Le bien-être social
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Le bien-être social
CHAP 2 : Le bien-être social : une construction dynamique [email protected] octobre 2016 Table des matières Objectifs 3 I - I - Le bien-être social 4 1. Exercice : Approche de la notion de bien-être social ..................................................................... 4 2. Exercice : La notion de besoin ....................................................................................................... 4 3. B - Le concept de bien-être social ................................................................................................ 5 II - II - Le processus de socialisation 7 1. vidéos ........................................................................................................................................... 7 2. A - la notion de socialisation ........................................................................................................ 8 2.1. Qu'est-ce la socialisation ? ...................................................................................................................... 8 3. B - Les mécanismes de la socialisation ......................................................................................... 9 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. Les Les Les Les normes et les valeurs sociales. ............................................................................................................ 9 agents de socialisation ....................................................................................................................... 9 mécanismes et ses effets sur l'individu ............................................................................................... 10 objectifs de la socialisation ............................................................................................................... 11 III - III - L'identité et l'insertion sociale 12 1. A - L'identité sociale .................................................................................................................. 12 2. B - l'insertion sociale .................................................................................................................. 13 IV - IV - l'influence des normes sur la santé et le bien-être social 15 1. A - L'ambivalence des normes sociales ....................................................................................... 15 2. B - la dimension éthique des normes sociales ............................................................................. 16 3. C - l'influence de l'évolution des normes. ................................................................................... 17 Conclusion 18 Contenus annexes 19 Solutions des exercices 21 Objectifs Cette partie a pour objectif de montrer : que le processus de socialisation, par le biais des instances de socialisation ( famille, école, milieu professionnel,...) participe à la construction de l'état de bien-être social et du capital santé tout au long de la vie et concourt in fine à l'insertion sociale. la relation entre les normes sociales, la santé et le bien-être social des personnes et de populations. Objectifs spécifiques Présenter la socialisation, Caractériser la socialisation en tant que processus Identifier le lien entre socialisation et insertion sociale Identifier l'influence des normes sociales sur la santé et le bien-être social 3 I - Le bien-être social I - Le bien-être social I Exercice : Approche de la notion de bien-être social 4 Exercice : La notion de besoin 4 B - Le concept de bien-être social 5 1. Exercice : Approche de la notion de bien-être social → livrep.22 : doc 13 Question 1 [Solution n°1 p 21] Exprimez, en quelques mots, la différence entre les notions de social individuel et le social collectif. Question 2 [Solution n°2 p 21] Pourquoi peut-on dire que les 2 notions sont dépendantes l'une de l'autre ? Question 3 [Solution n°3 p 21] Un objectif possible des politiques sociales 2. Exercice : La notion de besoin Puisque l'état de bien être résulte de la satisfaction des besoins ( voir définition Larousse)Concept on se demande alors alors quels sont les besoins de l'être humain. On peut choisir d'examiner la réponse donnée par un théoricien du nom de Maslow. (psychologue 1908-1972) voir doc 14, manuel Nathanpage 22 Question 1 [Solution n°4 p 21] Q1 : Sous quelle forme se présente l'analyse des besoins faites par Maslow Question 2 [Solution n°5 p 21] Où sont placés les besoins de nature physiologique ? 