FORMATION EN LORRAINE n°65

Transcription

FORMATION EN LORRAINE n°65
n°65
DÉCEMBRE 2015
LE MAGAZINE D’INFORMATION SUR LA FORMATION PROFESSIONNELLE EN LORRAINE
OBJECTIF :
FORMATION EN LORRAINE
Territoire p24
• À Saint-Dié, le CEP se construit
à plusieurs.
• Le Lunévillois en ordre de
marche.
• 8 chiffres clés de l’ACAL.
P9-18 | dossier
LE CREFOP EN LORRAINE
Lorraine
GIP
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à lire aussi dans ce numéro…
PARCOURS métiers
édito
Gouverner à quatre
# par Emmanuel Journot
Directeur du GIP Lorraine
Parcours Métiers
On était sceptique, on s’inquiétait :
allaient-ils pouvoir fonctionner à
quatre ? Et bien la réponse est oui.
Douze mois après la création des
Comités régionaux de l’emploi, de la
formation et de l’orientation professionnelle (Crefop), suite à la loi du 5
mars 2014, les résultats sont là.
Avec cette loi, le législateur a souhaité rationaliser le nombre de lieux de
concertation et ajouter l’orientation
au côté des problématiques d’emploi et de formation. Les nouveaux
Crefop ont pris la suite des anciens
comités de coordination régionale
de l’emploi et de la formation professionnelle. Mais plus que le titre,
c’est la modalité de pilotage qui est
novatrice. Ce comité est désormais
animé par une gouvernance à quatre
partenaires : État, Conseil régional,
syndicats de salariés et organisations d’employeurs. De prime abord,
on aurait pu craindre que ces quatre
institutions ne trouvent pas de terrain d’entente et en restent à des
postures d’usages.
En Lorraine, après un an de fonctionnement de cette instance, force
est de constater qu’il n’en est rien.
Ce quadripartisme a trouvé de nombreux sujets de consensus. En bureau, en plénier ou dans les commissions et groupes de travail, les
travaux ont été fructueux. Dans les
domaines de l’apprentissage, de
l’orientation des actifs, de la formation des demandeurs d’emploi et sur
bien d’autres sujets les avancées
sont réelles. Des résultats concrets
et des pistes de réflexion sont aujourd’hui sur la table. Le dossier de
ce numéro d’Objectif Formation en
apporte témoignages et illustrations
basés sur les synthèses réalisées
par le GIP Lorraine Parcours Métiers
qui assure le secrétariat permanent
de ce comité lorrain. Reste maintenant à transformer ces décisions en
actions opérationnelles sur le terrain. Ce sera le travail du nouveau
Crefop qui naîtra dans la foulée
de la fusion des régions Alsace,
Lorraine et Champagne-Ardenne.
bulletin d’abonnement
« Objectif Formation en Lorraine » disponible gratuitement sur abonnement
Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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COUPON À RETOURNER À
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MÉTIERS
10, rue Mazagran
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E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Renseignements complémentaires : LorPM / 03 83 54 13 00 / Christine ETIENNE / [email protected]
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
2
FORMATION
EN LORRAINE
n°65
sommaire
ont collaboré à ce numéro :
Vincent Bellais, Cécile Brice, Raymond David,
Anne Duchet-Suchaux, Véronique Genet,
Pascal Girard, Marianne Grosjean, Murielle
Jeanto, Fabienne Jimenez, René Kratz, Laurent
Laguerre, Laurence Maréchal, Vanessa
Mazoyer, Alexandre Parment, Véronique
Piedanna, Raphaëlle Pienne, Sandrine
Pugliese, Aline Wagner, Claire Wagner, Alice
Wypyszynski
P2 | Édito
P4 | En bref
P20 | Droit
- Service militaire volontaire :
un tremplin pour l’avenir
- Qualité de la formation :
vers un contrôle renforcé
Directeur de publication : Emmanuel JOURNOT
Rédactrice en chef : Christine ETIENNE
Objectif Formation en Lorraine est une
publication éditée par le GIP Lorraine
Parcours Métiers
Siège social :
4, rue Monseigneur Pelt
BP 45138 - 57074 METZ CEDEX 03
Tél. : 03 87 68 10 10 | Fax : 03 87 68 10 11
Réalisation technique par le GIP LorPM :
Estelle MARKOVIC et Marie-Christine SINDT
N° de dépôt légal :
2e trimestre 1994 | ISSN 1254 - 8502
Trimestriel | Impression : Berger Levrault
P22 | Insertion
Illettrisme :
professionnalisation au service
des collectivités
P23 | Métiers
Contrat sectoriel au service de
l’offre de formation professionnelle
P24 | Territoire
- À Saint-Dié, le CEP se construit
à plusieurs
- Le Lunévillois : un pari engagé
- 8 chiffres clés de la nouvelle
région ACAL
P28 | Alternance
Apprentissage : mobilisation,
communication et simplification
P30 | Emploi
Soigner sa e-réputation passe par
la maîtrise de son identité numérique !
P31 | Ressources LorPM
Territoire
P9-18 dossier
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© GIP LorPM
Le CREFOP en Lorraine
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
3
4
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en bref
PRIME D’ACTIVITÉ :
plus de 5,6 millions d’actifs éligibles, dont 1
million de jeunes
En janvier 2016, le RSA1 activité2 et la
prime pour l’emploi seront supprimés pour
être remplacés par un dispositif unique :
la prime d’activité. Cette nouvelle prestation incite à l’exercice et à la reprise d’activité professionnelle. Elle complète les
ressources des travailleurs aux revenus
modestes. Elle sera versée chaque mois
par les caisses d’allocations familiales
aux personnes en activité (salariés et travailleurs indépendants). Son montant sera
calculé pour 3 mois fixes selon la composition et les ressources du foyer. Durant
ces 3 mois, il ne variera pas en fonction
des changements de situation, familiale et
professionnelle, du bénéficiaire.
Ainsi, un célibataire travaillant à temps
plein au Smic3 touchera 130 euros par
mois de prime d’activité. Une mère isolée
avec un enfant qui travaille à tiers temps
touchera, elle, 220 euros par mois. Enfin,
pour un couple avec deux enfants dont un
parent est à plein temps au Smic et l’autre
à mi-temps, le montant de la prime d’activité atteindra 230 euros mensuels.
La prime d’activité sera également ouverte aux jeunes actifs dès 18 ans. Pour
les élèves, les étudiants, les stagiaires ou
les apprentis, ils pourront toucher cette
prime à condition de percevoir au moins
0,78 fois le Smic.
Revenu de solidarité active
Attention : le RSA dit « socle » continuera d’exister
pour les personnes sans activité professionnelle.
3
Salaire minimum interprofessionnel de crois
sance.
1
2 PLUS D’INFOS
www.caf.fr
Socle de connaissances et de compétences
professionnelles : CERTIFICATION CLÉA
La certification interbranche Cléa vise à
l’acquisition d’un socle de connaissances
et de compétences professionnelles. Son
objectif : favoriser l’accès à la formation et
à l’insertion dans le monde du travail. À ce
jour, le COPANEF (Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la
formation) a habilité au niveau national et
interprofessionnel, 6 réseaux pour l’évaluation et la formation de cette certification :
• l’Afpa,
• l’Apapp (Association pour la promotion de label APP, Atelier de pédagogie personnalisée),
• les Greta,
• l’Infrep (Institut national de formation
de la ligue de l’enseignement),
• la Fédération nationale des UROF
•
BON À SAVOIR
(Unions régionales des organismes
de formation) ,
2A2C (le CLPS « L’enjeu compétences » de Rennes, l’Afec de Paris, le
Crept Formation de Toulouse et l’Alaji
SAS de Nancy).
Le COPANEF remplace le CPNFP (Conseil paritaire national de la formation professionnelle). Il définit les orientations politiques paritaires en matière de formation et d’emploi, assure leur suivi et leur coordination avec les politiques menées
par les autres acteurs. Il arrête la liste nationale des formations éligibles au CPF et
arbitre l’affectation de la participation de l’employeur au financement de la formation
professionnelle.
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
4
LE CPF DÉCOLLE
!
Selon le Ministère du Travail, les chiffres
du Compte personnel de formation
(CPF) au 30 septembre 2015 confirment
une montée en puissance du dispositif,
observée depuis le mois juillet.
Concrètement, ce sont 1,85 million de CPF qui ont été ouverts au 30
septembre 2015, via la plateforme
dédiée : moncompteformation.gouv.fr.
Le CPF enregistre également 99 000
dossiers de formation créés, dont
66 766 ont été validés. Sur le seul mois
de septembre, quelque 30 000 personnes
ont obtenu le feu vert. Cette hausse s’explique notamment par la mise à jour des
listes de formations éligibles au CPF.
Après un démarrage difficile (seuls 943
dossiers de formation validés entre janvier et avril), les effectifs du CPF s’approchent peu à peu de ceux du dispositif
qu’il a remplacé en janvier, le Droit individuel à la formation (DIF).
Clef de voûte de la loi du 5 mars 2014
sur la formation professionnelle, le CPF
accompagne chaque actif du secteur
privé tout au long de sa vie professionnelle. Quand il est en emploi, le titulaire
engrange jusqu’à 150 heures de formation qu’il peut mobiliser tout au long de
sa carrière, même pendant ses périodes
de chômage. Les premières heures acquises au titre du CPF seront créditées
au 1er janvier 2016. En attendant, il est
possible d’y transférer ses heures DIF
non consommées. Potentiellement, 23
millions d’actifs du secteur privé peuvent
ouvrir un CPF.
en bref
Rencontre avec BENOIT PALISSON,
directeur de la Misson Locale du Nord Meusien
Ainsi, il a travaillé 5 ans au Fonds local
emploi solidarité (FLES) puis 6 ans en
tant que conseiller au Fongecif. Ces deux
postes lui ont permis de se professionnaliser et de suivre en parallèle une licence
de sciences de l’éducation puis un master
en ressources humaines.
Il s’est investi ensuite dans la Gestion territoriale des emplois et des compétences
(GTEC) au service de la Maison de l’emploi du Val de Lorraine. Enfin, après être
resté 2 ans délégué territorial pour le
Conseil Régional de Lorraine sur le volet
formation, il est devenu en mai 2015 le
nouveau directeur de la Mission Locale
du Nord Meusien.
Fort de son expérience, Benoit Palisson,
sous l’impulsion d’un Conseil d’Administration volontaire et d’un nouveau Président,
souhaite renforcer l’action de la Mission
Locale sur le territoire en s’appuyant sur
les 9 lieux de permanence.
« Il faut aller chercher les jeunes là où ils
sont. À nous de délocaliser notre offre de
services pour s’ancrer davantage sur les
territoires. Aussi depuis septembre, une
réorganisation collective des pratiques
d’accueil, d’accompagnement et une
évolution de l’expertise de nos conseillers sont en cours. De plus, cette nouvelle
démarche sera une carte maîtresse pour
relever le défi du déploiement du Conseil
en évolution professionnelle (CEP) sur
les territoires meusiens », précise Benoit
Palisson.
© GIP LorPM
Après un DUT Technique de Commercialisation, Benoit Palisson s’est vite réorienté
vers le champ de l’insertion, la formation
et l’emploi.
Une nouvelle formation en apprentissage à dimension européenne !
DIPLÔME D’INGÉNIEUR DU CNAM EN GÉNIE INDUSTRIEL
Le Conservatoire national des arts et
métiers et ses partenaires – Arts et
Métiers ParisTech (Campus de Metz,
France), le Luxembourg Institute of
Science and Technology (Grand-Duché
de Luxembourg) et la Hochschule für
Technik und Wirtschaft des Saarlandes
(HTW Saar, Allemagne), en lien avec
l’Institut européen de formations en efficience énergétique (IF3E) – ont conçu une
nouvelle Formation d’ingénieur en partenariat (FIP) en Génie industriel, déclinée
en deux options (éco-conception des produits et démantèlement d’installations).
La FIP en Génie industriel permet de
répondre aux besoins identifiés par les
professionnels (privés ou publics) dans
les domaines de l’énergie et de l’environnement.
L’opportunité de développer des compétences d’ingénieur dans les domaines de l’éco-conception des produits/services et le démantèlement des
installations s’inscrit dans le contexte
de l’avènement de l’économie circulaire et relève d’un double constat :
• l’importance de la gestion des déchets
et la paupérisation des ressources en
matières premières ;
• et la valeur croissante de la ressource
foncière.
Le territoire de la Grande Région dans son
ensemble est concerné par les nouveaux
enjeux de l’économie circulaire. C’est
pourquoi cette nouvelle formation est dispensée par la voie de l’apprentissage et alternativement sur les sites des partenaires,
permettant un maillage territorial efficace.
et favorisant une véritable mobilité
dédiée
© Cnam
au marché du travail transfrontalier.
PLUS D’INFOS
www.cnam-lorraine.fr/siti/ing66
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
5
en bref
• « Découvrir le monde » : un nouveau portail pour aider les jeunes
à la mobilité
http://decouvrirlemonde.jeunes.gouv.fr/
Le Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports a lancé en octobre un nouveau portail de la mobilité internationale des jeunes : «Découvrir le monde». Son
but : faciliter les démarches pour ceux qui souhaitent avoir une expérience à
l’étranger.
