Memoire Mezieres

Transcription

Memoire Mezieres
INTRODUCTION
La méthode Mézières est une méthode de rééducation qui est fondée sur le principe de l'unité corporelle.
Cette unité est réalisée par un système de chaînes musculaires et de complexes articulaires, l'ensemble constituant
un lien mécanique entre le tronc et les membres. Cette méthode est donc exclusivement mécaniste.
Françoise Mézières réfutait le qualificatif de « globale » pour sa méthode. Les techniques globales ont en
commun d'inclure le psychisme dans leur traitement. Mézières refusait cette orientation : sa méthode est donc
résolument, absolument et intégralement mécaniste.
Cependant au fil des traitements qu'elle pu mettre en place, elle s'aperçut que sa méthode engendrait chez
ses patients des réponses qui n'était pas purement mécaniques. Elle fut surpris par des réactions qui survenaient
pendant les séances et dans l'intervalle de celles-ci.
Certaines réactions pouvaient être intenses ou violentes, ayant presque attrait au psychisme, comme des crises de
larme ou de fou rire.
Moi-même, après un an de pratique j'ai pu observer quelques réactions inattendues de la part de mes
patients. Frisson, soif, froid, hypersudation, fou rire, sanglots...
Pour Françoise Mézières ces réactions sont dues au système nerveux autonome (SNA).
Comment une méthode purement mécaniste peut-elle agir sur un système nerveux ?
Comment, à partir de postures d'étirement musculaire, peut-on avoir un effet significatif sur des fonctions
végétatives ?
Comment une « simple » action mécanique peut-elle engendrer une émotion ?
Nous tenterons d'apporter des éléments de réponses à ces questions en détaillant tout d'abord l'anatomie et
les fonctions du SNA, ainsi que ses modalités d''action. Puis en deuxième partie, nous verrons dans quelle mesure
la méthode Mézières peut agir sur ce système. Nous conclurons par l'observation d'un cas concret.
Commençons par un bref historique sur la découverte du SNA,
La découverte du système végétatif
Le système nerveux autonome ou système nerveux végétatif organique n'est réellement connu que depuis
200 ans.
Les médecins de l'antiquité comme Hippocrate et Galien en soupçonnèrent l'existence, mais il fallut attendre
Hérophile, 300 ans av. J.C. pour que l'Homme commence à disséquer le corps humain et apercevoir ce système
nerveux, sans comprendre son rôle, ni son fonctionnement.
Ce n'est qu'à la Renaissance que les anatomistes italiens de l'école de Vésale firent leurs premières
recherches et à la fin du XVIIe siècle que Vieussens et Winslow supposèrent qu'il existait entre nos viscères
internes des communications nerveuses qu'ils nommèrent « sympathies ». Provenant du grec « sumpatheia »,
« sun » signifie la conformité des sentiments, alors que « pathos » fait référence au sentiment d'affection. Le mot
« sympathie » est donc relatif à l'affinité qui existe entre plusieurs éléments différents.
C'est l'anatomiste suisse Haller qui découvrit que ce système communiquait par de fins rameaux nerveux
avec le système nerveux moteur et volontaire. Cependant son mécanisme restait encore complètement inconnu.
C'est en 1800 que le jeune médecin Xavier Bichat découvrit et décrivit non seulement l'anatomie mais le
fonctionnement d'un nouveau système nerveux, alors presque inconnu. Ce qu'il découvrit reste dans l'essentiel
parfaitement exact plus de 200 ans après. A savoir que nous ne disposons pas d'un seul système nerveux mais de
deux. Le volontaire et conscient connu depuis toujours et l'automatique qui fait fonctionner, en dehors de notre
volonté, nos organes circulatoires, respiratoires, digestifs, et reproducteurs. Conception révolutionnaire pour
l'époque.
« Ce système, disait Bichat, préside à notre vie interne qui est analogue à celle du végétal qui naît, croit et
périt fixé au sol dont il reçoit le germe. Système de vie végétative, perfectionnée qui marie l'existence de l'être à
celle de tous les autres, et en assure à son profit les relations nécessaires à son existence. »
Cette division du système nerveux était considérée par Bichat comme absolue, sans communication de
l'une à l'autre. Conception que les découvertes modernes allaient partiellement modifier.
Au milieu du XIXe siècle, Claude Bernard compléta les éléments restés inconnus à Bichat, mort trop jeune.
Il démontra en effet l'action du sympathique sur nos glandes internes et surtout le rôle régulateur qu'il
exerce sur le caractère physique et chimique du sang et des différents liquides qui imprègnent nos organismes
viscéraux.
En somme, un rôle de protecteur, qui préserve nos cellules des modifications extérieures et de la
température.
Les scientifiques qui ont continué les travaux de Bernard ont découvert que le système nerveux autonome
veille également sur nos glandes génitales soumises à l'action de l'hypophyse, et qu'il est ainsi non seulement un
conservateur de la vie mais encore un préservateur de sa procréation.