4 I - Le bien-être social Question 3 [Solution n°6 p 21] Quels sont les besoins de nature psycho-sociale ? Indice : psycho-social vient de psycho-sociologie Question 4 [Solution n°7 p 22] Quel peut être le sens de la flèche orientée vers le haut ? 3. B - Le concept de bien-être social 1. On remarque que la notion de bien-être est intégrée dans la définition de la santé donnée par l'OMS "Le concept de bien-être social possède les mêmes caractéristiques que le bien-être physique ou psychique. C'est aussi un état changeant soumis à de nombreuses évolutions selon les circonstances" C'est : une notion relative, c'est-à-dire mise en rapport avec le milieu culturel, la profession, la catégorie sociale.une notion subjective, car propre à chaque personne. une notion variable dans le temps et dans l'espace. Ce sont donc surtout les individus qui agissent sur la définition du bien-être, ceux-ci ayant leur propre façon de le définir et de le gérer Chacun va donc évaluer son bien-être en fonction de critères qui lui sont propres. Complément : La charte d'Ottawa (adoptée en 1986 par l'OMS) indique que « « pour parvenir à un état complet de bien-être physique, mental et social l'individu ou le groupe doit pouvoir identifier et réaliser ses ambitions, satisfaire ses besoins et évoluer avec son milieu et s'y adapter ». » Comme pour la santé, le bien-être social se construit lorsque l'individu satisfait certains besoins. 2. Depuis quelques années, cette notion progresse au niveau collectif. Ainsi, de nombreuses institutions, commissions ou encore partis politiques s'en emparent. Le bien-être est un sujet placé au cœur des politiques publiques européennes, avec l'idée que c'est la que la croissance (économique) qui va permettre à chacun l'accès au bien-être. 3. En parallèle, cette notion fait l'objet de recherches en sciences sociales. Des théoriciens ont tenté de définir quels étaient les principes de satisfaction du bien-être social. Les notions de besoins des individus (Abraham Maslow), de développement humain (Amartya Sen) et de capital social (Pierre Bourdieu, Robert Putman) ont vu le jour et sont utilisées par des organisations internantionales ( ONU, OCDE, Banque Mondiale) Fondamental Comme pour la notion de santé, on peut différencier le bien-être de l'individu dans la société (bien-être social individuel) et le bien-être social d'une collectivité. A la différence de la notion de santé, la notion de bien-être n'a pas reçu une définition unique au niveau mondial. 5 I - Le bien-être social Définition : bien-être social individuel et bien-être social collectif Au niveau individuel : Le bien-être social est une sensation agréable, le fait de se sentir bien dans la société, d'y avoir trouvé sa place. C'est un équilibre, un état jugé satisfaisant par une personne parce que ses besoins sont satisfaits. Elle ne ressent pas le manque et un sentiment d'inégalité. Au niveau collectif, le bien-être social est un objectif que les pouvoirs publics attribuent aux politiques qu'ils mettent en place (politiques sociales,....) 6 II - Le processus de socialisation II - Le processus de socialisation II vidéos 7 A - la notion de socialisation 8 B - Les mécanismes de la socialisation 9 1. vidéos présentation de la socialisation vidéo 1 vidéo2 vidéo3 Exemple : Documentaires à la crèche à l'école maternelle 7 II - Le processus de socialisation 2. A - la notion de socialisation 2.1. Qu'est-ce la socialisation ? Attention La notion de socialisation est une notion centrale en sociologie (un concept). Les définitions sont nombreuses Définition : La notion de socialisation La socialisation est un processus par lequel un individu va faire l'apprentissage des normes, des valeurs, des rapports sociaux, des croyances qui lui permettront d'être intégré dans un groupe social et d'une société. On parle de processus car cet apprentissage intervient tout au long de la vie. Il démarre avec l'éducation reçue pendant l'enfant et se poursuit à l'âge adulte. Complément Les sociologues distinguent 2 grandes phases dans le processus de socialisation. La socialisation primaire qui intervient au stade de l'enfance et de l'adolescence et la socialisation secondaire qui intervient à l'âge adulte. 