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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
www.presse-bisontine.fr MARS 2015
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Vos problèmes
d’audition doivent
être entendus.
2,€50
N° 163
COMMERÇANTS ET CHAUFFEURS MONTENT ÉGALEMENT AU CRÉNEAU
TRANSPORTS EN COMMUN :
LA GROGNE
DES USAGERS
ILS DÉNONCENT
LA DÉSORGANISATION DU RÉSEAU
SIX MOIS APRÈS LA MISE EN SERVICE DU TRAM
Lire en p. 10
L’ÉVÉNEMENT
p. 6 et 7
Débat sur
l’armement de la police
Les policiers racontent
leur insécurité au quotidien
LE DOSSIER
p. 20 à 25
Vaccin anti-cancer, procréation,
transfusion, greffes…
L’hôpital de Besançon à
la pointe de l’innovation
Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - [email protected]
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LA TWEETOSPHÈRE BISONTINE
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
Éditorial
Angélisme
Mais quand est-ce qu’on considérera enfin
le Front National comme un vrai parti politique ? Le mettre hors jeu, le marginaliser et estimer que ce n’est pas un adversaire politique comme les autres est une
fondamentale erreur que reproduisent
depuis des décennies les dirigeants politiques de droite comme de gauche. L’U.M.P.
l’a encore constaté à ses dépens à l’occasion
de la très médiatique législative partielle
de Montbéliard début février : le Front
National est aujourd’hui capable de remporter n’importe quelle élection en France. Les élections départementales qui se
profilent le 22 mars seront un nouveau
test de la popularité du parti Bleu Marine. Ceux qui estiment que ce scrutin est
une élection de proximité où le candidat
compte plus que le parti auquel il appartient se trompent. On le constate de plus
en plus : quel que soit le candidat, c’est
désormais l’étiquette F.N. qu’on plébiscite. Besançon en a fait l’expérience aux
municipales de mars 2014 en élisant deux
inconnus F.N. comme conseillers municipaux, Montbéliard l’a encore prouvé en
donnant plus de 48 % des suffrages à
Sophie Montel, résidant à Saint-Vit et professionnelle du tourisme électoral. Que
l’U.M.P. ait affirmé ensuite que son candidat n’était pas à la hauteur revient une
nouvelle fois à nier le problème F.N. On
commencera à faire reculer ce parti quand
on cessera de penser que ce n’est que
par dépit que les électeurs le choisissent.
Les trente ans durant lesquelles gauche
et droite ont refusé de traiter les questions de sécurité, de laïcité, d’Europe, de
communautarisme, autant de thèmes sur
lesquels surfent avec aisance les disciples
de Marine Le Pen, la République les paye
aujourd’hui. L’angélisme avec lequel la
gauche surtout, mais la droite aussi, ont
traité tous ces sujets leur revient en pleine face. Phénomène nouveau : le F.N.
arrive aujourd’hui à attirer à lui la jeunesse de ce pays, pourtant avec les mêmes
idées périmées ou rances qui ont poussé
sur le terreau fertile du délitement et de
la crise. Pire : des anciens militants de
l’extrême gauche se retrouvent aussi dans
les thèses nationalistes et populistes du
parti lepéniste. Avoir simplement écarté
de la marche républicaine le F.N. lors de
ce fameux 11 janvier est une autre erreur
grotesque des dirigeants qui ont de fait
ostracisé 25 % des Français qui n’adhèrent
plus aux partis classiques. On commencera à regagner du terrain sur le Front
National quand on acceptera de combattre
ce parti sur les idées qu’il défend. Et c’est
là qu’on s’apercevra peut-être qu’elles
atteignent bien vite leurs limites. I
Jean-François Hauser
est éditée par
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Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641
Dépôt légal : Février 2015
Commission paritaire : 0217I79291
Crédits photos : La Presse Bisontine, C.H.R.U., L. Georges C.G. 25, A. Guenot, M.E.D.E.F., Musée, J.-C. Sexe - Ville de Besançon.
LES TWEETS DU MOIS
EMPLOI
La Ville de Besançon recrute. Avis aux amateurs.
Benjamin Teitgen @bteitgen · 9 fev.
Tu nous rejoins ? la @villedebesancon et
agglo recrutent leur futur(e) directeur(rice)
TIC GSSOVVVADR@MBNMEQF@KKDQX>ƥKDR
SEXE
Qui a dit que les Bisontins étaient portés sur la chose ?
Une étude semble le prouver.
Clément @EasyScience.
Besançon est la ville française ayant le plus
cherchée le mot «sexe» sur Google au cours
de ces premiers mois (2015)
SÉCURITÉ
Une grenade, heureusement vide, a été retrouvée
dans une poubelle du quartier des 408 à Besançon.
AFP Strasbourg @AFPStrasbourg · 4 fev.
Une grenade retrouvée dans le quartier sensible de Besançon
LOGEMENT
Pour illustrer un article expliquant que six Français
sur dix sont propriétaires de leur logement, le journal
Le Monde a choisi le quartier des Chaprais.
Nicolas Gonthier @NicoGonthier
La classe : le quartier Chaprais de Besançon à
l’honneur pr illustrer cet article :
BISON25 @ericdebesac. Dijon sera sûrement la
future capitale de la région, mais on s’en fout
Besancon est la capitale du sexe.
HIVER
La neige s’est invitée en février à Besançon. Elle a donné des idées à certains.
Jacquet Bernard @Balkan45 · 2 fev.
Tout le monde admire #Besançon depuis le
Fort de Bregille
DISTINCTION
La Ville de Besançon a reçu un nouveau label pour
l’internet citoyen. Paradoxe, quelques jours plus tard,
les ordinateurs de la mairie étaient victimes d’une cyberattaque. 50 postes ont été touchés.
Besançon @villedebesancon · 3 fev.
#Besancon a reçu aujourd’hui le label «ville
internet 5@», plus haute distinction de l’Internet citoyen !
Kantken @kantken · 10 fev.
Un virus «d’une nouvelle génération» a envahi les postes de l’administration de la Ville de
Besançon
SPORT
Les judokates bisontines restent au top niveau.
Fred Gevrey @FGevrey · 10 fev.
#Besançon #Judo : les Bisontines du FCJB se
maintiennent en première division
DÉRISION
Le blog bisontin qui ne prend rien sérieux a détourné
l’oeuvre artistique de Morre pour la Saint-Valentin.
Quand humour rime avec amour.
l’Écho de la Boucle @Balkan45 · 2 fev.
2@HMS5@KDMSHMNƤQDYUNTRTMDMTHSCŗ@LNTQ
dans la boule de Morre - #besançon
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RETOUR SUR INFO - BESANÇON
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine
revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros,
ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon.
Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
Commerce : Besançon
teste les samedis piétons
Prix des cantines : l’adjoint réagit
L
3,95 euros à Caen, 4,55 euros à Limoges
ou 4,99 euros à Dijon -, d’autres villes sont
plus chères que Besançon souligne M.
Dahoui : “Clermont-Ferrand, Nîmes ou
Amiens se situent autour de 7 euros Et il
faut mettre en parallèle la qualité des repas
servis.”
À ce propos, la Ville s’apprête à diffuser
largement une vidéo qui montre la chaîne
de fabrication et de distribution des repas
dans les cantines et les crèches de la ville. En moyenne, la cuisine centrale fabrique
chaque jour 5 500 repas, dont 4 500 pour
les restaurants scolaires (1 600 en maternelle et 2 900 en élémentaire) et 1 000 pour
les crèches. I
La fréquentation du centre-ville est en baisse reconnaît la
Ville. L’idée : retrouver le plaisir de faire ses courses en ville
(photo J.-C. Sexe – Ville de Besançon).
a première édition des “Samedis piétons” aura lieu le samedi 14 mars. Ce jour-là, le centreville sera “offert” aux piétons. Offert
n’est pas forcément le terme approprié car les parkings payants seront
toujours payants. Mais le centre sera
réservé aux piétons, l’accès des bus
sera limité aux abords du centre et
un chalet d’accueil place du 8-Septembre permettra d’informer la clientèle sur l’opération et plus largement
sur le patrimoine de la ville. Car
l’opération est censée attirer les
Bisontins bien sûr, mais bien au-delà.
Pour cela, la Ville, l’Union des commerçants et leurs partenaires déboursent 45 000 euros en communication pour sept samedis. Deux
samedis-tests sont déjà programmés, le 14 mars et le 11 avril, et si
l’opération rencontre le succès
escompté, elle sera pérennisée tous
les deuxièmes samedis de chaque
mois. “Le projet consiste à redonner aux clients le plaisir de flâner au
L
(photo J.-C. Sexe - Ville de Besançon).
a hausse des tarifs municipaux a été
au centre des débats du conseil en
décembre dernier (voir notre précédent numéro) et notamment ceux des repas
dans les cantines scolaires de la Ville. Pour
les familles les plus “aisées”, le prix du ticket est passé de 5,50 à 5,80 euros, soit
une augmentation brutale de 5,5 %. Ces
chiffres, l’adjoint à l’Éducation Yves-Michel
Dahoui ne les conteste pas. Ce qu’il conteste, ce sont les interprétations que l’opposition
donne de ses chiffres. “Je rappelle d’abord
que le tarif plancher est à 1,50 euro le repas
pour les familles modestes. Ce tarif ne bouge pas et tous les tarifs sont progressifs
en fonction des revenus. Seul le tarif maximal, qui n’avait pas bougé depuis 2010,
subit une hausse. Si bien que 75 % des
familles ne subissent aucune hausse. Ce
réajustement des tarifs qui ne touche donc
que 25 % des foyers, ceux qui peuvent le
plus y contribuer, est juste une question
d’équilibre de gestion” commente M. Dahoui.
Si comme le suggérait l’opposition,
l’augmentation avait été régulière depuis
2010, “on aurait abouti à un prix 2015 à
5,88 euros” ajoute l’élu. Si certaines villes
pratiquent des tarifs plus modiques que
Besançon pour les tranches hautes -
Plus de 5 000
repas sortent
chaque jour de
la cuisine
municipale rue
Jouchoux.
centre-ville qui possède des atouts
indéniables et des commerces qu’on
ne retrouve pas ailleurs” commente Pierre Bouvier, le président de
l’Union des commerçants de Besançon (220 adhérents). “On veut faire
passer cette idée que le centre-ville est le plus grand centre commercial de Besançon. On veut lutter contre cette tendance générale
que rencontrent toutes les villes de
France d’une baisse de la fréquentation de leur centre-ville” ajoute le
maire de Besançon. Un des points
d’amélioration incontestables qu’il
reste à engager au sein de l’Union
des commerçants, c’est la délivrance des Free pass, ces jetons
valant ticket de parking ou de bus.
Sur les 220 adhérents à l’U.C.B.,
seuls 26 commerçants jouent le
jeu des Free pass. La Ville lance
d’autres pistes de réflexion comme la livraison des colis au domicile des clients du centre-ville. Les
efforts sont engagés. I
Charlie Hebdo bat
des records dans le Doubs
n kiosque depuis le
14 janvier, le dernier
numéro de Charlie Hebdo se vend encore, et se vendra sans doute jusqu’à la parution de la nouvelle édition
prévue le 25 février. “À l’heure
actuelle, nous en sommes à
60 000 exemplaires distribués
dans 376 points de vente répartis sur le Doubs, la Haute-Saône et le Territoire-de-Belfort.
Des diffuseurs nous en commandent toujours. C’est du
jamais vu” apprenait-on le
11 février auprès du Dépôt de
Presse de Serre-les-Sapins. Un
record ! À cette date, la Maison de la Presse de Besançon
en avait déjà passé 650 exemplaires “et ce n’est pas fini. Les
clients nous en demandent
encore.” En temps normal, elle
en reçoit une dizaine tout au
plus. Même constat du côté du
bureau de tabac de la rue de
L’Orme-de-Chamars près de
la maire. “Nous avons vendu
170 journaux. On en a recommandé une vingtaine supplémentaire. Ceux qui ont patienté seront servis comme les
autres.” 60 000 exemplaires dif-
E
Le dernier numéro de Charlie Hebdo a été distribué à
plus de 60 000 exemplaires dans 376 points de vente du
Doubs, de la Haute-Saône et du Territoire-de-Belfort.
fusés sur une partie du territoire franc-comtois seulement,
c’est l’équivalent de ce que
Charlie Hebdo distribuaient
dans toute la France avant les
attentats. Ce numéro “des survivants” avec en une Mahomet,
est entré dans l’Histoire. Le
14 janvier au petit matin, soit
une semaine après le drame,
dans des rues vides de Besançon, des clients attendaient,
impatients, devant les bureaux
de presse qui n’avaient pas
encore ouvert leur porte, pour
acheter le journal satirique. “Ils
étaient pris d’une Charlie-mania.
C’en était stressant. J’ai cru
que j’allais péter les plombs”
raconte un buraliste du centreville qui attend de voir comment va réagir le public à
l’arrivée du prochain numéro.
“Ce qui est sûr, c’est que je n’en
mettrai de côté pour personne” dit-il. I
LE GRAND BESANÇON
POLITIQUE
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
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La C.A.G.B. menacée ?
L’intercommunalité secouée par une vive fronde des maires
Certaines mairies s’opposent au paiement des permis de construire à
la C.A.G.B. Jean-Louis Fousseret ne tient-il plus “ceux” qui l’ont élu ?
Quant à la lettre de Gabriel Baulieu envoyée au préalable aux “frondeurs”,
elle a été reçue comme une forme de pression. Les maires du plateau
évoquent la possibilité de se retrouver dans “un club”.
ui a dit que le conseil
communautaire du
Grand Besançon n’était
qu’une simple chambre
d’enregistrement ? De vifs débats
ont éclaté - jeudi 12 février - entre
des maires de la périphérie et
les membres du bureau. Point
de rupture : la création d’un service commun d’instruction et
d’autorisation du droit du sol.
Suite au désengagement de l’État,
49 communes du Grand Besançon (1) ne bénéficieront plus - au
1er juillet - de l’aide gracieuse de
la Direction départementale des
Territoires (D.D.T.) pour instruire
les dossiers et autoriser les
constructions. La Communauté
d’agglomération du Grand Besançon propose, “pour aider les communes”, de créer un service commun d’instruction avec six
embauches à la clé. Ce transfert
de compétences sera payant pour
les mairies : 320 euros par
exemple pour un permis de
construire d’une maison individuelle ou encore 128 euros pour
une autorisation de travaux.
Gennes,Arguel, Mamirolle, Montfaucon, sont montés au front.
C’est le maire de Montfaucon qui
a dégainé le premier, lui qui s’était
Q
illustré un mois plus tôt pour
dénoncer la politique tarifaire
en matière de transports : “Cela
correspondrait pour ma commune à une hausse de 2 % des
impôts ! Impensable. On a tenté
de demander en commission un
autre plan, avec davantage de
souplesse mais aucune de nos
remarques n’a été prise en compte” lâche Pierre Contoz.
Davantage sur le fond, c’est sur
la forme que les “petites” communes craignent d’être mangées
par Besançon et de supporter de
futurs coûts structurels. Argument que n’accepte pas JeanLouis Fousseret : “Avec la création de ce service, il ne s’agit pas
de gagner de l’argent. On risque
même d’en perdre…” Cela ne
convainc pas au point que le fossé semble se creuser : “On a l’air
de dire que j’entraîne les autres
maires avec moi contre l’agglo :
c’est faux ! Certains sont même
allés plus fort avec de vifs échanges
de mails avec les services” rappelle Pierre Contoz qui n’a pas
apprécié la lettre de trois pages
de Gabriel Baulieu envoyée bien
avant le vote, invitant les “frondeurs” à se ranger.
La missive a été accueillie com-
me une forme de pression. Résultat : 21 abstentions et 8 votre
“contre”. “360 euros pour 3 à
4 heures de travail avec pausecafé comprise, ça me paraît beaucoup. Je veux que l’on se pose la
question du prix coûtant” fait
remarquer le maire d’Arguel
André Avis. Daniel Huot (Mamirolle) conteste le positionnement
de l’offre. Marcel Felt (MisereySalines) est “pour ce service” mais
demande qu’une étude soit menée
d’ici 2 ans pour “savoir réellement ce qu’il coûte.” Une demande acceptée par Jean-Louis Fousseret qui fait face pour l’une des
premières fois à une “révolte” de
ceux qui sont les premiers à l’avoir
désigné comme président. Le
maire de Besançon “rappelle qu’il
a déjà pris en compte leur demande en réduisant à 6 personnes le
nombre de salariés de ce futur
service” pour prouver son sens
de l’écoute. Bertrand Astric (Boussières) et Philippe Beluche (Novillars) ont apporté leur soutien à
une majorité sur le gril : “Je rappelle que c’est à la carte. Un de
mes conseillers municipaux a la
compétence pour instruire. Nous
relèverons ce challenge dans notre
commune” explique le premier
Gabriel
Baulieu et
Jean-Louis
Fousseret
face à la
dissension
de certains
maires au
conseil
commu-nautaire.
magistrat de Novillars.
Pour les maires du Plateau déjà
unis en syndicat pour la gestion
de l’école de musique ou de la
crèche, une solution est en
réflexion : la création “d’un club
à assistance juridique. Une avocate spécialisée réglerait les permis de construire à litige pour
quelques centaines d’euros.” Une
décision qui inquiète : “Aujourd’hui, les permis de construire,
demain vous contesterez la mutualisation
de
l’eau
et
l’assainissement, dit Jean-Louis
Fousseret en guise d’électrochoc.
L’intercommunalité est en danger” poursuit le président.
Une phrase forte que ne reprend
pas à son compte le maire de
Montfaucon :
“Dire
que
l’intercommunalité est en danger à cause de moi, c’est de me
donner une sacrée importance…”
nuance-t-il. S’il estime avoir “reçu
des gifles” lors de ce débat, Pierre Contoz assume et propose
d’autres alternatives, quitte à
déplaire. Robert Stepourjine (maire de Pirey), 5ème vice-président,
a fait part de sa désapprobation :
“Pierre, tu es un copain… mais
je ne suis pas d’accord avec toi.
Tu es libre de ne pas participer.
Tes critiques font mal aux services et tu entraînes tes petits
copains du plateau avec toi. Si
nous faisions tous cela,
l’intercommunalité ne fonctionnera plus !”
Fragmentée, l’agglo devra rapidement recoller les morceaux
avant d’autres sujets chauds comme la mutualisation des services
Ville de Besançon-C.A.G.B. avec
cet éternel doute qui énerve JeanLouis Fousseret : “Celui de faire croire que Besançon ferait supporter ses charges à la C.A.G.B.”
dit-il. Seules des preuves d’amour
aux communes évacueront ces
doutes. I
E.Ch.
9 communes ne sont pas
concernées car ne elles ne possèdent pas de document
d’urbanisme : Champoux, La
Chevillotte,
Beure, Vaire-le-Petit, Osselle,
Mazerolles-le-Salin, Nancray,
Noironte, Routelle.
‡ 5&6 % Le plaisir de vivre en ville
23 avenue Fontaine Argent • 3, 5, 7 et 9 rue Chopard • 25000 Besançon
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Résidence Le Montana • 128 rue de Belfort
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de 15h00 à 18h00
L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
LES POLICIERS BISONTINS EN INSÉCURITÉ ?
Les policiers municipaux demandent à être armés comme leurs homologues de la Police nationale. Dans un climat d’insécurité, l’arme leur apparaît dissuasive.
G Police
Un nouveau plan de sécurité
26 policiers municipaux supplémentaires
sans arme à la ceinture
Besançon renforce ses effectifs de policiers municipaux
mais ne les armera pas. C’est le job de la Police nationale
estime le maire. L’avis n’est pas partagé par l’U.M.P.
et le F.N. La Ville vient de doter ses agents de gilets pareballes. Le débat a agité le précédent conseil municipal.
ttendez-vous à croiser des
policiers municipaux dans le
tram et les bus, mission qu’ils
ne réalisaient pas jusque-là.
Renforcer les équipes de police municipale était une promesse de campagne
du candidat Fousseret. Parole tenue.
26 policiers municipaux seront embauchés d’ici la fin du mandat à Besançon, chiffre important au regard des
coupes budgétaires voulues par l’État.
Certains attendent de voir. C’est le
cas de l’U.M.P. qui se demande s’il ne
vaut pas mieux s’interroger sur leurs
A
Le maire de
Besançon a
rappelé son
opposition à
l’armement
des policiers
municipaux
tout en
expliquant
sa stratégie
(photo
archive
L.P.B.).
missions et sur l’armement : “J’étais
pour les tasers, mais dans les quartiers, le respect de l’autorité se fait aussi lorsque l’on voit l’arme de poing. Je
demande si ce plan n’est pas de l’affichage” estime Jacques Grosperrin,
conseiller d’opposition.
De quoi agacer l’adjointe à la sécurité et à la tranquillité publique Danièle Poissenot : “Quand j’entends cela,
ça me met en colère ! 26 embauches
dans le contexte actuel, ce n’est pas
rien. Nous aurons davantage de présence dans les quartiers et les Bison-
tins se sentiront mieux protégés grâce
à notre collaboration menée avec la
Police nationale. En résumé, eux interviendront le soir et la nuit. Nous, la
police municipale, plutôt la journée”
dit-elle. Si la coordination entre les
deux polices existe, Jean-Louis Fousseret, contre l’armement de sa police,
n’oublie pas de rappeler que “40 postes
de policiers nationaux ont été supprimés par l’État entre 2002 et 2010” ditil. Il réclame un rétablissement des
effectifs rejoint par Christophe Lime
(P.C.F.). Ce dernier estime que Besançon “n’a pas à suppléer l’État dans ce
domaine.”
Les 26 policiers municipaux promis
ne seront pas affectés immédiatement
mais sur l’ensemble du mandat à raison de 4 recrutements par an en moyenne. “Les policiers municipaux sont une
denrée rare car la formation dure un
an” explique Frédéric Allemann,
conseiller municipal délégué à la prévention et la sécurité publique.
Le centre de supervision urbaine créé
en 2014 - dirigé par un policier municipal accompagné de 3 opérateurs sera renforcé de 6 personnes. Il fonctionne actuellement du mercredi au
dimanche, de 16 heures à 23 heures
Ses missions horaires seront étendues.
La vidéosurveillance aurait permis à
la Police nationale de résoudre des
affaires assure la mairie sans donner
de chiffres.
Outre les effectifs, le plan municipal
prévoit la mise en place du “conseil
des droits et devoirs des familles.” Le
maire peut convoquer un mineur et
ses parents pour un rappel à l’ordre
lui qui s’inscrit “pour le triptyque éducation prévention, répression.” Une
annonce qui fait sourire Michel Omouri (U.M.P.) : “Je me réjouis qu’enfin
vous mettiez en place un conseil pour
enrayer la délinquance des mineurs,
alors qu’en 2010 lorsque je vous l’avais
proposé vous l’aviez combattu avec force.” L’élu de droite va plus loin. Il propose la création “d’un numéro vert
Proxim’sécurité afin que les habitants
des quartiers ne soient pas seuls mais
aussi pour qu’ils puissent aider les
forces de police en signalant les incivilités, les violences et les trafics.” Pour
lui, la majorité est déconnectée des
réalités des quartiers. Une proposition combattue par les écologistes Anne
Vignot et Anthony Poulin qui rappellent leur
“Un
opposition à tout armemonde de
ment. Ils plaident pour
Bisounours” la médiation et pour une
“répression proportionselon
née et comprise.” Idée
que le Front National
le F.N.
résume “à un monde de
Bisounours” déclare l’ancien gendarme Philippe Mougin qui préférait
que les 53 000 euros
État des lieux de
la Police municipale
EFFECTIFS
G 64 agents en tenue : 52 gardiens
et gradés, 9 agents de surveillance
de la voie publique et 3 opérateurs
de vidéo-protection.
G Service découpé en 4 brigades :
une brigade générale (23 agents),
deux brigades V.T.T. (8 agents), une
brigade circulation (4 agents) et une
police de proximité (13).
MISSIONS
G Du lundi au samedi, de 7 heures à
19 heures, et les jeudis, vendredis,
samedi de 7 heures à 23 heures.
ENGAGEMENT
G D’ici 2020 : 16 policiers municipaux supplémentaires, 4 A.S.V.P., 6
opérateurs de vidéo.
dédiés à la mise en place du P.V. électronique soient réaffectés à l’achat
d’armes. Il n’a pas été écouté. En contrepartie, Besançon a acheté des gilets
pare-balles pour tous ses policiers. La
dernière livraison arrivée mi-février
équipe également les agents de surveillance de la voie publique. Les voilà
protégés à défaut d’être armés. I
E.Ch.
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
G Réaction
7
Police municipale
Oui à l’arme à feu,
mais cela ne réglera pas tout
À Besançon, les policiers municipaux demandent à être équipés d’une arme à feu. Selon
eux, elle est devenue nécessaire pour les aider à assurer leur mission au quotidien.
aut-il armer les policiers muni- partout en France. Elles n’évitent plus villes qui ont décidé d’équiper leurs
cipaux ? Depuis les attentats le débat. Dans certaines villes, il est agents. À Besançon, le sujet questionde janvier lors desquels une même déjà tranché comme à Nice où ne les élus mais aucune décision n’a été
policière municipale a été tuée les policiers municipaux portent une prise, et aucune démarche ne sera engaet un agent de surveillance de la voie arme à feu à la ceinture comme 43 % gée en ce sens dans la précipitation.
publique (A.S.V.P.) a été grièvement de leurs collègues en France. Cela ne De leur côté, les policiers municipaux
blessé, les mairies s’interrogent un peu saurait tarder à Metz et à Tarbes, deux ont déjà tranché le débat. “Oui nous
demandons à être armés. Lorsqu’on
parle d’arme, on parle bien d’armes à
feu !” annoncent des représentants du
S.N.P.M. de Besançon (syndicat national de la police municipale). Ils ajoutent : “La municipalité nous a dotés de
gilets pare-balles. Elle reconnaît ainsi
que l’on court des risques dans le cadre
de notre travail.”
Souvent, les policiers municipaux qui
sillonnent les quartiers et les zones
sensibles dans le cadre de leur mission de tranquillité et de sécurité
publique sont confrontés à des situations violentes dans lesquelles ils se
sentent en danger. “Récemment, nous
avons été envoyés sur un rodéo à proximité d’un lycée. Lorsqu’on s’est approché, un type a brandi une arme. Nous
nous sommes retirés. De toute façon,
nous n’avions pas les moyens de riposter. Dans ces moments-là, on se sent
véritablement impuissants. La nouveauté, c’est qu’avant on craignait qu’un
délinquant sorte un couteau face à nous,
maintenant on redoute qu’il sorte une
arme à feu. On sait qu’il y a des trafics d’armes à Besançon. Il y a une montée en puissance dans la violence. La
municipalité que nous avons alertée a
Les policiers municipaux ne portent pas d’arme à feu
pris la mesure du problème. Nous attenà la ceinture. Ils se sentent démunis lorsqu’ils doivent
dons les actes” observent des policiers
municipaux. Quand ils passent aux
intervenir sur des situations violentes.
F
G Police nationale
l’on protège les autres, si nous ne sommes
408, à Battant, à Planoipas nous-mêmes en sécurité ? À tout
se, en voiture comme en
moment on peut avoir besoin d’une
moto, il n’est pas rare
arme pour s’extraire d’une situation
qu’ils essuient des jets de
délicate. Mais l’armement des policiers
pierres. “Dès que l’on met
municipaux doit être une étape d’un
notre tenue, on peut consi“L’arme processus à engager pour faire évoluer
dérer que nous devenons
des cibles. Ils en veulent assoit l’au- la société. Cela ne peut pas être la soluà l’uniforme que vous
torité.” tion à tout. Il faut plus de justice, plus
d’éducation. Il faut agir sur les parents,
soyez policier municipal,
dans les écoles, sensibiliser et travailler
A.S.V.P., gendarme, ou
dans la proximité.” Dans l’esprit des
Police nationale” précise le S.N.P.M.
S’ils sont favorables à l’armement des policiers municipaux en prise directe
policiers municipaux, les représen- avec le terrain, le débat a dépassé
tants syndicaux savent que cela ne depuis longtemps celui de l’arme à feu.
réglera pas tout. “Mais l’arme assoit Il est politique et sociétal. I
l’autorité ! Comment voulez-vous que
T.C.
Un manque de moyens
“Nous n’avons pas signé pour nous faire tuer”
Sur le terrain, les agents de la Police nationale
espèrent que l’État va les doter de moyens
supplémentaires après les attentats du 7 janvier.
Malheureusement, ils constatent que la réforme
pénale va à l’encontre des intérêts qu’ils défendent.
es agents de la Police nationale sont armés. Sont-ils plus
en sécurité lorsqu’ils sont en
mission ? Non. Ils connaissent
leur vulnérabilité face à des délinquants qui peuvent être équipés de
fusils de guerre de type Kalachnikov.
Ils savent qu’ils n’hésiteront pas à en
faire usage. “Il y a eu quatre règlements
de compte par arme à feu à Besançon
en 2014 pour des problèmes de drogue.
Ces gens sont bien installés, armés,
organisés. Il ne faut pas y aller avec
des fusils à bouchon ! Vu la montée de
la violence et des armes qui circulent
y compris ici, il faut réagir” insiste
Thierry Silvand du syndicat F.P.I.P.
(fédération professionnelle indépendante de la police). “Nous n’avons pas
signé pour nous faire tuer” complète
Arnaud Masson du syndicat Alliance.
Il n’y a pas de zone de non-droit à
Besançon, la police va partout, “mais
nous sommes plus méfiants. On sait
par exemple que dès qu’on intervient
aux 408, nos voitures seront ensuite
L
caillassées et les poubelles brûlées.”
Alors qu’en France la cote d’amour
pour la police est en hausse depuis les
attentats de janvier, les fonctionnaires
attendent maintenant que l’État leur
donne les moyens d’agir sur le terrain.
“En trente ans, on a paupérisé la police en terme d’effectifs, de matériel, de
locaux, de salaire. Cela fait trente ans
qu’on subit. Arrêtons de tergiverser. Il
faut qu’on nous donne les moyens d’agir.
La décision n’est que
politique” disent-ils.
Le souhait des policiers
“Nous ne
demandons est que l’arsenal judiciaire change pour que
pas un
les délinquants se sentent enfin en insécuripermis
té, ce qui n’est pas le cas
de tuer.”
actuellement. Ils souhaiteraient une réforme
de la règle de la légitime défense qui définit
le cadre dans lequel les
policiers peuvent faire
usage de leur arme.
Arnaud
Masson et
Thierry
Silvand,
représentants
des syndicats
de police
estime que
depuis 30 ans
l’État a laissé
se paupériser
la police.
“Nous ne demandons pas un permis
de tuer. Mais si les délinquants savaient
que l’on peut faire usage de notre arme
au bout de deux sommations, cela changerait déjà beaucoup de choses” tempèrent Arnaud Masson et Thierry Silvand. Éric Ciotti, le député U.M.P. des
Alpes-Maritmes a d’ailleurs déposé
une proposition de loi en ce sens à l’Assemblée Nationale.
Mais au-delà de cette évolution autour
de la légitime défense, c’est tout une
culture qu’il faut changer pour casser
le sentiment d’impunité qui habite les
délinquants “et qui naît de l’organisation même de notre système.” Malheureusement, les syndicats de police estiment que la réforme pénale
portée par la ministre Christiane Taubira va à l’encontre des intérêts qu’ils
défendent. Elle prévoit entre autres
qu’un individu condamné pour un délit
inférieur ou égal à 5 ans et qui encourent l’emprisonnement pourra, au titre
de la contrainte pénale, éviter la prison sous certaines conditions. “Ce seuil
sera porté à 10 ans à partir du 1er janvier 2017 soupirent les représentants
des syndicats de police. L’objectif estil de n’envoyer plus personnes en prison ? Tout cela se fait au détriment de
l’intérêt des citoyens et des victimes.” I
T.C.
8
L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
FOOTBALL
L’ancien arbitre international Michel Vautrot
“C’est comme une drogue qui s’en va”
L’ancien arbitre international
bisontin a toujours un rôle
d’observateur du corps arbitral
mondial. Mais la limite d’âge
fixée à 70 ans le “contraint”
à prendre sa retraite dans un an.
