Le monde musulman - Collège Montesquieu Evry
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Le monde musulman - Collège Montesquieu Evry
Les débuts de l’islam I. Naissance et diffusion de l’islam 1) Le monde musulman aujourd’hui Les religions majoritaires dans le monde Le monde musulman est le deuxième plus grand ensemble religieux du monde au XXIe siècle. Contrairement au Moyen-Age, le monde musulman est aujourd’hui plus grand que le monde arabe. Les musulmans dans le monde en 2006 2) La formation de l’Empire arabo-musulman (VIIe-IXe s.) L’Arabie au VIIe siècle Au VIIe siècle, les tribus d’Arabie s’unirent autour d’une nouvelle religion, l’islam, et d’un chef à la fois politique et religieux, Mahomet. Sous sa conduite et celle de ses successeurs (les califes), les Arabes, devenus musulmans, se lancèrent à la conquête des empires voisins byzantin et perse. Les premières conquêtes arabo-musulmanes La bataille de Qadisiya (636), Shâh Nâmeh, Ferdowsî, fin Xe s. Le monde musulman à la fin des conquêtes Les guerriers musulmans ont établi leur empire de l’Andalousie à l’Indus en moins d’un siècle et demi, en battant de puissants ennemis comme l’Empire byzantin au Yarmourk (636). Soldats arabes au combat, Kamasah, 1442 Cavaliers arabes, miniature de Nihayatal-Su, Manuel de cavalerie et de combat, Syrie et Egypte, XIVe s. La bataille du Yarmouk (636) et la conquête de la Syrie-Palestine Document 1 : lieu et chronologie de la bataille Document 2 : Les adversaires en présence « Khalid *général en chef arabe+ s’établit près d’une rivière nommée Yarmouk et appela auprès de lui toutes les troupes musulmanes. Le roi de Roum [Héraclius] marcha contre lui avec ses 250 000 hommes. (<) Khalid disposant son armée en ordre de bataille, plaça à l’aile droite Amru, fils d’al-As, et à l’aile gauche, Yazid, fils d’Abu Sufyan, chacun avec 10 000 cavaliers ; lui-même occupa le centre. (<) Après avoir divisé ses 36 000 soldats (<), Khalid marcha à l’ennemi. (<) Les 250 000 Byzantins formèrent leur ligne de bataille. Khalid ordonna aux lecteurs du Coran de son armée de réciter la sourate al-Antal *« Les dépouilles »+. (<) Ensuite, il fit placer à un autre endroit ceux qui avaient assisté à la bataille de Badr [remportée par les musulmans en 624]. Khalid leur dit : "Quant à vous, je ne vous demande pas de combattre ; mais vous devez tous vous prosternez et prier, afin que Dieu nous vienne en aide." Ces hommes firent ainsi. Ils prièrent et récitèrent le Coran. La bataille s’engagea... » Source : al-Tabari [historien musulman], Chronique, IXe-Xe siècle. Document 3 : Le déroulement de la bataille du Yarmouk A. « Ils [musulmans et Byzantins] se livrèrent sur les bords du Yarmouk, une bataille furieuse et sanglante ; or le Yarmouk est une rivière. Les musulmans comptaient dans cette journée 24 000 hommes. Les Romains *Byzantins+ et leurs partisans combattaient d’une façon très serrée, afin de s’ôter jusqu’à la chance de fuir. Dieu leur tua plus de 70 000 hommes. » Source : al-Baladhuri [historien musulman], Histoire des conquêtes musulmanes, IXe siècle. B. « Les Sarrasins engagèrent le combat. Un fort vent du Sud, qui soufflait au visage des Romains [Byzantins], une épaisse poussière, les empêchait de voir l’ennemi en face, et à cause de cela, ils eurent le dessous. Ils se précipitèrent dans les ravins du Yarmouk et y périrent presque tous. » Source : Théophane [historien chrétien], Chronique, IXe siècle. Document 4 : Une guerre sainte (le djihad) « Dieu préfère ceux qui combattent avec leurs biens et leurs personnes à ceux qui s’abstiennent de combattre. Dieu a