Unité 8_Vivre ensemble à l`école_GP
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Unité 8_Vivre ensemble à l`école_GP
Unité 8 – Promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons Manuel pp. 34-37 Objectif général Objectif de formation : Comprendre les principes et les valeurs de la République française et des sociétés démocratiques. Connaissances, capacités et attitudes visées : Respecter tous les autres et notamment appliquer les principes de l’égalité des femmes et des hommes. Objet d’enseignement : L’égalité entre les filles et les garçons, la mixité à l’école. Objectifs particuliers – Apporter des connaissances sur les inégalités persistantes entre hommes et femmes. – Faire s’exprimer et débattre les élèves sur leur ressenti des rôles masculins et féminins dans la société. – Faire comprendre aux élèves que de nombreux préjugés sont à l’œuvre dans ces rôles. – Faire partager aux élèves l’importance de l’éducation dans la promotion de l’égalité. Compléments didactiques pour l’enseignant(e) Remue-méninges (p. 34) Répartition des temps de vie Les hommes et les femmes sont différents. Ils devraient cependant être égaux en droits et en devoirs, égaux dans l’accès aux emplois quels qu’ils soient, égaux dans les salaires qu’ils perçoivent, dans la répartition des tâches quotidiennes, etc. L’altérité n’interdit pas l’égalité. Même si cette égalité progresse (il y avait 6 % de bachelières en 1914 alors qu’elles sont majoritaires aujourd’hui, des métiers de plus en plus nombreux s’ouvrent aux femmes), sa promotion n’en reste pas moins un engagement constant, tant les préjugés sont ancrés. Quelques repères historiques pour rappel 1872 : Victor Hugo réclame l’égalité des sexes. 1878 : premier Congrès international du droit des femmes à Paris mais la question des droits civiques est exclue. 1882 : Léon Richer crée le journal féministe Le droit des femmes ; en 1869, il fonde la Ligue française pour le droit des femmes. 1888 : création à Washington du Conseil international des femmes, d’où naîtra le Conseil national des femmes françaises. 1897 : Marguerite Durand fonde le journal féministe La Fronde, entièrement fait et même imprimé par des femmes. 1898 : Jean Jaurès se déclare favorable au suffrage féminin ; création de la Ligue des droits de l’homme qui adhère immédiatement au mouvement féministe. 1909 : fondation de l’Union française pour le suffrage des femmes. 1914 : la guerre fait entrer les femmes massivement dans l’industrie et dans les syndicats. 1935 : Louise Weiss et 48 manifestantes s’enchainent au pied de la Bastille pour réclamer l’égalité des droits. 1936 : Irène Joliot-Curie, Cécile Brunschvicg, Suzanne Lacore sont nommées sous-secrétaires d’État dans le gouvernement de Léon Blum. ©Editions Bordas 2016 1 1940 : Simone de Beauvoir publie Le deuxième sexe. 1944 : par ordonnance du 21 avril, signée du général de Gaulle, « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». 1946 : l’arrêté du 30 juillet supprime la notion de « salaire féminin » garantissant l’égalité des hommes et des femmes comme la Constitution le stipule. 1959 : l’école des Ponts et Chaussées est ouverte aux filles. 1965 : la loi du 13 juillet modifie le régime légal du mariage sans contrat ; cela permet aux femmes d’exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari. 1966 : interdiction de licencier une femme enceinte ou en congé de maternité. 1974 : Simone Veil devient la première femme ministre d’un gouvernement français (voir p. 46 du manuel de l’élève). 1980 : Marguerite Yourcenar est la première femme académicienne. Etc. Une histoire vraie (p. 34) Malala Yousafzai Malala Yousafzai est une figure emblématique de la lutte pour l’éducation des filles dans tous les pays, particulièrement dans le sien. Elle a longtemps tenu anonymement un blog sur la BBC, entre 11 et 14 ans, sur lequel elle dénonçait les atteintes aux droits des filles dans son pays. Victime d’une tentative d’assassinat en 2012, elle rédige un ouvrage sur sa vie et les difficultés d’éducation des filles au Pakistan en 2013-2014. Elle est nommée prix Nobel de la Paix en octobre 2014, conjointement à Kailash Satyarthi, un indien récompensé pour son engagement en faveur des droits des enfants. « Aujourd’hui, 32 millions de filles ne sont pas scolarisées à travers le monde ; dans certains pays d’Afrique subsaharienne ou d’Asie, plus de la moitié des filles n’achèvent pas le cycle d’enseignement primaire. Dans certaines régions de l’Afghanistan ou de la Guinée, moins de 20 % des filles en âge d’être scolarisées vont à l’école. Et passé le primaire, les filles ont encore bien plus de risques que les garçons