VENDREDI : AC Ajaccio - Boulogne-sur-Mer
2-2 ; Angers - Grenoble 0-2 ; Guingamp Niort 0-0 Le Havre - Brest 1-1 ; Montpellier Dijon 1-1 ; Reims - Libourne-Saint-Seurin
2-1 ; Sedan - Gueugnon 3-1 ; Châteauroux Nantes 1-2 ; Clermont - Bastia 2-3 ; HIER :
Amiens - Troyes 0-0.
TENNIS
Championnats de France.
À Saint-Avertin.
Seda
Sedan
17
14
P. p. c. B.
— — — —
0 3 1 0
0 2 0 0
0 2 0 0
0 1 0 0
0 1 0 0
0 1 0 0
0 1 1 0
0 1 1 0
0 0 0 0
0 0 0 0
0 0 0 0
0 0 0 0
0 0 0 0
0 0 0 0
1 0 1 0
1 0 1 0
1 0 1 0
1 1 3 0
1 0 2 0
1 0 2 0
PROCHAINE JOURNÉE. – Samedi 11 août
17 H 10 : Toulouse - Lyon ; 20 heures :
Auxerre - Bordeaux ; Lorient - Monaco ; Marseille - Rennes ; Nancy - Caen ; Nice - Strasbourg ; Saint-Étienne - Valenciennes ;
Sochaux - Le Mans ; Dimanche 12 août 18
heures : Metz - Lille ; 21 heures : Lens Paris-SG.
TIR À L’ARC
avec
Lille
Maarcouussis Paris
R b stage
Rugby
Rugby,
t e de
d l’ééquipe dee France
21 Orlléans
Dijon 16
Dijon
14
Toours
N.
—
0
0
0
0
0
0
1
1
1
1
1
1
1
1
0
0
0
0
0
0
Intéressant.
À ne pas rater
Les cases bleues
correspondent aux
retransmissions
en direct.
J GOLF
GRAND CHELEM HOMMES.
USPGA, à Tulsa (USA), jusqu’au 12.
J TENNIS
MASTERS SERIES de Montréal
(CAN), jusqu’au 12.
TOURNOI WTA de Los Angeles
(USA), jusqu’au 12
J CANOË-KAYAK
OFFRE SPÉCIALE D’ABONNEMENT À
PLUS DE
41%
DE REMISE
Rouge
Nante
Nantes
G.
—
1
1
1
1
1
1
0
0
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0
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0
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Bleu
Rouge
RRennes
nnes
FOOTBALL
(Ligue 2)
Jaune
Bleu
Jaune
20
12
16
13
(nombre de votants : 42 529)
Selon le résultat de vos votes
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Noir
Noir
Brest
OUI .................................................. 66 %
NON ................................................ 29 %
Ne se prononcent pas .................... 5 %
(Photos Mao et Zhang Wenkui/Chinafotopress/Maxppp)
LA TÉLÉVISION
Rouen
Laure Manaudou
doit-elle revenir
s’entraîner en France ?
Entre parenthèses, le classement précédent, s’il a changé.
LA MÉTÉO
19
12
D’HIER
Di Grégorio, la tête au Tour
ÊTRE OU
NE PLUS ÊTRE
21
14
Pour voter, connectez-vous sur
www.lequipe.fr. entre 6 heures et 22 heures
ou envoyez OUI ou NON par SMS au 61008
(0,34 euro + coût de 1 SMS).
RUGBY. Il n’avait déjà pas été irréprochable l’an passé, en se présentant à Agen après
l’intersaison avec trois mois de retard. Son contrôle positif au cannabis le 24 mars
n’avait pas arrangé son cas. Aujourd’hui, Rupeni Caucaunibuca a poussé son club à
bout. L’ailier fidjien (27 ans) n’a toujours pas repris l’entraînement avec Agen, relégué
en Pro D 2. « Nous avons entamé une procédure juridique, après avoir fait constater
son absence depuis le 16 juillet », a indiqué Laurent Lubrano, le directeur général,
précisant au passage que Caucaunibuca a déjà bénéficié de deux délais supplémentaires depuis mi-juillet.
(Page 9)
place de numéro 1 mondiale
qu’elle a occupée trente-neuf
semaines, un Masters et une
raquette en diamants pour son
triplé à Anvers, qui figure
peut-être le dernier de ses
devoirs accomplis. Non, elle
n’aura rien à regretter. C’est
même tout l’inverse. Si son
retour après ces quelques
semaines sabbatiques s’opérait
au détriment de sa santé,
contre la volonté d’un corps
qui paraît usé
par neuf longues années
passées sur le
circuit WTA ; si
elle sacrifiait
un peu trop de sa vie de
femme pour de nouveaux trophées, alors on parlerait sans
doute de gâchis.
La situation de Laure Manaudou est exactement à l’opposé.
Alors qu’elle a obtenu à dixsept ans la consécration
suprême aux Jeux d’Athènes en
2004 ; alors qu’elle a, depuis,
confirmé en multipliant titres
mondiaux (3) et records planétaires (sur 200 et 400 m), elle
ne peut paradoxalement pas se
satisfaire pleinement de tant
d’exploits. Simplement parce
que Laure porte en elle
d’autres espoirs de gloire et
que Pékin, chacun le pressent,
doit être le théâtre de son
apothéose. Un an. Elle doit
tenir encore un an.
Mais, au moment où l’une et
l’autre dessinent des
parenthèses et placent le sport
et leur métier au second rang
de leurs préoccupations, on ne
peut s’empêcher de penser que
si l’heure du bilan devait
bientôt sonner, les carrières de
ces deux exceptions ne
laisseraient pas la même
saveur en bouche.
Amélie Mauresmo est
probablement déjà allée au
bout de ce que son potentiel
lui promettait de rêves et
d’objectifs. Elle ne gagnera
peut-être jamais Roland-Garros
mais l’avoir emporté à
Wimbledon est au moins aussi
glorieux et correspond,
surtout, beaucoup plus à son
tempérament, à son jeu, à son
style. À vingt-huit ans, « Amé »
s’est offert, sur le tard, deux
titres du Grand Chelem, une
Amélie Mauresmo
participera-t-elle
à l’US Open, fin août?
Agen ne veut plus de Caucaunibuca
NATATION
A
DU JOUR
FOOTBALL. Il avait déjà connu un bel été il y a un an et affichait alors de belles
promesses. Aujourd’hui, Karim Benzema, auteur d’un superbe but du pied gauche
dimanche face à Auxerre, vit à nouveau un début de saison de rêve. Meilleur joueur de
la Coupe de la Paix, en Corée, il profite de l’indisponibilité de Fred pour s’affirmer en
première option offensive. Il lui reste maintenant à éviter les blessures à répétition
connues l’an passé.
(Page 7)
CHAMPIONNATS DU MONDE,
course en ligne, à Duisbourg (ALL),
jusqu’au 12.
VENDREDI
J FOOTBALL
LI G U E 2 ( 3 e j o ur n é e ) . –
20 heures : Niort-Sedan, LibourneSaint-Seurin - Le Havre, GrenobleReims, Dijon-Amiens, TroyesAngers, AC Ajaccio - Guingamp,
Gueugnon-Châteauroux ; 20 h 30 :
Nantes - Clermont Foot, Boulognesur-Mer - Montpellier.
J GOLF
GRAND CHELEM HOMMES.
USPGA, à Tulsa (USA), jusqu’au 12.
J TENNIS
MASTERS SERIES de Montréal
(CAN), jusqu’au 12.
TOURNOI WTA de Los Angeles
(USA), jusqu’au 12
J BASKET
ÉQUIPE DE FRANCE HOMMES.
Tournoi de Strasbourg, France-Serbie.
J CYCLISME
PRO TOUR. Tour d’Allemagne, jusqu’au 18.
J CANOË-KAYAK
CHAMPIONNATS DU MONDE,
course en ligne, à Duisbourg (ALL),
jusqu’au 12.
J ÉQUITATION
SUPERLIGUE, à Dublin (IRL), jusqu’au 12.
SAMEDI
J FOOTBALL
LIGUE 1 (2e journée). – 17 h 10 :
Toulouse-Lyon ; 20 heures : Nancy-Caen, Lorient-Monaco, Marseille-Rennes, Sochaux - Le Mans,
Auxerre-Bordeaux, Nice-Strasbourg, Saint-Étienne - Valenciennes.
J GOLF
GRAND CHELEM HOMMES.
USPGA, à Tulsa (USA), jusqu’au 12.
J RUGBY
TEST-MATCH. Angleterre-France,
à Twickenham.
J BASKET
ÉQUIPE DE FRANCE HOMMES.
Tournoi de Strasbourg, FranceGrèce.
J TENNIS
MASTERS SERIES de Montréal
(CAN), jusqu’au 12.
TOURNOI WTA de Los Angeles
(USA), jusqu’au 12.
J CYCLISME
PRO TOUR. Tour d’Allemagne, jusqu’au 18.
J VOILE
SOLITAIRE DU FIGARO.
3e étape : Brest - La Corogne (ESP).
J CANOË-KAYAK
CHAMPIONNATS DU MONDE,
course en ligne, à Duisbourg (ALL),
jusqu’au 12.
J ÉQUITATION
SUPERLIGUE, à Dublin (IRL), jusqu’au 12.
BULLETIN D’ABONNEMENT
OUI, je m'abonne à FRANCE FOOTBALL pour 13 semaines (mardi + vendredi) au tarif
de 27 €. Je joins mon règlement par chèque ou mandat à l'ordre de FRANCE FOOTBALL.
NOM.................................................................................... PRÉNOM..........................................................
FRANCE FOOTBALL (MARDI + VENDREDI)
13 SEMAINES SOIT 26 NUMÉROS
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*Prix de vente au numéro. Cette offre est valable uniquement pour les nouveaux abonnés, en France métropolitaine, jusqu’au 14 septembre 2007. Conformément à la législation en vigueur, vous disposez d’un
droit d’accès et de rectification pour toute information vous concernant.
PAGE 2
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ANEQ
RCS Nanterre B 332 978 485
MARDI 7 AOÛT 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
3
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
NATATION
Manaudou en pleine crise
La championne olympique est au cœur d’un grave conflit. Elle n’a plus d’entraîneur et son entourage la dit trahie par LaPresse.
L’orage menaçait depuis
samedi autour de Laure
Manaudou. Il a éclaté
hier. LaPresse, le club qui
depuis mai avait accueilli
la Française, a annoncé
qu’il excluait la
championne olympique.
Son entourage, lui, parle
de manipulation à propos
d’un contrat signé
récemment en Italie et
entend donner des suites
juridiques à l’affaire. En
attendant, à seulement
un an des Jeux
Olympiques, la double
recordwoman du monde
est partie en vacances,
laissant dans son sillage
un océan d’incertitudes
quant à son avenir.
Et pour cause ! Samedi, en effet, en
marge d’une compétition qui pour
elle allait devenir secondaire, Laure,
en larmes, a apporté à Jean-Luc
Manaudou, son père, et à Didier
Poulmaire, son avocat, la copie d’un
contrat qu’elle avait signé quelques
bien décidé à ne pas en rester là.
Selon ses proches, la plus grande
nageuse française de l’histoire a pris
conscience de la gravité des faits
reprochés à Marco Durante. Mais la
voilà un peu plus déstabilisée encore
et surtout totalement tiraillée,
puisque les liens Durante-Marin sont
forts et quasi permanents. Or il n’est
pas question dans l’esprit de la
championne olympique de renoncer
à une histoire d’amour, à une dévo-
rante passion déjà à l’origine de son
exil italien.
Et dans cette nouvelle tempête se
pose donc clairement la question de
la suite. Elle l’imagine en Italie. Mais
dans quelles conditions ? La raison,
sportive du moins, voudrait plutôt
qu’elle trouve un nid de sérénité et
de compétence en France. Pourquoi
pas à Canet, pour un retour avec
Lucas, ou ailleurs (voir par ailleurs).
Encore faut-il que Laure, fragilisée
par des mois sur la brèche, trouve les
ressources pour continuer et ne cède
pas à l’envie, forcément affleurante
et déjà ressentie dans la foulée de
son titre olympique, de tout balancer. D’abandonner la natation… À
vingt ans, elle a déjà tout gagné. Et,
pour continuer à surfer sur les sommets, pour décrocher d’autres lunes
à Pékin, il faut une immense motivation et des envies intimes qui ne vont
pas de soi. Les messages envoyés par
« Elle est dehors ! »
« J’AI SIGNIFIÉ ce matin à Laure, au
téléphone, qu’elle ne faisait plus partie
du club. Avec un tel comportement,
même si elle est extrêmement forte,
elle ne pourra pas faire de très grands
Jeux. Laure part en vacances et à son
retour, si elle a compris, si elle s’excuse
auprès de l’équipe de France et de Paolo Penso, son entraîneur qui a fait un
énorme travail, bref si elle décide
d’être exemplaire dans ses relations et
son investissement, alors elle pourra
revenir. Mais comme je le lui ai déjà dit
plusieurs fois, cela me paraît impossible. Elle est dehors ! J’ai tout mis en
place pour qu’elle puisse réussir, mais
là ce n’est plus possible. Je lui ai souhaité bonne chance pour les Jeux, je lui
ai dit que je serais son premier supporter à Pékin, et que je faisais cela pour
son bien.
– Comment a-t-elle réagi ?
– Elle n’arrivait pas à parler. Elle pleurait. J’espère que cela lui servira de
leçon et qu’elle trouvera quelqu’un
pour faire mieux que moi.
– Votre décision est définitive ?
– Il y a une possibilité sur un million
que Laure comprenne et c’est à cette
seule condition qu’elle peut revenir.
– Comment expliquer que la
situation ait dégénéré si vite ?
– Laure est très fragile. Ma présence
la rassure mais je n’étais pas à Paris. Je
ne sais pas ce qui s’est passé. La première chose que je lui ai apprise, c’est
de respecter l’équipe de France, la
Fédération. Si elle refuse de participer
à un relais et de faire les échauffements, c’est grave.
– S’est-il passé quelque chose
entre vous ?
– Rien. Laure m’a toujours dit qu’elle
voulait rester ici.
– Le fait d’avoir revu ses parents
et son avocat à Paris a-t-il pu provoquer cette rupture ?
– Non. Ce n’est pas la première fois
qu’ils se revoyaient. S’il y a une raison,
elle la dira peut-être. Moi, je ne la
connais pas.
– Ne vous a-t-elle pas donné
d’explications ?
– Elle n’a fait que pleurer. Elle veut
rester à Turin. Mais elle a besoin de
quelqu’un de très dur, qui lui dise des
vérités en face.
– Laure n’habite donc plus chez
vous ?
– Non. Elle passera chercher ses
affaires ou je lui ferai envoyer où elle
veut. Ce n’est plus mon problème.
– Quel est le rôle de Luca Marin,
dont vous êtes très proche ?
– Je lui ai dit de ne pas se mêler de
cette affaire. Même à Paris, je lui ai
demandé d’en rester éloigné.
– Y avait-il des divergences
d’intérêts quant au “business”
de Laure, entre la France et l’Ita-
lie ? Quels étaient vos rapport
avec Didier Poulmaire, son avocat ?
– Ça fait un mois qu’on ne s’est pas
parlé. Nous aurions pu tirer profit de
pas mal de choses. Je n’ai jamais voulu.
– N’avez-vous pas eu de propositions de contrats de sponsors
en Italie ?
– La seule chose que j’ai faite, c’est
pour le clip de lancement de la Fiat 500
en France. Mais ne cherchez pas, ça n’a
rien à voir avec les sponsors, c’est dans
la tête. » – B. L.
Les quatre scénarios d’avenir
L’horizon sportif de Laure Manaudou est à nouveau entouré du plus grand flou. En Italie ou en France, la nageuse
ne sait ni où, ni avec qui s’entraîner.
ELLE RESTE EN ITALIE
Le problème qui se posait déjà à son arrivée en
Italie, il y a trois mois, n’a pas varié : le pays
recèle des techniciens compétents mais souvent ligotés par leur statut d’entraîneurs nationaux. C’est le cas d’Alberto Castagnetti au
centre fédéral de Vérone, où la présence de
Federica Pellegrini, rivale directe de la Française, complique la situation. À Rome, Claudio
Rossetto, coach du double champion du monde
du 100 m Filippo Magnini, aurait les épaules
mais pas forcément la disponibilité pour
accueillir la Française. Dans la capitale italienne, Gianni Nagni a bâti un groupe de haut
niveau avec notamment Alessio Boggiatto et
Paolo Bossini, et la structure de club présente
l’avantage d’être indépendante de la Fédération italienne. Mais la situation géographique
de Rome, à 500 km au sud de Vérone, où vit
Luca Marin, constitue sans doute, aux yeux de
Manaudou, un handicap rédhibitoire. À deux
heures de route de Vérone, Milan bénéficie
d’une meilleure situation et d’un entraîneur
reconnu au club de la DDS, Remo Sacchi. Reste
la solution de « délocaliser » un entraîneur
français au chevet de Manaudou. Le nom d’Oli-
vier Antoine, entraîneur de Sophie Huber à Sarreguemines, a circulé. « Il n’y a rien de
concret », coupe le coach, qui ne se voit pas
interrompre l’aventure humaine entamée avec
ses nageuses mais dont le nom aurait été évoqué très récemment par l’entourage de la
championne olympique. D’autres techniciens
sont prêts à considérer cette possibilité, comme
Frédéric Vergnoux, mari et entraîneur d’Alena
Popchanka à Édimbourg. Tout dépend à quelles
conditions, notamment financières.
ELLE REVIENT CHEZ LUCAS
Sportivement, c’est la solution la plus évidente
et la plus efficace à un an des Jeux. Humainement, la rupture a été consommée dès
l’annonce de son départ de Canet. En évoquant
des raisons sportives, pour contrebalancer
l’argument sentimental, elle a vexé Philippe
Lucas. Il confiait alors : « Et vous pensez que,
moi, je vais prendre le risque, après ses déclarations, de la reprendre ! Elle ne reviendra pas
avec moi, mais je ne la laisserai jamais tomber… » Dimanche, à Paris, la solution a néanmoins été envisagée par le clan Manaudou,
mais la nageuse ne semblait, à ce moment, pas
disposée à revenir auprès de Lucas. Vendredi,
qui ne seront pas des vacances très
reposantes psychologiquement.
Trois semaines durant lesquelles sa
famille, son avocat et Claude Fauquet, le DTN, vont tenter de trouver
une solution pour qu’à son retour
Laure, évidemment consultée sur la
structure à venir, puisse s’entraîner
vraiment. Enfin. À un an des Jeux, il y
a urgence.
BENOÎT LALLEMENT
« Abusée et manipulée »
MARCO DURANTE, président de LaPresse, justifie sa rupture avec Laure Manaudou par son comportement désinvolte.
L’interview de Paolo Penso accordée la veille à L’Équipe commençait à faire du bruit quand, hier midi, Marco Durante, joint
à son bureau turinois, s’est montré ferme sur le cas Manaudou.
Sans même attendre la première question…
la première dame de France depuis
cinq mois en termes d’investissement ne sont, de ce côté-là, guère
rassurants.
Laure Manaudou a-t-elle encore
envie ? La natation est-elle toujours
sa priorité ? La question, toujours
présente depuis mai et son départ de
Canet, devient plus pressante. Elle
seule connaît la réponse. Elle a trois
semaines pour y répondre. Trois
semaines d’intimité avec Luca Marin
pourtant, lors d’une rencontre fortuite à Paris,
elle a manifesté à l’égard de son ancien mentor
une tendresse que le coach ne lui connaissait
pas et à laquelle il a été sensible…
ELLE TROUVE UN AUTRE
COACH EN FRANCE
Même si la priorité de Manaudou reste d’être
au plus près de Luca Marin et donc de Vérone,
l’hypothèse d’un retour en France n’est pas
écartée. « Mulhouse-Vérone en avion, c’est
aussi rapide que Turin-Vérone en voiture (3 h 30
via Francfort) », observe Lionel Horter, entraîneur du pôle France de Mulhouse. Remarque
d’autant plus pertinente qu’elle émane d’un
technicien dont chacun s’accorde à reconnaître
que, en dehors de Lucas, il serait le meilleur
choix, pour sa rigueur, sa compétence au service d’une dossiste et sa connaissance du très
haut niveau acquise au côté de Roxana Maracineanu. À ces trois critères, il en ajoute un, décisif, l’envie : « Ça m’intéresse, bien sûr ! Il y a
quelque chose de passionnant à faire. Et, que ce
soit quatre semaines ou six mois avant les Jeux,
l’aventure vaut la peine d’être tentée. Je
m’étais interdit d’aborder le sujet avant parce
que je suis copain avec Philippe (Lucas). » Si
elle n’a pas été approchée directement, Laure
Manaudou a ses coordonnées. Malgré son
comportement récent, Horter rassure : « Quand
elle sera dans un groupe qui travaille, ça facilitera les choses. Elle doit revenir à la routine
salutaire de notre activité. »
Pas effrayé par le challenge, Fabrice Pellerin,
entraîneur de Camille Muffat à Nice, abonde :
« Pour bien entraîner Laure, il faut la désacraliser. Quand les gens sont exceptionnels, ils peuvent tomber dans la marginalité. » Mais, « par
pudeur », il ne l’a jamais abordée, au contraire
du Marseillais Romain Barnier : « À Paris, je lui
ai dit qu’elle n’hésite pas à m’appeler si elle
cherchait un club. Elle m’a répondu que, si elle
cherchait, elle penserait à nous. On n’a pas peur
de prendre Laure. » En revanche, dans les pôles
fédéraux d’Antibes (Denis Auguin), de l’INSEP à
Paris (Jean-Lionel Rey), de Toulouse (Frédéric
Barale et Lucien Lacoste) et de Font-Romeu
(Richard Martinez), l’hypothèse n’est pas à
l’ordre du jour et la motivation de Manaudou
laisse sceptique. Enfin, la semaine dernière
encore, il était prévu que le frère aîné de la
championne, Nicolas, l’entraînerait quinze
jours en septembre, le temps pour elle de passer
son permis en France.
MARDI 7 AOÛT 2007
ELLE PREND SA RETRAITE
Difficile à croire pour une athlète de vingt ans,
encore au faîte de sa gloire fin mars lors des
Mondiaux de Melbourne ? Peut-être, sauf que
Laure Manaudou, dont une partie du potentiel
demeurerait inexploité, a déjà tout gagné.
Championne d’Europe, du monde et olympique, recordwoman du monde, elle n’a peutêtre plus l’envie de se remobiliser vers de nouveaux objectifs. D’ailleurs, au moment de son
départ de Canet-en-Roussillon, début mai,
comme dans la foulée de son titre olympique,
ce scénario avait déjà affleuré chez une athlète
alors en plein désarroi. Et physiquement, si les
six années auprès de Philippe Lucas lui ont permis de devenir l’une des plus grandes sportives
françaises de tous les temps, elles ont aussi laissé des traces. Reste le facteur financier. La
nageuse, dont les revenus annuels sont estimés
à 2 millions d’euros, osera-t-elle tourner la
page ? Son mécène, François Pinault, qui lui
verse 5 millions d’euros sur cinq ans, s’est ainsi
réservé dans le contrat la possibilité de le résilier en cas d’arrêt de la carrière. À méditer.
PASCAL GLO et JEAN-BAPTISTE RENET
VOICI LE COMMUNIQUÉ publié hier par Didier Poulmaire, l’avocat de Laure
Manaudou : « Laure Manaudou, agissant à titre personnel, et Jean-Luc Manaudou
(son père), agissant en qualité de gérant de Swimming Dream, société titulaire des
droits à l’image et au nom de Laure Manaudou, ont saisi leur conseil, Me Didier
Poulmaire, le dimanche 5 août 2007, d’agissements et de faits dont Laure Manaudou aurait été victime et qui laissent à penser que la confiance de celle-ci a été
abusée et qu’elle a été manipulée en vue de signer, à la fin du mois de juillet
dernier, un document contractuel au nom et pour le compte de Swimming Dream
alors qu’elle n’est plus gérante de cette société depuis le 6 juin 2007. Laure
Manaudou et son entourage examinent actuellement les suites à donner à cette
affaire sur le plan civil et, le cas échéant, pénal, tant en France qu’en Italie, afin de
faire toute la lumière sur le rôle exact et les responsabilités éventuelles des différents protagonistes de cette affaire. »
Il se passe toujours
quelque chose…
Depuis sa rencontre avec Luca Marin, il y a un an,
Laure Manaudou n’en finit plus
d’alimenter l’actualité.
J Août 2006 : rencontre de Laure
Manaudou et Luca Marin à Budapest,
à l’occasion des Championnats
d’Europe. Dans la foulée, les tourtereaux partent en vacances à Capri et en
Sardaigne à l’invitation de la société
LaPresse.
J 6 septembre 2006 : après avoir
défrayé la chronique avec leur transfert surprise de l’été, Laure Manaudou
et Philippe Lucas ont tourné la page
Melun et reprennent l’entraînement à
Canet-en-Roussillon.
J 7-10 décembre 2006 : à l’occasion des Championnats d’Europe en
petit bassin à Helsinki, la Française
s’illustre avec trois titres (400 m,
800 m, 100 m dos) et un bonnet italien
qui fait jaser.
J 25-31 mars 2007 : aux Mondiaux
de Melbourne, Manaudou est l’une
des reines de la compétition. Elle en
revient avec cinq médailles dont deux
d’or (200 et 400 m) et des envies d’ailleurs à l’italienne, qu’elle commence à
confier à ses proches.
J 27 avril 2007 : au lendemain de
l’enregistrement du Vivement
dimanche qui lui est consacré et d’une
altercation à Canet entre Philippe
Lucas et Marco Durante, patron de
LaPresse, la nageuse est virée de
l’entraînement par son coach.
J 1er mai 2007 : Manaudou quitte
Canet-en-Roussillon définitivement et
se réfugie chez ses parents, à Ambérieu-en-Bugey avant de rejoindre Luca
Marin en Italie.
J 7 mai 2007 : annonce par L’Équipe
de la séparation Manaudou-Lucas et
de l’installation de la nageuse à Turin,
sous l’aile de LaPresse.
J 9 mai 2007 : après une ultime et
furtive rencontre à Canet avec Lucas,
Manaudou officialise leur rupture.
J 10 mai 2007 : premier entraînement à Turin sous la houlette de Paolo
Penso.
J 29 mai 2007 : en chahutant au bord
d’un bassin, la Française se fait une
micro-fracture du métatarse du pied
gauche qui entraîne son forfait pour le
meeting Mare Nostrum de Canet-enRoussillon.
J 24-28 juin 2007 : particulièrement
attendue pour son retour au pays à
l’occasion des Championnats de
France à Saint-Raphaël, Manaudou
rassure avec notamment un 400 m
probant (4’3’’38).
J 4 août 2007 : l’Open de Paris est sa
dernière compétition. La championne
y retrouve son père et son avocat. Au
troisième jour, samedi, les relations
Manadou-Penso se refroidissent irrémédiablement.
J 6 août 2007 : déclarée indésirable
à LaPresse, Laure Manaudou se
retrouve sans coach à l’heure de partir
en vacances.
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Son père :
« Laure a été abusée »
jours plus tôt en Italie. « Laure a été
abusée, confie son père, ferme. Ce
contrat n’a aucune valeur juridique.
Je suis le seul habilité à signer les
contrats pour Laure. » Pas en tant
que père mais parce que Jean-Luc est
depuis plusieurs semaines le gérant
de Swimming Dream, la société de
Laure. « Didier Poulmaire, son avocat, se chargera de donner des suites
juridiques et pénales à cette
affaire », prévient M. Manaudou,
Bleu
Rouge
qui ne tiennent pas directement
qu’au sport malgré ce qu’il certifie.
(Photo Pierre Lahalle)
Jaune
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PARIS. – Le record de France du 50 m dos battu samedi par Laure Manaudou dans la piscine du Racing n’a pas suffi à lui rendre le sourire. Et pour cause, la tempête menaçait…
Noir
Noir
BIEN SÛR, en quittant Canet-enRoussillon et surtout Philippe Lucas,
l’entraîneur qui en six ans lui avait
permis d’ouvrir les portes du panthéon, pour se rapprocher de Luca
Marin, son amoureux, Laure Manaudou avait déjà pris des risques. Mais,
même chaotique, son installation à
Turin avait finalement débouché sur
un certain équilibre, validé par la
Fédération, avec Paolo Penso
comme coach et Marco Durante, le
patron de LaPresse, son club hôte
italien, comme nouveau mentor.
Tout a, aujourd’hui, volé en éclats.
Elle n’a plus d’entraîneur. Plus de
pied-à-terre à Turin. Plus grandchose côté natation…
L’Open de Paris, de jeudi à
dimanche, devait constituer sa dernière sortie avant des vacances que
la Française attendait avec impatience au bout d’une année riche
sportivement et agitée en coulisses.
Il a en fait scellé la rupture entre la
nageuse et LaPresse. Dimanche, au
bout de trois jours de tensions, Penso
s’était ouvert sur ses doutes quant à
la suite de leur collaboration (voir
L’Équipe du 6 août). Le mutisme
volontaire de Manaudou et de son
entourage confirmait, en creux,
l’imminence du divorce.
Et, si hier Marco Durante fut le premier à dégainer en nous annonçant
en fin de matinée sa décision de
« virer » de LaPresse « la Manaudou », dont il se vantait d’être devenu intime et qu’il hébergeait dans
l’appartement familial depuis son
exil italien (voir par ailleurs), cela ressemble d’abord à une stratégie pour
ce grand communicant. Durante
savait que l’histoire, son histoire
avec celle qu’il avait su séduire en
couvant son amour avec Luca Marin,
son fils spirituel, connaissait ses derniers soubresauts. Pour des raisons
4
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
NATATION
« Face à un vide »
CLAUDE FAUQUET, le DTN, mesure la gravité de la situation. Et fera tout pour sauver la nageuse Laure Manaudou.
Claude Fauquet s’attendait à vivre une première journée de
vacances agitée. Mais le choc n’en est pas moins rude et il doit
désormais trouver avec le clan Manaudou une solution qui
convienne à la meilleure nageuse française de tous les temps.
Pour l’heure, il est en contact avec toutes les parties. Sauf
Laure, à qui il a envoyé un texto pour lui demander « ce qu’elle
veut exactement ».
« À UN AN DES JEUX, Laure
Manaudou n’a plus d’entraîneur. Que vous inspire cette
situation ?
– Du désarroi. De l’inquiétude. Si,
jusqu’à maintenant, il m’avait semblé qu’elle avait trouvé sur place en
Italie des solutions pour pouvoir
s’exprimer, là, on se trouve face à un
vide. Personne ne sait où et comment Laure s’entraînera la saison
prochaine. On doit trouver des solutions avec ses proches. Mon rôle de
DTN n’est pas de juger mais
d’accompagner et d’aider. Cette
situation ne me réjouit pas. Une fois
de plus, je suis mis devant le fait
accompli. Je ne sais pas quels sont
ses souhaits à elle, si elle veut rester
en Italie ou pas. Or j’ai besoin de
savoir pour organiser quelque chose
de cohérent.
– Comment en est-on arrivé là ?
– Je ne sais pas. La seule fois où
Laure avait émis des reproches
envers Paolo Penso, son entraîneur,
c’était lors de mon deuxième séjour à
Turin en juin, quand elle m’avait dit
qu’il parlait trop fort. Depuis, ce
n’était pas toujours simple mais les
choses se faisaient. Je crois que ce ne
sont pas des raisons techniques qui
sont à l’origine de ce qu’il se passe.
Mardi dernier, à son arrivée à Paris,
Laure était souriante, agréable avec
tout le monde. Je ne pouvais imaginer qu’il y aurait ce tremblement de
terre. Et dimanche, son 200 m dos
(élimination en série) a cristallisé
plein de choses. Comme à chaque
fois qu’elle est en difficulté, elle s’est
éloignée de l’équipe de France…
– Avez-vous eu des contacts
av ec s es p are nt s et s on
avocat ?
– Oui, j’ai discuté dès dimanche
avec Jean-Luc, son père, et Didier
Poulmaire pour leur dire qu’il me
semblait qu’il y avait un problème et
essayer de voir quelles solutions
étaient envisageables.
