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Déclarations officielles de politique étrangère du 23 mai 2016
1 - Point de presse du porte-parole - Sommet humanitaire mondial/Déclaration de M. Jean-Marc
Ayrault - Ukraine/Rencontre de M. Jean-Marc Ayrault avec son homologue - Suède/Entretien d'Harlem
Désir avec Hans Dahlgren - Participation de M. Désir à un débat sur l'Europe - Diplomatie économique Syrie - Soudan/Nation unies/Expulsion - Yémen/Attentat à Aden - Thaïlande/Incendie dans un internat
- Santé/Contribution de la France à l'amélioration de la santé des femmes
Au point de presse de ce jour, le porte-parole a relayé la déclaration du ministre et fait les déclarations suivantes :
1 - Sommet humanitaire mondial - Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du
développement international (Istanbul, 23-24 mai 2016)
Je salue la tenue du premier sommet humanitaire mondial à Istanbul les 23 et 24 mai. La délégation française y est
conduite par Mme Ségolène Royal, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. M. André Vallini,
secrétaire d'État chargé du développement et de la Francophonie, participera notamment à des réunions sur l'initiative
prise par M. Gordon Brown, que le secrétaire général des Nations unies a chargé de mettre en place un dispositif
spécifique sur l'éducation en situation de crise.
Alors que les crises accroissent chaque jour les besoins humanitaires et que 60 millions de personnes dans le monde
ont été contraintes de fuir leur foyer, ce sommet doit permettre à la communauté internationale de donner une
nouvelle feuille de route à l'action internationale humanitaire. Il sera l'occasion de réaffirmer notre engagement en
faveur de la protection des civils, de renforcer l'articulation entre aide humanitaire et développement, mais aussi de
mieux répondre aux conséquences des catastrophes naturelles et du dérèglement climatique, dans le prolongement de
notre mobilisation pour la COP21.
Aujourd'hui, 80% de l'action humanitaire intervient dans le contexte d'un conflit armé, situation qui touche de plus en
plus de civils et en particulier des enfants. La France est mobilisée, sur le terrain et dans les enceintes
internationales, pour assurer le respect du droit international humanitaire et de la protection des civils. C'est à cette
fin que je présiderai le 10 juin à New York un débat public au conseil de sécurité des Nations unies sur la protection
des civils dans les opérations de maintien de la paix. La France organisera aussi, en 2017, une conférence
internationale pour promouvoir la protection des enfants dans les conflits armés, dix ans après l'adoption des
«Principes et engagements de Paris».
2 - Ukraine - Rencontre de M. Jean-Marc Ayrault avec son homologue (Paris, 24 mai 2016)
M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, recevra le 24 mai son
homologue ukrainien, M. Pavlo Klimkine.
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Les discussions porteront sur la mise en oeuvre des accords de Minsk, le développement des relations bilatérales et les
relations entre l'Union européenne et l'Ukraine.
3 - Suède - Entretien d'Harlem Désir avec Hans Dahlgren (Paris, 23 mai 2016)
Harlem Désir, secrétaire d'État chargé des affaires européennes, recevra aujourd'hui M. Hans Dahlgren, secrétaire d'État
suédois aux affaires étrangères et européennes.
Ils échangeront sur le développement de nos relations bilatérales ainsi que sur les principaux sujets de l'actualité
européenne, en particulier la crise des réfugiés, la lutte contre le terrorisme et la poursuite de l'intégration
européenne, y compris dans sa dimension sociale.
Ils se rendront à la cité internationale universitaire de Paris, où ils discuteront avec de jeunes étudiants de la mobilité
et l'insertion professionnelle des jeunes en Europe.
4 - Union européenne - Participation de M. Désir à un débat sur l'Europe (Bruxelles, 23 mai 2016)
M. Harlem Désir, secrétaire d'État chargé des affaires européennes, participe aujourd'hui à la «Maison des régions» à
Bruxelles à un débat public avec ses homologues allemand et italien Michael Roth et Sandro Gozi sur le thème
«Construire des ponts et non des murs : trois regards sur l'Europe».