Connu pour son franc-parler,
il est régulièrement sollicité
pour participer à des
conférences. Entretien.
ui, l’homme qui a arbitré une finale de Ligue de Champions en 1986,
une demi-finale de coupe de Monde
en 1990, n’a jamais renié ses origines bisontines. Encore moins son francparler. À bientôt 70 ans, l’ancien arbitre
international Michel Vautrot, élevé par ses
grands-parents à Antorpe près de SaintVit, garde cette chaleur humaine qui en
fait un personnage respecté et respectable.
Pourtant, l’ancien homme en noir n’a pas
que des amis. C’est lui qui a soulevé un
scandale de corruption dans le monde arbitral français. Personne ne voulait le croire. L’histoire lui a donné raison. Les années
ont passé. Vautrot n’a pas changé. Autour
de son cou, une chaîne au bout de laquelle pendent un sifflet et un ballon ne le quitte jamais, comme si l’arbitrage était ancré
en lui.
Jeudi 5 février, il était l’invité de la faculté des Sports de Besançon et le C.E.S.E.R.
de Franche-Comté pour participer à une
conférence sur “l’adolescence et la prise de
risques”. Durant plus de 45 minutes, il a
captivé la salle au point que les étudiants,
souvent accrochés à leur smartphone, ont
écouté religieusement “le vieux sage” qui
veut “modestement transmettre son expérience” dit-il. Partant du proverbe africain
que lorsqu’une personne âgée s’éteint, c’est
une bibliothèque qui brûle, il accepte une
nouvelle fois de se confier.
L
La Presse Bisontine : Bien qu’écarté des terrains
de football, vous avez toujours une place importante dans le monde de l’arbitrage français et mondial. Quelles sont vos missions ?
Michel Vautrot : Je suis toujours observateur
d’arbitres pour l’U.E.F.A. et la F.I.F.A. lorsqu’il y a des Coupes du Monde et je suis
également conseiller en arbitrage en Jordanie. Depuis six ans, j’y suis allé presque
25 fois mais avec les événements actuels,
je n’y suis pas retourné.
L.P.B. :Vous vivez toujours sans téléphone portable,
que vous refusez catégoriquement, mais vous vous
êtes mis à Internet que vous maîtrisez pour communiquer avec la F.I.F.A. Michel pense-t-il à la retraite ?
“Cela fait M.V. : Lorsque l’on vieillit, on y
pense. Et lorsqu’on réfléchit,
52 ans
cela donne le vertige : voilà 52
ans que je suis arbitre car j’ai
que je
eu mon diplôme en 1963 (il était
suis
alors licencié au Racing Besanarbitre.” çon). En octobre 2015, j’aurai
70 ans : c’est donc ma dernière année car c’est une limite
d’âge. Je viens de recevoir une
lettre de Noël Le Graët (président de la Fédération française de football) qui me représente au sein des instances pour
cette année encore. C’était une
condition.
L.P.B. : Malgré votre vie à 100 l’heure,
redoutez-vous cet arrêt ?
M.V. : C’est comme une drogue
qui s’en va… mais je ne peux
pas être aigri avec tout ce que
j’ai vécu grâce au foot.
Michel Vautrot, l’ancien arbitre international, ici avant une conférence sur “l’adolescence et la prise de risque”. Il partage son expérience.
L.P.B. : Est-ce aussi la raison pour laquelle vous
répondez favorablement aux personnes qui souhaitent que vous interveniez à des conférences ?
M.V. : Je ne veux pas faire le donneur de
leçon car je suis parti de rien pour arriver
nulle part (rires)… mais si je peux transmettre mon expérience aux jeunes, je le
ferai car je n’ai pas encore Alzheimer. J’ai
déduit une chose avec l’arbitrage à qui je
dois tout : l’homme gagne toujours par son
propre mérite mais perd toujours par la
faute des autres. Au foot, c’est toujours la
faute de l’arbitre. Si on ne se bat pas pour
la justice dans le sport, on le fera jamais.
Je dis aux jeunes : vous êtes tous des arbitres.
L.P.B. : À ce titre, vous avez un regret ?
M.V. : Lors de la remise du Ballon d’Or à
laquelle j’étais invité et qui faisait suite
au massacre de Charlie-Hebdo, la F.I.F.A.
- qui gère le foot mondial - a installé une
affiche “Je suis Charlie”. J’étais heureux
mais en même temps, il y avait de l’autre
côté 150 gamins massacrés au Nigeria. J’ai
trouvé regrettable qu’elle n’en parle pas.
Il faut ouvrir les consciences…
L.P.B. : Le foot est devenu de la géopolitique. Qui
soutenez-vous à la présidence de la F.I.F.A. dont
l’élection a lieu le 29 mai ?
M.V. : Il n’y a que les présidents de fédération qui votent. En 1998, j’avais été intégré dans le comité d’honneur de Johansson et cela m’avait mis en porte-à-faux avec
Blatter et Platini (finalement élus). Aujourd’hui, le Prince de Jordanie pour qui je suis
conseiller se présente. Je ne me prononce
pas.
L.P.B. : En 2009, Nicolas Sarkozy vous a remis la
légion d’honneur. Était-ce une façon de laver votre
Bio express
Né le 23 octobre 1945
à Antorpe.
Jeune, sa fragilité
physique l’interdit de
pratiquer un sport. Il signe
au Racing Besançon pour
devenir arbitre à 16 ans.
Il devient professeur puis
inspecteur.
Il a dirigé cinq matches
de Coupe du monde de
football, dont deux en
1982 et trois en 1990
(dont la demi-finale
Argentine-Italie). Il arbitre
la finale de l’Euro 1988.
Il a été classé deux fois,
en 1988 et 1989,
meilleur arbitre du monde.
Il est l’ancien Directeur
Technique National de
l’arbitrage français,
instructeurF.I.F.A. depuis
1991.
En2003, il est mis à
l’écart par toutes les
instances sportives de la
F.F.F., après avoir dénoncé
une affaire de corruption.
En 2006, Michel Vautrot
est fait chevalier de la
Légion d’honneur.
La décoration lui est
remise par Nicolas
Sarkozy le 30 novembre
2009 à l’Élysée.
honneur après le scandale de corruption dans
l’arbitrage que vous aviez dénoncé ?
M.V. : Tout ce que j’ai dit était vrai mais personne ne m’a cru. J’avais dit que je ne
remettrais plus les pieds dans un stade
depuis cette affaire où un membre des renseignements généraux a monté un dossier
de toutes pièces contre moi. On m’a remis
la légion d’honneur à l’Élysée, et je suis
retourné au stade…
L.P.B. : Plus que les enjeux politiques, l’argent a tué
le jeu et l’enjeu. Ce phénomène était-il aussi présent à la fin des années quatre-vingt ?
M.V. : Il était déjà présent. J’ai connu par
exemple la caisse noire de Saint-Étienne.
L.P.B. : Avez-vous un jour franchi le Rubicon et
accepté de siffler favorablement pour une équipe ?
M.V. : Je n’ai pas besoin de dire que je suis
un héros car on ne m’a jamais demandé.
Peut-être parce que j’avais fait ma réputation. Certains ont même cru que j’étais
le Monsieur Propre du foot !
L.P.B. : Des joueurs sont-ils venus s’excuser après
avoir proféré des menaces contre vous ?
M.V. : Je n’ai pas de souvenirs. J’ai vu Youri Djorkaeff récemment. Il est venu me
taper dans le dos. Je lui ai dit : “Crois-tu
que dans 20 ans les joueurs actuels iront
saluer l’arbitre ?” Je ne crois pas. Je suis
retourné au Steaua Bucarest que j’avais
arbitré en finale de Ligue des champions
en 1986. À l’époque, ils craignaient que je
favorise le F.C. Barcelone. Finalement, ils
ont gagné. 20 ans plus tard, ils m’ont remis
un trophée écrit en français : “20 ans après,
nous n’oublions pas.”
L.P.B. : Votre avis sur la Coupe du Monde attribuée
au Qatar en 2022…
M.V. : Pourquoi autant de tapage alors que
les décideurs étaient au courant qu’il ferait
chaud en juillet là-bas. À mon avis, si la
Coupe du Monde est déplacée en hiver, le
Qatar devra donner une contrepartie financière aux championnats européens.
L.P.B. : Une chance de voir un arbitre français arbitrer un match du prochain mondial ?
M.V. : Oui, il y en aura un entre Ludovic
Turpin et Ruddy Buquet.
L.P.B. : Avec cet éternel débat : pour ou contre
l’arbitrage vidéo ?
M.V. : J’ai une réponse caméléon. Je peux
être “pour” le matin et “contre” le soir.
L’arbitrage vidéo coûte cher. La vraie erreur,
c’est celle que l’on voit à l’œil nu. Ce que
je dis peut paraître d’arrière-garde.
L.P.B. : Le Bisontin de cœur a forcément un commentaire sur le foot et le sport dans sa ville ?
M.V. : Je me réjouis du retour du Racing
dirigé par un ami (Philippe Pichery) mais
je souffre de voir que nous sommes la seule capitale régionale absente du classement du journal L’Équipe regroupant les
120 villes sportives. Je suis régulièrement
les résultats des équipes ou les arbitres,
dont un Bisontin est arbitre de Pro A en
basket (N.D.L.R. : Grégory Dubois).
L.P.B. : La fusion des régions vous obligera à supporter des clubs bourguignons désormais !
M.V. : Je regarde quand même leurs résultats. Mais les matches de division d’honneur
ne se joueront pas entre Montbéliard et
Auxerre. Propos recueillis par E.Ch.
10
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
CONTESTATION
Une pétition suivie
Les mécontents du transport en commun montent au créneau
Le Collectif des mécontents des transports en commun
de Besançon a recueilli les témoignages de dizaines
d’usagers qui protestent contre la nouvelle organisation
du réseau. Des remarques que ce groupement
citoyen va faire remonter à l’Agglo.
ongtemps le réseau de bus de
Besançon a fait la fierté de la
ville. Il était un des plus performants de France. Mais ça, c’était
avant le tram. Son implantation dans
le paysage urbain s’est accompagnée
d’une refonte complète du dispositif
de transports en commun qui avait été
organisé de telle sorte à irriguer tous
les quartiers. Or, pour beaucoup
d’usagers, le compte n’y est plus.
L’évolution du réseau autour d’une
association du bus et du tram à laquelle sont venus se greffer des problèmes
de circulation, s’est faite au détriment
de la qualité de service. Trop d’endroits
bien desservis hier par des bus le sont
moins aujourd’hui, voire plus du tout.
C’est précisément ce que déplore
Jacques Amiot, un des animateurs du
Collectif des mécontents des transports en commun bisontins qui s’est
constitué à la fin de l’année dernière.
Ce groupement citoyen a identifié plusieurs sources d’insatisfaction parmi
lesquelles : la suppression de lignes
sans concertation, des quartiers moins
bien desservis, des bus bondés, de nombreux arrêts sans abris, trop peu de
bus, des durées de trajet beaucoup plus
importantes. “Il y a moins de bus. L’Agglo
a privilégié des axes qu’elle a définis
comme majeur par rapport à d’autres.
Résultat dans certains quartiers, des
gens ont désormais du mal à trouver
L
ÉCONOMIE
un moyen de transport en commun
pour se déplacer. Ce n’est pas acceptable. Dans le quartier de la Butte par
exemple, on avait une ligne de bus qui
nous emmenait jusqu’au centre-ville.
Aujourd’hui, pour s’y rendre, il faut
descendre à Chamars et prendre le
tram. En résumé, les lignes de bus arrosent les stations de tram mais pas les
quartiers. Pour les personnes âgées, ce
n’est pas facile. J’ajoute que pour les
habitants du secteur Butte, le tram ne
sert à rien puisque le premier arrêt est
à 1 kilomètre” observe Monsieur Amiot.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Depuis que le Collectif a lancé une
pétition sur le net, chez les commerçants et dans les boîtes aux lettres de
Besançon, les plaintes à l’égard du service de transport s’accumulent. Ceux
qui sont à l’origine de cette initiative
se doutaient d’un mécontentement
sans imaginer qu’il avait
pris cette ampleur. “Nous
avons distribué près de
“Une
4 000 tracts, en donnant
absence la possibilité aux gens de
d’analyse.” nous répondre. J’ai déjà
reçu une centaine de témoignages de personnes qui
ont pris la peine de nous
écrire et plus de 70 sur la
pétition en ligne (plus de
200 personnes l’ont signée).
Leurs remarques permet-
Jacques Amiot estime “mensongère” la promesse de l’Agglo qui expliquait que la mise en service du tram
allait permettre d’irriguer les quartiers de manière plus fine avec les bus.
tent d’affiner notre diagnostic de la
situation, et surtout de dire que nous
n’avons pas tapé à côté du problème.
Le travail que nous avons engagé est
long, mais il est payant” ajoute Jacques
Amiot. Les quartiers où il y a de la
grogne ont été identifiés par le Collectif. “On voit qu’il y a des soucis dans
les secteurs Butte, Clemenceau, Villarceau. Il y en a aussi dans les quartiers de Saint-Claude et Point-du-Jour.
Beaucoup de personnes des quartiers
de Montrapon et de Montjoux nous ont
également fait part des difficultés qu’elles
rencontrent.” Les commentaires vont
de la prof de fac qui s’est résignée à supprimées.”
reprendre sa voiture pour se rendre à C’est avec ce cahier de doléances que
la Bouloie, à un retraité qui ne des- des représentants du Collectif sont
cend en plus en ville faute de bus, en attendus à l’Agglo fin février. Ils ont
passant par une dame qui se plaint demandé un rendez-vous qu’ils ont
que le temps d’attente à l’arrêt de bus obtenu pour faire un point sur la situaest tel qu’elle n’arrive plus à faire l’aller- tion. “Tous ces témoignages vont nous
retour avec un seul billet. Un usager permettre d’être crédibles” remarque
a même fini par rendre sa carte Jacques Amiot. Le Collectif attend de
d’abonnement au réseau Ginko. Ce l’Agglo qu’elle prenne conscience de la
sont principalement des femmes âgées mesure du problème qui, selon lui, est
qui ont répondu à l’enquête. Elles dénon- le fruit “d’une absence d’analyse et
cent pêle-mêle “la diminution des fré- d’une mauvaise gestion.” I
T.C.
quences de passage”, “les changements
imposés”, “la marche à pied”, “les lignes
ORGANISATION
L’inquiétude des commerçants
Plus de bus ?
No traffic, no business !
Des commerçants du centre-ville ont enregistré une baisse de leur chiffre
d’affaires depuis qu’il y a moins de bus en circulation dans la Boucle.
uparavant, 10 lignes de bus traversaient
le centre-ville. Il n’y en a plus que trois
aujourd’hui. Le nombre de passages place du 8-Septembre a été divisé par deux.
Moins de trafic, c’est aussi moins de clients dans
A
les commerces. Ils sont nombreux à avoir enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires depuis
la mise en place du nouveau réseau. “Il a chuté d’environ 50 % ! C’est une catastrophe ! La
fréquentation a été divisée par quatre” s’inquiète
Patricia Mesnier, de la boulangerie des Carmes,
est surprise que la situation économique du centre-ville n’interpelle pas plus les élus.
Patricia Mesnier de la Boulangerie des Carmes
située au carrefour de la Grande rue et de la
rue de la Préfecture. “Les élus n’ont pas mesuré à quel point la fréquence des bus drainait
l’activité économique dans ce secteur de la ville. Le pire, c’est que ça n’interpelle personne. Si
à cela j’ajoute la fermeture de l’hôpital SaintJacques, le départ de la fac de médecine, ça commence à faire beaucoup.” Face aux difficultés,
la boulangerie a dû se séparer d’une vendeuse,
et n’a repris qu’un apprenti sur les quatre qu’elle
formait habituellement.
Un peu plus bas, place du 8-Septembre, un restaurateur qui travaille beaucoup avec les étudiants a vu son activité baisser d’environ 15 %
ces derniers mois. “Avant la réorganisation du
réseau, ils descendaient tous les jours au centreville depuis le campus. Maintenant, ils ne viennent plus en ville parce qu’il n’y a plus de bus”
observe le restaurateur.
On mesure aussi un recul de fréquentation place de la Révolution
“Les gens où s’arrête pourtant le tram. “Il y
a une baisse, c’est indéniable. Le
ne vien- problème ne vient pas du tram, mais
nent plus du fait que des gens aujourd’hui
ont des difficultés à descendre au
en ville.” centre-ville en utilisant les transports en commun. Ils rencontrent
des problèmes de correspondance,
les temps de trajet ou d’attente sont
trop long. Il arrive qu’un ticket ne
leur suffise pas pour faire ce qu’ils
ont à faire. Cela s’ajoute aux difficultés conjoncturelles” remarquet-on du côté de l’enseigne Nicolas.
Des commerçants souhaiteraient
une concertation avec la municipalité et l’Agglo pour débattre de
ces problématiques afin d’envisager
des solutions. I
Les chauffeurs
s’y mettent
aussi !
Des commerçants du centreville ont enregistré une baisse
de leur chiffre d’affaires depuis
qu’il y a moins de bus en circulation dans la Boucle.
inalement, la grogne vient de toutes
parts contre la nouvelle organisation
du réseau de transport en commun de
Besançon. Les chauffeurs de bus montent à la charge avec les usagers et les commerçants. “Le réseau de bus est dégradé. C’est
dommage car on adore notre travail” déplore
Franck Martel, délégué du personnel conducteur au dépôt de Planoise. Il ajoute : “142
départs de bus ont été supprimés. C’est très
important. Forcément, le service rendu aux usagers est moins performant. Les passagers ne
s’insurgent même plus. Ils sont résignés car ils voient que rien ne chan“Le réseau ge. Nous ne voyons qu’une soluc’est de remettre des lignes de
de bus est tion,
bus pour irriguer correctement les
dégradé.” quartiers et desservir efficacement
le centre-ville.”
Problème : au-delà de la question financière qui s’imposerait
à ce débat, augmenter le niveau
de service des bus reviendrait à
reconnaître que la performance
du tram n’est pas à la hauteur
des attentes. I
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12
BESANÇON
EN BREF
Conférences
Christophe Lafaye,
historien spécialiste des
questions de défense,
propose un cycle de
conférences sur ses
recherches à l’Université
Ouverte de FrancheComté en mars et avril.
Cette année, il développe
quatre thématiques liées
à l’engagement de l’armée
française en Afghanistan.
Le cycle commence le
vendredi 13 mars de 15 h
à 16 h 30 : “Présentation
de l’Afghanistan”, à la
Faculté de Lettres,
amphithéâtre Coché, rue
Mégevand à Besançon. Le
reste du programme sur :
http://universiteouverte.univ-fcomte.fr
Dirigeants
Le centre des jeunes
dirigeants d’entreprise
(C.J.D.) de Besançon
organise sa soirée prestige
2015 le 12 mars à 19 h
au Kursaal de Besançon
sur le thème “Agilité, ou
manager dans un
environnement en
mutation”. Plusieurs
intervenants au
programme : Philippe
Croizon, le nageur de
l’extrême amputé et Hervé
Sérieyx, ancien dirigeant
d’entreprise. Avec la
touche d’humour de la
Madeleine Proust.
35 euros par personne le
repas. Inscriptions en
ligne sur
https://www.weezevent.
com/prestige-cjdbesancon
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
ARTISANAT
Transmission d’entreprise
La greffe a bien pris pour Artémis Paysages
Le Bisontin Franck Martin
a reçu un “Trophée de la
transmission d’entreprise” par
la Chambre de métiers pour le
développement de sa société
et la création d’un village
d’artisans à Besançon.
es premiers “Trophées inter-consulaires de la transmission-reprise
d’entreprise” - le nom n’est pas
très glamour - ont été remis le
5 février dernier. Une dizaine d’artisans
des quatre départements francs-comtois ont été mis à l’honneur. D’un boucher de Belfort à une créatrice de luminaires installée à Ornans en passant
par un usineur du Jura, ils ont tous reçu
un prix dans une catégorie différente.
Parmi les lauréats, un Bisontin, Franck
Martin, a été distingué pour sa reconversion réussie. Il a repris
l’entreprise Fadeau Pay80 % des sages, installée depuis
repreneurs 1976 à Besançon, à
du départ en
pérennisent l’occasion
retraite de son dirigeant.
l’entreprise. En quelques années,
Franck Martin fera prospérer son affaire et réussira à doubler l’effectif,
passant de 7 à 15 salariés
spécialisés
dans
l’aménagement paysager.
L’entreprise, rebaptisée
Artémis Paysages, est installée rue Berthelot, à
Franck Martin
a reçu son prix
le 5 février des
mains des
autorités
consulaires
et politiques
régionales.
(photo C.M.A.).
L
proximité du boulevard, depuis un an.
En mai dernier, Franck Martin a concrétisé un second projet de développement
en créant un véritable “village d’artisans”
où sont réunis sous un même toit dans
un bâtiment de 1 000 m2 sept artisans
aux savoir-faire complémentaires :
espaces verts, clôtures et portails, aménagements extérieurs, menuiserie alu,
piscines, chalets de jardin… “L’idée est
de créer une vraie synergie entre nos spécialités, sans esprit de concurrence, et
que le client ait au même endroit tous
les interlocuteurs pour son projet” commente Franck Martin dont le trophée
remis le 5 février était assorti d’un chèque
de 500 euros. L’inauguration de ce vil-
lage des artisans (sur invitations seulement) aura lieu le 19 mars.
Fort de cette croissance continue depuis
sa reprise d’entreprise, Franck Martin
a déjà des projets d’agrandissement en
tête. Il est sur le point de récupérer des
terrains appartenant à la S.N.C.F. dans
le périmètre de la rue Berthelot. “L’idée
est d’étendre ce village des artisans pour
l’ouvrir à d’autres professionnels confie
le dirigeant. Ce projet se fera, peut-être
pas dès cette année, on va déjà se poser
un peu…”
En Franche-Comté, le nombre
d’entreprises artisanales a augmenté
de 13 % au cours des cinq dernières
années. 19 872 entreprises artisanales
sont installées sur le sol franc-comtois.
En 2013, 145 ont été transmises et
reprises par un nouveau dirigeant. Mais
le contexte continue à évoluer, comme
le confirme Paul Grosjean, président de
la Chambre de métiers de Franche-Comté : “Avant, ces entreprises étaient transmises la plupart du temps de père en fils.
C’est de moins en moins le cas. Mais la
reprise reste efficace. Si l’accompagnement
est bien fait, 80 % des repreneurs réussissent et pérennisent l’entreprise. Alors
que s’il s’agit d’une création pure, le taux
de réussite est de 60 %. La reprise est
une très bonne solution, mais il faut
l’accompagner de près.” I
J.-F.H.
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réveille la cuisine
Qualité, fonctionnalité,
esthétisme, personnalité et
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Les cuisines commercialisées
par Home Cuisine à Pirey
concentrent tous ces
atouts pour un prix global
très compétitif.
e paysage des cuisinistes
s’étoffe dans le Grand Besançon avec l’ouverture à Pirey
du magasin indépendant Home
Cuisine. Mais à la différence de la
L
plupart des autres enseignes, celleci porte la personnalité de son créateur Stéphane Muser. Cet agenceurdécorateur désormais à son compte,
a gardé le meilleur de ses 18 ans
d’expérience acquise dans ce métier
auprès de diverses enseignes pour
proposer à ses clients des cuisines
qualitatives et fonctionnelles, ajustées à leurs besoins, à leurs goûts, à
leur manière de vivre et au-delà, aux
enjeux environnementaux. “Les cuisines que je commercialise sont d’une
Dès le premier rendez-vous, l’agenceur décorateur réalise une esquisse à
main levée de la future cuisine pour permettre au client de se projeter.
S
Passionné
par son
métier,
Stéphane
Muser a
ouvert son
magasin
Home
Cuisine le
12 janvier
à Pirey.
fabrication allemande de haute qualité. Elles ont le Green label, qui signifie qu'elles sont conçues à partir de
matériaux entièrement recyclables.
Utilisation de nombreux matériaux
nobles tels que la pierre, le bois, le verre et le métal. Il y a dans ces cuisines
modernes une sorte de retour aux
sources qui correspond à l’état d’esprit différence. Il ne se déplace jamais tira à la concrétisation du projet.
de nos clients. Ils recherchent du natu- chez un client sans un mètre, ses “J’aime ce que je fais et je le fais avec
rel, du bio, du bien-être. Je suis en papiers et ses crayons. Après avoir passion” confie Stéphane Muser qui
prise directe avec la façon de consompris le temps de discuter intègre la cuisine à son environnemer des gens” remarque Stéphane
avec son interlocuteur pour ment. La prestation est sur-mesure,
Muser. Home Cuisine est précurseur “J’aime cerner ses attentes, il réa- les cuisines sont qualitatives, et le
sur l’aspect écologique dans la région.
lise devant lui, à main levée, tout proposé à des prix très compéce que une première esquisse de titifs sur ce marché concurrentiel.
L’entrepreneur vend un produit qui
réunit à la fois la performance tech- je fais.” ce que pourra être la futu- Home Cuisine travaille également
nique, le design, l’esthétisme, et la
re cuisine. Ce travail pré- avec un poseur attitré, menuisier de
fonctionnalité. Pour prendre la mesucis de création permet métier.
re des atouts d’une cuisine, il faut
immédiatement au client Au-delà de la cuisine, Stéphane Muser
que son implantation soit parfaitede se projeter dans l’espace. propose de l’agencement de salles de
ment réussie. Sur ce point, les comCette esquisse est le point bain, de dressings, voire d’une habipétences de Stéphane Muser dans
de départ à des échanges, tation dans son ensemble. I
l’agencement et la décoration font la
à une réflexion, qui abou-
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ADMINISTRATIONS
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
Projet urbain
800 fonctionnaires d’État
déménageront au Pôle Viotte
Ce qui était un serpent de mer devient réel. En 2018, une partie des services de l’État
sera regroupée au pôle Viotte à Besançon dans les anciens locaux de la Sernam. L’État
réalisera une économie de 400 000 euros par an en matière de fonctionnement locatif.
Le maire a trouvé un premier “client” pour le Pôle Viotte
côté Sernam : le préfet du Doubs.
‘ ‘
L’humeur
Simplification ?
E
n marge d’une rencontre avec le monde économique qui
s’est déroulée à Dole mi-février, Marie-Guite Dufay,
interpellée par un chef d’entreprise sur la lourdeur des
démarches administratives, assure à ce dernier que dans le
cadre du conseil national de la simplification pour les entreprises, créé en janvier 2014, au sein duquel la présidente de
Région siège, nombre de mesures ont été prises. Parmi ces
mesures, la simplification de la fiche de salaire. Madame Dufay
affirme que la mise en place de la procédure de simplification
est effective à partir de janvier 2015. Notre chef d’entreprise,
surpris, met en doute la parole présidentielle et lui fait remarquer qu’il n’a rien vu… Sûre de son propos, la présidente Dufay
insiste en lui précisant que “le tiers des lignes a été supprimé.” Pointilleux, le chef d’entreprise vérifie auprès de son cabinet d’expertise-comptable : aucune simplification n’est intervenue sur les fiches de paie de ses salariés qui comportent
toujours autant de lignes. Des paroles aux actes, il
y a parfois plusieurs mois qui s’écoulent. Le choc
de simplification, ce n’est pas tout à fait pour maintenant… G
occasion fait le larron. D’un
côté, la Ville a depuis 2008 un
grand projet : celui de valoriser le site de la gare Viotte à
Besançon en transformant les bâtiments de l’ancienne Sernam en tertiaire et bureaux. De l’autre côté, il y
a l’État, que l’on dit sans argent… mais
avec des idées, celles de rentabiliser
son parc immobilier qui lui coûte cher.
“La D.R.A.A.F., les services de la D.D.T.,
de l’A.R.S., etc. sont tous dans des lieux
différents que nous louons pour beaucoup” fait remarquer le préfet du Doubs
Stéphane Fratacci.
Loger 800 agents, ça coûte cher. D’où
l’idée de créer un bâtiment neuf, performant sur le plan énergétique, dans donner une suite favorable pour qu’un
un lieu bien situé dans la capitale régio- protocole d’accord soit très vite signé.”
nale facilement accessible pour le public Une missive que Jean-Louis Fousseet les agents d’État. “On estime que ret a accueillie… avec joie.
c’est une opération intéressante finanLes 800 fonctionnaires
cièrement car elle permettra de réaliseront logés (d’ici 2018)
ser une économie de 400 000 euros par “On n’enlève dans l’ancienne Seran en charge de fonctionnement” calnam (6 000 m2) et dans
un bâtiment neuf de
cule le préfet. Rien n’aurait été pos- rien au
sible sans la signature de Manuel Valls centre-ville.” 10 000 m2. Quant à la
Ville, elle a toujours
qui a envoyé au maire de Besançon
le projet d’amener ici
une lettre dans laquelle le Premier
un pôle tertiaire mais
ministre estime “que le projet sera
la concrétisation “est
avantageux pour les finances publiques
à 10 ans” relativise le
et pour les agents. Il a donc été décidé
L’
maire.
L’arrivée de 800 agents ne va-t-elle
pas vider le centre-ville ? “Non, répond
Jean-Louis Fousseret. Car les services
des finances restent au centre-ville. On
n’enlève rien aux services situés dans
la Boucle.” Ce ne sera pas le cas pour
le quartier de Palente qui perdra 105
personnes travaillent à la D.R.A.A.F.
située au 191, rue de Belfort, à la City
pour l’A.R.S. (155 personnes), où rue
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‘ ‘
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
Salle de spectacle
Le Scénacle investit
l’ancien théâtre Bacchus
L’association Le Scénacle a proposé à Habitat 25 un projet d’animation culturelle
de l’ancien théâtre Bacchus, qui a été accepté. Inauguration le 18 mars.
400 000
C’
est le nombre de voyageurs qu’il manque à la gare
Besançon T.G.V. Franche-Comté pour être conforme aux estimations annoncées avant l’ouverture
de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône. Le trafic voyageur est bien inférieur aux attentes de la S.N.C.F. En 2011,
elle avait tablé sur une fréquentation d’1,1 million de voyageurs à la nouvelle gare comme le rappelle la Direction
Technique Infrastructures de Transport et Matériaux dans
un rapport d’étude sur les projets ferroviaires à grande vitesse. Or, la S.N.C.F. vient d’annoncer que la
fréquentation de la gare Besançon Franche-Comté T.G.V. est de 700 000 voyageurs, et de 600 000
à la gare de Belfort-Montbéliard, soit une fréquentation presque deux fois inférieure aux
attentes. G
Compagnie Keichad a donc réfléchi à
une solution qui a pris forme lors d’une
rencontre avec Hamid Asseila de la
société N.G. Productions avec qui il a
créé l’association Le Scénacle en octobre
dernier. Ensemble, ils ont élaboré un
projet d’animation pour ce lieu. Ils l’ont
soumis au propriétaire des murs Habitat 25 qui l’a accepté. “L’idée est de faire de ce théâtre une plateforme artistique, un espace d’émergence
pluridisciplinaire. Ce qui change de
Bacchus, c’est que quatre structures
indépendantes se partagent les bureaux.
Elles ne sont pas réunies autour d’un
projet artistique commun. Nous sommes
dans une démarche de co-working.
Quentin Juy, président du Scénacle et fondateur de la Compagnie Keichad.
L’intérêt est de mutualiser l’espace.”
Les nouveaux co-locataires du Scéne odeur de peinture fraîche le et fonctionnelle. Nous l’avons rééqui- de la Compagnie Bacchus et la tenta- nacle sont : la Compagnie Keichad
flotte à l’intérieur de l’ancien pé d’un système de son et de lumière” tive infructueuse du “Off” qui a suivi (théâtre-danse), la Compagnie E.D.A.
théâtre Bacchus où s’affairent annonce Quentin Juy, le président de pour continuer à le faire vivre. “Pour (danse), un cinéaste et une graphiste.
les artisans. “Nous avons pris l’association le Scénacle. C’est elle qui nous, c’était inconcevable de laisser à Le Scénacle n’est pas seulement un
possession des locaux le 1er janvier. Des exploite désormais l’espace culturel de l’abandon un lieu culturel de cette natu- centre d’hébergement d’entreprises
travaux d’aménagement sont en cours. la rue de la Vieille-Monnaie. Il était re au centre-ville de Besançon” pour- culturelles. L’association veut en faiLa salle de spectacle est opérationnel- vide depuis plus d’un an après le départ suit Quentin Juy. Le fondateur de la re un lieu de vie ouvert au public. Elle
U
URBANISME
veut créer un trafic culturel dans cet
espace autour de trois axes : la formation, la création et la diffusion.