– Lesquelles ?
– J’ai des solutions au sein des pôles
France, à Antibes, Mulhouse ou
Toulouse, qui offrent des conditions
techniques satisfaisantes pour préparer les Jeux. Mais il semblerait que
Laure ne veuille pas rentrer en
France.
« La retraite, je suis
obligé de l’envisager »
– Comment la Fédération
peut-elle apporter son soutien
si elle décide de rester en
Italie ?
– Je ne sais pas. Il y a une solution
alternative qui consiste à mettre un
coach à sa disposition. Ça mérite
réflexion. Si c’est un entraîneur de
club, moi administrativement je ne
peux pas intervenir. Quant à proposer de détacher à ses côtés quelqu’un
de la direction technique, qui ? Il faut
trouver quelqu’un qui accepte
d’entraîner Laure, de s’expatrier en
Italie ; quelqu’un qui ait les compétences et soit accepté par Laure. Ça
fait beaucoup d’inconnues. Mon
inquiétude est très grande !
– Le risque existe-t-il qu’elle
arrête sa carrière ?
– Oui. J’en ai discuté avec son père.
C’est une situation extraordinairement difficile à vivre pour une jeune
fille de vingt ans. On connaît les
champions, leur sensibilité. On peut
imaginer que face à une solution qui
ne lui conviendrait pas, la fuite soit
un recours… La retraite, je suis obligé de l’envisager.
– Comment l’éviter ?
– Il doit y avoir une réunion entre
no us , l a Fé d é r a t io n , Di d i e r
Poulmaire, son père, Laure pour
trouver une solution. La préparation
olympique doit aussi intervenir dans
la discussion. On n’est pas face à un
petit problème.
– Quel serait, à votre avis, la
solution idéale ?
– Il y en a deux. La première : Laure
souhaite profondément être championne olympique. C’est, dès septembre, la chose la plus importante
de sa vie. Alors, avec elle, on trouve
une structure où elle peut s’épanouir
et obtenir des résultats. Et elle organise autour de cela sa vie personnelle. La seconde : elle valorise sa vie
personnelle et donc pas le choix
olympique et là, ça devient
compliqué.
– Est-il envisageable qu’elle
retourne avec Philippe Lucas ?
– Si elle l’accepte, s’il l’accepte, ce
serait la meilleure solution. Qui,
mieux que Philippe, connaît et comprend Laure ?
– Avez-vous des regrets sur
ces derniers mois ?
– Aucun. On ne pouvait faire plus
que ce qu’on a fait. C’était la décision
de Laure, et contre l’avis de presque
tout le monde, de quitter Canet, et
on avait travaillé avec tout le monde
du mieux possible… »
BENOÎT LALLEMENT
PARIS. – Au cours de l’Open de Paris, Claude Fauquet a flairé que les relations entre Laure Manaudou et son entraîneur italien Paolo Penso
(au second plan) s’étaient largement dégradées depuis sa dernière visite à Turin.
(Photo Pierre Lahalle)
esp
espéérerr bril
briller
ller aux Jeux,
Jeux
ux, dans un an et tro
trois
ois jo
jours
ours, Lau
Laure
re Manaudo
Manaudou doitt respe
respecter
ecter le
les
es grandes ligness du pro
programme
ogrammee théoriq
orique suivant
suivvant.
Les Jeux c’est demain Pour
Et se remettre séérieusemennt au travvail à l’issuee de ses trois semaines dde vaccances.. En essppérant que
q e celless-ci ne soient pas gâchéées parr l’incertitude entourant
e
son avvenir.
e--
24 mars13 avril
ue
Rouge
Jaune
BASKET
travail
spécifique
BATEAUX
NBA (transferts)
Championnats
de France
( électifs
(s
f
pouur les Jeux)
9 août
que
m
début des
épreuves
olympiques
de natation
SOLITAIRE DU «FIGARO»
L’Est regonfle le torse
Décollage chaotique
L’arrivée de Kevin Garnett à Boston offre à la Conférence Est des raisons d’espérer en l’avenir.
La flotte a quitté les côtes irlandaises en rangs serrés, hier, cap sur Brest, terme de la deuxième étape.
SAN ANTONIO –
CROSSHAVEN – (IRL)
de notre correspondant
EN ACCEPTANT de rejoindre les
Boston Celtics avec une prolongation
de contrat de trois ans et 60 millions
de dollars (43,5 millions d’euros),
Kevin Garnett n’a pas redessiné la
carte des forces en présence en NBA,
mais il a certainement redonné un
pouls à un marché des transferts bien
calme. Après la draft de juin, Portland
et Seattle s’imposaient comme les
grands gagnants de l’intersaison avec
les arrivées des prometteurs rookies
Greg Oden et Kevin Durant. Mais,
après la loterie, il y a cette guerre des
nerfs durant laquelle le téléphone se
greffe à l’oreille et les possibilités
d’échanges germent en continu.
Danny Ainge, le manager des Celtics,
est sorti vainqueur de ce grand jeu du
mois de juillet. Un triomphe à même
de ressusciter Boston, privé de magie
verte depuis 1992 et la retraite de Larry Bird. Et, dans la faiblesse chronique
de la Conférence Est, le renfort de
taille de Garnett, associé à celui du
shooteur Ray Allen, a déjà transformé
les Celtics en finalistes potentiels, un
an seulement après une dernière place
de ladite division avec 24 petites victoires en 82 matches ! Si le basket se
jouait avec trois joueurs, les Celtics
pourraient même être favoris pour
conquérir leur premier titre depuis
dirigeants. La star des Lakers n’a plus
confiance en personne et veut aller
voir ailleurs. Mitch Kupchak, le manager du club, a longtemps fait miroiter
la possible arrivée de l’intérieur allstar des Pacers, Jermaine O’Neal, mais
rien ne vient. Et après avoir aussi rêvé
d’une collaboration envoûtante avec
Jason Kidd, Kobe a récemment appris
le retour au bercail du vieillissant
meneur Derek Fisher…
Memphis a réalisé un bel été avec la
draft du meneur d’Ohio State, Mike
Conley Jr., et l’arrivée de l’Espagnol
Juan Carlos Navarro, grand ami de son
compatriote Pau Gasol. Et Houston est
aussi à féliciter avec le renfort du
solide Argentin Luis Scola et des
meneurs Steve Francis et Mike James.
Mais les vrais gagnants sont de l’autre
côté du Rubicon. Même s’il est urgent
de ne pas s’exciter, on imagine que
l’Est peut ronronner après les arrivées
de Jason Richardson (à Charlotte),
Rashard Lewis (à Orlando), Zach Randoph (à New York) et, bien sûr, Kevin
Garnett et Ray Allen à Boston. « Voir
des stars pareilles passer d’un côté à
l’autre du Mississippi explique clairement que cette conférence a effectué
un significatif pas en avant, admet
Donnie Nelson, le président des opérations basket des Dallas Mavericks.
Comme pour tout, le temps vient toujours corriger les déséquilibres. »
Vince Carter, Chauncey Billups,
Gerald Wallace ou Maurice Williams,
les free agents de l’Est les plus prisés
cet été, ont même décidé de rester sur
place. De bon augure pour rivaliser
avec les superpuissances d’en face, les
San Antonio, Phoenix et Dallas, toujours favoris du prochain
Championnat.
I MICKAËL PIETRUS PATIENTE. – Présent hier à Sarcelles (Val-d’Oise) pour
l’opération caritative organisée par la NBA, « Basketball Without Borders », Mike
Pietrus, en fin de contrat à Golden State, est toujours à la recherche d’une situation
pour la saison prochaine. Si Dallas, Cleveland et Miami ont montré leur intérêt, le
Guadeloupéen ne voit toujours rien venir de la part des Warriors, de qui il espérait
une proposition de contrat longue durée. Si ce n’est une offre sur un an. S’en
contenterait-il ? « Un an ou six, à Golden State ou ailleurs, je prendrai la meilleure
situation. Ma motivation sera la même. Je suis toujours en pleine négociation et je
patiente, comme j’ai patienté pendant quatre ans sur le terrain. Cela va être long
mais je serai en NBA la saison prochaine », assurait-il, avant d’indiquer qu’il repartait à San Francisco le 11 août pour reprendre un entraînement et une préparation
individuels. – Ar. L.
LE TOP 10 DES JOUEURS LIBRES
1986. Car rien n’a changé à Detroit,
Chicago, Cleveland et Miami, les têtes
de pont de l’Est.
Les Pistons ont prolongé le contrat de
Chauncey Billups et conservé intact un
déconcertant noyau dur. La polyvalence des joueurs des Bulls est omniprésente, et l’absence d’un joueur
dominateur à l’intérieur plus encore.
La palette offensive très limitée de
l’excitant Joakim Noah n’est pas la
panacée aux maux des Bulls sous le
cercle. Finalistes heureux en 2007, les
Cavs n’ont toujours pas réglé leur problème de meneur de jeu et la saison du
Heat tiendra dans l’épaule gauche
opérée de Dwyane Wade.
Houston
prend du volume
Les secousses de l’effet Garnett ont
même é té re ss en ti es j u squ ’ à
Los Angeles, où Kobe Bryant n’a pas
enterré la hache de guerre avec ses
OLIVIER PHEULPIN
Anderson Varejao (Cleveland)
Mike Pietrus (San Francisco)
Chris Webber (Detroit)
Matt Barnes (San Francisco)
Ruben Patterson (Milwaukee)
Charlie Bell (Milwaukee)
Sasha Pavlovic (Cleveland)
Ime Udoka (Portland)
Earl Boykins (Denver/Milwaukee)
James Posey (Miami)
ÉQUIPE DE FRANCE
Parker à Strasbourg demain ?
ALORS QUE les San Antonio Spurs annonçaient vendredi, via leur chargé des relations presse, Tom
James, que Tony Parker « ne serait pas sur le terrain
avant le tournoi de Paris (17-19 août) » et laissaient
entendre que le joueur resterait toute cette semaine
au repos à San Antonio, le staff de l’équipe de France
précisait hier que le retour en France du MVP des
finales NBA 2007 était programmé demain.
Parker arriverait dans la journée à Strasbourg, où les
Bleus seront réunis ce soir après une coupure de quarante-huit heures. « On s’est organisés avec Tony,
qu’on a eu directement au téléphone et pour nous, il
n’y a pas de doute », assurait hier Patrick Beesley, le
directeur sportif des Bleus. Ce qui ne veut pas dire que
le meneur de jeu effectuerait son retour sur le terrain
dès ce week-end à Strasbourg, lieu d’un tournoi de
haut vol (Serbie, Grèce, Slovénie). « On effectuera un
bilan médical et, en collaboration avec les Spurs,
nous évaluerons le processus de reprise », poursuivait-il. Concernant l’autre sujet épineux qui perturbe
la préparation des Bleus, à savoir le règlement du
dossier Boris Diaw, Beesley évoquait hier « une avancée importante sur le plan juridique » obtenue ces
derniers jours dans le cadre de la négociation avec
I UN AILIER ISRAÉLIEN À CHOLET. – Cholet Basket vient de terminer son
recrutement en faisant signer son premier contrat pro à Nando De Colo et en
recrutant l’Israélien Or Eitan. Après un été très actif avec la sélection des
moins de 20 ans, De Colo reprend cette semaine l’entraînement à
la Meilleraie, où il croisera la dernière recrue du club, l’ailier-arrière
international israélien Or Eitan (1,98 m ; 25 ans). Ce dernier évoluait à
Ashkelon, où il a tourné à 11 points, 3,5 rebonds et 1,8 passe de moyenne. Il
vivra à Cholet sa première expérience dans un club étranger. – P.-M. B.
I JÉRÔME MOÏSO À BADALONE. – Jérôme Moïso (2,08 m ; 29 ans) a été
engagé par Badalone pour l’exercice 2007-08. L’intérieur français, vu en fin de
saison au Real Madrid, avait été très peu utilisé (1,8 pt ; 2,6 rbds en 9 min. de
moyenne). Il était arrivé d’Italie où il avait porté les maillots de Rome et de la
Fortitudo Bologne.
Phoenix de la police d’assurances couvrant le dos du
joueur. « Ce qui retarde, c’est la discussion autour
d’une clause. Mais ça peut se régler dans les heures
qui viennent », a-t-il ajouté. Le joueur, lui, avait
l’humeur plutôt badine, hier matin à Sarcelles (95),
pour l’opération caritative menée par la NBA (« Basketball Without Borders ») comprenant l’inauguration de deux playgrounds et plusieurs manifestations
dans la capitale tout au long de la semaine. Il était
accompagné de Ronny Turiaf, Mickaël Pietrus et Yakhouba Diawara mais aussi de Bo Outlaw (Orlando),
Luol Deng et Chris Duhon (Chicago). – Ar. L.
I JK EDWARDS REVIENT AU HAVRE. – L’intérieur américain JK Edwards
(2,01 m ; 25 ans), qui avait débuté en LNB sous le maillot de Quimper en
Pro B en 2004-05 (18 pts, 10 rbds), va retrouver Le Havre, où il avait livré une
belle saison 2005-06 (11,5 pts, 6 rbds). Il a porté la saison dernière le maillot
choletais lors de vingt-neuf matches (9,1 pts ; 6,8 rbds en 25 min.), mais fut
un peu freiné par une blessure. Son engagement au Havre est d’ailleurs
suspendu aux classiques tests médicaux. – P. Go.
I LES JUNIORS BATTUS. – Contrairement à ce que nous avons écrit dans nos
éditions d’hier, les juniors français n’ont pas gagné (72-67) mais se sont en
fait inclinés sur ce même score contre la Lettonie lors de la dernière journée
du premier tour de leur Euro, en Espagne. Deuxièmes de leur groupe, ils vont
débuter le deuxième tour aujourd’hui contre la Turquie. Ils affronteront
ensuite la Grèce de l’impressionnant intérieur (2,16 m) Koufos, deuxième
marqueur (21,3 pts) et premier rebondeur (13,3 rbds) du tournoi, et Israël.
PAGE 4
de notre envoyé spécial
« ÇA, C’EST DU TEMPS irlandais »,
résume le pilote du Driele, vedette
poussive d’un âge certain, qui laisse un
épais nuage de fumée dans son sillage.
Entre vent d’ouest quasi inexistant et
lignes de grains très actifs, le départ de
la deuxième étape de la Solitaire Afflelou-Le Figaro a donné lieu à un spectacle très contrasté, hier, au large de
Crosshaven, à l’entrée de la vaste baie
de Cork, non loin de Cobh, anciennement Queenstown, dernier port
d’escale du Titanic. La flotte dut s’y
reprendre à deux fois avant de s’élancer à 12 h 26, au ralenti, sous un soleil
généreux, à destination du Fastnet,
premier jalon de cette courte manche
de 344 milles vers Brest.
À son affaire dans ces conditions fluctuantes, Michel Desjoyeaux (Foncia),
troisième de la première étape, prenait
le meilleur départ, au bateau comité,
devant Gildas Mahé (Le Comptoir-
Immobilier) et Gildas Morvan (CercleVert). Dispersés sur le plan d’eau, les
cinquante Figaro-Bénéteau se retrouvaient vite cernés par un épais nuage
noir qui se déversait sur une mer couleur d’encre. Le changement de rythme
était spectaculaire. D’un coup, les solitaires semblaient bondir sur l’eau et les
coques de leurs monocoques jouer
avec l’angle de gîte.
Descente express
Quelques minutes plus tard, le soufflet
retombait et tous renouaient avec des
vitesses d’escargot. Ainsi se déroulèrent les premières heures de course le
long des côtes du sud de l’Irlande. « Il
ne faut pas négliger les 60 milles de
côtier jusqu’au Fastnet, car il y aura de
petites options à ne pas rater, prévenait Fred Duthil (Distinxion), vainqueur à Crosshaven vendredi. Il y a de
quoi jouer. »
Avec plus de dix bateaux en moins
d’un mille au classement de 19 heures,
les coureurs, emmenés par Morvan
devant Duthil, Treussart et Des-
joyeaux, n’avaient qu’une envie, rallier
le Fastnet le plus vite possible afin
d’entamer, enfin, la descente express
annoncée vers la pointe Bretagne. Dès
le passage du célèbre phare, dans la
soirée, devait alors commencer, dans
un vent de nord-ouest soutenu, le
sprint dont tous les coureurs parlaient
avant le coup de canon. « Les conditions sont superbes entre le Fastnet et
Brest, expliquait Desjoyeaux. On
devrait d’abord faire du vent de travers
puis mettre le grand spi et aller tout
droit jusqu’à la maison. Si on va suffisamment vite, le petit temps ne devrait
pas nous rattraper. Ça va être une
course de vitesse : pendant presque
250 milles, il n’y aura quasiment rien à
faire au niveau stratégie. » Jeanne
Grégoire (Banque-Populaire) avait
quant à elle son avis sur la question et
une méthode radicale. « Au Fastnet,
on envoie le spi, on se scotche la main
sur la barre et après on voit, déclaraitelle avec humour. Il faudra faire attention à sa trajectoire, mais c’est vraiment une étape où on peut se faire
plaisir à faire de la vitesse. En sachant
que tout peut être remis en cause dans
le goulet de Brest. Il faudra parvenir à
se reposer pour être lucide sur la fin,
même si ce ne sont pas des conditions
pour dormir, c’est tout le paradoxe du
Figaro ! » Les premiers sont attendus
à Brest demain, à moins que des conditions vraiment très favorables ne leur
permettent de gagner l’arrivée la nuit
prochaine.
PASCAL SIDOINE
Positions hier à 19 heures (Crosshaven [IRL] - Brest, 344 milles). – 1. Morvan
(Cercle-Vert), à 315,3 milles du but ; 2. Duthil (Distinxion), à 0,1 mille du leader ;
3. Treussart (Groupe-Celeos), à 0,1 m. ; 4. Desjoyeaux (Foncia), à 0,3 m. ; 5. Mahé
(Le Comptoir-Immobilier), à 0,4 m. ; 6. Chabagny (Brossard), à 0,5 m. ; 7. Grégoire
(Banque-Populaire), à 0,7 m. ; 8. Troussel (Financo), à 0,7 m. ; 9. Wardley
(Sojasun), à 0,7 m. ; 10. Belloir (Cap 56, premier bizuth), à 0,9 m. ; etc.
BOXE
Furgoni révolutionnaire
Le Français, vice-président mondial, prépare des bouleversements en boxe amateur,
mais également professionnelle.
ÉLU EN NOVEMBRE 2006 viceprésident de l’International Boxing
Association (anciennement Association Internationale de Boxe amateur),
membre des Commissions d’éthique et
des réformes, Humbert Furgoni
compte bouleverser beaucoup de
choses. « Devant le désintérêt du
public vis-à-vis de la boxe amateur, il
faut réagir, souligne le Français
(54 ans), également président de la
Fédération française de Boxe. Mais la
boxe professionnelle ne doit pas être
oubliée, car elle n’est pas au mieux. La
Commission des réformes va donc proposer des mesures lors d’un congrès de
l’International Boxing Association, le
22 octobre prochain à Chicago, à la
veille du Mondial amateur. »
SUPRESSION DU CASQUE
La Commission des réformes souhaite
voir casques et maillots disparaître,
tandis que les combats, en quatre
rounds de deux minutes, reviendraient
à trois rounds de trois minutes. « En
tant que médecin, je suis à l’origine de
la proposition d’enlever le casque,
commente Furgoni. Il favorise la boxe
tête en avant et les coupures, il augmente la cible, puisque le casque offre
plus de surface pour frapper. Cela dit,
s’il était maintenu, nous proposerons
qu’il soit mis sur le ring, et non plus aux
vestiaires, ce qui permettra aux spectateurs de voir le visage des boxeurs.
D’autre part, si le maillot est conservé,
nous souhaitons qu’il ne soit plus bleu
ou rouge, mais aux couleurs du pays.
Quant aux rounds de trois minutes, ils
permettraient de mettre en place des
tactiques, alors que des rounds de
deux minutes, qui passent donc plus
vite, n’incitent qu’à frapper. »
Si ces mesures étaient adoptées, elles
ne seraient appliquées qu’à l’issue des
Jeux Olympiques de 2008. « En effet,
elles entraîneront un nouveau comportement, souligne Furgoni. Il faut
donc laisser aux boxeurs le temps de
s’adapter, avant d’aborder une grande
compétition. » La Commission va également proposer de rayer la règle des
vingt points (lorsqu’un boxeur est
mené de vingt points, il est arrêté).
« Cette mesure pourrait être appliquée dès le Mondial d’octobre, estime
le Français, car elle n’a pas de conséquence sur le comportement. »
MODIFIER LE JUGEMENT
Autre point négatif : la scoringmachine. Depuis les Jeux Olympiques
de 1992, trois des cinq juges doivent
appuyer dans la même seconde sur
une touche pour qu’un point soit validé. « En plus de favoriser une boxe
stéréotypée, elle aide à la tricherie,
soupire Furgoni, alors qu’elle a été
choisie pour lutter contre. Sans la supprimer, la Commission souhaite en
modifier le fonctionnement pour trouver le bon vainqueur. En effet, il arrive
que la majorité des juges voit le boxeur
A gagner. Comme ils n’ont pas appuyé
simultanément, le boxeur B est désigné vainqueur ! Comme c’est le cas en
saut à skis, nous souhaitons que le
pointage le plus élevé et le plus bas soit
supprimé. Ensuite, on pourrait arriver
à une moyenne à chaque round. Le
mode de calcul auquel nous pensons
ne sera pas facile à expliquer au grand
public, mais il sera plus honnête. »
RÉFORME DES STATUTS
La Commission des réformes va également proposer la modification des statuts de l’International Boxing Association. « Le poste de secrétaire général
– il s’agissait d’un élu – serait supprimé, remarque Furgoni, au profit d’un
secrétaire exécutif, salarié. L’European
Amateur Boxing Association serait
également supprimée, les Championnats d’Europe étant organisés par le
bureau continental de l’International
Boxing Association, bureau que je préside. »
RÉCUPÉRER
LES PROFESSIONNELS
Enfin, la Commission des réformes va
proposer que l’International Boxing
Association s’intéresse à… la boxe
professionnelle ! « Cela me tient particulièrement à cœur, avoue le président
de la FFB. En effet, la boxe amateur
produit des vedettes qui vont aller faire
la fortune des fédérations professionnelles et des promoteurs. Il serait donc
bon que l’International Boxing Association mette sur pied ses propres
Championnats du monde professionnels. Du fait de sa puissance, elle pourrait aider à faire disparaître les multiples fédérations professionnelles.
L’Afrique n’attend que ça. Lors des
récents Jeux Africains, j’ai vu de nombreux boxeurs amateurs qui, bien pris
en main, deviendraient de futurs
champions. Nous avons les moyens de
mettre en place les structures pour les
soutenir. »
ANDRÉ-ARNAUD FOURNY
MARDI 7 AOÛT 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
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Championnatts
d’Europe
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TENNIS
Mauresmo dans le flou
Forfait à Toronto et à New Haven, l’ancienne numéro 1 mondiale ne sait pas si elle disputera l’US Open.
« ÇA PRENDRA LE TEMPS que ça
prendra… » Dans un couloir du
stade de Castellaneta Marina,
théâtre de cette demi-finale de Fed
Cup Italie-France, Amélie Mauresmo
n’avait pas essayé de cacher sa profonde saturation à la mi-juillet. Battue la veille par Francesca Schiavone
et gagnante ce jour-là à l’arraché
d’une joueuse bien moins forte
qu’elle (Mara Santangelo), elle faisait ce triste constat : « Je ne me suis
pas du tout amusée. » Pour éponger
cette tristesse, elle prévoyait ce soirlà : « Maintenant, ça va être la mer,
une mer chaude, avec un bateau. »
C’était il y a trois semaines.
Depuis, la croisière projetée a bien
été effectuée, mais le bateau n’est
toujours pas revenu à quai. « Amélie
n’a pas retouché une raquette »,
précisait hier Alexia Dechaume, son
ex-entraîneur chargée désormais de
sa communication, qui offrait
ensuite la seule certitude du
moment : « Elle va renoncer à jouer
Toronto et New Haven. » Si on sait ce
qu’elle ne va pas faire, on est en
revanche dans le flou total sur ce
qu’elle va jouer. Avec un gros point
d’interrogation sur sa participation à
l’US Open. Comment imaginer
qu’elle retrouve le circuit d’emblée
par un Grand Chelem ? « Moi, je ne
suis pas du genre Serena Williams, à
attaquer un Grand Chelem avec un
minimum de tournois de préparation », confiait-elle au dernier tournoi de Berlin, en mai. Il était question
alors de son retard de préparation
pour Roland-Garros après son opération de l’appendicite.
« Ne pas précipiter
les choses »
Donc, elle n’est pas du genre à jouer
Flushing Meadows avec zéro tournoi
de chauffe. Pourtant, Alexia
Dechaume semble ne pas douter de
l’envie de son ex-protégée de revenir
à plus ou moins brève échéance :
« Ce qui est sûr, c’est qu’elle s’est
bien vidé la tête et qu’elle a récupéré
à fond. Quant à l’envie de jouer, elle
est sur le point de revenir. » « Elle y
voit plus clair », croit-elle pouvoir
glisser plus loin dans la discussion.
On a pourtant l’impression que
l’heure n’est pas aux conclusions,
mais aux hypothèses. Alexia
Dechaume se retranche derrière son
rôle de communicante et non de
décideuse : « Bien sûr, on discute
avec Amé, mais, moi, je n’ai pas les
clés. Ce sont Amé, Lolo (Loïc Courteau) et Michel (Franco, le kiné) qui
les ont. » Hier, le portable de Loïc
Courteau était obstinément sur messagerie. Quant à l’intéressée, son
mode de communication hors tournoi passe uniquement par sa responsable de communication ou par son
site Internet, sur lequel elle laissa
hier soir cette déclaration : « J’ai
encore besoin d’un peu de temps, car
je souhaite reprendre l’entraînement
et revenir sur le court au moment le
plus opportun. Nous en avons parlé
longuement avec Loïc, le tout est de
ne pas précipiter les choses. J’ai
besoin de recharger les batteries
pour revenir avec toutes les armes
nécessaires. » Rien qui permette de
se passer de spéculations sur la suite
de son programme.
Avant d’essayer d’ausculter l’état de
ses ressorts psychiques, Alexia
Dechaume nous rappelait hier la
composante physique du problème,
même si celle-ci est mineure : « Amélie est en contact avec le docteur
Daubinet pour un programme de
rééducation de ses adducteurs. » Il y
a longtemps qu’elle est titillée par
ces muscles. L’an passé, ce souci ne
l’avait pas empêchée de gagner
deux tournois du Grand Chelem et de
boucler la meilleure saison de sa carrière.
Un peu mal aux cuisses et surtout
gros bobo à la tête, cette fois. Mauresmo l’avouait sans fard, en ce
dimanche soir de défaite individuelle
et collective (son échec de la veille
contre Schiavone l’avait mortifiée et
avait ébauché l’élimination de la
France le lendemain) : « Quelque
part, j’ai atteint mes objectifs l’an
passé. Il faut maintenant que je m’en
redéfinisse d’autres. » Manifestement, le processus est toujours en
cours. Et l’échéance de Flushing
Meadows arrive le 27 août :
« Impossible de dégager une ten-
Classement WTA
37. Loit 657 ; 52. (59) Razzano 514 ; 56.
Dechy 500 ; 62. (60) Rezaï 480 ; 66. (64)
Brémond 443 ; 90. (104) Cohen-Aloro 345 ;
92. (93) Pin 339 ; 94. (107) Cornet 331.
Entre parenthèses, le classement précédent, s’il a changé.
Classement ATP
Au 6 août
Même si Amélie Mauresmo est partie loin et s’est changé les idées au maximum ces dernières semaines, elle n’a pour l’instant pas retrouvé
l’ardente envie de rejouer au tennis. À quand la reprise ?
(Photo Marc Francotte)
dance (sur sa participation), car je ne
sais pas quand Amélie reprendra la
raquette », avouait hier Alexia
Dechaume.
Quid de Forget ?
De sa fin de saison ?
Dans toute sa carrière, Amélie Mauresmo n’a manqué que quatre
Grands Chelems, à chaque fois sur
blessure (Wimbledon 1999 et 2003 ;
US Open 2000 ; Open d’Australie
2003). Si d’aventure, elle venait à
renoncer à New York, ça serait un
signal fort. Qui pourrait annoncer
une impasse totale sur la fin de saison. « Cette hypothèse n’a jamais
été abordée », affirme Dechaume.
Dans ce flou artistique, une autre
chose est claire : le projet initial de
mission temporaire avec Guy Forget
tombe à l’eau. L’ancien capitaine de
Fed Cup devait donner un coup de
main à Toronto et à New Haven pour
apporter cette fraîcheur de regard
que Loïc Courteau jugeait nécessaire. Amélie Mauresmo est à un
tournant. Elle n’est pas la première
de ces jeunes femmes à être rejointe
par ces délicats choix de carrière et
même de vie. Cette année, Kim Clijsters est partie à la retraite à vingtquatre ans et, à l’opposée, Lindsay
Davenport vient d’annoncer son
retour sur le circuit à trente et un ans
après un an d’arrêt et une maternité.
Alors, Amélie Mauresmo peut bien
faire la parenthèse qu’elle doit juger
indispensable après de si longues
années au plus haut niveau.
PASCAL COVILLE
Pas dans les dix meilleures
en 2007
AU CLASSEMENT 2007, qui démarre au 1er janvier et qui est celui qui détermine,
au bout du compte, les huit qualifiées pour le Masters de fin de saison, Amélie
Mauresmo n’apparaît pas dans le top 10 à l’heure actuelle et n’est pas non plus la
meilleure Française. Son absence prolongée du circuit pourrait même lui faire quitter le top 20 dans les prochaines semaines…
Classement 2007 : 1. Henin 3 245 ; 2. Jankovic 3 050 ; 3. Ivanovic 2 431 ;
4. Sharapova 2 215 ; 5. Kuznetsova 2 161 ; 6. S. Williams 2 141 ; 7. Chakvetadze
2 105 ; 8. V. Williams 1 740 ; 9. Hantuchova 1 648 ; 10. Bartoli 1 481 ; 11.
Vaidisova 1 421 ; 12. Mauresmo 1 406 ; … 20. Golovin 1 020 ; … 34. Loit
556…
domination actuelle à la Race et de sa
sublime impertinence en finale à Wimbledon, il fut donc demandé au dauphin
si sa stature ne collait désormais pas plus
à celle d’un numéro 1 bis. « Il ne peut pas
y avoir deux numéros 1, rétorqua l’Espagnol avec une malice calculée, très
conscient de son absence de points à
défendre durant la tournée américaine.
Mais je suis un bon numéro 2 ! Ça n’est
pas impossible pour moi d’être
numéro 1, mais on en reparlera après
l’US Open… »
Préfigurant peut-être une légère mutation dans les cœurs, Federer fut sifflé (si,
si...) ce week-end par quelques grappes
Paris suspects
MONTRÉAL –
de notre envoyé spécial
ACCUSÉ PAR UNE SOCIÉTÉ de paris en ligne d’avoir faussé
le résultat de son match à Sopot en abandonnant contre Vassallo-Arguello la semaine dernière, Nikolay Davydenko (qui
invoque une blessure à un pied) est au centre d’une polémique
prenant de l’ampleur à laquelle il n’a pas voulu répondre pour
l’instant.
Alertée par la masse des enjeux autour de ce match (5 millions
d’euros, dix fois plus qu’à l’ordinaire) et des paris qui ne cessaient d’affluer en faveur de l’Argentin malgré le gain du premier set pour le Russe, la société a finalement annulé les paiements des paris avant de lancer une enquête. Interrogé sur
cette affaire à Montréal, Roger Federer a défendu son
confrère : « Je ne pense pas qu’il soit du genre à faire ça et
j’espère qu’il pourra apporter les preuves de son innocence.
Mais c’est dommage de parler de ça quand on parle de tennis… »
Diligentant une enquête sur ce match, l’ATP a précisé hier
qu’un ancien boss repenti de la mafia, Michael Franzese, avait
été sollicité lors du tournoi de Miami pour parler aux joueurs
des dangers qu’il y avait à entrer dans un certain engrenage.
