Immobilier ne peut pas baisser! Vraiment?
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Immobilier ne peut pas baisser! Vraiment?
Un pas en avant, deux pas en arrière et quoi d’autre ? Pour une fois, je voudrais partager avec vous quelques propos un peu décousus à chaud au retour de 4 jours en Europe, Paris et Londres.Mais on ne séjourne pas impunément en Europe, et l’environnement vous saisit à la gorge. Paris vit au rythme des couacs de la non Présidence. Les sujets sérieux sont écartés comme trop délicats à traiter, et surtout risqueraient d’indisposer telle ou telle chapelle de la « majorité plurale ». J’ose affirmer et je sais que cette remarque déclenchera l’ ire de certains lecteurs, l’existence de similitudes avec les dernières semaines de la Présidence Morsi en Egypte, des décisions annoncées, puis aussitôt retirées, dans l’embarras. Une impression de grand amateurisme, qui s’explique en partie par l’absence de « leadership »,un Chef de l’Etat, soucieux de n’indisposer en rien ses soutiens, mais qui irrite et désespère certains de ses plus proches fidèles. Un gouvernement sans cohésion, ou les ambitions et les médiocrités s’affrontent sans respect ni déférence pour un premier ministre qui n’a pour lui que son passe de maire, puis président de groupe parlementaire, ce qui est clairement insuffisant. Comme je l’ai déjà écrit sur le site de l’IDL, je pense néanmoins que les socialistes garderont l’essentiel des leviers de contrôle, car il n’y a aucune alternative de gouvernement pour leurs être substituée. Les prochaines consultations électorales, municipales et européennes, les placeront sans doute derrière le Front National, et l’UMP, mais à ce stade, je ne vois aucune alternative à Francois Hollande pour la présidentielle de 2017. Un retour difficile de Nicolas Sarkozy, avec nombre d’affaires non encore jugées, pour lesquelles ses proches sont mis en examen, ou ont un statut de témoin assiste, la guerre des petits chefs et l’ambition des quadras, décrédibilisent à ce stade un schéma un retour de l’UMP aux affaires. Et un centre autour de Borloo, Bayrou parait bien ringard. Bref l’opposition dite républicaine doit se reconstruire en terme de projet, et d’individus, et je doute qu’elle le fera d’ici à 2017 compte tenu de son passe et de ses divisions. Donc on se prépare un 2002 inverse avec un second tour Hollande Le Pen et la reconduction du sortant. Le cycle économique devrait aider avec une amélioration cosmétique de l’emploi. Je n’envisage pas à ce stade une « Grécisation » de la France pour une échéance aussi proche, mais je reconnais que c’est une hypothèse que je ne peux écarter totalement. Notamment du fait des non rentrées fiscales attendues, de l’incapacité de cette majorité à agir sur les dépenses, et du rapport dette sur PNB maintenant à 96%, financée pour les deux tiers par des investisseurs institutionnels étrangers, qui peuvent aisément et rapidement changer de perception. En 2014, il faudra emprunter au moins, pour la dette de l’Etat, hors Sécurité Sociale, Euros 190 milliards…. Comme les sujets fondamentaux ne sont pas traités, le public, nourri par des media à la recherche d’audience, du fait de la concurrence des réseaux sociaux, se satisfait de débats surréalistes sur la légitimité de l’expulsion d’une adolescente en situation irrégulière. Et on bloque sur le travail dominical, qui n’a plus de justification que religieuse… Et le Premier ministre de l’ancienne majorité ne peut désormais être audible qu’en marquant sa différence avec le Nicolas Sarkozy, ou en faisant à l’ infini de la paraphrase sur ses paroles malheureuses à propos du sectarisme en politique. Incidemment j’apprends que le Club Démocratie 2012 – anime par des très proches du Président Hollande – organise fin Novembre un colloque sur l’attractivité et les atouts de la France. Qu’ils se reportent a l’enquête annuelle Bain American /Chamber of Commerce en France, auprès des investisseurs directs, hors opérations de portefeuille, avec 84% d’opinions négatives, sur les rigidités sociales, la fiscalité, et bien sur le recours quasi systématique a la rétroactivité des mesures législatives et règlementaires, , pratique détestable à laquelle la majorité sortante se livrait également.. Le contraste est frappant avec la Grande-Bretagne. Le gouvernement de coalition s’est attaqué aux dépenses publiques avec des résultats certains, les effectifs de la fonction publique ont été réduits sensiblement. Et la Banque d’Angleterre mène une politique monétaire sans les contraintes de l’appartenance à la zone Euro. Je garde le plus préoccupant pour la fin, la montée de l’incivisme .Il ne s’agit pas selon moi que d’un problème de criminalité, d’insécurité. A lire toutefois « la France Orange mécanique » qui recense bon nombre d’incidents graves et préoccupants dont les causes profondes ne sont ni analysées ni remédiées même partiellement. Mais la méfiance vis-à-vis de l’autre, la non intégration de l’immigration, la ghettoïsation de zones importantes des périphéries urbaines, et l’absence d’ascenseur social, se combinent et s’accentuent pour développer un non vécu en commun alors même que la philosophie officielle à droite comme à gauche préconise le non communautarisme laïc et républicain. Face à ces phénomènes, ce que j’appréhende est bien une radicalisation des comportements, des désespoirs qui pourraient mener à la violence de rues du fait de l’absence de solutions politiques dans un cadre institutionnel décrédibilisé. L’Immobilier ne peut pas baisser! Vraiment? « Quand le bâtiment va, tout va »… J’ai entendu cette phrase toute mon enfance et ma longue expérience me permet de penser qu’il y a du vrai dans ce proverbe. Pour que le bâtiment » aille », il faut bien sur que la fameuse « classe moyenne » puisse devenir propriétaire sans trop de difficultés. Aux Etats- Unis est publié chaque mois un chiffre fort intéressant : l’indice d’attractivité du marché immobilier ( en Anglais, House Affordability Index) . Cet indice regroupe trois variables: Le revenu médian aux USA [1] ; Le prix de la maison médiane dans le marché, Les taux longs sur les prêts immobiliers. Ce petit indice qui apparait dans le graphique ci après, (ligne orange) permet de se faire une opinion assez facilement sur l’attrait ou au contraire le manque d’attrait d’un investissement immobilier aux USA. Par exemple, il fallait vendre de 2005 à 2007 et racheter en 2011-2012,le marché étant aujourd’hui à l’équilibre. Comme je pense que les lecteurs de l’IDL doivent être comme la grande