“Nous avons vocation à programmer
des spectacles, d’accueillir en résidence des compagnies, des groupes de
musique qui pourront se produire ici.
Il y aura des conférences, des tables
rondes, des lectures, de la formation.
Il devra toujours se passer quelque chose dans ces murs. Notre idée est de dire :
“Si vous ne savez pas quoi faire ce soir,
c’est que vous n’avez pas
regardé ce qui se passe
“Inconcevable au Scénacle” résume
Quentin
Juy.
de laisser à L’association est en
autofinancement sur
l’abandon
ce projet. L’espace des
ce lieu.”
émergences de Besançon sera inauguré le
18 mars. C’est une bouffée d’oxygène culturelle au centre-ville. I
Les Vaîtes
Les Vaîtes : les banderoles “soigneusement” retirées
Le projet d’éco-quartier a débuté avec le
défrichage des terrains dans cette zone
maraîchère. Quatre banderoles posées par
des anonymes - et non par l’association
“Les Vaîtes” - ont été enlevées rapidement.
ui a posé quatre banderoles aux points
d’entrée du quartier des
Vaîtes dénonçant la
création de l’éco-quartier ? Et
retirées par qui le lundi 19 janvier ? “Elles n’ont pas été posées
par l’association “Les Vaîtes”
mais par des personnes anonymes du quartier, répond Éric
Daclin, porte-parole de cette
association qui a combattu le
projet d’éco-quartier. Nous soutenons cette expression libre des
idées qui ne dégradent ni la route ni les bâtiments. La longueur
du texte montre le besoin pour
les habitants de pouvoir
s’exprimer et être entendus” poursuit-il. Une chose est sûre : l’écoquartier se fera d’ici 2020. Espace qui abrite des maraîchers, le
secteur des Vaîtes a été retenu
par la mairie pour y permettre
la création d’environ 2 000 logements (pour environ 15 millions
d’euros) après une procédure
Q
administrative.
L’enquête publique terminée,
les premiers travaux visant à
couper des arbres et les ronces
ont été entrepris en début
d’année. Les réactions n’ont donc
pas tardé avec la pose de ces
affiches réalisées artisanalement mais sans équivoque : “Les
Vaîtes, mélange urbain : équilibre à préserver - Non au chantier” a-t-on pu lire.
Installés sur des
“Le besoin poteaux en bois
ou sur le grillage
des
d’une propriété
habitants de privée à l’angle
des rues Boisot et
s’exprimer.” Rein, les messages sont restés
visibles une peti- L’une des quatre affiches posées en janvier chemin du Vernois à Besançon. Elles ont toutes été retirées depuis.
te semaine, puis
retirés. “Elles ont été aperçus près des bande- l’assassinerait en usant de leur à l'urbanisme est claire : “Les des terrains qui appartenaient
n’ont pas été reti- roles… Ce ne serait tout de même pouvoir !” ironise l’association. banderoles n’avaient pas de à l’aménageur Territoire 25 ou
rées par ceux qui pas ceux qui étaient au premier Ce quartier, poumon vert de signature : impossible de savoir à la Ville. Elles ont donc effectiles ont posées. Des rang des manifestations pour la Besançon, a du souffle à à qui elles appartenaient. Par vement été retirées par les proagents de la Ville liberté
d’expression
qui revendre. La réponse de l’adjoint contre, elles étaient situées sur priétaires des terrains.” I
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BESANÇON
16 La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
LEUR NOUVELLE VIE DE SÉNATEURS
Nouvellement élus au Sénat, Jacques Grosperrin et Jean-François Longeot ont
pris leurs repères. L’actualité de la réforme territoriale fait partie de leurs actuelles
préoccupations. Mais pas que… Reportage au Palais du Luxembourg.
Jacques Grosperrin
a vite pris ses marques
Le sénateur bisontin a déjà produit deux rapports
parlementaires depuis son installation au Palais du
Luxembourg. Entouré d’un staff compétent, il prend
une certaine hauteur, loin des chicaneries bisontines.
Pour l’épauler dans son travail de parlementaire, Jacques Grosperrin
est entouré de Marie Lambert et du juriste Jean-René Binet.
n pied à Paris, un autre à
Besançon avec désormais une
permanence au cœur de la ville, au 12, square Saint-Amour.
Ce jeudi 22 janvier, c’est à Paris que
Jacques Grosperrin passe sa journée.
Elle commence par une réunion à 9 h 30
de la délégation sénatoriale à la prospective. Les sénateurs présents auditionnent Jean-Paul Bailly, ex-P.D.G.
de La Poste aujourd’hui président de
la délégation à la prospective et à
l’évaluation des politiques publiques
du Conseil économique et social. La
journée se poursuit par la séance
publique dans l’Hémicycle notamment
consacrée à l’accord France-Irak sur
la coopération culturelle, scientifique
et technique. L’autre gros morceau de
la journée, c’est la fameuse loi
N.O.T.R.E. (Nouvelle organisation territoriale de la République), celle qui
modifiera les règles de fonctionnement
des collectivités locales, augmentera
les seuils des communautés de communes et changera en profondeur le
mode de gouvernance des petites collectivités. Les sénateurs examinent ce
texte en deuxième lecture après un
premier passage à l’Assemblée Nationale. L’après-midi, Jacques Grosperrin en passe une bonne partie dans
l’Hémicycle. C’est le jour des questionscribles au gouvernement.
La ministre Geneviève
“T’as
Fioraso qui représente
Najat Vallaud-Balkacem
mieux
défend l’application de la
réussi
réforme des rythmes scoque moi” laires et sa difficile mise
en œuvre dans certains
lui dit
territoires de la RépuNicolas blique. Ce jour-là, Jacques
Sarkozy. Grosperrin ne prendra
pas la parole. C’est le jeudi suivant qu’il interpellera la ministre Christiane Taubira sur les
conséquences de sa politique pénale. Applaudissements sur les bancs de
la droite, huées sur les
bancs socialistes. Classique.
U
Entre-temps, pendant la pause de midi,
le sénateur discute avec ses deux assistants de la question des réserves parlementaires. “Le lendemain des sénatoriales, on recevait déjà des demandes
de maires à ce sujet, explique Jacques
Grosperrin. Nous avons 100 000 euros
de réserves à distribuer, et le groupe
U.M.P. peut nous attribuer quelques
milliers d’euros en plus en fonction de
notre assiduité. Je fais le choix de soutenir les maires dynamiques surtout
dans les petites communes rurales, là
où les budgets sont les plus serrés. J’ai
déjà une trentaine de demandes en examen. Il y a un vrai risque de saupoudrage, mais pour des petites communes,
même une petite somme est un levier
intéressant” estime-t-il.
Dès le lendemain de son élection, le
sénateur a tout de suite été immergé
dans le bain. Début des grandes
manœuvres pour la répartition des
fonctions et des rôles dans les différentes commissions. Certainement
grâce à son passé de député, le nouveau sénateur Grosperrin est nommé
secrétaire de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication. “À peine élu, je recevais un
coup de fil de Nicolas Sarkozy qui me
dit : “Bravo pour ton élection, tu as
mieux réussi que moi…” (N.D.L.R. :
M. Sarkozy n’a jamais été sénateur).
Il voulait aussi tâter le terrain pour
savoir si je soutenais “son” candidat à
la présidence du Sénat Jean-Pierre
Raffarin. Moi, j’ai soutenu Gérard Larcher, il est moins dans la communication que Raffarin” estime le sénateur
du Doubs. “Les sénateurs n’aiment pas
qu’on guide leur choix de toute façon,
c’est ce qui fait aussi la différence avec
l’Assemblée.”
La première passe d’armes à laquelle s’est livré le sénateur Grosperrin,
c’était sur le budget des universités.
Deux mois après son entrée au Sénat,
c’est lui qui a co-signé avec la sénatrice Dominique Gillot le rapport parlementaire sur la loi de finances 2015
de la recherche et de l’enseignement
supérieur. “Suite à ce rapport, le gouvernement qui avait prévu de rogner
de 70 millions d’euros le budget de
l’enseignement supérieur a plié. Sans
cela, des facultés ne pouvaient plus
payer leurs profs faute de moyens.”
C’est finalement le président Hollande qui tranchera en exigeant de
remettre ces fameux 70 millions. Cette première passe d’armes a valu au
sénateur bisontin quelques lettres de
remerciements
de
présidents
d’université.
Le second rapport que Jacques Grosperrin a rédigé en tant que rapporteur
est sorti le mois dernier : il est consacré à l’avenir de l’Université des
Antilles-Guyane. “Christiane Taubira voulait absolument créer une université autonome pour la Guyane, en
la distinguant de celle des Antilles.
Tout cela pour 1 700 étudiants… L’idée
de ce rapport était de tenter de sortir
de ce conflit. Finalement cette université sera autonome. Sans cela, on allait
devant de vraies tensions en Guyane.
C’est assez gratifiant d’être en quelque
sorte le chauffeur d’un véhicule législatif.”
Ce programme à suivre du mardi au
jeudi, jours où en général Jacques
Grosperrin est à Paris, la rédaction de
ces deux rapports parlementaires, les
interventions dans l’Hémicycle… : pour
préparer son action de parlementaire, Jacques Grosperrin s’appuie sur
trois collaborateurs parlementaires.
Deux sont la plupart du temps à Besançon (Marie Lambert et Jean Pétrement), le troisième, qu’il voit toutes
les semaines à Paris l’épaule dans la
rédaction des questions et de ses interventions. C’est Jean-René Binet, un
professeur de droit qui a longtemps
enseigné à Besançon (il enseigne aujourd’hui à Rennes). Il est la caution juridique du sénateur Grosperrin. Quatre
mois après son entrée au Palais du
Luxembourg, Jacques Grosperrin a
pris toutes ses marques. Et de la hauteur dit-il. “Ce mandat au Sénat me
donne notamment plus de sagesse au
conseil municipal de Besançon. Je me
dois de prendre de la hauteur.” Un rendez-vous donné pour 2020 ?… I
J.-F.H.
RENCONTRE
Jean-François Longeot
“Nous sommes en train
de mettre en place
un système ingérable”
Sénateur et maire d’Ornans, Jean-François Longeot est réservé
sur la pertinence de la loi N.O.T.R.E. (Nouvelle organisation territoriale de la République). S’il est nécessaire selon lui d’entreprendre
une réforme, la méthode retenue n’est pas la bonne.
a Presse Bisontine : Dans le microcosme politique local, on s’interroge
sur votre appartenance possible à
l’U.D.I. Avez-vous oui ou non pris une
carte à ce parti centriste ?
Jean-François Longeot : Ce qui est sûr, c’est
que je ne suis plus à l’U.M.P. depuis le
31 décembre. Je n’ai plus d’adhésion.
Au Sénat, je suis membre du groupe
U.D.I., dans lequel je me sens très bien.
Je suis allé vers lui car j’ai eu la garantie de conserver mon indépendance tout
en partageant les valeurs de l’U.D.I.
Mais je n’ai pas pris de carte dans ce
parti. En revanche, si je devais prendre
une adhésion, je la prendrais au parti
radical.
L
couper les régions tout en gardant les
départements et en créant des métropoles. Bref, on conserve à peu près tout,
et on fait croire aux gens que la réforme territoriale va générer des économies. Ce ne sera pas le cas. Pour faire
des économies, il fallait commencer par
réduire le nombre d’élus dans les assemblées départementales et régionales.
Or, on fait le contraire. Nous sommes
en train de mettre en place un système ingérable. À mon sens, le bon scénario aurait été de créer une seule collectivité par région née de la fusion des
quatre départements dans le cas de la
Franche-Comté et qui aurait réuni
toutes les compétences.
L.P.B. : Avant d’être élu en septembre, vous
n’aviez jamais eu d’expérience de parlementaire. Comment avez-vous vécu vos premiers
jours de sénateur ?
J.-F.L. : J’ai eu un grand moment
d’émotion lorsque j’ai pris mes fonctions au Sénat le 30 septembre. Contrairement à ce que l’on pense, c’est une
institution qui fait un travail important que ce soit dans les commissions,
lors des auditions, ou dans l’hémicycle.
L’écoute est importante. Il y a un grand
respect entre les sénateurs.
L.P.B. : La fusion de la Bourgogne et de la
Franche-Comté va-t-elle créer un déséquilibre
à la défaveur de Besançon ?
J.-F.L. : La Bourgogne étant plus grande que la Franche-Comté, à l’évidence
la capitale de la future région sera
Dijon. Cela n’est pas la faute du maire de Besançon Jean-Louis Fousseret,
mais à un projet de loi qui est mal ficelé. Le seul point que je partage avec
cette loi est la nécessité qu’il y a à réformer les collectivités locales, mais il ne
fallait pas s’y prendre de cette manière. Tout le reste n’est qu’une tromperie pour nos concitoyens.
L.P.B. :Vous avez voté contre la loi sur la fusion
des régions. Pour quelle raison ?
J.-F.L. : Cette opération consiste à redé-
L.P.B. : Tout est plus compliqué donc, y com-
Le sénateur Grosperrin en compagnie du président de la Haute assemblée Gérard Larcher, le 22 janvier dernier.
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
Jean-François
Longeot est
secrétaire de la
commission du
développement
durable, des
infrastructures,
de l’équipement
et de
l’aménagement
du territoire.
Départements conservent les compé- riales, mais en tant que parlementaire, ne pentences collèges, routes et transports sco- sez-vous pas que l’État devrait lui aussi se
laires. Mais le projet de loi doit encore réformer ?
passer à l’Assemblée Nationale, sans J.-F.L. : Oui, l’État devrait se réformer.
doute après les élections de mars. Je Une chose aujourd’hui m’interpelle :
regrette d’ailleurs que le Sénat n’ait actuellement 50 % des lois appliquées
pas le dernier mot dans toutes les lois en France sont votées par 74 députés
qui concernent les collectivités locales. français qui siègent au Parlement euroIl est encore le conseil des communes. péen. Comment s fait-il qu’il faille 1 000
parlementaires (Sénat et Assemblée
L.P.B. : La loi N.O.T.R.E. (Nou- Nationale) pour voter les 50 % restants ?
velle organisation territoriale Arrêtons de réformer systématique“L’État
devrait se de la République) peut-elle être ment par le bas, et regardons ce qui
remise en cause après l’élection passe plus haut. Dans le contexte actuel,
réformer.” présidentielle de 2017 en cas je pense que les difficultés économiques
d’alternance ?
que rencontre notre pays vont nous faiJ.-F.L. : Non, cette réforme re prendre conscience que nous n’avons
est définitive. Elle ne sera plus d’autre choix que de gérer autrepas cassée.
ment. Je ne désespère pas que le bon
L.P.B. : Sait-on définitivement quelles compésens finisse par l’emporter.
tences auront les Conseils départementaux
L.P.B. :Vous parlez de la réforaprès 2017 ?
me des collectivités territo- L.P.B. : En tant que maire d’Ornans, vous êtes
J.-F.L. : Le Sénat a voté pour que les
un fervent défenseur des communes. Est-ce
parce que vous connaissez les difficultés des
mairies que vous émettez autant de réserves
sur la loi N.O.T.R.E. ?
J.-F.L. : Après quatre mois passés au
Sénat, j’ai deux envies contradictoires.
D’un côté j’ai un travail très prenant
ici, à Paris. Pour cela, je pourrais abandonner la mairie d’Ornans. D’un autre
côté, si je quitte la mairie d’Ornans, je
ne serai plus en capacité de faire remonter au plus haut niveau les problèmes
que rencontrent les communes au quotidien. Alors que nous avons déjà la
fâcheuse tendance de créer des lois qui
ne répondent pas aux besoins des collectivités, si demain nous n’avons que
des élus qui sont seulement député, ou
sénateur, cela risque d’être pire.
Personnellement, je me suis opposé à
la baisse des dotations l’année prochaine
pour les communes qui n’arrivent plus
à boucler leur budget. On leur demande de baisser leurs recettes et
d’augmenter leurs dépenses. L’opération
devient impossible. Il faut savoir, par
exemple, que l’application des nouvelles
normes a coûté 6 milliards d’euros
entre 2008 et 2011. Il y a en France un
stock de normes de 400 000 textes. S’il
fallait les examiner au même rythme
que le flux des lois nous aurions besoin
de 2 000 ans ! I
Propos recueillis par T.C.
pris pour les départements ?
J.-F.L. : Je voudrais que l’on m’explique
en quoi il est nécessaire d’élire dans les
nouveaux cantons des quadrinômes, ce
qui va se traduire par une assemblée
départementale dans le Doubs, augmentée de 3 conseillers supplémentaires (on passe de 35 à 38 élus), alors
que l’on sait, par avance que les départements auront moins de compétences.
La compétence principale que conserveront les Conseils départementaux est
la compétence sociale.
Je regrette que nous n’ayons pas plus
de courage politique dans ce pays. Il
fallait réduire le millefeuille. Ce ne sera
pas le cas.
Jean-François Longeot : “J’ai eu un grand moment
d’émotion lorsque j’ai pris mes fonctions.”
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BESANÇON
ARMÉE
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
E
Zoom
Défense
Recrutement :
le paradoxe de l’armée
L’armée peine à recruter des informaticiens, des linguistes ou des
mécaniciens. Le général Frédéric Blachon en visite à Besançon évoque
les possibilités pour les jeunes de réaliser de véritables parcours
professionnels. 100 Francs-Comtois ont choisi cette en voie en 2014.
u’ils soient soldats à la
7ème brigade blindée de
Besançon ou intégrés
chez les parachutistes
à Toulouse, ce sont en moyenne 100 jeunes Francs-Comtois
âgés entre 17,5 et 29 ans qui
décident chaque année de
rejoindre les rangs de l’armée,
dont une partie est formée au
camp militaire valdahonnais.
Un chiffre stable à l’heure où
François Hollande, chef des
armées, veut limiter le nombre
de suppressions de postes après
les attentats en France.
Des hommes pour la majorité,
et 10 % de femmes, rentrent
dans le rang soit par motivation, envie de se rendre utile,
Q
pour la camaraderie, la cohésion ou la volonté de sécuriser
un parcours professionnel. Mais
l’armée qui a cassé son image
de “grande muette” peine à intégrer les “forces vives”.
L’entreprise a besoin de sang
neuf : “Il y a actuellement un
bruit de fond qui ne nous facilite pas la tâche en terme de
recrutement, admet le général
Frédéric Blachon qui dirige les
centres d’information et de
recrutement des forces armées
(C.I.R.F.A.) de France. L’armée
recrutera toujours car nous
avons besoin de jeunes même
s’il ne restait plus qu’un régiment en France.” De la quantité, oui, mais surtout de la qua-
lité : “Les personnes qui ne veulent pas travailler, cela ne nous
intéresse pas ! Et en dessous du
C.A.P., nous ne prenons plus.
Nous disons aux jeunes : allez
le plus loin dans vos études et
venez nous voir” explique le
général.
Dans les faits, le commandement peine à recruter des
juristes, des informaticiens, des
linguistes ou des mécaniciens.
En revanche, elle a moins de
difficultés à trouver des combattants et des militaires du
rang… même si les conditions
d’entrée sont assez difficiles.
Des tests physiques, psychologiques et d’intelligence sont réalisés durant 36 heures à Nan-
Le replay du conseil
Les phrases-clés
des élus
Conseil municipal du jeudi 19 janvier
Magie. Philippe Gonon rebondit à propos de la décision modificative 4 faisant
état de travaux divers : “Vous m’aviez traité de magicien et vous vouliez faire
chiffrer toutes nos propositions. Vous êtes le David Copperfield de la finance,
comment financerez-vous tous ces projets ?” demande l’élu d’opposition au maire.
Michel Omouri (U.M.P.) à propos de la présentation de la stratégie municipale
pour la tranquillité publique : “Votre plan est un copié-collé de notre Proximsécurité présenté en 2010. Je ne veux pas faire de polémique…”
Réponse du maire : “C’est vrai que vous n’êtes pas connu pour alimenter la
polémique…”
Sécurité. L’opposition à la majorité au sujet du débat sur le rôle de la Police
municipale : “On vous tend la main, à vous de la prendre…”
Réponse du maire : “Je prends les mains à partir du moment où elles sont
sincères.”
Ludovic Fagaut (U.M.P.) et le débat sur l’armement des policiers municipaux :
“Ici, Besançon, ce n’est pas le far-west. C’est vrai. Mais on ne peut pas être dans le
déni et faire l’impasse sur ce qui se passe.”
Jean-Louis Fousseret acquiesce : “Le risque a changé.”
Le Front National, adepte des formules. “Qui veut la paix prépare la guerre” dit
Philippe Mougin au sujet du dossier de la sécurité publique.
Bornés. “Nous ne sommes pas des gens bornés. La situation n’est plus la même
qu’il y a quatre ans” explique Jean-Louis Fousseret au sujet du débat sur
l’armement.
Le tacle du maire à Jacques Grosperrin au sujet des baisses d’effectifs dans la
police. “J’ai un regret ! Lorsque vous étiez député, vous n’avez jamais pu arrêter
cette hémorragie…”
Le général Frédéric Blachon (à droite)
dirige les centres d’informations et de recrutements
des forces armées en France.
cy. Après quoi, les futures recrues nourris, logés, blanchis, les jeunes
passent 6 mois en formation. militaires de carrière ont un
Elles ont six mois pour accep- avenir tout tracé : “En opérater ou non cette “nouvelle” vie. tion, ils auront des primes et ils
Environ 24 % des jeunes déci- pourront très vite grader. 70 %
dent d’abandonner. “C’est tou- des sous-officiers sont d’anciens
jours trop car cela nous coûte à militaires du rang. Il y a peu
nous mais aussi à la personne, d’entreprises qui peut se targuer
regrette le général. Mais cela d’offrir un véritable parcours
reste un taux assez faible.”
professionnel” pointe le général,
Engagés à 1 280 euros nets, accueilli par le général Lesimple
VÉLO
Culture lesbienne, gay, bi, trans. La Ville accorde 800 euros sur la ligne
“Lutte contre les discriminations” au festival Hors clichés, fin février, qui
présente des courts et longs métrages émanant de la culture “L.G.B.T.”.
“Pourquoi pas sur la ligne culture ?, s’interroge Pascal Bonnet (U.M.P.). Ce
festival fait le choix d’une culture communautariste. Je ne vois pas en quoi il lutte
contre les discriminations.”
Réponse de Fanny Gerdil-Djaouat (P.S.) : “Il devait être présenté par la
Culture mais le but n’est pas de promouvoir un communautarisme mais de
montrer des œuvres peu diffusées.”
qui commande l’état-major des
forces armées à Besançon.
Une fois le contrat terminé pour
ces soldats, retour à la vie civile. Dans ces cas-là, 80 % des
personnes retrouvent dans les
6 mois un emploi “car les qualités du militaire sont valorisées.” L’armée propose des postes.
Il suffit d’avoir la fibre, et
l’envie. I
Transports en mode doux
+ 25% de cyclistes
en plus en ville
Les derniers
comptages menés par
la Ville prouvent que
les cyclistes sont toujours - plus nombreux à Besançon. Ils
sont 1 000 à emprunter chaque jour le pont
Battant. De quoi inciter
à développer les
réseaux cyclables.
ans la froideur d’un
soir d’hiver, plus de
140 cyclistes bisontins
ont participé jeudi
22 janvier à la manifestation
“Vélorution aux lampions” organisée par l’association VéloCampus place de la révolution
à Besançon. Munis de gilets
fluorescents et de lampions,
les cyclistes ont parcouru la
Boucle de nuit. “Un très bon
chiffre. Nous réitérerons
l’opération” commente Clément Écoffier, de l’association
étudiante. Cette affluence corrobore les chiffres de la pratique du vélo avancés par
D
Colère de Danièle Poissenot. “Quand j’entends que notre plan de lutte contre
la délinquance c’est de la communication, cela me met en colère ! 26 embauches
dans le cadre actuel, ce n’est pas rien !”
Le F.N. fait les comptes. La mise en place du P.V. électronique va coûter
53 000 euros. “Les 53 000 euros auraient été plus utiles pour armer les policiers
municipaux” estime Philippe Mougin.
n 2014, près de 10 000
jeunes ont rejoint lʼarmée
de Terre en France. En 2015,
autant de jeunes pourront
sʼengager. Jeune et composée à 72 % de contractuels
qui signent des contrats de
durée variable (1, 3, 5, 8 ou
10 ans), lʼarmée de Terre ne
cesse de recruter pour alimenter le flux permanent
dʼarrivées et de départs. Au
C.I.R.F.A. de Besançon, ce
sont 70 jeunes Franc-Comtois et Franc-Comtoises du
Jura et des arrondissements
de Besançon, Pontarlier,
Vesoul qui ont souscrit un
contrat dʼengagement dans
lʼarmée de terre en 2014. G
La Vélorution :
une balade
dans la nuit
bisontine qui a
réuni plus de
140 cyclistes à
Besançon
(photo
A. Guenot).
Besançon. La Ville prendraitelle le sillage d’une cité comme Strasbourg où le vélo est
roi ? C’est exagéré, mais la tendance est là : “D’après nos
comptages, la pratique a augmenté de 25 % dans la Boucle.
Il y a par exemple 1 000
cyclistes qui empruntent
chaque jour le pont Battant.
Au niveau de l’hôpital Minjoz,
l’augmentation est de 130 %
(N.D.L.R. : chiffre à relativiser sachant qu’au début des
comptages il n’y avait pas les
étudiants)” explique
Marie Zehaf, adjoin1 000
te à la voirie. Ils
sont 210 à emprun- cyclistes
ter le pont de la
Gibelotte
aux par jour
heures de pointe. au pont
Les étudiants, justement, se sont mis Battant.
au
vélo.
L’association VéloCampus qui aide
ses 340 adhérents
à réparer et entretenir le matériel a
vendu depuis sep-
tembre 90 vélos. Un record.
Besançon a compris l’attente.
“Il existe une vraie politique
en matière de déplacement en
vélo, fait remarquer Pauline
Jeannin (E.E.L.V.), élue en
charge des modes doux à la
Ville de Besançon. Il y a par
exemple les récents “tourne à
droite” qui ont été posés. Ils
permettent aux cyclistes de
tourner même si le feu est rouge” dit-elle.
Les pistes cyclables se développent mais manquent encore de connexions et demeurent
les “points noirs” de la rue de
Belfort, rue de Vesoul ou le
pont de la République, où aucune voie cyclable n’est dédiée.
Avec 223 km d’aménagement
cyclables, dont 159 km en
double sens, pistes, bandes,
sentiers piétons-cycles, voies
bus, véloroute et 64 km en zone
apaisée (aire piétonne, zone
de rencontre, zone 30), Besançon n’est toutefois pas dans le
peloton des villes mauvaises
élèves. I
E.Ch.
BESANÇON
TOURISME
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
19
Tendance
Mon gîte au cœur de la Boucle
C’est un hébergement de caractère que propose
Aimée Lasry, propriétaire d’un deux pièces en
centre-ville loué à des touristes. Les prochains hôtes
de son “Gîte city break” seront Australiens. Visite.
Zoom
D
Le poids des
Gîtes de France
ans le Doubs en 2014, les gîtes
labellisés “Gîtes de France” ont
remporté un franc succès. Pas
moins de 25 576 nuitées ont été vendues, 871 contrats ont été réalisés
pour un chiffre dʼaffaires de
397 527,25 euros. 88 % de la clientèle était française (Ile-de-France, Alsace-Lorraine, Nord, Franche-Comté),
et 12 % venaient de lʼétranger, en particulier de Belgique et dʼEspagne. Lʼété
dernier, la fréquentation des gîtes de
France dans le Doubs atteignait 80,6 %
(72,16 % en juillet et 89,03 % en août).
La durée moyenne du séjour est de
7,89 jours. Les propriétaires louent en
moyenne 18,12 semaines par an et le
taux dʼoccupation est de 89 %. Le carnet de commandes pour 2015 annonce une augmentation de 65 % pour le
premier trimestre. G
u 103 Grande rue à Besançon, rien ne laisse présager
que l’imposante porte verte
cache un lieu atypique. Dans
cette copropriété caractéristique de
l’architecture bisontine, un authentique escalier en bois conduit à un Gîte
de France de type “City break” situé
A
au premier étage. Si la propriétaire a
préféré ne pas installer sur la devanture du bâtiment la plaquette “Gîte de
France”, il est bien répertorié dans
l’annuaire de l’association qui dispose de 478 hébergements dans le Doubs.
Celui-ci, répertorié 3 épis, fait figure
d’exception : “Nous possédons davantage d’hébergements dans le HautDoubs, explique la présidente des Gîtes
du Doubs, Hélène Marthey. Nous souhaitons développer l’urbain” poursuitelle.
La clientèle, exigeante, est en effet à
la recherche de ce type d’endroits à la
fois typiques “mais qui ont une âme”
Un gîte authentique donnant sur la Grande rue à Besançon
qui séduit les touristes.
Espace 3000 Besançon
Aimée Lasry dans son Gîte de France type city break,
au 103 Grande rue à Besançon.
relate la propriétaire Aimée Lasry. La
dame a acheté au départ cet appartement au cœur de la Boucle “pour y passer l’hiver.” Très vite, elle décide de le
louer à des vacanciers. Elle fait valider son gîte qui devient 3 épis. Depuis,
il est régulièrement loué : “C’est aussi bien du tourisme d’affaires, des personnes qui viennent exposer à Micropolis. Tenez, au printemps, des Suisses
vont venir. Des Australiens ont réservé pour Pâques. Il y a même l’aéroport
de Dole qui me ramène des clients : des
Portugais viennent voir leur famille et
ont besoin d’un appartement pour se
loger. J’ai eu aussi des Martiniquais
qui venaient au mariage d’un membre
de leur famille” explique la propriétaire.
Ce type de location est encore marginal à Besançon. Les Gîtes de France
souhaitent les développer. L’espace
peut accueillir deux personnes, trois
ZAC Châteaufarine - Tél. 03 81 41 28 28 - www.espace3000.fr
au maximum. “Je ne voulais pas défigurer ce lieu : j’ai gardé le style classique” note Aimée. Le prix à la semaine est fixé à 430 euros pour un espace
de 52 m2, ménage compris, ou 200 euros
pour un week-end.
Cette année, Gîtes de France fête son
60ème anniversaire. “Nous
avons toujours besoin de
fidéliser notre clientèle
Pas de
mais surtout de renouvepreuves
ler notre parc afin de
répondre à toutes les
pour les
demandes” témoigne la
combats
présidente de la structude chiens. re, gérée par une directrice (Aurélie Nétillard)
et une salariée. La qualité de l’hébergement,
l’accueil, font souvent la
différence par rapport aux
concurrents. I
E.Ch.
20
LE DOSSIER
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
L’HÔPITAL DE BESANÇON À LA POINTE DE L’INNOVATION
La présentation début février d’un projet de vaccin anti-cancer par les équipes du C.H.R.U. de Besançon est une des illustrations des performances de l’hôpital
régional en matière de recherche et d’innovation. Au-delà de ce projet symbolique ô combien prometteur, La Presse Bisontine s’est plongée dans les coulisses
de la recherche hospitalière. Les exemples sont nombreux où le C.H.R.U. bisontin fait office de référence nationale, voire internationale.
G Innovation
Un prix au dernier salon Micronora
La bonne santé de la recherche
Plus de 500 publications, plus de 150 projets de recherche par an, des brevets
déposés, un registre des tumeurs pionnier en France…
L’hôpital de Besançon est à bien des égards un établissement référence.
Zoom
Quelques autres projets bisontins :
G
Bruit, pollution
atmosphérique et santé.