Preuve que les dirigeants du tennis ont parfaitement
conscience des pièges véhiculés par les paris sur les rencontres. « Il nous a parlé de sa vie, de ce qu’il était arrivé et de
ces mauvaises personnes qui rôdent dans la mafia, a confirmé
Tomas Berdych. Il a dit que, quand ils vous attrapent, il était
difficile de s’en sortir. En gros que, si on accepte une fois de
faire exprès de perdre, les problèmes commenceront… »
Questionné sur le fait de savoir s’il avait déjà été approché, le
Tchèque n’a pas eu l’occasion de répondre : l’émissaire de
l’ATP, une instance visiblement gênée par cette affaire, s’est
sèchement interposé… – F. Ra.
de fans déçus que le Suisse ne stoppe pas
un instant sa marche en avant dans le
stade pour signer quelques autographes. Pendant que Nadal, supervisé
par une centaine de ces mêmes fans se
pâmant autour d’un court d’entraînement, semblait nimbé d’une aura grandissante…
FRANCK RAMELLA
Dotation : 2 450 000 $
Premier tour : Haase (HOL) b. Berdych (RTC),
6-4, 7-5 ; Wawrinka (SUI) b. Lee Hyung-taik
(CDS), 6-3, 3-6, 6-1 ; Ferrer (ESP) b. Gulbis
(LET), 6-2, 6-1 ; Russell (USA) b. Almagro
(ESP) 2-6, 7-6 (7-3), 6-3 ; Hewitt (AUS) b. Ferrero (ESP), 7-6 (7-5), 6-4 ; Nalbandian (ARG) b.
Falla (COL) 6-4, 6-3 ; Hrbaty (SLQ) b.
Kohlschreiber (ALL) 7-6 (8-6), 6-4.
TRÈS COURTS. – Incarnant la relève du
tennis néerlandais, le qualifié Robin
HAASE (20 ans, 103e mondial) n’avait
jamais joué contre un top 10. Sur la lancée de son bel été (demi-finales à Amersfoort, huitièmes de finale à Washington), ce grand droitier de 1,90 m doté
d’un service puissant et d’accélérations
soudaines a fait chuter d’entrée le
dixième mondial, Tomas Berdych, surpris par un break en début et en fin de
match… Sans son nouveau coach, Tony
Roche, resté au pays, Lleyton HEWITT,
qui n’avait pas rejoué depuis Wimbledon, a joué une partie solide pour se
débarrasser de Ferrero.
correspondance spéciale
PERSONNE NE DÉPOSSÉDERA
Maria Sharapova du titre conquis
dimanche puisque la Russe a remporté l’ultime édition du tournoi
de San Diego, épreuve qui se disputait depuis 1984. Déjà victorieuse en 2006, Sharapova, dont la
saison 2007 fut grandement perturbée par une tenace blessure à
l’épaule, courait cette semaine
après son premier titre de l’année.
Jusqu’à son rendez-vous final avec
Schnyder, elle n’avait pas fait dans
la demi-mesure, n’ayant lâché que
des miettes à ses adversaires entre
deux séances de « boogie
board », son nouveau hobby,
auquel elle s’est adonnée tous les
jours sur les vagues des plages
californiennes.
Dimanche, elle sembla se diriger
vers un K.-O. de plus, lorsqu’elle
survola la première manche 6-2,
face à une Schnyder ballottée par
la puissance de frappe russe. Au
lieu d’enfoncer le clou, Sharapova
permit à la Suissesse, qui retournait bien et l’empêchait de rentrer
dans le court comme à son habitude, de lui ravir son premier set de
la semaine. « Je ne sais pas si j’ai
eu un coup de fatigue ou une perte
passagère de concentration » ,
tenta d’expliquer Sharapova. « Tu
CYCLISME
Les autres Français du top 100
23. (25) Mathieu 1125 ; 40. (49) Simon
760 ; 42. (44) Gicquel 740 ; 46. (45)
Santoro 721 ; 47. (30) Clément 715 ;
49. (54) Monfils 707 ; 59. (57) Benneteau
610 ; 62. (61) Llodra 584 ; 69. (65) Mahut
555 ; 73. (77) Grosjean 528 ;
76. (78) Tsonga 523 ; 77. (79) Serra 520 ;
87. (86) Roger-Vasselin 479.
est trop passive. Tant pis si elle te
passe deux ou trois fois, continue
à prendre les devants, ça finira
bien par payer » , conseilla
Michael Joyce, l’entraîneur de la
Russe, à sa protégée à l’issue de la
deuxième manche. Bien vu.
Reprenant la main et la direction
des opérations, Sharapova sprinta
vers le seizième titre de sa carrière,
le premier depuis le tournoi de Linz
en octobre 2006, ponctuant le dernier tournoi de San Diego d’un
impitoyable 6-0.
L’une des clés du regain de forme
de la Russe réside selon ses
propres dires dans un mouvement
de service qu’elle s’est attelée à
modifier après Wimbledon, où elle
avait été sévèrement corrigée par
Venus Williams. Désormais, son
nouveau geste épuré a pour effet
d’imposer moins de stress à son
épaule, tout en imprimant d’avantage de puissance à la balle : « Jusqu’à présent, si je passais souvent
un bon pourcentage de premiers
services, ils dépassaient rarement
les 140 km/h. Aujourd’hui, je réalise des pointes à 180. La différence est appréciable. »
GEORGES HOMSI
Dotation : 1 340 000 $Finale : Sharapova (RUS) b. Schnyder (SUI), 6-2,
3-6, 6-0.
Entre parenthèses, le classement précédent, s’il a changé.
I BORG DE RETOUR SUR
LE CIRCUIT VÉTÉRANS. – Après six
ans d’absence, Björn Borg effectue
aujourd’hui au Portugal son retour
sur le circuit vétérans appelé « Tour
of Champions ». Le Suédois de
cinquante et un ans doit affronter
Andres Gomez, Thomas Muster et
Fernando Meligeni. « J’ai beaucoup
joué au tennis ces derniers temps
afin d’être prêt et je me sens
vraiment bien physiquement, a
déclaré l’ancien numéro 1 mondial,
vainqueur de onze titres en Grand
Chelem (six Roland-Garros et cinq
Wimbledon). J’ai hâte d’affronter les
gars du circuit. Surtout, ça serait
vraiment sympa de rejouer contre
John McEnroe. »
RÉSULTATS
I LOS ANGEL ES (USA, WTA, dur,
600 000 $, 6-12 août). – Premier tour :
K. Bondarenko (UKR) b. Kerber (ALL), 7-5,
6-1 ; Safarova (RTC) b. Poutchkova (RUS),
7-5, 6-2 ; Bammer (AUT) b. Granville (USA),
6-4, 6-2 ; Krajicek (HOL) b. Brémond 6-3,
6-1 ; Dulko (ARG) b. Sun Tiantian (CHN)
7-5, 6-4 ; Brengle (USA) b. Pennetta (ITA)
6-1, 6-3.
I ISTANBUL (TUR, ATP Challenger,
Rebound Ace, 100 000 $, 6-12 août). – Premier tour : Santoro b. Wang Yeu-tzuoo (TAI)
6-0, 3-2 ab.
GOLF
-Di Grégorio panse ses plaies
Contraint d’abandonner le Tour après une mauvaise chute, le Marseillais récupère doucement. Et pense déjà à l’an prochain.
TROIS SEMAINES ont passé, mais la
blessure n’est pas refermée. Attendu
comme l’un des chouchous du Tour
avec son accent de minot et ses alléchants habits de grimpeur, Rémy
Di Grégorio a vu tous ses espoirs
s’envoler en quelques secondes, le
11 juillet, lors de la 4e étape, à cause
d’une vilaine chute sur la route de Joigny. Salement amoché au coude droit,
il allait rallier l’arrivée à l’issue d’un
calvaire de plus de 100 bornes avant
de jeter l’éponge, la mort dans l’âme,
le lendemain matin.
11. Ljubicic (CRO) 1 940 ; 12. Haas (ALL)
1 910 ; 13. (14) Youzhny (RUS) 1 840 ; 14.
(13) Murray (GBR) 1 730 ; 15. Cañas (ARG)
1 675 ; 16. Ferrer (ESP) 1 535 ; 17. Ferrero
(ESP) 1 525 ; 18. Moya (ESP) 1 395 ;
19. Baghdatis (CHY) 1 370 ; 20. Chela (ARG)
1 270. 193.
Opéré à Marseille d’une double fracture (on lui a fixé trois vis au niveau du
coude), le coureur de la Française des
Jeux profite, depuis, d’un repos forcé
chez lui, à Aubagne. « On m’a ôté les
pansements, mais je ne peux toujours
pas bouger le coude », précise-t-il. Il a
d’ores et déjà mis fin à sa saison – « il
faut trois mois off, pas question de
prendre de risque » – mais a entamé
son long chemin vers la reprise. Prochaine étape : la rééducation, qu’il
attaque le 16 août au centre de Capbreton pour deux semaines.
Le Marseillais confie sans peine qu’il a
eu du mal à digérer son accident. « Les
jours qui ont suivi, je n’ai pas répondu
à toutes les sollicitations, je n’en pouvais plus, s’excuse-t-il. C’était une fatigue plus morale que physique. J’étais
tellement frustré. J’avais de bonnes
sensations, je sortais d’un bon Dauphiné, elle était bonne cette saison… » Le
comble fut atteint le 18 juillet, alors
que le peloton du Tour passait près de
chez lui. « Je regardais l’étape à la télé.
J’entendais l’hélicoptère, je voyais mes
routes d’entraînement, tout le monde
Rasmussen, en 2002 déjà…
Deux semaines après l’éviction tumultueuse de Michael Rasmussen du Tour de France, un
nouveau pavé a été jeté dans la mare de l’ex-Maillot Jaune( qui a par ailleurs participé
hier soir au critérium de Charlottenburg, dans la banlieue de Copenhague). Johnny Weltz,
qui était alors son directeur sportif chez CSC, a raconté aux médias danois qu’en 2002
Rasmussen avait été écarté du Tour de Lucca en raison de paramètres sanguins anormaux
constatés lors d’un contrôle interne. Selon Weltz, ces résultats ont conduit le manager de
la formation, Bjarne Riis, à ne pas conserver Rasmussen dans son effectif fin 2002 alors
qu’une prolongation d’un an était en négociation (il a finalement rejoint Rabobank).
« C’est vrai qu’il y a eu un problème de paramètres, mais Michael nous a transmis ensuite
les résultats d’autres contrôles sanguins qu’il avait pratiqués à la même période et ils
étaient normaux, nous expliquait hier soir au téléphone Brian Nygaard, le chargé de
communication de CSC. Il ne s’agit pas d’un cas de dopage, cela peut arriver qu’un
coureur ait des variations de paramètres. Si nous ne l’avons pas gardé, c’est parce que
c’est un coureur à 100 % individualiste. Il voulait faire les choses comme il voulait,
n’aimait pas la façon dont on travaillait. Nos relations n’étaient pas bonnes, c’est tout. »
m’appelait : “L’an prochain, tu y
seras…” » S’il a vu ses coéquipiers le
soir-même, il n’a pas profité de la victoire de son leader, Sandy Casar, neuf
jours plus tard à Angoulême. « J’aurais
tellement aimé être là avec eux »,
regrette-t-il encore, balayant d’un
revers de main les affaires de dopage
qui ont sali la fin du Tour. « Je ne fais
pas attention à ça, les affaires des
autres, je m’en fous. Je fais mon truc à
moi. »
Lui préfère conserver de son Tour le
souvenir de son épopée vers Joigny.
I MOREAU EN STAND-BY. – Christophe Moreau n’a
toujours pas renouvelé son contrat avec l’équipe
AG2R Prévoyance. Alors que tout devait être réglé sur
le Tour (lors de la 1re journée de repos à Tignes, les
agents du coureur avaient décidé de reporter la
signature du contrat de deux ans en raison d’un
problème d’additif sur le document, puis la réunion
prévue à Pau avait dû être annulée en raison de la
perquisition par les gendarmes des chambres de
l’équipe Astana dans l’hôtel où logeait AG2R), les
ultimes tractations devraient avoir lieu avant le Tour
du Limousin (21-24 août). Or Moreau a désormais
décidé d’étudier les propositions émanant de plusieurs
Pro Teams étrangères. Une des offres reçues ne
laisserait pas insensible le coureur belfortain. – M. M.
« J’ai repoussé mes limites pour finir.
Le plus dur, c’était le sentiment
d’impuissance, j’avais des flashes :
c’est peut-être ma dernière étape, je ne
serai pas à Marseille. Avec le recul, je
me dis que j’ai fait un truc incroyable.
Je ne pouvais pas passer les vitesses,
manger…. Cette journée restera en
moi. Je n’avais jamais souffert autant.
Je me suis prouvé quelque chose. Que
j’ai de la volonté. Mais j’aurais préféré
le montrer en course. Ce sera pour l’an
prochain. » – J. Ba.
I MILLAR CHAMPION DE
GRANDE-BRETAGNE. – David Millar a été
sacré champion de Grande-Bretagne sur route,
dimanche sur le circuit d’Abergannes, devant
son compagnon d’échappée Daniel Lloyd
(Cyclingnews-Litespeed). Les Championnats,
prévus fin juin, avaient dû être annulés en
raison des inondations qui avaient alors secoué
le pays.
I EVANS À CASTILLON-LA-BATAILLE. –
Le Critérium de Castillon-la-Bataille (Gironde),
cet après-midi à 17 heures, aura pour
principales têtes d’affiche Evans (2e du Tour),
Moreau, Casar et Sylvain Chavanel. – A. R.
MARDI 7 AOÛT 2007
AGENDA
Principaux coureurs en lice cette semaine.
I PARIS-CORRÈZE (2.1, 8-9 août). –
Brochard, Lefèvre, Dumoulin,
Nazon, Mengin, Engoulvent, Edaleine, Bessy.
I GP DE CAMAIORE (1.1 [ITA], 9 août).
– Di Luca, Pozzato, Paolini, Garzelli (ITA).
I TOUR D’ALLEMAGNE (PT,
10-18 août). – Voigt (ALL) ; Cancellara
(SUI) ; A. et F. Schleck (LUX) ; O’Grady
(AUS) ; Bettini (ITA) ; McGee (AUS) ; Da
Cruz, Guesdon, Champion.
I TOUR DU LATIUM (1.HC [ITA],
11 août). – Di Luca, Paolini (ITA).
I MÉMORIAL HENRYKALASAKA (1.1 [POL], 12 août).
I TROPHÉE MATTEOTTI (1.1 [ITA],
12 août). – Di Luca, Paolini, Garzelli, (ITA).
I TOUR DE L’AIN (2.1, 12-15 août). –
Dumoulin, Mengin, Turpin, Gadret,
Bessy, Halgand, Pauriol, Pineau.
RÉSULTATS
I TOUR DU PORTUGAL (2 H.C., 4-15 août).
– 2e étape, Vila Vicosa - Castelo Branco :
1. Torres (ESP, Barbot-Halcon), les 168,3 km
en 4 h 13’43’’ (moy : 39,8 km/h) ; 2. Grillo
(ITA, Ceramica-Panaria) ; 3. Garrido (ARG,
Duja Tavira), t.m.t. – 156 classés. Classement général : 1. Garrido (ARG, Duja Tavira),
en 9 h 5’54’’ ; 2. Tondo (ESP, LA MSS), à 6’’ ;
3. Grillo (ITA, Ceramica-Panaria), m.t.
AUJOURD’HUI. – 3e étape : Idanha a Nova Gouveia (176, 3 km)
Harrington encore sur son nuage
PREMIER EUROPÉEN vainqueur d’un Majeur depuis huit ans, il y a quinze jours
au British Open, Padraig Harrington a avoué ce week-end lors du Bridgestone
Invitational (où il a pris la 14e place) n’avoir toujours pas totalement digéré mentalement sa première victoire en Grand Chelem. L’Irlandais estime néanmoins avoir
réalisé à Akron une excellente préparation en vue de l’USPGA, qui débute jeudi.
« Même si je vais devoir élever mon niveau de jeu, disputer le Bridgestone Invitational était l’idéal. Mais c’est vrai que ma concentration a été parfois défaillante et
j’ai encore besoin d’améliorer ça. » Harrington ne regrette pas pour autant toutes
les sollicitations dont il a fait l’objet depuis sa victoire à Carnoustie. « J’ai adoré
tout ce remue-ménage ! Puis remporter un premier Majeur, ça n’arrive qu’une
fois. Alors c’est bien d’en profiter ! »
I CLASSEMENT MONDIAL
HOMMES (au 6 août, à la
moyenne de points) : 1. Woods
(USA), 20.50 ; 2. Furyk (USA),
8.98 ; 3. Mickelson (USA), 8.51 ;
4. Els (AFS), 7.11 ; 5. Scott
(AUS), 6.52 ; 6. Harrington (IRL),
6.36 ; 7. V. Singh (FIJ), 6.07 ;
8. Garcia (ESP), 5.61 ; 9. Stenson
(SUE), 5.50 ; 10. Ogilvy (AUS),
5.21 ; 11. (16) Sabbatini (AFS),
5.12 ; 12. (11) Donald (ANG),
5.12 ; 13. (12) K.J. Choi (CDS),
4.97 ; 14. (13) Stricker (USA),
4.88 ; 15. Z. Johnson (USA),
4.64 ; 16. (22) Rose (ANG),
4.60 ; 17. (14) Goosen (AFS),
4.50 ; 18. (17) Cabrera (ARG),
4.29 ; 19. (18) Casey (ANG),
4.08 ; 20. (19) Immelman (AFS),
3.98 ;… 60. (59) Jacquelin,
2.08 ; 119. Havret, 1.37.
Entre parenthèses, le classement
précédent, s’il a changé.
AGENDA
HOMMES
Circuits américain et européen
I USPGA (GRAND CHELEM, USA, Oklahoma,
Tulsa, Southern Hills Country club, 9-12 août). –
Français engagés : Havret, Jacquelin. Tenant du
titre : Woods (USA).
FEMMES
Circuit américain
Aucun tournoi cette semaine
Circuit européen
I OPEN DE SCANDINAVIE (SUE, Malmö, Barsebäck Golf & Country Club, 525 000 /,
9-12 août). – Principales Françaises engagées :
Nocera, Lagoutte- Clément, Kreutz, Giquel, Arricau. Tenante du titre : A. Sörenstam (SUE).
RÉSULTATS
I RENO-TAHOE OPEN (USA, Montreux Golf Course,
3 000 000 $, 2-5 août). – Classement final (par 288) : 1.
Flesch (USA), 273 (63 + 69 + 69 + 72) ; 2. Stadler
(USA), 278 (74 + 67 + 67 + 70), et Warren (USA), 278
(71 + 63 + 73 + 71) ; etc.
PAGE 5
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
SAN DIEGO – (USA)
j’espère ! Il est jeune, il a du potentiel,
mais je connais aussi pas mal de jeunes
sur le circuit qui en ont. » Et d’asséner
après un léger temps mort, blagueur et
détendu : « Et moi aussi, je suis
jeune… »
Avec un an de plus et beaucoup moins de
points de retard sur Federer (1 835) que
le Serbe, Nadal aurait plus de légitimité
que ce dernier à contester le leadership.
Pendant que valsent les numéros 3 (Nalbandian, Ljubicic, Davydenko, Djokovic,
et maintenant Roddick à nouveau),
l’écart se réduit imperceptiblement
entre les deux manitous. Sur la foi de sa
7 290
5 455
3 290
3 200
3 075
2 695
2 200
2 085
1 995
1 975
Bleu
MONTRÉAL –
FEDERER (SUI)
Nadal (ESP)
(5) Roddick (USA)
(3) Djokovic (SER)
(4) Davydenko (RUS)
Gonzalez (CHL)
Robredo (ESP)
Gasquet
Blake (USA)
Berdych (RTC)
Jaune
Après un mois de quasi-abstinence, Federer et Nadal reviennent aux affaires. Qui sera le roi de l’été ?
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Points
Noir
Rouge
Jaune
Bleu
Noir
SAN DIEGO (WTA, dur)
Sharapova
gagne enfin
PUISQUE LA PREMIÈRE ronde – premier tour, en québécois – était parasitée
en début de journée par les trombes
d’eau s’abattant sur Montréal, quoi de
mieux que de surfer sur les bons vieux
fondamentaux du circuit : quid de la
« federernadalmania » depuis l’épatante finale de Wimbledon, après près
de un mois de zapping des deux
monstres sacrés interrompu par la seule
apparition de l’Espagnol à Stuttgart ?
Quelques menues souris (Darcis, Isner,
Haase, Dancevic) en ont judicieusement
profité pour danser. Désormais, les
vacances sont finies. Furtif juillettiste,
Nadal a donc seulement disputé (et
gagné) sa seizième finale d’affilée sur
terre battue à Stuttgart pour s’épargner
une trop longue trêve qui ne lui avait pas
réussi au teint la saison passée (huitième
de finale à Toronto, quart à Cincinnati et
à l’US Open).
Autour de la session allemande qui l’a
« rassuré », son coutumier triptyque
pêche-golf-plage de Majorque, teinté
d’une toute légère pression de paparazzi, aura été moins tumultueux que l’an
passé, où son accident de voiture au
sommet d’une corniche avait fait jaser.
Tout aussi classique dans son modus
vivendi, Federer s’est octroyé huit jours
de repos avant d’enchaîner deux
semaines d’opération désert dans sa
4 457
3 678
3 241
2 978
2 898
2 661
2 424
2325
2 063
1 975
Les autres Françaises du top 100
-C’est la reprise !
base de Dubaï et une légère escale en
Suisse. Arrivé samedi au Canada, il s’est
aussitôt défoulé sur le court avec Yves
Allegro, son partenaire de double, lors
d’une session peu sérieuse qui a gentiment exaspéré sa compagne Mirka.
« Elle m’a même demandé à quoi servaient ces entraînements à la con », souriait le Suisse pas moins badin avant le
retour aux affaires de son principal rival
espagnol.
Interrogé sur les velléités sans cesse
répétées de Djokovic d’accéder au rang
d’empereur à la place des califes bâlois
et majorquin, Nadal aura eu cette
réponse dimanche : « Alors pas trop tôt,
Points
1 HENIN (BEL)
2 Sharapova (RUS)
3 Jankovic (SER)
4 Kuznetsova (RUS)
5 Ivanovic (SER)
6 Chakvetadze (RUS)
7 Mauresmo
8 S. Williams (USA)
9 Petrova (RUS)
10 Hantuchova (SLQ)
11. (12) Bartoli 1 900 ; 12. (13) Hingis
(SUI) 1 830 ; 13. (15) Dementieva (RUS)
1 819 ; 14. (16) V. Williams (USA) 1 765 ;
15. (14) Safina (RUS) 1 762 ; 16. (11)
Vaidisova (RTC) 1 750 ; 17. Schnyder (SUI)
1 749 ; 18. Peer (ISR) 1 539 ; 19. Golovin
1 416 ; 20. (21) Bammer (AUT) 1 166.
MONTRÉAL (ATP Masters Series, dur)
de notre envoyé spécial
Au 6 août
6
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL LIGUE 1
Départ arrêté
Le Championnat de France, qui a vécu une première journée pauvre en buts et en spectacle, est déjà inquiétant.
Les chiffres ne résument
pas tout mais sont
explicites. L’ouverture du
Championnat de Ligue 1,
ce week-end, a été la
moins prolifique de
l’après-guerre, avec
seulement treize buts
inscrits, à égalité avec la
première journée de la
saison 1994-1995. Les
explications ne sont pas
forcément nouvelles,
mais elles sont
significatives d’un
phénomène dont on peut
craindre une
amplification.
À L’ORÉE de ce nouveau Championnat, Frédéric Thiriez s’était notamment félicité « de la substantielle
augmentation de buts » de la saison
dernière par rapport à la précédente :
855 contre 811, soit 2,3 contre 2,1 de
moyenne par match. La première
journée du nouvel exercice, samedi,
a malheureusement et très nettement inversé la tendance. Le président de la Ligue a dû s’ennuyer
samedi, à la Meinau pour Strasbourg-Marseille (0-0). Quels sont les
enseignements à tirer de cette
ouverture poussive et l’espoir peut-il
encore faire avancer la Ligue 1 ? Tentatives d’explications.
LA FUITE DES TALENTS ?
La fuite des joueurs majeurs du
Championnat de France se poursuit,
s’accélère. Et elle ne concerne pas
que des Bleus, qui ne sont d’ailleurs
pas tous, parmi ceux qui ont choisi
l’étranger, des éléments offensifs. En
plus de Malouda (Chelsea), dix buts
et meilleur joueur du Championnat
l’an passé, Ribéry (Bayern Munich),
Abidal (Barcelone), Mavuba (Villar-
real) et Faubert (West Ham) se sont
exilés. Et des valeurs sûres de la L 1
comme Tiago, Seydou Keita et Utaka
ont respectivement rejoints la Juventus Turin, le FC Séville et Portsmouth.
Mais à ces départs inéluctables,
essentiellement pour des raisons
économiques, s’ajoute un phénomène que Jean-Claude Plessis, le
président de Sochaux, appelle « la
bulgarisation du football français ».
Il concerne des joueurs de qualité
moindre mais attirés par les nouveaux paradis fiscaux. Bangoura
(Le Mans) et Diakhaté (Nancy) se
sont engagés avec le Dynamo Kiev
(Ukraine) pendant qu’Odemwingie
filait au Lokomotiv Moscou (Russie).
La contrepartie s’annonce évidemment déficitaire. On s’accrochera à
Grosso, latéral italien champion du
monde en manque de temps de jeu à
l’Inter arrivé à Lyon, et au milieu
néerlandais Zenden, plutôt en fin de
carrière, à Marseille. Mais, hormis
Djibril Cissé, que l’OM est parvenu à
conserver, quel attaquant de niveau
international est disposé à venir en
France ?
DES ENTRAÎNEURS
TROP FRILEUX ?
Au-delà de ces effectifs sans cesse
renouvelés, pour ne pas dire affaiblis, se pose la question des options
privilégiées par des techniciens…
qui ont de moins en moins le temps.
« Nous sommes dans le règne de la
prépondérance du résultat, résume
Christian Gourcuff, à Lorient. La plupart des présidents sont maintenant
issus du monde économique et raisonnent en termes de rentabilité. La
pression est permanente et peu
d’équipes ont commencé le Championnat en étant détendues. Après,
avoir une volonté affirmée de jouer
fait toujours partie du choix des
coaches. » Ce fut, la saison dernière,
celui de Jean-Marc Furlan à Troyes
(18e, 54 buts encaissés) et celui de
José Pasqualetti (19e, 58 buts) à
Sedan. Les deux clubs évoluent
aujourd’hui en Ligue 2. Alors, au
moins pour un nouveau venu au sein
de l’élite, la solution du maintien
passerait-elle par la frilosité ? Francis De Taddeo, qui vient de monter
avec Metz, est partagé. « Je pense
qu’il y a une bonne volonté générale
des joueurs et des entraîneurs,
affirme-t-il. Mais, pour un promu, ne
pas perdre est déjà important. Et,
qu’on le dise ou non, on est tous
pareils, on est bien obligés de commencer par une bonne base défensive. » Naturellement plus ambitieux à Bordeaux et Monaco, Laurent
Blanc et Ricardo ont promis du jeu.
On est impatient.
UN SYSTÈME DE
FORMATION À REVOIR ?
On ne peut évidement que se féliciter
de la victoire en Coupe du monde
1998 et de la finale disputée il y a un
peu plus d’un an en Allemagne. Mais
si nos plus belles performances, pas
forcément très esthétiques, portaient en elles une réalité de tous les
jours plus difficile à assumer ? Le
succès du football français fut aussi
et d’abord celui d’un modèle de formation érigé par la Direction technique nationale et naturellement
décliné dans nos brillants centres. Au
risque de formater des jeunes
joueurs de plus en plus impression-
nants sur le plan athlétique, stéréotypes d’abord prêts au « combat ».
« Aujourd’hui, les critères de sélection, les orientations dans le recrutement sont la puissance et le physique
au détriment de l’intelligence et de
l’habileté technique, explique Gourcuff. On l’a encore vu lors de cette
première journée, la gestion du ballon n’est plus importante, le pressing
est permanent. Le jeu en devient
donc instable en permanence. »
Dans le vocabulaire du technicien
moderne, le mot de « bloc-équipe »
a ainsi connu un franc succès ces dernières années.
UNE QUESTION
DE PATIENCE ?
On abandonnera d’emblée l’excuse
des conditions de jeu rendues plus
difficiles par des températures soudainement devenues estivales…
même si ce fut le cas à Strasbourg
samedi et au Mans dimanche. On
pourra éventuellement constater
que le calendrier démentiel du mois
d’août – sept matches en un mois –
est susceptible d’impressionner les
acteurs et de les pousser, ainsi, à une
prudence initiale. Histoire de ne pas
se mettre dans l’embarras d’entrée.
On s’arrêtera davantage, finalement, sur des effectifs qui sont déjà
apparus amputés de nombre de
joueurs. « Il n’y avait pas toujours les
moyens humains et il va donc falloir
laisser un peu de temps au temps »,
estime De Taddeo. Lors de cette première journée, les absences étaient
en effet trop nombreuses pour
qu’elles ne puissent ne pas avoir des
conséquences néfastes. En voici une
liste non exhaustive : Wiltord était
écarté de Lyon, Makoun, Micoud et
Matuidi étaient suspendus, Nasri,
Fred, Dalmat, Meriem, Mansaré
étaient blessés, Juninho, Aruna,
Bakary Koné, Étienne Didot étaient
en phase de reprise, Niang, Elmander, touchés, n’ont pas terminé leur
match.
Frédéric Thiriez aime à dire que la L 1
est un « Championnat faiseur de
stars ». On aimerait qu’elles scintillent le plus rapidement… et le plus
longtemps possible.
FRANCK LE DORZE
Le nombre de tir cadré par les Messins, dimanche, au Mans. Cette rencontre a été la plus pauvre de la journée dans ce domaine. Le Mans n’a en
effet trouvé la cible que deux fois,
pour un but.
Un seul des quinze meilleurs buteurs
du dernier Championnat a marqué
ce week-end. Il s’agit du Monégasque Frédéric Piquionne. Des quatorze autres, quatre sont partis à
l’étranger cet été, deux étaient blessés. Les huit derniers sont donc restés muets.
La moyenne de buts de la journée.
C’est parti très en dessous de la première journée de l’été 2006
(22 buts). Ce total était d’ailleurs
représentatif de la saison, qui s’est
terminé avec une moyenne de
2,25 buts par match, plus faible que
dans les grands Championnats voisins, que ce soit au Portugal (2,31),
en Angleterre (2,45), en Espagne
(2,48), en Italie (2,55), en Allemagne
(2,70) ou aux Pays-Bas (2,99).
À qui profite
l’ennui ?
« Les meilleurs
gardiens du monde »
L’entraîneur sochalien a vu un but en deux matches ce weekend. Il donne les raisons qui, selon lui, expliquent la pénurie de
buts en Championnat.
« AVEZ-VOUS PASSÉ un bon
week-end de football en assistant à Paris-SG - Sochaux (0-0,
samedi) puis au Mans - Metz
(1-0, dimanche) ?
– Il y avait déjà des 0-0 dans les
années 60. Et puis je n’ai pas vu les
mêmes matches. Il y a eu trois barres
pour le Paris-SG et trois face-à-face
avec Landreau pour nous. Bref, il y a
eu plus de vie au Parc qu’à Bollée, où
les joueurs ont eu une circonstance
atténuante : il faisait très, très chaud.
Après, Metz n’a fait que défendre.
Son seul espoir résidait dans le 0-0.
Après avoir marqué, Le Mans a géré
intelligemment ce match voulu fermé par Metz.
– La précarité de plus en plus
g r a n d e d e l e u r ca r r i è r e
conduit-elle les entraîneurs à
se montrer frileux ?
– La pression des résultats joue
peut-être. Il est plus facile de ne pas
prendre de but que d’en marquer.