d’avoir à stopper leur scolarité à l’entrée du secondaire, pour assurer les travaux ménagers ou agricoles, pour apporter un complément de revenu à leur famille, ou encore pour être livrées trop tôt à un mariage qu’elles n’ont pas choisi. » (UNICEF, 2013, https://www.unicef.fr/article/la-scolarisation-des-filles-le-combat-pour-ledeveloppement ) Point de vue d’auteurs (p. 35) Jusque-là, les extraits proposés étaient pour la plupart des textes de fiction. Les deux textes de ce chapitre ont un tout autre statut : une autobiographie pour le premier, une pétition pour le second. Leurs fonctions sont donc bien différentes des textes précédents, comme elles sont différentes entre elles. L’un est un texte informatif, l’autre un texte revendicatif. Il faudra prendre soin d’en parler avec les élèves avant de commencer le travail. Ce que disent les textes (p. 36) Ces textes sont extraits du site www.education.gouv.fr Ils montrent que les stéréotypes sont fortement à l’œuvre dans l’orientation des filles, ce qui a des conséquences sur leur futur emploi. La séance construite autour de ces textes, puis de l’œuvre de Chloé Ruchon ont pour objectif de faire prendre conscience aux élèves de l’existence de ces stéréotypes chez les garçons comme chez les filles. Pour des compléments plus complets, le site du réseau Canopé est riche d’enseignements et de propositions d’activités : https://www.reseau-canope.fr/outils-egalite-filles-garcons.html ©Editions Bordas 2016 2 Point de vue d’artiste (p. 37) Barbie Foot Ce que Chloé Ruchon dit de son travail : « Je choisis un objet à son point de départ, et je transforme son usage initial. Je manipule les codes, diverses fonctions, je mixe les références en connectant des mondes totalement étrangers. Ensuite, les objets nous délivrent de nouvelles histoires, tout en questionnant notre société et le monde autour de nous. L’idée est de créer une œuvre qui cause de la surprise, des émotions et des questions de la part des spectateurs. Parfois en parlant de sujets sensibles avec humour ou une certaine ironie. » C’est exactement ce que nous souhaitons faire avec les élèves dans cet ouvrage. Le sujet est sensible et difficile à traiter. Le passage par l’humour et l’objet détourné peut aider les élèves à mieux parler du sujet et donc à mieux le comprendre. En faisant jouer des poupées Barbie au football, on mêle deux stéréotypes totalement opposés. Organiser la classe Séance 1 (55 min) Remue-méninges (55min) Étude du tableau comparatif des activités des hommes et des femmes Première observation individuelle par les enfants. Leur demander ce que signifie le tableau pour eux. Explication en collectif : dans la première colonne, sont listées des activités quotidiennes ; dans la deuxième colonne, on peut voir le temps consacré par les hommes à l’activité considérée ; dans la colonne 3, celui consacré par les femmes à cette même activité. La colonne écart indique un nombre négatif quand les hommes consacrent moins de temps à l’activité que les femmes. On rappellera aux élèves que ces chiffres sont des moyennes statistiques et ne représentent pas les particularités de chacun. Question 1 La discussion peut s’engager avec les élèves sur ce que l’on constate : Les hommes consacrent en moyenne plus de temps au travail, à la télévision, aux jeux et à Internet ; les femmes consacrent en moyenne plus de temps aux tâches ménagères et aux enfants. Question 2 Pour ne pas mettre mal à l’aise les élèves et leurs familles, on évitera de demander comment les choses se passent chez chacun d’eux. On discutera plutôt de la question : pourquoi ces différences, à votre avis ? Qu’en pensez-vous ? On demandera aux élèves d’argumenter leur avis. Il ne s’agit pas ici d’imposer une manière de penser mais de faire exprimer aux élèves la leur, de la confronter à celle des autres et de se rendre compte que les avis sur la question sont divers, voire opposés. On peut recueillir au fur et à mesure de la discussion les opinions exposées et les arguments qui y sont associés. L’enseignant(e) peut relancer le débat en utilisant quelques-uns des repères historiques proposés dans les compléments didactiques pour montrer l’évolution de la place des femmes dans la société. Les jeux Débat un peu moins risqué à conduire. Chaque élève répond individuellement, par écrit, aux deux premières questions. On répond collectivement à la question 3. ©Editions Bordas 2016 3 On demande ensuite aux élèves de donner leur réponse à la question 4. On peut noter les réponses au tableau. On discute collectivement de la question 4, puis de la 5. Sur ces deux supports de travail, il est possible que des positionnements