FORMATION EN LORRAINE n°65
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FORMATION EN LORRAINE n°65
n°65 DÉCEMBRE 2015 LE MAGAZINE D’INFORMATION SUR LA FORMATION PROFESSIONNELLE EN LORRAINE OBJECTIF : FORMATION EN LORRAINE Territoire p24 • À Saint-Dié, le CEP se construit à plusieurs. • Le Lunévillois en ordre de marche. • 8 chiffres clés de l’ACAL. P9-18 | dossier LE CREFOP EN LORRAINE Lorraine GIP © fotoinfot - Fotolia à lire aussi dans ce numéro… PARCOURS métiers édito Gouverner à quatre # par Emmanuel Journot Directeur du GIP Lorraine Parcours Métiers On était sceptique, on s’inquiétait : allaient-ils pouvoir fonctionner à quatre ? Et bien la réponse est oui. Douze mois après la création des Comités régionaux de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Crefop), suite à la loi du 5 mars 2014, les résultats sont là. Avec cette loi, le législateur a souhaité rationaliser le nombre de lieux de concertation et ajouter l’orientation au côté des problématiques d’emploi et de formation. Les nouveaux Crefop ont pris la suite des anciens comités de coordination régionale de l’emploi et de la formation professionnelle. Mais plus que le titre, c’est la modalité de pilotage qui est novatrice. Ce comité est désormais animé par une gouvernance à quatre partenaires : État, Conseil régional, syndicats de salariés et organisations d’employeurs. De prime abord, on aurait pu craindre que ces quatre institutions ne trouvent pas de terrain d’entente et en restent à des postures d’usages. En Lorraine, après un an de fonctionnement de cette instance, force est de constater qu’il n’en est rien. Ce quadripartisme a trouvé de nombreux sujets de consensus. En bureau, en plénier ou dans les commissions et groupes de travail, les travaux ont été fructueux. Dans les domaines de l’apprentissage, de l’orientation des actifs, de la formation des demandeurs d’emploi et sur bien d’autres sujets les avancées sont réelles. Des résultats concrets et des pistes de réflexion sont aujourd’hui sur la table. Le dossier de ce numéro d’Objectif Formation en apporte témoignages et illustrations basés sur les synthèses réalisées par le GIP Lorraine Parcours Métiers qui assure le secrétariat permanent de ce comité lorrain. Reste maintenant à transformer ces décisions en actions opérationnelles sur le terrain. Ce sera le travail du nouveau Crefop qui naîtra dans la foulée de la fusion des régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne. bulletin d’abonnement « Objectif Formation en Lorraine » disponible gratuitement sur abonnement Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............................................................. ............................................................. COUPON À RETOURNER À GIP LORRAINE PARCOURS MÉTIERS 10, rue Mazagran 54000 NANCY E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Renseignements complémentaires : LorPM / 03 83 54 13 00 / Christine ETIENNE / [email protected] MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 2 FORMATION EN LORRAINE n°65 sommaire ont collaboré à ce numéro : Vincent Bellais, Cécile Brice, Raymond David, Anne Duchet-Suchaux, Véronique Genet, Pascal Girard, Marianne Grosjean, Murielle Jeanto, Fabienne Jimenez, René Kratz, Laurent Laguerre, Laurence Maréchal, Vanessa Mazoyer, Alexandre Parment, Véronique Piedanna, Raphaëlle Pienne, Sandrine Pugliese, Aline Wagner, Claire Wagner, Alice Wypyszynski P2 | Édito P4 | En bref P20 | Droit - Service militaire volontaire : un tremplin pour l’avenir - Qualité de la formation : vers un contrôle renforcé Directeur de publication : Emmanuel JOURNOT Rédactrice en chef : Christine ETIENNE Objectif Formation en Lorraine est une publication éditée par le GIP Lorraine Parcours Métiers Siège social : 4, rue Monseigneur Pelt BP 45138 - 57074 METZ CEDEX 03 Tél. : 03 87 68 10 10 | Fax : 03 87 68 10 11 Réalisation technique par le GIP LorPM : Estelle MARKOVIC et Marie-Christine SINDT N° de dépôt légal : 2e trimestre 1994 | ISSN 1254 - 8502 Trimestriel | Impression : Berger Levrault P22 | Insertion Illettrisme : professionnalisation au service des collectivités P23 | Métiers Contrat sectoriel au service de l’offre de formation professionnelle P24 | Territoire - À Saint-Dié, le CEP se construit à plusieurs - Le Lunévillois : un pari engagé - 8 chiffres clés de la nouvelle région ACAL P28 | Alternance Apprentissage : mobilisation, communication et simplification P30 | Emploi Soigner sa e-réputation passe par la maîtrise de son identité numérique ! P31 | Ressources LorPM Territoire P9-18 dossier © fotoinfot - Fotolia © GIP LorPM Le CREFOP en Lorraine MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 3 4 9 en bref PRIME D’ACTIVITÉ : plus de 5,6 millions d’actifs éligibles, dont 1 million de jeunes En janvier 2016, le RSA1 activité2 et la prime pour l’emploi seront supprimés pour être remplacés par un dispositif unique : la prime d’activité. Cette nouvelle prestation incite à l’exercice et à la reprise d’activité professionnelle. Elle complète les ressources des travailleurs aux revenus modestes. Elle sera versée chaque mois par les caisses d’allocations familiales aux personnes en activité (salariés et travailleurs indépendants). Son montant sera calculé pour 3 mois fixes selon la composition et les ressources du foyer. Durant ces 3 mois, il ne variera pas en fonction des changements de situation, familiale et professionnelle, du bénéficiaire. Ainsi, un célibataire travaillant à temps plein au Smic3 touchera 130 euros par mois de prime d’activité. Une mère isolée avec un enfant qui travaille à tiers temps touchera, elle, 220 euros par mois. Enfin, pour un couple avec deux enfants dont un parent est à plein temps au Smic et l’autre à mi-temps, le montant de la prime d’activité atteindra 230 euros mensuels. La prime d’activité sera également ouverte aux jeunes actifs dès 18 ans. Pour les élèves, les étudiants, les stagiaires ou les apprentis, ils pourront toucher cette prime à condition de percevoir au moins 0,78 fois le Smic. Revenu de solidarité active Attention : le RSA dit « socle » continuera d’exister pour les personnes sans activité professionnelle. 3 Salaire minimum interprofessionnel de crois sance. 1 2 PLUS D’INFOS www.caf.fr Socle de connaissances et de compétences professionnelles : CERTIFICATION CLÉA La certification interbranche Cléa vise à l’acquisition d’un socle de connaissances et de compétences professionnelles. Son objectif : favoriser l’accès à la formation et à l’insertion dans le monde du travail. À ce jour, le COPANEF (Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation) a habilité au niveau national et interprofessionnel, 6 réseaux pour l’évaluation et la formation de cette certification : • l’Afpa, • l’Apapp (Association pour la promotion de label APP, Atelier de pédagogie personnalisée), • les Greta, • l’Infrep (Institut national de formation de la ligue de l’enseignement), • la Fédération nationale des UROF • BON À SAVOIR (Unions régionales des organismes de formation) , 2A2C (le CLPS « L’enjeu compétences » de Rennes, l’Afec de Paris, le Crept Formation de Toulouse et l’Alaji SAS de Nancy). Le COPANEF remplace le CPNFP (Conseil paritaire national de la formation professionnelle). Il définit les orientations politiques paritaires en matière de formation et d’emploi, assure leur suivi et leur coordination avec les politiques menées par les autres acteurs. Il arrête la liste nationale des formations éligibles au CPF et arbitre l’affectation de la participation de l’employeur au financement de la formation professionnelle. MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 4 LE CPF DÉCOLLE ! Selon le Ministère du Travail, les chiffres du Compte personnel de formation (CPF) au 30 septembre 2015 confirment une montée en puissance du dispositif, observée depuis le mois juillet. Concrètement, ce sont 1,85 million de CPF qui ont été ouverts au 30 septembre 2015, via la plateforme dédiée : moncompteformation.gouv.fr. Le CPF enregistre également 99 000 dossiers de formation créés, dont 66 766 ont été validés. Sur le seul mois de septembre, quelque 30 000 personnes ont obtenu le feu vert. Cette hausse s’explique notamment par la mise à jour des listes de formations éligibles au CPF. Après un démarrage difficile (seuls 943 dossiers de formation validés entre janvier et avril), les effectifs du CPF s’approchent peu à peu de ceux du dispositif qu’il a remplacé en janvier, le Droit individuel à la formation (DIF). Clef de voûte de la loi du 5 mars 2014 sur la formation professionnelle, le CPF accompagne chaque actif du secteur privé tout au long de sa vie professionnelle. Quand il est en emploi, le titulaire engrange jusqu’à 150 heures de formation qu’il peut mobiliser tout au long de sa carrière, même pendant ses périodes de chômage. Les premières heures acquises au titre du CPF seront créditées au 1er janvier 2016. En attendant, il est possible d’y transférer ses heures DIF non consommées. Potentiellement, 23 millions d’actifs du secteur privé peuvent ouvrir un CPF. en bref Rencontre avec BENOIT PALISSON, directeur de la Misson Locale du Nord Meusien Ainsi, il a travaillé 5 ans au Fonds local emploi solidarité (FLES) puis 6 ans en tant que conseiller au Fongecif. Ces deux postes lui ont permis de se professionnaliser et de suivre en parallèle une licence de sciences de l’éducation puis un master en ressources humaines. Il s’est investi ensuite dans la Gestion territoriale des emplois et des compétences (GTEC) au service de la Maison de l’emploi du Val de Lorraine. Enfin, après être resté 2 ans délégué territorial pour le Conseil Régional de Lorraine sur le volet formation, il est devenu en mai 2015 le nouveau directeur de la Mission Locale du Nord Meusien. Fort de son expérience, Benoit Palisson, sous l’impulsion d’un Conseil d’Administration volontaire et d’un nouveau Président, souhaite renforcer l’action de la Mission Locale sur le territoire en s’appuyant sur les 9 lieux de permanence. « Il faut aller chercher les jeunes là où ils sont. À nous de délocaliser notre offre de services pour s’ancrer davantage sur les territoires. Aussi depuis septembre, une réorganisation collective des pratiques d’accueil, d’accompagnement et une évolution de l’expertise de nos conseillers sont en cours. De plus, cette nouvelle démarche sera une carte maîtresse pour relever le défi du déploiement du Conseil en évolution professionnelle (CEP) sur les territoires meusiens », précise Benoit Palisson. © GIP LorPM Après un DUT Technique de Commercialisation, Benoit Palisson s’est vite réorienté vers le champ de l’insertion, la formation et l’emploi. Une nouvelle formation en apprentissage à dimension européenne ! DIPLÔME D’INGÉNIEUR DU CNAM EN GÉNIE INDUSTRIEL Le Conservatoire national des arts et métiers et ses partenaires – Arts et Métiers ParisTech (Campus de Metz, France), le Luxembourg Institute of Science and Technology (Grand-Duché de Luxembourg) et la Hochschule für Technik und Wirtschaft des Saarlandes (HTW Saar, Allemagne), en lien avec l’Institut européen de formations en efficience énergétique (IF3E) – ont conçu une nouvelle Formation d’ingénieur en partenariat (FIP) en Génie industriel, déclinée en deux options (éco-conception des produits et démantèlement d’installations). La FIP en Génie industriel permet de répondre aux besoins identifiés par les professionnels (privés ou publics) dans les domaines de l’énergie et de l’environnement. L’opportunité de développer des compétences d’ingénieur dans les domaines de l’éco-conception des produits/services et le démantèlement des installations s’inscrit dans le contexte de l’avènement de l’économie circulaire et relève d’un double constat : • l’importance de la gestion des déchets et la paupérisation des ressources en matières premières ; • et la valeur croissante de la ressource foncière. Le territoire de la Grande Région dans son ensemble est concerné par les nouveaux enjeux de l’économie circulaire. C’est pourquoi cette nouvelle formation est dispensée par la voie de l’apprentissage et alternativement sur les sites des partenaires, permettant un maillage territorial efficace. et favorisant une véritable mobilité dédiée © Cnam au marché du travail transfrontalier. PLUS D’INFOS www.cnam-lorraine.fr/siti/ing66 MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 5 en bref • « Découvrir le monde » : un nouveau portail pour aider les jeunes à la mobilité http://decouvrirlemonde.jeunes.gouv.fr/ Le Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports a lancé en octobre un nouveau portail de la mobilité internationale des jeunes : «Découvrir le monde». Son but : faciliter les démarches pour ceux qui souhaitent avoir une expérience à l’étranger. Cette plateforme permet d’effectuer des recherches par critères (âge, région d’origine, pays d’arrivée, projet envisagé) et par profil (élève, étudiant, chercheur d’emploi). Ainsi, en fonction de leurs besoins, les jeunes sont mis en relation avec le service concerné : Erasmus, l’Office franco-québécois pour la jeunesse, l’Office franco-allemand pour la jeunesse... • Lancement du portail de la plateforme France Université Numérique http://sup-numérique.gouv.fr Pour ceux qui veulent enseigner ou apprendre « en ligne », ce nouveau portail est un véritable guichet unique dédié à l’enseignement supérieur par le numérique. • Guide « La formation c’est vous » pour les entreprises www.medef.com/fileadmin/www.medef.fr/documents/Formation_ professionnelle/MEDEF_formation_professionnelle.pdf Le Medef publie un guide pratique à destination des TPE-PME pour mieux comprendre la réforme de la formation professionnelle. Au sommaire de ce guide : le plan de formation, le Compte personnel de formation (CPF), comment co-construire la formation des salariés, financement du CPF, mobilisation du CPF, l’entretien professionnel et le bilan du parcours professionnel.... • Accompagner les personnes handicapées mentales vers la formation www.unapei.org/IMG/pdf/guideunapei_formationpro.pdf L’Unapei met en ligne un guide pratique pour accompagner les personnes handicapées mentales vers la formation professionnelle continue. Le guide, librement téléchargeable, propose des conseils et présente les bonnes pratiques professionnelles à destination des prescripteurs de formation (Esat, entreprises adaptées ou tout service d’accompagnement vers le milieu ordinaire) et des formateurs. VAE : financement de l’accompagnement Pour tout résident lorrain sans autre solution de financement et quelque soit son statut, le Conseil Régional de Lorraine peut participer au financement de l’accompagnement VAE à hauteur de 700 euros lorsque celui-ci est réalisé par certains certificateurs ou organismes de formation conventionnés par la Région comme : IRTS, Cnam Lorraine, Chambre de Métiers et de l’Artisanat 57 et 54, GIP Formation tout au long de la vie, CEFEDEM de Lorraine et Université de Lorraine. Les accompagnements VAE doivent commencer avant le 31 décembre 2016 et être achevés avant le 31 décembre 2017. MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 6 © GIP FTLV Quoi de neuf sur la toile ? MANAGER DE L’ÉNERGIE, un métier en devenir Le manager de l’énergie est un spécialiste de la filière et des marchés de l’énergie. Encore peu connu, ce métier commence à s’imposer dans l’entreprise, en particulier dans le monde industriel. Sa mission consiste à contrer les consommations et les dépenses inutiles ou encore à assurer le maintien en bon état des équipements, du matériel, des infrastructures et des bâtiments. L’objectif étant de concilier la maîtrise de l’énergie et la performance énergétique garantissant un certain niveau de confort aux usagers. Suite à la convention tripartite signée le 9 juin dernier par le groupe Schneider Electric, la Région Lorraine et l’Académie Nancy-Metz, il est désormais possible de se former en Lorraine pour devenir un professionnel de la filière. 12 demandeurs d’emploi ont ainsi démarré une formation en septembre, mêlant enseignement théorique et modules pratiques. Une expérimentation qui a fait l’objet d’une innovation pédagogique puisque le terrain d’apprentissage des stagiaires sera l’établissement d’accueil de la formation. En effet, les futurs managers auront comme projet pédagogique de contribuer à améliorer la performance énergétique des bâtiments dans lesquels ils seront accueillis. Avec un lycée pour cas pratique et une période d’application en entreprise, nul doute que les stagiaires développeront, à l’issue de leur formation, un savoir-faire très recherché. D’autres demandeurs d’emploi se formeront en 2016, pour devenir des techniciens de l’énergie. CONTACT [email protected] en bref Le label Qualité FLE ALAJI SAS a entrepris sa première démarche de labellisation « Label Qualité FLE » fin juin 2015. À l’issue, ALAJI SAS a reçu le Label Qualité FLE pour le site de Metz d’une durée de 4 ans, le 21 juillet 2015 par la commission interministérielle*. GARANTIE OFFICIELLE Le label Qualité français langue étrangère est le résultat d’une démarche d’assurance qualité engagée par trois ministères français : le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, le ministère de la culture et de la communication et le ministère des affaires étrangères et du développement international, membres de la commission interministérielle de labellisation qui délivre le label. OBJECTIFS DU LABEL Ce label a été créé, par décret, en 2007 afin d’identifier, de reconnaître et de promouvoir les centres de français langue étrangère dont l’offre linguistique et les services présentent des garanties de qualité. Il s’agit de mettre en place un processus d’assurance qualité pour donner confiance aux publics, aider les postes diplomatiques et le réseau français des instituts et des alliances françaises à prescrire une offre fiable de cours de français en fonction de la demande, des besoins du public et du profil des étudiants. Il s’agit également d’accompagner les centres dans le développement d’une démarche progressive d’amélioration de la qualité des services, que ces centres soient ou non candidats à la labellisation, dans la mesure où tous les outils sont disponibles et adaptés pour une auto-évaluation. ENGAGEMENTS DE L’ÉTAT Par ce processus d’assurance qualité, l’État s’engage à reconnaître par un label la qualité des prestations des centres de français et à promouvoir à travers le réseau français des postes diplomatiques, des instituts et des alliances françaises l’ensemble des centres labellisés. L’État s’engage également à diffuser l’information sur le label et à en faire un instrument de promotion de la langue française dans le cadre de la mobilité étudiante et professionnelle. *Le logo attribué à ALAJI SAS posséde 12 étoiles sur 15 possibles. Favoriser l’accès à l’emploi des jeunes DANS L’AGRICULTURE En juillet 2012, la Chambre Régionale d’Agriculture de Lorraine, l’Association régionale emploi formation en agriculture (AREFA) et l’Association des Missions Locales de Lorraine (Amilor) avaient signé une convention de partenariat visant à promouvoir les métiers de l’agriculture. Les trois partenaires avaient imaginé à l’époque un dispositif : les « voyages en agriculture ». Ces « voyages » étaient organisés sous forme de journées de découverte du monde agricole avec la mise en situation professionnelle de jeunes demandeurs d’emploi. La ferme du centre de formation de la profession, l’Alpa à Haroué, avait été mobilisée pour tester ce dispositif. Cette action fut une belle réussite, puisque près de 70 % des jeunes engagés dans ce dispositif ont pour- suivi leur parcours dans le cadre d’une formation agricole financée par la Région Lorraine. Amilor, au regard de la dynamique de cette première expérience, a proposé à la branche un nouvel accord cadre de partenariat « favorisant l’accès à l’emploi des jeunes dans l’agriculture ». Cet accord cadre, signé le 19/11/2015, a pour objet de : • Renforcer les partenariats déjà engagés en termes d’orientation, d’apprentissage et d’accompagnement des jeunes, notamment dans le cadre du dispositif « parcours réussite apprentissage ». • Offrir aux jeunes de réelles perspectives de développement des compétences et de l’emploi. • Favoriser l’insertion durable dans l’entreprise et la qualification des jeunes accompagnés par les Missions Locales par la voie de l’alternance et sécuriser leurs parcours. • Valoriser la branche et ses métiers auprès des conseillers de Missions Locales et des jeunes. • Promouvoir les emplois et les qualifications agricoles, notamment en mobilisant le dispositif ADEMA (Accès des demandeurs d’emploi aux métiers agricoles). • Développer la Bourse de l’Emploi pour permettre aux jeunes de consulter et de postuler sur les offres d’emploi. • Mettre à disposition des conseillers des Missions Locales les outils de l’ANEFA - Association nationale emploi formation en agriculture (affiches, guides, fiches métiers…). MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 7 en bref ZOOM SUR DEUX MESURES POUR L’EMPLOI DES JEUNES Le Comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté (CIEC) du 6 mars 2015 a décidé d’une série de mesures concrètes visant à répondre aux attentes notamment des jeunes à la recherche d’un emploi. « Déclic pour l’action » au service de l’accompagnement Ce nouveau dispositif expérimental mis en œuvre par l’AFPA s’adresse aux jeunes âgés de 18 à 25 ans, engagés dans un parcours d’insertion sociale et professionnelle dans le cadre de dispositifs pilotés par les Missions Locales (la Garantie Jeunes, le CIVIS1, l’ANI2), l’EPIDE3 ou l’E2C4. Il concerne 2 000 jeunes par an en France sur environ 40 sites avec un objectif d’au moins 33 % de jeunes résidant dans les Quartiers de la politique de la ville (QPV). En Lorraine, deux sites sont retenus (Nancy et Metz) pour un objectif 2015 de 100 jeunes. En accord avec le Conseil Régional, l’orientation des jeunes ne concernera que les prescripteurs Missions Locales et EPIDE. Concrètement, le dispositif offre l’accès à l’hébergement, à la restauration collective du centre AFPA et propose 4 ateliers « à la carte » en fonction des besoins des jeunes accompagnés (découvrir et essayer son métier de demain en grandeur nature ; construire son projet professionnel à partir de ses atouts et des opportunités d’emploi de son territoire ; mieux mobiliser ses capacités et gagner en confiance ; booster son insertion professionnelle avec ses savoirs de base). Afin d’assurer l’articulation avec les dispositifs existants, l’animation du dispositif est assurée par un comité de pilotage régional composé de la Direccte, de la Direction Régionale de l’AFPA et ses coordonnateurs, du Conseil Régional, d’Amilor, du Rectorat, de Pôle emploi, de la Drjscs, de l’E2C Lorraine et des EPIDE de Langres et Strasbourg. Contrat d’insertion dans la vie sociale. Accord national interprofessionnel. 3 Établissement pour l’insertion dans l’emploi. 4 École de la deuxième chance. 1 2 CONTACT EN LORRAINE Sophie NICOLAS : [email protected] [email protected] Développement du parrainage Le parrainage vise à faciliter l’accès au marché du travail des jeunes rencontrant des difficultés d’insertion professionnelle, en les faisant accompagner par des bénévoles (actifs ou retraités), formés à cet effet. En Lorraine, ce parrainage, piloté par l’État (Direccte et Drjscs) et le Conseil Régional, est mis en œuvre par l’Association des Missions Locales (Amilor). • Augmenter le nombre de jeunes bénéficiant du parrainage dès 2015 (en Lorraine, le nombre de jeunes parrainés est passé à 1 700) ; • Formaliser et rendre opérationnel un plan d’action régional concerté. Pour la Lorraine : De 2010 à 2014, plus de 1 200 jeunes ont été parrainés chaque année par plus de 2 108 parrains. Sur les 5 982 sorties du parrainage sur la même période, 2 378 (39,7 %) ont trouvé un emploi. Le plan de développement inscrit dans le CIEC du 6 mars vise précisément à : MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 8 > Accompagner la montée en charge quantitative et qualitative (réaliser un nouvel état des lieux visant à mettre en avant les résultats produits, identifier et lever les freins pour l’accès au parrainage, en particulier pour les jeunes résidants en QPV ; formaliser une stratégie de mobilisation des parrains en articulation avec les autres dispositifs (Cf. Garantie Jeunes, préparation à la sortie des Emplois d’Avenir) ; > Appuyer les acteurs (conforter Amilor dans son rôle de portage, d’animation et de gestion, développer les partenariats, renforcer la communication dans les instances, valoriser les actions) ; • Renforcer le pilotage du dispositif. PLUS D’INFOS www.amilor.fr 9 18 dossier LE CREFOP en Lorraine © fotoinfot - Fotolia Créé par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, le Comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Crefop) est un atout clé de la gouvernance quadripartite en région. Service public régional de l’orientation (SPRO), carte des formations, listes des certifications, stratégie régionale pour l’emploi sont autant de dossiers majeurs ouverts à la concertation dans le cadre de cette instance. Après un an de fonctionnement en Lorraine, qu’en est-il des travaux engagés ? Quel est son devenir après la réforme territoriale ? Rencontre avec les Présidents et Vice-Présidents des 4 commissions du Crefop lorrain. Le décret n° 2014-1055 du 16 septembre 2014 précise la composition, les missions et les conditions de fonctionnement des Crefop. Voir également le n°61 d’Objectif Formation en Lorraine (p10 et 11). 