Ce système bienveillant et protecteur semble donc inspiré, prévoyant, comme animé d'une intelligence
indiscernable. Le professeur américain Cannon déclara qu'il existe grâce au sympathique une véritable « sagesse
du corps ».
I) Description du système nerveux autonome
Le système nerveux autonome (SNA) assure l’innervation motrice et sensitive des viscères, des muscles
lisses et du cœur, et il est le siège de nos émotions. La totalité des cellules qui composent l’organisme interne est
soumise à son action. Il a la responsabilité de réguler les activités dites végétatives du système interne comme la
circulation sanguine, la respiration ou la digestion. Contrairement au système nerveux central, il fonctionne
totalement en dehors de notre initiative.
Le SNA est radicalement différent du système nerveux volontaire (SNV) qui est le siège de nos pensées et
des sensations provenant du monde extérieur et l’instigateur de la contraction de nos muscles volontaires.
Rappels anatomiques
Le SNA est composé de fibres et de ganglions sympathiques (ou orthosympathiques) et
parasympathiques, ainsi que d’un centre nerveux végétatif supérieur (fig.1).
Le système nerveux sympathique prend naissance au niveau du système nerveux central, plus
précisément au niveau du métamère D1 jusqu’à L2. Au niveau de chaque métamère partent 2 racines, une de
chaque côté. Ces racines nerveuses vont se rendre dans les ganglions sympathiques paravertébraux. La connexion
de ces ganglions va former la chaîne ganglionnaire sympathique, qui s’étend de part et d’autre de la colonne
vertébrale depuis la région cervicale supérieure jusqu’au sacrum.
Le système nerveux parasympathique sort au niveau du tronc cérébral et de la moelle épinière sacrée.
Au niveau du tronc cérébral les fibres vont emprunter le trajet des paires crâniennes qui innervent la tête et le cou
(paires n° III, VII, IX), ainsi que les organes situés entre la région cervicale et le petit bassin (paire n° X). Les
tissus et organes se situant sous le petit bassin sont innervés par les fibres nerveuses parasympathiques présentes
dans les nerfs rachidiens S2, S3, S5.
e
Le système végétatif supérieur correspond au diencéphale ; il est centré autour d’une cavité appelé 3
ventricule, profondément enfouis sous la masse de l’encéphale et reposant sur la base du crane. Le diencéphale est
composé de plusieurs noyaux gris autonomes comme le thalamus, l’hypothalamus et l’hypophyse.
Le Diencéphale peut être considéré comme le centre autonome principal, reliés à ses milliers d’annexes
périphériques, qui ont leur propre autonomie, les ganglions des chaînes sympathique et parasympathique.
Le centre principal est donc situé a la base du crane, alors que les centres secondaires se trouvent noyés
dans la moelle épinière à ses divers étages, au cou, au thorax, et dans le bassin. Ces formations secondaires
envoient des ramifications nerveuses en très grand nombre jusqu’au plus profond de l’organisme, jusqu’aux
cellules les plus éloignées. Au niveau des régions assurant les fonctions essentielles du corps humain : cœur,
poumons et abdomen, se forment des groupements denses de fibres autonomes appelés plexus.
Fonctions du SNA
Le SNA est essentiel à la vie. Il est le gardien de l’équilibre des grandes fonctions de notre corps. Il régule
les activités dites végétatives essentielles à la survie de l’individu comme la circulation sanguine, la respiration, la
nutrition, la digestion; ainsi que l’activité sexuelle de reproduction, qui, à défaut d’être indispensable pour
l’individu, l’est pour la survie de l’espèce.
Cet équilibre est rendu possible par l’action des deux chaînes nerveuses principales et antagonistes, le
sympathique et le parasympathique. Le premier a un rôle accélérateur, stimulant des organes qu’il innerve (fig. 2);
il est responsable des réactions liées au stress. Le second est composé de fibres freinatrices à l’action, par
conséquent, économe des dépenses de l’organisme.
Les actions du sympathique :
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
!
Action excitatrice et stimulatrice sur le cerveau, augmentant les facultés intellectuelles, l’éveil et la vigilance.
Il provoque une dilatation de la pupille (ou mydriase)
Diminution et épaississement de la sécrétion salivaire
Augmentation de la fréquence cardiaque et du volume d’éjection systolique
Augmentation de la tension artérielle par vasoconstriction
Augmentation de la fréquence respiratoire et broncho-dilatation
Ralentissement du péristaltisme intestinal
Relâchement de la vessie
Stimulation de l’éjaculation
Augmentation de la sécrétion d’adrénaline et de noradrénaline au niveau des glandes surrénales
Augmentation de la glycémie
Les actions du parasympathique :
!
!
!
!
!
!
!
!