majorité des Français, accrocs à l’immobilier, je me suis dit que j’allais essayer de calculer pour eux un petit indice d’attractivité du marché français. Hélas, je n’ai pas trouvé de statistiques pour le revenu médian du Français de base. J’ai donc décidé de le remplacer par les salaires payés par le secteur privé, ce qui est bien sur beaucoup moins satisfaisant out par le PIB nominal ce qui l’est encore moins. « Faute de grives, on mange des merles » . De même , je n’ai pas trouvé de chiffres crédibles sur la maison ou l’appartement « médian » et la série la plus longue sur la valeur des actifs immobiliers en France concernait l’immobilier en Ile de France. Va donc pour l’Ile de France. Après tout, tout le monde sait qu’en France, il y a Paris et « le reste » n’est ce pas ? Enfin, pour les taux longs, je me suis servi des taux sur les obligations d’Etat à 10 ans, là encore une approximation. Avec toutes ces contraintes, je peux remonter en arrière jusqu’à …1996. C’est certes insuffisant, mais cela vaut mieux que rien. En tout cas c’est ce que j’espère…Aux USA je peux remonter sans difficulté aucune jusqu’a 1971. On se demande ce que fabrique l’INSEE…et on cesse de se poser la question quand l’on réalise que L’INSEE est une agence d’Etat. Voila le résultat Quelques remarques s’imposent. On voit bien la bulle immobilière aux USA de 2004 à 2007, suivie de l’effondrement de 2007 à 2011 et de la reprise depuis. En France, on voit fort bien l’effondrement immobilier qui s’est produit après la réunification Allemande qui amena les taux réels à des niveaux exorbitants (politique du franc fort de ce cher, très « cher » monsieur Trichet) , suivie de la reprise, la hausse étant interrompue à chaque fois par les récessions françaises. Où en sommes nous aujourd’hui? En termes de VALEUR, nous sommes à des plus hauts historiques, ou très proches de ces plus hauts.En termes simples, pour un Français moyen, l’immobilier a rarement été plus cher mais je ne suprends personne içi. En ce qui concerne les salaires ou la croissance du PIB , nous avons au mieux une stagnation et certainement une baisse après impôts. Enfin, en ce qui concerne les taux d’intérêts, un cycle mondial de hausse des taux semble avoir démarré aux USA et je ne connais pas d’exemple dans l’histoire d’une hausse des taux partie des Etats Unis qui ne se soit répercutée en France, comme les tendances musicales. Résumons-nous : Valeur exorbitante Baisse ou stagnation du revenu disponible Hausse des taux Aucun espoir d’amélioration sur le point 2 ou le point 3, bien au contraire. Il va donc falloir nécessairement que le prix de l’immobilier s’ajuste- en baissant. Fort bien, mais baisser jusqu’ à ou ? Si l’on prend le « trading range » depuis 1996 , il semble que, pour que le marché immobilier redevienne attrayant, il lui faudrait baisser d’environ 30 % et cela en faisant l’hypothèse que les points 2 et 3 cessent de se détériorer, ce qui est loin d’être le cas. La conclusion est simple. Si j’étais vendeur d’immobilier en France, je prendrai une offre qui serait faite à mon prix ou même à 10 % en dessous tout de suite, en poussant des cris de bonheur. Si j’étais acheteur, j’attendrai tranquillement, en louant, que l’inévitable Krach se produise. L’immobilier Français va baisser.Beaucoup. James Mayer Rothschild, Banquier Parisien de la belle époque avait l’habitude de déclarer paraitil, qu’il existait trois façons de se ruiner : les femmes, les chevaux et les ingénieurs. Si la première était la plus agréable, la dernière était la plus certaine. Ces prochaines années vont certainement voir l’ingénieur remplacé par l’immobilier. Reste quand même les femmes, allons ! [1]Explication du revenu median. Imaginons qu’il y ait 9 personnes dans un groupe ayant des revenus différents. Le cinquieme aura autant de gens au dessus de lui que de gens en dessous de lui. Il aura donc le revenu median, ce qui est fort different du revenu moyen (on fait la somme des revenus et on divise par 9) La mort des fourmis ou L’Euthanasie du rentier Comme les lecteurs de l’IDL le savent, je vis (et je sévis) depuis plus de trente ans dans les milieux financiers et économiques Anglo-Saxons .Et depuis au moins aussi longtemps, je me bats dans tous ces pays contre la notion Keynésienne qui stipule que maintenir des taux d’intérêts bas, très bas, voir négatifs en termes réels amène à des résultats favorables pour l’économie en général et pour l’emploi en particulier.Dans la vulgate Keynésienne, l’absence de croissance serait due à une insuffisance de la demande et il est donc nécessaire de procéder à « l’euthanasie du rentier », individu malfaisant s’il en fut puisqu’il épargne et vit en dessous de ses moyens. « Mort aux fourmis » tel est le cri de ralliement de tous les disciples du prophète de Cambridge. Tout cela n’est bien sur qu’un tissu d’âneries et le fait que ce soit enseigné comme une vérité incontournable dans toutes les Universités le confirme s’il en était besoin. Démonstration. Imaginons qu’un banquier central incompétent (mais si, mais si, ce n’est pas si rare en particulier aux USA en ce moment) décide de fixer le prix de l’argent (les taux courts) à un niveau beaucoup trop bas. Voila qui ne manquera pas d’avoir un effet profond sur le taux de change de la monnaie de ce pays, qui baissera beaucoup pour se retrouver a un niveau totalement sous évalué. Cette brillante politique va complètement fausser tout le système des prix, puisque tous les prix dans un système économique dépendent de ces deux prix.Ce qui signifie que les prix ne veulent plus rien dire. Or le système des prix n’est rien d’autre qu’un système d’information dont les entrepreneurs se servent pour arriver à leurs décisions. Si l’on bloque les taux de change et les taux d’intérêts, le pauvres chef d’entreprise se retrouvent un peu comme un navigateur sans aucun instrument, en pleine mer, n’ayant aucune idée de l’endroit ou il est et sans aucun moyen de savoir vers où aller. Plus aucun chef d’entreprise ne peut prendre une décision rationnelle. Ils arrêtent donc de prendre des décisions, et comme la croissance économique dépend des décisions qu’ils vont prendre , l’activité se met à stagner, le chômage à monter et l’économie à se ratatiner. Et si par hasard ils en prennent quand même, il est fort probable qu’elles seront mauvaises (trop de maisons en Espagne trop de fonctionnaires en France , trop d’usines en Allemagne…), ce qui ne fera que renforcer les tendances à la baisse du niveau d’activité. J’ai souvent décrit par le passé ce phénomène au point que nombre des lecteurs de l’IDL sont probablement persuadés que je suis obsédé par les effets désastreux des taux réels négatifs. Et pourtant, je vais y consacrer une chronique de plus tant ces taux trop bas me semblent massivement accroitre la fragilité de l’économie tout en amenant à des récessions /dépressions de façon quasiment inévitables. Et parce que patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Explication : En tant qu’entrepreneur ou dirigeant d’affaires, je peux emprunter pour deux raisons et deux seulement. 