Cette plateforme permet d’effectuer des recherches par critères (âge, région
d’origine, pays d’arrivée, projet envisagé) et par profil (élève, étudiant, chercheur
d’emploi). Ainsi, en fonction de leurs besoins, les jeunes sont mis en relation avec
le service concerné : Erasmus, l’Office franco-québécois pour la jeunesse, l’Office franco-allemand pour la jeunesse...
• Lancement du portail de la plateforme France Université Numérique
http://sup-numérique.gouv.fr
Pour ceux qui veulent enseigner ou apprendre « en ligne », ce nouveau portail est
un véritable guichet unique dédié à l’enseignement supérieur par le numérique.
• Guide « La formation c’est vous » pour les entreprises
www.medef.com/fileadmin/www.medef.fr/documents/Formation_
professionnelle/MEDEF_formation_professionnelle.pdf
Le Medef publie un guide pratique à destination des TPE-PME pour mieux
comprendre la réforme de la formation professionnelle. Au sommaire de ce
guide : le plan de formation, le Compte personnel de formation (CPF), comment
co-construire la formation des salariés, financement du CPF, mobilisation du CPF,
l’entretien professionnel et le bilan du parcours professionnel....
• Accompagner les personnes handicapées mentales vers la formation
www.unapei.org/IMG/pdf/guideunapei_formationpro.pdf
L’Unapei met en ligne un guide pratique pour accompagner les personnes handicapées mentales vers la formation professionnelle continue. Le guide, librement
téléchargeable, propose des conseils et présente les bonnes pratiques professionnelles à destination des prescripteurs de formation (Esat, entreprises adaptées ou tout service d’accompagnement vers le milieu ordinaire) et des formateurs.
VAE : financement de l’accompagnement
Pour tout résident lorrain sans autre
solution de financement et quelque
soit son statut, le Conseil Régional de
Lorraine peut participer au financement
de l’accompagnement VAE à hauteur de
700 euros lorsque celui-ci est réalisé par
certains certificateurs ou organismes de
formation conventionnés par la Région
comme : IRTS, Cnam Lorraine, Chambre
de Métiers et de l’Artisanat 57 et 54, GIP
Formation tout au long de la vie, CEFEDEM
de Lorraine et Université de Lorraine. Les
accompagnements VAE doivent commencer avant le 31 décembre 2016 et
être achevés avant le 31 décembre 2017.
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
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© GIP FTLV
Quoi de neuf sur la toile ?
MANAGER DE
L’ÉNERGIE,
un métier en devenir
Le manager de l’énergie est un spécialiste de la filière et des marchés de
l’énergie. Encore peu connu, ce métier
commence à s’imposer dans l’entreprise, en particulier dans le monde industriel. Sa mission consiste à contrer
les consommations et les dépenses inutiles ou encore à assurer le maintien en
bon état des équipements, du matériel,
des infrastructures et des bâtiments.
L’objectif étant de concilier la maîtrise
de l’énergie et la performance énergétique garantissant un certain niveau de
confort aux usagers. Suite à la convention tripartite signée le 9 juin dernier par
le groupe Schneider Electric, la Région
Lorraine et l’Académie Nancy-Metz, il
est désormais possible de se former en
Lorraine pour devenir un professionnel
de la filière.
12 demandeurs d’emploi ont ainsi démarré une formation en septembre,
mêlant enseignement théorique et
modules pratiques. Une expérimentation qui a fait l’objet d’une innovation pédagogique puisque le terrain
d’apprentissage des stagiaires sera
l’établissement d’accueil de la formation. En effet, les futurs managers
auront comme projet pédagogique de
contribuer à améliorer la performance
énergétique des bâtiments dans lesquels ils seront accueillis. Avec un lycée pour cas pratique et une période
d’application en entreprise, nul doute
que les stagiaires développeront, à l’issue de leur formation, un savoir-faire
très recherché. D’autres demandeurs
d’emploi se formeront en 2016, pour
devenir des techniciens de l’énergie.
CONTACT
[email protected]
en bref
Le label Qualité FLE
ALAJI SAS a entrepris sa première
démarche de labellisation « Label
Qualité FLE » fin juin 2015. À l’issue,
ALAJI SAS a reçu le Label Qualité
FLE pour le site de Metz d’une durée
de 4 ans, le 21 juillet 2015 par la commission interministérielle*.
GARANTIE OFFICIELLE
Le label Qualité français langue étrangère est le résultat d’une
démarche d’assurance qualité engagée par trois ministères
français : le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, le ministère de la culture et
de la communication et le ministère des affaires étrangères et du
développement international, membres de la commission interministérielle de labellisation qui délivre le label.
OBJECTIFS DU LABEL
Ce label a été créé, par décret, en 2007 afin d’identifier, de reconnaître et de promouvoir les centres de français langue étrangère dont l’offre linguistique et les services présentent des garanties de qualité. Il s’agit de mettre
en place un processus d’assurance qualité pour donner
confiance aux publics, aider les postes diplomatiques et le
réseau français des instituts et des alliances françaises à prescrire une offre fiable de cours de français en fonction de la
demande, des besoins du public et du profil des étudiants. Il
s’agit également d’accompagner les centres dans le développement d’une démarche progressive d’amélioration de la qualité des services, que ces centres soient ou non candidats à la
labellisation, dans la mesure où tous les outils sont disponibles et
adaptés pour une auto-évaluation.
ENGAGEMENTS DE L’ÉTAT
Par ce processus d’assurance qualité, l’État s’engage à reconnaître par un label la qualité des prestations des centres de
français et à promouvoir à travers le réseau français des postes
diplomatiques, des instituts et des alliances françaises l’ensemble des centres labellisés. L’État s’engage également à diffuser l’information sur le label et à en faire un instrument de promotion de la langue française dans le cadre de la mobilité étudiante
et professionnelle.
*Le logo attribué à ALAJI SAS posséde 12 étoiles sur 15 possibles.
Favoriser l’accès à l’emploi des jeunes
DANS L’AGRICULTURE
En juillet 2012, la Chambre Régionale
d’Agriculture de Lorraine, l’Association régionale emploi formation en
agriculture (AREFA) et l’Association
des Missions Locales de Lorraine
(Amilor) avaient signé une convention
de partenariat visant à promouvoir les
métiers de l’agriculture.
Les trois partenaires avaient imaginé
à l’époque un dispositif : les « voyages
en agriculture ». Ces « voyages »
étaient organisés sous forme de
journées de découverte du monde
agricole avec la mise en situation professionnelle de jeunes demandeurs
d’emploi. La ferme du centre de formation de la profession, l’Alpa à Haroué, avait été mobilisée pour tester
ce dispositif.
Cette action fut une belle réussite,
puisque près de 70 % des jeunes
engagés dans ce dispositif ont pour-
suivi leur parcours dans le cadre d’une
formation agricole financée par la
Région Lorraine.
Amilor, au regard de la dynamique de
cette première expérience, a proposé
à la branche un nouvel accord cadre de
partenariat « favorisant l’accès à l’emploi des jeunes dans l’agriculture ».
Cet accord cadre, signé le 19/11/2015,
a pour objet de :
•
Renforcer les partenariats déjà
engagés en termes d’orientation,
d’apprentissage et d’accompagnement des jeunes, notamment dans
le cadre du dispositif « parcours
réussite apprentissage ».
• Offrir aux jeunes de réelles perspectives de développement des compétences et de l’emploi.
•
Favoriser l’insertion durable dans
l’entreprise et la qualification des
jeunes accompagnés par les Missions Locales par la voie de l’alternance et sécuriser leurs parcours.
• Valoriser la branche et ses métiers
auprès des conseillers de Missions
Locales et des jeunes.
• Promouvoir les emplois et les qualifications agricoles, notamment en
mobilisant le dispositif ADEMA (Accès des demandeurs d’emploi aux
métiers agricoles).
•
Développer la Bourse de l’Emploi pour permettre aux jeunes de
consulter et de postuler sur les
offres d’emploi.
•
Mettre à disposition des conseillers des Missions Locales les outils
de l’ANEFA - Association nationale
emploi formation en agriculture (affiches, guides, fiches métiers…).
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
7
en bref
ZOOM SUR DEUX MESURES
POUR L’EMPLOI DES JEUNES
Le Comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté (CIEC) du 6 mars 2015 a décidé d’une série de mesures
concrètes visant à répondre aux attentes notamment des jeunes à la recherche d’un emploi.
« Déclic pour l’action » au service de l’accompagnement
Ce nouveau dispositif expérimental mis en
œuvre par l’AFPA s’adresse aux jeunes
âgés de 18 à 25 ans, engagés dans un parcours d’insertion sociale et professionnelle
dans le cadre de dispositifs pilotés par les
Missions Locales (la Garantie Jeunes, le
CIVIS1, l’ANI2), l’EPIDE3 ou l’E2C4. Il concerne
2 000 jeunes par an en France sur environ
40 sites avec un objectif d’au moins 33 %
de jeunes résidant dans les Quartiers de la
politique de la ville (QPV). En Lorraine, deux
sites sont retenus (Nancy et Metz) pour un
objectif 2015 de 100 jeunes.
En accord avec le Conseil Régional, l’orientation des jeunes ne concernera que les
prescripteurs Missions Locales et EPIDE.
Concrètement, le dispositif offre l’accès
à l’hébergement, à la restauration collective du centre AFPA et propose 4 ateliers
« à la carte » en fonction des besoins des
jeunes accompagnés (découvrir et essayer son métier de demain en grandeur
nature ; construire son projet professionnel à partir de ses atouts et des opportunités d’emploi de son territoire ; mieux
mobiliser ses capacités et gagner en
confiance ; booster son insertion professionnelle avec ses savoirs de base).
Afin d’assurer l’articulation avec les dispositifs existants, l’animation du dispositif est assurée par un comité de pilotage
régional composé de la Direccte, de la
Direction Régionale de l’AFPA et ses
coordonnateurs, du Conseil Régional,
d’Amilor, du Rectorat, de Pôle emploi, de
la Drjscs, de l’E2C Lorraine et des EPIDE
de Langres et Strasbourg.
Contrat d’insertion dans la vie sociale.
Accord national interprofessionnel.
3
Établissement pour l’insertion dans l’emploi.
4
École de la deuxième chance.
1
2
CONTACT EN LORRAINE
Sophie NICOLAS :
[email protected]
[email protected]
Développement du parrainage
Le parrainage vise à faciliter l’accès au
marché du travail des jeunes rencontrant
des difficultés d’insertion professionnelle, en les faisant accompagner par des
bénévoles (actifs ou retraités), formés à
cet effet. En Lorraine, ce parrainage, piloté
par l’État (Direccte et Drjscs) et le Conseil
Régional, est mis en œuvre par l’Association des Missions Locales (Amilor).
• Augmenter le nombre de jeunes bénéficiant du parrainage dès 2015 (en Lorraine,
le nombre de jeunes parrainés est passé
à 1 700) ;
• Formaliser et rendre opérationnel un plan
d’action régional concerté.
Pour la Lorraine :
De 2010 à 2014, plus de 1 200 jeunes ont été
parrainés chaque année par plus de 2 108
parrains. Sur les 5 982 sorties du parrainage sur la même période, 2 378 (39,7 %)
ont trouvé un emploi.
Le plan de développement inscrit dans le
CIEC du 6 mars vise précisément à :
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
8
> Accompagner la montée en charge
quantitative et qualitative (réaliser un
nouvel état des lieux visant à mettre
en avant les résultats produits, identifier et lever les freins pour l’accès
au parrainage, en particulier pour
les jeunes résidants en QPV ; formaliser une stratégie de mobilisation
des parrains en articulation avec
les autres dispositifs (Cf. Garantie
Jeunes, préparation à la sortie des
Emplois d’Avenir) ;
> Appuyer les acteurs (conforter Amilor dans son rôle de portage, d’animation et de gestion, développer les
partenariats, renforcer la communication dans les instances, valoriser
les actions) ;
• Renforcer le pilotage du dispositif.
PLUS D’INFOS
www.amilor.fr
9
18
dossier
LE CREFOP
en Lorraine
© fotoinfot - Fotolia
Créé par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, le Comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Crefop) est un atout clé de la gouvernance
quadripartite en région. Service public régional de l’orientation
(SPRO), carte des formations, listes des certifications, stratégie
régionale pour l’emploi sont autant de dossiers majeurs ouverts
à la concertation dans le cadre de cette instance. Après un an de
fonctionnement en Lorraine, qu’en est-il des travaux engagés ?
Quel est son devenir après la réforme territoriale ? Rencontre
avec les Présidents et Vice-Présidents des 4 commissions du
Crefop lorrain.
Le décret n° 2014-1055 du 16 septembre 2014 précise la composition,
les missions et les conditions de fonctionnement des Crefop. Voir également le n°61 d’Objectif Formation en
Lorraine (p10 et 11).
2
http://www.cnefop.gouv.fr.
