Département d`Indre-et-Loire Arrondissement de Tours

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Département d'Indre-et-Loire
Arrondissement de Tours
Canton de Tours
SYNDICAT INTERCOMMUNAL D'ALIMENTATION EN EAU POTABLE
DE FONDETTES - LUYNES
DEFINITION DES PERIMETRES DE PROTECTION
DU FORAGE AU CENOMANIEN DE LA BOURDONNIERE
Rapport géologique
de M. G. ALCAYDE
Hydrogéologue agréé en matière d'hygiène publique
Coordonnateur pour le département d'Indre-et-Loire
PARIS, le 18 septembre 1990
SYNDICAT INTERCOMMUNAL D'ALIMENTATION EN EAU POTABLE
DE FONDETTES - LUYNES
DEFINITION DES PERIMETRES DE PROTECTION
DU FORAGE AU CENOMANIEN DE LA BOURDONNIERE
Par lettre en date du -7 mers 1990, M. L'Ingénieur en Chef du Génie rural, des Eaux et
Forêts, Directeur Départemental de l'Agriculture et de la Forêt d'Indre-et-Loire me demandait au non
de M. le Président du S.I.A.E.P. de Fondettes - Luynes, de définir les périmètres de protection
réglementaires du forage au Cénomanian de la Bourdonnière qui alimente le syndicat en eau potable.
CONTEXTE GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE.Les communes de FONDETTES et de LUYNES sont situées en bordure de la
vallée de la Loire. La plaine alluviale, large de 3,5 ka s'étend au suc des agglomérations qui sont
établies sur les formations crétacées et tertiaires.
La constitution géologique de la région peut être résumée de la façon suivante :
a)
alluvions anciennes et modernes : elles tapissant le Val et leur épaisseur varie de 3 à
10 mètres. Elles sont sablo-graveleuses avec niveaux argileux. A proximité du coteau elles
renferment des éboulis provenant des côteaux. Leurs substratum est constitué par le tuffeau jaune
du turonien supérieur plus ou moins altéré.
b)
calcaire lacustre de Touraine (Ludien) : il forme le plateau de Fondettes-Mettray. Il est
parfois recouvert par les placages de sables continentaux du Mio-Pliocène ou de Limon cas
plateaux, et montre des niveaux meuliérisés durs et des marnes grumeleuses blanches.
c) Sénonien : il comprend un complexe argilo-siliceux qui forme le substratum du
plateau et peut atteindre 20 mètres d'épaisseur, ainsi qu'un niveau calcaire dont la puissance ne
dépasse guère 10 mitres (craie de Villedieu).
d) Turonien : on y distingue trois ensembles lithologiques dont la puissance totale
atteint 100 mètres :
- le tuffeau jaune, souvent tendre et friable, mais renfermant des horizons bien cimentés et durs.
- la craie micacée formée par un calcaire finement sableux et micacé qui contient de
nombreux nodules silicifiés (cherts).
- la craie à Inocérames avec lits de silex noirs à la partie supérieure.
e) Cénomanien : Epais d'une centaine ce mètres, on y distingue
- Les Marnes à Ostracées grises ou noires et plus ou moins sableuses
- les Sables et grès de Vierzon dans lesquels s'intercalent les horizons marneux
- Les sables et argiles à lignite et pyrite.
Sur le plan Piézométrique, on distingue quatre réservoirs souterrains :
- les calcaires lacustres : ils renferment à leur base un niveau aquifère peu important retenu par
les argiles à silex du Sénonien sous-jacent .
- les craies et tuffeaux du Sénonien - Turonien qui renferment une nappe libre
drainée par la vallée.
-
le Cénomanien : Les horizons sableux des parties moyenne et inférieure de l'étage
renferment une nappe maintenue captiva sous les marnes à Ostracées.
-
les alluvions de la Loire : elles renferment la nappe d’accompagnement du fleuve. Elles
sont en relation avec la craie sous-jacente (réservoir mixte).
II - CARACTERISTIQUES DU FORAGE.1)
Situation
Le forage a été réalisé sur le plateau, à environ 1,5 km au nord-ouest de Fondettes,
2)
au Lieu-dit "La Bourdonnière", sur la parcelle n° 105 de la section YL.
