guide des villes pour un habitat social durable
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UN PROJET URBACT II GUIDE DES VILLES POUR UN HABITAT SOCIAL DURABLE Le projet CASH rassemble un réseau de 10 villes européennes piloté par la Ville d’Échirolles (France) et réparti dans 9 pays : Bridgend (Pays de Galles), Brindisi (Italie), Conseil régional de Rhône-Alpes (France), Échirolles (France), Francfort (Allemagne), Les Mureaux (France), Eordea (Grèce), Tatabanya (Hongrie), Utrecht (Pays-Bas), Yambol (Bulgarie). Son ambition : proposer de nouvelles solutions et promouvoir de nouvelles politiques au sein de l’Union Européenne pour une rénovation énergétique des logements sociaux. TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION 5 Les politiques de l’Union Européenne 11 DÉVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE 15 CADRE JURIDIQUE 25 INGÉNIERIE FINANCIÈRE 35 IMPLICATION CITOYENNE 45 PRODUCTION ET DISTRIBUTION D'ÉNERGIE 55 GESTION SYSTÉMIQUE DEs PROJETs DE RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE 65 CONCLUSION DU GUIDE CASH 75 L’Hôtel de Ville d’Echirolles, lieu de la réunion de lancement de la mise en oeuvre du réseau CASH en septembre 2010 Le contenu de ce rapport relève entièrement de la responsabilité de ses auteurs. Il ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Union européenne. Guide des villes pour un habitat social durable 3 UN PROJET URBACT II INTRODUCTION GUIDE DES VILLES POUR UN HABITAT SOCIAL DURABLE 5 GUIDE POUR UNE RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE INTÉGRÉE DE L’HABITAT SOCIAL Recommandations des villes pour un plus grand soutien européen à l’habitat social durable CASH (Cities’ Action for Sustainable Housing) est un réseau de 11 partenaires (10 villes : Utrecht, Tatabanya, Sonderborg, Les Mureaux, Brindisi, Bridgend, Francfort, Yambol, Eordea, Échirolles, et une région : Région Rhône-Alpes) piloté par la ville française d'Échirolles. Le projet CASH a pour ambition de proposer de nouvelles solutions et de promouvoir de nouvelles politiques, au sein de l’Union Européenne, dans le domaine de la rénovation énergétique durable et abordable de l’habitat social. Le réseau a organisé des séminaires et des réunions techniques à l'échelle locale dans le but d'échanger les expériences et de recueillir les bonnes pratiques sur les questions telles que le cadre juridique de la rénovation de l’habitat social, l'implication des habitants, les aspects techniques et financiers des investissements en matière de rénovation énergétique d’habitat social urbain. 1. Développements technologiques L'offre technologique dans le domaine de la rénovation énergétique connait un développement rapide. La disponibilité des technologies ne garantit pas qu'elles sont toujours utilisées de la façon la plus adéquate et efficace. Les partenaires CASH ont émis quelques suggestions concernant la rénovation énergétique de l’habitat social urbain. Justification générale : Tout plan de rénovation énergétique comprend le choix de l'approche, de l'objectif, des sources d'énergie, des installations techniques, des appareils et de leur dimensionnement. Il nécessite également l'implication des parties prenantes tout au long du processus. L'approche de rénovation, qu'elle soit globale ou par étape, est effectivement une question primordiale. De nombreuses parties prenantes, les collectivités et les bailleurs sociaux en particulier, se demandent souvent s'il est préférable d'agir sur un nombre limité de bâtiments afin de combler les objectifs de rénovation énergétique attendus (80 kWh/m²/ an) ou d'intervenir sur quelques éléments donnés (l'isolation et le vitrage ou l'offre énergétique et l'équipement, etc.) sur un grand nombre de bâtiments. La décision doit être mûrement réfléchie de façon à rester cohérente avec les objectifs municipaux de réduction énergétique, les ressources financières disponibles, les autres obligations à satisfaire, ainsi que les intervalles existant entre les grandes tranches de rénovation (de 20 à 30 ans en moyenne). Suggestions concrètes : - Conduire une enquête sur la demande en énergie de chauffage (chauffage et eau chaude sanitaire). - Explorer les moyens potentiels de réduire la demande (par des systèmes d'isolation, d'économie de l'eau, etc.). - Faire un calcul comparatif des différents systèmes de chauffage (chaudière seule, chaudière et cogénération, pompe à chaleur, systèmes de chauffage par biomasse - fours, chaudières, etc -, chauffage urbain), comparant non seulement les coûts d'acquisition, d'installation et de maintenance mais aussi la dépendance au pétrole et les taux d'émissions (CO2 et autres), en gardant à l'esprit que les prix des différents combustibles peuvent évoluer différemment dans le futur. -R éaliser un calcul à long terme sur 15 à 20 ans. Pour éviter une prise dé décision ad-hoc, les bailleurs sociaux et les propriétaires devraient élaborer un plan de rénovation structurelle dans lequel les aspects techniques, sociaux et économiques, mais aussi environnementaux, jouent un rôle. L'énergie grise (cachée), et notamment l'énergie requise pour le transport et le recyclage des différents matériaux/technologies à la fin de leur cycle de vie, devrait être prise en compte dans leur choix. Guide des villes pour un habitat social durable 7 2. Cadre juridique 3. Instruments financiers Les partenaires de CASH ont identifié, sur la base des barrières, des besoins et des facteurs habilitants, des recommandations pour un cadre juridique efficace en matière de rénovation énergétique, arrêtées dans le « Manifeste de Bindisi ». Afin d'accroître les options financières pour les opérations de rénovation énergétique de grande ampleur, le réseau CASH a proposé une série de recommandations, présentées dans la « Résolution de Francfort ». Justification générale : Tel qu’indiqué en introduction, de nombreux textes de loi européens s’appliquent à la rénovation énergétique de l’habitat social urbain. Il ne s’agit pas seulement des directives européennes sur l’énergie, ou de la réglementation des fonds structurels, mais aussi, par exemple, de la directive sur les marchés publics ou des réglementations nationales sur la fixation des loyers. Les villes et les autorités de gestion doivent mettre en œuvre cette législation et étayer leurs connaissances pour savoir comment l'appliquer de façon positive aux projets locaux. Justification générale : Le coût global de la rénovation énergétique pour une habitation est estimé à 23 000 euros en moyenne (en France). Afin d'atteindre les objectifs européens de réduction des émissions de CO2 fixés pour le logement, 70 à 180 millions de logements au sein de l'Union européenne doivent être rénovés selon les normes de basse consommation énergétique. Cela représente 1 500 à 4 000 milliards d’Euros d’investissement pour la rénovation énergétique dans le secteur résidentiel avant 2050, soit près de 27% de la consommation énergétique en Europe. Comment y parvenir ? Suggestions concrètes : - Créer des groupements d’innovation sur l’habitat social durable. Ces groupements d’innovation locaux pourraient être développés autour de la chaîne de valeur du processus de rénovation énergétique, en intégrant les planificateurs, architectes, fournisseurs et utilisateurs. Un tel groupement pourrait faire usage de la labellisation énergétique pour couvrir la gestion de la qualité. - Un mécanisme souple permettant d'adapter les loyers au contexte local (quartiers défavorisés) et une forme de protection contre l'augmentation des loyers sociaux existants devraient être mis en place. 8 Guide des villes pour un habitat social durable Pour atteindre les objectifs nationaux et internationaux fixés en matière de climat et d'énergie, davantage de fonds et des contributions plus importantes sont nécessaires de la part de l'Europe et des gouvernements nationaux pour tous les propriétaires. Les instruments financiers disponibles devraient être planifiés sur le long terme et mieux coordonnés. Suggestions concrètes : - Des fonds renouvelables nationaux et régionaux (moyennant l'ajout de frais additionnels sur les loyers ou les factures d'énergie) peuvent constituer un instrument efficace, favorisant les projets de long terme et de grande ampleur. - Des entités tierces de gestion, indépendantes, devraient être créées ou soutenues pour organiser les aspects techniques, financiers et organisationnels et effectuer le contrôle des mesures. Elles pourraient jouer un rôle de facilitateur entre les bailleurs/propriétaires des logements et les locataires. Ce rôle peut être assumé par des fondations ou des sociétés de service/fourniture d'énergie locales/régionales voire par des associations de locataires. - Pour une mise en œuvre intégrée et optimale de la rénovation énergétique, des mesures pour réduire les autres coûts d’exploitation de l’eau, de l’électricité et des déchets, devraient être incluses. - Des fonds européens tels que le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) ne devraient pas uniquement être alloués aux mesures énergétiques en général mais viser également l’habitat social selon une approche intégrée (énergie, cadre de vie, entretien et inclusion). 5. Production et distribution de l'énergie 4. Implication des habitants La ‘Résolution de Bridgend’ expose les recommandations clés des partenaires du réseau CASH pour une implication efficace des habitants dans le processus de rénovation énergétique et pour réduire la consommation d’énergie : Justification générale : La lutte contre les changements climatiques requiert des politiques ambitieuses. Par ailleurs, une politique en matière de changements climatiques ne peut être efficace qu'avec la participation des habitants, pour les raisons suivantes : Premièrement, dans le secteur du logement, d'importantes économies d'énergie peuvent être réalisées, grâce aux moyens techniques mais aussi par les changements de comportements. Des études montrent qu'environ 10 % de l'énergie peut être économisée simplement en changeant nos habitudes (éteindre la lumière, baisser la température, etc.) Deuxièmement, nombre de mesures techniques améliorant le rendement énergétique seront moins efficaces si aucun changement de comportement associé n'est adopté. Troisièmement, le lien « comportement-investissement » démontre que le choix d’investissement dans des équipements économes en énergie dépend des connaissances et de la sensibilisation du public. Pour ces trois raisons, l'implication des habitants est une composante indispensable et essentielle de toute politique en matière de changements climatiques. Suggestions concrètes : Les partenaires de CASH recommandent d’impliquer les habitants à tous les stades d’un processus de rénovation énergétique: - dès la phase de planification et à tous les stades, en vue de la co-conception de la rénovation, afin d’assurer une adéquation et appropriation des équipements et systèmes et le bon fonctionnement des bâtiments rénovés; - dans la co-création de schémas avec les locataires, non seulement sur l’amélioration de la santé des habitants mais également sur l’environnement dans leurs quartiers, pour leur donner un sens d’appartenance et renforcer leur pouvoir d’action sur l’inclusion de mesures économes en énergie et sur le changement de comportements. Pour atteindre cet objectif, les partenaires de CASH suggèrent, par exemple, d’utiliser divers outils innovants qui favorisent l’échange entre les acteurs, tels que des conseillers en énergie indépendants, des Champions Energie, des Ambassadeurs Energie, formés pour amener les habitants à modifier leur attitudes et comportements en termes de consommation d’énergie et à prendre conscience des bénéfices de la rénovation énergétique. La ‘Déclaration de Sonderborg’ présente les recommandations clés des partenaires de CASH pour une production et une distribution efficaces d’énergie pour alimenter l’habitat social. Justification générale : La rénovation énergétique ne concerne pas seulement les aspects techniques de l'isolation et des systèmes de chauffage et de ventilation, mais aussi les sources d'énergie et leur distribution aux logements. Ces derniers aspects impactent les coûts supportés par les locataires et les émissions de CO2 . • La façon dont la rénovation énergétique est effectuée, les possibilités techniques et l’efficacité des mesures, sont souvent liés aux sources et bouquets d’énergies disponibles pour le bâti. L'émission de carbone par unité d'énergie varie fortement selon les combinaisons d'énergies, de même que les coûts par unité d'énergie. C'est pourquoi les partenaires CASH recommandent d’effectuer une planification stratégique en matière d’énergie afin de choisir le scénario énergétique le plus adapté pour une ville donnée (par exemple le scénario d'une énergie à faible coût ou le scénario d'une énergie au plus faible impact ?) et les sources d'énergie les plus appropriées. L'offre en énergie fossile est caractérisée par de faibles coûts de construction par kWh et des coûts élevés de production, ceci entraînant une variabilité des coûts pour l'utilisateur final. L’offre en énergies renouvelables est caractérisée par des coûts plus élevés de construction par kWh, mais de très faibles coûts de production et par unité d’énergie. Guide des villes pour un habitat social durable 9 6. Ingénierie des projets de rénovation énergétique de l’habitat social Suggestions concrètes : - La diversification des sources d’énergies renouvelables est importante et devrait être encouragée. - La cogénération qui permet la production combinée d’ électricité ‘verte’ et de chaleur devrait être valorisée car cette méthode s’avère flexible et efficace pour la transformation d’énergie. La cogénération offre une efficacité et des économies d'énergie considérables (plus de 30 % de l'énergie primaire totale par rapport à la production séparée) et peut être mise en œuvre par les fournisseurs d'énergie (par sous-traitance), les bailleurs sociaux ou les associations de locataires. - Les regroupements de locataires peuvent être impliqués dans la planification de la production et de la distribution d’énergie afin de favoriser des voies d’acheminement courtes et des coûts fixes bas. - Les directives et les financements européens devraient promouvoir la prise en compte des blocs de logements sociaux et des zones à moderniser, comme noyau des réseaux locaux de distribution d’énergie. Cela conférerait les meilleures conditions pratiques et économiques à la mise en oeuvre d'unités de cogénération et à la conversion de l'offre, des énergies fossiles aux énergies renouvelables. - Les régions devraient consacrer plus de 10 % de leur allocation du Fonds européen de développement régional (FEDER) à la modernisation des systèmes de production d'énergie destinée aux logements sociaux. 10 Guide des villes pour un habitat social durable Par la Déclaration de Yambol, les partenaires du réseau CASH partagent leurs recommandations clés pour une ingénierie efficace de projets de rénovation énergétique de l’habitat social. Justification générale : Au cours des 2 années de mise en œuvre du projet CASH, plusieurs sujets impactant la rénovation énergétique de l’habitat social ont été couverts, y compris les composantes technologiques, juridiques, financières, sociales et de production d'énergie. Toutefois, il est essentiel d’assurer une utilisation appropriée et intégrée de ces ingrédients par la participation adéquate des différents groupes d'acteurs de la rénovation énergétique et par le développement des synergies qui existent entre eux. Une telle optimisation de l'ingénierie et de la gestion projet de rénovation énergétique de l’habitat social devrait contribuer à améliorer l'efficacité et à réduire le coût des opérations de rénovation énergétique qui concernent les locataires et/ou les propriétaires à faible revenu et qui doivent être répliquées à grande échelle, l’habitat social représentant 12 % du parc de logements européen et 20 % des émissions de CO2. Suggestions concrètes : - Développer un nouveau modèle assurant une approche systémique des projets de rénovation énergétique de l’habitat social intégrant les composantes et les compétences sociales, politiques, environnementales, juridiques et financières. - Créer un organe de gestion de projet indépendant spécialement dédié au projet, intégrant les parties prenantes critiques. - Impliquer autant de parties prenantes stratégiques que possible dans la phase de planification - Prendre en compte les différents délais des parties prenantes et assurer des mesures correspondant aux différents besoins. - Assurer des choix technologiques efficaces énergétiquement, faciles d’emploi, à maintenance facile et minimale, applicable à des opérations de grande échelle et à prix compétitif. -F aire correspondre les plans de financement avec le calendrier/rythme du projet et permettre les ajustements nécessaires en fonction de l'évolution du projet. -F ournir aux usagers finaux, aux différents stades du processus, des détails sur le projet dans un souci de totale transparence et d'amélioration de la consultation publique. UN PROJET URBACT II Les politiques de l’Union Européenne Guide des villes pour un habitat social durable 11 Les politiques de l’Union Européenne Les villes consomment entre 60 et 80 % de la production mondiale d'énergie et sont responsables d'une part quasiment équivalente des émissions mondiales de CO2. Le mode de croissance et de fonctionnement des villes influence la demande en énergie et donc les émissions de gaz à effet de serre. Les modes de vie, la forme spatiale et la disponibilité des transports publics, mais aussi la construction et l'utilisation des bâtiments, sont des facteurs essentiels. Prenant cette réalité en compte, l'Union européenne a adopté une vaste série d'initiatives (textes législatifs ou mesures non contraignantes) visant à aider les villes à contribuer à l’atténuation et à l’adaptation aux effets du Changement Climatique. Les bâtiments résidentiels, qui comptent en moyenne pour 40 % de la consommation énergétique et 30 % des émissions de CO2 dans les villes sont un secteur clé à traiter. Pour cela, les villes doivent être prêtes à livrer la révolution énergétique nécessaire pour mieux s'adapter et mieux lutter contre les effets du changement climatique. Les initiatives européennes en matière de logement et d'énergie peuvent être classées en 2 catégories : • Les initiatives qui imposent de nouvelles normes et qui génèrent donc des coûts à court terme • Les initiatives qui aideront les villes à faire face à ces coûts à court terme La première catégorie se rapporte essentiellement à la législation relative à l'efficacité énergétique et à la performance énergétique des bâtiments. La Directive d'efficacité énergétique récemment adoptée est jugée comme une grande avancée vers l'objectif de réduire de 20 % la consommation énergétique au sein de l'UE d'ici 2020, par rapport à 2005. Voici certaines des nouvelles dispositions les plus importantes, ayant un impact pour l’habitat : 12 Guide des villes pour un habitat social durable - Les États membres doivent mettre en œuvre une série de mesures contraignantes mais souples, et fixer un objectif national d'efficacité énergétique, qui visent à réaliser 20 % d'économies d'énergie pour l'UE dans son ensemble d'ici 2020. - Les fournisseurs d'énergie doivent réduire leurs ventes d'énergie aux clients industriels et domestiques d'au moins 1,5 % par an ; - Un taux de rénovation de 3 % des bâtiments publics qui sont « détenus et occupés par le gouvernement central » ; - Une obligation pour chaque État membre de l'UE d'établir une feuille de route visant à rendre l'ensemble du secteur de la construction plus efficace sur le plan énergétique d'ici 2050 (clients commerciaux, publics et privés compris) ; - La nouvelle directive comprend également d'autres mesures relatives aux audits énergétiques et à la gestion de l'énergie pour les grandes sociétés, l'analyse du rapport coût-bénéfice pour le déploiement de systèmes combinés chaleur-électricité, et aux marchés publics. - Un article (art.15) se réfère aux mécanismes de financement qui doivent être mis en place afin de satisfaire aux nouvelles obligations (fonds nationaux d'efficacité énergétique en particulier) Une autre directive influence directement le type de construction, de rénovation et d'utilisation de l’habitat : la Directive relative à la performance énergétique des bâtiments (EPBD). La directive EPBD est le principal instrument législatif à l'échelle européenne visant la performance énergétique des bâtiments prenant en compte les conditions climatiques et locales extérieures, mais aussi les contraintes climatiques intérieures, et l'aspect de rentabilité. Les principaux éléments sont : - L'extension des exigences minimales à tous les bâtiments neufs et rénovés - Le renforcement des certificats de performance énergétique par : un système de contrôle indépendant pour les certificats de performance énergétique la publication des certificats de performance énergétique dans toutes les annonces commerciales l'extension de l'affichage (>500m2, 2015>250m2) - La méthodologie de calcul des niveaux optimaux en fonction des coûts des exigences minimales de performance énergétique - L'introduction de « bâtiments dont la consommation d'énergie est quasi nulle » dans la construction neuve d'ici 2018. Pour obtenir une vue d'ensemble de la mise en œuvre de ces 2 directives, le calendrier suivant a été fixé (MS = États membres) : Proposition d’une nouvelle Directive sur l’Efficacité Énergétique (DEE) 2010 2012 2011 DPEB entrée en vigueur Directive sur la Performance Energétique des Bâtiments (DPEB) Application entre 09.01.2013 et 09.07.2013 DEE - mise en œuvre nationale Bâtiments à consummation d’énergie quasi nulle (NZEB) Rapport d’étape États Membres (EM) 2014 2013 2017 2015 Plateforme européenne de dispositions relatives à l’électricité (EPED) – Liste des mesures et des instruments EM Directive sur les Sources d’Énergies Renouvelables (SER) – Niveau minimum de SER DEE évaluation DPEB – Mise en oeuvre nationale NZEB – Rapport d’étape EM DEE – entrée en vigueur NZEB - Tous les nouveaux bâtiments publics NZEB - Rapport d’étape EM 2020 2018 DPEB EM liste mise à jour des mesures et instruments NZEB Tous les bâtiments nouvellement rénovés La seconde catégorie d’initiatives européennes dans les domaines du changement climatique et de l’habitat se rapporte à la législation et aux mesures non contraignantes qui sont supposées aider les villes à s’adapter aux nouvelles normes relatives à l’efficacité énergétique. Les fonds structurels européens relèvent de cette catégorie, les nouvelles dispositions offrant aux régions et aux villes de nouvelles possibilités de soutenir l’habitat social, en particulier en termes d’efficacité énergétique. L’investissement dans le l’habitat pourrait être cofinancé par le Fonds européen de développement régional (FEDER) dans au moins trois domaines: 1. Efficacité énergétique Les régions de l’ancien objectif 2 (les régions les plus développées de l’UE) devront investir au moins 20 % de leur programme opérationnel pour soutenir la transition vers une économie à faibles émissions de carbone dans tous les secteurs. L’investissement de soutien devrait surtout concerner l’efficacité énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables dans le secteur de l’habitat ; plus aucun plafond d’investissement lié à l’énergie n’est donc fixé pour la remise à neuf de l’habitat. Autrement dit, une région est libre de puiser autant qu’elle le souhaite dans le FEDER dans le but de remettre à neuf l’habitat sur le plan énergétique. Notons qu’il est ici fait référence au secteur de l’habitat en général. Tout habitat, quel que soit son type (y compris les coopératives d’habitat) peut donc prétendre à un soutien financier. 3 Au moment de la rédaction de ce guide, la nouvelle législation faisait encore l'objet de négociations entre le Parlement européen et le Conseil des ministres. Des changements mineurs pourraient donc émerger de ce qui a été proposé par la Commission européenne. 