Avril 2016 - Corsica Sida
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Avril 2016 - Corsica Sida
Lancement du 22e Sidaction, les jeunes moins prudents face au sida La 22e édition du Sidaction, une opération de levée de fonds pour la recherche et la prévention contre le sida, a démarré alors qu'un sondage montre une méconnaissance grandissante de cette maladie chez les jeunes, qui prennent moins de précautions. "En France, 11% des nouvelles découvertes de séropositivité concernent les jeunes de 15-24 ans. Un chiffre alarmant et paradoxal car cette génération +médicament+ bénéficie de moyens de prévention plus nombreux que jamais". "Plus inquiétant encore, depuis 2003, le nombre de découvertes de séropositivité a plus que doublé chez les jeunes homosexuels et bisexuels entre 15 et 24 ans. Un chiffre qui a augmenté de façon significative entre 2011 et 2014". Le Sidaction se déroule alors qu'un sondage Ifop réalisé auprès de jeunes âgés de 15 à 25 ans fait état d'une détérioration du niveau d'information sur le VIH par rapport à 2015. 30% des jeunes interrogés ont ainsi des représentations faussées de la maladie et de ses modes de transmission : 20% pensent à tort que le virus peut se transmettre en embrassant une personne (contre 15% en 2015) et 15% en s'asseyant sur un siège de toilettes publiques (13% en 2015). 17% estiment par ailleurs que la prise d'une pilule contraceptive d'urgence ("pilule du lendemain") serait un des moyens d'empêcher la transmission du VIH. L'ignorance grandissante des jeunes face au sida va de pair avec un sentiment d'invincibilité face à la maladie et à un développement des pratiques à risques : 24% (contre 17% en 2015) déclarent ne pas avoir peur du sida tandis que 9% (3% de plus qu'en 2015) reconnaissent s'être exposés fréquemment à un risque de contamination au cours des 12 derniers mois. Par ailleurs, seulement 45% des jeunes (contre 55% en 2015) ayant eu un rapport sexuel non protégé ont effectué un test de dépistage du VIH. Le sondage a été réalisé par internet du 5 au 12 février 2016 auprès d'un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 à 24 ans. En 2015, la collecte avait permis de réunir 4,2 millions d'euros de promesse de dons. 3,6 millions d'euros avaient été concrétisés, un chiffre en légère baisse par rapport à 2014. Les fonds collectés lors des trois jours du Sidaction, et également tout au long de l'année, ont notamment permis de soutenir 47 jeunes chercheurs et 53 projets de recherche en 2015, précise l'association. Sept idées reçues que vous pourriez avoir sur le VIH/sida » 20 Avril 2016 A l'occasion de la publication du rapport « Le Prix de l'oubli - Des millions de personnes en Afrique occidentale et centrale restent en marge de la lutte mondiale contre le VIH », MSF souhaite revenir sur 7 idées reçues couramment véhiculées sur le VIH/sida. 1. Le VIH est une condamnation à mort FAUX… A la recherche d’une bonne nouvelle niveau santé mondiale ? La lutte contre le VIH/sida devrait être votre choix numéro 1. Certes, le sida est la pandémie la plus meurtrière de l’histoire récente : elle a tué autant de gens que la Première guerre mondiale. Mais les progrès marqués contre la maladie depuis 30 ans sont phénoménaux. … MAIS MALHEUREUSEMENT VRAI POUR LES PERSONNES SANS TRAITEMENT ARV C’est-à-dire ceux qui ont la malchance de vivre dans un endroit où les ARV sont peu disponibles. Plus de 75% des séropositifs en Afrique de l’Ouest et centrale, soit cinq millions de personnes, n’a pas accès au traitement antirétroviral. Ils sont donc condamnés à une mort lente et douloureuse. C’est injuste. Il faut y remédier de toute urgence. 2. Le VIH touche principalement les hommes gay FAUX Cela peut-être la perception dans les pays occidentaux, mais c’est faux à l’échelle mondiale. La victime type du VIH est une jeune femme. 59% des personnes séropositives en Afrique subsaharienne sont des femmes. TOUTEFOIS, IL EST VRAI que les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes sont beaucoup plus à risque, tout comme les travailleurs du sexe et les consommateurs de drogues injectables. C’est pourquoi le plan de lutte contre le VIH/sida déployé par les Nations unies insiste particulièrement sur ces groupes à risque. 