8 II - Le processus de socialisation 3. B - Les mécanismes de la socialisation 3.1. Les normes et les valeurs sociales. A l'intérieur d'un groupe, d'une société, on se partage des normes et des valeurs. Définition Une norme sociale est une règle de conduite dans une société ou dans un groupe social. « Exemple : se brosser les dents, trier ses déchets, ne pas couper la parole, » Définition Les valeurs sont des principes moraux, des idéaux collectifs. « Exemples : la franchise est attendue au sein d'une famille, » « l'l'honnêteté, la solidarité, l'entraide, le respect de l'autre, le respect de l'environnement, » sont des exemples de valeurs Remarque Les normes découlent des valeurs et de la culture propre à un groupe ou à une société. Exemple : « les normes de politesse sont liées à une valeur nommée "respect et reconnaissance de l'autr » Fondamental Les normes varient dans les différents groupes et selon les sociétés, les époques. « Exemple : vouvoiement et tutoiement ; manière de dire bonjour... » 3.2. Les agents de socialisation Remarque Terme qui permet de désigner et de distinguer des personnes, des groupes sociaux, des milieux sociaux qui ont une fonction socialisante. a. Les agents de la socialisation primaire Les agents de socialisation qui ont un rôle explicite de socialisation sont la famille, l'école, les modes de garde. La famille est une institution fondamentale de la socialisation. Elle inculque à l'enfant les normes,les valeurs, les conduites à adopter afin de permettre son intégration dans la société. Elle va lui apprendre les règles de conduite fondamentales en usant d'influence et d'injonctions (sanctions). L'école est une instance de socialisation dont : – le rôle s'est accru au XX e siècle grâce à l'augmentation du taux de scolarisation, la et la prolongation de la scolarité obligatoire (6-16 ans) – le rôle s'est renforcé avec l'école maternelle gratuite et non obligatoire en France (2 à 6ans) l'allongement de la durée des études (après 16 ans) Les modes de garde assurent un relai entre la famille et l'école maternelle et primaire lorsque les parents éprouvent le besoin de faire appel à eux (fin de congé maternité......) D'autres agents interviennent de façon implicite, leur but n'est pas la socialisation mais ils y contribuent : les groupes de pairs : un ensemble d'individus ayant choisi d'avoir des relations fondées sur la similitude des goûts et des pratiques. Ex : un groupe d'amis. La socialisation entre pairs est dite horizontale. La scolarisation mais aussi l'essor des nouvelles technologies contribuent au renforcement de cette nouvelle forme de socialisation. Les blogs,forums ou encore messageries instantanées permettent de 9 II - Le processus de socialisation nouvelles interactions entre les individus. Les médias d'abord la télévision puis internet sont devenus une source importante de socialisation. Remarque : Des contradictions entre les agents de socialisation ? Les messages, valeurs et normes véhiculés par les différents agents de socialisation aux enfants ne sont pas toujours identiques. Elles peuvent être complémentaires mais peuvent aussi parfois différer voire être contradictoires. Exemples : « le choix le style vestimentaire et de langage sous l'influence du groupe de pairs peut venir en contradiction avec les normes parentales, sociales... » « Si la famille et l'école tentent de véhiculer la "valeur travail" alors que l'idée d'argent facile est fréquemment mise en avant dans les médias. Les médias opèrent par séduction ce que ne peuvent pas faire l'école et les parents. Cela n'est pas sans poser de problèmes à l'enfant pour déterminer la conduite à tenir, le rôle à adopter. » b. Les agents de socialisation secondaire. la socialisation se poursuit de manière plus implicite. Les agents sont les personnes qui vont intervenir pour transmettre la norme en vigueur dans les nouveaux milieux de vie que l'adulte va connaître. « Dans le milieu du travail : les supérieurs hiérarchiques ) et les collègues de travail ( relations horizontales) » « Dans le milieu de la santé : les professionnels de la santé ( relations asymétriques) » « Dans le milieu de l'action sociale : les professionnels du travail social » Mais ce sont aussi, comme pour l'enfant et l'adolescent, Les médias, : presse, radio, télévision, internet mais aussi la société civile : les associations, les partis politiques ;... 