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Voir page 21 Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr MARS 2015 - RÉGIE PAR LE CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775.571.276 Vos problèmes d’audition doivent être entendus. 2,€50 N° 163 COMMERÇANTS ET CHAUFFEURS MONTENT ÉGALEMENT AU CRÉNEAU TRANSPORTS EN COMMUN : LA GROGNE DES USAGERS ILS DÉNONCENT LA DÉSORGANISATION DU RÉSEAU SIX MOIS APRÈS LA MISE EN SERVICE DU TRAM Lire en p. 10 L’ÉVÉNEMENT p. 6 et 7 Débat sur l’armement de la police Les policiers racontent leur insécurité au quotidien LE DOSSIER p. 20 à 25 Vaccin anti-cancer, procréation, transfusion, greffes… L’hôpital de Besançon à la pointe de l’innovation Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - [email protected] 2 LA TWEETOSPHÈRE BISONTINE La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 Éditorial Angélisme Mais quand est-ce qu’on considérera enfin le Front National comme un vrai parti politique ? Le mettre hors jeu, le marginaliser et estimer que ce n’est pas un adversaire politique comme les autres est une fondamentale erreur que reproduisent depuis des décennies les dirigeants politiques de droite comme de gauche. L’U.M.P. l’a encore constaté à ses dépens à l’occasion de la très médiatique législative partielle de Montbéliard début février : le Front National est aujourd’hui capable de remporter n’importe quelle élection en France. Les élections départementales qui se profilent le 22 mars seront un nouveau test de la popularité du parti Bleu Marine. Ceux qui estiment que ce scrutin est une élection de proximité où le candidat compte plus que le parti auquel il appartient se trompent. On le constate de plus en plus : quel que soit le candidat, c’est désormais l’étiquette F.N. qu’on plébiscite. Besançon en a fait l’expérience aux municipales de mars 2014 en élisant deux inconnus F.N. comme conseillers municipaux, Montbéliard l’a encore prouvé en donnant plus de 48 % des suffrages à Sophie Montel, résidant à Saint-Vit et professionnelle du tourisme électoral. Que l’U.M.P. ait affirmé ensuite que son candidat n’était pas à la hauteur revient une nouvelle fois à nier le problème F.N. On commencera à faire reculer ce parti quand on cessera de penser que ce n’est que par dépit que les électeurs le choisissent. Les trente ans durant lesquelles gauche et droite ont refusé de traiter les questions de sécurité, de laïcité, d’Europe, de communautarisme, autant de thèmes sur lesquels surfent avec aisance les disciples de Marine Le Pen, la République les paye aujourd’hui. L’angélisme avec lequel la gauche surtout, mais la droite aussi, ont traité tous ces sujets leur revient en pleine face. Phénomène nouveau : le F.N. arrive aujourd’hui à attirer à lui la jeunesse de ce pays, pourtant avec les mêmes idées périmées ou rances qui ont poussé sur le terreau fertile du délitement et de la crise. Pire : des anciens militants de l’extrême gauche se retrouvent aussi dans les thèses nationalistes et populistes du parti lepéniste. Avoir simplement écarté de la marche républicaine le F.N. lors de ce fameux 11 janvier est une autre erreur grotesque des dirigeants qui ont de fait ostracisé 25 % des Français qui n’adhèrent plus aux partis classiques. On commencera à regagner du terrain sur le Front National quand on acceptera de combattre ce parti sur les idées qu’il défend. Et c’est là qu’on s’apercevra peut-être qu’elles atteignent bien vite leurs limites. I Jean-François Hauser est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : [email protected] S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Responsable publicité : François ROUYER au 06 70 10 90 04 [email protected] Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2015 Commission paritaire : 0217I79291 Crédits photos : La Presse Bisontine, C.H.R.U., L. Georges C.G. 25, A. Guenot, M.E.D.E.F., Musée, J.-C. Sexe - Ville de Besançon. LES TWEETS DU MOIS EMPLOI La Ville de Besançon recrute. Avis aux amateurs. Benjamin Teitgen @bteitgen · 9 fev. Tu nous rejoins ? la @villedebesancon et agglo recrutent leur futur(e) directeur(rice) TIC GSSOVVVADR@MBNMEQF@KKDQX>ƥKDR SEXE Qui a dit que les Bisontins étaient portés sur la chose ? Une étude semble le prouver. Clément @EasyScience. Besançon est la ville française ayant le plus cherchée le mot «sexe» sur Google au cours de ces premiers mois (2015) SÉCURITÉ Une grenade, heureusement vide, a été retrouvée dans une poubelle du quartier des 408 à Besançon. AFP Strasbourg @AFPStrasbourg · 4 fev. Une grenade retrouvée dans le quartier sensible de Besançon LOGEMENT Pour illustrer un article expliquant que six Français sur dix sont propriétaires de leur logement, le journal Le Monde a choisi le quartier des Chaprais. Nicolas Gonthier @NicoGonthier La classe : le quartier Chaprais de Besançon à l’honneur pr illustrer cet article : BISON25 @ericdebesac. Dijon sera sûrement la future capitale de la région, mais on s’en fout Besancon est la capitale du sexe. HIVER La neige s’est invitée en février à Besançon. Elle a donné des idées à certains. Jacquet Bernard @Balkan45 · 2 fev. Tout le monde admire #Besançon depuis le Fort de Bregille DISTINCTION La Ville de Besançon a reçu un nouveau label pour l’internet citoyen. Paradoxe, quelques jours plus tard, les ordinateurs de la mairie étaient victimes d’une cyberattaque. 50 postes ont été touchés. Besançon @villedebesancon · 3 fev. #Besancon a reçu aujourd’hui le label «ville internet 5@», plus haute distinction de l’Internet citoyen ! Kantken @kantken · 10 fev. Un virus «d’une nouvelle génération» a envahi les postes de l’administration de la Ville de Besançon SPORT Les judokates bisontines restent au top niveau. Fred Gevrey @FGevrey · 10 fev. #Besançon #Judo : les Bisontines du FCJB se maintiennent en première division DÉRISION Le blog bisontin qui ne prend rien sérieux a détourné l’oeuvre artistique de Morre pour la Saint-Valentin. Quand humour rime avec amour. l’Écho de la Boucle @Balkan45 · 2 fev. 2@HMS5@KDMSHMNƤQDYUNTRTMDMTHSCŗ@LNTQ dans la boule de Morre - #besançon A3-PORTRAIT-FR.indd 1 A3-PORTRAIT-FR.indd 1 14/01/15 15:55 14/01/15 15:55 4 RETOUR SUR INFO - BESANÇON La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Commerce : Besançon teste les samedis piétons Prix des cantines : l’adjoint réagit L 3,95 euros à Caen, 4,55 euros à Limoges ou 4,99 euros à Dijon -, d’autres villes sont plus chères que Besançon souligne M. Dahoui : “Clermont-Ferrand, Nîmes ou Amiens se situent autour de 7 euros Et il faut mettre en parallèle la qualité des repas servis.” À ce propos, la Ville s’apprête à diffuser largement une vidéo qui montre la chaîne de fabrication et de distribution des repas dans les cantines et les crèches de la ville. En moyenne, la cuisine centrale fabrique chaque jour 5 500 repas, dont 4 500 pour les restaurants scolaires (1 600 en maternelle et 2 900 en élémentaire) et 1 000 pour les crèches. I La fréquentation du centre-ville est en baisse reconnaît la Ville. L’idée : retrouver le plaisir de faire ses courses en ville (photo J.-C. Sexe – Ville de Besançon). a première édition des “Samedis piétons” aura lieu le samedi 14 mars. Ce jour-là, le centreville sera “offert” aux piétons. Offert n’est pas forcément le terme approprié car les parkings payants seront toujours payants. Mais le centre sera réservé aux piétons, l’accès des bus sera limité aux abords du centre et un chalet d’accueil place du 8-Septembre permettra d’informer la clientèle sur l’opération et plus largement sur le patrimoine de la ville. Car l’opération est censée attirer les Bisontins bien sûr, mais bien au-delà. Pour cela, la Ville, l’Union des commerçants et leurs partenaires déboursent 45 000 euros en communication pour sept samedis. Deux samedis-tests sont déjà programmés, le 14 mars et le 11 avril, et si l’opération rencontre le succès escompté, elle sera pérennisée tous les deuxièmes samedis de chaque mois. “Le projet consiste à redonner aux clients le plaisir de flâner au L (photo J.-C. Sexe - Ville de Besançon). a hausse des tarifs municipaux a été au centre des débats du conseil en décembre dernier (voir notre précédent numéro) et notamment ceux des repas dans les cantines scolaires de la Ville. Pour les familles les plus “aisées”, le prix du ticket est passé de 5,50 à 5,80 euros, soit une augmentation brutale de 5,5 %. Ces chiffres, l’adjoint à l’Éducation Yves-Michel Dahoui ne les conteste pas. Ce qu’il conteste, ce sont les interprétations que l’opposition donne de ses chiffres. “Je rappelle d’abord que le tarif plancher est à 1,50 euro le repas pour les familles modestes. Ce tarif ne bouge pas et tous les tarifs sont progressifs en fonction des revenus. Seul le tarif maximal, qui n’avait pas bougé depuis 2010, subit une hausse. Si bien que 75 % des familles ne subissent aucune hausse. Ce réajustement des tarifs qui ne touche donc que 25 % des foyers, ceux qui peuvent le plus y contribuer, est juste une question d’équilibre de gestion” commente M. Dahoui. Si comme le suggérait l’opposition, l’augmentation avait été régulière depuis 2010, “on aurait abouti à un prix 2015 à 5,88 euros” ajoute l’élu. Si certaines villes pratiquent des tarifs plus modiques que Besançon pour les tranches hautes - Plus de 5 000 repas sortent chaque jour de la cuisine municipale rue Jouchoux. centre-ville qui possède des atouts indéniables et des commerces qu’on ne retrouve pas ailleurs” commente Pierre Bouvier, le président de l’Union des commerçants de Besançon (220 adhérents). “On veut faire passer cette idée que le centre-ville est le plus grand centre commercial de Besançon. On veut lutter contre cette tendance générale que rencontrent toutes les villes de France d’une baisse de la fréquentation de leur centre-ville” ajoute le maire de Besançon. Un des points d’amélioration incontestables qu’il reste à engager au sein de l’Union des commerçants, c’est la délivrance des Free pass, ces jetons valant ticket de parking ou de bus. Sur les 220 adhérents à l’U.C.B., seuls 26 commerçants jouent le jeu des Free pass. La Ville lance d’autres pistes de réflexion comme la livraison des colis au domicile des clients du centre-ville. Les efforts sont engagés. I Charlie Hebdo bat des records dans le Doubs n kiosque depuis le 14 janvier, le dernier numéro de Charlie Hebdo se vend encore, et se vendra sans doute jusqu’à la parution de la nouvelle édition prévue le 25 février. “À l’heure actuelle, nous en sommes à 60 000 exemplaires distribués dans 376 points de vente répartis sur le Doubs, la Haute-Saône et le Territoire-de-Belfort. Des diffuseurs nous en commandent toujours. C’est du jamais vu” apprenait-on le 11 février auprès du Dépôt de Presse de Serre-les-Sapins. Un record ! À cette date, la Maison de la Presse de Besançon en avait déjà passé 650 exemplaires “et ce n’est pas fini. Les clients nous en demandent encore.” En temps normal, elle en reçoit une dizaine tout au plus. Même constat du côté du bureau de tabac de la rue de L’Orme-de-Chamars près de la maire. “Nous avons vendu 170 journaux. On en a recommandé une vingtaine supplémentaire. Ceux qui ont patienté seront servis comme les autres.” 60 000 exemplaires dif- E Le dernier numéro de Charlie Hebdo a été distribué à plus de 60 000 exemplaires dans 376 points de vente du Doubs, de la Haute-Saône et du Territoire-de-Belfort. fusés sur une partie du territoire franc-comtois seulement, c’est l’équivalent de ce que Charlie Hebdo distribuaient dans toute la France avant les attentats. Ce numéro “des survivants” avec en une Mahomet, est entré dans l’Histoire. Le 14 janvier au petit matin, soit une semaine après le drame, dans des rues vides de Besançon, des clients attendaient, impatients, devant les bureaux de presse qui n’avaient pas encore ouvert leur porte, pour acheter le journal satirique. “Ils étaient pris d’une Charlie-mania. C’en était stressant. J’ai cru que j’allais péter les plombs” raconte un buraliste du centreville qui attend de voir comment va réagir le public à l’arrivée du prochain numéro. “Ce qui est sûr, c’est que je n’en mettrai de côté pour personne” dit-il. I LE GRAND BESANÇON POLITIQUE La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 5 La C.A.G.B. menacée ? L’intercommunalité secouée par une vive fronde des maires Certaines mairies s’opposent au paiement des permis de construire à la C.A.G.B. Jean-Louis Fousseret ne tient-il plus “ceux” qui l’ont élu ? Quant à la lettre de Gabriel Baulieu envoyée au préalable aux “frondeurs”, elle a été reçue comme une forme de pression. Les maires du plateau évoquent la possibilité de se retrouver dans “un club”. ui a dit que le conseil communautaire du Grand Besançon n’était qu’une simple chambre d’enregistrement ? De vifs débats ont éclaté - jeudi 12 février - entre des maires de la périphérie et les membres du bureau. Point de rupture : la création d’un service commun d’instruction et d’autorisation du droit du sol. Suite au désengagement de l’État, 49 communes du Grand Besançon (1) ne bénéficieront plus - au 1er juillet - de l’aide gracieuse de la Direction départementale des Territoires (D.D.T.) pour instruire les dossiers et autoriser les constructions. La Communauté d’agglomération du Grand Besançon propose, “pour aider les communes”, de créer un service commun d’instruction avec six embauches à la clé. Ce transfert de compétences sera payant pour les mairies : 320 euros par exemple pour un permis de construire d’une maison individuelle ou encore 128 euros pour une autorisation de travaux. Gennes,Arguel, Mamirolle, Montfaucon, sont montés au front. C’est le maire de Montfaucon qui a dégainé le premier, lui qui s’était Q illustré un mois plus tôt pour dénoncer la politique tarifaire en matière de transports : “Cela correspondrait pour ma commune à une hausse de 2 % des impôts ! Impensable. On a tenté de demander en commission un autre plan, avec davantage de souplesse mais aucune de nos remarques n’a été prise en compte” lâche Pierre Contoz. Davantage sur le fond, c’est sur la forme que les “petites” communes craignent d’être mangées par Besançon et de supporter de futurs coûts structurels. Argument que n’accepte pas JeanLouis Fousseret : “Avec la création de ce service, il ne s’agit pas de gagner de l’argent. On risque même d’en perdre…” Cela ne convainc pas au point que le fossé semble se creuser : “On a l’air de dire que j’entraîne les autres maires avec moi contre l’agglo : c’est faux ! Certains sont même allés plus fort avec de vifs échanges de mails avec les services” rappelle Pierre Contoz qui n’a pas apprécié la lettre de trois pages de Gabriel Baulieu envoyée bien avant le vote, invitant les “frondeurs” à se ranger. La missive a été accueillie com- me une forme de pression. Résultat : 21 abstentions et 8 votre “contre”. “360 euros pour 3 à 4 heures de travail avec pausecafé comprise, ça me paraît beaucoup. Je veux que l’on se pose la question du prix coûtant” fait remarquer le maire d’Arguel André Avis. Daniel Huot (Mamirolle) conteste le positionnement de l’offre. Marcel Felt (MisereySalines) est “pour ce service” mais demande qu’une étude soit menée d’ici 2 ans pour “savoir réellement ce qu’il coûte.” Une demande acceptée par Jean-Louis Fousseret qui fait face pour l’une des premières fois à une “révolte” de ceux qui sont les premiers à l’avoir désigné comme président. Le maire de Besançon “rappelle qu’il a déjà pris en compte leur demande en réduisant à 6 personnes le nombre de salariés de ce futur service” pour prouver son sens de l’écoute. Bertrand Astric (Boussières) et Philippe Beluche (Novillars) ont apporté leur soutien à une majorité sur le gril : “Je rappelle que c’est à la carte. Un de mes conseillers municipaux a la compétence pour instruire. Nous relèverons ce challenge dans notre commune” explique le premier Gabriel Baulieu et Jean-Louis Fousseret face à la dissension de certains maires au conseil commu-nautaire. magistrat de Novillars. Pour les maires du Plateau déjà unis en syndicat pour la gestion de l’école de musique ou de la crèche, une solution est en réflexion : la création “d’un club à assistance juridique. Une avocate spécialisée réglerait les permis de construire à litige pour quelques centaines d’euros.” Une décision qui inquiète : “Aujourd’hui, les permis de construire, demain vous contesterez la mutualisation de l’eau et l’assainissement, dit Jean-Louis Fousseret en guise d’électrochoc. L’intercommunalité est en danger” poursuit le président. Une phrase forte que ne reprend pas à son compte le maire de Montfaucon : “Dire que l’intercommunalité est en danger à cause de moi, c’est de me donner une sacrée importance…” nuance-t-il. S’il estime avoir “reçu des gifles” lors de ce débat, Pierre Contoz assume et propose d’autres alternatives, quitte à déplaire. Robert Stepourjine (maire de Pirey), 5ème vice-président, a fait part de sa désapprobation : “Pierre, tu es un copain… mais je ne suis pas d’accord avec toi. Tu es libre de ne pas participer. Tes critiques font mal aux services et tu entraînes tes petits copains du plateau avec toi. Si nous faisions tous cela, l’intercommunalité ne fonctionnera plus !” Fragmentée, l’agglo devra rapidement recoller les morceaux avant d’autres sujets chauds comme la mutualisation des services Ville de Besançon-C.A.G.B. avec cet éternel doute qui énerve JeanLouis Fousseret : “Celui de faire croire que Besançon ferait supporter ses charges à la C.A.G.B.” dit-il. Seules des preuves d’amour aux communes évacueront ces doutes. I E.Ch. 9 communes ne sont pas concernées car ne elles ne possèdent pas de document d’urbanisme : Champoux, La Chevillotte, Beure, Vaire-le-Petit, Osselle, Mazerolles-le-Salin, Nancray, Noironte, Routelle. 5&6 % Le plaisir de vivre en ville 23 avenue Fontaine Argent • 3, 5, 7 et 9 rue Chopard • 25000 Besançon Bureau de vente Résidence Le Montana • 128 rue de Belfort 25000 Besançon 30, rue Denis Papin • B.P. 35 25301 PONTARLIER CEDEX - Tél. 03 81 46 71 87 www.de-giorgi.fr Tél. 03 81 80 63 56 Permanence les mardi, jeudi et vendredi de 15h00 à 18h00 L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 LES POLICIERS BISONTINS EN INSÉCURITÉ ? Les policiers municipaux demandent à être armés comme leurs homologues de la Police nationale. Dans un climat d’insécurité, l’arme leur apparaît dissuasive. G Police Un nouveau plan de sécurité 26 policiers municipaux supplémentaires sans arme à la ceinture Besançon renforce ses effectifs de policiers municipaux mais ne les armera pas. C’est le job de la Police nationale estime le maire. L’avis n’est pas partagé par l’U.M.P. et le F.N. La Ville vient de doter ses agents de gilets pareballes. Le débat a agité le précédent conseil municipal. ttendez-vous à croiser des policiers municipaux dans le tram et les bus, mission qu’ils ne réalisaient pas jusque-là. Renforcer les équipes de police municipale était une promesse de campagne du candidat Fousseret. Parole tenue. 26 policiers municipaux seront embauchés d’ici la fin du mandat à Besançon, chiffre important au regard des coupes budgétaires voulues par l’État. Certains attendent de voir. C’est le cas de l’U.M.P. qui se demande s’il ne vaut pas mieux s’interroger sur leurs A Le maire de Besançon a rappelé son opposition à l’armement des policiers municipaux tout en expliquant sa stratégie (photo archive L.P.B.). missions et sur l’armement : “J’étais pour les tasers, mais dans les quartiers, le respect de l’autorité se fait aussi lorsque l’on voit l’arme de poing. Je demande si ce plan n’est pas de l’affichage” estime Jacques Grosperrin, conseiller d’opposition. De quoi agacer l’adjointe à la sécurité et à la tranquillité publique Danièle Poissenot : “Quand j’entends cela, ça me met en colère ! 26 embauches dans le contexte actuel, ce n’est pas rien. Nous aurons davantage de présence dans les quartiers et les Bison- tins se sentiront mieux protégés grâce à notre collaboration menée avec la Police nationale. En résumé, eux interviendront le soir et la nuit. Nous, la police municipale, plutôt la journée” dit-elle. Si la coordination entre les deux polices existe, Jean-Louis Fousseret, contre l’armement de sa police, n’oublie pas de rappeler que “40 postes de policiers nationaux ont été supprimés par l’État entre 2002 et 2010” ditil. Il réclame un rétablissement des effectifs rejoint par Christophe Lime (P.C.F.). Ce dernier estime que Besançon “n’a pas à suppléer l’État dans ce domaine.” Les 26 policiers municipaux promis ne seront pas affectés immédiatement mais sur l’ensemble du mandat à raison de 4 recrutements par an en moyenne. “Les policiers municipaux sont une denrée rare car la formation dure un an” explique Frédéric Allemann, conseiller municipal délégué à la prévention et la sécurité publique. Le centre de supervision urbaine créé en 2014 - dirigé par un policier municipal accompagné de 3 opérateurs sera renforcé de 6 personnes. Il fonctionne actuellement du mercredi au dimanche, de 16 heures à 23 heures Ses missions horaires seront étendues. La vidéosurveillance aurait permis à la Police nationale de résoudre des affaires assure la mairie sans donner de chiffres. Outre les effectifs, le plan municipal prévoit la mise en place du “conseil des droits et devoirs des familles.” Le maire peut convoquer un mineur et ses parents pour un rappel à l’ordre lui qui s’inscrit “pour le triptyque éducation prévention, répression.” Une annonce qui fait sourire Michel Omouri (U.M.P.) : “Je me réjouis qu’enfin vous mettiez en place un conseil pour enrayer la délinquance des mineurs, alors qu’en 2010 lorsque je vous l’avais proposé vous l’aviez combattu avec force.” L’élu de droite va plus loin. Il propose la création “d’un numéro vert Proxim’sécurité afin que les habitants des quartiers ne soient pas seuls mais aussi pour qu’ils puissent aider les forces de police en signalant les incivilités, les violences et les trafics.” Pour lui, la majorité est déconnectée des réalités des quartiers. Une proposition combattue par les écologistes Anne Vignot et Anthony Poulin qui rappellent leur “Un opposition à tout armemonde de ment. Ils plaident pour Bisounours” la médiation et pour une “répression proportionselon née et comprise.” Idée que le Front National le F.N. résume “à un monde de Bisounours” déclare l’ancien gendarme Philippe Mougin qui préférait que les 53 000 euros État des lieux de la Police municipale EFFECTIFS G 64 agents en tenue : 52 gardiens et gradés, 9 agents de surveillance de la voie publique et 3 opérateurs de vidéo-protection. G Service découpé en 4 brigades : une brigade générale (23 agents), deux brigades V.T.T. (8 agents), une brigade circulation (4 agents) et une police de proximité (13). MISSIONS G Du lundi au samedi, de 7 heures à 19 heures, et les jeudis, vendredis, samedi de 7 heures à 23 heures. ENGAGEMENT G D’ici 2020 : 16 policiers municipaux supplémentaires, 4 A.S.V.P., 6 opérateurs de vidéo. dédiés à la mise en place du P.V. électronique soient réaffectés à l’achat d’armes. Il n’a pas été écouté. En contrepartie, Besançon a acheté des gilets pare-balles pour tous ses policiers. La dernière livraison arrivée mi-février équipe également les agents de surveillance de la voie publique. Les voilà protégés à défaut d’être armés. I E.Ch. La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 G Réaction 7 Police municipale Oui à l’arme à feu, mais cela ne réglera pas tout À Besançon, les policiers municipaux demandent à être équipés d’une arme à feu. Selon eux, elle est devenue nécessaire pour les aider à assurer leur mission au quotidien. aut-il armer les policiers muni- partout en France. Elles n’évitent plus villes qui ont décidé d’équiper leurs cipaux ? Depuis les attentats le débat. Dans certaines villes, il est agents. À Besançon, le sujet questionde janvier lors desquels une même déjà tranché comme à Nice où ne les élus mais aucune décision n’a été policière municipale a été tuée les policiers municipaux portent une prise, et aucune démarche ne sera engaet un agent de surveillance de la voie arme à feu à la ceinture comme 43 % gée en ce sens dans la précipitation. publique (A.S.V.P.) a été grièvement de leurs collègues en France. Cela ne De leur côté, les policiers municipaux blessé, les mairies s’interrogent un peu saurait tarder à Metz et à Tarbes, deux ont déjà tranché le débat. “Oui nous demandons à être armés. Lorsqu’on parle d’arme, on parle bien d’armes à feu !” annoncent des représentants du S.N.P.M. de Besançon (syndicat national de la police municipale). Ils ajoutent : “La municipalité nous a dotés de gilets pare-balles. Elle reconnaît ainsi que l’on court des risques dans le cadre de notre travail.” Souvent, les policiers municipaux qui sillonnent les quartiers et les zones sensibles dans le cadre de leur mission de tranquillité et de sécurité publique sont confrontés à des situations violentes dans lesquelles ils se sentent en danger. “Récemment, nous avons été envoyés sur un rodéo à proximité d’un lycée. Lorsqu’on s’est approché, un type a brandi une arme. Nous nous sommes retirés. De toute façon, nous n’avions pas les moyens de riposter. Dans ces moments-là, on se sent véritablement impuissants. La nouveauté, c’est qu’avant on craignait qu’un délinquant sorte un couteau face à nous, maintenant on redoute qu’il sorte une arme à feu. On sait qu’il y a des trafics d’armes à Besançon. Il y a une montée en puissance dans la violence. La municipalité que nous avons alertée a Les policiers municipaux ne portent pas d’arme à feu pris la mesure du problème. Nous attenà la ceinture. Ils se sentent démunis lorsqu’ils doivent dons les actes” observent des policiers municipaux. Quand ils passent aux intervenir sur des situations violentes. F G Police nationale l’on protège les autres, si nous ne sommes 408, à Battant, à Planoipas nous-mêmes en sécurité ? À tout se, en voiture comme en moment on peut avoir besoin d’une moto, il n’est pas rare arme pour s’extraire d’une situation qu’ils essuient des jets de délicate. Mais l’armement des policiers pierres. “Dès que l’on met municipaux doit être une étape d’un notre tenue, on peut consi“L’arme processus à engager pour faire évoluer dérer que nous devenons des cibles. Ils en veulent assoit l’au- la société. Cela ne peut pas être la soluà l’uniforme que vous torité.” tion à tout. Il faut plus de justice, plus d’éducation. Il faut agir sur les parents, soyez policier municipal, dans les écoles, sensibiliser et travailler A.S.V.P., gendarme, ou dans la proximité.” Dans l’esprit des Police nationale” précise le S.N.P.M. S’ils sont favorables à l’armement des policiers municipaux en prise directe policiers municipaux, les représen- avec le terrain, le débat a dépassé tants syndicaux savent que cela ne depuis longtemps celui de l’arme à feu. réglera pas tout. “Mais l’arme assoit Il est politique et sociétal. I l’autorité ! Comment voulez-vous que T.C. Un manque de moyens “Nous n’avons pas signé pour nous faire tuer” Sur le terrain, les agents de la Police nationale espèrent que l’État va les doter de moyens supplémentaires après les attentats du 7 janvier. Malheureusement, ils constatent que la réforme pénale va à l’encontre des intérêts qu’ils défendent. es agents de la Police nationale sont armés. Sont-ils plus en sécurité lorsqu’ils sont en mission ? Non. Ils connaissent leur vulnérabilité face à des délinquants qui peuvent être équipés de fusils de guerre de type Kalachnikov. Ils savent qu’ils n’hésiteront pas à en faire usage. “Il y a eu quatre règlements de compte par arme à feu à Besançon en 2014 pour des problèmes de drogue. Ces gens sont bien installés, armés, organisés. Il ne faut pas y aller avec des fusils à bouchon ! Vu la montée de la violence et des armes qui circulent y compris ici, il faut réagir” insiste Thierry Silvand du syndicat F.P.I.P. (fédération professionnelle indépendante de la police). “Nous n’avons pas signé pour nous faire tuer” complète Arnaud Masson du syndicat Alliance. Il n’y a pas de zone de non-droit à Besançon, la police va partout, “mais nous sommes plus méfiants. On sait par exemple que dès qu’on intervient aux 408, nos voitures seront ensuite L caillassées et les poubelles brûlées.” Alors qu’en France la cote d’amour pour la police est en hausse depuis les attentats de janvier, les fonctionnaires attendent maintenant que l’État leur donne les moyens d’agir sur le terrain. “En trente ans, on a paupérisé la police en terme d’effectifs, de matériel, de locaux, de salaire. Cela fait trente ans qu’on subit. Arrêtons de tergiverser. Il faut qu’on nous donne les moyens d’agir. La décision n’est que politique” disent-ils. Le souhait des policiers “Nous ne demandons est que l’arsenal judiciaire change pour que pas un les délinquants se sentent enfin en insécuripermis té, ce qui n’est pas le cas de tuer.” actuellement. Ils souhaiteraient une réforme de la règle de la légitime défense qui définit le cadre dans lequel les policiers peuvent faire usage de leur arme. Arnaud Masson et Thierry Silvand, représentants des syndicats de police estime que depuis 30 ans l’État a laissé se paupériser la police. “Nous ne demandons pas un permis de tuer. Mais si les délinquants savaient que l’on peut faire usage de notre arme au bout de deux sommations, cela changerait déjà beaucoup de choses” tempèrent Arnaud Masson et Thierry Silvand. Éric Ciotti, le député U.M.P. des Alpes-Maritmes a d’ailleurs déposé une proposition de loi en ce sens à l’Assemblée Nationale. Mais au-delà de cette évolution autour de la légitime défense, c’est tout une culture qu’il faut changer pour casser le sentiment d’impunité qui habite les délinquants “et qui naît de l’organisation même de notre système.” Malheureusement, les syndicats de police estiment que la réforme pénale portée par la ministre Christiane Taubira va à l’encontre des intérêts qu’ils défendent. Elle prévoit entre autres qu’un individu condamné pour un délit inférieur ou égal à 5 ans et qui encourent l’emprisonnement pourra, au titre de la contrainte pénale, éviter la prison sous certaines conditions. “Ce seuil sera porté à 10 ans à partir du 1er janvier 2017 soupirent les représentants des syndicats de police. L’objectif estil de n’envoyer plus personnes en prison ? Tout cela se fait au détriment de l’intérêt des citoyens et des victimes.” I T.C. 8 L’INTERVIEW DU MOIS La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 FOOTBALL L’ancien arbitre international Michel Vautrot “C’est comme une drogue qui s’en va” L’ancien arbitre international bisontin a toujours un rôle d’observateur du corps arbitral mondial. Mais la limite d’âge fixée à 70 ans le “contraint” à prendre sa retraite dans un an. Connu pour son franc-parler, il est régulièrement sollicité pour participer à des conférences. Entretien. ui, l’homme qui a arbitré une finale de Ligue de Champions en 1986, une demi-finale de coupe de Monde en 1990, n’a jamais renié ses origines bisontines. Encore moins son francparler. À bientôt 70 ans, l’ancien arbitre international Michel Vautrot, élevé par ses grands-parents à Antorpe près de SaintVit, garde cette chaleur humaine qui en fait un personnage respecté et respectable. Pourtant, l’ancien homme en noir n’a pas que des amis. C’est lui qui a soulevé un scandale de corruption dans le monde arbitral français. Personne ne voulait le croire. L’histoire lui a donné raison. Les années ont passé. Vautrot n’a pas changé. Autour de son cou, une chaîne au bout de laquelle pendent un sifflet et un ballon ne le quitte jamais, comme si l’arbitrage était ancré en lui. Jeudi 5 février, il était l’invité de la faculté