1. Je peux emprunter pour lancer une nouvelle affaire ou acheter une nouvelle machine outil. J’appellerai ce genre d’emprunt visant à accroitre ma capacité de production un emprunt « capitalistique ». Ces emprunts entrainent par solde une augmentation du stock de capital dans le pays. 2. Je peux emprunter pour me rendre propriétaire d’un cash flow existant. Par exemple, je peux essayer de racheter mon principal concurrent. Bien entendu, je ne le ferai que si les taux d’intérêts sont suffisamment bas pour justifier cette opération. Appelons ce deuxième genre d’emprunt un emprunt « financier ». Ce deuxième type d’emprunt n’amène en rien à une augmentation du stock de capital dans le pays mais bien plus simplement à un changement de propriétaire et à une augmentation de la dette. Le résultat final d’une telle transaction n’est donc pas d’accroitre le stock de capital mais d’accroitre le stock de dette… Première remarque. Si un choc exogène vient à frapper cette économie, une économie plus endettée souffrira beaucoup plus qu’une économie moins endettée. L’accroissement du stock de dette sans accroissement de la capacité de production ne peut que fragiliser l’ensemble du système (voir le Japon depuis la bulle qui dura de 1987 à 1990, parce que les taux courts y étaient trop bas. Ils ne s’en sont toujours pas remis). Deuxième remarque Si les taux d’intérêts sont trop bas, c’est à dire s’ils sont très inferieurs à la croissance des profits dans les affaires déjà établies, alors les seuls types de prêts que les banques accorderont seront des « emprunts financiers » puisque le risque ‘ex ante » apparaitra beaucoup plus faible que pour lancer une nouvelle affaire par exemple. En tant que banquier, je serai complètement idiot de prêter à un fou qui va probablement se casser la figure en essayant de lancer un nouveau produit plutôt qu’à un homme raisonnable qui veut racheter son principal concurrent…Ce qui veut dire que comme la somme des prêts est limitée à chaque instant par la capacité des banques à octroyer des crédits ( un multiple de leur capital), ceux qui veulent créer des nouvelles entreprises ou acheter une nouvelle machine outil ne trouveront pas un sou. Les emprunts « financiers » marginalisent les « emprunts capitalistes ». Et comme le stock de capital n’augmente plus-puisque l’argent manque parce que les taux sont très bas– la productivité se met à baisser et avec elle la croissance structurelle de l’économie tandis que le chômage se met à monter -et le niveau de vie des classes moyennes s’effondrent. Cet inévitable ralentissement économique fait baisser la rentabilité des affaires existantes, ce qui rend très difficile le remboursement des dettes « financières » accumulées par nos brillants repreneurs d’affaires.Les résultats « ex post » ne sont pas du tout là la hauteur de ce que les acheteurs d’affaires avaient anticipé. Les profits baissent, mais la dette, elle ne baisse pas…Il faut donc mettre une partie du personnel à pied, ce qui renforce bien sur la spirale baissière…. Les travailleurs sont bien entendu les premières victimes de ces « dégraissages » (mot affreux s’il en fut). De ce fait, la confiance chez les salariés baisse, leur taux d’épargne se met à monter, et l’économie de plonger encore un petit coup.Derrière tous ces phénomènes désastreux, le désir par une classe de privilégiés de transformer des profits en rente en capturant l’argent gratuit que leur fournit la banque centrale. Et dans nombre de pays, cette classe de privilégiés a pris le contrôle des banques centrales. En réalité, dans un certain nombre de pays, une ploutocratie technocratique a pris le contrôle de nos monnaies et de nos Démocraties. Pas dans tous, heureusement… Conclusion Comme le lecteur peut s’en rendre compte, les taux bas amènent fort logiquement à un ralentissement économique et à une très grande fragilisation des économies sous jacentes, créée par un excès de dettes, à une paupérisation du monde du travail et en fin de parcours à une implosion du monde financier qui, lui même, scie avec entrain la branche sur laquelle il est assis, en partant du vieux principe, « qu ‘ après moi le déluge…. » Si, en revanche, les taux courts sont maintenus à un niveau proche du taux de croissance des profits, alors l’incitation à l’emprunt financier disparait. Prendre du levier, s’endetter ne paye plus. La Rente a disparu. L’épargne du pays s’investit alors dans les emprunts capitalistiques, le stock de capital augmente et avec lui la productivité, le plein emploi règne et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Des taux d’intérêts trop bas favorisent donc non pas les entrepreneurs, mais ceux qu’il faut bien appeler des vautours qui n’ont qu’un objectif: voler les actifs créés par d’autres en profitant du fait qu’ils peuvent avoir accès à l’argent gratuit…parce qu’ils sont en bon terme avec la banque centrale, ayant été dans les mêmes écoles. Des taux normaux favorisent les entrepreneurs. Des taux bas favorisent ceux qui cherchent à se créer une rente non gagnée. En termes simples une politique Keynésienne arrive exactement au résultat inverse de celui recherché : le triomphe du rentier sur l’entrepreneur. Et c’est pour ca que votre fille est muette. . Pendant que la France frémit, les entreprises meurent à petit feu Une économie qui frémit en France, cela ne veut pas dire que la reprise est là. Il y a certes une reprise mondiale mais elle intervient en ordre dispersé selon les efforts qui ont été consentis dans les différents pays. En France, nous sommes à la fin d’une mini récession marquée maintenant par une légère hausse de l’activité industrielle. Les ménages ont maintenu à peu près leur consommation mais la poursuite de la hausse des prélèvements devrait bientôt avoir des effets négatifs. Ils devront subir le taux de TVA « normal » à 20% à partir du mois de janvier prochain. Les entreprises ont ralenti leurs investissements et freiné leurs recrutements. Quant à l’emploi, il faudrait constater une