2 http://www.cnefop.gouv.fr. 1 INFOGRAPHIE PRÉSENTATION Le Crefop a pour mission générale d’assurer la coordination entre les acteurs des politiques d’orientation, de formation professionnelle et d’emploi ainsi que la cohérence des programmes de formation dans la région1. Le Crefop est chargé des fonctions de diagnostic, d’étude, de suivi et d’évaluation des politiques régionales en lien avec le Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Cnefop)2. Structuration du Crefop en Lorraine CREFOP PLÉNIER SECRÉTARIAT PERMANENT État / Région / Partenaires sociaux 80 membres BUREAU DU CREFOP LorPM Commission Développement des compétences et des qualifications Groupe de travail RNCP Groupe de travail Listes régionales 32 membres Commission Emploi Groupes de travail SPRO / CEP (fiches structures et nouveaux publics) Groupe de travail Décrochage Commission Orientation Groupe de travail Valorisation de la fonction de maître d’apprentissage Commission Alternance / Apprentissage Groupe de travail Promotion des Métiers en tension Groupe de travail Offre d’accompagnement MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 9 « En Lorraine, une expérience de concertation antérieure au Crefop existait déjà » © GIP LorPM dossier LAURENCE DEMONET, Vice-présidente du Conseil régional de Lorraine1 COMMISSION DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES ET DES QUALIFICATIONS Vous êtes également membre, au niveau national, du Cnefop : quelles sont les spécificités du Crefop lorrain par rapport aux autres régions ? Il est important de souligner qu’il existait en Lorraine une expérience de concertation antérieure au Crefop. Nous avions déjà de bonnes pratiques de travail conjoint entre la Région, l’État et les partenaires sociaux. Ainsi, un comité informel associant ces acteurs suivait les politiques de l’emploi et de la formation dans la région. Ces bases préalables ont permis de préfigurer l’installation du Crefop. Elles expliquent aussi que, contrairement peut-être à d’autres régions, cette installation n’a pas été « subie » en Lorraine. Nous avons pu écrire la gouvernance du Crefop dans une logique d’efficacité, afin de travailler sur la chaîne complète de l’orientation, de la formation, de l’insertion et de l’emploi. Aussi, en Lorraine, le choix a été fait de répartir la responsabilité quadripartite dans la gouvernance du Crefop, dans son bureau, mais aussi jusque dans la composition de ses commissions. Quels résultats a permis d’obtenir cette configuration quadripartite ? Dès leur installation, les commissions du Crefop lorrain ont réussi à établir des feuilles de route, un calendrier et des thématiques de travail. Au mois de juin, on dénombrait déjà de nombreuses réalisations. Cette efficacité est exemplaire. Elle s’explique par les liens et l’expérience de travailler ensemble qui préexistaient en Lorraine. en bref La Commission « Développement des compétences et des qualifications » s’intéresse au développement de la qualification des actifs tout au long de la vie. Le suivi des dispositifs structurants de formation professionnelle, l’évolution de l’offre de formation, sa qualité et sa certification… sont au cœur des De plus, l’ensemble des partenaires n’a pas hésité, dans le respect des responsabilités et des compétences de chacun, à mutualiser ses moyens et ses énergies. On peut citer l’exemple du travail mené pour l’élaboration de la carte des formations professionnelles initiales. La commission Développement des compétences & des qualifications a réalisé en amont une évaluation de l’offre de formation et dégagé des priorités. Cela s’est fait dans le cadre d’un travail partagé entre plusieurs partenaires, certains étant membres du Crefop et d’autres non. C’est toute la valeur ajoutée du Crefop : en son sein, les partenaires peuvent se rencontrer, croiser leurs points de vue et ne restent pas enfermés dans des circuits. Pensez-vous que ces bonnes pratiques seront reprises dans le futur Crefop ? La mise en place du nouveau Crefop nécessitera sans doute plusieurs étapes, mais je ne suis pas inquiète. Si l’on conserve ce modèle de gouvernance quadripartite, travaillant dans un esprit d’unité et d’intérêt général, au plus près des territoires, nous aurons les moyens de créer l’efficacité du Crefop de la nouvelle région, en termes de service rendu et de plus-value apportée. 1 Déléguée aux actions relevant de la formation et de l’accompagnement des parcours de vie. réflexions menées par ses membres. La feuille de route se décline autour de plusieurs axes. Le CPF et les listes éligibles La loi du 5 mars 2014 renforce la notion d’actif (salarié et demandeur d’emploi) acteur de son parcours de formation et se concrétise à travers le Compte personnel de formation (CPF). La commission a suivi étroitement la mise en œuvre et le déploiement du CPF en identifiant « au fil de l’eau » MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 10 Présidente de la Commission Développement des compétences & des qualifications du Crefop. les difficultés rencontrées. Elle a assuré le lien avec le COPAREF concernant l’élaboration des listes éligibles au CPF au travers d’un groupe de travail pluri-institutionnel (COPAREF, Région Lorraine, Pôle emploi...). Face à la complexité des systèmes d’information, au manque de visibilité des acteurs (institutions, organismes de formation, bénéficiaires), aux informations incomplètes, ambiguës voire contradictoires, la commission a adressé une note d’information à l’ensemble des organismes de © R. Saraiva dossier « Le CPF est au cœur des travaux de notre commission » ROSA SARAIVA, Présidente de l’UPA Lorraine Vice-présidente de la Commission Développement des compétences & des qualifications du Crefop. La mise en place du Crefop a coïncidé avec le lancement du CPF. Quels ont été les travaux de votre commission à ce sujet ? Le CPF est au cœur des travaux de notre commission. Cette thématique est récurrente lors de chacune de nos réunions. Ainsi, lors de nos rendez-vous, le Coparef est présent pour nous faire un compte rendu de l’évolution des listes des certifications éligibles. Parallèlement, notre commission a également mené un travail d’information sur le CPF auprès des organismes de formation lorrains. Nous avions en effet constaté que beaucoup de ces organismes méconnaissaient les circuits d’inscription d’une formation aux listes éligibles (certains organismes de formation pensant qu’ils devaient s’inscrire eux-mêmes sur ces listes). Nous avons aussi souhaité inciter davantage les organismes à saisir leur offre de formation auprès du GIP LorPM. En effet, si en Lorraine, comme ailleurs, la collecte de l’information sur l’offre de formation couvre de manière satisfaisante l’offre financée sur fonds publics, elle est encore insuffisante en ce qui concerne l’offre financée sur fonds privés. En réponse, notre commission a élaboré une note d’information, qui a été diffusée en juin au nom du Crefop auprès de plus de 1 500 organismes de formation en Lorraine. formation en Lorraine pour faire passer un certain nombre de messages (voir la note sur www.lorpm.eu, rubrique Actualités). Évolution/adaptation de l’offre régionale de formation professionnelle initiale et continue Annuellement, en amont de l’élaboration de la carte des formations, le Crefop est consulté sur les ajustements et les évolutions de l’offre de formation. Quels sont les autres axes de travail de votre commission ? Notre commission a également accompagné la mise en œuvre des contrats sectoriels en Lorraine. L’enjeu de ces contrats, qui sont déclinés pour plusieurs secteurs d’activité (BTP, transport et logistique, propreté...) est de réaliser un diagnostic partagé entre la Région, l’État et les partenaires sociaux, afin de promouvoir les métiers et les secteurs, animer et outiller le réseau des prescripteurs et adapter l’offre de formation. On peut également citer le travail très intéressant mené par le « groupe RNCP » qui a été créé au sein de notre commission. Ce groupe de travail est chargé d’instruire les demandes de certifications de formations au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) pour que le Crefop puisse rendre son avis. Pensez-vous que les besoins des employeurs lorrains (notamment les TPE et les artisans) en matière de compétences et de qualifications sont satisfaits ? Il me semble que l’offre de formation en Lorraine est très complète et répond aux besoins des professionnels. Ces besoins varient selon les secteurs. Si dans l’artisanat la formation initiale prime généralement, certains secteurs comme le bâtiment ont besoin de certifications pour répondre à des contraintes réglementaires. Dans tous les cas la formation, initiale ou continue, participe à la bonne santé économique des entreprises. Contribution à la réflexion sur les certifications La procédure d’enregistrement au RNCP (enregistrement sur demande) prévoit à l’issue de l’instruction du dossier une consultation du Crefop (pour avis). Une fois saisi, celui-ci a trois mois pour rendre son avis. Un groupe de travail « RNCP » a ainsi été constitué au sein de la commission pour analyser les dossiers de demandes et préparer les avis. La qualité et la labellisation Peu abordé dans les travaux de la commission en 2015, cet axe est en lien avec les travaux du Cnefop autour de la définition des indicateurs sur la qualité des actions de formation, critères que devront prendre en compte les financeurs de la formation (État, Régions, Opca, Opacif, Pôle emploi et Agefiph) afin de s’assurer, comme les y oblige la loi du 5 mars 2014, de la « capacité des prestataires de formation à dispenser une formation de qualité ». MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 11 « Le Crefop est au centre de la mise en œuvre de la politique de l’emploi en Région » PAUL DE VOS, COMMISSION EMPLOI DIRECCTE Lorraine La politique de l’emploi relève des prérogatives de l’État : quel intérêt trouvent ses services déconcentrés à participer à une instance telle que le Crefop ? Le Crefop est au centre de la mise en œuvre de la politique de l’emploi en Région. S’il est nécessaire d’avoir une répartition claire des compétences, il est tout aussi indispensable que la déclinaison de la politique nationale se fasse de concert avec l’ensemble des acteurs, qu’elle soit également portée par les Régions et les partenaires sociaux et qu’elle puisse tenir compte des spécificités locales. S’il y a un succès ou un échec, il ne peut être que collectif, car tout s’interpénètre : la politique de l’emploi doit notamment être en lien avec celle de la formation, et inversement. Le Crefop permet d’acter une gouvernance partagée et des objectifs communs. Il permet aussi de donner une lisibilité et un sens à nos actions, autour de deux prismes : les territoires et les attentes des publics. Quel bilan tirez-vous des travaux de la commission Emploi et quels seront les prochains chantiers à mener ? La Commission Emploi du Crefop de Lorraine s’est clairement impliquée sur toutes les politiques d’insertion, notamment des jeunes, des seniors, ainsi que des personnes handicapées, dont le nombre est supérieur à la moyenne nationale dans la région. Elle s’est également penchée sur le travail transfrontalier, qui est un aspect très important en Lorraine. Il constitue une chance pour la région, car il permet d’absorber la demande d’emploi. Pour citer un chiffre : on compte 130 000 demandeurs d’emploi Président de la Commission Emploi du Crefop. de catégorie A1 en Lorraine, ce qui est aussi à peu près le nombre de salariés lorrains qui travaillent en Allemagne, au Luxembourg ou en Belgique. Par la suite, il sera important que la commission continue à accentuer ses travaux sur l’insertion des seniors, ainsi que des chômeurs de longue durée. En effet, au vu des derniers chiffres, les indicateurs pour ces publics se détériorent de manière continue en Lorraine. Pensez-vous que ces travaux pourront être menés dans le cadre du futur Crefop ? Pour mettre en place en 2016 le Crefop de la future grande région, avec les Régions et les partenaires sociaux, nous devrons tirer les leçons du Crefop lorrain. Une de nos préoccupations est de faire que les expériences positives perdurent, par exemple nos actions pour les travailleurs transfrontaliers ou pour la lutte contre l’illettrisme. Le défi est de mutualiser, de capitaliser les bonnes pratiques et de s’améliorer collectivement, sachant que les différentes régions n’ont pas toujours les mêmes atouts ou les mêmes enjeux. Demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi sans emploi. 