La «Maison des régions» regroupe depuis 2013 l'Aquitaine pour la France, le Land de Hesse pour l'Allemagne, la région
Émilie-Romagne pour l'Italie et la région Wielkopolska pour la Pologne. Elle accueille pour la première fois trois
responsables ministériels chargés des affaires européennes pour un regard croisé sur l'actualité.
5 - Diplomatie économique - Réunion du conseil stratégique de l'export sous la présidence de M. Matthias Fekl (Paris,
23 mai 2016)
M. Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de
l'étranger, a présidé aujourd'hui au Quai d'Orsay la sixième réunion du conseil stratégique de l'export, en présence de
l'ensemble des acteurs de l'internationalisation des entreprises françaises.
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Cette réunion a permis en particulier de travailler sur deux thèmes d'actualité :
- les conséquences de la mise en place au 1er mai 2016 du nouveau code des douanes de l'Union européenne ;
- les enjeux internationaux de la ville durable autour d'une présentation de M. Gérard Wolf, fédérateur de la famille
prioritaire à l'export.
Les participants ont également préparé le deuxième «forum des PME à l'international», qui se tiendra le 14 juin en
présence de 400 chefs d'entreprise.
6 - Syrie - Bombardements et victimes civiles
En Syrie, les violences et les attaques exposent les populations civiles à des violations du droit international
humanitaire.
Les attentats aux voitures piégées commis aujourd'hui par Daech à Tartous, qui auraient fait plus de 100 morts, sont
odieux.
La France condamne également les bombardements par le régime contre les populations civiles et les infrastructures
médicales. La poursuite de son offensive sur Alep avec l'appui de ses alliés et son blocage systématique de l'aide
humanitaire, en violation des engagements pris à Vienne le 17 mai, sont inacceptables.
La France appelle au respect immédiat de la cessation des hostilités et au libre accès de l'aide humanitaire. La
violence doit cesser pour que les négociations inter-syriennes puissent reprendre en vue de mettre en oeuvre la
transition politique, comme l'a rappelé M. Ban Ki-moon à Doha. Toute la communauté internationale, à commencer
par les soutiens du régime, doit se mobiliser pour que les engagements de Vienne et les résolutions du conseil de
sécurité des Nations unies, soient pleinement respectés.
7 - Soudan - Expulsion du responsable du bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies
La France est préoccupée par l'annonce de l'expulsion du responsable du bureau de coordination des affaires
humanitaires des Nations unies au Soudan (BCAH/OCHA). Il s'agit de la quatrième expulsion d'un haut fonctionnaire
des Nations unies dans ce pays en deux ans. Ces expulsions mettent en péril l'action des Nations unies au Soudan et
en particulier le travail humanitaire sur le terrain.
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La France réitère son soutien à l'action des Nations unies au Soudan et à la mission conjointe des Nations unies et de
l'Union africaine au Darfour. Elle appelle les autorités soudanaises à coopérer pleinement avec elles.
8 - Yémen - Attentat à Aden (23 mai 2016)
La France condamne l'attentat qui vient de frapper Aden et a fait plusieurs dizaines de victimes.
Nous adressons nos condoléances aux familles des victimes et exprimons notre solidarité au Yémen dans sa lutte
contre le terrorisme.
Alors que des négociations se déroulent aujourd'hui à Koweït, il est urgent de parvenir à une solution politique qui
permette au pays de retrouver la paix, la stabilité et le développement économique.
9 - Thaïlande - Incendie dans un internat (22 mai 2016)
La France présente ses condoléances aux familles des victimes décédées dans l'incendie dramatique survenu dans la
nuit du 21 au 22 mai dans un internat de jeunes filles du Nord de la Thaïlande.
Nous nous tenons aux côtés du peuple thaïlandais dans cette épreuve.
