Procédés de flottation rapide pour le traitement des eaux
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Procédés de flottation rapide pour le traitement des eaux
Culturellement, Degrémont est très attaché au partage de la passion de ses collaborateurs pour les métiers de l’eau. En complément du Mémento Technique de l’eau, Degrémont propose “Les Feuillets Mémento” pour mieux connaître les différentes techniques disponibles et pour découvrir les nouveautés et les grandes évolutions technologiques. Les Feuillets Mémento Technique de l’Eau Degrémont Eaux résiduaires urbaines Dessalement Eau potable AquadafTM - SeadafTM - GreendafTM Clarification eaux de surface Clarification eaux de mer F L O T T A T I O N LA FLOTTATION La flottation est un procédé de séparation solide-liquide ou liquide-liquide qui, par opposition à la décantation, s’applique à des agrégats dont la masse volumique est inférieure à celle du liquide qui les contient. Ces agrégats sont recueillis, in fine, sous forme d’écumes (boues flottées) à la surface supérieure de l’appareil. La flottation est dite naturelle si la différence de masse volumique entre les agrégats et l’eau est naturellement suffisante pour une séparation. La flottation est dite assistée si elle met en œuvre des moyens extérieurs (de l’air, ou de l’air et des réactifs) pour améliorer la séparation de particules naturellement flottables (mais avec une vitesse de séparation insuffisante). La flottation est dite provoquée lorsque la masse volumique de la particule, à l’origine supérieure à celle du liquide, est artificiellement réduite pour provoquer sa flottation. Elle tire parti de l’aptitude qu’ont certaines particules solides (ou liquides) à s’unir à des bulles de gaz (de l’air en général) pour former des « attelages » moins denses que le liquide dont elles constituent la phase dispersée. Le phénomène mis en œuvre est donc de nature triphasique (gaz-liquide-solide) ; il dépend des caractéristiques physico-chimiques des trois phases, en particulier de l’affinité de leurs interfaces (plus ou moins grande hydrophobie). Déphosphatation tertiaire R A P I D E • l’augmentation de la concentration en bulles augmente la probabilité de rencontre entre particules solides et bulles. Par ailleurs, la faible vitesse ascensionnelle des microbulles par rapport à la masse de fluide permet leur bonne adhérence sur les particules fragiles que sont les flocs ; • enfin, l’accrochage est plus facile si leur diamètre est bien inférieur à celui du floc en suspension. Pour la séparation des particules volumineuses, plus légères que l’eau et hydrophobes, qui flottent naturellement et dont il faut seulement améliorer la flottation et maintenir le « gâteau » en surface, des tailles de bulles supérieures sont utilisables (des bulles fines, voire moyennes, suffisent). C’est le cas de la séparation de graisses. FLOTTATEUR À CONVENTIONNEL AIR DISSOUS (FAD) Ce type de flottateur est particulièrement bien adapté au traitement d’eaux peu chargées, conduisant à un floc léger et fragile. La vitesse de séparation est de 8 à 10 m·h–1. FLOTTATION PROVOQUÉE PAR MICROBULLES La terminologie usuelle qualifie de moyennes les bulles de 2 à 4 mm, de fines les bulles de quelques centaines de µm à 1 mm et enfin de microbulles celles de 40 à 70 µm. Dans le domaine du traitement de l’eau, il est d’usage de réserver le terme de flottation à la flottation provoquée en utilisant des microbulles. Ce procédé est appelé Flottation à Air Dissous (FAD, ou DAF-Dissolved Air Flotation). C’est la flottation normalement utilisée en traitement des eaux parce qu’elle est bien adaptée au traitement de flocs souvent fragiles et de densité relativement faible généralement constitués d’hydroxydes et/ou de produits organiques. Pour la séparation des flocs, l’utilisation de microbulles est nécessaire. En effet, il y a par exemple 8 000 fois plus d’air dans une bulle de 1,2 mm que dans une microbulle de 60 µm, il en résulte que : • l’emploi de bulles de quelques millimètres de diamètre conduirait, si l’on désire une bonne répartition des bulles sur toute la section de l’appareil, à un débit d’air beaucoup plus important que celui correspondant aux microbulles, et cette grande quantité d’air engendrerait des courants turbulents très perturbateurs ; Le coagulant et l’eau brute à traiter sont introduits dans la zone de coagulation pour neutraliser les charges des colloïdes présents dans l’eau. Une fois leurs charges