1 en bref ponibles en veillant à l’égalité des citoyens sur les territoires, des préconisations ont été émises en fonction des axes développés. Les membres de la commission « Emploi » ont recherché les leviers où l’action régionale est possible pour favoriser l’emploi, l’insertion et le retour à l’emploi. Ils ont partagé leurs connaissances de la situation, mis en lumière les lacunes et identifié les besoins dans la perspective de la grande région. Face aux constats et à la nécessité d’optimiser les moyens dis- Les dispositifs de la politique d’emploi L’important est de mettre l’accent sur des objectifs qualitatifs et non plus quantitatifs. Cette démarche nécessite des diagnostics partagés pour définir en commun les actions à mettre en place. Ces différents dispositifs peuvent être mixés et articulés. Ce qui préside est le MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 12 © GIP LorPM dossier besoin de la personne dans la perspective de construction de son projet professionnel en cohérence avec les opportunités offertes par le territoire. Du côté des entreprises, les opérations de prospection réalisées par les prescripteurs font l’objet d’un plan régional concerté décliné selon les territoires. Cette prospection coordonnée doit intégrer davantage les enjeux de développement repérés sur les territoires par les Comités de coordination emploi formation (CCTEFP). © GIP LorPM dossier « Le Crefop a permis de gagner en qualité de travail et de partage de l’information » OLIVIER CAYLA, Président de l’union régionale CFE-CGC Lorraine une évaluation, pour voir si les outils existants répondent aux besoins, repérer ce qui marche en Lorraine, ce qui pourrait être amélioré, ainsi que les éventuels manques. Cette phase devrait ensuite être suivie de préconisations. Vice-président de la Commission Emploi du Crefop. Quelle a été la méthode de travail adoptée par votre commission afin d’aborder la question de l’emploi ? La question de l’emploi croise des problématiques complexes et imbriquées. Avec le précédent Président de la commission, M. Kirchner, nous avons proposé à la commission une feuille de route et une méthodologie. Après un débat serré, le choix a été fait d’organiser le travail autour de quatre grands thèmes : l’insertion des jeunes, l’emploi frontalier, l’insertion par l’activité économique, et les territoires et métiers en tension. Ces thèmes permettent de couvrir un large spectre de situations et correspondent bien aux problématiques de la Lorraine. Pour chacun de ces thèmes, nous avons identifié, parmi les membres de la commission, les personnes les plus à même d’y apporter des réponses. Comment s’organise la feuille de route adoptée par la commission ? Du fait du nombre et de la complexité des dispositifs et des situations existants, il a été décidé, dans un premier temps, de viser une montée en compétences des membres, en partageant informations et analyses. Cette phase de compréhension a surtout été alimentée par la Direccte et par le GIP LorPM. Par la suite, nous souhaitons procéder à Les flux transfrontaliers Enjeu important pour la Lorraine et pour la grande région, ces flux continuent à progresser. Ils se renforcent d’autant plus que les qualifications sont pointues. Les différences de fiscalité et de réglementation sociale induisent au niveau des territoires des déséquilibres en matière de formation - orientation - emploi. Cette spécificité frontalière doit être davantage prise en considération pour compenser ces inégalités qui affectent en particulier Le Crefop a-t-il les moyens d’apporter des solutions aux problèmes de l’emploi en Lorraine ? Rappelons que les emplois sont créés par les entreprises, en fonction de leurs perspectives de marché. Une politique de l’emploi consiste à développer les conditions et outils facilitant la création d’emplois et augmentant l’employabilité des salariés. Le Crefop a vocation à être un des lieux de rencontre et de concertation des différents acteurs des politiques de l’emploi, pour mieux orchestrer le déploiement et la mise en œuvre sur le terrain de dispositifs souvent décidés « de Paris ». Il est important de travailler en permanence à une meilleure adéquation entre besoins et réponse aux besoins, tant des entreprises que des salariés ou demandeurs d’emploi. Depuis plusieurs années, l’État et le Conseil Régional collaborent, et de plus en plus avec les partenaires sociaux, notamment sur la formation. On peut se féliciter que par rapport à l’ancien CCREFP1, le Crefop ait vraiment permis de gagner en qualité de travail et de partage de l’information. Mais ce n’est pas l’instance qui compte, c’est d’abord la volonté des personnes autour de la table de travailler et d’agir ensemble. Cela étant dit, il faut aussi être réaliste : l’emploi est quand même la manifestation d’une situation économique. CCREFP : Comité de coordination régional de l’emploi et de la formation professionnelle. 1 le public peu qualifié et peu mobile ; cela sans dépouiller pour autant les zones les plus éloignées. L’insertion par l’activité économique Dans les territoires, elle est un lieu de développement d’activités, parfois nouvelles, adaptées à la réalité et aux besoins locaux. Une réforme de ce secteur est entrée en vigueur en 2014. Elle introduit un principe de financement commun à toutes les structures de ce secteur : l’aide au poste basée sur un montant fixe et une partie modulation de 0 à 10 % tenant compte des publics accueillis, de l’encadrement/accompagnement mis en œuvre et de la sortie. Là aussi, la priorité est de privilégier l’individu pour lui permettre d’accéder à une qualification professionnelle qu’il puisse mobiliser efficacement sur le marché de l’emploi. Il reste à associer aux travaux de la commission les Conseils Départementaux, co-financeurs de ce secteur de l’insertion par l’activité économique. MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 13 « Avec le Crefop, les partenaires sociaux sont responsabilisés » © GIP LorPM dossier DENIS HASSLER, Secrétaire régional de la CFDT Lorraine COMMISSION ORIENTATION Quelques mois après son installation, pouvez-vous dresser un 1er bilan de la commission que vous présidez ? Sur le fond, je constate que le rôle de la Commission Orientation est vraiment opérationnel, notamment face aux nécessités imposées par le calendrier de repenser le SPO (Service public d’orientation) lorrain en SPRO (Service public régional d’orientation) et d’y inclure le CEP. C’est une chance en Lorraine pour les partenaires, que l’État ou la Région, ait une volonté réelle de confier ce travail à notre commission. Sur la forme ensuite, le quadripartisme a été respecté dans la mise en place du Crefop lorrain et l’animation de ses commissions. Avec cette nouvelle instance, les partenaires sociaux sont responsabilisés : ils ne se contentent plus de donner leur avis et sont autorisés à participer au travail sur le terrain. La Lorraine fait partie des régions au sein desquelles le quadripartisme a été poussé le plus loin dans le Crefop et nous avons l’espoir que ce modèle soit repris dans la future grande région. Quels sont les travaux qui ont été pour l’instant menés par la Commission Orientation ? Nous avons jusqu’ici respecté le calendrier, en travaillant d’abord sur la déclinaison en Lorraine de l’accord-cadre national conclu entre l’État et l’Association des Régions de France. Cela a débouché sur la rédaction de la convention État-Région pour la création du SPRO lorrain, puis sur l’élaboration de son cahier des charges. Ce qui en fait la spécificité il me semble, par rapport à d’autres régions, Du SPO au SPRO La Commission Orientation du Crefop animée par un trinôme (partenaire social, État et Conseil Régional) s’est consacrée à l’une de ses principales missions : la mise en place du SPRO. c’est qu’il a été décidé en Lorraine de faire du CEP le cœur du nouveau SPRO. Quels sont les chantiers qui attendent la commission ? La mise en place du CEP notamment se heurte encore à quelques difficultés. Au niveau national, il y a une labellisation « descendante » de 5 opérateurs pour le CEP, tandis que la loi demande dans le même temps, via le SPRO, une organisation territoriale de ce nouveau service. Il faut réfléchir à la manière d’articuler la stratégie propre des opérateurs et la stratégie régionale, afin que chaque opérateur ne se cantonne pas à son public. L’esprit du CEP est en effet de sortir de la logique de statut (salarié, demandeur d’emploi…) et d’offrir un niveau de service identique quel que soit le bénéficiaire. Aussi, la commission va se pencher sur « les nouvelles questions et les nouveaux publics ». L’objectif est de dégager plusieurs « cas d’école » et de les soumettre aux opérateurs du CEP, pour voir si leur organisation peut y répondre. Un futur chantier sera également de travailler sur la formation des conseillers du CEP, afin de les doter d’un portefeuille de réponses commun et de s’assurer que leur niveau de connaissances (sur les certifications, les besoins économiques régionaux…) correspond bien à celui exigé pour la délivrance du CEP. Convention État / Région relative à la coordination du SPRO tout au long de la vie Dans la continuité des actions déjà menées en Lorraine1, cette convention, discutée en commission a été signée le 10/11/15 par le Préfet, le Recteur et le Président du Conseil Régional de Lorraine. Elle organise le SPRO en vue : • d’une part, d’assurer un accueil physique ou numérique de proximité, et une information fiable, actualisée, personnalisée sur les filières, les métiers, la formation, l’emploi au niveau régional, national, européen et international ; MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 14 Président de la Commission Orientation du Crefop. • d’autre part, de proposer des services/prestations de conseil en orientation tout au long de la vie et un accompagnement aux personnes concernées. Cahier des charges du SPRO lorrain Les travaux de la Commission Orientation ont également portés sur l’élaboration d’un cahier des charges dont le contenu a été adopté en juin 2015. Il s’appuie sur celui du Conseil en évolution professionnelle (CEP) en y intégrant les spécificités lorraines : © GIP LorPM dossier « Tous les partenaires du SPRO lorrain seront amenés à délivrer le 1er niveau du CEP » LAURENCE NAERT, Chef du Service académique d’information et d’orientation du Rectorat de Nancy-Metz Vice-Présidente de la Commission Orientation du Crefop. En matière d’orientation, que change selon vous la création du Crefop de Lorraine ? Le Crefop de Lorraine se place dans la continuité des actions qui étaient déjà menées par les acteurs de l’orientation dans la région. Dans ce domaine, la Lorraine ne partait pas de rien. Un travail avait déjà été entamé dès 2009 par l’État (Direccte, Rectorat) et le Conseil Régional, en partenariat avec le GIP LorPM (alors Inffolor), l’Association régionale des Missions Locales et Pôle emploi, pour la mise en place du SPO lorrain. Un état des lieux avait permis de constater la nécessité de renforcer la mise en réseau des nombreuses structures présentes sur le territoire. Cela avait débouché sur l’élaboration d’un annuaire et la rédaction de la charte du SPO lorrain. D’autres partenaires, comme le Fongecif et les chambres consulaires, se sont joints ensuite au chantier de labellisation des structures participant au SPO. Le Crefop a permis de structurer et de formaliser cette collaboration, en la plaçant dans un cadre réglementaire, et d’y associer les partenaires sociaux. • une organisation reposant sur les structures et les territoires existants ; • le niveau 1 du CEP (accueil individualisé) assuré par l’ensemble des acteurs du SPRO, y compris les acteurs du CEP ; • l’information conseil VAE ; • l’utilisation de Lorfolio ; • et la mise en place d’une coordination territoriale. Son adoption par les grands réseaux de l’information et de l’orientation traduira leur engagement dans ce nouveau dispositif. La Commission Orientation a participé à la définition du nouveau SPRO Lorrain. Quelles en seront les spécificités ? Pour élaborer la convention de création du SPRO et son cahier des charges, nous sommes partis de l’acquis, la convention cadre nationale et le SPO lorrain, puis l’avons enrichi par la concertation entre les partenaires. Une nouveauté est qu’il a été décidé que tous les partenaires du SPRO lorrain seraient amenés à délivrer le 1er niveau du CEP. C’est un principe qui n’a pas forcément été repris dans les autres régions. Concrètement, cela veut dire que toute personne se présentant auprès d’une structure du SPRO pourra recevoir un premier niveau d’information, même si elle ne fait pas partie de son public cible (par exemple, un adulte salarié auprès d’un CIO). Notre commission a souhaité également améliorer l’animation territoriale du SPRO, pour faciliter la collaboration entre les acteurs qui y participent. Cette animation était un peu faible avec le SPO, par manque de moyens. Pour le SPRO, il a été décidé d’y dédier une personne. Quels sont les défis, dans le domaine de l’orientation, que doit relever la Région Lorraine ? La sécurisation des parcours est un enjeu important. L’accès à la qualification est aussi un défi majeur. L’objectif est que chaque jeune ou adulte puisse avoir accès à un premier niveau de qualification et, au-delà, de favoriser l’obtention de niveaux de qualification plus élevés, notamment en facilitant les passerelles. Les partenaires, qui travaillent depuis longtemps sur ces thématiques, vont continuer à le faire, en concertation, dans le cadre du Crefop. Concernant l’animation du SPRO, la Région Lorraine va mener une expérimentation sur 4 territoires2 en confiant cette mission à des coordonnateurs territoriaux tout en s’appuyant sur le GIP LorPM au titre de l’animation régionale. • Coordinateurs territoriaux : animation de l’activité du SPRO et de l’information/conseil VAE sur les territoires. a Charte fédérative des acteurs de l’AIO en L 2009, puis des conventions de labellisation signées entre 2009-2014 dans le cadre du SPO « Orientation pour tous ». 