des Sports de Besançon et le C.E.S.E.R. de Franche-Comté pour participer à une conférence sur “l’adolescence et la prise de risques”. Durant plus de 45 minutes, il a captivé la salle au point que les étudiants, souvent accrochés à leur smartphone, ont écouté religieusement “le vieux sage” qui veut “modestement transmettre son expérience” dit-il. Partant du proverbe africain que lorsqu’une personne âgée s’éteint, c’est une bibliothèque qui brûle, il accepte une nouvelle fois de se confier. L La Presse Bisontine : Bien qu’écarté des terrains de football, vous avez toujours une place importante dans le monde de l’arbitrage français et mondial. Quelles sont vos missions ? Michel Vautrot : Je suis toujours observateur d’arbitres pour l’U.E.F.A. et la F.I.F.A. lorsqu’il y a des Coupes du Monde et je suis également conseiller en arbitrage en Jordanie. Depuis six ans, j’y suis allé presque 25 fois mais avec les événements actuels, je n’y suis pas retourné. L.P.B. :Vous vivez toujours sans téléphone portable, que vous refusez catégoriquement, mais vous vous êtes mis à Internet que vous maîtrisez pour communiquer avec la F.I.F.A. Michel pense-t-il à la retraite ? “Cela fait M.V. : Lorsque l’on vieillit, on y pense. Et lorsqu’on réfléchit, 52 ans cela donne le vertige : voilà 52 ans que je suis arbitre car j’ai que je eu mon diplôme en 1963 (il était suis alors licencié au Racing Besanarbitre.” çon). En octobre 2015, j’aurai 70 ans : c’est donc ma dernière année car c’est une limite d’âge. Je viens de recevoir une lettre de Noël Le Graët (président de la Fédération française de football) qui me représente au sein des instances pour cette année encore. C’était une condition. L.P.B. : Malgré votre vie à 100 l’heure, redoutez-vous cet arrêt ? M.V. : C’est comme une drogue qui s’en va… mais je ne peux pas être aigri avec tout ce que j’ai vécu grâce au foot. Michel Vautrot, l’ancien arbitre international, ici avant une conférence sur “l’adolescence et la prise de risque”. Il partage son expérience. L.P.B. : Est-ce aussi la raison pour laquelle vous répondez favorablement aux personnes qui souhaitent que vous interveniez à des conférences ? M.V. : Je ne veux pas faire le donneur de leçon car je suis parti de rien pour arriver nulle part (rires)… mais si je peux transmettre mon expérience aux jeunes, je le ferai car je n’ai pas encore Alzheimer. J’ai déduit une chose avec l’arbitrage à qui je dois tout : l’homme gagne toujours par son propre mérite mais perd toujours par la faute des autres. Au foot, c’est toujours la faute de l’arbitre. Si on ne se bat pas pour la justice dans le sport, on le fera jamais. Je dis aux jeunes : vous êtes tous des arbitres. L.P.B. : À ce titre, vous avez un regret ? M.V. : Lors de la remise du Ballon d’Or à laquelle j’étais invité et qui faisait suite au massacre de Charlie-Hebdo, la F.I.F.A. - qui gère le foot mondial - a installé une affiche “Je suis Charlie”. J’étais heureux mais en même temps, il y avait de l’autre côté 150 gamins massacrés au Nigeria. J’ai trouvé regrettable qu’elle n’en parle pas. Il faut ouvrir les consciences… L.P.B. : Le foot est devenu de la géopolitique. Qui soutenez-vous à la présidence de la F.I.F.A. dont l’élection a lieu le 29 mai ? M.V. : Il n’y a que les présidents de fédération qui votent. En 1998, j’avais été intégré dans le comité d’honneur de Johansson et cela m’avait mis en porte-à-faux avec Blatter et Platini (finalement élus). Aujourd’hui, le Prince de Jordanie pour qui je suis conseiller se présente. Je ne me prononce pas. L.P.B. : En 2009, Nicolas Sarkozy vous a remis la légion d’honneur. Était-ce une façon de laver votre Bio express Né le 23 octobre 1945 à Antorpe. Jeune, sa fragilité physique l’interdit de pratiquer un sport. Il signe au Racing Besançon pour devenir arbitre à 16 ans. Il devient professeur puis inspecteur. Il a dirigé cinq matches de Coupe du monde de football, dont deux en 1982 et trois en 1990 (dont la demi-finale Argentine-Italie). Il arbitre la finale de l’Euro 1988. Il a été classé deux fois, en 1988 et 1989, meilleur arbitre du monde. Il est l’ancien Directeur Technique National de l’arbitrage français, instructeurF.I.F.A. depuis 1991. En2003, il est mis à l’écart par toutes les instances sportives de la F.F.F., après avoir dénoncé une affaire de corruption. En 2006, Michel Vautrot est fait chevalier de la Légion d’honneur. La décoration lui est remise par Nicolas Sarkozy le 30 novembre 2009 à l’Élysée. honneur après le scandale de corruption dans l’arbitrage que vous aviez dénoncé ? M.V. : Tout ce que j’ai dit était vrai mais personne ne m’a cru. J’avais dit que je ne remettrais plus les pieds dans un stade depuis cette affaire où un membre des renseignements généraux a monté un dossier de toutes pièces contre moi. On m’a remis la légion d’honneur à l’Élysée, et je suis retourné au stade… L.P.B. : Plus que les enjeux politiques, l’argent a tué le jeu et l’enjeu. Ce phénomène était-il aussi présent à la fin des années quatre-vingt ? M.V. : Il était déjà présent. J’ai connu par exemple la caisse noire de Saint-Étienne. L.P.B. : Avez-vous un jour franchi le Rubicon et accepté de siffler favorablement pour une équipe ? M.V. : Je n’ai pas besoin de dire que je suis un héros car on ne m’a jamais demandé. Peut-être parce que j’avais fait ma réputation. Certains ont même cru que j’étais le Monsieur Propre du foot ! L.P.B. : Des joueurs sont-ils venus s’excuser après avoir proféré des menaces contre vous ? M.V. : Je n’ai pas de souvenirs. J’ai vu Youri Djorkaeff récemment. Il est venu me taper dans le dos. Je lui ai dit : “Crois-tu que dans 20 ans les joueurs actuels iront saluer l’arbitre ?” Je ne crois pas. Je suis retourné au Steaua Bucarest que j’avais arbitré en finale de Ligue des champions en 1986. À l’époque, ils craignaient que je favorise le F.C. Barcelone. Finalement, ils ont gagné. 20 ans plus tard, ils m’ont remis un trophée écrit en français : “20 ans après, nous n’oublions pas.” L.P.B. : Votre avis sur la Coupe du Monde attribuée au Qatar en 2022… M.V. : Pourquoi autant de tapage alors que les décideurs étaient au courant qu’il ferait chaud en juillet là-bas. À mon avis, si la Coupe du Monde est déplacée en hiver, le Qatar devra donner une contrepartie financière aux championnats européens. L.P.B. : Une chance de voir un arbitre français arbitrer un match du prochain mondial ? M.V. : Oui, il y en aura un entre Ludovic Turpin et Ruddy Buquet. L.P.B. : Avec cet éternel débat : pour ou contre l’arbitrage vidéo ? M.V. : J’ai une réponse caméléon. Je peux être “pour” le matin et “contre” le soir. L’arbitrage vidéo coûte cher. La vraie erreur, c’est celle que l’on voit à l’œil nu. Ce que je dis peut paraître d’arrière-garde. L.P.B. : Le Bisontin de cœur a forcément un commentaire sur le foot et le sport dans sa ville ? M.V. : Je me réjouis du retour du Racing dirigé par un ami (Philippe Pichery) mais je souffre de voir que nous sommes la seule capitale régionale absente du classement du journal L’Équipe regroupant les 120 villes sportives. Je suis régulièrement les résultats des équipes ou les arbitres, dont un Bisontin est arbitre de Pro A en basket (N.D.L.R. : Grégory Dubois). L.P.B. : La fusion des régions vous obligera à supporter des clubs bourguignons désormais ! M.V. : Je regarde quand même leurs résultats. Mais les matches de division d’honneur ne se joueront pas entre Montbéliard et Auxerre. Propos recueillis par E.Ch. 10 BESANÇON La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 CONTESTATION Une pétition suivie Les mécontents du transport en commun montent au créneau Le Collectif des mécontents des transports en commun de Besançon a recueilli les témoignages de dizaines d’usagers qui protestent contre la nouvelle organisation du réseau. Des remarques que ce groupement citoyen va faire remonter à l’Agglo. ongtemps le réseau de bus de Besançon a fait la fierté de la ville. Il était un des plus performants de France. Mais ça, c’était avant le tram. Son implantation dans le paysage urbain s’est accompagnée d’une refonte complète du dispositif de transports en commun qui avait été organisé de telle sorte à irriguer tous les quartiers. Or, pour beaucoup d’usagers, le compte n’y est plus. L’évolution du réseau autour d’une association du bus et du tram à laquelle sont venus se greffer des problèmes de circulation, s’est faite au détriment de la qualité de service. Trop d’endroits bien desservis hier par des bus le sont moins aujourd’hui, voire plus du tout. C’est précisément ce que déplore Jacques Amiot, un des animateurs du Collectif des mécontents des transports en commun bisontins qui s’est constitué à la fin de l’année dernière. Ce groupement citoyen a identifié plusieurs sources d’insatisfaction parmi lesquelles : la suppression de lignes sans concertation, des quartiers moins bien desservis, des bus bondés, de nombreux arrêts sans abris, trop peu de bus, des durées de trajet beaucoup plus importantes. “Il y a moins de bus. L’Agglo a privilégié des axes qu’elle a définis comme majeur par rapport à d’autres. Résultat dans certains quartiers, des gens ont désormais du mal à trouver L ÉCONOMIE un moyen de transport en commun pour se déplacer. Ce n’est pas acceptable. Dans le quartier de la Butte par exemple, on avait une ligne de bus qui nous emmenait jusqu’au centre-ville. Aujourd’hui, pour s’y rendre, il faut descendre à Chamars et prendre le tram. En résumé, les lignes de bus arrosent les stations de tram mais pas les quartiers. Pour les personnes âgées, ce n’est pas facile. J’ajoute que pour les habitants du secteur Butte, le tram ne sert à rien puisque le premier arrêt est à 1 kilomètre” observe Monsieur Amiot. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Depuis que le Collectif a lancé une pétition sur le net, chez les commerçants et dans les boîtes aux lettres de Besançon, les plaintes à l’égard du service de transport s’accumulent. Ceux qui sont à l’origine de cette initiative se doutaient d’un mécontentement sans imaginer qu’il avait pris cette ampleur. “Nous avons distribué près de “Une 4 000 tracts, en donnant absence la possibilité aux gens de d’analyse.” nous répondre. J’ai déjà reçu une centaine de témoignages de personnes qui ont pris la peine de nous écrire et plus de 70 sur la pétition en ligne (plus de 200 personnes l’ont signée). Leurs remarques permet- Jacques Amiot estime “mensongère” la promesse de l’Agglo qui expliquait que la mise en service du tram allait permettre d’irriguer les quartiers de manière plus fine avec les bus. tent d’affiner notre diagnostic de la situation, et surtout de dire que nous n’avons pas tapé à côté du problème. Le travail que nous avons engagé est long, mais il est payant” ajoute Jacques Amiot. Les quartiers où il y a de la grogne ont été identifiés par le Collectif. “On voit qu’il y a des soucis dans les secteurs Butte, Clemenceau, Villarceau. Il y en a aussi dans les quartiers de Saint-Claude et Point-du-Jour. Beaucoup de personnes des quartiers de Montrapon et de Montjoux nous ont également fait part des difficultés qu’elles rencontrent.” Les commentaires vont de la prof de fac qui s’est résignée à supprimées.” reprendre sa voiture pour se rendre à C’est avec ce cahier de doléances que la Bouloie, à un retraité qui ne des- des représentants du Collectif sont cend en plus en ville faute de bus, en attendus à l’Agglo fin février. Ils ont passant par une dame qui se plaint demandé un rendez-vous qu’ils ont que le temps d’attente à l’arrêt de bus obtenu pour faire un point sur la situaest tel qu’elle n’arrive plus à faire l’aller- tion. “Tous ces témoignages vont nous retour avec un seul billet. Un usager permettre d’être crédibles” remarque a même fini par rendre sa carte Jacques Amiot. Le Collectif attend de d’abonnement au réseau Ginko. Ce l’Agglo qu’elle prenne conscience de la sont principalement des femmes âgées mesure du problème qui, selon lui, est qui ont répondu à l’enquête. Elles dénon- le fruit “d’une absence d’analyse et cent pêle-mêle “la diminution des fré- d’une mauvaise gestion.” I T.C. quences de passage”, “les changements imposés”, “la marche à pied”, “les lignes ORGANISATION L’inquiétude des commerçants Plus de bus ? No traffic, no business ! Des commerçants du centre-ville ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires depuis qu’il y a moins de bus en circulation dans la Boucle. uparavant, 10 lignes de bus traversaient le centre-ville. Il n’y en a plus que trois aujourd’hui. Le nombre de passages place du 8-Septembre a été divisé par deux. Moins de trafic, c’est aussi moins de clients dans A les commerces. Ils sont nombreux à avoir enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires depuis la mise en place du nouveau réseau. “Il a chuté d’environ 50 % ! C’est une catastrophe ! La fréquentation a été divisée par quatre” s’inquiète Patricia Mesnier, de la boulangerie des Carmes, est surprise que la situation économique du centre-ville n’interpelle pas plus les élus. Patricia Mesnier de la Boulangerie des Carmes située au carrefour de la Grande rue et de la rue de la Préfecture. “Les élus n’ont pas mesuré à quel point la fréquence des bus drainait l’activité économique dans ce secteur de la ville. Le pire, c’est que ça n’interpelle personne. Si à cela j’ajoute la fermeture de l’hôpital SaintJacques, le départ de la fac de médecine, ça commence à faire beaucoup.” Face aux difficultés, la boulangerie a dû se séparer d’une vendeuse, et n’a repris qu’un apprenti sur les quatre qu’elle formait habituellement. Un peu plus bas, place du 8-Septembre, un restaurateur qui travaille beaucoup avec les étudiants a vu son activité baisser d’environ 15 % ces derniers mois. “Avant la réorganisation du réseau, ils descendaient tous les jours au centreville depuis le campus. Maintenant, ils ne viennent plus en ville parce qu’il n’y a plus de bus” observe le restaurateur. On mesure aussi un recul de fréquentation place de la Révolution “Les gens où s’arrête pourtant le tram. “Il y a une baisse, c’est indéniable. Le ne vien- problème ne vient pas du tram, mais nent plus du fait que des gens aujourd’hui ont des difficultés à descendre au en ville.” centre-ville en utilisant les transports en commun. Ils rencontrent des problèmes de correspondance, les temps de trajet ou d’attente sont trop long. Il arrive qu’un ticket ne leur suffise pas pour faire ce qu’ils ont à faire. Cela s’ajoute aux difficultés conjoncturelles” remarquet-on du côté de l’enseigne Nicolas. Des commerçants souhaiteraient une concertation avec la municipalité et l’Agglo pour débattre de ces problématiques afin d’envisager des solutions. I Les chauffeurs s’y mettent aussi ! Des commerçants du centreville ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires depuis qu’il y a moins de bus en circulation dans la Boucle. inalement, la grogne vient de toutes parts contre la nouvelle organisation du réseau de transport en commun de Besançon. Les chauffeurs de bus montent à la charge avec les usagers et les commerçants. “Le réseau de bus est dégradé. C’est dommage car on adore notre travail” déplore Franck Martel, délégué du personnel conducteur au dépôt de Planoise. Il ajoute : “142 départs de bus ont été supprimés. C’est très important. Forcément, le service rendu aux usagers est moins performant. Les passagers ne s’insurgent même plus. Ils sont résignés car ils voient que rien ne chan“Le réseau ge. Nous ne voyons qu’une soluc’est de remettre des lignes de de bus est tion, bus pour irriguer correctement les dégradé.” quartiers et desservir efficacement le centre-ville.” Problème : au-delà de la question financière qui s’imposerait à ce débat, augmenter le niveau de service des bus reviendrait à reconnaître que la performance du tram n’est pas à la hauteur des attentes. I F * MEUBLES DECORATION Matelas MEMORY Tapis WORD tufté Mousse à mémoire de forme 90*190 cm Réf.44621 100 E50 2P.2T - Anthracite - Larg. 180 cm Réf.61290068 599 € 180 € E 129 € E Lit TOLBIAC 40*190 cm - Tissu gris Réf.49396 199E Canapé d’angle SNAPE Bi-matière - Gris Blanc Réf.05186 990E€ 890E Couleur Noyer - 2P.2T - Larg. 180 cm Réf.61290072 179E€ Couleur Noyer - 2P.2ET - Larg. 180 cm Réf.6159002 54E70 49E€ 5 coloris - Lot de 12 pcs 3E99 2E49 Coussin VITAMINE 40*40 cm - Motif rayures Réf.20166 9E90 4E90 pour vêtement avec aspi-compréssion Réf.53662 11E90 6E90 140*200 cm - 1 personne Réf.20872 39E99 19E99 140/190 cm - Resort ( 336 ) 241 25E99 5E99 Rêveil DRING Matelas ELIPSE 399 Bougies chauffe plat SIGNATURE Réf.25988 Ref.67690063 E 6E99 Rose - Diam 25 cm 15 cases Réf 64917 9E99 Suspension BULLIT Etagère pin FLEX 159E€ 27E60 Set Housse de couette + Taie PIXI Meuble Haut NOX 273E50 79E Set de 2 Housses de protection Bahut NOX 599E Réf.21373 Réf.27319 Réf.63290046 299E 130*190 cm - Noir à motifs 6 coloris - 36*66 cm 140*190 cm 302 € 39E60 Miroir FOXY Lit WO lagnéblanc E 99 E Tapis DEAD tufté Bahut CARBONE E Réf.25842 E 3 coloris - Métal E 6 99 3E99 *Dans la limite des stocks disponibles 199 E 160*230 cm - Noir/Multicolor 12 BESANÇON EN BREF Conférences Christophe Lafaye, historien spécialiste des questions de défense, propose un cycle de conférences sur ses recherches à l’Université Ouverte de FrancheComté en mars et avril. Cette année, il développe quatre thématiques liées à l’engagement de l’armée française en Afghanistan. Le cycle commence le vendredi 13 mars de 15 h à 16 h 30 : “Présentation de l’Afghanistan”, à la Faculté de Lettres, amphithéâtre Coché, rue Mégevand à Besançon. Le reste du programme sur : http://universiteouverte.univ-fcomte.fr Dirigeants Le centre des jeunes dirigeants d’entreprise (C.J.D.) de Besançon organise sa soirée prestige 2015 le 12 mars à 19 h au Kursaal de Besançon sur le thème “Agilité, ou manager dans un environnement en mutation”. Plusieurs intervenants au programme : Philippe Croizon, le nageur de l’extrême amputé et Hervé Sérieyx, ancien dirigeant d’entreprise. Avec la touche d’humour de la Madeleine Proust. 35 euros par personne le repas. Inscriptions en ligne sur https://www.weezevent. com/prestige-cjdbesancon La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 ARTISANAT Transmission d’entreprise La greffe a bien pris pour Artémis Paysages Le Bisontin Franck Martin a reçu un “Trophée de la transmission d’entreprise” par la Chambre de métiers pour le développement de sa société et la création d’un village d’artisans à Besançon. es premiers “Trophées inter-consulaires de la transmission-reprise d’entreprise” - le nom n’est pas très glamour - ont été remis le 5 février dernier. Une dizaine d’artisans des quatre départements francs-comtois ont été mis à l’honneur. D’un boucher de Belfort à une créatrice de luminaires installée à Ornans en passant par un usineur du Jura, ils ont tous reçu un prix dans une catégorie différente. Parmi les lauréats, un Bisontin, Franck Martin, a été distingué pour sa reconversion réussie. Il a repris l’entreprise Fadeau Pay80 % des sages, installée depuis repreneurs 1976 à Besançon, à du départ en pérennisent l’occasion retraite de son dirigeant. l’entreprise. En quelques années, Franck Martin fera prospérer son affaire et réussira à doubler l’effectif, passant de 7 à 15 salariés spécialisés dans l’aménagement paysager. L’entreprise, rebaptisée Artémis Paysages, est installée rue Berthelot, à Franck Martin a reçu son prix le 5 février des mains des autorités consulaires et politiques régionales. (photo C.M.A.). L proximité du boulevard, depuis un an. En mai dernier, Franck Martin a concrétisé un second projet de développement en créant un véritable “village d’artisans” où sont réunis sous un même toit dans un bâtiment de 1 000 m2 sept artisans aux savoir-faire complémentaires : espaces verts, clôtures et portails, aménagements extérieurs, menuiserie alu, piscines, chalets de jardin… “L’idée est de créer une vraie synergie entre nos spécialités, sans esprit de concurrence, et que le client ait au même endroit tous les interlocuteurs pour son projet” commente Franck Martin dont le trophée remis le 5 février était assorti d’un chèque de 500 euros. L’inauguration de ce vil- lage des artisans (sur invitations seulement) aura lieu le 19 mars. Fort de cette croissance continue depuis sa reprise d’entreprise, Franck Martin a déjà des projets d’agrandissement en tête. Il est sur le point de récupérer des terrains appartenant à la S.N.C.F. dans le périmètre de la rue Berthelot. “L’idée est d’étendre ce village des artisans pour l’ouvrir à d’autres professionnels confie le dirigeant. Ce projet se fera, peut-être pas dès cette année, on va déjà se poser un peu…” En Franche-Comté, le nombre d’entreprises artisanales a augmenté de 13 % au cours des cinq dernières années. 19 872 entreprises artisanales sont installées sur le sol franc-comtois. En 2013, 145 ont été transmises et reprises par un nouveau dirigeant. Mais le contexte continue à évoluer, comme le confirme Paul Grosjean, président de la Chambre de métiers de Franche-Comté : “Avant, ces entreprises étaient transmises la plupart du temps de père en fils. C’est de moins en moins le cas. Mais la reprise reste efficace. Si l’accompagnement est bien fait, 80 % des repreneurs réussissent et pérennisent l’entreprise. Alors que s’il s’agit d’une création pure, le taux de réussite est de 60 %. La reprise est une très bonne solution, mais il faut l’accompagner de près.” I J.-F.H. Publi-information HOME CUISINE réveille la cuisine Qualité, fonctionnalité, esthétisme, personnalité et respect de l’environnement. Les cuisines commercialisées par Home Cuisine à Pirey concentrent tous ces atouts pour un prix global très compétitif. e paysage des cuisinistes s’étoffe dans le Grand Besançon avec l’ouverture à Pirey du magasin indépendant Home Cuisine. Mais à la différence de la L plupart des autres enseignes, celleci porte la personnalité de son créateur Stéphane Muser. Cet agenceurdécorateur désormais à son compte, a gardé le meilleur de ses 18 ans d’expérience acquise dans ce métier auprès de diverses enseignes pour proposer à ses clients des cuisines qualitatives et fonctionnelles, ajustées à leurs besoins, à leurs goûts, à leur manière de vivre et au-delà, aux enjeux environnementaux. “Les cuisines que je commercialise sont d’une Dès le premier rendez-vous, l’agenceur décorateur réalise une esquisse à main levée de la future cuisine pour permettre au client de se projeter. S Passionné par son métier, Stéphane Muser a ouvert son magasin Home Cuisine le 12 janvier à Pirey. fabrication allemande de haute qualité. Elles ont le Green label, qui signifie qu'elles sont conçues à partir de matériaux entièrement recyclables. Utilisation de nombreux matériaux nobles tels que la pierre, le bois, le verre et le métal. Il y a dans ces cuisines modernes une sorte de retour aux sources qui correspond à l’état d’esprit différence. Il ne se déplace jamais tira à la concrétisation du projet. de nos clients. Ils recherchent du natu- chez un client sans un mètre, ses “J’aime ce que je fais et je le fais avec rel, du bio, du bien-être. Je suis en papiers et ses crayons. Après avoir passion” confie Stéphane Muser qui prise directe avec la façon de consompris le temps de discuter intègre la cuisine à son environnemer des gens” remarque Stéphane avec son interlocuteur pour ment. La prestation est sur-mesure, Muser. Home Cuisine est précurseur “J’aime cerner ses attentes, il réa- les cuisines sont qualitatives, et le sur l’aspect écologique dans la région. lise devant lui, à main levée, tout proposé à des prix très compéce que une première esquisse de titifs sur ce marché concurrentiel. L’entrepreneur vend un produit qui réunit à la fois la performance tech- je fais.” ce que pourra être la futu- Home Cuisine travaille également nique, le design, l’esthétisme, et la re cuisine. Ce travail pré- avec un poseur attitré, menuisier de fonctionnalité. Pour prendre la mesucis de création permet métier. re des atouts d’une cuisine, il faut immédiatement au client Au-delà de la cuisine, Stéphane Muser que son implantation soit parfaitede se projeter dans l’espace. propose de l’agencement de salles de ment réussie. Sur ce point, les comCette esquisse est le point bain, de dressings, voire d’une habipétences de Stéphane Muser dans de départ à des échanges, tation dans son ensemble. I l’agencement et la décoration font la à une réflexion, qui abou- CUISINE BAIN DRESSING HOME CUISINE Partenaires : Stéphane Muser 64 E rue du Collège - 25480 PIREY - Tél. +33 (0)3 81 53 64 49 - Fax +33 (0)9 70 60 59 60 - [email protected] BESANÇON ADMINISTRATIONS La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 Projet urbain 800 fonctionnaires d’État déménageront au Pôle Viotte Ce qui était un serpent de mer devient réel. En 2018, une partie des services de l’État sera regroupée au pôle Viotte à Besançon dans les anciens locaux de la Sernam. L’État réalisera une économie de 400 000 euros par an en matière de fonctionnement locatif. Le maire a trouvé un premier “client” pour le Pôle Viotte côté Sernam : le préfet du Doubs. ‘ ‘ L’humeur Simplification ? E n marge d’une rencontre avec le monde économique qui s’est déroulée à Dole mi-février, Marie-Guite Dufay, interpellée par un chef d’entreprise sur la lourdeur des démarches administratives, assure à ce dernier que dans le cadre du conseil national de la simplification pour les entreprises, créé en janvier 2014, au sein duquel la présidente de Région siège, nombre de mesures ont été prises. Parmi ces mesures, la simplification de la fiche de salaire. Madame Dufay affirme que la mise en place de la procédure de simplification est effective à partir de janvier 2015. Notre chef d’entreprise, surpris, met en doute la parole présidentielle et lui fait remarquer qu’il n’a rien vu… Sûre de son propos, la présidente Dufay insiste en lui précisant que “le tiers des lignes a été supprimé.” Pointilleux, le chef d’entreprise vérifie auprès de son cabinet d’expertise-comptable : aucune simplification n’est intervenue sur les fiches de paie de ses salariés qui comportent toujours autant de lignes. Des paroles aux actes, il y a parfois plusieurs mois qui s’écoulent. Le choc de simplification, ce n’est pas tout à fait pour maintenant… G occasion fait le larron. D’un côté, la Ville a depuis 2008 un grand projet : celui de valoriser le site de la gare Viotte à Besançon en transformant les bâtiments de l’ancienne Sernam en tertiaire et bureaux. De l’autre côté, il y a l’État, que l’on dit sans argent… mais avec des idées, celles de rentabiliser son parc immobilier qui lui coûte cher. “La D.R.A.A.F., les services de la D.D.T., de l’A.R.S., etc. sont tous dans des lieux différents que nous louons pour beaucoup” fait remarquer le préfet du Doubs Stéphane Fratacci. Loger 800 agents, ça coûte cher. D’où l’idée de créer un bâtiment neuf, performant sur le plan énergétique, dans donner une suite favorable pour qu’un un lieu bien situé dans la capitale régio- protocole d’accord soit très vite signé.” nale facilement accessible pour le public Une missive que Jean-Louis Fousseet les agents d’État. “On estime que ret a accueillie… avec joie. c’est une opération intéressante finanLes 800 fonctionnaires cièrement car elle permettra de réaliseront logés (d’ici 2018) ser une économie de 400 000 euros par “On n’enlève dans l’ancienne Seran en charge de fonctionnement” calnam (6 000 m2) et dans un bâtiment neuf de cule le préfet. Rien n’aurait été pos- rien au sible sans la signature de Manuel Valls centre-ville.” 