106. raul barboza
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106. raul barboza
CHÂTEAUVALLON MUSIQUE RAÚL BARBOZA TRIO ARGENTINE Raúl Barboza : accordéon Norberto Pedreira : guitare Inor Sotolongo : percussions Samedi 11 février à 20h30 Théâtre couvert www.raulbarboza.com www.chateauvallon.com RAÚL BARBOZA Son père, musicien, lui achète son premier accordéon à sept ans. Il interprète avec lui dans les bals cette « musique des gens pauvres, mal vue par les bourgeois ». Après ce premier maître, qui lui apprend à jouer à l’oreille, Raul Barboza se découvre un père spirituel en l’accordéoniste Ernesto Montiel. « J’ai appris le style ancien qu’il développait ». Plus tard, il donne son sens au mot chamamé, qui signifie « improvisation ». « Sans trop m’en rendre compte, j’ai commencé à ajouter de petites choses, transformant ainsi cette musique pour danser en musique pour écouter », raconte Raul Barboza (un des rares argentins, en France à ne pas jouer de tango). Il y intègre des rebonds de jazz, univers découvert quand il était gosse, grâce à la radio des voisins. Les accordéonistes de l’Hexagone ont été séduits par le swing chaloupé de cet homme affable qui fait confiance au destin. LE CHAMAMÉ Le chamamé est une musique joyeuse, pétillante et très dansante née dans le nord-est argentin, à Corrientes, une des trois provinces de cette région que les argentins nomment, sans aucune fausse modestie, la Mésopotamie. Plusieurs rythmes cohabitent dans cet espace géographique: les guaranias, les litoraleñas, les polkas et, bien sûr, le chamamé, le plus emblématique des rythmes de la région. Grâce au travail, notamment de Raul Barboza et du Chango Spasiuk, le chamamé est diffusé en dehors de l'Argentine, néanmoins il reste peu connu en dehors de sa région, même en Argentine. Il a été modernisé dans les années 1970 avec les Frères Ivoti, Coco Totomarola et Chango Spasiuk, quelques unes des figures majeures du genre. En France, à part Raul Barboza, c’est le travail de Nini et de Rudy Flores qui a fortement contribué à sa diffusion. L'accordéon est l'instrument dominant mais on trouve aussi le bandonéon. Certains historiens du tango affirment que c'est dans cette région que cet instrument, aujourd'hui symbole du tango, a été entendu pour la première fois. C’est le chanteur Samuel Aguayo qui, en 1930, va créer le chamamé en inventant un nouveau rythme pour la province de Corrientes. Il en existe plusieurs variétés: le cangüi lent et cadencé, un peu sentimental; l'orillero assez proche du tango; le gringo à influence européenne, le tropical influencé par la cumbia et le chamamé maceta, né après les années 1970, dont le rythme vif est très populaires dans les bals. EXTRAITS DE PRESSE C’est un des plus grands accordéonistes au monde. Même Astor Piazzola qui n’a pourtant pas le compliment sur le bout de la langue argentine s’est cru obligé de saluer le maestro. Pourtant, Raul Barboza reste un accordéoniste qui ne fait rien comme tout le monde, ne jouant ni tango ni musette. Qu’est-ce qui lui reste ? Le chamané... Plutôt que de singer les autres dans leur style musical, Raul el mago (« le magicien ») comme il est communément appelé en Argentine a cru bon d’inventer son propre genre musical, en rendant hommage à ses ancêtres, les Indiens guarani. Mais l’autre caractéristique du maître est précisément le métissage des cultures, et de se reconnaître aussi bien les influences de Bartok ou Oscar Peterson, au moins autant que la communion naturelle des anciens. Le résultat est un style inimitable, électrique, avec un son très franc, très cru, qui, paradoxalement, en ramenant l’accordéon vers des sonorités plus primitives le ferait presque passer pour un instrument électronique. Un mélange d’autant plus détonnant que Barboza l’allie souvent à des rythmes dansants, s’alliant à des guitares ou percussions pour des polkas endiablées. Un peu comme si la jungle urbaine électro avait eu un ancêtre rural ! Ce n’est pas la moindre singularité de ce grand monsieur d’avoir rendu hommage à une culture passée en renouvelant totalement l’approche de son instrument d’aujourd’hui. LIBERATION.fr – Luc Hernandez L'accordéon de Raúl Barboza retraverse les temps forts de son existence sans aucun souci de la chronologie. A Paris, il arrive il y a une vingtaine d'années, c'est l'hiver, il fait froid, pendant qu'à Buenos Aires c'est l'été. Le chamamé, sa musique de prédilection, conte ses origines guarani, et les métissages avec les orgues, flûtes et violons importés par les jésuites au XVIIe siècle. C'est primesautier, dissonant, à la fois binaire et ternaire, une musique urbaine qui a pris son envol dans les villes du début du XXe siècle. Comme le musette, comme le tango. D'ailleurs, quand Barboza joue une valse, c'est à peine si l'on entend l'ancrage parisien. Car il a sa manière bien à lui de s'approprier les diverses musiques qui ont compté dans son parcours. Le Brésil, par exemple, auquel il rend doublement hommage. Astor Piazzolla, dont il reprend avec une sobriété exemplaire le poignant Adiós nonino, son grand accordéon adoptant avec une aisance confondante les fines inflexions du petit bandonéon. TELERAMA - Eliane Azoulay Un vrai bonheur d’expression fait de dignité humble, de profondeur tranquille, de jeu ahurissant, d’invention lyrique nous éclaboussait. Et derrière son soufflet, un homme, avec sa nostalgie gaie, nous emportait en voyage. Tous les as de l’accordéon hexagonal ne s’y sont pas trompés, qui le cajolent au sein de la bande de Paris Musette. Raúl Barboza, c’est la plus haute idée de l’accordéon utilisé comme une palette de couleurs, et c’est encore un peu plus, on n’ose pas dire un humaniste. En témoigne ce nectar de disque, bruissant de vents, de grands espaces, de chevaux piaffants, de trains ahanants et d’oiseaux qu’on devine multicolores. LE MONDE DE LA MUSIQUE – Frank Tenaille
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