neutralisées, les colloïdes s’agglomèrent entre eux par agitation pour former des “flocs” dans la zone de floculation. Ces particules solides agglomérées dans l’eau sont ensuite envoyées dans la zone de flottation où des microbulles d’air sont diffusées. Les flocs s’attachent aux bulles d’air et remontent à la surface où ils flottent, formant ainsi un véritable lit de boue qui est évacué par raclage ou par surverse sans perturber la zone d’expansion dans des goulottes dédiées. L’eau traitée est récupérée par sous-verse. On notera que pour des eaux résiduaires, il n’est pas toujours possible de flotter toutes les matières en suspension. Inévitablement, une partie de celles-ci, trop lourdes, s’accumulent à la longue sur le radier de l’appareil. Aussi les flottateurs traitant des eaux résiduaires urbaines, industrielles ou des boues sont-ils toujours équipés d’un système d’élimination des boues de fond (radier fortement conique ou racleurs de fond). FLOTTATEUR RECTANGULAIRE À GRANDE VITESSE L’origine de cette technologie vient de la nécessité d’augmenter les vitesses de séparation au-delà de 8-10 m·h–1. La taille des ouvrages s’en trouve d’ailleurs réduite. Les principales évolutions concernent : • la diffusion de l’eau pressurisée sur la totalité de la surface de flottation. Un véritable « lit de bulles » de 1 à 2 m de haut peut ainsi être créé ; • l’utilisation de collecteurs disposés sur le fond, ou d’un plancher perforé, avec pour objectif de collecter l’eau sur la totalité de la surface et non à une extrémité. • épaississement de boues biologiques en excès provenant du traitement biologique d’eaux résiduaires (dont les boues de lavage de filtres et biofiltres) ; • séparation et récupération de fibres des eaux de papeterie, de matières grasses et protéines en industrie agro-alimentaire ; • séparation d’huiles sur des eaux résiduaires de raffinerie, d’aéroports, de métallurgie ; • séparation d’hydroxydes métalliques ou de pigments. AquadafTM - SeadafTM - GreendafTM Procédé RICTOR Floculation mécanique La modification de l’hydraulique des flottateurs conventionnels a abouti aux améliorations suivantes : • le lit de bulles devient un matelas à concentration décroissante du haut vers le bas, où la floculation se poursuit. La séparation solide/liquide peut s’y affiner grâce à une concentration de bulles et de flocs plus élevée que dans un réacteur diffus conventionnel, ce qui augmente les chances de rencontre et d’accrochage. Par ailleurs, le lit de bulles crée de fortes vitesses ascensionnelles des agrégats bulles-flocs. En effet la vitesse des microbulles passe de 5 à 25-40 m·h–1 (selon les caractéristiques du floc et la température de l’eau) grâce à la coalescence et/ou agglomération ; • la forme d’un flottateur à lit de bulles sera différente de celle d’un flottateur conventionnel. La « longueur » qui sépare l’entrée d’un appareil de la sortie, sera inférieure à la « largeur » pour que le lit concerne la totalité du volume de l’appareil ; • la durée de la floculation préalable pourra être restreinte à 1015 min (au lieu de 15-30 min) ; • le déversement des boues par débordement est bien adapté à la forme de la cellule (courte en longueur et assez large). Un « couteau hydraulique » aide à décoller le gâteau des parois, et limite la quantité d’eau déversée avec le gâteau. DOMAINES D’UTILISATION DE LA FAD Les applications de la FAD dans le domaine du traitement des eaux sont multiples : • séparation de matières floculées en clarification d’eau de surface (pour les eaux peu chargées en matières en suspension - MES - mais riches en matières organiques - MO), algues et/ ou fortement colorées, typiques des eaux de nombreux lacs ou barrages) ou d’eau de mer en prétraitement de l’osmose inverse ; • traitement tertiaire physico-chimique en traitement des eaux résiduaires ; • séparation des boues biologiques issues des procédés biologiques à cultures fixées sur supports libres ; Floculation hydraulique LES FLOTTATEURS À GRANDE VITESSE DE DEGRÉMONT Basés sur la technologie développée par RICTOR, AquadafTM - SeadafTM - GreendafTM, sont les solutions proposées par Degrémont en flottation respectivement d’eau douce, d’eau de mer ou d’eaux usées. La flottation dite « turbulente » a en effet été développée par la société finlandaise Oy Rictor. Celle-ci a mis au point un plancher de collecte perforé qui favorise la répartition uniforme des microbulles sur toute la surface du bassin. À la clé, un fonctionnement 