10 000 m2. Quant à la Ville, elle a toujours qui a envoyé au maire de Besançon le projet d’amener ici une lettre dans laquelle le Premier un pôle tertiaire mais ministre estime “que le projet sera la concrétisation “est avantageux pour les finances publiques à 10 ans” relativise le et pour les agents. Il a donc été décidé L’ maire. L’arrivée de 800 agents ne va-t-elle pas vider le centre-ville ? “Non, répond Jean-Louis Fousseret. Car les services des finances restent au centre-ville. On n’enlève rien aux services situés dans la Boucle.” Ce ne sera pas le cas pour le quartier de Palente qui perdra 105 personnes travaillent à la D.R.A.A.F. située au 191, rue de Belfort, à la City pour l’A.R.S. (155 personnes), où rue Nicolas-Bruand (147 personnes). Les décideurs promettent un meilleur service pour l’usager et une meilleure qualité pour l’agent. I Jusqu’au 7/03/2015. BESANÇON ESPACE VALENTIN Centre 03 81 53 42 12 13 www.espace-du-dos.com 14 BESANÇON CULTURE Le chiffre ‘ ‘ La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 Salle de spectacle Le Scénacle investit l’ancien théâtre Bacchus L’association Le Scénacle a proposé à Habitat 25 un projet d’animation culturelle de l’ancien théâtre Bacchus, qui a été accepté. Inauguration le 18 mars. 400 000 C’ est le nombre de voyageurs qu’il manque à la gare Besançon T.G.V. Franche-Comté pour être conforme aux estimations annoncées avant l’ouverture de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône. Le trafic voyageur est bien inférieur aux attentes de la S.N.C.F. En 2011, elle avait tablé sur une fréquentation d’1,1 million de voyageurs à la nouvelle gare comme le rappelle la Direction Technique Infrastructures de Transport et Matériaux dans un rapport d’étude sur les projets ferroviaires à grande vitesse. Or, la S.N.C.F. vient d’annoncer que la fréquentation de la gare Besançon Franche-Comté T.G.V. est de 700 000 voyageurs, et de 600 000 à la gare de Belfort-Montbéliard, soit une fréquentation presque deux fois inférieure aux attentes. G Compagnie Keichad a donc réfléchi à une solution qui a pris forme lors d’une rencontre avec Hamid Asseila de la société N.G. Productions avec qui il a créé l’association Le Scénacle en octobre dernier. Ensemble, ils ont élaboré un projet d’animation pour ce lieu. Ils l’ont soumis au propriétaire des murs Habitat 25 qui l’a accepté. “L’idée est de faire de ce théâtre une plateforme artistique, un espace d’émergence pluridisciplinaire. Ce qui change de Bacchus, c’est que quatre structures indépendantes se partagent les bureaux. Elles ne sont pas réunies autour d’un projet artistique commun. Nous sommes dans une démarche de co-working. Quentin Juy, président du Scénacle et fondateur de la Compagnie Keichad. L’intérêt est de mutualiser l’espace.” Les nouveaux co-locataires du Scéne odeur de peinture fraîche le et fonctionnelle. Nous l’avons rééqui- de la Compagnie Bacchus et la tenta- nacle sont : la Compagnie Keichad flotte à l’intérieur de l’ancien pé d’un système de son et de lumière” tive infructueuse du “Off” qui a suivi (théâtre-danse), la Compagnie E.D.A. théâtre Bacchus où s’affairent annonce Quentin Juy, le président de pour continuer à le faire vivre. “Pour (danse), un cinéaste et une graphiste. les artisans. “Nous avons pris l’association le Scénacle. C’est elle qui nous, c’était inconcevable de laisser à Le Scénacle n’est pas seulement un possession des locaux le 1er janvier. Des exploite désormais l’espace culturel de l’abandon un lieu culturel de cette natu- centre d’hébergement d’entreprises travaux d’aménagement sont en cours. la rue de la Vieille-Monnaie. Il était re au centre-ville de Besançon” pour- culturelles. L’association veut en faiLa salle de spectacle est opérationnel- vide depuis plus d’un an après le départ suit Quentin Juy. Le fondateur de la re un lieu de vie ouvert au public. Elle U URBANISME veut créer un trafic culturel dans cet espace autour de trois axes : la formation, la création et la diffusion. “Nous avons vocation à programmer des spectacles, d’accueillir en résidence des compagnies, des groupes de musique qui pourront se produire ici. Il y aura des conférences, des tables rondes, des lectures, de la formation. Il devra toujours se passer quelque chose dans ces murs. Notre idée est de dire : “Si vous ne savez pas quoi faire ce soir, c’est que vous n’avez pas regardé ce qui se passe “Inconcevable au Scénacle” résume Quentin Juy. de laisser à L’association est en autofinancement sur l’abandon ce projet. L’espace des ce lieu.” émergences de Besançon sera inauguré le 18 mars. C’est une bouffée d’oxygène culturelle au centre-ville. I Les Vaîtes Les Vaîtes : les banderoles “soigneusement” retirées Le projet d’éco-quartier a débuté avec le défrichage des terrains dans cette zone maraîchère. Quatre banderoles posées par des anonymes - et non par l’association “Les Vaîtes” - ont été enlevées rapidement. ui a posé quatre banderoles aux points d’entrée du quartier des Vaîtes dénonçant la création de l’éco-quartier ? Et retirées par qui le lundi 19 janvier ? “Elles n’ont pas été posées par l’association “Les Vaîtes” mais par des personnes anonymes du quartier, répond Éric Daclin, porte-parole de cette association qui a combattu le projet d’éco-quartier. Nous soutenons cette expression libre des idées qui ne dégradent ni la route ni les bâtiments. La longueur du texte montre le besoin pour les habitants de pouvoir s’exprimer et être entendus” poursuit-il. Une chose est sûre : l’écoquartier se fera d’ici 2020. Espace qui abrite des maraîchers, le secteur des Vaîtes a été retenu par la mairie pour y permettre la création d’environ 2 000 logements (pour environ 15 millions d’euros) après une procédure Q administrative. L’enquête publique terminée, les premiers travaux visant à couper des arbres et les ronces ont été entrepris en début d’année. Les réactions n’ont donc pas tardé avec la pose de ces affiches réalisées artisanalement mais sans équivoque : “Les Vaîtes, mélange urbain : équilibre à préserver - Non au chantier” a-t-on pu lire. Installés sur des “Le besoin poteaux en bois ou sur le grillage des d’une propriété habitants de privée à l’angle des rues Boisot et s’exprimer.” Rein, les messages sont restés visibles une peti- L’une des quatre affiches posées en janvier chemin du Vernois à Besançon. Elles ont toutes été retirées depuis. te semaine, puis retirés. “Elles ont été aperçus près des bande- l’assassinerait en usant de leur à l'urbanisme est claire : “Les des terrains qui appartenaient n’ont pas été reti- roles… Ce ne serait tout de même pouvoir !” ironise l’association. banderoles n’avaient pas de à l’aménageur Territoire 25 ou rées par ceux qui pas ceux qui étaient au premier Ce quartier, poumon vert de signature : impossible de savoir à la Ville. Elles ont donc effectiles ont posées. Des rang des manifestations pour la Besançon, a du souffle à à qui elles appartenaient. Par vement été retirées par les proagents de la Ville liberté d’expression qui revendre. La réponse de l’adjoint contre, elles étaient situées sur priétaires des terrains.” I Soirée Prestige 2015 12 MARS à 19 h K U RSA A L D E B E SAN C ON sur le thème Agilité ou manager dans un environnement en mutation. Intervenants M. Philippe CROIZON Nageur de l’extrême : traversée de la Manche - 5 continents reliés à la nage. Consultant et conférencier sur le handicap et le dépassement de soi. M. Hervé SERIEYX Ancien dirigeant d’entreprises. Président d’honneur de l’Union des Groupements d’Employeurs de France. Ancien membre du Conseil Economique et Social. Auteur de nombreux ouvrages sur l’entreprise et le management. avec la participation de La Madeleine Proust, Humoriste et écrivain RENSEIGNEMENTS ET RESERVATION - ENTRÉES INDIVIDUELLES www.cjd-besancon.fr DEVENEZ PARTENAIRE DE L’ÉVÉNEMENT [email protected] BESANÇON 16 La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 LEUR NOUVELLE VIE DE SÉNATEURS Nouvellement élus au Sénat, Jacques Grosperrin et Jean-François Longeot ont pris leurs repères. L’actualité de la réforme territoriale fait partie de leurs actuelles préoccupations. Mais pas que… Reportage au Palais du Luxembourg. Jacques Grosperrin a vite pris ses marques Le sénateur bisontin a déjà produit deux rapports parlementaires depuis son installation au Palais du Luxembourg. Entouré d’un staff compétent, il prend une certaine hauteur, loin des chicaneries bisontines. Pour l’épauler dans son travail de parlementaire, Jacques Grosperrin est entouré de Marie Lambert et du juriste Jean-René Binet. n pied à Paris, un autre à Besançon avec désormais une permanence au cœur de la ville, au 12, square Saint-Amour. Ce jeudi 22 janvier, c’est à Paris que Jacques Grosperrin passe sa journée. Elle commence par une réunion à 9 h 30 de la délégation sénatoriale à la prospective. Les sénateurs présents auditionnent Jean-Paul Bailly, ex-P.D.G. de La Poste aujourd’hui président de la délégation à la prospective et à l’évaluation des politiques publiques du Conseil économique et social. La journée se poursuit par la séance publique dans l’Hémicycle notamment consacrée à l’accord France-Irak sur la coopération culturelle, scientifique et technique. L’autre gros morceau de la journée, c’est la fameuse loi N.O.T.R.E. (Nouvelle organisation territoriale de la République), celle qui modifiera les règles de fonctionnement des collectivités locales, augmentera les seuils des communautés de communes et changera en profondeur le mode de gouvernance des petites collectivités. Les sénateurs examinent ce texte en deuxième lecture après un premier passage à l’Assemblée Nationale. L’après-midi, Jacques Grosperrin en passe une bonne partie dans l’Hémicycle. C’est le jour des questionscribles au gouvernement. La ministre Geneviève “T’as Fioraso qui représente Najat Vallaud-Balkacem mieux défend l’application de la réussi réforme des rythmes scoque moi” laires et sa difficile mise en œuvre dans certains lui dit territoires de la RépuNicolas blique. Ce jour-là, Jacques Sarkozy. Grosperrin ne prendra pas la parole. C’est le jeudi suivant qu’il interpellera la ministre Christiane Taubira sur les conséquences de sa politique pénale. Applaudissements sur les bancs de la droite, huées sur les bancs socialistes. Classique. U Entre-temps, pendant la pause de midi, le sénateur discute avec ses deux assistants de la question des réserves parlementaires. “Le lendemain des sénatoriales, on recevait déjà des demandes de maires à ce sujet, explique Jacques Grosperrin. Nous avons 100 000 euros de réserves à distribuer, et le groupe U.M.P. peut nous attribuer quelques milliers d’euros en plus en fonction de notre assiduité. Je fais le choix de soutenir les maires dynamiques surtout dans les petites communes rurales, là où les budgets sont les plus serrés. J’ai déjà une trentaine de demandes en examen. Il y a un vrai risque de saupoudrage, mais pour des petites communes, même une petite somme est un levier intéressant” estime-t-il. Dès le lendemain de son élection, le sénateur a tout de suite été immergé dans le bain. Début des grandes manœuvres pour la répartition des fonctions et des rôles dans les différentes commissions. Certainement grâce à son passé de député, le nouveau sénateur Grosperrin est nommé secrétaire de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication. “À peine élu, je recevais un coup de fil de Nicolas Sarkozy qui me dit : “Bravo pour ton élection, tu as mieux réussi que moi…” (N.D.L.R. : M. Sarkozy n’a jamais été sénateur). Il voulait aussi tâter le terrain pour savoir si je soutenais “son” candidat à la présidence du Sénat Jean-Pierre Raffarin. Moi, j’ai soutenu Gérard Larcher, il est moins dans la communication que Raffarin” estime le sénateur du Doubs. “Les sénateurs n’aiment pas qu’on guide leur choix de toute façon, c’est ce qui fait aussi la différence avec l’Assemblée.” La première passe d’armes à laquelle s’est livré le sénateur Grosperrin, c’était sur le budget des universités. Deux mois après son entrée au Sénat, c’est lui qui a co-signé avec la sénatrice Dominique Gillot le rapport parlementaire sur la loi de finances 2015 de la recherche et de l’enseignement supérieur. “Suite à ce rapport, le gouvernement qui avait prévu de rogner de 70 millions d’euros le budget de l’enseignement supérieur a plié. Sans cela, des facultés ne pouvaient plus payer leurs profs faute de moyens.” C’est finalement le président Hollande qui tranchera en exigeant de remettre ces fameux 70 millions. Cette première passe d’armes a valu au sénateur bisontin quelques lettres de remerciements de présidents d’université. Le second rapport que Jacques Grosperrin a rédigé en tant que rapporteur est sorti le mois dernier : il est consacré à l’avenir de l’Université des Antilles-Guyane. “Christiane Taubira voulait absolument créer une université autonome pour la Guyane, en la distinguant de celle des Antilles. Tout cela pour 1 700 étudiants… L’idée de ce rapport était de tenter de sortir de ce conflit. Finalement cette université sera autonome. Sans cela, on allait devant de vraies tensions en Guyane. C’est assez gratifiant d’être en quelque sorte le chauffeur d’un véhicule législatif.” Ce programme à suivre du mardi au jeudi, jours où en général Jacques Grosperrin est à Paris, la rédaction de ces deux rapports parlementaires, les interventions dans l’Hémicycle… : pour préparer son action de parlementaire, Jacques Grosperrin s’appuie sur trois collaborateurs parlementaires. Deux sont la plupart du temps à Besançon (Marie Lambert et Jean Pétrement), le troisième, qu’il voit toutes les semaines à Paris l’épaule dans la rédaction des questions et de ses interventions. C’est Jean-René Binet, un professeur de droit qui a longtemps enseigné à Besançon (il enseigne aujourd’hui à Rennes). Il est la caution juridique du sénateur Grosperrin. Quatre mois après son entrée au Palais du Luxembourg, Jacques Grosperrin a pris toutes ses marques. Et de la hauteur dit-il. “Ce mandat au Sénat me donne notamment plus de sagesse au conseil municipal de Besançon. Je me dois de prendre de la hauteur.” Un rendez-vous donné pour 2020 ?… I J.-F.H. RENCONTRE Jean-François Longeot “Nous sommes en train de mettre en place un système ingérable” Sénateur et maire d’Ornans, Jean-François Longeot est réservé sur la pertinence de la loi N.O.T.R.E. (Nouvelle organisation territoriale de la République). S’il est nécessaire selon lui d’entreprendre une réforme, la méthode retenue n’est pas la bonne. a Presse Bisontine : Dans le microcosme politique local, on s’interroge sur votre appartenance possible à l’U.D.I. Avez-vous oui ou non pris une carte à ce parti centriste ? Jean-François Longeot : Ce qui est sûr, c’est que je ne suis plus à l’U.M.P. depuis le 31 décembre. Je n’ai plus d’adhésion. Au Sénat, je suis membre du groupe U.D.I., dans lequel je me sens très bien. Je suis allé vers lui car j’ai eu la garantie de conserver mon indépendance tout en partageant les valeurs de l’U.D.I. Mais je n’ai pas pris de carte dans ce parti. En revanche, si je devais prendre une adhésion, je la prendrais au parti radical. L couper les régions tout en gardant les départements et en créant des métropoles. Bref, on conserve à peu près tout, et on fait croire aux gens que la réforme territoriale va générer des économies. Ce ne sera pas le cas. Pour faire des économies, il fallait commencer par réduire le nombre d’élus dans les assemblées départementales et régionales. Or, on fait le contraire. Nous sommes en train de mettre en place un système ingérable. À mon sens, le bon scénario aurait été de créer une seule collectivité par région née de la fusion des quatre départements dans le cas de la Franche-Comté et qui aurait réuni toutes les compétences. L.P.B. : Avant d’être élu en septembre, vous n’aviez jamais eu d’expérience de parlementaire. Comment avez-vous vécu vos premiers jours de sénateur ? J.-F.L. : J’ai eu un grand moment d’émotion lorsque j’ai pris mes fonctions au Sénat le 30 septembre. Contrairement à ce que l’on pense, c’est une institution qui fait un travail important que ce soit dans les commissions, lors des auditions, ou dans l’hémicycle. L’écoute est importante. Il y a un grand respect entre les sénateurs. L.P.B. : La fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté va-t-elle créer un déséquilibre à la défaveur de Besançon ? J.-F.L. : La Bourgogne étant plus grande que la Franche-Comté, à l’évidence la capitale de la future région sera Dijon. Cela n’est pas la faute du maire de Besançon Jean-Louis Fousseret, mais à un projet de loi qui est mal ficelé. Le seul point que je partage avec cette loi est la nécessité qu’il y a à réformer les collectivités locales, mais il ne fallait pas s’y prendre de cette manière. Tout le reste n’est qu’une tromperie pour nos concitoyens. L.P.B. :Vous avez voté contre la loi sur la fusion des régions. Pour quelle raison ? J.-F.L. : Cette opération consiste à redé- L.P.B. : Tout est plus compliqué donc, y com- Le sénateur Grosperrin en compagnie du président de la Haute assemblée Gérard Larcher, le 22 janvier dernier. BESANÇON La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 Jean-François Longeot est secrétaire de la commission du développement durable, des infrastructures, de l’équipement et de l’aménagement du territoire. Départements conservent les compé- riales, mais en tant que parlementaire, ne pentences collèges, routes et transports sco- sez-vous pas que l’État devrait lui aussi se laires. Mais le projet de loi doit encore réformer ? passer à l’Assemblée Nationale, sans J.-F.L. : Oui, l’État devrait se réformer. doute après les élections de mars. Je Une chose aujourd’hui m’interpelle : regrette d’ailleurs que le Sénat n’ait actuellement 50 % des lois appliquées pas le dernier mot dans toutes les lois en France sont votées par 74 députés qui concernent les collectivités locales. français qui siègent au Parlement euroIl est encore le conseil des communes. péen. Comment s fait-il qu’il faille 1 000 parlementaires (Sénat et Assemblée L.P.B. : La loi N.O.T.R.E. (Nou- Nationale) pour voter les 50 % restants ? velle organisation territoriale Arrêtons de réformer systématique“L’État devrait se de la République) peut-elle être ment par le bas, et regardons ce qui remise en cause après l’élection passe plus haut. Dans le contexte actuel, réformer.” présidentielle de 2017 en cas je pense que les difficultés économiques d’alternance ? que rencontre notre pays vont nous faiJ.-F.L. : Non, cette réforme re prendre conscience que nous n’avons est définitive. Elle ne sera plus d’autre choix que de gérer autrepas cassée. ment. Je ne désespère pas que le bon L.P.B. : Sait-on définitivement quelles compésens finisse par l’emporter. tences auront les Conseils départementaux L.P.B. :Vous parlez de la réforaprès 2017 ? me des collectivités territo- L.P.B. : En tant que maire d’Ornans, vous êtes J.-F.L. : Le Sénat a voté pour que les un fervent défenseur des communes. Est-ce parce que vous connaissez les difficultés des mairies que vous émettez autant de réserves sur la loi N.O.T.R.E. ? J.-F.L. : Après quatre mois passés au Sénat, j’ai deux envies contradictoires. D’un côté j’ai un travail très prenant ici, à Paris. Pour cela, je pourrais abandonner la mairie d’Ornans. D’un autre côté, si je quitte la mairie d’Ornans, je ne serai plus en capacité de faire remonter au plus haut niveau les problèmes que rencontrent les communes au quotidien. Alors que nous avons déjà la fâcheuse tendance de créer des lois qui ne répondent pas aux besoins des collectivités, si demain nous n’avons que des élus qui sont seulement député, ou sénateur, cela risque d’être pire. Personnellement, je me suis opposé à la baisse des dotations l’année prochaine pour les communes qui n’arrivent plus à boucler leur budget. On leur demande de baisser leurs recettes et d’augmenter leurs dépenses. L’opération devient impossible. Il faut savoir, par exemple, que l’application des nouvelles normes a coûté 6 milliards d’euros entre 2008 et 2011. Il y a en France un stock de normes de 400 000 textes. S’il fallait les examiner au même rythme que le flux des lois nous aurions besoin de 2 000 ans ! I Propos recueillis par T.C. pris pour les départements ? J.-F.L. : Je voudrais que l’on m’explique en quoi il est nécessaire d’élire dans les nouveaux cantons des quadrinômes, ce qui va se traduire par une assemblée départementale dans le Doubs, augmentée de 3 conseillers supplémentaires (on passe de 35 à 38 élus), alors que l’on sait, par avance que les départements auront moins de compétences. La compétence principale que conserveront les Conseils départementaux est la compétence sociale. Je regrette que nous n’ayons pas plus de courage politique dans ce pays. Il fallait réduire le millefeuille. Ce ne sera pas le cas. Jean-François Longeot : “J’ai eu un grand moment d’émotion lorsque j’ai pris mes fonctions.” DU 9 AU 28/02/2015 Form’ idables Les Matelas mousse à mémoire de forme 140 x 190 “Mousse à mémoire de forme ? Ils m’ont répondu : idéale pour la détente musculaire et le soulagement des points de pression. Un vrai conseil d’expert !” Anne, conseillée par un Expert France Literie € 670 dont 4€ d’éco-participation au lieu de 840€ Nombreuses offres en magasin Matelas Rome : composition de 6 cm de mousse à mémoire de forme 45 kg/m3, sur 13 cm de mousse haute résilience de 35 kg/m3. Coutil amovible et lavable à 30°. BESANÇON France Literie partenaire des plus grandes marques BULTEX - EPEDA Espace Valentin Centre BULTEX - EPEDA - MERINOS - SIMMONS - TRECA SIMMONS -TRECA 17 Face à Carrefour - Tél. 03 81 50 50 80 18 BESANÇON ARMÉE La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 E Zoom Défense Recrutement : le paradoxe de l’armée L’armée peine à recruter des informaticiens, des linguistes ou des mécaniciens. Le général Frédéric Blachon en visite à Besançon évoque les possibilités pour les jeunes de réaliser de véritables parcours professionnels. 100 Francs-Comtois ont choisi cette en voie en 2014. u’ils soient soldats à la 7ème brigade blindée de Besançon ou intégrés chez les parachutistes à Toulouse, ce sont en moyenne 100 jeunes Francs-Comtois âgés entre 17,5 et 29 ans qui décident chaque année de rejoindre les rangs de l’armée, dont une partie est formée au camp militaire valdahonnais. Un chiffre stable à l’heure où François Hollande, chef des armées, veut limiter le nombre de suppressions de postes après les attentats en France. Des hommes pour la majorité, et 10 % de femmes, rentrent dans le rang soit par motivation, envie de se rendre utile, Q pour la camaraderie, la cohésion ou la volonté de sécuriser un parcours professionnel. Mais l’armée qui a cassé son image de “grande muette” peine à intégrer les “forces vives”. L’entreprise a besoin de sang neuf : “Il y a actuellement un bruit de fond qui ne nous facilite pas la tâche en terme de recrutement, admet le général Frédéric Blachon qui dirige les centres d’information et de recrutement des forces armées (C.I.R.F.A.) de France. L’armée recrutera toujours car nous avons besoin de jeunes même s’il ne restait plus qu’un régiment en France.” De la quantité, oui, mais surtout de la qua- lité : “Les personnes qui ne veulent pas travailler, cela ne nous intéresse pas ! Et en dessous du C.A.P., nous ne prenons plus. Nous disons aux jeunes : allez le plus loin dans vos études et venez nous voir” explique le général. Dans les faits, le commandement peine à recruter des juristes, des informaticiens, des linguistes ou des mécaniciens. En revanche, elle a moins de difficultés à trouver des combattants et des militaires du rang… même si les conditions d’entrée sont assez difficiles. Des tests physiques, psychologiques et d’intelligence sont réalisés durant 36 heures à Nan- Le replay du conseil Les phrases-clés des élus Conseil municipal du jeudi 19 janvier Magie. Philippe Gonon rebondit à propos de la décision modificative 4 faisant état de travaux divers : “Vous m’aviez traité de magicien et vous vouliez faire chiffrer toutes nos propositions. Vous êtes le David Copperfield de la finance, comment financerez-vous tous ces projets ?” demande l’élu d’opposition au maire. Michel Omouri (U.M.P.) à propos de la présentation de la stratégie municipale pour la tranquillité publique : “Votre plan est un copié-collé de notre Proximsécurité présenté en 2010. Je ne veux pas faire de polémique…” Réponse du maire : “C’est vrai que vous n’êtes pas connu pour alimenter la polémique…” Sécurité. L’opposition à la majorité au sujet du débat sur le rôle de la Police municipale : “On vous tend la main, à vous de la prendre…” Réponse du maire : “Je prends les mains à partir du moment où elles sont sincères.” Ludovic Fagaut (U.M.P.) et le débat sur l’armement des policiers municipaux : “Ici, Besançon, ce n’est pas le far-west. C’est vrai. Mais on ne peut pas être dans le déni et faire l’impasse sur ce qui se passe.” Jean-Louis Fousseret acquiesce : “Le risque a changé.” Le Front National, adepte des formules. “Qui veut la paix prépare la guerre” dit Philippe Mougin au sujet du dossier de la sécurité publique. Bornés. “Nous ne sommes pas des gens bornés. La situation n’est plus la même qu’il y a quatre ans” explique Jean-Louis Fousseret au sujet du débat sur l’armement. Le tacle du maire à Jacques Grosperrin au sujet des baisses d’effectifs dans la police. “J’ai un regret ! Lorsque vous étiez député, vous n’avez jamais pu arrêter cette hémorragie…” Le général Frédéric Blachon (à droite) dirige les centres d’informations et de recrutements des forces armées en France. cy. Après quoi, les futures recrues nourris, logés, blanchis, les jeunes passent 6 mois en formation. militaires de carrière ont un Elles ont six mois pour accep- avenir tout tracé : “En opérater ou non cette “nouvelle” vie. tion, ils auront des primes et ils Environ 24 % des jeunes déci- pourront très vite grader. 70 % dent d’abandonner. “C’est tou- des sous-officiers sont d’anciens jours trop car cela nous coûte à militaires du rang. Il y a peu nous mais aussi à la personne, d’entreprises qui peut se targuer regrette le général. Mais cela d’offrir un véritable parcours reste un taux assez faible.” professionnel” pointe le général, Engagés à 1 280 euros nets, accueilli par le général Lesimple VÉLO Culture lesbienne, gay, bi, trans. La Ville accorde 800 euros sur la ligne “Lutte contre les discriminations” au festival Hors clichés, fin février, qui présente des courts et longs métrages émanant de la culture “L.G.B.T.”. “Pourquoi pas sur la ligne culture ?, s’interroge Pascal Bonnet (U.M.P.). Ce festival fait le choix d’une culture communautariste. Je ne vois pas en quoi il lutte contre les discriminations.” Réponse de Fanny Gerdil-Djaouat (P.S.) : “Il devait être présenté par la Culture mais le but n’est pas de promouvoir un communautarisme mais de montrer des œuvres peu diffusées.” qui commande l’état-major des forces armées à Besançon. Une fois le contrat terminé pour ces soldats, retour à la vie civile. Dans ces cas-là, 80 % des personnes retrouvent dans les 6 mois un emploi “car les qualités du militaire sont valorisées.” L’armée propose des postes. Il suffit d’avoir la fibre, et l’envie. I Transports en mode doux + 25% de cyclistes en plus en ville Les derniers comptages menés par la Ville prouvent que les cyclistes sont toujours - plus nombreux à Besançon. Ils sont 1 000 à emprunter chaque jour le pont Battant. De quoi inciter à développer les réseaux cyclables. ans la froideur d’un soir d’hiver, plus de 140 cyclistes bisontins ont participé jeudi 22 janvier à la manifestation “Vélorution aux lampions” organisée par l’association VéloCampus place de la révolution à Besançon. Munis de gilets fluorescents et de lampions, les cyclistes ont parcouru la Boucle de nuit. “Un très bon chiffre. Nous réitérerons l’opération” commente Clément Écoffier, de l’association étudiante. Cette affluence corrobore les chiffres de la pratique du vélo avancés par D Colère de Danièle Poissenot. “Quand j’entends que notre plan de lutte contre la délinquance c’est de la communication, cela me met en colère ! 26 embauches dans le cadre actuel, ce n’est pas rien !” Le F.N. fait les comptes. La mise en place du P.V. électronique va coûter 53 000 euros. “Les 53 000 euros auraient été plus utiles pour armer les policiers municipaux” estime Philippe Mougin. n 2014, près de 10 000 jeunes ont rejoint lʼarmée de Terre en France. En 2015, autant de jeunes pourront sʼengager. Jeune et composée à 72 % de contractuels qui signent des contrats de durée variable (1, 3, 5, 8 ou 10 ans), lʼarmée de Terre ne cesse de recruter pour alimenter le flux permanent dʼarrivées et de départs. Au C.I.R.F.A. de Besançon, ce sont 70 jeunes Franc-Comtois et Franc-Comtoises du Jura et des arrondissements de Besançon, Pontarlier, Vesoul qui ont souscrit un contrat dʼengagement dans lʼarmée de terre en 2014. G La Vélorution : une balade dans la nuit bisontine qui a réuni plus de 140 cyclistes à Besançon (photo A. Guenot). Besançon. La Ville prendraitelle le sillage d’une cité comme Strasbourg où le vélo est roi ? C’est exagéré, mais la tendance est là : “D’après nos comptages, la pratique a augmenté de 25 % dans la Boucle. Il y a par exemple 1 000 cyclistes qui empruntent chaque jour le pont Battant. Au niveau de l’hôpital Minjoz, l’augmentation est de 130 % (N.D.L.R. : chiffre à relativiser sachant qu’au début des comptages il n’y avait pas les étudiants)” explique Marie Zehaf, adjoin1 000 te à la voirie. Ils sont 210 à emprun- cyclistes ter le pont de la Gibelotte aux par jour heures de pointe. au pont Les étudiants, justement, se sont mis Battant. au vélo. L’association VéloCampus qui aide ses 340 adhérents à réparer et entretenir le matériel a vendu depuis sep- tembre 90 vélos. Un record. Besançon a compris l’attente. “Il existe une vraie politique en matière de déplacement en vélo, fait remarquer Pauline Jeannin (E.E.L.V.), élue en charge des modes doux à la Ville de Besançon. Il y a par exemple les récents “tourne à droite” qui ont été posés. Ils permettent aux cyclistes de tourner même si le feu est rouge” dit-elle. Les pistes cyclables se développent mais manquent encore de connexions et demeurent les “points noirs” de la rue de Belfort, rue de Vesoul ou le pont de la République, où aucune voie cyclable n’est dédiée. Avec 223 km d’aménagement cyclables, dont 159 km en double sens, pistes, bandes, sentiers piétons-cycles, voies bus, véloroute et 64 km en zone apaisée (aire piétonne, zone de rencontre, zone 30), Besançon n’est toutefois pas dans le peloton des villes mauvaises élèves. I E.Ch. BESANÇON TOURISME La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 19 Tendance Mon gîte au cœur de la Boucle C’est un hébergement de caractère que propose Aimée Lasry, propriétaire d’un deux pièces en centre-ville loué à des touristes. Les prochains hôtes de son “Gîte city break” seront Australiens. Visite. Zoom D Le poids des Gîtes de France ans le Doubs en 2014, les gîtes labellisés “Gîtes de France” ont remporté un franc succès. Pas moins de 25 576 nuitées ont été vendues, 871 contrats ont été réalisés pour un chiffre dʼaffaires de 397 527,25 euros. 88 % de la clientèle était française (Ile-de-France, Alsace-Lorraine, Nord, Franche-Comté), et 12 % venaient de lʼétranger, en particulier de Belgique et dʼEspagne. Lʼété dernier, la fréquentation des gîtes de France dans le Doubs atteignait 80,6 % (72,16 % en juillet et 89,03 % en août). La durée moyenne du séjour est de 7,89 jours. Les propriétaires louent en moyenne 18,12 semaines par an et le taux dʼoccupation est de 89 %. Le carnet de commandes pour 2015 annonce une augmentation de 65 % pour le premier trimestre. G u 103 Grande rue à Besançon, rien ne laisse présager que l’imposante porte verte cache un lieu atypique. Dans cette copropriété caractéristique de l’architecture bisontine, un authentique escalier en bois conduit à un Gîte de France de type “City break” situé A au premier étage. Si la propriétaire a préféré ne pas installer sur la devanture du bâtiment la plaquette “Gîte de France”, il est bien répertorié dans l’annuaire de l’association qui dispose de 478 hébergements dans le Doubs. Celui-ci, répertorié 3 épis, fait figure d’exception : “Nous possédons davantage d’hébergements dans le HautDoubs, explique la présidente des Gîtes du Doubs, Hélène Marthey. Nous souhaitons développer l’urbain” poursuitelle. La clientèle, exigeante, est en effet à la recherche de ce type d’endroits à la fois typiques “mais qui ont une âme” Un gîte authentique donnant sur la Grande rue à Besançon qui séduit les touristes. Espace 3000 Besançon Aimée Lasry dans son Gîte de France type city break, au 103 Grande rue à Besançon. relate la propriétaire Aimée Lasry. La dame a acheté au départ cet appartement au cœur de la Boucle “pour y passer l’hiver.” Très vite, elle décide de le louer à des vacanciers. Elle fait valider son gîte qui devient 3 épis. Depuis, il est régulièrement loué : “C’est aussi bien du tourisme d’affaires, des personnes qui viennent exposer à Micropolis. Tenez, au printemps, des Suisses vont venir. Des Australiens ont réservé pour Pâques. Il y a même l’aéroport de Dole qui me ramène des clients : des Portugais viennent voir leur famille et ont besoin d’un appartement pour se loger. J’ai eu aussi des Martiniquais qui venaient au mariage d’un membre de leur famille” explique la propriétaire. Ce type de location est encore marginal à Besançon. Les Gîtes de France souhaitent les développer. L’espace peut accueillir deux personnes, trois ZAC Châteaufarine - Tél. 03 81 41 28 28 - www.espace3000.fr au maximum. “Je ne voulais pas défigurer ce lieu : j’ai gardé le style classique” note Aimée. Le prix à la semaine est fixé à 430 euros pour un espace de 52 m2, ménage compris, ou 200 euros pour un week-end. Cette année, Gîtes de France fête son 60ème anniversaire. “Nous avons toujours besoin de fidéliser notre clientèle Pas de mais surtout de renouvepreuves ler notre parc afin de répondre à toutes les pour les demandes” témoigne la combats présidente de la structude chiens. re, gérée par une directrice (Aurélie Nétillard) et une salariée. La qualité de l’hébergement, l’accueil, font souvent la différence par rapport aux concurrents. I E.Ch. 20 LE DOSSIER La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 L’HÔPITAL DE BESANÇON À LA POINTE DE L’INNOVATION La présentation début février d’un projet de vaccin anti-cancer par les équipes du C.H.R.U. de Besançon est une des illustrations des performances de l’hôpital régional en matière de recherche et d’innovation. Au-delà de ce projet symbolique ô combien prometteur, La Presse Bisontine s’est plongée dans les coulisses de la recherche hospitalière. Les exemples sont nombreux où le C.H.R.U. bisontin fait office de référence nationale, voire internationale. G Innovation Un prix au dernier salon Micronora La bonne santé de la recherche Plus de 500 publications, plus de 150 projets de recherche par an, des brevets déposés, un registre des tumeurs pionnier en France… L’hôpital de Besançon est à bien des égards un établissement référence. Zoom Quelques autres projets bisontins : G Bruit, pollution atmosphérique et santé. Depuis 2006, des études épidémiologiques sont conduites sous la houlette de Frédérique Mauny à Besançon sur lʼexposition des écoliers aux nuisances sonores et les effets sanitaires liés aux bruits ambiants. es tout prochains essais cliniques lette du professeur Lionel Pazart. s’insère dans un endoscope flexible qui du premier vaccin anti-cancer Un autre projet a été distingué lors du permet de visualiser les cordes vocales développé au sein du C.H.U. de dernier salon Micronora à Besançon. et d’amener la source laser à l’intérieur Besançon, présenté le 2 février Le 23 septembre 2014, des chercheurs du patient, à 20 mm de sa cible” explique dernier, avec un retentissement jusque du département “Automatique et Sys- le C.H.R.U. Un véritable défi microdans les médias nationaux, constituent tèmes MicroMécatroniques” de l’institut technique car cet endoscope embarque la plus récente illustration de la bon- F.E.M.T.O.