2 Les 4 territoires sont : Meuse - Vosges Grand Nancy et Lorraine Nord (Longwy, Briey et Thionville). 1 Pilotage du SPRO • Conseil Régional : coordination du SPRO. • Crefop - Commission Orientation : mise en œuvre du SPRO et préparation du CPRDFOP (Contrat de plan régional de développement des formations et de l’orientation professionnelles). • GIP LorPM : animation régionale du SPRO. MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 15 « J’espère que le modèle lorrain quadripartite sera repris dans le futur Crefop » © GIP LorPM dossier MICHAËL ZENÈVRE, Président de la CGPME Lorraine Vice-président du Crefop Lorraine et Président de la Commission Alternance / Apprentissage du Crefop. COMMISSION ALTERNANCE / APPRENTISSAGE Votre commission a organisé ses travaux à partir du « Livre blanc pour relancer l’apprentissage en Lorraine », comment cela s’est-il passé ? Je dirais plutôt que nous sommes allés au-delà de ce Livre blanc. Nous avons en effet estimé que la valeur ajoutée de notre commission n’était pas d’abonder le Livre blanc, dont le contenu avait déjà fait l’objet d’une concertation aboutissant sur un plan d’action. Nous nous sommes donc attachés à étudier les points évoqués lors de la concertation mais qui n’avaient pas été repris dans le Livre blanc, faute de consensus. Lorsque l’un de ces points nous semblait poser une réelle question, par exemple « comment mieux repérer les décrocheurs ? » ou « comment valoriser la fonction de maître d’apprentissage ? », nous avons organisé un sous-groupe de travail pour y réfléchir au sein de la commission. Ces groupes travaillent en partenariat, le cas échéant, avec les autres commissions du Crefop. Par exemple, avec la commission Orientation sur la question des décrocheurs. Pourquoi avoir privilégié le travail en sous-groupes ? Les réunions de la commission durent deux heures. C’est un temps court et lorsqu’un sujet mérite d’être approfondi, nous préférons créer un sous-groupe restreint. C’est un mode de travail plus propice à faire bouger les lignes, à produire des résultats, car les participants sont moins enclins à se contenter de faire un exposé pour présenter leurs dispositifs. en bref - 8 réunions en 7 mois - 4 sous-groupes de travail mis en place - 14 axes de réflexion développés - Elaboration d’un tableau de bord Pensez-vous que cette méthode de travail sera conservée dans le nouveau Crefop issu de la réforme territoriale ? J’espère vraiment que le modèle de gestion quadripartite qui a été adopté dans notre région, où il a été poussé jusque dans les commissions, sera repris dans le futur Crefop. On peut se féliciter qu’en Lorraine, l’État et la Région aient accepté de déléguer leurs prérogatives. On l’a vu par exemple sur la validation de l’attribution de la taxe d’apprentissage, sur laquelle le bureau du Crefop doit donner un avis : notre commission a pu en amont s’emparer de cet avis pour en faire un objet de travail. Cette articulation permet au Crefop lorrain d’être un réel lieu de débat et d’échange, producteur de valeur ajoutée. S’il n’était qu’un lieu de distribution d’information, cela ne présenterait aucun intérêt. La Direccte, le Conseil Régional de Lorraine, le Rectorat de l’Académie de Nancy-Metz et la DRAAF ont décidé de construire avec l’ensemble des acteurs concernés un projet régional pour relancer la dynamique de l’apprentissage en Lorraine. Pour ce faire, Jean-Joseph Kuperholc, expert de l’apprentissage, a été chargé d’organiser une consultation régionale fin 2014 en vue de proposer un livre. Ce livre blanc, finalisé en février 2015, est la synthèse des analyses des acteurs consultés. Présenté aux membres de la Commission Alternance / Apprentissage, ce document leur MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 16 Pour autant, les réunions de la commission ne sont pas non plus un lieu où les participants viendraient pour illustrer leur démarche. Un sujet abordé en commission doit servir à enrichir la réflexion. En effet, le rôle d’une commission n’est pas de perdre du temps en réunions, c’est d’être force de proposition auprès du Crefop plénier et de son bureau, qui seuls prendront les décisions finales. a servi de base de travail pour définir des axes de réflexion, partager des retours d’expérience, échanger sur les dispositifs/outils existants et construire un tableau de bord de l’Apprentissage. Voici quelques pistes de réflexion. Comment mieux repérer les décrocheurs ? L’objectif est de réfléchir aux actions à mettre en œuvre pour une prise en charge « rapide » des décrocheurs par les diverses structures existantes (et notamment en cas de rupture du contrat d’apprentissage). © GIP LorPM dossier « Élaborer un tableau de bord annuel global de l’apprentissage en Lorraine » PHILIPPE SCHWARTZ, Adjoint au Directeur général des services, en charge de la formation initiale et continue, au CRL Vice-président de la Commission Alternance / Apprentissage du Crefop Au-delà de l’apprentissage, votre commission a également pris comme périmètre de travail l’alternance : pourquoi avoir fait ce choix ? Il s’inscrit dans l’enjeu de politique régionale que constitue le Crefop. En Lorraine, il y a eu une volonté forte de jouer le jeu du quadripartisme, de ne pas être dans une logique de cloisonnement et d’intégrer, dans le travail du Crefop, les positions et les réflexions de l’ensemble des acteurs. La Commission Alternance / Apprentissage a été proposée dans cette logique. Si le cœur de nos travaux porte sur l’apprentissage, nous avons souhaité les articuler plus largement avec les autres types d’alternance, notamment les contrats de professionnalisation qui impliquent davantage les partenaires sociaux. L’enjeu est par exemple d’étudier la complémentarité entre contrats d’apprentissage et de professionnalisation et, en cas de concurrence entre ces deux dispositifs de l’alternance, de réfléchir à une meilleure articulation. Votre commission travaille notamment à l’élaboration d’un tableau de bord de l’apprentissage, pouvez-vous nous en dire plus ? Ce tableau de bord a pour objectif de produire des indicateurs qui reflètent la situation de l’apprentissage en Un protocole transitoire entre l’État et la Région est en cours de signature. Celui-ci encourage la constitution d’un groupe de travail inter-commissions (orientation et alternance) relatif à la problématique du décrochage. Des propositions ont déjà été émises : • réaliser une enquête afin d’appréhender au plus juste la réalité des ruptures des contrats d’apprentissage et de faire émerger ainsi les facteurs impliqués pour mettre en place collectivement des actions ciblées. Lorraine et qui puissent être utilisés dans une logique de pilotage. Il existe en effet beaucoup d’indicateurs de l’apprentissage, produits séparément par divers acteurs (État, Région, Direccte, Draaf, partenaires sociaux…), mais sans qu’il n’y ait de vision partagée, de chiffres pouvant parler à tous. Sans compter que les chiffres existants s’inscrivent généralement dans une logique de gestion administrative, de justification des politiques menées, et non de pilotage. Notre commission a donc réalisé un important travail pour élaborer des indicateurs partagés, permettant d’identifier les menaces, les difficultés ou au contraire les points forts de l’apprentissage dans la région. Ces indicateurs permettront d’élaborer un tableau de bord annuel global de l’apprentissage en Lorraine, complété par une publication mensuelle, plus restreinte et davantage tournée vers le pilotage des actions sur le terrain. Cette logique de travail partagé va-t-elle être adoptée pour toutes les politiques régionales ? L’équilibre du Crefop repose sur une articulation fine entre les questions qui doivent être mises au débat du quadripartisme et celles qui doivent rester du ressort de la politique régionale. La question de l’accès à l’apprentissage des personnes handicapées, par exemple, était déjà traitée par un comité de pilotage régional antérieur au Crefop. Aujourd’hui, ce comité poursuit seul ses travaux sur cette thématique, mais informe régulièrement notre commission. • renforcer la coordination des partenaires concernés (via une co-animation des platesformes de suivi et d’appui aux décrocheurs ?). • développer de nouvelles pratiques d’accompagnement plurielles et concertées sur les territoires, dans l’idée de « raccrocher » ce public et de l’engager sur un parcours de réussite. En d’autres termes, au travers des structures existantes sur un territoire, comment améliorer la prise en charge de ces jeunes, quels dispositifs collectifs initier ? • informer, sensibiliser et impliquer les parents. • mieux outiller tous les acteurs. Plus précisément, un protocole d’accord entre l’Association des régions de France (ARF) et l’État concernant la prise en charge des jeunes sortant du système de formation initiale sans un diplôme national ou une certification professionnelle est en cours de signature. Ce protocole vise à introduire une convention type État-Région consistant à coordonner les actions des acteurs de la formation, de l’orientation et de l’insertion. MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 17 dossier Valorisation de la fonction de maître d’apprentissage Partant de la question « Comment mettre en place un vrai statut pour le maître d’apprentissage avec reconnaissance des compétences et des qualifications spécifiques ? », un sousgroupe de travail a émis plusieurs préconisations : • Revaloriser la fonction de maître d’apprentissage par la reconnaissance de ses compétences, par sa participation au recrutement dans l’entreprise et au jury des examens… • Faire participer le maître d’apprentissage, comme par le passé, aux formations dispensées par les branches professionnelles, les consulaires et/ou les CFA. Celles-ci lui permettent de se professionnaliser et l’encouragent à transmettre ses savoir-faire. Cette démarche nécessite un rapprochement du CFA et du chef d’entreprise et/ou du maître d’apprentissage en amont de la signature du contrat et tout au long du parcours. • Envisager une compensation financière pour les entreprises, notamment les TPE/TPI, qui envoient leur maître d’apprentissage en formation. • Réfléchir à un « label entreprise » décerné aux entreprises qui valorisent leur maître d’apprentissage. Promotion des métiers en difficulté de « recrutement » Après un inventaire des actions et outils existants, le sous-groupe a axé ses travaux sur la communication vers les familles et le développement de compétences des acteurs de l’insertion et de l’orientation. Il préconise de : • Sensibiliser davantage les parents en réalisant une plaquette par filière ciblant les métiers porteurs, les débouchés, les taux d’insertion dans l’emploi et le parcours de formation à suivre avec un focus sur la voie de l’apprentissage. • Outiller les prescripteurs de l’insertion et de l’orientation pour les aider à accompagner les jeunes vers les métiers en tension. • Développer les périodes d’immersion en entreprise. • Alléger les tâches administratives du maître d’apprentissage en proposant, par exemple, une auto-évaluation de l’apprenti complétée par le maître d’apprentissage dans le livret d’apprentissage. Cela implique à la fois le jeune et le maître d’apprentissage. • Améliorer la communication entre le CFA et le maître d’apprentissage en organisant notamment des rencontres physiques et/ou téléphoniques plutôt que de se limiter à l’envoi d’informations numériques. • Veiller à la mise en place des Certifications de Qualification Professionnelle prévues pour les maîtres d’apprentissage. POUR CONSULTER LE LIVRE BLANC w ww.lorpm.eu/upload/livre blanc.pdf CREFOP : UNE CONCERTATION RÉUSSIE ! Après un an de fonctionnement, le Crefop lorrain a prouvé sa réelle valeur ajoutée pour répondre aux besoins des entreprises et des individus grâce au quadripartisme. L’implication des membres de chaque commission, le partage et la concertation sur les stratégies à mener ont permis de mieux comprendre la réalité des territoires en termes d’insertion, d’emploi et d’orientation. Ainsi, l’élaboration de la carte régionale des formations pour la rentrée 2016 est le fruit de la mutualisation d’échanges à travers des instances comme le Crefop, les Comités de coordination territoriaux emploi formation professionnelle (CCTEFP) ou encore la mise en place des contrats d’objectifs sectoriels. Cette carte répond à la fois aux attentes professionnelles des jeunes, de compétences des entreprises en lien avec le Pacte Lorraine et des territoires en prenant en compte la dimension transfrontalière et l’élargissement à 4 frontières à partir de janvier 2016. Enfin, sans nul doute, le Crefop favorisera la régionalisation du pilotage du Service Public de l’Emploi instaurée par la loi NOTRe1 du 07/08/15 portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République. Son rôle sera à ce titre d’organiser la concertation sur la stratégie régionale coordonnée en matière d’emploi, d’orientation et de formation professionnelle et d’en assurer le suivi. 