Dans le premier cas, c’est une question de discipline ; dans le second, de
talent. Un entraîneur aborde toujours un match pour le gagner. Et
c’est plus facile quand il n’en prend
pas trois. En début de saison, tu
insistes davantage sur ta mise en
place défensive qu’offensive. Je n’ai
pas honte de dire que c’est mon cas.
Quand tu construis une maison, tu
poses d’abord ses fondations. Dans
le football français, notre culture
d’organisation de jeu s’apparente
plus à cet aspect défensif. La patte de
l’entraîneur se retrouve souvent là.
L’organisation vient plus de l’entraîneur ; l’animation davantage du
joueur. Au moment de marquer, ce
sont son talent et son sens inné du
but qui parlent.
– Êtes-vous étonné de voir que
seulement deux des treize buts
de cette première journée
n’ont pas été marqués par des
attaquants ?
– Non. En début de saison, les
équipes se mettent en place et se
déforment peu. Tout le monde reste
à son poste. Après, les tactiques
demeurent très basiques. Les automatismes et les réglages permettent
les franchissements de ligne et des
compensations. Cette évolution
répond à une logique de travail sur
l’ensemble d’une saison.
– Pourquoi seulement un des
quinze meilleurs buteurs du
dernier Championnat a-t-il
marqué ce week-end ?
– Il y en a qui sont partis aussi. À
chaque fois qu’un attaquant s’en va,
c’est une possibilité de buts en
moins.
« Moins de gardiens
possèdent cette
influence en Italie »
– C’est ce qui expliquerait qu’il
faut désormais entre dix-neuf
et vingt tirs pour voir un but en
LIgue 1 ?
– Pas seulement. (Il sort une feuille
de sa poche.) Selon mes statistiques
du match Paris-SG - Sochaux (0-0), il
y a eu trente et un centres, quinze
tirs, dont cinq cadrés, pour nous ;
dix-neuf centres, onze tirs, dont
quatre cadrés, pour le Paris-SG. Ce
n’est donc pas normal qu’il n’y ait
pas eu de but dans cette partie. Sauf
si on se souvient qu’il y avait deux
des meilleurs gardiens de France sur
la pelouse. J’en déduis dès lors qu’en
France, il y a les meilleurs gardiens
du monde. Excusez-nous, messieurs,
si la L 1 en possède quinze excellents.
C’est un élément sur lequel on insiste
peu mais les meilleurs attaquants
sont partis et les gardiens sont restés. Au-delà de leurs arrêts, il faut
également mesurer leur impact sur
l’adversaire, le jeu et leur équipe.
Moins de gardiens possèdent cette
influence en Italie, en Espagne, voire
en Allemagne.
– Comment se fait-il alors que
personne ne nous les achète ?
– Parce que les dirigeants pensent
d’abord à se renforcer en achetant
des attaquants. Après, pourquoi, par
exemple, les grands clubs italiens
vont-ils chercher des Brésiliens pour
les mettre dans leur cage (Julio César
à l’Inter, Dida à l’AC Milan et Doni à
la Roma) et pas Coupet ? C’est une
question, à laquelle je ne connais pas
la réponse. C’est une vraie réflexion
à avoir car, pour aller plus loin, on
n’achète pas non plus nos jeunes
comme Rémy Riou, Lloris ou Itandje.
– Que faudrait-il faire pour
voir plus de buts en L 1 ?
– À part agrandir les cages et virer
les entraîneurs pour mettre les présidents à la place, je ne vois pas.
(Rires.) En attendant, comme nos
gardiens restent les meilleurs, il y
aura de moins en moins de buts. »
BERNARD LIONS
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Alors que la Ligue et Canal + préparent le prochain appel d’offres, le début
du Championnat n’a pas contribué à valoriser son image.
SAMEDI SOIR, en direct du stade
Chaban-Delmas, à Bordeaux, Alexandre Ruiz a lancé l’émission Jour de
foot en promettant avec conviction et
passion des « buts partout en
France ». Mais images et reportages
n’ont pu passer sous silence une réalité
moins réjouissante : trois des huit rencontres programmées ce soir-là se sont
terminées sans le moindre petit but.
D’où la formulation d’une question
dont l’acuité ne remonte pas à la
semaine dernière : combien de temps
le groupe Canal + va-t-il encore pouvoir survendre une compétition dont
l’exclusivité lui coûtera 650 millions
d’ euros pour la s eule sa is on
2007-2008 ? « Il est trop tôt pour
dégager une tendance et pour avoir
déjà des motifs d’inquiétude », tempère Cyril Linette, le nouveau chef de la
rédaction football du groupe.
Il n’empêche. Le triste record de cette
journée d’ouverture est une pomme de
discorde supplémentaire entre la Ligue
du football professionnel (LFP) et
Canal +, dont les relations sont très
tendues depuis plusieurs mois. Papier
bleu et procédures diverses sont des
modes de communication désormais
régulièrement utilisés par les deux
principaux acteurs du football professionnel français. À la mi-juillet,
Canal + a saisi le Conseil de la concurrence pour contester les appels
d’offres concernant la Ligue 2 qui
avaient abouti à un partage des droits
entre Eurosport et Noos. Canal + ne
remettait pas en cause le résultat
d’une consultation qu’il avait boycottée, mais ses juristes réfutaient la compétence de la Ligue à produire ses
propres images. Quelques semaines
plus tôt, la Ligue avait entrepris une
démarche identique pour obtenir
l’autorisation de pérenniser ses droits
télé pour une période supérieure à
trois ans. La requête a reçu un avis
défavorable et c’est maintenant au
gouvernement et à la ministre des
Sports de trancher. En novembre 2006,
la Ligue avait donné le coup d’envoi de
ce bras de fer à distance en introduisant un recours gracieux pour s’opposer à la fusion entre « Canal » et TPS.
Un enjeu personnel
pour Thiriez
À moins de quatre mois de la remise
sur le marché (au plus tôt au
1er novembre) des droits audiovisuels
de la Ligue 1 pour les trois années à
venir (de 2008 à 2011), toutes les occa-
sions sont bonnes à exploiter pour
négocier le prix du spectacle sportif
préféré des Français, selon une
enquête de l’institut TNS Sport (1). À la
mi-juillet, lors d’un point presse, Alexandre Bompard, le directeur des
sports de la chaîne cryptée, a énuméré
ses critères « pour mesurer la valeur
d’un Championnat ». « Il faut se poser
plusieurs questions, a-t-il expliqué.
Combien des clubs qui y participent
gagnent des compétitions européennes ? Combien compte-t-il de
grands joueurs des cinq meilleures
nations ? Le nombre de buts marqués y
est-il important ? »
L’historique record de samedi soir
donne du poids aux interrogations des
décideurs de la chaîne cryptée, qui
souhaitent réduire le coût de leur grille
de programmes. Et donc payer moins
cher un « spectacle » qu’ils jugent
insuffisamment attractif et trop pauvre
en joueurs de renom.
À l’inverse, le scénario de la première
journée de L 1 place Frédéric Thiriez
dans une position moins favorable. Au
mois de juin à Metz, lors de l’assemblée de la LFP, il a publiquement écarté
l’idée d’une « récession ». Devant les
présidents de club, le patron de la
Ligue a exprimé son optimisme et, en
coulisse, la somme de 750 millions a
été évoquée comme un objectif « raisonnable ». « Les 600 millions d’euros
du dernier appel d’offres n’étaient pas
exceptionnels, a confirmé depuis Frédéric Thiriez. La situation était plus
délicate en 2002. Nous pouvions aller
à la catastrophe et nous étions dans la
terreur d’une entente entre “Canal” et
TPS. De toute façon, le foot français ne
peut pas se passer de cet argent. Non
pas pour spéculer, mais pour se développer. » Persuadé que « “Canal” a
besoin de nous comme nous avons
besoin de “Canal” », Thiriez a même
mis sa réélection dans la balance (2) :
« Mon avenir à la tête de la LFP est lié à
la réussite de cet appel d’offres. » Et,
indirectement, à l’efficacité des attaquants du Championnat de L 1. Car la
valeur marchande d’un produit
dépend autant de sa qualité que de
celle du vendeur.
ÉRIC CHAMPEL
(avec M. Ch. et F. L. D.)
(1) 37 % des sondés se disaient
« beaucoup intéressés » ou « assez
intéressés » par la Ligue 1.
(2) Les élections à la LFP auront lieu fin
2008.
MARDI 7 AOÛT 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
DROITS TV
Bleu
Rouge
FRÉDÉRIC HANTZ, l’entraîneur de Sochaux, estime que le peu de buts en Ligue 1 est dû
à la qualité de ses portiers.
Jaune
Bleu
Jaune
Les statistiques de Frédéric Hantz sont formelles : il n’est « pas normal » que Paris-SG - Sochaux se soit soldé par un 0-0. « Sauf si, corrige l’entraîneur franc-comtois, on se souvient qu’il y avait deux
des meilleurs gardiens de France sur la pelouse. » Dont Mickaël Landreau, qui a sauvé le camp parisien à plusieurs reprises, comme ici devant Sébastien Grax et Moumouni Dagano, au centre.
(Photo Pascal Rondeau)
Sur les treize buts réussis lors de
cette première journée, onze ont été
marqués par des attaquants. Seuls
Dieuze (le milieu de Toulouse) et
Basa (le défenseur du Mans) se sont
invités dans la confrérie.
Noir
Noir
Le ratio buts/tirs. Il faut donc entre
19 et 20 tirs pour voir un but en
Ligue 1 (il en fallait entre dix et onze
lors de la dernière Coupe du monde).
Curieusement, le nombre de tirs par
match est sensiblement le même
pour ces deux compétitions (23,7 en
Coupe du monde, 23,6 ce week-end
en L 1). Mais les tirs cadrés sont déjà
bien moins fréquents dans notre
Championnat (8,2) qu’au niveau
mondial (11,3).
7
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL LIGUE 1
Benzema s’installe
NATIONAL
L’incroyable
erreur du PFC
Son but magnifique devant Auxerre (2-0) contribue à installer un peu plus le jeune Lyonnais au poste d’avant-centre.
LYON –
de notre envoyé spécial
« Maintenant,
je suis prêt »
Italie-France
à guichets
fermés
Les 80 000 billets disponibles pour
Italie-France du 8 septembre à
Milan, qualificatif pour l’Euro 2008,
ont tous été vendus en moins d’une
semaine. 25 000 tickets avait déjà
trouvé preneur le premier jour, puis
42 000 le deuxième. 5 000 places
ont été mises à la disposition de la
Fédération française. La France est
actuellement en tête du groupe B
(18 points), deux longueurs devant
les champions du monde, les deux
équipes ayant disputé sept
rencontres.
LYON. – « Maintenant, je connais mon corps », avoue Benzema, auteur d’un magnifique but face à Auxerre (2-0) dimanche. (…) « J’ai
fait un peu de musculation, c’est vrai, beaucoup d’abdos et des pompes, et je sens que je progresse en vitesse et dans le jeu aérien. »
(Photo Bruno Fablet)
Soixante-dix jours sans Ligue 1 entre le 26 mai dernier et le 4 août. Il en résultait une certaine attente à laquelle
les acteurs de la première journée de ce Championnat ont plus ou moins répondu. Nous avons recensé quatre raisons
de sourire et quatre raisons de s’inquiéter au vu de ce premier week-end.
On a aimé
é
Sanchez l’inconnu
On n’a
’a pas aimé
Des arbitres dans l’esprit
L’agression de Sidi Keita
LA MOYENNE DES ÉTOILES des dix premiers de la saison a été de
3,1 sur 6, soit une journée « moyenne » selon nos critères. Sur plusieurs terrains, le spectacle n’a pas été à la hauteur et a engendré
plus de frustration que de satisfaction. Ainsi Marseille et Paris, que
l’on annonce comme des concurrents directs pour Lyon, n’ont pas
inscrit le moindre but, Paris au Parc des Princes, Marseille face à un
promu. Ces deux grosses écuries n’ont pas été les seules à s’enferrer. Neuf autres formations ont été incapables d’ouvrir le score :
Strasbourg, Sochaux, Lens, Nice, Lille, Lorient, Rennes, Auxerre et
Metz. Les Lorrains ont été les seuls à ne pas cadrer un seul tir. Avec
un total de treize buts, un record pour une 1re journée, on est dans la
lignée du plus petit nombre de buts – huit – inscrits lors de la
32e journée la saison dernière et où seulement cinq équipes sur les
vingt avaient marqué (Lyon, Toulouse, Lille, Nice et Saint-Étienne).
– G. R.
IL A ÉTÉ APPRÉCIÉ. Les arbitres, en parfaite condition physique, ont
dominé leur sujet, le sourire en prime. Selon Joël Quiniou, l’ancien arbitre
international et consultant de L’Équipe, « ils ont privilégié le jeu et l’esprit
du jeu ». En se rendant dans les clubs avant la reprise, ils ont fait preuve
de pédagogie. Ils sont parvenus notamment à imposer le fait que c’est à
eux de décider d’arrêter la partie à la suite d’un contact, et non au joueur.
Lors de Strasbourg-Marseille, M. Lannoy n’a pas tenu compte du fait que
Mouloungui était à terre. Il a laissé le jeu se poursuivre pour ne le stopper
que plus tard.
Dans la surface de réparation, un « espace qui n’était plus gérable la saison passée », de l’avis de Marc Batta, le directeur technique national de
l’arbitrage, les choses aussi se sont améliorées et les arbitres ont fait
preuve de discernement. Le tirage de maillot du Stéphanois Payet par le
Monégasque Modesto, pour l’unique penalty de la première journée,
était indiscutable. Au total, ils ont distribué 30 cartons jaunes, contre 43
la saison dernière, et un seul rouge, au Lensois Sidi Keita pour un tacle, les
deux pieds décollés, sur le Bordelais Obertan. Enfin, comme le fait remarquer Joël Quiniou, si les arbitres affichent cette sérénité et un nouvel état
d’esprit, « c’est lié à leur nouveau statut social », lequel leur permet de
percevoir 72 000 euros par an et surtout une indemnité de relégation de
75 % pendant deux saisons qui apporte une certaine sécurité. – G. R.
L’ennuyeux Lille-Lorient
Maurice-Belay prometteur
(Photo Jean-Louis Fel)
CARLOS SANCHEZ a éclairé le match Valenciennes-Toulouse (3-1)
samedi. Le milieu défensif valenciennois a notamment mis sur orbite
Johan Audel pour le premier de ses trois buts sur une passe lumineuse.
Ce jeune international colombien de vingt et un ans, en provenance de
River Plate Montevideo (Uruguay), a fluidifié le jeu nordiste dès sa première apparition dans l’équipe. Éric Martin, le recruteur valenciennois,
l’avait inscrit sur ses tablettes depuis un moment et s’est déplacé plusieurs fois en Amérique du Sud pour le superviser, ce qu’Antoine Kombouaré avait également fait mais sur cassettes. Les Valenciennois
croyaient en lui avant même qu’il ne devienne international dans son
pays. Inconnu en France, il fait partie de la même fournée sud-américaine, avec le Brésilien Jeovanio, ramenée d’Amérique du Sud par Éric
Martin, le superviseur de Kombouaré. Malgré ses qualités de passeur et
ses gestes techniques, Sanchez devrait demeurer milieu axial et défensif dans le 4-4-2 qu’apprécie l’entraîneur valenciennois. – M. Bo.
UNE SACRÉE POINTE de vitesse, une bonne patte gauche et un soupçon d’audace : voilà le cocktail confectionné samedi par Nicolas MauriceBelay pour sa première apparition sous le maillot de Sochaux. Au Parc des
Princes, l’ex-Monégasque a confirmé, à vingt-deux ans, le potentiel qu’il
avait laissé entrevoir en fin de saison dernière alors qu’il était prêté à
Sedan. Dans son couloir gauche, il a fait passer une première période bien
douloureuse à la défense parisienne, déstabilisée par ses crochets devant
Mulumbu(voir photo), ses centres tendus (42e) et plus simplement ses tirs
lointains (77e). C’est en partie à cause de lui que Paul Le Guen a dû réorganiser son arrière-garde à la mi-temps. C’est en revanche grâce à lui que
Sochaux peut respirer un bon coup : si Ziani et Leroy sont partis, un nouveau milieu créateur est arrivé dans le Doubs. – D. Fi.
(Photo Alain Mounic/L’Équipe)
ENTRÉ EN JEU à la 75e minute de Bordeaux-Lens (1-0), le Nordiste Sidi
Keita (23 ans) s’est rendu coupable d’un très vilain tacle sur Gabriel
Obertan dans la troisième et dernière minute du temps additionnel.
Aussitôt expulsé par M. Layec, le Malien a regagné le vestiaire en manifestant violemment son mécontentement. Premier joueur expulsé de
cette saison en L 1, le seul au sortir de cette première journée, l’ancien
Alsacien (2004-2006) s’était déjà rendu coupable de gestes violents sur
un terrain par le passé. Le 30 octobre 2004, il avait gravement blessé
Caçapa dès la 35e minute de Lyon-Strasbourg (1-0). Sidi Keita, quatre
cartons jaunes et un rouge en dix-huit matches la saison dernière, pourra méditer son geste : automatiquement suspendu pour la prochaine
journée (contre Paris dimanche), il ne reprendra au mieux que le 18 août
contre Valenciennes, Lyon-Lens de la 3e journée étant reporté. – B. Li.
ON S’EST ENNUYÉ FERME au Stadium Nord. Le public l’a d’ailleurs fait savoir aux vingt-deux acteurs en les sifflant copieusement
à la fin du match, où les Dogues et les Merlus ne se sont procuré
qu’une occasion chacun : un contre de Fauvergue, côté lillois, qui
seul devant Audard a trop écrasé sa frappe ; un joli mouvement
lorientais de Morel pour Vahirua dont le tir, à bout portant, a été
dévié par Malicki. Au total, beaucoup de duels et surtout beaucoup
de fautes : 45 sifflées par M. Hamer, 26 contre Lille, 19 contre
Lorient. Sur les 45 – la palme de la 1re journée –, 3 seulement ont
donné lieu à un carton jaune (Fauvergue et Béria pour le LOSC, Jallet
pour Lorient). Et ce n’est évidemment qu’une coïncidence mais c’est
au cours de cette rencontre qu’Ulrich Le Pen a été victime d’un traumatisme crânien après un choc avec son propre gardien. – G. R.
Faux départ pour Hansson
Carrasso décisif
LE GARDIEN MARSEILLAIS n’a effectué que trois arrêts face au
promu strasbourgeois mais il s’est montré décisif en sauvant son
équipe de la défaite à deux reprises. D’abord sur un coup franc dans
la lucarne de Johansen (9e), ensuite sur un tir à bout portant de Renteria (62e). La perspective de la concurrence avec l’international
Espoirs havrais Mandanda ne l’a pas perturbé une seule seconde.
Très attentif sur le coup de franc de Johansen, il s’est montré serein
tout au long du match et a dirigé sa défense avec autorité. Sa
relance a été bonne. Tous les ingrédients d’un match plein de la part
d’un gardien qui semble bien dans sa peau au moment d’entamer sa
troisième saison d’affilée à l’OM. – G. R. et J.-M. B.
La pénurie de buts
(Photo Pascal Rondeau)
SAMEDI SOIR contre Nancy, Petter Hansson a vécu un vrai cauchemar. Rarement en phase avec John Mensah, l’autre défenseur central
– hors sujet lui aussi –, le Suédois (30 ans) a complètement raté sa
première sortie officielle sous le maillot rennais. Auteur d’une mauvaise
relance à l’origine du premier but lorrain, Hansson est en retard sur le
second. Juste avant la pause, il commet une faute de bras sur Bracigliano qui oblige M. Cailleux à ne pas valider le corner direct de Sorlin. Pisté
par les recruteurs bretons depuis plusieurs mois, Hansson s’est engagé
avec Rennes dès le 2 mai, alors que son contrat avec Heerenveen (HOL)
arrivait à son terme. En amical, il a alterné le bon (contre Le Mans, 1-2)
et le moins bon (face à Bordeaux, 1-2). Question de temps et d’adaptation ? Samedi, c’est à la vitesse de Djibril Cissé que le Suédois, assez
lourd, devra répondre. À moins que Dréossi, qui n’a pas voulu se prononcer sur les performances individuelles de ses joueurs, ne fasse appel
au jeune Guillaume Borne (19 ans), auteur de huit prestations intéressantes la saison passée. – R. R.
MARDI 7 AOÛT 2007
(Photo Richard Martin)
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Rouge
I COUPET OPÉRÉ. – Grégory Coupet a été opéré hier matin à Lyon-Sud par le professeur
Moyen. Le chirurgien lyonnais, également dirigeant de l’OL, a réparé tout ce qui devait
l’être : rupture du ligament latéral interne du genou gauche, atteinte partielle du croisé
postérieur, instabilité du ménisque. Il est prévu que Coupet entame la rééducation dès
aujourd’hui, avec sortie de l’hôpital prévue vendredi. Blessé jeudi à l’entraînement, le gardien de l’OL et de l’équipe de France avait affirmé vouloir tout entreprendre, avec recours
ponctuel à un coach privé, pour grignoter quelques jours sur le délai d’indisponibilité de
quatre mois envisagé par le corps médical. Rien de neuf en ce qui concerne le recrutement
d’un gardien supplémentaire. Alain Perrin a rapidement estimé qu’« il n’y avait pas non
plus urgence » dès lors que Vercoutre et Hartock sont opérationnels. – C. C.
Bleu
Rouge
VINCENT DULUC
I LILLE COMPTE SES BLESSÉS. –
Trois joueurs du LOSC se sont
blessés sérieusement contre Lorient
(0-0). Adil Rami souffre d’une
entorse d’un genou et sera
indisponible au moins un mois. Luis
Alberto Yanes s’est fracturé un
métatarse et manquera deux mois
de compétition. Moins grave, la
déchirure musculaire de Yohan
Cabaye devrait l’éloigner des
terrains une à deux semaines.
– M. Bo.
I SOCHAUX PERD DRAMÉ POUR
PLUSIEURS SEMAINES. – Pour son
retour dans son ancien club, samedi,
contre le Paris-SG (0-0), le Sochalien
Boukary Dramé s’est donné une
grosse entorse à la cheville gauche
assortie d’une légère atteinte
ligamentaire. Il pourrait être
indisponible un mois et passera des
examens complémentaires. – C. M.
I HENRY REVIENT EN FORME. –
Depuis le Japon, où le FC Barcelone
poursuit sa tournée asiatique,
Thierry Henry a félicité le staff de
son nouveau club. Dimanche, le
Français a commencé un match
– contre Pékin Guo’an (3-0) – pour la
première fois depuis le mois de
mars. « Le staff travaille dur pour
m’aider à revenir aussi vite que
possible, dit-il. Il règne dans ce club
une ambiance très amicale. » Frank
Rijkaard devrait à nouveau
titulariser Henry demain, contre
Yokohama Marinos.
I ÉGYPTE : NEVEU CONTESTE SON
LICENCIEMENT. – L’entraîneur
français Patrice Neveu a été choqué
d’apprendre que le club égyptien
d’Ismaïlia, qu’il dirigeait, venait de
le licencier, sous prétexte qu’il
n’était pas rentré de vacances pour
assumer la préparation de la saison.
« Je suis à Paris, où j’ai été opéré du
genou le 10 juillet, indique-t-il. Les
dirigeants sont en possession d’un
arrêt de travail de cinq semaines.
Après la radio de contrôle que je
dois passer, je retourne en Égypte
comme il était prévu. Si un
licenciement est invoqué, il ne peut
être considéré que comme un
licenciement abusif. »
I EURO 2012 : LA POLOGNE
RÉCLAME UN DÉLAI. – La Pologne
réclame davantage de temps pour la
construction ou la réfection des
infrastructures destinées à accueillir
l’Euro 2012 conjointement avec
l’Ukraine. « Nous avons besoin d’un
délai supplémentaire. L’année 2011
nous semble une date convenable »,
a déclaré Elzbieta Jakubiak, ministre
des Sports. L’UEFA souhaite que tous
les stades soient prêts mi-2010.
I LIGUE DES CHAMPIONS (2e tour
préliminaire retour). –
AUJOURD’HUI, Levski Sofia (BUL) Tampere (FIN) (0-1) ; Bétar Jérusalem
(ISR) - FC Copenhague (DAN) (0-1) ;
Dinamo Zagreb (CRO) - NK Domzale
(SLV) (2-1) ; Zeta (MTN) - Glasgow
Rangers (ECO) (0-2) ; MERCREDI :
Chakhtior Donetsk (UKR) - FC Pyunik
(ARM) (2-0) ; Elfsborg (SUE) Debrecen (HON) (1-0) ; Steaua
Bucarest (ROU) - Zaglebie Lubin
(POL) (1-0) ; FK Sarajevo (BOS) RC Genk (BEL) (2-1) ; Sheriff Tiraspol
(MOL) - Besiktas (TUR) (0-1) ;
Salzbourg (AUT) - Ventspils (LET)
(3-0) ; Rosenborg (NOR) - Astana
(KAZ) (3-1) ; BATE Borisov (BLR) Hafnafjördur (ISL) (3-1) ; Levadia
Tallinn (EST) - Étoile Rouge Belgrade
(SER) (0-1) ; Slavia Prague (RTC) MSK Zilina (SLQ) (0-0).
I COUPE D’ALLEMAGNE (1er tour,
suite). – HIER, Wacker Burghausen
(D 3) - BAYERN MUNICH : 1-1
(3 t.a.b. à 4)
I ÉCOSSE (1re journée, match
décalé). – HIER, Heart of
Midlothian - Hibernian : 0-1.
Jaune
Bleu
Jaune
Karim Benzema est enfin avant-centre,
comme Ronaldo, son idole absolue, la
seule qu’il ait jamais eue, et même si sa
position peut être remise en cause par un
retour à l’ancien 4-3-3, par le retour de
Fred ou par le recrutement d’un autre
attaquant de pointe, il semble armé,
cette fois, pour repousser la concurrence
sur un côté ou sur le banc, deux tendances de sa saison dernière, pour lesquelles il n’avait plus le moindre goût.
« Il est clair que je suis content de jouer à
mon vrai poste, glisse-t-il. Je peux alternativement décrocher, faire des appels
en profondeur, aller sur un côté, et j’aime
tout ça. Avec la blessure de Fred, c’est
vrai que j’ai un peu plus de chances
d’enchaîner les matches, et maintenant
je suis prêt. »
Il est l’un de ceux qui font oublier que l’OL
n’est pas tout à fait prêt, donnant du liant
par la finesse de sa touche de balle et
l’intelligence de ses déplacements. En
revanche, le replacement des attaquants
a semblé poser problème, dimanche, si
l’on en juge par les gestes sans équivoque d’Alain Perrin au bord du terrain.
Benzema ne nie pas, mais fait
remarquer : « L’un des deux doit systématiquement revenir sur les milieux de
terrain adverses. Au fil des matches, on
va mieux le faire. On va tous monter en
puissance, on sait qu’on est toujours
mieux fin août ou début septembre, mais
il y a déjà des choses qui marchent bien.
Quand on voit ce que font Källström et
Toulalan au milieu… Et puis, on gagne.
On a gagné la Coupe de la Paix (1-0 face à
Bolton), le Trophée des champions (2-1
face à Sochaux), notre premier match de
Championnat. Le mental de l’OL, c’est de
gagner tous les matches. » Ou, au moins,
de jouer tous les matches pour les
gagner. On n’est pas sûr que ce soit le cas
de tout le monde en Ligue 1.
Noir
Noir
C’EST ENCORE L’AUBE sur le talent de
Karim Benzema : l’avant-centre de Lyon
attendra la trêve hivernale pour fêter ses
vingt ans, le 19 décembre. Mais, un an
après avoir déjà traversé l’été de ses dons
de finisseur (trois buts au cours des
quatre premières journées 2006-2007),
le jeune Lyonnais semble avoir singulièrement grandi. Il a doublement pris des
épaules, par les effets de la musculation
et d’une précoce maturité.
Son superbe but du pied gauche, à
l’entrée de la surface, dimanche soir,
face à Sorin et Auxerre (2-0), apparaît
comme la continuité d’un début d’été
réussi, qui lui avait valu le titre de meilleur joueur de la Coupe de la Paix, en
Corée. C’est aussi le plus beau des sept
buts qu’il a inscrits en L 1 (« oui, je
pense… »), et il l’a fêté en secouant la
main droite, soit exactement le geste
d’hommage qu’il avait rendu, à Ajaccio,
au coup franc de 40 mètres de Juninho il y
a deux ans. Ce n’est pas qu’il glisse soudain vers l’autosatisfaction. C’est juste
qu’il l’avait promis à un copain : « À Ajaccio, c’était un signe d’admiration. Là, ce
n’était pas du tout ça, bien sûr ! J’avais
juste promis que je le ferai à un de mes
potes… » Les buteurs ont souvent de la
mémoire.
Il y a un an, le début de saison de Karim
Benzema était une promesse. Il l’avait
tenue de manière diverse, inscrivant sept
buts toutes compétitions confondues
avant de se blesser en novembre à l’instant de sa première convocation en
équipe de France – avant France-Grèce,
1-0 –, puis de rechuter en janvier. Mais, à
son retour, en mars, il avait enfin joué en
bleu, inscrit le but de la victoire contre
l’Autriche (1-0), avant de taper du poing,
en fin de saison, dans ces colonnes, en
refusant l’indulgence qui s’attache à la
jeunesse et en demandant à être traité
comme les autres, mais en tant qu’avantcentre. « J’avais eu une discussion,
ensuite, avec Gérard Houllier. Il m’avait
répondu, d’ailleurs, dans L’Équipe, en
disant que tout le monde avait envie
d’être avant-centre. Mais je pense que,
dans le club, le message était bien passé,
tout le monde avait compris ce que je
voulais dire. »
Le début de saison lui donnerait plutôt
rais on. Car chacun perçoit que
2007-2008 peut être sa saison. Il est
adroit devant le but, à présent qu’il
s’éloigne moins de la région, il a un
registre technique digne d’un meneur de
jeu alors qu’il est attaquant de pointe, et
il devient puissant. Et il n’a pas oublié ce
qui l’a freiné la saison dernière : « Je n’ai
pas envie de connaître la même galère.
Maintenant, je connais mon corps. J’ai
tout changé. Je fais attention à mon alimentation et à mon repos, je bois beaucoup d’eau, je fais la sieste, je sais ce qui
est bon pour mes muscles. J’ai fait un peu
de musculation, c’est vrai, beaucoup
d’abdos et des pompes, et je sens que je
progresse en vitesse et dans le jeu aérien.
J’espère juste progresser encore
plus… »
Un problème administratif inédit
pourrait transformer la victoire du
Paris FC, samedi contre Arles (2-0),
en défaite sur tapis vert. Au centre
de l’imbroglio, l’ancien Nantais
Mehdi Leroy, titularisé samedi soir
pour la première journée du
National, alors que son nom ne
figurait pas sur la feuille de match,
et finalement sorti à la mi-temps par
son entraîneur. Philippe Bompard, le
président du Paris FC, tente
d’expliquer une situation rarissime :
« C’est un incident dû à la
précipitation et au brouhaha avant
le match. En début de saison,
beaucoup de joueurs ne sont pas
qualifiés. Il y a eu un loupé. Mais il
était qualifié et sa licence a été
remise (…). Cela n’a eu aucune
incidence. Notre bonne foi est
incontestable, nous sommes à
l’initiative de la révélation des faits.
Je m’en suis aperçu pendant la
première mi-temps et j’en ai parlé à
l’arbitre et au délégué à la pause. »
Michel Estevan, l’entraîneur arlésien,
tient une autre version : « Les
Parisiens essayent de masquer leurs
erreurs. C’est de bonne guerre. Je
me suis aperçu que le numéro 18
(Leroy) n’était pas sur la feuille en
voulant changer ma tactique. Nous
sommes donc allés voir les officiels.