véritable volonté des entreprises de reprendre leurs investissements, ce qui est loin d’être le cas. Si la véritable croissance n’est pas là, c’est tout simplement que les entreprises sont en train de mourir à petit feu. Les entrepreneurs sont totalement démotivés, quand ils ne s’exilent pas. Comme aucun des membres du gouvernement n’a travaillé durablement dans une entreprise privée, ni vécu à l’étranger, nous avons des ministres qui vivent dans le déni de réalité permanent, les incantations et les actions de communication censées occuper l’ouverture des journaux télévisés et les Unes des quotidiens. François Hollande a donné l’exemple de sa nouvelle stratégie estivale. Il a annoncé qu’il voulait doubler le nombre d’ « emplois francs » en 2013 ! Il s’agit d’embaucher en CDI un jeune de moins de 30 ans qui réside en Zone Urbaine Sensible (ZUS). Quand on regarde les chiffres, il s’agira, aux frais du contribuable, de créer 5000 « emplois » au lieu des 2500 prévus initialement ! Tout le monde sait très bien que les contrats aidés sont inefficaces pour créer des emplois durables. L’emploi salarié dans le secteur marchand continue de se dégrader. C’est de flexibilité du travail dont on a besoin, de baisse des charges sociales et surtout d’une modification du fonctionnement du SMIC qui rend inemployable des jeunes qui ne sont pas formés. On a absolument besoin d’un « smic différencié » qui a donné des résultats satisfaisants dans tous les pays de l’OCDE où il a été mis en place. Cela part de l’idée simple que si l’on n’a pas de qualification, c’est en travaillant qu’on peut en acquérir une. Quand on se souvient des propos du candidat socialiste François Hollande au Bourget en janvier 2012 s’adressant « à une jeunesse trahie, sacrifiée, abandonnée, reléguée » et proclamant : « C’est pour la jeunesse de notre pays que je veux présider la France »… Cela n’a pas empêché le pathétique exercice de communication de « ministres qui ne partent pas en vacance… » Jean Marc Ayrault, le Premier ministre, a joué les chefs de colonie de vacances à Matignon ! Dans le sud ouest où nous nous trouvons, Nicole Bricq, ministre du Commerce Extérieur, est intervenue auprès des douaniers pour inspecter les camions en provenance d’Espagne… et Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, a visité l’Atelier du Chocolat de Bayonne. Cela lui a permis de constater que la reprise était bien là, mais que la croissance pourrait tout de même être en recul de 0,1% cette année. Tout cela n’est pas grave, François Hollande et son gouvernement ont l’art en permanence de dire une chose et son contraire. Pendant ce temps là, on attend toujours que le gouvernement s’attaque de front à un ensemble de situations privilégiées, notamment la fin des régimes sociaux d’exception, le régime d’indemnisation chômage des intermittents du spectacle, le cumul allocations familiales/supplément familial de traitement pour les fonctionnaires, la suppression du doublon prime pour l’emploi et RSA, les dérives dans l’Aide Médicale d’Etat allouées aux immigrés clandestins, etc… Ce qui est pratiquement sûr, c’est que les entreprises vont devoir payer pour la pénibilité du travail… Une fois de plus, on nous rappelle que le travail doit être vécu comme une aliénation… C’est aussi que la réforme des retraites devrait porter atteinte à la compétitivité des entreprises…Quand on lit les déclarations de Stéphane Delpeyrat-Vincent, Secrétaire National du PS dans Sud Ouest, on peut vraiment constater que l’on est mal parti : « La campagne d’intoxication médiatique à laquelle se livrent le Medef et les libéraux pour dramatiser une situation qui ne mérite pas de l’être ne doit pas nous impressionner. En effet grâce à une démographie très favorable, le système de retraite par répartition n’est nullement menacé à long terme dans son financement » ! La politique qui est menée en France ne crée donc pas les conditions d’un retour des entreprises françaises à la compétitivité. Le déni de crise et les fautes de pilotage s’accumulent. L’équation budgétaire est de plus en plus tendue. Les marchés pourraient finir par s’impatienter, car les hausses d’impôts ne suffisent pas à réduire les déficits. Le niveau record de la bourse de Paris, mesuré par l’indice CAC 40, est porté par un regain d’optimisme mondial… Tous les économistes proches du gouvernement qui estimaient que les réformes et l‘austérité ne servaient à rien devraient être amenés à revoir leur copie…En Espagne, on a le sentiment que l’expérience de gestion courageuse pourrait réussir. En Grande Bretagne, l’économie est en train de faire partie de celles qui sont les plus fortes de la zone OCDE. Ce résultat est du à une politique sérieuse…. Cela montre bien que s’attaquer aux déficits en période de crise n’est pas systématiquement mauvais pour la croissance. En Chine, l’économie montre des signes de rebond. Tout ne va pas dans le même sens, car la Bundesbank doute que les 240Md€ débloqués ces dernières années suffisent à faire repartir l’économie grecque, tandis que les économies des pays du « Printemps Arabe » s’enfoncent dans la crise… Sur le marché américain, un des graphiques (voir ci-dessous) provenant d’une des dernières notes de Charles Gave, le président de GaveKal a Hong Kong, a été repris de nombreuses fois dans les médias américains. Il montre que chaque fois que les positions à terme financées par de la dette (courbe en rouge) s’accroissent, le marché américain baisse (courbe en gris). Par Jean-Jacques Netter Mythes et réalités du président normal ou quand le roi s’habillait en berger Quinze jours de Brégançon plus tard, « la rentrée c’est maintenant » a estimé notre président normal, dans le droit courant de sa normalité. Mais nous aurons pu goûter pendant quinze jours entiers aux joies des terrasses en shorts et chemisettes pour Monsieur, robes à fleurs pour Madame et maillots mouillés pour tous. Mais quelle superbe mythification, chère à Roland Barthes[1], que cette image du politique en vacances ! Bien sur, il nous apparaît touchant et presque flatteur, de participer à la confidence d’une humanité quand le président va à la Fnac ou quand sa compagne porte des Adidas à lacets rose mais toujours est-il que le solde de l’opération permet au politique de devenir encore un peu plus une vedette tout en restant terriblement terrien. Autrefois, les rois s’habillaient en berger, aujourd’hui il suffit de s’habiller pendant quinze jours chez Décathlon ! Pourquoi est- ce un mythe me demanderez-vous ? Parce que il faut bien comprendre qu’au