Il n’a pas d’action directe sur le cerveau
Il provoque une constriction de la pupille (ou myosis)
Sécrétion salivaire abondante, fluide et peu épaisse
Diminue la fréquence cardiaque et le volume d’éjection systolique, et donc le débit cardiaque
Dilatation des vaisseaux des organes génitaux, provoquant l’érection
Il provoque une broncho-constriction
Il stimule la sécrétion des glandes digestives et stimule le péristaltisme intestinal
Il peut faire diminuer la tension artérielle et ainsi provoquer le malaise vagal
Le système végétatif supérieur ou diencéphale (fig.3) se compose d’un cerveau archaïque ou «reptilien», il
est, avec les deux chaînes antagonistes décrites précédemment, le système nerveux le plus ancien à l’échelle de
l’évolution du corps humain. Le système nerveux volontaire, conscient, est apparu plus tard.
Il est composé d’une multitude de noyaux gris, sur une surface de quelques centimètres, il est le siège de
nos émotions primitives, instinctives, organiques et vitales, conscientes ou inconscientes. Une topographie précise
de ces centres émotionnels a été rendu possible par de nombreuses expérimentations sur l’animal, puis sur
l’homme vivant ainsi que par des constatations anatomiques faites sur les cadavres.
L’hypothalamus est ainsi à l’origine des sensations de douleur, de faim et de soif, il provoque la colère, la
peur et l’angoisse, la haine, la joie, l’amour et la sexualité, et le sommeil. En bref, on peut dire que tout le spontané,
l’affectif et l’instinctif humain se donnent rendez-vous dans ce carrefour neurologique. Du plafond de
l’hypothalamus monte vers le cerveau, dans la masse cérébrale, entourant les ventricules supérieurs, une infinité de
voies nerveuses qui arrivent jusqu’à la surface du cerveau «noble» et conscient directement sous la voûte du crâne.
Comme nous le verrons plus tard, ces connexions permettent au cerveau autonome d’entretenir d’étroites relations
avec le cortex cérébral supérieur et conscient.
Enfin, le diencéphale présente en bas et en avant de l’hypothalamus, une glande volumineuse,
approximativement de la taille d’une grosse cerise, l’hypophyse. Cette dernière structure est considérée comme
mixte car sa partie postérieure reçoit les prolongements neuronaux de l’hypothalamus alors que la partie antérieure
est une glande hormonale, considérée comme le «chef-d’orchestre» du système endocrinien. C’est de l’hypophyse
que partent tous les ordres de nature hormonale vers les glandes organiques.
Cette organisation implique l'existence de deux types de système nerveux autonome :
•
•
Un système sympathique organique, dont les fonctions sont assurées par les chaînes ganglionnaires
sympathiques périphériques
Un système sympathique émotionnel, localisé au niveau du diencéphale, qui agit lui aussi de façon
autonome, mais sous l'influence consciente de l'encéphale
Un défenseur de l'organisme
Le rôle essentiel du SNA a été mis en évidence par le scientifique H. Selye en 1928. Suite à ses recherches
sur les hormones ovariennes, il découvrit qu'en cas d'agression étrangère sur l'organisme, le système nerveux
sympathique devenait son protecteur immédiat en mobilisant les hormones de l'hypophyse et de la glande
surrénale .
Il baptisa cette réaction d'effet de « stress », qui signifie agression en anglais. Ce mot traduit la possibilité
pour l'organisme de lutter contre les agressions du milieu extérieur (température extérieure, traumatismes, poisons,
toxines microbiennes...) par les moyens de la réaction défensive des glandes dirigées par le sympathique.
Dans une première phase la glande sympathique surrénale est surprise, elle faiblit et diminue sa sécrétion.
Puis dans un second temps, elle réagit exagérément par une surproduction d'hormones qui donne à l'organisme le
moyen de riposter. Si l'agression est neutralisée, ce second stade est le dernier.
Dans une troisième phase, si l'agent d'agression est trop violent, l'activité sympathique épuise ses dernières
ressources et l'organisme meurt.
Le SNA a la faculté d'adaptation, c'est-à-dire qu'il est capable de défendre l'organisme contre les agressions
quelles qu'elles soient. Agressions traumatiques, physiques, chimiques, toxiques ou microbiennes.
Selye mit en avant la notion de « choc », par lequel le système sympathique se trouve immédiatement
mobilisé et auquel il réagit par une réaction de défense.
Ce choc peut être brutal comme celui d'un traumatisme mais également répété sous des influences diverses
en apparence très légères.
L'origine de ce choc peut rester inconnue et imprécise. Il répond souvent à des excès divers : excès de
régime, intoxications, conditions climatiques, surmenage physique ou intellectuel...
Autant de causes possibles qui entraîneront souvent une fatigue générale de l'organisme, une dépression ou des
douleurs.