1 INFOGRAPHIE
PRÉSENTATION
Le Crefop a pour mission générale d’assurer la coordination entre les acteurs
des politiques d’orientation, de formation professionnelle et d’emploi ainsi que la
cohérence des programmes de formation dans la région1. Le Crefop est chargé
des fonctions de diagnostic, d’étude, de suivi et d’évaluation des politiques régionales en lien avec le Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Cnefop)2.
Structuration du Crefop en Lorraine
CREFOP PLÉNIER
SECRÉTARIAT
PERMANENT
État / Région / Partenaires sociaux
80 membres
BUREAU DU
CREFOP
LorPM
Commission
Développement
des compétences
et des qualifications
Groupe de travail
RNCP
Groupe de travail
Listes régionales
32 membres
Commission
Emploi
Groupes de travail SPRO / CEP
(fiches structures
et nouveaux
publics)
Groupe de travail
Décrochage
Commission
Orientation
Groupe de travail
Valorisation
de la fonction
de maître
d’apprentissage
Commission
Alternance /
Apprentissage
Groupe de travail
Promotion des
Métiers en tension
Groupe de travail
Offre
d’accompagnement
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
9
« En Lorraine, une expérience de
concertation antérieure au Crefop
existait déjà »
© GIP LorPM
dossier
LAURENCE DEMONET,
Vice-présidente du Conseil
régional de Lorraine1
COMMISSION DÉVELOPPEMENT DES
COMPÉTENCES ET DES QUALIFICATIONS
Vous êtes également membre, au niveau national, du
Cnefop : quelles sont les spécificités du Crefop lorrain par
rapport aux autres régions ?
Il est important de souligner qu’il existait en Lorraine une
expérience de concertation antérieure au Crefop. Nous
avions déjà de bonnes pratiques de travail conjoint entre la
Région, l’État et les partenaires sociaux. Ainsi, un comité
informel associant ces acteurs suivait les politiques de
l’emploi et de la formation dans la région. Ces bases
préalables ont permis de préfigurer l’installation du Crefop.
Elles expliquent aussi que, contrairement peut-être à
d’autres régions, cette installation n’a pas été « subie » en
Lorraine. Nous avons pu écrire la gouvernance du Crefop
dans une logique d’efficacité, afin de travailler sur la chaîne
complète de l’orientation, de la formation, de l’insertion
et de l’emploi. Aussi, en Lorraine, le choix a été fait de
répartir la responsabilité quadripartite dans la gouvernance
du Crefop, dans son bureau, mais aussi jusque dans la
composition de ses commissions.
Quels résultats a permis d’obtenir cette configuration
quadripartite ?
Dès leur installation, les commissions du Crefop lorrain
ont réussi à établir des feuilles de route, un calendrier et
des thématiques de travail. Au mois de juin, on dénombrait
déjà de nombreuses réalisations. Cette efficacité est
exemplaire. Elle s’explique par les liens et l’expérience de
travailler ensemble qui préexistaient en Lorraine.
en bref
La Commission « Développement des
compétences et des qualifications »
s’intéresse au développement de la
qualification des actifs tout au long de la
vie. Le suivi des dispositifs structurants
de formation professionnelle, l’évolution de l’offre de formation, sa qualité
et sa certification… sont au cœur des
De plus, l’ensemble des partenaires n’a pas hésité, dans
le respect des responsabilités et des compétences de
chacun, à mutualiser ses moyens et ses énergies. On peut
citer l’exemple du travail mené pour l’élaboration de la carte
des formations professionnelles initiales. La commission
Développement des compétences & des qualifications a
réalisé en amont une évaluation de l’offre de formation
et dégagé des priorités. Cela s’est fait dans le cadre d’un
travail partagé entre plusieurs partenaires, certains étant
membres du Crefop et d’autres non. C’est toute la valeur
ajoutée du Crefop : en son sein, les partenaires peuvent
se rencontrer, croiser leurs points de vue et ne restent pas
enfermés dans des circuits.
Pensez-vous que ces bonnes pratiques seront reprises dans
le futur Crefop ?
La mise en place du nouveau Crefop nécessitera sans
doute plusieurs étapes, mais je ne suis pas inquiète. Si
l’on conserve ce modèle de gouvernance quadripartite,
travaillant dans un esprit d’unité et d’intérêt général, au
plus près des territoires, nous aurons les moyens de créer
l’efficacité du Crefop de la nouvelle région, en termes de
service rendu et de plus-value apportée.
1
Déléguée aux actions relevant de la formation et de l’accompagnement
des parcours de vie.
réflexions menées par ses membres.
La feuille de route se décline autour de
plusieurs axes.
Le CPF et les listes éligibles
La loi du 5 mars 2014 renforce la notion
d’actif (salarié et demandeur d’emploi) acteur de son parcours de formation et se
concrétise à travers le Compte personnel
de formation (CPF). La commission a suivi
étroitement la mise en œuvre et le déploiement du CPF en identifiant « au fil de l’eau »
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
10
Présidente de la Commission
Développement des compétences
& des qualifications du Crefop.
les difficultés rencontrées. Elle a assuré le
lien avec le COPAREF concernant l’élaboration des listes éligibles au CPF au travers
d’un groupe de travail pluri-institutionnel
(COPAREF, Région Lorraine, Pôle emploi...). Face à la complexité des systèmes
d’information, au manque de visibilité des
acteurs (institutions, organismes de formation, bénéficiaires), aux informations incomplètes, ambiguës voire contradictoires,
la commission a adressé une note d’information à l’ensemble des organismes de
© R. Saraiva
dossier
« Le CPF est au cœur des travaux
de notre commission »
ROSA SARAIVA,
Présidente de l’UPA Lorraine
Vice-présidente de la Commission
Développement des compétences
& des qualifications du Crefop.
La mise en place du Crefop a coïncidé avec le lancement
du CPF. Quels ont été les travaux de votre commission à
ce sujet ?
Le CPF est au cœur des travaux de notre commission.
Cette thématique est récurrente lors de chacune de nos
réunions. Ainsi, lors de nos rendez-vous, le Coparef est
présent pour nous faire un compte rendu de l’évolution
des listes des certifications éligibles. Parallèlement, notre
commission a également mené un travail d’information sur
le CPF auprès des organismes de formation lorrains. Nous
avions en effet constaté que beaucoup de ces organismes
méconnaissaient les circuits d’inscription d’une formation
aux listes éligibles (certains organismes de formation
pensant qu’ils devaient s’inscrire eux-mêmes sur ces
listes). Nous avons aussi souhaité inciter davantage les
organismes à saisir leur offre de formation auprès du GIP
LorPM. En effet, si en Lorraine, comme ailleurs, la collecte
de l’information sur l’offre de formation couvre de manière
satisfaisante l’offre financée sur fonds publics, elle est
encore insuffisante en ce qui concerne l’offre financée sur
fonds privés. En réponse, notre commission a élaboré une
note d’information, qui a été diffusée en juin au nom du
Crefop auprès de plus de 1 500 organismes de formation
en Lorraine.
formation en Lorraine pour faire passer un
certain nombre de messages (voir la note
sur www.lorpm.eu, rubrique Actualités).
Évolution/adaptation de l’offre régionale
de formation professionnelle initiale et
continue
Annuellement, en amont de l’élaboration
de la carte des formations, le Crefop est
consulté sur les ajustements et les évolutions de l’offre de formation.
Quels sont les autres axes de travail de votre commission ?
Notre commission a également accompagné la mise en
œuvre des contrats sectoriels en Lorraine. L’enjeu de
ces contrats, qui sont déclinés pour plusieurs secteurs
d’activité (BTP, transport et logistique, propreté...) est de
réaliser un diagnostic partagé entre la Région, l’État et les
partenaires sociaux, afin de promouvoir les métiers et les
secteurs, animer et outiller le réseau des prescripteurs et
adapter l’offre de formation. On peut également citer le
travail très intéressant mené par le « groupe RNCP » qui
a été créé au sein de notre commission. Ce groupe de
travail est chargé d’instruire les demandes de certifications
de formations au Répertoire national des certifications
professionnelles (RNCP) pour que le Crefop puisse rendre
son avis.
Pensez-vous que les besoins des employeurs lorrains
(notamment les TPE et les artisans) en matière de
compétences et de qualifications sont satisfaits ?
Il me semble que l’offre de formation en Lorraine est très
complète et répond aux besoins des professionnels. Ces
besoins varient selon les secteurs. Si dans l’artisanat la
formation initiale prime généralement, certains secteurs
comme le bâtiment ont besoin de certifications pour
répondre à des contraintes réglementaires. Dans tous les
cas la formation, initiale ou continue, participe à la bonne
santé économique des entreprises.
Contribution à la réflexion sur les certifications La procédure d’enregistrement au RNCP
(enregistrement sur demande) prévoit
à l’issue de l’instruction du dossier une
consultation du Crefop (pour avis). Une
fois saisi, celui-ci a trois mois pour rendre
son avis. Un groupe de travail « RNCP »
a ainsi été constitué au sein de la commission pour analyser les dossiers de
demandes et préparer les avis.
La qualité et la labellisation Peu abordé dans les travaux de la commission en 2015, cet axe est en lien avec
les travaux du Cnefop autour de la définition des indicateurs sur la qualité
des actions de formation, critères que
devront prendre en compte les financeurs
de la formation (État, Régions, Opca, Opacif,
Pôle emploi et Agefiph) afin de s’assurer,
comme les y oblige la loi du 5 mars 2014, de
la « capacité des prestataires de formation à
dispenser une formation de qualité ».
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
11
« Le Crefop est au centre de la
mise en œuvre de la politique de
l’emploi en Région »
PAUL DE VOS,
COMMISSION EMPLOI
DIRECCTE Lorraine
La politique de l’emploi relève des prérogatives de l’État :
quel intérêt trouvent ses services déconcentrés à participer
à une instance telle que le Crefop ?
Le Crefop est au centre de la mise en œuvre de la
politique de l’emploi en Région. S’il est nécessaire d’avoir
une répartition claire des compétences, il est tout aussi
indispensable que la déclinaison de la politique nationale
se fasse de concert avec l’ensemble des acteurs, qu’elle
soit également portée par les Régions et les partenaires
sociaux et qu’elle puisse tenir compte des spécificités
locales. S’il y a un succès ou un échec, il ne peut être que
collectif, car tout s’interpénètre : la politique de l’emploi
doit notamment être en lien avec celle de la formation, et
inversement. Le Crefop permet d’acter une gouvernance
partagée et des objectifs communs. Il permet aussi de
donner une lisibilité et un sens à nos actions, autour de
deux prismes : les territoires et les attentes des publics.
Quel bilan tirez-vous des travaux de la commission Emploi
et quels seront les prochains chantiers à mener ?
La Commission Emploi du Crefop de Lorraine s’est
clairement impliquée sur toutes les politiques d’insertion,
notamment des jeunes, des seniors, ainsi que des
personnes handicapées, dont le nombre est supérieur à
la moyenne nationale dans la région. Elle s’est également
penchée sur le travail transfrontalier, qui est un aspect
très important en Lorraine. Il constitue une chance pour la
région, car il permet d’absorber la demande d’emploi. Pour
citer un chiffre : on compte 130 000 demandeurs d’emploi
Président de la Commission Emploi
du Crefop.
de catégorie A1 en Lorraine, ce qui est aussi à peu près le
nombre de salariés lorrains qui travaillent en Allemagne, au
Luxembourg ou en Belgique. Par la suite, il sera important
que la commission continue à accentuer ses travaux sur
l’insertion des seniors, ainsi que des chômeurs de longue
durée. En effet, au vu des derniers chiffres, les indicateurs
pour ces publics se détériorent de manière continue en
Lorraine.
Pensez-vous que ces travaux pourront être menés dans le
cadre du futur Crefop ?
Pour mettre en place en 2016 le Crefop de la future grande
région, avec les Régions et les partenaires sociaux, nous
devrons tirer les leçons du Crefop lorrain. Une de nos
préoccupations est de faire que les expériences positives
perdurent, par exemple nos actions pour les travailleurs
transfrontaliers ou pour la lutte contre l’illettrisme. Le défi
est de mutualiser, de capitaliser les bonnes pratiques et
de s’améliorer collectivement, sachant que les différentes
régions n’ont pas toujours les mêmes atouts ou les
mêmes enjeux.
Demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche
d’emploi sans emploi.
1
en bref
ponibles en veillant à l’égalité des citoyens
sur les territoires, des préconisations ont été
émises en fonction des axes développés.
Les membres de la commission « Emploi » ont
recherché les leviers où l’action régionale est
possible pour favoriser l’emploi, l’insertion et le
retour à l’emploi. Ils ont partagé leurs connaissances de la situation, mis en lumière les
lacunes et identifié les besoins dans la perspective de la grande région. Face aux constats
et à la nécessité d’optimiser les moyens dis-
Les dispositifs de la politique d’emploi
L’important est de mettre l’accent sur des
objectifs qualitatifs et non plus quantitatifs. Cette démarche nécessite des diagnostics partagés pour définir en commun les actions à mettre en place.