3.3. Les mécanismes et ses effets sur l'individu Fondamental Les sociologues repèrent 3 grands mécanismes qui agissent lors de la socialisation l'injonction : par le biais d'ordres et de consignes non discutables à suivre et des sanctions en cas de non respect. l'imitation : qui consiste à reproduire les comportements observés ; l'interaction : avec des objets manipulés ou avec des personnes situés dans l'environnement. Les effets de ces mécanismes Chaque individu intègre à sa personnalité les éléments qui lui ont été appris comme si cela lui était devenu naturel. Il ne se rend plus compte des efforts qu'il a fourni pour les acquérir. Il a intériorisé les normes. exemple :« les rituels de vie, les manières de table.....propres à son milieu lui semblent être naturels car ils se répètent dans sa vie », « rituels festifs : fêter chaque année son anniversaire, fêter nouvel an avec des amis et Noêl en famille.... », Complément : L'acquisition d'un "habitus" .« .. Pierre Bourdieu a donné à la sociologie des outils très utiles. Le concept d'habitus, déjà présent chez Max Weber et Norbert Elias, désigne l'ensemble des habitudes mentales, morales, esthétiques qu'un individu incorpore au cours de sa socialisation, à travers le contexte social : les structures objectives, l'habitat, les pratiques alimentaires, culturelles, etc. y deviennent une sorte de deuxième nature largement inconsciente, qui prédispose l'individu à des choix, des pratiques et des idées spécifiques. Chacun a sa socialisation singulière, mais en même temps pas si singulière que ça. Il est difficile de saisir par soi-même dans quelle mesure nous sommes tributaires de ces critères extérieurs 10 II - Le processus de socialisation partagés avec d'autres individus de la même catégorie sociale. IL y a des habitus de genre, de classe, de clercs, de sportifs..... » « Franz Schultheis, Le Temps, 23 janvier 2012 » 3.4. Les objectifs de la socialisation La socialisation des individus est essentielle pour que ceux-ci puissent vivre ensemble. En apprenant et en intériorisant des pratiques communes (valeurs, coutumes, règles), les individus forment une société cohérente : une socialisation de qualité, à l'échelle individuelle (pour un individu), permet donc, à l'échelle collective, la cohésion sociale. 11 III - L'identité et l'insertion sociale III - L'identité et l'insertion sociale III A - L'identité sociale 12 B - l'insertion sociale 13 La socialisation doit permettre à chacun de s'insérer dans des systèmes sociaux organisés pour intégrer un maximum de personnes. 1. A - L'identité sociale vidéo qu'est-ce que l'identité ? Qui je suis, ce qui me rend unique" L'identité est ce qui permet de différencier, sans confusion possible, une personne d'une autre personne : nom, prénom, filiation, date et lieu de naissance, empreinte digitale, empreinte génétique, etc.. D'un point de vue juridique, l'identité d'une personne est inscrite dans l'état civil et est garantie par l'État. Attention C'est une notion qui a de multiples significations, tout dépend de quelle identité on veut parler. Il faut lui accoler un adjectif : identité corporelle, identité sexuelle, identité culturelle, identité sociale Cette notion a pris une importance croissante dans les échanges sociaux en raison de la montée de l'individualisme dans les sociétés modernes occidentales et des Définition : Statut et rôle Le statut est la position ( place) d'un individu dans un groupe donné. Le rôle social est l'ensemble des comportements que la société ou le groupe attend à partir d'un statut précis. Les comportements attendus sont dictés par des normes et des valeurs communes au groupe, avec des codes à respecter (codes langagiers, codes vestimentaires, ) Fondamental l'identité sociale est le produit de socialisations successives. Chaque individu construit son identité au fur et à mesure de sa vie selon les différents contextes et événements qui ponctuent cette dernière. L'identité n'est donc pas une composante « figée » de l'individu mais bien une caractéristique qu'il se construit autour/via des échanges réciproques qu'il développe au sein de la société avec les autres individus. l'identité sociale d'un individu peut se définir à partir de ses appartenances à des groupesGroupe socialet des statuts et rôles - p.19 qu'il remplit à l'intérieur de chaque groupe, des normes et valeurs partagées * 12 III - L'identité et l'insertion sociale Elle permet à l'individu de se repérer dans le système social et d'être lui même repéré socialement. voir AT3 Remarque : En psychologie l'identité est abordée sous un angle personnel pour désigner l'ensemble des représentations et des sentiments qu'une personne développe à propos d'elle même sur différents aspects de sa personne. exemples l'identité corporelle = image de soi ( rôle important du miroir, l'enfant utilise le "je" à l'âge de 3 ans) identité sexuelle qui prend appui sur les modèles de la féminité et de la masculinité dans une culture donnée Ces représentations peuvent devenir les supports d'intervention des psychologues, des psychiatres (pour les cas pathologiques) « ..