Ce choc sympathique peut donc procéder d'un agent extérieure quelconque mais aussi d'un choc moral. Un
stress psychologique peut donc être le fruit d'une agression sur les centres sympathiques de l'émotion, qui se
trouvent comme nous l'avons vu au sein du cerveau sympathique.
L'émotion, en effet, est un phénomène primitivement et purement sympathique où le cerveau n'intervient
que secondairement.
Il est donc logique que l'émotion se traduise par une réaction de nos glandes organiques dont le SNA est
l'acteur exclusif.
L'émotion sympathique
Les expériences du Professeur Cannon et de ses élèves, notamment le Docteur Bard, en 1929 ont montré
que l’organisme animal et humain pouvait vivre sans l’influence du cerveau volontaire, le plus souvent en
neutralisant les fibres qui relient l’hypothalamus à la zone du cerveau antérieur.
Dépourvus de cerveau, ces animaux sont réduits à l’état de purs automates. Ils peuvent se mouvoir en
utilisant les centres réflexes de la moelle épinière, mais ils sont sans volonté et ne se meuvent que si on les pousse,
se nourrissent quand on leur présente un aliment et boivent de l’eau qu’on leur offre. Ils ne font ainsi travailler que
leurs centres sympathiques et ceux de leur moelle épinière. Ces expériences ont montré que ces animaux sans
cerveau volontaire étaient capables de manifester des émotions comme de la colère. L’application d’un stimulus
physique nociceptif à l’égard de l’animal entraînait une vive réaction de défense coléreuse (grognement, tentatives
de morsures…), ainsi que des phénomènes purement organiques d’origine sympathique : sueur de la pulpe des
pattes, érection des poils, dilatation de la pupille, élévation de la tension artérielle, de la glycémie et du taux
d’adrénaline.
Les relations entre le cerveau végétatif et les centres volontaires chez l’être humain ont pu être mises en
évidence par les opérations intra-cérébrales dans les années 1930. Du fait de l’insensibilité des tissus nerveux, ces
interventions purent se faire sans anesthésie, avec une entière conservation de la conscience. Ainsi, l’opéré pouvait
s’entretenir avec le chirurgien.
Ces derniers ont constatés que lorsque le cerveau volontaire est «déconnecté» et en stimulant les zones
appropriées, le patient pouvait accuser une soif ou une faim dévorante impossible à assouvir, ou le sujet tombait
dans un sommeil profond.
D’autres praticiens ont pu observer des phénomènes émotifs très intenses comme une joie désordonnée de
l’opéré exprimée par des éclats de rire et des mouvements du visage, ou au contraire de violentes crises de larmes
accompagnées de lamentations.
Lors d'expériences similaires, le sujet pouvait plaisanter et témoigner d'une excitation sexuelle et
sentimentale déréglée et grossière.
Ces expériences mirent en évidence l'expression violente d'émotions primitives et inconscientes que le
cerveau «raisonnable, décent et sociable» eut contenu chez un individu normal. Le centre émotif a été déconnecté
dans ses relations avec le cerveau vigilant, raisonnant et conscient.
Il existe donc un choc émotionnel, qui est purement sympathique et non contrôlé par le cerveau.
Phénomène de choc analogue à celui du « stress » que nous avons vu précédemment car de même qu'il existe un
stress causé par les phénomènes extérieurs, il existe un stress psychologique émotionnel.
De l'émotion sympathique dérive donc naturellement notre affectivité, notre sensibilité et nos émotions
passionnelles.
Il est donc logique que la réaction passionnelle mette en jeu tout le système nerveux autonome ainsi que les
glandes hormonales. La haine et la colère augmentent la sécrétion hépatique du sucre sanguin et l'adrénaline
produite par les glandes surrénales. Elles dilatent ou rétrécissent les artères, nous font rougir ou pâlir, ou stimulent
la sécrétion des glandes lacrymales.
Cela met en évidence l'origine purement sympathique de nos émotions primitives, instinctives et animales.
Cependant, les émotions conscientes et idéalisées que le cerveau sain ressent et qui sont à la base des
phénomènes affectifs de l'être humain, semblent bien différentes des émotions primitives décrites précédemment.
Cela est du au rôle d'interprète du cerveau supérieur, du cortex. En effet, c'est lui qui module et différencie ces
impulsions primitives venues de la base de l'encéphale. Il en transforme, en quelque sorte la matière brute. Il la
« spiritualise » en masquant son caractère organique, brutal et instinctif. Mais c'est le système sympathique qui en
provoque le choc. Le choc émotionnel n'est donc qu'interprété par le cerveau qui en tire les conséquences logiques
grâce à ses cellules corticales.
L'organisation du SNA implique que dans toute émotion, l'organique est toujours présent et sous-entendu.
Le langage et les expressions populaires expriment d'ailleurs largement cette idée. Quand on assiste à un
événement qui provoque une émotion intense, cela nous « prend aux entrailles » ou aux « tripes ». Emotion
instinctivement située dans l'organique.