-S.T. se sont vus décerner le les éclairages en lumière froide, deux G L’éthique et le progrès médical. ne santé du C.H.R.U. de Besançon en Prix spécial du jury pour la réalisation caméras miniatures, un laser chirurmatière de recherche et d’innovation. d’un microsystème intégré dans la tête gical doublé d’un laser qui fait office de Lʼéquipe du professeur Régis Aubry Tous les ans en effet, plus de 150 pro- d’un endoscope destiné à la chirurgie pointeur pour le chirurgien, et enfin, le mène ces travaux qui ont pour but jets de recherche sont promus par laser robotisée des cordes vocales. “Les micro-robot de 1 cm3 qui va guider ces dʼinterroger et dʼexplorer les enjeux l’hôpital bisontin (163 pour la seule lésions des cordes vocales sont de natures lasers grâce aux images fournies par éthiques propres aux situations comannée 2013, derniers chiffres officiels). différentes. Ce peut être des lésions les caméras le long de la trajectoire de plexes générées par le progrès médiSur ces 163 projets, 17 étaient à dimen- bénignes (kystes, polypes…), se déve- référence, dessinée par le chirurgien cal et les technologies actuelles. Ces sion nationale et 10 menés sur le plan loppant souvent chez les personnes qui directement dans l’image à l’aide d’une interrégional. Cette même année, trois sollicitent beaucoup leur voix, ou des tablette tactile. Avec ce nouveau proétudes en plein dans lʼactualité ont pour nouveaux brevets ont été déposés. La lésions cancéreuses, essen- cédé, le chirurgien devrait obtenir une objectif de décrire et comprendre les recherche, face cachée de l’immense tiellement liées au tabac. précision de l’ordre d’une centaine de processus décisionnels dans le champ Plus de C.H.R.U., est bien vivante. La chirurgie laser, telle microns. de la fin de vie. Pour preuves ces récents projets menés 15 000 qu’utilisée aujourd’hui Un autre aspect de l’avance du C.H.R.U. par des équipes du C.H.U. bisontin compour l’ablation ou la résec- de Besançon, c’est la présence du registre me ce programme de recherche autour chantillons tion de ces lésions, pré- des tumeurs. Créé en 1976 par le Pr accrédités en cancérologie. Plus de 15 000 d’un dispositif intelligent de contrôle de sente plusieurs inconvé- Schraub, c’est l’un des plus anciens échantillons de tumeurs ou de tissus prétransfusionnel baptisé SmarTnients, tant pour le patient registres de cancers français. Près de sains y sont conservés à - 196 °C. Ces tumeurs..” (douleurs cervicales post- 100 000 tumeurs cancéreuses y ont été échantillons bénéficient directement Tranfuser (voir en page 23) qui a pour objectif de développer un outil autoopératoires liées à la posi- enregistrées depuis 1980 dans le Doubs. aux programmes de recherche médimatisé, autonome, mobile et simple tion pendant le geste) que Sur le même thème, les activités de la cale menés par les équipes du C.H.R.U. d’utilisation transportable au pied du pour le chirurgien (diffi- tumorothèque sont tout aussi nova- L’innovation, qui place le C.H.R.U. de lit, limitant ainsi au maximum les acciculté d’accès, matériel trices. Cette tumorothèque conserve les Besançon parmi les établissements de dents de transfusion. Ce programme encombrant notamment). échantillons biologiques provenant des pointe, couvre d’autres domaines (voir de recherche est conduit sous la houLe dispositif récompensé différents établissements régionaux pages suivantes) comme les greffes, L G Les addictions sans substance. Parmi ces addictions sans substance, on retrouve la dépendance aux jeux de hasard et dʼargent et celle aux jeux vidéo. Une étude spécifique conduite par les équipes du professeur Emmanuel Haffen a pour objectif principal dʼidentifier les facteurs de vulnérabilité aux jeux. G L’épidémiologie des bactéries multi-résistantes aux antibiotiques. Une étude menée par les équipes de Xavier Bertrand tente de caractériser finement les souches pour suivre lʼévolution et définir les mesures de prévention contre cette multi-résistance, cause dʼune augmentation de la morbidité et des coûts dʼhospitalisation. I l’assistance médicale à la procréation, les rhumatismes ou encore des thèmes plus étonnants comme l’échinococcose alvéolaire, une maladie sur laquelle les meilleures études sur le plan international sont sorties de Besançon, une capitale dont la taille plus que modeste n’empêche pas son C.H.R.U. de rayonner. I J.-F.H. La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 Recherche 21 Aides publiques divisées par deux La recherche mobilise plus de 200 professionnels Au C.H.U. de Besançon, plus de cent personnes ne travaillent que sur la recherche. 163 projets de recherche sont promus par le C.H.R.U. et actuellement en cours, dont 10 menés sur le plan international. Mais le financement des projets est de plus en plus compliqué. 10 ingénieurs de recherche travaillent au quotidien pour le C.H.U. de Besançon. Ils soutiennent la centaine de praticiens hospitaliers et universitaires qui développent les travaux de recherche, soit plus de 200 professionnels mobilisés. Actuellement, 163 projets de recherche portés par le C.H.R.U. de Besançon sont menés en parallèle par ces médecins et ingénieurs. Une dizaine d’entre eux a un à portée internationale, comme ce grand projet sur la recherche transfusionnelle, lancé avec des chercheurs canadiens, ou cet autre sur la réanimation, mené avec l’Australie. Au C.H.U. de Besançon, la recherche est organisée en trois axes stratégiques : les biothérapies d’abord. Cet axe couvre plusieurs spécialités comme le développement et l’évaluation des biothérapies en onco-hématologie, les transplantations, les pathologies inflamma“Une toires ou encore l’assistance médicale à la neuro-vasculaire, addictions et comchose procréation. Le deuxième portements à risques ou encore éthique. impossible axe stratégique du pôle Le troisième pilier du pôle recherche, recherche repose sur la c’est l’axe innovations technologiques à Paris.” vulnérabilité et le risque : qui s’appuie sur les spécificités historisque infectieux et micro- riques de la Franche-Comté, son hisbiologique, risque cardio- toire liée aux microtechniques et la présence d’un pôle de compétitivité dédié à cette spécialité. Le quotidien des chercheurs du C.H.R.U., avant même d’entamer leurs actions de recherche, c’est avant tout de monter des projets afin d’obtenir des financements. “À 85 %, les financements de la recherche ne sont pas récurrents, ce sont les chercheurs qui vont à la recherche de financements” note Macha WoronoffLemsi, vice-présidente recherche du C.H.U. et doyenne de la faculté de pharmacie de Besançon. La grande question qui préoccupe actuellement la direction recherche et innovation du C.H.U., c’est la baisse dramatique des aides publiques. Par exemple, le Centre d’investigation clinique (C.I.C.) a vu son financement Le professeur Macha Woronoff-Lemsi est vice-présidente divisé par deux en trois ans. Le Centre d’Investigation Clinique de Besançon “recherche” du C.H.R.U. de Besançon. 1 Recherche est une structure de recherche du C.H.R.U. de Besançon labellisée par l’I.N.S.E.R.M. et le ministère de la Santé pour des activités de recherche chez l’homme, en biothérapie et en innovation technologique. “Chacun de ces deux C.I.C. bénéficiait de 500 000 euros d’aides de l’État. Cette somme a été divisée par deux avec la fusion imposée des deux , et le C.I.C. doit compenser cette baisse des dotations par la recherche de financements complémentaires” indique Macha Woronoff-Lemsi. Certains projets ont même dû être abandonnés faute de financements. “On essaie néanmoins de s’inscrire dans la continuité. Même quand la réponse est négative concernant les financements, le montage du dossier apporte déjà une compréhension du sujet qui va nourrir les réflexions d’après. Nous sommes dans le continuum” ajoute Mme Woronoff-Lemsi. La force du C.H.R.U. de Besançon visà-vis de la recherche réside aussi dans le fait que tous ces chercheurs évoluent dans une petite région. D’une faiblesse à première vue, le C.H.U. bisontin en a fait un atout car “le C.H.U. se positionne dans une politique de sites proches avec l’Université, le C.N.R.S. et l’I.N.S.E.R.M. Nous essayons de faire que 1 + 1 soit égal à 3, et pas à 2. Notre force ici, ce sont les circuits courts. Nous sommes en capacité de trouver l’interlocuteur très vite et à mobiliser rapidement. Récemment, avec tous nos partenaires présents à proximité et avec lesquels nous avons créé un pôle recherche identifié, il n’a pas fallu plus de trois semaines pour répondre à un appel d’offres international. Une chose impossible à Paris où quand on coupe la queue du mammouth la tête ne sent rien avant dix ans” illustre la vice-présidente. “C’est une force irremplaçable.” Le manque d’attractivité de la FrancheComté serait un autre “fantasme” trsouvent véhiculé. Un seul exemple : tous les postes d’anesthésistes sont occupés à Besançon, à l’inverse de plus gros centres comme Marseille où la concurrence du secteur privé défavorise beaucoup plus les acteurs de la santé publique. J.-F.H. Une première contre le cancer Des chercheurs bisontins testent un vaccin thérapeutique anti-cancer Le premier essai clinique sera mené en juin chez 54 patients atteints du cancer du poumon. L’innovation développée au C.H.R.U. de Besançon a été saluée au niveau national. Le vaccin doit prémunir d’une éventuelle rechute. est une prouesse dans le domaine de la recherche médicale. Mais ce n’est pas - encore - le “vaccin” qui protège ou prévient du cancer. Les professeurs Olivier Adotevi (oncologue), Virginie Westeel (pneumologue), Christophe Borg (oncologue), tous membres du C.H.R.U. de Besançon, ont réalisé une avancée majeure dans le traitement du cancer. En l’espace de trois ans, avec leurs de “Il réactive équipes recherche basées le système à l’hôpital Minimmunitaire.” joz, ils ont mis au point l’UCPVax, nom donné à leur vaccin anti-cancer innovant ciblant la télomérase, une forme d’antigel qui C’ confère un pouvoir d’immortalité aux cellules cancéreuses et qui est présente dans la majorité des cancers. Ils ont présenté le fruit de leur recherche le 2 février : “Comme je l’explique à mes élèves de médecine, notre vaccin ne stimule pas les soldats qui combattent le cancer mais donne l’information aux officiers qui coordonnent de manière efficace la lutte contre la cellule tumorale. Ils aident ainsi la chimiothérapie” image le professeur Christophe Borg. En juin 2015, 54 patients volontaires atteints d’un cancer du poumon testeront cet essai clinique sous certaines conditions. Les malades sont issus des hôpitaux de Besançon, Strasbourg, Paris, Dijon. La durée du traitement est estimée à un an. Un brevet protégeant l’invention a été déposé par un consortium comprenant l’hôpital et l’Université de Franche-Com- té. L’équipe franc-comtoise a d’ailleurs été primée par les C.H.U. de France pour avoir créé ce vaccin universel “d’immunothérapie antitutomarale consistant à réactiver le système immunitaire de l’hôte pour combattre le cancer” détaille le Pr Virginie Westeel. “Il pourrait être utilisé dans plusieurs cas, poursuit le Pr Olivier Adotevi qui a quitté Paris pour Besançon il y a six ans. Pour des personnes qui ont des cancers déjà opérés en stimulant le système immunitaire à des fins thérapeutiques et pour empêcher une récidive de la maladie” ditil. Les chercheurs savent que la destruction de tumeurs avec certaines chimiothérapies permet au corps de réagir contre la tumeur en reconnaissant cette dernière comme étrangère et dangereuse. Le système immunitaire du patient s’active alors Christophe Borg, Virginie Westeel et Olivier Adotevi, à l’origine du vaccin anti-cancer. en complément de l’effet de la de l’efficacité du vaccin à d’autres cancer, seul un diagnostic préchimiothérapie. types de cancer, le développe- coce autorise une chirurgie curaActuellement en phase 1 des ment d’un test immunologique trice. Or, les symptômes du canessais cliniques, l’équipe a été permettant d’identifier les cer du poumon apparaissent à soutenue financièrement par patients qui tireront bénéfice un stade avancé de la maladie”, les collectivités et le C.H.R.U., du vaccin d’abord testé clini- témoigne le professeur Virginie le ministère des Affaires sociales quement sur le cancer des pou- Westeel. au titre du programme hospi- mons. L’équipe médicale rap- Ce vaccin représente une portalier de recherche clinique. pelle que ce dernier représente te ouverte vers la guérison, une Environ 600 000 euros ont été la première cause de décès par chance supplémentaire pour les nécessaires pour arriver à ce cancer dans le monde. “Avec malades. Les essais cliniques niveau de compétence. 39 400 cas nouveaux en 2014 en terminés, il faudra trouver Les résultats du vaccin seront France, le cancer du poumon se d’éventuelles collaborations connus d’ici trois ans et de nou- situe au 4ème rang des cancers. industrielles pour le démocravelles perspectives sont déjà Il est en constante progression tiser. E.Ch. envisagées comme l’évaluation chez la femme. En matière de 22 DOSSIER DOSSIER La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 G Chirurgie Transplantations Besançon, champion de la transplantation L’équipe du professeur Didier Ducloux est spécialisée dans la greffe de rein. Elle s’intéresse particulièrement aux complications cardio-vasculaires après transplantation. Le professeur Didier Ducloux et ses équipes réalisent en moyenne 50 greffes par an. G Parasite our beaucoup, c’est une renaissance. Une nouvelle vie. En Franche-Comté, un malade en attente d’une greffe de rein patiente en moyenne entre 12 et 36 mois avant d’être opéré au C.H.R.U. de Besançon. Ce délai s’est allongé mais les mentalités évoluent à en croire le professeur Didier Ducloux : “Beaucoup de patients viennent désormais dès la première consultation avec leur donneur qui est un frère, une sœur, leur père, leur conjoint. Cela révolutionne la façon d’envisager la transplantation car une greffe de rein à partir d’un donneur vivant augmente la survie du greffon et raccourcit le délai La transplantation du rein, d’attente. Cela ouvre la transplantation à un plus grand patients de différents centres nombre” commente le néphro- breuses ? logue qui dirige une équipe cli- D.D. : La transplantation réna- hospitaliers de l’inter-région. nique composée de 9 médecins le a fait d’énormes progrès. En plus des données cliniques, et de 15 chercheurs à l’hôpital Aujourd’hui, moins de 5 patients nous possédons une collection sur 100 ont un échec précoce de biologique qui nous a permis Minjoz. Entretien. la greffe dans la première année. d’identifier les potentiels risques La Presse Bisontine : Le C.H.R.U. de À plus long terme, l’espérance de rejets ou risques cardiovasBesançon s’est forgé une renommée de vie de la greffe est de 14 ans culaires chez les patients transen matière de transplantation du rein. lorsque l’on reçoit un rein d’un plantés. Notre thématique est patient décédé. Si le rein vient de rechercher des biomarqueurs. D’où vient-elle ? Didier Ducloux (Professeur de méde- d’un donneur vivant, c’est 20 Le but est d’identifier chez des cine, porteur de l’axe transplantation ans de survie en patients des particularités biodu Centre d’investigation clinique et moyenne. En logiques qui vont être prédiccoordonnateur du Fédération Hospi- “La 2015, on peut esti- tives des complications qui pourtalière Universitaire des maladies mer que 25 % des ront survenir pendant la greffe inflammatoires) : Il existe à Besan- cinquième greffes se feront et d’individualiser les traiteçon une histoire car la premiè- région à partir d’un don- ments. Si par exemple nous re transplantation d’un rein a neur vivant à découvrons un biomarqueur eu lieu dans les années soixan- où l’on Besançon alors associé à un risque accru de te-dix. Nous avons fêté la 1 transplante que ce chiffre rejet, nous allons pouvoir alors 000ème il y a quelques années. n’était encore que dire que ce patient a besoin d’une le plus.” Actuellement, entre 650 et 750 de 10 %. Les immuno-supression plus importransplantés rénaux sont régupatients sont tante. lièrement suivis à Besançon. mieux informés. L.P.B. : Combien de personnes soiL.P.B. : Vos recherches s’intéressent L.P.B. : L’étude pros- gnez-vous en moyenne par an à Besanparticulièrement aux complications pective menée par çon ? cardio-vasculaires après transplanvotre équipe obtient- D.D. : Nous faisons 50 greffes par tation. Cela veut-il dire que la médeelle des résultats ? an. Au regard de la population cine doit encore progresser dans ce D.D. : Cette étude franc-comtoise, c’est très imporregroupe 850 tant. Nous sommes dans les cinq domaine car les rechutes sont nom- P une spécialité bisontine. régions qui transplantons le plus. Et lorsque nous regardons la part de transplantés par rapport au nombre de dialysés, nous sommes la deuxième région de France avec aujourd’hui plus de transplantés que de dialysés. L.P.B. : Vos résultats post-opératoires sont-ils comparables aux autres centres hospitaliers français ? D.D. : Depuis 10 ans, l’agence de biomédecine publie des résultats sur les équipes. Toutes ont des résultats quasi-équivalents. Nous sommes de notre côté en tête de peloton. L.P.B. : Votre équipe a également démontré un lien entre cancer postgreffe et vitamine D. Expliquez-nous ? D.D. : Effectivement, nous avons montré qu’il existe une relation entre le déficit de vitamine D et la survenue du cancer postgreffe. Au-delà de ses propriétés sur l’os, cette vitamine joue un rôle protecteur vis-à-vis de certains cancers. I Propos recueillis par E.Ch. Une trentaine de cas par an Besançon, référence mondiale pour l’échinococcose Le C.H.R.U. Minjoz Besançon abrite un des rares centres nationaux de référence (C.N.R.) qui ne soit pas hébergé à l’institut Pasteur à Paris. Laurence Millon dirige le service qui traque notamment l’échinococcose alvéolaire. échinococcose alvéolaire, cette maladie parasitaire qui ronge le foie à la manière d’un cancer à marche lente, est une maladie rare, mais qui n’est pas en voie de disparition, au contraire. Elle progresse lentement. Chaque année désormais une trentaine de patients sont détectés en France, porteurs de ce parasite transmis via les déjections des renards infectés, contre une quinzaine de cas il y a une vingtaine d’années. Particularité de l’échinococcose alvéolaire : la moitié des cas signalés au plan national sont localisés en Franche-Comté. Et dans certaines zones de notre région, on estime que 50 % des renards sont infectés par le parasite. “Dans 70 % des cas, l’échinococcose est localisée dans L’ les départements de Franche- diagnostics permet de pouvoir Comté, dans les Vosges ou en enlever des petites parties du Haute-Savoie. La maladie est foie sans recourir forcément à aussi liée au climat” note Lau- une greffe.” rence Millon, professeur de para- Fort de l’expérience bisontine sitologie et grande spécialiste en matière d’échinococcose alvéode cette maladie qui détruit pro- laire, le C.H.R.U. de Besançon gressivement le foie. Un médi- est devenu centre national de cament existe désormais, mais référence (C.N.R.) pour cette qui ne fait que limi- maladie. Il y a 47 C.N.R. en Franter le développe- ce, agréés par l’institut de veille Professeur de parasitologie, Laurence Millon est chef du service Un ment du parasite sanitaire, la plupart étant cenbactériologie et parasitologie du C.H.R.U. traitement dans le foie, qui ne tralisés à Paris. Besançon compguérit donc pas de te parmi les exceptions franinspiré l’échinococcose. La çaises. “En tant que C.N.R., nous et une mission d’alerte en cas magne…) où seront invités des tenter de faire avancer la de la solution ultime en avons quatre missions poursuit d’épidémie.” collègues d’Europe Centrale et recherche et viser à soigner la médecine cas de maladie Laurence Millon. Une mission En mars dernier, la C.H.R.U. des Pays Baltes, puisque ce sont maladie dont le nombre de cas avancée, c’est la de surveillance pour connaître organisait un colloque interna- des pays qui ont un climat sem- trop limité intéresse peu chinoise. greffe du foie dont le nombre de cas qui survien- tional sur le sujet qui a mobili- blable au nôtre et donc poten- l’industrie pharmaceutique, Besançon s’est fait nent chaque année en France, sé 160 participants venus de 28 tiellement favorable à la mala- l’équipe du Professeur Millon une spécialité il y une mission d’expertise biolo- pays des cinq continents. “En die” ajoute la spécialiste dont s’apprête à tester un traitement a plusieurs décen- gique pour mieux connaître le avril prochain, nous aurons à le service est en train d’organiser à base de molécules de la médenies déjà. “Aujour- parasite, une mission Besançon une rencontre avec nos un registre européen des cas cine traditionnelle chinoise. I J.-F.H. d’hui, le progrès des d’information au grand public pays voisins (Suisse, Alle- d’échinococcose alvéolaire. Pour DOSSIER La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 23 G Biothérapies Assistance médicale à la procréation L’espoir pour les femmes rendues stériles après chimiothérapie En 2009, l’équipe du professeur Christophe Roux réalisait une première médicale en permettant à une maman de donner naissance à une fille née après une autogreffe de tissu ovarien. L’équipe bisontine poursuit ses travaux avec 13 autres C.H.U. Une cinquantaine de femmes sont candidates à une autogreffe. saline se porte à merveille. ce après une autogreffe du tissu ovaMerci pour elle. Bébé le plus rien. C’était une première mondiale médiatique de l’année 2009 (première naissance après une autoné au C.H.R.U. de Besançon, greffe de moelle pour traitement d’une il était le premier enfant né en Fran- pathologie non néoplasique) donnant Y L’hôpital Minjoz dispose de cryobanques, ici installées au niveau du plateau de cryobiologie. SOUVENIRS, SOUVENIRS vendredi 13 mars au restaurant Le Grand Café dès 19h30 un immense espoir : celui de permettre à des femmes devenues stériles après une chimiothérapie de devenir mère. Auteur de cette première médicale, réalisée en collaboration avec le C.H.U. de Limoges, le professeur Christophe Roux, chef du service de biologie et médecine de la reproduction, cryobiologie, a gardé des contacts avec la famille. “Je peux même vous dire qu’elle s’est agrandie. Ysaline, 5 ans, a eu une petite sœur… Nous n’avons pas souhaité communiquer car la pression médiatique avait été forte à l’époque pour les parents” explique le professeur. Rappelons que la jeune mère - âgée de 23 ans à l’époque - avait accepté de se faire prélever un ovaire avant le début de son traitement de chimiothérapie. Cet ovaire avait été conditionné en petits fragments, congelé et cryoconservé à - 196 °C dans de l’azote liquide par l’équipe bisontine. Guérie de sa maladie, mais stérile, la future maman avait alors décidé de se faire greffer des fragments d’ovaire congelés trois ans plus tôt. La suite, on la connaît. Cette prouesse médicale a ouvert de nouvelles perspectives. Aujourd’hui, l’équipe du professeur Roux collabore avec 13 hôpitaux en France dans un Le professeur Christophe Roux, auteur de la première naissance française après autogreffe de tissu ovarien. protocole de recherche (piloté par le Dr Clotilde Amiot) qui cherche à codifier et évaluer la technique d’autogreffe de tissu ovarien. Le centre hospitalier forme également les autres centres français en diffusant la technique de greffe aux centres hospitaliers participants : “Nous avons actuellement une cohorte d’une cinquantaine de patientes qui sont des candidates potentielles sur les 14 hôpitaux” détaille le cherNe pas cheur. Ces femmes réparréintroduire ties sur l’ensemble de la la maladie. France ont congelé leur tissu ovarien (avant l’administration du traitement toxique pour les ovaires), sont guéries, en insuffisance ovarienne et susceptible de désirer un enfant à court ou moyen terme. Au-delà de son rôle formateur après d’autres centres hospitaliers, l’équipe bisontine a mis une technique au point permettant en cas de leucémies aiguës de rechercher la présence de cellules leucémiques vivantes qui auraient pu persister dans le tissu ovarien prélevé. Le risque : que ces cellules réintroduisent la maladie chez la future maman. “Nous avons codifié une technique pour les leucémies aiguës et qui permet d’évaluer ce risque” détaille Christophe Roux qui avec l’U.M.R. Inserm 1098, collabore avec la plateforme de biomonitoring et le laboratoire F.E.M.T.O.-S.T. À Besançon, on savait l’assistance médicale à la procréation pionnière et efficace. Elle est simplement en pointe ! I E.Ch. CABARET au pays des tsars vendredi 27 mars au restaurant Le Grand Café dès 19h30 Dîner spectacle Dîner spectacle € € amuses-bouches + menu 3 plats + café 49 TTC /pers. boissons non comprises Places limitées. Le pré-paiement vous sera demandé lors de la réservation. amuses-bouches + menu 3 plats + café 59 TTC /pers. boissons non comprises Places limitées. Le pré-paiement vous sera demandé lors de la réservation. RÉSERVATIONS AU 03 81 47 49 01 OU À L’ACCUEIL DU RESTAURANT R ESTAU R ANT «LE GR AN D CAFÉ» - 1 AVEN U E EDOUAR D DROZ - 25000 B ESANÇON 24 DOSSIER DOSSIER La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 G Biologie Sécuriser les transfusions sanguines Un dispositif intelligent pour la sécurité des transfusions faitement concluants et bientôt avec les industriels” note M. Malaisie. les essais cliniques devraient Wacogne. L’idée des partenaires Même si le système SmarTintervenir. Aussi novateur soit est aussi de décliner cette machi- Transfuser n’est pas encore arrice procédé, il s’agit ensuite de ne baptisée SmarTTransfuser vé à sa phase de commercialitrouver un industriel qui vou- en s’adaptant aux pratiques sation, les chercheurs bisontins dra passer au stade de la pro- transfusionnelles des autres travaillent déjà à son dévelopchercheur C.N.R.S., Pascal duction industrielle des pays. L’enjeu de ce projet est pement. “La phase suivante sera Morel, le directeur de l’E.F.S. machines et des capteurs. Dans donc international. Bruno de compléter les fonctionnalités Bourgogne-Franche-Comté ou un contexte où c’est une entre- Wacogne et ses collaborateurs du SmarTTransfuser par encore Véronique Boursier, res- prise qui détient le monopole ont déjà présenté le dispositif l’adjonction de détection du facponsable de l’hémato-vigilance des tests au buvard, l’enjeu est lors de plusieurs congrès inter- teur Rhésus” ajoute Karine Charà l’hôpital. Un vrai projet col- énorme. “Nous sommes actuel- nationaux de chercheurs, récem- rière. I J.-F.H. laboratif. “Le projet consiste à lement en phase de négociations ment au Portugal ou encore en passer d’un test manuel à un test automatisé. Au lieu d’utiliser des buvards et des touillettes, on mettra des bio-puces qui capturent automatiquement les globules rouges et donnent immédiatement le résultat de la compatibilité” résume Bruno Wacogne. Le concept développé depuis 2008 est désormais breveté, les essais en laboratoire sont par- En lien direct avec les chercheurs de l’institut F.E.M.T.O.-S.T., le C.H.R.U. de Besançon finalise le prototype d’un dispositif de contrôle automatisé de comptabilité des groupes sanguins. Révolutionnaire. epuis des décennies, c’est à l’aide d’un simple buvard que les professionnels de santé vérifient la compatibilité du groupe sanguin d’un patient avec le contenu de la poche de sang. Ce protocole – renforcé depuis le fameux scandale du sang contaminé – est obligatoire et il est donc suivi systématiquement pour les quelque 3 millions de transfusions sanguines qui sont réalisées chaque année en France. Cela pour éviter tout risque d’accident transfusionnel. C’est donc pour optimiser ce procédé simple mais nécessitant D des manipulations que le C.H.R.U. de Besançon a lancé l’ambitieux programme SmarTTransfuser, sous la responsabilité du Docteur Lionel Pazart. Ce projet est suivi depuis son démarrage par Bruno Wacogne, directeur de recherche C.N.R.S. au laboratoire F.E.M.T.O. et au “En phase de quotidien par négociations Karine Charrière, ingénieur avec les d’étude et de industriels.” recherche clinique. D’autres professionnels sont associés : Wilfrid Boireau, G Biothérapies 130 patients suivis Rhumatismes, polyarthrite : le C.H.R.U. innove Le professeur Éric Toussirot et son équipe traitent les maladies inflammatoires. Un procédé novateur testé sur les animaux sera étudié chez l’homme d’ici un an. Besançon pilote également une étude nationale à laquelle 22 autres hôpitaux collaborent. e la polyarthrite rhumatoïde, on n’en guérit pas encore… Ce n’est peut-être qu’une question de temps. À Besançon, le centre d’investigation clinique (C.I.C.) utilise les biothérapies capables de stopper l’évolution de la maladie. Il développe de nouveaux procédés biologiques capables de viser la guérison. À Besançon, environ 75 % des malades sont traités grâce aux biothérapies, non par les médicaments. Ces biothérapies ont réellement permis aux malades de retrouver une qualité de vie étonnante en ciblant le mal. À l’inverse, elles occasionnent certains effets secondaires sur plan du risque cardio-vasculaire. C’est - en partie - là que le professeur Éric Toussirot intervient : “Nous analysons les conséquences du traitement par biothérapie sur l’indice de masse grais- D seuse. Si globalement les patients ont un véritable bénéfice avec les biothérapies, certains peuvent développer une prise de poids et une augmentation des lipides (cholestérol) ce qui peut majorer leur risque cardio-vasculaire” explique le chercheur qui mène avec ses équipes plusieurs études. La première, pilotée par le C.H.R.U. de Besançon en partenariat avec l’industrie pharmaceutique, inclut 22 autres centres hospitaDes liers de France où 130 patients sont tests sur suivis : “Le but est l’homme de mener une étude physiopatholod’ici gique qui prévoit un an. l’exploration de molécules produites par la masse grasse et leurs relations avec le risque cardiovasculaire dans diverses patholo- Le professeur Éric Toussirot. gies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, le psoriasis” explique le professeur. Un autre projet d’envergure sort du domaine du laboratoire bisontin. Une thérapie dont les effets positifs sur des animaux ont été prouvés par l’équipe I.NS.E.R.M.