4 http://ec.europa.eu/regional_policy/sources/docoffic/official/regulation/pdf/2014/proposals/regulation/erdf/erdf_proposal_en.pdf 2. Infrastructures sociales La Commission européenne prévoit la possibilité d’investir dans l’habitat social dans 2 circonstances : (a) investir dans l’infrastructure de santé et sociale qui contribue au développement national, régional et local, réduisant les inégalités en termes de conditions de santé, ainsi qu’à la transition de services institutionnels à des services communautaires ; (b) investir pour la régénération physique et économique des communautés urbaines et rurales défavorisées ; 3. Développement urbain La réglementation souligne qu’au moins 5 % des ressources du FEDER allouées au niveau national devraient être réservées aux actions intégrées pour le développement urbain durable déléguées aux villes et gérées par celles-ci. Autrement dit, les villes consacreront au moins 5 % de l’enveloppe nationale du FEDER directement au soutien du développement urbain et son renouvellement. Par ailleurs, les villes seront libres de participer à des projets pilotes et des études dans le but de tester des solutions novatrices liées au développement urbain durable. Il existe par conséquent une grande coopération entre les villes et les organismes d’habitat social. Le fonds social européen offre aussi de nouvelles options de financement pour les initiatives liées au changement climatique dans le secteur de l’habitat puisqu’il pourrait favoriser la « transition vers une économie à faibles émissions de carbone, résistante aux phénomènes climatiques, efficace dans l’utilisation des ressources et durable sur le plan environnemental, grâce à la réforme des systèmes éducatifs et de formation, à l’adaptation des compétences et des qualifi- cations, au perfectionnement de la main d’oeuvre, et à la création de nouveaux emplois dans les secteurs liés à l’environnement et à l’énergie ». Au-delà des fonds structurels, l’initiative non contraignante de la Convention des Maires, qui agit comme un catalyseur des efforts accomplis par les villes pour relever le défi de l’efficacité énergétique, mérite d’être mentionnée. Après l’adoption, en 2008, de l’ensemble de mesures de l’UE sur le climat et l’énergie, la Commission européenne a lancé la Convention des Maires afin d’appuyer et de soutenir les efforts déployés par les autorités locales pour la mise en œuvre des politiques en faveur des énergies durables. Afin de traduire leur engagement politique en mesures concrètes et en projets, les signataires de la Convention s’engagent notamment à préparer un bilan des émissions et à soumettre, dans un délai d’un an à compter de leur signature, un plan d’action en faveur de l’énergie durable décrivant les principales actions qu’ils projettent d’entreprendre : création d’emplois qualifiés et stables non susceptibles d’être délocalisés ; un environnement plus sain et une meilleure qualité de vie ; une compétitivité économique accrue et une plus grande indépendance énergétique. À ce jour, plus de 4 000 villes ont déjà signé la Convention des Maires, y compris la plupart des partenaires du réseau CASH. Pour résumer le contexte politique, les villes agissent en s’accommodant des nouvelles exigences collectivement approuvées par l’UE et des nouvelles possibilités qui s’offrent à elles dans le même temps. Durant le projet, les villes partenaires du réseau CASH ont développé à l’attention des Autorités de Gestion des fonds structurels européens et plus généralement aux décideurs européens, des recommandations sur la façon de tirer le meilleur parti des possibilités proposées par l’UE dans ce domaine. Ces recommandations sont présentées dans le texte qui suit. 5 h ttp:/ec.europa.eu/regional_policy/sources/docoffic/official/regulation/pdf/2014/proposals/regulation/esf/ Guide des villes pour un habitat social durable 13 déVeloPPeMenT TeCHnoloGIQUe • Que faire ? UN PROJET URBACT II • Pour quelle technologie opter ? • Comment rénover pour plus d’efficacité énergétique ? • Une certification est-elle nécessaire ? • les labels sont-ils importants ? GUIDE DES VILLES POUR UN HABITAT SOCIAL DURABLE 15 Sommaire PANORAMA ACTUEL Introduction et objectif 16 PANORAMA ACTUEL ENVELOPPE DU BÂTIMENT Murs Toit Plafond du dernier étage Plafond du sous-sol Fenêtres ÉTANCHÉITÉ A L’AIR DE L’ENVELOPPE INSTALLATIONS TECHNIQUES Ventilation PRODUCTION ET TRANSFORMATION DE L’ÉNERGIE CHAUFFAGE Chauffage par la biomasse Chaudières à condensation Solaire Pompes à chaleur électriques Cogénération - PCCE (production combinée de chaleur et d’électricité) Chauffage urbain EAU CHAUDE SANITAIRE (ECS) Chauffe-eau solaires Pompe à chaleur avec récupération d’air 6 SUIVI QUELQUES CONSEILS POUR CHOISIR UN SYSTÈME ET CONSIDÉRATIONS TECHNOLOGIQUES CE QU’EN PENSENT LES PARTENAIRES CERTIFICATION 20 8 Certification des matériaux Certification des bâtiments LABELS DE PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE APPROCHE DE LA RÉNOVATION L’ACTION DES VILLES DU RÉSEAU 22 APPROCHE DE LA RÉNOVATION : PROGRAMME DE RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE DU CONSEIL RÉGIONAL DE RHÔNE-ALPES POUR L’HABITAT SOCIAL OUTIL D’AIDE À LA DÉCISION : LA RÉNOVATION DANS UNE STRATÉGIE DE PORTEFEUILLE - MITROS 9 PLATEFORME TECHNIQUE DE FORMATION SUR L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE - LES MUREAUX CONCLUSION POUR EN SAVOIR PLUS 16 Guide des villes pour un habitat social durable 23 10 24 Un réseau de 11 villes et région européennes partenaires participant au projet européen URBACT « Cities Action for Sustainable Housing - CASH » (action des villes pour un habitat durable) mené par Échirolles, travaille sur la rénovation énergétique du bâti social. Dans le cadre de ce projet, les questions de l’évolution technologique, de cadre juridique, de montage financier, d’implication des citoyens, de production d’énergie et de montage de projet sont analysées lors de séminaires thématiques. A l’issue de chacun de ces séminaires, est publié un miniguide présentant : un état des lieux du domaine concerné, les principales problématiques, des conseils tirés d’expériences similaires dans les villes partenaires, ainsi que des sources d’information. Cet aperçu sur les principaux développements technologiques et techniques vise à informer les collectivités locales sur les éléments essentiels à considérer et choix possibles en matière de rénovation énergétique. Ce numéro, qui traite de l’évolution technologique est le premier d’une série de 6 miniguides. Les technologies et matériaux énergétiquement performants pour les murs, toitures, plafonds et fenêtres sont synthétisés ci-après : Pour quelle technologie opter ? Quelle méthode de rénovation ? Une certification est-elle nécessaire ? Les labels sont-ils importants ? Ce miniguide du développement technologique aide à cerner les principaux éléments à prendre en considération (systèmes de chauffage, isolation, surfaces vitrées, ventilation...) lors de la rénovation énergétique, ainsi que le type de rénovation et les approches à retenir, autant de questions traitées par la directive européenne 2010/31 EU sur les performances énergétiques des bâtiments. Il s’agit de fournir une assistance pratique aux villes à la recherche de moyens efficaces pour améliorer les performances énergétiques du parc immobilier existant. Elle couvre les aspects suivants : • l’enveloppe des immeubles et leur étanchéité à l’air ; • les installations techniques ; • la production et la transformation de l’énergie ; • le suivi. Enveloppe du bâtiment Murs • L’efficacité de l’isolation est primordiale. La pratique la plus courante est l’isolation des murs extérieurs. La plupart des panneaux isolants employés à cet effet sont en polystyrène, mais la fibre minérale est bien plus résistante au feu (obligatoire dans les bâtiments d’une certaine hauteur). Les produits d’isolation naturels tels que la ouate de cellulose, les panneaux en fibre de bois, le chanvre, la laine de mouton, etc. n’ont rien à envier aux produits synthétiques. Au contraire, ils sont souvent bien plus performants et résistants, et sont aussi meilleurs pour la santé. De plus, leur empreinte écologique et leur énergie grise sont moindres, et grâce à leurs caractéristiques, ils protègent aussi bien du froid l’hiver que de la chaleur l’été. Quant aux murs creux, il est possible de les remplir d’isolants tels que la perlite. La nouvelle tendance consiste à remplir ces cavités de gaz (par exemple, du CO2) ou d’y faire le vide. Toutefois, cette technologie doit encore faire ses preuves : l’isolation doit rester étanche; le déplacement de la vapeur sur le revêtement d’aluminium est encore inconnu et la persistance du vide dans la durée, incertaine. Quant à l’isolation à base d’aérogel de silice, elle n’est disponible que sous forme de panneaux semi-transparents. • Le mur rideau ventilé est une alternative aux panneaux d’isolation thermique. Il consiste en une sous-structure (profilés bois ou aluminium) fixée au mur extérieur, le matériau isolant étant inséré entre les deux en ménageant une couche d’air pour la ventilation, ce qui empêche la formation d’humidité ou de moisissures. • L’isolation intérieure offre une alternative intéressante pour les maisons dont la façade mérite d’être préservée et est moins coûteuse que l’isolation extérieure. Inconvénients : elle réduit la surface habitable, contraint souvent les occupants à déménager temporairement et comporte un risque supplémentaire d’humidité. • Le « béton alvéolé ultraléger » est un nouveau matériau. Outre sa faible conductivité thermique, ce matériau est également hygroscopique (absorbe l’humidité) et présente une faible résistance à la vapeur d’eau. Lors de l’isolation des murs, il est essentiel de contrôler le taux d’humidité et la condensation sur les murs. Puisque l’isolation thermique a peu d’incidence, on utilise des membranes pare-vapeur. Elles ralentissent la migration de la vapeur d’eau dans l’enveloppe du bâtiment. La multiplicité des couches de peinture dans les habitations existantes contribue déjà à retarder la diffusion de la vapeur. Toit Le toit est la partie la plus exposée aux influences environnementales. Dans le cas de maisons individuelles, c’est le premier critère à prendre en considération. Une isolation très épaisse est vivement conseillée. En outre, on veillera tout particulièrement à éviter la transmission de la vapeur d’eau. Sinon, il peut se former de la moisissure, en particulier dans les constructions en bois. Plafond du dernier étage En ce qui concerne le plafond du dernier étage, il existe plusieurs formes d’isolants :en panneaux (laine de roche, mousse...) ou en vrac (perlite, ouate de cellulose). Cette isolation est posée sur le plafond et/ou entre les poutres existantes. Pour empêcher l’air froid de circuler autour de l’isolant, il est conseillé d’éviter les joints et de fixer les panneaux d’isolation à joints décalés. Dans le cas de surfaces présentant de nombreuses ouvertures, on optera pour une couche de perlite ou de ouate de cellulose. Un toit végétal réduit les coûts de refroidissement d’au moins 50 %. Un défaut de conception peut cependant entraîner des fuites d’eau et des dégradations. Les frais d’entretien doivent donc être pris en compte. Plafond du sous-sol Afin de réduire les déperditions de chaleur du sous-sol, il est possible de fixer des panneaux isolants au plafond. En cas de plafonds inégaux ou voûtés, il est possible d’y fixer de la toile jouant le rôle de chambre d’air et constituant une couche isolante naturelle. Fenêtres Les fenêtres actuelles à vitrage double ou multiple permettent une diminution importante de la déperdition de chaleur (de 40 à 70 %). Ce résultat est obtenu grâce à une trame métallique invisible (qui retient la chaleur) et à la présence de gaz inerte entre les vitres. Les fenêtres à triple vitrage (Ug = 0,5 à 0,6 W/m²K) réduisent les déperditions de chaleur de 30 % par rapport aux fenêtres à double vitrage et sont de plus en plus utilisées. Leur prix variable peut considérablement alourdir le budget d’une rénovation. Il est important de connaître non seulement la valeur Ug du vitrage, mais également celle Uw de toute la fenêtre, qui dépend de la qualité de l’encadrement. Il existe des encadrements extrêmement bien isolés, comme ceux des maisons passives. Un encadrement pourvu d’une isolation de 2 à 4 cm d’épaisseur est quasiment exempt de ponts thermiques. Angle supérieur gauche orange indiquant une infiltration provenant du volet roulant après isolation. Échirolles, France. Étanchéité à l’air de l’enveloppe Un équilibre entre efficacité énergétique (étanchéité à l’air) et conditions sanitaires (renouvellement de l’air) est nécessaire. Il est primordial : de toujours garder à l’esprit la question de l’étanchéité à l’air (perméabilité ou taux de fuite de l’air) et de contrôler les infiltrations dues : aux jonctions entre murs, entre sols et murs, entre murs et toitures et entre menuiseries et murs, ainsi qu’aux joints de dilatation, aux gaines, aux évacuations, aux gaines électriques, aux trappes, aux volets roulants, etc. En effet, tous ces éléments peuvent entraîner une surconsommation de chauffage allant jusqu’à 50 %, même dans les logements bien isolés. Il est important que les bandes adhésives et autres mastics utilisés à ces fins conservent leur souplesse dans le temps pour s’adapter aux mouvements de la construction et aux fluctuations de température pendant toute la durée de vie du bâtiment. Ces éléments doivent également résister à un taux d’humidité élevé. Guide des villes pour un habitat social durable 17 Installations techniques Ventilation La VMC (ventilation mécanique contrôlée) intègre un groupe de ventilation pour extraire l’air des pièces humides (cuisine, salle d’eau et toilettes) et l’évacuer à l’extérieur par un système de caissons. Cela entraîne une légère dépressurisation du bâtiment, qui aspire l’air extérieur dans les espaces à vivre par des grilles d’entrée d’air dans le mur extérieur et/ou les menuiseries. Il est possible de faire des économies d’énergie en choisissant bien le groupe de ventilation, la bouche d’extraction et le système de détection de niveau de CO2 (non systématique). Les ventilations hygroréglable et à double flux sont les systèmes les plus répandus. La première permet de faire des économies d’énergie en réduisant le débit d’air (0,3 vol/h), mais ne permet pas de contrôler la qualité de l’air intérieur (ce système de ventilation exigerait l’emploi dans les pièces à vivre de matériaux exempts de composants organiques volatils et de formaldéhyde). La seconde permet d’économiser de l’énergie sans réduire le débit d’air (0,54 vol/h) grâce à la récupération de la chaleur de l’air extrait. Les nouvelles solutions vont plutôt vers de petits appareils décentralisés qui soufflent et extraient l’air, simultanément ou en alternance, assurant la ventilation d’une seule pièce. Il est possible de les intégrer aux fenêtres sans passer par l’installation d’un réseau de ventilation, complexe dans les logements existants. Elles ne sont pas encore très répandues. est possible d’utiliser des biocombustibles très divers : bois brut ; cultures à biomasse ; résidus de l’agriculture, agro-alimentaires et industriels. Les plus répandus sont les granules de bois et les copeaux de bois rond. Il existe plusieurs systèmes de chauffage par biomasse, les plus courants étant les poêles de chauffage, d’une puissance de 1,5 kWh à près de 12 kWh, et les chaudières d’une puissance supérieure à 25 kWh. Les chaudières à biomasse peuvent s’intégrer aux systèmes de chauffage existants. Bien sélectionnées (performances élevées et faibles rejets de particules), elles constituent une alternative réelle dans les projets de rénovation. Chaudières à condensation Les chaudières à condensation sont un perfectionnement des chaudières basse température. Ce sont les chaudières les moins consommatrices d’énergie, car elles utilisent deux échangeurs de chaleur : l’un récupère la vapeur d’eau (gaz chauds) produite par la combustion de l’hydrogène du carburant, pour chauffer l’eau revenant des radiateurs vers la chaudière à condensation ; l’autre récupère la chaleur du processus de refroidissement et de condensation de la vapeur d’eau. Le rendement de la condensation dépend de la température de l’eau revenant vers la chaudière. La conception et l’installation du système sont déterminantes (plus la chaîne de distribution est longue, moins l’eau est chaude). La chaudière à condensation étant un système à basse température, elle est recommandée par des décrets adoptés dans de nombreux pays européens en cas de rénovation ou de reconstruction. Moteur électrique de 50 kWh géré par l'association des bailleurs sociaux de Rödelheim (Francfort, Allemagne) Machine SENERTEC « Dachs » à moteur électrique Cogen de 5 kWh (Francfort, Allemagne) Production et transformation de l’énergie Il existe plusieurs systèmes indépendants d’alimentation en énergie pouvant être installés dans les bâtiments ou maisons individuelles pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Chauffage Chauffage par la biomasse La biomasse est une source d’énergie renouvelable à faible empreinte écologique qui, bien gérée, ne produit qu’un faible pourcentage des émissions de CO2 des carburants d’origine fossile. Il 18 Guide des villes pour un habitat social durable Micro-PCCE, source : CASH - Utrecht, Pays-Bas. Moteur électrique PCCE de 611 kWh, moteur thermique à gaz de 800 kWh pour le réseau de chauffage collectif de Sossenheim (Francfort, Allemagne) Systèmes de chauffage solaire actifs et passifs Ces systèmes de chauffage solaire équipés de collecteurs d’air (vitrés ou non) ou de collecteurs de liquide peuvent être jusqu’à 25 fois plus rentables que les systèmes à électricité solaire. Des capteurs solaires à tubes sous vide très performants, montés sur le toit ou sur une structure quelconque, permettent de générer des températures élevées, même par temps froid. Pompes à chaleur électriques Une pompe à chaleur peut chauffer ou rafraîchir l’air en transférant la chaleur d’une « source naturelle », où la température est plus élevée (air extérieur, sol, nappe phréatique, corps d’eau, à une température constante comprise entre 5 et 10 °C) vers un « dissipateur thermique » où la température est plus basse. Pour maintenir ce cycle thermodynamique, la pompe à chaleur a besoin de l’électricité provenant d’un moteur électrique ou à gaz, ou encore d’une source d’énergie renouvelable. Les plus économiques sont les pompes à chaleur air-eau, mais ces systèmes sont moins efficaces. Les pompes à chaleur air-air sont les moins efficaces, mais elles peuvent néanmoins être utilisées dans les bâtiments basse consommation. Leur inconvénient est une importante différence de température avec l’extérieur qui amoindrit le rendement. Les pompes à chaleur géothermiques tirent la chaleur du sol ou de nappes phréatiques dont la température reste relativement constante toute l’année. Elles ont, en général, un rendement énergétique supérieur, mais leur enterrement les rend plus coûteuses. Il est conseillé de choisir un coefficient de performance COP > 4 (4 kWh de chaleur produits pour 1 kWh d’électricité consommé). Les systèmes ayant le meilleur rendement affichent un COP de 7. Ils doivent chauffer et refroidir de manière satisfaisante sans être ni sous-dimensionnés (risque de refroidissement insuffisant) ni surdimensionnés (risque de déshumidification inefficace). La plupart des pompes à chaleur nécessitent une source de chaleur supplémentaire pendant les pics de consommation (jours de grand froid, par exemple). Les pompes à chaleur intelligentes (telles que les modèles Syd Energi installés à Sønderborg, au Danemark), équipées d’un module qui collecte des données à la fois météorologiques, sur la consommation du foyer et sur les prix de l’électricité, produisent de la chaleur lorsque les prix baissent puis la redistribuent grâce à leur système de stockage lors des pics de consommation. Cogénération - PCCE (production combinée de chaleur et d’électricité) Les systèmes PCCE produisent simultanément chaleur et électricité, la chaleur provenant de la production d’électricité et inversement. Ce système décentralisé de production d’énergie évite le transport et réduit l’empreinte écologique. La technologie PCCE permet une économie de plus de 30 % d’énergie primaire et de CO2 par rapport à la production séparée de chaleur et d’électricité. Il existe différentes solutions allant des micro-PCCE (< 36 kWh électriques, 1-5 kWh électriques) pour les maisons particulières, à des cogénérateurs de 50 kWh électriques pour les immeubles, à des réseaux de chauffage collectif de 100 à 1000 kWh électriques pour les quartiers de logements sociaux, en passant par des générateurs 50 kWh électriques pour les immeubles. Les systèmes PCCE fonctionnent généralement au gaz naturel, mais il est possible d’utiliser divers biocarburants (biogaz, bois, boues d’épuration, etc.), car ils sont conçus pour accepter les matières à fort taux d’humidité. Il convient de noter que la technologie PCCE est particulièrement bien adaptée lorsqu’il est nécessaire de produire de la chaleur toute l’année afin de contrebalancer la consommation d’électricité. Compagnie de Chauffage de l'agglomération grenobloise, Grenoble, France. Chauffe-eau solaire (Échirolles, France) Sous-station de chauffage urbain (Grenoble, France) Chauffe-eau solaire (Utrecht, Pays-Bas) Chauffage urbain Un nombre sans cesse croissant de gestionnaires et de bailleurs sociaux optent pour le chauffage urbain. Plus de 75 % des logements sociaux situés sur la Ville d’Échirolles (France) sont chauffés ainsi. Ce système distribue de l’eau chaude (ou de la vapeur) aux immeubles et aux maisons individuelles raccordés par des tuyaux calorifugés, chaque bâtiment étant équipé d’un échangeur thermique (sous-station). La chaleur est souvent générée par une usine de cogénération qui consomme des carburants fossiles (pétrole, gaz naturel) ou de la biomasse. Il est toutefois également Guide des villes pour un habitat social durable 19 Suivi possible d’utiliser une chaudière unique, un chauffage géothermique ou un chauffage central solaire. Lorsqu’il exploite la biomasse ou les sources d’énergie renouvelables, le chauffage urbain présente le double avantage d’économiser le coût de l’énergie et de réduire les investissements dans les équipements de chauffage des logements ou bâtiments. Il nécessite toutefois un investissement initial important, ce qui le rend moins attractif en habitat dispersé. Avec la technologie PCCE, le chauffage urbain est le système de chauffage qui a la plus faible empreinte écologique. En soi, le chauffage urbain offre un rendement supérieur d’environ 30 %. Il convient toutefois d’être attentif à la transparence dans les modalités de gestion du chauffage urbain. Eau chaude sanitaire (ECS) Chauffe-eau solaires Ces chauffe-eau peuvent produire jusqu’aux deux tiers de l’eau chaude sanitaire. Il existe des systèmes simples, avec un ballon installé au-dessus des collecteurs solaires du toit (chauffe-eau solaire monobloc). D’autres sont équipés de ballons enterrés ou posés au sol. En hiver, il peut arriver que la production de chaleur solaire soit insuffisante pour fournir de l’eau chaude. Les performances d’un système d’ECS peuvent se définir par le taux de couverture solaire (correspondant à la partie de la demande de chauffage de l’eau d’un bâtiment), lequel dépend des caractéristiques du système, mais également des habitudes de consommation d’eau chaude et de la ressource solaire. Pompe à chaleur avec récupération d’air Il s’agit d’une pompe à chaleur intégrée à eau chaude, qui recycle jusqu’à 70 % de l’énergie provenant de l’air évacué par les systèmes de ventilation pour fournir de l’eau chaude sanitaire toute l’année, indépendamment du système de chauffage. 