Coupe géologique :
- de 0
à 1,50 m : limon des plateaux et sables tertiaires
- de 1,50 à 10
- de 10 à 21
m : calcaire lacustre dur
m : calcaire et Meulière grise
- de 21 à 44
- de 44 à 65
- de 65 à 77
m : calcaire tendre avec glauconie
m : calcaire sableux gris, glauconieux
m : calcaire dur, jaune avec silex et
Bryozoaires
- de 77 à 119 m : tuffeau gris avec cherts et Bryozoaires
- de 119 à 137 m : craie blanche avec lits de silex noirs
− de 137 à 149 m : marnes sableuses et glauconieuses
− de 149 à 197 m : sable quartzeux fin à grossier
glauconieux
− de 197 à 215 m : sable argileux gris - noir
− de 215 à 230 m : sable quartzeux moyen à grossier gris clair
3)
Ludien
Sénonien et
Turonien
CENONANIEN
Coupe technique
le forage est tubé en 323 mm de diamètre et cimenté jusqu'à -155 m. La colonne de captage
(200 mm de diamètre) est en acier inoxydable. Elle se trouve entre -138 et -230 m et présente des
nervures repoussées entre -149 et -224 m.
4)
Débit :
Lors des essais de débit (1976), le niveau statique se tenait à
− 47,70 m au-dessous du sol naturel et le niveau dynamique se stabilisait à
− 60,20 m pour un débit horaire de 124,1 m3.
Entre avril 1982 et septembre 1985, on e noté un abaissement du niveau statique
de 2,60 m et du niveau dynamique de 2,20 m pour un débit de 163 m3/h.
III - ORIGINE ET QUALITE DE L'EAU.
Le forage a été tubé avec cimentation de l'espace annulaire jusqu'à 156 m de profondeur
c'est-à-dire jusqu'au niveau des horizons sableux au Cénomanien moyen. On a ainsi isolé les éventuelles
arrivées d'eaux des réservoirs sus-jacents (calcaire lacustre, craies et tuffeaux) pour ne capter que celles
de la nappe captive du Cénomanien.
Le réservoir cénomanien est principalement alimenté par les eaux météoriques qui
s'infiltrent dans les horizons sableux et perméables dans les secteurs où ceux-ci affleurent. Les plus
proches d'entre eux sont situés dans la boutonnière de Sonzay à une quinzaine de kilomètres au nordouest.
Les eaux de la nappe subissent une bonne épuration durant leur parcours souterrain.
Les analyses effectuées sur l'eau du forage montrent que celle-ci est moyennement
minéralisée, de type bicarbonaté calcique. En dehors d'une teneur en fer légèrement élevée, cette eau
présente des caractères chimiques normaux et les résultats de l'analyse bactériologique se sont révélés
conformes aux normes de potabilité.
Un traitement de déferrisation est appliqué avant distribution.
IV _ PERIMETRES DE PROTECTION.Les périmètres de protection proposés ci-après sont définis en application du décret
du 15 décembre 1967 ; ils devront être constitués dans les conditions indiquées par la circulaire
interministérielle du 10 décembre 1968 (J.O. du 22 décembre) ; les limites du périmètre de
protection rapprochée, tracées conformément aux prescriptions de la circulaire du Ministre de
l'Agriculture aux Préfets DARS/SH/C.74 n° 5068 du 17 septembre 1974 correspondent donc aux
limites extérieures des diverses parcelles incluses dans les dits périmètres.
1)
Périmètre de protection immédiate.
Il sera constitué par une parcelle de forme losangique de 40 m de coté
prise sur l’angle nord-ouest de la parcelle n° 105 de la section YL.
Cette parcelle, propriété du syndicat, sera clôturée et tenue fermée.
A l'intérieur de ce périmètre seront interdits :
- toute activité, toute circulation, toute construction, tout stockage et dépôt qui ne sont
pas nécessités par l'exploitation et l'entretien des installations de captage ;
- tout épandage, tout déversement;
- le parcage et le pacage d'animaux.