Les Grecs de l'antiquité la situaient dans la poitrine, se disant « thumos », d'où est né le mot
d'enthousiasme.
C'est dans le cœur que l'imagerie religieuse figure l'amour divin.
C'est plus bas, dans l'abdomen, ou même dans les organes génitaux que l'argot situe le courage.
I) Une méthode qui agit sur le sympathique
L'objectif essentiel de Françoise Mézières était de ne s'adresser qu'au corps, allant jusqu'à dire : « ma
méthode n'est pas globale parce que si, pour beaucoup, le mot global exprime la totalité du soma et de la psyché,
ma méthode qui ne s'adresse qu'au physique, n'est pas globale ».
Cependant, au fil de la pratique de sa propre méthode, Françoise Mézières observa chez ses patients des
réactions inattendues :
« C'est une découverte qui est apparue au fur et à mesure que l'on pratiquait ma méthode, écrit Françoise Mézières.
En effet, si nos résultats nous ont satisfaits à nos débuts, parce que nous avons obtenu la correction recherchée, et
même nous ont émerveillés par l'élégance corporelle et l'accroissement de la souplesse, de la force et de l'activité de
nos malades - et aussi par l'amélioration inattendue de leur état général, toutes les fonctions s'améliorant – ils nous
ont surpris aussi par les réactions qui survenaient, notamment au début du traitement, pendant les séances et dans
l'intervalle de celles-ci. »
Ces réactions étaient de nature très variée : hypersudation dès le début de la séance, notamment lorsque le
sujet était en position assise. Augmentation instantanée et significative de la fréquence cardiaque dès le début du
travail dans cette position. Diminution de la sécrétion salivaire, rougeurs sur le torse ou le cou, crise de larme ou de
fou rire, envie d'uriner, constituent une liste non exhaustive de réactions observables durant une séance. Il n'est pas
rare qu'après une séance, le patient fasse part à son thérapeute d'un sentiment de grande tristesse ou au contraire
d'une joie intense, en évoquant des souvenirs plus ou moins lointain, qui semblaient être oubliés ou occultés par le
sujet.
Ces observations impliquent toutes le système nerveux végétatif.
Ce constat suscite de nombreuses questions, notamment comment une méthode, qui apparemment ne
s'adresse qu'aux muscles, peut agir sur le système sympathique ?
Comment, en pratiquant de « simples » postures d'étirement musculaire, peut-on provoquer chez nos patients des
réactions n'ayant apparemment aucun lien direct avec la physiologie musculaire ?
Pour comprendre l'action de la Méthode Mézières sur le système nerveux autonome, revenons aux
principes de base de cette méthode, et notamment à l'observation princeps :
Selon Françoise Mézières, les muscles postérieurs, assurant la position érigé, se comportent comme un
seul et même muscle, formant une chaîne musculaire, tendue des pieds à la tête. Cette chaîne est vouée à se
raccourcir inexorablement par un excès de tonus musculaire.
De plus, toute opposition à ce raccourcissement provoque instantanément la rotation interne des membres
inférieurs et supérieurs ainsi qu'un blocage respiratoire en inspiration.
Ces observations peuvent s'expliquer par l’étude des comportements biomécaniques et physiologiques de
l’homme, qui amène à considérer l’existence de «finalités» au sein de l’organisme. Il existe entre elles une
hiérarchie. Certaines devront impérativement se trouver réalisées, d’autres le seront préférentiellement suivant
l’ordre de leur importance. Le but du SNA est l'entretien et la conservation de la vie. C’est ainsi que les activités
dites végétatives sont essentielles. Soit à la survie de l’individu (respiration, digestion, circulation…), soit à la
survie de l’espèce (activité sexuelle de reproduction).
L’homme, qui peut par la volonté agir sur sa respiration ou résister à la faim est incapable de s’opposer
totalement et de façon durable à ces fonctions sans que sa vie même soit remise en question. Le plongeur qui
manque d’air se noie par inspiration, malgré l’ordre formel que lui donne son cerveau de demeurer en apnée. Ce
qui signifie que les mécanismes automatiques prennent le pas sur les mécanismes volontaires.
Toute fonction essentielle bénéficiera donc d'une surprotection. Il s'agit d'un renforcement des organes
vitaux, garantissant la survie de l'organisme.
On constate ainsi que, sur le plan somatique, les muscles inspirateurs sont plus nombreux et plus forts,
notamment grâce au diaphragme, que les expirateurs. Il en va de même pour les puissants muscles posturaux,
assurant la statique, en comparaison à ceux plus faible, de la dynamique.
De même, on observe une force musculaire prédominante au niveau des adducteurs / rotateurs internes, qui
permettent de maintenir les membres inférieurs érigés et, au niveau des membres supérieurs, de se nourrir en
amenant la main à la bouche.