Ces différents dispositifs peuvent être
mixés et articulés. Ce qui préside est le
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
12
© GIP LorPM
dossier
besoin de la personne dans la perspective
de construction de son projet professionnel en cohérence avec les opportunités
offertes par le territoire. Du côté des
entreprises, les opérations de prospection réalisées par les prescripteurs font
l’objet d’un plan régional concerté décliné selon les territoires. Cette prospection
coordonnée doit intégrer davantage les
enjeux de développement repérés sur les
territoires par les Comités de coordination
emploi formation (CCTEFP).
© GIP LorPM
dossier
« Le Crefop a permis de gagner
en qualité de travail et
de partage de l’information »
OLIVIER CAYLA,
Président de l’union régionale
CFE-CGC Lorraine
une évaluation, pour voir si les outils existants répondent
aux besoins, repérer ce qui marche en Lorraine, ce qui
pourrait être amélioré, ainsi que les éventuels manques.
Cette phase devrait ensuite être suivie de préconisations.
Vice-président de la Commission
Emploi du Crefop.
Quelle a été la méthode de travail adoptée par votre
commission afin d’aborder la question de l’emploi ?
La question de l’emploi croise des problématiques
complexes et imbriquées. Avec le précédent Président
de la commission, M. Kirchner, nous avons proposé à la
commission une feuille de route et une méthodologie.
Après un débat serré, le choix a été fait d’organiser le travail
autour de quatre grands thèmes : l’insertion des jeunes,
l’emploi frontalier, l’insertion par l’activité économique,
et les territoires et métiers en tension. Ces thèmes
permettent de couvrir un large spectre de situations et
correspondent bien aux problématiques de la Lorraine.
Pour chacun de ces thèmes, nous avons identifié, parmi
les membres de la commission, les personnes les plus à
même d’y apporter des réponses.
Comment s’organise la feuille de route adoptée par la
commission ?
Du fait du nombre et de la complexité des dispositifs et des
situations existants, il a été décidé, dans un premier temps,
de viser une montée en compétences des membres,
en partageant informations et analyses. Cette phase de
compréhension a surtout été alimentée par la Direccte et
par le GIP LorPM. Par la suite, nous souhaitons procéder à
Les flux transfrontaliers
Enjeu important pour la Lorraine et pour
la grande région, ces flux continuent à
progresser. Ils se renforcent d’autant plus
que les qualifications sont pointues. Les
différences de fiscalité et de réglementation sociale induisent au niveau des
territoires des déséquilibres en matière
de formation - orientation - emploi. Cette
spécificité frontalière doit être davantage
prise en considération pour compenser
ces inégalités qui affectent en particulier
Le Crefop a-t-il les moyens d’apporter des solutions aux
problèmes de l’emploi en Lorraine ?
Rappelons que les emplois sont créés par les entreprises,
en fonction de leurs perspectives de marché. Une
politique de l’emploi consiste à développer les conditions
et outils facilitant la création d’emplois et augmentant
l’employabilité des salariés. Le Crefop a vocation à être un
des lieux de rencontre et de concertation des différents
acteurs des politiques de l’emploi, pour mieux orchestrer
le déploiement et la mise en œuvre sur le terrain de
dispositifs souvent décidés « de Paris ». Il est important de
travailler en permanence à une meilleure adéquation entre
besoins et réponse aux besoins, tant des entreprises que
des salariés ou demandeurs d’emploi. Depuis plusieurs
années, l’État et le Conseil Régional collaborent, et de
plus en plus avec les partenaires sociaux, notamment
sur la formation. On peut se féliciter que par rapport
à l’ancien CCREFP1, le Crefop ait vraiment permis de
gagner en qualité de travail et de partage de l’information.
Mais ce n’est pas l’instance qui compte, c’est d’abord la
volonté des personnes autour de la table de travailler et
d’agir ensemble. Cela étant dit, il faut aussi être réaliste :
l’emploi est quand même la manifestation d’une situation
économique.
CCREFP : Comité de coordination régional de l’emploi et de la formation
professionnelle.
1
le public peu qualifié et peu mobile ; cela
sans dépouiller pour autant les zones les
plus éloignées.
L’insertion par l’activité économique
Dans les territoires, elle est un lieu de développement d’activités, parfois nouvelles,
adaptées à la réalité et aux besoins locaux.
Une réforme de ce secteur est entrée en
vigueur en 2014. Elle introduit un principe
de financement commun à toutes les structures de ce secteur : l’aide au poste basée
sur un montant fixe et une partie modulation de 0 à 10 % tenant compte des publics
accueillis, de l’encadrement/accompagnement mis en œuvre et de la sortie. Là aussi,
la priorité est de privilégier l’individu pour
lui permettre d’accéder à une qualification
professionnelle qu’il puisse mobiliser efficacement sur le marché de l’emploi. Il reste à
associer aux travaux de la commission les
Conseils Départementaux, co-financeurs
de ce secteur de l’insertion par l’activité
économique.
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
13
« Avec le Crefop, les partenaires
sociaux sont responsabilisés »
© GIP LorPM
dossier
DENIS HASSLER,
Secrétaire régional de la
CFDT Lorraine
COMMISSION ORIENTATION
Quelques mois après son installation, pouvez-vous dresser
un 1er bilan de la commission que vous présidez ?
Sur le fond, je constate que le rôle de la Commission
Orientation est vraiment opérationnel, notamment face
aux nécessités imposées par le calendrier de repenser le
SPO (Service public d’orientation) lorrain en SPRO (Service
public régional d’orientation) et d’y inclure le CEP. C’est
une chance en Lorraine pour les partenaires, que l’État
ou la Région, ait une volonté réelle de confier ce travail à
notre commission.
Sur la forme ensuite, le quadripartisme a été respecté
dans la mise en place du Crefop lorrain et l’animation
de ses commissions. Avec cette nouvelle instance,
les partenaires sociaux sont responsabilisés : ils ne se
contentent plus de donner leur avis et sont autorisés à
participer au travail sur le terrain. La Lorraine fait partie des
régions au sein desquelles le quadripartisme a été poussé
le plus loin dans le Crefop et nous avons l’espoir que ce
modèle soit repris dans la future grande région.
Quels sont les travaux qui ont été pour l’instant menés par
la Commission Orientation ?
Nous avons jusqu’ici respecté le calendrier, en travaillant
d’abord sur la déclinaison en Lorraine de l’accord-cadre
national conclu entre l’État et l’Association des Régions de
France. Cela a débouché sur la rédaction de la convention
État-Région pour la création du SPRO lorrain, puis sur
l’élaboration de son cahier des charges. Ce qui en fait la
spécificité il me semble, par rapport à d’autres régions,
Du SPO
au SPRO
La Commission Orientation du Crefop animée
par un trinôme (partenaire social, État et Conseil
Régional) s’est consacrée à l’une de ses principales missions : la mise en place du SPRO.
c’est qu’il a été décidé en Lorraine de faire du CEP le cœur
du nouveau SPRO.
Quels sont les chantiers qui attendent la commission ?
La mise en place du CEP notamment se heurte encore
à quelques difficultés. Au niveau national, il y a une
labellisation « descendante » de 5 opérateurs pour le
CEP, tandis que la loi demande dans le même temps,
via le SPRO, une organisation territoriale de ce nouveau
service. Il faut réfléchir à la manière d’articuler la stratégie
propre des opérateurs et la stratégie régionale, afin
que chaque opérateur ne se cantonne pas à son public.
L’esprit du CEP est en effet de sortir de la logique de
statut (salarié, demandeur d’emploi…) et d’offrir un niveau
de service identique quel que soit le bénéficiaire. Aussi, la
commission va se pencher sur « les nouvelles questions et
les nouveaux publics ». L’objectif est de dégager plusieurs
« cas d’école » et de les soumettre aux opérateurs du
CEP, pour voir si leur organisation peut y répondre. Un
futur chantier sera également de travailler sur la formation
des conseillers du CEP, afin de les doter d’un portefeuille
de réponses commun et de s’assurer que leur niveau
de connaissances (sur les certifications, les besoins
économiques régionaux…) correspond bien à celui exigé
pour la délivrance du CEP.
Convention État / Région relative à la coordination du SPRO tout au long de la vie
Dans la continuité des actions déjà menées en
Lorraine1, cette convention, discutée en commission a été signée le 10/11/15 par le Préfet, le
Recteur et le Président du Conseil Régional de
Lorraine. Elle organise le SPRO en vue :
• d’une part, d’assurer un accueil physique ou numérique de proximité, et une information fiable,
actualisée, personnalisée sur les filières, les métiers, la formation, l’emploi au niveau régional,
national, européen et international ;
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
14
Président de la Commission
Orientation du Crefop.
• d’autre part, de proposer des services/prestations de conseil en orientation tout au long de
la vie et un accompagnement aux personnes
concernées.
Cahier des charges du SPRO lorrain
Les travaux de la Commission Orientation ont
également portés sur l’élaboration d’un cahier
des charges dont le contenu a été adopté en
juin 2015. Il s’appuie sur celui du Conseil en
évolution professionnelle (CEP) en y intégrant
les spécificités lorraines :
© GIP LorPM
dossier
« Tous les partenaires du SPRO
lorrain seront amenés à délivrer
le 1er niveau du CEP »
LAURENCE NAERT,
Chef du Service académique
d’information et d’orientation du
Rectorat de Nancy-Metz
Vice-Présidente de la Commission
Orientation du Crefop.
En matière d’orientation, que change selon vous la
création du Crefop de Lorraine ?
Le Crefop de Lorraine se place dans la continuité des
actions qui étaient déjà menées par les acteurs de
l’orientation dans la région. Dans ce domaine, la Lorraine ne partait pas de rien. Un travail avait déjà été
entamé dès 2009 par l’État (Direccte, Rectorat) et le
Conseil Régional, en partenariat avec le GIP LorPM
(alors Inffolor), l’Association régionale des Missions
Locales et Pôle emploi, pour la mise en place du SPO
lorrain. Un état des lieux avait permis de constater la
nécessité de renforcer la mise en réseau des nombreuses
structures présentes sur le territoire. Cela avait débouché
sur l’élaboration d’un annuaire et la rédaction de la charte
du SPO lorrain. D’autres partenaires, comme le Fongecif
et les chambres consulaires, se sont joints ensuite au
chantier de labellisation des structures participant au SPO.
Le Crefop a permis de structurer et de formaliser cette
collaboration, en la plaçant dans un cadre réglementaire,
et d’y associer les partenaires sociaux.
• une organisation reposant sur les structures
et les territoires existants ;
•
le niveau 1 du CEP (accueil individualisé)
assuré par l’ensemble des acteurs du SPRO, y
compris les acteurs du CEP ;
• l’information conseil VAE ;
• l’utilisation de Lorfolio ;
• et la mise en place d’une coordination territoriale.
Son adoption par les grands réseaux de l’information et de l’orientation traduira leur engagement dans ce nouveau dispositif.
La Commission Orientation a participé à la définition du
nouveau SPRO Lorrain. Quelles en seront les spécificités ?
Pour élaborer la convention de création du SPRO et son
cahier des charges, nous sommes partis de l’acquis, la
convention cadre nationale et le SPO lorrain, puis l’avons
enrichi par la concertation entre les partenaires. Une
nouveauté est qu’il a été décidé que tous les partenaires
du SPRO lorrain seraient amenés à délivrer le 1er niveau du
CEP. C’est un principe qui n’a pas forcément été repris dans
les autres régions. Concrètement, cela veut dire que toute
personne se présentant auprès d’une structure du SPRO
pourra recevoir un premier niveau d’information, même
si elle ne fait pas partie de son public cible (par exemple,
un adulte salarié auprès d’un CIO). Notre commission a
souhaité également améliorer l’animation territoriale du
SPRO, pour faciliter la collaboration entre les acteurs qui y
participent. Cette animation était un peu faible avec le SPO,
par manque de moyens. Pour le SPRO, il a été décidé d’y
dédier une personne.
Quels sont les défis, dans le domaine de l’orientation, que
doit relever la Région Lorraine ?
La sécurisation des parcours est un enjeu important.
L’accès à la qualification est aussi un défi majeur. L’objectif
est que chaque jeune ou adulte puisse avoir accès à un
premier niveau de qualification et, au-delà, de favoriser
l’obtention de niveaux de qualification plus élevés,
notamment en facilitant les passerelles. Les partenaires,
qui travaillent depuis longtemps sur ces thématiques,
vont continuer à le faire, en concertation, dans le cadre
du Crefop.
Concernant l’animation du SPRO, la Région Lorraine va mener une expérimentation sur 4 territoires2 en confiant cette mission à des coordonnateurs territoriaux tout en s’appuyant sur
le GIP LorPM au titre de l’animation régionale.
• Coordinateurs territoriaux : animation de
l’activité du SPRO et de l’information/conseil
VAE sur les territoires.
a Charte fédérative des acteurs de l’AIO en
L
2009, puis des conventions de labellisation signées entre 2009-2014 dans le cadre du SPO
« Orientation pour tous ».
2 Les 4 territoires sont : Meuse - Vosges Grand Nancy et Lorraine Nord (Longwy, Briey
et Thionville).