10 - Santé - Contribution de la France à l'amélioration de la santé des femmes (23 mai 2016)
À l'occasion de la journée internationale de lutte contre les fistules obstétricales, la France rappelle qu'elle participe
activement à ce combat. 50.000 à 100.000 femmes en souffrent chaque année, soit au total plus de 2 millions de cas
non traités dans le monde.
En 2016, nous porterons une attention particulière à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, à
la nutrition et au renforcement des systèmes de santé. La France financera à hauteur de 10 millions d'euros le Fonds
Muskoka, programme conjoint mis en oeuvre par quatre agences des Nations unies (OMS, FNUAP, ONU-FEMMES,
UNICEF).
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Sur la période 2011-2015, le financement du fonds à hauteur de 91,25 millions d'euros a déjà permis de renforcer,
dans dix pays d'Afrique francophone centrale et occidentale, l'accès aux soins obstétricaux de qualité ainsi que la
prévention des grossesses précoces et des pratiques traditionnelles néfastes pour la santé des femmes./.
(fin de l'article)
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2 - Sommet humanitaire mondial - Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires
étrangères et du développement international
Je salue la tenue du premier sommet humanitaire mondial à Istanbul les 23 et 24 mai. La délégation française y est
conduite par Mme Ségolène Royal, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. M. André Vallini,
secrétaire d'État chargé du développement et de la Francophonie, participera notamment à des réunions sur l'initiative
prise par M. Gordon Brown, que le secrétaire général des Nations unies a chargé de mettre en place un dispositif
spécifique sur l'éducation en situation de crise.
Alors que les crises accroissent chaque jour les besoins humanitaires et que 60 millions de personnes dans le monde
ont été contraintes de fuir leur foyer, ce sommet doit permettre à la communauté internationale de donner une
nouvelle feuille de route à l'action internationale humanitaire. Il sera l'occasion de réaffirmer notre engagement en
faveur de la protection des civils, de renforcer l'articulation entre aide humanitaire et développement, mais aussi de
mieux répondre aux conséquences des catastrophes naturelles et du dérèglement climatique, dans le prolongement de
notre mobilisation pour la COP21.
Aujourd'hui, 80% de l'action humanitaire intervient dans le contexte d'un conflit armé, situation qui touche de plus en
plus de civils et en particulier des enfants. La France est mobilisée, sur le terrain et dans les enceintes
internationales, pour assurer le respect du droit international humanitaire et de la protection des civils. C'est à cette
fin que je présiderai le 10 juin à New York un débat public au conseil de sécurité des Nations unies sur la protection
des civils dans les opérations de maintien de la paix. La France organisera aussi, en 2017, une conférence
internationale pour promouvoir la protection des enfants dans les conflits armés, dix ans après l'adoption des
«Principes et engagements de Paris»./.
(fin de l'article)
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3 - Disparition du vol Egyptair MS804 - Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires
étrangères et du développement international
Mesdames et Messieurs,
J'ai reçu ce matin les familles et les proches des passagers du vol MS804 d'Egyptair afin de leur adresser d'abord, au
nom du président de la République, du Premier ministre et de tout le gouvernement, et bien sûr en mon nom
personnel, accompagnés d'Alain Vidalies et de Mme Juliette Méadel qui participaient à cette réunion, notre profonde
compassion et notre solidarité dans les moments particulièrement douloureux que ces personnes traversent.
Cette réunion a rassemblé une centaine de personnes dans un climat d'intense émotion - vous l'imaginez - mais aussi
de grande dignité, en présence des responsables d'Aéroports de Paris, d'Egyptair, des associations d'aide aux victimes
- la FENVAC et l'INAVEM - mais aussi des bénévoles, notamment de la Croix-Rouge.
Cette réunion a permis de partager l'ensemble des informations connues à ce stade sur la disparition de ce vol. Toutes
les familles qui le souhaitaient ont pu s'exprimer. Elles ont pu poser des questions à tous les responsables présents qui
ont répondu avec la même franchise qu'il était souhaitable par respect pour les personnes présentes.