Depuis 2006, des études épidémiologiques sont conduites sous la houlette de Frédérique Mauny à Besançon
sur lʼexposition des écoliers aux nuisances sonores et les effets sanitaires
liés aux bruits ambiants.
es tout prochains essais cliniques lette du professeur Lionel Pazart.
s’insère dans un endoscope flexible qui
du premier vaccin anti-cancer Un autre projet a été distingué lors du permet de visualiser les cordes vocales
développé au sein du C.H.U. de dernier salon Micronora à Besançon. et d’amener la source laser à l’intérieur
Besançon, présenté le 2 février Le 23 septembre 2014, des chercheurs du patient, à 20 mm de sa cible” explique
dernier, avec un retentissement jusque du département “Automatique et Sys- le C.H.R.U. Un véritable défi microdans les médias nationaux, constituent tèmes MicroMécatroniques” de l’institut technique car cet endoscope embarque
la plus récente illustration de la bon- F.E.M.T.O.-S.T. se sont vus décerner le les éclairages en lumière froide, deux
G L’éthique et
le progrès médical.
ne santé du C.H.R.U. de Besançon en Prix spécial du jury pour la réalisation caméras miniatures, un laser chirurmatière de recherche et d’innovation. d’un microsystème intégré dans la tête gical doublé d’un laser qui fait office de
Lʼéquipe du professeur Régis Aubry
Tous les ans en effet, plus de 150 pro- d’un endoscope destiné à la chirurgie pointeur pour le chirurgien, et enfin, le
mène ces travaux qui ont pour but
jets de recherche sont promus par laser robotisée des cordes vocales. “Les micro-robot de 1 cm3 qui va guider ces
dʼinterroger et dʼexplorer les enjeux
l’hôpital bisontin (163 pour la seule lésions des cordes vocales sont de natures lasers grâce aux images fournies par
éthiques propres aux situations comannée 2013, derniers chiffres officiels). différentes. Ce peut être des lésions les caméras le long de la trajectoire de
plexes générées par le progrès médiSur ces 163 projets, 17 étaient à dimen- bénignes (kystes, polypes…), se déve- référence, dessinée par le chirurgien
cal et les technologies actuelles. Ces
sion nationale et 10 menés sur le plan loppant souvent chez les personnes qui directement dans l’image à l’aide d’une
interrégional. Cette même année, trois sollicitent beaucoup leur voix, ou des tablette tactile. Avec ce nouveau proétudes en plein dans lʼactualité ont pour
nouveaux brevets ont été déposés. La
lésions cancéreuses, essen- cédé, le chirurgien devrait obtenir une
objectif de décrire et comprendre les
recherche, face cachée de l’immense
tiellement liées au tabac. précision de l’ordre d’une centaine de
processus décisionnels dans le champ
Plus de
C.H.R.U., est bien vivante.
La chirurgie laser, telle microns.
de la fin de vie.
Pour preuves ces récents projets menés 15 000
qu’utilisée aujourd’hui Un autre aspect de l’avance du C.H.R.U.
par des équipes du C.H.U. bisontin compour l’ablation ou la résec- de Besançon, c’est la présence du registre
me ce programme de recherche autour chantillons tion de ces lésions, pré- des tumeurs. Créé en 1976 par le Pr accrédités en cancérologie. Plus de 15 000
d’un dispositif intelligent de contrôle de
sente plusieurs inconvé- Schraub, c’est l’un des plus anciens échantillons de tumeurs ou de tissus
prétransfusionnel baptisé SmarTnients, tant pour le patient registres de cancers français. Près de sains y sont conservés à - 196 °C. Ces
tumeurs..” (douleurs cervicales post- 100 000 tumeurs cancéreuses y ont été échantillons bénéficient directement
Tranfuser (voir en page 23) qui a pour
objectif de développer un outil autoopératoires liées à la posi- enregistrées depuis 1980 dans le Doubs. aux programmes de recherche médimatisé, autonome, mobile et simple
tion pendant le geste) que Sur le même thème, les activités de la cale menés par les équipes du C.H.R.U.
d’utilisation transportable au pied du
pour le chirurgien (diffi- tumorothèque sont tout aussi nova- L’innovation, qui place le C.H.R.U. de
lit, limitant ainsi au maximum les acciculté d’accès, matériel trices. Cette tumorothèque conserve les Besançon parmi les établissements de
dents de transfusion. Ce programme
encombrant notamment). échantillons biologiques provenant des pointe, couvre d’autres domaines (voir
de recherche est conduit sous la houLe dispositif récompensé différents établissements régionaux pages suivantes) comme les greffes,
L
G
Les addictions
sans substance.
Parmi ces addictions sans substance,
on retrouve la dépendance aux jeux
de hasard et dʼargent et celle aux jeux
vidéo. Une étude spécifique conduite
par les équipes du professeur Emmanuel Haffen a pour objectif principal
dʼidentifier les facteurs de vulnérabilité aux jeux.
G
L’épidémiologie des bactéries
multi-résistantes
aux antibiotiques.
Une étude menée par les équipes de
Xavier Bertrand tente de caractériser
finement les souches pour suivre
lʼévolution et définir les mesures de
prévention contre cette multi-résistance, cause dʼune augmentation de la
morbidité et des coûts dʼhospitalisation. I
l’assistance médicale à la procréation,
les rhumatismes ou encore des thèmes
plus étonnants comme l’échinococcose
alvéolaire, une maladie sur laquelle les
meilleures études sur le plan international sont sorties de Besançon, une
capitale dont la taille plus que modeste n’empêche pas son C.H.R.U. de rayonner. I
J.-F.H.
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
Recherche
21
Aides publiques divisées par deux
La recherche mobilise plus
de 200 professionnels
Au C.H.U. de Besançon, plus de cent personnes ne travaillent que sur
la recherche. 163 projets de recherche sont promus par le C.H.R.U.
et actuellement en cours, dont 10 menés sur le plan international.
Mais le financement des projets est de plus en plus compliqué.
10 ingénieurs de recherche travaillent au quotidien pour le C.H.U.
de Besançon. Ils soutiennent la centaine de praticiens hospitaliers et
universitaires qui développent les travaux de recherche, soit plus de 200 professionnels mobilisés. Actuellement,
163 projets de recherche portés par le
C.H.R.U. de Besançon sont menés en
parallèle par ces médecins et ingénieurs.
Une dizaine d’entre eux a un à portée
internationale, comme ce grand projet
sur la recherche transfusionnelle, lancé avec des chercheurs canadiens, ou
cet autre sur la réanimation, mené avec
l’Australie.
Au C.H.U. de Besançon, la recherche
est organisée en trois axes stratégiques :
les biothérapies d’abord. Cet axe couvre
plusieurs spécialités comme le développement et l’évaluation des biothérapies en onco-hématologie, les transplantations,
les
pathologies inflamma“Une
toires
ou
encore
l’assistance médicale à la neuro-vasculaire, addictions et comchose
procréation. Le deuxième portements à risques ou encore éthique.
impossible axe stratégique du pôle Le troisième pilier du pôle recherche,
recherche repose sur la c’est l’axe innovations technologiques
à Paris.”
vulnérabilité et le risque : qui s’appuie sur les spécificités historisque infectieux et micro- riques de la Franche-Comté, son hisbiologique, risque cardio- toire liée aux microtechniques et la présence d’un pôle de compétitivité dédié
à cette spécialité.
Le quotidien des chercheurs du C.H.R.U.,
avant même d’entamer leurs actions
de recherche, c’est avant tout de monter des projets afin d’obtenir des financements. “À 85 %, les financements de
la recherche ne sont pas récurrents, ce
sont les chercheurs qui vont à la recherche
de financements” note Macha WoronoffLemsi, vice-présidente recherche du
C.H.U. et doyenne de la faculté de pharmacie de Besançon.
La grande question qui préoccupe actuellement la direction recherche et innovation du C.H.U., c’est la baisse dramatique des aides publiques. Par
exemple, le Centre d’investigation clinique (C.I.C.) a vu son financement
Le professeur Macha Woronoff-Lemsi est vice-présidente divisé par deux en trois ans. Le Centre
d’Investigation Clinique de Besançon
“recherche” du C.H.R.U. de Besançon.
1
Recherche
est une structure de recherche du
C.H.R.U. de Besançon labellisée par
l’I.N.S.E.R.M. et le ministère de la Santé pour des activités de recherche chez
l’homme, en biothérapie et en innovation technologique. “Chacun de ces deux
C.I.C. bénéficiait de 500 000 euros d’aides
de l’État. Cette somme a été divisée par
deux avec la fusion imposée des deux ,
et le C.I.C. doit compenser cette baisse
des dotations par la recherche de financements complémentaires” indique
Macha Woronoff-Lemsi.
Certains projets ont même dû être abandonnés faute de financements. “On
essaie néanmoins de s’inscrire dans la
continuité. Même quand la réponse est
négative concernant les financements,
le montage du dossier apporte déjà une
compréhension du sujet qui va nourrir
les réflexions d’après. Nous sommes dans
le continuum” ajoute Mme Woronoff-Lemsi.
La force du C.H.R.U. de Besançon visà-vis de la recherche réside aussi dans
le fait que tous ces chercheurs évoluent
dans une petite région. D’une faiblesse à première vue, le C.H.U. bisontin
en a fait un atout car “le C.H.U. se positionne dans une politique de sites proches
avec l’Université, le C.N.R.S. et
l’I.N.S.E.R.M. Nous essayons de faire
que 1 + 1 soit égal à 3, et pas à 2. Notre
force ici, ce sont les circuits courts. Nous
sommes en capacité de trouver
l’interlocuteur très vite et à mobiliser
rapidement. Récemment, avec tous nos
partenaires présents à proximité et avec
lesquels nous avons créé un pôle recherche
identifié, il n’a pas fallu plus de trois
semaines pour répondre à un appel
d’offres international. Une chose impossible à Paris où quand on coupe la queue
du mammouth la tête ne sent rien avant
dix ans” illustre la vice-présidente. “C’est
une force irremplaçable.”
Le manque d’attractivité de la FrancheComté serait un autre “fantasme” trsouvent véhiculé. Un seul exemple : tous
les postes d’anesthésistes sont occupés
à Besançon, à l’inverse de plus gros
centres comme Marseille où la concurrence du secteur privé défavorise beaucoup plus les acteurs de la santé
publique. J.-F.H.
Une première contre le cancer
Des chercheurs bisontins
testent un vaccin
thérapeutique anti-cancer
Le premier essai clinique sera mené en juin chez 54 patients atteints du
cancer du poumon. L’innovation développée au C.H.R.U. de Besançon a été
saluée au niveau national. Le vaccin doit prémunir d’une éventuelle rechute.
est une prouesse
dans le domaine de
la recherche médicale. Mais ce n’est
pas - encore - le “vaccin” qui protège ou prévient du cancer. Les
professeurs Olivier Adotevi
(oncologue), Virginie Westeel
(pneumologue), Christophe Borg
(oncologue), tous membres du
C.H.R.U. de Besançon, ont réalisé une avancée majeure dans
le traitement du cancer. En
l’espace de trois
ans, avec leurs
de
“Il réactive équipes
recherche basées
le système à l’hôpital Minimmunitaire.” joz, ils ont mis
au
point
l’UCPVax, nom
donné à leur vaccin anti-cancer
innovant ciblant
la télomérase,
une
forme
d’antigel qui
C’
confère un pouvoir d’immortalité
aux cellules cancéreuses et qui
est présente dans la majorité
des cancers. Ils ont présenté le
fruit de leur recherche le
2 février : “Comme je l’explique
à mes élèves de médecine, notre
vaccin ne stimule pas les soldats
qui combattent le cancer mais
donne l’information aux officiers
qui coordonnent de manière efficace la lutte contre la cellule
tumorale. Ils aident ainsi la chimiothérapie” image le professeur Christophe Borg.
En juin 2015, 54 patients volontaires atteints d’un cancer du
poumon testeront cet essai clinique sous certaines conditions.
Les malades sont issus des hôpitaux de Besançon, Strasbourg,
Paris, Dijon. La durée du traitement est estimée à un an. Un
brevet protégeant l’invention a
été déposé par un consortium
comprenant l’hôpital et
l’Université de Franche-Com-
té.
L’équipe franc-comtoise a
d’ailleurs été primée par les
C.H.U. de France pour avoir créé
ce
vaccin
universel
“d’immunothérapie antitutomarale consistant à réactiver le
système immunitaire de l’hôte
pour combattre le cancer” détaille
le Pr Virginie Westeel. “Il pourrait être utilisé dans plusieurs
cas, poursuit le Pr Olivier Adotevi qui a quitté Paris pour
Besançon il y a six ans. Pour des
personnes qui ont des cancers
déjà opérés en stimulant le système immunitaire à des fins thérapeutiques et pour empêcher
une récidive de la maladie” ditil. Les chercheurs savent que la
destruction de tumeurs avec certaines chimiothérapies permet
au corps de réagir contre la
tumeur en reconnaissant cette
dernière comme étrangère et
dangereuse. Le système immunitaire du patient s’active alors
Christophe Borg, Virginie Westeel
et Olivier Adotevi, à l’origine du vaccin anti-cancer.
en complément de l’effet de la de l’efficacité du vaccin à d’autres cancer, seul un diagnostic préchimiothérapie.
types de cancer, le développe- coce autorise une chirurgie curaActuellement en phase 1 des ment d’un test immunologique trice. Or, les symptômes du canessais cliniques, l’équipe a été permettant d’identifier les cer du poumon apparaissent à
soutenue financièrement par patients qui tireront bénéfice un stade avancé de la maladie”,
les collectivités et le C.H.R.U., du vaccin d’abord testé clini- témoigne le professeur Virginie
le ministère des Affaires sociales quement sur le cancer des pou- Westeel.
au titre du programme hospi- mons. L’équipe médicale rap- Ce vaccin représente une portalier de recherche clinique. pelle que ce dernier représente te ouverte vers la guérison, une
Environ 600 000 euros ont été la première cause de décès par chance supplémentaire pour les
nécessaires pour arriver à ce cancer dans le monde. “Avec malades. Les essais cliniques
niveau de compétence.
39 400 cas nouveaux en 2014 en terminés, il faudra trouver
Les résultats du vaccin seront France, le cancer du poumon se d’éventuelles collaborations
connus d’ici trois ans et de nou- situe au 4ème rang des cancers. industrielles pour le démocravelles perspectives sont déjà Il est en constante progression tiser. E.Ch.
envisagées comme l’évaluation chez la femme. En matière de
22
DOSSIER
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
G Chirurgie
Transplantations
Besançon, champion de la transplantation
L’équipe du professeur Didier Ducloux est
spécialisée dans la greffe de rein. Elle
s’intéresse particulièrement aux complications
cardio-vasculaires après transplantation.
Le professeur Didier Ducloux et ses équipes
réalisent en moyenne 50 greffes par an.
G Parasite
our beaucoup, c’est
une renaissance. Une
nouvelle vie. En
Franche-Comté, un
malade en attente
d’une greffe de rein patiente en
moyenne entre 12 et 36 mois
avant d’être opéré au C.H.R.U.
de Besançon. Ce délai s’est allongé mais les mentalités évoluent
à en croire le professeur Didier
Ducloux : “Beaucoup de patients
viennent désormais dès la première consultation avec leur donneur qui est un frère, une sœur,
leur père, leur conjoint. Cela
révolutionne la façon d’envisager
la transplantation car une greffe de rein à partir d’un donneur
vivant augmente la survie du
greffon et raccourcit le délai
La transplantation du rein,
d’attente. Cela ouvre la transplantation à un plus grand
patients de différents centres
nombre” commente le néphro- breuses ?
logue qui dirige une équipe cli- D.D. : La transplantation réna- hospitaliers de l’inter-région.
nique composée de 9 médecins le a fait d’énormes progrès. En plus des données cliniques,
et de 15 chercheurs à l’hôpital Aujourd’hui, moins de 5 patients nous possédons une collection
sur 100 ont un échec précoce de biologique qui nous a permis
Minjoz. Entretien.
la greffe dans la première année. d’identifier les potentiels risques
La Presse Bisontine : Le C.H.R.U. de À plus long terme, l’espérance de rejets ou risques cardiovasBesançon s’est forgé une renommée de vie de la greffe est de 14 ans culaires chez les patients transen matière de transplantation du rein. lorsque l’on reçoit un rein d’un plantés. Notre thématique est
patient décédé. Si le rein vient de rechercher des biomarqueurs.
D’où vient-elle ?
Didier Ducloux (Professeur de méde- d’un donneur vivant, c’est 20 Le but est d’identifier chez des
cine, porteur de l’axe transplantation
ans de survie en patients des particularités biodu Centre d’investigation clinique et
moyenne.
En logiques qui vont être prédiccoordonnateur du Fédération Hospi- “La
2015, on peut esti- tives des complications qui pourtalière Universitaire des maladies
mer que 25 % des ront survenir pendant la greffe
inflammatoires) : Il existe à Besan- cinquième greffes se feront et d’individualiser les traiteçon une histoire car la premiè- région
à partir d’un don- ments. Si par exemple nous
re transplantation d’un rein a
neur vivant à découvrons un biomarqueur
eu lieu dans les années soixan- où l’on
Besançon alors associé à un risque accru de
te-dix. Nous avons fêté la 1 transplante que ce chiffre rejet, nous allons pouvoir alors
000ème il y a quelques années.
n’était encore que dire que ce patient a besoin d’une
le plus.”
Actuellement, entre 650 et 750
de 10 %. Les immuno-supression plus importransplantés rénaux sont régupatients sont tante.
lièrement suivis à Besançon.
mieux informés.
L.P.B. : Combien de personnes soiL.P.B. : Vos recherches s’intéressent
L.P.B. : L’étude pros- gnez-vous en moyenne par an à Besanparticulièrement aux complications
pective menée par çon ?
cardio-vasculaires après transplanvotre équipe obtient- D.D. : Nous faisons 50 greffes par
tation. Cela veut-il dire que la médeelle des résultats ? an. Au regard de la population
cine doit encore progresser dans ce
D.D. : Cette étude franc-comtoise, c’est très imporregroupe
850 tant. Nous sommes dans les cinq
domaine car les rechutes sont nom-
P
une spécialité bisontine.
régions qui transplantons le
plus. Et lorsque nous regardons
la part de transplantés par rapport au nombre de dialysés, nous
sommes la deuxième région de
France avec aujourd’hui plus
de transplantés que de dialysés.
L.P.B. : Vos résultats post-opératoires
sont-ils comparables aux autres centres
hospitaliers français ?
D.D. : Depuis 10 ans, l’agence de
biomédecine publie des résultats sur les équipes. Toutes ont
des résultats quasi-équivalents.
Nous sommes de notre côté en
tête de peloton.
L.P.B. : Votre équipe a également
démontré un lien entre cancer postgreffe et vitamine D. Expliquez-nous ?
D.D. : Effectivement, nous avons
montré qu’il existe une relation
entre le déficit de vitamine D
et la survenue du cancer postgreffe. Au-delà de ses propriétés sur l’os, cette vitamine joue
un rôle protecteur vis-à-vis de
certains cancers. I
Propos recueillis par E.Ch.
Une trentaine de cas par an
Besançon, référence mondiale
pour l’échinococcose
Le C.H.R.U. Minjoz Besançon abrite un des rares centres nationaux de référence (C.N.R.) qui ne soit pas hébergé à l’institut Pasteur à Paris. Laurence
Millon dirige le service qui traque notamment l’échinococcose alvéolaire.
échinococcose alvéolaire, cette maladie
parasitaire qui ronge
le foie à la manière
d’un cancer à marche lente, est
une maladie rare, mais qui n’est
pas en voie de disparition, au
contraire. Elle progresse lentement. Chaque année désormais
une trentaine de patients sont
détectés en France, porteurs de
ce parasite transmis via les déjections des renards infectés, contre
une quinzaine de cas il y a une
vingtaine d’années. Particularité de l’échinococcose alvéolaire : la moitié des cas signalés
au plan national sont localisés
en Franche-Comté. Et dans certaines zones de notre région, on
estime que 50 % des renards
sont infectés par le parasite.
“Dans 70 % des cas,
l’échinococcose est localisée dans
L’
les départements de Franche- diagnostics permet de pouvoir
Comté, dans les Vosges ou en enlever des petites parties du
Haute-Savoie. La maladie est foie sans recourir forcément à
aussi liée au climat” note Lau- une greffe.”
rence Millon, professeur de para- Fort de l’expérience bisontine
sitologie et grande spécialiste en matière d’échinococcose alvéode cette maladie qui détruit pro- laire, le C.H.R.U. de Besançon
gressivement le foie. Un médi- est devenu centre national de
cament existe désormais, mais référence (C.N.R.) pour cette
qui ne fait que limi- maladie. Il y a 47 C.N.R. en Franter le développe- ce, agréés par l’institut de veille
Professeur de parasitologie, Laurence Millon est chef du service
Un
ment du parasite sanitaire, la plupart étant cenbactériologie
et parasitologie du C.H.R.U.
traitement dans le foie, qui ne tralisés à Paris. Besançon compguérit donc pas de te parmi les exceptions franinspiré
l’échinococcose. La çaises. “En tant que C.N.R., nous et une mission d’alerte en cas magne…) où seront invités des tenter de faire avancer la
de la
solution ultime en avons quatre missions poursuit d’épidémie.”
collègues d’Europe Centrale et recherche et viser à soigner la
médecine cas de maladie Laurence Millon. Une mission En mars dernier, la C.H.R.U. des Pays Baltes, puisque ce sont maladie dont le nombre de cas
avancée, c’est la de surveillance pour connaître organisait un colloque interna- des pays qui ont un climat sem- trop limité intéresse peu
chinoise. greffe du foie dont le nombre de cas qui survien- tional sur le sujet qui a mobili- blable au nôtre et donc poten- l’industrie pharmaceutique,
Besançon s’est fait nent chaque année en France, sé 160 participants venus de 28 tiellement favorable à la mala- l’équipe du Professeur Millon
une spécialité il y une mission d’expertise biolo- pays des cinq continents. “En die” ajoute la spécialiste dont s’apprête à tester un traitement
a plusieurs décen- gique pour mieux connaître le avril prochain, nous aurons à le service est en train d’organiser à base de molécules de la médenies déjà. “Aujour- parasite,
une
mission Besançon une rencontre avec nos un registre européen des cas cine traditionnelle chinoise. I
J.-F.H.
d’hui, le progrès des d’information au grand public pays voisins (Suisse, Alle- d’échinococcose alvéolaire. Pour
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 23
G Biothérapies
Assistance médicale à la procréation
L’espoir pour les femmes rendues
stériles après chimiothérapie
En 2009, l’équipe du professeur Christophe Roux réalisait une première médicale
en permettant à une maman de donner naissance à une fille née après une
autogreffe de tissu ovarien. L’équipe bisontine poursuit ses travaux avec 13 autres
C.H.U. Une cinquantaine de femmes sont candidates à une autogreffe.
saline se porte à merveille. ce après une autogreffe du tissu ovaMerci pour elle. Bébé le plus rien. C’était une première mondiale
médiatique de l’année 2009 (première naissance après une autoné au C.H.R.U. de Besançon, greffe de moelle pour traitement d’une
il était le premier enfant né en Fran- pathologie non néoplasique) donnant
Y
L’hôpital Minjoz dispose de cryobanques,
ici installées au niveau du plateau de cryobiologie.
SOUVENIRS,
SOUVENIRS
vendredi 13 mars
au restaurant Le Grand Café dès 19h30
un immense espoir : celui de permettre
à des femmes devenues stériles après
une chimiothérapie de devenir mère.
Auteur de cette première médicale,
réalisée en collaboration avec le C.H.U.
de Limoges, le professeur Christophe
Roux, chef du service de biologie et
médecine de la reproduction, cryobiologie, a gardé des contacts avec la famille. “Je peux même vous dire qu’elle s’est
agrandie. Ysaline, 5 ans, a eu une petite sœur… Nous n’avons pas souhaité
communiquer car la pression médiatique avait été forte à l’époque pour les
parents” explique le professeur.
Rappelons que la jeune mère - âgée de
23 ans à l’époque - avait accepté de se
faire prélever un ovaire avant le début
de son traitement de chimiothérapie.
Cet ovaire avait été conditionné en
petits fragments, congelé et cryoconservé à - 196 °C dans de l’azote liquide par l’équipe bisontine. Guérie de sa
maladie, mais stérile, la future maman
avait alors décidé de se faire greffer
des fragments d’ovaire congelés trois
ans plus tôt. La suite, on la connaît.
Cette prouesse médicale a ouvert de
nouvelles perspectives. Aujourd’hui,
l’équipe du professeur Roux collabore
avec 13 hôpitaux en France dans un
Le professeur Christophe Roux, auteur de la première
naissance française après autogreffe de tissu ovarien.
protocole de recherche (piloté par le Dr
Clotilde Amiot) qui cherche à codifier
et évaluer la technique d’autogreffe de
tissu ovarien. Le centre hospitalier forme également les autres centres français en diffusant la technique de greffe aux centres hospitaliers participants :
“Nous avons actuellement une cohorte d’une cinquantaine de patientes qui
sont des candidates
potentielles sur les 14
hôpitaux” détaille le cherNe pas
cheur. Ces femmes réparréintroduire ties sur l’ensemble de la
la maladie. France ont congelé leur
tissu ovarien (avant
l’administration du traitement toxique pour les
ovaires), sont guéries, en
insuffisance ovarienne
et susceptible de désirer
un enfant à court ou moyen terme.
Au-delà de son rôle formateur après
d’autres centres hospitaliers, l’équipe
bisontine a mis une technique au point
permettant en cas de leucémies aiguës
de rechercher la présence de cellules
leucémiques vivantes qui auraient pu
persister dans le tissu ovarien prélevé. Le risque : que ces cellules réintroduisent la maladie chez la future
maman. “Nous avons codifié une technique pour les leucémies aiguës et qui
permet d’évaluer ce risque” détaille
Christophe Roux qui avec l’U.M.R.
Inserm 1098, collabore avec la plateforme de biomonitoring et le laboratoire F.E.M.T.O.-S.T.
À Besançon, on savait l’assistance médicale à la procréation pionnière et efficace. Elle est simplement en pointe ! I
E.Ch.
CABARET
au pays
des tsars
vendredi 27 mars
au restaurant Le Grand Café dès 19h30
Dîner spectacle
Dîner spectacle
€
€
amuses-bouches +
menu 3 plats + café
49
TTC
/pers.
boissons non comprises
Places limitées. Le pré-paiement
vous sera demandé lors de la réservation.
amuses-bouches +
menu 3 plats + café
59
TTC
/pers.
boissons non comprises
Places limitées. Le pré-paiement
vous sera demandé lors de la réservation.
RÉSERVATIONS AU 03 81 47 49 01
OU À L’ACCUEIL DU RESTAURANT
R ESTAU R ANT «LE GR AN D CAFÉ» - 1 AVEN U E EDOUAR D DROZ - 25000 B ESANÇON
24
DOSSIER
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
G Biologie
Sécuriser les transfusions sanguines
Un dispositif intelligent pour la sécurité des transfusions
faitement concluants et bientôt avec les industriels” note M. Malaisie.
les essais cliniques devraient Wacogne. L’idée des partenaires Même si le système SmarTintervenir. Aussi novateur soit est aussi de décliner cette machi- Transfuser n’est pas encore arrice procédé, il s’agit ensuite de ne baptisée SmarTTransfuser vé à sa phase de commercialitrouver un industriel qui vou- en s’adaptant aux pratiques sation, les chercheurs bisontins
dra passer au stade de la pro- transfusionnelles des autres travaillent déjà à son dévelopchercheur C.N.R.S., Pascal duction industrielle des pays. L’enjeu de ce projet est pement. “La phase suivante sera
Morel, le directeur de l’E.F.S. machines et des capteurs. Dans donc international. Bruno de compléter les fonctionnalités
Bourgogne-Franche-Comté ou un contexte où c’est une entre- Wacogne et ses collaborateurs du SmarTTransfuser par
encore Véronique Boursier, res- prise qui détient le monopole ont déjà présenté le dispositif l’adjonction de détection du facponsable de l’hémato-vigilance des tests au buvard, l’enjeu est lors de plusieurs congrès inter- teur Rhésus” ajoute Karine Charà l’hôpital. Un vrai projet col- énorme. “Nous sommes actuel- nationaux de chercheurs, récem- rière. I
J.-F.H.
laboratif. “Le projet consiste à lement en phase de négociations ment au Portugal ou encore en
passer d’un test manuel à un
test automatisé. Au lieu d’utiliser
des buvards et des touillettes,
on mettra des bio-puces qui capturent automatiquement les globules rouges et donnent immédiatement le résultat de la
compatibilité” résume Bruno
Wacogne.
Le concept développé depuis
2008 est désormais breveté, les
essais en laboratoire sont par-
En lien direct avec les chercheurs de l’institut F.E.M.T.O.-S.T., le
C.H.R.U. de Besançon finalise le prototype d’un dispositif de contrôle
automatisé de comptabilité des groupes sanguins. Révolutionnaire.
epuis des décennies,
c’est à l’aide d’un
simple buvard que
les professionnels de
santé vérifient la
compatibilité du groupe sanguin d’un patient avec le contenu de la poche de sang. Ce protocole – renforcé depuis le
fameux scandale du sang contaminé – est obligatoire et il est
donc suivi systématiquement
pour les quelque 3 millions de
transfusions sanguines qui sont
réalisées chaque année en France. Cela pour éviter tout risque
d’accident transfusionnel.
C’est donc pour optimiser ce procédé simple mais nécessitant
D
des manipulations que le
C.H.R.U. de Besançon a lancé
l’ambitieux programme SmarTTransfuser, sous la responsabilité du Docteur Lionel Pazart.
Ce projet est suivi depuis son
démarrage par Bruno Wacogne,
directeur de recherche C.N.R.S.
au laboratoire
F.E.M.T.O. et au
“En phase de quotidien par
négociations Karine Charrière, ingénieur
avec les
d’étude et de
industriels.” recherche clinique. D’autres
professionnels
sont associés :
Wilfrid Boireau,
G Biothérapies
130 patients suivis
Rhumatismes, polyarthrite :
le C.H.R.U. innove
Le professeur Éric Toussirot et son équipe traitent les maladies
inflammatoires. Un procédé novateur testé sur les animaux sera
étudié chez l’homme d’ici un an. Besançon pilote également une
étude nationale à laquelle 22 autres hôpitaux collaborent.
e la polyarthrite
rhumatoïde, on
n’en guérit pas
encore… Ce n’est
peut-être qu’une
question de temps. À Besançon, le centre d’investigation
clinique (C.I.C.) utilise les biothérapies capables de stopper l’évolution de la maladie.
Il développe de nouveaux procédés biologiques capables de
viser la guérison. À Besançon, environ 75 % des malades
sont traités grâce aux biothérapies, non par les médicaments.
Ces biothérapies ont réellement permis aux malades de
retrouver une qualité de vie
étonnante en ciblant le mal.
À l’inverse, elles occasionnent
certains effets secondaires
sur plan du risque cardio-vasculaire. C’est - en partie - là
que le professeur Éric Toussirot intervient : “Nous analysons les conséquences du
traitement par biothérapie
sur l’indice de masse grais-
D
seuse. Si globalement les
patients ont un véritable bénéfice avec les biothérapies, certains peuvent développer une
prise de poids et une augmentation des lipides (cholestérol) ce qui peut majorer
leur risque cardio-vasculaire” explique le chercheur qui
mène avec ses équipes plusieurs études.
La première, pilotée par le
C.H.R.U. de Besançon en partenariat avec l’industrie pharmaceutique, inclut 22 autres
centres hospitaDes
liers de France où
130
patients sont
tests sur
suivis : “Le but est
l’homme de mener une étude physiopatholod’ici
gique qui prévoit
un an.
l’exploration de
molécules produites par la masse grasse et leurs
relations avec le
risque cardiovasculaire
dans
diverses patholo-
Le professeur Éric Toussirot.
gies inflammatoires comme
la polyarthrite rhumatoïde,
la spondylarthrite ankylosante, le psoriasis” explique
le professeur.
Un autre projet d’envergure
sort du domaine du laboratoire bisontin. Une thérapie
dont les effets positifs sur des
animaux ont été prouvés par
l’équipe I.NS.E.R.M.-U.M.R.
