Le banc d`essai tracteur - L`ADEME en Rhône
Transcription
Le banc d`essai tracteur - L`ADEME en Rhône
Économies d’énergie Le banc d’essai tracteur : un test énergétique et économique (26) Un tracteur au banc d’essai « Je pense que cette année, j’ai dû économiser 500 à 600 litres de fuel. À part cela, j’ai vérifié que le moteur était en bon état. Ce n’est pas surprenant, car c’est un tracteur qui a juste 1 300 heures. Ce banc a répondu à mes attentes, même si tous les paramètres ne sont pas vérifiés, comme l’état des filtres à charbon, des phares… « Daniel Rolland viticulteur Bilan en chiffres Jusqu’à 1791 kg éq CO2 sont évités par an (600 l de fuel pour un tracteur), soit l’équivalent de 10 535 km en voiture 1,5 l de carburant par heure d’utilisation sont économisés grâce au banc d’essai. Faites le calcul par rapport à votre consommation annuelle ! Rhône-Alpes M. Rolland, viticulteur en agriculture biologique, a fait passer son tracteur au banc d’essai lors d’une journée organisée par la fédération régionale des CUMA au printemps 2008. Ce test était indispensable pour son exploitation car l’agriculture biologique a la particularité de demander plus d’heures de tracteur. Diminuer la facture énergétique Le poste carburant est souvent l’un des postes les plus coûteux pour une exploitation agricole. Il s’agit d’un enjeu majeur dans la gestion de la comptabilité de la ferme : l’augmentation régulière du prix du carburant sur ces dernières années alourdit de plus en plus la facture énergétique de l’exploitant et diminue son revenu net. Cela déclenche une attention particulière de l’agriculteur pour le suivi de sa consommation. Face à cette situation, le CEMAGREF a trouvé un bon moyen, dans le milieu des années 80, pour améliorer les performances écologiques des tracteurs : le « banc d’essai ». Cet appareil qui se raccorde au tracteur par la prise de force teste le comportement du moteur afin d’améliorer sa performance et guide l’agriculteur dans un régime moteur approprié au travail qu’il effectue. Le rôle de l’ADEME L’ADEME est un partenaire des actions de la FR CUMA pour développer le passage des tracteurs au banc d’essai. Cela offre une prestation moins onéreuse aux agriculteurs et permet d’alimenter une base de données nationales. Né dans les régions du Nord-Ouest, le banc d’essai existe maintenant dans toutes les régions françaises. En Rhône-Alpes, le banc circule depuis 1999 (date de l’achat du banc par la FR CUMA). Cette dernière est l’organisation responsable de la planification des journées de test et de son déplacement qui s’effectue sur demande d’un groupe d’agriculteurs. Au moins huit tracteurs doivent être testés pour que la journée ait lieu. Un test très pertinent Viticulteur en agriculture biologique dans la Drôme, M. Rolland a parfaitement compris les enjeux liés à l’utilisation de son tracteur : « un des points négatifs de l’agriculture biologique c’est qu’elle est très gourmande en heures de tracteur, je me suis dis que si on pouvait économiser un peu ça serait toujours bon pour la planète et pour le portefeuille » expliquet-il pour commencer. Il a connaissance de l’existence du banc par son poste d’administrateur de la région agricole du Diois. Il entre directement en relation avec la FR CUMA pour organiser la journée sur la région, puis explique à ses collègues, agriculteurs biologiques ou pas, l’intérêt de cet outil pour qu’ils puissent en profiter. La journée s’est organisée au printemps 2008. Elle a permis aux agriculteurs intéressés de venir tester les performances de leurs tracteurs et de les comparer aux données du constructeur. Direction régionale Rhône-Alpes : 10, rue des Émeraudes • 69006 LYON Tél. : 04 72 83 46 00 • Fax : 04 72 83 46 26 • www.ademe.fr uu Caractéristiques du tracteur testé Massey Fergusson 3435 GE de 35 ch, acheté en 2005 Date de passage au banc : mars 2008 Utilisation par an : 800 à 1 000 heures environ Consommation par an : 5 000 l environ Des tracteurs en attente de passage au banc uu 200 tour / min de moins en moyenne, selon les travaux Le test du banc d’essai permet à M. Rolland de constater que les résultats de son tracteur sont conformes à ceux annoncés par le constructeur. « Les pressions d’huile sont bonnes, tout comme le rendu de puissance au niveau de la prise de force » racontet-il. Le banc lui a surtout permis de voir qu’il n’est pas nécessaire de forcer sur l’accélérateur pour avoir un bon résultat. M. Rolland a également testé ses engins hydrauliques : épampreuse, rogneuse, effeuilleuse, prétailleuse, etc. Pour ceux-ci, il tourne désormais à 1 600 tr / min contre 1 800 à 2 000 tr / min avant. Des précisions techniques Contact Daniel Rolland [email protected] Pour en savoir plus Consultez le conseiller-énergie de la chambre d’agriculture de votre département ou le site POBE : polebiomasseenergie.fr Pour l’organisation des tournées du banc sur votre territoire : FR CUMA Rhône-Alpes et le site www.france.cuma.fr/dossiers/ environnement/bem Avec le concours de : « Pour les traitements, le constructeur préconise de travailler à 2 200 tr / min. Grâce au passage au banc, j’ai vu que je pouvais tourner à 2 000 tr / min sans perte de puissance. Pour le travail du sol sur l’interligne, je ne passe plus qu’à 1 300 tr/min ou 1 400 tr / min. À ce régime, le moteur consomme environ 8 l / h, contre 12 l / h à 2 200 tr / min. Le travail est aussi bien fait qu’avant, c’est plus silencieux donc moins fatiguant, le matériel tourne moins vite, donc il s’use moins, et surtout je consomme moins. C’est tout bénéfice… » explique M. Rolland. Une belle économie ! Dans le cadre du CPER Des économies de carburant et moins de pannes a rentabilité de l’investissement est rapideL ment assurée grâce à l’économie de carburant réalisée ; o le banc permet un meilleur entretien du tracteur. Il évite les pannes multiples et améliore sa longévité ; o les émissions dans l’atmosphère de polluants nocifs et de gaz à effet de serre (CO2) diminuent ; o les agriculteurs constatent concrètement qu’il est inutile de faire tourner les moteurs à pleine puissance ! Avec 200 tr / min de moins, ça tourne aussi bien ; o le banc permet enfin de prendre conscience que le tracteur est parfois surdimensionné par rapport aux usages les plus courants. o Et dans l’avenir ? M. Rolland envisage de faire de nouveau appel au banc le printemps prochain pour faire tester le vieillissement de son tracteur. Les coûts en bref uu Investissements Montant d’un diagnostic : environ 130 € HT par tracteur Animateur de la journée banc d’essai : fédération régionale des CUMA Retour sur investissement : entre 1 et 3 mois Février 2010 – Rédaction, réalisation : T. Lapeyre, H. Bareau –Imprimeur : Imprim’Vert ; imprimé sur papier écolabélisé – Crédits photos ADEME Une meilleure utilisation du matériel