1 n° 2015-991 du 7 août 2015 Loi www.legifrance.fr Par Raphaëlle Pienne et Secrétariat permanent du Crefop MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 18 ::: PUB > LorPM & vous MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 19 © Centre SMV Montigny-les-Metz 20 21 droit SERVICE MILITAIRE VOLONTAIRE : un tremplin pour l’avenir Depuis le 15 octobre, 100 jeunes éloignés de l’emploi expérimentent à Montigny-lès-Metz le Service militaire volontaire (SMV). Ce nouveau dispositif vise à favoriser leur insertion professionnelle en les formant dans un cadre militaire. « Former des jeunes au savoir, au savoir-être et au savoir-donner afin de savoir-devenir telle est la ligne directrice du Service militaire volontaire », précise le Lieutenant-colonel Dugast, responsable du premier centre à ouvrir ses portes en métropôle, à Montigny-lès-Metz. Porté par l’Armée de Terre, le SMV conjugue insertion sociale et professionnelle. Concrètement, les recrues s’engagent à suivre un parcours de formation d’une durée de 6 à 12 mois, afin de se réapproprier les règles de vie en collectivité, d’acquérir le savoir-être indispensable à toute activité professionnelle et de se préparer à l’emploi. Aussi, la formation militaire leur permet d’avoir un cadre, de découvrir « le vivre ensemble » avec port de l’uniforme, de pratiquer du sport et du secourisme1 mais aussi d’obtenir le permis de conduire. La formation citoyenne apprend « le savoir-donner » en participant par exemple à des chantiers d’utilité publique. Quant à la formation aux compétences clés, elle offre l’opportunité d’acquérir ou de consolider les savoirs de base (lire, écrire…). Enfin, à partir de janvier, les jeunes suivront une formation professionnelle en alternance. Grâce à la mobilisation des acteurs emploi / formation notamment Mission Locale, AFPA et un partenariat renforcé avec les institutions et des entreprises de la région (PSA…), 6 filières leur seront proposées : bâtiment, encadrement du centre, logistique, restauration, espaces verts et sécurité. « Notre but n’est pas de former des combattants, mais bien d’amener à l’emploi ces jeunes en difficulté, dès l’issue de leur formation. Pour y parvenir, il est nécessaire de faire émerger des valeurs telles que la solidarité, la tolérance ou bien l’honneur », ajoute le Lieutenant-colonel Dugast. La caserne de Montigny-lès-Metz a reçu plus de 250 demandes. Pour 2016, l’objectif est d’accueillir 500 jeunes, de diversifier le panel des formations professionnelles proposées et de renforcer le partenariat avec les entreprises. « Parier sur le Service Militaire Volontaire, c’est relever le défi de l’insertion durable et de l’employabilité des jeunes », conclut le Lieutenant-colonel Dugast. MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 20 Formation aux 1ers secours Sauveteurs secouristes du travail (SST). 1 LE SERVICE MILITAIRE VOLONTAIRE EN BREF HOMMES ET FEMMES de 18 à 25 ans CITOYENS FRANÇAIS résidant en métropole 2 TYPES de POPULATION : volontaire stagiaire (VS) (non diplômé, en difficulté sociale, éducative et professionnelle), volontaire technicien (VT) (pour une 1ere expérience professionnelle) DURÉE : INDEMNITÉ : 6 à 12 mois pour les VS 313 € par mois pour les VS 12 à 24 mois pour les VT 675 € par mois pour les VT FORMATIONS DISPENSÉES de 4 types militaire professionnelle citoyenne générale avec remise à niveau scolaire Par Christine Etienne | GIP LorPM droit QUALITÉ DE LA FORMATION : © pichetw - Fotolia vers un contrôle renforcé Le décret du 30 juin 2015 fixe de nouveaux critères de qualité pour les actions de formation. Leur mise en œuvre, à partir de janvier 2017, doit permettre de professionnaliser les financeurs et les prestataires de la formation professionnelle. La loi du 5 mars 2014 a instauré une nouvelle obligation aux financeurs de la formation professionnelle (Opca, Régions, Pôle emploi, Agefiph...) : celle de s’assurer de la capacité des prestataires à dispenser une formation de qualité. Leur nouvelle mission, précisée par le décret du 30 juin 2015, consiste à vérifier que les prestations de formation qu’ils financent respectent, en plus des obligations de la formation professionnelle, d’une part, une liste de six critères et, d’autre part, que ces formations soient proposées à un prix adéquat. Ils disposent à cet effet de moyens de contrôle renforcés et peuvent désormais refuser de payer ou de prendre en charge les actions de formation non conformes aux obligations légales. Les nouvelles dispositions sur la qualité des formations entreront en vigueur au 1er janvier 2017 : un temps d’adaptation est donc laissé aux financeurs, mais également aux organismes de formation, pour se préparer aux nouvelles règles. PLUSIEURS FAÇONS DE SE CONFORMER AUX CRITÈRES DE QUALITÉ Pour s’assurer de la qualité des formations dispensées, les financeurs ont la possibilité de recourir à deux mécanismes alternatifs. Le premier est de vérifier que le prestataire dispose d’un label ou d’une certification figurant sur une liste établie par le Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Cnefop). Dans ce cas, les formations du prestataire sont supposées satisfaire aux critères qualité. Une seconde possibilité est de mettre en place une procédure interne d’évaluation. Par ailleurs, les financeurs doivent également se soumettre à une obligation de transparence : en inscrivant les prestataires retenus sur un catalogue de référence et en rendant publiques les procédures de vérification adoptées. ons Formati 6 critères qualité u Décret d 015 30/06/2 L’identification précise des objectifs de la formation et son adaptation au public formé. L’adaptation des dispositifs d’accueil, de suivi pédagogique et d’évaluation aux publics de stagiaires. L’adéquation des moyens pédagogiques, techniques et d’encadrement à l’offre de formation. La qualification professionnelle et la formation continue des personnels chargés des formations. Les conditions d’information du public sur l’offre de formation, ses délais d’accès et les résultats obtenus. La prise en compte des appréciations rendues par les stagiaires. Par Raphaëlle Pienne MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 21 22 insertion ILLETTRISME : professionnalisation au service des collectivités Bonjour Jérémy, quelles sont vos missions ? Tout d’abord, répondre globalement aux demandes de formation des collectivités. Pour une demande de formation aux savoirs de base, la délégation Alsace-Moselle propose des formations en intra collectivité. L’idée, c’est d’avoir une offre complète de formation. Dans un premier temps, une première réunion de sensibilisation à la problématique de l’illettrisme est organisée. Pour cela, j’utilise la Mallette Illettrisme qui a été conçue en collaboration avec l’ANLCI1. Elle contient des fiches spécialisées autour de l’univers territorial sur la façon d’aborder l’illettrisme avec les élus et les encadrants intermédiaires. Dans un second temps, une rencontre est proposée aux agents pour lesquels une formation aux savoirs de base serait préconisée. Que pouvez-vous nous dire de la professionnalisation des conseillers formation sur la problématique de l’illettrisme ? Nous avons suivi les 6 et 7 octobre une formation au Référentiel des compétences clés en situation professionnelle (RCCSP)2 qui nous a permis de mieux le comprendre afin de l’intégrer dans notre démarche d’ingénierie. Chaque conseiller référent illettrisme pourra ainsi le présenter à son équipe de formateurs qui intervient sur les formations aux compétences de base (lire, écrire, calculer, se repérer dans le temps, dans l’espace, dans son quotidien). L’objectif est de travailler le développement des compétences de base en lien avec les métiers territoriaux. Ainsi, 10 fiches métiers territoriaux ont été formalisées en lien avec ce référentiel. Parallèlement, au niveau national, nous allons bénéficier prochainement d’un parcours spécifique de professionnalisation : 5 modules de formation dont 3 sur l’ingénierie de formation. Ce parcours nous permettra d’être plus autonomes à la fois vis-à-vis des agents mais aussi des formateurs. PHOTO Légende Formation au RCCSP animée par le Centre Régional de Ressources illettrisme du GIP LorPM MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 22 Par ailleurs, qu’est-ce que l’Offre Nationale Harmonisée ? C’est une offre de formation très large qui a pour objectif d’apporter une réponse en terme de formation à tout agent qui souhaite passer un examen ou préparer un concours. En fonction des résultats aux tests d’évaluation, l’agent peut être orienté dans un premier temps vers une formation aux compétences de base et/ou une formation de remise à niveau (perfectionnement à l’écrit) puis une formation de préparation aux concours. C’est dans le cadre de cette offre que les conseillers formation sont professionnalisés pour mieux orienter, construire des outils en lien avec l’univers territorial, qui seront ensuite présentés aux formateurs. Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. Ce référentiel a été édité par l’ANLCI en 2009. 1 2 Par Alice Wypyszynski | GIP LorPM © morganimation - Fotolia 23 métiers CONTRAT SECTORIEL au service de l’offre de formation professionnelle Depuis 2013, la Région Lorraine a initié de nouvelles méthodes de travail et de contractualisation avec les acteurs socio-économiques en matière de formation professionnelle au travers d’un outil : le contrat sectoriel. Explications. Pour répondre aux compétences attendues par le tissu économique lorrain, la Région Lorraine a mis en place un processus permanent de pilotage de l’offre de formation avec les acteurs socio-économiques (branches et organisations interprofessionnelles) ainsi qu’avec les acteurs de la formation. Cette démarche, formalisée via un contrat sectoriel, vise à sécuriser le parcours de vie des Lorrains et à développer l’accès à la qualification. Pour un secteur d’activité, grâce à cet outil de contractualisation, les signataires se fixent des objectifs, des modalités de travail et un plan d’actions définis conjointement autour de 3 axes : - Aboutir à une vision, un diagnostic partagés des besoins en compétences et se doter d’outils au service de la stratégie mise en œuvre (voir encadré) ; - Connaître et promouvoir les métiers, les filières et l’offre de formation tout au long de la vie ; - Répondre aux besoins en compétences des entreprises et adapter l’offre de formation aux enjeux de demain pour permettre aux actifs lorrains d’accéder à l’emploi ou d’y revenir. Concrètement, après 112 rencontres entre octobre 2013 et mai 2015, avec l’ensemble des partenaires concernés, ce sont aujourd’hui 5 contrats sectoriels signés dans les secteurs suivants : BTP, Agriculture - Agroalimentaire, Transport - logistique, Café - Hôtellerie - Restauration et Propreté. Ainsi, le plan d’actions découlant de chacun de ces contrats se traduit par une évolution progressive de la carte des formations initiales et continues et la mise en œuvre d’actions de formation expérimentales et innovantes. Un autre défi à relever : faire évoluer les représentations des métiers pour tous les publics pour rendre plus lisible l’offre de formation et aider les Lorrains dans leur orientation. Ces contrats, d’une durée de 3 ou 5 ans, s’attacheront, chaque année, à prendre en compte l’évolution des réalités socio-économiques. formation/VAE MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 23 territoire © shutterstock 24 27 À SAINT-DIÉ, LE CEP SE CONSTRUIT À PLUSIEURS Depuis le début de l’année 2015, le Fongecif Lorraine expérimente le service du Conseil en évolution professionnelle (CEP) à Saint-Dié-des-Vosges, en partenariat avec l’ensemble des acteurs du territoire. Depuis le 1er janvier 2015, l’ensemble des actifs peut bénéficier d’un Conseil en évolution professionnelle (CEP), pour faire le point sur sa situation et être accompagné dans son évolution professionnelle. Plusieurs questions se posent. Comment s’assurer de l’efficacité de ce service ? Faire en sorte qu’il réponde au mieux aux attentes de ses