-U.M.R. 1 098 avec les professeurs Philippe Saas et le Dr Sylvain Perruche sera “testée” sur l’homme d’ici un an. Une quinzaine de patients feront partie de cette étude dont l’objectif est de prélever des cellules au malade, de les conditionner en leur donnant des propriétés anti-inflammatoires, puis de les réinjecter au malade dans un but thérapeutique pour la maladie de Crohn, la polyarthrite et la sclérose en plaques. Deux produits sont mis au point par l’U.M.R. 1 098 (non-commercialisés pour l’instant). C’est technique, certes, mais Éric Toussirot promet “une mini-révolution. Pour l’instant, cela fonctionne assez bien chez les animaux… On l’espère chez l’homme. Tout ceci est possible grâce au travail d’équipes de recherche qui se connaissent, qui collaborent ensemble.” Comme le synthétise le porteur de l’axe biothérapie des maladies inflammatoires au sein du C.I.C., l’hôpital de Besançon est “un petit C.H.R.U. par la taille mais il offre un environnement propice à la recherche.” Preuve en est : un industriel pharmaceutique s’est intéressé aux travaux des Bisontins. Une condition nécessaire pour assurer une recherche de pointe. I Bruno Wacogne et Karine Charrière peaufinent la mise au point de cet appareil automatique de contrôle prétransfusionnel. DOSSIER La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 25 Commentaire Le directeur général du C.H.U. “La fusion des régions ne nous affectera en rien” Le C.H.R.U. de Besançon risque-t-il de perdre son “U”, c’est-à-dire ses missions de recherche et d’enseignement, dans le cadre de la fusion de la Franche-Comté avec la Bourgogne ? Patrice Barberousse, le directeur général du C.H.U. dément ce qu’il appelle des “fantasmes.” a Presse Bisontine : Le rapprochement des régions Bourgogne et Franche-Comté risque-t-il d’avoir des conséquences négatives pour le C.H.R.U. de Besançon ? Patrice Barberousse : Il y a beaucoup de rumeurs et de fantasmes en FrancheComté sur ce point. Ils sont infondés. Il faut d’abord préciser que les Régions n’ont pas la compétence en matière de santé. Les Régions ne participent qu’au développement de la recherche sur certains programmes. La Région FrancheComté peut nous verser par exemple 150 000 euros pour des programmes de recherche pour lesquels on lance des appels d’offres. Mais sur un budget de 500 millions d’euros, pour l’hôpital, ce n’est pas cela qui va changer son fonctionnement. Ensuite, les coopérations existent déjà entre les C.H.U. de Besançon et de Dijon et entre les Universités de Franche-Comté et de Bourgogne. Des relations sont tissées depuis longtemps entre les équipes de recherche, notamment depuis un protocole d’accord que nous avons signé en 2009 entre les deux fédérations hospitalo-universitaires. La fusion ne va rien changer pour nous. De toute manière, en matière de recherche, il faut des équipes de plus en plus importantes qui dépassent largement le cadre régional, voire national. Sur le plan des soins, les schémas interrégionaux L Patrice Barberousse : “Nous sommes revenus à l’équilibre financier malgré un contexte difficile” (photo D.R.). Le C.H.U. de Besançon en chiffres d’organisation des soins existent depuis 25 ans. Je le répète donc clairement : la fusion des Régions ne nous affectera en rien. L.P.B. : Le C.H.U. de Besançon a traversé de grandes difficultés financières au cours de la dernière décennie. Le budget est-il à nouveau à l’équilibre ? P.B. : Nous sommes revenus à l’équilibre sur un budget de près de 500 millions d’euros et ce, malgré un contexte difficile et des tarifs qui diminuent. On est payé moins chers cette année pour une appendicite que les années précédentes. Et on a des investissements énormes : près de 450 millions d’euros sur les dix années qui viennent. Nous avons aussi créé des emplois, près de 500 ces dernières années. L.P.B. : Comment cette équation est-elle possible ? P.B. : Parce que le personnel médical s’est beaucoup donné, parce qu’on a fait des économies de gestion globales, parce qu’on a réorganisé des circuits. Quand on a des gens motivés, les choses se passent très bien. L’hôpital compte désormais plus de 6 000 agents, corps médical compris. Nous sommes le deuxième employeur de la région Franche-Comté, après PeugeotSochaux. Propos recueillis par J.-F.H. 6 613 personnes rémunérées (chiffres au 31 décembre 2013) PERSONNEL MÉDICAL : - 178 personnels enseignants et hospitaliers - 367 praticiens hospitaliers et assistants - 133 attachés des hôpitaux - 1 048 internes et étudiants Soit un total de 1 726 personnes PERSONNEL NON-MÉDICAL - 3 257 personnels soignants et éducatifs - 623 personnels administratifs - 347 personnels médico-techniques - 660 personnels techniques Soit un total de 4 887 personnes CAPACITÉ D’ACCUEIL - 632 lits dʼhospitalisation complète de médecine - 394 lits dʼhospitalisation complète de chirurgie - 78 lits dʼhospitalisation complète de gynécologie obstétrique - 70 lits dʼhospitalisation complète de psychiatrie Soit un total de 1 409 lits et places (source C.H.R.U.) SALON DE L’IMMOBILIER 20>22 MICROPOLIS - BESANCON mars 2015 Images : Shutterstock - EDHAR - Conception Est Républicain Coup de pouce à vos projets GAGNEZ 1000€ OFFERTS PAR R E G O L E S VENDRE INVESTIR ite u t a r g entrée UNE ORGANISATION Jouez et suivez les conférences sur www.salon-immopolis.com CONTRAT DE CONSTRUCTION En partenariat avec GIE DES NOTAIRES 26 RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Gare “fantôme” : M6 fait d’Anne Vignot la nouvelle Cécile Duflot es politiques bisontins vontils réfléchir à deux fois avant d’accorder une interview télévisée à une grande chaîne de télévision ? On se souvient que Jean-Louis Fousseret s’était énervé contre une journaliste de France 3 venue réaliser un reportage sur l’immobilier où elle citait Besançon comme le “mauvais exemple” de l’investissement locatif au regard des nombreux L logements neufs vides, ce que le maire dément toujours. Même si elle assume, l’adjointe au maire Anne Vignot (Europe Écologie-Les Verts) regrette que l’on n’ait repris “que” quelques passages de son intervention dans l’émission “Capital” diffusée sur M6 dimanche 18 janvier. Durant plusieurs minutes, le magazine d’enquête décrit la gare Besançon Franche-Com- La gare FrancheComté T.G.V. rebaptisée “fantôme” par la chaîne M6. té d’Auxon comme une “gare fantôme.” Les images sont éloquentes et le témoignage d’un taxi sans équivoque. Cette gare ne réalise pas ses objectifs en terme de passagers sachant que le projet de la gare Besançon Franche-Comté, 1,1 million de voyageurs par an étaient prévus, soit 3 000 par jour. Selon la S.N.C.F., il y aurait 1 950 voyageurs par jour et le prix du billet de train T.G.V. a augmenté de 30 % en 10 ans. “Cette gare est vouée à l’échec car les T.G.V. sont utilisées comme des T.E.R.” explique face caméra l’élue Anne Vignot. Une liberté de ton qui n’a pas plu au maire. Il a recadré son adjointe tout en concédant avoir lui aussi été “piégé” (par France 3). Anne Vignot, une nouvelle Cécile Duflot locale ? “Non, non, dit-elle. Je maintiens mes propos mais je précise que tout n’a pas été gardé lors du montage. Les élus n’ont pas eu le choix de cette gare, qui, je le rappelle est construite sur une zone humide, dans la forêt, loin du milieu économique.” Les “grandes” chaînes arriveraientelles à délier les langues de bois ? I Fusion : les Francs-Comtois de Marseille veulent sauvegarder leur identité a fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté passionne jusqu’au pied de la Bonne mère. Dans les Bouchesdu-Rhône, un groupe de FrancsComtois réuni sous l’appellation “Amicale des Francs-Comtois de Marseille” se retrouve pour évoquer divers sujets plusieurs fois par an. Voilà plus d’un siècle que cela dure : “Notre association a été créée le 22 décembre 1901… Au départ, les Francs-Comtois se réunissaient autour de banquets, de promenades champêtres. En bon Comtois, nous avons gardé tous les bulletins et archives” relate Serge Pautot, président de cette amicale depuis 1978. Bisontin de naissance (il a vécu rue des Granges), il parle avec nostalgie de “sa” ville dans laquelle il revient régulièrement pour flâner le long des quais, place Saint-Pierre (8-Septembre). Dimanche 25 janvier, lors de l’assemblée générale de l’association, un déjeuner-débat a été organisé à Marseille pour tenter de répondre à cette question : “Que pensez-vous de la nouvelle région Franche-Comté ?” 40 personnes y ont parti- L Maître Serge Pautot (à droite), président de l’association, brandit le drapeau comtois avec ses compatriotes francs-comtois de Marseille. cipé. Pour Maître Serge Pautot, il n’y a pas de doute, cette fusion “n’est autre qu’une addition entre deux petites régions, dit-il depuis son domicile marseillais. Cette nouvelle région risque de former un ensemble assez disparate permettant de douter d’une nouvelle unité régionale. Comment pourra-t-on exister face à une grande métropole ?” s’interroge-t-il. Selon lui, certains départements auraient davantage opté pour un rattachement avec la région Rhône-Alpes et le pôle d’attraction que constitue la métropole lyonnaise, et pour la région de Montbéliard et Belfort, un rattachement avec l’Alsace. L’avocat qu’il est a tenté il y a plusieurs années de “vendre” sa région à ses collègues : “J’ai distribué à 800 avocats un dépliant pour les attirer dans notre région. Cela n’a pas trop marché…” Il a le mérite d’avoir essayé. Fiers de leurs origines, les membres sont tombés d’accord sur la nécessité de continuer à agir pour que l’identité franccomtoise continue d’exister, quel que soit le cadre administratif ou politique imposé par Paris. Ils se sont prononcés pour que l’emblème de la Franche-Comté (le grand lion aux griffes or) soit présent sur les armoiries de la nouvelle Région. I La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 A.B.É.O. passe de 90 à 140 millions de chiffres d’affaires n avril dernier, La Presse Bisontine a consacré un article à la société A.B.É.O. basée à Rioz (Haute-Saône), leader dans la fabrication d’équipements sportifs et de loisirs. La société détenue par son P.D.G., le Bisontin Olivier Estèves, a franchi en 2015 la barre des 140 millions d’euros de chiffre d’affaires après l’acquisition de son homologue néerlandais, le E groupe familial Janssen-Fritsen, fort de 50 millions d’euros de revenus. A.B.É.O. met donc la main sur son principal concurrent sur le segment de la gymnastique de compétition - qui emploie près de 200 personnes - faisant du groupe le “leader européen capable d’affronter les défis à venir et notamment la montée de la concurrence des marchés asia- Le Bisontin Olivier Estèves est le P.D.G. d’A.B.É.O. basée à Rioz, leader mondial dans la fabrication d’équipements sportifs. tiques” commente Olivier Estèves. L’idée d’un rapprochement est née lors de discussions sur les Jeux Olympiques de Rio. Le groupe qui réalisait jusqu’ici environ 90 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont un tiers dans la gymnastique, un tiers dans l’escalade et le solde dans l’aménagement de vestiaires, “passe à 140 millions et réintégrera de la valeur ajoutée dans nos usines françaises” poursuit le P.D.G. Dans les faits, le site de Rioz procédera à des embauches afin d’étoffer sa “holding”. Les recrutements effectués, la société hautsaônoise s’ouvrira alors au marché nord-européen pour commercialiser sa “gamme vestiaires” produite en Franche-Comté. “Ce rachat est une évolution importante car il représente 50 % de notre volume d’affaires initial, commente Olivier Estèves. Mais je n’ai pas d’appréhension particulière car nous possédons des équipes de qualité” dit-il. Les effectifs se portent désormais à 850 personnes, dont 530 hors de France. Le groupe réalise déjà 68 % de son activité à l’export via 5 sites de production et 22 filiales à l’étranger. Pour cette firme spécialisée dans la gymnastique, le grand écart semble réussi. I LE GRAND BESANÇON MAMIROLLE La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 “Lʼ En bref Le candidat à The Voice Conférence L’E.N.I.L., fan de Lilian Les élèves et les professeurs de l'École Nationale de l’Industrie Laitière de Mamirolle sont tous derrière Lilian Renaud, l’ancien élève révélé récemment dans l’émission The Voice. mpossible d’échapper à Lilian à l’E.N.I.L. de Mamirolle. Outre les articles de presse le concernant épinglés sur les murs, il est dans l’esprit des étudiants et des professeurs. Ici, tout le monde suit le parcours de l’ancien élève révélé mi-janvier sur TF1 dans l'émission The Voice (8 millions de téléspectateurs). Son interprétation très personnelle de la chanson “Octobre” de Francis Cabrel a séduit le jury (Zazie, Florent Pagny, Mika, Jenifer), et a enflammé les réseaux sociaux. “Le fromager déjà star” comme on a pu le lire ici et là a emballé le public et l’E.N.I.L. aussi. “On en parle entre nous à l’internat, en cours, pendant les pauses. On allume l’ordinateur et on écoute ses prestations. On suit l’émission chacun chez soi, et le lundi on en discute” avoue Aurélie étudiante en 2ème année de B.T.S.- S.T.A., la même formation que Lilian Renaud a suivi avant elle entre 2009 et 2011 pour devenir fromager. Depuis, le jeune guitariste-chanteur originaire de Mamirolle a bifurqué pour tenter sa chance I dans la musique. Il a rejoint en septembre la M.A.I. (Music Academy International) de Nancy. Repéré à cette occasion-là, il a été proposé pour participer à l’émission The Voice. Tout est allé très vite. “Sur le coup, ça surprend de le voir à la télévision. On va peut-être créer un fan-club au sein de l’école” annonce Nathalie. “Dès qu’on se retrouve ensemble, on parle de lui. C’est une fierté pour nous de voir quelqu’un de notre école participer à The Voice. Parfois des gens nous demandent : “Alors, Lilian est dans votre classe ?” Malheu“Je garde reusement non. Franchement, il a la tête fait le buzz après froide” son premier pasdit Lilian. sage à la télévision. On sera derrière lui pour sa prochaine émission” s’amusent Perrine et Aurélie. Déjà fans, elles se disent prêtes à faire le voyage à Paris pour soutenir le chanteur de 27 23 ans en fonction de sa progression dans le télé-crochet. Lorsqu’on lui demande comment il vit cette célébrité naissante, Lilian Renaud répond s’en s’emballer : “Je garde la tête froide et les pieds sur terre. Ma participation à cette émission est une porte ouverte sur la musique qui est ma passion. C’est super.” En quelques semaines, Lilian est devenu la mascotte de l’École Nationale de l’Industrie Laitière de Mamirolle. Même sur son site Internet, l’E.N.I.L. rend hommage à son ancien élève Originaire de Mamirolle, Lilian Renaud est coaché par Zazie. dont beaucoup espéraient la visite surprise lors des portes On le retrouvera dans The Voice fin février. ouvertes de l’établissement le 14 février. “À travers le parcours de personnes comme Lilian, on peut montrer aux jeunes que la vie peut être belle. C’est important” souligne Michel Gurtner qui enseigne à l’E.N.I.L. Il rappelle au passage que ce n’est pas la première fois qu’un ancien élève de l’école est révélé à la télévision. Il y a quelques années, l’un d’eux a participé à l’émission Koh Lanta. I T.C. MAMIROLLE agro-écologie peutelle réconcilier la société avec son agriculture ?” Cʼest à cette question que tenteront de répondre Marc Dufumier, agronome à Agro-Paris Tech et Gilles Fumey, géographe à la Sorbonne lors dʼune conférence-débat organisée par lʼE.N.I.L. le lundi 16 mars à 20 heures au lycée Granvelle de Dannemarie-sur-Crête. Au cœur de la discussion : les conséquences sur lʼenvironnement de lʼindustrialisation de lʼagriculture sous lʼinfluence des marchés financiers et des multinationales. I Renseignements au 03 81 55 92 00 Tilmat, concession Liebherr Une pelle de démolition dernière génération pour P.B.T.P. L’entreprise de travaux publics de Devecey spécialisée notamment dans les chantiers de démolition vient d’investir plus de 600 000 euros dans une nouvelle pelle qui a été fabriquée à Colmar dans les usines Liebherr. ierre Moreau ne boude pas son plaisir en s’installant dans la cabine de la pelle de démolition dernière génération qu’il vient d’acquérir. “Quand vous êtes aux commandes de cette machine, c’est un peu comme si vous étiez au volant d’une Aston Martin” annonce le président de la société P.B.T.P. et Démolitions de Devecey. Le chef d’entreprise a investi près de 650 000 euros dans cet engin qu’il a réceptionné le 11 février chez Tilmat (groupe Tilly) à Mamirolle qui a la concession Liebherr. Ce bijou de technologie de 50 tonnes, doté d’un bras de 23 mètres qui lui permet de s’attaquer à des immeubles de 7 étages, ne restera pas longtemps en exposition. La pelle est attendue en Haute-Saône, sur la commune de Demangevelle, où P.B.T.P. engage le chantier de destruction des anciennes filatures. Mais avant cela, le conducteur dédié à la machine va suivre une formation pour se familiariser à son maniement et aux instruments de bord. “Le niveau de sophistication est très important avec notamment un système de contrôle de la stabilité de la pelle. Elle a été étudiée en fonction des attentes de notre client” remarque Michaël Frachebois, le commercial de Tilmat qui a accompagné Monsieur Moreau dans cet investissement. La pelle de démolition a été commandée il y a un an et a été fabriquée à 90 % à Colmar dans les usines du groupe Liebherr. “Cette machine nous permet de nous positionner sur des chantiers de démolition mécanisée très techniques. Elle nous per- P met aussi de renouveler notre parc. Notre pelle actuelle a déjà 18 000 heures de fonctionnement” observe Pierre Moreau dont l’entreprise intervient en Bourgogne et en Franche-Comté. Spécialisée au départ dans le terrassement, B.P.T.P. qui emploie 43 personnes en C.D.I., a ouvert son activité à la démolition en 1994, un savoir-faire qu’elle a complété en 2005 d’une division de désamiantage. À Besançon, cette société de travaux publics est intervenue notamment sur les chantiers de déconstruction d’immeubles quartier Fontaine-Écu, aux Clairs-Soleils, et sur la démolition de la caserne des pompiers rue Louise-Michel. Aujourd’hui, la méthode de déconstruction mécanisée est préférée au dynamitage qui pose des problèmes de recyclage des matériaux. “Avec cette technique, on commence par nettoyer le bâtiment, par le purger. Ensuite, on le démolit progressivement et on recycle les déchets. C’est plus soigné et c’est plus environnemental” termine Pierre Moreau. I T.C. Francis Costa, responsable technique Tilmat, Pierre Moreau, président de P.B.T.P., Pierre Tilly, P.D.G. du groupe Tilly et Michaël Frachebois, commercial Tilmat, sur la nouvelle pelle de démolition. 28 LE GRAND BESANÇON La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 LES ÉLECTIONS DÉPARTEMENTALES SONT LANCÉES La droite et la gauche classiques sont en marche pour le scrutin des 22 et 29 mars prochains. En attendant les détails des autres partis minoritaires. MAJORITÉ DÉPARTEMENTALE 14 veulent rempiler Unis derrière Claude Jeannerot Sur 22 conseillers généraux sortants, 14 ont décidé de repartir sous l’étiquette “majorité départementale” conduite par Claude Jeannerot, candidat à sa succession. À Besançon, peu de candidats surprises mais un jeu de chaises musicales et des difficultés pour boucler les binômes dans certains cantons. ans l’opposition, comme dans la majorité, beaucoup se posaient la question de savoir si Claude Jeannerot allait rempiler. Plus de doute : le président du Conseil général sortant sera bien candidat aux élections départementales des 22 et 29 mars prochains. Le membre du Parti socialiste - qui repart sans l’étiquette P.S. car 50 % de ses colistiers sont de la société civile - aura 70 ans en avril. Un anniversaire qu’il pourrait peut-être fêter en prenant pour la troisième fois la tête du Département. “C’est notre leader naturel” estime Nicolas Bodin, responsable de la section P.S. du Doubs. Poussé pour repartir par ses pairs, Claude Jeannerot se dit “motivé” mais aussi pragmatique : “J’ai la faiblesse de croire que ma présence peut conforter la majorité départementale. Et j’ai D DROITE la responsabilité personnelle de préparer l’avenir.” Président depuis 11 ans, l’ancien sénateur veut rappeler le bilan de son équipe qui a agi avec “rigueur et efficience” mais lui ne repart pas “contraint et forcé” dit-il. Il rappelle à qui veut l’entendre qu’1 euro investi par le Département équivaut à 8 euros de retombées dans l’économie. “Nous avons un bilan, un projet, une équipe, résume le chef de file. Sur 22 conseillers généraux, 14 ont décidé de se représenter. C’est une équipe qui garde un capital d’expérience” poursuit Claude Jeannerot. Les 38 suppléants sont nouveaux (sauf Claude Girard). La majorité ne cache pas qu’elle a eu des difficultés à boucler les quadrinômes notamment dans les zones où elle est faible. Début février à quelques jours du dépôt des candidatures en préfecture, il n’y avait toujours pas de postulant dans les cantons de Frasne et d’Ornans. Il manquait aussi deux Les candidats de la majorité écoutent Claude Jeannerot femmes sur le canton de Maîche (une titulaire et une suppléante), un couple présenter la campagne des élections départementales. de suppléants à Pontarlier et un suppléant à Morteau. son du redécoupage” justifie le prési- On retrouve chez des candidats tituPour Besançon, si les candidats ont dent. Le socialiste Yves-Michel Dahoui, laires et suppléants des personnes qui plus facilement été trouvés, l’équation adjoint au maire à Besançon, bataille- “roulaient” pour Jean-Louis Fousseret n’a pas été simple à trouver. Le can- ra sur Besançon 5. lors des municipales 2014 (mais qui didat sortant Lotfi Saïd Toujours à Besançon, un accord a été n’ont pas été élues) : c’est le cas de Sarest ainsi “parachuté” à passé avec Les Verts (E.E.L.V.) qui ti Hong (33 ans) ou Myriam LemerBesançon 4 et laisse son bénéficient d’un binôme titulaire sur cier (52 ans). Pour éviter canton d’élection (Pla- Besançon 3. En contrepartie, il n’y aura À l’heure de la fusion des Régions, l’éviction noise devenu Besançon pas d’écologistes sur les autres can- Claude Jeannerot estime que le Déparde Gérard 1) pour laisser la place à tons bisontins. Mais cela ne sera pas tement est “dans la bonne proximité.” Gérard Galliot (maire de le cas sur les autres cantons, ce que Il devrait garder ses compétences Galliot. Dannemarie-sur-Crête). “regrette” Claude Jeannerot rappelant actuelles que sont le social, les collèges “Nous avons fait le choix qu’Éric Alauzet faisait partie de “sa” et les routes mais perdre le transport de demander à Lotfi Saïd majorité avant son élection à au profit de la région. “La gauche”, ou de se positionner à Besan- l’Assemblée. Claude Jeannerot et Géral- plutôt la majorité, se dit prête. I E.Ch. çon pour éviter l’éviction dine Leroy (39 ans) partent sur Besande Gérard Galliot en rai- çon 6. 7 conseillers sortants La droite part - presque - unie en ordre de bataille Chef de file d’un bataillon de 76 candidats, Christine Bouquin a présenté les troupes qui défieront la majorité départementale de Claude Jeannerot lors des deux tours de ces élections départementales nouvelle formule. n signe qui ne trompe La Vèze. Si le temps n’est pas pas… C’est Christine encore venu de décider qui sera Bouquin, la conseillère le nouveau leader de la droite, générale du canton de et donc le nouveau président Maîche, qui a mené les débats du Conseil départemental (futur micro en main lors de la pré- nom du Conseil général) en cas sentation des candidats de la d’alternance au soir du 29 mars, droite le 25 janvier dernier à on a quasiment déjà la répon- U se. Et dans cette hypothèse, Christine Bouquin pourrait devenir la première femme élue à cette fonction. Nous n’en sommes pas là… Avant de confirmer cette hypothèse, il faudra que la droite remporte au moins 10 des 19 nouveaux cantons redécoupés du Doubs. Pour l’instant, elle est plus que minoritaire avec 13 conseillers généraux sur les 35 actuels élus. La droite y croit et mise sur l’ancrage local de ses candidats. Le slogan de cette campagne - “Vivre ici” - en dit long sur cet élément. “Nous nous présentons pour l’alternance.” Le ton de Christine Bouquin est lui aussi volontaire. Et politique : “L’inversion La quasi-totalité des quadrinômes était là le 25 janvier à La Vèze. de la courbe du chômage ? Non ne voyons toujours rien venir.” “La réforme territoriale ? Elle a été décidée à Paris et on nous l’impose sans même connaître les compétences futures “Vous des Départements” note l’élue au nom imaginez de ses collègues de le renoul’U.M.P., de l’U.D.I., du MoDem et des vellement personnes issues qu’il va y de la société civile, avoir !” tous formant ce front uni contre la majorité en place conduite par le socialiste Claude Jeannerot. “Le préalable à cette union de la droite a été la liste d’union qu’a réussi à mener Jacques Grosperrin à Besançon. Cette union a donné une vraie dynamique qui se poursuit aujourd’hui pour ces élections départementales” souligne de son côté Jean-Marie Binétruy, le président de l’U.M.P. du Doubs. Quelques divergences sont attendues pourtant avec des candidats de droite, non investis, qui risquent de troubler la belle harmonie, comme Patrick Ronot, l’ancien élu d’Amancey qui se présente à Besançon, ou le maire des Fins dans le nouveau canton de Morteau par exemple. La moyenne d’âge des 76 candidats de la droite (deux titulaires et deux suppléants pour chacun des 19 nouveaux cantons) est à peine supérieure à 50 ans. 82 % d’entre eux sont des actifs et sur les 76, 7 seulement sont des candidats déjà élus au Conseil général (Christine Bouquin, Annick Jacquemet, Béatrix Loizon, Frédéric Cartier, Alain Marguet, Pierre Mazimann et Serge Cagnon). Certains sont élus ailleurs comme au conseil municipal de Besançon par exemple (MarieLaure Dalphin, Philippe Gonon, Michel Omouri, Michel Vienet…), au Conseil régional (Denis Leroux, Françoise Branget) ou dans des petites communes. La plupart n’ont aucun mandat. Par volonté de contraste, la droite souligne que “67 % de nos candidats sont du secteur privé, 33 % du secteur public.” “Vous imaginez le renouvellement qu’il va y avoir !” Si l’ombre du vote F.N. plane sur ce prochain scrutin, il semble pourtant que ces élections départementales nouvelle formule risquent de se cantonner à des traditionnels duels gauche-droite. Le mode de scrutin est tel – pour se maintenir au second tour, il faudra réunir au moins 12,5 % des inscrits – qu’il paraît très difficile de voir trois quadrinômes se qualifier pour le second tour. Par ailleurs, ces élections de proximité se jouent souvent sur la notoriété des candidats au moins autant que sur leur étiquette. Les jeux sont ouverts. I J.-F.H. LE GRAND BESANÇON PATRIMOINE La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 29 EN BREF Musée des Maisons Comtoises Destination Nancray pour la caborde des Tilleroyes Construction Située dans l’enceinte d’une ferme aux Tilleroyes, une caborde typique de l’activité viticole de Besançon sera bientôt démontée pour être reconstruite au musée des Maisons Comtoises. est une caborde qui d’ici quelques mois témoignera du patrimoine viticole régional au musée des Maisons Comtoises de Nancray. Mais avant que le public puisse découvrir “la cabane” en pierre sèche qui servait d’abri à ceux qui travaillaient dans les vignes, il faudra d’abord l’acheminer jusque-là. Car la caborde en question se trouve pour l’instant aux Tilleroyes, dans l’enceinte d’une ferme. Autrefois, ce coteau de Besançon était couvert de vigne. On venait de Battant pour la cultiver et produire un vin local. Aujourd’hui, il n’y a plus de traces de raisin sur ces terres muées en pâtures. À demi effondrée, la petite maison de pierre d’une architecture conique fait partie des derniers vestiges de l’histoire viticole bisontine. “Elle date probablement du XIXème siècle. Nous en apprendrons sans doute davantage en la démontant” remarque Marie Spinelli-Flesch, directrice du musée. Ce chantier minutieux doit démarrer au mois d’avril. Il a été confié à l’Association Patrimoine C’ Insertion 25 (A.P.I.) qui se chargera également de la reconstruction de la caborde à Nancray. “Il y a 180 mètres cubes de pierre à récupérer. Entre le tri et le démontage, il faut compter deux mois, observe Rémy Sitz, directeur d’A.P.I. 25. La difficulté sur ce genre de projet, c’est qu’il n’existe pas de document sur la manière dont étaient construites ces cabordes. À l’évidence, dans le cas précis, ceux qui l’ont bâtie n’en étaient pas à leur coup d’essai. Nous allons la reconstruire à “180 l’identique, sans mortier.” Dans le secteur, on troumètres ve plusieurs de ces cubes de cabordes. La plupart sont en ruine. Celle-ci surprend pierre à récupérer.” par sa taille : cinq mètres de diamètre intérieur, plus de 10 mètres à l’extérieur si l’on englobe les contreforts qui maintenaient la stabilité de l’édifice. “Elle est forte, grande, elle avait un étage, un four. Les gens qui étaient là avaient de Pierre Contoz, président du musée et Michel Courtois, architecte conseil du musée devant la caborde qui sera bientôt démontée. quoi vivre, se reposer, manger. Ils pouvaient rester sur place, au milieu des vignes où ils travaillaient” observe Michel Courtois, architecte conseil au musée des Maisons Comtoises, qui supervise les opérations. L’homme de l’art est particulièrement attaché à cette caborde. Elle appartient en effet à sa famille qui en a fait don au musée. Dans quelques mois, on la découvrira à Nancray, comme elle était à l’origine. “Cette caborde est une manière pour moi de mettre en valeur l’histoire culturelle de mon père, Alphonse Courtois. Né à Morteau, il était ténor. Ses qualités lyriques lui avaient permis d’entrer à l’opéra de Paris. Mais il a renoncé pour faire du commerce de bestiaux. Ce projet est pour notre famille une manière d’honorer sa mémoire” confie Michel Courtois. Un budget de 130 000 euros est nécessaire à ce chantier. Le plan de financement est bouclé. “Nous avons reçu 25 000 euros de la Fondation du Patrimoine, et on lance par ailleurs une souscription. Le Conseil général doit s’engager hauteur de 35 000 euros, la Région de 20 000 euros. Le député Éric Alauzet verse 7 000 euros au titre de la réserve parlementaire. L’Agglo participe également. Le reste est de l’autofinancement et du mécénat” détaille Pierre Contoz, le président du musée des Maisons Comtoises. Avec cette caborde, ce lieu culturel fait un pas de plus dans la conservation du patrimoine rural bâti régional. I T.C. Le C.A.U.E. (Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement) du Doubs organise un atelier “Bien penser son projet” vendredi 20 février de 14 heures à 17 heures dans ses locaux du 21, rue Pergaud à Besançon. C’est un atelier gratuit pour les particuliers qui envisagent de construire ou de modifier leur habitation. L’objectif est de les guider pour qu’ils préparent leur projet sans encombre. Choix du site, budget, réglementation, organisation du projet, choix des professionnels seront les points développés par l’architecte du C.A.U.E. qui animera cet atelier. Détails et inscriptions sur www.caue25.org Pèlerinage Du 21 au 29 avril, le Service interdiocésain des Pèlerinages de Besançon et BelfortMontbéliard propose, sous la présidence de Monseigneur Jean Luc Bouilleret, une visitation en Terre Sainte. Renseignements et inscriptions : Service des Pèlerinages au 03 81 25 28 22. RETROUVEZ VOS COMMERCES EN GRANDE POMPE ! SAMEDI 14 MARS Besançon Centre-Ville 11h-19h VENIR AU CENTRE-VILLE, C’EST FACILE AVEC : C’EST LE PIED AU CENTRE ! Venez flâner dans la plus grande galerie commerciale à ciel ouvert de la région pour profiter d’offres et de conseils de qualité, tout en découvrant ou redécouvrant le patrimoine historique et architectural d’un centre-ville rendu aux piétons ! Retrouvez les dates des samedis piétons sur : www.besancon.fr • près de 5 700 places de stationnement (dont parkings Battant et Rodia gratuits) • le réseau bus&tram : nombreuses lignes Ginko au centre-ville • les Parkings Relais puis le tram ou le bus • le Freepass, utilisable dans les horodateurs ou le réseau Ginko, offert par vos commerçants ! 