1 098 avec les professeurs Philippe Saas et le Dr Sylvain
Perruche sera “testée” sur
l’homme d’ici un an. Une quinzaine de patients feront partie de cette étude dont l’objectif
est de prélever des cellules au
malade, de les conditionner
en leur donnant des propriétés anti-inflammatoires, puis
de les réinjecter au malade
dans un but thérapeutique
pour la maladie de Crohn, la
polyarthrite et la sclérose en
plaques. Deux produits sont
mis au point par l’U.M.R. 1 098
(non-commercialisés pour
l’instant). C’est technique,
certes, mais Éric Toussirot
promet “une mini-révolution.
Pour l’instant, cela fonctionne assez bien chez les animaux… On l’espère chez
l’homme. Tout ceci est possible
grâce au travail d’équipes de
recherche qui se connaissent,
qui collaborent ensemble.”
Comme le synthétise le porteur de l’axe biothérapie des
maladies inflammatoires au
sein du C.I.C., l’hôpital de
Besançon est “un petit
C.H.R.U. par la taille mais il
offre un environnement propice à la recherche.” Preuve
en est : un industriel pharmaceutique s’est intéressé aux
travaux des Bisontins. Une
condition nécessaire pour assurer une recherche de pointe. I
Bruno Wacogne et Karine Charrière peaufinent la mise au point
de cet appareil automatique de contrôle prétransfusionnel.
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 25
Commentaire
Le directeur général du C.H.U.
“La fusion des régions ne nous affectera en rien”
Le C.H.R.U. de Besançon risque-t-il de perdre son “U”, c’est-à-dire ses missions de recherche
et d’enseignement, dans le cadre de la fusion de la Franche-Comté avec la Bourgogne ?
Patrice Barberousse, le directeur général du C.H.U. dément ce qu’il appelle des “fantasmes.”
a Presse Bisontine : Le rapprochement des régions Bourgogne et
Franche-Comté risque-t-il d’avoir des
conséquences négatives pour le
C.H.R.U. de Besançon ?
Patrice Barberousse : Il y a beaucoup de
rumeurs et de fantasmes en FrancheComté sur ce point. Ils sont infondés.
Il faut d’abord préciser que les Régions
n’ont pas la compétence en matière de
santé. Les Régions ne participent qu’au
développement de la recherche sur certains programmes. La Région FrancheComté peut nous verser par exemple
150 000 euros pour des programmes
de recherche pour lesquels on lance
des appels d’offres. Mais sur un budget de 500 millions d’euros, pour
l’hôpital, ce n’est pas cela qui va changer son fonctionnement. Ensuite, les
coopérations existent déjà entre les
C.H.U. de Besançon et de Dijon et entre
les Universités de Franche-Comté et
de Bourgogne. Des relations sont tissées depuis longtemps entre les équipes
de recherche, notamment depuis un
protocole d’accord que nous avons signé
en 2009 entre les deux fédérations hospitalo-universitaires. La fusion ne va
rien changer pour nous. De toute manière, en matière de recherche, il faut des
équipes de plus en plus importantes
qui dépassent largement le cadre régional, voire national. Sur le plan des
soins, les schémas interrégionaux
L
Patrice Barberousse : “Nous sommes revenus à l’équilibre
financier malgré un contexte difficile” (photo D.R.).
Le C.H.U. de Besançon
en chiffres
d’organisation des soins existent depuis
25 ans. Je le répète donc clairement :
la fusion des Régions ne nous affectera en rien.
L.P.B. : Le C.H.U. de Besançon a traversé de
grandes difficultés financières au cours de la
dernière décennie. Le budget est-il à nouveau
à l’équilibre ?
P.B. : Nous sommes revenus à l’équilibre
sur un budget de près de 500 millions
d’euros et ce, malgré un contexte difficile et des tarifs qui diminuent. On
est payé moins chers cette année pour
une appendicite que les années précédentes. Et on a des investissements
énormes : près de 450 millions d’euros
sur les dix années qui viennent. Nous
avons aussi créé des emplois, près de
500 ces dernières années.
L.P.B. : Comment cette équation est-elle possible ?
P.B. : Parce que le personnel médical
s’est beaucoup donné, parce qu’on a
fait des économies de gestion globales,
parce qu’on a réorganisé des circuits.
Quand on a des gens motivés, les choses
se passent très bien. L’hôpital compte
désormais plus de 6 000 agents, corps
médical compris. Nous sommes le
deuxième employeur de la région
Franche-Comté, après PeugeotSochaux. Propos recueillis par J.-F.H.
6 613 personnes rémunérées
(chiffres au 31 décembre 2013)
PERSONNEL MÉDICAL :
- 178 personnels enseignants
et hospitaliers
- 367 praticiens hospitaliers
et assistants
- 133 attachés des hôpitaux
- 1 048 internes et étudiants
Soit un total de 1 726 personnes
PERSONNEL NON-MÉDICAL
- 3 257 personnels soignants
et éducatifs
- 623 personnels administratifs
- 347 personnels médico-techniques
- 660 personnels techniques
Soit un total de 4 887 personnes
CAPACITÉ D’ACCUEIL
- 632 lits dʼhospitalisation
complète de médecine
- 394 lits dʼhospitalisation
complète de chirurgie
- 78 lits dʼhospitalisation complète
de gynécologie obstétrique
- 70 lits dʼhospitalisation complète
de psychiatrie
Soit un total de 1 409 lits et places
(source C.H.R.U.)
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RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON
L’actualité bouge, les dossiers évoluent.
La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés
dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait
la une de l’actualité du Grand Besançon.
Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
Gare “fantôme” :
M6 fait d’Anne Vignot
la nouvelle Cécile Duflot
es politiques bisontins vontils réfléchir à deux fois avant
d’accorder une interview
télévisée à une grande chaîne de télévision ? On se souvient
que Jean-Louis Fousseret s’était
énervé contre une journaliste de
France 3 venue réaliser un reportage sur l’immobilier où elle citait
Besançon comme le “mauvais
exemple” de l’investissement
locatif au regard des nombreux
L
logements neufs vides, ce que
le maire dément toujours.
Même si elle assume, l’adjointe
au maire Anne Vignot (Europe
Écologie-Les Verts) regrette que
l’on n’ait repris “que” quelques
passages de son intervention
dans l’émission “Capital” diffusée sur M6 dimanche 18 janvier. Durant plusieurs minutes,
le magazine d’enquête décrit la
gare Besançon Franche-Com-
La gare
FrancheComté
T.G.V.
rebaptisée
“fantôme”
par la
chaîne M6.
té d’Auxon comme une “gare
fantôme.” Les images sont éloquentes et le témoignage d’un
taxi sans équivoque. Cette gare
ne réalise pas ses objectifs en
terme de passagers sachant
que le projet de la gare Besançon Franche-Comté, 1,1 million
de voyageurs par an étaient prévus, soit 3 000 par jour. Selon
la S.N.C.F., il y aurait 1 950 voyageurs par jour et le prix du billet
de train T.G.V. a augmenté de
30 % en 10 ans. “Cette gare est
vouée à l’échec car les T.G.V.
sont utilisées comme des T.E.R.”
explique face caméra l’élue Anne
Vignot. Une liberté de ton qui n’a
pas plu au maire. Il a recadré son
adjointe tout en concédant avoir
lui aussi été “piégé” (par France 3). Anne Vignot, une nouvelle Cécile Duflot locale ? “Non,
non, dit-elle. Je maintiens mes
propos mais je précise que tout
n’a pas été gardé lors du montage. Les élus n’ont pas eu le
choix de cette gare, qui, je le rappelle est construite sur une zone
humide, dans la forêt, loin du
milieu économique.” Les
“grandes” chaînes arriveraientelles à délier les langues de
bois ? I
Fusion : les Francs-Comtois
de Marseille veulent
sauvegarder leur identité
a fusion de la Bourgogne et
de la Franche-Comté passionne jusqu’au pied de la
Bonne mère. Dans les Bouchesdu-Rhône, un groupe de FrancsComtois réuni sous l’appellation
“Amicale des Francs-Comtois de
Marseille” se retrouve pour évoquer divers sujets plusieurs fois
par an. Voilà plus d’un siècle que
cela dure : “Notre association a
été créée le 22 décembre 1901…
Au départ, les Francs-Comtois
se réunissaient autour de banquets, de promenades champêtres. En bon Comtois, nous
avons gardé tous les bulletins et
archives” relate Serge Pautot,
président de cette amicale depuis
1978. Bisontin de naissance (il a
vécu rue des Granges), il parle
avec nostalgie de “sa” ville dans
laquelle il revient régulièrement
pour flâner le long des quais, place Saint-Pierre (8-Septembre).
Dimanche 25 janvier, lors de
l’assemblée générale de
l’association, un déjeuner-débat
a été organisé à Marseille pour
tenter de répondre à cette question : “Que pensez-vous de la
nouvelle région Franche-Comté ?” 40 personnes y ont parti-
L
Maître Serge Pautot (à droite), président
de l’association, brandit le drapeau comtois avec ses
compatriotes francs-comtois de Marseille.
cipé. Pour Maître Serge Pautot,
il n’y a pas de doute, cette fusion
“n’est autre qu’une addition entre
deux petites régions, dit-il depuis
son domicile marseillais. Cette
nouvelle région risque de former
un ensemble assez disparate permettant de douter d’une nouvelle
unité régionale. Comment pourra-t-on exister face à une grande métropole ?” s’interroge-t-il.
Selon lui, certains départements
auraient davantage opté pour un
rattachement avec la région Rhône-Alpes et le pôle d’attraction
que constitue la métropole lyonnaise, et pour la région de Montbéliard et Belfort, un rattachement avec l’Alsace. L’avocat qu’il
est a tenté il y a plusieurs années
de “vendre” sa région à ses collègues : “J’ai distribué à 800 avocats un dépliant pour les attirer
dans notre région. Cela n’a pas
trop marché…” Il a le mérite d’avoir
essayé.
Fiers de leurs origines, les
membres sont tombés d’accord
sur la nécessité de continuer à
agir pour que l’identité franccomtoise continue d’exister, quel
que soit le cadre administratif ou
politique imposé par Paris. Ils se
sont prononcés pour que
l’emblème de la Franche-Comté (le grand lion aux griffes or)
soit présent sur les armoiries de
la nouvelle Région. I
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
A.B.É.O. passe de 90 à
140 millions de chiffres d’affaires
n avril dernier, La Presse
Bisontine a consacré un
article à la société A.B.É.O.
basée à Rioz (Haute-Saône), leader dans la fabrication
d’équipements sportifs et de loisirs. La société détenue par son
P.D.G., le Bisontin Olivier Estèves,
a franchi en 2015 la barre des
140 millions d’euros de chiffre
d’affaires après l’acquisition de
son homologue néerlandais, le
E
groupe familial Janssen-Fritsen,
fort de 50 millions d’euros de
revenus.
A.B.É.O. met donc la main sur
son principal concurrent sur le
segment de la gymnastique de
compétition - qui emploie près
de 200 personnes - faisant du
groupe le “leader européen
capable d’affronter les défis à venir
et notamment la montée de la
concurrence des marchés asia-
Le Bisontin Olivier Estèves est le P.D.G. d’A.B.É.O.
basée à Rioz, leader mondial dans la fabrication
d’équipements sportifs.
tiques” commente Olivier Estèves.
L’idée d’un rapprochement est
née lors de discussions sur les
Jeux Olympiques de Rio. Le groupe qui réalisait jusqu’ici environ
90 millions d’euros de chiffre
d’affaires, dont un tiers dans la
gymnastique, un tiers dans
l’escalade et le solde dans
l’aménagement de vestiaires,
“passe à 140 millions et réintégrera de la valeur ajoutée dans
nos usines françaises” poursuit
le P.D.G.
Dans les faits, le site de Rioz procédera à des embauches afin
d’étoffer sa “holding”. Les recrutements effectués, la société hautsaônoise s’ouvrira alors au marché nord-européen pour
commercialiser sa “gamme vestiaires” produite en Franche-Comté. “Ce rachat est une évolution
importante car il représente 50 %
de notre volume d’affaires initial,
commente Olivier Estèves. Mais
je n’ai pas d’appréhension particulière car nous possédons des
équipes de qualité” dit-il.
Les effectifs se portent désormais à 850 personnes, dont 530
hors de France. Le groupe réalise déjà 68 % de son activité à
l’export via 5 sites de production
et 22 filiales à l’étranger. Pour cette firme spécialisée dans la gymnastique, le grand écart semble
réussi. I
LE GRAND BESANÇON
MAMIROLLE
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
“Lʼ
En bref
Le candidat à The Voice
Conférence
L’E.N.I.L., fan de Lilian
Les élèves et les professeurs de l'École Nationale de l’Industrie
Laitière de Mamirolle sont tous derrière Lilian Renaud, l’ancien
élève révélé récemment dans l’émission The Voice.
mpossible d’échapper à Lilian
à l’E.N.I.L. de Mamirolle.
Outre les articles de presse
le concernant épinglés sur les
murs, il est dans l’esprit des étudiants et des professeurs. Ici,
tout le monde suit le parcours
de l’ancien élève révélé mi-janvier sur TF1 dans l'émission The
Voice (8 millions de téléspectateurs). Son interprétation très
personnelle de la chanson
“Octobre” de Francis Cabrel a
séduit le jury (Zazie, Florent
Pagny, Mika, Jenifer), et a
enflammé les réseaux sociaux.
“Le fromager déjà star” comme
on a pu le lire ici et là a emballé le public et l’E.N.I.L. aussi.
“On en parle entre nous à
l’internat, en cours, pendant les
pauses. On allume l’ordinateur
et on écoute ses prestations. On
suit l’émission chacun chez soi,
et le lundi on en discute” avoue
Aurélie étudiante en 2ème année
de B.T.S.- S.T.A., la même formation que Lilian Renaud a suivi avant elle entre 2009 et 2011
pour devenir fromager.
Depuis, le jeune guitariste-chanteur originaire de Mamirolle a
bifurqué pour tenter sa chance
I
dans la musique. Il a rejoint en
septembre la M.A.I. (Music Academy International) de Nancy.
Repéré à cette occasion-là, il a
été proposé pour participer à
l’émission The Voice. Tout est
allé très vite. “Sur le coup, ça
surprend de le voir à la télévision. On va peut-être créer un
fan-club au sein de l’école” annonce Nathalie. “Dès qu’on se retrouve ensemble, on parle de lui. C’est
une fierté pour nous de voir quelqu’un de notre école participer
à The Voice. Parfois des gens
nous demandent : “Alors, Lilian
est dans votre
classe ?” Malheu“Je garde
reusement non.
Franchement, il a
la tête
fait le buzz après
froide”
son premier pasdit Lilian.
sage à la télévision. On sera derrière lui pour sa
prochaine émission” s’amusent
Perrine et Aurélie. Déjà fans, elles
se disent prêtes à
faire le voyage à
Paris pour soutenir le chanteur de
27
23 ans en fonction de sa progression dans le télé-crochet.
Lorsqu’on lui demande comment
il vit cette célébrité naissante,
Lilian Renaud répond s’en
s’emballer : “Je garde la tête froide et les pieds sur terre. Ma participation à cette émission est
une porte ouverte sur la musique
qui est ma passion. C’est super.”
En quelques semaines, Lilian
est devenu la mascotte de l’École
Nationale de l’Industrie Laitière de Mamirolle. Même sur
son site Internet, l’E.N.I.L. rend
hommage à son ancien élève Originaire de Mamirolle, Lilian Renaud est coaché par Zazie.
dont beaucoup espéraient la visite surprise lors des portes On le retrouvera dans The Voice fin février.
ouvertes de l’établissement le
14 février. “À travers le parcours
de personnes comme Lilian, on
peut montrer aux jeunes que la
vie peut être belle. C’est important” souligne Michel Gurtner
qui enseigne à l’E.N.I.L. Il rappelle au passage que ce n’est
pas la première fois qu’un ancien
élève de l’école est révélé à la
télévision. Il y a quelques années,
l’un d’eux a participé à l’émission
Koh Lanta. I
T.C.
MAMIROLLE
agro-écologie peutelle réconcilier la
société avec son
agriculture ?” Cʼest à cette
question que tenteront de
répondre Marc Dufumier, agronome à Agro-Paris Tech et
Gilles Fumey, géographe à la
Sorbonne lors dʼune conférence-débat organisée par
lʼE.N.I.L. le lundi 16 mars à
20 heures au lycée Granvelle
de Dannemarie-sur-Crête. Au
cœur de la discussion : les
conséquences
sur
lʼenvironnement
de
lʼindustrialisation de lʼagriculture
sous lʼinfluence des marchés
financiers et des multinationales. I
Renseignements au
03 81 55 92 00
Tilmat, concession Liebherr
Une pelle de démolition
dernière génération pour P.B.T.P.
L’entreprise de travaux publics de Devecey spécialisée notamment
dans les chantiers de démolition vient d’investir plus de
600 000 euros dans une nouvelle pelle qui a été fabriquée
à Colmar dans les usines Liebherr.
ierre Moreau ne boude
pas son plaisir en
s’installant dans la cabine de la pelle de démolition
dernière génération qu’il vient
d’acquérir. “Quand vous êtes
aux commandes de cette machine, c’est un peu comme si vous
étiez au volant d’une Aston Martin” annonce le président de la
société P.B.T.P. et Démolitions
de Devecey. Le chef d’entreprise
a investi près de 650 000 euros
dans cet engin qu’il a réceptionné le 11 février chez Tilmat (groupe Tilly) à Mamirolle qui a la concession Liebherr.
Ce bijou de technologie de 50
tonnes, doté d’un bras de 23
mètres qui lui permet de
s’attaquer à des immeubles de
7 étages, ne restera pas longtemps en exposition. La pelle
est attendue en Haute-Saône,
sur la commune de Demangevelle, où P.B.T.P. engage le chantier de destruction des
anciennes filatures. Mais avant
cela, le conducteur dédié à la
machine va suivre une formation pour se familiariser à son
maniement et aux instruments
de bord. “Le niveau de sophistication est très important avec
notamment un système de
contrôle de la stabilité de la
pelle. Elle a été étudiée en fonction des attentes de notre client”
remarque Michaël Frachebois,
le commercial de Tilmat qui a
accompagné Monsieur Moreau
dans cet investissement. La
pelle de démolition a été commandée il y a un an et a été
fabriquée à 90 % à Colmar dans
les usines du groupe Liebherr.
“Cette machine nous permet de
nous positionner sur des chantiers de démolition mécanisée
très techniques. Elle nous per-
P
met aussi de renouveler notre
parc. Notre pelle actuelle a déjà
18 000 heures de fonctionnement”
observe Pierre Moreau dont
l’entreprise intervient en Bourgogne et en Franche-Comté.
Spécialisée au départ dans le
terrassement, B.P.T.P. qui
emploie 43 personnes en C.D.I.,
a ouvert son activité à la démolition en 1994, un savoir-faire
qu’elle a complété en 2005 d’une
division de désamiantage. À
Besançon, cette société de travaux publics est intervenue
notamment sur les chantiers
de déconstruction d’immeubles
quartier Fontaine-Écu, aux
Clairs-Soleils, et sur la démolition de la caserne des pompiers rue Louise-Michel.
Aujourd’hui, la méthode de
déconstruction mécanisée est
préférée au dynamitage qui
pose des problèmes de recyclage des matériaux. “Avec cette technique, on commence par
nettoyer le bâtiment, par le purger. Ensuite, on le démolit progressivement et on recycle les
déchets. C’est plus soigné et c’est
plus environnemental” termine Pierre Moreau. I
T.C.
Francis Costa,
responsable
technique Tilmat,
Pierre Moreau,
président de P.B.T.P.,
Pierre Tilly, P.D.G. du
groupe Tilly et
Michaël Frachebois,
commercial Tilmat,
sur la nouvelle pelle
de démolition.
28
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
LES ÉLECTIONS DÉPARTEMENTALES SONT LANCÉES
La droite et la gauche classiques sont en marche pour le scrutin des 22 et
29 mars prochains. En attendant les détails des autres partis minoritaires.
MAJORITÉ DÉPARTEMENTALE
14 veulent rempiler
Unis derrière Claude Jeannerot
Sur 22 conseillers généraux sortants, 14 ont décidé de repartir sous l’étiquette
“majorité départementale” conduite par Claude Jeannerot, candidat à sa
succession. À Besançon, peu de candidats surprises mais un jeu de chaises
musicales et des difficultés pour boucler les binômes dans certains cantons.
ans l’opposition, comme dans
la majorité, beaucoup se
posaient la question de savoir
si Claude Jeannerot allait rempiler. Plus de doute : le président du
Conseil général sortant sera bien candidat aux élections départementales
des 22 et 29 mars prochains. Le membre
du Parti socialiste - qui repart sans
l’étiquette P.S. car 50 % de ses colistiers sont de la société civile - aura 70
ans en avril. Un anniversaire qu’il
pourrait peut-être fêter en prenant
pour la troisième fois la tête du Département. “C’est notre leader naturel”
estime Nicolas Bodin, responsable de
la section P.S. du Doubs.
Poussé pour repartir par ses pairs,
Claude Jeannerot se dit “motivé” mais
aussi pragmatique : “J’ai la faiblesse
de croire que ma présence peut conforter la majorité départementale. Et j’ai
D
DROITE
la responsabilité personnelle de préparer l’avenir.” Président depuis 11
ans, l’ancien sénateur veut rappeler
le bilan de son équipe qui a agi avec
“rigueur et efficience” mais lui ne repart
pas “contraint et forcé” dit-il. Il rappelle à qui veut l’entendre qu’1 euro
investi par le Département équivaut
à 8 euros de retombées dans l’économie.
“Nous avons un bilan, un projet, une
équipe, résume le chef de file. Sur 22
conseillers généraux, 14 ont décidé de
se représenter. C’est une équipe qui garde un capital d’expérience” poursuit
Claude Jeannerot. Les 38 suppléants
sont nouveaux (sauf Claude Girard).
La majorité ne cache pas qu’elle a eu
des difficultés à boucler les quadrinômes notamment dans les zones où
elle est faible. Début février à quelques
jours du dépôt des candidatures en
préfecture, il n’y avait toujours pas de
postulant dans les cantons de Frasne
et d’Ornans. Il manquait aussi deux
Les candidats de la majorité écoutent Claude Jeannerot
femmes sur le canton de Maîche (une
titulaire et une suppléante), un couple
présenter la campagne des élections départementales.
de suppléants à Pontarlier et un suppléant à Morteau.
son du redécoupage” justifie le prési- On retrouve chez des candidats tituPour Besançon, si les candidats ont dent. Le socialiste Yves-Michel Dahoui, laires et suppléants des personnes qui
plus facilement été trouvés, l’équation adjoint au maire à Besançon, bataille- “roulaient” pour Jean-Louis Fousseret
n’a pas été simple à trouver. Le can- ra sur Besançon 5.
lors des municipales 2014 (mais qui
didat sortant Lotfi Saïd Toujours à Besançon, un accord a été n’ont pas été élues) : c’est le cas de Sarest ainsi “parachuté” à passé avec Les Verts (E.E.L.V.) qui ti Hong (33 ans) ou Myriam LemerBesançon 4 et laisse son bénéficient d’un binôme titulaire sur cier (52 ans).
Pour éviter canton d’élection (Pla- Besançon 3. En contrepartie, il n’y aura À l’heure de la fusion des Régions,
l’éviction noise devenu Besançon pas d’écologistes sur les autres can- Claude Jeannerot estime que le Déparde Gérard 1) pour laisser la place à tons bisontins. Mais cela ne sera pas tement est “dans la bonne proximité.”
Gérard Galliot (maire de le cas sur les autres cantons, ce que Il devrait garder ses compétences
Galliot.
Dannemarie-sur-Crête). “regrette” Claude Jeannerot rappelant actuelles que sont le social, les collèges
“Nous avons fait le choix qu’Éric Alauzet faisait partie de “sa” et les routes mais perdre le transport
de demander à Lotfi Saïd majorité avant son élection à au profit de la région. “La gauche”, ou
de se positionner à Besan- l’Assemblée. Claude Jeannerot et Géral- plutôt la majorité, se dit prête. I
E.Ch.
çon pour éviter l’éviction dine Leroy (39 ans) partent sur Besande Gérard Galliot en rai- çon 6.
7 conseillers sortants
La droite part - presque - unie en ordre de bataille
Chef de file d’un bataillon de 76 candidats, Christine Bouquin a présenté
les troupes qui défieront la majorité départementale de Claude Jeannerot
lors des deux tours de ces élections départementales nouvelle formule.
n signe qui ne trompe La Vèze. Si le temps n’est pas
pas… C’est Christine encore venu de décider qui sera
Bouquin, la conseillère le nouveau leader de la droite,
générale du canton de et donc le nouveau président
Maîche, qui a mené les débats du Conseil départemental (futur
micro en main lors de la pré- nom du Conseil général) en cas
sentation des candidats de la d’alternance au soir du 29 mars,
droite le 25 janvier dernier à on a quasiment déjà la répon-
U
se. Et dans cette hypothèse,
Christine Bouquin pourrait
devenir la première femme élue
à cette fonction. Nous n’en
sommes pas là…
Avant de confirmer cette hypothèse, il faudra que la droite
remporte au moins 10 des 19
nouveaux cantons redécoupés
du Doubs. Pour l’instant, elle
est plus que minoritaire avec
13 conseillers généraux sur les
35 actuels élus. La droite y croit
et mise sur l’ancrage local de
ses candidats. Le slogan de cette campagne - “Vivre ici” - en
dit long sur cet élément. “Nous
nous
présentons
pour
l’alternance.” Le ton de Christine Bouquin est lui aussi volontaire. Et politique : “L’inversion
La quasi-totalité des quadrinômes était là le 25 janvier à La Vèze.
de la courbe du chômage ? Non ne
voyons toujours
rien venir.” “La
réforme territoriale ? Elle a été décidée à Paris et on
nous l’impose sans
même connaître les
compétences futures
“Vous
des Départements”
note l’élue au nom imaginez
de ses collègues de le renoul’U.M.P., de l’U.D.I.,
du MoDem et des vellement
personnes issues qu’il va y
de la société civile,
avoir !”
tous formant ce
front uni contre la
majorité en place conduite par
le socialiste Claude Jeannerot.
“Le préalable à cette union de
la droite a été la liste d’union
qu’a réussi à mener Jacques
Grosperrin à Besançon. Cette
union a donné une vraie dynamique qui se poursuit aujourd’hui pour ces élections départementales” souligne de son côté
Jean-Marie Binétruy, le président de l’U.M.P. du Doubs.
Quelques divergences sont
attendues pourtant avec des
candidats de droite, non investis, qui risquent de troubler la
belle harmonie, comme Patrick
Ronot, l’ancien élu d’Amancey
qui se présente à Besançon, ou
le maire des Fins dans le nouveau canton de Morteau par
exemple.
La moyenne d’âge des 76 candidats de la droite (deux titulaires et deux suppléants pour
chacun des 19 nouveaux cantons) est à peine supérieure à
50 ans. 82 % d’entre eux sont
des actifs et sur les 76, 7 seulement sont des candidats déjà
élus au Conseil général (Christine Bouquin, Annick Jacquemet, Béatrix Loizon, Frédéric
Cartier, Alain Marguet, Pierre
Mazimann et Serge Cagnon).
Certains sont élus ailleurs comme au conseil municipal de
Besançon par exemple (MarieLaure Dalphin, Philippe Gonon,
Michel Omouri, Michel Vienet…), au Conseil régional
(Denis Leroux, Françoise Branget) ou dans des petites communes. La plupart n’ont aucun
mandat. Par volonté de contraste, la droite souligne que “67 %
de nos candidats sont du secteur privé, 33 % du secteur
public.” “Vous imaginez le renouvellement qu’il va y avoir !”
Si l’ombre du vote F.N. plane
sur ce prochain scrutin, il semble
pourtant que ces élections départementales nouvelle formule
risquent de se cantonner à des
traditionnels duels gauche-droite. Le mode de scrutin est tel –
pour se maintenir au second
tour, il faudra réunir au moins
12,5 % des inscrits – qu’il paraît
très difficile de voir trois quadrinômes se qualifier pour le
second tour. Par ailleurs, ces
élections de proximité se jouent
souvent sur la notoriété des candidats au moins autant que sur
leur étiquette. Les jeux sont
ouverts. I
J.-F.H.
LE GRAND BESANÇON
PATRIMOINE
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 29
EN BREF
Musée des Maisons Comtoises
Destination Nancray
pour la caborde
des Tilleroyes
Construction
Située dans l’enceinte d’une ferme aux Tilleroyes,
une caborde typique de l’activité viticole de Besançon
sera bientôt démontée pour être reconstruite
au musée des Maisons Comtoises.
est une caborde qui d’ici
quelques mois témoignera du
patrimoine viticole régional
au musée des Maisons Comtoises de Nancray. Mais avant que le
public puisse découvrir “la cabane” en
pierre sèche qui servait d’abri à ceux
qui travaillaient dans les vignes, il faudra d’abord l’acheminer jusque-là. Car
la caborde en question se trouve pour
l’instant aux Tilleroyes, dans l’enceinte
d’une ferme. Autrefois, ce coteau de
Besançon était couvert de vigne. On
venait de Battant pour la cultiver et
produire un vin local. Aujourd’hui, il n’y
a plus de traces de raisin sur ces terres
muées en pâtures.
À demi effondrée, la petite maison de
pierre d’une architecture conique fait
partie des derniers vestiges de l’histoire
viticole bisontine. “Elle date probablement du XIXème siècle. Nous en apprendrons sans doute davantage en la démontant” remarque Marie Spinelli-Flesch,
directrice du musée. Ce chantier minutieux doit démarrer au mois d’avril. Il
a été confié à l’Association Patrimoine
C’
Insertion 25 (A.P.I.) qui se chargera également de la reconstruction de la caborde à Nancray. “Il y a 180 mètres cubes
de pierre à récupérer. Entre le tri et le
démontage, il faut compter deux mois,
observe Rémy Sitz, directeur d’A.P.I. 25.
La difficulté sur ce genre de projet, c’est
qu’il n’existe pas de document sur la
manière dont étaient construites ces
cabordes. À l’évidence, dans le cas précis, ceux qui l’ont bâtie n’en étaient pas
à leur coup d’essai. Nous
allons la reconstruire à
“180
l’identique, sans mortier.”
Dans le secteur, on troumètres
ve plusieurs de ces
cubes de
cabordes. La plupart sont
en ruine. Celle-ci surprend
pierre à
récupérer.” par sa taille : cinq mètres
de diamètre intérieur, plus
de 10 mètres à l’extérieur
si l’on englobe les contreforts qui maintenaient la
stabilité de l’édifice. “Elle
est forte, grande, elle avait
un étage, un four. Les gens
qui étaient là avaient de
Pierre Contoz, président du musée et Michel Courtois, architecte conseil
du musée devant la caborde qui sera bientôt démontée.
quoi vivre, se reposer, manger. Ils pouvaient rester sur place, au milieu des
vignes où ils travaillaient” observe Michel
Courtois, architecte conseil au musée
des Maisons Comtoises, qui supervise
les opérations.
L’homme de l’art est particulièrement
attaché à cette caborde. Elle appartient
en effet à sa famille qui en a fait don au
musée. Dans quelques mois, on la découvrira à Nancray, comme elle était à
l’origine. “Cette caborde est une manière pour moi de mettre en valeur l’histoire
culturelle de mon père, Alphonse Courtois. Né à Morteau, il était ténor. Ses qualités lyriques lui avaient permis d’entrer
à l’opéra de Paris. Mais il a renoncé pour
faire du commerce de bestiaux. Ce projet est pour notre famille une manière
d’honorer sa mémoire” confie Michel
Courtois.
Un budget de 130 000 euros est nécessaire à ce chantier. Le plan de financement est bouclé. “Nous avons reçu
25 000 euros de la Fondation du Patrimoine, et on lance par ailleurs une souscription. Le Conseil général doit s’engager
hauteur de 35 000 euros, la Région de
20 000 euros. Le député Éric Alauzet verse 7 000 euros au titre de la réserve parlementaire. L’Agglo participe également.
Le reste est de l’autofinancement et du
mécénat” détaille Pierre Contoz, le président du musée des Maisons Comtoises.
Avec cette caborde, ce lieu culturel fait
un pas de plus dans la conservation du
patrimoine rural bâti régional. I
T.C.