« .l'identité personnelle, c'est ce qui rend semblable à soi-même et différent des autres » (Dechamps J.-C. & Devos T., 1999, p. 1 »52 Elle permet la construction du soi, la conscience du soi et la différenciation entre les individus. 2. B - l'insertion sociale Définition : Qu'est-ce que l'insertion sociale ? Etymologie : du latin inserere, insérer, introduire, mêler, intercaler L'insertion est l'action d'insérer ou l'état de ce qui est inséré. L'insertion sociale désigne l'action des pouvoirs publics ayant pour objectif de faire évoluer une personne isolée ou marginale vers un état où les échanges avec son environnement social sont considérés comme satisfaisants. Elle est aussi le résultat de cette action. « Commentaires et échanges, illustrations, exemples » Fondamental : Quel est le lien entre insertion et socialisation ? L'insertion est le résultat du processus de socialisation. La société insère les personnes qui ont intégré les manières d'être et d'agir en vigueur transmises lors du processus de socialisation. Ces personnes trouvent leur place dans la société. L'accès à un emploi est un élément majeur de l'insertion sociale. Cet accès est de plus en plus tardif en raison de la montée des connaissances exigées pour les emplois dans les pays riches. « pourquoi ? » Pour l'ensemble de la population, la période de socialisation primaire s'allonge, il faut plus de temps pour s'insérer. La société actuelle est devenue plus exigeante en matière de normes et de valeurs pour intégrer chacun de ses membres. Remarque : Ne pas confondre insertion sociale et intégration sociale En sociologie, l'intégration est le processus ethnologique qui permet à une personne ou à un groupe de personnes de se rapprocher et de devenir membre d'un autre groupe plus vaste par l'adoption de ses valeurs et des normes de son système social. L'intégration nécessite deux conditions : une volonté et une démarche individuelles de s'insérer et de s'adapter, c'est-à-dire l'intégrabilité de la personne, une capacité intégratrice de la société par le respect des différences et des particularités de l'individu. Complément Par le biais de politiques sociales , l'Etat et les collectivités publiques mettent en place des 13 III - L'identité et l'insertion sociale dispositifs d'insertion destinés aux personnes les plus en difficultés (chômeurs, jeunes sans qualification, femmes, ... ) Ces politiques établissent une distinction entre insertion professionnelle et insertion sociale. On parle d'insertion professionnelle lorsque le but est de favoriser l'accès au marché du travail et à l'emploi On parle d'insertion sociale lorsque le but est de favoriser l'accès aux autres éléments de la vie en société : logement, santé, loisirs, vacances, culture.... Complément En raison de la montée du chômage et des politiques d'austérité budgétaires (la France appartient à l'Union Européenne et la Zone Euro ) , l'Etat est amené à changer de cap en matière de politique sociale. l'insertion n'est ni automatique ni garantie à chacun lorsqu'il aura atteint l'âge adulte. L'insertion repose de plus en plus sur une volonté individuelle et des démarches. Le processus de socialisation doit préparer chaque individu à jouer un rôle actif dans sa propre insertion. C'est pour cette raison que de nouvelles normes et valeurs ont été introduites dans la socialisation : apprentissage de l'autonomie, prise d'initiative, de la participation active ... Remarque On utilise le mot réinsertion lorsqu'il s'agit de redonner une place à des personnes adultes qui, pour des raisons diverses, se trouvent en situation d'exclusion ; (chômeurs longue durée, les malades, les "sans domicile Fixe", anciens détenus.... ) Exemple vidéo exposé sur youtube 14 IV - l'influence des normes sur la santé et le bien-être social IV - l'influence des normes sur la santé et le bien-être social IV A - L'ambivalence des normes sociales 15 B - la dimension éthique des normes sociales 16 C - l'influence de l'évolution des normes. 