Allocution de Son Excellence M. Rajkeswur Purryag, GCSK, GOSK

Allocution de Son Excellence M. Rajkeswur Purryag, GCSK, GOSK,
Président de la République de Maurice, à l’occasion du lancement du
« Breast Cancer Care Association », le samedi 10 mai 2014 à 19h00, au
Café du Vieux Conseil, Port Louis.
L’Honorable Lormus Bundhoo, Ministre de la Santé et de la Qualité de la vie
L’Honorable (Mme.) Mireille Martin, Ministre de l’Égalité des Genres, du
Développement de l’Enfant et du Bienêtre Familial
L’Honorable Paul Raymond Bérenger, Chef de l’Opposition
Sir Odorao Apajee, Consul Honoraire de la Côte d’Ivoire
Mme. Shamima Patel Teeluck, Présidente du « Breast Cancer Care Association »
Mesdames et Messieurs
Je vous remercie pour votre invitation ce soir.
Mme Teeluck, permettez-moi de saluer votre volonté et votre détermination
pendant les moments les plus difficiles de votre vie.
Je suis très content que vous ayez surmonté cette étape éprouvante et que
vous ayez repris goût à la vie.
Comme tant d’autres femmes qui ont fait ou qui font toujours face à cette
maladie qu’est le cancer du sein, vous demeurez à mon sens un symbole de
courage.
Je tiens aussi à vous féliciter pour votre louable initiative concernant la
création d’une Association dont les principaux objectifs sont entre autres
l’éducation, l’information, l’accompagnement des personnes souffrant du
cancer du sein, et plus essentiellement, la promotion pour un dépistage
régulier du cancer du sein chez les femmes.
Ce sont là des objectifs très nobles et qui devraient permettre à toute personne
affligée par la maladie de retrouver auprès de votre Association la joie de vivre
pleinement sa vie.
Je ne suis pas médecin mais je sais que le cancer est la maladie que redoutent
le plus de citoyens.
Hier, aujourd’hui, demain peut-être, il y aura d’autres personnes qui seront
affectées par cette maladie, peut-être un proche, un ami ou un collègue.
C’est pourquoi nous devons être humbles envers ces personnes parce que le
cancer touche à leur intégrité et à ce qu’il y a de plus précieux dans la vie.
Le diagnostic de cancer du sein est un véritable cataclysme dans la vie de celle
qui en est atteinte ainsi que de son entourage.
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En 2012 à Maurice, plus de 500 femmes ont découvert qu'elles sont victimes
d'un cancer du sein, 120 d'un cancer de l'ovaire, plus de 90 autres d'un cancer
du col de l'utérus.
Et les prédictions de l’Organisation Mondiale de la Santé montrent que le
nombre de nouveaux cancers diagnostiqués chaque année à Maurice va
presque doubler dans les vingt prochaines années à venir.
A mon avis, cela devrait nous interpeller nous tous, les autorités médicales
comme la population dans son ensemble.
Plus que tout autre, ces cancers peuvent être parfois prévenus grâce à un
dépistage régulier et quelques règles d'hygiène de vie accessible à tous.
Cette hygiène de vie comprend la pratique régulière d’une activité physique,
une alimentation équilibrée et diversifiée, la lutte contre des facteurs de risque
de cancer, tels que le tabagisme et la consommation de l’alcool.
La détection précoce grâce au dépistage organisé et une prise en charge
précoce grâce à une offre de soins coordonnée va certainement permettre de
réduire l’impact individuel, économique et social du cancer.
Nous sommes pleinement conscients de la lourdeur des traitements, la
souffrance physique, les impacts psychologiques dus à la fatigue, et la peur, et
le changement d'aspect physique auxquels font face les personnes qui
souffrent du cancer.
J’en suis sûr que vous rencontrez régulièrement des personnes qui se trouvent
dans de telles situations.
Ces personnes-là méritent une attention particulière.
Il faut mieux les encadrer, les encourager, voire les motiver afin qu’elles
puissent affronter la vie au quotidien.
Je sais qu’il y a d’autres organisations comme le « Breast Cancer Care
Association » qui militent pour les mêmes causes.
Peut-être, il vous faut une plus grande synergie, mieux coordonné vos actions
et vos objectifs afin de pouvoir toucher un plus grand nombre de personnes à
risque.
D’autre part, notre pays doit se fixer comme objectif de créer un « éco-système
sanitaire performant », comprenant l’information, l’éducation à la santé et ce
dès le plus jeune âge, tant dans le domaine de la prévention des risques avant
même que la maladie cancéreuse n’arrive, que dans celui de l’accompagnement
des patients atteints de cancer.