J'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises déjà : à cet instant où je vous parle, toutes les hypothèses sont
examinées et aucune n'est privilégiée.
Notre objectif est double : solidarité avec les familles mais aussi transparence à leur égard sur les circonstances de la
disparition de cet avion. De concert avec l'ambassadeur d'Égypte qui était présent à cette réunion, j'ai beaucoup
insisté sur la volonté des autorités françaises de dire toute la vérité sur ce qui s'est passé. C'est une demande légitime
et essentielle pour toutes les familles.
Lors de cette réunion, le Parquet de Paris a fait le point sur l'état de l‘enquête judiciaire qui a été immédiatement
diligentée en France. Une enquête a été également déclenchée en Égypte.
Le bureau d'enquêtes et d'analyses a précisé les procédures qui visent à établir les causes de la disparition du vol. Le
directeur de l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale a expliqué les méthodes et les procédures
d'identification des victimes.
J'ai rappelé que la France met à la disposition des autorités égyptiennes l'ensemble des moyens dont elle dispose pour
avancer dans la recherche de l'appareil et des victimes. Les enquêteurs du bureau d'enquêtes et d'analyses sont déjà
arrivés au Caire hier après-midi, pour participer à l'enquête qui est ouverte par l'Égypte.
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Nous avons également mobilisé un avion et un bâtiment de la marine nationale pour contribuer aux recherches. Enfin,
notre ambassade au Caire accueille les familles qui souhaitent se rendre en Égypte, certaines l'ont fait dès hier.
Je suis bien sûr en contact permanent avec mon homologue, le ministre des affaires étrangères égyptien, M. Sameh
Choukri, qui m'a confirmé le souhait des autorités égyptiennes de coopérer étroitement avec nous dans la recherche
de la vérité, de toute la vérité, comme nous l'avons redit ce matin aux familles.
Je le dis à nouveau, comme je l'ai dit toute cette matinée aux familles : agir en transparence avec elles. Je m'engage
à ce que la France rende compte, au fur et à mesure, de l'évolution des différentes procédures qui sont mises au
service de la vérité. À cet égard, je dois à nouveau souligner, comme je l'ai fait hier et avant-hier, que des
informations circulent, ici ou là, parfois d'ailleurs contradictoires, et donnent lieu trop souvent à des interprétations
presque définitives. Je mets en garde contre cette manière de faire car elle met les familles dans une tension
douloureuse que je voulais exprimer devant vous. La meilleure réponse à ces informations parcellaires, c'est que les
enquêtes puissent se dérouler dans les meilleures conditions et le plus rapidement possible, parce que c'est par cette
voie-là que nous pourrons avoir la vérité sur ce qui s'est passé.
Rechercher l'appareil est, bien sûr, aujourd'hui la priorité en cours, comme trouver les boîtes noires pour les analyser,
ce qui nous permettra d'avoir les réponses aux questions qui se posent légitimement.
Je voudrais compléter mon propos en m'adressant aux médias, à la demande des familles. Plusieurs intervenants ont
souhaité que leur anonymat soit respecté. Bien sûr, je le dis avec tout le respect que je leur dois, je suis
particulièrement attentif à l'indépendance des médias ; cette question n'est pas en cause ni en débat. Je vous
transmets simplement la demande des personnes qui se sont exprimées et qui souhaitent que, lorsqu'elles le
demandent, la photo de leurs proches ne soit pas publiée ou même que le nom de certaines personnes de leur famille
ne le soit pas non plus.
C'est leur liberté, je vous ai transmis leur demande, peut-être le feront-elles directement.
Au nom de la France, encore une fois, j'exprime ma solidarité mais aussi notre affection qui est celle des Françaises et
des Français, j'en suis sûr, à l'égard de toutes ces personnes qui, brutalement ont appris qu'un de leurs proches,
parfois une famille entière avait sombré en mer, et qui veulent savoir afin de faire leur deuil.