20 Guide des villes pour un habitat social durable Les appareils de suivi (compteurs individuels, de contrôle et principaux, compteurs numériques intelligents) sont nécessaires pour mesurer l'incidence de la rénovation sur la consommation énergétique, évaluer les effets des nouvelles technologies ou techniques, identifier les éventuels dysfonctionnements et collecter des données sur les habitudes des occupants afin de promouvoir des usages favorisant les économies d'énergie et préservant les performances énergétiques des logements. Cependant, ces instruments doivent être faciles d'utilisation ; une base référentielle doit être fournie ; les données doivent être consignées et enregistrées de manière fiable ; la durée des mesures doit être adaptée à l'objectif de suivi ; enfin, l'échantillonnage doit être représentatif. Les résultats des mesures doivent être rapides, clairs et faciles à interpréter, afin de réagir aussitôt et de faire le nécessaire pour réduire la facture énergétique. Une communication claire est donc impérative. Quelques conseils pour choisir un système et considérations technologiques • Effectuez une enquête sur la demande en chauffage (chauffage et eau chaude sanitaire) • Examinez les possibilités de réduction des besoins (isolation, dispositifs d'économie d'eau...) • Comparez les différents systèmes de chauffage (chaudière seule, chaudière et PCCE, pompe à chaleur, systèmes de chauffage par biomasse tels que poêles et chaudières, chauffage urbain), non seulement en termes de coût d'achat, mais aussi d'installation et d'entretien, de dépendance énergétique et de rejets (CO2 et autres), sans oublier que le prix des différents carburants fluctuer. • Effectuez un calcul sur une durée de 15-20 ans. Pour éviter une prise de décision ad hoc, les responsables de logements sociaux et les particuliers doivent dresser un plan de rénovation tenant compte des aspects techniques, sociaux, économiques et environnementaux. L'énergie grise, notamment l'énergie requise pour le transport et le recyclage des différents matériaux et/ou technologies en fin de cycle de vie, doit être prise en considération au moment du choix. CE QU'EN PENSENT LES PARTENAIRES La certification des matériaux et des bâtiments, les labels de performance énergétique, ainsi que les approches de rénovation ont été au coeur des discussions lors du séminaire thématique CASH sur les évolutions technologiques, qui s'est tenu à Utrecht en janvier 2011. En voici les principaux éléments. Certification Certification des matériaux Bien que les aspects environnementaux ne jouent pas encore un rôle primordial dans le processus de certification de l'Organisation européenne pour l'agrément technique (OEAT), il existe des bases de données spécialisées de matériaux de construction validés et certifiés en fonction de l'analyse de leur cycle de vie (rejets de carbone et énergie consommée pendant la production, le transport, le recyclage, etc.). Selon les hypothèses de calcul et les différences dans l'utilisation des matériaux, toutes les certifications nationales ne renvoient pas aux mêmes résultats. Aux Pays-Bas, un système de calcul national regroupant au moins sept autres systèmes est en cours d'élaboration. Certification des bâtiments La certification d'un bâtiment atteste son rendement énergétique, son empreinte écologique et la qualité environnementale de son intérieur. Elle n'est pas obligatoire, mais permet de s'assurer que les objectifs de rendement énergétique spécifiques sont remplis. Il n'existe pas d'outil de certification standard européen, mais plusieurs outils de certification nationaux. Certains proposent une méthodologie de calcul qui intègre tous les aspects de l'efficacité énergétique, tels que le chauffage, la technologie de refroidissement et l'éclairage, la localisation et l'orientation du bâtiment, le recyclage de la chaleur, etc., et pas seulement le degré d'isolation thermique. Voici quelques-unes des méthodologies appliquées dans les pays du réseau CASH : GPR Building « GPR Building » est un outil reposant sur les performances, mis au point par la municipalité de Tilburg et W/E Consultants aux Pays-Bas. Ce logiciel rapide et convivial permet d'améliorer la qualité des bâtiments et de réduire leur empreinte écologique sur la base de cinq indicateurs : énergie, environnement, salubrité, qualité pour l'usager et valeur à long terme. Il permet de visualiser les effets de chaque mesure dans le temps et indique le taux de réduction des rejets de CO2 obtenu. « GPR Building » est en cours d'extension, en vue d'être utilisé à l'international. Protocole ITACA En Italie, l'institut ITACA (Association fédérale des régions d'Italie), a mis au point le protocole ITACA comme outil de certification des bâtiments résidentiels publics. Les indicateurs utilisés sont les suivants : implantation, consommation de Programme de rénovation OPATB de niveau BBC « La Bruyère » à Échirolles (France) ressources, impact environnemental, qualité environnementale intérieure, qualité de service et aspects socio-économiques. Il fournit une référence commune pour toutes les parties concernées (propriétaires de biens immobiliers, sociétés de construction, concepteurs et opérateurs du secteur immobilier). Si le protocole ITACA définit les directives stratégiques et supervise le système de certification, les régions et les provinces doivent définir leurs propres procédures de certification et systèmes d'accréditation, et émettre les certificats associés. Passive House Planning Package PHPP Le calcul de l'équilibre énergétique des bâtiments à très basse consommation d'énergie est une tâche exigeante, car les réglementations, les normes en vigueur n'ont pas la précision requise. La méthode mise au point par le Passivhaus Institut de Darmstadt, en Allemagne, est la méthode la plus répandue en Europe pour effectuer les calculs exigés pour la rénovation de maisons passives. Labels de performance énergétique Selon la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (2002/91/CE), pour satisfaire aux conditions de performance énergétique dans les immeubles, les États membres sont tenus de définir des normes minimales de performance énergétique pour les bâtiments neufs et existants. Pour tenir leur engagement et favoriser l'atteinte de performances énergétiques élevées, divers labels de performance énergétique ont été mis en place dans les différents pays. En l'absence de normes européennes, ils ont mis au point leurs propres normes nationales, qui ne sont pas directement comparables. La raison en est que les pays regroupent chacun différents éléments dans le bilan énergétique total autorisé de l'immeuble (par exemple, certains pays ne tiennent pas compte de l'eau chaude sanitaire, des équipements, de l'éclairage ou des systèmes de ventilation. Par ailleurs, ils contrôlent différentes étapes de la chaîne énergétique (par exemple, la demande nette, l'énergie fournie ou l'énergie primaire), et partent d'hypothèses divergentes en ce qui concerne le rendement des systèmes (par exemple, des chaudières) et les facteurs d'énergie primaire. De plus, les superficies et les volumes sont calculés différemment selon les pays, ce qui complique la comparaison des besoins normalisés par rapport à la superficie des sols ou des façades, tels que la consommation énergétique [kWh/m²/an] ou l'étanchéité à l'air. De même, les conditions climatiques varient d'un pays et d'une région à l'autre. Voici quelques exemples européens de labels de performance énergétique reposant sur la consommation à long terme des bâtiments : • Passivhaus, en Allemagne, avec une consommation annuelle de moins de 15 kWh/m2/an pour le chauffage et une consommation identique pour la climatisation. • Bâtiment basse consommation (BBC), en France, pour les constructions ayant une consommation d'énergie primaire de 50 kWh/m2/an (niveau A) pour le neuf et de 80 kWh/m2/an pour la rénovation, ou Effinergie, norme intégrant le principe d'étanchéité à l'air. Des initiatives telles que le projet européen EPLabel proposent d'harmoniser ce cadre pour les bâtiments publics en Europe. Si les principes de Passivhaus sont applicables à la rénovation, il se pose encore la question de leur incidence éventuelle sur le mode de vie, en raison de la contrainte d'étanchéité à l'air. Approche de la rénovation Quels objectifs de rendement énergétique les bailleurs sociaux, les copropriétaires ou les particuliers doivent-ils atteindre lors d'une rénovation et quelle approche doivent-ils adopter : globale ou par étapes ? La directive européenne prévoyant des performances minimales, les objectifs spécifiques à atteindre par la rénovation varient d'un pays à l'autre et sont définis par le cadre juridique qui sera présenté dans le deuxième chapitre de ce guide. Guide des villes pour un habitat social durable 21 L'ACTION des villes du réseau Concernant l'approche à adopter, la réponse des partenaires de CASH est variable : • Tatabanya (Hongrie) préconise la remise en état la plus performante et la plus complète possible du système plutôt qu'une rénovation limitée au respect de contraintes minimales. En effet, il s'agit d'interventions longues et, souvent, les travaux qui ne sont pas effectués immédiatement ne sont jamais achevés par la suite. • Le Conseil régional de Rhône-Alpes (France) a mis au point une approche « par étapes » (avec les principaux intéressés) pour la région Rhône-Alpes, qui se concentre sur les moyens (travaux) plutôt que sur les objectifs. Cette approche progressive ne vise pas à atteindre le « niveau de rénovation BBC » immédiatement, mais reste compatible avec celui-ci. Elle permet aux bailleurs sociaux d'investir dans des opérations de rénovation, même s'ils ne disposent pas des moyens financiers suffisants pour atteindre des objectifs ambitieux. • Échirolles (France) a jusqu'à ce jour privilégié l'approche globale avec une rénovation intégrant tous les éléments de l'enveloppe, la production d'énergie et les installations techniques (comme, par exemple, dans le programme de rénovation de quartier « Village 2 », comprenant des constructions neuves et rénovées au niveau BBC). Cependant, compte tenu des difficultés financières globales actuelles, les atouts d'une approche par étapes sont en cours d'analyse dans le cadre du plan d'action local Échirolles - URBACT CASH. Approche de la rénovation : Programme de rénovation énergétique du Conseil régional de Rhône-Alpes pour logements sociaux La loi française sur l'environnement « Grenelle 2 » concernant l'efficacité énergétique prévoit 80 000 rénovations d'ici 2020 dans la région Rhône-Alpes avec une consommation d'énergie de moins de 150 kWh/m²/an. Dans ce cadre, le Conseil régional de Rhône-Alpes, partenaire du projet CASH, a adopté au niveau régional un ambitieux plan de rénovation énergétique du logement social, tant public que privé, pour la période 2011-2013. Ce programme, qui s'articule autour du partenariat régional entre le Conseil régional de Rhône-Alpes, l'Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et l'Association régionale des organismes HLM (ARRA-HLM), apportera une assistance technique et un soutien financier aux propriétaires et copropriétaires de logements sociaux. Ce programme vise à généraliser l'objectif de haute performance énergétique et à mettre en place une gestion de projet intégrant une approche multicritère (architecture, ventilation, confort, matériaux écologiques, etc.). Les cibles énergétiques ont été définies de manière à garantir flexibilité et adaptabilité aux opérateurs. Deux approches ont ainsi été établies en vue de réaliser une économie d'énergie d'au moins 35 % : 1. une approche « par étapes » visant à une consommation de moins de 150 kWh/m²/an reposant sur des solutions techniques ou des « programmes de travail » compatibles avec la norme BBC (< 80 kWh/m²/an), qui ne s'oppose pas aux futures économies d'énergie potentielles. La priorité est accordée à l'enveloppe du bâtiment (un minimum de deux actions), avec limites à instaurer (par exemple, une résistance thermique minimum) et une certaine cohérence technique à respecter (par exemple, une intervention obligatoire sur la ventilation si le programme de travail implique le remplacement des fenêtres) ; 22 Guide des villes pour un habitat social durable 2. une approche globale en vue d'atteindre le niveau BBC (<80 kWh/m²/an) et d'obtenir le label français BBC Effinergie Rénovation. Il s'agit d'un programme progressif, comprenant une opération pilote au cours de la première année (2011) à partir de laquelle les activités des deux années suivantes seront révisées et optimisées. L'exemple de la région Rhône-Alpes montre que des objectifs ambitieux peuvent conduire à de nouvelles manières de travailler, ainsi qu'au développement et à la mise en oeuvre de nouvelles technologies. Pour plus d'informations sur les exigences techniques, rendez-vous sur www.logementsocialdurable.fr Outil d’aide à la décision : la rénovation dans une stratégie de portefeuille - Mitros La société néerlandaise Mitros applique, en vue d’améliorer l’efficacité énergétique de son parc immobilier, un modèle de décision fondé sur le retour sur investissement de la rénovation. L’objectif principal n’est pas de réduire les coûts, mais de revaloriser le parc immobilier. Cette opération rehausse également la valeur locative et la qualité de vie (« rendement social »). Le retour sur investissement obtenu par l’allongement de la durée de vie et la revalorisation du bien immobilier est également un critère de gestion. Les bénéfices de la rénovation peuvent se résumer comme suit : Ces calculs prospectifs incitent les propriétaires et les locataires à rechercher les techniques et les technologies les plus récentes lors de rénovations énergétiques. Ce modèle permet de choisir rationnellement entre « poursuite de l’utilisation », « réforme », « rénovation » et « démolition/reconstruction ». Bénéfices pour le locataire réduction du « coût de logement » climat plus sain plus de confort/sécurité (bien-être) Bénéfices pour le propriétaire du bien rolongement de la durée d'exploitation p (résultat direct et indirect) augmentation du loyer (résultat direct) r éduction du risque lié à l'utilisation future (résultat direct) valorisation du bien (résultat indirect) CONCLUSIONS Les technologies de rénovation pour améliorer le rendement énergétique évoluent rapidement. Le fait qu’une technique existe ne garantit pas qu’elle sera toujours appliquée de manière optimale. Pour faire face à l’évolution rapide de cet environnement et à cette contrainte, il est conseillé d’accorder une attention particulière aux labels ainsi qu’aux équipements et matériaux, de même qu’aux techniques d’installation, en particulier dans les bâtiments classés. La certification peut 2ème conférence sur le rendement énergétique, Les Mureaux, France, mai 2011. être utile pour faire les bons choix. Plateforme technique de formation sur l'efficacité énergétique Les Mureaux L’approche de la rénovation, globale ou par étapes, est également un point important. Bon nombre d’intéressés, en particulier les collectivités locales et les bailleurs sociaux, se demandent souvent s’ils doivent s’efforcer d’atteindre les objectifs de rénovation énergétique (80 kWh/m²/an) dans un nombre limité de bâtiments, ou bien n’intervenir que sur quelques éléments (isolation et vitrage, ou alimentation en énergie et équipements, etc.) sur un grand nombre de bâtiments. La décision doit être prise avec soin, conformément aux objectifs municipaux de réduction de la consommation d’énergie, en fonction des ressources financières disponibles, des autres obligations à remplir, ainsi que de l’intervalle entre deux opérations de rénovation majeures (moyenne de 20 à 30 ans). De plus, outre le choix de l’approche, de l’objectif, des sources d’énergie, des installations techniques, du matériel et de son dimensionnement, un plan de rénovation exige l’implication des parties prenantes tout au long du processus, en particulier des locataires, pour optimiser la consommation et le rendement énergétique (conception participative intégrée). Ce sujet sera traité La ville des Mureaux prévoit la création d'un centre de formation sur l'énergie spécialement destiné aux professionnels. La ville a constaté qu'elle partageait certains intérêts avec plusieurs organismes de formation et de recherche dans ce secteur, permettant d'envisager la mise en place d'une plate-forme technique commune. Les partenaires du projet souhaitent construire un nouveau bâtiment intégrant les technologies les plus récentes en matière d’efficacité énergétique, afin d'exploiter les solutions techniques de ce bâtiment ou de ses équipements à des fins éducatives et de formation. La réalisation du bâtiment est prévue pour 2014. 1-3 Market Street, Bridgend Townscape Heritage Initiative Scheme (BTHIS), Bridgend, Royaume-Uni. 8-10 et 12 Durnaven Place, BTHIS avec détails architecturaux restaurés (fenêtres Sash, toiture en ardoise, mise à nu de la pierre, etc.), Bridgend, Royaume-Uni dans l’un des cinq miniguides CASH suivants. Ceux-ci traiteront également du cadre juridique, du montage financier, de la production d’énergie et de la gestion de projets d’amélioration du rendement énergétique. Guide des villes pour un habitat social durable 23 POUR EN SAVOIR PLUS GÉNÉRALITÉS Site web de CASH, avec les présentations du séminaire thématique d’Utrecht : www.ecologicalbuildingsystems.com www.gprgebouw.nl www.passiv.de http://urbact.eu/cash (ASIEPI EP: Comparing Energy Performance Requirements over Europe: Tool and Method, 2010) : www.asiepi.eu ou www.buildup.eu ÉTAT DES LIEUX www.norme-bbc.fr (normes françaises et Loi de Grenelle) Principales références utilisées pour la présentation des technologies de rénovation du bâti : • Energieeffizienz im Wohngebäudebestand; Techniken, Potenziale, Kosten und Wirtschaftlichkeit; Institut Wohnen und Umwelt. http://www.iwu.de/fileadmin/user_upload/dateien/energie/klima_ altbau/IWU_QBer_EnEff_Wohngeb_Nov2007.pdf • Présentation de W/E Advisers : “Energy saving technology, state of the art” sur le site web de CASH • La rénovation à très basse consommation d’énergie des bâtiments existants. Olivier Sidler, France, 120 p., 2010. www.energiereferat.stadt-frankfurt.de Infopakete Energie Infopaket Gründerzeitgebäude Downloads – rechte Seite Gründerzeitbroschüre. Leitfaden: „Energetische Sanierung von Gründerzeitgebäuden in Frankfurt“; Herausgeber: Stadt Frankfurt am Main, Energiereferat. http://ecocitoyens.ademe.fr/ www.logementsocialdurable.fr www.energiaklub.hu (Institut hongrois sur la politique climatique. Energiaklub se concentre sur l’efficacité énergétique, les ressources renouvelables, la protection du climat et la politique énergétique.) www.lakcimke.hu (Publication Internet hongroise téléchargeable à destination des propriétaires, concernant le certificat de performance énergétique des bâtiments, les interventions en vue de l’améliorer et les sources d’énergie renouvelables.) AUTRES SITES WEB www.institut-negawatt.com www.lowenergyhouse.com (Angleterre) www.kliba-heidelberg.de/publikationen_oekobaufibel.html (Allemagne) www.pro.baubook.at; www.sev.nl http://ec.europa.eu/environment/ecolabel/ (tous les labels écologiques) Rénovation de logements sociaux, Robijnhof, Utrecht, Pays-Bas 24 Guide des villes pour un habitat social durable Rénovation de logements sociaux avec PCCE de petites dimensions, Tuinwijk, Utrecht, Pays-Bas UN PROJET URBACT II CADRE JURIDIqUE • Quels sont les sujets clés principalement abordés en matière d’efficacité énergétique ? • Quelles sont les lacunes ? • les facteurs facilitateurs sont-ils adéquats et suffisamment couverts ? • Quels sont les obstacles à la mise en oeuvre ? • Quelques approches « bottom-up » intéressantes ? • recommandations pour un cadre juridique efficient en matière d’efficacité énergétique GUIDE DES VILLES POUR UN HABITAT SOCIAL DURABLE 25 Sommaire PANORAMA ACTUEL Politique et réglementation européennes Cadre juridique chez les pays partenaires du projet Cash Sujets clés les plus abordés par les instruments juridiques Sujets les moins abordés par les instruments juridiques Spécificités et points forts des partenaires de CASH CE QU'EN PENSENT LES PARTENAIRES Facteurs favorables Obstacles à la mise en œuvre Besoins et attentes L'ACTION DES VILLES DU RÉSEAU 26 2 30 6 32 Orca, région des Pouilles, Italie 8 Syndicat des locataires de Brindisi, Italie Pôle bâtiments durables de la région des Pouilles, Italie Réglementation des sources de chauffage dans le plan d’occupation des sols, Francfort, Allemagne Accord volontaire au niveau local Introduction Iet ntroduction objectif et objectif PANORAMA ACTUEL Ce miniguide sur le cadre juridique de la rénovation énergétique est le 2ème d'une série de 6, élaborés dans le cadre du projet CASH. Politique et réglementation européennes en matière d'efficacité énergétique La disponibilité de logements abordables et performants sur le plan énergétique n'est pas seulement une question technique ou financière. Les directives européennes ainsi que les lois, décrets, ordonnances et politiques édictés au niveau national, régional et local constituent le cadre dans lequel les villes peuvent œuvrer. Ce miniguide décrit le champ d'action juridique dont disposent les partenaires CASH de 9 pays européens au niveau local et montre comment ils peuvent influer sur les possibilités offertes aux bailleurs sociaux ainsi qu'aux propriétaires ou locataires à faibles revenus pour améliorer les performances énergétiques de l’habitat social. Il souligne également les écarts, les obstacles, les besoins locaux et les solutions potentielles afin d'aboutir à une approche ascendante correspondant davantage au contexte local. Au niveau européen, la réduction de la consommation énergétique dans le secteur du bâtiment est un objectif politique important mentionné dans maintes directives et réglementations. De nombreuses autorités locales et régionales européennes se sont fixées le fameux objectif 20-20-20 (réduction des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 20 % d'ici 2020, accroissement de la part des énergies renouvelables à 20 % et augmentation de l'efficacité énergétique d'au moins 20 %) en signant la « Convention des Maires » (signée par 6 villes partenaires de CASH). La directive européenne 2002/91/CE sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD), en vigueur depuis 2003 et modifiée en mai 2010, est probablement la réglementation la plus pertinente pour le projet CASH. Consulter la législation européenne en matière d'efficacité énergétique : http://europa.eu/legislation_summaries/other/l27042_fr.htm Le 22 juin 2011, une nouvelle série de mesures visant à améliorer l'efficacité énergétique a été proposée par la Commission européenne (dans le cadre du Plan 2011 pour l'efficacité énergétique). Ces mesures oblige- CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ront les États membres à établir des projets d'économie d'énergie et les " Manifeste de Brindisi " 33 9 POUR EN SAVOIR PLUS 34 10 gouvernements locaux et régionaux à fournir davantage d'efforts pour les bâtiments publics. Même si les logements sociaux ne sont pas nommément cités dans la nouvelle directive, ils devront être pris en considération étant donné qu'ils sont souvent du ressort des gouvernements locaux. 2ème séminaire thématique du projet CASH sur le cadre juridique, Brindisi 13-15.04.2011, Brindisi, Italie De plus, la Commission européenne est en train de mettre au point une feuille de route vers une économie à faible intensité de carbone à l'horizon 2050 qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 26 Guide des villes pour un habitat social durable 95 % d'ici 2050 et d'autres mesures devraient suivre. Le principe de subsidiarité a abouti à une grande diversité de normes et de réglementations en fonction du contexte national, régional ou local. Cadre juridique dans les pays partenaires du projet Cash Afin de mieux comprendre comment certains pays européens ont adapté Les informations collectées ont montré comment le principe de subsi- cacité énergétique, les audits et les certificats de performance énergé- leur cadre juridique aux directives européennes et de montrer les écarts et diarité - principe central de l'UE selon lequel, les décisions politiques tiques -, il en résulte des cadres juridiques en matière d'efficacité énergé- contributions nationales spécifiques, les partenaires du projet CASH ont il- doivent toujours être prises au niveau administratif et politique le plus lo- tique très différents dans les pays des partenaires du projet CASH bien lustré dans un tableau leurs instruments juridiques nationaux, régionaux et cal et le plus près possible des citoyens - a abouti à une grande diver- qu'ils soient tous basés sur les mêmes directives européennes, mis à part locaux en matière d’efficacité énergétique, classés par sujets clés - le ta- sité de normes et de réglementations en fonction du contexte natio- la définition des objectifs d'efficacité énergétique, les audits et les certifi- bleau détaillé peut être consulté sur la page web du projet CASH (http:// nal, régional ou local (spécificités culturelles, financières, climatiques, cats de performance énergétique. Une analyse des résultats du tableau urbact.eu/cash/, “Project documents”, “CASH Partner legal framework”). etc.). Comme l’illustre le tableau - mis à part la définition des cibles d’effi- est fournie dans les paragraphes suivants. DIAGNOSTIC D’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET SPÉCIFICATIONS Cibles d'efficacité énergétique + Exigences énergétiques des bâtiments Audits + certificats de performance énergétique des bâtiments + affichage Labels de rénovation PRODUCTION ET DISTRIBUTION DE L’ÉNERGIE Sources d'énergie Cogénération Chauffage urbain IMPLICATION DES USAGERS Copropriétés Contribution des locataires à la rénovation énergétique R&D Clusters (entreprises et instituts de recherche) OUTILS FINANCIERS / INGÉNIERIE Subventions pour la rénovation énergétique des logements Eco-prêts et prêts à faible taux d'intérêt Mesures fiscales Tarifs de rachat Fonds pour les bâtiments d’État et municipaux Yambol, BULGARIE Sonderborg, DANEMARK CRRA, Échirolles, Les Mureaux, FRANCE Francfort, ALLEMAGNE Eordea, GRÈCE Tatabanya, HONGRIE Brindisi, ITALIE Utrecht, PAYS-BAS Bridgend, ROYAUME-UNI Tableau synthétique du cadre juridique en matière d’efficacité énergétique, par sujets clés, chez les partenaires de CASH Guide des villes pour un habitat social durable 27 Sujets clés les plus abordés par les instruments juridiques Sujets les moins abordés par les instruments juridiques Diagnostic et spécifications en matière d'efficacité énergé- Implication des usagers : plusieurs pays partenaires disposent d'ins- Bien que l'ensemble des aspects de l'efficacité énergétique soient impor- tique : tous les États membres du projet CASH ont mis en oeuvre la direc- truments juridiques pour obtenir la contribution des locataires à la réno- tants, certains d'entre eux semblent peu réglementés : tive EPBD dans leur législation nationale. Des objectifs d'efficacité éner- vation énergétique (au Danemark, en France, en Allemagne, en Hongrie gétique ont été définis, des méthodes de suivi mises au point et des et aux Pays-Bas). En Allemagne, 11 % des coûts de modernisation énergé- Labels de rénovation : seuls quelques pays partenaires ont régle- systèmes de certification instau- tique peuvent être répercutés menté les labels, ainsi la France avec des labels « Haute Qualité Environ- rés. Il n'existe cependant pas de sur le prix des loyers, qui, dans nementale » (HQE) et « Bâtiments Basse Consommation » (BBC). En Alle- modèle de calcul commun aux États la plupart des cas, sont aug- magne, l'Institut de la maison passive (www.passiv.de) a mis au point un mentés afin de récupérer les modèle de calcul indépendant des normes nationales et dont les procé- fonds investis dans l'améliora- dures et conditions de base ne sont pas influencées par des réflexions poli- tion des logements. Les condi- tiques, ce qui permet l'intégration rapide des nouveaux résultats de re- tions d'augmentation du loyer cherche, aboutissant à des résultats plus justes. Certains labels de membres, ce qui rend difficile la comparaison des valeurs de consommation d'énergie (on compte par exemple plus de 25 types de certificats énergétiques différents au niveau européen). En ce qui concerne la modernisation, les partenaires ont Dans certains pays, la loi exige même une évaluation des différentes options énergétiques pour les projets d'envergure, si bien que le choix de la source d'énergie n'est pas prescrit de façon centrale mais en fonction des conditions locales. des logements sociaux varient selon les pays. Certaines villes, comme Utrecht ou Francfort, démontré que, dans certains cas, les ont mis en place des règles lo- autorités locales ont défini des objec- cales à cet effet. Étant donné la tifs plus ambitieux que les valeurs énergétiques cibles, généralement faibles, fixées au niveau national. complexité des mécanismes de mise en oeuvre et les problèmes sociaux que suscite souvent la question de la contribution des locataires, les bailleurs sociaux préfèrent, dans la Production et distribution d'énergie : la plupart des pays réflé- plupart des cas, ne pas les appliquer. Certaines villes d'Allemagne comme chissent à des réglementations visant à promouvoir l'exploitation des Francfort ont introduit des critères énergétiques dans les plans de compa- sources d'énergie renouvelables accompagnées de mesures financières raison des loyers ("Mietspiegel"). Les propriétaires peuvent justifier des (tarifs de rachat garantis, subventions pour les installations solaires ou les loyers plus élevés par des équipements (nouveau chauffage, nouvelle iso- pompes à chaleur, etc.). Dans certains pays (comme la France et le Dane- lation) ou de plus faibles besoins énergétiques. mark), la loi exige même une évaluation des différentes options énergétiques pour les projets d'envergure, si bien que le choix de la source d'éner- Instruments financiers : les subventions (nationales, locales ou gie n'est pas prescrit au niveau central mais en fonction des conditions bien les deux), les prêts et les tarifs de rachat sont les plus réglementés. locales. 