bénéficiaires ? Comment permettre aux opérateurs de collaborer ensemble et de disposer d’outils pertinents ? Pour réfléchir et répondre à ces enjeux, le Conseil régional a sollicité le Fongecif Lorraine. L’organisme, qui fait partie des opérateurs nationaux du CEP, avait déjà mené auprès de son public une expérimentation d’ « Accompagnement renforcé », très proche du CEP, entre 2013 et 2014. « Mais pour cette nouvelle expérimentation, nous sommes dans une logique partenariale et travaillons avec l’ensemble des acteurs impliqués dans la mise en place du CEP », précise Lionel Lemaire, responsable du Pôle conseil du Fongecif Lorraine. Ces acteurs sont nombreux en Lorraine, puisqu’aux 5 opérateurs nationaux du CEP (Opacif, Pôle emploi, Apec, Cap emploi et Missions Locales) Caroline Collin, Présidente du Fongecif Lorraine «Grâce au soutien de la Région Lorraine, nous avons expérimenté en 2014 un « Accompagnement renforcé » précurseur du « Conseil en évolution professionnelle » pour les publics lorrains les plus en difficulté. La mise en place du CEP depuis mi-2015 et les démarches partenariales qu’elle suscite placent les collaborations au cœur de la qualité de service. C’est à cet objectif que répond l’action que nous déployons sur Saint-Dié-des-Vosges avec l’ensemble des partenaires du SPRO et des opérateurs du CEP. Évaluer l’action commune, en tirer des enseignements pour participer utilement à la réflexion du Crefop et pour améliorer l’accompagnement des actifs, bénéficiaires du CEP, constituent des objectifs producteurs de sens et de valeur pour nos concitoyens !» s’ajoutent les membres du Service public régional de l’orientation (SPRO) chargés de délivrer le premier niveau du CEP, dont les chambres de commerce et des métiers (CCI, CMA), les CIO et l’Université de Lorraine. PLACER LES BÉNÉFICIAIRES AU CŒUR DE LA RÉFLEXION SUR LE CEP Pour cette expérimentation de mise en place du CEP, le choix s’est porté sur le bassin de Saint-Dié-des-Vosges, un territoire où existaient déjà des pratiques partenariales et qui, de surcroît, est affecté par un fort taux de chômage. Après un travail préalable, débuté en mars 2015, pour fixer le MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 24 cadre et les conditions de réussite de l’expérimentation le Fongecif Lorraine, en concertation avec le Conseil régional de Lorraine, a réuni l’ensemble des opérateurs locaux impliqués dans le CEP, pour réfléchir aux manières d’optimiser le nouveau service. « Parallèlement, nous avons eu dès le début le désir de garder les bénéficiaires du CEP au cœur du projet », explique Samia Dahmani, conseillère en évolution professionnelle et chargée de mission au Fongecif Lorraine. Une enquête téléphonique a donc été réalisée auprès de 130 bénéficiaires potentiels du CEP résidant dans le territoire bassin, qui a été complétée par une table ronde rassemblant un panel de ces bénéficiaires. De cette double consultation a émergé « un consensus sur un accompagnement idéal », explique Samia Dahmani. Celui-ci implique notamment un «guichet unique» pour le CEP, facilement identifiable. Le CEP doit aussi permettre au bénéficiaire de trouver, indépendamment de son statut, un conseil individualisé et des informations sur les besoins des entreprises du bassin. Interrogés sur les modalités et les moyens nécessaires à la mise en place de cet accompagnement, les opérateurs du CEP ont par ailleurs évoqué leur besoin d’outils pour mieux connaitre l’offre de services des autres partenaires, pour pouvoir mutualiser leurs moyens et disposer de données fiables et facilement utilisables sur les besoins économiques du territoire. «Nous avons réalisé une synthèse en croisant les attentes des bénéficiaires et celles des opérateurs», détaille Samia Dahmani, «elle a permis de définir un plan d’action pour faciliter à la fois la concertation entre les opérateurs et la délivrance du service». UN TRAVAIL PARTENARIAL POUR L’ÉLABORATION D’UN SERVICE COMMUN Ce plan d’action va se concrétiser par la mise en place de plusieurs outils tels qu’un annuaire des opérateurs INFOGRAPHIE 8 256 demandeurs d’emploi (2013) du CEP et des fiches détaillées des structures en collaboration avec le GIP LorPM. Il prévoit également l’organisation d’ateliers et de rencontres entre les opérateurs, afin de favoriser la mutualisation des pratiques et l’étude de la mise en place d’une plateforme web commune. La mise en œuvre de ces actions sera assurée par l’ensemble des structures participantes, en fonction des moyens de chacune. Cette collaboration constitue l’une des plus-values de l’expérimentation selon Lionel Lemaire : « les partenaires vont élaborer conjointement des solutions et non juxtaposer des solutions existantes, ils vont s’outiller ensemble avec comme principale préoccupation le bénéficiaire ». Enfin, la dernière étape de cette phase de lancement a été d’élaborer des indicateurs communs, qui permettront d’évaluer les résultats de l’expérimentation. Cette évaluation s’effectuera notamment grâce au suivi d’un panel d’utilisateurs, interrogés à diverses étapes de leur accom- pagnement par un organisme indépendant, Qualitest, afin de mesurer la qualité du service rendu et son utilité pour le bénéficiaire. ALIMENTER LE DÉPLOIEMENT DU CEP EN LORRAINE L’expérimentation du CEP à SaintDié-des-Vosges doit s’achever à la fin de l’année 2016. Les différents enseignements dégagés permettront d’enrichir le déploiement de ce nouveau service au niveau régional. « Nous avons la chance de travailler dans le cadre d’une expérimentation au niveau d’un territoire, ce qui laisse plus de liberté et de place aux initiatives », se réjouit Lionel Lemaire, « ce que nous aurons mis en place dans le cadre de l’expérimentation nous permettra d’être force de propositions, avec les autres acteurs régionaux chargés de la mise en place du CEP ». Par Raphaëlle Pienne Chiffres clés sur la zone d’emploi de Saint-Dié (sources : Insee, Direccte, GIP LorPM) 13,9 % taux de chômage au 2nd trimestre 2015 (cf 11,8 % pour les Vosges) 57 % des actifs en emploi ont un niveau de qualification V et moins (2012) 29 862 emplois dont 23,4 % dans l’industrie (2012) 4entreprises 340 (2014) MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 25 territoire LE LUNÉVILLOIS ©GIP LorPM un pari engagé Sécuriser les parcours de vie des actifs en emploi et en insertion, tout en répondant aux besoins des entreprises, le Lunévillois se met en ordre de marche. Depuis fin 2012, chaque territoire lorrain est doté d’une nouvelle organisation : un Comité de coordination territorial emploi formation professionnelle (CCTEFP). C’est ainsi que celui du Lunévillois, piloté par la Région, l’État, Pôle emploi et composé des différents partenaires emploi / formation1, a élaboré un diagnostic territorial partagé. Principaux constats : des chômeurs de longue durée en perte de confiance, plus de la moitié des actifs en emploi travaillant à l’extérieur du bassin, un besoin de qualification et/ou d’élévation du niveau technique sur des métiers en tension récurrents (usineur, maintenicien, métiers de l’hôtellerie restauration…). Partant de ce diagnostic, les membres du CCTEFP ont bâti un Plan territorial des compétences et des qualifications déployant des actions spécifiques de formation et de communication pour répondre aux besoins des entreprises et des actifs du Lunévillois. Ainsi, pour travailler sur le savoir-être et la confiance en soi, Pôle emploi, la Région et le Conseil départemental 54 proposent « une action pour rebondir » en direction des deman- deurs d’emploi de longue durée. Les bénéficiaires confirment leur projet professionnel, se préparent à l’accès à l’emploi direct ou à une qualification. Au total sur les 15 stagiaires, 5 personnes ont trouvé un emploi et 5 sont entrées en formation qualifiante. Durant l’action, ces demandeurs d’emploi ont valorisé le patrimoine économique du Lunévillois via la réalisation d’interviews filmées d’entreprises phares du territoire. Cette démarche a permis de faire connaître ces entreprises et promouvoir les métiers en tension. Quant à la formation « SAS des mobilités », elle vise à la sécurisation des parcours en répondant à la problématique de mobilité géographique et professionnelle. Elle se concentre également sur les métiers porteurs du bassin ou plus largement de la région. Par exemple, elle est articulée avec un CQPM Usinage qui s’est ouvert sur le territoire pour faire écho aux besoins d’entreprises telles qu’Hydro Leduc, Baccarat Précision ou SUDP. Enfin, le diagnostic et les analyses partagés du CCTEFP du Lunévillois ont permis également de « nourrir » la pro- MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 26 grammation de formations 2016 de la Région Lorraine2. Autre aspect essentiel de la démarche du CCTEFP : la communication. Prescripteurs, acteurs de l’insertion, reçoivent régulièrement des informations sur la programmation des formations, l’agenda des manifestations ou bien encore le suivi et l’évaluation du plan d’actions. En effet, l’ensemble des réseaux d’accueil et d’orientation se doit de délivrer la bonne information sur les métiers qui recrutent mais n’attirent pas forcément. C’est là où réside toute la difficulté. De cette communication, soutenue par la sous-Préfecture, est née une réelle synergie au service des enjeux emploi / formation du territoire et de la région. Mission Locale, Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre de Métiers et de l’Artisanat, Chambre d’Agriculture, Conseil Départemental 54 et Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi. 2 Pour exemples : formations de canalisateur, maçon VRD, aide à domicile, usinage, BTS assistant gestion PME/PMI. 1 Par Christine Etienne | GIP LorPM territoire 8 CHIFFRES CLÉS DE LA NOUVELLE RÉGION Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine (ACAL) 5,5 MILLIONS D’HABITANTS POUR 57 433 KM², 2,3 MILLIONS D’ACTIFS EN EMPLOI, soit 96,6 habitants par km² (8e région sur 13). 5 COMMUNES RASSEMBLENT CHACUNE + DE 100 000 HABITANTS : Source : INSEE, recensement de la population, 2012. soit 62,8 % de la population ACAL de 15 à 64 ans (63,7 % en métropole) 10,2 % DE LA POPULATION ACTIVE EST AU CHÔMAGE Source : INSEE, recensement de la population, 2012. Strasbourg, Metz, Nancy, Mulhouse et Reims (792 000 habitants). Source : INSEE, recensement de la population, 2012. (9,9 % en métropole). Les 15-24 ans et les 50 ans et plus sont surreprésentés par rapport à la métropole. Charleville Mézières Sources : INSEE-Pôle Emploi, taux de chômage localisés, 3e trimestre 2014 08 Ardennes Metz Reims Verdun Châlons en Champagne 55 Meuse 51 Bar-le-Duc CHAMPAGNE ARDENNE 54 Strasbourg Nancy Meurthe-et-Moselle 4h20 ALSACE 9k m Chaumont Vosges 52 Haute-Marne Colmar 5 88 h1 -5 Épinal 10 Aube Bas-Rhin 41 Troyes 67 57 Moselle Marne 340 km - LORRAINE 68 Haut-Rhin Mulhouse 1,2 MILLION D’ÉLÈVES, ÉTUDIANTS ET APPRENTIS SONT SCOLARISÉS à la rentrée 2014, soit 8,3 % de la population scolaire métropolitaine. Sources : MENESR-DEPP, 2015 8,9 % DES JEUNES rencontrent des DIFFICULTÉS DE LECTURE en 2014 (5 400 jeunes), dont 39 % sont EN SITUATION D’ILLETTRISME. 7,1 % DES ACTIFS EN EMPLOI DE L’ACAL TRAVAILLENT DANS UN PAYS FRONTALIER. L’ACAL couvre à elle seule 42 % des mobilités transfrontalières de la métropole. Source : INSEE, recensement de la population 2012. 