promis à tous d’excellentes choses ; mais Dieu préfère les combattants aux noncombattants et Il leur réserve une récompense sans limite. Il les élève auprès de Lui, de plusieurs degrés, en leur accordant pardon et miséricorde. » Source : Coran, sourate IV, versets 95-96. Document 5 : Les conséquences de la bataille du Yarmouk « L’empereur des Grecs *Héraclius+ ne put plus dès lors opposer de troupes [aux Arabes] en rase campagne. Ces derniers divisèrent leur armée en trois corps. Une partie se dirigea vers l’Egypte et s’en empara jusqu’à Alexandrie ; la deuxième se porta vers le Nord contre l’empire grec et s’empara en un clin d’œil du pays *qui s’étendait+ des rives de la mer jusqu’aux bords du fleuve Euphrate. En deçà du fleuve, [ils prirent] Edesse et toutes les villes de la Mésopotamie. La troisième partie marcha vers l’Est contre l’empire perse. » Source : Sébéos [évêque arménien], Histoire d’Héraclius, VIIe siècle. La construction de votre récit Consignes Possibilité 1 : vous êtes un fantassin arabe participant à la bataille du Yarmouk. Racontez puis expliquez (donnez les raisons de) votre victoire sur l’empire byzantin (10-15 lignes). Possibilité 2 : vous êtes Héraclius, l’empereur byzantin. Racontez puis expliquez (donnez les raisons de) votre défaite face aux troupes arabes (10-15 lignes). Aide 1. Le récit doit être logique : présentez d’abord les adversaires, puis racontez la bataille ; enfin, expliquez les raisons et les conséquences de la victoire arabe. 2. Le récit doit comporter des lieux et des dates. 1. Choisissez chacun un document afin de prélever les éléments de construction de votre récit et répondre à la consigne de départ. 2. Rédigez ensuite ensemble votre récit sur le cahier. Docs 1 2 3 4 5 Quels éléments me donne ce document pour raconter la conquête ? Quels éléments me donne ce document pour expliquer la conquête ? Eclaircissements/ compléments apportés par le professeur Bilan Fin de l’heure : Je vérifie mon récit Oui J’ai rédigé un texte : J’ai respecté les règles de rédaction (orthographe, ponctuation…) Mon récit suit un cheminement logique J’ai fait un travail d’histoire : Mon récit comprend des dates (j’en souligne deux) Mon récit se situe dans un espace (j’encadre deux lieux) J’ai donné des explications aux conquêtes Mon récit me donne des connaissances répondant à la question Ce n’est pas le cas Que dois-je demander au professeur/camarades/parents pour rectifier si je n’ai pas trouvé par moi-même ? Cavaliers, Séances, Al-Harîrî, Bagdad, 1237 Le djihad d’après le Coran Dieu préfère ceux qui combattent avec leurs biens et leurs personnes à ceux qui s’abstiennent de combattre. Dieu a promis à tous d’excellentes choses ; mais Dieu préfère les combattants aux noncombattants et Il leur réserve une récompense sans limite. Il les élève auprès de Lui, de plusieurs degrés, en leur accordant pardon et miséricorde. Source : Coran, sourate IV, versets 95-96. Ces victoires si rapides s’expliquent d’abord par le fait que les soldats arabes considéraient leur guerre comme sainte (djihad), mais aussi par leur cavalerie et la faiblesse de leurs ennemis. Cavaliers musulmans, Espagne, XIIIe s. 3) L’organisation de l’Empire islamique Dinar d’or du calife Abd al-Malik, Syrie, 696 (?) « Au nom de Dieu « Au nom de Dieu Il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu l’Unique Ce dinar a été frappé en l’année 77 » Muhammad est son Envoyé » Fonction politique Fonction religieuse Epée Fonction militaire Audience chez un cadi (son L’Empire musulman était scribe lit la plainte), Séances, dirigé par un calife, Al-Harîrî, Bagdad, 