C'est un moment difficile, un moment douloureux et je voulais le redire encore, nous sommes à leurs côtés. Ce que
nous avons à faire, au-delà des paroles, c'est notre travail avec les autorités égyptiennes pour que, le plus vite
possible, nous puissions informer les familles et l'opinion publique de ce qui s'est passé réellement./.
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(fin de l'article)
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4 - Espagne - Accident d'avion - Déclaration du porte-parole du ministère des affaires étrangères et du
développement international
Un avion de tourisme s'est écrasé dans la soirée du 19 mai dans le nord de l'Espagne avec à son bord trois passagers
de nationalité française.
Une enquête judiciaire sur les circonstances de ce drame a été ouverte en France et en Espagne. La procédure
d'identification formelle des victimes est en cours.
Notre consulat général à Bilbao est en contact avec les familles des victimes présumées, ainsi que le procureur de la
République chargé du dossier./.
(fin de l'article)
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5 - Union européenne - Conseil affaires étrangères - République démocratique du Congo - Conclusions
1. À quelques mois des élections, la République démocratique du Congo (RDC) se trouve à un moment charnière, et les
multiples défis auxquels elle est confrontée suscitent la vive préoccupation de l'Union européenne (UE). La résolution
2277 du conseil de sécurité des Nations unies (CSNU), adoptée à l'unanimité le 30 mars dernier, souligne la
responsabilité première des autorités congolaises pour la préparation et l'organisation des élections dans le respect
des dispositions constitutionnelles pertinentes. L'UE appelle le gouvernement et toutes les autres parties concernées,
en particulier la Commission électorale nationale indépendante (CENI), à créer urgemment les conditions nécessaires
pour la tenue de scrutins libres, transparents, inclusifs et pacifiques, et notamment les élections présidentielles et
législatives. Elle estime que seul un exécutif constitutionnellement légitime et démocratiquement élu pourra apporter
la stabilité et réunir toutes les forces vives du pays indispensables pour consolider les avancées importantes des
dernières années et faire face aux nombreux défis, sécuritaires, humanitaires, de gouvernance et de développement,
qui subsistent. Tout en prenant note de l'arrêt de la Cour constitutionnelle du 11 mai 2016, l'UE souligne qu'un
gouvernement démocratique fonde sa légitimité sur des élections régulières et dans les délais stipulés par la
Constitution, que l'organisation des élections est la responsabilité du gouvernement, et que le manque de clarté à cet
égard constitue actuellement un grand facteur d'instabilité dans le pays.
2. L'UE appelle les autorités congolaises à redémarrer au plus vite le processus électoral en franchissant des étapes
concrètes. Conformément à la résolution 2277 du CSNU, elle invite la CENI à communiquer dans les plus brefs délais
un calendrier révisé et des options qui permettent aux divers acteurs politiques de se prononcer sur la situation. Elle
demande au gouvernement de la RDC d'élaborer rapidement un plan de déboursement pour les élections ainsi que
d'actualiser les listes électorales. Seul un engagement clair du gouvernement, tant politique que financier, permettra à
l'UE d'apporter son soutien, au processus électoral en particulier. L'UE souligne à cet égard le rôle important de la
Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) d'offrir ses bons offices, en assistance technique et soutien
logistique. Elle salue le travail du représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU Maman Sidikou.
3. Devant l'impasse actuelle et la montée des tensions, l'UE souligne le besoin et l'urgence d'un dialogue politique bref
et précis entre tous les acteurs politiques représentatifs afin d'arriver rapidement à un consensus sur une feuille de
route claire, sur la base d'un calendrier et des besoins financiers crédibles à présenter par la CENI, dans le respect de
la constitution, en particulier en ce qui concerne l'élection présidentielle. À cet égard, l'UE soutient pleinement la
résolution 2277 du conseil de sécurité de l'ONU et les principes de la Charte africaine de la démocratie, des élections
et de la gouvernance. Dans ce cadre, en étroite coordination avec les partenaires régionaux et internationaux, elle
apporte son soutien à la mission de M. Edem Kodjo, facilitateur de l'Union africaine (UA), appuyée par l'ONU, pour la
mise en oeuvre d'un dialogue véritablement crédible, constructif et inclusif, et invite toutes les parties prenantes
congolaises à lui apporter leur entière coopération.