Le geste de préhension et d'amener à soi est donc naturellement facilité. Le geste de donner, qui nécessite
une rotation externe du membre supérieur, n'est assuré que par de faibles muscles.
Le tonus musculaire permettant la station debout par son activité permanente est bien entendu également
excédentaire.
Ainsi, au fil des ans, le corps humain va se déformer en subissant les tensions musculaires induites par le
système nerveux autonome. Ces dysmorphismes constituent l'empreinte du SNA sur le corps pour assurer ses
fonctions vitales. Si les déformations sont trop importantes, les lésions et les douleurs peuvent apparaître. Ce n'est
donc pas la faiblesse musculaire mais l'excès de force qui provoque les douleurs.
Le réflexe antalgique a priori
Pour éviter ces douleurs, le corps va mettre en place des tentatives d'échappement.
Françoise Mézières distingue deux niveaux à ces tentatives d'échappement : le niveau inconscient et le
niveau conscient. Si l'évitement inconscient est assez efficace, nous n'avons aucune information douloureuse, nous
ne sommes pas informés que notre corps est en souffrance. Ce mécanisme, baptisé « réflexe antalgique à priori »
par Françoise Mézières est dirigé par le SNA.
Dans le contexte des dysmorphies, la douleur doit être comprise comme un signal d'alarme d'une
déformation qui aurait atteint son seuil d'acceptabilité.
Comme ces déformations s'installent progressivement, les douleurs qu'elles engendrent seront d'installation
graduelle. Cette progressivité est essentielle car elle octroie au système nerveux autonome l'ingrédient
indispensable dont il a besoin pour occulter ces douleurs : le temps.
Ainsi, dans de nombreux cas d'arthrose, de scolioses, de boiteries diverses...c'est en examinant
soigneusement les patients et en notant les anomalies dont ceux-ci ne se plaignent pas, que Françoise Mézières fait
son observation : afin d'éviter une douleur (d'installation progressive), et avant même que celle-ci ne devienne
consciente, le SNA s'occupe de trouver une parade, un moyen d'occulter cette douleur, de l'empêcher d'émerger, de
devenir consciente et gênante. Cette parade se présente sous la forme d'une attitude vicieuse, d'une malposition,
d'une inhibition de certains mouvements, sans raison organique, le tout à distance de la zone à protéger.
C'est donc une sorte d'intuition de la douleur à venir, doublée d'une capacité d'évitement de ce qui pourrait
devenir désagréable. Le tout, au prix d'une déformation, d'une anomalie à distance et sans liaison apparente avec le
mal d'origine qui lui, restera inconscient.
Il faut bien distinguer le « réflexe antalgique à priori » du réflexe antalgique classique, ou « réflexe
antalgique à posteriori ».
Comme nous l'avons vu, pour que l'évitement inconscient fonctionne parfaitement, il a besoin de temps. Il a besoin
que la douleur s'installe progressivement afin qu'il puisse trouver la parade.
Lorsque cette douleur est d'installation rapide, le SNA n'a pas les moyens de l'empêcher d'apparaître. Dans
ce cas nous sommes conscients de notre souffrance et, bien sûr, nous allons tout faire pour l'éviter.
Ce réflexe est dit « a posteriori » car nous l'adoptons après avoir ressenti la douleur et afin de la rendre
supportable. Cette démarche est consciente et fait donc appel au système nerveux central, et non au végétatif.
Dans le cadre du réflexe antalgique a priori, « l'organisme se défend préventivement, comme s'il avait une
sorte de prescience subconsciente ».
Thérèse Bertherat écrivit dans son ouvrage Le corps a ses raisons : « intuitivement, nous savons que si
nous nous servions d'une certaine partie du corps nous éprouverions de la douleur, bien que nous n'ayons aucun
souvenir d'en avoir jamais souffert. »
Le système nerveux autonome s'apparente alors à un sixième sens qui nous influence dans nos mouvement
et notre posture pour éviter de ressentir la douleur.
C'est dans ce contexte que la Méthode Mézières a une action sur le SNA. L'objectif du traitement est de diminuer
la douleur et d'en trouver la cause. Le thérapeute devra donc mettre en évidence l'existence du réflexe antalgique à
priori et le traiter. En agissant sur ce dernier, il agira forcément sur le système qui en est à l'origine, c'est-à-dire le
SNA.
Pour Françoise Mézières, c'est à ce système-là qu'il faut s'adresser en priorité car il a le pas sur le système
nerveux central : si ce dernier a l'accord du système nerveux végétatif, il peut agir ; sinon, il ne peut rien faire.
C'est sur le SNA qu'agit la méthode et non sur le psychisme.
Influence des anomalies vertébrales sur les fonctions végétatives
Toute attitude anormale de la colonne vertébrale perturbe les fonctions du système parasympathique et
celles de la chaîne sympathique, et se répercute sur les membres au niveau des ganglions et des racines nerveuses.