Le Paris FC a réagi ensuite. » Leroy a
été remplacé à la mi-temps, mais le
mal était fait. Un joueur n’a pas le
droit de pénétrer sur le terrain s’il
n’est pas inscrit sur la liste, et Arles
a donc posé une réserve. « Ce serait
scandaleux de faire un passe-droit »,
affirme Estevan, qui voit se profiler
le gain inespéré de trois points
importants. Les résultats de la
journée sont normalement
homologués le jeudi. À moins que
l’affaire ne se poursuivre au-delà.
– A. Cl.
8
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL LIGUE 1
Nancy est déjà rodé
Avec une équipe inchangée, les Lorrains,
vainqueurs à Rennes (2-0) samedi, ont
attaqué la saison sur l’élan
de la fin de la précédente.
NANCY –
de notre correspondant permanent
GENNARO BRACIGLIANO est en
forme. En grande forme. Dimanche
matin, le gardien nancéien a laissé ses
coéquipiers incrédules puis hilares. Un
retourné acrobatique sous la barre – du
gauche, s’il vous plaît – venait d’illuminer l’exercice mis en place par Pablo Correa pour le « décrassage ». Après une saison pourrie par les blessures, le capitaine
de l’ASNL a redémarré sur un petit
nuage. Samedi à Rennes (2-0), pour son
retour à la compétition (*), il a tenu les
siens à bout de gants dans une première
demi-heure où Nancy aurait pu sombrer.
« L’an dernier, le peu de fois où j’ai joué,
j’avais toujours quelque chose, rappellet-il. Le fait de ne plus ressentir de douleur
est un vrai soulagement et mes sensations sont bonnes. Après, en match, je
sais que tout peut arriver. Tant mieux
pour moi et pour l’équipe. »
Cette équipe, dont Bracigliano est le seul
renfort puisque Nancy n’a recruté personne, avait vécu les premiers mois de
2007 comme un long chemin de croix et
s’était rabougrie au fil des semaines,
pestant contre le mauvais sort et les
mauvais sifflets. À y regarder de plus
près, l’impression est un peu trompeuse,
car Nancy avait fini par gambader au
printemps, avec quatre succès lors des
six dernières journées. « On s’était bien
réveillés et je pense qu’on est
aujourd’hui dans cette continuité »,
remarque Youssouf Hadji.
Bracigliano :
« Un maximum
de réalisme »
Rennes et son
recrutement
alléchant était
très attendu,
mais les
coéquipiers de
l’ancien
Marseillais
Mickaël Pagis
(à terre) ont
cédé d’entrée à
domicile
devant les
automatismes
de Nancy.
Marc-Antoine
Fortuné,
notamment,
a profité
de son entente
avec Youssouf
Hadji pour
marquer grâce
à une passe
décisive de son
coéquipier
marocain,
avant de lui
rendre
l’offrande.
(Photo
Pierre Minier/
L’Équipe)
LIONEL DANGOUMAU
(*) Il n’avait plus joué depuis le 28 janvier,
à Auxerre (0-2).
Rouge
Jaune
Diawara à Bordeaux, ça coince
ESPÉRÉ DEPUIS deux jours en Gironde, Souleymane Diawara, âgé de vingt-huit ans, se fait toujours attendre. Si
l’ancien Havrais et Sochalien est déjà à Bordeaux dans sa
tête, il s’impatiente de ne pas avoir encore pu y mettre les
pieds. Le principe de sa signature pour quatre ans en faveur
des Girondins est pourtant acquis. Charlton (relégué en D2
anglaise) serait désormais d’accord pour le laisser partir.
Mais l’officialisation de cette transaction bute toujours sur le
volet financier. Au départ, Charlton espérait récupérer la
quasi totalité de la mise déboursée lors de l’achat de Diawara à Sochaux, l’été dernier (5,5 M/). Mais Bordeaux, où Laurent Blanc a désormais fait de l’international sénégalais sa
priorité, a refusé de payer les 5 M/ demandés. Le président
Triaud a dégagé une enveloppe budgétaire vraisemblablement de l’ordre de 3,5 M/, pour l’acquisition de ce joueur et
il refuse de la revoir à la hausse. Il existe dès lors trois possibilités pour que le transfert de Diawara rentre dans le cadre
financier que se sont autorisé les Girondins : soit Charlton
accepte de baisser encore un peu l’indemnité de transfert
qu’il réclame, soit l’agent du joueur se montre moins gourmand, soit le joueur consent à revoir ses prétentions salariales à la baisse. En guise de marque de bonne volonté, Diawara s’y déclare prêt. « Ce ne serait pas un problème pour
moi », assurait-il encore hier soir. Afin de ne pas compro-
mettre les chances de sa venue en Gironde, il a même refusé
de jouer avec son club, le week-end dernier, en match amical
contre Braga (POR, 1-2).
Hier soir, très tard, il espérait toujours un coup de téléphone
lui accordant le feu vert pour sauter dans le premier avion,
direction Bordeaux. « Mes affaires sont déjà prêtes, confie le
cousin de l’attaquant de l’OM, Mamadou Niang. Je
n’attends plus qu’un appel de Charlton pour filer à Bordeaux. J’en ai marre de passer toutes mes journées à
attendre. »
Jean-Louis Triaud, qui espérait également être joint dans
l’après-midi, semblait partager son sentiment. Lassé de voir
que les négociations s’éternisaient, il aurait pris lui-même le
téléphone pour joindre directement ses homologues
anglais. S’il ne leur a pas clairement fixé d’ultimatum, il leur
aurait fait clairement savoir que l’affaire avait assez duré et
qu’elle devait se conclure ou pas, dans les tout prochains
jours. « J’espère que les choses seront réglées au pire
demain matin » (ce matin), glisse Souleymane Diawara, fatigué de voir qu’hier soir, très tard, elles ne l’étaient toujours
pas.
CETTE SEMAINE
BERNARD LIONS
Transferts :
le point club par club
Pourquoi Letizi a refusé Lyon
Contacté en fin de semaine passée par Bernard Lacombe pour rejoindre Lyon, à la
recherche d’une doublure à Rémy Vercoutre à la suite de la blessure de Grégory
Coupet, le gardien de but réserviste de l’OGCN s’est offert « le luxe », selon sa
boutade, de décliner poliment l’invitation pour des « raisons personnelles ».
Lionel Letizi, Niçois pur sucre rentré au pays en janvier en provenance des Glasgow
Rangers, pour un contrat de deux ans et qui n’a disputé qu’un seul match depuis,
n’a même pas laissé le conseiller du président lyonnais aborder l’aspect financier.
« Cela m’a fait plaisir que l’OL pense à moi. Je ne m’y attendais pas du tout, avouet-il. Je suis même tombé des nues, j’avais envisagé des noms de gardiens quand
j’ai appris la blessure de Grégory. Mais jamais le mien, même si, finalement, je
présente le profil idéal. Je ne suis pas chiant. » Certes, mais il est également expérimenté, pondéré et opérationnel. D’ailleurs, son rôle de « grand frère aux précieux
conseils » a été unanimement loué par les Aiglons, notamment par son cadet,
l’international Espoirs Hugo Lloris. S’il ne voit pas le règne de l’OL s’arrêter de si tôt
et surtout pas avant un septième titre, Letizi préfère finalement participer à l’aventure moins balisée et plus obscure de la « structuration » de l’OGCN et de son
« essor », en tant que joueur puis, peut-être, comme membre de l’encadrement. – Ja. G.
I SOCHAUX : TOSIC S’EN VA,
BETAO ARRIVE. – À Sochaux depuis
janvier 2006, le latéral gauche et international serbe Dusko Tosic (22 ans)
s’est engagé pour quatre ans avec le
Werder Brême. Son départ avait été
anticipé par les arrivées de Bojan Jokic
et de Boukary Dramé. Et, en prévision
des probables départs à la Coupe
d’Afrique des nations du Sénégalais
N’Daw et du Nigérian Afolabi, le club
franc-comtois devrait faire signer pour
quatre ans le défenseur central brésilien Ebert Willian Amâncio, dit Betão
(23 ans, 1,80 m pour 79 kg). Le capitaine des Corinthians de Sao Paulo, où
il a été formé et avec lequel il a remporté le Championnat du Brésil 2005 aux
côtés des Argentins Mascherano et
Tevez, sera présent aujourd’hui à
Sochaux pour y passer la visite médicale. Le montant de la transaction
tournerait autour de 1 M/. Cette arrivée pourrait ne pas être la dernière
puisque Sochaux serait prêt à offrir un
contrat de quatre ans à Anthony Le Tallec, que Liverpool lui avait déjà prêté la
saison passée. – B. B. et F. L. D.
I L’OLYMPIAKOS DISCUTE POUR
CRISTIAN RODRIGUEZ. – Les dirigeants du club grec de l’Olympiakos
Le Pirée ont approché leurs homologues du Paris-SG au sujet de l’attaquant international uruguayen de
vingt et un ans Cristian Rodriguez. Des
discussions seraient toujours en cours
entre les deux clubs, en attendant des
les entamer avec le joueur. Ce dernier
est sur le point de rentrer de ses
vacances en Uruguay. Il devrait alors
rapidement faire part de ses intentions
quant à son avenir à ses dirigeants. En
ce qui concerne Mario Yepes, c’est le
statu quo. Si les tractations se poursuivent entre l’international colombien
de trente et un ans et le Werder Brême,
le club allemand n’est toujours pas
directement entré en contact avec le
Paris-SG. – D. D.
TOUS LES LUNDIS 1,80
I NANTES GARDE PIERRE ET
TESTE SAÏDI. – Claude Robin,
conseiller sportif du président Waldemar Kita à Nantes (Ligue 2), a convaincu le défenseur central haïtien JeanJacques Pierre (26 ans) de rester au
club, notamment grâce à une revalorisation salariale. Par ailleurs, un autre
défenseur central, l’international tunisien Karim Saïdi (24 ans, 15 sélections,
PAGE 8
1,86 m, 76 kg), a été mis à l’essai hier et
pour trois jours. Il est arrivé à l’initiative de Claude Robin et évoluait au
Feyenoord (Pays-Bas) depuis 2004,
hormis un prêt à Lecce (Italie) de janvier à juin 2006. Pour ce même poste, si
Saïdi ne donnait pas satisfaction à
l’entraîneur, Michel Der Zakarian, le
FCNA pourrait s’orienter vers l’international camerounais Lucien Mettomo
(30 ans), en provenance de Lucerne
(Suisse). Par ailleurs, les Canaris
recherchent aussi un milieu et un attaquant. Une réunion pour évoquer le
recrutement doit avoir lieu entre le
coach et les dirigeants (Robin et le
directeur général, Alain Florès), mais
aucune décision ne sera prise sans
l’aval du président Kita. – L. Ha et R. R.
I PIOCELLE NÉGOCIE AVEC
AMIENS. – Le milieu défensif Sébastien Piocelle (28 ans), qui évolue à Crotone (Serie B italienne) depuis 2005,
est en négociations avancées avec
Amiens (Ligue 2). L’entraîneur picard,
Ludovic Batelli, souhaitant recruter un
joueur expérimenté dans ce secteur
pour remplacer De Freitas, parti à
Nantes (L 2), l’affaire semble en bonne
voie et pourrait se conclure d’ici trois
jours, même si Ascoli, autre club de
Serie B, est toujours intéressé par l’exNantais et Bastiais. – L. Ha.
I KOUASSI À ANGERS. – Le défenseur international ivoirien Blaise
Kouassi (32 ans) a signé pour deux saisons avec Angers (Ligue 2). L’exTroyen avait rejoint Al-Rayyan (Qatar)
en mai dernier. Le club angevin a
annoncé qu’il terminait ainsi son recrutement. – P. N (avec S. Ta.)
I BALLACK VEUT RESTER À
CHELSEA.– Michael Ballack (30 ans)
a affirmé n’avoir eu aucun contact
avec le Real Madrid. « Je suis venu à
Chelsea pour gagner des titres et réussir dans le football anglais, je veux rassurer les supporters sur ce point », a
déclaré l’Allemand. Son agent a toutefois reconnu dans les colonnes du
bihebdomadaire Kicker « un contact
indirect » avec le club madrilène.
AMIENS - TROYES : 0-0
Troyes
le regrettera
Au cours d’un match insipide, Troyes a raté un penalty qui aurait pu
le propulser en tête avec Nantes.
AMIENS - TROYES : 0-0
VENDREDI
Temps doux. Pelouse moyenne. 10 307 spectateurs. Arbitre : M. Gautier. Avertissements. – Amiens : Chabbert (47e, accrochage sur Danic), Raynier (54e, jeu dur sur
Sanz), Buron (65e, accrochage sur Sanz), Levrat (86e, altercation avec Obbadi) ;
Troyes : Danic (75e, croc-en-jambe sur Lahaye), Obbadi (76e, altercation avec Levrat).
AMIENS : Chabbert - Lahaye, Sami, D. Vairelles, Boche - Buron, B. Traoré (Fayolle,
68e), Levrat(cap.), Giresse- Raynier(Begeorgi,62e),Heitzmann(Buengo,82e). Entraîneur : L. Batelli.
TROYES : Merville - Marester, Sanz (cap.), I. Faye, Enza-Yamissi - Obbadi (Amzine,
89e), O. Sarr, Noro, Danic - Bettiol (Ib. Bangoura, 63e), Y. Kébé (Lafourcade, 72e).
Entraîneur : D. Troch.
AMIENS –
de notre envoyé spécial
TOUS DERRIÈRE et Nantes devant.
Avec ce résultat nul, au terme d’un
match décevant entre Amiens et
Troyes (0-0), les Canaris restent seuls
en tête de la L 2, comptant deux
points d’avance sur un magma compact de huit équipes. Si elles veulent
s’en extraire, les deux qui se sont
affrontées hier soir au stade de la
Licorne, devront proposer autre
chose dans le jeu. Car la rencontre,
certes marquée par une immense
débauche d’énergie, fut parsemée
de mauvaises passes à foison, de
multiples contrôles ratés et de tirs
écrasés. Bref, le niveau technique se
revéla globalement affligeant. Surtout, ce match s’est caractérisé par
une absence quasi-totale de prise de
risques, les deux formations s’appliquant avant tout à bien défendre et à
fermer les espaces.
C’était pourtant plutôt bien parti,
avec un coup franc de Giresse sauvé
par Sanz (2e), auquel avait répondu
une superbe percée de Bettiol, qui
trouvait Kébé, dont les deux frappes
étaient repoussées par la défense
amiénoise, le tir du droit de l’exLyonnais étant ensuite renvoyé par
Chabbert (4e). Mais le match sombrait ensuite dans une médiocrité
certaine, à peine lézardée par
quelques timides velléités des
Picards : Heitzmann plaçait un tir
cadré sur un centre en retrait de
Buron (34e), avant que Raynier ne
voie sa reprise de la tête s’envoler
après un centre enroulé de Boche
(42e), puis une frappe en force du
droit passer au-dessus après une
belle ouverture de Lahaye (51e).
Amiens en manque
de milieu
Le club de l’Aube peut cependant
nourrir de gros regrets sur le début de
la seconde période. Car Chabbert
bousculait bêtement Danic dans la
surface, alors que le Troyen avait
sans doute perdu le ballon. Mais
l’ancien Lensois se rattrapait en
repoussant le penalty de Kébé, pas
vraiment bien tiré, en force et au
centre (47e).
« On a quelques regrets car on a raté
le coche au début de chaque mitemps, surtout en deuxième, avec ce
penalty manqué », expliquait
l’entraîneur de Troyes, Denis Troch :
« Mais il s’agit quand même d’un
beau résultat, quand on tient compte
de l’adversaire. On n’a pas réalisé un
grand match. On avait pourtant une
grande volonté de bien faire, mais il y
a eu trop de maladresses techniques.
On a eu des possibilités d’effectuer
de bonnes dernières passes et on ne
les a pas réussies. On a une équipe
bien organisée, on défend bien, puisqu’on n’a pas encore pris de but »,
après la victoire contre Guingamp
(1-0), lors de la première journée.
Mais le coach aubois a conscience
que cela ne suffit pas : « Il va falloir
progresser sur le plan technique et
dans l’animation offensive, car nos
enchaînements ne sont pas à la hauteur. Mais on a un gros potentiel. » Il
ne faut pas oublier que l’ESTAC a
bouleversé son effectif (17 départs,
9 arrivées) et a donc besoin d’un peu
de temps.
Au contraire, Amiens est resté très
stable, son équipe-type n’ayant pratiquement pas bougé depuis la saison dernière. C’est pourquoi l’indigence du jeu proposé est sans doute
plus inquiétante. L’entraîneur
picard, Ludovic Batelli, estime néanmoins avoir vu son équipe « en progrès par rapport au match gagné à
Gueugnon (2-1). On a mis de l’engagement et de l’intensité. On a un collectif intéressant, on a simplement
manqué de percussion et de fraîcheur physique sur la fin. Je tiens à
retenir avant tout l’abnégation et le
courage de mes joueurs. » Pour
bénéficier de davantage d’inspiration, Batelli se dit néanmoins pressé
que « le dossier concernant le milieu
axial, régulateur et organisateur,
aboutisse, parce qu’on en a
besoin ». L’arrivée de « Piocelle,
Lacourt ou un autre », semble donc
urgente.
LUC HAGÈGE
AC Ajaccio - Boulogne/Mer ......
Angers - Grenoble.....................
Guingamp - Niort......................
LeHavre - Brest .........................
Montpellier - Dijon ...................
Reims - Libourne-Saint-Seurin .
Sedan - Gueugnon....................
Châteauroux - Nantes ..............
Clermont - Bastia......................
HIER
2-2
0-2
0-0
1-1
1-1
2-1
3-1
1-2
2-3
Amiens - Troyes ........................ 0-0
1. Nantes
2. Montpellier
3. Le Havre
Sedan
5. Grenoble
6. Amiens
Brest
Niort
9. Troyes
10. Bastia
11. Reims
12. AC Ajaccio
13. Dijon
14. Boulogne/mer
15. Clermont
16. Châteauroux
17. Guingamp
18. Gueugnon
Libourne-St-S.
20. Angers
Classement
Pts J. G. N. P.
— — — — —
6 2 2 0 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
4 2 1 1 0
3 2 1 0 1
3 2 1 0 1
2 2 0 2 0
2 2 0 2 0
1 2 0 1 1
1 2 0 1 1
1 2 0 1 1
1 2 0 1 1
0 2 0 0 2
0 2 0 0 2
0 2 0 0 2
p.
—
7
4
3
3
2
2
2
2
1
3
2
3
2
3
2
1
0
2
2
0
c.
—
1
2
1
1
0
1
1
1
0
4
6
3
2
4
3
2
1
5
5
3
Diff.
—
+6
+2
+2
+2
+2
+1
+1
+1
+1
-1
-4
0
0
-1
-1
-1
-1
-3
-3
-3
PROCHAINE JOURNÉE. –
Vendredi 10 août, 20 heures :
AC Ajaccio - Guingamp, DijonAmiens, Grenoble-Reims, Gueugnon-Châteauroux, Libourne-SaintSeurin - Le Havre, Niort-Sedan,
Troyes-Angers ; 20 h 30 : Boulognesur-Mer - Montpellier, NantesClermont (ces deux matches sur
Numericable). Lundi 13 août,
20 h 30 : Brest-Bastia (Eurosport).
BUTEURS.– 1. Bagayoko (+ 1),
Goussé (Nantes), 3 buts ; 3. Thil
(+ 1) (Boulogne-sur-Mer) ; Akrour
(+ 2) (Grenoble) ; Lacombe (+ 1)
(Montpellier), 2 buts ; 6. Asuar
(+ 1), Mandrichi, Marcos (+ 1) (AC
Ajaccio) ; Buengo, Buron (Amiens) ;
Ben Saada (+ 1), Jau (+ 1), F. Mendy
(+ 1) (Bastia) ; Ayité, Bouard (+1)
(Brest) ; J. Kébé (+ 1) (Boulogne-surMer) ; Scarpelli (+ 1) (Châteauroux) ; Chaussidière (+ 1), Diers
(+ 1) (Clermont) ; Linares (+ 1),
Zywiecki (Dijon) ; Alassane (+ 1),
Gillet, Hoarau (Le Havre) ; Colleau,
Fouret (+ 1) (Gueugnon) ; Deranja,
Gimbert (+ 1) (Libourne-Saint-Seurin) ; Dzodic, Ouadah (Montpellier) ;
Capoue (+ 1) (Nantes) ; B. Leroy,
Rivière (Niort) ; Cuvillier (+ 1), Fauré
(+ 1) (Reims) ; Bonnet (+ 1),
Boutabout (+ 1), Mokaké (+ 1)
(Sedan) ; Y. Kébé (Troyes), 1 but.
, etc.
MARDI 7 AOÛT 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
www.lequipe.fr
LIGUE 2 (2e journée)
Bleu
SUR
Jaune
JOURNAL DES TRANSFERTS
Noir
Bleu
Noir
De loin, cela ne s’est pas trop vu, parce
qu’à cette époque-là, la Ligue 1 se
moquait bien de son ventre mou. Samedi, les Lorrains ont retrouvé un peu de cet
élan. Dans le onze de départ aligné par
Correa, neuf joueurs étaient déjà titulaires à Monaco (0-2) pour la clôture de la
saison 2006-2007. À l’heure où tous ses
concurrents parlent de réglages, Nancy
peaufine des automatismes vieux de six
mois. « C’est une belle réponse pour tous
ceux qui nous parlaient de recrutement », raille Bracigliano.
Arrivés lors du dernier mercato d’hiver,
Hadji et Marc-Antoine Fortuné se sont
ainsi offert un joli une-deux samedi, tour
à tour buteurs et passeurs dans deux
actions similaires au cœur de la défense
bretonne. « Cette saison, j’ai fait toute la
préparation avec les autres, remarque
Fortuné, et les matches amicaux nous
ont permis de travailler avec la ligne
d’attaque au complet. Quand on sait se
trouver, c’est plus simple. » « Nos relations s’améliorent au fil des matches,
complète Hadji. Maintenant, on a six
mois derrière nous et on se sent beaucoup mieux. » Le dispositif offensif choisi
par Correa, avec quatre attaquants (Dia,
Kim, Fortuné, Hadji), a aussi offert beaucoup plus de solutions à son équipe une
fois celle-ci en possession du ballon. Fin
avril, c’est avec un schéma similaire que
Nancy avait obtenu sa seule victoire de la
saison à l’extérieur, à Lille (1-0), ce qui a
dû donner des idées au technicien nancéien.
Mais, comme ils n’ont pas gardé que
leurs points forts du printemps, les Nancéiens auront aussi remarqué leurs hésitations défensives : après vingt-deux
minutes, Rennes s’était déjà créé trois
occasions franches. Le même genre de
flottement qui avait émaillé les deux derniers matches de mai (quatre buts
encaissés), avec une charnière centrale
identique (André Luiz-Puygrenier).
« C’est vrai que l’adversaire s’est procuré autant d’occasions que nous en première période, rappelle Correa. Et ça, on
ne doit pas. » « Je n’oublie pas qu’on a
eu un maximum de réalisme, aussi bien
offensif que défensif, souligne aussi Bracigliano. Alors, on ne va pas déjà parler
de spirale positive. Cette victoire n’aura
de la valeur que si on la bonifie samedi
contre Caen. » Six points après deux
journées, cela aussi, Nancy l’a déjà fait la
saison dernière.
9
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
RUGBY ÉQUIPE DE FRANCE
D’une Coupe à l’autre
De 2003 à 2007, voilà ce qui a changé dans la préparation des Bleus, à un mois pile du match d’ouverture contre l’Argentine.
Communication
contrôlée, concurrence
exacerbée, préparation
physique plus poussée :
depuis 2003, le staff des
Bleus a bouleversé de
nombreux paramètres
dans son approche de
la compétition.
LA GESTION DES
MATCHES AMICAUX
EN 2003, outre une gentille rencontre
face à la Roumanie (victoire 56-8) et un
divertissement entre les Barbarians
français et le « quinze du Président »
destiné à tester Tony Marsh – qui avait
eu un cancer à un testicule au printemps et n’avait pas rejoué –, il y avait
eu deux matches face aux Anglais. Le
premier, gagné (17-16) à Marseille
avec l’équipe de France « A » face à
des Anglais « B », le second perdu
(45-14) par les réservistes – où seuls
Ibañez, Jauzion et Dominici seraient
titulaires en Coupe du monde – qui
allaient revenir de Twickenham démoralisés et « morts » dans l’esprit de
Laporte. « Là, sincèrement, on tournera, c’est sûr », promet le coach des
Bleus qui veut éviter toute fracture au
sein de son groupe. Et qui ajoute : « On
a moins une équipe type qu’en 2003.
Qui est le demi de mêlée ? Qui est
numéro 8 ? »
Laporte reprend : « On veut donner du
rythme de jeu à tous. L’entraînement,
c’est bien, mais il y a des choses que tu
ne gères pas, comme ce stress d’avant
match, même si ce sont des matches
amicaux. » Face au pays de Galles, le
26 août à Cardiff, les probables titulaires pour le match d’ouverture contre
l’Argentine, le 7 septembre, devraient
être ménagés. « Il y a deux matches à
jouer, on verra après. On fera le point
de ce qui nous semble être l’équipe qui
jouera contre l’Argentine déjà. Et,
effectivement, ces joueurs-là ne joueront pas contre le pays de Galles »,
affirme Laporte.
On a besoin de leurs informations. Ils
jouent bien leur rôle, chacun à sa
manière. »
Damien Traille, déjà présent en 2003,
confirme un meilleur échange avec le
staff, « à l’écoute des joueurs, notamment sur les entraînements ».
« Quand nous, les trois-quarts, sentons qu’une combinaison est meilleure
jouée d’une certaine façon, on la travaille, on l’affine, on la regarde à la
vidéo, poursuit le Biarrot. Ce n’est pas
le staff qui doit tout faire. Les joueurs
doivent avoir une part d’initiative,
aujourd’hui plus développée. »
Imanol Harinordoquy abonde dans ce
sens : « Nous sommes plus impliqués
dans la continuité du jeu. Si on veut
faire quelque chose d’extraordinaire, à
nous de prendre les rênes et d’aller de
l’avant. Si quelque chose ne va pas, il
faut le dire. On a exposé des choses
aux membres du staff, ils y ont adhéré.
On est sur le même chemin. »
REPLIÉS SUR EUX-MÊMES
Les Bleus ne s’ouvrent qu’un minimum
vers l’extérieur. Ils ne s’expriment
qu’en point presse, tous les quinze
jours pour chaque joueur, une fois par
semaine pour Bernard Laporte. Lequel
a été le premier à transgresser la règle
en accordant une longue interview,
hors conférence de presse, au Journal
du dimanche du 5 août. Une exception ?
Christophe Dominici confiait très
sérieusement la semaine dernière :
« On voulait faire des conférences de
presse à deux joueurs par table pour
qu’il n’y ait pas de conneries écrites
dans la presse. »
C’est Laurent Blanc qui, cet hiver, a
raconté à Dominici et Sylvain Marcon-
net comment les footballeurs s’étaient
coupés du monde en 1998, allant jusqu’à recevoir des nouveaux portables
de leur sponsor, dont les numéros
étaient seulement connus des familles.
Les rugbymen ont copié les cousins
footballeurs. Pour un même résultat
final sur le terrain ?
Un verrouillage aux antipodes de
2003. Les conférences de presse
étaient quasi quotidiennes, avec la
plupart des joueurs à Marcoussis et, en
Australie, les journalistes français
logeaient avec les Bleus, ce que des
cadres n’avaient pas du tout apprécié,
même s’ils ne s’en étaient pas ouverts
officiellement.
Les journalistes étrangers se régalaient de venir voir l’équipe de France,
notamment pour assister à ce qu’ils
appelaient le « Bernie an Jo show », la
conférence de presse de Laporte et
Maso régulièrement émaillée de rigolades. Là, Bernard Laporte contrôle son
langage, même si on peut sentir l’agacement pas loin, et ne poursuit pas la
conversation à bâtons rompus, comme
auparavant, au-delà de la demi-heure
réglementaire, de toute façon stoppée
par l’attaché de presse-chronométreur
Lionel Rossigneux.
LE POIDS D’IBAÑEZ
Raphaël Ibañez était un jeune capitaine en 1999, un grand joueur en
2003 (Galthié étant le taulier), il est
aujourd’hui un grand capitaine et toujours un talonneur au top. Son expérience anglaise, depuis décembre
2003, lui a fait prendre, à trente-quatre
ans, une dimension nouvelle. « J’ai
toujours eu cette dualité entre l’agressivité naturelle et ce besoin d’être
lucide dans les moments de pression
extrême. Et c’est vrai que mon passage
à la culture anglaise m’a beaucoup
aidé. Même si j’approche les matches
avec toujours autant de passion, car ça
fait partie de mes racines, il y a aussi
maintenant un certain regard qui me
permet d’être lucide. »
« Raphaël, même s’il a la tête dans la
mêlée, peut changer de tactique,
mettre tout en ordre. Il est très important pour nous », note Jo Maso, le
manager. Ibañez, et ce n’est pas feint,
est respecté de ses coéquipiers. Sa
manière de succéder à son copain
Fabien Pelous, pas assuré d’être dans
le quinze de départ, toute en loyauté,
sans forfaiture, a été bien vécue par le
groupe.
En 2003, Fabien Galthié s’était investi
à fond, ayant annoncé sa retraite à
l’issue de la Coupe du monde. Ibañez,
dont la famille a quitté Londres en juin
pour vivre à Dax, sous contrat avec les
Wasps jusqu’en 2008, n’a rien dit à ce
sujet. Mais il joue peut-être (très) gros
car son nom circule pour succéder à
Bernard Laporte qui intégrera le gouvernement fin octobre.
ET TOUJOURS PAS DE
CHARNIÈRE…
En 2003, Fabien Galthié et Frédéric
Michalak avaient vécu leur deuxième
sélection ensemble – vingt mois après
la première en novembre 2001 ! – face
à la Roumanie (battue 56-8) le 22 août.
Et disputé la Coupe du monde dans la
foulée, avec trois matches en commun.
Cette année, Bernard Laporte n’est
guère plus avancé. On croyait Pierre
Mignoni installé à la mêlée ? Le coach a
surpris, vendredi, en affirmant : « Là,
aujourd’hui, qui est le meilleur : Pierre
ou Jean-Baptiste ? Pierre a fait un
ARNAUD REQUENNA
LA JOURNÉE DES BLEUS
Marconnet devrait
recourir aujourd’hui
SYLVAIN MARCONNET, retardé dans
sa reprise par une gêne à la cheville
gauche la semaine dernière, reprendra la
course aujourd’hui, en compagnie du staff
médical. Damien Traille, opéré des adducteurs fin mai, a obtenu le feu vert de son
médecin pour une reprise normale de
l’entraînement. Du coup, il a participé à la
séance d’opposition avec contacts raisonnés dans l’après-midi, même s’il est trop
juste pour disputer le premier match de
préparation, contre l’Angleterre samedi à
Twickenham. Imanol Harinordoquy, qui a
pris un coup sur un genou la semaine dernière, a été dispensé des séquences avec
contacts, ce qui ne remet pas en cause sa
participation au match en Angleterre.
Thierry Dusautoir, ménagé lors de certaines séances la semaine dernière à
cause d’une douleur à une épaule, s’est
entraîné normalement.
LA COMMUNICATION
INTERNE RENFORCÉE
Premier tri pour Twickenham
Longtemps blessés, Pelous et Michalak devraient retrouver l’équipe de France en Angleterre.
JO MASO, le manager des Bleus, annoncera
ce matin le groupe des 22 qui joueront à Twickenham samedi, à 18 heures. Nous dressons
une liste des candidats, poste par poste,
compte tenu du peu d’indications fournies par
les rares entraînements ouverts à la presse.
ARRIÈRE : il n’y a qu’un seul arrière de métier
sur la liste, Clément Poitrenaud. Le Toulousain
sera dans l’équipe de départ. Il faudra chercher
parmi les ailiers celui qui pourra couvrir le poste
en cas de blessure ou de coaching pendant la
rencontre. Ce sera Cédric Heymans, puisque
Laporte ne considère pas Dominici comme
arrière et que Traille, sélectionné comme
centre et désigné comme doublure possible,
n’est pas opérationnel.