30 LE GRAND BESANÇON IMPÔTS La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 Augmentation Les Grands Bisontins paieront davantage d’impôts Les propriétaires seront touchés sur leur taxe foncière mais aussi la taxe d’habitation. Une augmentation que la C.A.G.B. explique par le désengagement de l’État. ous utilisions le rabot. Désormais, c’est la hache que nous devrons utiliser pour réduire les dépenses.” La métaphore est signée Gabriel Baulieu, premier vice-président de l’agglomération en charge des finances. Le maire de Serre-les-Sapins a pris un air grave lors du débat sur les orientations budgétaires de la collectivité jeudi 12 février. Première annonce : la hausse des impôts pour les habitants du Grand Besançon est confirmée et programmée sur quatre années (2015 à 2018). “L’effort portera ainsi majoritairement sur la taxe foncière qui est payée par les propriétaires qu’il s’agisse de particuliers (pour deux tiers) ou d’entreprises (pour un tiers)” annonce l’agglomération qui ne veut pas porter le chapeau d’une mauvaise gestion budgétaire. “Nous ne le faisons pas par gaieté de cœur mais par responsabilité… Ce désengagement de l’État, au travers des pertes de dotations, est estimé à une ponction de 2 millions d’euros chaque année entre 2015 et 2020” dit Gabriel Baulieu. “N SAÔNE Pour l’instant, le chiffre précis de l’augmentation des taxes sera connu en mars. Les entreprises seront également touchées via la cotisation foncière des entreprises (C.F.E.). C’est selon la majorité “un pacte de soutenabilité” que s’impose l’agglomération. “Je ne comprends pas ces attaques récurrentes et injustifiées contre la prétendue mauvaise gestion des collectivités locales. Ces polémiques affaiblissent le consentement civique à l’impôt et l’esprit civique” martèle le premier vice“Un seuil président pour argumende désen- ter la hausse. Une baisse de 6 % des dettement charges de services avec un maintien des dépenses bientôt à 6 ans.” du personnel (1,8 %) permettra un gain fiscal de 3,15 millions d’euros d’ici 2020. La décision du recours à l’impôt est décriée par Philippe Gonon (U.D.I) qui demande un Plan Orsec : “Il faut prioriser les inves- tissements pour soutenir les entreprises. C’est un tour de passe-passe car vous aviez dit que vous n’augmenteriez pas les impôts des Bisontins.” De promesses, Jean-Louis Fousseret assure n’en avoir jamais tenu pour l’agglomération, seulement pour Besançon lorsqu’il était candidat. Laurent Croizier (MoDem) regrette que les décisions de la C.A.G.B. s’apparentent davantage “à de la gestion administrative, qu’à du volontarisme politique.” En coulisses, des voix annoncent des jours “noirs” pour les comptes budgétaires de l’agglomération. “Faux, répond Gabriel Baulieu. Notre seuil de désendettement est de 11 années (la moyenne nationale est de 7). Nous serons à 6 années d’ici la fin du plan pluriannel d’investissements.” En 2015, le niveau d’investissement restera élevé avec un objectif de réalisation à hauteur de 19,8 millions d’euros, avant de se réduire les années suivantes. En moyenne, sur le mandat, le niveau d’investissement sera de l’ordre de 15 millions d’euros par an sur le budget principal. Comme un aveu d’impuissance, Jean-Louis Fousseret confirme “que cette baisse des dotations est trop rapide. Les entreprises locales vont souffrir.” Ça va mieux en le disant… I E.Ch. Zoom Vers une disparition du Val Saint-Vitois ? L a question est à lʼétude. Un cabinet dʼétudes a été engagé par la communauté de communes du Val Saint-Vitois pour réfléchir à deux éventualités : “Soit nous continuons de fonctionner ainsi en cherchant de nouvelles compétences (école, assainissement) pour pallier les baisses de subventions de lʼÉtat, soit nous éclatons la communauté de communes” annonce le président Pascal Routhier et maire de Saint-Vit. La seconde possibilité semble prendre le pas. Décision avant lʼété. En cas dʼéclatement, les 15 communes rejoindraient soit Quingey, le Val Marnaysien, soit la C.A.G.B. Les maires ont été appelés à donner leur préférence. Selon le président, cʼest le départ de Lantenne-Vertière au 1er janvier 2016 qui rejoint la communauté du Val Marnaysien qui accélère ce choix. “Lantenne représente 22 % de la fiscalité (pour 8 % des habitants) pour environ 130 000 euros par an, Pascal Routhier. Ce départ, cʼest le couperet pour nous.” Il demande à cette commune une compensation financière, forme de bon de sortie. Une réunion sʼest tenue mardi 10 février à la préfecture pour indiquer le montant de sortie. “On nʼa violé personne, coupe Thierry Malésieux, le maire. Cʼest notre droit. Nous allons négocier ce bon de sortie.” Intercommunalité qui nʼest jamais parvenue à fédérer, le Val Saint-Vitois est sur le gril. I Environnement Marais de Saône : une espèce de plante rare et originale La zone humide protégée du marais de Saône cache encore des surprises. Le botaniste bisontin Yorick Ferrez y a découvert une population de laîche à épis noirs Carex, une espèce de plante rare en France, encore inconnue en Franche-Comté. es plus belles découvertes ne sont pas toujours celles que l’on fait à des milliers de kilomètres. Le botaniste bisontin Yorick Ferrez, directeur scientifique au laboratoire national de Franche-Comté, le prouve. Dans le marais de Saône, plateau surplombant Besançon, il a mis au jour une population de laîche à épis noirs Carex melanostachya non loin d’un étang.Après homologation, il pourrait s’agir du 2 605ème taxon de plantes vasculaires de notre flore régionale. “Cette espèce rare en France, connue des vallées de la basse vallée de la Saône, de la moyenne vallée du Rhône, de la plaine du Forez et de la basse vallée de la Loire, n’avait jamais été notée en Franche-Comté, ni ailleurs dans le massif jurassien” commente le botaniste, qui a eu un peu de chance dans sa découverte. “J’avais repéré une zone dans ce marais car je recherchais au départ la Glaciole, plante connue mais protégée. Puis, j’ai remarqué cette plante et j’ai vu que c’était un Carex, mais je ne la connaissais pas” se souvient-il. L Cette espèce rare en France est notamment connue dansla basse vallée de la Saône. Après avoir prélevé le végétal (non protégé), il se rend dans son laboratoire du centre botanique situé rue Voirin à Besançon où il potasse des livres, consulte d’autres spécialistes. Le résultat est clair : il s’agit bien du Carex melanostachya. C’est d’autant plus remarquable que le marais de Saône a souvent été étudié et visité par des générations de naturalistes. “Il a été identifié très tôt comme un des lieux les plus intéressants pour la flore de la région. Charles Grenier, dans son Catalogue des plantes phanéroUne games du Doubs, découverte notait dès 1843 la présence de l’ail dans un anguleux. Paul endroit Parmentier y signale pour sa pourtant bien connu. part la violette élevée en 1894” détaille le Bisontin. Si des espèces ont disparu en raison de la pression humaine, le marais retrouverait une meilleu- Le botaniste Yorick Ferrez, auteur de cette découverte dans le marais de Saône. re santé. C’est en tout cas l’avis du spécialiste : “Je pense qu’il est en meilleur état qu’il y a 10 ans. Grâce à la réhabilitation menée par le syndicat mixte, on voit des résultats inattendus. Derrière le collège de Saône, dans un espace réhabilité, on retrouve une mousse signalée au début du XXème siècle” commente Yorick Ferrez. Lentement, mais sûrement, la nature reprend ses droits… dans les rares endroits où la pression humaine veut bien la laisser tranquille. Le marais : un laboratoire à ciel ouvert pour le conservatoire botanique de Franche-Comté. I E.Ch. Zoom S Le Bois d’Aglans en zone Natura 2000 itué à lʼextrémité de lʼaérodrome de La Vèze, mais propriété de la Ville de Besançon, le bois dʼAglans intègre la future zone Natura 2000 de la moyenne Vallée du Doubs couvrant une surface de 6 309 hectares et concerne 29 communes entre Montfaucon et Hyèvre-Paroisse. Le bois dʼAglans a été repéré pour ses milieux forestiers. La présence de deux “espèces dʼintérêt communautaire” y est avérée : le crapaud sonneur à ventre jaune, amphibien bénéficiant dʼune protection nationale et le dicrane vert, une mousse en régression en France et en Europe. Aucune intervention sylvicole ne sera réalisée à lʼintérieur de lʼîlot. I LE GRAND BESANÇON CULTURE La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 31 EN BREF F.R.A.C. En route vers la labellisation Tourisme et Handicap Vacances Accueillez un enfant quelques jours en vacances, un ou plusieurs week-ends au cours de l’année, ou une ou plusieurs semaines pendant les congés scolaires. Pour cela, contacter l’association des Familles de Besançon sur http://afb.overblog.com ou au 03 81 88 47 38. Latino Le Fonds régional d’art contemporain s’est doté d’outils pour rendre accessible l’art contemporain aux publics en situation de handicap. e F.R.A.C. de FrancheComté (Fonds régional d’art contemporain) est en route pour obtenir le label Tourisme et Handicap. Il s’est doté d’un certain nombre d’outils qui permettent aux personnes handicapées, quel que soit leur type de handicap, de découvrir les expositions organisées dans l’espace culturel de la Cité des Arts. Ainsi, aveugles, malvoyants, sourds, personnes à mobilité réduite, ou souffrant d’un handicap mental, ont accès aux œuvres présentées par le F.R.A.C. “Pour les aveugles, l’implantation des bandes podotactiles qui leur permettent de se repérer dans l’espace a été améliorée. Désormais, sur chaque exposition, on produit des fiches en braille qui accompagnent un L certain nombre d’œuvres. Les malvoyants peuvent disposer de loupes et de tablettes numériques. Nous allons adapter pour eux nos guides d’exposition en les éditant en gros caractères” détaille Naïma Lafond, responsable du pôle public du F.R.A.C. Des œuvres ont été reproduites sous forme de maquettes en “Des trois dimensions boucles pour les aider à conceptualiser magné- l’espace. tiques.” Le F.R.A.C. édite un guide d’exposition par type de handicap. C’est donc par le texte que les œuvres sonores du Fonds régional d’art contemporain sont Pour les sourds et malentendants, des visites des expositions en langage des signes sont organisées. décrites aux sourds et malentendants. “Nous avons acquis par ailleurs des boucles magnétiques (3 000 euros) grâce auxquelles les personnes appareillées peuvent entendre, y compris dans la salle de conférence” ajoute Naïma Lafond. Des visites en langage des signes sont également organisées à destination de ce public. Enfin, le F.R.A.C. a travaillé avec l’A.D.A.P.E.I. et les Salinsde-Bregille pour faire découvrir l’art contemporain à un public souffrant d’autres formes de handicap, mental en particulier. Le personnel de l’établissement en contact avec toutes ces personnes a été formé à leur accueil. Ce vaste chantier d’accessibilité a été réalisé à partir d’un travail d’analyse conduit par Jade Sauvage dans le cadre d’un service civique. Elle a collaboré avec les associations représentants toutes les familles de handicap afin d’apporter les solutions adaptées. “Nous ne nous sommes pas engagés dans cette voie pour augmenter la fréquentation de l’établissement mais pour donner accès à l’art contemporain aux publics en situation de handicap” termi- ne Naïma Lafond (N.D.L.R. : Le F.R.A.C. a accueilli 24 000 visiteurs - seulement - en 2014). Il reste deux points à améliorer pour avoir la certitude de décrocher le label Tourisme et Handicap. La porte d’entrée du F.R.A.C. trop lourde, doit être modifiée pour faciliter l’accès aux personnes en fauteuil. La signalisation des places de parking pour les personnes handicapées doit être également renforcée. Les équipes du F.R.A.C. n’ont pas la main sur ces deux chantiers qui incombent à l’Agglo et à la Région, propriétaires des lieux. I Projection de “Y volvere”, un film d’Elvira Diaz au C.L.A. de Besançon mercredi 25 mars, salle Quemada à 20 heures et au Café des Pratiques 105, rue de Belfort samedi 28 mars à 18 heures. Organisé par l’association Latinoamericalli. Aéroport La Cour des comptes a épinglé mercredi 11 février les aéroports de Dole et de Dijon. La Cour des comptes estime que la viabilité économique n’est, selon elle, “pas démontrée” pour ces aéroports distants de seulement 50 km l’un de l’autre. Rappelons que le Conseil régional de Franche-Comté a supprimé sa subvention de 300 000 euros à la plateforme de Dole. 32 LE GRAND BESANÇON AUXON La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 Fusion Les Auxons sans Dessus Dessous Auxon-Dessous et Auxon-Dessous ne font plus qu’un depuis le 1er janvier. Suppression d’une mairie, d’une bibliothèque, renégociation des prêts communaux et mutualisation du personnel occasionneront des économies. À l’inverse, les habitants se battent avec des tracas du quotidien. ls se sont dits “oui”. Pour le meilleur… surtout pas pour le pire. Depuis le 1er janvier, les villages d’Auxon-Dessus et Auxon-Dessus ne font plus qu’un avec 2 575 habitants pour une surface de 1 060 hectares. L’idylle s’est nouée en septembre dernier après que les deux conseils municipaux ont avalisé cette fusion dont quelques retards à l’allumage, totalement indépendants de la mairie, polluent le quotidien. Les habitants doivent en effet procéder à un changement d’adresse qui équivaut à prévenir les organismes, les banques, les assurances. C’est fastidieux. “Je regrette que le législateur n’ait pas pris en compte ces détails” dit le maire Serge Rutkowski dont les services se sont adaptés pour répondre aux interrogations des habitants en ouvrant un bureau spécial de 17 heures à 20 heures Confirmation auprès de cette habitante, résidante rue du Chemin du Creux, à l’ex-Auxon-Dessus : “Il faut signaler à la banque le changement d’adresse… alors que l’on ne déménage pas. Heureusement, il n’a I pas fallu repayer de carte grise mais seulement un timbre à 2,50 euros pour faire le changement” dit-elle. Par ailleurs, deux rues (qui portaient le même nom) ont été rebaptisées. Ainsi, la rue de l’Église d’Auxon-Dessus devient la rue de l’Église Saint-Pierre. Dès le 2 janvier, les employés communaux décrochaient les anciens panneaux pour apposer “Les Auxons”. Concrètement, il n’y a plus deux maires mais bien un seul. C’est Serge Rutkowski (ancien mai“Plus re d’Auxon-Dessus) qui grosse, la enfile l’écharpe. Le maicommune re d’Auxon-Dessous élu en mars dernier Jacques attire.” Canal devient premier adjoint : “J’estimais légitime que Serge Rutkowski devienne maire car il a été le catalyseur de la fusion” confie Jacques Canal. Un seul bâtiment de mairie a été retenu : celui d’Auxon-Dessus. Les bud- gets ont été fusionnés ainsi que les dettes. Les Auxons affichent un budget de 2,6 millions d’euros et profitent “de cette fusion pour renégocier les prêts auprès des banques, dit le premier adjoint. On devrait économiser mais attendons encore la réponse finale des banques.” Le groupe scolaire fonctionnait avec un syndicat, ce dernier est dissous, annulant de fait la rémunération d’un président et d’un vice-président. La secrétaire en poste est réaffectée à la mairie : “Grâce à ce regroupement, nous pouvons anticiper par exemple un congé maladie ou mieux moduler les tâches. Idem pour les moyens techniques : nous avions deux camions-bennes, il sera inutile d’en remplacer un” constate le maire. Voulue, cette fusion s’inscrit dans une logique de rationalisation et pour “féliciter” cette démarche, l’État garantit aux Auxons un maintien des dotations sur trois ans alors que les communes voisines voient leurs dotations diminuer. Plus “grande”, la nouvelle commune a des ambitions et nourrit des projets Auxon-Dessous et Auxon-Dessus ne font plus qu’un depuis le 1er janvier. Ici le maire Serge Rutkowski (à droite) avec Jacques Canal (1er adjoint, ex-maire d’Auxon-Dessous). comme la réalisation d’un trottoir et d’une piste cyclable reliant les deux villages. Un symbole d’unité. Les deux bibliothèques seront fusionnées. Quant aux impôts communaux, quasiment identiques, une “légère” pondération sera conduite à l’avenir. Sûr de lui, le village dit qu’il profitera de sa nouvelle taille (juste derrière Miserey-Salines en nombre d’habitants) pour accueillir des ser- vices. Elle réfléchit à la création d’un pôle médical et peut-être d’une pharmacie. “On nous regarde différemment” dit la municipalité. Du côté des associations, les connexions existaient déjà. Les chasseurs vont par exemple se regrouper et partager un territoire commun. Sans Dessus, sans Dessous, les Auxons ont une nouvelle histoire à écrire. I E.Ch. PUBLI-INFORMATION Square Habitat : un professionnel de l’immobilier à Saint-Vit À 5 minutes de Marnay i de manière générale dans le Doubs, l’immobilier accuse le coup depuis quelques années, le secteur de Saint-Vit reste particulièrement dynamique. Saint-Vit est une des villes du département dont la population est en constante hausse depuis plus d’une dizaine d’années. La bourgade, idéalement située entre Besançon et Dole, compte désormais plus de 5 000 habitants. Ce constat est largement confirmé par le réseau Square Habitat : “Saint-Vit est un secteur en plein développement situé à moins d’un quart d’heure de Besançon, à dix minutes de Châteaufarine ou du C.H.U. Minjoz. La preuve, dans ce secteur, plusieurs programmes immobiliers sont en cours de construction. Et l’avantage, c’est que les prix y sont plus attractifs que dans la première Votre interlocutrice Square Habitat couronne bisontine” note l’agence immobilière. Présente à Saint-Vit et installée dans les locaux à Saint-Vit : Astrid Beguin. du Crédit Agricole rue des Belles Ouvrières, l’agence Square Habitat est gérée par Astrid réactivité et une efficacité optimales concernant Beguin, votre contact privilégié pour tout projet le financement de votre projet. Rien de plus simple immobilier. L’intégration de l’agence Square Habi- puisque les services immobiliers et bancaires sont tat dans les locaux du Crédit Agricole permet une regroupés sous le même toit. “Nous sommes aux services de nos clients pour la transaction immobilière, la location, l’immobilier d’entreprise et les programmes neuf” résume l’agence. I S Proche Saint-Vit DPE ème GES Demeure en pierre du 17 . 245 m² CD habitable, 4 chambres, 2 salles d'eau + salle de bains, cuisine, salle de jeux... une partie peut-être indépendante. Potentiel sur 250 m² de grange. Garage double, cave voutée, dépendance, verger... Réf : 10336-1036 210 000 € Lantenne Vertiere GES Réf. 10357-1036 214 000 € Montferrand-le-Château DPE GES Maison de 2002 sur sous-sol, 140 m² DE habitable, séjour double avec poêle, cuisine, chambre, salle d'eau à créer ; à l'étage 3 chambres, bureau, wc, salle de bains. Piscine hors sol, dépendances aménageables. 28 ares de terrain. Réf : 10513-1036 DPE Belle maison en pierre en excellent état. 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Elle est prête à héberger quelqu’un chez elle pour lui éviter de dormir dehors, à se lever la nuit pour aider une personne en détresse qui l’appelle. Mina Sebbah est comme cela : généreuse et spontanée. Rencontre avec une conseillère municipale d’opposition qui n’est pas tout à fait comme les autres. y voyez pas de la fausse pudeur ou de la timidité maladive. Mina Sebbah est discrète de nature, voilà tout. Si elle n’éprouve pas le besoin de parler d’elle, elle savait au fond qu’en mettant un pied en politique son anonymat tomberait. Désormais élue au conseil municipal sur le banc de l’opposition, elle s’accommode malgré tout de sa nouvelle vie publique sans rechercher à tout prix la compagnie des médias. C’est avec retenue et sincérité que cette femme de 53 ans accepte de lever un coin du voile sur son parcours de vie, sur les combats qu’elle livre au quotidien et qui l’ont amenée à s’engager aux côtés de Jacques Grosperrin lors des dernières élections municipales. “J’ai beaucoup de respect pour Jacques qui est venu me chercher” dit-elle avec bienveillance avant d’ajouter : “Je n’appartiens à aucun parti. Je suis de la société civile !” Il n’est en effet pas nécessaire d’être affublé d’une étiquette politique pour N’ se tourner vers les autres comme elle le fait depuis de longues années. “La solidarité n’est pas une affaire de droite ou de gauche. Il faut d’abord être humain et agir en tant qu’humain. Il ne faut pas avoir peur de tendre la main vers l’autre.” En l’écoutant, on serait curieux de voir quelle politique solidaire Mina Sebbah mènerait à Besançon si elle était élue de la majorité ? Mais voilà, le verdict des urnes en a décidé autrement en mars dernier. C’est le jeu de la démocratie qu’elle accepte bien volontiers. “Ce n’est pas exactement le rôle que j’attendais. “Être Mais je suis conseillèle plus re municipale. Même efficace si je suis dans possible.” l’opposition, ce n’est pas rien. Je porte avec mes collègues la voix de mes concitoyens, c’est le plus important. Même en étant à cette place, je suis en capacité de défendre leurs inté- Mina Sebbah a un grand respect pour sa fonction d’élue. Même si elle est dans l’opposition, elle estime porter la voix de ses concitoyens. rêts” insiste Mina Sebbah qui avoue son profond respect pour la fonction qu’elle occupe d’élue de la République. Cette conception très droite de la politique est un héritage de son père qui a quitté le Maroc pour venir s’installer à Gray avec sa famille. Cet homme charismatique, “plein de convictions”, employé dans l’aéronautique, était également féru d’horlogerie. “C’est avec lui que j’ai découvert Besançon. J’avais treize ans à l’époque. Je suis tombée sous le charme de cette ville.” La majorité venue, Mina Sebbah ne s’y installera pas immédiatement. Elle voyagera, vivra un temps en Suisse, puis dans le Nord, avant d’emménager durablement à Besançon en 1997. Pendant toutes ces années, et c’est vrai encore aujourd’hui, sa soif de solidarité ne l’a jamais quittée, que ce soit dans ses différentes missions professionnelles en milieu hospitalier et plus récemment à la Direction de l’autonomie du Conseil général du Doubs, que dans sa façon d’être au quotidien. Cette ouverture aux autres est un héritage de sa mère. “La solidarité était dans l’A.D.N. de la cellule familiale. Ma mère faisait partie de diverses associations. Elle s’est toujours rendue disponible pour les autres. C’est un trait de caractère qu’elle m’a transmis dès mon plus jeune âge.” À Besançon, “Madame Mina” est connue des plus démunis, des personnes en galère, des écorchés de la vie frappés de précarité. Elle agit pour eux à travers l’association C.E.E. (Culture Éducation Épanouissement) dans laquelle elle milite en tant que bénévole depuis une quinzaine d’années. Par altruisme, elle peut héberger une personne chez elle pour lui éviter de dormir dans la rue. Elle peut se lever en pleine lui pour aller aider une autre en détresse qui l’appelle au téléphone et la conduire à l’hôpital. Elle peut remuer et ciel et terre pour trouver du matériel de puériculture à de jeunes parents. Lorsqu’elle est revenue à Besançon en 1997, elle s’est émue d’un groupe d’étudiants qui avait des difficultés à se loger. Alors avec quelques autres, elle s’est démenée pour trouver une solution provisoire d’hébergement. Bio express G Née le 9 septembre 1962 G Vit à Gray G 1983 : S’installe en Suisse et travaille dans le milieu hospitalier G 1997 : S’installe à Besançon G 2000 : Rejoint l’association C.E.E. qui fonctionne sans subventions G 2000-2009 : Travaille au Conseil général du Doubs G 2014 : S’engage en politique sur la liste de Jacques Grosperrin aux élections municipales. Elle est élue dans l’opposition À Noël, dans son petit appartement de Saint-Ferjeux, elle a accueilli une vingtaine de convives, dont beaucoup n’auraient eu nulle part ou aller si elle ne leur avait pas ouvert sa porte. Mina Sebbah est comme ça, spontanée et généreuse. Mais toujours discrète dans l’action qu’elle mène. “Je n’ai pas l’habitude de parler de cela” confie-t-elle un peu gênée avant d’ajouter : “J’essaie d’être le plus efficace possible plutôt que de parler pour ne rien dire.” Dans les quartiers de Besançon qu’elle sillonne, elle croise au quotidien des gens de tous les âges qui ont besoin d’aide. Lorsqu’on lui demande ce qui la pousse à faire tout cela, elle répond. “Trop de jeunes sont perdus aujourd’hui, délaissés. On ne leur donne pas la possibilité de se sentir utile. C’est très important de prêter de l’attention à une personne en difficulté, de lui donner de l’importance. Quelle que soit sa situation, un être humain a toujours sa fierté et sa dignité. Il ne faut pas avoir peur de ces gens-là. Parmi eux, il y en a qui sont issus de bonnes familles. Malheureusement, la vie a fait qu’ils se retrouvent dans une situation difficile. Personne n’est à l’abri. Si chacun d’entre nous faisait juste un petit geste de temps en temps, on éviterait quelques drames. Essayons de tirer vers le haut une personne en difficulté plutôt que l’enfoncer un peu plus en l’ignorant. C’est tellement gratifiant de voir quelqu’un qu’on a épaulé un temps reprendre goût à la vie” remarque Mina Sebbah. Lorsqu’elle était plus jeune, elle pensait naïvement que tout le monde avait comme elle, la main sur le cœur. Avec le temps et l’expérience, confrontée à la réalité du monde, elle a déchanté sans se résigner. Aujourd’hui, elle passe pour une extraterrestre aux yeux de ses proches. Pourtant, alors que l’empreinte de l’individualisme et de l’indifférence marque ce début de siècle, la solidarité aurait un visage plus humain s’il y avait un peu plus de “Madame Mina”. I T.C. ÉCONOMIE 34 La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 Yves Krattinger, le bulldozer haut-saônois P ROUTE Dans le Doubs, rien de nouveau… Mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57 Pendant que les automobilistes du Doubs se languissent de voir avancer les projets sur la R.N. 57, ceux de Haute-Saône voient s’activer les engins de chantiers. La différence : une farouche volonté d’avancer. es Bisontins devront s’armer de patience. Il n’y a à ce jour pas l’ombre d’un début de commencement d’études concernant L l’amélioration du trafic entre les échangeurs de Micropolis et du Trou-au-Loup. Pas plus que d’avancées entre École-Valentin Tandis que dans le Doubs on Le Conseil général de la HauteSaône a également pris la maîtrise d’ouvrage sur deux autres chantiers : la déviation de Saulxde-Vesoul et la section Vellefaux-Authoison (image C.G. 70). EN BREF Préfecture La Préfecture du Doubs a créé un compte facebook sur lequel elle relaiera l’actualité des services de l’État, communiquera sur la vie des services de l’État : horaires, fermetures exceptionnelles… Cette page est visible sur www.facebook.com/pag es/Prefet-duDoubs/1561918414067 438?ref=hl Santé La construction de l’Institut fédératif du cancer passe à une nouvelle étape. Le lieu qui réunira les équipes médicales ouvrira fin 2015 sur 6 niveaux (derrière le C.H.R.U.). Coût total : 65 millions d’euros. Un numéro d’appel unique en cancérologie a été mis en place (03 81 47 99 99) pour faciliter l’accès aux services et aux praticiens. Braderie. Comme chaque année, une Braderie de printemps est organisée à la boutique des Invités au Festin du mercredi 18 au samedi 21 mars, de 14 heures à 18 heures, dans les locaux de l’association, 10 rue de la Cassotte à Besançon. Tél. : 03 81 88 90 30. BILAN ronge son frein, il suffit de faire quelques kilomètres plus au Nord pour voir le décor changer et les engins de chantier s’activer. Le 27 janvier dernier, le président du Conseil général de la Haute-Saône Yves Krattinger lançait officiellement les travaux de mise à 2 X 2 voies du tronçon de la R.N. 57 entre Voray-sur-l’Ognon et Rioz, soit 9,6 km de voie rapide nouvelle pour un montant total de 59 millions d’euros. Cette opération a été rendue possible parce que le Conseil général a voulu bouleverser l’ordre établi qui dit que l’État seul a la maîtrise d’ouvrage des routes nationales. Une convention de délégation de maîtrise d’ouvrage a été signée entre l’État et le Département afin que ce dernier devienne le pilote du projet. Deuxième élément moteur : l’engagement fort du Conseil régional de FrancheComté, qui sort lui aussi de ses missions premières. La Région injecte en effet 12,29 millions d’euros, soit 25 % du coût global, par l’intermédiaire de son plan de soutien régional au secteur des travaux publics et du bâtiment, plan signé en septembre dernier. “Le désenclavement de notre département Yves Krattinger : “Pour nous, c’est un effort, mais tout cela a un sens économique profond.” reste la priorité. Plus de 1 000 camions viennent et sortent chaque jour des usines Peugeot à Vesoul. De plus, les bassins d’emploi de Besançon et de Vesoul sont intimement liés. Et pour les Haut-Saônois, être relié à l’A 36 et à la L.G.V., c’est vital” commente Yves Krattinger. L’aide précieuse apportée par la Région permet à ce chantier d’être scindé en deux tranches au lieu des trois prévues initialement. Il sera donc réalisé plus vite. “Nous reprenons la marche en avant de nos territoires” ajoute l’élu. “Région et Département, même combat” enchérit Marie-Guite Dufay. La sécurité est une autre priorité pour les élus haut-saô- nois : rien que sur cette portion de route longue de moins de 10 km, 10 personnes ont perdu la vie entre 2002 et 2013. Le Doubs a adopté une autre politique en la matière : “Le Département du Doubs qui a reçu, par transfert de L’État, dans son domaine routier en 2006, 140 km d’ex-routes nationales applique depuis une politique de décroisement dans les financements d’investissement des infrastructures routières nationales. La politique départementale est, depuis ce transfert, de réserver l’ensemble de ses moyens financiers et de ses capacités techniques à la maintenance et la modernisation de endant ce temps à quelques kilomètres en amont, il ne passe rien, ou presque. Entre Miserey-Salines et Devecey, les terrains ont été défrichés il y a plusieurs mois déjà et rien nʼa avancé depuis lʼan dernier sur ce projet de mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57 entre lʼA 36 et la route dʼaccès à la L.G.V. La D.R.E.A.L. de Franche-Comté promet pourtant que “les premiers travaux auront lieu cette année, concernant la déviation de Miserey-Salines qui est liée à ces travaux de mise à 2 X 2 voies. Puis lʼéchangeur de Valentin sera réalisé fin 2015début 2016.” La liaison à 2 X 2 voies entre Devecey et ÉcoleValentin ne devrait pas être achevée avant 2019. I ses 3 750 km de routes et de plusieurs milliers ouvrages d’art qui sont présents le long de cellesci. Il n’est dans ce contexte et avec la logique du décroisement, pas envisagé de prise de maîtrise d’ouvrage par le Département de travaux sur la R.N. 57, alors que l’État va engager les travaux de mise à deux fois deux voies du tronçon de R.N. 57 entre A 36 et l’accès à la gare T.G.V. et la loi N.O.T.R., en discussion actuellement à l’Assemblée et au Sénat propose de transférer la compétence infrastructures et mobilité aux nouvelles Régions” justifie le Conseil général du Doubs. I J.