1237 considéré comme le successeur de Mahomet, à la fois chef religieux, politique et militaire. Le vizir était son Premier ministre. Chaque province de l’Empire était dirigée par un émir. Les cadis rendaient la justice. ABD MANAF ABD SHAMS UMAYYA JATTAB ‘ABD AL-MUTTALIB (grand-père) ABU TALIB (oncle) ABU UTHMÂN ALI SUFYAN (beau-fils) (cousin) MU'AWIYA (oncle d’Uthmân) Omeyyades Généalogie des dynasties HACHIM musulmanes ‘ABBAS (oncle) ABDULLAH (père) MUHAMMAD FATIMA ZAYNAB (fille) (fille) Abbassides Un empire partagé entre des dynasties rivales 571 632 661 750 929 1131 1258 CALIFAT DE CORDOUE puis morcellement Mahomet CALIFAT OMEYYADE (Damas) PREMIERS CALIFES CALIFAT ABBASSIDE (Bagdad) CALIFAT FATIMIDE (Afrique du Nord, Egypte) 909 Hégire (622) 1171 Ecriture des grands textes de l’islam (VIIe-IXe siècle) Conquêtes arabes (632-750) Prise de Bagdad par les Mongols (1258) Mais les révoltes d’émirs ou les coups d’états contre le calife étaient fréquents. Au Xe siècle, l’empire était partagé en trois. L’unité de l’ensemble ne tenait qu’à la religion : l’islam. II. L’élaboration de la tradition islamique 1) Le Coran : la progressive écriture du texte fondateur Huit extraits du Coran 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Croyez en Dieu et en son envoyé, le prophète. Suivez-le et vous serez dans le droit chemin (Sourate VII, verset 157). Heureux sont les croyants qui observent strictement les heures de la prière (Sourate XXIII, versets 1 et 9). Voici ce qui vous est interdit : la bête morte, le sang, la chair du porc (Sourate V, verset 3). Ô croyants ! Faites l’aumône des meilleures choses que vous avez acquises (…). Ceux qui feront l’aumône en recevront la récompense de Dieu (Sourate II, versets 269 et 275). Dieu vous commande, dans le partage de vos biens entre vos enfants, de donner au fils mâle la portion de deux filles (Sourate IV, verset 12). Ô croyants ! Quand vous vous disposez à faire la prière, lavez-vous le visage et les mains jusqu’aux coudes ; essuyez-vous la tête et les pieds jusqu’aux chevilles (Sourate V, verset 4). Faites le pèlerinage à La Mecque, en l’honneur de Dieu (Sourate II, verset 192). La lune de ramadan, dans laquelle le Coran est descendu d’en haut pour servir de direction aux hommes, est le temps destiné au jeûne (…). Il vous est permis de manger et de boire jusqu’au moment où vous pourrez distinguer le fil blanc d’un fil noir. A partir de ce moment, observez strictement le jeûne, jusqu’à la nuit (Sourate II, versets 181 et 183). La foi La profession de foi (VII, 157) : la shahada Le culte Les règles de vie La prière (XXIII, 1.9) Sur l’alimentation (V, 3) Les ablutions (V, 4) L’aumône aux pauvres (II, 269.275) Le pèlerinage à La Mecque (II, 192) Sur l’héritage (IV, 12) Le jeûne du ramadan (II, 181.183) Le Coran définit la foi, le culte et les règles de vie des musulmans. Il rassemble les paroles que Mahomet disait avoir reçues de Dieu. Transmises oralement du vivant de Mahomet, ces paroles ont été mises par écrit après sa mort (632) puis rassemblées presque définitivement en un recueil unique (le Coran) sous le 3e calife, Othman (644-656). Le texte du Coran Sourate « La caverne » Sourate « Marie » Coran, XVIe siècle « La fâtiha » [celle qui ouvre], Coran (sourate I), Iran, XVe s. Coran, XIIe-XIIIe siècle Sens de la lecture : de droite à gauche. « Une basmala », album de calligraphie, Iran, fin XVIe s. « Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux » « Le verset du trône », Coran (sourate II, v. 255), XVIIe s. Les supports du Coran : du parchemin au papier Les plus anciens feuillets