4. L'appel au dialogue politique doit nécessairement aller de pair avec le droit de chacun à s'exprimer librement. L'UE
exprime sa préoccupation quant aux entraves au débat politique en RDC, comme en témoignent les événements
récents, notamment à Lubumbashi, Goma et Kinshasa. Face aux rapports faisant état d'actes de harcèlements et
d'intimidations en nombre croissant visant des responsables politiques, des professionnels des médias et des membres
de la société civile, y compris des défenseurs des droits de l'Homme, l'UE rappelle qu'en cette période préélectorale, le
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respect des droits de l'Homme, notamment des libertés publiques, et la préservation d'un espace politique ouvert est
crucial et constitue une condition préalable à la tenue d'un dialogue réel et crédible. Dans cette perspective, l'UE
considère comme fondamentale la tâche de la MONUSCO de documenter les violations des droits de l'Homme et d'en
faire rapport en application de la résolution 2277 du conseil de sécurité et l'UE salue le travail crucial du Bureau
conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH). Elle souligne l'importance pour le gouvernement
de la RDC de respecter ses engagements dans ce domaine conformément à la Constitution et aux accords que la
République démocratique du Congo a ratifiés, y compris les conventions internationales en matière de droits de
l'Homme et l'accord de Cotonou. Dans ce cadre, l'UE souhaite intensifier son dialogue avec le gouvernement de la RDC.
L'UE rappelle la responsabilité individuelle de tous les acteurs, y compris celle des responsables des institutions
chargées de la justice et de la sécurité, d'agir dans le strict respect de l'État de droit et des droits de l'Homme, faute
de quoi ils auraient à en assumer les conséquences.
5. La situation sécuritaire à l'est de la RDC reste précaire, entrainant des déplacements de populations et des besoins
humanitaires importants. L'UE condamne fermement les attaques persistantes des groupes armés et la violence
extrême dont sont victimes les populations, notamment dans la région de Beni, et demande aux forces armées de la
RDC (FARDC), avec le soutien de la MONUSCO, d'assurer la protection des populations civiles.
L'UE condamne toute forme de violence, y compris la violence sexuelle toujours répandue dans le pays, ainsi que le
recrutement et l'utilisation des enfants soldats par les groupes armés. Elle appelle les autorités congolaises à
poursuivre activement leurs efforts pour mettre fin à ces crimes.
6. L'UE appelle à une reprise effective des opérations conjointes entre les FARDC et la MONUSCO pour neutraliser les
Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Allied Democratic Forces (ADF) et les autres groupes armés.
Remédier aux causes profondes du conflit et stabiliser durablement l'est du pays et plus largement la région plus vaste
des Grands Lacs requiert que tous les États signataires de l'accord cadre d'Addis Abeba de février 2013 s'acquittent des
engagements qu'ils ont pris. Dans ce cadre, l'UE invite les autorités à lutter contre l'exploitation illégale des
ressources naturelles du pays. Elle appelle aussi à un regain d'efforts pour la mise en oeuvre de l'accord cadre et salue
l'action de l'envoyé du secrétaire général de l'ONU pour la région des Grands lacs, M. Said Djinnit.
7. L'UE est un partenaire de premier plan de la région des Grand lacs; avec ses États membres elle a consenti des
efforts considérables en RDC, avec un investissement très important dans le maintien de la paix, l'aide humanitaire et
au développement d'environ euro10 milliards dans les derniers dix ans./.
(fin de l'article)
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