3. Vous ne pouvez pas avoir d’enfant si vous êtes séropositive FAUX Une femme enceinte séropositive sous traitement antirétroviral a moins de 2% de risque de transmettre le virus à son enfant. Voilà une excellente nouvelle ! Grâce aux ARV, le nombre d’enfants nés avec le virus dans le monde a diminué de 60% depuis 2000. Mais, encore une fois, cette victoire dépend de la disponibilité des traitements ARV. En Afrique de l’Ouest et centrale, seules 39% des femmes enceintes séropositives sont sous traitement. Ces bébés arrivent au monde avec un fardeau qui les suivra toute leur vie, alors même que ceci aurait pu être évité. C’est d’autant plus dramatique que 90% des enfants séropositifs de la région n’ont pas accès aux traitements pédiatriques du VIH. 4. Le préservatif est le seul moyen de ne pas infecter son partenaire ou de contracter le VIH FAUX Bien sûr, les préservatifs sont très efficaces pour éviter la contamination par le VIH, mais ce n’est pas la seule solution. Plusieurs études ont montré que la prise optimale d’un traitement antirétroviral permet de réduire de 96% les risques de transmission du virus au sein de couples dont l’un des membres est séropositif. Certes, c’est important d’encourager l’utilisation des préservatifs pour lutter contre le VIH, mais il est également nécessaire de proposer plusieurs outils de prévention pour que les gens puissent choisir celui qui leur convient le mieux. Si l’on veut enrayer la pandémie de VIH/sida, l’accès aux antirétroviraux doit devenir un droit universel. 5. Plus il y a de séropositifs dans un pays, plus il y a de décès liés au sida FAUX L’Afrique du Sud compte – et de loin – le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde (6,8 millions). Chaque année, le sida y tue 140 000 personnes. En résumé : dans les endroits où les antirétroviraux sont peu accessible, le sida cause un nombre de morts hors de proportion avec le nombre de personnes vivant avec le VIH. 6. Moins il y a de séropositifs dans un pays, plus il est facile de lutter contre la maladie FAUX La logique voudrait que la République démocratique du Congo (RDC), où juste 1,2% de la population vit avec le VIH, soit davantage à même d’assurer un traitement ARV à ses citoyens qui en ont besoin que le Malawi qui compte proportionnellement près de dix fois plus de personnes séropositives. Après tout, les deux pays sont assez comparables, par exemple en termes de produit intérieur brut par habitant ou d’indice de développement humain. Et pourtant, le Malawi est parvenu à placer 50% de sa population séropositive sous ARV. En RDC, moins de 25% de ceux qui en ont besoin sont pris en charge. Ce n’est pas logique ? C’est pourtant explicable. Dans des contextes à faible prévalence comme en RDC, le VIH n’est pas la priorité santé numéro 1. On ne le connait pas, on n’en parle pas dans la société, les médias et les programmes politiques. De fait, il se retrouve noyé sous bien d’autres priorités sanitaires. C’est compréhensible. Mais ce qui l’est moins, c’est le peu d’intérêt accordé par les acteurs internationaux aux pays à faible prévalence du VIH, comme les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, où la souffrance humaine due au virus reste très élevée. 7. Seuls les pays riches et stables peuvent assurer des traitements quotidiens à vie FAUX Cela pourrait sembler logique ; après tout, les systèmes de santé des pays riches ont déjà du mal à prendre en charge le nombre croissant de personnes souffrant de maladies chroniques : diabète, obésité, etc. Mais pourtant, les principaux progrès observés dans la lutte contre le VIH/sida ont été réalisés dans des pays à faibles ressources. L’introduction des ARV dans les années 2000 a été, à lui seul, le facteur le plus important d’accroissement de l’espérance de vie moyenne dans toute l’Afrique australe.Le fait que certains pays manquent de ressources, ou que leur situation politique soit complexe ou instable, ne doit pas justifier l’absence ou l’arrêt des approvisionnements en ARV. C’est maintenant ou jamais. Aidez-nous en partageant ce message.