coraniques conservés, parchemin, milieu du VIIe siècle Coran, parchemin, Maghreb, XIIIe-XIVe siècles Coran (sourate XXIII, 56 à XXIV, 20), papier oriental, Afghanistan, 1111-1112 Les formes du Coran : codex… Coran, Iran, XVIe siècle Coran, Turquie (?), fin XVIIIe-début XIXe s. … ou rouleaux Coran, Egypte (?), vers 1400 (?) Les arts du livre développés grâce à la copie du Coran Cuir découpé sur un fond de soie verte Reliure sur Coran, Égypte, fin XIVe siècle Enluminures d’une page du Coran, Iran, XVIe siècle La calligraphie Ecriture coufique, Coran (sourate XLVIII, v. 16), Xe s. L’écriture arabe coufique : formes carrées, courts traits verticaux, lignes horizontales prolongées, pas de voyelles. Ecriture naskhi, Coran, Irak (?), 1289 Le style naskhi : écriture plus ronde, fine et régulière. Il se développe au XIe siècle. Encrier à trois bacs, Iran, XVe siècle Canif, Turquie, XIXe siècle Écritoire aux cavaliers chasseurs, Égypte, 1304-1305 Les plus beaux noms, album de calligraphie, Turquie, XVIIe siècle (?) Premier Coran en caractère d’imprimerie, édité par Abraham Hinckelmann, Hambourg, 1694 Coran imprimé imitant les manuscrits, Alger, XIXe-XXe siècles 2) Hadiths et Sîra : Mahomet selon la tradition musulmane Un récit de la révélation selon la Sîra d’Ibn Hicham « L’ange Gabriel descendit du ciel et trouva Mahomet sur le mont Hira. Il se montra à lui et lui dit : "Salut à toi, ô Mahomet, apôtre de Dieu." Mahomet se leva, pensant qu’il était devenu fou. Il se dirigea vers le sommet de la montagne. Mais Gabriel le prit entre ses ailes et lui dit : "Mahomet, tu es le prophète de Dieu et je suis Gabriel, l’ange de Dieu qui t’apporte son message pour que tu le lises." Mahomet lui répondit : "Comment lirais-je, moi qui ne sait pas lire ?" Gabriel lui dit : "Lis au nom de ton seigneur, qui a tout créé." » Source : Ibn Hicham, Vie du prophète (Sîra I), IXe siècle La révélation de Gabriel à Mahomet, La vie de Mahomet, XVIe siècle Les biographies traditionnelles de Mahomet (sîra) rapportent que vers 610, Mahomet (570632), un marchand de La Mecque, déclara avoir reçu une révélation de l’ange Gabriel : Dieu (Allah) l’avait choisi pour être le prophète d’une nouvelle religion monothéiste, l’islam. Mahomet sur les épaules de l’ange, Album de Bahram, Mirza, XIVe s. L’Hégire selon la Sîra d’Ibn Hicham « Lorsque l’Envoyé de Dieu prit l’initiative de proclamer l’islam devant les Quraych [tribu de La Mecque à laquelle appartient Mahomet], comme Dieu le lui avait ordonné, ces derniers n’opposèrent pas de résistance. Mais, lorsqu’il en vint à condamner leurs divinités, ils en furent scandalisés et lui déclarèrent leur hostilité. » Source : Ibn Hicham, Vie du prophète (Sîra I), IXe siècle « Des compagnons du Prophète qui habitaient Yathrib [future Médine] sortaient chaque jour après la prière du matin à l’extérieur de la ville pour guetter son arrivée. (<) Il arriva à Médine le lundi 12 rabî’ awwal [15 juillet 622]. Source : Ibn Hicham, Vie du prophète (Sîra II), IXe siècle Arrivée de Mahomet à Médine (622), Histoires de prophètes, Ishâq al-Nishâpûrî, Qazwin (Iran), 1581 L’hégire (622) Hégire (622) Médine, Turquie, XIXe siècle Mahomet dénonçait le polythéisme des habitants de La Mecque. Chassé de cette ville en 622, il se réfugia à Médine : ce fut l’Hégire. Cette date de 622, année de l’Hégire, marque le début du calendrier musulman. Entrée de Mahomet à La Mecque et destruction des idoles (630), Hamla-i haydarî, Bâzil, XIVe siècle Dans un hadîth : Mahomet et la prière « Au premier temps de son arrivée à Médine, Mahomet habitait chez ses grands-parents. Durant