Car tous les axes et toutes les mesures concourent finalement à un seul but :
celui de mieux cibler les populations à risque, afin de les accompagner dans
leurs parcours de soins et d’inclusion sociale.
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Il est à noter que des pistes sont actuellement explorées dans notre pays visant
à améliorer la prise en charge globale des patients atteints de cancer du sein
dans une approche holistique, notamment à travers l’accès rapide à la prise en
charge incluant le diagnostic, les traitements adaptés et l’innovation
thérapeutique, ainsi que la promotion des soins de supports comme la prise en
charge psychologique et sociale, la prise en charge de la douleur et nutritionelle
ainsi que les soins palliatifs.
Cependant, les mesures qui me paraissent indispensables doivent davantage
miser sur la prévention, organiser le dépistage précoce et les soins en luttant
contre les barrières à l’accès à ces soins, renforcer l’information par des
campagnes de vulgarisation, consolider, les droits des patients et des usagers
et les impliquer plus étroitement dans l’organisation et l’évolution de notre
système de santé.
Mesdames et Messieurs
J’ai rencontré il y a quelques mois de cela des professionnels de haut niveau
scientifique qui sont prêts à venir nous apporter leur expertise dans notre pays.
Et là, je proposerais au Ministre de la Santé d’explorer la possibilité de faire
appel à ces compétences en vue d’améliorer les conditions de soins de nos
patients.
La lutte contre le cancer n’a pas de prix.
Dans d’autres pays, les plus développés certes, il existe au sein même des
hopitaux hautement spécialisés, des départements avec des médecins et des
personnels paramédicaux travaillant 24h sur 24, qui permettent aux
personnes atteintes de cancer ou qui ont subi des interventions chirurgicales
de solliciter des conseils et tout autre forme d’aide, afin de gerer à partir de
leurs domiciles leurs douleurs, leurs souffrances et leurs maladies.
Peut-on y penser d’avoir pareil système à Maurice?
En parlant de prévention, il existe un vaccin contre le “Human Papilloma
Virus”.
Ce virus est impliqué dans la génèse du cancer du col de l’utérus.
En Angleterre, je sais que dans le cadre du service national de la santé (NHS)，
des campagnes de vaccination de jeunes filles dans la fourchette d’âge de 12 à
13 sont menées contre le virus HPV.
On devrait envisager une vaste campagne de vaccination de ce genre, contre le
HPV parmi les jeunes en vue de prévenir une telle maladie.
Dans cette même optique, la mise sur pied d’un “Centre National pour le
traitement des cancers” est une nécéssité.
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Ce centre doit nous permettre de GUERIR plus de personnes malades, de
PRESERVER la continuité et la qualité de vie des patients, d’INVESTIR dans la
prévention et la recherche et d’OPTIMISER le pilotage et les organisations dans
le respect renforcé de la démocratie sanitaire dans notre pays.
Les patients atteints de cancer du sein tout comme d’autres types de cancer
ont besoin de trouver l’élan et la motivation pour se battre et avancer.
Cependant, l’Etat, à lui seul ne peut pas réussir dans une démarche de cette
envergure.
Le soutien des professionnels engagés ainsi que du tissu associatif et du
monde bénévole apparait fondamental dans cette prise en charge et cet
accompagnement des patients.
Mesdames et Messieurs
Vous êtes ici des citoyens extrêmement engagés dans cette cause que vous
représentez aujourd'hui.
Je vous remercie donc d’être ce que vous êtes parce que, sans vous, nous ne
pourrions pas espérer obtenir autant de réelles avancées tant dans le domaine
de la prévention que dans la stratégie globale en matière de soins,
d’accompagnement, d’information, d’éducation et de motivation.
Encore une fois, je souhaite que tous ceux qui sont concernés par cette
maladie qu’est le cancer du sein mesurent à quel point il est nécessaire
d’organiser et de coordonner les efforts afin de lutter efficacement, mais aussi
de s’adosser sur tout ce que vous représentez et incarnez dans cette lutte
contre le cancer.
En tant que Président de la République, je souhaite témoigner de mon
engagement dans votre combat.
Et je reste à votre disposition dans l’accomplissement de vos objectifs, et cela,
pour le plus grand bien de toutes les personnes qui en souffrent.
Je tiens à saluer votre initiative, votre association et je vous souhaite la
meilleure réussite.
Je vous remercie pour votre attention.