1
Pilotage du SPRO
• Conseil Régional : coordination du SPRO.
• Crefop - Commission Orientation : mise en œuvre
du SPRO et préparation du CPRDFOP (Contrat de
plan régional de développement des formations
et de l’orientation professionnelles).
• GIP LorPM : animation régionale du SPRO.
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
15
« J’espère que le modèle lorrain
quadripartite sera repris dans le
futur Crefop »
© GIP LorPM
dossier
MICHAËL ZENÈVRE,
Président de la CGPME Lorraine
Vice-président du Crefop Lorraine
et Président de la Commission
Alternance / Apprentissage du
Crefop.
COMMISSION ALTERNANCE / APPRENTISSAGE
Votre commission a organisé ses travaux à partir du
« Livre blanc pour relancer l’apprentissage en Lorraine »,
comment cela s’est-il passé ?
Je dirais plutôt que nous sommes allés au-delà de ce Livre
blanc. Nous avons en effet estimé que la valeur ajoutée
de notre commission n’était pas d’abonder le Livre blanc,
dont le contenu avait déjà fait l’objet d’une concertation
aboutissant sur un plan d’action. Nous nous sommes donc
attachés à étudier les points évoqués lors de la concertation mais qui n’avaient pas été repris dans le Livre blanc,
faute de consensus. Lorsque l’un de ces points nous semblait poser une réelle question, par exemple « comment
mieux repérer les décrocheurs ? » ou « comment valoriser
la fonction de maître d’apprentissage ? », nous avons organisé un sous-groupe de travail pour y réfléchir au sein de
la commission. Ces groupes travaillent en partenariat, le
cas échéant, avec les autres commissions du Crefop. Par
exemple, avec la commission Orientation sur la question
des décrocheurs.
Pourquoi avoir privilégié le travail en sous-groupes ?
Les réunions de la commission durent deux heures. C’est
un temps court et lorsqu’un sujet mérite d’être approfondi, nous préférons créer un sous-groupe restreint. C’est
un mode de travail plus propice à faire bouger les lignes,
à produire des résultats, car les participants sont moins
enclins à se contenter de faire un exposé pour présenter
leurs dispositifs.
en bref
- 8 réunions en 7 mois
- 4 sous-groupes de travail mis en place
- 14 axes de réflexion développés
- Elaboration d’un tableau de bord
Pensez-vous que cette méthode de travail sera conservée
dans le nouveau Crefop issu de la réforme territoriale ?
J’espère vraiment que le modèle de gestion quadripartite
qui a été adopté dans notre région, où il a été poussé jusque
dans les commissions, sera repris dans le futur Crefop. On
peut se féliciter qu’en Lorraine, l’État et la Région aient
accepté de déléguer leurs prérogatives. On l’a vu par
exemple sur la validation de l’attribution de la taxe d’apprentissage, sur laquelle le bureau du Crefop doit donner un
avis : notre commission a pu en amont s’emparer de cet avis
pour en faire un objet de travail. Cette articulation permet
au Crefop lorrain d’être un réel lieu de débat et d’échange,
producteur de valeur ajoutée. S’il n’était qu’un lieu de distribution d’information, cela ne présenterait aucun intérêt.
La Direccte, le Conseil Régional de Lorraine,
le Rectorat de l’Académie de Nancy-Metz et
la DRAAF ont décidé de construire avec l’ensemble des acteurs concernés un projet régional pour relancer la dynamique de l’apprentissage en Lorraine.
Pour ce faire, Jean-Joseph Kuperholc, expert
de l’apprentissage, a été chargé d’organiser
une consultation régionale fin 2014 en vue de
proposer un livre.
Ce livre blanc, finalisé en février 2015, est la
synthèse des analyses des acteurs consultés.
Présenté aux membres de la Commission Alternance / Apprentissage, ce document leur
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
16
Pour autant, les réunions de la commission ne sont pas
non plus un lieu où les participants viendraient pour illustrer leur démarche. Un sujet abordé en commission doit
servir à enrichir la réflexion. En effet, le rôle d’une commission n’est pas de perdre du temps en réunions, c’est
d’être force de proposition auprès du Crefop plénier et de
son bureau, qui seuls prendront les décisions finales.
a servi de base de travail pour définir des
axes de réflexion, partager des retours d’expérience, échanger sur les dispositifs/outils
existants et construire un tableau de bord de
l’Apprentissage.
Voici quelques pistes de réflexion.
Comment mieux repérer les décrocheurs ?
L’objectif est de réfléchir aux actions à mettre
en œuvre pour une prise en charge « rapide »
des décrocheurs par les diverses structures
existantes (et notamment en cas de rupture du
contrat d’apprentissage).
© GIP LorPM
dossier
« Élaborer un tableau de bord
annuel global de l’apprentissage
en Lorraine »
PHILIPPE SCHWARTZ,
Adjoint au Directeur général des
services, en charge de la formation
initiale et continue, au CRL
Vice-président de la Commission
Alternance / Apprentissage du
Crefop
Au-delà de l’apprentissage, votre commission a également
pris comme périmètre de travail l’alternance : pourquoi
avoir fait ce choix ?
Il s’inscrit dans l’enjeu de politique régionale que constitue
le Crefop. En Lorraine, il y a eu une volonté forte de jouer
le jeu du quadripartisme, de ne pas être dans une logique
de cloisonnement et d’intégrer, dans le travail du Crefop,
les positions et les réflexions de l’ensemble des acteurs.
La Commission Alternance / Apprentissage a été proposée dans cette logique. Si le cœur de nos travaux porte
sur l’apprentissage, nous avons souhaité les articuler plus
largement avec les autres types d’alternance, notamment
les contrats de professionnalisation qui impliquent davantage les partenaires sociaux. L’enjeu est par exemple
d’étudier la complémentarité entre contrats d’apprentissage et de professionnalisation et, en cas de concurrence
entre ces deux dispositifs de l’alternance, de réfléchir à
une meilleure articulation.
Votre commission travaille notamment à l’élaboration d’un
tableau de bord de l’apprentissage, pouvez-vous nous en
dire plus ?
Ce tableau de bord a pour objectif de produire des indicateurs qui reflètent la situation de l’apprentissage en
Un protocole transitoire entre l’État et la Région
est en cours de signature. Celui-ci encourage
la constitution d’un groupe de travail inter-commissions (orientation et alternance) relatif à la
problématique du décrochage.
Des propositions ont déjà été émises :
• réaliser une enquête afin d’appréhender au
plus juste la réalité des ruptures des contrats
d’apprentissage et de faire émerger ainsi les
facteurs impliqués pour mettre en place collectivement des actions ciblées.
Lorraine et qui puissent être utilisés dans une logique de
pilotage. Il existe en effet beaucoup d’indicateurs de l’apprentissage, produits séparément par divers acteurs (État,
Région, Direccte, Draaf, partenaires sociaux…), mais sans
qu’il n’y ait de vision partagée, de chiffres pouvant parler à
tous. Sans compter que les chiffres existants s’inscrivent
généralement dans une logique de gestion administrative,
de justification des politiques menées, et non de pilotage.
Notre commission a donc réalisé un important travail pour
élaborer des indicateurs partagés, permettant d’identifier
les menaces, les difficultés ou au contraire les points forts
de l’apprentissage dans la région. Ces indicateurs permettront d’élaborer un tableau de bord annuel global de
l’apprentissage en Lorraine, complété par une publication
mensuelle, plus restreinte et davantage tournée vers le
pilotage des actions sur le terrain.
Cette logique de travail partagé va-t-elle être adoptée pour
toutes les politiques régionales ?
L’équilibre du Crefop repose sur une articulation fine entre
les questions qui doivent être mises au débat du quadripartisme et celles qui doivent rester du ressort de la
politique régionale. La question de l’accès à l’apprentissage des personnes handicapées, par exemple, était déjà
traitée par un comité de pilotage régional antérieur au
Crefop. Aujourd’hui, ce comité poursuit seul ses travaux
sur cette thématique, mais informe régulièrement notre
commission.
•
renforcer la coordination des partenaires
concernés (via une co-animation des platesformes de suivi et d’appui aux décrocheurs ?).
•
développer de nouvelles pratiques d’accompagnement plurielles et concertées sur
les territoires, dans l’idée de « raccrocher »
ce public et de l’engager sur un parcours de
réussite. En d’autres termes, au travers des
structures existantes sur un territoire, comment améliorer la prise en charge de ces
jeunes, quels dispositifs collectifs initier ?
• informer, sensibiliser et impliquer les parents.
• mieux outiller tous les acteurs. Plus précisément, un protocole d’accord entre l’Association des régions de France (ARF) et l’État
concernant la prise en charge des jeunes
sortant du système de formation initiale sans
un diplôme national ou une certification professionnelle est en cours de signature. Ce
protocole vise à introduire une convention
type État-Région consistant à coordonner les
actions des acteurs de la formation, de l’orientation et de l’insertion.
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
17
dossier
Valorisation de la fonction de maître d’apprentissage
Partant de la question « Comment mettre en
place un vrai statut pour le maître d’apprentissage avec reconnaissance des compétences
et des qualifications spécifiques ? », un sousgroupe de travail a émis plusieurs préconisations :
• Revaloriser la fonction de maître d’apprentissage par la reconnaissance de ses compétences, par sa participation au recrutement
dans l’entreprise et au jury des examens…
• Faire participer le maître d’apprentissage,
comme par le passé, aux formations dispensées par les branches professionnelles, les
consulaires et/ou les CFA. Celles-ci lui permettent de se professionnaliser et l’encouragent à transmettre ses savoir-faire. Cette
démarche nécessite un rapprochement du
CFA et du chef d’entreprise et/ou du maître
d’apprentissage en amont de la signature du
contrat et tout au long du parcours.
• Envisager une compensation financière pour
les entreprises, notamment les TPE/TPI, qui
envoient leur maître d’apprentissage en formation.
• Réfléchir à un « label entreprise » décerné
aux entreprises qui valorisent leur maître
d’apprentissage.
Promotion des métiers en difficulté de « recrutement »
Après un inventaire des actions et outils existants, le sous-groupe a axé ses travaux sur la
communication vers les familles et le développement de compétences des acteurs de l’insertion et de l’orientation. Il préconise de :
• Sensibiliser davantage les parents en réalisant une plaquette par filière ciblant les
métiers porteurs, les débouchés, les taux
d’insertion dans l’emploi et le parcours de
formation à suivre avec un focus sur la voie
de l’apprentissage.
• Outiller les prescripteurs de l’insertion et de
l’orientation pour les aider à accompagner
les jeunes vers les métiers en tension.
•
Développer les périodes d’immersion en
entreprise.
• Alléger les tâches administratives du maître
d’apprentissage en proposant, par exemple,
une auto-évaluation de l’apprenti complétée
par le maître d’apprentissage dans le livret
d’apprentissage. Cela implique à la fois le
jeune et le maître d’apprentissage.
• Améliorer la communication entre le CFA
et le maître d’apprentissage en organisant
notamment des rencontres physiques et/ou
téléphoniques plutôt que de se limiter à l’envoi d’informations numériques.
• Veiller à la mise en place des Certifications
de Qualification Professionnelle prévues
pour les maîtres d’apprentissage.
POUR CONSULTER LE LIVRE BLANC
w
ww.lorpm.eu/upload/livre blanc.pdf
CREFOP :
UNE CONCERTATION
RÉUSSIE !
Après un an de fonctionnement, le
Crefop lorrain a prouvé sa réelle
valeur ajoutée pour répondre aux
besoins des entreprises et des individus grâce au quadripartisme. L’implication des membres de chaque
commission, le partage et la concertation sur les stratégies à mener
ont permis de mieux comprendre la
réalité des territoires en termes d’insertion, d’emploi et d’orientation.
Ainsi, l’élaboration de la carte régionale des formations pour la rentrée
2016 est le fruit de la mutualisation
d’échanges à travers des instances
comme le Crefop, les Comités de coordination territoriaux emploi formation
professionnelle (CCTEFP) ou encore
la mise en place des contrats d’objectifs sectoriels. Cette carte répond à
la fois aux attentes professionnelles
des jeunes, de compétences des
entreprises en lien avec le Pacte Lorraine et des territoires en prenant en
compte la dimension transfrontalière
et l’élargissement à 4 frontières à
partir de janvier 2016.
Enfin, sans nul doute, le Crefop favorisera la régionalisation du pilotage du
Service Public de l’Emploi instaurée
par la loi NOTRe1 du 07/08/15 portant
sur la nouvelle organisation territoriale de la République. Son rôle sera
à ce titre d’organiser la concertation
sur la stratégie régionale coordonnée
en matière d’emploi, d’orientation et
de formation professionnelle et d’en
assurer le suivi.
1
n° 2015-991 du 7 août 2015
Loi
www.legifrance.fr
Par Raphaëlle Pienne
et Secrétariat permanent du Crefop
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
18
::: PUB > LorPM & vous
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
19
© Centre SMV Montigny-les-Metz
20
21
droit
SERVICE MILITAIRE VOLONTAIRE :
un tremplin pour l’avenir
Depuis le 15 octobre, 100 jeunes éloignés de l’emploi expérimentent
à Montigny-lès-Metz le Service militaire volontaire (SMV). Ce nouveau dispositif vise à favoriser leur insertion professionnelle en les
formant dans un cadre militaire.