17 Les normes représentent pour les individus des références vers lesquelles ils tendent à se conformer. Cette recherche de conformité peut avoir des effets positifs mais a aussi des effets négatifs sur les personnes et la société. Ce double effet contraire du mécanisme de la norme n'est pas toujours bien perçu par les individus. Les études et les recherches menées permettent de mieux connaître les mécanismes des normes comportementales leurs causes et leurs effets. 1. A - L'ambivalence des normes sociales Remarque Le respect des normes a des avantages et des inconvénients avec des enjeux de gain ou de perte en matière de recherche d'amélioration de la santé ou de bien-être social 1 - Les avantages et effets positifs d'une norme Une norme peut être perçue et vécue de manière positive par une population et de ce fait elle peut avoir un rôle positif sur la santé et le bien-être social. Exemple : Ne pas consommer du tabac (fumer des cigarettes) c'est une norme reconnue bénéfique pour la santé physique de l'individu (sa respiration, ses poumons, son coeur, sa peau ..) et pour la santé publique( fait diminuer la mortalité d'une population, les cas de cancers... Elle procure un sentiment de bien-être à tous ceux qui se conforment à la norme : faire ce qu'il faut pour préserver sa santé, être capable de ne pas dépendre d'un produit, faire des économies, Les arguments des adhérents de la norme reposent sur des valeurs fortes : santé, liberté, argent..... rationalité (scientifique).... 2 - les limites de la norme La même norme peut être perçue et vécue de manière négative par une autre population et de ce fait elle peut poser des problèmes de santé et de bien-être social 15 IV - l'influence des normes sur la santé et le bien-être social Exemple : Ne pas consommer du tabac (fumer des cigarettes) C'est une norme sociale qui pose des problèmes économiques et sociaux. Elle suscite le rejet des producteurs de tabac (employeurs et salariés), pose des problèmes économiques et d'emplois. Elle précarise la situation des personnes qui vivent de l'économie du tabac, les oblige à trouver d'autres solutions pour gagner leur vie, .... Les opposants à la norme "ne pas fumer" font valoir d'autres valeurs fortes : l'emploi, le travail, l'argent Remarque Cette norme sociale a ouvert un large débat public sur les libertés (liberté de fumer, .... ), sur la santé des non fumeurs ( le tabagisme passif), sur la relation entre l'économie et la santé..... Fondamental Une intervention des pouvoirs publics est donc nécessaire pour concilier santé publique et économie de marché. 2. B - la dimension éthique des normes sociales Les normes reposent sur des idéaux (valeurs sociales) et soulèvent des questions d'éthique, portant sur le sens et les conséquences de l'adhésion à une norme, sur les avantages et les limites de la norme. Exemple : 1 - Exemple 1 : le cas des normes corporelles de beauté du corps La société et ses groupes, par le biais des médias et de la mode fixent les normes corporelles à suivre pour paraître beau (normes esthétiques), le rester..... Vouloir atteindre ces normes procure un sentiment de satisfaction parce que la beauté est une valeur forte et universelle. Mais le problème survient à partir du moment où une norme de beauté domine sur les autres possibles :être jeune, mince, grand, souple et + , et ++ ... Influence de l'adhésion à des normes corporelles de beauté du corps Avantages Limites, risques conduites Au niveau individuel bien être, satisfaction carences alimentaires personnelle, reconnaissance des dépression autres....succès dépenses excessives, sentiment de liberté chirurgie esthétique risquée ........ Au niveau collectif La mode crée des richesses et exclusion des personnes des emplois partout dans le éloignées de la norme ( par monde isolement, évitement, rejet...) Exploitation de la main d'oeuvre dans les secteurs textile, cosmétique tests de cosmétiques sur les animaux ....... Une réflexion doit être menée par chacun sur "l'effet dictature" d'une norme, pour éviter de 16 IV - l'influence des normes sur la santé et le bien-être social l'amplifier autour de soi ou éviter de la subir. Au niveau collectif, une action doit être entreprise pour préserver l'autonomie des individus, leur capacité de faire des choix éclairés. 