Licence de Médiation Culturelle et Communication, 2ème année E
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Licence de Médiation Culturelle et Communication, 2ème année E 32MCM ANALYSE DU DISCOURS : Typologie des textes et Analyse du discours de presse ANNEE 2004-2005 1er SEMESTRE Question 1 Présentez la séquence descriptive prototypique Le schéma prototypique de la séquence descriptive (en appui sur Adam 1992) comporte plusieurs opérations descriptives : ancrage, aspectualisation, mise en relation, reformulation. Par l’opération d’ancrage, la séquence descriptive signale d’entrée, au moyen d’un nom (le thème-titre, un nom propre ou commun = support de la description) de qui/quoi il va être question. Parfois le thème de la description n’est pas annoncé au début, mais la dénomination est donnée en fin de séquence, on appelle ce procéder l’affectation. Dans ce cas il s’agit de répondre à la question implicite de qui/quoi il vient d’être question : le lecteur ne peut alors qu’émettre des hypothèses qu’il vérifie au terme de la séquence, quand le thème-titre lui est donné. L’opération d’aspectualisation : la description peut être considérée comme une sorte d’exposition des divers aspects (énumération de qualités et propriétés). L’aspectualisation s’opère soit par fragmentation de l’objet décrit en parties, soit par qualification qui consiste à mettre en évidence des propriétés du tout ou des parties envisagées (couleur, forme, dimension, taille, nombre, etc.). La fragmentation et la qualification sont souvent liées. La qualification se réalise le plus souvent par la structure Nom + Adjectif et par le recours au verbe être (structure attributive). La fragmentation ou la partition repose plutôt sur une relation prédicative de type avoir, qui la réalise rarement sans qualification « t’as de beaux yeux ». Si l’opération d’ancrage est responsable de la mise en évidence d’un tout, l’opération d’aspectualisation est responsable du découpage en parties (propriétés de tout : couleur, forme, dimension, taille, nombre, etc.) et de leur qualification. La procédure de mise en relation.peut s’opérer soit par contiguïté, soit par analogie. L’opération de mise en relation par contiguïté peut correspondre à la mise en situation temporelle, c’est-à-dire à la situation de l’objet du discours dans le temps et/ou à la mise en situation spatiale, à savoir la relation de contiguïté entre l’objet du discours et d’autres objet susceptibles à leur tour de devenir une procédure descriptive. La mise en relation par analogie correspond à l’opération d’assimilation qui peut être comparative ou métaphorique. Elle permet de décrire le tout et ses parties en les mettant en relation avec d’autres objets-individus. La mise en relation peut être, plus simplement, métonymique. L’opération de reformulation consiste à reprendre le tout ou ses parties afin de les re-nommer, en cours ou en fin de séquence. La procédure d’enchâssement par sous-thématisation conduit à constituer en nouveau thème-titre de la nouvelle séquence une partie sélectionnée préalablement par aspectualisation. Par une nouvelle thématisation, une partie peut être envisagée dans ses propriétés et parties et cela, théoriquement, de façon infinie. (Les éléments de réponse ci-dessus définissent les exigences requises pour cette question) En résumé on dira que, par l’opération d’aspectualisation, les différents aspects de l’objet (parties/qualités) sont introduits dans le discours. Par la mise en relation, l’objet est, d’une part, situé localement et/ou temporellement et, d’autre part, mis en relation avec d’autres par les divers procédés d’assimilation que constituent la comparaison et la métaphore. Par une opération facultative de thématisation, n’importe quel élément peut se trouver, à son tour, au point de départ d’une nouvelle procédure d’aspectualisation et/ou de mise en situation. Il faut également souligner qu’une même opération d’ancrage garantit l’unité sémantique de la séquence en mentionnant ce dont il est question sous la forme d’un thème-titre soit au début soit à la fin de la séquence. Question 2 Dans le texte « Trains et avions maîtrisent la bousculade », relevez les éléments de la description, comparez-les avec la description prototypique. Le texte « Trains et avions maîtrisent la bousculade » présente une description d’actions :le déroulement du chassé-croisé (le week-end qualifié comme le plus gros de l’année) dans les trains et les avions. Il ne s’agit pas d’un récit, car la progression est absente. La description se fait en distinguant trois aspects, trois parties : « avions », « trains » et « incident le plus grave » qui est un sous-thème de « trains ». La description se fait en parallèle : elle consiste en deux descriptions, consécutives, par lesquelles on rapproche l’un de l’autre deux objets (départs en trains et départs en avions) dont on veut montrer les ressemblances et/ou les différence. Les aspects sont qualifiés (sans difficulté notable) et mis en relation par assimilation : le déroulement du plus gros week-end est assimilé au nombre des passagers dans les avions et aux égratignures horaires dans les trains. Les départs en train sont à leur tour sous-thématisés : aspectualisés d’une part (250 000, une dizaine de trains, l’incident), mais aussi qualifiés (ont pu s’envoler sans problème, sont venues perturber la journée, le plus grave) et mis en relation par contiguïté (situés spatialement : dans les seules aérogares parisiennes d’Orly et de Roissy ; Paris-Nice, Paris-Hendaye, en gare de Tour ; et temporellement : de 16h 53) aussi bien que par assimilation (une affluence, qualifiée à son tour comme, trop grande, une climatisation, qualifiée comme en panne, un problème de tension électrique). Le procédé d’assimilation est à son tour au point de départ d’une nouvelle description. Si on compare cette description avec la description prototypique, on constate deux différences essentielles. Premièrement le thème : la description prototypique a rarement pour objet une action, du moins selon le modèle élaboré par Adam. Selon Adam, il s’agit le plus souvent de représenter un objet, un lieu (Topographie), une personne (soit sous la forme de la Prosographie qui a pour objet la figure, le corps, les traits, les qualités physiques ou seulement l’extérieur, le maintien, le mouvement d’un être animé, réel ou fictif ; soit sous la forme de l’Éthopée, qui a pour objet les mœurs, le caractère, les vices, les vertus, les talents, les défauts, enfin les bonnes ou les mauvaises qualités du personnage). Deuxièmement, on peut noter l’absence de reformulation. Aleksandra Nowakowska