28 Guide des villes pour un habitat social durable rénovation ont donné naissance à de nouvelles normes de construction nant les réparations ou rénovations de base et un amendement devrait, nationales, rendant obligatoire la prise en compte des paramètres bioclima- prochainement, spécifier que « tout propriétaire est tenu de payer des tiques et d'efficacité énergétique lors de la construction de nouveaux bâti- charges mensuelles pour la rénovation du bâtiment ». ments (comme la réglementation thermique RT 2012 en France). Des règles de rénovation obligatoires supplémentaires sont attendues. Spécificités et points forts des partenaires de CASH Le tableau détaillé des cadres juridiques des partenaires CASH, présenté sur la page web du projet, met en avant certaines tendances et spécificités: Pôles Efficacité Énergétique : seuls quelques membres du projet CASH, tels que Sønderborg et Brindisi, ont réglementé la création de pôles Certains pays comme l'Italie ont mis au point une série d'instruments juri- Cogénération et chauffage urbain : dans certaines villes parte- Efficacité Énergétique, regroupant des instituts de R&D et des entreprises diques aux niveaux régional et local qui méritent d'être adaptés au niveau naires, la législation favorise des applications énergétiques spécifiques pour les développements en matière d'efficacité énergétique. Des pôles national (tels que la résolution du Conseil municipal de la ville de Brindisi comme la cogénération, le chauffage urbain ou le recours au gaz naturel. existent dans les pays de certains autres membres, mais à titre de mesure visant à établir une charte des services garantissant 30 % des loyers à Le choix de l'option d'alimentation en énergie dépend des circonstances d’appui. l'Union des locataires pour l'autogestion, notamment la rénovation énergétique). D'autres, comme la France, ont adopté une approche plus centra- locales, des ressources disponibles et des aspects économiques, comme c'est le cas à Tatabanya, Eordea ou Sønderborg pour le chauffage urbain. Mesures fiscales: ces instruments économiques sont toujours mention- lisée, avec plus de réglementations nationales et moins de réglementations nés dans les documents politiques et de communication de l'UE comme locales. Copropriétés : le vote à la majorité est réglementé différemment. Dans certains cas, on a recours à un quorum. Dans la plupart des pays partenaires, cela ne fait pas partie des sujets abordés par les instruments juridiques et il n'incombe pas aux propriétaires de faire un étant importants pour la Font partie des exceptions les Pays-Bas, qui ont adopté une loi obligeant les propriétaires d'appartements à constituer un fonds pour la maintenance à long terme, en distinguant bien maintenance standard et investissements énergétiques supplémentaires. réalisation des objectifs en Certains pays ont mis au point des instruments juridiques spécifiques pour matière d'efficacité énergé- des sujets clés en matière d'efficacité énergétique : tique. Ces outils économiques - telles que les lois fiscales - qui diffèrent des • Décret hongrois n°389/2007 sur les subventions, doivent être tarifs de rachat liés à l'électricité disponibles pour tous les cogénérée ; Pouilles n°863, du 23 mars 2010 sur la R&D (Italie) • Instructions fiscales françaises acteurs et rendre les op- • Décret de l'Assemblée générale de choix entre les travaux de main- tions de performance éner- Tatabanya n°4/2010 sur le contrôle n°5B-22-09, établissant un crédit tenance standards et les inves- gétique attractives sur le et l’adaptation de la température du d'impôt sur les dépenses tissements en matière d’efficacité énergétique. Font partie des exceptions plan financier. Ils sont toutefois rarement utilisés lors de la rénovation éner- chauffage urbain et n°10/2010 sur énergétiques dans les les Pays-Bas, qui ont adopté une loi obligeant les propriétaires d'apparte- gétique de l’habitat social ou ne sont que depuis récemment en faveur des le programme de modernisation du résidences principales, et ments à constituer un fonds pour l’entretien à long terme, en distinguant propriétaires à faibles revenus. chauffage urbain (Hongrie), n°6C-1-10, établissant un • Label d'efficacité énergétique allègement fiscal pour les bien entretien standard et investissements en matière d’efficacité énergétique. Il n'existe pas de réglementation européenne en la matière. En Bul- Achats verts (écologiques) : bien qu'ils soient inclus dans les projets garie, où la situation des propriétaires de bâtiments est la plus compliquée, nationaux de 6 des 9 pays du projet CASH, ils ne sont concernés par aucun la loi en vigueur régissant les copropriétés (« Condominium Act ») prévoit instrument juridique. allemand, • Résolution du Conseil régional des travaux d'économie d'énergie dans les logements sociaux. qu'il faut une majorité qualifiée de votes pour prendre des décisions concer- Guide des villes pour un habitat social durable 29 CE QU'EN PENSENT LES PARTENAIRES Souvent, les mesures de soutien ne sont pas adéquates ou pas suffisamment diversifiées et le cadre juridique n'est pas approprié. Cela peut créer des obstacles à la mise en oeuvre de la législation. Facteurs facilitateurs Lors du séminaire de Brindisi, se sont tenus des Mécanismes de réglementation : des mesures de modernisation base des économies d'énergie aux Pays-Bas ; partenariat public-privé en ateliers thématiques sur les facteurs facilitateurs, « volontaires » et non obligatoires en Allemagne ; l'affichage des niveaux Italie ; soutien financier pour le remplacement des chaudières anciennes en les obstacles et les besoins pour les partenaires d'efficacité énergétique par les agences immobilières en France ; l'obliga- Allemagne ; partage des risques couvert par les entités publiques, telles tion d'ajouter la certification à l'acte de vente en Italie ; la capacité des co- que les municipalités, par le biais de garanties, etc. afin de mettre en oeuvre leur cadre juridique en propriétés à agir en tant que personne juridique en Italie, en France et aux matière d'efficacité énergétique. Voici certains Pays-Bas ; l'autogestion par les locataires en Italie ; l'accord des locataires Le soutien technique, moins répandu, peut couvrir : assistance tech- pour une opération de rénovation aux Pays-Bas, etc. nique pour le processus de certification, accès aux appuis financiers et aide éléments clés relevés par les partenaires. pour établir des demandes de financement en France ; assistance techLes mesures financières citées ci-dessous sont nombreuses, mais nique pour les mesures fournie par les universités au Danemark ; dévelop- sont souvent éphémères et basées sur des projets et non sur des opéra- pement du chauffage urbain par les municipalités au Danemark et aux tions de rénovation d'envergure : fonds structurels européens ; prêts préfé- Pays-Bas ; utilisation de compteurs intelligents pour une meilleure maîtrise rentiels et incitations fiscales pour les bailleurs sociaux en France et pour en Allemagne, etc. les propriétaires en Italie ; taux d'intérêt garantis de 2 à 3 % au niveau régional pour les bailleurs sociaux aux Pays-Bas ; crédits à faible taux d'intérêt Le renforcement des capacités et la formation varient large- des banques nationales en Allemagne ; éco-prêts / prêts verts à 0 % pour ment, allant du niveau primaire à l’université : programme d'éducation na- les propriétaires privés en France et au Danemark ; fonds renouvelable tionale pour les écoles primaires au Danemark ; programmes d'apprentis- pour les bailleurs sociaux au niveau local par un organisme indépendant sage dans des écoles techniques autour du concept PassivHaus, et aux Pays-Bas ; 3e ligne de quittance sur la contribution des locataires en notamment programmes pour les architectes et les constructeurs en Alle- France ; possibles subventions de l’État pour les propriétaires à faibles re- magne ; programmes universitaires en Italie, etc. venus en France et pour atteindre le niveau C en Hongrie ; mesures finan- Ateliers du séminaire de Brindisi 13-14.04.2011, Brindisi, Italie cières régionales en France ; exonération de la taxe foncière pour les bail- L'information et la sensibilisation restent les facteurs facilitateurs leurs sociaux en France ; exonération des impôts fonciers si le niveau A est les plus communs, mais sont encore insuffisants et non ciblés : campagnes atteint en Bulgarie ; réduction de la TVA en France ; mesure fiscale : abat- de sensibilisation par les municipalités et au niveau national au Danemark ; tement fiscal pour certaines installations énergétiques en France, en Italie site web avec conseils sur les économies d'énergie pour les propriétaires et au Danemark ; certificats d’économie d’énergie (« certificats blancs ») : privés et les locataires au Danemark et aux Pays-Bas ; affichage des ni- vente d'économies d'énergie par les bailleurs sociaux aux compagnies de veaux d'efficacité énergétique dans les agences immobilières, guides sur distribution d'électricité au Danemark et en France ; création d'un fonds les aspects énergétiques et office d'information pour les copropriétés et les national alimenté par des loyers fixes - une fois les emprunts remboursés maisons individuelles en France ; Organisation non gouvernementale four- - géré par le Gouvernement sur la base des demandes des bailleurs so- nissant des informations sur le financement en Hongrie, etc. ciaux formulées par les locataires au Danemark ; loyer subventionné sur la 30 Guide des villes pour un habitat social durable Obstacles à la mise en œuvre Besoins et attentes Souvent, les mesures de soutien ne sont pas adéquates ou pas suffisam- Si ces obstacles s'appliquent dans de nombreux domaines politiques, cer- Le cadre juridique en matière d'efficacité énergétique doit couvrir de nom- ment diversifiées et le cadre juridique n'est pas approprié. Cela peut créer tains sont spécifiques au secteur de l’habitat social. breux aspects clés : des obstacles à la mise en oeuvre de la législation. A continuation sont présentés les aspects de la législation considérés comme des obstacles par les partenaires du projet CASH : • Le cadre juridique existant ne couvre pas toutes les composantes de la rénovation énergétique et les obligations légales ne sont pas toujours en lien avec les instruments tels que le renforcement des capacités et la formation ou le financement. • Les gouvernements peuvent avoir des objectifs d'efficacité énergétique élevés tandis que les bailleurs sociaux peuvent être confrontés à des diffi- compétitivité entre les instruments juridiques en matière d'efficacité énergétique et d'autres instruments juridiques (p. ex. sécurité contre les incen- de chauffage est prévue. Dans certaines villes allemandes et dans la ré- (pas d'accès à l'abattement fiscal ni aux prêts verts gion de Bade-Wurttemberg, le cadre juridique exige que des installations pour certains intéressés, etc.) et non adaptés aux d'énergie renouvelable (p. ex. des capteurs solaires) soient prévues si le opérations d’envergure et les loyers étant difficiles à augmenter lorsqu'un fort pourcentage de locataires vivent avec des revenus précaires ou d’allocations sociales. Les investissements pour la rénovation énergétique répercutés sur les loyers peuvent engendrer une forte opposition de la part des locataires, du fait de leur faible prise de conscience et de leur faible implication dans le processus de rénovation. • Les propriétés mixtes (bâtiments de bailleurs sociaux avec propriétaires privés) ne rentrent pas dans le cadre des réglementations prescrites pour dies, ascenseurs, réglementations du bâtiment, diagnostic de plomb, les situations standard et ce sont les bailleurs sociaux qui supportent etc.). Cela peut rendre difficile le choix de la législation à appliquer. toutes les obligations légales. • Les objectifs fixés par la législation ne peuvent pas toujours être atteints sur le plan financier ou ne sont pas toujours très réalistes. • Les mesures financières limitées et instables, tout comme la diversité des lorsque l'isolation de l'enveloppe du bâtiment ou une nouvelle installation cultés pour financer la rénovation, les instruments financiers étant limités Des facteurs favorables existent, tels que les mécanismes de réglementation, les mesures financières et l'assistance technique, mais nombre d'entre eux sont basés sur le court terme. • Il peut y avoir une certaine • Définir des normes techniques ambitieuses, avec des objectifs réalistes, • La multiplicité des sources de financement engendre des procédures d'application ou transactionnelles complexes. toit ou le système de chauffage est modernisé ; • Lier les cadres financier et juridique afin d'établir une méthode transpa- rente pour atteindre un équilibre entre les intérêts financiers du bailleur et ceux du locataire ; développer des instruments multiacteurs coordonnés (techniques, sociaux, financiers) pour les propriétaires à faibles revenus ; • Promouvoir les sources d'énergie renouvelable. Un cadre clair doit être défini pour soutenir la production de chauffage et d’électricité à partir de la cogénération , ainsi que d’électricité à partir des énergies renouvelables. Les tarifs de rachat, qui sont à l'origine du plus grand essor d’emploi d'énergie renouvelable (comme par exemple en Allemagne), doivent être stables pendant les 15 à 20 années suivant l'installation. • Par ailleurs, il est fondamental de diffuser les différents instruments juri- diques d'efficacité énergétique disponibles auprès des municipalités et de sensibiliser les foyers aux avantages de la rénovation énergétique. mesures d'incitation entre les niveaux national, régional ou local rendent difficile l’atteinte des objectifs nationaux. • Les instruments juridiques (lois, ordonnances, réglementations) peuvent être influencés par les lobbies, or celui des parties prenantes de l’habitat social n'est pas très puissant. • Les lois nationales ne sont pas toujours applicables aux conditions locales spécifiques. Par ailleurs, il est difficile d'adapter, à l’échelon national, une réglementation locale s’étant avérée efficace. Guide des villes pour un habitat social durable 31 L'ACTION des villes du réseau Voici des exemples intéressants de partenaires du projet CASH sur les différentes façons de promouvoir une approche ascendante (« bottom-up ») afin d'établir des instruments et d'administration) pour l'autogestion. juridiques reflétant les besoins locaux. rénovation énergétique ou d'autres Source de chauffage réglementée dans le plan d’occupation des sols, Francfort, Allemagne améliorations, en accord avec l'IACP. Depuis 1997, Francfort oblige les entreprises de construction et les promo- Orca Région des Pouilles, Italie Cette somme peut être utilisée pour la teurs de projets à raccorder les bâtiments au réseau de chauffage urbain loPar ailleurs, le syndicat des locataires cal alimenté par la cogénération. L'utilisation d'autres systèmes de chauffage L'Observatoire régional de la région des Pouilles (ORCA) a développé une a conçu une bande dessinée afin de est interdite. Cette obligation est mise en application par des ordonnances base de données sur les besoins des intéressés et l'utilise pour soutenir la sensibiliser les locataires à l'impact de région dans l'adoption de réglementations régionales adaptées en matière la législation en matière de logement… de rénovation énergétique des logements sociaux publics. L'Observatoire Cet outil créatif devrait servir d’exemple collecte les retours des locataires, non seulement par le biais de données comme bonne pratique pour fournir mais aussi et surtout en discutant avec eux, puis les classe de façon à ce des informations aux citoyens sur le qu’elles soient utiles aux unités d’évaluation. Cette analyse vise à détecter cadre juridique. locales liées aux plans d’occupation des sols dans le cadre de la planification Un représentant de l'Union des locataires de Brindisi présentant l'impact élevé de leur bande dessinée sur les instruments juridiques. les écarts entre les besoins des personnes et les lois locales. De nouvelles lois sont alors rédigées, ou les lois existantes sont amendées avec le sou- www.unioneinquilini.it urbaine. http://www.frankfurt.de/sixcms/detail.php?id=8686&_ffmpar[_ id_inhalt]=50482 http://www.frankfurt.de/sixcms/detail.php?id=8686&_ffmpar[_ id_inhalt]=50467 tien des politiques afin de promouvoir de meilleures pratiques au niveau local. Les projets pilotes de l'Observatoire pour la diffusion de meilleures Cluster bâtiments durables de la région des Pouilles, Italie Accord volontaire au niveau local, Utrecht, Pays-Bas Le « Cluster bâtiments durables de la région des Pouilles » promeut des La ville d'Utrecht a signé un accord volontaire avec des associations de lo- activités de coopération et d'éducation, afin de sensibiliser la population à gements sociaux pour qu'elles isolent 18 660 appartements entre 2011 et la durabilité dans le processus de construction à tous les niveaux. Regrou- 2015. En retour, le Conseil municipal adaptera la législation qui empêchait pant des entreprises et des universités de la région, il informe et offre des les associations de diviser de grandes maisons en plusieurs petits apparte- Le Syndicat des locataires de Brindisi a promu deux résolutions qui ont été formations sur le développement durable et les problèmes liés à l'énergie, ments ou de vendre une partie de leurs logements. approuvées à l'unanimité par le Conseil municipal, représentant une véri- mais est aussi à l'origine de nombreux programmes de recherche et d'inno- table innovation en termes de législation au niveau national. Ces résolu- vation. Les acteurs impliqués partagent leurs expériences, permettant ainsi tions ont établi une charte appelée "Carta dei Servizi e Commisione Ges- aux régions de faire un retour des résultats des activités de recherche et tione della Carta dei Servizi", désormais utilisée par le bailleur social IACP développement du cluster au niveau législatif le plus élevé. pratiques sont disponibles sur le site : www.orca.regione.puglia.it Le Syndicat des locataires de Brindisi, Italie (Istituto Autonomo Case Popolari), ainsi qu'une série de règles d'autogestion qui réglemente les locataires et autorise le syndicat des locataires à percevoir 30 % des loyers (autrefois utilisés pour payer les frais de gestion 32 Guide des villes pour un habitat social durable http://www.numix-ecoinnovation.eu/doc/pdf_67.pdf http://www.utrecht.nl/smartsite.dws?id=88530&GID=366375&c ommnr=17013&sub CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS Lors du séminaire thématique de Brindisi, les partenaires ont identifié des écarts entre la législation nationale et ce qui est applicable au Il est primordial d'impliquer les intéressés, y compris les citoyens, dans l’élaboration des lois afin d'établir une législation cohérente, pouvant être mise en application au niveau local, avec la participation des acteurs de l'efficacité énergétique, niveau local. A partir des obstacles, des besoins et des bailleurs sociaux, des propriétaires privés et des locataires. des facteurs facilitateurs, ils ont identifié des Adaptation, sous forme d'instruments juridiques nationaux, de décrets locaux et de délibérations municipales qui ont prouvé leur efficacité recommandations pour un cadre juridique effectif en matière d'efficacité énergétique, Individuellement, les villes ont souvent des difficultés à donner des retours convenues dans le " Manifeste de Brindisi " d'informations sur les processus locaux réussis aux gouvernements natio- ci-dessous. diés (comme CECODHAS, Eurocities, Climate Alliance, ICLEI, associa- naux ou à l'UE. En s'organisant sous forme de groupes et de réseaux détions municipales nationales, etc.), elles peuvent avoir davantage Manifeste de Brindisi, recommandations pour un cadre juridique effectif en matière d'efficacité énergétique Vision à long terme des instruments juridiques Il faut éviter les changements rapides de législation motivés sur le plan politique. Cohérence du cadre juridique aux niveaux national, régional et local La législation doit être cohérente, compréhensible et adaptable aux différentes échelles. d'influence sur la législation future. Adoption d'une approche globale en matière de coûts des logements (loyer-énergie-chauffage) Faisant partie intégrante des coûts de logements, les coûts de chauffage et d'électricité doivent être intégrés dans les systèmes de protection des loyers. Par ailleurs, il devrait être plus facile pour les propriétaires de maisons de réclamer des « coûts d'énergie économisée » afin de compenser les investissements énergétiques. Adoption d'une solution complète, simple et rapide en matière de financement Promouvoir la création de clusters Communication appropriée et renforcement des capacités Les municipalités devraient recevoir de façon systématique des informations claires et récentes sur la législation et sur les sources de financement possibles et être formées de façon appropriée. Des programmes d'éduca- Le financement doit moins être orienté vers des projets individuels et davan- tion pour les intéressés, en particulier les architectes et les constructeurs, tage axé sur un appui plus structurel. Il doit être moins bureaucratique et les sont nécessaires et l'on doit promouvoir une certification spécifique pour procédures doivent être homogénéisées et simplifiées. ceux-ci en matière d'efficacité énergétique. Des campagnes de sensibilisation devraient être organisées par les villes et les syndicats de locataires (p. Flexibilité et adaptabilité du cadre juridique Fournir des mécanismes d'adaptation pour les loyers, sur la base des revenus En ce sens, on doit favoriser les instruments juridiques souples, associés à Des mécanismes flexibles pour que les loyers soient adaptés au contexte d'impliquer les occupants de logements sociaux dans un processus de ré- un niveau de contrôle plus élevé. local et une protection contre l'augmentation des loyers pour les logements novation, il est essentiel qu'ils soient informés au même titre que tous les sociaux existants doivent être garantis. autres intéressés. ex. Climate Tour à Francfort, pôle développement durable des Pouilles, projet "Watt/IN" de l'observatoire ORCA). Même s'il n'est pas toujours facile Guide des villes pour un habitat social durable 33 POUR EN SAVOIR PLUS Un aperçu des législations applicables et du cadre institutionnel est fourni dans le document d'information du séminaire thématique de L'évolution des politiques européennes en matière d'efficacité énergétique est également consultable sur le site web de DG Energy http://ec.europa.eu/energy/index_en.htm http://ec.europa.eu/energy/efficiency/action_plan/action_plan_en.htm http://ec.europa.eu/energy/strategies/2011/roadmap_2050_en.htm Brindisi. (Voir le site web de CASH : http://urbact.eu/cash) www.epbd-ca.eu Autres sites Convention des maires : www.eumayors.eu Développement de politiques d’habitat européennes et nationales : www.powerhouseeurope.eu www.housingeurope.eu 34 Guide des villes pour un habitat social durable UN PROJET URBACT II InGénIerIe FInAnCIÈre • Quelles sont les modalités pour réduire les écarts entre les coûts et les revenus d’investissement ? • Comment résoudre le dilemme propriétaires/locataires ? • Quels sont les obstacles à la mise en œuvre ? • Quelles sont les solutions potentielles pour un montage financier efficace ? GUIDE DES VILLES POUR UN HABITAT SOCIAL DURABLE 35 Sommaire PANORAMA ACTUEL Quelle somme d'argent la rénovation énergétique implique-t-elle ? – Le contexte européen Modalités existantes pour réduire les écarts entre coûts et revenus