3. C - l'influence de l'évolution des normes. Les valeurs et les normes se modifient avec le temps, avec une tendance à opposer celles du présent et celles du passé. les normes de modernité sont préférées à celles de la tradition, sont attractives mais elles génèrent d'importantes difficultés de mise en application. Exemple La norme nouvelle en éducation est de dialoguer avec l'enfant le plus tôt possible, de lui donner la parole, laisser s'exprimer et de l'écouter, lui expliquer les règles et interdits pour qu'il y adhère et de s'interdire l'usage de la peur, de la force. L'exercice de l'autorité devient beaucoup plus difficile dans tous les milieux de socialisation parce que l'usage de la parole est plus difficile que l'usage de la peur et de la supériorité pour obtenir l'adhésion aux normes. Avantages Limites, risques conduites Au niveau individuel bien être relationnel Cas d "enfant tyran" parents-enfants d'enfant surprotégé, d'enfant sentiment d'être un parent, hyper stimulé, hyper actif, , moderne, proche et ami de ses enfants les enfants sont plus éveillés sur le plan verbal, s'expriment avec spontanéité, Au niveau collectif L'enfance est devenue une période de bien-être social pour une grande majorité d'enfants les adultes sont plus à l'écoute de ses besoins et les comprennent mieux. Les cas d'enfants maltraités sont signalés. les familles et l'école sont devenues plus démocratiques Le rôle de parent est devenu très exigeant : plus preneur de temps, d'énergie... . Problèmes d'intégration scolaire des enfants surprotégés dans leur famille ou des enfants en situation de carences éducatives... Sentiment et besoins spécifiques liés à l'enfance en déclin, l'enfant est trop vite reconnu comme un adulte en devenir. Remarque Cette nouvelle norme éducative a ouvert un large débat public sur les libertés (liberté d'éduquer, droit pour tous à l'éducation .... ), sur la santé, sur l'instruction et l'éducation des jeunes, sur leur insertion sociale 17 IV - l'influence des normes sur la santé et le bien-être social Conclusion On peut donc dire que les processus de socialisation et d'insertion sociale sont interactifs. Plus un individu acquiert facilement les codes sociaux, plus son insertion sera facile. A l'inverse, chaque forme d'insertion produit à son tour de la socialisation. Ainsi, une socialisation qui permet une bonne insertion sociale participe au bien-être social aussi bien individuellement que collectivement. Notre société a le souci du niveau d'insertion sociale de ses membres car celle-ci est le garant de la cohésion sociale et du sentiment d'appartenance à une même société. 18 Ressources annexes Contenus annexes > c- Les statuts et rôles sociaux Au cours du processus de socialisation, l'individu découvre la diversité des statuts et rôles des autres membres du groupe. Il a lui même un statut et un rôle que les autres vont lui attribuer. Fondamental Le statut social désigne la position occupée par une personne dans un groupe social - p.19. * ex. Au sein du groupe familial, l'enfant découvre son propre statut : "fils de ...." "fille de ..."....et la diversité des statuts : "père", "mère", "aîeul" Le rôle social désigne l'ensemble des comportements attendus d'un individu dans l'exercice d'un statut social. « Ex ; au sein du groupe familial, l'enfant découvre les rôles associés au statut de parents : rôle économique (subvenir aux besoins des enfants), rôle affectif (tendresse, affection, joie, colère....), éducatif (règles de vie collective...) .... et la manière dont ses parents assurent ces rôles. » Complément : Relations verticales et relations horizontales Toutes les relations entre les individus ne sont pas égalitaires. On peut distinguer des relations de type "vertical" et des relations de type "horizontal" Les relations verticales sont des relations entre personnes qui se situent à des niveaux de responsabilité différents« : adulte-enfant, majeur-mineur, parent-enfant, enseignant-élève, employeur-salarié, médecin-patient, citoyen élu-citoyen non élu, .... » Les relations horizontales sont des relations entre personnes qui se situent à un même niveau de responsabilité ; on parle de relations entre pairs, entre collègues, camarades, amicales, Complément : Des rôles et des statuts parfois difficiles à concilier Lorsque les valeurs des protagonistes ne sont pas conciliables « Ex. Un médecin catholique qui reçoit une femme venue lui demander une IVG » Lorsqu'un protagoniste prend le statut et le rôle de l'autre « ex ; les enfants tyrans » ont pris la place des parents. Lorsque des délégations de responsabilités sont accordées d'un groupe à un autre « Exemple : le chef d'entreprise délègue à un de ses employés un rôle de chef du personnel. Il embauche un DRH. L'employé DRH a une "double casquette" car il fait partie de l'équipe du personnel (relations horizontales) mais il a une autorité dite fonctionnelle sur l'ensemble des personnels (pour les plannings, pour les congés....) » « la soeur aînée à qui les parents demandent de prendre soin des frères et soeurs plus jeunes. » 19 Contenus annexes > Les différents types de groupes sociaux Les groupes sociaux sont des intermédiaires entre l'individu et la Société. Dès sa naissance, l'individu est rattaché à un groupe ( la famille) qui est lui même rattaché à d'autres groupes. Définition Un groupe social est un ensemble d'individus en relations directes ou indirectes et qui se reconnaissent comme membres d'un collectif, en opposition à ceux qui n'en sont pas membres. Groupes primaires et groupes secondaires Groupe primaire Un groupe primaire est caractérisé par un fort degré d'intimité et par des relations intenses, c'est-à-dire des relations directes, fréquentes et qui représentent un fort investissement émotionnel pour l'individu. Ces relations intenses font que le groupe primaire possède un haut degré de cohésion. Ce sont davantage des groupes de petite taille. « La famille est un groupe primaire. C'est un petit groupe, où les individus se connaissent bien et ont des interactions directes et régulières. » Groupe secondaire Un groupe secondaire est de taille plus conséquente et les relations sont plus indirectes (plus superficielles) avec un degré d'intimité (d'appartenance) plus faible. Le comportement des individus et leurs rôles vont davantage se cantonner au statut occupé dans le groupe. « L'ensemble des employés d'une entreprise forment souvent un groupe social secondaire. Ils se connaissent de vue, sont conduits à interagir, mais ne tissent souvent pas de relations intimes entre eux. » Groupes d'appartenance et groupes de référence Le groupe d'appartenance est le groupe dont l'individu est membre de fait. Le groupe de référence est le groupe auquel l'individu n'appartient pas mais qu'il souhaiterait rejoindre et sur lequel il aligne donc subjectivement son rôle « exemple : un serveur de bar peut ainsi aspirer à devenir une star de cinéma, et par conséquent agir comme tel ou du moins adopter le comportement qu'il pense être celui d'une star de cinéma. » Généralement, le groupe de référence est un groupe de statut plus élevé que celui de l'individu. 20 Solutions des exercices Solutions des exercices > Solution n°1 Exercice p. 4 Le terme social peut avoir une dimension individuelle ou une dimension collective : Social individuel : on s'intéresse à des situations personnelles, aux problèmes quotidiens des personnes, aux politiques qui mettent l'accent sur la personne, les services à la personne Social collectif : on s'intéresse à la vie sociale, à la vie des groupes ; aux problèmes sociaux ou aux problèmes communs à un groupe de personnes > Solution n°2 Exercice p. 4 Les 2 approches du "social" se complètent parce qu'une société est constituée d'un ensemble d'individus et de groupes qui vont entrer en relation entre eux et qu'un individu est forcément un être social. Son rapport à la société peut être problématique. > Solution n°3 Exercice p. 4 exemples d'objectifs Protéger les individus contre les risques de la vie en société (garantir des ressources en cas de perte de la santé, de l'emploi...) Améliorer les conditions de vie en société Corriger les inégalités ..... > Solution n°4 Exercice p. 4 Un schéma en forme pyramidale. La pyramide comprend 5 tronçons. Chaque tronçon correspond à une catégorie de besoins. A droit, Une flèche est orientée vers le haut > Solution n°5 Exercice p. 4 à la base de la pyramide 1. Les besoins de nature physiologique lié au maintien de la vie (faim, soif, sommeil, sexualité) sont placés à la base de la pyramide. > Solution n°6 Exercice p. 4 Les besoins psych-sociauxPsycho-sociologiesont des besoins liés à la vie collective de l'homme : 21 Solutions des exercices besoin de protection et de sécurité : se sentir à l'abri de menaces, avoir des repères... besoin d'amour, d'appartenance : être intégré à un groupe familial ou social, être aimé... besoin d'estime de soi : se sentir respecté, valorisé, reconnu, ... besoin de réalisation de soi : développer son potentiel, mener une vie pleinement humaine... > Solution n°7 Exercice p. 4 Nous sommes tirés par le haut . Les besoins placés à l'étage supérieur ne peuvent être satisfaits que si les besoins à l'étage inférieur sont durablement satisfaits. La satisfaction des besoins serait graduelle. Il y a une échelle. 22