delà du partage de la confidence, on nous explique ainsi que notre président a le sens des valeurs communes, qu’il est de « bon sens ». Il a des racines au cœur de la nation puisqu’il vit comme nous, le peuple, dont il partage les loisirs.Normal doit donc aussi être définit par ce qu’il exclut car après tout, sont-ils bien normaux tous ces entrepreneurs, ces intellectuels, ces financiers qui eux ne sont pas en Décathlon pendant 15 jours ? Car eux, ce sont des esthètes, ils fréquentent non pas de bistrot de province ou des cantines de CE mais des bars chics de la rive gauche ou des lounges privés et boivent des champagnes dispendieux alors que notre président normal est sainement attablé devant un Perrier sur des chaises de bistro en formica. J’aimerai à ce stade, rebondir sur un excellent papier lu dans les échos du 18 août dernier de François de la Chevalerie, qui titrait : « L’entrepreneur, bouc émissaire du patriotisme du gouvernement …… Supposés patriotes sont ceux qui adhérent à l’idée de justice formulée par le pouvoir, supposés patriotes sont ceux qui maintiennent leurs activitées en France, supposés patriotes sont ceux qui créent de l’emploi plutôt que de se nantir ».[2] Autre mythification courante visiblement bien exploitée par nos élites socialistes que l’auteur de l’article des échos dénonce également : l’entrepreneur serait une feignasse doublée évidemment d’un profiteur. Pour parfaire l’œuvre, nos récentes élites prennent soin visiblement désormais d’y adjoindre une sorte de crime antipatriotique. N’en jetez plus, ils se rendent. Je vois d’ici les wagons entiers de déportations d’entrepreneurs, intellectuels, hommes d’affaires en tous genres vers de vrais camps de travail ; car il s’agirait quand même une bonne fois pour toute de mettre ces gens là « au boulot, » comprendre évidemment « un travail concret ». A ce titre, je rappelle qu’il ne saurait exister de travail plus quantifié et donc bénéfique que de creuser des trous ou d’entasser des pierres. Cette quantification du travail entraîne naturellement une promotion de la force physique, celle des muscles de la poitrine, des bras.Inversement la tête est un lieu suspect dans la mesure où ses produits sont qualitatifs et non quantitatifs. On retrouve ici l’ordinaire discrédit populaire jeté sur le cerveau ( ie : le poisson pourrit par la tête , dicton populaire). Un homme qui travaille du chapeau ne saurait avoir un corps alors que justement notre homme « normal » lui, et il nous l’a prouvé, en a un. Il nous a même prouvé qu’il savait braver les intempéries, c’est dire s’il est « increvable ». Ainsi l’homme normal doté d’un corps ne saurait être autre chose que franc, honnête, concret, enraciné comprenez vous ? Pas comme tous ces horribles intellectuels sans corps qui ne savent pas , eux, ce qu’est un « vrai travail ». Autre chemin emprunté par la présidence et noté au passage également dans l’excellent article des échos et dans plusieurs articles du site de l’Institut des Libertés comme ici précédemment : la notion de morale moderne. Car il faut aussi tout de même comprendre que le socialiste nouveau occupe aussi un poste eminent grâce à la somme de ses connaissances en matière de morale. Le politicien français est ainsi pourvu d’un don caractéristique, c’est l’alliance d’une expérience fort longue, impliquant un âge respectable et d’une jeunesse de cœur éternelle, qui définit ici le droit à la morale. Le socialiste français rejoint ainsi un autre type prestigieux qui est celui du politique bourru doué d’une saine franchise (largement exploité à tort pendant la campagne par Monsieur Mélenchon) et dont la science est toujours sublimée par l’extrême onction de la morale petite bourgeoise populaire, j’ai nommé le bon sens. On retrouve ainsi dans ce vade mecum du bon sens petit bourgeois socialiste, les fameux ” si y’en a qu’ont plus, c’est qu’ils m’ont pris à moi” et son corollaire ” Yaka faire payer les riches puisqu’ils sont plus riches”. Evidemment. Le bon sens, notion molle dont raffole le politique sans conviction et sans idée est cependant la dernière chose que nous pourrions souhaiter aux décideurs politiques des années économiques qui s’annoncent aux alentours de la zone euro car il va falloir prendre, une fois n’est pas coutume, de vraies décisions. Le genre de décisions politiques de la grande époque de Madame Thatcher où quant on disait, “on ferme les mines”, on fermait les mines. Comme aimait à la rappeler Oscar Wilde, anglais d’un autre style : « De nos jours, les gens meurent d’une espèce de bon sens rampant or il n’y a que les erreurs qu’on ne regrette jamais ». Il me reste donc à souhaiter, de bon cœur, à nos camarades socialistes en cette nouvelle année scolaire, beaucoup d’erreurs et puissent-elles au moins leur apprendre l’art de la décision, art maitrisé par tous les entrepreneurs ou devrions-nous plutôt déjà nous résoudre à laisser Monsieur Hollande découvrir que « le bon sens m’a tuer » ? J’hésite. Par Emmanuelle Gave Juriste et Directrice Executive de l’Institut des Libertés [1] Roland Barthes « Mythologies ».Editeur : Seuil (1 mai 1970) Collection : Points Essais [2] http://lecercle.lesechos.fr/entrepreneur/developpement/221152250/lentrepreneur-bouc-emissairepatriotisme-gouvernement En France, tous les moteurs de la croissance sont désormais en panne La consommation en France, qui était jusqu’à maintenant le seul moteur de la croissance qui restait actif, fait l’objet d’une panne historique. Les dépenses des ménages ont reculé de 0,1% en 2012 et depuis le début de l’année on enregistre -7,7% sur le bricolage, -5,8% sur la restauration, -3,4% sur les carburants, -2% sur l’habillement… Comme les moteurs de l’investissement sont paralysés par une fiscalité de plus en plus confiscatoire et un climat anti entrepreneur du gouvernement et que l’exportation souffre du manque de compétitivité française, l’économie française s’enfonce durablement dans la récession. Mislav Matejka stratégiste Europe chez JPMorgan est d’ailleurs très inquiet de la profonde détérioration de l’activité en France. Elle est bien supérieure à ce qu’il escomptait au début de l’année… Eric le Boucher des Echos a rappelé une fois de plus que l’urgence c’était d’aider les entreprises à restaurer leurs marges pour qu’elles puissent investir. Christian Saint Etienne professeur au CNAM pense que arrêter la rigueur, ce serait commettre une erreur historique. Ils ne sont visiblement pas écoutés par Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif, qui s’est exprimé dans Le