AILIERS : Dominici et Clerc ont disputé quatre
des cinq matches du Tournoi. Compte tenu
qu’il peut doubler le poste d’arrière, Heymans
devrait être dans le groupe. Absent pendant le
Tournoi, Rougerie devrait être de ce premier
test, tandis que Dominici sera préféré à Clerc.
CENTRES : Jauzion et Marty sont les deux
seuls centres opérationnels, en l’absence de
Traille. Ils seront donc titularisés.
OUVREURS : Michalak n’a pas joué en équipe
de France depuis la victoire au pays de Galles
(21-16) en mars 2006. Il semble urgent de le
relancer. Skrela, qui a donné pleine satisfaction
dans le Tournoi, sera de toute façon dans le
groupe pour couvrir aussi le poste de centre, en
l’absence de Traille.
MÊLÉE : Mignoni a du crédit. Elissalde, lui, a
besoin d’en regagner. Ils seront tous les deux
dans le groupe. Pour un match de reprise, la
sagesse recommande une paire qui a convain-
cu (Mignoni-Skrela). Mais ce n’est pas plus risqué de mettre la paire toulousaine, Elissalde et
Michalak apportant autant de garanties par
leur complicité.
TROISIÈME LIGNE : Dusautoir et Harinordoquy ont eu leur préparation perturbée. Ce serait
logique de leur laisser une semaine de plus
pour aborder dans les meilleures conditions le
match de Marseille contre l’Angleterre. Ainsi
Bonnaire pourrait être en numéro 8 avec Betsen, Martin et Nyanga, à moins que Betsen ne
soit préservé pour Marseille. Dans ce cas, Harinordoquy intégrerait le groupe.
DEUXIÈME LIGNE : longtemps blessé, Pelous
n’a pas joué en équipe de France depuis le
11 novembre 2006 contre la Nouvelle-Zélande
(3-47). Il est partant certain avec Thion et égalerait pour l’occasion le record de sélections de
Philippe Sella avec 111. Le troisième sera Chabal, que Laporte veut tester à ce poste. Nallet
sera ménagé pour le retour contre les Anglais à
Marseille.
PILIERS : compte tenu que Marconnet se
remet toujours de sa fracture du tibia gauche et
n’est pas opérationnel, ils sont trois postulants
pour trois places : De Villiers à droite, Milloud à
gauche et Poux pour couvrir les deux côtés.
Mas, le 31e homme, jouera contre Galles le 26.
TALONNEURS : Bruno a joué les deux tests
contre la Nouvelle-Zélande en juin. On peut
penser qu’Ibanez et Szarzewski seront retenus.
Szarzewski ayant joué vingt minutes lors de la
finale avec le Stade Français contre Clermont
en juin, faisant suite à vingt minutes contre
l’Italie en février, a besoin de temps de jeu.
Du 6 au 12 août
h
Depuis hier
rogramme
Bleus
Stage au CNR de Marcoussis.
Samedi
Match contre l’Angleterre
La phrase du jour
20-26 août
ne sait pas si on sera champions
nde, mais torse nu on sera beaux.
demain, on doit faire un défilé
n maillots de bain, un paquet
de mecs seront favoris.
»
er Christophe Dominici, à propos
ts de la préparation physique.
100e s.
3-7 septembre
Vendredi 7 :
Match d’ouverture
France-Argentine
Marconnet : tibia gauche
FRANCIS DELTÉRAL
ANGLETERRE
PERPIGNAN
Ashton doit
faire tourner
BRIAN ASHTON annoncera ce midi à
Bath la composition de l’équipe qui
débutera samedi à Twickenham face
aux Bleus. S’il est fidèle à ses engagements, à savoir procéder à des expérimentations durant les deux premiers
matches puis aligner son meilleur
quinze à Marseille le 18 août, le coach
de l’Angleterre devrait largement
remanier la formation qui a écrasé le
Pays de Galles (62-5). Il reste en effet
quarante postulants à la liste des
trente, qu’Ashton dévoilera le 14 août,
et des joueurs importants ont besoin
de temps de jeu.
Des modifications sont attendues dans
presque toutes les lignes. Chez les
piliers, où Perry Freshwater à gauche
et Matt Stevens à droite pourraient
succéder à Dan Sheridan et à Phil
Vickery, qui souffre de la cheville
droite. En deuxième ligne, le duo Ben
Kay et Tom Palmer pourrait être supervisé à la place de Steve Borthwick et
Simon Shaw. En troisième ligne, malgré l’impressionnante performance de
Nick Easter, auteur de quatre essais
face aux Gallois, le grand retour de
Lawrence Dallaglio en numéro 8 est
attendu, avec à ses côtés Lewis Moody
6e semaine
et James Haskell. Mais Dan WardSmith, le numéro 8 d’origine néozélandaise, qui a réalisé une très belle
saison avec Bristol, n’a pas encore eu
l’opportunité de montrer ses qualités
en tests.
Derrière, la charnière Shaun Perry-Jonny Wilkinson pourrait être réconduite.
Peter Richards, le demi de mêlée de
Gloucester, qui aurait dû se voir offrir
une chance de débuter, souffre en effet
d’un problème au dos qui a contraint
l’encadrement à incorporer le néophyte Richard Wigglesworth (24 ans,
0 sélection).
Reste qu’Ashton doit aussi voir en
action Charlie Hodgson, l’ouvreur de
Sale, qui n’a pas joué depuis neuf mois
(déchirure des ligaments croisés d’un
genou), ainsi que Tobby Flood et Olly
Barkley. Toutefois, l’un de ces deux
polyvalents pourrait être titularisé au
poste de premier centre aux côtés de
Dan Hipkiss.
Aux ailes, les duettistes des Wasps,
Josh Lewsey et Paul Sackey, sont candidats tandis qu’à l’arrière leur équipier Danny Cipriani pourrait débuter.
– A. D.
LA GAZETTE
DE LA COUPE DU MONDE
I LA RFU RÉPOND À LAPORTE. –
Terry Burwell, le directeur des compétitions de la Fédération anglaise, s’est
ému des déclarations de Bernard
Laporte sur la qualité de la lutte antidopage en Angleterre et dans l’hémisphère Sud. « Nous avons un programme de lutte antidopage solide,
bien structuré. UK Sports procède à
450 contrôles par an, après les
matches ou de manière inopinée,
même pendant l’intersaison. Nous
sommes la seule fédération à employer
un salarié à plein temps pour la lutte
contre le dopage. »
Dans les colonnes du JDD, l’entraîneur
des Bleus avait notamment affirmé, en
comparant le suivi longitudinal des
Bleus et la politique mise en place dans
l’hémisphère Sud et en Angleterre :
« On n’est sûr de rien. » – A. D.
I GÉORGIE : VISAS TARDIFS. – Les
Géorgiens sont donc la première
équipe du Mondial à être arrivée en
France, bien entendu à l’exception de
l’équipe hôtesse. Les Caucasiens ont
pris l’avion jeudi soir de Tbilissi non
sans rencontrer quelques soucis
puisque, à quelques heures de prendre
l’avion, ils n’avaient pas encore tous
reçu leurs visas.
I LES AUSTRALIENS EN STAGE
COMMANDO. – Les Australiens ont
commencé dimanche un stage de cinq
jours dirigé par d’anciens commandos
SAS, l’unité d’élite des services britanniques, à Stradbroke Island, dans le
Queensland. Le programme des Wallabies inclut diverses privations de sommeil et de nourriture, marche et activités en extérieur, afin d’accroître leurs
capacités de résistance et leur solidarité. Tous les joueurs participent à ce
stage, à l’exception de trois joueurs
ménagés pour blessures, les avants
Guy Shepherdson (genou), Wycliff
Palu (épaule) et David Lyons (caillot de
sang dans la jambe).
I LES SUD-AFRICAINS MENACENT DE FAIRE GRÈVE EN CURRIE
CUP. – La décision de la Fédération
sud-africaine – exclure de la sélection
les joueurs évoluant à l’étranger après
la Coupe du monde – continue de faire
des remous. Si les Springboks ne peuvent pas réglementairement boycotter
les matches internationaux, les
joueurs sud-africains peuvent faire
grève en Currie Cup. Menace, d’ailleurs, qu’ils brandissent. « Nous allons
combattre cette décision. Les joueurs
sont libres d’exercer leur profession
comme ils l’entendent », affirme Hennie Le Roux, de l’Association des
joueurs sud-africains (Sarpa).
MARDI 7 AOÛT 2007
Fondateur : Jacques GODDET
Dagrenat révoqué,
Goze élu président
PERPIGNAN –
de notre envoyé spécial
APRÈS SEPT ANNÉES passées à la
tête de l’USAP, Marcel Dagrenat a
été évincé de son poste de président
de la SASP qui gère les intérêts du
club catalan dans une atmosphère
beaucoup plus sereine qu’annoncée.
Hier soir, au stade Aimé-Giral, les six
actionnaires majoritaires (Athaner,
Derouand, Maquéda, Sobraquès,
Vaills et Velarte) au sein de la holding USAP per Sempre, qui contrôle
la section professionnelle, ont révoqué Dagrenat, absent, ainsi que cinq
autres de ses fidèles (Blanc, Gendre,
Génis, Kleiman et Laporte).
Dans un second temps, le conseil a
nommé neuf nouveaux membres au
sein du conseil d’administration.
Enfin, le « groupe des six » a entériné la nomination de Paul Goze au
poste de président.
À cinquante-six ans, il s’agit d’un
retour aux affaires en grande pompe
pour l’ancien deuxième-ligne et président perpignanais (de 1989 à
1993). « Je souhaite tout faire pour
que le club poursuive sa marche en
avant, confie-t-il. Surtout, ma priorité est de créer un consensus et
d’apporter de la sérénité. » Et le nouveau boss d’insister sur le fait qu’il a
« bataillé ferme depuis dix ans afin
que l’USAP n’appartienne pas à deux
ou trois personnes tel un jouet.
L’image du club va changer. »
Ainsi, la main est tendue à l’association dont le président, Yves Tariscon,
a été nommé dans le nouveau
conseil de la SASP. Ce dernier expliquait par ailleurs que « les passerelles seront dorénavant multipliées
entre les deux entités grâce au nouveau poste confié à Michel Konieck,
chargé des relations entre équipe
pro et association, afin que toutes les
équipes de l’USAP proposent le
même jeu ».
Patientant sous la pluie pendant plus
d’une heure, une cinquantaine de
supporters est venue aux nouvelles,
sous la vigilance de la police municipale. Sans aucune réaction épidermique.
Direction, administration, rédaction, ventes et publicité
commerciale : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-lesMoulineaux Cedex 9.
Tél. : 01-40-93-20-20
SAS INTRA-PRESSE
Capital : 2.167.240 /. Durée : 99 ans.
Principal associé : S.A. Éditions P. AMAURY.
Président : Marie-Odile AMAURY.
Alors que Paul Goze doit rencontrer
joueurs et salariés aujourd’hui, le
projet de la nouvelle direction sera
officialisé d’ici au 15 août. Le staff
sportif étant déjà en place (BrunelGoutta-Azéma), les grands axes de
ce plan devraient concerner l’affaiblissement de la holding USAP per
Sempre, qui détient 76 % des parts
de la SASP, l’ouverture du capital du
club à de nouveaux actionnaires,
voire aux supporters, l’apport de
nouveaux sponsors et, surtout, la
conclusion d’un recrutement administratif et sportif « bien avancé »,
selon Paul Goze.
La prise de fonctions de cette nouvelle équipe dirigeante devrait permettre aux esprits de se calmer, alors
qu’une enquête judiciaire mettant
en cause des proches de Marcel
Dagrenat au sujet de dégradations et
de menaces de mort proférées à
l’encontre du « groupe des six » se
poursuit. La tension est retombée à
Perpignan. Pour le moment.
S.N.C. L’EQUIPE
Capital : 50 000 /. Durée : 99 ans du 26 juillet 1985.
Siège social : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-lesMoulineaux Cedex 9. Gérant : Christophe CHENUT.
Principal associé : SAS INTRA-PRESSE.
Directeur général,
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VENTE : Tél : 01-40-93-20-05
Allemagne, 2 / ; Andorre, 1,05 / ; Antilles, la Réunion,
1,30 / ; Autriche, 2,10 / ; Belgique, 1,50 / ; Canada,
2,95 CAD ; Côte d’Ivoire, 1 600 CFA ; Danemark,
16 DKK ; Espagne, 1,90 / ; États-Unis, 2,80 $ ; Gabon,
1 600 CFA ; Grande-Bretagne, 1,40 £ ; Grèce, 2 / ; Italie, 1,75 / ; Luxembourg, 1,50 / ; Maroc, 10 MAD ;
Pays-Bas, 2 / ; Portugal, 1,80 / ; USA, 2,80 $, Polynésie, 390 CFP ; Sénégal, 1 600 CFA ; Suisse, 2,30 FS ;
Tunisie, 1,50 DIN.
ABONNEMENTS : Tél. : 01-55-56-70-60.
22, rue René Boulanger, 75472 Paris Cedex 10.
France Métropolitaine, lundi à samedi, 6 mois : 154,5 / ;
1 an : 309 /.
Lundi à dimanche, 6 mois : 179,10 / ; 1 an : 358,20 /.
ÉTRANGER : nous consulter.
Modifications : joindre dernière bande.
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93408 St-Ouen Cedex. Tél. : 01-40-10-52-15.
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no 1207I82523 ISSN 0153-1069
SE
Tirage du lundi 6 août 2007 : 740 657 exemplaires
JEAN-MARIE LLENSE
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Bernard Laporte (ici face à ses joueurs) et l’équipe de France ont opté pour une préparation qui s’est le plus souvent déroulée à l’abri des regards. Mais samedi, à Twickenham, les Bleus se dévoileront au grand jour face à des Anglais ressuscités après leur victoire 62-5 face aux Gallois.
(Photo Bruno Fablet)
À force de tirer sur la corde, elle
casse. C’est ce qui s’est passé entre
Rupeni Caucaunibuca et Agen,
relégué cette saison dans le
Championnat de Pro D 2. Le club
agenais a décidé d’entreprendre une
procédure juridique contre le
fantasque ailier fidjien, à qui il
restait un an de contrat, qui n’a
toujours pas repris l’entraînement
avec le club lot-et-garonnais, malgré
plusieurs injonctions. « Rupeni
Caucaunibuca ne fait plus partie de
l’effectif professionnel jusqu’à la fin
de la saison », a déclaré
laconiquement le président, Alain
Tingaud, hier. Laurent Lubrano, le
directeur général, confirme que le
club a porté l’affaire devant les
tribunaux : « Nous avons entamé
une procédure juridique, après avoir
fait constater son absence depuis le
16 juillet. Comme il ne savait pas s’il
serait retenu dans l’équipe fidjienne
pour la Coupe du monde, nous lui
avions accordé un délai, puis un
deuxième. Celui-ci a expiré ce
week-end. Et il n’est toujours pas
là... » On se souvient que, la saison
dernière, 2006-2007, Caucaunibuca
(meilleur marqueur du Top 16 et du
Top 14 en 2005 et 2006 avec 16 et
17 essais) était revenu à Agen après
l’intersaison, avec trois mois de
retard, à cause d’un accès de fièvre
typhoïde et de la naissance de son
fils. « Les dirigeants et les joueurs
ont essayé de le faire rentrer,
explique Henry Broncan, l’entraîneur
agenais. L’an dernier, il était rentré
avec trois mois de retard et hors de
forme. Il y avait à Agen une grosse
lassitude. ». – F. D.
Bleu
Rouge
Jaune
Agen lâche
-Caucaunibuca
Jaune
TOP 14
Noir
Bleu
Noir
En 2003, l’expérimenté Christian Labit
était venu voir Bernard Laporte
quelques jours avant le match à Twickenham pour l’avertir que l’équipe promise au massacre était épuisée après
de lourdes séances physiques. « On ne
l’avait pas écouté, c’est vrai, reconnaît
Bernard Laporte. Mais il y avait déjà du
dialogue. » Beaucoup moins, toutefois, que depuis le 2 juillet. Chaque lundi, les « leaders » Raphaël Ibañez,
Fabien Pelous, Serge Betsen, Yannick
Jauzion et Christophe Dominici, plus
deux joueurs à tour de rôle, tiennent
une réunion avec le staff. « Et c’est
sérieux, dit Jo Maso. Ils nous font part
de leurs remarques sur tout : le jeu, la
vie de groupe. »
« On a la chance d’avoir des trentenaires expérimentés qui sont le baromètre de l’équipe, se félicite Laporte.
super Tournoi, mais c’était il y a quatre
mois. Aujourd’hui, Jean-Baptiste est
revenu, ils sont en compétition et c’est
tant mieux. »
Et de préciser : « En 2003, Fabien (Galthié) était meilleur que Dimitri (Yachvili) », sous-entendant que personne ne
se dégage en 9.
Alors, Mignoni-Skrela, la paire du Tournoi, ou Élissalde-Michalak, la Toulousaine, sachant que Laporte n’est pas un
fana de l’option toute vitesse MignoniMichalak. « Pourquoi pas mais,
aujourd’hui, ce n’est pas un réel truc
qu’on a envie de voir. Mais ça peut exister. » On fait plus enthousiaste…
À propos de Michalak – blessé au
genou droit presque toute la saison –,
Bernard Laporte précise que, dans le
cas où il choisirait cinq avants sur le
banc, le futur ouvreur des Natal Sharks
pourrait être le remplaçant couvrant les
deux postes de la charnière. Concernant cette dernière, la lumière devrait
venir des deux matches contre l’Angleterre. Laporte a-t-il sa paire demis en
tête ? Si on devait miser, on dirait
qu’aujourd’hui le duo Élissalde
(buteur) - Michalak – dont Jo Maso a
publiquement souligné la qualité des
entraînements – tient la corde. Mais on
n’est pas sûr de gagner.
10
Bleu
Rouge
Noir
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ATHLÉTISME
« Trois à cinq médailles »
FRANCK CHEVALLIER, le DTN, fixe un objectif raisonnable aux cinquante-quatre athlètes retenus pour les Mondiaux d’Osaka.
En fin de matinée, le directeur technique national
Franck Chevallier a dévoilé
sa sélection pour les Championnats du monde à Osaka
(du 25 août au 2 septembre). Ils seront cinquante-quatre à porter le
maillot bleu, dont quarante
et un en individuel. C’est
sensiblement la même délégation qu’à Helsinki il y a
deux ans (cinquante-deux
athlètes, dont quarante et
un en individuel). Pour le
même bilan doré
(sept médailles, dont deux
en or) ? Franck Chevallier
reste prudent, notamment
parce que ses chefs de file
n’ont pas levé tous les
doutes.
« On peut être
performant en étant
propre »
– Combien de médailles espérez-vous ?
– Trois à cinq avec les collectifs
relais. Dans une discipline aussi universelle que l’athlétisme, il est difficile de faire des pronostics. Mais
Mehdi Baala et Yohann Diniz ont un
grand rôle à jouer. Christine arrive
dans un état de forme intéressant
mais, vu la densité, il est clair que la
moindre défaillance peut lui être
fatale ; Eunice, si ses douleurs ne
reviennent pas, a des perspectives
en finale ; le Ladji de la demi-finale
dimanche, celui en 13’’29, je n’ai
aucun doute qu’il se hisse en finale
mondiale… Ensuite, il y a une
dizaine d’athlètes qui se présenteront en outsiders. Ça signifie qu’ils
ont des chances de podium mais
peuvent aussi échouer aux portes de
la finale.
– Avez-vous l’assurance de ne
pas emmener d’athlètes blessés ?
– On a tous vécu une expérience
désagréable aux Championnats
d’Europe à Göteborg (l’an passé,
blessures de Doucouré et de Barber).
Les médecins nous ont assuré que
Martial Mbandjock et Teresa Nzola
Meso (touchés aux Championnats
de France) sont en capacité d’être
performants à Osaka. Eunice également. On a eu une discussion rassurante. Elle est sous surveillance, elle
poursuit des soins comme Christine,
mais si elles sont convalescentes,
elles restent performantes.
– La sélection française serat-elle propre ?
– Cette assurance, malheureusement, on ne l’a plus. On l’a vu récemment avec des athlètes qui ont les
qualités pour réussir au plus haut
niveau mondial sans chercher de
moyens détournés, comme Florent
(Lacasse, échantillon A positif à la
testostérone). On fait confiance aux
gens. Il n’y a pas dans la sélection
d’athlètes qui posent problème. Je le
redis : les mailles du filet se sont bien
resserrées aux niveaux national et
international. L’IAAF a annoncé une
vague sans précédent de contrôles à
Osaka. Les athlètes propres, qui
constituent la grande majorité de
l’équipe de France, pourront se
mettre en valeur. Car je suis persuadé qu’on peut être performant en
étant propre, notamment dans le
demi-fond. Évidemment, il ne s’agit
pas de courir quarante fois dans la
saison mais de cibler ses objectifs, de
se montrer plus fin dans la prépara-
JEAN-DENIS COQUARD
(avec H. G.)
Les 54 pour
ur Osaka
Femmes
Hommes
Christine AArron
David Alerte, Eddy De Lepine
100
00 m
200 m
Leslie Djhone
400 m
Christine Arron, Muriel Hurtis
Solen Désert
800 m
Élodie Guégan
1 500 m
Maria Martins
Martial Mbandjock
Mehdi Baala, Mounir Yemmouni
Ladji Doucouré, Bano Traoré 110/100 m haies Adrianna Lamalle
Naman Keita, Fadil Bellaabouss 400 m haies
Mahiedine Mekhissi-Benabbad, 3 000 m steeple Julie Coulaud, Sophie Duarte,
Bouabdellah Tahri, Vincent
Élodie Olivares
Zouaoui-Dandrieux
Hauteur
Mélanie Skotnik
Jérôme Clavier, Damiel Dossevi,
Perche
Vanessa Boslak
Romain Mesnil
Julien Kapek
Longueur
Eunice Barber
Triple saut
Teresa Nzola Meso
Poids
Yves Niaré
Disque
Marteau
Mélina Robert-Michon
Stéphanie Falzon, Manuèla
Montebrun, Amélie Perrin
Javelot
Épreuves
combinées
Romain Barras
Marie Collonvillé,
Antoinette Nana Djimou,
Eunice Barber
20 km marche
Yohann Diniz, Eddy Riva,
50 km marche
David Boulanger
Martial Mbandjock, David Alerte, 4 x 100 m Christine Arron, Muriel Hurtis,
Adrianna Lamalle, Sylviane Félix
Eddy DeLepine, Ladji Doucouré,
Guillaume Guffroy, Manuel Reynaert
Fabienne Béret-Martinel,
Carima Louami, Myriam Soumaré
Leslie Djhone, Fadil Bellaabouss, 4 x 400 m Solen Désert, Phara Anacharsis,
Naman Keita, Mathieu Lahaye,
Marie-Angélique Lacordelle,
Idrissa Mbarke, Brice Panel
Virginie Michanol, Thélia Sigère
Keita cherche la clé
noncer au dernier moment, jusqu’à 48 heures de la
compétition. »
Hervé Stéphan, son entraîneur, regrettait que ce
message apaisant n’ait pas été envoyé un peu plus
tôt dans la saison. « Naman ne sait plus où il en
est, concédait-il. Mais je comprends qu’il ne veuille
pas courir pour se faire sortir en série. » L’athlète,
de son côté, préférait laisser son portable fermé.
Sauf pour son coach, à qui il signifiait qu’il venait
de se raviser. « Il m’a dit qu’il avait agi sous la
colère, raconte Stéphan. On a tout mis sur la table,
ses idées, les miennes pour essayer de trouver la
parade. Mais la mise en forme d’un athlète ne se
fait pas en un claquement de doigts. Il ne reste pas
beaucoup de temps. Tout doit être réglé avant son
départ pour le Japon. Ensuite il lui faudra digérer le
décalage horaire. »
Hervé Stéphan :
« Tout dépendra des dix
prochains jours »
Cela signifie que Keita peut effectuer au maximum
quatre à cinq séances. Il en a déjà programmé une
pour cet après-midi. Le duo n’écarte pas non plus
la possibilité de courir face aux meilleurs Français
sur 400 m, dimanche à la Chaux-de-Fonds. « Ça le
rassurera complètement sur sa condition physique », anticipe Stéphan, confronté pour la première fois de sa longue carrière à ce cas de figure.
« Il suffit d’un grain de sable pour que tout se
dérègle, poursuit le technicien. Il y a d’abord eu
cette chute importante de globules rouges, à son
retour des États-Unis, due sans doute à un virus. Il
a peu à peu remonté la pente, mais pendant un
temps il ne terminait pas ses courses. On a donc
travaillé ce secteur. Tout s’est à peu près remis à
Munich en Coupe d’Europe (3e en 48’, son record
de l’été). Mais les Grecs lui ont fermé la porte du
meeting d’Athènes après l’avoir invité, ce qui a
engendré une grande frustration et une course
effrénée aux minima. Mais quand on court, on ne
s’entraîne pas. »
Keita, qui a d’ores et déjà donné son accord pour
participer au relais 4 × 400 m, va donc essayer de
repartir sur de bonnes bases. « Tout dépendra des
dix prochains jours », conclut son entraîneur.
Powell a les crocs
Débarrassé de ses doutes, le recordman du monde veut montrer
qu’il est le patron du 100 m lors de sa dernière course avant Osaka.
STOCKHOLM –
de notre envoyée spéciale
C’EST LA TRADITION locale, alors il
se prête volontiers au jeu. Asafa
Powell n’en finit pas de parler de ce
diamant de un carat qu’il a remporté
l’an dernier en établissant, avec 9’’86,
un nouveau record du stade. Il n’en
finit plus de promettre qu’il a bien
l’intention d’en gagner un deuxième
ce soir en courant plus vite. Il se laisse
aller à élucubrer sur ce qu’il ferait de
cette paire de belles pierres : « Je les
garderai pour les offrir à ma femme
quand j’en aurai une… » Il imagine
même, façon Isinbaeva, abaisser ce
record de un centième année après
année. Et il n’arrête pas de se marrer.
Aurait-il donc le cœur plus léger depuis
vendredi soir ? Depuis que Tyson Gay a
accouché à Londres d’un « modeste »
10’’02 lors de sa dernière course avant
les Championnats du monde. Depuis
qu’il est assuré d’arriver à Osaka avec
le record du monde (9’’77) en poche ?
« J’ai regardé la course de Tyson sans
être préoccupé par son chrono. Je ne
me suis pas du tout senti menacé »,
affirme-t-il avec une assurance retrouvée.
Après une blessure aux adducteurs, sa
course de rentrée à Rome, le 13 juillet
(9’’90, son meilleur chrono de la saison), et les trois semaines d’entraînement qui ont suivi dans sa base italienne de Lignano, près de Venise,
semblent lui avoir gonflé le moral à
bloc. Il a laissé ses doutes derrière lui et
aborde la course de ce soir avec gourmandise : « C’est une compétition très
importante pour moi, parce que c’est
la dernière avant Osaka, et j’ai vraiment envie de découvrir dans quelle
forme je suis actuellement. Vu mes
entraînements de ces dernières
semaines, ça se présente bien. Si je
cours en 9’’84 ou 9’’90, je serai satis-
O
J
s
e
d
n
a
n
u
CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX
PAGE 10
fait. » Un chrono qui n’est pas évoqué
par hasard : 9’’84, c’est la meilleure
performance mondiale de l’année,
détenue depuis le 22 juin par Gay, que
Powell a soigneusement évité à
Londres mais qu’il a battu cinq fois sur
cinq l’an dernier. Cette saison, ils
comptent tous les deux trois chronos
sous les dix secondes, dans des conditions de vent régulières. « C’est vrai
qu’il a progressé cette année, reconnaît « Afasta », mais bon, je n’ai pas
vraiment couru en début de saison,
alors les gens ont commencé à beaucoup parler de lui. Moi je ne me pose
pas la question, j’ai vraiment
confiance en moi et je n’ai besoin de
rien d’autre. Maintenant, je suis de
retour ! »
Arrivé dès samedi dans la capitale suédoise, Powell s’est même offert le luxe
d’une promenade pour découvrir la
ville dimanche, puis celui d’assister
hier soir à un match de foot où encourager son compatriote et copain Khari
Stephenson, milieu de terrain d’un
club de Göteborg.
Mais il ne faut pas s’y tromper, le
Jamaïcain n’est pas là en touriste : « Je
sens que le record du monde va tomber
cette année, promet-il. Peut-être
même ici, c’est possible… »
SOPHIE TUTKOVICS
Double ration
pour Richards
AFIN DE TRAVAILLER sa pointe de vitesse en vue du 200 m des Mondiaux
d’Osaka, l’Américaine Sanya Richards a ajouté la ligne droite à son programme
suédois déjà riche du 400 m. En hauteur, la Croate Blanka Vlasic, planant à plus de
2 mètres cette saison, et la Suédoise Kajsa Bergqvist s’expliqueront, une nouvelle
fois, au sommet tandis que Carolina Klüft se testera en longueur avant l’heptathlon au Japon. En revanche, la recordwoman du monde du 5 000 m, Meseret
Defar, retenue à la dernière minute par sa fédération en Éthiopie, sera finalement
absente. Côté masculin, hormis Asafa Powell, il faudra suivre l’Éthiopien Kenenisa
Bekele sur 3 000 m ainsi que l’Américain Jeremy Wariner sur le tour de piste, qu’il
n’a encore jamais couru cette saison sous la barre des quarante-quatre secondes,
comme il l’espère. Au triple saut, Christian Olsson, qui ressent une légère gêne à
une cuisse, a préféré se ménager avant les Mondiaux. – A. La.
PROGRAMME
AUJOURD’HUI. – Super Grand Prix à Stockholm (SUE), stade Olympique à partir de
18 h 30 (Eurosport). Principaux engagés. – HOMMES. 100 m : Powell (JAM) ;
Atkins (BAH) ; Collins (SKN). 400 m : Wariner (USA). 800 m : Mulaudzi (AFS).
3 000 m : Bekele (ETH). 110 m haies : Wilson (USA). 3 000 m steeple : P.-K. Koech
(KEN). Hauteur : Thomas (BAH) ; Holm (SUE). Triple saut : Gregorio (BRE) ; Wilson
(USA). Javelot : Thorkildsen (NOR). FEMMES. 100 m : Richards (USA) ; Gevaert
(BEL). 400 m : Richards (USA). 100 m haies : Perry, Jones (USA). Hauteur : Vlasic
(CRO) ; Bergqvist (SUE). Perche : Stuczynski (USA), Feofanova (RUS). Longueur :
Udmurtova (RUS) ; Klüft (SUE).
HERVÉ GARCIA
I BEITIA PLANE SUR
SAINT-SÉBASTIEN. – Ruth Beitia
a dominé le saut en hauteur à
l’occasion des Championnats
d’Espagne, le week-end dernier,
à Saint-Sébastien. À vingt-huit ans,
elle a, en effet, amélioré le record
national avec 2,02 m, ce qui la
replace au troisième rang mondial
cette année. Coaché par Robert
Korzeniowski, Francisco Javier
Fernandez s’est, lui, envolé sur la
distance, peu disputée, du 10 km
marche en 38’7’’65. Le champion
d’Europe se présentera en favori
au 20 km à Osaka.
I PITKÄMÄKI EN FORME. – Tero
Pitkämäki, qui avait blessé
involontairement Salim Sdiri le
13 juillet à Rome, a bien surmonté
ce traumatisme. Après avoir lancé à
91,23 m 9 jours après son concours
italien, le Finlandais a confirmé sa
forme lors des Championnats
nationaux, à Lappeenranta, avec
deux jets à 88,67 m (qualifications)
et 89,43 m (finale).
I VENEVA ET STAMBOLOVA :
L’IAAF SAISIT LE TAS. –
La Fédération internationale (IAAF)
a décidé de faire appel devant le
Tribunal arbitral du sport (TAS) de la
décision de la Fédération bulgare
de ne pas suspendre ses athlètes
Venelina Veneva et Vanya
Stambolova, contrôlées positives
à la testostérone en janvier.