Par ailleurs, tout développement excessif de la végétation sera limité par des moyens
mécaniques exclusivement.
2) Périmètre de protection rapprochée. Il sera limité comme suit :
- au nord :
la limite des parcelles n° 111, 136, 130 de la section YL.
- à l'est :
la route de Fondettes à Saint-Roch.
- au sud et à l'ouest : le C.D. n° 3.
A l'intérieur de ce périmètre seront interdits :
- le creusement de forages, atteignant le Cénomanien, quelle qu'en soit la destination ;
- l'ouverture d'excavations permanentes et de carrières ;
- la poursuite de l'exploitation de tout dépôt d'ordures, déchets, détritus ou résidus
;
- l'épandage superficiel, le déversement et le rejet dans le sous-sol par puisards, puits dits
"filtrants", anciens puits, excavations, bétoines, etc..., d'eaux usées, de déchets, d'eaux vannes, de
lisiers, de boues de station d'épuration, de matières de vidange, à l'exception toutefois de l'épandage
superficiel sur les surfaces régulièrement exploitées des engrais et des produits phytosanitaires
nécessaires pour les cultures ;
- le rejet des eaux pluviales vers les eaux souterraines, sauf dérogation accordée par le
Préfet, après avis du Conseil Départemental d'Hygiène ;
- l'installation de réservoirs d'eaux usées autres que ceux utilisés pour l'assainissement
autonome unifamilial ;
- l'installation de canalisations, réservoirs ou dépôts de produits Chimiques autres que les
engrais, les produits phytosanitaires et les hydrocarbures ;
- les installations classées pour la protection de l'environnement si elles présentent
un risque de pollution des eaux souterraines.
Par ailleurs, des dispositions particulières devront être prises en ce qui concerne :
- le stockage éventuel d'engrais ou produits phytosanitaires qui devra être réalisé sur des
aires étanches pour les produits solides ou dans des réservoirs avec cuve de rétention de
capacité au moins égale pour les produits liquides ;
les
réservoirs
d'hydrocarbures
liquides
qui
devront
être
à
sécurité
renforcée c’est-à-dire, du type “ en fosse ” ou présentant une sécurité équivalente(réservoir
assimilés) au sens de l’instruction ministérielle du 17 avril 1975 ; les réservoirs aériens
devront être pourvus d'une cuve de rétention étanche de capacité au moins égale à
celle du réservoir ;
- les canalisations transportant des eaux non potables qui devront être étanche, cette
étanchéité étant vérifiée par des essais avant la mise en service ;
- la création de lotissements, campings, villages de vacances ou installations analogues qui
ne pourra être autorisée que si ces derniers sont dotés d'un système d'assainissement agréé
par le Conseil Départemental d'Hygiène ;
- les habitations existantes ou à venir qui devront être obligatoirement raccordées au réseau
public d'assainissement. En l'absence de celui-ci, les eaux usées issues des habitations
devront être dirigées vers une filière d'assainissement autonome conforme à la
réglementation en vigueur et comportant un épandage souterrain ou un lit filtrant ;
- les demandes de permis de construire qui devront obligatoirement être soumises pour
avis, aux services de l'Etat chargés da la police des eaux et du contrôle des règles
d'hygiène.
Enfin, une zone “ non aedificanci ” de 75 mètres de rayon sera créée autour du forage.
7
3) Périmètre de protection éloignée :
La nappe du Cénomanien bénéficiant d'une bonne protection naturelle contre les pollutions, la
création d'un périmètre de protection éloignée ne s'impose pas.
V - CONCLUSION.La forage de la Bourdonnière s'alimente dans la nappe captive du Cénomanien qui bénéficie
d’une bonne protection naturelle contre la pollution. L'institution des périmètres de protection
définis par le présent rapport, à défaut de supprimer tous les risques de contamination, doit
permettre une meilleure maîtrise de ceux-ci dans la zone rendue sensible par le prélèvement qui
y est opéré.
L'eau captée devra faire l'objet d'analyses périodiques dans les conditions fixées par les décrets
69-3 du 3 janvier 1990 et 90-330 ou 10 avril 1990.