d'investissement Réduction des coûts supplémentaires Obtention de revenus supplémentaires Financement par un tiers (TPF) CE QU'EN PENSENT LES PARTENAIRES Introduction et objectif 36 2 38 Comment les instruments financiers sont-ils perçus par les partenaires du projet CASH ? Obstacles 6 Besoins spécifiques Solutions potentielles pour un montage financier efficace L'ACTION DES VILLES DU RÉSEAU 42 Le Fonds danois d'aide à la construction, Danemark 8 Le système de location et d'évaluation national, Pays-Bas Le Green Deal, Royaume-Uni Les programmes KfW, Allemagne L'instrument financier local, Brindisi, Italie CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 43 Financement Dilemme investisseur/utilisateur Mise en réseau Recommandations pour les Autorités de Gestion 9 POUR EN SAVOIR PLUS Guide des villes pour un habitat social durable Quelle somme d'argent la rénovation énergétique implique-t-elle ? – Le contexte européen D'après les estimations, le coût total de la rénovation énergétique pour une habitation s'élève à environ 23 000 euros (en France). Pour pouvoir atteindre les objectifs européens de réduction des émissions de CO2 pour l’habitat, il faut rénover conformément aux normes de basse consommation d'énergie de 70 à 180 millions de logements environ dans l'Union européenne (UE). Cela impliquerait de 1 500 à 4 000 milliards d'euros d'investissements consacrés à la rénovation énergétique dans le secteur résidentiel d'ici 2050, soit environ 27 % de la consommation énergétique dans l'UE. Comment y parvenir sachant que les coûts énergétiques doivent être réduits d'un facteur allant de 3 à 4 et que de 2/3 à 3/4 des coûts de rénovation sont souvent consacrés aux mesures de maintenance générales ? On a tendance aujourd'hui à considérer que ces coûts sont couverts sur le long terme par la valeur ajoutée du bâtiment et sur le court terme par des loyers plus élevés. Néanmoins, il est souvent impossible, dans le cas de logements sociaux, d'augmenter les loyers et certainement pas de les augmenter plus que la réduction escomptée des coûts de chauffage. Aussi des instruments financiers supplémentaires sont-ils requis. Modalités existantes pour réduire les écarts entre coûts et revenus d'investissement Les instruments financiers disponibles pour la rénovation énergé- 44 10 36 Consacré aux instruments financiers, ce 3ème miniguide se base sur les échanges entre les partenaires du projet CASH et le partage de leur expérience pendant la préparation et lors du 3ème séminaire thématique transnational qui s’est tenu à Francfort en Allemagne du 7 au 9 septembre 2011. Il analyse les instruments financiers pour la rénovation énergétique qui sont disponibles dans les 9 pays européens des villes partenaires du projet CASH. En plus d’énumérer les instruments efficaces utilisés dans les villes partenaires du projet CASH, ce guide souligne les obstacles et présente les recommandations pour le développement d’un montage financier adapté aux interventions de rénovation énergétique longues et de grande envergure. PANORAMA ACTUEL tique dans les 9 pays des villes partenaires du projet CASH ont été analysés à l'occasion de la table ronde du 3ème séminaire thématique transnational CASH. Ils ont été classés en 3 modes opératoires en ce qui concerne la réduction des écarts entre les coûts et les revenus d'investissement à savoir : • Réduction des coûts d'investissement, un certain niveau d'efficacité énergétique qui doit être atteint via l'investis- • Le Fonds européen pour la promotion de l'efficacité énergétique • Obtention de revenus supplémentaires, sement. Les crédits d'impôt sont probablement moins attractifs pour les (FEEE) pour des projets d'efficacité énergétique commercialement viables • Financement par un tiers. ménages à faibles revenus. Dans certains cas, les grands bailleurs sociaux et des projets d'énergie renouvelable à petite échelle allant de 5 à 25 mil- sont exclus de l'offre de crédit d'impôt. lions d'euros, ciblant les collectivités municipales et régionales ainsi que les Réduction des coûts d'investissement entités publiques et privées agissant en leur nom, telles que les bailleurs Transfert d'investissements sur les loyers Capitaux d'emprunt, prêts à taux bonifié ou prêts verts Il s'agit des investissements remboursés grâce à des loyers plus élevés. Les intérêts affectés aux prêts et la durée autorisée pour le remboursement Pour pouvoir utiliser cet outil efficacement, un cadre juridique approprié doit sont des facteurs importants de ces instruments financiers. Contrairement être en place. Au Danemark et aux Pays-Bas, des réglementations natio- aux capitaux propres, les capitaux d'emprunt représentent la part de capital nales sont en vigueur. http://eeef.eu/ • Le Fonds européen d'assistance énergétique locale (ELENA) qui est un mécanisme d'assistance technique destiné aux collectivités locales et utilisé d'une entreprise, à laquelle est affecté un taux d'intérêt fixe au lieu de dividendes et qui doit être remboursée pendant une période fixe. Un prêt sociaux, les entreprises productrices d'énergie, etc. conçu pour promouvoir les investissements dans le domaine de l'efficacité logiques (y compris des économies d'énergie), à un taux d'intérêt visant à Obtention de revenus supplémentaires la fois des retours financiers et des avantages environnementaux. Les prêts Fonds européens mettre en œuvre et financer le programme d'investissement, notamment les à taux bonifié offrent des conditions de remboursement flexibles, générale- La Commission européenne soutient la rénovation énergétique à l'aide de études de faisabilité et de marché, la structuration du programme, les plans ment à des taux d'intérêt inférieurs à ceux du marché et sont habituellement différents fonds principalement basés sur le court terme et orientés projet. Il d'activité, les audits énergétiques et la préparation des appels d'offres, etc. proposés par les gouvernements. La différence par rapport au taux d'intérêt est difficile d'accéder à de nombreux fonds en raison de leur complexité ou du marché est principalement couverte par le gouvernement. de leurs critères. Parmi les fonds européens disponibles pour les actions vert représente une somme d'argent prêtée pour des investissements éco- liées à l'efficacité énergétique, on peut citer : énergétique et des sources d'énergie renouvelables. Ce mécanisme peut être utilisé pour couvrir l'assistance technique nécessaire pour préparer, http://www.eib.org/products/technical_assistance/elena/index. htm?lang=en Garantie bancaire • Le Fonds européen de développement régional (FEDER) qui est le Cet outil consiste pour le gouvernement à assumer la garantie bancaire afin plus important pour les programmes de rénovation énergétique avec un • Le Fonds Marguerite qui est un fonds pan-européen indépendant pour les de faciliter l'accès aux prêts pour les propriétaires privés à faibles revenus, taux d'éligibilité allant jusqu'à 4 %. investissements en matière d'énergie, de changement climatique et d'infrastructure, y compris pour la production et la distribution d'énergie durable. pour les bailleurs sociaux ou pour les groupes de propriétaires socio-économiquement défavorisés. http://ec.europa.eu/regional_policy/thefunds/regional/index_ en.cfm http://www.margueritefund.eu/index.php?pageid=1 Crédits d'impôt et réduction de la TVA Dans certains pays, les investissements réalisés pour des améliorations • La Banque européenne d'investissement (BEI) qui offre des prêts aux • Le Soutien européen conjoint à l'investissement durable dans les énergétiques peuvent être déduits des impôts sur les revenus ou bénéficier secteurs public et privé, y compris aux municipalités - pour une énergie zones urbaines (JESSICA), qui est une initiative de la BEI, dont le but est d'un taux de TVA réduit. Le gouvernement allemand a combiné cet outil à durable, compétitive et sûre - avec des taux fixes à long terme. de promouvoir l'investissement dans le développement urbain durable. Il s'agit d'investissements remboursables dans des projets faisant partie d'un http://www.eib.org/ plan intégré pour un développement durable en milieu urbain. Ces investis- 1 « La rénovation énergétique des logements sociaux via des contrats de performance énergétique – Retour d'information du projet FRESH : France, Italie, Royaume-Uni et Bulgarie. » Voir www.fresh-project.eu Guide des villes pour un habitat social durable 37 sements, qui peuvent prendre la forme de fonds propres, de prêts et/ou de trices d'énergie ont des objectifs d'économies d'énergie à atteindre. La garanties, sont alloués aux projets via des Fonds de développement urbain quantité d'énergie économisée dans un projet d’habitat peut être soumise à (FDU). Ils peuvent porter sur des thèmes aussi divers que l'environnement, la négociation. l'innovation et la promotion des sources d'énergie durables. CE QU'EN PENSENT LES PARTENAIRES http://www.eib.org/projects/publications/jessica.htm?lang=en Comment les instruments financiers sont-ils perçus par les partenaires du projet CASH ? • Le programme Énergie intelligente - Europe (EIE) qui propose un financement ciblé pour des projets originaux dont le but est de promouvoir l'efficacité énergétique, l'utilisation de sources d'énergie renouvelables et la diversification énergétique (jusqu'à 75 % des coûts de projets) À l'occasion d'une table ronde, les partenaires ont classé les instruments du http://ec.europa.eu/energy/intelligent/index_en.htm « plus efficace » au « plus complexe ». Pour le réseau de partenaires, les fonds, les subventions, les prêts à taux réduit, les obligations énergétiques Les subventions (souvent liées aux revenus) fournies par les gouvernements locaux et nationaux. Il s'agit de subventions accessibles à toutes les catégories de bénéficiaires (bailleurs sociaux, copropriétés et propriétés et la bourse du carbone font partie des instruments les plus efficaces. Ces Financement par un tiers (TPF) individuelles). Les subventions ciblant spécifiquement l'efficacité énergé- résultats sont similaires à ceux présentés dans le rapport EuroACE (2010) qui présente plus de trente instruments financiers. Les instruments considérés comme étant les plus complexes sont le transfert des investisse- tique peuvent être allouées soit aux bailleurs sociaux, soit directement aux Entreprises de services énergétiques (ESE) ments sur les loyers et le financement par un tiers. résidents individuels. Elles varient sur une échelle allant des grands projets et fournisseurs d'énergie Pour comprendre les principaux écarts entre les instruments financiers et de revitalisation urbaine jusqu'aux projets individuels des ménages. En Ce mécanisme financier implique le financement par une entreprise ex- les différences entre les pays du réseau, les partenaires ont établi la grille, général, les fonds couvrent seulement un pourcentage des coûts réels et terne de services énergétiques (ESE) ou par un fournisseur d'énergie. Ces présentée sur la page suivante, qui résume les sources financières dispo- sont basés sur les projets dont seul un nombre limité sont ouverts au finan- investissements sont ensuite remboursés à l'aide des économies réalisées. nibles pour les différentes catégories de bénéficiaires : cement. L'investisseur installe une technologie efficace et gère le système de manière à ce qu'une économie d'énergie soit réalisée. Il peut s'agir par Analyses clés de la grille, décrivant la situation dans 10 villes de 9 pays Les tarifs de rachat exemple de la fourniture de l'équipement de chauffage, du fioul et de la européens : L'énergie auto-produite, par panneaux solaires ou par éolienne, peut être maintenance, tout comme de mesures d'économies d'énergie ou encore fournie au réseau d'électricité public. Dans de nombreux pays, les régle- d'investissements dans des activités de rénovation remboursés par les éco- mentations garantissent un prix minimum pour cette énergie auto-produite. nomies d'énergie réalisées. Dans certains pays, comme au Royaume-Uni Le revenu généré peut aider à rembourser les prêts. Cela ne peut être uti- (Green Deal), il existe des obligations légales qui obligent les entreprises lisé que lorsque de l'énergie est produite, en sus des mesures prises en productrices d'énergie à contribuer aux coûts de rénovation énergétique. matière d'efficacité énergétique. Les instruments du marché : Certificats d'économie Dans ce type de contrat, le prestataire (public ou privé, ou une holding) pro- d'énergie et Bourse du carbone pose au propriétaire des mesures qui généreront des économies garanties Un « Certificat blanc », appelé aussi Certificat d'économie d'énergie (CEE), mesurables, tout en s'engageant à atteindre le niveau d'économies défini Titre d'efficacité énergétique (TEE) ou Étiquette blanche, est un instrument dans le contrat. Les projets sont en partie financés par les économies d'éner- émis par un organisme autorisé garantissant qu'une quantité spécifiée gie réalisées et peuvent générer des revenus futurs pour le propriétaire. blancs sont négociables. Dans de nombreux pays, les entreprises produc- 38 Guide des villes pour un habitat social durable copropriétés, ils sont principalement utilisés par les bailleurs sociaux ; • Les instruments financiers nationaux sont en général disponibles pour tous les bénéficiaires mais sont essentiellement basés sur le court terme, excepté au Danemark, en Allemagne et au Royaume-Uni où il s'agit d'instruments à long terme ; Contrat de performance énergétique d'économies d'énergie a été réalisée. Dans la plupart des cas, les certificats • Les instruments de l'UE sont basés sur le court terme. Pas destinés aux • La contribution des locataires varie d'un pays à l'autre. Voici le classement des instruments financiers proposé par les partenaires du projet CASH : • plus efficaces : fonds, subventions, prêts à taux bonifié, obligations énergétiques et bourse du carbone ; • p lus complexes à mettre en oeuvre, même si très intéressants : financement par un tiers, transfert d'investissements sur les loyers, crédits d'impôt • Les fonds disponibles sont souvent basés sur le court terme et orientés et réduction de la TVA. Dans le cas de financement par un tiers, les écono- Besoins spécifiques projet, ce qui ne permet pas la gestion à moyen et long terme nécessaire mies d'énergie risquent de ne pas être suffisamment importantes pour rembourser les investissements pendant une durée contractuelle raisonnable. pour les rénovations énergétiques de grande envergure. • Les bénéficiaires doivent faire face à des procédures complexes et des Obstacles formulaires de candidature pour des montants de financement relative- La création et l'utilisation de plans de financement innovants dépendent ment faibles. • Les propriétaires ne sont pas au courant du financement possible et de la façon dont on peut surmonter les obstacles majeurs au financement et à la mise en œuvre de projets de rénovation énergétique. Les princi- des aspects financiers de la rénovation énergétique, et ce en raison d'un paux obstacles identifiés par le réseau CASH durant les ateliers sont il- accès insuffisant aux informations. Ceci est un problème très répandu. • On remarque un manque de cohérence entre les différents instruments lustrés dans la « matrice » présentée dans la page suivante : financiers destinés à financer différentes phases du processus de rénova- Les obstacles les plus couramment rencontrés dans les 9 pays, repré- tion. • Beaucoup de municipalités sont confrontées à un manque fondamental sentés en haut de la matrice, sont les suivants : • Les financements limités, insuffisants pour atteindre les objectifs natio- La « matrice des besoins » établie par le réseau des partenaires, présentée dans les pages suivantes, décrit les besoins spécifiques liés aux bailleurs sociaux, aux copropriétés et au dilemme propriétaires/locataires. • Pour les bailleurs sociaux, il faut faciliter l'accès aux prêts préférentiels et aux prêts plus importants. • Pour tout comme un accès plus facile au financement par un tiers. • Quant au dilemme propriétaires/locataires, la question suivante persiste dans le cadre de la rénovation des logements sociaux : qui paiera les de possibilités de financement, d'où une action limitée au niveau local. • Les naux importants. Les objectifs climatiques et d'efficacité énergétique sont souvent fixés par les gouvernements nationaux. Les financements pour travaux et qui bénéficiera des économies de coûts d'énergie ? Le phéno- accords entre propriétaires dans les copropriétés sont difficiles à mène de discordance des intérêts, appelé ici dilemme « propriétaires/lo- conclure. atteindre ces objectifs sont insuffisants ou inexistants. Compte tenu des • Après la rénovation énergétique, on remarque une absence de contrôle économies globales sur les budgets publics dans les pays européens, et de suivi non seulement de l'utilisation du financement mais aussi de cette situation n'a fait qu'empirer. l'usage de l'énergie cataires » crée des problèmes. Ce dilemme prend divers aspects : • d ans la plupart des cas, les coûts de la rénovation énergétique ne peuvent pas être neutralisés par les coûts d'énergie plus faibles obtenus par la réduc- Instruments financiers dans les pays partenaires du projet Cash tion de la consommation, car l'investisseur n'en tire pas profit directement ; • l'investissement reste inchangé Copropriétés /Immeubles en co-propriété ENTITÉS FINANCIÈRES Bridgend - UK Utrecht - NL Brindisi - IT Tatabanya - HU Eordea - HE teurs autres que les seules mesures techniques ; • les autres avantages sont difficiles à quantifier : bien-être des locataires, durée de vie rallongée et valeur de marché ajoutée de la propriété pour les propriétaires ; • l'intérêt général de la société est nourri par la réduction des émissions de CO2 et de la dépendance énergétique. Propriétés privées Europe Dans le cas de propriétaires multiples (propriétés mixtes, différentes formes État d'associations de propriétaires, réglementations sur les produits, etc.), le Région dilemme peut être encore plus compliqué. Il existe différentes façons 0 Communauté d'aborder ce dilemme : 0 Banques * Privé Locataires • faire payer aux locataires un montant global pour couvrir tous les coûts de logement, à savoir le loyer, l'électricité, l'eau, les ordures ménagères... Le propriétaire peut alors ventiler les différents coûts de logement sans augmenter le montant global de la location. Cela est généralement Autres * .Projet à venir alors que les revenus générés par les économies d'énergie restent incertains et dépendent de nombreux fac- Francfort - DE Les Mureaux - FR CRRA - FR Échirolles - FR Sonderborg - DN Yambol - BG Bridgend - UK Utrecht - NL Brindisi - IT Tatabanya - HU Eordea - HE Francfort - DE Les Mureaux - FR CRRA - FR Échirolles - FR Sonderborg - DN Yambol - BG Bridgend - UK Utrecht - NL Brindisi - IT Tatabanya - HU Eordea - HE Francfort - GE Les Mureaux - FR CRRA - FR Échirolles - FR Sonderborg - DN Yambol - BG BÉNÉFICIAIRES Bailleurs sociaux les copropriétés, le recours à un organisme neutre intermédiaire pour gérer le financement et les économies s'avère être très important, possible lorsqu'il n'y a pas de comptage individuel de l'usage de l'énergie s .Fonds renouvelables 0 .Seulement sur un territoire limité Long terme Court terme Écarts principaux Sans objet par appartement ; Guide des villes pour un habitat social durable 39 b So ol nd BG Éc erb or hi g r CRR olle - DN s Le A - F FR s M R Fr ur an ea u Eo cfor x FR rd t Ta ea - DE ta H b E Br any in di a - H Ut si -I U re T Br cht id - NL ge nd -U K Ya m Obstacles - Instruments financiers pour la rénovation énergétique de l’habitat social • rendre tous les éléments de coûts transparents pour les locataires, ce qui pourrait les inciter à optimiser Financement limité pour atteindre les objectifs nationaux importants / demande > fonds existants leur comportement en termes d'efficacité énergétique ; Fonds éphémères –basés sur le court terme : rend difficile la planification à moyen terme • adopter un partage égal des coûts entre locataires, propriétaires et gouvernement. Au Royaume-Uni, le Procédures complexes et difficiles et formulaires de candidature pour des fonds de faible valeur / fonds de l’UE complexes « Green Deal » suit ce principe et implique les entreprises productrices d'énergie en tant que parties Multiplicité des entités de financement pour les différents travaux de rénovation et manque de cohérence prenantes (reportez-vous à la section « L'action des villes du réseau »). En Allemagne, un modèle des Propriétaires mal informés sur les opportunités financières / pas de plateforme d’information nationale « trois tiers » fait actuellement l'objet de discussions : Les municipalités sont sous-financées • 1/3 est couvert par le locataire grâce à un transfert de l'investissement sur le loyer, basé sur les Les immeubles appartenant à différents propriétaires (propriétés mixtes & copropriétés) ont besoin d’un accord économies d'énergie attendues ; Réduction des fonds publics de l’État et régionaux Absence de contrôle et de suivi • 1/3 par l'investisseur/le propriétaire, pour couvrir les besoins de rénovation (sans intégrer nécessai- Risque de non-récupération de l’investissement pour le chauffage urbain rement les économies d'énergie) et pour la valeur ajoutée de la propriété ; Processus de prise de décision long pour attribuer des fonds • 1/3 par le financement de l'état (ou autres), l'état récupérant la TVA (19 à 25% dans l'EU), ainsi Instruments (c.-à-d. prêts) juridiquement contraignants = les propriétaires n’en veulent pas qu'une certaine somme d'argent provenant d'un chômage réduit et des réductions de CO2. Pas de fonds de garantie pour les propriétaires Les résultats en matière d’efficacité énergétique ne sont pas garantis Dans toutes ces approches, le contrôle qualité, le suivi, les réglementations relatives au paiement et la com- Importante contribution des propriétaires munication sont essentiels. Les solutions possibles au dilemme propriétaires/locataires sont en partie déter- Absence de mécanismes financiers au niveau national minées par les systèmes juridiques nationaux (reportez-vous à la section « L'action des villes du réseau »). Bureaucratie De nombreux propriétaires refusent la mise en hypothèque de leur propriété Les disparités des mesures financières entre les régions rendent difficile la réalisation des objectifs nationaux Solutions potentielles pour un montage financier efficace Le fait que les bailleurs sociaux ne prennent pas en charge l’investissement pour le chauffage urbain augmente les dépenses des locataires Faible trésorerie des bailleurs sociaux La crise économique a généré des problèmes de liquidité et des difficultés à obtenir des prêts verts Alors qu'il existe divers instruments financiers, la solution promue par le réseau CASH, qui est l'œuvre de Loi sur les locations : les locataires doivent payer des loyers plus élevés sans savoir si les économies d’énergie compenseront 3 groupes de travail, est une solution d'ingénierie financière comportant les ingrédients suivants : Loyers insuffisants pour les bailleurs sociaux • des instruments financiers à long terme, stables et simples (tels que recommandés par le Manuel de Nombreuses assurances nécessaires gouvernance de l'efficacité énergétique, 2010 et par le projet Inofin 2008), avec une préférence pour les La majorité des logements construits avant 1945 ne sont pas rénovés Impossible pour les assoc. de logements d’obtenir un prêt sans remboursement, ce qui n’est pas le cas du secteur privé fonds renouvelables, les prêts préférentiels à taux d'intérêt à long terme fixes facilement accessibles à L’accès à l’hypothèque est un problème pour les copropriétés toutes les catégories de bénéficiaires, le financement sécurisé par un tiers et l'obligation pour les Fragmentation de l’actif à l’issue d’une vente entreprises productrices d'énergie de réinvestir dans la rénovation énergétique, tout comme les Obstacles très importants 40 Guide des villes pour un habitat social durable Obstacles importants garanties bancaires et les dépôts initiaux ; de façon à combiner les sources de financement et à avoir une approche intégrée avec un plus grand impact sur la réduction du carbone ; • l'implication des locataires dès le début du processus de rénovation énergétique (c.