3 à 5 fois plus rapide que celui des procédés traditionnels. Degrémont dispose d’une licence exclusive pour l’exploitation de ce procédé. ÎÎ Évolution du procédé Afin de répondre à différents besoins de ses expertises, Degrémont a fait évoluer le procédé en améliorant notamment la conception du floculateur (devenu plus compact), le dispositif d’injection d’air ainsi que les produits utilisés pour traiter les eaux très difficiles. Les flotatteurs rapides de Degrémont comportent les éléments suivants : • l’intégration de la coagulation et de la floculation, avec une zone d’agitation hydraulique de type piston pour optimiser l’agglomération des colloïdes en flocs ; • une ligne de pressurisation par unité ; • des buses de détente de l’air pressurisé brevetées ; • un réservoir de flottation doté d’un plancher perforé breveté qui favorise la coalescence et l’agglomération des bulles et du floc ; • un dispositif hydraulique de récupération des boues à l’aide d’un déversoir mobile. Les flottateurs rapides de Degrémont sont standardisés avec 2 types de floculation : mécanique et hydraulique. Les Feuillets Mémento Technique de l’Eau Degrémont 1ère adaptation Degrémont Floculation mécanique Temps de coagulation floculation = 2 + 10 min (1 cuve de coagulation suivie de 2 cellules de floculation à hélices) 2ème adaptation Degrémont Floculation hydraulique Temps de coagulation floculation = 3 + 5 min (2 cuves de coagulation suivies d’une cellule de floculation équipée de déflecteurs à flux piston) (Rictor : Temps de coagulation floculation = 2 + 12 min) ÎÎ La gamme Le SeadafTM (flottateur à floculation hydraulique) est adapté à la clarification des eaux de mer ou des eaux saumâtres chargées en matières organiques et/ou en algues de façon saisonnière ou permanente. Il s’intègre dans une filière de dessalement par osmose inverse en amont d’un étage de filtres SeacleanTM ou d’ultrafiltration. Sur les grosses installations, les puits côtiers sont remplacés par des prises d’eau en mer. Ces eaux peuvent être chargées en algues et matières organiques : plus l’eau est chaude, cas des eaux du Golfe par exemple, plus ces teneurs peuvent être élevées. Il y a alors nécessité d’avoir une étape de filtration conventionnelle ou membranaire en amont de l’osmose inverse. Le SeadafTM permet d’optimiser le fonctionnement de cette étape de filtration et de réduire les pertes en eau associées en diminuant la fréquence de lavage des filtres dans le cas d’une filtration conventionnelle, et en améliorant les flux des membranes dans le cas d’une filtration membranaire. GreendafTM TW, MW et BWW PRÉTRAITEMENT DÉCANTATION PRIMAIRE SEPARATION TRAITEMENT TERTIAIRE DÉCANTATION SECONDAIRE DÉPHOSPHATATION REJET DANS LE MILIEU NATUREL TRAITEMENT BIOLOGIQUE CULTURES LIBRES CULTURES FIXÉES CULTURES MIXTES ULTRAFILTRATION AquadafTM Dans le domaine du traitement pour la production d’eau potable, l’AquadafTM est le produit dédié à la clarification des eaux de surface ou de forages. Sa spécificité réside dans sa flexibilité. Il traite les eaux de surface même très froide (jusqu’à 0°C) et il s’accomode des pointes occasionnelles de MES ou de turbidité jusqu’à 200 NTU. Il s’adapte aux différents types d’eau grâce à ses 2 étages de mélangeur rapide et à ses 4 points possibles d’injection de réactifs. La nouvelle conception de l’étape de floculation permet de réduire le temps nécessaire à la réaction et de diminuer la taille des ouvrages tout en conservant ses performances. Les deux versions de floculateurs coexistent : • AquadafTM MF (Mechanical Flocculation) ; • AquadafTM HF (Hydraulic Flocculation). SeadafTM Greendaf™ Dans le domaine du traitement des eaux résiduaires urbaines, le GreendafTM est un flottateur rapide décliné en 3 produits à floculation hydraulique. Le GreendafTM TW (Tertiary Water) est destiné à la déphosphatation des eaux épurées. Il permet d’obtenir des rejets en phosphore en moyenne journalière de : • 1 mg.L-1 pour une eau d’alimentation à 5 mg.L-1 en P total ; • 0,3 mg.L-1 pour une eau à 1 mg.L-1 en P total. Le GreendafTM TW peut être équipé d’un racleur qui a pour fonction de concentrer les boues à 15 g.L-1 pouvant alimenter directement une centrifugeuse. C’est un produit intéressant dans le cadre d’installations existantes pour la mise en conformité relative aux rejets en phosphore. Le GreendafTM MW (Meteor Water) est dédié à la séparation des boues biologiques issues des procédés biologiques à cultures fixées sur