Monde sur la politique de réduction des déficits : « cette politique (du gouvernement Ayrault dont il fait partie) conduit à la débâcle ». On ne peut pas dire que l’on fait de l’austérité quand on continue à embaucher des fonctionnaires. On ne peut continuer longtemps à naviguer entre le rafistolage et l’incantation… Dans la rubrique des mauvais signes : Gérard Filoche a été l’invité de plusieurs media cette semaine (France Culture, France 2 notamment) pour expliquer tout le mal qu’il pensait de Margaret Thatcher. Il faut dire que, en tant qu’ancien inspecteur du travail, ex membre du Parti Communiste et aujourd’hui membre du Parti Socialiste, il prend la défense des syndicats qui selon Geoffroy Lejeune de Valeurs Actuelles, ruinent l’économie, cassent les usines, minent le dialogue social et sont amnistiés par le gouvernement…. Quand on regarde les résultats obtenus par Margaret Thatcher entre 1979 et 1990 (hausse de la croissance, baisse du chômage, suppression du déficit budgétaire), plus que jamais, on a besoin d’hommes et de femmes politiques courageux comme elle. D’ailleurs « L’indice de misère » qui prend en compte le chômage et l’ inflation a considérablement baissé pendant son mandat, alors qu’il battait des records inégalés sous les premiers ministres travaillistes Wilson et Callaghan. Voilà des chiffres qui malheureusement ne sont mentionnés par aucun media grand public. François Hollande président de la République, n’a pas du lire avec beaucoup de plaisir les couvertures des magazines de la semaine : « Monsieur faible » pour L’Express, « Pépère est il à la hauteur ? » pour Le Point, « La gauche piégée par l’argent » pour Le Nouvel Observateur. Rebondissant sur le niveau de popularité le plus bas de tous les présidents de la Vème République (26% selon Opinionway) Dominique Moïsi économiste professeur au King’s College de Londres, a comparé dans le Financial Times, François Hollande à Louis XVI qui quelques semaines avant son exécution passait plus de temps à s’occuper de ses serrures que de gérer la France… Dans le reste de l’Europe, Olivier Blanchard chef économiste du FMI nous rappelle que les prévisions économiques se révèlent presque toujours inexactes. Il y aura encore selon lui d’autres crises car le FMI voit les risques grandir dans le système financier. Il légitime néanmoins les politiques monétaires expansionnistes. Il devient toutefois clair que le Portugal devra encore être sauvé. Quant à l’Europe de l’Est, elle offre une vision contrastée. La Slovénie inquiète l’Europe. C’est le pays qui pourrait être le prochain à avoir des problèmes. La zone Euro dans son ensemble est confrontée à sa stratégie budgétaire. Le Semestre Européen va être une période de coordination des politiques structurelles macroéconomiques et budgétaires des Etats Membres. Au terme d’un long processus les Etats membres devront tenir compte des recommandations pour faire adopter leur projet de loi de Finance par leurs parlements national respectifs. Une étude très détaillée sur ce sujet vient d’être publiée par Frédérique Cerisier de BNP Paribas. Comme l’Allemagne risque de se lasser de jouer le bouc émissaire de tout ce qui ne va pas en Europe, George Soros Chairman de Soros Fund Management est revenu cette semaine sur un de ses sujets favoris qui est le lancement le plus rapidement possible de Eurobonds. Son denier papier, intéressant comme d’habitude, « A European solution to the Eurozone problem » a été publié sur le site www.project-syndicate.org. La Chine est paradoxalement toujours fragile En Chine, malgré un niveau de réserves de change sans précédent (3400 Md$), Fitch l’agence de notation s’inquiète de la croissance de la finance parallèle (=shadow banking). L’inflation ralentit mais les chiffres du déficit commercial ont constitué une surprise en mars en raison de la baisse des exportations vers l’Europe. C’est pourquoi Martin Wolf l’éditorialiste du FT a rappelé les propos que Wen Jiabao, l’ancien premier ministre a tenu sur la croissance en Chine qui « a été déséquilibrée, non coordonnée et non durable »… En Corée, la crise commence à inquiéter les marchés. La politique économique surnommée « Abenomics » par le marché, mise en place par Shinzo Abe le nouveau premier ministre, menace la compétitivité des produits coréens …Les menaces d’attaque nucléaire par Kim Jong-un contribuent à faire en sorte que le marché coréen soit pour le moment le moins cher de tous les marchés asiatiques (rapport cours/bénéfices de 9x et rapport cours/actif net de 1,1x) Matières premières : cours en baisse sur l’or, le pétrole et le cuivre L’once d’or a franchi en baisse le niveau de 1500$. Plusieurs maisons ont changé d’avis cette semaine sur les perspectives du métal jaune. Goldman Sachs est même allé jusqu’à recommander à ses clients de vendre de l’or à découvert. Quand à Patrick Legland le patron de la stratégie chez Société Générale, il vient de sortir une étude intitulée « La fin de l’or. Il s’attend à ce que l’or baisse jusqu’à 1375$ pour la fin de l’année. Parallèlement le baril de pétrole Brent a perdu 8$ dans la semaine et le cuivre se retrouve à 7610$ la Tonne. Comme la demande mondiale est stagnante les stocks gonflent. Si le cours passait durablement en dessous de 7000$ de nombreuses mines seraient en perte. C’est une hypothès tout à fait vraisemblable car l’offre de cuivre va beaucoup augmenter avec BHP Billiton (mine Escondida au Chili), Rio Tinto (mine Oyu Tolgoï en Mongolie), Codelco (mine Chuquicamata au Chili), Le charbon baisse également puisque le contrat de la société XStrata avec les sociétés électriques japonaises a été revu en baisse de 17% par rapport à l’année dernière. Parmi les autres sociétés impactées par cette évolution on trouve des sociétés mondiales comme Rio Tinto, Anglo American, Glencore (trading) et Noble (trading Hong Kong). Il y a aussi des sociétés américaines notamment : Murray Energy, Peabody Energy, Alpha Natural Resources, Arch Coal. Secteurs : le secteurs des équipementiers gaz de schistes va rester actif Dans le secteur des Gaz de schistes pour lequel toute recherche est toujours interdite en France, les sociétés françaises souhaitant participer à cette activité en forte croissance sont obligées de se développer à l’étranger. Cela leur permettra d’aller créer des emplois aux Etats Unis plutôt qu’en France. Imerys, société contrôlée par le belge Albert Frère et le canadien Paul Desmarais, vient ainsi d’annoncer cette semaine le rachat au fonds d’investissement CSL Capital, d’une usine de billes aux