-à-d. : dans la coconception), en tant qu'initiateurs des actions d'économies d'énergie ; • un instrument d'information national. Le niveau européen Au niveau européen, la recommandation du CECODHAS Housing Europe (Fédération Européenne du Logement Public) est essentielle : « Le 28 février 2012, le Comité de l'industrie, de la recherche et de l'énergie du Parlement européen a approuvé la demande des États membres pour rénover des bâtiments appartenant aux autorités et organisations publiques (2,5 % par an). Le comité CECODHAS précise que, contrairement aux autorités publiques, les organisations publiques concernées par l'obligation de rénovation thermique, n'ont pas la capacité d'auto-accorder des fonds publics pour financer ces énormes investissements. De plus, dans le Produits financiers à long terme simples et compréhensibles / standardisation requise Plus grande contribution de l’Europe et des États Approche commune pour les copropriétés Meilleure promotion des opportunités financières / Plateforme d’information nationale Disponibilité de fonds et de garanties de départ Davantage de fonds pour les municipalités Besoin de fonds à faible coût pour tous (y compris le secteur privé et les bailleurs sociaux) Approche commune pour les propriétés mixtes/copropriétés & capacité de négocier les rénovations énergétiques (pas uniquement pour les améliorations) Fonds de l’UE plus facilement accessibles Harmonisation des mesures entre les régions Un point d’entrée pour les fonds / formation de consortiums Besoins de davantage de sources de financement cohérentes entre elles Autoriser l’utilisation du fonds du gouvernement pour la construction de villages pour la démolition/reconstruction Élévation des seuils de réglementation de l’UE Projets plus importants cas de logements sociaux, il n'y a souvent pas de moyen de récupérer les investissements en raison des Différentes options pour les propriétaires privés et programme de subvention réglementations en matière de loyers et des bas revenus des locataires. Il est également important de Indice des loyers qui prend en compte les mesures énergétiques préciser que le modèle de contrat de service énergétique, bien que prometteur, doit encore prouver qu'il Meilleur mécanisme de contrôle du programme de prêt est une option valide dans le secteur du logement. Cette obligation légale n'a donc de sens que si elle est Loi sur les locations avec mécanisme de transfert des coûts basé sur la réduction de l’énergie accompagnée d'une obligation de rendre le financement disponible. Le comité CECODHAS fait appel aux Besoin d’intégration du cadre juridique et programme de financement membres du Parlement européen pour qu’ils adoptent l’obligation légale de rendre le financement de l'UE Besoin d'élargir les critère d'admission pour les bénéficiaires / année de construction du bâtiment / budget max. prévu / subvention % (flexibilité) disponible, notamment l'allocation prioritaire de fonds structurels pour 2014-2020 et la création d'un fonds d'investissement vert dédié garanti par l'UE. » b So ol nd BG Éc erb or hi g r CRR olle - DN s Le A - F FR s M R Fr ur an ea u Eo cfor x FR rd t Ta ea - DE ta H b E Br any in a d -H Ut isi -I U re T c Br ht id - NL ge nd -U K Ya m • un organisme de coordination neutre indépendant ; • l'intégration des rénovations énergétiques dans les projets de gestion de l'eau et des ordures ménagères Besoins des partenaires du projet Cash Instruments financiers pour la rénovation énergétique de l’habitat social Permettre aux bailleurs sociaux de demander aux locataires d’approuver une contribution financière aux travaux en matière d’efficacité énergétique Fonds directs pour les logements sociaux Claire Roumet, Secrétaire général du comité CECODHAS Agences locales informant et organisant les bénéficiaires (avec les moyens pour y parvenir) Besoins très importants Besoins importants Guide des villes pour un habitat social durable 41 L'ACTION DES VILLES DU RÉSEAU Les partenaires du projet CASH ont partagé des Le Green Deal, Royaume-Uni exemples de bonnes pratiques. Dans le cadre de la Loi sur l'énergie de 2011, le gouvernement britannique Le Fonds danois d'aide à la construction, Danemark a annoncé un « Green Deal » visant à réduire les émissions de carbone des bâtiments. Le système devrait démarrer en octobre 2012 et présente les principaux aspects suivants : Le Fonds danois d'aide à la construction prend en charge la construction et Tout ménage ou toute entreprise britannique pourra installer une gamme de la rénovation de logements sociaux au Danemark. Lancé en 1966, ce fonds technologies d'économies d'énergie, tels qu'une isolation, et ce sans devoir national est soutenu par un pourcentage de loyers (20 %). En 2010, la va- avancer aucun frais. Les remboursements seront échelonnés dans le leur du fonds s'élevait à 100 millions d'euros. Le fonds est utilisé pour finan- temps en fonction des économies d'énergie réalisées. Un fonds renouve- cer jusqu'à 40 % des coûts de constructions neuves et jusqu'à 50 % des lable sera mis en place. Des standards stricts seront instaurés de façon à coûts de rénovation de logements. L'État a une influence fondamentale sur protéger les consommateurs. la façon dont les rénovations sont réalisées et peut promouvoir les rénova- Une nouvelle exigence est désormais imposée aux entreprises produc- élevée. De plus, les services d'un organisme de consultation pour détermi- tions énergétiques. trices d'énergie pour qu'elles apportent leur soutien, avec une valeur esti- ner les économies potentielles et suivre les travaux afin de garantir de bons Ce programme de rénovation implique largement les locataires. Les loca- mée de 1,3 milliard de livres par an, de façon à garantir que chacun puisse résultats sont également financés. L'an dernier, la KfW a intégré le finance- taires sont membres du Service local des logements sociaux (moyennant une bénéficier du Green Deal – indépendamment de ses revenus et du type de ment pour des copropriétés (Wohneigentümergemeinschaften). D'une part, cotisation minimale). Différents scénarios de rénovation sont présentés par logement dans lequel il vit. Une aide supplémentaire sera disponible pour les programmes de la KfW sont parfois critiqués car ils couvrent un large les bailleurs sociaux aux locataires qui ont le droit de refuser les investisse- permettre aux ménages qui n'ont pas les moyens de se chauffer convena- éventail de cas et ont tendance à changer plutôt rapidement. D'autre part, ils ments pour la rénovation. Les décisions sont adoptées à la majorité simple. blement d'acquérir des chaudières de meilleure qualité et de réparer des fournissent plusieurs recommandations, qui constituent des directives pour Les procédures pour le financement sont longues et le fonds est critiqué car il logements exposés aux courants d'air, alors que des subventions sont éga- la réalisation de bons résultats et d'économies, contribuant ainsi au bon manque d'ampleur (il ne permet que le niveau Passiv Haus 2). lement fournies pour aider à s'attaquer à des logements qui sont difficiles à usage de l'argent de l'État. À compter du 1er avril 2012, les bâtiments histo- Toutefois, il reste un fonds renouvelable à long terme intéressant. isoler, y compris les logements avec des murs solides. riques protégés peuvent également bénéficier de financements. Les pro- On s'attend à ce que le Green Deal débloque environ 14 milliards de livres grammes de la KfW ont été évalués plusieurs fois pour leur efficacité à ré- d'investissements du secteur privé durant la prochaine décennie. Le Green duire les émissions de CO2 et à améliorer les conditions de vie. Le système de location et d'évaluation national, Pays-Bas Aux Pays-Bas, le loyer maximal d'un logement social est défini par un système d'évaluation national. ¨Plus le logement est de qualité, plus le loyer est Deal pourrait soutenir au moins 65 000 travaux d'isolation et de construction d'ici 2015. www.kfw.de susceptible d'être élevé. Une récente adaptation du système a inclus le la- Les programmes KfW, Allemagne L'instrument financier local, Brindisi, Italie bel énergétique du logement dans la méthode d'évaluation, afin d'inciter les En Allemagne, la banque de développement KfW établit des programmes À Brindisi, en Italie, l'IACP (Istituto Autonomo Case Popolari) réglemente bailleurs sociaux à investir dans la rénovation énergétique. de financement pour l'énergie et la modernisation de bâtiments résidentiels ses relations avec les locataires via une commission mixte appelée « Com- Si les propriétaires améliorent l'efficacité énergétique du logement, un loyer depuis plus de 15 ans. Ses outils de financement sont des prêts à taux réduit missione di Gestione della Carta dei Servizi » conformément à la charte plus élevé peut être appliqué. En contrepartie, si aucune rénovation éner- et des subventions directes (Zuschuss). Il existe un large éventail de pro- « Carta dei Servizi ». Par délibération municipale, elle a été modifiée pour gétique n'est réalisée par les bailleurs sociaux d'ici 2014, la notation sera grammes pour la réduction de la demande de chauffage, pour la promotion permettre à l'union des locataires de recevoir 30 % des loyers (de 30 euros plus faible et les loyers réduits. La notation pour le label énergétique va de des énergies renouvelables et pour la modernisation des sources d'énergie min.) pour l'auto-gestion, une somme qui pourrait être utilisée pour les réno- 0 à 44 points et peut constituer une part considérable du score total d'un et des logements. La principale règle de la KfW est que plus les économies vations en accord avec l'IACP. Les discussions sont en cours pour inclure appartement ou d'une maison. sont importantes, plus le taux d'intérêt est bas ou plus la subvention est les rénovations énergétiques. 42 Guide des villes pour un habitat social durable CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS Afin d'augmenter les possibilités de financement • pour les opérations de rénovation énergétique de grande envergure, le réseau CASH a proposé une série de recommandations, présentées en tant que « Résolution de Francfort ». • Les prêts à taux bonifié/verts ou d'autres fonds (renouvelables) doivent être facilement accessibles à tous les propriétaires, y compris aux • déjà des financements énergétiques pour les ménages individuels. Elles doivent donc jouer un rôle important dans le dilemme propriétaires/locataires. façon à promouvoir les engagements tiers. • L es fonds existants pour la rénovation des logements doivent être davantage ciblés vers l'efficacité énergétique. fronter les obstacles. Recommandations pour les Autorités de Gestion davantage de fonds et des contributions plus importantes à tous les propriétaires. L es instruments financiers disponibles doivent être basés sur le long terme, être mieux coordonnés, non bureaucratiques et accessibles à La gestion de programmes soutenus par les fonds structurels et de cohé- • Des plateformes d'information nationales doivent aider à promouvoir les Dilemme investisseur/utilisateur • • Il faut compenser l'augmentation des loyers, ou le remboursement des L es fonds renouvelables nationaux et régionaux (soutenus par des charges supplémentaires sur les loyers ou les factures énergétiques) peuvent constituer un instrument important, favorisant les projets à long • terme et de grande envergure. L es garanties bancaires du gouvernement doivent être utilisées pour Mise en réseau La mise en réseau de toutes les parties prenantes est essentielle pour af- internationaux, l'Europe et les gouvernements nationaux devront attribuer opportunités financières pour toutes les catégories de propriétaires. soumises à une obligation d'économiser de l'énergie et elles gèrent aussi Les fonds doivent être combinés avec des garanties pour les prêts de P our atteindre les objectifs climatiques et énergétiques nationaux et tous les propriétaires. D ans de nombreux pays, les entreprises productrices d'énergie sont bailleurs sociaux. Financement • • investissements énergétiques, par les économies d'énergie (baisse des • coûts énergétiques) pour résoudre le dilemme « propriétaires/locataires ». Pour réaliser les rénovations énergétiques de façon intégrée et optimale, sion relève de la responsabilité des États membres. Pour chaque programme, ils désignent des Autorités de Gestion (au niveau national, régional ou autre) qui informeront les bénéficiaires potentiels, sélectionneront les projets et assureront généralement le suivi de la mise en œuvre. Ce paragraphe contient des recommandations pour les Autorités de Gestion. • L es fonds européens, tels que le Fonds européen de développement régional (FEDER) ne doivent pas uniquement être alloués pour des on doit prévoir des mesures visant à réduire les autres coûts courants mesures énergétiques en général, mais doivent aussi être centrés sur rendre les fonds et les prêts également accessibles pour les copropriétés pour l'eau, l'électricité et les ordures ménagères, autrement dit « le l’habitat social avec une approche intégratrice (énergie, cadre de vie, et les petits propriétaires. second loyer ». maintenance et intégration). • Des entités de gestion indépendantes doivent être créées ou soutenues pour gérer les aspects techniques, financiers et organisationnels et procéder au suivi des mesures. Elles pourraient jouer le rôle de facilitateur entre les propriétaires et les locataires. Ce rôle peut être assumé par des fondations locales/régionales ou des fournisseurs d'énergie ou même par des organisations de locataires. • Pour garantir une haute qualité des mesures et une demande d'énergie future faible, des standards de qualité élevés doivent être associés au financement. • Des programmes de soutien financier aux niveaux national, régional et local • doivent compenser le fossé entre des normes énergétiques plus élevées et On doit favoriser l'utilisation combinée de fonds de l'UE, tels que le FSE, le des augmentations de loyers limitées pour les ménages à bas revenus. FEDER et le FEADER1, etc. et la stabilité des fonds sur le long terme. U ne approche commune pour les copropriétaires de logements sociaux et la copropriété de ménages à bas revenus doit être disponible pour surmonter le problème d'objections de certains propriétaires. • T outes les mesures techniques et les consommations énergétiques • L es objectifs et les résultats du programme URBACT et des projets • D es parts importantes des fonds régionaux doivent être orientées vers la doivent être pris en compte. rénovation énergétique de l’habitat social. doivent être suivies de façon transparente et indépendante. Les locataires doivent être informés de manière détaillée. Fons social européen, Fonds européen de développement régional, Fond européen agricole pour le développement rural 1 Guide des villes pour un habitat social durable 43 POUR EN SAVOIR PLUS Affordable Warmth for All Energy Efficiency Governance Handbook - Guide sur la gouvernance Un guide pour améliorer l'efficacité énergétique de l’habitat social, pour les de l’efficacité énergétique, Agence internationale de l'énergie, Deu- Guideline on Social Housing Energy Retrofitting Financing Schemes in bailleurs sociaux, les résidents et les organisations de soutien. Guide édité xième édition, OECD/IEA. 2010 EU New Member States; Directive sur les programmes de financement de la rénovation énergétique de l’habitat social dans les nouveaux États dans le cadre du projet FinSH : Financial and Support Instruments for Fuel membres de l'UE ; 2008, rapport du projet InoFin ; financement innovant de Poverty in Social Housing. 2010 Energy Retrofitting of social housing through energy performance www.ecuba.it/English%20Guide.pdf la rénovation de l’habitat social dans une Europe élargie contracts - Rénovation énergétique de l’habitat social par le biais des Contrats de Performance Énergétique www.join-inofin.eu Retours du projet FRESH : France, Italie, Royaume-Uni et Bulgarie. Anforderungen an einen Sanierungsfahrplan, Auf dem Weg zu einem klimaneutralen Gebäudebestand bis 2050, voir www.nabu.de www.fresh-project.eu Background Paper CASH Thematic Seminar Financial Instruments (Document d'information du séminaire thématique CASH sur les ins- www.nabu.de truments financiers), Francfort, 7, 8 et 9 septembre 2011 Financing energy saving measures in the Dutch social housing sector - Financement des mesures d'économies d'énergie dans le secteur danois des logements sociaux – rapport WP2 dans le cadre du projet InoFin, Centre de recherche énergétique des Pays-Bas (ECN), ECNE—06-049, Décembre 2006 44 Guide des villes pour un habitat social durable http://urbact.eu/cash IMPlICATIon CIToYenne UN PROJET URBACT II • Pourquoi l’implication des habitants est-elle importante ? • Quand et comment les habitants sont-ils impliqués dans le processus de rénovation énergétique ? • Comment les habitants sont-ils impliqués dans les économies d’énergie ? • Quels sont les obstacles, les lacunes et les solutions à l’implication des habitants ? GUIDE DES VILLES POUR UN HABITAT SOCIAL DURABLE 45 Sommaire PANORAMA ACTUEL Introduction et objectif 47 L'implication des habitants dans le processus de rénovation énergétique Changements comportementaux CE QU’EN PENSENT LES PARTENAIRES • pourquoi l'implication des habitants est-elle importante ? 48 Quand et comment les habitants sont-ils impliqués dans le processus de rénovation énergétique ? Comment les habitants sont-ils impliqués dans les économies d'énergie ? Obstacles et solutions L’ACTION DES VILLES DU RÉSEAU Ce 4ème mini-guide CASH présente les résultats du 4ème séminaire thématique sur l'implication des habitants dans la rénovation énergétique des logements sociaux, qui s'est tenu à Bridgend (Royaume-Uni), du 25 au 27 janvier 2012, et qui était axé sur les thèmes suivants : •q uand et comment les habitants sont-ils impliqués dans le processus de rénovation énergétique ? • c omment les habitants sont-ils impliqués dans les économies d'énergie ? Changements comportementaux • quels sont les obstacles, les lacunes et les solutions ? 50 Les niveaux de participation sont expliqués par l'échelle largement utilisée d’Arnstein sur la participation des habitants (1969) : l'information au moyen de newsletters, de la presse, de l'Internet, de portes ouvertes ; la consultation en vue d'obtenir des retours ; l'implication afin d'assurer que les préoccupations et les aspirations du public sont comprises et prises en compte ; la collaboration par le partenariat pour le développement d'alternatives et de solutions ; la délégation de pouvoirs pour placer la prise de décision finale aux mains du public au travers de jurys d'habitants, de conseils de locataires. Saisir l'importance de l'implication des habitants dans le processus de rénovation énergétique est aussi fondamental que de comprendre les niveaux de participation. L'implication des habitants : Bridgend, Royaume-Uni Échirolles, France Tatabanya, Hongrie Frankfort, Allemagne • développe un certain sens d’appropriation et améliore l’acceptation et la mise en oeuvre des travaux de rénovation CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS • permet d'assurer une viabilité à long terme en améliorant la satisfaction des résidents • permet une meilleure compréhension ainsi que le développement de comportements appropriés 52 • aide les personnes à trouver des solutions à leurs propres problèmes et améliore la qualité par l'intégration de nouvelles idées issues du savoir local Résolution de Bridgend POUR EN SAVOIR PLUS 46 Guide des villes pour un habitat social durable 54 • renforce les capacités locales • valide les actions par rapport à la faisabilité PANORAMA ACTUEL L'implication des habitants dans le processus de rénovation énergétique Les lignes directrices pour l’élaboration de Plans d'Action pour l'Énergie Durable données par la Convention des Maires évoquent la participation des habitants comme un prérequis. Plusieurs projets ont traité la question « QUAND les habitants sont-ils impliqués dans un processus de rénovation énergétique ? » mais sont restés généraux et n'ont pas permis de distinguer la forme que prenait cette implication (information ou prise de décision). - Le projet SHELTER - Le réseau SCI Changements comportementaux Le réseau SCI a publié un guide sur l'implication des usagers dans les pro- La politique climatique urbaine ne peut être efficace sans la participation jets de rénovation durable. En voici les principales conclusions préliminaires : des habitants. Dans le secteur du logement, d'importantes économies 1. il est nécessaire d'intégrer comme il se doit les usagers dans le processus d'énergie peuvent être réalisées, grâce aux moyens techniques mais aussi de réalisation afin de tirer réellement profit des performances d'un bâti- en changeant les comportements. ment à faible consommation d’énergie ; Les projets traitant des aspects comportementaux sont axés sur l'information des locataires et la fourniture de services gratuits. Généralement, les 2.l'implication des usagers peut intervenir dans toutes les phases d'un processus de remise à neuf, y compris dans les phases amont ; outils de sensibilisation sont conçus « POUR » les locataires et non « AVEC » les locataires. tion des besoins du point de vue de la réalisation. Il est crucial d’effectuer - Le projet de l'IEE « AMBASSADEURS DE L'ÉNERGIE » une évaluation et de recueillir des informations après l'occupation des Le projet « Ambassadeurs de l'énergie » permet de générer des économies bâtiments ; d'énergie dans les foyers à risque de précarité énergétique grâce à l'inter- 3.les usagers représentent d'importantes parties prenantes dans l'évalua- vention d'acteurs sociaux qualifiés, à l'orientation personnalisée des occu4.différents groupes peuvent être intégrés dans la co-création/conception/ co-production de nouvelles innovations ; pants vers des services d'assistance locaux et nationaux et à la fourniture de conseils liés aux comportements sur le chauffage, l'électricité et la consommation d'eau. Le projet SHELTER à l'initiative du programme Intelligent En- 5.une information pertinente et accessible pour les usagers renforce leurs ergy Europe (IEE) a décrit les phases du processus de rénovation et connaissances et leur engagement à réaliser des économies d'énergie ou Les outils utilisés pour soutenir les ménages sont diversifiés : l'implication des différentes parties prenantes au cours de ces phases. Il met à adopter d'autres comportements. - Rencontres chez l'habitant en périodes de vacances - Guides traduits dans les langues parlées dans le quartier en évidence que les locataires ont généralement peu de possibilités de prendre part aux décisions de conception prises par les organismes de loge- Même si ce réseau met en relief des principes clés tels que l'implication des - Permanence téléphonique ment social et les architectes. Ceci implique que les économies d'énergie usagers dès le début d'un projet et l'intégration de groupes d'usagers dans la - Internet potentielles peuvent être compromises par le comportement inapproprié des phase de co-création/conception/co-production, il ne permet pas de distin- - Comité locataires du fait de leur manque de participation. Alors que le projet SHEL- guer la forme que prend cette implication (information ou prise de décision) et TER avait pour but de mettre en avant la participation des locataires en ne fournit pas d''informations sur les étapes précises du processus d'implica- Les conseils les plus pertinents sont les suivants : amont du processus de rénovation énergétique, ses recommandations ont tion. Quant à la question COMMENT ?, les outils conçus « pour » et les outils - baisser la température intérieure (idéalement à 18 °C) porté sur la mise en oeuvre des actions permettant aux locataires de faire un conçus « avec » les usagers pour influencer leur comportement ne sont pas - installer des régulateurs de débit sur les principaux robinets lien direct entre leur comportement et leurs factures d'énergie. non plus distingués. - renforcer l'isolation du toit - éteindre les appareils de loisir http://www.shelterproject-iee.eu/# http://www.sci-network.eu/ Cependant, tous les conseils ont été pensés POUR les habitants. Guide des villes pour un habitat social durable 47 Le projet Caritas Energy Service de l'association Caritas Le Danemark est l'unique pays dont la législation requiert la participation des échelle de temps pour le processus de rénovation énergétique, versus la de Frankfort fait travailler des chômeurs de longue date et les forme au locataires dans l'étude de la rénovation. En général, les principales co-déci- courte échelle de temps des usagers dans l’attente de résultats rapides, ceci métier de conseiller en énergie pour intervenir auprès des ménages béné- sions/co-conception concernent : la décision de rénovation sur la base du affectant leur motivation ; des informations disponibles souvent trop compli- ficiaires d'une aide sociale. Les conseillers en énergie installent des dispo- couple loyer-charges, les changements au niveau des travaux pendant la quées et/ou distribuées trop tardivement ; des habitants insuffisamment qua- sitifs d'économie d'eau et d'énergie facilitant des économies d'électricité rénovation (sauf en Bulgarie lorsque les locataires participent à la rénova- lifiés ; une implication faible dans l'évaluation du projet de rénovation condui- immédiates de plus de 20 %. En Allemagne, plus de 70 000 contrôles dans tion), l'analyse des coûts liés aux dysfonctionnements des équipements/sys- sant à des comportements inefficaces en matière d'énergie ; des tarifs plus de 100 villes ont été réalisés. Encore une fois, ici, les conseils sont tèmes pendant la période d'occupation. énergétiques souvent non négociés avec les habitants. L'atelier sur la question « COMMENT les habitants sont-ils impliqués dans les économies d'énergie ? » Dans ce contexte, les partenaires du réseau CASH ont exprimé les besoins - développés PAR un organisme POUR les habitants. Caritas-Projekt http://www.stromspar-check.de de financements dédiés, souples et sur le long terme, ainsi que d'options juridiques concernant la participation des habitants ; d'une stratégie et d’un Le 4ème séminaire thématique CASH avait pour objectifs d'étudier les façons L'atelier a mis en relief des actions intéressantes de co-production d'outils plan de communication constituant une plate-forme permettant de com- d'impliquer les locataires en amont du processus de rénovation énergé- avec les usagers visant à influencer de façon appropriée leur comporte- prendre les besoins des habitants et intégrant