« Former des jeunes au savoir, au savoir-être
et au savoir-donner afin de savoir-devenir telle est la ligne directrice du Service
militaire volontaire », précise le Lieutenant-colonel Dugast, responsable du
premier centre à ouvrir ses portes
en métropôle, à Montigny-lès-Metz.
Porté par l’Armée de Terre, le SMV
conjugue insertion sociale et professionnelle.
Concrètement, les recrues s’engagent
à suivre un parcours de formation
d’une durée de 6 à 12 mois, afin de
se réapproprier les règles de vie en
collectivité, d’acquérir le savoir-être
indispensable à toute activité professionnelle et de se préparer à l’emploi.
Aussi, la formation militaire leur permet
d’avoir un cadre, de découvrir « le vivre
ensemble » avec port de l’uniforme,
de pratiquer du sport et du secourisme1 mais aussi d’obtenir le permis
de conduire. La formation citoyenne
apprend « le savoir-donner » en participant par exemple à des chantiers d’utilité publique. Quant à la formation aux
compétences clés, elle offre l’opportunité d’acquérir ou de consolider les
savoirs de base (lire, écrire…).
Enfin, à partir de janvier, les jeunes suivront une formation professionnelle en
alternance. Grâce à la mobilisation des
acteurs emploi / formation notamment
Mission Locale, AFPA et un partenariat renforcé avec les institutions et
des entreprises de la région (PSA…),
6 filières leur seront proposées : bâtiment, encadrement du centre, logistique, restauration, espaces verts et
sécurité.
« Notre but n’est pas de former des combattants, mais bien d’amener à l’emploi
ces jeunes en difficulté, dès l’issue de
leur formation. Pour y parvenir, il est nécessaire de faire émerger des valeurs
telles que la solidarité, la tolérance
ou bien l’honneur », ajoute le Lieutenant-colonel Dugast. La caserne de
Montigny-lès-Metz a reçu plus de 250
demandes. Pour 2016, l’objectif est
d’accueillir 500 jeunes, de diversifier
le panel des formations professionnelles proposées et de renforcer le
partenariat avec les entreprises.
« Parier sur le Service Militaire Volontaire,
c’est relever le défi de l’insertion durable
et de l’employabilité des jeunes », conclut
le Lieutenant-colonel Dugast.
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
20
Formation aux 1ers secours Sauveteurs secouristes du travail (SST).
1
LE SERVICE MILITAIRE
VOLONTAIRE
EN BREF
HOMMES ET
FEMMES
de 18 à 25 ans
CITOYENS
FRANÇAIS
résidant en
métropole
2 TYPES de POPULATION :
volontaire stagiaire (VS)
(non diplômé, en difficulté sociale, éducative et
professionnelle),
volontaire technicien (VT)
(pour une 1ere expérience professionnelle)
DURÉE :
INDEMNITÉ :
6 à 12 mois
pour les VS
313 € par mois
pour les VS
12 à 24 mois
pour les VT
675 € par mois
pour les VT
FORMATIONS DISPENSÉES
de 4 types
militaire
professionnelle
citoyenne
générale avec remise à niveau scolaire
Par Christine Etienne | GIP LorPM
droit
QUALITÉ DE LA FORMATION :
© pichetw - Fotolia
vers un contrôle renforcé
Le décret du 30 juin 2015 fixe de nouveaux critères de qualité pour les actions de formation. Leur
mise en œuvre, à partir de janvier 2017, doit permettre de professionnaliser les financeurs et les
prestataires de la formation professionnelle.
La loi du 5 mars 2014 a instauré une
nouvelle obligation aux financeurs de
la formation professionnelle (Opca,
Régions, Pôle emploi, Agefiph...) :
celle de s’assurer de la capacité des
prestataires à dispenser une formation de qualité. Leur nouvelle mission,
précisée par le décret du 30 juin 2015,
consiste à vérifier que les prestations
de formation qu’ils financent respectent, en plus des obligations de la
formation professionnelle, d’une part,
une liste de six critères et, d’autre
part, que ces formations soient proposées à un prix adéquat. Ils disposent à
cet effet de moyens de contrôle renforcés et peuvent désormais refuser
de payer ou de prendre en charge les
actions de formation non conformes
aux obligations légales. Les nouvelles
dispositions sur la qualité des formations entreront en vigueur au 1er
janvier 2017 : un temps d’adaptation
est donc laissé aux financeurs, mais
également aux organismes de formation, pour se préparer aux nouvelles
règles.
PLUSIEURS FAÇONS DE SE CONFORMER AUX CRITÈRES DE QUALITÉ
Pour s’assurer de la qualité des formations dispensées, les financeurs ont
la possibilité de recourir à deux mécanismes alternatifs. Le premier est
de vérifier que le prestataire dispose
d’un label ou d’une certification figurant sur une liste établie par le Conseil
national de l’emploi, de la formation
et de l’orientation professionnelle
(Cnefop). Dans ce cas, les formations
du prestataire sont supposées satisfaire aux critères qualité. Une seconde
possibilité est de mettre en place une
procédure interne d’évaluation.
Par ailleurs, les financeurs doivent
également se soumettre à une obligation de transparence : en inscrivant
les prestataires retenus sur un catalogue de référence et en rendant publiques les procédures de vérification
adoptées.
ons
Formati
6
critères
qualité
u
Décret d
015
30/06/2
L’identification précise des objectifs de
la formation et son
adaptation au public
formé.
L’adaptation des
dispositifs d’accueil,
de suivi pédagogique
et d’évaluation aux
publics de stagiaires.
L’adéquation des
moyens pédagogiques, techniques
et d’encadrement à
l’offre de formation.
La qualification professionnelle et la formation continue des
personnels chargés
des formations.
Les conditions
d’information du
public sur l’offre de
formation, ses délais
d’accès et les résultats obtenus.
La prise en compte
des appréciations
rendues par les
stagiaires.
Par Raphaëlle Pienne
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
21
22
insertion
ILLETTRISME :
professionnalisation au
service des collectivités
Bonjour Jérémy, quelles sont vos
missions ?
Tout d’abord, répondre globalement
aux demandes de formation des collectivités. Pour une demande de formation aux savoirs de base, la délégation Alsace-Moselle propose des
formations en intra collectivité. L’idée,
c’est d’avoir une offre complète de
formation. Dans un premier temps,
une première réunion de sensibilisation à la problématique de l’illettrisme
est organisée. Pour cela, j’utilise la
Mallette Illettrisme qui a été conçue
en collaboration avec l’ANLCI1. Elle
contient des fiches spécialisées autour de l’univers territorial sur la façon
d’aborder l’illettrisme avec les élus et
les encadrants
intermédiaires.
Dans un second
temps, une rencontre est proposée aux agents
pour
lesquels
une
formation
aux savoirs de
base serait préconisée.
Que pouvez-vous nous dire de la
professionnalisation des conseillers
formation sur la problématique de
l’illettrisme ?
Nous avons suivi les 6 et 7 octobre
une formation au Référentiel des
compétences clés en situation professionnelle (RCCSP)2 qui nous a permis
de mieux le comprendre afin de l’intégrer dans notre démarche d’ingénierie. Chaque conseiller référent illettrisme pourra ainsi le présenter à son
équipe de formateurs qui intervient
sur les formations aux compétences
de base (lire, écrire, calculer, se
repérer dans le temps, dans l’espace,
dans son quotidien). L’objectif est de
travailler le développement des compétences de base en lien avec les métiers territoriaux.
Ainsi, 10 fiches métiers territoriaux
ont été formalisées en lien avec ce
référentiel.
Parallèlement, au niveau national,
nous allons bénéficier prochainement d’un parcours spécifique de
professionnalisation : 5 modules de
formation dont 3 sur l’ingénierie de
formation. Ce parcours nous permettra d’être plus autonomes à la fois
vis-à-vis des agents mais aussi des
formateurs.
PHOTO Légende
Formation au RCCSP animée par
le Centre Régional de Ressources
illettrisme du GIP LorPM
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
22
Par ailleurs, qu’est-ce que l’Offre
Nationale Harmonisée ?
C’est une offre de formation très
large qui a pour objectif d’apporter
une réponse en terme de formation
à tout agent qui souhaite passer un
examen ou préparer un concours. En
fonction des résultats aux tests d’évaluation, l’agent peut être orienté dans
un premier temps vers une formation
aux compétences de base et/ou une
formation de remise à niveau (perfectionnement à l’écrit) puis une formation de préparation aux concours.
C’est dans le cadre de cette offre
que les conseillers formation sont
professionnalisés pour mieux orienter, construire des outils en lien avec
l’univers territorial, qui seront ensuite
présentés aux formateurs.
Agence nationale de lutte contre l’illettrisme.
Ce référentiel a été édité par l’ANLCI en 2009.
1 2
Par Alice Wypyszynski | GIP LorPM
© morganimation - Fotolia
23
métiers
CONTRAT SECTORIEL au service de
l’offre de formation professionnelle
Depuis 2013, la Région Lorraine a initié de nouvelles méthodes de travail et de contractualisation avec
les acteurs socio-économiques en matière de formation professionnelle au travers d’un outil : le contrat
sectoriel. Explications.
Pour répondre aux compétences
attendues par le tissu économique lorrain, la Région Lorraine a mis en place
un processus permanent de pilotage
de l’offre de formation avec les acteurs socio-économiques (branches et
organisations interprofessionnelles)
ainsi qu’avec les acteurs de la formation. Cette démarche, formalisée via
un contrat sectoriel, vise à sécuriser
le parcours de vie des Lorrains et à
développer l’accès à la qualification.
Pour un secteur d’activité, grâce à
cet outil de contractualisation, les signataires se fixent des objectifs, des
modalités de travail et un plan d’actions définis conjointement autour de
3 axes :
- Aboutir à une vision, un diagnostic partagés des besoins en compétences et
se doter d’outils au service de la stratégie mise en œuvre (voir encadré) ;
- Connaître et promouvoir les métiers,
les filières et l’offre de formation
tout au long de la vie ;
-
Répondre aux besoins en compétences des entreprises et adapter
l’offre de formation aux enjeux de
demain pour permettre aux actifs
lorrains d’accéder à l’emploi ou d’y
revenir.
Concrètement, après 112 rencontres
entre octobre 2013 et mai 2015, avec
l’ensemble des partenaires concernés, ce sont aujourd’hui 5 contrats
sectoriels signés dans les secteurs
suivants : BTP, Agriculture - Agroalimentaire, Transport - logistique, Café
- Hôtellerie - Restauration et Propreté.
Ainsi, le plan d’actions découlant de
chacun de ces contrats se traduit par
une évolution progressive de la carte
des formations initiales et continues et
la mise en œuvre d’actions de formation expérimentales et innovantes. Un
autre défi à relever : faire évoluer les
représentations des métiers pour
tous les publics pour rendre plus lisible l’offre de formation et aider
les Lorrains dans leur orientation.
Ces contrats, d’une durée de 3 ou 5
ans, s’attacheront, chaque année, à
prendre en compte l’évolution des
réalités socio-économiques.
formation/VAE
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
23
territoire
© shutterstock
24
27
À SAINT-DIÉ, LE CEP
SE CONSTRUIT À PLUSIEURS
Depuis le début de l’année 2015, le Fongecif Lorraine expérimente le service du Conseil en évolution
professionnelle (CEP) à Saint-Dié-des-Vosges, en partenariat avec l’ensemble des acteurs du territoire.
Depuis le 1er janvier 2015, l’ensemble
des actifs peut bénéficier d’un
Conseil en évolution professionnelle
(CEP), pour faire le point sur sa situation et être accompagné dans son
évolution professionnelle. Plusieurs
questions se posent. Comment s’assurer de l’efficacité de ce service ?
Faire en sorte qu’il réponde au mieux
aux attentes de ses bénéficiaires ?
Comment permettre aux opérateurs
de collaborer ensemble et de disposer d’outils pertinents ? Pour réfléchir
et répondre à ces enjeux, le Conseil
régional a sollicité le Fongecif Lorraine.
L’organisme, qui fait partie des opérateurs nationaux du CEP, avait déjà
mené auprès de son public une expérimentation d’ « Accompagnement
renforcé », très proche du CEP, entre
2013 et 2014. « Mais pour cette nouvelle expérimentation, nous sommes dans
une logique partenariale et travaillons
avec l’ensemble des acteurs impliqués
dans la mise en place du CEP », précise
Lionel Lemaire, responsable du Pôle
conseil du Fongecif Lorraine. Ces
acteurs sont nombreux en Lorraine,
puisqu’aux 5 opérateurs nationaux
du CEP (Opacif, Pôle emploi, Apec,
Cap emploi et Missions Locales)
Caroline Collin, Présidente du Fongecif Lorraine
«Grâce au soutien de la Région Lorraine, nous avons expérimenté en 2014 un
« Accompagnement renforcé » précurseur du « Conseil en évolution professionnelle »
pour les publics lorrains les plus en difficulté. La mise en place du CEP depuis mi-2015
et les démarches partenariales qu’elle suscite placent les collaborations au cœur de la
qualité de service.