Le C.A.U.E. (Conseil
d’architecture,
d’urbanisme et
d’environnement) du
Doubs organise un
atelier “Bien penser
son projet” vendredi
20 février de 14 heures
à 17 heures dans ses
locaux du 21, rue
Pergaud à Besançon.
C’est un atelier gratuit
pour les particuliers
qui envisagent de
construire ou de
modifier leur
habitation. L’objectif
est de les guider pour
qu’ils préparent leur
projet sans encombre.
Choix du site, budget,
réglementation,
organisation du
projet, choix des
professionnels seront
les points développés
par l’architecte du
C.A.U.E. qui animera
cet atelier. Détails et
inscriptions sur
www.caue25.org
Pèlerinage
Du 21 au 29 avril, le
Service interdiocésain
des Pèlerinages de
Besançon et BelfortMontbéliard propose,
sous la présidence de
Monseigneur Jean Luc
Bouilleret, une
visitation en Terre
Sainte.
Renseignements et
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le patrimoine historique et architectural d’un centre-ville rendu aux piétons !
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• près de 5 700 places de stationnement
(dont parkings Battant et Rodia gratuits)
• le réseau bus&tram :
nombreuses lignes Ginko au centre-ville
• les Parkings Relais puis le tram ou le bus
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horodateurs ou le réseau Ginko,
offert par vos commerçants !
30
LE GRAND BESANÇON
IMPÔTS
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
Augmentation
Les Grands Bisontins paieront davantage d’impôts
Les propriétaires seront touchés sur leur taxe foncière
mais aussi la taxe d’habitation. Une augmentation que
la C.A.G.B. explique par le désengagement de l’État.
ous utilisions le rabot.
Désormais, c’est la hache
que nous devrons utiliser
pour réduire les dépenses.”
La métaphore est signée Gabriel Baulieu, premier vice-président de
l’agglomération en charge des finances.
Le maire de Serre-les-Sapins a pris un
air grave lors du débat sur les orientations budgétaires de la collectivité
jeudi 12 février.
Première annonce : la hausse des impôts
pour les habitants du Grand Besançon
est confirmée et programmée sur quatre
années (2015 à 2018). “L’effort portera
ainsi majoritairement sur la taxe foncière qui est payée par les propriétaires
qu’il s’agisse de particuliers (pour deux
tiers) ou d’entreprises (pour un tiers)”
annonce l’agglomération qui ne veut
pas porter le chapeau d’une mauvaise
gestion budgétaire. “Nous ne le faisons
pas par gaieté de cœur mais par responsabilité… Ce désengagement de
l’État, au travers des pertes de dotations, est estimé à une ponction de 2 millions d’euros chaque année entre 2015
et 2020” dit Gabriel Baulieu.
“N
SAÔNE
Pour l’instant, le chiffre précis de
l’augmentation des taxes sera connu
en mars. Les entreprises seront également touchées via la cotisation foncière des entreprises (C.F.E.).
C’est selon la majorité “un pacte de
soutenabilité”
que
s’impose
l’agglomération. “Je ne comprends pas
ces attaques récurrentes et injustifiées
contre la prétendue mauvaise gestion
des collectivités locales. Ces polémiques
affaiblissent le consentement civique
à l’impôt et l’esprit civique”
martèle le premier vice“Un seuil président pour argumende désen- ter la hausse.
Une baisse de 6 % des
dettement charges de services avec
un maintien des dépenses
bientôt
à 6 ans.” du personnel (1,8 %) permettra un gain fiscal de
3,15 millions d’euros d’ici
2020.
La décision du recours à
l’impôt est décriée par Philippe Gonon (U.D.I) qui
demande un Plan Orsec :
“Il faut prioriser les inves-
tissements pour soutenir les entreprises.
C’est un tour de passe-passe car vous
aviez dit que vous n’augmenteriez pas
les impôts des Bisontins.” De promesses,
Jean-Louis Fousseret assure n’en avoir
jamais tenu pour l’agglomération, seulement pour Besançon lorsqu’il était
candidat. Laurent Croizier (MoDem)
regrette que les décisions de la C.A.G.B.
s’apparentent davantage “à de la gestion administrative, qu’à du volontarisme politique.”
En coulisses, des voix annoncent des
jours “noirs” pour les comptes budgétaires de l’agglomération. “Faux, répond
Gabriel Baulieu. Notre seuil de désendettement est de 11 années (la moyenne nationale est de 7). Nous serons à 6
années d’ici la fin du plan pluriannel
d’investissements.”
En 2015, le niveau d’investissement
restera élevé avec un objectif de réalisation à hauteur de 19,8 millions
d’euros, avant de se réduire les années
suivantes. En moyenne, sur le mandat, le niveau d’investissement sera
de l’ordre de 15 millions d’euros par
an sur le budget principal. Comme un
aveu d’impuissance, Jean-Louis Fousseret confirme “que cette baisse des
dotations est trop rapide. Les entreprises locales vont souffrir.” Ça va mieux
en le disant… I
E.Ch.
Zoom
Vers une disparition
du Val Saint-Vitois ?
L
a question est à lʼétude. Un cabinet dʼétudes a été engagé par la communauté de communes du Val Saint-Vitois pour réfléchir à deux éventualités : “Soit nous continuons de fonctionner ainsi en cherchant de nouvelles compétences (école, assainissement) pour pallier les baisses de subventions
de lʼÉtat, soit nous éclatons la communauté de communes” annonce le président Pascal Routhier et maire de Saint-Vit. La seconde possibilité semble prendre
le pas. Décision avant lʼété. En cas dʼéclatement, les 15 communes rejoindraient
soit Quingey, le Val Marnaysien, soit la C.A.G.B. Les maires ont été appelés à
donner leur préférence.
Selon le président, cʼest le départ de Lantenne-Vertière au 1er janvier 2016 qui
rejoint la communauté du Val Marnaysien qui accélère ce choix. “Lantenne
représente 22 % de la fiscalité (pour 8 % des habitants) pour environ 130 000 euros
par an, Pascal Routhier. Ce départ, cʼest le couperet pour nous.” Il demande à
cette commune une compensation financière, forme de bon de sortie. Une
réunion sʼest tenue mardi 10 février à la préfecture pour indiquer le montant de
sortie. “On nʼa violé personne, coupe Thierry Malésieux, le maire. Cʼest notre
droit. Nous allons négocier ce bon de sortie.” Intercommunalité qui nʼest jamais
parvenue à fédérer, le Val Saint-Vitois est sur le gril. I
Environnement
Marais de Saône :
une espèce de plante
rare et originale
La zone humide protégée du marais de Saône cache encore des
surprises. Le botaniste bisontin Yorick Ferrez y a découvert une
population de laîche à épis noirs Carex, une espèce de plante rare
en France, encore inconnue en Franche-Comté.
es plus belles découvertes
ne sont pas toujours
celles que l’on fait à des
milliers de kilomètres.
Le botaniste bisontin Yorick
Ferrez, directeur scientifique
au laboratoire national de
Franche-Comté, le prouve. Dans
le marais de Saône, plateau surplombant Besançon, il a mis au
jour une population de laîche à
épis noirs Carex melanostachya
non loin d’un étang.Après homologation, il pourrait s’agir du 2
605ème taxon de plantes vasculaires de notre flore régionale.
“Cette espèce rare en France,
connue des vallées de la basse
vallée de la Saône, de la moyenne vallée du Rhône, de la plaine du Forez et de la basse vallée de la Loire, n’avait jamais
été notée en Franche-Comté, ni
ailleurs dans le massif jurassien” commente le botaniste,
qui a eu un peu de chance dans
sa découverte. “J’avais repéré
une zone dans ce marais car je
recherchais au départ la Glaciole, plante connue mais protégée. Puis, j’ai remarqué cette
plante et j’ai vu que c’était un
Carex, mais je ne la connaissais
pas” se souvient-il.
L
Cette espèce rare
en France est notamment
connue dansla basse
vallée de la Saône.
Après avoir prélevé le végétal
(non protégé), il se rend dans
son laboratoire du centre botanique situé rue Voirin à Besançon où il potasse des livres,
consulte d’autres spécialistes.
Le résultat est clair : il s’agit
bien du Carex melanostachya.
C’est d’autant plus remarquable
que le marais de Saône a souvent été étudié et visité par des
générations de naturalistes. “Il
a été identifié très tôt comme un
des lieux les plus intéressants
pour la flore de la région. Charles
Grenier, dans son
Catalogue des
plantes phanéroUne
games du Doubs,
découverte notait dès 1843 la
présence de l’ail
dans un
anguleux. Paul
endroit
Parmentier
y
signale pour sa
pourtant
bien connu. part la violette élevée en 1894”
détaille le Bisontin.
Si des espèces ont
disparu en raison
de la pression
humaine,
le
marais retrouverait une meilleu-
Le botaniste Yorick Ferrez,
auteur de cette découverte
dans le marais de Saône.
re santé. C’est en tout cas l’avis
du spécialiste : “Je pense qu’il
est en meilleur état qu’il y a 10
ans. Grâce à la réhabilitation
menée par le syndicat mixte, on
voit des résultats inattendus.
Derrière le collège de Saône, dans
un espace réhabilité, on retrouve une mousse signalée au début
du XXème siècle” commente Yorick
Ferrez. Lentement, mais sûrement, la nature reprend ses
droits… dans les rares endroits
où la pression humaine veut
bien la laisser tranquille. Le
marais : un laboratoire à ciel
ouvert pour le conservatoire
botanique de Franche-Comté. I
E.Ch.
Zoom
S
Le Bois d’Aglans
en zone Natura 2000
itué à lʼextrémité de lʼaérodrome de La Vèze, mais propriété de la Ville de Besançon, le bois dʼAglans intègre
la future zone Natura 2000 de la moyenne Vallée du
Doubs couvrant une surface de 6 309 hectares et concerne
29 communes entre Montfaucon et Hyèvre-Paroisse.
Le bois dʼAglans a été repéré pour ses milieux forestiers. La présence de deux “espèces dʼintérêt communautaire” y est avérée :
le crapaud sonneur à ventre jaune, amphibien bénéficiant dʼune
protection nationale et le dicrane vert, une mousse en régression
en France et en Europe. Aucune intervention sylvicole ne sera
réalisée à lʼintérieur de lʼîlot. I
LE GRAND BESANÇON
CULTURE
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 31
EN BREF
F.R.A.C.
En route vers
la labellisation
Tourisme
et Handicap
Vacances
Accueillez un enfant
quelques jours en
vacances, un ou
plusieurs week-ends au
cours de l’année, ou une
ou plusieurs semaines
pendant les congés
scolaires. Pour cela,
contacter l’association
des Familles de
Besançon sur
http://afb.overblog.com ou au
03 81 88 47 38.
Latino
Le Fonds régional d’art contemporain s’est doté
d’outils pour rendre accessible l’art contemporain aux publics en situation de handicap.
e F.R.A.C. de FrancheComté (Fonds régional
d’art contemporain) est
en route pour obtenir le
label Tourisme et Handicap. Il
s’est doté d’un certain nombre
d’outils qui permettent aux personnes handicapées, quel que
soit leur type de handicap, de
découvrir les expositions organisées dans l’espace culturel de
la Cité des Arts. Ainsi, aveugles,
malvoyants, sourds, personnes
à mobilité réduite, ou souffrant
d’un handicap mental, ont accès
aux œuvres présentées par le
F.R.A.C. “Pour les aveugles,
l’implantation des bandes podotactiles qui leur permettent de
se repérer dans l’espace a été
améliorée. Désormais, sur chaque
exposition, on produit des fiches
en braille qui accompagnent un
L
certain nombre d’œuvres. Les
malvoyants peuvent disposer de
loupes et de tablettes numériques.
Nous allons adapter pour eux
nos guides d’exposition en les
éditant en gros caractères”
détaille Naïma Lafond, responsable du pôle public du
F.R.A.C. Des œuvres ont été
reproduites sous forme de maquettes en
“Des
trois dimensions
boucles pour les aider à
conceptualiser
magné- l’espace.
tiques.” Le F.R.A.C. édite un
guide d’exposition
par type de handicap. C’est donc par
le texte que les
œuvres sonores du
Fonds régional d’art
contemporain sont
Pour les sourds et malentendants, des visites des expositions
en langage des signes sont organisées.
décrites aux sourds et malentendants. “Nous avons acquis
par ailleurs des boucles magnétiques (3 000 euros) grâce auxquelles les personnes appareillées
peuvent entendre, y compris dans
la salle de conférence” ajoute
Naïma Lafond. Des visites en
langage des signes sont également organisées à destination
de ce public.
Enfin, le F.R.A.C. a travaillé
avec l’A.D.A.P.E.I. et les Salinsde-Bregille pour faire découvrir
l’art contemporain à un public
souffrant d’autres formes de
handicap, mental en particulier.
Le
personnel
de
l’établissement en contact avec
toutes ces personnes a été formé à leur accueil.
Ce vaste chantier d’accessibilité
a été réalisé à partir d’un travail d’analyse conduit par Jade
Sauvage dans le cadre d’un service civique. Elle a collaboré
avec les associations représentants toutes les familles de handicap afin d’apporter les solutions adaptées. “Nous ne nous
sommes pas engagés dans cette voie pour augmenter la fréquentation de l’établissement
mais pour donner accès à l’art
contemporain aux publics en
situation de handicap” termi-
ne Naïma Lafond (N.D.L.R. : Le
F.R.A.C. a accueilli 24 000 visiteurs - seulement - en 2014).
Il reste deux points à améliorer pour avoir la certitude de
décrocher le label Tourisme et
Handicap. La porte d’entrée du
F.R.A.C. trop lourde, doit être
modifiée pour faciliter l’accès
aux personnes en fauteuil. La
signalisation des places de parking pour les personnes handicapées doit être également renforcée. Les équipes du F.R.A.C.
n’ont pas la main sur ces deux
chantiers qui incombent à l’Agglo
et à la Région, propriétaires des
lieux. I
Projection de “Y
volvere”, un film
d’Elvira Diaz au C.L.A.
de Besançon mercredi
25 mars, salle
Quemada à 20 heures
et au Café des
Pratiques 105, rue de
Belfort samedi 28 mars
à 18 heures. Organisé
par l’association
Latinoamericalli.
Aéroport
La Cour des comptes a
épinglé mercredi
11 février les aéroports
de Dole et de Dijon. La
Cour des comptes
estime que la viabilité
économique n’est, selon
elle, “pas démontrée”
pour ces aéroports
distants de seulement
50 km l’un de l’autre.
Rappelons que le
Conseil régional de
Franche-Comté a
supprimé sa subvention
de 300 000 euros à la
plateforme de Dole.
32
LE GRAND BESANÇON
AUXON
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
Fusion
Les Auxons
sans Dessus Dessous
Auxon-Dessous et Auxon-Dessous ne font plus qu’un depuis le 1er janvier.
Suppression d’une mairie, d’une bibliothèque, renégociation des prêts
communaux et mutualisation du personnel occasionneront des économies.
À l’inverse, les habitants se battent avec des tracas du quotidien.
ls se sont dits “oui”. Pour le
meilleur… surtout pas pour le pire.
Depuis le 1er janvier, les villages
d’Auxon-Dessus et Auxon-Dessus
ne font plus qu’un avec 2 575 habitants
pour une surface de 1 060 hectares.
L’idylle s’est nouée en septembre dernier après que les deux conseils municipaux ont avalisé cette fusion dont
quelques retards à l’allumage, totalement indépendants de la mairie, polluent le quotidien.
Les habitants doivent en effet procéder à un changement d’adresse qui
équivaut à prévenir les organismes,
les banques, les assurances. C’est fastidieux. “Je regrette que le législateur
n’ait pas pris en compte ces détails” dit
le maire Serge Rutkowski dont les services se sont adaptés pour répondre
aux interrogations des habitants en
ouvrant un bureau spécial de 17 heures
à 20 heures Confirmation auprès de
cette habitante, résidante rue du Chemin du Creux, à l’ex-Auxon-Dessus :
“Il faut signaler à la banque le changement d’adresse… alors que l’on ne
déménage pas. Heureusement, il n’a
I
pas fallu repayer de carte grise mais
seulement un timbre à 2,50 euros pour
faire le changement” dit-elle. Par
ailleurs, deux rues (qui portaient le
même nom) ont été rebaptisées. Ainsi, la rue de l’Église d’Auxon-Dessus
devient la rue de l’Église Saint-Pierre.
Dès le 2 janvier, les employés communaux décrochaient les anciens panneaux
pour apposer “Les Auxons”. Concrètement, il n’y a plus deux maires mais
bien un seul. C’est Serge
Rutkowski (ancien mai“Plus
re d’Auxon-Dessus) qui
grosse, la enfile l’écharpe. Le maicommune re d’Auxon-Dessous élu
en mars dernier Jacques
attire.”
Canal devient premier
adjoint : “J’estimais légitime que Serge Rutkowski devienne maire car il a
été le catalyseur de la
fusion” confie Jacques
Canal.
Un seul bâtiment de mairie a été retenu : celui
d’Auxon-Dessus. Les bud-
gets ont été fusionnés ainsi que les
dettes. Les Auxons affichent un budget
de 2,6 millions d’euros et profitent “de
cette fusion pour renégocier les prêts
auprès des banques, dit le premier adjoint.
On devrait économiser mais attendons
encore la réponse finale des banques.”
Le groupe scolaire fonctionnait avec un
syndicat, ce dernier est dissous, annulant de fait la rémunération d’un président et d’un vice-président. La secrétaire en poste est réaffectée à la mairie :
“Grâce à ce regroupement, nous pouvons anticiper par exemple un congé
maladie ou mieux moduler les tâches.
Idem pour les moyens techniques : nous
avions deux camions-bennes, il sera
inutile d’en remplacer un” constate le
maire.
Voulue, cette fusion s’inscrit dans une
logique de rationalisation et pour “féliciter” cette démarche, l’État garantit
aux Auxons un maintien des dotations
sur trois ans alors que les communes
voisines voient leurs dotations diminuer.
Plus “grande”, la nouvelle commune a
des ambitions et nourrit des projets
Auxon-Dessous et Auxon-Dessus ne font plus qu’un depuis le 1er janvier.
Ici le maire Serge Rutkowski (à droite) avec Jacques Canal (1er adjoint,
ex-maire d’Auxon-Dessous).
comme la réalisation d’un trottoir et
d’une piste cyclable reliant les deux
villages. Un symbole d’unité. Les deux
bibliothèques seront fusionnées. Quant
aux impôts communaux, quasiment
identiques, une “légère” pondération
sera conduite à l’avenir.
Sûr de lui, le village dit qu’il profitera de sa nouvelle taille (juste derrière Miserey-Salines en nombre
d’habitants) pour accueillir des ser-
vices. Elle réfléchit à la création d’un
pôle médical et peut-être d’une pharmacie. “On nous regarde différemment”
dit la municipalité.
Du côté des associations, les connexions
existaient déjà. Les chasseurs vont par
exemple se regrouper et partager un
territoire commun. Sans Dessus, sans
Dessous, les Auxons ont une nouvelle
histoire à écrire. I
E.Ch.
PUBLI-INFORMATION
Square Habitat :
un professionnel de l’immobilier à Saint-Vit
À 5 minutes de Marnay
i de manière générale dans le Doubs,
l’immobilier accuse le coup depuis quelques
années, le secteur de Saint-Vit reste particulièrement dynamique. Saint-Vit est une des
villes du département dont la population est en
constante hausse depuis plus d’une dizaine
d’années. La bourgade, idéalement située entre
Besançon et Dole, compte désormais plus de 5 000
habitants. Ce constat est largement confirmé par
le réseau Square Habitat : “Saint-Vit est un secteur en plein développement situé à moins d’un
quart d’heure de Besançon, à dix minutes de Châteaufarine ou du C.H.U. Minjoz. La preuve, dans
ce secteur, plusieurs programmes immobiliers sont
en cours de construction. Et l’avantage, c’est que
les prix y sont plus attractifs que dans la première
Votre interlocutrice Square Habitat
couronne bisontine” note l’agence immobilière.
Présente à Saint-Vit et installée dans les locaux à Saint-Vit : Astrid Beguin.
du Crédit Agricole rue des Belles Ouvrières,
l’agence Square Habitat est gérée par Astrid réactivité et une efficacité optimales concernant
Beguin, votre contact privilégié pour tout projet le financement de votre projet. Rien de plus simple
immobilier. L’intégration de l’agence Square Habi- puisque les services immobiliers et bancaires sont
tat dans les locaux du Crédit Agricole permet une regroupés sous le même toit. “Nous sommes aux
services de nos clients pour la transaction immobilière, la location, l’immobilier d’entreprise et les
programmes neuf” résume l’agence. I
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LES NOUVEAUX VISAGES DE LA VIE PUBLIQUE
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
33
Mina Sebbah
La solidarité est dans son A.D.N.
Elle est prête à héberger quelqu’un chez elle
pour lui éviter de dormir dehors, à se lever la nuit
pour aider une personne en détresse qui
l’appelle. Mina Sebbah est comme cela :
généreuse et spontanée. Rencontre avec
une conseillère municipale d’opposition
qui n’est pas tout à fait comme les autres.
y voyez pas de la fausse pudeur ou de la
timidité maladive.
Mina Sebbah est discrète de nature, voilà tout. Si elle
n’éprouve pas le besoin de parler d’elle, elle savait au fond qu’en
mettant un pied en politique son
anonymat tomberait. Désormais
élue au conseil municipal sur le
banc de l’opposition, elle
s’accommode malgré tout de sa
nouvelle vie publique sans rechercher à tout prix la compagnie des
médias.
C’est avec retenue et sincérité
que cette femme de 53 ans accepte de lever un coin du voile sur
son parcours de vie, sur les combats qu’elle livre au quotidien et
qui l’ont amenée à s’engager aux
côtés de Jacques Grosperrin lors
des dernières élections municipales. “J’ai beaucoup de respect
pour Jacques qui est venu me
chercher” dit-elle avec bienveillance avant d’ajouter : “Je
n’appartiens à aucun parti. Je
suis de la société civile !” Il n’est
en effet pas nécessaire d’être affublé d’une étiquette politique pour
N’
se tourner vers les autres comme elle le fait depuis de longues
années. “La solidarité n’est pas
une affaire de droite ou de gauche.
Il faut d’abord être humain et
agir en tant qu’humain. Il ne faut
pas avoir peur de tendre la main
vers l’autre.”
En l’écoutant, on serait curieux
de voir quelle politique solidaire Mina Sebbah mènerait à
Besançon si elle était élue de la
majorité ? Mais voilà, le verdict
des urnes en a décidé autrement
en mars dernier. C’est le jeu de
la démocratie qu’elle accepte bien
volontiers. “Ce n’est
pas exactement le
rôle que j’attendais.
“Être
Mais je suis conseillèle plus
re municipale. Même
efficace si je suis dans
possible.” l’opposition, ce n’est
pas rien. Je porte
avec mes collègues
la voix de mes concitoyens, c’est le plus
important. Même en
étant à cette place, je
suis en capacité de
défendre leurs inté-
Mina Sebbah a un grand respect pour sa fonction d’élue. Même si elle est dans l’opposition,
elle estime porter la voix de ses concitoyens.
rêts” insiste Mina Sebbah qui avoue
son profond respect pour la fonction
qu’elle occupe d’élue de la République.
Cette conception très droite de la politique est un héritage de son père qui a
quitté le Maroc pour venir s’installer
à Gray avec sa famille. Cet homme charismatique, “plein de convictions”,
employé dans l’aéronautique,
était également féru d’horlogerie.
“C’est avec lui que j’ai découvert
Besançon. J’avais treize ans à
l’époque. Je suis tombée sous le
charme de cette ville.” La majorité venue, Mina Sebbah ne s’y
installera pas immédiatement.
Elle voyagera, vivra un temps
en Suisse, puis dans le Nord,
avant d’emménager durablement à Besançon en 1997. Pendant toutes ces années, et c’est
vrai encore aujourd’hui, sa soif
de solidarité ne l’a jamais quittée, que ce soit dans ses différentes missions professionnelles
en milieu hospitalier et plus
récemment à la Direction de
l’autonomie du Conseil général
du Doubs, que dans sa façon
d’être au quotidien. Cette ouverture aux autres est un héritage de sa mère. “La solidarité
était dans l’A.D.N. de la cellule
familiale. Ma mère faisait partie de diverses associations. Elle
s’est toujours rendue disponible
pour les autres. C’est un trait de
caractère qu’elle m’a transmis
dès mon plus jeune âge.”
À Besançon, “Madame Mina”
est connue des plus démunis,
des personnes en galère, des
écorchés de la vie frappés de
précarité. Elle agit pour eux à
travers l’association C.E.E. (Culture Éducation Épanouissement)
dans laquelle elle milite en tant
que bénévole depuis une quinzaine d’années. Par altruisme,
elle peut héberger une personne chez elle pour lui éviter de
dormir dans la rue. Elle peut se
lever en pleine lui pour aller
aider une autre en détresse qui
l’appelle au téléphone et la
conduire à l’hôpital. Elle peut
remuer et ciel et terre pour trouver du matériel de puériculture à de jeunes parents. Lorsqu’elle est revenue à Besançon
en 1997, elle s’est émue d’un
groupe d’étudiants qui avait des
difficultés à se loger. Alors avec
quelques autres, elle s’est démenée pour trouver une solution
provisoire d’hébergement.
Bio express
G
Née le
9 septembre 1962
G
Vit à Gray
G
1983 : S’installe en
Suisse et travaille dans
le milieu hospitalier
G
1997 : S’installe
à Besançon
G
2000 : Rejoint
l’association C.E.E.
qui fonctionne sans
subventions
G
2000-2009 : Travaille
au Conseil général
du Doubs
G
2014 : S’engage en
politique sur la liste de
Jacques Grosperrin
aux élections
municipales. Elle est
élue dans l’opposition
À Noël, dans son petit appartement de Saint-Ferjeux, elle a
accueilli une vingtaine de convives,
dont beaucoup n’auraient eu nulle part ou aller si elle ne leur avait
pas ouvert sa porte.
Mina Sebbah est comme ça, spontanée et généreuse. Mais toujours
discrète dans l’action qu’elle mène.
“Je n’ai pas l’habitude de parler
de cela” confie-t-elle un peu gênée
avant d’ajouter : “J’essaie d’être
le plus efficace possible plutôt que
de parler pour ne rien dire.” Dans
les quartiers de Besançon qu’elle
sillonne, elle croise au quotidien
des gens de tous les âges qui ont
besoin d’aide. Lorsqu’on lui demande ce qui la pousse à faire tout
cela, elle répond. “Trop de jeunes
sont perdus aujourd’hui, délaissés. On ne leur donne pas la possibilité de se sentir utile. C’est très
important de prêter de l’attention
à une personne en difficulté, de lui
donner de l’importance. Quelle que
soit sa situation, un être humain
a toujours sa fierté et sa dignité.
Il ne faut pas avoir peur de ces
gens-là. Parmi eux, il y en a qui
sont issus de bonnes familles. Malheureusement, la vie a fait qu’ils
se retrouvent dans une situation
difficile. Personne n’est à l’abri. Si
chacun d’entre nous faisait juste
un petit geste de temps en temps,
on éviterait quelques drames.
Essayons de tirer vers le haut une
personne en difficulté plutôt que
l’enfoncer un peu plus en l’ignorant.
C’est tellement gratifiant de voir
quelqu’un qu’on a épaulé un temps
reprendre goût à la vie” remarque
Mina Sebbah. Lorsqu’elle était
plus jeune, elle pensait naïvement
que tout le monde avait comme
elle, la main sur le cœur. Avec le
temps et l’expérience, confrontée
à la réalité du monde, elle a
déchanté sans se résigner. Aujourd’hui, elle passe pour une extraterrestre aux yeux de ses proches.
Pourtant, alors que l’empreinte
de l’individualisme et de
l’indifférence marque ce début de
siècle, la solidarité aurait un visage plus humain s’il y avait un peu
plus de “Madame Mina”. I
T.C.
ÉCONOMIE
34
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
Yves Krattinger, le bulldozer haut-saônois P
ROUTE
Dans le Doubs,
rien de nouveau…
Mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57
Pendant que les automobilistes du Doubs se languissent de voir avancer
les projets sur la R.N. 57, ceux de Haute-Saône voient s’activer
les engins de chantiers. La différence : une farouche volonté d’avancer.
es Bisontins devront
s’armer de patience. Il n’y
a à ce jour pas l’ombre d’un
début de commencement
d’études
concernant
L
l’amélioration du trafic entre les
échangeurs de Micropolis et du
Trou-au-Loup. Pas plus que
d’avancées entre École-Valentin
Tandis que dans le Doubs on
Le Conseil général de la HauteSaône a également pris la maîtrise d’ouvrage sur deux autres
chantiers : la déviation de Saulxde-Vesoul et la section Vellefaux-Authoison (image C.G. 70).
EN BREF
Préfecture
La Préfecture du Doubs
a créé un compte
facebook sur lequel elle
relaiera l’actualité des
services de l’État,
communiquera sur la
vie des services de
l’État : horaires,
fermetures
exceptionnelles… Cette
page est visible sur
www.facebook.com/pag
es/Prefet-duDoubs/1561918414067
438?ref=hl
Santé
La construction de
l’Institut fédératif du
cancer passe à une
nouvelle étape. Le lieu
qui réunira les équipes
médicales ouvrira fin
2015 sur 6 niveaux
(derrière le C.H.R.U.).
Coût total : 65 millions
d’euros. Un numéro
d’appel unique en
cancérologie a été mis
en place
(03 81 47 99 99) pour
faciliter l’accès aux
services et aux
praticiens.
Braderie.
Comme chaque année,
une Braderie de
printemps est organisée
à la boutique des
Invités au Festin du
mercredi 18 au samedi
21 mars, de 14 heures à
18 heures, dans les
locaux de l’association,
10 rue de la Cassotte à
Besançon. Tél. :
03 81 88 90 30.
BILAN
ronge son frein, il suffit de faire quelques kilomètres plus au
Nord pour voir le décor changer et les engins de chantier
s’activer. Le 27 janvier dernier,
le président du Conseil général
de la Haute-Saône Yves Krattinger lançait officiellement les
travaux de mise à 2 X 2 voies
du tronçon de la R.N. 57 entre
Voray-sur-l’Ognon et Rioz, soit
9,6 km de voie rapide nouvelle
pour un montant total de 59 millions d’euros.
Cette opération a été rendue
possible parce que le Conseil
général a voulu bouleverser
l’ordre établi qui dit que l’État
seul a la maîtrise d’ouvrage des
routes nationales. Une convention de délégation de maîtrise
d’ouvrage a été signée entre
l’État et le Département afin
que ce dernier devienne le pilote du projet. Deuxième élément
moteur : l’engagement fort du
Conseil régional de FrancheComté, qui sort lui aussi de ses
missions premières. La Région
injecte en effet 12,29 millions
d’euros, soit 25 % du coût global, par l’intermédiaire de son
plan de soutien régional au secteur des travaux publics et du
bâtiment, plan signé en septembre dernier. “Le désenclavement de notre département
Yves Krattinger : “Pour nous, c’est un effort, mais tout cela
a un sens économique profond.”
reste la priorité. Plus de 1 000
camions viennent et sortent
chaque jour des usines Peugeot
à Vesoul. De plus, les bassins
d’emploi de Besançon et de Vesoul
sont intimement liés. Et pour les
Haut-Saônois, être relié à l’A 36
et à la L.G.V., c’est vital” commente Yves Krattinger. L’aide
précieuse apportée par la Région
permet à ce chantier d’être scindé en deux tranches au lieu des
trois prévues initialement. Il
sera donc réalisé plus vite. “Nous
reprenons la marche en avant
de nos territoires” ajoute l’élu.
“Région et Département, même
combat” enchérit Marie-Guite
Dufay. La sécurité est une autre
priorité pour les élus haut-saô-
nois : rien que sur cette portion
de route longue de moins de
10 km, 10 personnes ont perdu
la vie entre 2002 et 2013.