les informations provenant tique, dans la prise de décision et de trouver la manière de développer avec ment. Ces actions passaient par la communication d'informations, des d’eux, avec un éventail d'outils conçus sur mesure pour les groupes ciblés ; eux des outils et des programmes de sensibilisation susceptibles d'influen- conseils personnalisés, des échanges et une implication dans la prise de de liens constants entre les habitants, les organismes de logement social et cer les comportements en matière de consommation d'énergie. Faciliter la décision. La co-production commençait par une compréhension des com- les élus à tous les stades du processus de rénovation, ainsi qu'une certaine communication entre les différents acteurs et développer une stratégie de portements et des besoins socio-culturels des usagers au travers de fo- continuité et transparence ; d'une délégation de pouvoirs aux habitants et communication avec des objectifs clairs quant à la participation des habi- rums interactifs et de livrets de recommandations. Parmi ces outils, citons de leur formation afin qu'ils remplissent pleinement leur rôle dans le proces- tants étaient également des objectifs clés. des supports de communication co-produits et rédigés dans la langue ma- sus de participation. ternelle des usagers, des conseillers des locataires parlant leur langue CE QU’EN PENSENT LES PARTENAIRES L'atelier sur les questions « QUAND et COMMENT les habitants sont-ils impliqués dans le processus de rénovation énergétique ? » maternelle, un comité d'usagers, la mise en réseau des usagers, des acteurs clés et des représentants élus, la représentation des usagers au conseil d'administration des bailleurs sociaux et l'implication des organismes de district locaux et des syndicats de locataires. L'atelier sur la question « obstacles et solutions » a permis d'identifier les grands obstacles suivants à la question « QUAND ? » La réticence des principales parties prenantes (bailleurs sociaux et architectes) qui considèrent que les usagers ne sont pas des experts et que leur Les obstacles à la question « COMMENT ? » sont liés à la composition L'atelier a fait ressortir le fait que dans presque toutes les villes du réseau implication représentera une somme de travail supplémentaire ; les critères sociologique et aux niveaux d'éducation des usagers ; au temps d'investis- CASH, les éléments suivants NE font PAS l'objet de discussions avec les financiers qui n'offrent pas la souplesse nécessaire pour impliquer les habi- sement requis pour co-produire les outils ; aux factures et aux manuels habitants (locataires/usagers, etc.) ou de décisions prises en concertation tants et le manque de financements dédiés à la motivation des habitants; une difficiles à comprendre et au manque de maîtrise des équipements à faible avec eux : réglementation rigide et un budget très limité consacré au personnel dédié à consommation énergétique complexes. • La nature et l'objet de la rénovation pendant la phase de planification • Les choix conceptuels des systèmes, des équipements et des techniques en matière d’efficacité énergétique l'implication des habitants ; l’obligation légale d’impliquer les locataires, confrontée au manque de majorité du fait de la non participation habitante ; Le tableau suivant reprend de façon plus détaillée les résultats des ateliers. les relations médiocres avec les représentants élus et les bailleurs sociaux ; Les solutions et les recommandations sont exposées à la fin de ce mini- la volonté de maintenir des loyers bas ; l'absence de temps dédié à l’implica- guide, à la section « Résolution de Bridgend ». tion des habitants dans le processus de rénovation énergétique ; une longue 48 Guide des villes pour un habitat social durable • Information par les responsables municipaux et nationaux sur les intérêts et les avantages des actions de rénovation ainsi que sur les aspects financiers (Yambol-Bulgarie, copropriétés) • Information par les responsables municipaux sur les sources de financement mises à disposition des résidents pour des besoins de rénovation (Tatabanya-Hongrie, copropriétés) • Projet de plate-forme énergétique : diagnostics énergétiques réalisés par des étudiants pour définir le contexte (Les Mureaux, France) responsables municipaux + rencontre entre les bailleurs sociaux, les responsables municipaux et les locataires afin d'échanger sur les possibilités de rénovation (pas sur la nature ni sur l'objet de la rénovation) + pétition des locataires appuyant la demande de financements publics émise par les bailleurs sociaux (Échirolles, France) • Vote des locataires pour l'approbation de la rénovation qui leur est présentée par le bailleur social (feu vert ou pas) (Sonderborg, Danemark) • 70 % des résidents doivent accepter les travaux de rénovation (Utrecht, Pays-Bas) • 69 % des propriétaires doivent accepter les travaux de rénovation lors d'une Assemblée Générale (Yambol, Bulgarie – copropriétés) • Information des locataires par les bailleurs sociaux (Utrecht, Pays-Bas) • Réunion d'information entre les responsables municipaux, les bailleurs sociaux et les locataires visant à présenter l'étude de la rénovation (obligation légale) et le relogement des locataires par des travailleurs sociaux dynamiques (Échirolles, France) • En fonction du projet, les locataires sont consultés pour négocier les propositions de l'étude mais l'étude reste soumise au financement et à d'autres contraintes de normes (Bridgend, RU) • Débats et vote sur des points de confort mais pas sur la rénovation énergétique conçue par les architectes embauchés par les bailleurs sociaux. La négociation est basée sur le couple loyercharges (Échirolles, France) • Tableau de référence de la commission pour la qualité environnementale établi d'après une enquête menée par les bailleurs sociaux sur les besoins des locataires en matière de confort (mais pas sur l'étude de la rénovation énergétique) (CRRA, France) • La législation exige la participation des locataires à l'étude de la rénovation. Certains bailleurs sociaux coordonnent des « voyages d'inspiration » avec les locataires portant sur la conception (Sonderborg, Danemark) • Les bailleurs sociaux informent les locataires sur les travaux de rénovation et leur trouvent des solutions de relogement en cas de travaux importants (Utrecht, Pays-Bas) • Les résidents sont informés du calendrier des interventions (Tatabanya, Hongrie) • Des réunions d'information sur les travaux sont organisées pour les locataires par les bailleurs sociaux. Pendant la rénovation, une personne référente peut être contactée (Échirolles, France) • Les locataires sont informés des travaux depuis le début (Bridgend, RU) • Des réunions publiques sont organisées pour tenir les locataires informés des travaux. L'association publique « Réciprocité » produit des outils de communication et informe sur la rénovation (Les Mureaux, France) • Rencontres entre locataires et entrepreneurs pour participer au plan de rénovation sur la base de leurs besoins (Utrecht, PaysBas) • La décision de l'Assemblée Générale des propriétaires sur les travaux de rénovation et sur la nomination de l'entrepreneur est obligatoire (Yambol, Bulgarie) • Les locataires sont consultés sur les changements requis par les travaux (Bridgend, RU) • Les locataires sont informés sur leur consommation énergétique par les bailleurs sociaux au cours de sessions spéciales organisées dans l'entrée du bâtiment et sur leurs factures d'électricité et de chauffage émises par les compagnies ou par les bailleurs sociaux en cas de chauffage collectif (mais l'information reste souvent incomplète) (Échirolles, France) • Les locataires paient leur propre facture d'énergie et sont informés de leur consommation énergétique par le fournisseur d'énergie (Utrecht, Pays-Bas) • Projet de création d'un « observatoire des frais de gestion » en 2012 (Les Mureaux, France) • Les locataires sont informés lorsque des problèmes surviennent (Bridgend, RU) • Communication à l'attention des locataires par les constructeurs sur l'utilisation des nouveaux équipements de chauffage modernes (Tatabanya, Hongrie) • Une analyse annuelle des frais de chauffage et d'électricité est réalisée entre le bailleur social, le syndicat des locataires, le fournisseur et le représentant des locataires en vue de leur régularisation (« Comité de résidence »). Les responsables municipaux et les syndicats de locataires font pression sur la compagnie de chauffage pour obtenir une réduction des tarifs (Échirolles, France). • Le syndicat des locataires soutient l'association des locataires dans la co-production d'outils de suivi (Utrecht, Pays-Bas) • « Comité Énergie » avec les responsables municipaux, les fournisseurs et les locataires pour améliorer la situation (Les Mu- reaux, France) • « Enquête de satisfaction » menée par le bailleur social (Bridgend, RU) • Le suivi est soumis aux réglementations adoptées par l'Assemblée Générale des propriétaires (Yambol, Bulgarie) SUPPORTS DE COMMUNICATION • Diagnostic sous forme de visite des lieux avec les résidents et les CONSEILS PERSONNALISÉS • Information par les responsables régionaux sur la stratégie (Bridgend, RU) Comment les habitants sont-ils impliqués dans les économies d'énergie ? INFORMATION/POUR LES LOCATAIRES ÉCHANGES PROBLÈMES ET BONNES PRATIQUES CO-PRODUCTION IMPLICATION DES LOCATAIRES DANS LA DÉCISION INFORMATION AUTRES OCCUPATION/MAINTENANCE TRAVAUX DE RÉNOVATION ÉTUDE PLANIFICATION - DÉCISION Quand et comment les habitants sont-ils impliqués dans le processus de rénovation énergétique ? CO-PRODUCTION/AVEC OU PAR LES LOCATAIRES •Événements publics •Outils de communication imprimés (dépliants, newsletters, affiches) + factures de chauffage •Mailing, courrier, etc. •Campagnes de relations publiques (TV, etc.) •DVD permettant aux locataires d'acquérir l'information à leur propre rythme •Sites Internet + forums sur sites Internet •Numéro vert •Réseaux sociaux (Facebook, etc.) •Supports pédagogiques (ex : « Water management pedagogic package », pack pédagogique sur la gestion de l'eau) •Marketing (petits cadeaux/produits promotionnels) •Présentation théâtrales pour les locataires + jeux de rôles avec des acteurs (analyse du groupe cible pour le choix des outils) •Sessions d'information organisées par les bailleurs sociaux •Écoles •Centres de ressources énergétiques •Diagnostics énergétiques personnalisés gratuits (ex : programme Ambassadeurs de l'énergie) •Conseiller aux locataires indépendant •Visites d'experts sur le terrain •Directeur de district •Permanences téléphoniques •Réunions « Ateliers Prêts à travailler »/Tupperware organisées par l'agence pour l'énergie locale • Concours « Familles positives » sur le thème de l'énergie •Rencontres individuelles organisées par les bailleurs sociaux pour l'analyse des factures d'énergie • Sessions de formation assurées par le syndicat des locataires • Campagne européenne « Display »/campagnes sur les économies d'énergie • Associations de locataires • Visites sur les sites de démonstration • Visites d'information sur la zone de rénovation pendant les travaux • Grille de suivi des bailleurs sociaux permettant la détection et la communication des problèmes • Enquête de satisfaction des locataires menée par les bailleurs sociaux • Exemples d'économies d'énergie sur site Internet • Médiateur recueillant les plaintes des locataires/résidents • « Semaine des économies d'énergie »… « Semaine marchons vers l'école » • Manuel/guide • Les communautés conçoivent leur propre support d'action pour les économies d'énergie/co-produisent des supports de communication avec les locataires, dans leur langue • Stratégie et plan de communication élaborés avec les locataires depuis le début/calendrier des activités • Stratégie de communication pour les locataires « invisibles » développée avec ses meneurs • Enquêtes, questionnaires, etc. • Programme de formation • Implication des écoles dans la co-production des supports de communication • Avec eux, outils de communication appropriés • Implication des locataires dans la production de réseaux sociaux • Réunion publique • Tournées de présentation • Mailings et distribution de prospectus • Mécanismes de comptes-rendus et de feedback • Représentation du syndicat des locataires au conseil d'administration du bailleur social • Association des locataires au comité de pilotage/locataires élus au conseil d'administration des bailleurs sociaux • Négociation entre bailleurs sociaux et locataires sur l'augmentation des loyers • Implication des organismes de dsitrict locaux • Panels/comités de locataires • Participation des locataires aux projets de plans publics • Planification du processus décisionnel • Cadre juridique régissant l'implication des locataires dans la décision du budget de construction/rénovation, dans certains pays • Cadre juridique régissant l'implication des locataires dans le processus décisionnel • Soutien institutionnel aux initiatives des locataires • Outils ou projets financiers souples et de long terme • Relation stable et durable entre les représentants des locataires et les élus municipaux • Formation des locataires à la mise en oeuvre de travaux de rénovation simples • Sessions de consultation de consultants et agents • Occasions de scrutins • Référendums locaux • Des enfants comme ambassadeurs • Approche intégrée couvrant la consommation d'énergie et d'autres éléments (eau, déchets, etc.) • Supporters • Livret d'opinions et de recommandations • Forums interactifs de locataires • Conseillers aux locataires formés par les bailleurs sociaux et capables de parler locataires dans leur langue maternelle • Ateliers • Initiative de type « Communities First » (Les communautés d'abord) • « Comité de résidence » regroupant les locataires d'un bâtiment en vue de détecter les problèmes et d'élaborer un plan d'action avec le bailleur social et le syndicat des locataires • « Portes ouvertes » favorisant l'échange entre locataires sur les problèmes et les bonnes pratiques • Mise en réseau des acteurs clés au sein d'un bâtiment et sur différents secteurs Guide des villes pour un habitat social durable 49 L’ACTION DES VILLES DU RÉSEAU Conseil du comté de Bridgend, RU V2C, Bridgend Communities First Le conseil d'administration de V2C est composé d'un tiers de locataires Le programme « Communities First » (créé par le gouvernement gallois En 2003, le Conseil du comté de Bridgend, l'une des 22 autorités locales du garantissant leur implication permanente. V2C a développé sa « stratégie pour réduire la précarité) a accompagné le développement d'un programme Pays de Galles (RU), a transféré son parc de logements sociaux à l'orga- pour la participation des locataires locaux pour la période 2011-2014 » par de formation avec V2C visant à impliquer les habitants dans l'élaboration de nisme Valleys to Coast Housing (V2C). Ce bailleur social est régi par la le biais d’un forum communautaire alimenté par les contributions de 3 plans d'accès pour la communauté. Des supporters volontaires de la com- norme galloise de qualité de l’habitat (« Welsh Housing Quality Standard ») groupes de travail : le « groupe Suivi », le « groupe Contrôle » et le « groupe munauté ont été identifiés et formés en conception, planification et commu- élaborée par le gouvernement gallois. Selon les exigences du gouverne- Politiques ». nication. Même si l'expérience ne portait pas sur la co-conception du pro- ment gallois, tous les bailleurs sociaux doivent améliorer/rénover leurs parcs de logements avant 2012 (chauffage approprié, consommation éner- cessus de rénovation énergétique, elle a permis de mettre en relief des http://www.v2c.org.uk/ gétique adaptée et isolation efficace). principes essentiels de l'engagement communautaire, et notamment : - établir de solides motivations V2C informe ses locataires de tous les changements et engage les consul- - explorer un éventail d'options plus vaste tants/architectes pour la conception de la rénovation énergétique. Dans le - préciser et concilier les options et les motivations cadre des projets de rénovation énergétique, les locataires peuvent choisir - reconnaître les différences géographiques/spatiales/socio-économiques le type d'isolation (fibre ou polystyrène) mais pas le type de chaudière ou de - comparer la perception par rapport aux faits Le gouvernement gallois a reconnu l'importance de la participation des lo- vitrage. Les locataires sont libres de leurs décisions concernant les travaux - analyse et faisabilité cataires pour produire des services publics efficaces et réactifs et mettre en de confort (comme le type de cuisine). Les choix relatifs aux travaux éner- oeuvre sa stratégie de l’habitat. En 2007, le gouvernement gallois a publié gétiques sont liés aux exigences de la norme galloise de qualité du loge- Elle a également permis d'identifier des facteurs facilitateurs clés : une « stratégie nationale pour la participation des locataires » selon la- ment et au financement qui est limité à certains types de travaux et rédui- - garantir le soutien de personnalités importantes quelle les bailleurs sociaux et autres organismes pertinents devraient par- sant de ce fait l’éventail de choix laissé aux habitants. - identifier des supporters de la communauté/leaders communautaires potentiels http://wales.gov.uk/topics/housingandcommunity/housing/publications/whqsrevisedguide/?lang=en tager l'information, les idées et la prise de décision avec les locataires et les parties prenantes concernées, et travailler avec eux afin de convenir : • de la façon dont les maisons et l'environnement local devraient être gérés • des services et améliorations de services nécessaires • des priorités • de la façon dont ils collaboreront pour atteindre ensemble ces objectifs. http://wales.gov.uk/topics/housingandcommunity/housing/publications/tenantstrategy/?lang=en - constituer des groupes de travail visant à renforcer le sens de l’appartenance Avant de lancer une rénovation énergétique, V2C identifie les problèmes - déterminer des buts et des objectifs des locataires et les besoins en termes d'assistance. Une journée portes - mener des enquêtes auprès des habitants ouvertes est organisée pour présenter les locataires à l'entrepreneur afin - définir des initiatives, des projets et des mesures qu'ils définissent ensemble la portée du projet et les restrictions financières -se réunir dans un lieu sur le territoire de la communauté convenant aux associées, et que les locataires informent de leurs choix concernant les habitants travaux de confort. Les journées portes ouvertes servent également à voter - échanger et présenter dans une langue adaptée au groupe cible les démolitions. Les altérations de structure et les finitions sont approuvées -consulter constamment les habitants et expliquer les contraintes tech- lors de discussions de groupes. Néanmoins, le projet pourrait se poursuivre sans l'approbation des locataires. niques et juridiques - écouter les habitants dans leur langue maternelle - assurer l'engagement avant et après la phase de mise en oeuvre 50 Guide des villes pour un habitat social durable Energy Saving Trust, Royaume-Uni Rockwool Échirolles, France En réponse à la question « COMMENT aider les habitants à réduire leurs Basée près de Bridgend, la société Rockwool fabrique des produits d'isola- L’opération « Rénovation urbaine Village 2, 2003-2012 » a été analysée par émissions de CO2 ? », le gouvernement britannique et le secteur privé ont tion durables à partir de produits naturels (essentiellement de la laine miné- le Groupe d’Appui Local d’Echirolles pour illustrer Quand et Comment se créé l'organisme à but non lucratif UK Energy Saving Trust. Son but est rale) et recyclés pour les marchés gallois, britannique et international. fait la participation citoyenne dans le processus de rénovation énergétique. d'informer et de conseiller les habitants dans tout le Royaume-Uni pour les Cet exemple montre que les habitants sont impliqués dès le début du pro- aider à économiser l'énergie ou à en générer, et à réduire leurs factures Rockwool ne met pas seulement l'accent sur l'aspect environnemental de cessus, mais uniquement par la consultation et l'information, à moins que d'énergie. Cette organisation a développé le programme « Better working sa production mais a également intégré dans son approche l'implication les locataires contribuent au financement de la rénovation en payant des together » (Mieux travailler ensemble) qui engage des comtés partout au des habitants. La société entreprend également des actions pour souligner loyers plus élevés. Les locataires sont impliqués : Royaume-Uni, dont le Pays de Galles. Cet organisme travaille en partena- l'importance cruciale de la communication à un stade précoce du proces- riat avec la ville de Bridgend sur le thème des compteurs intelligents inté- sus d'isolation par le biais : grés et sur l'engagement des habitants : • • • • à réaliser chez eux des changements technologiques à adopter des gestes simples de façon renouvelée à promouvoir les supporters locaux pour démystifier la technologie à devenir des maisons modèles de façon à offrir aux citoyens la possibilité • • • • • des journées portes ouvertes au niveau local des visites pour les résidents - dès l'émergence de l'idée de rénovation à l'occasion de réunions et de diagnostics sous forme de visite des lieux ; des dîners « fish & chips » • dans la phase d'étude : des groupes caritatifs/culturels communautaires - à la réception de l'accord de financement à l'occasion d'une réunion d'in- des newsletters incluant des plans des travaux et des photos de la zone de rénovation avec plusieurs scénarios de couleur pour les murs ; formation et pendant l'élaboration du programme préliminaire de travaux par le biais d’enquêtes individuelles axées sur les aspects de confort ; - s'il est demandé aux locataires de contribuer au financement de la réno- d’échanger avec de « vraies » personnes. http://www.rockwool.co.uk/ vation, les scénarios préparés par l'organisme de logement social et les architectes sont présentés aux locataires et la négociation tourne princi- L'organisme propose également des programmes sur : • • • • dans la phase de planification : palement autour des coûts. Les locataires votent par courrier le scénario les économies potentielles les produits et systèmes innovants Il est nécessaire d'assurer un lien entre l'assistance clients et les locataires les ponts thermiques, l'étanchéité à l'air et la ventilation. (communication sur le terrain) afin de garantir la qualité des travaux. Ce lien se tisse en répondant aux requêtes des habitants et en gagnant ainsi et l'augmentation des loyers. Le scénario définitif est quant à lui adopté lors d'une réunion publique ; -la méthodologie de rénovation (avec la planification des travaux et leurs impacts) est présentée et validée lors d'une réunion. Le Trust publie une série de guides et propose un programme de formation leur compréhension et leur adhésion. La formation de chômeurs - prove- destiné aux entrepreneurs portant sur la relation avec le client. nant de quartier voisins où la rénovation énergétique est prévue - à l’isola- • dans la phase de rénovation : Son « centre d'assistance Est » répond à environ 1 millions d'appels par an, tion de lofts (projet pilote), la collaboration avec des organisations pour la - un suivi des travaux est réalisé au travers de réunions régulières organi- de consommateurs, d’autorités locales et d'organismes de logement. Toute- création d'emplois et la formation des personnes constituent d'autres acti- sées au pied du bâtiment afin d'analyser les dysfonctionnements et les fois, les principaux clients sont plus souvent des propriétaires que des loca- vités innovantes. perturbations ainsi que l'avancement et les impacts des travaux. En cas taires dépendant d'organismes de logement social. En outre, la dimension culturelle des habitants n'est pas prise en compte dans le choix de la technologie ou l'adaptation des conseils. d'installation d'un système de chauffage collectif, des réunions supplémentaires sont organisées afin d'en expliquer la gestion ; - à la fin des travaux, une réunion d'information sur la gestion après travaux est organisée. Guide des villes pour un habitat social durable 51 • dans la phase d'occupation : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS - les résultats de la consommation d'énergie (tirés des mesures ponctuelles de suivi effectuées par l'organisme de logement social) sont partagés au travers d'un comité de locataires ou « Comité de Résidence » ou lors de réunions trimestrielles. L'organisme de logement social distribue par courrier aux locataires une information individuelle afin de divulguer les bonnes Les partenaires du réseau CASH exposent dans la pratiques. Un guide des bonnes pratiques est fourni aux habitants : - le contrôle des coûts d'exploitation et des charges est effectué lors d'une ‘Résolution de Bridgend’ leurs recommandations clés réunion annuelle entre l'organisme de logement social, le syndicat des pour une implication efficace des habitants dans le locataires et l'association des locataires ou leurs représentants ; processus de rénovation énergétique et dans la - les premiers résultats de suivi sont présentés lors d'une réunion publique. réduction de la consommation d'énergie. Réunis à Les outils utilisés pour agir sur les comportements de consommation (« COM- Bridgend le 27 janvier 2012, ils ont reconnu que la MENT ? ») sont