très stéréotypés apparaissent et c’est normal. L’enseignant(e) pourra relancer la discussion en proposant des situations qui peuvent interroger les élèves : une femme pilote d’avion de chasse, un homme infirmier, une femme qui joue au rugby, un homme cuisinier…, et faire écho avec l’œuvre de Chloé Ruchon, page 37 (voir séance 3). Séance 2 (60 min) Une histoire vraie (15 min) Les élèves lisent le texte individuellement, puis on répond aux questions en collectif. À la dernière question, on peut prendre un peu plus de temps pour que les élèves expriment leur opinion sur l’engagement de cette jeune fille. Point de vue d’auteurs (45 min) Lecture silencieuse du premier texte par les élèves. On pose les questions suivantes : Qui a écrit ce texte ? D’où est-il extrait ? Que raconte Malala dans ce texte ? Est-ce que ce qu’elle raconte est réel ? Puis réponse aux questions en collectif. On pourra passer du temps sur la question 3 pour l’explication de l’expression « ils ont peur de la plume ». Lecture silencieuse du deuxième texte par les élèves. Mêmes questions que pour le texte précédent pour commencer. Lecture magistrale par l’enseignant(e), pour bien faire entendre le ton revendicatif du texte. Explication de ce qu’est l’ONU, en se servant de l’encart vocabulaire, p. 37. Explication de la même manière du verbe « s’émanciper ». Réponse en collectif aux quatre premières questions. La cinquième est une question plus personnelle. Elle nécessite de laisser aux élèves le temps de la réflexion. On peut imaginer leur faire répondre à cette question en petit groupe, puis faire part de la réflexion de ce petit groupe au collectif. Cette organisation permet à plus d’élèves d’exprimer leur point de vue. Séance 3 (60 min) Ce que disent les textes (30 min) Lecture individuelle du premier encart. Poser les questions suivantes : Depuis quand l’école est-elle devenue mixte ? Que signifie ce mot (expliqué dans le vocabulaire) ? Réponse collective. On peut ensuite organiser un débat court où l’on répond aux questions suivantes : Est-ce que vous imaginez une école où les garçons et les filles seraient séparés ? Est-ce que vous aimeriez aller à l’école dans ces conditions ? Pourquoi ? Lecture successive des quatre premières questions, puis recherche des réponses dans le texte du deuxième encart. La cinquième question est une question très personnelle. On demande aux élèves d’y répondre individuellement par écrit sur un post-it. Chacun vient afficher son post-it sur le tableau, avec une colonne fille et une colonne garçon. On laisse un temps de lecture, puis on débat collectivement des réponses affichées. Il est possible que l’on voie déjà l’effet des préjugés sur ces désirs d’enfants. Point de vue d’artiste (30 min) On pourra se contenter de demander aux élèves : ©Editions Bordas 2016 4 – d’observer l’œuvre ; – de dire ce qu’ils ressentent en la regardant : surprise, humour, incompréhension… Nous ne sommes plus dans le chapitre sur la sensibilité, pour autant les œuvres d’art sont toujours là pour permettre de travailler ce côté sensible, et montrer comment nos émotions participent à notre compréhension du monde. On engagera ensuite un débat sur les réponses données en demandant aux élèves d’argumenter leurs réponses. Enfin, on pourra répondre collectivement aux questions posées, en discutant des réponses de chacun et de leurs fondements. Le vocabulaire Les mots clés du chapitre sont définis dans la rubrique « Vocabulaire ». Ces définitions peuvent être utilisées en cours de séance pour expliquer un mot. Par la suite, l’enseignant s’assurera que les élèves ont mémorisé l’orthographe et la signification des mots de cette partie. La construction des concepts liés à l’EMC ne peut se faire sans la structuration du lexique correspondant. Des prolongements disciplinaires Français : les différents types de textes et leurs fonctions (travail particulièrement adapté à ce chapitre). Histoire-géographie : la scolarisation des filles dans l’histoire et dans les pays du monde étudiés en classe. Arts plastiques : le détournement d’objets dans l’art, comme chez Duchamp, Picasso (Tête de taureau), Tinguely (Baluba), Jean Shin (Soud Wave, 2007), etc. Faire fabriquer aux élèves une œuvre à partir d’un objet. Ce qu’il faut retenir • • • • L’égalité garçons/filles n’est pas acquise. Si la scolarisation des filles est un acquis en France, c’est un combat dans de nombreux pays du monde. Malala Yusafzai a été nommée prix Nobel de la paix pour ce combat. De nombreux préjugés sont à l’œuvre dans l’orientation professionnelle des filles et des garçons, comme dans leur compréhension du monde. ©Editions Bordas 2016 5