La sauteuse en hauteur et la
championne d’Europe du 400 m
encourent une suspension de deux
ans, mais leur Fédération a refusé
de les sanctionner, en contestant la
validité des tests effectués par un
laboratoire de Lausanne accrédité
par l’Agence mondiale antidopage.
Avec cet appel, les deux athlètes
manqueront les Mondiaux d’Osaka.
I LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF
DONNE ENCORE TORT À GEZZAR.
– Le tribunal administratif de
Clermont-Ferrand a rejeté la
deuxième requête de Nordine
Gezzar, réclamant l’annulation de sa
suspension pour deux ans après un
deuxième contrôle positif
(nandrolone et finastéride), le
22 juillet 2006, à Nancy. Gezzar peut
faire appel de ce jugement. En juin,
il avait déjà été débouté d’une
première demande concernant,cette
fois, un premier contrôle aux mêmes
produits à Strasbourg (19 juin 2006).
MARDI 7 AOÛT 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Rouge
Jaune
DIMANCHE À L’ISSUE des Championnats de
France, Naman Keita avait quitté Niort très abattu.
En son for intérieur, il avait pris sa décision, ferme
et définitive. Pas question pour lui de courir le
400 m haies aux Mondiaux d’Osaka après son nouveau revers sur la piste du stade René-Gaillard (4e
en 49’’88). Immédiatement après la course, il avait
informé de sa position Franck Chevallier, le DTN,
sans rien dire néanmoins à la presse. Pourtant, en
figurant parmi les vingt premiers mondiaux (17e) à
trois représentants par pays, le grand hurdler remplissait les critères fixés par la Fédération française. C’est pour cette raison que le sélectionneur a
couché son nom sur la liste des 54 Bleus publiée
hier en fin de matinée (voir tableau ci-dessus). « Il
n’a pas fait les chronos correspondant à son potentiel, notait Chevallier. Depuis la Coupe d’Europe
(3e en 48’’90), il a le plus souvent couru dans des
conditions difficiles. Il a un manque de confiance
dans la première partie de course. C’est juste un
réglage technique à trouver. On ne lui met pas la
pression, mais je ne veux pas décider à sa place.
Sur la piste à Osaka, il sera tout seul. Il peut se pro-
Bleu
S’il est acquis qu’il courra le relais 4 x 400 m, le hurdler médaillé de bronze
olympique est encore hésitant pour s’engager sur 400 m haies.
Jaune
Double champion d’Europe et vice-champion du monde 2003 du 1 500 m, Mehdi
Baala, qui était exempté le week-end dernier des Championnats de France,
apparaît avec Yohann Diniz comme l’une des meilleures chances de médailles
pour la France à Osaka.
(Photo Bruno Fablet)
MEETING DE STOCKHOLM (Super Grand Prix)
A
tion comme Stéphane Diagana ou
Mehdi (Baala) depuis plusieurs
années. »
Noir
Bleu
Noir
« P R ESQUE LA MOITIÉ de
l’équipe (18 sur 41) est retenue
hors minima. N’est-ce pas la
preuve que ce système n’est
pas le bon ?
– Les minima, je l’ai dit à plusieurs
reprises, sont une simple photo du
niveau mondial. Il est important que
nos athlètes aient ce repère en tête.
Si Leslie (Djhone) voulait tant se rapprocher de 45’’10 (sur 400 m), c’est
parce qu’il le doit pour être compétitif à Osaka. Mais, comme les minima
sont fixés à neuf mois de l’échéance,
il serait peu judicieux de ne pas tenir
compte de la situation à quelques
semaines des Mondiaux. C’est pourquoi on regarde, au jour des Championnats de France, la position de
nos athlètes par rapport au top 20
mondial. Et ce critère prime. Ce dispositif fonctionne depuis Helsinki. Il
n’y a pas de raison de le remettre en
cause. On ne dispose pas du réservoir américain pour organiser des
sélections. D’autant que ce système
n’est pas parfait puisqu’il laisse sur le
carreau des athlètes de niveau mondial.
– On trouve dans la sélection
deux athlètes – Dossevi et
Martins – qui ne répondent à
aucun critère...
– C’est vrai mais Damiel Dossevi
(perche) a été opéré du coude cet
hiver. Il a pourtant franchi plusieurs
fois 5,60 m et il était très près à Niort
de passer 5,70 m. Il est en forme
ascendante et a montré qu’il était
tout proche des athlètes qu’on
emmène, comme Maria Martins
(1 500 m).
– Quel est le cas que vous avez
le plus âprement discuté ?
– Celui d’Abdelkader Bakhtache
(champion de France du 1 500 m). Il
a un profil de Championnat avec un
gros finish. Mais son record personnel (3’38’’24) est vraiment trop éloigné du niveau mondial. Les techniciens du demi-fond nous ont fait
remarquer qu’il n’aurait pas le même
tranchant sur les bases de 3’36’’.
– Vous estimez la situation
“ globalement ” plus favorable
qu’avant Helsinki (Mondiaux
2005). Pourquoi ?
– Dix athlètes nouveaux sont susceptibles d’intégrer la Ligue pro cette
année. Les athlètes français sont
mieux positionnés au bilan mondial,
même si les têtes d’affiche ne sont
pas au même niveau qu’en 2005. On
en connaît les raisons : Eunice Barber, Christine Arron et Ladji Doucouré relèvent de blessure. On espère
qu’ils pourront se hisser petit à petit
à leur top.
11
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
DANS UN AN, PÉKIN (2/5)
PEKIN, VILLE OUVERTE
L’attribution des Jeux a profondément transformé la capitale. Pékin poursuit sa mue à une vitesse pas toujours canalisée.
(Pékin)
Dans un an
débuteront à
Pékin les
Jeux de la
XXIXe
Olympiade
(8-24 août
2008). Cette
semaine,
L’Équipe
se penche,
chaque jour,
sur un aspect
de cette
manifestation
qui
s’annonce,
pour la Chine,
comme un
immense défi
sportif,
économique
et humain.
Pour présenter des Jeux
inoubliables, les autorités
chinoises n’ont pas hésité
à faire du petit bois avec Pékin
la traditionnelle, au point
que la capitale chinoise n’avait
connu pareilles transformations
depuis huit cents ans et le
passage de Gengis Khan.
(Franck Desevedavy,
avocat associé au cabinet Adamas)
construites à la va-vite. Leurs habitants sont
relogés dans les périphéries. Avec un préavis
d’un mois pour déguerpir et une indemnité
souvent symbolique. « La propriété privée
Carte des
sites olympiques
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Stade de
triathlon
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UGO VIANNEY
Gymnase
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Vélodrome
de Laoshan
Citéé Interdite
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Gymnase
de l’Université
polytechnique de Pékin
Stade de softball
de Fengtai
Natation
Plongeon
Waterpolo
Canoë-Kayak
en eaux calmes
Un bijou
en forme de cube
Place
Tian’ anmen
Équitation à l’Hippodrome
olympique de Hongkong
Natation
synchronisée
Centre de
volleyball
y
e plage
l
Stade des
ouvriers
1 km
Voile au Centre international
de voile de Qingdao
ÉPOUSTOUFLANT. Révolutionnaire. Sublime.
Concernant le « Nid d’oiseau », surnom du
stade olympique des Jeux de 2008, l’éloge
semble unanime. « La barre est haute. Trop
haute », commentait sir Sebastian Coe, le président du comité d’organisation des Jeux de
Londres, en visite en mai dernier. Seul notre
confrère anglais The Spectator ne participe pas
au dithyrambe général, qualifiant l’arène
d’« infâme beignet poilu géant ».
Conçu par le cabinet suisse Herzog & de Meuron
Architekturen (créateur de la Tate Gallery, à
Londres) et l’Institut chinois de design et d’architecture, le « Nid d’oiseau » surpasse en créativité le projet, déjà très réussi, de l’architecte Calatrava à Athènes. Son principe : un entrelacs de
poutrelles et de tubes qui s’enchevêtrent dans
un désordre apparent mais, en fait, très maîtrisé,
entourant une membrane de papyrus écarlate.
Aéroport
scine olympique
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Gymnase
y
de l’Université
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i
et des
technologies de Pékin
Canoë-kayak
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Aviron
Gymnastique
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Haltérophilie
Gymnastique
artistique
Cyclisme
Taekwondo
Hockey
Tennis
Judo
Lutte
Athlétisme
Tennis
de table
Tir
à l’arc
MARDI 7 AOÛT 2007
Le Nid
et le Cube
Ce sont les deux joyaux de Pékin 2008. Ils feront
sans doute date dans l’histoire de l’olympisme
et de l’architecture. Visite guidée en avant-première
du stade olympique et du centre aquatique.
Parc aquatique
q q
olympique
l
dde SShunyi
PParc olympique
Les politiques chinois ont décidé de faire table rase du passé et de raser
donc une bonne partie de Pékin. Le stade olympique, surnommé le « Nid
d’oiseau » (photo du haut), et le centre aquatique (ci-dessus), dit le « Cube
d’eau », ont été érigés sur les déblais de l’ancestrale cité.
(Photos Stephen Shaver/UPI Photos)
Basket-ball
Football
Handball
Volley-ball
Badminton
Softball
Équitation
Triathlon
Volley-ball
de plage
Pentathlon
moderne
Tir
Boxe
Baseball
Escrime
Trampoline
Érigé sur un terrain d’une superficie de
145 000 m² et ayant une capacité de
91 000 sièges (80 000 places assises et
11 000 amovibles), le « Nid », dont la forme
évoque aussi une vasque chinoise ancienne, a
nécessité la mise au point de matériaux et de
technologies novateurs : un acier à l’épaisseur et
à la robustesse inégalées, une membrane translucide, sorte de papier de Chine rouge, qui
recouvre la structure intérieure en maille du
stade pour mieux réfléchir la lumière et éviter les
effets d’ombre sur la pelouse. Dans le projet original, l’arène était équipée d’un toit amovible.
Par souci d’économie (30 millions sur les
330 millions d’euros du devis et 10 000 tonnes
d’acier à fabriquer en moins) et aussi par pur
orgueil (pourquoi les Chinois devraient-ils
recouvrir leurs stades, alors qu’aucune ville
olympique n’y a été contrainte par le passé ?), le
projet de toit a été abandonné en 2005.
Au cœur de l’enceinte, dans des tribunes en
forme d’anneau, les spectateurs pourront à la
fois visionner la pelouse et la piste d’athlétisme,
mais aussi les escaliers intérieurs et extérieurs.
« Un confort visuel jamais atteint dans un
stade », assurent les concepteurs. On a hâte d’y
être.
Laure Manaudou et Michael Phelps peuvent être
rassurés. Ils nageront dans un écrin à la dimension de leur immense talent. Dessiné par
des architectes australiens du cabinet PTW, le
cabinet de design anglais Arum et construit par
le CSCEC (société chinoise de construction et
d’ingénierie), le centre de natation, surnommé
le « Cube d’eau », est un petit bijou de
80 000 m2, d’une capacité de 11 000 spectateurs.
Sa construction a démarré en décembre 2003 et
sera achevée en février 2007. Pour le moment,
une centaine de « cellules d’eau » sont déjà
insérées au mur central du « Cube ».
La grande originalité de cette piscine réside dans
cette structure extérieure – composée de plus de
trois mille coussins d’air bleu marine, des bulles
semi-transparentes, étroitement attachées –
qu’entoure le stade comme une gangue couleur
lapis-lazuli, sans que l’on aperçoive la moindre
barre en acier.
Dans le parc olympique, le contraste entre le
« Nid d’oiseau », rouge vif, et le « Cube », azur,
est saisissant, même s’il s’agit d’un coup de
chance : le centre nautique devait initialement
être placé plus à l’ouest. Mais, lors du creusement des fondations, les ouvriers ont mis au jour
des tombes et un petit temple datant du
XIIIe siècle. Des sites qui seront accessibles aux
visiteurs lors des Jeux. – U. V.
DEMAIN :
Ils vont vous étonner
(3/5)
PAGE 11
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Globalement, il y a peu
de litiges. Mais certains
promoteurs privés
font parfois appel
à des milices privées
pour leur [les petits
propriétaires fonciers]
faire quitter les lieux
au plus vite
nastique, handball..) a, lui, été placé au niveau
du quatrième périphérique, au nord de la ville,
et, c’est là l’essentiel, au sommet de l’axe NordSud qui traverse les principaux sites importants. Autour de cet axe, on retrouve les principaux centres de pouvoir de la ville : palais
impériaux, édifices religieux, grands ministères
et bâtiments publics. Appelé « la colonne vertébrale du dragon », il symbolise, selon la tradition confucéenne, l’autorité de l’État. Dans
un pays où la numérologie et le feng shui jouent
un rôle essentiel, c’est un gage de réussite. Les
constructions édifiées autour de cet axe ont
toujours été épargnées par les cataclysmes qui
ont frappé la ville, comme les tremblements de
terre. En 1974, un séisme a fait 240 000 morts à
120 kilomètres de la capitale et Pékin est situé
sur une importante faille sismique.
Sur les chantiers olympiques, les travaux se
poursuivent. Jour et nuit. Sur le site du stade, le
fameux « Nid d’oiseau », qui accueillera la
cérémonie d’ouverture et les épreuves d’athlétisme, 7 000 ouvriers s’affairent encore, contre
35 000 au pic du chantier. Comme ce grand
stade, les 31 sites olympiques (dont 12 nouveaux) seront tous achevés avant la fin de
l’année, hormis le centre aquatique. Huit sont
même déjà prêts et accueilleront cet été les
épreuves pré-olympiques, comme le parc
aquatique olympique de Shunyi (aviron et
canoë), le gymnase de l’Université de l’agriculture (volley-ball) ou le vélodrome de BMX de
Laoshan. Voilà qui change d’Athènes, où l’on
serrait les derniers boulons le matin de la cérémonie d’ouverture.
Bleu
Rouge
''
n’est réellement encadrée par la Constitution
et la loi que depuis trois ans en Chine.
Aujourd’hui, on voit des petits propriétaires se
défendre et obtenir gain de cause devant les tribunaux, explique Franck Desevedavy, avocat
associé au cabinet Adamas. Globalement, il y a
peu de litiges. Mais certains promoteurs privés
font parfois appel à des milices privées pour
leur faire quitter les lieux au plus vite. »
Cette frénésie devrait s’arrêter fin 2007,
période de gel des travaux. En attendant, c’est
le grand bazar… Depuis 2002, l’équivalent
d’un milliard d’euros est dépensé chaque
année pour la construction de nouvelles lignes
de métro : 54 kilomètres en 2004 et
300 kilomètres attendus en 2008. Au total,
la municipalité va consacrer 34 milliards
d’euros aux dépenses d’infrastructures
pour ses Jeux. L’ensemble donne plutôt
une impression de laideur, sans schéma
urbain véritable… « Il faut être patient et
juger tout cela quand les travaux seront
terminés, assure le professeur Lu Bin. C’est
vrai, il y a beaucoup de béton et d’acier.
Mais il faut voir aussi tous les espaces verts
qui seront implantés. »
Les autorités locales mettent en avant la
reforestation de la ville. Pékin a promis de
mettre sur pied trois « bandes vertes » de
protection écologique durant la période
allant de 2001 à 2008. « Leur longueur
totale est de 116 km et représente une
superficie boisée de plus de 60 000 hectares. Ces JO seront verts », promet Wang
Sumei, chef adjoint du bureau municipal de
reboisement.
Le parc olympique qui abrite la majorité des
sites (natation, athlétisme, basket-ball, gym-
Jaune
Bleu
Jaune
un rythme effréné, pas forcément canalisé »,
explique Jean-François Huchet, directeur, à
Hongkong, du Centre français d’études sur la
Chine contemporaine.
À l’image du pays, où se trouve 50 % du parc
mondial de grues, la cité est aujourd’hui un
immense chantier livré aux engins de traction.
Le centre-ville, qui comptait 1 million d’habitants en 1990, en abrite moins de 500 000
aujourd’hui. Les « hutongs », ces venelles parsemées de petites maisons en briques et en torchis, plutôt insalubres, ou de cours carrées, qui
faisaient le charme de la ville, sont rasées pour
laisser place à d’immenses tours en béton
Noir
Noir
LE 11 DU MOIS, c’est « le jour de la queue » à
Pékin. Rien de bien scabreux dans tout ça. Simplement, afin d’offrir au monde, lors des Jeux
Olympiques, l’image d’une ville moderne et
d’une population civilisée, la municipalité a
lancé un vaste programme d’éducation des
masses. Le 11 du mois, les Pékinois sont donc
sommés de respecter les files d’attente devant
les arrêts de bus et les guichets des administrations. Une brigade anti-crachats (!) a même été
mise en place. Elle est chargée de repérer et de
verbaliser (5 euros) les irréductibles qui ne peuvent s’empêcher d’expectorer. Une vieille coutume locale qui fait tache dans une ville olympique.
« Les Jeux de Pékin seront propres, ouverts et
civilisés », assurait Liu Qi, le président du comité d’organisation et premier secrétaire du PC
de la ville, le 10 mai, lors du congrès du Parti
communiste de Pékin. Plutôt débonnaire et
bonhomme, la population locale reste, il est
vrai, rustique. À chaque passage d’une délégation de sportifs français, cette rudesse étonne,
voire choque. « J’ai beaucoup voyagé, mais là,
c’est le pompon ! avouait, en mai dernier, lors
de Championnats du monde de taekwondo,
Myriam Baverel, médaillée d’argent à Athènes.
Les mauvaises odeurs, les rots, les crachats,
voire pire, ça ne donne pas envie de s’éterniser. »
Au printemps, une série de mesures ont été
annoncées afin de transformer les Pékinois en
parangons de politesse et de civilité. Un
manuel de bonne éducation de 109 pages, tiré
à 3 millions d’exemplaires, est actuellement
distribué. Des saynètes sont jouées par des
acteurs professionnels dans les comités de
quartier pour expliquer comment bien se comporter avec l’Occidental. La chasse aux ventres
nus (les Pékinois ont l’habitude de remonter
leur chemise au niveau du poitrail aux premières chaleurs) a été décrétée, avec amendes
à la clé. Et la délation est encouragée pour
dénoncer les comportements inciviques ou les
actes polluants.
Voilà pour le vernis. Il reste que les Jeux Olympiques sont surtout l’occasion pour Pékin d’une
extraordinaire métamorphose. Jamais sans
doute, dans l’histoire des JO, une ville n’a saisi
cette occasion pour mener à bien pareille mue.
« Nous réalisons en ce moment ce que Paris a
fait avec le baron Haussmann, explique Lu Bin,
professeur à l’université de Tsinghua et architecte, artisan de la rénovation de plusieurs
quartiers du centre-ville. Cette transformation
était nécessaire. Pékin n’avait pas changé
depuis Gengis Khan, voici huit cents ans. Les
Jeux sont juste un prétexte. »
En 2007, la ville lumière des dynasties Yuan,
Ming ou Qing n’a plus grand-chose à voir avec
le caravansérail bruissant et mystérieux décrit
par les écrivains voyageurs du XVIe siècle.
Pékin est aujourd’hui une jungle urbaine de
plus de 13 millions d’habitants, qui s’étend sur
un territoire grand comme la Belgique, impeccablement quadrillé autour de six boulevards
périphériques. À chaque quartier sa fonctionnalité : à l’est, les bureaux ; à l’ouest, les habitations… Entre 2001 et 2008, l’équivalent de
la surface de Paris intra-muros y aura été
détruit et reconstruit. « Des trois grandes villes
chinoises, à savoir Canton, Shanghai et Pékin,
la capitale était la seule à ne pas avoir changé
de schéma urbain, modernisé ses infrastructures et ses transports. Elle le fait aujourd’hui à
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MARDI 7 AOÛT 2007
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Numéro spécial 128 pages. 3,20 €
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AUTOMOBILE FORMULE 1
Mardi 7 août 2007
Chronique d’une rupture
Depuis dimanche, le divorce est consommé entre Fernando Alonso et Lewis Hamilton. Comment en est-on arrivé là ?
GP DE MALAISIE. – Les deux pilotes célèbrent leur premier
doublé et la première victoire d’Alonso pour McLaren. Pour
ce deuxième Grand Prix de la saison, tout va bien…
(Photo Jérôme Prévost)
McLaren mène les deux
Championnats, pilotes
et constructeurs, grâce
à une doublette
de talentueux équipiers.
Mais, depuis ce week-end
et la polémique sur la
pole-position, Hamilton
et Alonso ne se parlent
plus. Retour sur leurs six
mois de vie commune
chez McMaren-Mercedes.
BUDAPEST – (HON)
de nos envoyés spéciaux
''
Je suis le pilote
no 2 et je dois
vivre avec
''
(Lewis Hamilton, à Monaco)
L’ACCROC. – L’Espagnol se trompe
et va vite s’en rendre compte. Les
podiums se succèdent pour Hamilton,
qui poursuit son sans-faute. Les supporters de l’Anglais se prennent à
rêver d’une première victoire de leur
pilote préféré. Et pourquoi pas à
Monaco ? Sauf qu’il tombe sur un
Alonso impérial, impossible à doubler. « Je savais que je n’avais aucune
chance de le dépasser s’il n’avait pas
un problème ou ne commettait pas un
faux pas. Il est tout de même double
champion du monde et il n’a pas coutume de faire des erreurs. »
Alors, battu en piste, Hamilton tente
une attaque dans le paddock et fait
partager son doute à la presse :
« J’étais assez surpris lorsque
l’équipe me demanda de ravitailler,
car je pensais faire cinq ou six tours de
plus (qu’Alonso). Du coup, je n’ai pas
pu profiter pleinement du moment où
je pensais combler mon retard. Je vais
en parler avec mes ingénieurs. » Il en
rajoute une petite touche pour ceux
qui n’auraient pas saisi : « J’ai le
numéro 2 sur ma voiture, je suis le
pilote no 2 et je dois vivre avec. » La
presse anglaise se déchaîne : on a
volé la victoire de son héros. Ron Dennis est suspecté d’avoir figé les positions et faussé la course. Le lundi, la
Fédération internationale de l’automobile se fend d’une enquête officielle afin de tirer l’affaire au clair et
rend très vite son verdict : l’écurie est
lavée de tout soupçon. Mais, entre les
Alors partir, certes. Mais où ? Les
baquets encore libres pour 2008 ne
sont plus légions.
Chez Ferrari, où le duo RäikkönenMassa est solidement verrouillé, la
porte est fermée. Retour chez
Renault ? Alonso n’a jamais caché la
tendresse qu’il a conservée pour le
team qui l’a conduit au double titre
mondial. Dimanche matin, le père et
l’homme de confiance d’Alonso s’en
allaient ouvertement rencontrer Flavio
Briatore dans son motor-home… « Je
ne sais rien de tout cela, a tranché le
patron de l’écurie française. Il s’agit du
problème de McLaren, pas du mien. »
Il reste que Renault n’a pas encore
confirmé sa doublette pour l’an prochain… « Sincèrement, je pense que
son contrat est “béton” et qu’il lui sera
impossible de s’en défaire », confiait,
jeudi, Fisichella, pas encore assuré de
son avenir chez les Français.
BMW, troisième au Championnat, se
verrait bien, de son côté, avec un pilote
du calibre d’Alonso pour monter
encore d’un ou deux crans. La signature d’un nouveau contrat avec Nick
Heidfeld, qui n’était plus, durant un
troisième, très loin derrière Alonso et
Räikkönen. « Pour battre Ferrari,
nous avons besoin d’une meilleure
approche des courses de la part de
l’équipe », critique Alonso, regrettant
de ne pas avoir été prioritaire en qualifications.
Au Grand Prix d’Europe, Hamilton vit
son premier week-end « sans » – un
accident sur panne mécanique en
qualifications ; une sortie de piste
sous la pluie au premier tour en
course. Redépart, remontée illusoire :
Hamilton ne marque aucun point.
Alonso, lui, gagne et revient à deux
unités de son équipier au Championnat. À l’issue de la course, il ignore
Ron Dennis, venu le féliciter, et
exulte, comme rarement, sur le
podium. L’ambiance n’a jamais été
aussi tendue.
''
(Fernando Alonso,
à Silverstone)
GP DE HONGRIE. – Le divorce est clairement consommé. Les sanctions infligées à Alonso et à McLaren ont abattu les derniers ponts qui existaient entre l’Espagnol et son équipier Hamilton : désormais, ils ne se parlent plus.
(Photo Thierry Gromik/L’Équipe)
temps, qu’une question de jours, tarde
à se concrétiser, offrant ainsi une autre
destination, très hypothétique, à Alonso.
Une dernière possibilité lui permettrait
de ne plus avoir à côtoyer difficilement
Hamilton chez McLaren : le départ du
prodige anglais de l’écurie qui l’a
conduit au sommet ! Une rumeur
l’annonçait même à la Scuderia pour
35 millions de dollars, balayée dès
dimanche soir par Jean Todt.
Ralf Schumacher n’a, lui non plus, pas
encore finalisé ses discussions avec
Toyota, qui aurait les moyens de se
payer les services de Hamilton. Tout
comme ceux du double champion du
monde ! Mais l’écurie la plus
attrayante pour un pilote se battant
pour le titre reste, aujourd’hui, McLaren-Mercedes...
N’imaginons pas le pire ! Le double
champion du monde sans volant…
Alonso ne pouvant décidément pas
rester chez McLaren et l’équipe de Ron
Dennis lui refusant d’aller exercer ses
talents ailleurs, contre elle. – F. F.
Gare au gori-i-i-lle !
S’IL N’EST PAS FACILE d’établir le contact
avec « l’Homme de Glace » – Kimi Räikkönen –,
une fois les liens noués, en revanche, la vie ne doit
pas être triste en sa compagnie. Il faut deux types
de conditions à ce charmant animal pour qu’il
sorte de son apparent état d’hibernation : soit on
l’installe dans une voiture de course, soit on
l’entoure d’une bande de vieux copains. Dans le
premier cas, on connaît le specimen : « Iceman »
est un compétiteur magnifique, au moral inébranlable, même dans la pire adversité. Dans le second,
on sait un peu, par ouï-dire, qu’il se laisse volontiers aller à la facétie. L’hiver dernier, il avait pris
part incognito à une course sur glace… sous le
pseudonyme de James Hunt. La semaine dernière,
peu avant le Grand Prix de Hongrie, il a de nouveau
fait usage de son pseudo pour s’inscrire, avec deux
potes, à une compétition motonautique à Hanko
– port de plaisance situé à une centaine de kilomètres d’Helsinki. Et pour passer vraiment inaperçus (!) les trois lascars se sont présentés au départ
de l’épreuve, déguisés en gorilles. Kimi avait étrenné sa tenue velue quelque temps auparavant, à
l’occasion de l’enterrement de la vie de garçon
d’un copain. En version simiesque, « James Hunt »
n’avait vraiment aucune chance d’être démasqué… en principe. Parce que, à l’arrivée, tandis
que l’espiègle Räikkönen tentait maladroitement
d’amarrer l’engin, l’un des « complices » s’écria :
« Non, non, c’est pas comme ça qu’on fait le
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nœud, Kimi ! » Et une foule enthousiaste de chasseurs d’autographes se précipita aussitôt sur le
gorille… le premier du genre à savoir écrire !
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Certaines publicités vont devoir être révisées…Dans le contexte actuel, le « spot »
Mercedes a pris un soudain coup de vieux. On y
voit Fernando Alonso et Lewis Hamilton se tirer
une bourre amicale dans les couloirs d’un hôtel,
pour finir au sauna, où Mika Häkkinen les fait gentiment « bouillir » tous les deux. Aïe ! La complicité supposée entre Lewis et Fernando ne tient plus
la route, maintenant que l’Anglais a clairement
DANS LE RÉTRO
DE BUDAPEST
déclaré la guerre à l’Espagnol. De même, le slogan
de la campagne d’affichage pour Johnny Walker
ne colle plus tout à fait à la réalité. Sous la photo
des pilotes casqués, cette phrase, aujourd’hui
décalée : « winners always stay in control », « les
vainqueurs ne perdent jamais le contrôle ». Celui
de leur voiture, certainement pas, en effet. Celui de
leurs nerfs, dans le cas de l’impétueux Lewis
Hamilton, voilà qui reste à prouver, lui qui n’a pas
supporté, samedi dernier, d’avoir à patienter derrière son équipier.
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Une mauvaise note pour Colin Kolles ! L’exdentiste et actuel directeur sportif de l’écurie Spyker (ex-Midland) est décidément trop bougon. Il a
le verbe rare et sec, concède un sourire aussi souvent qu’une Spyker marque des points, et ne supporte pas les questions des journalistes. On a pu
s’en convaincre une nouvelle fois à Budapest, lors
d’une conférence de presse où il ne desserra
presque pas les dents. Spyker aurait été bien inspirée, côté relations publiques, de faire appel à Johnny Herbert qui avait, un temps trop bref, occupé ce
rôle chez Midland. En ce moment toutefois, Colin
Kolles semble avoir des circonstances atténuantes
à sa mauvaise humeur. Peut-être serait-il ravi, en
effet, de quitter l’écurie… si Alex Shnaider ne lui
avait instamment demandé d’occuper le terrain.
Car, à ce jour, Spyker n’aurait toujours pas versé
les fonds dus à Shnaider pour le rachat du team
Midland. Il n’est pas certain que les dollars apportés par Sakon Yamamoto pour piloter en seconde
partie de saison suffisent à régler la note. En ce cas,
fin septembre, Alex Shnaider pourrait bien se
retrouver à nouveau propriétaire, malgré lui, de
l’écurie… Si Colin Kolles doit alors se mettre en
quête d’un nouvel acheteur – plus sérieux que le
précédent – on comprend son actuelle crispation…
ANNE GIUNTINI
LE DIVORCE. – Samedi, tout ce que
Ron Dennis essayait de construire
depuis des mois a volé en éclats. Au
début de la Q 3, Hamilton refuse de
laisser passer Alonso, qui était prioritaire dans la stratégie, et sème la
panique dans les rangs des ingénieurs. En fin de séance, il se retrouve
bloqué avant son garage pendant
qu’Alonso occupe le stand, attendant
le signal du départ de son équipe, puis
réclamant une précision sur les
pneus. L’Espagnol finit par s’élancer
et signe la pole alors que l’Anglais n’a
plus assez de temps pour effectuer un
nouveau tour lancé.
Sous la pression du clan Hamilton, la
FIA ouvre une enquête et sanctionne
Alonso (rétrogradé de cinq places sur
la grille) et McLaren (privée de ses
points en course). L’Anglais est pris en
grippe par une partie de son équipe et
Alonso ne lui adresse plus la parole.
« Je ne vais pas lui courir après », prévient le jeune homme. « Lewis n’a pas
fait ce que Ron Dennis lui avait
demandé. Ce fut une surprise », commente pour sa part le champion en
titre, qui, lorsqu’on lui demande s’il
est heureux à l’idée de rester chez
McLaren, répond : « Non. On verra. »
JÉRÔME BOURRET
et FRÉDÉRIC FERRET
I McLAREN HÉSITE ENCORE À
FAIRE APPEL. – Alors que l’écurie
McLaren-Mercedes avait notifié aux
commissaires sportifs de la FIA, dans
l’heure qui suivit la décision de ne pas
lui attribuer de points au Grand Prix de
Hongrie, qu’elle ferait appel, elle a
annoncé hier, par l’intermédiaire de
Ron Dennis, qu’elle pourrait finalement se rétracter. « Nous allons tout
étudier minutieusement pendant les
vingt-quatre prochaines heures et
après seulement nous déciderons
de poursuivre ou non dans cette
voie », a-t-il déclaré.
I VETTEL A RÉUSSI SES DÉBUTS
CHEZ TORO ROSSO. – « Il a fait du
bon boulot tout le week-end et n’a pas
commis une seule erreur. Nous
sommes satisfaits de ce qu’il nous a
montré durant ce week-end, qui était
en fait trois jours de tests pour lui. »
Hommage signé Franz Tost, directeur
de Toro Rosso, à sa nouvelle recrue,
Sebastian Vettel, 16e. Liuzzi, qui a
abandonné sur problème électrique,
pense que son équipe devrait « faire
un pèlerinage à Lourdes ». Pas sûr que
Tost apprécie…
LA RUBRIQUE AUTOMOBILE
CONTINUE EN PAGE 13
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DIMANCHE SOIR, après la course, il
n’a pas voulu s’étendre sur le sujet.