seize ou dix-sept mois, il fit sa prière en se dirigeant vers le Temple de Jérusalem, bien qu’il eût préféré se tourner du côté de La Mecque. La première prière qu’il fit dans cette direction fut une prière de l’après-midi. Un des fidèles du groupe qui priait avec lui passa, en s’en allant, auprès d’un oratoire où d’autres fidèles étaient en train de prier à d’autres fidèles : "Je jure, par Dieu, que je viens de prier avec l’envoyé de Dieu et que nous étions tournés vers La Mecque." Aussitôt ces gens, tout en conservant la même attitude, se tournèrent en direction de la Kaaba. » Source : El-Bokhâri, Les traditions islamiques, IXe siècle Le prophète Muhammad en prière, Le Livre de l’ascension du Prophète, Mir Haydar, Hérât (Afghanistan), 1436 Le Prophète prêchant, Vestiges des siècles passés, Al-Bîrûnî, Iran, XVIe siècle Le voyage nocturne de Mahomet, Le Livre de l’ascension du Prophète, Mir Haydar, Hérât (Afghanistan), 1436 Mahomet Ange avec 70 têtes Gabriel Jument ailée al-Burâq Mahomet Les prophètes Yahya (JeanBaptiste ?) et Zakariyya Gabriel Jument ailée al-Burâq Après le Coran, les recueils des paroles (hadîth) et des actes de Mahomet (sîra) constituent les autres textes fondateurs de la tradition islamique (Sunna). Recueil de hadîth, Egypte, XVe siècle Al-Bukhârî, al-Sahîh (L’Authentique). Maghreb, 1727 Le Sahîh , qui contient 2762 hadîth classés par sujet est l'un des plus importants ouvrages de l’islam sunnite. 3) La mosquée, lieu de culte et centre culturel Bassin aux ablutions Mihrab Minbar Minaret La mosquée de Kairouan (IXe siècle) Cour Salle de prière La Grande Mosquée de Damas (706-714) Influences byzantines Cour de la mosquée de Damas Coupole Fronton triangulaire Mosaïques Salle de prière de la mosquée de Damas Intérieur de la mosquée de Damas Plan de la mosquée de Damas Le Dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa (685-715) à Jérusalem La Grande Mosquée de Cordoue (786-988) Minaret (clocher aujourd’hui) Cathédrale (XVIe siècle) Coupole au-dessus du mihrab Ancienne cour Ancienne salle de prière Sourates en mosaïques Mosaïques avec arabesques Mihrab de la mosquée de Cordoue dans le mur de la qibla Salle de prière de la mosquée de Cordoue Plaques de marbre blanc 56 colonnes de marbre et de granit mêlant héritage gréco-romain et culture arabe. Minbar à l’intérieur d’une mosquée, Séances, Al-Harîrî, Bagdad, 1237 Au Moyen Age, la mosquée était un lieu de prière, mais aussi un lieu de réunion, d’enseignement du Coran et une cour de justice. III. Diversité et rayonnement de la civilisation islamique Sunnites et chiites 1) Une grande diversité religieuse en 2006 ABD MANAF ABD SHAMS UMAYYA JATTAB ‘ABD AL-MUTTALIB (grand-père) ABU TALIB (oncle) ABU UTHMÂN ALI SUFYAN (beau-fils) (cousin) MU'AWIYA (oncle d’Uthmân) SUNNITES Généalogie d’Ali et Moawiya HACHIM ABDULLAH (père) ‘ABBAS (oncle) MUHAMMAD FATIMA ZAYNAB (fille) (fille) CHIITES La bataille de Siffin (657), miniature, XVIe siècle Au milieu du VIIe siècle, les musulmans se divisèrent en deux branches : les sunnites (majoritaires), partisans de Moawiya, et les chiites, partisans d’Ali. Au sein du monde musulman, vivaient aussi d’autres croyants : les juifs ou les chrétiens. Mais ils étaient considérés comme inférieurs et soumis à un impôt spécial. 