Etats Unis. Elles sont injectées dans le sol pour maintenir les fractures ouvertes et permettre au gaz de schiste de s’échapper. Le secteur va rester sous les feux de l’actualité car le gaz de schiste est en train de menacer l’économie de la Russie. Ses exportations de pétrole pourraient baisser selon l’Agence Internationale de l’Energie, de 50MT d’ici 2040. Parmi les sociétés qui pourraient faire l’objet d’opérations financières les gérants mentionnent souvent Weir Group plc qui fabrique des pompes en Grande Bretagne. La société pourrait intéresser Flowserve (pompes centrifuges/US) ou Caterpillar. Parmi les sociétés fournissant les exploitants de gaz de schistes figurent Sulzer (gestion de l’eau/Suisse), Rotork plc (Valves/UK), Burckhardt Compression Holding AG (compression de gaz/Allemagne), IDEX Corporation (pompes et fluides/US), Kentz (engineering/ UK). Les sociétés qui sont à l’origine d’innovations de rupture sont très recherchées par les analystes financiers jusqu’au moment où elles déçoivent. Cela a été le cas cette semaine pour VMWare (-17% depuis le début de l’année et -32% sur le plus haut), une des vedettes du « cloud computing » aux Etats Unis). Nick Nelson stratégiste de UBS a profité de ce trou d’air pour remettre le titre à l’achat. Parmi les sociétés identifiées par la MIT Technology Review comme les plus innovantes on note : ABB(coupe circuit haute densité pour les énergies renouvelables), Corning ( nouveau verre pour écran tactile/US), Dow Chemical (tuiles avec des matériaux photovoltaique/US), GE (nouvelle turbine éolien-solaire/énergie classique/US), Philips (LED contrôlable par smartphone/Pays Bas), Siemens ( nouvelles batteries pour les énergies renouvelables/Allemagne), Facebook (corrélation online offline/US), Safaricom ((=M-Pesa au Kenya), Tencent (version chinoise de Twitter/Chine), Amazon (mise en place de la livraison dans la journée), Apple (développement de la technologie Retina/US), ARM Holdings (chips pour smartphones…Big Little Chip Architecture/UK), Google (logiciel de smartphone le plus utilisé/US), IBM (nouveaux circuits qui transmettent des données avec de la lumière/US), Intel (technologie superbe non reflétée par les performances boursières/US), Microsoft (Windows 8 va influencer le marché des PC et des mobiles/US), Nuance Communications (reconnaissance vocale/US), Xerox (gestion du prix des parking en yield management/US). Les sociétés de services informatiques (SSII) ont cédé du terrain à Paris cette semaine avec des baisses sur CapGemini, Steria et Atos. Le mouvement s’est produit à la suite de l’avertissement sur ses perspectives publiés par Infosys le numéro un indien. Parmi les autres sociétés indiennes suceptibles d’être impactées figurent Wipro, Tata Consultancy Service et Patni Le chomage en France Pôle emploi est un établissement public à caractère administratif (EPA), chargé de l’emploi en France. Créé le 19 décembre 2008, il est issu de la fusion entre l’ANPE et les Assedic. On constate différentes catégories de chômeurs en fonction de leur situation professionnelle. Catégories A, B et C : demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi. 1. Sans emploi. 2. Ayant exercé une activité réduite courte. 3. Ayant exercé une activité réduite longue. Catégories C et D : demandeurs d’emploi inscrits à pôle emploi, non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi. 1. Stage, formation, maladie…… 2. Bénéficiaires de contrats aidés….. Taux de chômage 2012 Le taux de chômage communiqué ne tient compte que de la catégorie A, il est calculé sur le nombre d’actifs qui est de 29.500.000 Janvier 2013 Catégorie A 3.169.300 demandeurs 10.72 % Catégories B et C 1.767.400 demandeurs 5.60 % Catégories D et E 621.000 demandeurs 1.95 % 4.936.700 demandeurs 16.73 % Catégories A, B et C Taux de chômage des pays clés : – Pays Bas 4,9 % Royaume-Uni 8,1 % – Allemagne 5,5 % Etats-Unis 8,3 % – Suède 7,5 % Italie 9,8 % Prévision de demandeurs d’emplois de catégorie A à fin 2013 : 3.470.000 chômeurs soit 11.75 % Evolution du nombre de chômeurs de catégorie A en 2012 Evolution du nombre de chômeurs de catégorie A, B, C en 2012 Le nombre de chômeurs était en moyenne de 15.000 chômeurs/mois de janvier à fin avril 2012 et a bondi en moyenne à 27.900 chômeurs/mois de mai à décembre 2012.Le ministre du travail a une nouvelle fois incriminé les plans sociaux « repoussés, dissimulés » pendant la présidentielle précédente et promis de « mettre en œuvre des politiques pour en limiter les effets ». Une explication simpliste et rapide dans la mesure où la croissance n’étant pas au rendez-vous et ne le sera pas avant 2 ans minimum, les entreprises anticipent, bien entendu, les résultats en baisse à court terme. L’assurance chômage : situation financière 2012 et 2013 Situation Mai 2012 – Recettes 32.6 Mds € – Dépenses d’indemnisation – Déficit de l’assurance – Déficit cumulé 35.2 Mds € 2.6 Mds € 14.1 Mds € Situation fin 2013 – Recettes 33.2 Mds € – Dépenses d’indemnisation – Déficit de l’assurance – Déficit cumulé 37.2 Mds € 4.0 Mds € 18.1 Mds € L’hypothèse des prévisions est calculée sur les croissances estimées suivantes : Année 2012 croissance de 0.1 % Année 2013 croissance de 0.5 % En définitif, le manque de croissance de l’activité en général entraine une diminution de la masse salariale et par conséquent une augmentation de la dette de l’assurance chômage.Les décisions prises par le gouvernement qui pèsent sur le coût du travail selon le budget de l’état 2013 annonce une prévision de croissance plutôt de 0.2 % au lieu de 0.8 % indiquée par le président de la république, ce qui amplifie encore plus la dette de l’assurance chômage.En attendant le retour hypothétique de la croissance, le gouvernement embauche d’ici à fin novembre 2012, 2000 conseillers à pôle emploi, comme si la croissance était dépendante de la qualité du personnel de l’agence. Les effectifs de pôle emploi mai 2012 – Accueil des demandeurs d’emploi – Services indemnisation du demandeur d’emploi – Accompagnement des demandeurs d’emploi – Services aux employeurs – Supervision, support, autres effectifs ventilés Total 6 459 9 068 20 621 6 307 19 600 62 056 Les sept plaies du chômage dans l’hexagone 1. Une démographie défavorable à l’emploi 2. Un coût du travail élevé 3. Un manque d’incitation à retravailler 4. Une inadéquation entre l’offre et la demande 5. Une absence de flexibilité 6. Des séniors encore exclus 7. Un suivi défaillant Les plans sociaux en hausse continue PSA, Renault, Florange, Air France, Sanofi ou encore Virgin : les