18 % DES ACTIFS EN EMPLOI TRAVAILLENT DANS DES ACTIVITÉS INDUSTRIELLES (13 % en métropole). Source : INSEE, recensement de la population 2012. Sources : ministère de la défense - DSN, MENESR-DEPP, 2015. Par Alexandre Parment | GIP LorPM MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 27 alternance © Crédit photo Ministère du Travail 28 29 APPRENTISSAGE : mobilisation, communication et simplification Développer l’accès à l’apprentissage des jeunes, aider les entreprises à recruter, simplifier les démarches tels sont les objectifs du plan national de relance de l’apprentissage de la rentrée 2015. Zoom sur sa déclinaison en Lorraine. DYNAMIQUE PARTENARIALE1 Depuis décembre 2014, un comité de pilotage « projet stratégique de la dynamique de l’apprentissage » porté par la Direccte, les autorités académiques et le Conseil Régional a été mis en place en Lorraine. Ses objectifs sont d’engager des réflexions structurelles sur l’apprentissage, de proposer et de coordonner des actions à court, moyen et long terme avec l’ensemble des acteurs concernés par l’apprentissage. Ce projet stratégique s’attache à répondre aux besoins, d’une part des entreprises à trouver un apprenti, et d’autre part des jeunes à rechercher un maître d’apprentissage. Il englobe en son sein le plan de relance « apprentissage rentrée 2015 » qui constitue son volet conjoncturel dans lequel chacun s’investit dans le rapprochement de l’offre et de la demande. Ainsi, des manifestations (forums, jobs dating) et visites d’entreprises sont organisées sur les territoires. Une brochure2, réalisée par la Direccte Lorraine, présente aux employeurs les principales aides et démarches pour le recrutement d’apprentis. Dans les Vosges, l’ensemble des offres d’apprentissage non pourvues du département a été regroupé du 1er septembre au 30 novembre sur un site Internet unique : www.lorraine.direccte.gouv.fr/vosges. INFOGRAPHIE Ces offres, mises à jour chaque semaine, provenaient de Pôle emploi, des 4 Missions Locales, des 3 Chambres consulaires et des CFA. Cette démarche visait à une meilleure lisibilité des offres entre tous les partenaires et en direction des jeunes. En parallèle, une animation (actualités, évènements,…) a été mise en place sur la page Facebook de la Direccte3. L’apprentissage en Lorraine FACILITER LA RENCONTRE Pour ce faire, les acteurs emploi / formation lorrains se mobilisent pour développer différentes initiatives facilitant notamment la rencontre entre l’entreprise et le jeune. MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 28 15 000 apprentis 55 CFA centres de formation des apprentis 9 600 contrats d’apprentissage signés chaque année alternance ÊTRE ACCOMPAGNÉS Par ailleurs, un appel à projet national « Réussite apprentissage » a été lancé en août 2015. Ce nouveau dispositif constitue, avec l’école de la 2ème chance, une des réponses pour accompagner les jeunes décrocheurs. Il doit permettre à 10 000 jeunes résidant principalement dans des Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) d’entrer en apprentissage. En effet, grâce à la définition d’un parcours en amont, il vise à : • élargir le vivier des jeunes prêts à s’investir dans l’apprentissage ; •préparer ces jeunes à intégrer dans les meilleures conditions des entreprises en contrat d’apprentissage ; • rapprocher ces jeunes des besoins en recrutement des employeurs ; • accompagner les jeunes et les employeurs dans les premiers mois du contrat d’apprentissage pour faciliter l’accueil de l’apprenti et prévenir les ruptures anticipées de contrat. Le parcours « Réussite Apprentissage » comprend trois phases d’accompagnement : 1. un diagnostic approfondi de la situation du jeune 2. un accompagnement vers l’apprentissage 3. une sécurisation du parcours du jeune. Bon à savoir Parmi les 10 réponses reçues, le comité de sélection lorrain a retenu 5 dossiers4 qu’il a argumentés et transmis à la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) fin septembre. Les projets retenus démarreront d’ici fin 2015. Le cadre réglementaire de mise en situation professionnelle des jeunes, apprentis, élèves, stagiaires a été simplifié tout en garantissant un niveau de protection inchangé pour les mineurs. Deux décrets sont entrés en vigueur en 2015. Le premier introduit une simplification administrative importante pour l’accueil des jeunes en formation dans l’entreprise et en établissement d’enseignement : une simple déclaration suffit. Le second porte sur les travaux temporaires en hauteur des jeunes âgés de moins de 18 ans et permet l’utilisation des échelles, escabeaux et marchepieds lorsque les équipements de travail munis d’une protection collective ne peuvent pas être utilisés. SIMPLIFIER LA GESTION Le Portail de l’Alternance (http:// www.alternance.emploi.gouv.fr) permet au chef d’entreprise de créer son compte personnel et son propre « espace réservé5 ». Ainsi, il gère en ligne ses contrats d’alternance (initialisation des contrats, impression de Cerfas pré-remplis, gestion dématérialisée de contrats, etc.). De plus, s’il est concerné (moins de 11 salariés), il peut également faire sa demande de l’aide TPE jeunes apprentis6 fixée à 1 100 € par trimestre d’exécution du contrat d’apprentissage. La démarche en ligne est simple et ne nécessite que quelques minutes. www.lorraine.direccte.gouv.fr/ Derogation-le-Guide-academique-de Voir dans ce numéro : dossier sur le Crefop en Lorraine – Commission Alternance / Apprentissage (p16 à 18) 2 Téléchargeable sur www.lorraine.direccte. gouv.fr. 3 www.facebook.com/direcctelorraine. 4 Chambre Régionale d’Agriculture de Lorraine, Mission Locale du Nord Meusien, Mission Locale du Nord Mosellan, Association Promotion Emploi Formation de Montigny-les-Metz (Moselle centre et Meurthe-et-Moselle nord), AGEFA PME (Vosges). 5 Une présentation de cet espace est téléchargeable sur le portail de l’alternance. 6 Décret n° 2015-773 du 29 juin 2015. 1 • • • www.lorraine.direccte.gouv.fr Le guide Apprentissage en Lorraine – édition 2015 : http://www.onisep.fr/ Mes-infos-regionales/Lorraine www.lorpm.eu : coordonnées des chambres consulaires Régionalisation de l’apprentissage dans le secteur public Conformément à la demande exprimée par le Premier Ministre dans sa circulaire du 12 mai dernier, un comité de pilotage élargi, comprenant les services de l'État membres du Comité de l’administration régionale (CAR), les services dépendant des ministères de la Justice et de la Défense, ainsi que les principaux établissements publics piloté par le Secrétariat général pour les affaires régionales (SGAR), est mis en place pour examiner les contrats d’apprentissage dans la fonction publique d’État. Il assure également une relance en cas de défaillance des engagements des établissements. Par ailleurs, tous les contrats d’apprentissage du secteur public lorrain sont à transmettre à l’unité territoriale de Moselle qui se charge d’enregistrer les informations sur l’extranet. Une seule adresse pour toute la Lorraine : UNITÉ TERRITORIALE DE LA MOSELLE Direccte de Lorraine Service central emploi Cité Administrative 1, Rue Chanoine Collin 57036 METZ CEDEX 1 Par Laurence Maréchal | Direccte / Christine Etienne | GIP LorPM MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 29 emploi © BillionPhotos.com - Fotolia 30 SOIGNER SA E-RÉPUTATION passe par la maîtrise de son identité numérique ! Ce que je dis, comment je me montre, quel est mon métier, comment et où on peut me joindre, ce que je partage, tels sont, entre autres, les critères constitutifs de l’identité numérique d’un individu. Cette identité se forge au fil du temps. Mieux vaut être vigilant et adopter une bonne stratégie sur ses différentes activités sur internet. En effet, la multiplication de ces dernières permet à un recruteur d’obtenir très facilement des informations sur un candidat. Les réseaux sociaux professionnels (Viadeo ou Linkedin) sont à privilégier et à entretenir régulièrement. Ils permettent de valoriser son profil, de présenter ses compétences et ses expériences, des informations utiles pour un recruteur. L’e-réputation est la perception des contenus publiés sur internet par un individu. De même, l’outil Lorfolio (portefeuille de compétences proposé par la Région Lorraine) permet de retracer son parcours, de décrire ses compétences et ainsi de générer un site web personnel, élément constitutif de son identité numérique professionnelle. Une simple recherche sur son propre nom dans un moteur de recherche permet, à un instant T, de faire une photographie de sa e-réputation. Et cette dernière peut devenir une force si elle est bien gérée. Les comptes de certains réseaux sociaux doivent être bien paramétrés afin que ses contenus privés (photos par exemple) restent bien privés ! 4 astuces pour gérer son identité numérique Par Vincent Bellais | Université de Lorraine par Marlène Cablé, chargée de cours sur l’identité numérique à l’École Nationale Supérieure des Industries Chimiques > Réaliser régulièrement une veille sur son nom : mettre en place une alerte. > Suivre l'actualité des réseaux sociaux : se tenir informé des changements fréquents des paramètres de confidentialité. > Attention au piratage de comptes : changer régulièrement ses mots de passe. > Penser à mettre à jour ses profils professionnels. MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 30 Par ailleurs, si elle ne se contrôle pas totalement, la e-réputation peut se gérer. Les contenus maîtrisés, statuts ou commentaires par exemple, peuvent être restreints ou supprimés. Les contenus non maîtrisés peuvent faire l’objet d’une demande de suppression. La CNIL, Commission nationale de l’informatique et des libertés, met à disposition des outils sur son site internet. ressources LorPM ouvrages repérés pour vous Reconstruire sa vie professionnelle : sociologie des bifurcations biographiques Fondée sur des entretiens approfondis menés auprès d’hommes et de femmes ayant changé de métier et de domaine professionnel, l’enquête permet de reconstruire les étapes du processus, de la naissance des premières insatisfactions au « choix » du nouveau métier. Elle montre également d’importantes disparités sociales et sexuées à l’œuvre, notamment lorsqu’il s’agit de faire face aux incertitudes inhérentes à toute bifurcation. Entremêlant les histoires professionnelles, familiales et amicales, l’auteur montre enfin que les bifurcations professionnelles ne riment pas toujours avec changement de vie mais permettent parfois d’assurer une continuité individuelle. Autrement dit, certaines personnes changent de métier pour ne pas changer. Sophie Denave, Puf, Collection le Lien social, 2015 ouvrages consultables et empruntables Apprendre autrement avec la pédagogie positive Votre enfant a des difficultés pour se concentrer et retenir ses leçons ? Vous en avez assez des « crises de tête » qui finissent en pleurs ? Vous rêvez de faire rimer travail scolaire avec plaisir, découverte et réussite ? La Pédagogie positive est faite pour vous. Facile à mettre en œuvre, cette pédagogie offre une démarche pour apprendre à apprendre, mémoriser, comprendre et structurer... Elle aide les enfants à retrouver le goût de faire leurs devoirs et les ados à adopter une méthode de travail efficace grâce à des outils innovants et simples tels que le Mind Mapping, la gestion mentale... Dans cet ouvrage gaiement illustré, les auteures, psychologues spécialistes de l’éducation, réhabilitent le questionnement et la curiosité des enfants de la maternelle à la fin de leurs études et redonnent confiance aux adultes qui les accompagnent. Leur mission est de révolutionner les méthodes d’apprentissage pour permettre à chacun de réveiller son profond désir d’apprendre, dans la joie et la bonne humeur ! Audrey Akoun, Isabelle Pailleau, Éditions Eyrolles, 2015 Le conseil en évolution professionnelle - L’activité des bénéficiaires et le métier des conseillers : deux ans d’expérience en Bourgogne Depuis deux ans, la Bourgogne, dans le cadre de sa politique de « continuité professionnelle » a expérimenté un dispositif de CEP ouvert aux salariés, sur l’ensemble de son territoire. Des conseillères et conseillers ont été formés et plus de 1 400 personnes ont pu bénéficier de ce conseil. Patrick Mayen, spécialiste des formations et des parcours professionnels les a accompagnés dans cette démarche afin d’analyser leurs pratiques et ce nouveau métier du conseil et de l’orientation, le travail et les compétences en jeu. C’est de cette vaste expérience que parle ce livre qui peut intéresser les praticiens et les chercheurs dans tous les domaines de la formation, de l’orientation et des parcours professionnels. Patrick Mayen, Éditions Raison et Passions, 2015 Apprendre à apprendre Le nouveau socle commun intègre désormais dans son domaine 2 les « outils et méthodes pour apprendre ». Cet ajout explicite recueille plus de 83 % d’avis positifs chez les 160 000 enseignants ayant répondu à la consultation nationale du Ministère. Car chacun sait qu’« apprendre à apprendre » est une des clés de la réussite scolaire. Cet ouvrage propose de multiples pistes, depuis l’école primaire jusqu’au lycée, pour que les élèves puissent s’approprier ces compétences méthodologiques, à travers les disciplines, dans chaque matière, en classe ou aux marges de la classe. L’auteur s’appuie sur son expérience de terrain et sur celle des nombreux pédagogues du réseau des Cahiers pédagogiques, mais avec le souci constant d’éclairer ce travail au long cours par les apports de la recherche. Jean-Michel Zakhartchouk, Éditions Canopé, 2015 Renseignements et contacts Pôle Veille « formation » Pôle Veille « illettrisme » Claire WAGNER- LITZELMANN | 03 87 68 10 16 | [email protected] Laurent LAGUERRE | 03 87 68 11 23 | [email protected] Sandrine PUGLIESE | 03 87 68 10 21 | [email protected] MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 31 GIP Lorraine LorPM’PRO PARCOURS métiers PROFESSIONNELS DE LA RELATION i ORIENTATION / EMPLOI / FORMATION retrouvez le catalogue régional 2015-2016 q des actions d’information et d’animation sur www.lorpm.eu INFOS PRATIQUES : INSCRIPTION GRATUITE EN LIGNE Pour toute question sur les modalités d’inscription : Sophie PARENT : 03 83 54 20 00 ou [email protected] our la mise en place d’actions délocalisées ou toute P autre question : Marianne GROSJEAN : 03 83 98 98 73 / 06 89 64 83 38 ou [email protected] MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015 32