2) Le rayonnement des villes : l’exemple du Caire Plan du Caire (Al-Qahira) au Moyen Age Activités politiques Activités économiques Activités religieuses et intellectuelles Mosquée Activités artistiques Les activités du Caire [Le Caire] est la capitale de l'Égypte où sont groupés les bureaux de l'administration et où réside le Prince des Croyants1. Sa surface est vaste, ses habitants nombreux. Elle éclipse Bagdad et fait la fierté de l'islam : elle est l'entrepôt du Maghreb, le dock de l'Orient. II n'y a pas de ville plus animée qu'elle. On y trouve des marchandises et des spécialités merveilleuses, de bons souks et de bons métiers, des bains excellents. Dans tous les pays d'islam, on ne trouve pas de grande mosquée plus fréquentée que la sienne, de gens mieux vêtus, de navires plus abondants que dans son port. Elle offre des nourritures fines, des douceurs à bon marché, elle regorge de bananes et de dattes fraîches, de légumes et de bois à brûler. Source : AI-Moggadasi, Les Régions de la terre, fin du Xe siècle. 1. Prince de Croyants : titre donné au Calife. Activités politiques Palais du calife Activités Activités économiques religieuses et intellectuelles Docks, entrepôts Bureaux de Souks l’administration Port Mosquée Activités artistiques Une bibliothèque au Caire Le samedi 10 Djoumada II 395 (24 mars 1005), on ouvrit au Caire la maison nommée Maison de la Science. On y transporta des livres tirés des bibliothèques du Palais. Chacun avait la liberté d'entrer et de lire ou copier tout ce qu'il voulait. Cette maison fut ornée avec soin, décorée de tapis et de rideaux. On y établit des lecteurs, des astronomes, des grammairiens et des médecins. La bibliothèque que le calife Hakim avait fait porter, renfermait des ouvrages sur toutes sortes de matières, des livres copiés à la main des plus célèbres calligraphes. Tout le monde y était admis sans distinction. » Source : Al-Maprizi. Activités politiques Palais du calife Activités Activités économiques religieuses et intellectuelles Docks, entrepôts Bureaux de Souks l’administration Port Mosquée Maison de la science Activités artistiques Lampe de mosquée en verre émaillé et doré, XIVe siècle, Le Caire La mosquée Al-Azhar, « La Brillante », XIVe siècle Activités politiques Palais du calife Activités Activités économiques religieuses et intellectuelles Docks, entrepôts Bureaux de Souks l’administration Port Activités artistiques Mosquée Objets d’art Maison de la science Mosquée 3) Un empire carrefour commercial et culturel Les échanges commerciaux dans le monde musulman Le marchand Ali Kogia « Il y avait un marchand nommé Ali Kogia qui se préparait à faire un pèlerinage à la Mecque. Il se joignit à la caravane de Bagdad avec un chameau chargé de marchandises. Quand il eut achevé les devoirs du pèlerinage, il exposa les marchandises pour les vendre. Deux marchands les trouvèrent si belles qu’ils se dirent l’un à l’autre : « Si ce marchand savait les bénéfices qu’il ferait au Caire avec ses marchandises, il les y porterait. » Ali Kogia prit alors le chemin du Caire. Il y vendit toutes ses marchandises en faisant un grand profit, et en acheta d’autres pour les vendre à Damas. Après un long séjour à Damas, il reprit le chemin de Bagdad ; il arriva à Alep puis à Mossoul. Mais là, des marchands perses le menèrent à Ispahan. Puis il les accompagna en Inde et revint avec eux. Quand il retrouva Bagdad, il en était parti depuis sept ans. » Source : Les Mille et Une Nuits, XIIIe siècle. Un échange culturel entre Orient et Occident au XIIIe siècle Noria à Cordoue, Espagne Réunion dans un jardin, Séances, Al-Harîrî, 1237 Un décor végétal Une fontaine Les auditeurs Un joueur de luth Un décor végétal Malgré ses divisions politiques et religieuses, le monde musulman surpassait les autres empires méditerranéens (l’empire carolingien et l’empire byzantin) au milieu du Moyen-Age, grâce à ses marchands, ses savants et ses artistes.