plans sociaux qui font l’actualité aujourd’hui ne devraient pas avoir de conséquences avant 2013, les victimes de ces plans sociaux sont comptabilisés comme chômeurs de catégorie D, ils sont référencés comme stagiaires de la formation professionnelle.Le total des chômeurs de catégorie D et E représente à fin 2012 651.000 chômeurs.On ne met en avant chaque mois que les catégories A, B, C et jamais la D et la E.Les plans sociaux ne devraient pas se raréfier, bien au contraire, selon l’étude de l’assureur Crédit Euler Hermès, 65.000 sociétés devraient faire défaut en 2013, un chiffre en hausse de 3%. Le vrai chiffre du chômage à fin décembre 2012 est d’environ 5.550.000 chômeurs soit 18.81% du total des actifs Prévisions du chômage en 2013 Deux fois de plus de destructions d’emplois en 2013 que l’année 2012. Prévisions de l’Unedic le 14 janvier 2013 : – 174.000 postes seraient supprimés en 2013 – 185.500 demandeurs d’emploi de catégorie A de plus en 2013 – 3.319.300 chômeurs de catégorie A fin 2013 – 11,80 % de chômeurs de catégorie A fin 2013 – 17 % de chômeurs catégorie A, B, C fin 2013 L’effet de la politique menée par le gouvernement concernant : – Le rétablissement de la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé très jeunes. – La mise en place des contrats aidés, 100.000 postes en 2013 dans le secteur non marchand. Ce genre de politique, si elle diminue partiellement le choc des destructions d’emplois une année, coûte cher aux finances publiques et n’a pas d’effet durable. Les comptes de l’Unedic porteront les stigmates de cette crise et cela se traduira par une augmentation de la dette de l’assurancechômage qui passerait de 14,1 milliards d’euros à fin 2012 à 18,6 milliards d’euros à fin 2013. L’effet de la politique menée par le gouvernement concernant : – Le rétablissement de la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé très jeunes. – La mise en place des contrats aidés, 100.000 postes en 2013 dans le secteur non marchand. Ce genre de politique, si elle diminue partiellement le choc des destructions d’emplois une année, coûte cher aux finances publiques et n’a pas d’effet durable. Les comptes de l’Unedic porteront les stigmates de cette crise et cela se traduira par une augmentation de la dette de l’assurance-chômage qui passerait de 14,1 milliards d’euros à fin 2012 à 18,6 milliards d’euros à fin 2013. Evolution du chômage en 2013 Janvier 2013 43.900 chômeurs de plus – Catégorie A 3.169.300 11.18 % – Catégorie A, B et C 4.997.500 17.60 % Les chercheurs, les créateurs d’entreprises sont les seules solutions et les meilleures armes pour lutter contre le chômage, la Cour des Comptes dans son dernier rapport montre clairement les défaillances de l’état incapable d’avoir une stratégie claire. La France possède un nombre important de réseaux, employant un nombre incroyable de salariés, censés aider, appuyer les entrepreneurs dans leurs démarches. Des chambres de commerce aux technopoles en passant par des tas de petites niches avec des stratégies concurrentes sont inefficaces à cause de l’inexistence de coordination entre les différents ministères concernés. Beaucoup de réseaux d’entreprises se sont créés depuis les années 80 et 90, elles devraient aujourd’hui s’associer pour être une force beaucoup plus représentative dans la sphère politique qu’elle n’est actuellement. *** Remerciement à André Morguérou « Rien ne se perd, tout se transforme » de Woerth à Cahuzac On a reproché à Nicolas Sarkozy sa vulgarité, son coté outrancier et… son ministre du budget, Eric Woerth mais laisser ainsi sans pudeur ouvrir une instruction judiciaire contre un ministre du budget en exercice, la voila, LA vulgarité ultime. Mais qu’elle victoire à l’aube de la « République des justes ». Dans un état de droit comme le nôtre, la justice est tout d’abord une institution politique, avant d’être une vertu que l’on tenterait de s’approprier publiquement. Il n’appartient ni à un président, ni un parti, ni à un média, ni à aucun citoyen de dire ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. C’est une notion que nous avions aussi préalablement évoqué,entre ce qui est juste et ce qui est moral. Selon Abélard, il existait une distinction essentielle entre le crime et le péché. Le crime n’existait que s’il était reconnu par la loi, ce qui est le rôle de la justice. Nulla crimen sine lege (pas de crime qui ne soit reconnu par la loi) disait déjà le droit Romain et il est donc, du ressort de la puissance publique de le punir et de l’empêcher puisque tout crime est destructeur de l’ordre social. Le péché, en revanche, ressort de la morale privée et il revient à Dieu de le punir. Chacun doit s’en repentir tout en essayant d’en corriger les effets par ses actions ultérieures. Ceci est ce qu’il est convenu d’appeler la morale. Il revient par conséquent à l’Etat de punir le crime, mais en aucun cas de sanctionner le péché. Aux yeux de la puissance publique, une action peut être un crime sans représenter un péché, tandis qu’un péché aux yeux de l’Eglise peut ne pas être du tout un délit aux yeux de la société.Certes dans un monde idéal, les deux se recouperaient mais la morale est fluctuante d’une personne à l’autre alors que la justice, elle, doit être la même pour tous. Ainsi, je m’interroge, s’il s’agit de rétablir une république des « justes », chère en son temps aussi au grand ordonnateur, feu le président François Mitterand, qui aimait à rappeler la « force injuste de la loi », derrière quel paravent nos amis socialistes vont-ils s’abriter maintenant? Celui de la morale ? de la vertu ? Je me sentirais un peu serré aux entournures à la place de Monsieur Hollande de prôner une morale collective au nom de tous que semble-t-il les miens ne savent déjà pas comprendre…. Entendons nous, une république plus juste est en soit une feuille de route acceptable, mais encore convient-il de respecter les lois et les institutions de la République et non pas, comme l’induit Monsieur Hollande d’opposer la loi à la justice.Opposer la loi à la justice, c’est réintroduire au cœur de la démocratie la préférence pour une morale collective, voire une religion. A travers ce genre de discours, on perçoit bien que le socialisme n’est rien d’autre qu’une religion cherchant toujours, au nom d’une morale collective, à s’immiscer dans l’ordre de nos sociétés et mettre à mal un des derniers bastion de nos libertés individuelles : la loi. La morale n’est pas la Justice et Monsieur Hollande ne détient visiblement ni l’une ni l’autre. Les siens visiblement non plus.