Le Doubs a adopté une autre
politique en la matière : “Le
Département du Doubs qui a
reçu, par transfert de L’État,
dans son domaine routier en
2006, 140 km d’ex-routes nationales applique depuis une politique de décroisement dans les
financements d’investissement
des infrastructures routières
nationales. La politique départementale est, depuis ce transfert, de réserver l’ensemble de
ses moyens financiers et de ses
capacités techniques à la maintenance et la modernisation de
endant ce temps à quelques
kilomètres en amont, il ne
passe rien, ou presque. Entre
Miserey-Salines et Devecey, les
terrains ont été défrichés il y a
plusieurs mois déjà et rien nʼa
avancé depuis lʼan dernier sur
ce projet de mise à 2 X 2 voies
de la R.N. 57 entre lʼA 36 et la
route dʼaccès à la L.G.V. La
D.R.E.A.L. de Franche-Comté
promet pourtant que “les premiers travaux auront lieu cette
année, concernant la déviation
de Miserey-Salines qui est liée
à ces travaux de mise à 2 X 2
voies. Puis lʼéchangeur de
Valentin sera réalisé fin 2015début 2016.” La liaison à 2 X 2
voies entre Devecey et ÉcoleValentin ne devrait pas être
achevée avant 2019. I
ses 3 750 km de routes et de plusieurs milliers ouvrages d’art
qui sont présents le long de cellesci. Il n’est dans ce contexte et
avec la logique du décroisement,
pas envisagé de prise de maîtrise d’ouvrage par le Département de travaux sur la R.N. 57,
alors que l’État va engager les
travaux de mise à deux fois deux
voies du tronçon de R.N. 57 entre
A 36 et l’accès à la gare T.G.V.
et la loi N.O.T.R., en discussion
actuellement à l’Assemblée et au
Sénat propose de transférer la
compétence infrastructures et
mobilité aux nouvelles Régions”
justifie le Conseil général du
Doubs. I
J.-F.H.
820 entreprises comtoises
Santé des entreprises :
2015 sera - encore - en demi-teinte
La Banque de France a mené
une enquête auprès de 820
entreprises régionales de
l’industrie, du bâtiment et
des services marchands.
Si l’industrie reprend des
couleurs, les perspectives
d’investissement et
d’embauches sont néants
dans le bâtiment.
es chefs d’entreprises francs-comtois espéraient un net rebond de
l’activité en 2014. Il n’a pas eu
lieu. Échaudés, “ils ont tendance
à être prudents pour donner des prévisions positives pour 2015” commente
Jean-Charles Sananes, le directeur régional de la Banque de France à Besançon.
L’établissement qu’il diriLe B.T.P.
ge mène chaque année une
est le plus enquête annuelle sur la
conjoncture économique
touché.
auprès des entreprises
locales en leur posant à chacune des questions précises.
Entre la fin de l’année 2014
et le début 2015, la Banque
de France a interrogé 820
entreprises dont 420 dans
l’industrie, 210 dans le B.T.P.
Jean-Charles
Sananes,
directeur
régional de la
Banque de
France (à
gauche) et
Philippe Kiehl,
responsable
des affaires
régionales.
L
et 190 dans les services marchands. Le
bilan 2014 “est mitigé, sauf pour le secteur de l’industrie dont le chiffre d’affaires
a bondi de 7,8 % avec la palme pour le
secteur électronique (+ 40 %)” analyse
le directeur régional, rapidement obligé de nuancer ses propos.
Si l’industrie va mieux grâce aux événements macroéconomiques (baisse de
l’euro, du prix du pétrole, des taux
d’intérêt), elle a néanmoins continué à
supprimer des postes (- 1,9 %) alors que
les services marchands se sont maintenus (+ 1 %). D’autres secteurs en revanche
n’ont toujours pas sorti la tête de l’eau qui perdent du terrain” commente Phiaprès la crise de 2013 : “c’est le cas du lippe Kiehl, responsable des affaires
bâtiment qui a supprimé des effectifs (- régionales.
4,9 %) et qui a largement baissé ses inves- Malgré ce “frémissement régional”, “2015
tissements (- 27 %)” poursuit Jean-Charles sera encore une année en demi-teinte”
Sananes.
lâche la Banque de France qui annonDans ce tableau sombre, une légère ce une croissance d’1 % pour l’industrie,
éclaircie : la rentabilité s’améliore dans 1,8 % pour les services marchands et
l’industrie, effet notamment du pacte encore un recul du B.T.P. (- 2 %) mais
de responsabilité estime la Banque de une baisse des investissements pour les
France. “Comparé aux autres régions du trois secteurs (- 16 % pour l’industrie, Grand Est, la Franche-Comté s’en sort 7 % pour les services et - 23 % pour le
bien au niveau industriel avec l’Alsace B.T.P.). L’industrie et le B.T.P. prévoient
mais pas la Bourgogne ou la Lorraine même de réduire leurs effectifs… I
ÉCONOMIE
COLÈRE
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
35
Les conséquences de la loi Macron
Le notariat franc-comtois
La profession, qu’ils
pourrait licencier 250 salariés
soient notaires installés
ou collaborateurs du
notariat, est toujours
vent debout contre les
dispositions de la loi
Macron qui pourrait
avoir des conséquences catastrophiques sur l’emploi.
Q
a présidente du Conseil
régional des notaires de
Franche-Comté Brigitte
Racle a fait ses comptes :
la réforme du notariat pourrait
coûter cher en matière sociale.
En appliquant les ratios sur les
tarifs issus de la loi Macron,
c’est une véritable saignée qui
attend cette profession qui compte 742 salariés sur le plan régional (pour 157 notaires). Rien
L
que dans le Doubs, 123 emplois
pourraient être supprimés, soit
un tiers des effectifs salariés.
Les proportions sont sensiblement les mêmes dans les trois
autres départements francscomtois : 27 emplois menacés
dans le Territoire-de-Belfort, 40
en Haute-Saône et 61 autres
dans le Jura, soit plus de 250
au total. “Si on baisse encore nos
tarifs, ces conséquences seront
Notaires et collaborateurs, même combat
uʼils gagnent 1 200 euros
par mois, 3 500, 10 000 ou
même20 000peut-êtrepour
quelques-uns, les notaires et leurs
salariés tiennent le même discours.
Cʼest toute la profession du notariat qui est menacée et partant, les
emplois des collaborateurs. Patrick
C. est collaborateur expérimenté
dansuneétudenotarialede Besançon. Son salaire, correct, loin dʼêtre
mirobolant, tourne autour de
3 500 euros par mois. Ce qui
lʼexaspère, cʼest que cette loi érigée
depuis Paris ne tient aucun compte delaréalitédesétudesenrégions.
“Ce quʼil faut réformer, ce sont les
rémunérations excessives des
notaires parisiens et de la Riviera. Leur revenu est proportionnel
à la valeur exprimée en actes. Un
bien vendu 2 000 euros le mètre
carré ici sera vendu 20 000 euros
à Paris. Évidemment, les notaires
parisiens voient leurs revenus
gonfler proportionnellement. La
réalité, cʼest quʼun notaire en
région, ça peut être bien rémunéré, mais ça ne gagne pas plus
quʼun bon artisan.” Selon ce salarié du notariat, plusieurs études
notariales de Franche-Comté nʼont
pas pu payer toutes leurs charges
lʼan dernier. “Fatalement, quand
une entreprise ne peut même plus
honorer ses charges, elle fait des
coupes sur ses frais de personnel.”
Solidaires des notaires installés,
les collaborateurs montent éga-
lement au créneau pour “combattre les trop nombreux préjugés qui circulent sur les notaires.”
Parmi les collaborateurs des
notaires, nombreux sont ceux qui
gagnent moins de 1 500 euros
par mois. “Nos patrons défendent
leur peau et leurs études, et nous,
nous défendons nos emplois” résume Patrick C. Au sujet de la liberté dʼinstallation, ce dernier aurait
été plutôt favorable à “multiplier
le nombre de notaires au sein des
études existantes. La liberté
dʼinstallation contenue dans la loi
est un leurre car actuellement
déjà, tous les postes de nouveaux
notaires créés ne sont pas pourvus. Cʼest excessivement cher de
sʼinstaller.” I
inévitables. Les trésoreries de la
plupart des études sont déjà
mises à mal par plusieurs facteurs, notamment la baisse de
l’immobilier. Avec cette réforme,
elles ne pourront plus tenir le
choc” tempête Mtre Brigitte Racle
qui prédit d’ores et déjà “la fermeture de certaines études déjà
fragilisées.”
Avec l’encadrement des tarifs,
c’est à une baisse de la qualité
des prestations qu’il faut
s’attendre selon la présidente
Racle, sachant qu’aujourd’hui
en France, à peine un acte notarié sur 1 000 est contesté devant
les tribunaux. Dans certains
pays où la libre concurrence a
été instaurée, le taux de judiciarisation des actes a grimpé
en flèche, jusqu’à un sur trois.
Brigitte Racle ajoute un autre
argument contre la réforme. “Ce
sont les notaires qui collectent,
gratuitement pour l’État, nombre
de taxes : droits de mutation, de
succession, T.V.A., etc. Nous le
faisons très bien depuis longtemps. En nous affaiblissant et
en s’attaquant à la qualité de
notre travail, c’est l’État qui va
s’affaiblir indirectement.”
Même les plus récentes avancées - ou les reculades c’est selon
- du ministre Macron sur le sujet
ne calment pas la colère des
notaires. “Le ministre nous
annonce début février qu’il s’est
trompé et que le corridor tari-
Les notaires, et leurs collaborateurs, ont déjà
défilé plusieurs fois, à Paris ou à Besançon comme ici,
pour faire entendre leur voix.
faire est supprimé et on découvre
dans la foulée qu’un seuil minimal et maximal a été fixé, avec
des remises possibles. Qu’est-ce
d’autre sinon un corridor tarifaire ? Et les remises, elles seront
faites à la tête du client ? C’est
une prime à l’abattage et au
mauvais travail. Tout cela n’a
aucun sens” ajoute Mtre Racle
qui dénonce “des méthodes de
voyou.”
Un autre volet de la réforme,
tout aussi pernicieux selon les
professionnels, c’est l’ouverture
du capital des études notariales
aux investisseurs extérieurs. La
porte ouverte, selon les notaires,
à tous les abus, à une course
aux tarifs dangereuse qui fera
fuir les notaires des secteurs
ruraux pour se précipiter dans
les villes où l’activité est censée
être la plus prolifique. Dans le
Doubs actuellement, les 35 cantons sont couverts par la présence d’une étude notariale. “La
réforme va créer un exode des
notaires de campagne” estime
le conseil régional des notaires.
Depuis plusieurs semaines, ce
projet de réforme a semé le
trouble dans la plupart des
études notariales de FrancheComté. Certains salariés attendent avec angoisse de connaître
leur sort. Certains notaires
savent aussi que leur étude ne
sera plus viable. I
J.-F.H.
36
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
DÉBAT
Réduction du temps de travail
“La croissance française a été stimulée
par la réduction du temps de travail”
La députée bisontine
Barbara Romagnan a
écrit un rapport
parlementaire sur le
bilan de la réduction
du temps de travail.
Elle soutient que cette
mesure a créé de
l’emploi et n’a pas
écorné la compétitivité
de la France.
a Presse Bisontine : Vous avez publié
en décembre un rapport détaillé et plutôt bienveillant sur l’impact de la réduction du temps de travail en France. At-il des chances d’être repris par le
gouvernement ?
Barbara Romagnan : Il pourrait très bien,
hélas, ne servir à rien… Dans
l’immédiat en effet, je doute que le gouvernement en fasse quelque chose et
je le regrette. On peut être a priori
contre le principe de la baisse du temps
de travail mais ce que j’admets moins,
dans un contexte où la priorité est de
L
Barbara
Romagnan,
députée du
Doubs :
“En quoi la loi
Macron
est-elle
susceptible
de changer
la donne pour
les 6 millions
de personnes
qui pointent à
Pôle Emploi ?”
(photo
M. Soudais).
RÉACTION
lutter contre le chômage, c’est qu’on l’augmentation de la
balaie cette question d’un revers de la productivité est en soi
main sans regarder les choses avec du destructeur d’emplois.
À ce rythme, d’ici 10 ou
recul et de manière objective.
20 ans, la moitié des
L.P.B. : Dire que les 35 heures ont mis l’économie emplois seront détruits.
française à terre est donc totalement carica- Ce rapport a été fait à
partir de données
tural ?
B.R. : Je rappelle juste qu’avant les lois macro-économiques
Aubry, Gilles De Robien avec le incontestables, je vouM.E.D.E.F. avaient déjà engagé des drais juste qu’on puismesures de réduction du temps de tra- se en parler posément.
vail. Si on est objectif toujours, on doit
“Je
reconnaître
aisément
que L.P.B. : Vous avancez dans
voudrais
ce rapport que les 35 heures
ont permis de créer 350 000 juste qu’on
emplois. Ces 35 heures ont
puisse
été mises en place à une
période de forte croissanen parler
ce en France. N’est-ce pas
posément.”
plutôt la croissance qui a
permis de créer ces
emplois ?
B.R. : Pendant la période 1997-2002,
2 millions d’emplois ont été créés, c’est
une période qui a été extrêmement
dynamique mais sur ces 2 millions
d’emplois, tout le monde s’accorde à
dire que 350 000 sont dus à la baisse
du temps de travail. Pendant cette
période, c’est d’ailleurs la croissance
française qui a tiré la croissance européenne. La France avait mis en place
les 35 heures, les emplois jeunes… Il
y a eu d’autres périodes de forte croissance en France, mais avec moins de
créations d’emplois. Les chiffres sont
clairs : cette période a été celle où la
croissance a été la plus riche en emplois.
On peut en déduire aussi que la croissance française a été stimulée par la
réduction du temps de travail. On ne
peut pas non plus dissocier ces
35 heures du reste de la loi avec la
baisse des cotisations et annualisation du temps de travail. Une chose
est certaine aussi : la compétitivité de
la France ne s’est pas dégradée pendant cette période-là et les comptes
sociaux étaient équilibrés.
L.P.B. : Prônez-vous une poursuite de la réduction du temps de travail ?
B.R. : Dans les faits aujourd’hui, le travail est déjà partagé. Il y a des gens
qui travaillent à plein-temps et plus
encore, d’autres à temps partiel et
d’autres qui ne travaillent pas du tout.
C’est pourquoi le discours actuel qui
consiste à dire qu’il faut assouplir les
35 heures, je ne sais pas ce qu’il signifie. Une des choses que je prône, c’est
la négociation, la discussion. Je suis
favorable au fait qu’on explique qu’en
acceptant un gel des salaires, voire
une baisse minimale, c’est ce qui ferait
que son voisin, son ami puisse avoir
un emploi. C’est juste une question de
partage. Tout cela mérite d’être discuté. On ne doit surtout pas s’interdire
de réfléchir à ces questions. I
Propos recueillis par J.-F.H.
Le rapport sur la réduction du temps de travail :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/rap-enq/r2436.pdf
Le président du M.E.D.E.F.
“Les 35 heures correspondent à
une perte sèche de compétitivité”
Il a lu le rapport Romagnan : Jean-Luc Piton, président du M.E.D.E.F. de Franche-Comté, apporte
la contradiction sur la question de la réduction du temps de travail et ses effets. Interview.
a Presse Bisontine : À l’heure
où le chômage en France bat
des records, n’est-il pas judicieux de relancer l’idée d'un
partage du travail par une réduction
du temps de travail ?
Jean-Luc Piton : Le problème, malheureusement ne se pose pas
en ces termes. Un des problèmes
majeurs de la France est le
manque de compétitivité de nos
entreprises dans la compétition
internationale. On oublie trop
souvent que le travail est créateur de richesse et qu’il ne se
fragmente pas. Dans une T.P.E.
ou une petite P.M.E., il y a autant
de métiers que de salariés. Réduire le temps de travail de ces
mêmes salariés ne pourra être
compensé par l’embauche de
nouveaux salariés qui ne sauraient et qui ne pourraient prétendre à l’accumulation des compétences présentes dans
l’entreprise. Le “cancer économique” que représente le chômage ne pourra être combattu
que par la restauration de la
compétitivité des entreprises
françaises. Il suffit de regarder
chez nos voisins pour comprendre que la compétitivité ne
se décrète pas et qu’elle ne
L
s’obtiendra pas en réduisant le
temps de travail. L’application
d’une nouvelle réduction de la
durée légale aurait l’effet inverse de l’objectif poursuivi.
L.P.B. : Ses partisans estiment que les
35 heures ont permis de créer 350 000
emplois nets en France. Quel est votre
sentiment sur la question des
35 heures ?
J.-L.P. : Les 350 000 créations
emplois, “nombre le plus communément admis” selon le rapport parlementaire, correspondent à la période 1997-2002. Ils
résultent de la croissance qu’a
connu la France dans les années
quatre-vingt-dix.
En entreprise, le
“Si Madame constat sur les
Romagnan 35 heures correspond à une
propose un perte sèche de
débat, nous compétitivité et
donc à des desserions
tructions
d’emplois.
ravis.”
D’autre part, les
35 heures ont
créé beaucoup
d’inégalités entre
les cadres et les
employés, selon
leur statut de droit public ou
privé où qu’il soit salarié d’une
T.P.E.-P.M.E. ou d’une grande
entreprise. Les conditions de
travail sont alors très différentes.
Les 35 heures ont pu créer une
pression forte puisque parfois
il fallait faire autant avec moins
de temps dans les T.P.E.-P.M.E.
Aucune audition de P.M.E.
n’apparaît dans les travaux de
la commission parlementaire.
Dans les hôpitaux, on sait que
les conditions de travail ont été
dégradées suite à la mise en place des 35 heures. Et il faut relativiser les effets au regard des
secteurs d’activité : l’industrie
a été pénalisée au profit des services.
D’ailleurs, statistiquement parlant, les années 2000, années
de mise en place des 35 heures,
correspondent à un décrochage
économique de la France au
niveau mondial, qui se traduit
clairement dans les pertes de
parts de marché de la France
depuis 2000, de façon continue.
L.P.B. : On constate que malgré le
C.I.C.E. et les engagements du président national du M.E.D.E.F. de créer
1 million d’emplois en France, le chô-
mage poursuit sa hausse. Qu’est-ce
qui explique ce manque de résultats ?
J.-L.P. : Le C.I.C.E., crédit d’impôt,
commence à peine à produire
ses effets avec un niveau financier d’un quart de ce qui était
prévu. Quant au pacte de responsabilité, il vient d’être mis
en place (bien qu’on en parle
depuis plusieurs mois). Parallèlement à cela et malgré les
déclarations du Premier
Ministre, le quotidien des chefs
d’entreprise demeure toujours
aussi complexe et l’avenir nous
semble plus que jamais incertain. La mise en place, notamment, du compte pénibilité
montre, de manière flagrante,
que des dispositifs lourds et chronophages peuvent nous être
imposés du jour au lendemain.
Cela nuit à la confiance et ne
permet pas des embauches
pérennes en entreprise. Toutefois, le rapport parlementaire
indique que de 1997 à 2001 la
France a créé 2 millions
d’emplois… La création d’un
seul million est donc possible !
Nous disons juste au gouvernement et aux parlements :
faites-nous confiance ! Oui, nous
Jean-Luc Piton, président du M.E.D.E.F. Franche-Comté :
“Nous disons juste au gouvernement :
faites-nous confiance !”
voulons créer de l’emploi, déve- formante. Nous en avons totalopper nos entreprises, partici- lement conscience.
per à la croissance et au rayonnement de notre pays. Oui, nous L.P.B. : La députée du Doubs Barbara
souhaitons que nos salariés Romagnan qui a écrit ce rapport sur
soient heureux dans nos entre- la réduction du temps de travail sugprises et qu’ils concilient au gère de réfléchir sans a priori à cetmieux, pour leurs épanouisse- te question. A-t-elle tort ?
ments personnels, vie privée et J.-L.P. : Si Madame Romagnan
vie professionnelle. Une entre- propose un débat contradictoiprise dans laquelle il fait bon re et public, nous serions ravis. I
Propos recueillis par J.-F.H.
vivre est une entreprise per-
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
BANQUES
EN BREF
Le bilan régional 2014
Micropolis
“Les banques
ont fait le boulot”
Deux rendez-vous
importants à
Micropolis en mars : la
Brocante de Printemps
(les 7 et 8 mars) et
Immopolis, le salon de
l’immobilier (du 20 au
22 mars).
Malgré une croissance faible, les banques de
Franche-Comté se sont distinguées pour avoir,
en 2014, augmenté les encours de crédits pour
les entreprises. Idem pour les particuliers.
Est-ce un indicateur de la relance ?
économie régionale, au
point mort, est en passe d’enclencher une
nouvelle vitesse en
2015. C’est en tout cas ce que
laisse penser l’étude réalisée
par le comité régional des
banques de Franche-Comté qui
publie les chiffres des encours
de crédits à fin octobre 2014.
“On peut dire que les banques
ont fait le boulot”, résume Alain
Grenot, directeur de la Banque
Populaire et président du comité régional des banques de
Franche-Comté. Il vient de céder
sa place à Fabrice Baccari (directeur des agences Franche-Comté et Sud Alsace B.N.P. Paribas)
en janvier. Les deux professionnels se rejoignent sur un
point : “Malgré une croissance
faible sur notre territoire et qui
ne favorise pas l’investissement,
les banques, à l’échelon national et tout particulièrement à
l’échelon franc-comtois, ont continué à accompagner le financement de l’économie” disent-ils
à l’unisson. Les quatre départements enregistrent des pro-
L’
gressions supérieures à la
moyenne nationale en matière
d’encours de crédits, la plus forte étant pour le Jura (+ 3,7 %),
suivi par le Doubs et Territoire-de-Belfort (2,9 % et 2,6 %),
de la Haute-Saône (1,9) alors
que la moyenne nationale est
à + 1,1 %. La Franche-Comté
n’est donc pas à la traîne.
Dans les faits, c’est sur le crédit aux entreprises que la région
de Franche-Comté se distingue
le plus du national avec une
progression de
7,9 % contre seu“L’économie lement 0,6 à
repart plus l’échelon national ! Cela veut
vite ici.”
dire que les
entreprises
refont leur trésorerie, qu’elles
ont
besoin
d’argent pour
redémarrer,
qu’elles réinvestissent.
“La
Franche-Comté,
région industrielle, est la plus
37
Nature
Alain Grenot cède sa place de président du comité régional des banques
de Franche-Comté à Fabrice Baccari (à droite).
marquée quand l’économie est nement leur rôle car contraire- Pour terminer, le crédit aux paren difficulté mais aussi dans ment à 2013, ce sont sur les cré- ticuliers a enregistré une proles premières quand le volet éco- dits de trésorerie que les évolu- gression de 2,5 % avec la plus
nomique repart plus vite” ima- tions sont les plus marquantes forte augmentation pour le
ge
Alain
Grenot.
Ce (+ 17,5 %), témoignant claire- Doubs (+ 3,2 %) alors que la
(re)financement peut aussi ment de la volonté des banques moyenne nationale est de 2,6 %.
s’expliquer par des tensions de de jouer pleinement leur rôle de Ce rythme soutenu est une bontrésorerie, preuve aussi le redé- soutien efficace aux entreprises ne nouvelle pour l’économie
marrage est à nuancer. “Mais dans un contexte difficile et ris- locale. Reste à savoir s’il va se
on peut dire que les banques qué” fait remarquer l’ancien poursuivre. I
E.Ch.
franc-comtoises ont joué plei- président.
Destruction d’espèces
protégées dans le Jura :
deux chasseurs
lourdement condamnés.
Les faits se sont
déroulés entre 2012
et 2013. À Chatenois,
dans le Jura, deux
chasseurs ont été
reconnus coupables de
destruction d’espèces
protégées. Dans le but
de favoriser un élevage
de perdrix et de faisans
destinés à la chasse de
loisirs, des pièges
avaient été disposés
pour capturer et tuer
les buses variables,
espèce sauvage et
strictement protégées
par la loi. L’installation
des pièges appartenant
à l’un des deux
chasseurs permettait
au second d’achever à
coup de bâton les
oiseaux sauvages. Les
deux chasseurs
viennent d’être
condamnés à de
lourdes amendes, au
retrait de leurs permis
de chasse et même,
pour celui qui a été
surpris en train de tuer
des buses variables
avec un bâton, à de la
prison avec sursis.
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38
ÉCONOMIE
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
Abolition du plafond
Explosion du
franc suisse :
une fausse
bonne nouvelle
La décision de la Banque Nationale Suisse d’abolir le
plafonnement du franc suisse bouleverse et déstabilise les rapports transfrontaliers en matière d’emploi et
d’économie. Les frontaliers gagnent plus, certes.
Faut-il s’en réjouir pour autant ?
u jour au lendemain, les travailleurs frontaliers ont vu
leur salaire augmenter de
20 %. La conséquence indirecte d’une décision prise en haut lieu
par la Banque Nationale Suisse. Le
15 janvier, l’organisme financier a décidé d’abandonner le cours plancher de
1,20 franc suisse pour 1 euro qu’elle
avait établi en septembre 2011 pour
D
lutter contre l’appréciation de la devise helvétique. Si en décembre 2014 un
travailleur frontalier percevait
3 300 euros en touchant un salaire de
4 000 francs suisses, il a touché un mois
plus tard 4 000 euros pour le même
salaire de 4 000 francs suisses par le
simple jeu du taux de change. Ou comment gagner plus sans travailler plus…
Cette augmentation du pouvoir d’achat
Des entreprises comme Dixi au Locle avaient déjà proposé
de baisser les salaires des frontaliers.
RÉACTION
s’est donc faite du jour au lendemain.
Si l’on prend un peu de recul, l’envolée du franc suisse est encore plus spectaculaire. “Pour un salaire de
6 000 francs suisses, un travailleur frontalier perçoit donc désormais près de
6 000 euros. En 2008, et ce n’est pas si
lointain, pour un même salaire de
6 000 francs suisses, l’équivalent en
euros était de 3 750 euros” illustre JeanFrançois Besson, secrétaire général du
Groupement Transfrontalier Européen.
Pour comprendre ces écarts, il n’est
pas inutile de revenir sur la décision
récente de la Banque Nationale Suisse. Selon l’organisme bancaire, l’introduction du cours plancher en 2011
avait eu lieu dans une période d’extrême surévaluation du franc et de très
forte incertitude sur les marchés financiers. Cette mesure exceptionnelle et
temporaire a préservé l’économie suisse de graves dommages. Mais partant
du constat que les disparités entre les
politiques monétaires menées dans les
principales zones monétaires ont fortement augmenté ces derniers temps
et qu’elles pourraient encore s’accentuer, la banque helvétique est parvenue à la conclusion qu’il n’est plus justifié de maintenir le cours plancher.
“Depuis septembre 2011, la B.N.S. rachetait des devises pour essayer de maintenir un taux plancher qui ne pénalise pas les exportations suisses. Mais
les Suisses ont eu peur que le dollar
s’envole par rapport à l’euro et donc
peur de ne pas pouvoir remonter la pen-
te. Lié à l’euro, le franc suisse risquait
alors d’être trop sous-évalué” explique
de son côté Alain Marguet, le président de l’Amicale des frontaliers.
Si ce déplafonnement du taux de change a un impact direct sur le pouvoir
d’achat des frontaliers, il est sans doute nécessaire de raisonner à plus long
terme. Pour beaucoup, c’est une fausse bonne nouvelle. “C’est même une
mauvaise nouvelle pour la garantie de
l’emploi” estime Alain Marguet. Sur
la bande frontalière, des entreprises
ont d’ailleurs procédé à des licenciements quelques jours après la décision
de la Banque Nationale. Parmi elles,
la société Petitjean aux Brenets (canton de Neuchâtel). D’autres grandes
manufactures prévoient un allégement
de leur effectif. Selon nos informations,
Jaeger-LeCoultre en vallée de Joux
aurait commencé à se séparer de ses
travailleurs temporaires qui sont au
nombre de 300, soit un quart de l’effectif global. L’horlogerie, comme toutes
les branches industrielles exportatrices
de Suisse, est forcément touchée par
cette décision.
Les milieux économiques suisses ne
se sont d’ailleurs pas privés de condamner cette décision qui a même été qualifiée de “tsunami” par Nick Hayek, le
big boss du groupe horloger Swatch.
Pour le directeur de l’office du tourisme du canton de Vaud Andreas Banholzer, “c’est une catastrophe pour le
tourisme.” Même son de cloche recueilli
dans les journaux suisses par le res-
ponsable de l’entreprise F.K.G. Dentaire de La Chaux-de-Fonds, Thierry
Rouiller : “Cette annonce constitue une
catastrophe, c’est même de l’inconscience” a-t-il déclaré. Pour tenter de
contrecarrer cette décision-couperet,
certains patrons suisses ont même évoqué la possibilité de baisser les salaires
des travailleurs frontaliers. C’est notamment le cas de la société Dixi au Locle.
“J’ai lancé cette idée comme un ballon
d’essai” s’est justifié le patron de Dixi,
estimant que la décision de la banque
suisse “a entraîné une profonde discrimination vis-à-vis des travailleurs
résidant en Suisse.” Une discrimination qu’il faudrait “absolument corriger.” Ce genre de propos a immédiatement été balayé par les syndicats
suisses. “Toute décision tendant à baisser les salaires des seuls frontaliers
serait illégale” tranche l’Amicale des
frontaliers.
Trois semaines après cette décision
surprise de la Banque Nationale Suisse, il est évidemment prématuré de
tirer les enseignements à long terme
de ce séisme qui a secoué la Suisse et
plus particulièrement l’Arc jurassien.
Les taux du franc suisse peuvent retrouver un cours plus “normal”, tout comme ils peuvent encore grimper. “Certains économistes disent que le cours
peut monter jusqu’à 1 franc suisse pour
0,70 euro” note Jean-François Besson.
Du côté des entreprises suisses, personne n’ose imaginer ce scénario. J.-F.H.
Jean-François Besson
“Ce phénomène crée trop de déséquilibres”
Le secrétaire général du Groupement Transfrontalier Européen relativise largement l’euphorie des
premiers temps née du taux de change particulièrement favorable aux travailleurs frontaliers.
a Presse Bisontine : En tant que
défenseur des intérêts des frontaliers, cette abolition du plafond est-elle une bonne nouvelle pour
les frontaliers ?
Jean-François Besson : C’est indéniablement une bonne nouvelle
à court terme pour les frontaliers qui voient leur pouvoir
d’achat bondir de 20 % du jour
au lendemain. ais derrière cet
effet d’aubaine, il y a de vraies
questions. Tous les frontaliers
avec qui je parle de cette question se demandent ce qui va se
passer et craignent que ce taux
de change ne mette en péril une
partie de l’économie suisse, et
donc leur emploi. ien sûr, certains disent “ça va payer mes
vacances”, mais derrière, il y a
une véritable inquiétude. Maintenant, bien malin qui pourra
L
dire si ça va durer. Une chose est moins compétitifs à cause du
sûre : on peut d’ores et déjà dire franc fort.
que ce n’est pas une bonne nouL.P.B. : Cette récente décision de la
velle pour l’économie suisse.
Banque Nationale peut-elle conduire
L.P.B. : Il y a de vrais risques de dévis- à des licenciements en masse ?
J.-F.B. : C’est difficile à dire. Pour
sage ?
J.-F.B. : Depuis quelques années, une entreprise dont l’activité
l’économie suisse était sous un est plus tendue en ce moment,
ciel bleu azur. Plusieurs facteurs ça peut clairement faire bascusont venus assombrir ce ciel. La ler la décision de se séparer
votation du 9 février 2014 sur d’une partie de son personnel.
la libre circulation, la fiscalité Dans l’horlogerie notamment
des entreprises qui a été aug- où on est dans une période un
mentée récemment et ce franc peu plus tendue, certes après
suisse devenu tout à coup plus trois ans de quasi-euphorie.
fort. Aujourd’hui, une entreprise étrangère qui veut venir s’im- L.P.B. : Quels conseils donnez-vous à
planter en Suisse va y regarder vos adhérents ?