-F.H. 820 entreprises comtoises Santé des entreprises : 2015 sera - encore - en demi-teinte La Banque de France a mené une enquête auprès de 820 entreprises régionales de l’industrie, du bâtiment et des services marchands. Si l’industrie reprend des couleurs, les perspectives d’investissement et d’embauches sont néants dans le bâtiment. es chefs d’entreprises francs-comtois espéraient un net rebond de l’activité en 2014. Il n’a pas eu lieu. Échaudés, “ils ont tendance à être prudents pour donner des prévisions positives pour 2015” commente Jean-Charles Sananes, le directeur régional de la Banque de France à Besançon. L’établissement qu’il diriLe B.T.P. ge mène chaque année une est le plus enquête annuelle sur la conjoncture économique touché. auprès des entreprises locales en leur posant à chacune des questions précises. Entre la fin de l’année 2014 et le début 2015, la Banque de France a interrogé 820 entreprises dont 420 dans l’industrie, 210 dans le B.T.P. Jean-Charles Sananes, directeur régional de la Banque de France (à gauche) et Philippe Kiehl, responsable des affaires régionales. L et 190 dans les services marchands. Le bilan 2014 “est mitigé, sauf pour le secteur de l’industrie dont le chiffre d’affaires a bondi de 7,8 % avec la palme pour le secteur électronique (+ 40 %)” analyse le directeur régional, rapidement obligé de nuancer ses propos. Si l’industrie va mieux grâce aux événements macroéconomiques (baisse de l’euro, du prix du pétrole, des taux d’intérêt), elle a néanmoins continué à supprimer des postes (- 1,9 %) alors que les services marchands se sont maintenus (+ 1 %). D’autres secteurs en revanche n’ont toujours pas sorti la tête de l’eau qui perdent du terrain” commente Phiaprès la crise de 2013 : “c’est le cas du lippe Kiehl, responsable des affaires bâtiment qui a supprimé des effectifs (- régionales. 4,9 %) et qui a largement baissé ses inves- Malgré ce “frémissement régional”, “2015 tissements (- 27 %)” poursuit Jean-Charles sera encore une année en demi-teinte” Sananes. lâche la Banque de France qui annonDans ce tableau sombre, une légère ce une croissance d’1 % pour l’industrie, éclaircie : la rentabilité s’améliore dans 1,8 % pour les services marchands et l’industrie, effet notamment du pacte encore un recul du B.T.P. (- 2 %) mais de responsabilité estime la Banque de une baisse des investissements pour les France. “Comparé aux autres régions du trois secteurs (- 16 % pour l’industrie, Grand Est, la Franche-Comté s’en sort 7 % pour les services et - 23 % pour le bien au niveau industriel avec l’Alsace B.T.P.). L’industrie et le B.T.P. prévoient mais pas la Bourgogne ou la Lorraine même de réduire leurs effectifs… I ÉCONOMIE COLÈRE La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 35 Les conséquences de la loi Macron Le notariat franc-comtois La profession, qu’ils pourrait licencier 250 salariés soient notaires installés ou collaborateurs du notariat, est toujours vent debout contre les dispositions de la loi Macron qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur l’emploi. Q a présidente du Conseil régional des notaires de Franche-Comté Brigitte Racle a fait ses comptes : la réforme du notariat pourrait coûter cher en matière sociale. En appliquant les ratios sur les tarifs issus de la loi Macron, c’est une véritable saignée qui attend cette profession qui compte 742 salariés sur le plan régional (pour 157 notaires). Rien L que dans le Doubs, 123 emplois pourraient être supprimés, soit un tiers des effectifs salariés. Les proportions sont sensiblement les mêmes dans les trois autres départements francscomtois : 27 emplois menacés dans le Territoire-de-Belfort, 40 en Haute-Saône et 61 autres dans le Jura, soit plus de 250 au total. “Si on baisse encore nos tarifs, ces conséquences seront Notaires et collaborateurs, même combat uʼils gagnent 1 200 euros par mois, 3 500, 10 000 ou même20 000peut-êtrepour quelques-uns, les notaires et leurs salariés tiennent le même discours. Cʼest toute la profession du notariat qui est menacée et partant, les emplois des collaborateurs. Patrick C. est collaborateur expérimenté dansuneétudenotarialede Besançon. Son salaire, correct, loin dʼêtre mirobolant, tourne autour de 3 500 euros par mois. Ce qui lʼexaspère, cʼest que cette loi érigée depuis Paris ne tient aucun compte delaréalitédesétudesenrégions. “Ce quʼil faut réformer, ce sont les rémunérations excessives des notaires parisiens et de la Riviera. Leur revenu est proportionnel à la valeur exprimée en actes. Un bien vendu 2 000 euros le mètre carré ici sera vendu 20 000 euros à Paris. Évidemment, les notaires parisiens voient leurs revenus gonfler proportionnellement. La réalité, cʼest quʼun notaire en région, ça peut être bien rémunéré, mais ça ne gagne pas plus quʼun bon artisan.” Selon ce salarié du notariat, plusieurs études notariales de Franche-Comté nʼont pas pu payer toutes leurs charges lʼan dernier. “Fatalement, quand une entreprise ne peut même plus honorer ses charges, elle fait des coupes sur ses frais de personnel.” Solidaires des notaires installés, les collaborateurs montent éga- lement au créneau pour “combattre les trop nombreux préjugés qui circulent sur les notaires.” Parmi les collaborateurs des notaires, nombreux sont ceux qui gagnent moins de 1 500 euros par mois. “Nos patrons défendent leur peau et leurs études, et nous, nous défendons nos emplois” résume Patrick C. Au sujet de la liberté dʼinstallation, ce dernier aurait été plutôt favorable à “multiplier le nombre de notaires au sein des études existantes. La liberté dʼinstallation contenue dans la loi est un leurre car actuellement déjà, tous les postes de nouveaux notaires créés ne sont pas pourvus. Cʼest excessivement cher de sʼinstaller.” I inévitables. Les trésoreries de la plupart des études sont déjà mises à mal par plusieurs facteurs, notamment la baisse de l’immobilier. Avec cette réforme, elles ne pourront plus tenir le choc” tempête Mtre Brigitte Racle qui prédit d’ores et déjà “la fermeture de certaines études déjà fragilisées.” Avec l’encadrement des tarifs, c’est à une baisse de la qualité des prestations qu’il faut s’attendre selon la présidente Racle, sachant qu’aujourd’hui en France, à peine un acte notarié sur 1 000 est contesté devant les tribunaux. Dans certains pays où la libre concurrence a été instaurée, le taux de judiciarisation des actes a grimpé en flèche, jusqu’à un sur trois. Brigitte Racle ajoute un autre argument contre la réforme. “Ce sont les notaires qui collectent, gratuitement pour l’État, nombre de taxes : droits de mutation, de succession, T.V.A., etc. Nous le faisons très bien depuis longtemps. En nous affaiblissant et en s’attaquant à la qualité de notre travail, c’est l’État qui va s’affaiblir indirectement.” Même les plus récentes avancées - ou les reculades c’est selon - du ministre Macron sur le sujet ne calment pas la colère des notaires. “Le ministre nous annonce début février qu’il s’est trompé et que le corridor tari- Les notaires, et leurs collaborateurs, ont déjà défilé plusieurs fois, à Paris ou à Besançon comme ici, pour faire entendre leur voix. faire est supprimé et on découvre dans la foulée qu’un seuil minimal et maximal a été fixé, avec des remises possibles. Qu’est-ce d’autre sinon un corridor tarifaire ? Et les remises, elles seront faites à la tête du client ? C’est une prime à l’abattage et au mauvais travail. Tout cela n’a aucun sens” ajoute Mtre Racle qui dénonce “des méthodes de voyou.” Un autre volet de la réforme, tout aussi pernicieux selon les professionnels, c’est l’ouverture du capital des études notariales aux investisseurs extérieurs. La porte ouverte, selon les notaires, à tous les abus, à une course aux tarifs dangereuse qui fera fuir les notaires des secteurs ruraux pour se précipiter dans les villes où l’activité est censée être la plus prolifique. Dans le Doubs actuellement, les 35 cantons sont couverts par la présence d’une étude notariale. “La réforme va créer un exode des notaires de campagne” estime le conseil régional des notaires. Depuis plusieurs semaines, ce projet de réforme a semé le trouble dans la plupart des études notariales de FrancheComté. Certains salariés attendent avec angoisse de connaître leur sort. Certains notaires savent aussi que leur étude ne sera plus viable. I J.-F.H. 36 ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 DÉBAT Réduction du temps de travail “La croissance française a été stimulée par la réduction du temps de travail” La députée bisontine Barbara Romagnan a écrit un rapport parlementaire sur le bilan de la réduction du temps de travail. Elle soutient que cette mesure a créé de l’emploi et n’a pas écorné la compétitivité de la France. a Presse Bisontine : Vous avez publié en décembre un rapport détaillé et plutôt bienveillant sur l’impact de la réduction du temps de travail en France. At-il des chances d’être repris par le gouvernement ? Barbara Romagnan : Il pourrait très bien, hélas, ne servir à rien… Dans l’immédiat en effet, je doute que le gouvernement en fasse quelque chose et je le regrette. On peut être a priori contre le principe de la baisse du temps de travail mais ce que j’admets moins, dans un contexte où la priorité est de L Barbara Romagnan, députée du Doubs : “En quoi la loi Macron est-elle susceptible de changer la donne pour les 6 millions de personnes qui pointent à Pôle Emploi ?” (photo M. Soudais). RÉACTION lutter contre le chômage, c’est qu’on l’augmentation de la balaie cette question d’un revers de la productivité est en soi main sans regarder les choses avec du destructeur d’emplois. À ce rythme, d’ici 10 ou recul et de manière objective. 20 ans, la moitié des L.P.B. : Dire que les 35 heures ont mis l’économie emplois seront détruits. française à terre est donc totalement carica- Ce rapport a été fait à partir de données tural ? B.R. : Je rappelle juste qu’avant les lois macro-économiques Aubry, Gilles De Robien avec le incontestables, je vouM.E.D.E.F. avaient déjà engagé des drais juste qu’on puismesures de réduction du temps de tra- se en parler posément. vail. Si on est objectif toujours, on doit “Je reconnaître aisément que L.P.B. : Vous avancez dans voudrais ce rapport que les 35 heures ont permis de créer 350 000 juste qu’on emplois. Ces 35 heures ont puisse été mises en place à une période de forte croissanen parler ce en France. N’est-ce pas posément.” plutôt la croissance qui a permis de créer ces emplois ? B.R. : Pendant la période 1997-2002, 2 millions d’emplois ont été créés, c’est une période qui a été extrêmement dynamique mais sur ces 2 millions d’emplois, tout le monde s’accorde à dire que 350 000 sont dus à la baisse du temps de travail. Pendant cette période, c’est d’ailleurs la croissance française qui a tiré la croissance européenne. La France avait mis en place les 35 heures, les emplois jeunes… Il y a eu d’autres périodes de forte croissance en France, mais avec moins de créations d’emplois. Les chiffres sont clairs : cette période a été celle où la croissance a été la plus riche en emplois. On peut en déduire aussi que la croissance française a été stimulée par la réduction du temps de travail. On ne peut pas non plus dissocier ces 35 heures du reste de la loi avec la baisse des cotisations et annualisation du temps de travail. Une chose est certaine aussi : la compétitivité de la France ne s’est pas dégradée pendant cette période-là et les comptes sociaux étaient équilibrés. L.P.B. : Prônez-vous une poursuite de la réduction du temps de travail ? B.R. : Dans les faits aujourd’hui, le travail est déjà partagé. Il y a des gens qui travaillent à plein-temps et plus encore, d’autres à temps partiel et d’autres qui ne travaillent pas du tout. C’est pourquoi le discours actuel qui consiste à dire qu’il faut assouplir les 35 heures, je ne sais pas ce qu’il signifie. Une des choses que je prône, c’est la négociation, la discussion. Je suis favorable au fait qu’on explique qu’en acceptant un gel des salaires, voire une baisse minimale, c’est ce qui ferait que son voisin, son ami puisse avoir un emploi. C’est juste une question de partage. Tout cela mérite d’être discuté. On ne doit surtout pas s’interdire de réfléchir à ces questions. I Propos recueillis par J.-F.H. Le rapport sur la réduction du temps de travail : http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/rap-enq/r2436.pdf Le président du M.E.D.E.F. “Les 35 heures correspondent à une perte sèche de compétitivité” Il a lu le rapport Romagnan : Jean-Luc Piton, président du M.E.D.E.F. de Franche-Comté, apporte la contradiction sur la question de la réduction du temps de travail et ses effets. Interview. a Presse Bisontine : À l’heure où le chômage en France bat des records, n’est-il pas judicieux de relancer l’idée d'un partage du travail par une réduction du temps de travail ? Jean-Luc Piton : Le problème, malheureusement ne se pose pas en ces termes. Un des problèmes majeurs de la France est le manque de compétitivité de nos entreprises dans la compétition internationale. On oublie trop souvent que le travail est créateur de richesse et qu’il ne se fragmente pas. Dans une T.P.E. ou une petite P.M.E., il y a autant de métiers que de salariés. Réduire le temps de travail de ces mêmes salariés ne pourra être compensé par l’embauche de nouveaux salariés qui ne sauraient et qui ne pourraient prétendre à l’accumulation des compétences présentes dans l’entreprise. Le “cancer économique” que représente le chômage ne pourra être combattu que par la restauration de la compétitivité des entreprises françaises. Il suffit de regarder chez nos voisins pour comprendre que la compétitivité ne se décrète pas et qu’elle ne L s’obtiendra pas en réduisant le temps de travail. L’application d’une nouvelle réduction de la durée légale aurait l’effet inverse de l’objectif poursuivi. L.P.B. : Ses partisans estiment que les 35 heures ont permis de créer 350 000 emplois nets en France. Quel est votre sentiment sur la question des 35 heures ? J.-L.P. : Les 350 000 créations emplois, “nombre le plus communément admis” selon le rapport parlementaire, correspondent à la période 1997-2002. Ils résultent de la croissance qu’a connu la France dans les années quatre-vingt-dix. En entreprise, le “Si Madame constat sur les Romagnan 35 heures correspond à une propose un perte sèche de débat, nous compétitivité et donc à des desserions tructions d’emplois. ravis.” D’autre part, les 35 heures ont créé beaucoup d’inégalités entre les cadres et les employés, selon leur statut de droit public ou privé où qu’il soit salarié d’une T.P.E.-P.M.E. ou d’une grande entreprise. Les conditions de travail sont alors très différentes. Les 35 heures ont pu créer une pression forte puisque parfois il fallait faire autant avec moins de temps dans les T.P.E.-P.M.E. Aucune audition de P.M.E. n’apparaît dans les travaux de la commission parlementaire. Dans les hôpitaux, on sait que les conditions de travail ont été dégradées suite à la mise en place des 35 heures. Et il faut relativiser les effets au regard des secteurs d’activité : l’industrie a été pénalisée au profit des services. D’ailleurs, statistiquement parlant, les années 2000, années de mise en place des 35 heures, correspondent à un décrochage économique de la France au niveau mondial, qui se traduit clairement dans les pertes de parts de marché de la France depuis 2000, de façon continue. L.P.B. : On constate que malgré le C.I.C.E. et les engagements du président national du M.E.D.E.F. de créer 1 million d’emplois en France, le chô- mage poursuit sa hausse. Qu’est-ce qui explique ce manque de résultats ? J.-L.P. : Le C.I.C.E., crédit d’impôt, commence à peine à produire ses effets avec un niveau financier d’un quart de ce qui était prévu. Quant au pacte de responsabilité, il vient d’être mis en place (bien qu’on en parle depuis plusieurs mois). Parallèlement à cela et malgré les déclarations du Premier Ministre, le quotidien des chefs d’entreprise demeure toujours aussi complexe et l’avenir nous semble plus que jamais incertain. La mise en place, notamment, du compte pénibilité montre, de manière flagrante, que des dispositifs lourds et chronophages peuvent nous être imposés du jour au lendemain. Cela nuit à la confiance et ne permet pas des embauches pérennes en entreprise. Toutefois, le rapport parlementaire indique que de 1997 à 2001 la France a créé 2 millions d’emplois… La création d’un seul million est donc possible ! Nous disons juste au gouvernement et aux parlements : faites-nous confiance ! Oui, nous Jean-Luc Piton, président du M.E.D.E.F. Franche-Comté : “Nous disons juste au gouvernement : faites-nous confiance !” voulons créer de l’emploi, déve- formante. Nous en avons totalopper nos entreprises, partici- lement conscience. per à la croissance et au rayonnement de notre pays. Oui, nous L.P.B. : La députée du Doubs Barbara souhaitons que nos salariés Romagnan qui a écrit ce rapport sur soient heureux dans nos entre- la réduction du temps de travail sugprises et qu’ils concilient au gère de réfléchir sans a priori à cetmieux, pour leurs épanouisse- te question. A-t-elle tort ? ments personnels, vie privée et J.-L.P. : Si Madame Romagnan vie professionnelle. Une entre- propose un débat contradictoiprise dans laquelle il fait bon re et public, nous serions ravis. I Propos recueillis par J.-F.H. vivre est une entreprise per- ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 BANQUES EN BREF Le bilan régional 2014 Micropolis “Les banques ont fait le boulot” Deux rendez-vous importants à Micropolis en mars : la Brocante de Printemps (les 7 et 8 mars) et Immopolis, le salon de l’immobilier (du 20 au 22 mars). Malgré une croissance faible, les banques de Franche-Comté se sont distinguées pour avoir, en 2014, augmenté les encours de crédits pour les entreprises. Idem pour les particuliers. Est-ce un indicateur de la relance ? économie régionale, au point mort, est en passe d’enclencher une nouvelle vitesse en 2015. C’est en tout cas ce que laisse penser l’étude réalisée par le comité régional des banques de Franche-Comté qui publie les chiffres des encours de crédits à fin octobre 2014. “On peut dire que les banques ont fait le boulot”, résume Alain Grenot, directeur de la Banque Populaire et président du comité régional des banques de Franche-Comté. Il vient de céder sa place à Fabrice Baccari (directeur des agences Franche-Comté et Sud Alsace B.N.P. Paribas) en janvier. Les deux professionnels se rejoignent sur un point : “Malgré une croissance faible sur notre territoire et qui ne favorise pas l’investissement, les banques, à l’échelon national et tout particulièrement à l’échelon franc-comtois, ont continué à accompagner le financement de l’économie” disent-ils à l’unisson. Les quatre départements enregistrent des pro- L’ gressions supérieures à la moyenne nationale en matière d’encours de crédits, la plus forte étant pour le Jura (+ 3,7 %), suivi par le Doubs et Territoire-de-Belfort (2,9 % et 2,6 %), de la Haute-Saône (1,9) alors que la moyenne nationale est à + 1,1 %. La Franche-Comté n’est donc pas à la traîne. Dans les faits, c’est sur le crédit aux entreprises que la région de Franche-Comté se distingue le plus du national avec une progression de 7,9 % contre seu“L’économie lement 0,6 à repart plus l’échelon national ! Cela veut vite ici.” dire que les entreprises refont leur trésorerie, qu’elles ont besoin d’argent pour redémarrer, qu’elles réinvestissent. “La Franche-Comté, région industrielle, est la plus 37 Nature Alain Grenot cède sa place de président du comité régional des banques de Franche-Comté à Fabrice Baccari (à droite). marquée quand l’économie est nement leur rôle car contraire- Pour terminer, le crédit aux paren difficulté mais aussi dans ment à 2013, ce sont sur les cré- ticuliers a enregistré une proles premières quand le volet éco- dits de trésorerie que les évolu- gression de 2,5 % avec la plus nomique repart plus vite” ima- tions sont les plus marquantes forte augmentation pour le ge Alain Grenot. Ce (+ 17,5 %), témoignant claire- Doubs (+ 3,2 %) alors que la (re)financement peut aussi ment de la volonté des banques moyenne nationale est de 2,6 %. s’expliquer par des tensions de de jouer pleinement leur rôle de Ce rythme soutenu est une bontrésorerie, preuve aussi le redé- soutien efficace aux entreprises ne nouvelle pour l’économie marrage est à nuancer. “Mais dans un contexte difficile et ris- locale. Reste à savoir s’il va se on peut dire que les banques qué” fait remarquer l’ancien poursuivre. I E.Ch. franc-comtoises ont joué plei- président. Destruction d’espèces protégées dans le Jura : deux chasseurs lourdement condamnés. Les faits se sont déroulés entre 2012 et 2013. À Chatenois, dans le Jura, deux chasseurs ont été reconnus coupables de destruction d’espèces protégées. Dans le but de favoriser un élevage de perdrix et de faisans destinés à la chasse de loisirs, des pièges avaient été disposés pour capturer et tuer les buses variables, espèce sauvage et strictement protégées par la loi. L’installation des pièges appartenant à l’un des deux chasseurs permettait au second d’achever à coup de bâton les oiseaux sauvages. Les deux chasseurs viennent d’être condamnés à de lourdes amendes, au retrait de leurs permis de chasse et même, pour celui qui a été surpris en train de tuer des buses variables avec un bâton, à de la prison avec sursis. Les clients de Publipresse à l’honneur ! LASER CHEVAL / GROUPE I.M.I. société éditrice de votre journal INDUSTRIE ,OV IRQW FRQ¿DQFH j 3XEOLSUHVVH HW SDUWDJHQW DYHF YRXV OHXU H[SpULHQFH GRETA DE BESANÇON LE CHATEAU DE LA DAME BLANCHE %HVDQoRQ IRUPDWHXUV &$ 0 ¼ FORMATION *HQHXLOOH VDODULpV &$ 0 ¼ Hotellerie Michel Bitard Directeur Besançon - 500 salariés Maxim Stemmer Directeur Informatique “ Publipresse a réalisé le site Internet pour la société LaVHU &KHYDO ¿OLDOH GX JURXSH ,0, VSpFLDOLVpH GDQV OHV VROXWLRQV ODVHU 0DFKLQHV VWDQGDUGV RX VSpFLDOHV VRXV WUDLWDQFH HVVDLV« ,QLWLDOHPHQW QRXV DYLRQV XQ VLWH ,Q- Nermina Tournoux WHUQHW EDVLTXH DYHF TXHOTXHV SDJHV GH SUpVHQWDWLRQ /D UH- Secrétaire Générale FKHUFKH GH QRXYHDX[ FOLHQWV pWDQW XQH SULRULWp QRXV DYRQV ³ /D GLI¿FXOWp SUpDODEOH j OD FUpDWLRQ GH QRWUH VLWH ,QWHUQHW résiGDLW GDQV OD FRPSUpKHQVLRQ GH QRWUH FDKLHU GHV FKDUJHV ³ -H VXLV VDWLVIDLW GX UpVXOWDW 1RWUH VLWH ,QWHUQHW /H *5(7$ V¶DGUHVVH j GLIIpUHQWV SXEOLFV LO SURSRVH GHV QRXV FRQYLHQW LO HVW j OD IRLV HVWKpWLTXH FRQYLYLDO HW IRUPDWLRQV GLYHUVHV ¬ FHOD V¶DMRXWHQW OHV PXOWLSOHV RIIUHV GH HUJRQRPLTXH ,O UHoRLW HQWUH HW YLVLWHV SDU PRLV ¿QDQFHPHQW ,O IDOODLW SDUYHQLU j FURLVHU WRXWHV FHV GRQQpHV $FWXHOOHPHQW j SDUW OD QRWRULpWp TXL HVW LQFRPPHQVXUDEOH &H Q¶pWDLW SDV VLPSOH PDLV OH PHVVDJH D pWp HQWHQGX 1RXV OD PDMRULWp GH QRV FRQWDFWV WDQW SRXU O¶K{WHO TXH SRXU DYRQV DSSUpFLp O¶H[SHUWLVH GH O¶LQIRUPDWLFLHQ GH 3XEOLSUHVVH OH UHVWDXUDQW V¶REWLHQW SDU O¶LQWHUPpGLDLUH GH QRWUH VLWH DLQVL TXH OD UpDFWLYLWp GH O¶pTXLSH TXL D WUDYDLOOp VXU OD FUpD- ,QWHUQHW 1RXV Q¶DYRQV SDU DLOOHXUV SDV G¶DXWUHV PR\HQV WLRQ GH QRWUH VLWH ,QWHUQHW 7RXW DX ORQJ GH O¶DYDQFpH GX SUR- GH FRPPXQLFDWLRQ SRXU SURPRXYRLU O¶pWDEOLVVHPHQW /HV MHW LO \ D HX XQH ERQQH TXDOLWp G¶pFRXWH ORUV GHV pFKDQJHV SKRWRJUDSKLHV VRQW GH TXDOLWp 3RXU PRQWUHU QRV FKDPEUHV DYHF OH JUDSKLVWH HW OH FRPPHUFLDO 1RXV VRPPHV VDWLVIDLWV HW OH UHVWDXUDQW QRXV DYRQV GHPDQGp j 3XEOLSUHVVH GH GX UpVXOWDW HW GX VXLYL /HV SHUVRQQHV TXL YLVLWHQW QRWUH VLWH UpDOLVHU GHV YLVLWHV SDQRUDPLTXHV SOHLQ pFUDQ -¶DL FKRLVL QRXV GLVHQW TX¶LO HVW WUqV HUJRQRPLTXH &¶HVW H[DFWHPHQW FH FHWWH RSWLRQ SDUFH TX¶HOOH PH SDUDLVVDLW SHUWLQHQWH SRXU TXH QRXV YRXOLRQV 'HSXLV QRXV DYRQV GpFOLQp OD FKDUWH SUpVHQWHU OH &KkWHDX GH OD 'DPH %ODQFKH´ JUDSKLTXH GX VLWH VXU WRXV QRV VXSSRUWV GH FRPPXQLFDWLRQ´ YRXOX QRXV GRWHU G¶XQ VXSSRUW SOXV HI¿FDFH HQ WHUPH GH FRPPXQLFDWLRQ 1RXV VRPPHV GRQF UHSDUWLV GH ]pUR DYHF 3XEOLSUHVVH *UkFH j VHV FROODERUDWHXUV HW QRWDPPHQW FHX[ VSpFLDOLVpV GDQV OH UpIpUHQFHPHQW OH VLWH D pWp WRWDOHPHQW UHIRQGX 'HSXLV VD PLVH HQ OLJQH LO \ D XQ DQ PDLQWHQDQW QRXV DYRQV GH YLVLWHXUV FLEOpV HQ SOXV VXU QRV SULQFLSDX[ PDUFKpV TXH VRQW OD )UDQFH HW OD 6XLVVH &RQFUqWHPHQW OHV GHPDQGHV GH GHYLV RQW SURJUHVVp GH JUkFH j 3XEOLSUHVVH TXL V¶DWWDFKH j WUqV ELHQ UpIpUHQFHU QRWUH VLWH /HV GHPDQGHV GH GHYLV VRQW SOXV SHUWLQHQWHV TX¶DYDQW HW GRQF RQW SOXV GH FKDQFHV G¶rWUH WUDQVIRUPpHV &¶HVW XQH EHOOH SUHXYH GH UpXVVLWH HQ PDWLqUH GH FRPPXQLFDWLRQ 1RXV DYRQV HX OH FRQVHLO OH VXLYL HW O¶DFFRPSDJQHPHQW 'H SOXV XQ UDSSRUW WUDQVPLV WRXV OHV PRLV VXU O¶pYROXWLRQ GH QRWUH VLWH QRXV SHUPHW GH SLORWHU QRWUH DFWLRQ FRPPHUFLDOH´ Un projet de communication ? On en parle ! François Rouyer I 06 70 10 90 04 I [email protected] I 1, rue de la Brasserie - BP 83143 - 25503 Morteau Cedex I www.groupe-publipresse.com 38 ÉCONOMIE ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 Abolition du plafond Explosion du franc suisse : une fausse bonne nouvelle La décision de la Banque Nationale Suisse d’abolir le plafonnement du franc suisse bouleverse et déstabilise les rapports transfrontaliers en matière d’emploi et d’économie. Les frontaliers gagnent plus, certes. Faut-il s’en réjouir pour autant ? u jour au lendemain, les travailleurs frontaliers ont vu leur salaire augmenter de 20 %. La conséquence indirecte d’une décision prise en haut lieu par la Banque Nationale Suisse. Le 15 janvier, l’organisme financier a décidé d’abandonner le cours plancher de 1,20 franc suisse pour 1 euro qu’elle avait établi en septembre 2011 pour D lutter contre l’appréciation de la devise helvétique. Si en décembre 2014 un travailleur frontalier percevait 3 300 euros en touchant un salaire de 4 000 francs suisses, il a touché un mois plus tard 4 000 euros pour le même salaire de 4 000 francs suisses par le simple jeu du taux de change. Ou comment gagner plus sans travailler plus… Cette augmentation du pouvoir d’achat Des entreprises comme Dixi au Locle avaient déjà proposé de baisser les salaires des frontaliers. RÉACTION s’est donc faite du jour au lendemain. Si l’on prend un peu de recul, l’envolée du franc suisse est encore plus spectaculaire. “Pour un salaire de 6 000 francs suisses, un travailleur frontalier perçoit donc désormais près de 6 000 euros. En 2008, et ce n’est pas si lointain, pour un même salaire de 6 000 francs suisses, l’équivalent en euros était de 3 750 euros” illustre JeanFrançois Besson, secrétaire général du Groupement Transfrontalier Européen. Pour comprendre ces écarts, il n’est pas inutile de revenir sur la décision récente de la Banque Nationale Suisse. Selon l’organisme bancaire, l’introduction du cours plancher en 2011 avait eu lieu dans une période d’extrême surévaluation du franc et de très forte incertitude sur les marchés financiers. Cette mesure exceptionnelle et temporaire a préservé l’économie suisse de graves dommages. Mais partant du constat que les disparités entre les politiques monétaires menées dans les principales zones monétaires ont fortement augmenté ces derniers temps et qu’elles pourraient encore s’accentuer, la banque helvétique est parvenue à la conclusion qu’il n’est plus justifié de maintenir le cours plancher. “Depuis septembre 2011, la B.N.S. rachetait des devises pour essayer de maintenir un taux plancher qui ne pénalise pas les exportations suisses. Mais les Suisses ont eu peur que le dollar s’envole par rapport à l’euro et donc peur de ne pas pouvoir remonter la pen- te. Lié à l’euro, le franc suisse risquait alors d’être trop sous-évalué” explique de son côté Alain Marguet, le président de l’Amicale des frontaliers. Si ce déplafonnement du taux de change a un impact direct sur le pouvoir d’achat des frontaliers, il est sans doute nécessaire de raisonner à plus long terme. Pour beaucoup, c’est une fausse bonne nouvelle. “C’est même une mauvaise nouvelle pour la garantie de l’emploi” estime Alain Marguet. Sur la bande frontalière, des entreprises ont d’ailleurs procédé à des licenciements quelques jours après la décision de la Banque Nationale. Parmi elles, la société Petitjean aux Brenets (canton de Neuchâtel). D’autres grandes manufactures prévoient un allégement de leur effectif. Selon nos informations, Jaeger-LeCoultre en vallée de Joux aurait commencé à se séparer de ses travailleurs temporaires qui sont au nombre de 300, soit un quart de l’effectif global. L’horlogerie, comme toutes les branches industrielles exportatrices de Suisse, est forcément touchée par cette décision. Les milieux économiques suisses ne se sont d’ailleurs pas privés de condamner cette décision qui a même été qualifiée de “tsunami” par Nick Hayek, le big boss du groupe horloger Swatch. Pour le directeur de l’office du tourisme du canton de Vaud Andreas Banholzer, “c’est une catastrophe pour le tourisme.” Même son de cloche recueilli dans les journaux suisses par le res- ponsable de l’entreprise F.K.G. Dentaire de La Chaux-de-Fonds, Thierry Rouiller : “Cette annonce constitue une catastrophe, c’est même de l’inconscience” a-t-il déclaré. Pour tenter de contrecarrer cette décision-couperet, certains patrons suisses ont même évoqué la possibilité de baisser les salaires des travailleurs frontaliers. C’est notamment le cas de la société Dixi au Locle. “J’ai lancé cette idée comme un ballon d’essai” s’est justifié le patron de Dixi, estimant que la décision de la banque suisse “a entraîné une profonde discrimination vis-à-vis des travailleurs résidant en Suisse.” Une discrimination qu’il faudrait “absolument corriger.” Ce genre de propos a immédiatement été balayé par les syndicats suisses. “Toute décision tendant à baisser les salaires des seuls frontaliers serait illégale” tranche l’Amicale des frontaliers. Trois semaines après cette décision surprise de la Banque Nationale Suisse, il est évidemment prématuré de tirer les enseignements à long terme de ce séisme qui a secoué la Suisse et plus particulièrement l’Arc jurassien. Les taux du franc suisse peuvent retrouver un cours plus “normal”, tout comme ils peuvent encore grimper. “Certains économistes disent que le cours peut monter jusqu’à 1 franc suisse pour 0,70 euro” note Jean-François Besson. Du côté des entreprises suisses, personne n’ose imaginer ce scénario. J.-F.H. Jean-François Besson “Ce phénomène crée trop de déséquilibres” Le secrétaire général du Groupement Transfrontalier Européen relativise largement l’euphorie des premiers temps née du taux de change particulièrement favorable aux travailleurs frontaliers. a Presse Bisontine : En tant que défenseur des intérêts des frontaliers, cette abolition du plafond est-elle une bonne nouvelle pour les frontaliers ? Jean-François Besson : C’est indéniablement une bonne nouvelle à court terme pour les frontaliers qui voient leur pouvoir d’achat bondir de 20 % du jour au lendemain. ais derrière cet effet d’aubaine, il y a de vraies questions. Tous les frontaliers avec qui je parle de cette question se demandent ce qui va se passer et craignent que ce taux de change ne mette en péril une partie de l’économie suisse, et donc leur emploi. ien sûr, certains disent “ça va payer mes vacances”, mais derrière, il y a une véritable inquiétude. Maintenant, bien malin qui pourra L dire si ça va durer. Une chose est moins compétitifs à cause du sûre : on peut d’ores et déjà dire franc fort. que ce n’est pas une bonne nouL.P.B. : Cette récente décision de la velle pour l’économie suisse. Banque Nationale peut-elle conduire L.P.B. : Il y a de vrais risques de dévis- à des licenciements en masse ? J.-F.B. : C’est difficile à dire. Pour sage ? J.-F.B. : Depuis quelques années, une entreprise dont l’activité l’économie suisse était sous un est plus tendue en ce moment, ciel bleu azur. Plusieurs facteurs ça peut clairement faire bascusont venus assombrir ce ciel. La ler la décision de se séparer votation du 9 février 2014 sur d’une partie de son personnel. la libre circulation, la fiscalité Dans l’horlogerie notamment des entreprises qui a été aug- où on est dans une période un mentée récemment et ce franc peu plus tendue, certes après suisse devenu tout à coup plus trois ans de quasi-euphorie. fort. Aujourd’hui, une entreprise étrangère qui veut venir s’im- L.P.B. : Quels conseils donnez-vous à planter en Suisse va y regarder vos adhérents ? à deux fois. Elle va voir qu’elle J.