Pour comprendre l'effet de la méthode sur le système végétatif, il faut imaginer les muscles paravertébraux, qui
sont à l'origine des déformations du rachis, en état de contracture permanente. Cette tension perturbe l'action des
ganglions sympathiques et des filets nerveux situés dans leur environnement.
Au cours d'une séance, par relâchement progressif du spasme musculaire, l'habitacle de ces ganglions va
être normalisé. Dans un premier temps ces derniers vont se décharger, c'est-à-dire qu'ils vont manifester leurs
troubles. Ce n'est que dans un deuxième temps que le bénéfice est ressenti. Le délai entre ces deux phases est
d'environ une semaine. Semaine pendant laquelle le patient est en « phase réfractaire absolue » : ce qui signifie qu'il
ne devra pas faire de séance durant cette période.
Cette action sur le système végétatif expliquerai nombre de troubles ou d'améliorations fonctionnelles
survenant en cours de traitement et qui n'était pas recherchés : effet sur la constipation chronique, sur l'artérite, sur
certaines myopies, surdités, troubles de l'équilibre...
Observation d'un cas concret
Je vais conclure ce travail en relatant le cas d'une de mes patientes, qui a présenté en fin de prise en charge
des symptômes inattendus, et qui pourrait illustrer le sujet abordé dans ce mémoire.
Il s'agit de Mme D. , aide-soignante de 30 ans, mariée, 1 enfant. Elle présentait des lombalgies et des
douleurs fessière à droite, de type sciatalgie. Enceinte de 7 mois et demi. Dix séances de kinésithérapie étaient
prescrites par le médecin.
L'anamnèse mit en évidence des douleurs coccygiennes, ressenties depuis 4 ans, suite à son premier
accouchement.
Elle ne m'a indiqué aucun antécédent traumatologique, chirurgical ou vasculaire.
Il est intéressant de noter qu'elle ne présentait aucun trouble visuel et ne portait pas de lunettes.
Le bilan morphostatique initial et les mises en tensions ont révélé une importante antéversion du bassin,
une hyperlordose lombaire, une grande cyphose dorsale et une projection antérieure de la tête. L'élévation des
membres inférieurs révéla un manque de souplesse des ischio-jambiers.
Après sept séances, les douleurs sciatalgiques avaient cédé et les douleurs coccygiennes s'étaient
légèrement atténuées.
Lors du bilan intermédiaire, mon attention fut attirée par la région cervicale de Mme D. En position statique
debout, on pouvait observer un net recul de C7. Le pencher avant montra une rupture de l'harmonie de la courbure
vertébrale dans le plan sagittal à la jonction cervico-dorsale. L'ensemble de la région cervicale restait en position
rectiligne, refusant de fléchir, et formant un bloc compact et rigide.
L'examen dynamique ciblé sur les cervicales confirma d'importantes raideurs des muscles paravertébraux
cervicaux à la flexion du cou. Les inclinaisons et les rotations ne révélèrent aucune difficultés.
Pour approfondir mon traitement et tenter de remonter la chaîne des compensations, nous avons entrepris
un travail de la région cervical lors de cette septième séance. Travail très doux, uniquement dans l'axe du rachis,
comportant de légères tractions vertébrales accompagnées de massages décontracturants, en rythme avec une
respiration la plus « libre » possible. Le travail respiratoire était intense, appliqué sans relâche pendant toute la
durée des postures, et fut très bien réalisé par ma patiente. Son diaphragme semblait tout à fait relâché et permettait
d'obtenir une expiration fluide, réellement passive et profonde.
Elle ne s'est plainte d'aucune douleurs ni de sensations désagréables durant la séance. Elle semblait détendue en
sortant du cabinet.
Elle me rappela le soir même des urgences ophtalmologiques pour me dire qu'une heure après la séance elle
commença à se sentir très fatiguée, puis les douleurs sciatalgiques réapparurent progressivement, accompagnées de
douleurs à l'épaule droite qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Mais ce qui l'inquiétait le plus c'était le trouble
visuel qui est apparu environ deux heures après la séance. Il s'agissait de la disparition quasi totale de
l'hémichamps visuel interne de l'oeil droit.
La consultation ophtalmologique mit en évidence l'apparition d'une choriorétinopathie séreuse centrale
(CRSC), liée à la grossesse.
Il s'agit d'une pathologie rétinienne qui entraîne une baisse plus ou moins importante d'un œil, et qui est
encore mal connue. On ignore en effet son origine précise, et les traitements proposés ne sont pas toujours adaptés
et efficace. Une issue spontanée favorable est la règle générale.
