Fiche objectif

Fiche objectif - technique
A la fin de la leçon, je dois être capable de… I. Vocabulaire :
a) définir la notion et distinguer les termes voisins : -­‐ deux sens du mot technique : méthode/objet -­‐ technique comme savoir-­‐faire empirique/technologie comme science appliquée b) définir/distinguer les termes suivants : -­‐ artisanat/industrie ; -­‐ « désenchantement du monde »; -­‐ taylorisme ou fordisme ; -­‐ biométrie ; -­‐ société disciplinaire / de contrôle ; -­‐ la société liquide (Zygmunt Bauman) ; -­‐ techno-­‐sciences ; -­‐ pensée méditante/calculante (Heidegger) ; -­‐ système technicien (Jacques Ellul) ; -­‐ pharmakon (Bernad Stiegler).
II. Problématisation + thèses et arguments + citations
a) de repérer les problèmes liés à cette notion : -­‐ /morale : quelles limites faut-­‐il donner au développement technique ? -­‐ /liberté : la technique nous rend-­‐elle plus libres ou est-­‐ce une nouvelle forme d’esclavage ? -­‐ /société : -­‐ /Etat-­‐liberté : internet, outil de libération ou risque d’un contrôle invisible ? -­‐ /conscience-­‐autrui : comment le numérique transforme notre manière de concevoir le monde, voire notre rapport aux autres et la construction de soi (selfie, etc.). b) de citer 3 références philosophiques et d’en démontrer les thèses, d’en évaluer les conséquences : -­‐ Platon, Protagoras : le mythe de Prométhée. Phèdre : à travers la figure du dieu égyptien Thot, Platon critique l’invention de l’écriture car cette mémoire mécanique amène l’atrophie de la mémoire vivante. -­‐ Aristote, Ethique à Nicomaque : le savoir-­‐faire technique est neutre moralement. Il est bon ou mauvais selon l’usage qu’on en fait. -­‐ Karl Marx : -­‐ Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion : le progrès technique a comme agrandi le corps de l’homme, alors que son âme n’a pas grandi. Le progrès technique pourrait devenir bénéfique si, au lieu de cultiver le luxe inutile, il servait à simplifier la vie pour la rendre plus spirituelle. -­‐ Martin Heidegger, La question de la technique : la technique n’est pas un instrument neutre qu’on peut bien ou mal utiliser, c’est une façon de penser et de se rapporter au monde. Le production industrielle manifeste un rapport au monde comme exploitation, domination. L’industrie révèle la nature de la science et la métaphysique occidentale comme volonté de maîtrise du monde, à laquelle Heidegger oppose sa philosophie comme méditation de l’être. C’est la différence que fait Heidegger entre la pensée méditante et désintéressée, et la pensée calculante qui veut par la technique dominer la nature. Le danger lié à la technique n'est donc pas d'abord celui d'une explosion nucléaire : le véritable danger, c'est que la technique devienne l'unique mode de pensée. Car alors, il nous faudra craindre que l'homme se pense lui-­‐même en termes techniques, comme un objet manipulable ou comme une ressource à exploiter de la manière la plus productive possible. Or, nous dit Heidegger, cela a déjà eu lieu. La technique n'est plus un projet dont l'homme serait encore le maître : elle est bien plutôt la façon dont l'homme moderne se comprend lui-­‐même et comprend le monde, en sorte que l'homme lui-­‐
même est mis au service de la technique, et non l'inverse. Fiche objectif - technique
-­‐ Hans Jonas, Le Principe de responsabilité : la puissance technique de l’homme révèle sa fragilité. Il faut désormais penser la responsabilité et les devoirs de l’homme vis-­‐à-­‐vis de sa possibilité de transformer le monde. H. Jonas propose une « heuristique de la peur » : il faut délibérément davantage prêter l’oreilles aux prophéties de malheur, car si nous attendons que les conséquences soient visibles, il sera trop tard pour y remédier. Il propose une nouvelle formulation de l’impératif catégorique (devoir inconditionnel et désintéressé) : « Agis de telle façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur Terre. » -­‐ Gunther Anders, L’obsolescence de l’homme : l’homme est humilié par le développement de la technologie. -­‐ Jacques Ellul, Le système technicien : le développement technique est devenu autonome, ayant échappé au contrôle de l’homme. Une mentalité moderne est technicienne : plus aucune valeur traditionnel ne vient limiter le productivisme. -­‐ Gilbert Simondon, Du mode d’existence des objets techniques : Gilles Deleuze, Post-­‐scriptum sur les sociétés de contrôle : Deleuze reprend des analyses de Foucault pour affirmer que nous passons d’une société disciplinaire à une société de contrôle. Notre société ne fonctionne « non plus par enfermement » à travers des institutions comme l’école, la caserne, la prison, « mais par contrôle continu et communication instantanée », d’une manière plus diffuse et invisible, sans recours à l’autorité. -­‐ Regis Debray, Cours de médiologie générale : depuis l’invention de la télévision, nous sommes entré dans la vidéosphère (en comparaison à la graphosphère, où prédominait l’écrit). Dans la vidéosphère correspond à une époque où l’espace et le temps sont abolis et où règne l’immédiateté de l’image. « Le visible [ …] y fait autorité, en contraste avec l’omnipotence antérieurement reconnue aux grands Invisibles (Dieu, l’Histoire, la Raison). -­‐ Bernard Stiegler La Télécratie contre la démocratie, 2006 : alors que le livre formait la capacité d’attention, la télévision la détruit. la télévision et les mass-­‐médias de la société de consommation visent à détruire ce qu’essaie de construire l’école : l’attention, les mécanismes de contrôle de soi, afin d’inciter à l’achat compulsif. Cela passe aussi par la dévalorisation de toute forme d’autorité, laquelle est nécessaire à l’individu pour se structurer. La technologie est un pharmakon, ce qui désigne en grec à la fois un poison et un médicament : elle est autant menace qu’espoir. -­‐ Bruno Latour propose de réformer le Sénat pour en faire un Parlement des non-­‐humains, avec un sénateur des eaux, des forêts, etc. Ces sénateurs seraient des scientifiques chargés d’évaluer les risques mis en œuvre par les lois votées à l’Assemblée nationale. -­‐ Zygmunt Bauman, L’amour liquide : la société est devenue liquide, les liens entre homme et femme sont de moins en moins permanents. La télé-­‐réalité est une métaphore du monde global, où « ce qui est mis en scène, c'est la jetabilité, l'interchangeabilité et l'exclusion ». c) de retenir et expliquer ces citations : -­‐ « On ne peut vaincre la nature qu’en lui obéissant. » Francis Bacon, Novum organum. -­‐ « Il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie (…) et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. » Descartes, Discours de la méthode. d) de citer 3 références littéraires, historiques ou cinématographiques : -­‐ Faust de Goethe -­‐ 1984 de Georges Orwell -­‐ Bienvenue à Gattaca de Andrew Niccol -­‐ Le mythe de Prométhée