C’est à cet objectif que répond l’action que nous déployons sur Saint-Dié-des-Vosges
avec l’ensemble des partenaires du SPRO et des opérateurs du CEP. Évaluer l’action
commune, en tirer des enseignements pour participer utilement à la réflexion du Crefop
et pour améliorer l’accompagnement des actifs, bénéficiaires du CEP, constituent des
objectifs producteurs de sens et de valeur pour nos concitoyens !»
s’ajoutent les membres du Service
public régional de l’orientation (SPRO)
chargés de délivrer le premier niveau
du CEP, dont les chambres de commerce et des métiers (CCI, CMA), les
CIO et l’Université de Lorraine.
PLACER LES BÉNÉFICIAIRES AU
CŒUR DE LA RÉFLEXION SUR LE CEP
Pour cette expérimentation de mise
en place du CEP, le choix s’est porté
sur le bassin de Saint-Dié-des-Vosges,
un territoire où existaient déjà des
pratiques partenariales et qui, de surcroît, est affecté par un fort taux de
chômage. Après un travail préalable,
débuté en mars 2015, pour fixer le
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
24
cadre et les conditions de réussite
de l’expérimentation le Fongecif
Lorraine, en concertation avec le
Conseil régional de Lorraine, a réuni l’ensemble des opérateurs locaux
impliqués dans le CEP, pour réfléchir
aux manières d’optimiser le nouveau
service.
« Parallèlement, nous avons eu dès le
début le désir de garder les bénéficiaires
du CEP au cœur du projet », explique
Samia Dahmani, conseillère en évolution professionnelle et chargée de
mission au Fongecif Lorraine. Une
enquête téléphonique a donc été réalisée auprès de 130 bénéficiaires
potentiels du CEP résidant dans le
territoire
bassin, qui a été complétée par une
table ronde rassemblant un panel de
ces bénéficiaires.
De cette double consultation a émergé « un consensus sur un accompagnement idéal », explique Samia Dahmani.
Celui-ci implique notamment un «guichet unique» pour le CEP, facilement
identifiable. Le CEP doit aussi permettre au bénéficiaire de trouver,
indépendamment de son statut, un
conseil individualisé et des informations sur les besoins des entreprises
du bassin.
Interrogés sur les modalités et les
moyens nécessaires à la mise en
place de cet accompagnement, les
opérateurs du CEP ont par ailleurs
évoqué leur besoin d’outils pour
mieux connaitre l’offre de services
des autres partenaires, pour pouvoir
mutualiser leurs moyens et disposer
de données fiables et facilement utilisables sur les besoins économiques
du territoire. «Nous avons réalisé une
synthèse en croisant les attentes des bénéficiaires et celles des opérateurs», détaille Samia Dahmani, «elle a permis de
définir un plan d’action pour faciliter à la
fois la concertation entre les opérateurs
et la délivrance du service».
UN TRAVAIL PARTENARIAL POUR
L’ÉLABORATION D’UN SERVICE
COMMUN
Ce plan d’action va se concrétiser par
la mise en place de plusieurs outils
tels qu’un annuaire des opérateurs
INFOGRAPHIE
8 256
demandeurs d’emploi
(2013)
du CEP et des fiches détaillées des
structures en collaboration avec le
GIP LorPM. Il prévoit également l’organisation d’ateliers et de rencontres
entre les opérateurs, afin de favoriser la mutualisation des pratiques
et l’étude de la mise en place d’une
plateforme web commune.
La mise en œuvre de ces actions sera
assurée par l’ensemble des structures participantes, en fonction des
moyens de chacune. Cette collaboration constitue l’une des plus-values
de l’expérimentation selon Lionel
Lemaire : « les partenaires vont élaborer
conjointement des solutions et non juxtaposer des solutions existantes, ils vont
s’outiller ensemble avec comme principale préoccupation le bénéficiaire ».
Enfin, la dernière étape de cette
phase de lancement a été d’élaborer
des indicateurs communs, qui permettront d’évaluer les résultats de
l’expérimentation. Cette évaluation
s’effectuera notamment grâce au
suivi d’un panel d’utilisateurs, interrogés à diverses étapes de leur accom-
pagnement par un organisme indépendant, Qualitest, afin de mesurer la
qualité du service rendu et son utilité
pour le bénéficiaire.
ALIMENTER LE DÉPLOIEMENT DU
CEP EN LORRAINE
L’expérimentation du CEP à SaintDié-des-Vosges doit s’achever à la fin
de l’année 2016. Les différents enseignements dégagés permettront d’enrichir le déploiement de ce nouveau
service au niveau régional. « Nous avons
la chance de travailler dans le cadre d’une
expérimentation au niveau d’un territoire,
ce qui laisse plus de liberté et de place aux
initiatives », se réjouit Lionel Lemaire,
« ce que nous aurons mis en place dans le
cadre de l’expérimentation nous permettra d’être force de propositions, avec les
autres acteurs régionaux chargés de la
mise en place du CEP ».
Par Raphaëlle Pienne
Chiffres clés sur la zone d’emploi de Saint-Dié (sources : Insee, Direccte, GIP LorPM)
13,9 %
taux de chômage
au 2nd trimestre 2015
(cf 11,8 % pour les Vosges)
57 %
des actifs en emploi ont
un niveau de qualification
V et moins (2012)
29
862
emplois dont 23,4 %
dans l’industrie (2012)
4entreprises
340 (2014)
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
25
territoire
LE LUNÉVILLOIS
©GIP LorPM
un pari engagé
Sécuriser les parcours de vie des actifs en emploi et en insertion, tout en répondant aux besoins des
entreprises, le Lunévillois se met en ordre de marche.
Depuis fin 2012, chaque territoire lorrain est doté d’une nouvelle organisation : un Comité de coordination territorial emploi formation professionnelle
(CCTEFP). C’est ainsi que celui du
Lunévillois, piloté par la Région, l’État,
Pôle emploi et composé des différents
partenaires emploi / formation1, a élaboré un diagnostic territorial partagé.
Principaux constats : des chômeurs de
longue durée en perte de confiance,
plus de la moitié des actifs en emploi
travaillant à l’extérieur du bassin, un
besoin de qualification et/ou d’élévation du niveau technique sur des métiers en tension récurrents (usineur,
maintenicien, métiers de l’hôtellerie
restauration…).
Partant de ce diagnostic, les membres
du CCTEFP ont bâti un Plan territorial
des compétences et des qualifications
déployant des actions spécifiques de
formation et de communication pour
répondre aux besoins des entreprises
et des actifs du Lunévillois.
Ainsi, pour travailler sur le savoir-être
et la confiance en soi, Pôle emploi,
la Région et le Conseil départemental 54 proposent « une action pour
rebondir » en direction des deman-
deurs d’emploi de longue durée. Les
bénéficiaires confirment leur projet
professionnel, se préparent à l’accès
à l’emploi direct ou à une qualification. Au total sur les 15 stagiaires, 5
personnes ont trouvé un emploi et 5
sont entrées en formation qualifiante.
Durant l’action, ces demandeurs
d’emploi ont valorisé le patrimoine
économique du Lunévillois via la réalisation d’interviews filmées d’entreprises phares du territoire. Cette
démarche a permis de faire connaître
ces entreprises et promouvoir les métiers en tension.
Quant à la formation « SAS des mobilités », elle vise à la sécurisation des parcours en répondant à la problématique de
mobilité géographique et professionnelle.
Elle se concentre également sur les métiers porteurs du bassin ou plus largement
de la région. Par exemple, elle est articulée
avec un CQPM Usinage qui s’est ouvert
sur le territoire pour faire écho aux besoins
d’entreprises telles qu’Hydro Leduc, Baccarat Précision ou SUDP.
Enfin, le diagnostic et les analyses partagés du CCTEFP du Lunévillois ont
permis également de « nourrir » la pro-
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
26
grammation de formations 2016 de la
Région Lorraine2.
Autre aspect essentiel de la démarche du CCTEFP : la communication. Prescripteurs, acteurs de l’insertion, reçoivent régulièrement des
informations sur la programmation
des formations, l’agenda des manifestations ou bien encore le suivi et
l’évaluation du plan d’actions. En effet, l’ensemble des réseaux d’accueil
et d’orientation se doit de délivrer la
bonne information sur les métiers qui
recrutent mais n’attirent pas forcément. C’est là où réside toute la difficulté.
De cette communication, soutenue
par la sous-Préfecture, est née une
réelle synergie au service des enjeux
emploi / formation du territoire et de
la région.
Mission Locale, Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre de Métiers et de l’Artisanat,
Chambre d’Agriculture, Conseil Départemental
54 et Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi.
2 Pour exemples : formations de canalisateur,
maçon VRD, aide à domicile, usinage, BTS
assistant gestion PME/PMI.
1
Par Christine Etienne | GIP LorPM
territoire
8 CHIFFRES CLÉS DE LA
NOUVELLE RÉGION Alsace,
Champagne-Ardenne, Lorraine (ACAL)
5,5 MILLIONS D’HABITANTS POUR 57 433 KM²,
2,3 MILLIONS D’ACTIFS
EN EMPLOI,
soit 96,6 habitants
par km² (8e région sur 13).
5 COMMUNES
RASSEMBLENT CHACUNE +
DE 100 000 HABITANTS :
Source : INSEE, recensement
de la population, 2012.
soit 62,8 % de la population ACAL de 15 à 64 ans
(63,7 % en métropole)
10,2 % DE LA POPULATION
ACTIVE EST AU CHÔMAGE
Source : INSEE, recensement de
la population, 2012.
Strasbourg, Metz, Nancy,
Mulhouse et Reims
(792 000 habitants).
Source : INSEE, recensement de
la population, 2012.
(9,9 % en métropole). Les
15-24 ans et les 50 ans et
plus sont surreprésentés
par rapport à la métropole.
Charleville
Mézières
Sources : INSEE-Pôle Emploi,
taux de chômage localisés,
3e trimestre 2014
08
Ardennes
Metz
Reims
Verdun
Châlons en
Champagne
55
Meuse
51
Bar-le-Duc
CHAMPAGNE
ARDENNE
54
Strasbourg
Nancy
Meurthe-et-Moselle
4h20
ALSACE
9k
m
Chaumont
Vosges
52
Haute-Marne
Colmar
5
88
h1
-5
Épinal
10
Aube
Bas-Rhin
41
Troyes
67
57
Moselle
Marne
340 km -
LORRAINE
68
Haut-Rhin
Mulhouse
1,2 MILLION D’ÉLÈVES,
ÉTUDIANTS ET APPRENTIS
SONT SCOLARISÉS
à la rentrée 2014, soit
8,3 % de la population
scolaire métropolitaine.
Sources : MENESR-DEPP, 2015
8,9 % DES JEUNES
rencontrent des
DIFFICULTÉS DE LECTURE
en 2014 (5 400 jeunes),
dont 39 % sont EN SITUATION D’ILLETTRISME.
7,1 % DES ACTIFS EN
EMPLOI DE L’ACAL TRAVAILLENT DANS UN PAYS
FRONTALIER. L’ACAL
couvre à elle seule 42 %
des mobilités transfrontalières de la métropole.
Source : INSEE, recensement de
la population 2012.
18 % DES ACTIFS EN
EMPLOI TRAVAILLENT
DANS DES ACTIVITÉS
INDUSTRIELLES
(13 % en métropole).
Source : INSEE, recensement de
la population 2012.
Sources : ministère de la défense
- DSN, MENESR-DEPP, 2015.
Par Alexandre Parment | GIP LorPM
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
27
alternance
© Crédit photo Ministère du Travail
28
29
APPRENTISSAGE : mobilisation,
communication et simplification
Développer l’accès à l’apprentissage des jeunes, aider les entreprises à recruter, simplifier les démarches
tels sont les objectifs du plan national de relance de l’apprentissage de la rentrée 2015. Zoom sur sa
déclinaison en Lorraine.
DYNAMIQUE PARTENARIALE1
Depuis décembre 2014, un comité
de pilotage « projet stratégique de la
dynamique de l’apprentissage » porté
par la Direccte, les autorités académiques et le Conseil Régional a été
mis en place en Lorraine. Ses objectifs
sont d’engager des réflexions structurelles sur l’apprentissage, de proposer
et de coordonner des actions à court,
moyen et long terme avec l’ensemble
des acteurs concernés par l’apprentissage.
Ce projet stratégique s’attache à
répondre aux besoins, d’une part des
entreprises à trouver un apprenti, et
d’autre part des jeunes à rechercher
un maître d’apprentissage. Il englobe
en son sein le plan de relance « apprentissage rentrée 2015 » qui constitue son volet conjoncturel dans lequel
chacun s’investit dans le rapprochement de l’offre et de la demande.
Ainsi, des manifestations (forums,
jobs dating) et visites d’entreprises
sont organisées sur les territoires.