à deux fois. Elle va voir qu’elle J.-F.B. : Des conseils de prudenpaiera plus d’impôts, qu’elle ne ce, surtout sur leurs engagepourra pas embaucher qui elle ments financiers. l faut bien
veut et que ses produits seront avoir conscience que les choses
peuvent s’inverser très vite. Les
anciens frontaliers ont conscience de ces fluctuations, les nouveaux, moins, car ils n’ont pas
le recul nécessaire. Il suffirait
aussi que l’euro reparte pour
que les choses changent. i l’économie repart en Europe, il y
aura forcément un réajustement. Tout cela fait partie du
risque du frontalier. On conseille
donc aux frontaliers de ne pas
s’endetter plus que nécessaire
et de mettre de côté.
taux de change est d’ailleurs un
peu perverse parce qu’on s’aperçoit que dans beaucoup d’entreprises, les frontaliers n’ont
pas été augmentés justement à
cause des variations favorables
du taux de change. Dans le
temps, tout cela risque de provoquer un vrai décalage dans
L.P.B. : Comment réagissez-vous par les salaires entre un travailleur
rapport à la volonté affichée par suisse et un frontalier. L’autre
quelques patrons de baisser les salaires effet pervers, c’est que le taux
des pendulaires ?
de change remet un peu plus de
J.-F.B. : À chaque fois, on a droit tensions dans les entreprises et
à ce genre de discours. Tout cela même côté français d’ailleurs
fait beaucoup de bruit pour pas où on stigmatise les frontaliers.
grand-chose. Cette histoire de On n’avait pas besoin de cela.
Jean-François
Besson est le
secrétaire
général du
Groupement
Transfrontalier
Européen
(photo G.T.E.).
L.P.B. : Pour le commerce en revanche,
c’est tout bénéfice ?
J.-F.B. : Côté suisse, c’est une
catastrophe évidemment. Et
même si côté français, les commerces bénéficient de l’attrait
de l’euro, si on prend un peu de
hauteur, ces coups de boutoir
ne sont pas bons pour la région.
Dans un an, si le balancier repart
dans l’autre sens, on risque d’assister à des licenciements dans
les commerces français. Ce phénomène crée trop de déséquilibres. Propos recueillis parr J.-F.H.
ÉCONOMIE
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 39
EN BREF
Intérieurs et collections
La déco
dans la peau
Virus
Architecte d’intérieur et décoratrice, Géraldine
Dubail a créé sa société “Intérieurs et collections”
rue Bersot à Besançon. Elle décroche le deuxième prix du concours “Initiative au féminin”.
Le cycliste bisontin
Morgan Kneisky,
ambassadeur sportif de
la Ville de Besançon,
participe aux
championnats du
Monde sur piste qui se
déroulent à SaintQuentin-en-Yvelines du
18 au 22 février.
n appelle cela l’art de
rebondir. Victime d’un
licenciement économique surprise en
décembre 2012, Géraldine
Dubail a pris le taureau par les
cornes, après un inévitable
moment d’abattement. “Nous
avons été neuf à être licenciés
dans notre entreprise alors que
les chiffres étaient dans le positif. Une fois à la maison, je me
suis posée et j’ai décidé de réagir
rapidement. Peu après, j’ai entendu dire que Nicole Lavrut, décoratrice, vendait son fonds de
commerce rue Bersot. J’ai tout
de suite décidé de profiter de
cette période pour compléter mes
formations et passer mon diplôme d’architecte d’intérieur. Fin
2013 et début 2014, en trois mois,
je passais un master et je rachetais ce fonds de commerce.” Tout
est donc allé très vite dans la
vie de la jeune femme depuis
ce changement de cap brutal.
En septembre 2013, elle entrait
en stage chez Nicole Lavrut et
O
en fin d’année, elle décidait de
se lancer. S’en est suivie l’inévitable étape de recherche des
financements auprès des
banques - la plupart frileuses
- et de sollicitation de prêts
d’honneur. En avril dernier, le
rachat du fonds se concrétise
et elle crée en parallèle sa société, l’E.U.R.L. “Intérieurs et collections”. En créant sa boîte,
Géraldine Dubail reprend les
deux salariés de Nicole Lavrut,
Jean-Marc Le Garrec, tapissier
et Marjolaine Leniaud, couturière. Accompagnée par le réseau
“En mesure Initiative Doubs,
Géraldine Dubail
de gérer
est alors sélecdes
tionnée parmi les
chantiers lauréats potencomplets.” tiels du concours
“Initiative au
féminin”. Elle
décrochera le
second prix parmi 66 postulantes. “Mon par-
La Ville de Besançon a
été victime lundi
9 février d’une attaque
informatique. Pendant
24 heures, aucun mail
n’a pu sortir des
services.
Vélo
Vacances
Géraldine Dubail est installée au 51, rue Bersot.
Sa boutique regorge d’idées déco, design et haut de gamme.
cours a été encouragé et souligné, cela me motive à continuer
à me battre pour sauvegarder
mon emploi, ainsi que ceux de
mes salariés. Cette récompense
de 4 000 euros sera directement
injectée pour promouvoir la communication de ma société et pour
compléter mon matériel informatique” dit la décoratrice.
En complément du magasin de
mobilier design, luminaires et
tissus d’ameublement qui avait
fait la réputation du 51, rue
Bersot, Géraldine Dubail a
ouvert un bureau d’études en
décoration et architecture d’intérieur. Histoire de réunir toutes
ses compétences en une même
adresse. “Nous sommes en mesure de gérer des chantiers complets de travaux et bien sûr toute la décoration intérieure. Nous
travaillons essentiellement sur
la région Franche-Comté, parfois au-delà comme par exemple
une maison de retraite que nous
avons rénovée à Thonon-lesBains. Sur Besançon, nous avons
par exemple participé à la rénovation de la pâtisserie Baud.
Pour le reste, nous travaillons
beaucoup pour les particuliers”
explique la décoratrice.
Sa nouvelle vie de chef d’entreprise, Géraldine Dubail la
prend avec une bonne dose d’optimisme. “Être chef d’entreprise, c’est plus d’épanouissement
et plus de sérénité malgré toutes
les difficultés qu’il y a aujourd’hui à faire prospérer ma petite entreprise.” Quelques mois
après son lancement dans le
grand bain de la création d’entreprise, son sourire est intact.
C’est plutôt bon signe. I
J.-F.H.
L’Étoile Saint-Ferjeux
organise des séjours
pour les vacances
d’hiver au centre de
vacances de NoëlCerneux dans le HautDoubs. Pour les enfants
de 6 à 11 ans la
première semaine et
pour les 11 à 14 ans la
seconde semaine.
Rens. 03 81 88 29 12.
Immobilier
D’après les chiffres de
la F.N.A.I.M., il y a eu
1 710 mises en chantier
de logements neufs
dans le Doubs entre
décembre 2013 et
novembre 2014. C’est
une baisse de - 19,5 %
par rapport à la même
période de l’année
précédente. Le Doubs est
le département franccomtois qui enregistre
la plus forte baisse.
40
Agenda
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
BESANÇON - ASSOCIATION CULTURE ACTION
“Les artistes doivent
adopter des méthodes
similaires à celles
de l’entreprise”
Du 16 au 20 mars, l’association Culture Action Franche-Comté
organise à Besançon la semaine de la protection sociale
es salariés du spectacle vivant et de l’audiovisuel. L’occasion
de faire le point sur un secteur d’activité en mutation avec
Marie-Hélène Basset et Yasser Lahssini qui co-dirigent l’association.
a Presse Bisontine : Culture
Action fête ses quinze ans
d'existence cette année. Comment est née cette association
unique en Franche-Comté ?
Marie-Hélène Basset et Yasser Lahssini : Cette association a été créée
sur un constat. Il n’y avait pas
de structure adaptée pour accompagner les artistes sur les aspects
réglementaires, juridiques, administratifs auxquels ils sont
confrontés. On parle avec eux de
gestion administrative, de
recherche de financements, de
communication, des outils à
mettre en place pour être autonome… Culture Action répond
à un besoin de conseils en
Franche-Comté sur ces thèmeslà. C’est une association de terrain qui, au départ, était tournée vers le spectacle vivant.
Aujourd’hui, on couvre le secteur
culturel dans son ensemble, à
savoir les arts plastiques, les arts
visuels, les arts vivants et les
arts graphiques.
L
L.P.B. : Combien de personnes accueillezvous chaque année dans vos locaux ?
M.-H.B et Y.L. : Nous accueillons
700 personnes par an entre
l’accompagnement individuel,
les formations sur le long terme,
les rencontres, les ateliers. Depuis
le démarrage, plus de 2 000
acteurs du secteur de la culture
ont été conseillés dans le cadre
de rendez-vous personnalisés.
VERONIC DICAIRE
VEN. 13 MARS
20h30
MICROPOLIS
BESANÇON
Nous avons organisé plus de 277
journées de formation. Plus de
80 structures font appel à notre
service de gestion des données
sociales. Nous fonctionnons un
peu comme une chambre de
métiers et de l’artisanat, mais
dédiée à la culture.
L.P.B. : Y a-t-il un profil type de l’acteur
culturel qui pousse la porte de votre
bureau ?
M.-H.B et Y.L. : Non, il n’y a pas de
profil type. Cela va du jeune qui
démarre une activité professionnelle et qui veut connaître
les modalités pour débuter dans
de bonnes conditions. Avec lui
nous allons parler de son projet.
Il y a aussi des personnes plus
expérimentées qui ont des questions techniques sur des points
précis tels que la fiscalité. De
façon plus occasionnelle, des communes font appel à nous, des
organisateurs de manifestations,
pour connaître les modalités
réglementaires pour organiser
un festival. Nous sommes les
seuls à proposer un conseil aussi large. À notre connaissance,
nous avons très peu d’homologues
en France. On voit également
beaucoup de trentenaires en
reconversion professionnelle.
M.-H.B et Y.L. : Il y a
des gens qui veulent
entrer dans la culture. Mais clairement, les trentenaires dont on parle
“Des
ont plutôt tendance
emplois à vouloir en sortir.
Le cas fréquent, c’est
adminis- la personne qui travaille depuis longtratifs
temps dans la culdisparais- ture et qui enchaîne
sent dans les contrats à durée
des com- déterminée. Cette
forme d’instabilité la
pagnies.” pousse à aspirer à
d’autres choses. Nous
allons l’accompagner
vers un bilan de compétences.
Ces gens sont rarement essoufflés par la culture, mais comme
ils ne parviennent plus à en vivre,
ou mal, ils changent de voie. Cette évolution nous encourage à
intégrer des formations à notre
dispositif d’accompagnement.
L.P.B. : Du 16 au 20 mars, vous organisez à Besançon la semaine de la protection sociale des salariés du spectacle vivant et de l’audiovisuel. Là encore,
c’est une première en Franche-Comté. Quel est le contenu du programme ?
M.-H.B et Y.L. : Nous avons mobilisé pour cette semaine tous les
L.P.B. : Reconversion professionnelle acteurs de la protection sociale
dites-vous. S’agit-il de personnes qui (Pôle Emploi, la Caisse Primaientrent dans la culture ou qui en sor- re d’Assurance-maladie,Audiens,
tent ?
et l’Assurance formation des Acti-
FRANCK DUBOSC
JEU. 19 MARS
20h30
MICROPOLIS
BESANÇON
Yasser Lahssini et Marie-Hélène Basset, co-dirigent l’association Culture Acti
vités du Spectacle) pour présenter les prestations auxquelles les
salariés du spectacle vivant et de
l’audiovisuel peuvent prétendre.
Alors que les choses bougent
actuellement sur la réforme de
l’intermittence et de la formation
professionnelle, nous avons jugé
opportun d’organiser cette semaine de la protection sociale. Par
déclinaison, il y a aussi toutes les
questions qui se posent aux intermittents autour de leur prise en
charge en cas de maladie, sur le
congé maternité. Il y a un vrai
besoin d’explications autour de
ces sujets-là pour ce public qui a
du mal à trouver des réponses à
ces questions auprès des organismes compétents.
L.P.B. : Au printemps dernier, les intermittents ont protesté contre le projet
de réforme de leur régime d’assurancechômage. Que déplorent-ils ?
M.-H.B et Y.L. : L’intermittence est
un système de chômage qui est
un peu plus favorable que le régime général, car il reconnaît une
forme de précarité de l’artiste.
Ce n’est pas un statut ! Ce régime existe toujours évidemment,
mais il se durcit. C’est beaucoup
plus difficile d’y accéder aujourd’hui. Pour en bénéficier, l’artiste
doit cotiser au minimum
507 heures sur 10 mois, ce qui
n’est pas possible lorsqu’on
LABEL VAMP
JEU. 26 MARS
20h30
KURSAAL
BESANÇON
démarre une activité. Il doit donc
cumuler son travail artistique
avec un autre travail, et à ce titre
il ne peut pas prétendre au régime des intermittents.
L.P.B. : Qu’est-ce qu’un artiste professionnel ?
M.-H.B et Y.L. : Être artiste professionnel ne signifie forcément que
l’on vit de son art. On est artiste professionnel à partir du
moment où on perçoit une rémunération en échange d’une activité artistique. À partir de là,
même “le peintre du dimanche”
qui vend ses toiles doit normalement être déclaré dès le premier euro qu’il perçoit.
L.P.B. : Les collectivités serrent les budgets, y compris les budgets culturels.
Les acteurs de la culture n’ont-ils plus
le choix que d’envisager des financements privés en ayant recours au mécénat d’entreprise qui n’est pas très répandu en France ?
M.-H.B et Y.L. : Tout cela n’est
pas encore véritablement entré
dans la culture française, mais
il faut arriver à se projeter dans
cette évolution-là. C’est pourquoi, de notre côté, nous organisons pour les acteurs culturels
des formations au mécénat en
veillant à bien définir les contours
du projet à soumettre à un mécène en vue d’obtenir son soutien
ABBA MANIA
SAM. 28 MARS
20h30
MICROPOLIS
BESANÇON
financier. La difficulté est que
les entreprises qui font du mécénat participent surtout à des
actions de valorisation du patrimoine et rarement pour soutenir le spectacle vivant. Elles
seront partenaires de grands festivals qui ont un côté événementiel fort. C’est d’ailleurs pour
cela que des porteurs de projets
s’affranchissent de tout cela et
se lancent en auto-production de
soirées, de festivals. C’est le cas
du festival No Logo. Actuellement, on croit beaucoup au crowdfunding qui est un mode de financement
participatif
des
particuliers pour des actions culturelles.
L.P.B. : Les artistes doivent-ils apprendre
à se vendre et à entrer dans une logique
de stratégie d’entreprise ?
M.-H.B et Y.L. : Avant, nous étions
surtout sur des logiques associatives. Mais aujourd’hui, il faut
adopter un fonctionnement et les
méthodes similaires à celle de
l’entreprise tout en gardant les
spécificités du secteur culturel.
Il faut savoir budgétiser, se vendre,
communiquer, des pratiques qui
bousculent parfois les artistes
qui n’y sont pas familiers.
L.P.B. : Quelles sont les conséquences
de ces problèmes de financement sur
le maillage culturel ?
MALIK BENTALHA
ARN
MER. 13 MAI 2015
JEU.
20h30 KURSAAL
20h3
BESANÇON
a-t-il pas aussi multiplication des acteurs
culturels ce qui aurait pour effet d’accentuer
les problèmes ?
M.-H.B et Y.L. : Il y a, c’est vrai, plus
de structures de création, et donc
plus de concurrence. Beaucoup de
plasticiens par exemple sortent des
écoles et arrivent sur un marché
de l’emploi où même ceux qui sont
qui y sont implantés rencontrent
des difficultés. Ce n’est pas facile
de trouver sa place. Comme les institutions sont dans une démarche
d’économie, l’ensemble se dégrade.
À notre niveau, nous sommes un
peu des briseurs de rêves car on
ne peut pas nier ces réalités.
ion dont les locaux sont à Planoise.
M.-H.B et Y.L. : Les lieux programment moins, il y a une baisse de la
diffusion des spectacles, avec au
final des conséquences sur l’emploi.
Des emplois administratifs disparaissent dans des compagnies. Ces
fonctions sont assurées par les
artistes eux-mêmes au détriment
d’autres choses. C’est toute
l’organisation culturelle qui est fragilisée. La situation actuelle pousse des acteurs de la culture à diversifier leur activité et à rechercher
des financements privés. Beaucoup
sont
dans
une
démarche de pluriactivité. Un plasticien par
“Nous
exemple, va donner des
sommes
cours, une compagnie
un peu
de théâtre va faire des
interventions en entredes
prise. Ils utilisent leurs
briseurs
compétences à autre
chose que servir leur de rêves.”
art. On a malgré tout
des personnes qui sortent du lot et qui ne
vivent que leur travail.
Mais c’est très ponctuel.
L.P.B. : Les financements
publics diminuent, mais n’y
L.P.B. : Culture Action est financé par la
Région et la D.R.A.C. Êtes-vous concerné par la fusion des régions ?
M.-H.B et Y.L. : Notre travail est reconnu par ces deux partenaires. Mais,
en effet, nous ne savons ce qu’il
adviendra dans le cadre de cette
fusion. Nous sommes allés voir ce
qui se passait en Bourgogne, où on
a pu observer qu’il n’y avait pas
l’équivalent de notre activité. Une
des questions est de savoir comment nous pourrons demain intervenir sur un territoire plus étendu avec les mêmes moyens
qu’aujourd’hui. Il nous semblerait
intéressant d’implanter en Bourgogne une antenne de Culture
Action, puisqu’il n’existe pas de
structure d’accompagnement pour
les artistes plasticiens. Des photographes de Bourgogne viennent
à Besançon chercher des conseils
auprès de nos services car ils ne
les trouvent pas chez eux. Avec
deux antennes, nous pourrions
continuer à fournir un travail de
terrain sur la future grande Région.
Nous sommes pour l’instant dans
l’expectative. La question est aussi financière.
L.P.B. : Où en êtes-vous dans votre projet de déménager de Planoise ?
M.-H.B et Y.L. : Nous avons fait une
demande d’attribution de nouveaux
locaux à la Ville de Besançon. On
se retrouve isolé à Planoise depuis
que d’autres structures culturelles
sont parties. Notre souhait est de
nous rapprocher de la Friche Artistique. Nous verrons ce que la Ville nous proposera.I
Propos recueillis par T.C.
Rencontres gratuites
Pour s’inscrire : [email protected]
Tel : 03 81 41 01 91 - www.culture-action.org
NAUD TSAMERE
Rende z-Vous
Musique
Monsieur Pink, le rock rose pétant
Ceux qui aiment les réveils énergiques apprécieront “Road is home”, le premier album de Monsieur Pink. Le
rock sur-vitaminé du quatuor franco-irlandais aux racines franc-comtoises vous donnera du punch pour le
reste de la journée. Inutile de chercher sur ce C.D. un morceau qui ressemble à de la variété pour midinettes, il
n’y en a pas ! La musique de Kevin Twonmey (chant, guitare), Julien Bonnet (guitare), Anthony Negrello
(batterie) et Johann Cortinovis (basse) est une dentelle de rock et de punk, avec des rythmiques efficaces et des
sonorités abrasives qui rappellent celles de Queen of the stone age. Bref, ça décoiffe tout en étant plaisant à
écouter. L’émotion de ce premier album nous transporte dans les sous-sols dublinois. Monsieur Pink est
attendu à Besançon le 20 février au bar The Green Man, rue Pasteur.
Renseignements : www.monsieurpink.com
Conférence
Sur les traces du Saint-Suaire de Besançon…
Jeudi 5 mars, Andrea Nicolotti, historien de l’Université de Turin et spécialiste mondial des suaires donnera une
conférence à Besançon sur “Le Saint Suaire de Besançon et Othon de La Roche”. L’histoire raconte qu’Othon de
la Roche aurait subtilisé le suaire à Athènes au XIIIème siècle. Don en aurait été fait à l’archevêché de Besançon.
En réalité, il ne s’agirait que d’une copie du suaire de Turin. On élèvera cependant une Chapelle du Suaire à la
cathédrale Saint-Étienne avant de transférer la relique en 1669 dans la nouvelle cathédrale Saint-Jean. Elle fut
l’objet d’un culte important au XVIIème siècle, période de guerre et de peste. À la Révolution Française, le suaire de
Besançon sera envoyé à Paris. Cette conférence est un voyage dans l’histoire de Besançon et dans la Grande
Histoire. Elle aura lieu à l’auditorium du Centre diocésain 20, rue Mégevand à 18 h 30. Elle est gratuite, mais il
indispensable de s’inscrire.
Renseignements et inscriptions : 03 81 25 28 34
Livre
Je m’appelle Laïcité
L’ouvrage, réédité, tombe à point nommé en plein débat sur le fameux “esprit du 11 janvier” et les valeurs
républicaines. Il est signé de l’auteur franc-comtois Jean-Pierre Biot. “La laïcité, c’est le peuple, c’est la rue,
c’est l’école, c’est le quartier, c’est le collège, c’est le lycée, c’est l’hôpital, c’est la cantine, c’est l’espace de vie
partagé… C’est nous, c’est vous, c’est toi, c’est moi, c’est l’autre… C’est là où bat le cœur d’un enfant, le cœur
d’une femme, le cœur d’un homme…” énumère l’auteur. Issue de la Constitution de la République Française,
la laïcité c’est le droit et le devoir opposable à toute forme de violation d’où quelle vienne, de qui que ce soit.
“Soyons vigilants et résolument réalistes. La laïcité des lobbies religieux et dogmatiques en France est bien
réelle, il est absurde de nier cette réalité sous prétexte qu’elle est exploitée à dessein, par le populisme
xénophobe” argumente Jean-Pierre Biot. 110 pages, 10 euros.
Je m’appelle Laïcité - Jean-Pierre Biot - Éditions de la Noue Gavigné
Musique
Brundibar, opéra pour enfants
Les Deux scènes proposent cet opéra pour enfants en deux actes sur un livret d’Adolf Hoffmeister, chanté en
français. La variété et la grande vitalité des musiques modernes en Europe de l’Est ont été brisées par le
régime nazi, plongeant dans l’oubli nombre de talentueux artistes. Hans Krasa et Viktor Ullmann ont tous
deux été déportés dans le camp de concentration de Terezin, avant de périr à Auschwitz. Kurt Weil a eu un
sort plus heureux, obligé de fuir en 1933 l’Allemagne nazie. Ce concert, aux multiples et talentueux acteurs,
leur rend hommage mais veut surtout faire entendre l’art de ces grands artistes balayés par l’histoire. Sous la
direction de Jean-François Verdier, l’orchestre Victor Hugo Franche-Comté livre cet opéra accessible à tous.
Brundibar - Vendredi 20 mars à 20 heures (propos d’avant-concert à 19 h 15)
Théâtre Ledoux - Renseignements au 03 81 87 81 97
POINTS DE VENTE
Géant, Carrefour, Forum,
Cultura, Fnac, Leclerc,
Magasins U, Digitick,
Tickenet, …
INFORMATIONS &
RENSEIGNEMENTS
Événement
Carnaval de Maîche, le retour
Après près d’une quinzaine d’années d’absence, le Carnaval de Maîche qui fut dans les années quatre-vingtdix un des cinq plus gros carnavals de France, fait son grand retour dans la petite cité du Haut-Doubs les 7
et 8 mars. Sous l’impulsion de la nouvelle association Festigang, associations et quartiers de la ville se
mobilisent pour redonner à cet événement qui voyait défiler plus de 40 000 personnes à la grande époque, tout
son lustre. “Notre but est de faire évoluer cette fête en l’adaptant, en la pérennisant avec un noyau de
personnes qui étaient là autrefois mais qui ont à cœur de faire profiter de leur expérience à la jeunesse qui
devra reprendre le flambeau. Leur spontanéité et leur insouciance sont importantes. Nous les encadrons pour
les faire profiter de notre savoir-faire” commente Alain Bertin qui a endossé à nouveau sa tunique de M.
Carnaval. Le thème de “nos ancêtres les Gaulois” a été retenu pour ce Carnaval nouvelle formule. Chaud
devant…
www.ngproductions.fr
. 04 JUIN
30 FESTI’VAL
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La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
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25000 Besançon
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Carnaval de Maîche (Haut-Doubs)
Samedi 7 et dimanche 8 mars
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AGENDA
EXPOSITION
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
Jusqu’au 10 mai
L’émotion du temps qui passe sur le visage des sœurs Brown
Pendant 40 ans, le photographe américain Nicholas Nixon a photographié
les sœurs Brown. Cette œuvre photographique connue internationalement
est à découvrir au Musée du Temps de Besançon.
e Musée du Temps propose une
exposition rare en collaboration
avec la Fondation Mapfre. À
partir du 21 février et jusqu’au
10 mai, il nous invite à découvrir le
travail de Nicholas Nixon qui pendant quarante ans a photographié les
sœurs Brown. Tout a commencé lors
L
de l’été 1975, lorsqu’il prend une photo de sa femme, Beverly Brown et de
ses trois sœurs : Heather, Mimi et
Laurie. Elles sont alors âgées de 15
à 25 ans.
Il en fera de même l’année suivante
et ainsi de suite pendant quatre décennies. La photo des “Brown sisters”
Les sœurs Brown posent à nouveau en 2014.
L’expo sera visible siultanément au MoMa de New-York et à Besançon.
deviendra une sorte de rituel familial mais parfaitement réglé. C’est
d’ailleurs ce qui donne à cette série
d’images en noir et blanc sa force
artistique et émotionnelle. Les quatre
sœurs posent simplement, l’une à côté
de l’autre, toujours dans le même
ordre. Elles sont naturelles. Il n’y a
ni trucages, ni retouches, ni éléments
de décor. Rien ne perturbe le sens de
ce travail qui montre la vie qui passe avec justesse et simplicité. Au fur
et mesure que l’on avance dans la
chronologie, le visage des sœurs Brown
s’affirme, mûrit, se ride, vieillit inéluctablement, un sort contre lequel
on ne peut rien. La photographie a
ceci de remarquable de pouvoir figer
le temps jusqu’à faire naître un sentiment
de nostalgie chez celui
Une force
qui les regarde. La
artistique
dernière photo des
quatre sœurs réalisée
et
émotionnelle. par Nicholas Nixon a
été prise en 2014.
L’artiste américain est
l’un des photographes
les plus réputés de la
scène internationale.
Les sœurs Brown photographiées pour la première fois
en 1975 par Nicholas Nixon.
Son œuvre photographique originale dite Work in progress, fête ses quarante ans en 2015. Elle est considérée comme l’une des plus importantes
séries de photographie contemporaine. D’ailleurs, elle est présente dans
les collections d’institutions importantes comme le MoMa de New-York
ou le National Gallery de Washing-
ton.
C’est une occasion unique de pouvoir
la découvrir à Besançon. Dans le cadre
de cette exposition, le Musée du Temps,
qui est là au cœur de son sujet, fait
dialoguer cette série d’images (grands
formats 50,5 X 60,5 cm) avec ses collections d’instruments de mesure du
temps. À voir. I
Exposition Les sœurs Brown 1975-2014 - photographies de Nicholas Nixon
Musée du Temps de Besançon - Du 21 février au 10 mai.
Tél. : 03 81 87 81 50 - www.mdt.besancon.fr
LE PORTRAIT
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015
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Une nouvelle piscine
Les “enfants” de Pierre Croppet
Le centre Pierre-Croppet
perpétue l’action initiée par
l’épouse de Pierre Croppet,
alerte nonagénaire, qui suit
toujours d’aussi près les actions
de la fondation qui porte le nom
de son époux et de leur fille.
E
lle n’aime pas être mise en vedette dit-elle. Et ce n’est pas la fausse
modestie dont usent beaucoup de
gens mis à l’honneur. Humble et
tout aussi fière à la fois, Lucette Croppet
- 95 ans - a été unanimement saluée le
7 février dernier par les bénévoles, les salariés et les partenaires institutionnels du
centre Pierre-Croppet qui inaugurait ce
jour-là sa nouvelle piscine. L’aboutissement
d’un nouveau combat pour celle qui lutte
depuis plus de quarante pour que l’on traite à égalité les valides et les invalides.
Ce combat pourtant n’était pas gagné quand
au début des années soixante-dix, six mois
après le décès de son époux (l’ancien chef
d’entreprise spécialisé dans la boucherie),
elle faisait don de 5 hectares à la Ville de
Besançon, d’un terrain situé à la lisière
entre Besançon et Pirey. La seule condition de ce don : qu’il serve au développement de la structure destinée aux handicapés qu’avait créée quelques années
auparavant le bisontin Jean-Claude Gomet.
Jean-Jacques
Démonet,
président et
Laurent Fauter,
directeur du
centre
Pierre-Croppet,
perpétuent
l’action initiée
il y a 40 ans par
Pierre, Lucette et
Noëlle Croppet.
“À cette époque, l’association se heurtait à
l’impossibilité d’obtenir un terrain pour
développer ses activités. J’ai donc voulu que
ce don soit une garantie pour l’avenir”
explique aujourd’hui Lucette Croppet.
La piscine qui vient d’être inaugurée porte d’ailleurs le nom de Noëlle Croppet, la
fille de Pierre et de Lucette qui s’était
retrouvée lourdement handicapée après
un accident de voiture alors qu’elle avait
20 ans. C’est pour elle bien sûr et pour la
cause du handicap en général que
Mme Croppet a créé la fondation Croppet
qui récemment a encore pu rendre possible
la construction de ce nouveau bassin nautique ouvert à tous les publics.
Il faut dire qu’à l’époque, peu de monde se
souciait de l’avenir des personnes invalides. Cloîtrés à domicile, au mieux hébergés dans des centres de réadaptation, ils
n’étaient quasiment jamais en relation
avec le monde des valides. “C’est ce qui fait
la particularité du centre Pierre-Croppet.
Depuis toujours, la mixité entre valides et
invalides a été la règle ici, souligne Laurent Fauter, l’actuel directeur du centre. Il
faudra attendre la loi de 2005 pour que la
mixité soit officiellement reconnue comme
la norme.” “Il y a quarante ans, le handi-
Lucette Croppet
assistait avec
émotion à
l’inauguration
de la nouvelle
piscine le
7 février dernier
(photo
L. Georges
- C.G. 25).
Le mensuel qui
vous sort du quotidien
cap était caché” confirme Mme Croppet. La étape de plus dans l’implication du centre
mixité, cette riche idée, semble d’ailleurs Croppet en faveur du handicap. Doté de ce
apporter encore plus aux valides qu’aux bassin de 20 m sur 10, l’esprit du centre
invalides. “Les gamins des écoles qui vien- reste le même : “Nous sommes ouverts à
nent ici sont tellement habitués à croiser tous : au public handicapé bien sûr, mais
des personnes handicapées qu’ils ne sont aussi aux valides, aux scolaires, aux perplus du tout étonnés. Et quand ils sonnes voulant faire de l’aquagym. Une
s’aperçoivent que ces personnes handica- équipe de water-polo vient même d’être créée”
pées font les mêmes exercices qu’eux, dans note Jean-Jacques Démonet, le président
la piscine ou à cheval, il n’y a plus aucun du centre qui a reçu une médaille d’honneur
sentiment de différence” note Laurent Fau- de la Ville de Besançon à l’occasion de cetter. Le centre Pierre-Croppet reste à ce jour te récente inauguration.
le seul de Franche-Comté à fonctionner En 1974, lorsque la famille Croppet lègue
sur ce principe de mixité.
le terrain à la Ville, le don est assorti d’un
Le centre Pierre-Croppet emploie 25 sala- bail emphytéotique de 66 ans. “Je m’aperçois
riés, dont 17 permanents, le reste étant que ce bail arrive bientôt à échéance… Il
constitué des travailleurs du chantier va falloir qu’on s’attaque au chantier de
d’insertion associé au centre. Ce sont eux rénovation du centre équestre” souffle Lucetqui notamment font le ramassage des te Croppet, étonnante d’allant et
déchets en ville à l’aide d’un cheval attelé d’optimisme. Elle a déjà sa petite idée, le
ou qui entretiennent les arpents de vigne moment venu, quand elle ira solliciter les
appartenant à la Ville de Besançon. Le partenaires publics pour financer les procentre Pierre-Croppet compte quelque 3 000 chains projets du centre : “J’ai dit aux élus
adhérents. Ils sont tous en quelque sorte présents que quand nous aurons besoin de
les “enfants” de Pierre et Lucette Croppet. leur aide, j’irai les voir avec la médaille
L’ouverture de la nouvelle piscine (elle a qu’ils m’ont remise, autour du cou…” soucoûté 2,5 millions d’euros financés à hau- rit-elle avec malice. I
teur d’1,6 million par la fondation, le resJ.-F.H.
te par des aides publiques) marque une
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