-F.B. : Des conseils de prudenpaiera plus d’impôts, qu’elle ne ce, surtout sur leurs engagepourra pas embaucher qui elle ments financiers. l faut bien veut et que ses produits seront avoir conscience que les choses peuvent s’inverser très vite. Les anciens frontaliers ont conscience de ces fluctuations, les nouveaux, moins, car ils n’ont pas le recul nécessaire. Il suffirait aussi que l’euro reparte pour que les choses changent. i l’économie repart en Europe, il y aura forcément un réajustement. Tout cela fait partie du risque du frontalier. On conseille donc aux frontaliers de ne pas s’endetter plus que nécessaire et de mettre de côté. taux de change est d’ailleurs un peu perverse parce qu’on s’aperçoit que dans beaucoup d’entreprises, les frontaliers n’ont pas été augmentés justement à cause des variations favorables du taux de change. Dans le temps, tout cela risque de provoquer un vrai décalage dans L.P.B. : Comment réagissez-vous par les salaires entre un travailleur rapport à la volonté affichée par suisse et un frontalier. L’autre quelques patrons de baisser les salaires effet pervers, c’est que le taux des pendulaires ? de change remet un peu plus de J.-F.B. : À chaque fois, on a droit tensions dans les entreprises et à ce genre de discours. Tout cela même côté français d’ailleurs fait beaucoup de bruit pour pas où on stigmatise les frontaliers. grand-chose. Cette histoire de On n’avait pas besoin de cela. Jean-François Besson est le secrétaire général du Groupement Transfrontalier Européen (photo G.T.E.). L.P.B. : Pour le commerce en revanche, c’est tout bénéfice ? J.-F.B. : Côté suisse, c’est une catastrophe évidemment. Et même si côté français, les commerces bénéficient de l’attrait de l’euro, si on prend un peu de hauteur, ces coups de boutoir ne sont pas bons pour la région. Dans un an, si le balancier repart dans l’autre sens, on risque d’assister à des licenciements dans les commerces français. Ce phénomène crée trop de déséquilibres. Propos recueillis parr J.-F.H. ÉCONOMIE BESANÇON La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 39 EN BREF Intérieurs et collections La déco dans la peau Virus Architecte d’intérieur et décoratrice, Géraldine Dubail a créé sa société “Intérieurs et collections” rue Bersot à Besançon. Elle décroche le deuxième prix du concours “Initiative au féminin”. Le cycliste bisontin Morgan Kneisky, ambassadeur sportif de la Ville de Besançon, participe aux championnats du Monde sur piste qui se déroulent à SaintQuentin-en-Yvelines du 18 au 22 février. n appelle cela l’art de rebondir. Victime d’un licenciement économique surprise en décembre 2012, Géraldine Dubail a pris le taureau par les cornes, après un inévitable moment d’abattement. “Nous avons été neuf à être licenciés dans notre entreprise alors que les chiffres étaient dans le positif. Une fois à la maison, je me suis posée et j’ai décidé de réagir rapidement. Peu après, j’ai entendu dire que Nicole Lavrut, décoratrice, vendait son fonds de commerce rue Bersot. J’ai tout de suite décidé de profiter de cette période pour compléter mes formations et passer mon diplôme d’architecte d’intérieur. Fin 2013 et début 2014, en trois mois, je passais un master et je rachetais ce fonds de commerce.” Tout est donc allé très vite dans la vie de la jeune femme depuis ce changement de cap brutal. En septembre 2013, elle entrait en stage chez Nicole Lavrut et O en fin d’année, elle décidait de se lancer. S’en est suivie l’inévitable étape de recherche des financements auprès des banques - la plupart frileuses - et de sollicitation de prêts d’honneur. En avril dernier, le rachat du fonds se concrétise et elle crée en parallèle sa société, l’E.U.R.L. “Intérieurs et collections”. En créant sa boîte, Géraldine Dubail reprend les deux salariés de Nicole Lavrut, Jean-Marc Le Garrec, tapissier et Marjolaine Leniaud, couturière. Accompagnée par le réseau “En mesure Initiative Doubs, Géraldine Dubail de gérer est alors sélecdes tionnée parmi les chantiers lauréats potencomplets.” tiels du concours “Initiative au féminin”. Elle décrochera le second prix parmi 66 postulantes. “Mon par- La Ville de Besançon a été victime lundi 9 février d’une attaque informatique. Pendant 24 heures, aucun mail n’a pu sortir des services. Vélo Vacances Géraldine Dubail est installée au 51, rue Bersot. Sa boutique regorge d’idées déco, design et haut de gamme. cours a été encouragé et souligné, cela me motive à continuer à me battre pour sauvegarder mon emploi, ainsi que ceux de mes salariés. Cette récompense de 4 000 euros sera directement injectée pour promouvoir la communication de ma société et pour compléter mon matériel informatique” dit la décoratrice. En complément du magasin de mobilier design, luminaires et tissus d’ameublement qui avait fait la réputation du 51, rue Bersot, Géraldine Dubail a ouvert un bureau d’études en décoration et architecture d’intérieur. Histoire de réunir toutes ses compétences en une même adresse. “Nous sommes en mesure de gérer des chantiers complets de travaux et bien sûr toute la décoration intérieure. Nous travaillons essentiellement sur la région Franche-Comté, parfois au-delà comme par exemple une maison de retraite que nous avons rénovée à Thonon-lesBains. Sur Besançon, nous avons par exemple participé à la rénovation de la pâtisserie Baud. Pour le reste, nous travaillons beaucoup pour les particuliers” explique la décoratrice. Sa nouvelle vie de chef d’entreprise, Géraldine Dubail la prend avec une bonne dose d’optimisme. “Être chef d’entreprise, c’est plus d’épanouissement et plus de sérénité malgré toutes les difficultés qu’il y a aujourd’hui à faire prospérer ma petite entreprise.” Quelques mois après son lancement dans le grand bain de la création d’entreprise, son sourire est intact. C’est plutôt bon signe. I J.-F.H. L’Étoile Saint-Ferjeux organise des séjours pour les vacances d’hiver au centre de vacances de NoëlCerneux dans le HautDoubs. Pour les enfants de 6 à 11 ans la première semaine et pour les 11 à 14 ans la seconde semaine. Rens. 03 81 88 29 12. Immobilier D’après les chiffres de la F.N.A.I.M., il y a eu 1 710 mises en chantier de logements neufs dans le Doubs entre décembre 2013 et novembre 2014. C’est une baisse de - 19,5 % par rapport à la même période de l’année précédente. Le Doubs est le département franccomtois qui enregistre la plus forte baisse. 40 Agenda La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 BESANÇON - ASSOCIATION CULTURE ACTION “Les artistes doivent adopter des méthodes similaires à celles de l’entreprise” Du 16 au 20 mars, l’association Culture Action Franche-Comté organise à Besançon la semaine de la protection sociale es salariés du spectacle vivant et de l’audiovisuel. L’occasion de faire le point sur un secteur d’activité en mutation avec Marie-Hélène Basset et Yasser Lahssini qui co-dirigent l’association. a Presse Bisontine : Culture Action fête ses quinze ans d'existence cette année. Comment est née cette association unique en Franche-Comté ? Marie-Hélène Basset et Yasser Lahssini : Cette association a été créée sur un constat. Il n’y avait pas de structure adaptée pour accompagner les artistes sur les aspects réglementaires, juridiques, administratifs auxquels ils sont confrontés. On parle avec eux de gestion administrative, de recherche de financements, de communication, des outils à mettre en place pour être autonome… Culture Action répond à un besoin de conseils en Franche-Comté sur ces thèmeslà. C’est une association de terrain qui, au départ, était tournée vers le spectacle vivant. Aujourd’hui, on couvre le secteur culturel dans son ensemble, à savoir les arts plastiques, les arts visuels, les arts vivants et les arts graphiques. L L.P.B. : Combien de personnes accueillezvous chaque année dans vos locaux ? M.-H.B et Y.L. : Nous accueillons 700 personnes par an entre l’accompagnement individuel, les formations sur le long terme, les rencontres, les ateliers. Depuis le démarrage, plus de 2 000 acteurs du secteur de la culture ont été conseillés dans le cadre de rendez-vous personnalisés. VERONIC DICAIRE VEN. 13 MARS 20h30 MICROPOLIS BESANÇON Nous avons organisé plus de 277 journées de formation. Plus de 80 structures font appel à notre service de gestion des données sociales. Nous fonctionnons un peu comme une chambre de métiers et de l’artisanat, mais dédiée à la culture. L.P.B. : Y a-t-il un profil type de l’acteur culturel qui pousse la porte de votre bureau ? M.-H.B et Y.L. : Non, il n’y a pas de profil type. Cela va du jeune qui démarre une activité professionnelle et qui veut connaître les modalités pour débuter dans de bonnes conditions. Avec lui nous allons parler de son projet. Il y a aussi des personnes plus expérimentées qui ont des questions techniques sur des points précis tels que la fiscalité. De façon plus occasionnelle, des communes font appel à nous, des organisateurs de manifestations, pour connaître les modalités réglementaires pour organiser un festival. Nous sommes les seuls à proposer un conseil aussi large. À notre connaissance, nous avons très peu d’homologues en France. On voit également beaucoup de trentenaires en reconversion professionnelle. M.-H.B et Y.L. : Il y a des gens qui veulent entrer dans la culture. Mais clairement, les trentenaires dont on parle “Des ont plutôt tendance emplois à vouloir en sortir. Le cas fréquent, c’est adminis- la personne qui travaille depuis longtratifs temps dans la culdisparais- ture et qui enchaîne sent dans les contrats à durée des com- déterminée. Cette forme d’instabilité la pagnies.” pousse à aspirer à d’autres choses. Nous allons l’accompagner vers un bilan de compétences. Ces gens sont rarement essoufflés par la culture, mais comme ils ne parviennent plus à en vivre, ou mal, ils changent de voie. Cette évolution nous encourage à intégrer des formations à notre dispositif d’accompagnement. L.P.B. : Du 16 au 20 mars, vous organisez à Besançon la semaine de la protection sociale des salariés du spectacle vivant et de l’audiovisuel. Là encore, c’est une première en Franche-Comté. Quel est le contenu du programme ? M.-H.B et Y.L. : Nous avons mobilisé pour cette semaine tous les L.P.B. : Reconversion professionnelle acteurs de la protection sociale dites-vous. S’agit-il de personnes qui (Pôle Emploi, la Caisse Primaientrent dans la culture ou qui en sor- re d’Assurance-maladie,Audiens, tent ? et l’Assurance formation des Acti- FRANCK DUBOSC JEU. 19 MARS 20h30 MICROPOLIS BESANÇON Yasser Lahssini et Marie-Hélène Basset, co-dirigent l’association Culture Acti vités du Spectacle) pour présenter les prestations auxquelles les salariés du spectacle vivant et de l’audiovisuel peuvent prétendre. Alors que les choses bougent actuellement sur la réforme de l’intermittence et de la formation professionnelle, nous avons jugé opportun d’organiser cette semaine de la protection sociale. Par déclinaison, il y a aussi toutes les questions qui se posent aux intermittents autour de leur prise en charge en cas de maladie, sur le congé maternité. Il y a un vrai besoin d’explications autour de ces sujets-là pour ce public qui a du mal à trouver des réponses à ces questions auprès des organismes compétents. L.P.B. : Au printemps dernier, les intermittents ont protesté contre le projet de réforme de leur régime d’assurancechômage. Que déplorent-ils ? M.-H.B et Y.L. : L’intermittence est un système de chômage qui est un peu plus favorable que le régime général, car il reconnaît une forme de précarité de l’artiste. Ce n’est pas un statut ! Ce régime existe toujours évidemment, mais il se durcit. C’est beaucoup plus difficile d’y accéder aujourd’hui. Pour en bénéficier, l’artiste doit cotiser au minimum 507 heures sur 10 mois, ce qui n’est pas possible lorsqu’on LABEL VAMP JEU. 26 MARS 20h30 KURSAAL BESANÇON démarre une activité. Il doit donc cumuler son travail artistique avec un autre travail, et à ce titre il ne peut pas prétendre au régime des intermittents. L.P.B. : Qu’est-ce qu’un artiste professionnel ? M.-H.B et Y.L. : Être artiste professionnel ne signifie forcément que l’on vit de son art. On est artiste professionnel à partir du moment où on perçoit une rémunération en échange d’une activité artistique. À partir de là, même “le peintre du dimanche” qui vend ses toiles doit normalement être déclaré dès le premier euro qu’il perçoit. L.P.B. : Les collectivités serrent les budgets, y compris les budgets culturels. Les acteurs de la culture n’ont-ils plus le choix que d’envisager des financements privés en ayant recours au mécénat d’entreprise qui n’est pas très répandu en France ? M.-H.B et Y.L. : Tout cela n’est pas encore véritablement entré dans la culture française, mais il faut arriver à se projeter dans cette évolution-là. C’est pourquoi, de notre côté, nous organisons pour les acteurs culturels des formations au mécénat en veillant à bien définir les contours du projet à soumettre à un mécène en vue d’obtenir son soutien ABBA MANIA SAM. 28 MARS 20h30 MICROPOLIS BESANÇON financier. La difficulté est que les entreprises qui font du mécénat participent surtout à des actions de valorisation du patrimoine et rarement pour soutenir le spectacle vivant. Elles seront partenaires de grands festivals qui ont un côté événementiel fort. C’est d’ailleurs pour cela que des porteurs de projets s’affranchissent de tout cela et se lancent en auto-production de soirées, de festivals. C’est le cas du festival No Logo. Actuellement, on croit beaucoup au crowdfunding qui est un mode de financement participatif des particuliers pour des actions culturelles. L.P.B. : Les artistes doivent-ils apprendre à se vendre et à entrer dans une logique de stratégie d’entreprise ? M.-H.B et Y.L. : Avant, nous étions surtout sur des logiques associatives. Mais aujourd’hui, il faut adopter un fonctionnement et les méthodes similaires à celle de l’entreprise tout en gardant les spécificités du secteur culturel. Il faut savoir budgétiser, se vendre, communiquer, des pratiques qui bousculent parfois les artistes qui n’y sont pas familiers. L.P.B. : Quelles sont les conséquences de ces problèmes de financement sur le maillage culturel ? MALIK BENTALHA ARN MER. 13 MAI 2015 JEU. 20h30 KURSAAL 20h3 BESANÇON a-t-il pas aussi multiplication des acteurs culturels ce qui aurait pour effet d’accentuer les problèmes ? M.-H.B et Y.L. : Il y a, c’est vrai, plus de structures de création, et donc plus de concurrence. Beaucoup de plasticiens par exemple sortent des écoles et arrivent sur un marché de l’emploi où même ceux qui sont qui y sont implantés rencontrent des difficultés. Ce n’est pas facile de trouver sa place. Comme les institutions sont dans une démarche d’économie, l’ensemble se dégrade. À notre niveau, nous sommes un peu des briseurs de rêves car on ne peut pas nier ces réalités. ion dont les locaux sont à Planoise. M.-H.B et Y.L. : Les lieux programment moins, il y a une baisse de la diffusion des spectacles, avec au final des conséquences sur l’emploi. Des emplois administratifs disparaissent dans des compagnies. Ces fonctions sont assurées par les artistes eux-mêmes au détriment d’autres choses. C’est toute l’organisation culturelle qui est fragilisée. La situation actuelle pousse des acteurs de la culture à diversifier leur activité et à rechercher des financements privés. Beaucoup sont dans une démarche de pluriactivité. Un plasticien par “Nous exemple, va donner des sommes cours, une compagnie un peu de théâtre va faire des interventions en entredes prise. Ils utilisent leurs briseurs compétences à autre chose que servir leur de rêves.” art. On a malgré tout des personnes qui sortent du lot et qui ne vivent que leur travail. Mais c’est très ponctuel. L.P.B. : Les financements publics diminuent, mais n’y L.P.B. : Culture Action est financé par la Région et la D.R.A.C. Êtes-vous concerné par la fusion des régions ? M.-H.B et Y.L. : Notre travail est reconnu par ces deux partenaires. Mais, en effet, nous ne savons ce qu’il adviendra dans le cadre de cette fusion. Nous sommes allés voir ce qui se passait en Bourgogne, où on a pu observer qu’il n’y avait pas l’équivalent de notre activité. Une des questions est de savoir comment nous pourrons demain intervenir sur un territoire plus étendu avec les mêmes moyens qu’aujourd’hui. Il nous semblerait intéressant d’implanter en Bourgogne une antenne de Culture Action, puisqu’il n’existe pas de structure d’accompagnement pour les artistes plasticiens. Des photographes de Bourgogne viennent à Besançon chercher des conseils auprès de nos services car ils ne les trouvent pas chez eux. Avec deux antennes, nous pourrions continuer à fournir un travail de terrain sur la future grande Région. Nous sommes pour l’instant dans l’expectative. La question est aussi financière. L.P.B. : Où en êtes-vous dans votre projet de déménager de Planoise ? M.-H.B et Y.L. : Nous avons fait une demande d’attribution de nouveaux locaux à la Ville de Besançon. On se retrouve isolé à Planoise depuis que d’autres structures culturelles sont parties. Notre souhait est de nous rapprocher de la Friche Artistique. Nous verrons ce que la Ville nous proposera.I Propos recueillis par T.C. Rencontres gratuites Pour s’inscrire : [email protected] Tel : 03 81 41 01 91 - www.culture-action.org NAUD TSAMERE Rende z-Vous Musique Monsieur Pink, le rock rose pétant Ceux qui aiment les réveils énergiques apprécieront “Road is home”, le premier album de Monsieur Pink. Le rock sur-vitaminé du quatuor franco-irlandais aux racines franc-comtoises vous donnera du punch pour le reste de la journée. Inutile de chercher sur ce C.D. un morceau qui ressemble à de la variété pour midinettes, il n’y en a pas ! La musique de Kevin Twonmey (chant, guitare), Julien Bonnet (guitare), Anthony Negrello (batterie) et Johann Cortinovis (basse) est une dentelle de rock et de punk, avec des rythmiques efficaces et des sonorités abrasives qui rappellent celles de Queen of the stone age. Bref, ça décoiffe tout en étant plaisant à écouter. L’émotion de ce premier album nous transporte dans les sous-sols dublinois. Monsieur Pink est attendu à Besançon le 20 février au bar The Green Man, rue Pasteur. Renseignements : www.monsieurpink.com Conférence Sur les traces du Saint-Suaire de Besançon… Jeudi 5 mars, Andrea Nicolotti, historien de l’Université de Turin et spécialiste mondial des suaires donnera une conférence à Besançon sur “Le Saint Suaire de Besançon et Othon de La Roche”. L’histoire raconte qu’Othon de la Roche aurait subtilisé le suaire à Athènes au XIIIème siècle. Don en aurait été fait à l’archevêché de Besançon. En réalité, il ne s’agirait que d’une copie du suaire de Turin. On élèvera cependant une Chapelle du Suaire à la cathédrale Saint-Étienne avant de transférer la relique en 1669 dans la nouvelle cathédrale Saint-Jean. Elle fut l’objet d’un culte important au XVIIème siècle, période de guerre et de peste. À la Révolution Française, le suaire de Besançon sera envoyé à Paris. Cette conférence est un voyage dans l’histoire de Besançon et dans la Grande Histoire. Elle aura lieu à l’auditorium du Centre diocésain 20, rue Mégevand à 18 h 30. Elle est gratuite, mais il indispensable de s’inscrire. Renseignements et inscriptions : 03 81 25 28 34 Livre Je m’appelle Laïcité L’ouvrage, réédité, tombe à point nommé en plein débat sur le fameux “esprit du 11 janvier” et les valeurs républicaines. Il est signé de l’auteur franc-comtois Jean-Pierre Biot. “La laïcité, c’est le peuple, c’est la rue, c’est l’école, c’est le quartier, c’est le collège, c’est le lycée, c’est l’hôpital, c’est la cantine, c’est l’espace de vie partagé… C’est nous, c’est vous, c’est toi, c’est moi, c’est l’autre… C’est là où bat le cœur d’un enfant, le cœur d’une femme, le cœur d’un homme…” énumère l’auteur. Issue de la Constitution de la République Française, la laïcité c’est le droit et le devoir opposable à toute forme de violation d’où quelle vienne, de qui que ce soit. “Soyons vigilants et résolument réalistes. La laïcité des lobbies religieux et dogmatiques en France est bien réelle, il est absurde de nier cette réalité sous prétexte qu’elle est exploitée à dessein, par le populisme xénophobe” argumente Jean-Pierre Biot. 110 pages, 10 euros. Je m’appelle Laïcité - Jean-Pierre Biot - Éditions de la Noue Gavigné Musique Brundibar, opéra pour enfants Les Deux scènes proposent cet opéra pour enfants en deux actes sur un livret d’Adolf Hoffmeister, chanté en français. La variété et la grande vitalité des musiques modernes en Europe de l’Est ont été brisées par le régime nazi, plongeant dans l’oubli nombre de talentueux artistes. Hans Krasa et Viktor Ullmann ont tous deux été déportés dans le camp de concentration de Terezin, avant de périr à Auschwitz. Kurt Weil a eu un sort plus heureux, obligé de fuir en 1933 l’Allemagne nazie. Ce concert, aux multiples et talentueux acteurs, leur rend hommage mais veut surtout faire entendre l’art de ces grands artistes balayés par l’histoire. Sous la direction de Jean-François Verdier, l’orchestre Victor Hugo Franche-Comté livre cet opéra accessible à tous. Brundibar - Vendredi 20 mars à 20 heures (propos d’avant-concert à 19 h 15) Théâtre Ledoux - Renseignements au 03 81 87 81 97 POINTS DE VENTE Géant, Carrefour, Forum, Cultura, Fnac, Leclerc, Magasins U, Digitick, Tickenet, … INFORMATIONS & RENSEIGNEMENTS Événement Carnaval de Maîche, le retour Après près d’une quinzaine d’années d’absence, le Carnaval de Maîche qui fut dans les années quatre-vingtdix un des cinq plus gros carnavals de France, fait son grand retour dans la petite cité du Haut-Doubs les 7 et 8 mars. Sous l’impulsion de la nouvelle association Festigang, associations et quartiers de la ville se mobilisent pour redonner à cet événement qui voyait défiler plus de 40 000 personnes à la grande époque, tout son lustre. “Notre but est de faire évoluer cette fête en l’adaptant, en la pérennisant avec un noyau de personnes qui étaient là autrefois mais qui ont à cœur de faire profiter de leur expérience à la jeunesse qui devra reprendre le flambeau. Leur spontanéité et leur insouciance sont importantes. Nous les encadrons pour les faire profiter de notre savoir-faire” commente Alain Bertin qui a endossé à nouveau sa tunique de M. Carnaval. Le thème de “nos ancêtres les Gaulois” a été retenu pour ce Carnaval nouvelle formule. Chaud devant… www.ngproductions.fr . 04 JUIN 30 FESTI’VAL ARC LES GRAY La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 NG Productions 1 bis rue de la Madeleine 25000 Besançon 03 81 54 20 47 Carnaval de Maîche (Haut-Doubs) Samedi 7 et dimanche 8 mars https://fr-fr.facebook.com/carnavalmaiche 41 42 AGENDA EXPOSITION La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 Jusqu’au 10 mai L’émotion du temps qui passe sur le visage des sœurs Brown Pendant 40 ans, le photographe américain Nicholas Nixon a photographié les sœurs Brown. Cette œuvre photographique connue internationalement est à découvrir au Musée du Temps de Besançon. e Musée du Temps propose une exposition rare en collaboration avec la Fondation Mapfre. À partir du 21 février et jusqu’au 10 mai, il nous invite à découvrir le travail de Nicholas Nixon qui pendant quarante ans a photographié les sœurs Brown. Tout a commencé lors L de l’été 1975, lorsqu’il prend une photo de sa femme, Beverly Brown et de ses trois sœurs : Heather, Mimi et Laurie. Elles sont alors âgées de 15 à 25 ans. Il en fera de même l’année suivante et ainsi de suite pendant quatre décennies. La photo des “Brown sisters” Les sœurs Brown posent à nouveau en 2014. L’expo sera visible siultanément au MoMa de New-York et à Besançon. deviendra une sorte de rituel familial mais parfaitement réglé. C’est d’ailleurs ce qui donne à cette série d’images en noir et blanc sa force artistique et émotionnelle. Les quatre sœurs posent simplement, l’une à côté de l’autre, toujours dans le même ordre. Elles sont naturelles. Il n’y a ni trucages, ni retouches, ni éléments de décor. Rien ne perturbe le sens de ce travail qui montre la vie qui passe avec justesse et simplicité. Au fur et mesure que l’on avance dans la chronologie, le visage des sœurs Brown s’affirme, mûrit, se ride, vieillit inéluctablement, un sort contre lequel on ne peut rien. La photographie a ceci de remarquable de pouvoir figer le temps jusqu’à faire naître un sentiment de nostalgie chez celui Une force qui les regarde. La artistique dernière photo des quatre sœurs réalisée et émotionnelle. par Nicholas Nixon a été prise en 2014. L’artiste américain est l’un des photographes les plus réputés de la scène internationale. Les sœurs Brown photographiées pour la première fois en 1975 par Nicholas Nixon. Son œuvre photographique originale dite Work in progress, fête ses quarante ans en 2015. Elle est considérée comme l’une des plus importantes séries de photographie contemporaine. D’ailleurs, elle est présente dans les collections d’institutions importantes comme le MoMa de New-York ou le National Gallery de Washing- ton. C’est une occasion unique de pouvoir la découvrir à Besançon. Dans le cadre de cette exposition, le Musée du Temps, qui est là au cœur de son sujet, fait dialoguer cette série d’images (grands formats 50,5 X 60,5 cm) avec ses collections d’instruments de mesure du temps. À voir. I Exposition Les sœurs Brown 1975-2014 - photographies de Nicholas Nixon Musée du Temps de Besançon - Du 21 février au 10 mai. Tél. : 03 81 87 81 50 - www.mdt.besancon.fr LE PORTRAIT BESANÇON La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 43 Une nouvelle piscine Les “enfants” de Pierre Croppet Le centre Pierre-Croppet perpétue l’action initiée par l’épouse de Pierre Croppet, alerte nonagénaire, qui suit toujours d’aussi près les actions de la fondation qui porte le nom de son époux et de leur fille. E lle n’aime pas être mise en vedette dit-elle. Et ce n’est pas la fausse modestie dont usent beaucoup de gens mis à l’honneur. Humble et tout aussi fière à la fois, Lucette Croppet - 95 ans - a été unanimement saluée le 7 février dernier par les bénévoles, les salariés et les partenaires institutionnels du centre Pierre-Croppet qui inaugurait ce jour-là sa nouvelle piscine. L’aboutissement d’un nouveau combat pour celle qui lutte depuis plus de quarante pour que l’on traite à égalité les valides et les invalides. Ce combat pourtant n’était pas gagné quand au début des années soixante-dix, six mois après le décès de son époux (l’ancien chef d’entreprise spécialisé dans la boucherie), elle faisait don de 5 hectares à la Ville de Besançon, d’un terrain situé à la lisière entre Besançon et Pirey. La seule condition de ce don : qu’il serve au développement de la structure destinée aux handicapés qu’avait créée quelques années auparavant le bisontin Jean-Claude Gomet. Jean-Jacques Démonet, président et Laurent Fauter, directeur du centre Pierre-Croppet, perpétuent l’action initiée il y a 40 ans par Pierre, Lucette et Noëlle Croppet. “À cette époque, l’association se heurtait à l’impossibilité d’obtenir un terrain pour développer ses activités. J’ai donc voulu que ce don soit une garantie pour l’avenir” explique aujourd’hui Lucette Croppet. La piscine qui vient d’être inaugurée porte d’ailleurs le nom de Noëlle Croppet, la fille de Pierre et de Lucette qui s’était retrouvée lourdement handicapée après un accident de voiture alors qu’elle avait 20 ans. C’est pour elle bien sûr et pour la cause du handicap en général que Mme Croppet a créé la fondation Croppet qui récemment a encore pu rendre possible la construction de ce nouveau bassin nautique ouvert à tous les publics. Il faut dire qu’à l’époque, peu de monde se souciait de l’avenir des personnes invalides. Cloîtrés à domicile, au mieux hébergés dans des centres de réadaptation, ils n’étaient quasiment jamais en relation avec le monde des valides. “C’est ce qui fait la particularité du centre Pierre-Croppet. Depuis toujours, la mixité entre valides et invalides a été la règle ici, souligne Laurent Fauter, l’actuel directeur du centre. Il faudra attendre la loi de 2005 pour que la mixité soit officiellement reconnue comme la norme.” “Il y a quarante ans, le handi- Lucette Croppet assistait avec émotion à l’inauguration de la nouvelle piscine le 7 février dernier (photo L. Georges - C.G. 25). Le mensuel qui vous sort du quotidien cap était caché” confirme Mme Croppet. La étape de plus dans l’implication du centre mixité, cette riche idée, semble d’ailleurs Croppet en faveur du handicap. Doté de ce apporter encore plus aux valides qu’aux bassin de 20 m sur 10, l’esprit du centre invalides. “Les gamins des écoles qui vien- reste le même : “Nous sommes ouverts à nent ici sont tellement habitués à croiser tous : au public handicapé bien sûr, mais des personnes handicapées qu’ils ne sont aussi aux valides, aux scolaires, aux perplus du tout étonnés. Et quand ils sonnes voulant faire de l’aquagym. Une s’aperçoivent que ces personnes handica- équipe de water-polo vient même d’être créée” pées font les mêmes exercices qu’eux, dans note Jean-Jacques Démonet, le président la piscine ou à cheval, il n’y a plus aucun du centre qui a reçu une médaille d’honneur sentiment de différence” note Laurent Fau- de la Ville de Besançon à l’occasion de cetter. Le centre Pierre-Croppet reste à ce jour te récente inauguration. le seul de Franche-Comté à fonctionner En 1974, lorsque la famille Croppet lègue sur ce principe de mixité. le terrain à la Ville, le don est assorti d’un Le centre Pierre-Croppet emploie 25 sala- bail emphytéotique de 66 ans. “Je m’aperçois riés, dont 17 permanents, le reste étant que ce bail arrive bientôt à échéance… Il constitué des travailleurs du chantier va falloir qu’on s’attaque au chantier de d’insertion associé au centre. Ce sont eux rénovation du centre équestre” souffle Lucetqui notamment font le ramassage des te Croppet, étonnante d’allant et déchets en ville à l’aide d’un cheval attelé d’optimisme. Elle a déjà sa petite idée, le ou qui entretiennent les arpents de vigne moment venu, quand elle ira solliciter les appartenant à la Ville de Besançon. Le partenaires publics pour financer les procentre Pierre-Croppet compte quelque 3 000 chains projets du centre : “J’ai dit aux élus adhérents. Ils sont tous en quelque sorte présents que quand nous aurons besoin de les “enfants” de Pierre et Lucette Croppet. leur aide, j’irai les voir avec la médaille L’ouverture de la nouvelle piscine (elle a qu’ils m’ont remise, autour du cou…” soucoûté 2,5 millions d’euros financés à hau- rit-elle avec malice. I teur d’1,6 million par la fondation, le resJ.-F.H. te par des aides publiques) marque une BULLETIN D’ABONNEMENT À renvoyer accompagné de votre règlement à : Publipresse Médias - BP 83 143 - 1 rue de la Brasserie - 25 503 MORTEAU CEDEX 1 an 2 ans (12 numéros) = 27,50€ au lieu de soit 1 numéro gratuit € 2750 Abonnez-vous en ligne sur notre site internet : www.presse-bisontine.fr ou remplissez le bulletin ci-contre : les 12 numéros € au lieu de 30€ 1 numéro GR ATUIT au lieu de 60€ 5250 3 numéros les 24 numéros GRATUITS NOM PRÉNOM ADRESSE CODE POSTAL TÉL 30€ 52,50€ au lieu de 60€ soit 3 numéros gratuits (24 numéros) = VILLE E-MAIL En application de l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, les informations ci-dessus sont indispensables au traitement de votre commande et sont communiquées aux destinataires la traitant. Elles peuvent donner lieu à l’exercise du droit d’accès et de rectification auprès de La Presse Bisontine. 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