supports libres de type MBBR (Moving Bed Biofilm Bioreactor – comme par exemple le MeteorTM de Degrémont). Le GreendafTM MW permet d’obtenir des rejets pouvant soit être traités en traitement tertiaire, soit être rejetés dans le milieu naturel. Le GreendafTM MW est muni d’un racleur de surface à chaine permettant une évacuation rapide des boues flottées. Le GreendafTM BWW (Biofilter WashWater) permet d’alléger ou de supprimer les retours en tête des eaux de lavage de biofiltres qui ne peuvent pas être rejetées directement dans le milieu naturel car elles contiennent des teneurs en MES élevées (200 à 1 000 mg.L-1). En limitant soit la charge hydraulique, soit la charge polluante, le GreendafTM BWW optimise la filière de traîtement décanteur primaire-biofiltre. Il évite le surdimensionnement de la ligne de traitement amont. Le GreendafTM BWW se caractérise plus particulièrement par la présence d’un mélangeur en ligne, l’absence de floculateur et la présence d’un raclage de surface à chaînes. Le racleur permet d’obtenir une concentration en boue de 15 à 30 g.L-1 comparable à celle des boues épaissies. Les Feuillets Mémento Technique de l’Eau Degrémont EXPLOITATION Tous ces flottateurs rapides présentent de nombreux intérêts en exploitation par rapport à la flottation conventionnelle : • entretien aisé car peu d’équipements mécaniques et pas de modules lamellaires ; • pas d’apport de matériau pour lester les flocs ; • démarrages/arrêts instantanés (facilité d’exploitation et optimisation de la sécurité des opérateurs) ; • pas de risques majeurs liés à un manque de polymère (AquadafTM ) ; • l’usage de polymères devient occasionnel (uniquement si pointe de MES) (AquadafTM - SeadafTM) ; • supporte les fortes pointes occasionnelles de turbidité, jusqu’à 200 NTU (AquadafTM) ; • supporte des vitesses de circulation élevées, permettant de traiter des volumes d’eau importants (intéressant tout particulièrement pour l’alimentation de l’osmose inverse en dessalement) (SeadafTM) ; • très peu d’équipements électromécaniques sont en contact avec l’eau de mer grâce au réacteur floculateur piston (SeadafTM) ; • ballon de pressurisation revêtu éprouvé pour sa compatibilité avec l’eau de mer (SeadafTM). ÎÎ Développement durable La flottation rapide présente un intérêt important sur les aspects économique et développement durable par rapport à la flottation conventionnelle : • l’empreinte au sol est réduite et la hauteur des ouvrages est limitée grâce à la compacité des produits (70% de gain d’espace par rapport à une installation de flottation classique) ; • la consommation électrique est faible du fait du peu d’équipements électromécaniques ; • la consommation de réactifs est réduite ; • il y a très peu de perte en eau liée au lavage, la ressource en eau est mieux préservée. QUELQUES RÉFÉRENCES Degrémont (42 références de flottateurs rapides implantés dans le monde) AquadafTM • Macao MSR, Chine (mai 2008) – 60 000 m3.j-1 - 2 AquadafTM = 2x1 340 m3.h-1. Prétraitement avant membranes d’une eau avec pointes de turbidité et présences d’algues, polymère proscrit. • Apremont, France (août 2009) – 40 000 m3.j-1 - 2 AquadafTM = 2x1 160 m3.h-1. Eau brute < 240 NTU, moyenne de 30 NTU Ligne de traitement = Flottation AquadafTM, réacteur CAP/PulsazurTM, filtration Aquazur®, ultrafiltration UltrazurTM GreendafTM TW • Hudson, MA, USA (automne 2009) - 25 000 m3.j-1 - 2 GreendafTM TW = 2x725 m3.h-1. Cahier des charges sur les rejets dans le milieu récepteur = < 0,1 mg.L-1 en Phosphore - Turbidité < 1 NTU GreendafTM TW • Évreux, France (mars 2012) – 164 000 équivalent habitants - 3 GreendafTM TW = 3x590 m3.h-1. Cahier des charges sur les rejets dans le milieu récepteur = 1 mg.L-1 en Phosphore - 10 mg.L-1 MES max. GreendafTM BWW • Grenoble, France (fin 2013) - 240 000 m3.j-1 - 2 GreendafTM BWW = 2x350 m3.h-1. Concentration minimum en boue flottée = 20 g.L-1 • Al Dur, Barhein (janvier 2012) – 218 000 m3.j-1 (eau osmosée) Ligne de traitement = SeadafTM – filtres bicouches SeacleanTM – filtres à cartouches – 2 étages d’osmose inverse. 14 SeadafTM = 590 000 m3.j-1 • Barcelone, Espagne (juillet 2009) – 200 000 m3.j-1 (eau osmosée) Ligne de traitement = SeadafTM – filtre Mediazur, filtres bicouches SeacleanTM – filtres à cartouches – 2 étages d’osmose inverse. 10 SeadafTM = 480 000 m3.j-1 Contact : [email protected] DEGRÉMONT S.A. WWW.DEGREMONT.COM Feuillets Mémento Degrémont n°4 - Avril 2012 - Crédit photos : Degrémont SeadafTM