Une brochure2, réalisée par la Direccte
Lorraine, présente aux employeurs
les principales aides et démarches
pour le recrutement d’apprentis. Dans
les Vosges, l’ensemble des offres
d’apprentissage non pourvues du
département a été regroupé du 1er
septembre au 30 novembre sur un
site Internet unique :
www.lorraine.direccte.gouv.fr/vosges.
INFOGRAPHIE
Ces offres, mises à jour chaque
semaine, provenaient de Pôle emploi, des 4 Missions Locales, des 3
Chambres consulaires et des CFA.
Cette démarche visait à une meilleure
lisibilité des offres entre tous les partenaires et en direction des jeunes.
En parallèle, une animation (actualités,
évènements,…) a été mise en place
sur la page Facebook de la Direccte3.
L’apprentissage en Lorraine
FACILITER LA RENCONTRE
Pour ce faire, les acteurs emploi /
formation lorrains se mobilisent pour
développer différentes initiatives
facilitant notamment la rencontre
entre l’entreprise et le jeune.
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
28
15 000
apprentis
55 CFA
centres de
formation des
apprentis
9 600
contrats
d’apprentissage
signés chaque
année
alternance
ÊTRE ACCOMPAGNÉS
Par ailleurs, un appel à projet national
« Réussite apprentissage » a été lancé en août 2015. Ce nouveau dispositif
constitue, avec l’école de la 2ème chance,
une des réponses pour accompagner les
jeunes décrocheurs. Il doit permettre à
10 000 jeunes résidant principalement
dans des Quartiers prioritaires de la
politique de la ville (QPV) d’entrer en
apprentissage.
En effet, grâce à la définition d’un parcours en amont, il vise à :
• élargir le vivier des jeunes prêts à
s’investir dans l’apprentissage ;
•préparer ces jeunes à intégrer dans
les meilleures conditions des entreprises en contrat d’apprentissage ;
• rapprocher ces jeunes des besoins
en recrutement des employeurs ;
• accompagner les jeunes et les employeurs dans les premiers mois du
contrat d’apprentissage pour faciliter l’accueil de l’apprenti et prévenir
les ruptures anticipées de contrat.
Le parcours « Réussite Apprentissage » comprend trois phases d’accompagnement :
1. un diagnostic approfondi de la
situation du jeune
2. un accompagnement vers l’apprentissage
3. une sécurisation du parcours du
jeune.
Bon à savoir
Parmi les 10 réponses reçues, le comité de sélection lorrain a retenu 5
dossiers4 qu’il a argumentés et transmis à la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle
(DGEFP) fin septembre. Les projets
retenus démarreront d’ici fin 2015.
Le cadre réglementaire de mise en
situation professionnelle des jeunes,
apprentis, élèves, stagiaires a été
simplifié tout en garantissant un niveau de protection inchangé pour les
mineurs. Deux décrets sont entrés
en vigueur en 2015. Le premier introduit une simplification administrative
importante pour l’accueil des jeunes
en formation dans l’entreprise et en
établissement d’enseignement : une
simple déclaration suffit. Le second
porte sur les travaux temporaires en
hauteur des jeunes âgés de moins
de 18 ans et permet l’utilisation des
échelles, escabeaux et marchepieds
lorsque les équipements de travail
munis d’une protection collective ne
peuvent pas être utilisés.
SIMPLIFIER LA GESTION
Le Portail de l’Alternance (http://
www.alternance.emploi.gouv.fr) permet au chef d’entreprise de créer
son compte personnel et son propre
« espace réservé5 ». Ainsi, il gère en
ligne ses contrats d’alternance (initialisation des contrats, impression de
Cerfas pré-remplis, gestion dématérialisée de contrats, etc.). De plus, s’il
est concerné (moins de 11 salariés),
il peut également faire sa demande
de l’aide TPE jeunes apprentis6 fixée
à 1 100 € par trimestre d’exécution du
contrat d’apprentissage. La démarche
en ligne est simple et ne nécessite
que quelques minutes.
www.lorraine.direccte.gouv.fr/
Derogation-le-Guide-academique-de
Voir
dans ce numéro : dossier sur le Crefop en
Lorraine – Commission Alternance / Apprentissage
(p16 à 18)
2 Téléchargeable sur www.lorraine.direccte.
gouv.fr.
3
www.facebook.com/direcctelorraine.
4
Chambre Régionale d’Agriculture de Lorraine,
Mission Locale du Nord Meusien, Mission
Locale du Nord Mosellan, Association Promotion Emploi Formation de Montigny-les-Metz
(Moselle centre et Meurthe-et-Moselle nord),
AGEFA PME (Vosges).
5 Une présentation de cet espace est téléchargeable sur le portail de l’alternance.
6
Décret n° 2015-773 du 29 juin 2015.
1
•
•
•
www.lorraine.direccte.gouv.fr
Le guide Apprentissage en Lorraine
– édition 2015 : http://www.onisep.fr/
Mes-infos-regionales/Lorraine
www.lorpm.eu : coordonnées des
chambres consulaires
Régionalisation de l’apprentissage dans le secteur public
Conformément à la demande exprimée par le Premier
Ministre dans sa circulaire du 12 mai dernier, un comité de pilotage élargi, comprenant les services de l'État
membres du Comité de l’administration régionale (CAR),
les services dépendant des ministères de la Justice et
de la Défense, ainsi que les principaux établissements
publics piloté par le Secrétariat général pour les affaires
régionales (SGAR), est mis en place pour examiner les
contrats d’apprentissage dans la fonction publique d’État.
Il assure également une relance en cas de défaillance des
engagements des établissements.
Par ailleurs, tous les contrats d’apprentissage du secteur
public lorrain sont à transmettre à l’unité territoriale de
Moselle qui se charge d’enregistrer les informations sur
l’extranet. Une seule adresse pour toute la Lorraine :
UNITÉ TERRITORIALE DE LA MOSELLE
Direccte de Lorraine
Service central emploi
Cité Administrative
1, Rue Chanoine Collin
57036 METZ CEDEX 1
Par Laurence Maréchal | Direccte / Christine Etienne | GIP LorPM
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
29
emploi
© BillionPhotos.com - Fotolia
30
SOIGNER SA E-RÉPUTATION
passe par la maîtrise de son identité
numérique !
Ce que je dis, comment je me montre, quel est mon métier, comment et où on peut me joindre, ce que je
partage, tels sont, entre autres, les critères constitutifs de l’identité numérique d’un individu.
Cette identité se forge au fil du temps.
Mieux vaut être vigilant et adopter une
bonne stratégie sur ses différentes
activités sur internet. En effet, la multiplication de ces dernières permet à
un recruteur d’obtenir très facilement
des informations sur un candidat.
Les réseaux sociaux professionnels
(Viadeo ou Linkedin) sont à privilégier et à entretenir régulièrement. Ils
permettent de valoriser son profil, de
présenter ses compétences et ses
expériences, des informations utiles
pour un recruteur.
L’e-réputation est
la perception des
contenus publiés
sur internet par
un individu.
De même, l’outil Lorfolio (portefeuille
de compétences proposé par la Région Lorraine) permet de retracer
son parcours, de décrire ses compétences et ainsi de générer un site web
personnel, élément constitutif de son
identité numérique professionnelle.
Une simple recherche sur son propre
nom dans un moteur de recherche
permet, à un instant T, de faire une
photographie de sa e-réputation. Et
cette dernière peut devenir une force
si elle est bien gérée. Les comptes
de certains réseaux sociaux doivent
être bien paramétrés afin que ses
contenus privés (photos par exemple)
restent bien privés !
4 astuces pour gérer son identité numérique
Par Vincent Bellais | Université de Lorraine
par Marlène Cablé, chargée de cours sur l’identité numérique à l’École Nationale Supérieure des Industries Chimiques
> Réaliser régulièrement une veille sur son nom : mettre en place une alerte.
> Suivre l'actualité des réseaux sociaux : se tenir informé des changements
fréquents des paramètres de confidentialité.
> Attention au piratage de comptes : changer régulièrement ses mots de passe.
> Penser à mettre à jour ses profils professionnels.
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
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Par ailleurs, si elle ne se contrôle pas
totalement, la e-réputation peut se gérer. Les contenus maîtrisés, statuts ou
commentaires par exemple, peuvent
être restreints ou supprimés. Les
contenus non maîtrisés peuvent faire
l’objet d’une demande de suppression.
La CNIL, Commission nationale de l’informatique et des libertés, met à disposition des outils sur son site internet.
ressources
LorPM
ouvrages repérés pour vous
Reconstruire sa vie professionnelle : sociologie des bifurcations biographiques
Fondée sur des entretiens approfondis menés auprès
d’hommes et de femmes ayant changé de métier et de
domaine professionnel, l’enquête permet de reconstruire les étapes du processus, de la naissance des premières insatisfactions au « choix » du nouveau métier.
Elle montre également d’importantes disparités sociales
et sexuées à l’œuvre, notamment lorsqu’il s’agit de faire
face aux incertitudes inhérentes à
toute bifurcation. Entremêlant les histoires professionnelles, familiales et
amicales, l’auteur montre enfin que
les bifurcations professionnelles ne
riment pas toujours avec changement
de vie mais permettent parfois d’assurer
une continuité individuelle. Autrement
dit, certaines personnes changent de
métier pour ne pas changer.
Sophie Denave, Puf, Collection le Lien social, 2015
ouvrages consultables et empruntables
Apprendre autrement avec la pédagogie
positive
Votre enfant a des difficultés pour se concentrer et retenir
ses leçons ? Vous en avez assez des « crises de tête »
qui finissent en pleurs ? Vous rêvez de faire rimer travail
scolaire avec plaisir, découverte et réussite ? La Pédagogie positive est faite pour vous. Facile à mettre en œuvre,
cette pédagogie offre une démarche pour apprendre à apprendre, mémoriser, comprendre et structurer... Elle aide
les enfants à retrouver le goût de faire leurs devoirs et les
ados à adopter une méthode de travail efficace grâce à
des outils innovants et simples tels que le Mind Mapping,
la gestion mentale... Dans cet ouvrage gaiement illustré,
les auteures, psychologues spécialistes
de l’éducation, réhabilitent le questionnement et la curiosité des enfants de
la maternelle à la fin de leurs études et
redonnent confiance aux adultes qui
les accompagnent. Leur mission est de
révolutionner les méthodes d’apprentissage pour permettre à chacun de réveiller son profond désir d’apprendre, dans
la joie et la bonne humeur !
Audrey Akoun, Isabelle Pailleau, Éditions Eyrolles, 2015
Le conseil en évolution professionnelle - L’activité des bénéficiaires et le métier des conseillers :
deux ans d’expérience en Bourgogne
Depuis deux ans, la Bourgogne, dans le cadre de sa politique de « continuité professionnelle » a expérimenté
un dispositif de CEP ouvert aux salariés, sur l’ensemble
de son territoire. Des conseillères et conseillers ont été
formés et plus de 1 400 personnes ont pu bénéficier de
ce conseil. Patrick Mayen, spécialiste des formations et
des parcours professionnels les a accompagnés dans cette démarche afin
d’analyser leurs pratiques et ce nouveau métier du conseil et de l’orientation, le travail et les compétences en
jeu. C’est de cette vaste expérience
que parle ce livre qui peut intéresser les
praticiens et les chercheurs dans tous
les domaines de la formation, de l’orientation et des parcours professionnels.
Patrick Mayen, Éditions Raison et Passions, 2015
Apprendre à apprendre
Le nouveau socle commun intègre désormais dans son domaine 2 les « outils et méthodes pour apprendre ». Cet ajout
explicite recueille plus de 83 % d’avis positifs chez les 160
000 enseignants ayant répondu à la consultation nationale
du Ministère. Car chacun sait qu’« apprendre à apprendre »
est une des clés de la réussite scolaire. Cet ouvrage propose de multiples pistes, depuis l’école primaire jusqu’au
lycée, pour que les élèves puissent
s’approprier ces compétences méthodologiques, à travers les disciplines,
dans chaque matière, en classe ou aux
marges de la classe. L’auteur s’appuie
sur son expérience de terrain et sur celle
des nombreux pédagogues du réseau
des Cahiers pédagogiques, mais avec le
souci constant d’éclairer ce travail au long
cours par les apports de la recherche.
Jean-Michel Zakhartchouk, Éditions Canopé, 2015
Renseignements et contacts
Pôle Veille « formation »
Pôle Veille « illettrisme »
Claire WAGNER- LITZELMANN | 03 87 68 10 16 | [email protected]
Laurent LAGUERRE | 03 87 68 11 23 | [email protected]
Sandrine PUGLIESE | 03 87 68 10 21 | [email protected]
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GIP
Lorraine
LorPM’PRO
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ORIENTATION / EMPLOI / FORMATION
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www.lorpm.eu
INFOS PRATIQUES : INSCRIPTION GRATUITE EN LIGNE
Pour toute question sur les modalités d’inscription :
Sophie PARENT : 03 83 54 20 00
ou [email protected]
our la mise en place d’actions délocalisées ou toute
P
autre question :
Marianne GROSJEAN : 03 83 98 98 73 / 06 89 64 83 38
ou [email protected]
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