Cette maladie est due à la présence de liquide séreux sous la rétine (fig.4), ce qui va la soulever et donner
des troubles de la vision. Les hypothèses pathogéniques ne sont pas certaines, mais il semble qu'une
hyperperméabilité de la vascularisation choroidienne provoque une fuite de liquide sous la rétine et soit à l'origine
d'un décollement séreux de l'épithélium pigmentaire rétinien.
Les études ont mis en évidence l'importance d'un taux élevé de cortisone chez les patients présentant cette
pathologie (traitement corticothérapique, grossesse).
L'étiologie retenue par l'ophtalmologiste était bien entendu un dérèglement hormonal du à la grossesse.
Cependant, la soudaineté d'apparition des symptômes visuels, associée à une majoration des douleurs, survenues
très peu de temps après une séance m'amènent à me poser plusieurs questions sur les effets des techniques que j'ai
utilisé.
Y a t il un rapport entre les techniques utilisées lors de la séance et l'apparition de ce trouble visuel ?
La séance a t-elle contribué au dérèglement hormonale de ma patiente ?
Avaient-elle déjà des prédisposition à contracter cette pathologie ? Dans ce cas, la méthode Mézières aurait-elle été
un facteur déclenchant ?
De plus, nous pouvons remarquer que le ganglion parasympathique optique se situe à la base du tronc
cérébral, juste au-dessus de C1. C'est précisément dans cette zone que nous avons travaillé le jour où les troubles
visuels sont apparus.
Peut-il y avoir un rapport entre la zone corporelle travaillée et l'organe où s'exprime le trouble végétatif ?
Pouvons nous prévoir, grâce à l'étude anatomique des chaînes ganglionnaires autonomes et leur rapport avec la
chaîne musculaire postérieure, l'organe ou la fonction végétative qui est susceptible d'être modifié ?
CONCLUSION
La méthode Mézières, par son approche anatomique, a une vision purement mécanique du corps humain.
Elle a une action sur les chaînes musculaires et sur la posture. Cependant, outre son action sur la
physiologie musculaire, elle peut par l'intermédiaire des ganglions sympathiques et parasympathiques agir sur nos
organes internes situés à proximité des chaînes musculaires. Elle a donc une action indirecte sur notre vie
végétative.
Elle peut aussi susciter des émotions dites primitives en stimulant indirectement notre cerveau archaique ou
diencéphale.
Bien qu'ayant une origine purement mécanique, cette méthode est donc une approche globale du corps et de
l'individu dans son ensemble. Elle peut avoir de l'influence sur la vie végétative et sur les émotions de nos patients.
Il est donc important de rester très attentif aux réactions du sujet durant les séances, et d'avoir une écoute
particulièrement développé, d'autant plus que ces réactions sont très souvent imprévisibles.
Les recherches sur la relation entre la méthode Mézières et le SNA sont encore à développer. Il est encore
impossible de systématiser les effets de la méthode sur une ou plusieurs fonctions végétatives particulières.
Nous ne pouvons pas prédire si une posture aura un effet positive ou un effet négatif sur les fonctions végétatives.
La technique employée aura-t-elle un effet normalisant ou déréglant sur le SNA ?
Pour tenter d'expliquer certaines réactions végétatives, il serait peut-être intéressant de mettre en relation
l'anatomie des ganglions végétatifs rachidiens et la zone de la colonne vertébrale qui va être travaillée lors d'une
séance.
L'anatomie nous informe par exemple que les ganglions sympathiques se situent de part et d'autres des
vertèbres D1 à L2. Si nous travaillons assidûment cette zone, des réactions sympathiques liés à ces ganglions
vont-elles se manifester en priorité ? A contrario, si le travail s'oriente vers les régions cervicale supérieure et
sacrée, des réactions d'origine parasympathiques vont-elles s'exprimer ?
Serait-il possible d'établir une cartographie précise des réactions végétatives liées à la méthode Mézières ?
La médecine traditionnelle chinoise a su établir depuis plus de 4000 ans une cartographie très précise des
méridiens énergétiques qui alimentent la totalité de nos cellules. Ce qui a permis à l'acupuncture ou la à réflexologie
de guérir de nombreux maux.
Pourrions nous en faire de même avec la méthode Mézières ?
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
LANDRY M., Le sympathique dans la vie moderne, éditions de l'Imprimerie
Nationale de Monaco, 1967.
NETTER F., Atlas d'anatomie humaine, éditions Masson, 2004.
KAMINA P., Précis d'anatomie clinique, éditions Maloine, 1980.
NISSAND M., GEISMAR S., La méthode Mézières. Une approche globale du
corps, éditions Chiron, 2009.
SOUCHARD PH. E., Les voies royales de la guérison, éditions Maloine,
1980.
BERTHERAT T., Le corps a ses raisons, auto-guérison et anti-gymnastique,
éditions du Seuil.
PATTE J., La méthode Mézières. Une approche globale du corps, éditions
Chiron, 2009.
Site internet : www.snof.org (Syndicat National des Ophtalmologistes de
France)