Mais n’a pas voulu non plus mentir. À
la question de savoir s’il était
aujourd’hui heureux à l’idée de rester
dans son écurie, Fernando Alonso a été
clair : d’un « non » très limpide, l’Espagnol a livré sa pensée, qui se complétait d’un « on verra ». Après la crise de
samedi soir, Alonso pourrait donc souhaiter quitter McLaren, à terme ?
« Ces rumeurs sont inévitables, expliquait Ron Dennis dimanche sur la
grille. Nous avons deux pilotes qui se
sont engagés pour plusieurs années.
Nous respecterons notre engagement.
Nous espérons que les pilotes respecteront les leurs, car c’est à cela que sert
un contrat. »
Afin de retrouver sa liberté, l’Espagnol
devrait casser celui qui le lie avec
McLaren jusque fin 2009. Ou trouver
une brèche. Comme celle de voir l’écurie condamnée par le tribunal d’appel
de la FIA, fin août, dans l’affaire
d’espionnage dont elle est accusée.
Hamilton atteint forcément son paroxysme, surtout après la pole réalisée
par le jeune Anglais, bien aidé par son
équipe, qui lui a donné la priorité dans
la stratégie. À l’issue de la qualification, alors qu’il traverse la voie des
stands à pied, Hamilton voit arriver la
monoplace d’Alonso, auteur du troisième temps. Le débutant, sans porter le moindre regard sur son équipier,
lui coupe la route en marchant fièrement. D’un geste de la main, il lui fait
passer un message sans ambiguïté :
« Laisse passer le patron ! »
Mais, le lendemain, Hamilton termine
Pour battre
Ferrari,
nous avons
besoin
d’une
meilleure
approche
des courses
Le pilote espagnol avait signé un contrat de trois ans avec McLaren.
Mais les tensions internes risquent-elles de le faire partir plus tôt ?
de notre envoyé spécial
confiera plus tard : « Je crois que
j’étais plus rapide et que je voulais
gagner, ce qui m’a laissé une sensation amère. »
À Magny-Cours, Alonso essaie de
détendre l’atmosphère. « Je me sens
bien dans cette équipe. Il n’y a aucun
problème et je n’ai aucune intention
de partir. Quant à mon équipier, il se
débrouille vraiment très bien. »
Mieux que ça même : après ce Grand
Prix de France, Hamilton a 14 points
d’avance au Championnat !
La situation va s’envenimer à Silverstone, où l’empressement autour de
''
Alonso va-t-il rester ?
BUDAPEST –
interposés, les deux pilotes McLaren
s’affrontent directement en piste,
pour la première fois de la saison.
Alonso, qui s’impatiente derrière son
équipier, parti en pole, tente une
attaque au 38e tour. Les deux Flèches
d’argent sont roues contre roues et
Hamilton défend sa position. À l’issue
du tour, Alonso fait un signe de
mécontentement en direction des
membres de son équipe, postés en
bord de piste. Hamilton, de plus en
plus impressionnant, gagne encore et
l’Espagnol n’attend pas son équipier
au pied du podium pour le féliciter. Il
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LES PREMIÈRES FISSURES. – Dès
le jeudi du troisième Grand Prix, un
mois plus tard, à Bahreïn, Ron Dennis
L’ÉLOIGNEMENT. – À Montréal,
Hamilton et Alonso se retrouvent
pour la première fois depuis Monaco.
L’ambiance est forcément glaciale.
Sermonné par Ron Dennis, Lewis,
penaud sous le feu des questions de
dizaines de journalistes, revient sur
ses propos. Voyant cela, Alonso, sourire en coin, multiplie les piques :
« Certains propos d’après course
n’étaient pas très judicieux » ; « je
m’exprime sur la piste, pas dans les
médias ». Mais l’Espagnol n’a pas la
même verve en course et ne termine
que septième. Hamilton, parti en
pole, signe la première victoire de sa
carrière et possède huit points
d’avance sur Alonso, qui, le lendemain, déclare à une radio espagnole :
« J’ai un équipier anglais qui marche
très fort dans une équipe anglaise.
Tout le soutien de l’équipe et toutes
les aides lui sont destinés. Je l’ai tout
de suite compris et je ne me formalise
pas. »
Une semaine plus tard, aux ÉtatsUnis, après s’être frottés par médias
GP DES ÉTATS-UNIS. – Après le Canada, Hamilton remporte sa
deuxième victoire de rang devant Alonso qui, s’estimant plus
rapide, aurait aimé que son équipier le laissât passer. Entre
les deux hommes, l’entente n’est plus tout à fait cordiale.
(Photo Jérôme Prévost)
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DES DÉBUTS PRESQUE IDYLLIQUES. – La cohabitation commence comme dans un roman. Lors
de la présentation officielle de la nouvelle McLaren-Mercedes, à Valence le
15 janvier dernier, Hamilton se
montre respectueux à l’égard du
double champion du monde : « Fernando a deux titres. Et, moi, je me
trouve déjà heureux de pouvoir arborer le numéro 2 sur ma voiture pour
une première année en F 1. »
En mars, pour le début de la saison, en
Australie, c’est presque la lune de
miel. Sur la piste, tout se déroule à la
perfection. Après avoir manqué son
départ, Hamilton se reprend et, dès le
premier virage, se retrouve devant…
Alonso. « Conduire devant lui n’a pas
été facile. Il faut rester concentré et
appliqué. » L’Anglais mènera, finalement, sa monoplace à la troisième
place, juste derrière celle de son coéquipier. En Malaisie, la course est
encore plus limpide, dominée par
l’Espagnol, qui termine devant Hamilton pour un premier doublé. En descendant de voiture, les deux hommes
se félicitent.
Mais, dans le paddock, une certaine
gêne se dessine. En salle de presse, les
questions vont systématiquement
vers l’Anglais ou sur la perception que
peut avoir le champion du monde du
talentueux débutant. À Melbourne,
déjà, Alonso s’était retrouvé totalement éclipsé par les prémices de la
« hamiltonmania » lors de la première réunion organisée par l’écurie
pour les journalistes.
deux pilotes, désormais, quelque
chose est définitivement cassé.
GP DE MONACO. – Quinze jours plus tard, Alonso survole le
plus prestigieux des Grands Prix devant son coéquipier. Mais
l’Anglais pense que son écurie l’a privé de cette victoire. Une
enquête de la FIA lavera McLaren de tout soupçon.
(Photo Jérôme Prévost)
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EN RÉUNISSANT le nouveau joyau
du pilotage et le double champion du
monde en titre, Ron Dennis pensait
avoir composé une « dream team ».
Dans un sens, il ne s’était pas trompé,
car le duo a amené McLaren-Mercedes, en tête des deux Championnats du monde, vers les sommets.
Mais, en Hongrie, les deux équipiers
sont devenus plus qu’adversaires et
ne s’adressent plus la parole.
prend les devants et s’offre, à la vue
de tous, un long entretien avec son
champion du monde, sous les palmiers du paddock. Tout le week-end,
l’Espagnol va batailler avec sa monoplace et ne finit que cinquième.
Hamilton, grâce à sa deuxième place,
est à égalité de points au Championnat avec Massa et Alonso. Trois
podiums en trois premiers Grands
Prix : le gamin (22 ans) est devenu un
prétendant au titre. « J’ai la même
voiture que Fernando. Et je crois avoir
montré que je pouvais être aussi compétitif que lui. » Le ver est dans le
fruit. Ne reste plus qu’à croquer la
pomme.
Hamilton ne rate pas l’occasion. En
Espagne, il devance une nouvelle fois
son équipier et prend, seul, la tête du
Championnat. Pour Alonso, désormais, les choses sont claires : « Je
considère Lewis de la même manière
que Räikkönen ou Massa : ce sont des
concurrents que je dois battre. Mais
Lewis est celui qui m’inquiète le
moins, car c’est mon équipier et nous
sommes là pour travailler ensemble et
nous aider. »
GP D’ESPAGNE. – Sur les terres du double champion du
monde en titre, Lewis Hamilton (ici devant Räikkönen et
Alonso) prend, seul, la tête du Championnat.
(Photo Jérôme Prévost)
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AUTOMOBILE FORMULE 1
« Il faut des règles claires ! »
FLAVIO BRIATORE, patron de l’écurie Renault, est lassé des « affaires » et des sanctions à géométrie variable de la FIA.
« Il est urgent d’avoir un fonctionnement sain », prévient Flavio Briatore. Plus la technique se fait sophistiquée, plus les intérêts en jeu
grandissent, et plus la gestion de la F 1 se complique. Depuis des
années, on reproche à la Fédération internationale de l’automobile
son machiavélisme. Il n’est pas dit que la situation soit irrémédiable.
« CE WEEK-END à Budapest, la
FIA a infligé une lourde sanction à votre pilote, Giancarlo
Fisichella, pour avoir “gêné”,
en qualifications, le coureur le
plus lent du plateau. Seraitelle en train de vous faire payer
vos commentaires sur la clémence du Conseil mondial dans
le “Stepney Gate” ?
– Awful (affreux) ! Terrible, cette
pénalité ! Cinq places sur la grille, à
Budapest, c’est énorme. Et Giancarlo
n’avait pas ralenti Yamamoto.
Spyker (l’écurie de Yamamoto)
n’avait même pas porté réclamation.
Là, c’est n’importe quoi. Awful ! Moi
je dis juste : il faut être cohérent.
Dans un métier aussi compliqué que
le nôtre, personne n’est à l’abri d’une
erreur. Simplement, si on veut que
cela marche, si on veut être crédible,
il faut des règles claires. Black and
white (noir et blanc). Et pas rose ou
gris.
– De la même manière,
semble-t-il, la FIA sanctionne
sévèrement McLaren à Budapest pour des faits bien moins
graves que l’affaire d’espion-
nage. Après tout, ce n’était
qu’une histoire entre pilotes…
– Basta ! On fait des investissements énormes en F 1, on implique
des grandes sociétés. La moindre des
choses, ce serait que tout soit
“clean” dans ce sport. Personne ne
comprend plus rien.
– Vous aviez délégué un avocat de l’écurie Renault au
Conseil mondial du 26 juillet.
Pourquoi ?
– Tiens ! Parce que ça nous intéresse de savoir ce qui se passe dans
notre sport ! C’est très grave, cette
histoire d’espionnage. J’ai envie
d’avoir des informations là-dessus. Il
me semble que tout le monde, dans
notre milieu, devrait être concerné.
– D’autres équipes que la
vôtre étaient-elles également
représentées à l’audience ?
– Je ne crois pas. Ça les regarde.
Mais nous, ça nous intéresse. Et nous
aurons aussi un observateur au tribunal d’appel.
– Qu’est-ce qui vous préoccupe : les détails de l’affaire ?
Le jugement ?
– Mais tout ! Moi, je ne veux faire
condamner personne en particulier,
contrairement à ce qu’ont raconté
les médias italiens pendant le weekend, et que tous les autres ont repris
derrière. Je veux simplement que le
jugement soit correct. Et je l’ai dit à
M. Mosley (président de la FIA). Oui,
je trouve bizarre qu’on convoque le
Conseil mondial pour ne pas prendre
de décision. Si c’est ça, il faut le dire
tout de suite : on tire le rideau, et on
n’en parle plus. Pas la peine de laisser toute cette agitation pendant un
mois et demi. Ça n’est pas bien pour
le sport. Nous devons être des gens
responsables. Le turnover des ingénieurs dans les écuries, c’est une
chose. Un gars de chez nous part en
fin de saison chez McLaren et leur
explique : “Chez Renault, ils travaillent comme ça ; ils ont tel truc qui
fonctionne bien ; ils sont forts dans
ce domaine-ci ou ce domaine-là.”
O.K., il va là-bas, il est payé le
double. Il leur donne des informations. Il a le droit d’emporter ce qu’il
a dans sa tête. Ça fait partie du
métier. On le sait. Mais il ne s’en va
pas avec des centaines de documents. L’affaire Stepney-Coughlan,
c’est différent : Stepney, il est chez
Ferrari, et il donne tous les documents de la Ferrari à Coughlan chez
McLaren ! Pas juste une photo, ou
un dessin. Toute la propriété intellectuelle.
à prendre est de virer ces gens-là de
la F 1. Tout de suite. La FIA, les teams
ne doivent pas garder ce genre de
personnages dans notre sport. Ils
n’ont plus rien à y faire. Ils sont payés
– et bien payés – pour faire leur
boulot ; en retour, on peut exiger
qu’ils le fassent de manière loyale.
Pour moi, la loyauté, c’est fondamental. Pendant le week-end de
Budapest, j’ai entendu dire qu’un
team est prêt à engager l’un des
deux ! C’est une folie ! Moralement,
ça ne va pas du tout. Et pendant ce
temps, Mike Coughlan est toujours
chez McLaren, et ça, je ne comprends
pas non plus. Avec moi, il y a longtemps qu’il serait dehors.
« On est crédible
avec ça ? »
BUDAPEST. – Flavio Briatore ne mâche pas ses mots à
propos des dérives actuelles de la Formule 1.
(Photo Thierry Gromik/L’Équipe)
– Qu’auriez-vous fait si Stepney avait proposé ces documents à l’un de vos ingénieurs ? Vous auriez prévenu la
FIA ?
– Moi, avant d’appeler la FIA,
j’appelle Jean Todt. C’est terrible
d’avoir un espion dans la maison. On
doit prévenir celui qui a un espion
chez lui. Ensuite, la première mesure
– À votre avis, cela risque de se
terminer comment, cette
affaire ?
– Si la FIA n’est pas capable de trouver une évidence, cela veut dire qu’il
faut laisser tomber. Mais s’il y a des
évidences, quelqu’un doit être
condamné.
– Des évidences que McLaren
a tiré avantage de la situation ?
– Ben oui.
– Lorsqu’un chef de projet
connaît tout de la voiture
rivale, est-ce un avantage ?
– Ah ça, c’est sûr ! Quand je joue au
poker, pour moi c’est déjà suffisant
de connaître trois cartes de l’adversaire. Alors si je connais les cinq…
Encore une fois, je ne veux faire
condamner personne. Ce que je
veux, c’est de la cohérence. En 1994,
moi (en fait son écurie, Benetton) j’ai
été disqualifié parce que Michael
(Schumacher) avait pris un vibreur.
L’année passée, pour les “mass
dampers” (*) la FIA change les règles
dans la saison. Les mass dampers, on
les avait sur la voiture depuis 2005,
avec l’accord de la FIA. Après, tout le
monde a essayé de copier. La preuve
que ce n’était pas illégal ! Et comme
certains (McLaren-Mercedes, dit-on)
ne sont pas arrivés à copier, ils ont
demandé des éclaircissements, et
alors tout d’un coup, ça devient illégal ! Pour moi, le plus grave, c’est
que la FIA, dans cette histoire, a fait
appel d’une décision prise par ses
gens à elle.
– Quand Ron Dennis prétend
aujourd’hui que la Ferrari
de Melbourne n’était pas
conforme, n’est-ce pas ajouter
encore de la confusion dans les
esprits ?
– Et l’ESP de la McLaren en 1998 ou
je ne sais plus trop quelle saison, il
était conforme ? On a l’air de quoi ?
Cette année, on va en Australie, les
commissaires techniques contrôlent
toutes les voitures et les déclarent
“O.K.”. Et pour le Grand Prix suivant,
tout le monde se retrouve avec des
modifications à faire parce que quelqu’un (McLaren, en vertu d’informations révélées par Nigel Stepney à
Mike Coughlan) a demandé des clarifications. On est crédible avec ça ?
Si on ne peut pas contrôler la flexibilité du truc, on laisse faire les ingénieurs. Par contre, sur tout ce qu’on
peut contrôler, on doit être très
rigoureux, et très sévère en cas
d’infraction. On a besoin d’une Fédération ferme et crédible. Il faut arrêter avec ce climat de suspicion, et
arrêter de changer d’avis n’importe
quand et à tout propos. Il faut que les
équipes puissent travailler à partir
d’une plate-forme claire et nette.
C’est le travail de la FIA. Max (Mosley) fait son possible, mais ce n’est
pas simple. Je pense que la FIA doit
définir les règles, et que la “police”
doit les faire appliquer. La “police”,
ça pourrait être des spécialistes indépendants de la FIA. On est prêts à
payer pour les mettre en place. Pour
avoir un fonctionnement sain. Cela
devient urgent. »
ANNE GIUNTINI
(*) Les amortisseurs de vibrations, mis
au point par les ingénieurs de Renault
F 1 et introduits sur la R 25 à partir du
GP d’Italie 2005.
RALLYE
Ce ne sera pas facile
Avec treize points de retard sur Grönholm, le pilote Citroën n’aura pas la tâche facile lors des sept derniers rallyes de la saison.
JYVÄSKYLÄ – (FIN)
de notre envoyé spécial
imposant de disputer, sauf rupture,
la Finlande et l’Allemagne avec le
même moteur, il n’y a rien d’autre à
faire que d’espérer que la mécanique
de Loeb ait échappé au problème et
tienne jusqu’au bout. Grönholm
ayant gagné dimanche pour la vingtneuvième fois de sa carrière et Loeb
campant sur son score de trentedeux depuis sa dernière victoire, qui
remonte au 6 mai en Argentine, la
bagarre pour détenir le record se précise aussi entre les deux pilotes.
« Avant que la saison commence, on
imaginait que ce serait difficile, mais
peut-être pas autant, reconnaît de
façon globale Fréquelin. En ce
moment, Ford en est à peu près,
sportivement et par rapport à la
connaissance de sa voiture, où nous
JYVÄSKYLÄ. – Troisième
seulement du dernier
Rallye de Finlande,
dimanche, Sébastien
Loeb (notre photo)
espère retrouver, en
Allemagne dans dix
jours, un terrain
plus approprié
à sa Citroën C4.
(Photo Pascal Huit/
Presse Sports)
I MASTERS F 3 : HÜLKENBERG
S’IMPOSE DEVANT DEUX
FRANÇAIS. – Moteur calé sur la
grille de départ, Romain Grosjean,
leader de la F 3 Euroseries et en
pole hier à Zolder, a vu s’envoler ses
chances de victoire dès le départ de
la course. Son coéquipier chez ASM,
l’Allemand Nico Hülkenberg, en a
profité pour prendre l’ascendant sur
Franck Mailleux, pénalisé plus tard
pour départ anticipé, et remporter
ce prestigieux Masters de F 3.
Derrière, les Français ont confirmé
leur belle prestation d’ensemble
puisque les deux “rookies” de
l’équipe Signature, Yann Clairay et
Jean-Karl Vernay, se sont hissés sur
le podium.
t
Espagne-Catalogne (5-7 oct.)
Épreuve disputté
Ép
tée
ée sur asphalte.
asphalte
Éppreuve disput
p tée
é sur terre.
I CONCOURS COMPLET : CHAMPIONNATS D’EUROPE, LA SÉLECTION. –
Thierry Touzaint, l’entraîneur national du concours complet, a communiqué hier la
liste des couples retenus pour les Championnats d’Europe, à Pratoni del Vivaro,
près de Rome, du 13 au 16 septembre. « Ce sont avant tout des couples expérimentés, explique-t-il. C’était la priorité. En plus de Nicolas Touzaint, Jean Teulère
et Arnaud Boiteau, j’ai choisi le cheval de Cédric Lyard qui était incontournable au
regard de sa saison. Pour Éric Vigeanel, c’est un cheval que j’aime bien. Il a eu des
soucis de santé autrefois mais je pense que c’est son année. Enfin, la jument de
Didier Dhennin avait eu des petits problèmes respiratoires mais tout semble être
rentré dans l’ordre. » Les sept couples retenus (Gilles Viricel en réserve) participeront à un stage de préparation du 21 août au 6 septembre à Granville, puis enchaîneront avec un passage à Saumur pour travailler le saut avant de voyager vers
Rome du 8 au 10 septembre. La sélection : Touzaint, Galan de Sauvagère ; Boiteau, Expo du Moulin ; Teulère, Espoir de la Mare ; Lyard, Jolly Hope de Treille ;
Dhennin, Ismène de Temple, Vigeanel, Coronado Prior. Réserve : Viricel, Kevlar.
TIR
TRIATHLON
I VALEURS SÛRES. – Walter Lapeyre,
Valérian Sauveplane et Laurence Brize
ont remporté, hier en Moselle, les trois
titres en jeu dans les disciplines olympiques. Si les deux premiers se sont
contentés de scores plutôt moyens,
Brize, elle, a réussi un total qui lui aurait
donné, le mois dernier, le titre européen.
I LES BLEUS POUR LES MONDIAUX. – Trois femmes et six
hommes ont été retenus pour les
Championnats du monde distance
olympique, disputés le 2 septembre
à Hambourg (Allemagne). La
toute nouvelle championne de
France Marion Lorblanchet (Beauvais) sera accompagnée de Jessica
Harrison (Poissy) et de Carole Péon
(Châteauroux). Cité parmi les favoris
de l’épreuve, Frédéric Belaubre
(Beauvais) sera à la tête
d’une équipe de France composée
de ses coéquipiers beauvaisiens Stéphane Poulat et Samuel Pierreclaud,
de Laurent Vidal (LagardèreParis-Racing), de Cédric Fleureton
(Sartrouville) et de Tony Moulai
(Poissy).
MOTO
MOTOCROSS
Une histoire belge très bleue
Chacun dans sa catégorie, les deux frères Pourcel ont gagné
ce week-end à Namur.
UNE VAGUE PART, une autre arrive. Alors que l’on
pouvait émettre quelques inquiétudes pour l’avenir
quand Mickael Pichon et Sébastien Tortelli ont simultanément raccroché leur casque à la fin de la saison
dernière, une poignée de jeunes espoirs de la discipline se sont engouffrés dans la brèche pour
reprendre le flambeau au plus haut niveau.
Comme Pichon ou Bolley l’avaient fait avant lui, c’est
en changeant de catégorie que Sébastien Pourcel
s’affirme cette année, lui qui n’avait jamais remporté
le moindre succès mondial en MX 2 ! Passé cet hiver
dans la discipline reine, Sébastien s’est totalement
libéré et s’affirme comme le meilleur pilote du
moment depuis le début de l’été. Vainqueur en Italie,
second en République tchèque, il a une nouvelle fois
dominé ses rivaux en Belgique où son style de pilotage, tout en finesse, a fait merveille dans les sous
bois de la Citadelle. Et le voilà installé à une troisième
place du Championnat assez inespérée en début de
saison.
Trois Français
dans les quatre premiers
du Championnat d’Europe
Relativement décevant cette saison où il a rarement
été en mesure de contester la domination de Cairoli
en MX 2, Christophe Pourcel a prouvé dans la
seconde manche de ce GP de Belgique qu’il savait
toujours se transcender. Touché dans sa chair et dans
son ego après une difficile première manche, marquée par un nouvel accrochage au départ avec Cairoli, le Français, champion en titre, a sorti le grand jeu
pour s’imposer à l’Italien et remporter une victoire de
prestige puisque le titre est quasiment dans les mains
de son rival. Dans quelques semaines Christophe
posera ses valises aux États-Unis, mais dans cette
catégorie MX 2 l’avenir s’annonce prometteur avec
des garçons comme Nicolas Aubin, Pascal Leuret,
Anthony Boissière ou Xavier Boog font parler d’eux
tous les week-ends. Et la relève de la relève suit,
puisque l’on retrouve pas moins de trois Français
dans les quatre premiers du Championnat d’Europe,
l’antichambre des Grands Prix. – P. H.
BASEBALL
VOLLEY-BALL
I UN DEUXIÈME FRANÇAIS CHEZ LES PROS. – Le club de Major League Baseball
(MLB) des Minnesota Twins doit signer aujourd’hui un contrat avec Frédéric Hanvi,
dix-huit ans, joueur de Toulouse. Deux mois après Joris Bert, drafté par les Los Angeles
Dodgers, un deuxième Français entre ainsi dans le milieu du baseball pro américain.
Hanvi intégrera mercredi la MLB Europe Academy de Tirrenia, en Italie, camp qui rassemble les Européens les plus prometteurs. Son contrat prévoit qu’il joue la saison 2008 en France pour pouvoir passer le bac. Le receveur toulousain devrait ensuite
intégrer une filiale des Twins en Australie en juin 2008, avant de fignoler sa formation
en ligue mineure, à Fort Myers, en Floride, en février 2009. – P. Ca.
I FÉMININES : CANNES RECRUTE. – Le RC Cannes (Pro A féminine), champion de France, complète son effectif. Le club azuréen a obtenu les
signatures pour deux saisons de la passeuse internationale turque Elif Agça
(23 ans, 1,86 m, VG Istanbul), de l’attaquante italienne Nadia Centoni (26 ans,
1,85 m, Padoue), de la jeune centrale Nabila Chibab, d’origine marocaine et
naturalisée italienne (22 ans, 1,88 m, Plaisance), ainsi que de la libero japonaise Akiko Ino (20 ans). Quant à la deuxième passeuse du club, la Chinoise
Jia Yi Dong (27 ans, Leverkusen), son engagement a été limité à une
saison.
MARDI 7 AOÛT 2007
SQUASH
Serme,
médaille d’argent
COMME ATTENDU, Raneem El-Weleily (no 23 mondiale) a remporté, hier à
Hongkong, son deuxième titre mondial juniors, devenant la deuxième joueuse de
l’histoire (après la Malaisienne Nicol David, actuelle numéro 1 mondiale) a réussir
ce doublé. La Française Camille Serme (no 64) n’a rien pu faire, sauf d’être la première de la semaine à prendre un jeu à l’Égyptienne (vainqueur 9-2, 9-4, 5-9, 9-3).
Très habile à l’avant du court, El-Weleily n’a souffert que lors du troisième jeu,
lorsque Serme a réussi à jouer long près des murs. Mais la Française, moins mobile
que la veille, un peu fatiguée de ses courses pendant les deux premières manches,
a globalement subi la supériorité de son adversaire. « Elle m’impressionne par sa
maturité et son ambition teintée de modestie, avoue l’entraîneur national,
Philippe Signoret, sur le site Internet www.sitesquash.com. Elle est très déçue, ça
en dit long sur sa volonté. Double championne d’Europe et vice-championne du
monde la même année : chapeau ! » Place maintenant au « par équipes », jusqu’à
samedi, avec, pour les Bleues, la Chine (aujourd’hui), la Suisse (demain), l’Inde et
la Nouvelle-Zélande (jeudi) en matches de poule (les deux premiers sont qualifiés
pour les quarts de finale).
CANOË-KAYAK
I SLALOM : LES BLEUS À PÉKIN. – Christophe Prigent, le directeur de l’équipe
de France, est parti hier. Et aujourd’hui, mardi, c’est au tour des athlètes et du reste
de l’encadrement de s’envoler vers Pékin, pour un stage et des épreuves préolympiques (16-19 août) qui constituent une étape capitale dans la découverte du bassin des Jeux et la préparation des épreuves. Tony Estanguet, le double champion
olympique de canoë monoplace (2000 et 2004), a même fait de ce séjour en Chine
l’objectif majeur de sa saison. Autant dire que les informations collectées et rapportées de cette quinzaine seront analysées et disséquées, notamment en vue de
la conception des formes des bateaux. Ce sont les qualifiés pour les Mondiaux
(19-23 septembre) de Foz d’Iguaçu (Brésil) qui seront du voyage.
L’équipe de France. – HOMMES. K 1 : Billaut, Bourliaud, Combot ; C 1 : Estanguet, Labarelle, N. Peschier ; C 2 : Braud-Forgit, Luquet-Luquet, Voyemant-Troquenet. FEMMES. K 1 : Pichery, Fer, Venet.
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
L
DIDIER BRAILLON
Bleu
Rouge
Jaune
Sordo ne peut viser des deuxièmes
places, derrière son leader, que sur
asphalte, alors que, chez Ford, Hirvonen est déjà tout-terrain. « Mon
boulot pour la fin de saison est de me
concentrer sur Sordo et j’espère lui
mettre la pression », affirme celui-ci,
mais il n’accuse qu’un retard de cinq
points sur Loeb et ses véritables
ambitions sont sans doute plus élevées.
« Hirvonen a passé un tel cap cette
année qu’il devient une grosse clé du
Championnat, admet Fréquelin.
L’effet de sa présence au cul de Grönholm n’est pas pour rien dans le
rythme des Ford en Finlande et dans
le résultat du rallye. »
L’abandon de Sordo, samedi dernier,
quand son moteur cassa dans la
en étions avec la Xsara en 2004,
quand on avait Sébastien et Sainz.
Là, avec la C4, on a une auto nouvelle
et un jeune pilote qui est là pour
apprendre. »
Le titre constructeurs, lui, est déjà
presque inaccessible. Citroën accusant quarante points de retard sur
Ford alors qu’un maximum de cent
vingt-six reste à distribuer. « Il faudrait, conclut Fréquelin, qu’ils se
prennent plusieurs fois les pieds
dans le tapis. »
Jaune
Inquiétude
pour le moteur
ÉQUITATION
CHAMPIONNATS DE FRANCE (25-50 m) (Volmerange les Mines, du 4 au 10 août). –
HOMMES. Pistolet 50 m : 1. Lapeyre, 649,7 pts
( 5 5 6 + 9 3 , 7 ) ; 2 . Du m o u l i n , 6 4 7 , 0
(549 + 98,0). Carabine couché 50 m : 1. Sauveplane, 696,0 pts (594 + 102,0) ; 2. Graff,
694,3 (591 + 103,3). FEMMES. Pistolet standard 25 m : 1. Serra Tosio, 567 pts. Pistolet
50 m : 1. Roy, 540 pts. Carabine 3 × 20 50 m :
1. Brize, 681,6 (583 + 98,6) ; 2. Duperron,
678,6 (578 + 100,6) ; 3. Gigon, 672,6
(579 + 93,6).
quinzième spéciale alors qu’il détenait la cinquième place, est aussi
inquiétant. La fonderie du bloc a
cédé et celui utilisé par Loeb provient
de la même série. Le règlement
Noir
Bleu
Noir
DANS DIX JOURS sera donné, à
Trèves, le départ du Rallye d’Allemagne, que Sébastien Loeb a gagné
chaque année avec Citroën depuis
l’apparition de cette épreuve, en
2002. « Il y a souvent eu de la
bagarre, rappelle-t-il. Avec Grönholm, puis Duval et Sordo. Là, face à
la nouvelle Ford, je ne sais pas à quoi
m’attendre mais il sera très important de réussir sur chacun des rallyes
asphalte qui viennent. »
Dans le clan d’en face, le moral est au
beau fixe. La nouvelle évolution de la
Focus, si performante sur la terre de
Finlande alors que Citroën s’y empêtra dans les réglages, est justement
censée apporter un progrès plus
décisif encore sur asphalte.
« Je ne sous-estime pas la difficulté
de la tâche qui nous attend en Allemagne, où Loeb court pratiquement
chez lui, déclare Malcolm Wilson,
directeur de M-Sport. L’élément
positif est que nos deux pilotes sont
déjà impatients de se retrouver làbas, Hirvonen plus encore que Grönholm, et c’est une grande motivation
pour l’équipe. »
Avec treize points de retard et dans
la perspective de la conquête d’un
quatrième titre mondial de rang, la
situation de Loeb est inconfortable.
À titre indicatif, s’il entendait ne
compter que sur lui-même, il lui faudrait remporter chacun des sept rallyes restants (voir notre infographie)
pour être titré par un point d’avance
si Grönholm, lui, se classait toujours
deuxième. Ce n’est, bien sûr, pas de
cette façon que cela se passera, un
score vierge pouvant chambouler la
donne.
« Treize points, c’est beaucoup et
peu à la fois, analyse Guy Fréquelin,
directeur de Citroën Sport. Ce genre
d’avance peut fondre très vite mais il
est clair que si Grönholm ne fait pas
de faute ou n’a pas de problème d’ici
à la fin de saison, ça va être difficile.
Sur les neuf premiers rallyes, il est
toujours passé à travers les
embûches. À nous d’être bons et de
repousser Ford, avec notre deuxième
voiture, là où on peut le faire. »