essentiellement produits par l'organisme de logement social et les agences publiques, et parfois par le syndicat des locataires. Les participation et l'implication des habitants sont des quelques outils co-conçus avec les habitants concernent le chauffage collec- piliers du processus de rénovation énergétique et tif. Les principaux outils développés POUR les habitants sont : •supports de communication : courriers, guides, dépliants, brochures, -Internet : diffusion d'informations sur les actions réalisées et en cours qu'elles devraient être intégrées de façon dominante (description des copropriétés modernisées et suivi de leur consommation dans les politiques et les stratégies pour la durabilité personnalisés : consultation, réunions Tupperware, formation énergétique) démontrant qu'en dépit des comportements « dépassés » des représentants des locataires (principalement par le syndicat des loca- des habitants de cette ancienne ville minière, les retombées des inter- de la rénovation. taires), concours entre les familles ; ventions ont été positives car leur consommation d'énergie a été réduite. newsletters, sites Internet, tableaux d'affichage et parfois théâtre ; •conseils •échanges sur les problèmes et les bonnes pratiques au travers d'ateliers et de rencontres. Tatabanya, Hongrie http://www.trf-kft.hu 1. POURQUOI est-il important d'impliquer les habitants ? - les maisons, l'habitat en général, représentent la sphère la plus privée des Frankfort, Allemagne La compagnie de chauffage locale, codétenue par la municipalité de Tata- personnes. Aucune transformation ne devrait être faite sans leur implication ‘il s’agit de leur lieu de vie -leur participation dès l'émergence d'un concept peut apporter des idées banya, développe actuellement plusieurs mesures visant à soutenir les pro- Le projet de rénovation écologique « Heinrich-Lübke-Siedlung », lancé par nouvelles et innovantes au projet, ceci bénéficiant non seulement aux priétaires et les copropriétaires dans leur démarche de réduction de leur la société de logement de la ville ABG Frankfurt Holding, a intégré l'implica- habitants, mais également à la communauté à laquelle ils appartiennent consommation d'énergie et de leurs émissions de CO2 : tion des habitants dès la phase de planification. Le programme proposait • Création d'un fonds de modernisation des systèmes de chauffage pour des ateliers (60 participants sur 1 600 locataires invités) visant à discuter du Leur implication peut: relier les ménages au réseau de chauffage urbain (entre 1 700 et 2 400 projet dans sa phase de planification. Ayant pour objectif une réduction des - faciliter la compréhension, l’acceptation et la mise en oeuvre des travaux de euros avec un taux de contribution de 25-33 %). Dans les deux premières émissions de CO2 de 90 %, le projet a été présenté aux locataires, les infor- années, 10 % des appartements concernés ont été reliés, ceci représen- mant sur les travaux prévus d’installation de panneaux photovoltaïques, de - apporter des idées nouvelles et originales au projet tant une économie d'énergie de 31 %. rénovation du réseau de chauffage et au niveau des espaces verts. Paral- - contribuer au renforcement des capacités de la communauté et développer le • Pose d'appareils de mesure sur les radiateurs •Information et conseils personnalisés : - appui pour le renseignement des formulaires d’application au Fonds de lèlement à ces actions d'information sur le processus de rénovation énergé- sens d’appartenance et de responsabilisation tique, c'est dans l'organisation des espaces verts que les locataires ont été - les motiver, ce qui est essentiel pour favoriser les changements de comportement activement impliqués. - leur faire comprendre l’importance de la rénovation énergétique et son impact chauffage et soutien d’experts aux associations de résidents - forums (copropriétés, locataires, etc.) rénovation sur la réduction de leur facture d’énergie, sur l’amélioration de leur confort et http://www.heinrich-luebke-siedlung.de/ de leur sécurité, tout en leur apportant plus de sérénité - favoriser la modification de leur attitude et de leur comportement. 52 Guide des villes pour un habitat social durable 2. QUAND faut-il impliquer les habitants ? - dès la phase de planification et à tous les stades du processus de rénovation en vue de la co-conception de la rénovation énergétique. Cela permet d'assurer l’appropriation d’équipements et de systèmes adaptés et le bon fonctionnement énergétique des bâtiments rénovés - en notant le besoin d'une organisation indépendante pour soutenir les habitants - en développant et en utilisant des outils de suivi avec l'ensemble des parties prenantes riode 2014-2020. La commission souhaite promouvoir des politiques urbaines intégrées et propose une méthodologie basée sur un développement local mené par la communauté, conduite par des groupes d'action locaux, conçue en considération des besoins locaux et qui inclut la mise en - en ouvrant un espace pour le partage d'expériences et une plate-forme réseau et la coopération. Le projet CASH encourage des méthodes de tra- - tout au long du processus d'évaluation d'expression permettant de mieux comprendre les besoins des habitants vail basées sur l'intégration et surtout sur l'implication des habitants et des - lors de l'élaboration des instruments juridiques/politiques afin d'assurer Chaque plate-forme devrait exister à l'échelle municipale ou régionale. locataires. Dans le cadre du projet CASH, des plans d'action locaux sont - en proposant des financements sûrs, souples et de long terme facilitant développés pour les communautés par des groupes de soutien locaux im- l’inclusion de la participation et l'engagement des habitants - à tous les stades du processus de rénovation afin de maintenir un lien constant avec les organismes de logement social et les élus - dans les négociations tarifaires qui ont lieu aux stades de l'étude financière et de l'occupation - dans la co-création de scénarios, non seulement pour améliorer le rendement énergétique des logements mais aussi pour améliorer la santé des l'implication des habitants - en identifiant des leaders/supporters pour sensibiliser sur la rénovation énergétique, transmettre et divulguer l'information pliquant des parties prenantes locales clés, y compris des locataires. Les partenaires du réseau CASH ont identifié différents obstacles et besoins relatifs à la participation des habitants à la rénovation énergétique, en par- - en sensibilisant sur l'impact de la rénovation énergétique afin de permettre ticulier à la possibilité pour les habitants de s'impliquer dans les phases aux habitants de comprendre comment réduire leur empreinte carbone et préliminaires en vue d'une co-conception. Dans le cadre du projet CASH, leurs factures d'énergie les plans d'action locaux menés par les communautés intègrent cet aspect. habitants et leur environnement. Cela permet d'accentuer leur sens d’ap- D'autres projets proposant de relever ces barrières en suivant les recom- partenance et de leur déléguer des pouvoirs pour adopter des mesures mandations CASH exposées ici devraient être développés et appuyés. d'économie d'énergie et changer les comportements. Les autorités de gestion sont fermement encouragées à soutenir les pro- - dans le développement d'une approche intégrée de la rénovation à l'aide jets, en particulier les plans d'action locaux menés par les communautés d'outils visant à améliorer le développement durable urbain (économies dans le cadre du projet CASH, qui comportent des actions impliquant la d'énergie, développement social, efficacité économique et équité, coopé- participation des habitants dans le secteur du logement et contribuent à ration de l'ensemble des parties prenantes). une économie à faibles émissions de carbone. 3/ COMMENT impliquer les habitants ? Politique en matière de changement climatique - par l'utilisation de divers outils innovants favorisant l'échange entre les La lutte contre le changement climatique requiert des politiques ambi- différentes parties prenantes tels : des conseillers en énergie indépen- tieuses. Par ailleurs, une politique en matière de changement climatique ne dants, des supporters et des ambassadeurs de l'énergie, formés pour peut être efficace qu'avec la participation des habitants, pour les raisons changer les gestes et les comportements et sensibiliser les habitants aux suivantes : bénéfices de la rénovation énergétique. Premièrement, dans le secteur du logement, d'importantes économies -en ciblant tous les groupes d'âge impliqués dans la rénovation énergétique -en identifiant les problèmes quotidiens des habitants pour mieux les aider à s'impliquer - par la conception de plans et d’actions de communication avec les habitants, parmi lesquels sont préconisés divers outils personnalisés pour le groupe cible (travail avec les leaders de la communauté, panels et représentants des habitants, groupes et forums de résidents) - en garantissant la représentation des habitants aux conseils des organismes de logements sociaux - en déléguant des pouvoirs aux habitants et en les formant pour qu'ils remplissent leur rôle dans le processus de participation - en garantissant la transparence des villes et des bailleurs sociaux tout au long du processus par la fourniture d'outils simples et compréhensibles En conclusion L'implication des habitants : - est une condition nécessaire à la durabilité de la rénovation (rendement énergétique, précarité énergétique, inclusion sociale, etc.) - fera partie intégrante des plans d’action locaux des partenaires du réseau d'énergie peuvent être réalisées, grâce aux moyens techniques mais aussi en changeant les comportements. Des études montrent qu'environ 10 % de l'énergie peut être économisée simplement en changeant les habitudes (éteindre la lumière, baisser la température, etc.) Deuxièmement, nombre de mesures techniques améliorant le rendement énergétique seront moins efficaces si aucun changement de comportement associé n'est adopté. qui encouragent toutes les autres villes et parties prenantes à en faire Troisièmement, la décision d'investir dans des appareils ménagers à faible autant. consommation énergétique est conditionnée par les connaissances et la Recommandations pour les Autorités de Gestion sensibilisation du public - « Comportement-investissement ». Pour ces trois raisons, l'implication des habitants est une composante in- En octobre 2011, la Commission européenne a adopté un ensemble de dispensable et essentielle de toute politique en matière de changement propositions législatives qui définiront la politique de cohésion pour la pé- climatique. Guide des villes pour un habitat social durable 53 POUR EN SAVOIR PLUS Le lieu des habitants www.housingeurope.eu Le site Internet du gouvernement britannique soutient la participation Document de l’Agence environnementale de Bristol passant en revue des habitants avec méthodes et outils : une variété de techniques de participation publique avec leurs principaux avantages et inconvénients (p. 28). www.peopleandparticipation.net Association internationale pour la participation publique Réseau SCI (Guide de l'implication des usagers dans les projets de www.iap2.org rénovation durable) Participation publique en Europe, une perspective internationale ; T.B. Salcedo, A. Straub et H.J. Visscher, Université de technologie de EIPP, juin 2009 Delft, Rapport SHELTER D 3.1 - Processus de rénovation énergétique, Aperçu des organismes de logements sociaux et Coordination des profes- www.participationinstitute.org sionnels www.shelterproject-iee.eu 54 Guide des villes pour un habitat social durable http://publications.environment-agency.gov.uk/dispay. php?name=STRE135-E-E Projet FINSH: Énergie abordable pour tous, Chapitre 4 UN PROJET URBACT II PRODUCTION eT dISTrIBUTIon d’énerGIe • Pourquoi la planification stratégique énergétique est-elle décisive pour le logement social ? • Quels sont les étapes et les ingrédients clés d’une planification stratégique énergétique réussie ? • réduire la dépendance énergétique grâce à des sources d’énergie locales, vertes et diversifiées • le rôle de la cogénération verte et le concept d’énergie décentralisée • l’importance de la réduction de la demande GUIDE DES VILLES POUR UN HABITAT SOCIAL DURABLE 55 Sommaire PANORAMA ACTUEL Introduction et objectif 57 Transition énergétique CE QU’EN PENSENT LES PARTENAIRES 57 • Comment effectuer la rénovation, les possibilités techniques et l'efficacité des mesures sont des questions souvent liées aux formes et aux sources d'énergie disponibles pour le bâtiment concerné. Planification stratégique de l'énergie Rôles et obligations des producteurs et distributeurs d'énergie Défis, obstacles et solutions L’ACTION DES VILLES DU RÉSEAU 61 Project Zéro à Sønderborg, Danemark Chauffage urbain vert à Sønderborg, Danemark Centre de formation EUC Syd de Sønderborg, Danemark Programme de cogénération à Francfort, Allemagne Système de chauffage urbain et de cogénération à Tatabánya, Hongrie CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 62 Recommandations pour la CE et les autorités de gestion POUR EN SAVOIR PLUS 56 Guide des villes pour un habitat social durable Le projet CASH porte sur la rénovation énergétique de logements sociaux. La rénovation énergétique ne concerne pas seulement les aspects techniques de l'isolation et des systèmes de chauffage et de ventilation, mais aussi les sources d'énergie et leur distribution aux logements. Elle impacte les coûts supportés par les locataires et les émissions de CO2. 64 L'émission de carbone par unité d'énergie varie fortement selon les combinaisons d'énergies, de même que les coûts par unité d'énergie. Lorsqu'une chaudière inefficace est remplacée, l'infrastructure énergétique disponible et les sources d'énergie jouent un rôle immédiat dans le choix de la solution la plus écologique, économique et efficace. Ce 5ème mini-guide URBACT-CASH, basé sur les échanges qui ont eu lieu durant le 5ème séminaire thématique transnational de Sonderborg, au Danemark (du 9 au 11 mai 2012), aborde les aspects suivants : types, disponibilité, coûts, efficacité et autres aspects des sources d'énergie, de leur production et de leur distribution. PANORAMA ACTUEL tentiel est estimé capable de couvrir jusqu'à la moitié des besoins énergétiques mondiaux en 2050. Cependant, la production de biomasse ne devrait pas se faire au détriment de la production alimentaire. L'énergie géothermique est exploitée dans 76 pays à des fins de chauffage et de refroidisse- Transition énergétique Les ambitieux objectifs climatiques « carbone zéro » (que se sont fixés de nombreuses villes et de nombreux états) ne pourront être atteints que lorsque les deux concepts d'énergie renouvelable et d'efficacité énergétique seront bien intégrés. ment et dans 24 pays pour produire de l'électricité et les aquifères exploitables présentent un potentiel prometteur. Leif Sonderberg Petersen souligne le fait que, jusqu’à présent, le travail de R&D portant sur le stockage de l'énergie était centré sur l'électricité, mais que le stockage de chaleur devrait représenter un nouveau créneau du fait de son potentiel technique et économique considérable ; il indique qu’un réseau intelligent assurant la liaison entre la production et l'utilisation finale est nécessaire au niveau local, et de nouvelles technologies d'utilisation finale doivent être largement introduites, comme des maisons hautement Plusieurs études, à l'image de celles menées à Francfort et isolées, des équipements intelligents, des systèmes de stockage d'énergie Sønderborg (voir illustration) en font la preuve. Comme l'a et des sources d'énergie locales. Pour finir, il dénonce l'insignifiance des constaté Leif Sonderberg Petersen, pour développer les systèmes énergé- gains sociaux actuels pour motiver l'utilisateur final et suggère, également, tiques du futur et améliorer la sécurité énergétique, nous avons besoin d'un des tarifs et des taxes variables pour stimuler une demande flexible et le processus intégré qui optimisera le système dans sa globalité, de la pro- « déplacement » de la demande. Source : Stratégie énergétique de Sonderborg (http://urbact.eu/cash) Stratégie énergétique duction de l'énergie, sa transformation, son transport et sa distribution à son Le développement d'une stratégie énergétique est un processus en sept utilisation finale efficace, et qui sera porteur de réductions significatives de étapes, tel que l'expliquent Christian Eriksen et Peter Rathje, respective- la consommation énergétique (2012). À propos des sources d'énergie, il déclare que : pour de nombreux pays, les préoccupations touchant à la sécurité énergétique s'accompagnent d'une préférence pour les solutions renouvelables qui peuvent réduire leur dépendance à l'importation de pétrole et de gaz, et aider à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre. L'énergie solaire, qui peut être exploitée CE QU’EN PENSENT LES PARTENAIRES Planification stratégique énergétique ment Coordinateur et Directeur du « Project Zéro », un partenariat publicprivé créé pour coordonner le processus de planification de la stratégie énergétique « Carbone neutre 2029 » de la ville de Sønderborg. Ce processus comprend 7 étapes : • Obtenir une vue d'ensemble en comprenant la composition de la population, la croissance industrielle et économique de la région, dans tous les secteurs, pour le court, le moyen et le long terme, afin de pouvoir pour générer chaleur et électricité, compte pour 22 % de l'électricité produite définir la demande. dans le monde. L'énergie éolienne, qui couvre actuellement 1,6 % de la • Créer une base de référence en identifiant les types d'énergie produits et consommation mondiale d'électricité, présente le potentiel de couvrir à Lors du 5ème séminaire thématique transnational de Sønderborg, les moindre coût 30 à 50 % de la consommation d'électricité. La prochaine dé- partenaires du réseau CASH ont adopté l’approche élargie de l'efficacité cennie verra l'introduction de l'énergie éolienne en milieu urbain. énergétique et ont examiné la chaîne dans son ensemble, de la production industries, transport, agriculture, etc.) et le système d’import/export L'énergie hydraulique est une technologie mature. La biomasse couvre au- de l'énergie, sa distribution, sa transformation et son stockage jusqu'à existant, afin de définir un cadre de référence carbone. jourd'hui près de 10 % de la consommation énergétique mondiale. Son po- l'utilisateur final. utilisés actuellement (avec la forte consommation par secteur : logement, Guide des villes pour un habitat social durable 57 • Réaliser une étude de repérage, définir les limites géographiques du Plan Énergie décentralisée et cogénération bas comme solution temporaire en raison de la concurrence qu'elle fait à cartographier les principales parties prenantes de manière à prendre en D’après le Dr. Werner, Directeur du Bureau de l'énergie de Francfort-sur-le- l'offre alimentaire), en évaluant la distance entre la source d'énergie et compte leurs valeurs spécifiques et déterminer la portée du Plan. Cela Main, la cogénération est l'atout d'un Plan stratégique énergétique. Il sou- l'utilisateur final. Certains partenaires du réseau CASH (Francfort, implique de comprendre qui possède les compagnies d'énergie (secteur ligne par ailleurs l'importance pour les municipalités de produire leur propre Bridgend, Sønderborg, région Rhône-Alpes) ont déjà exécuté une étude privé, responsabilités électricité et de ne plus dépendre des gros fournisseurs d'énergie, c'est le du potentiel des sources d'énergie renouvelable dans leur région (voir environnementales et le modèle commercial des petites et des grandes concept de « l'énergie décentralisée ». Pour ce faire, elles peuvent utiliser CRRA, France : carte des ressources éoliennes) : industries et entreprises, pour influer sur leur système de valeur. Il s'agit des systèmes combinés chaleur-électricité (CHP/cogénération) produisant également de les impliquer, avec des parlementaires pour les aspects simultanément de l'électricité et de la chaleur. En effet, alors que dans les juridiques, le maire et des membres du conseil pour assurer grandes centrales électriques classiques, entre 60 et 70 % de l'énergie dis- la continuité, ainsi que les habitants en les segmentant par ponible se perd avant d'atteindre la prise électrique, la cogénération ex- âge, revenu, culture, pour couvrir les différentes motivations. ploite, à des fins de chauffage urbain, 90% de l’énergie résiduelle générée • Effectuer l’inventaire des ressources naturelles locales et des sources potentielles d'énergie renouvelable (en maintenant la biomasse au plus stratégique de l'énergie, déterminer ce qui produit du CO2 , identifier et municipalité, • Élaborer habitants), quelles sont les par la production d’électricité. La cogénération peut être facilement intégrée le Plan stratégique de l'énergie, dégager les dans la conception du chauffage urbain, en particulier dans les blocs de activités centrales du projet en intégrant tous les logements sociaux prédestinés à accueillir des systèmes centraux de cogé- paramètres (l'énergie mais aussi l'eau, les déchets, etc.), nération. La cogénération verte, qui utilise des sources d'énergie renouve- en gardant à l'esprit d’être orienté marché, et avoir la lable comme la géothermie, les déchets, la biomasse - à l'image du chauf- Région comme alliée pour faciliter le partage d’une vision fage urbain mis en oeuvre à Sønderborg - devrait être une solution avec un même système de valeur, en créant une réflexion privilégiée. "par zone" et en se fixant ensemble le défi de faire du Plan un thème commun et collectif. Publiciser régulièrement dans les journaux. • Identifier les meilleures pratiques, examiner les compétences existantes. • Mettre en oeuvre le Plan stratégique de l'énergie, assurer les mesures et les corrections pertinentes. • A ssurer le suivi du processus et mettre à jour le Plan stratégique de l'énergie sur la base des changements, en réitérant le processus de planification, avec une révision sur 2 ans et une nouvelle feuille de route pour 4 ans. Atelier Sur la base de scénarios énergétiques donnés, les participants au séminaire thématique sur la planification stratégique énergétique ont identifié les critères d’importance suivants : Scénario NEUTRE EN CARBONE (ces critères étaient communs à tous les scénarios) • Transition vers des sources d'énergie vertes locales et réduction de la dépendance aux énergies fossiles • Diversification des sources d'énergie vertes • Réduction de la demande par la rénovation énergétique et l'adoption de comportements plus efficaces Cartographie du potentiel éolien de la région Rhône-Alpes, Source : CETE, Lyon, France, Juin 2012 58 Guide des villes pour un habitat social durable Scénario ÉNERGIE SÉCURISÉE : • Réduction des factures d'énergie - énorme problème de financement • Adaptation de la législation • Acquisition de connaissances techniques Scénario ÉNERGIE À BAS COÛT : • Exploitation de la densité des zones pour diminuer les coûts • Réduction des coûts de maintenance • Garantie de prix justes et stables, prix bas non systématiques • Obtention d'investissements de la part des gros consommateurs locaux Scénario IMPACT ENVIRONNEMENTAL MINIME : • Amélioration des enquêtes publiques • Fixation d'un objectif de qualité environnementale • Mise au point de labels et de normes de qualité • Sensibilisation et formation à la qualité • Amélioration des modes de production, du stockage et de la distribution • Développement d'une stratégie énergétique intégrée, en accord avec les L'obligation d'efficacité énergétique permet d'éviter de dépenser D'autres aspects comme la fluctuation de la disponibilité de la source l'argent public pour stimuler l'efficacité énergétique. Aujourd'hui, les fournis- d'énergie primaire (qui souligne l'importance de favoriser l'énergie mixte), seurs d'énergie européens dépensent près de 2 milliards d'euros par an pour les coûts de l'énergie grise et les impacts environnementaux, doivent être assurer l'efficacité énergétique. Ce chiffre représente entre 1 et 5 % de la pris en compte. facture d'énergie des clients. Les frais encourus par les fournisseurs d'énergie sont finalement répercutés sur l'utilisateur final/client. L'obligation d'effica- Atelier cité énergétique entraîne plus d'économies d'énergie que ce qui pourrait être obtenu d'une augmentation équivalente du prix de l'énergie seul. En accord avec le chapitre précédent, il convient de connaître la Malheureusement, en dépit de leur succès dans quelques cas, les obliga- position et les priorités des partenaires quant à la stratégie énergétique. tions publiques adressées aux sociétés privées ne sont pas mises en Lors d'un atelier, les partenaires de CASH ont exploré les conséquences de oeuvre partout et requièrent un suivi et un contrôle constant de mise en différents modèles de propriété des installations de production d'énergie application. dans le processus de négociation. Les différents points abordés ont été plans d'urbanisme • Sources d'énergie à promouvoir : éolienne, solaire et biogaz • Viabilité économique • Association d'experts de l'environnement et de la santé au processus de planification stratégique de l'énergie. repris dans le tableau ci-dessous : La distribution de l'énergie est encore aujourd'hui le plus souvent aux mains des gouvernements qui, historiquement, détiennent les infrastructures. Celles-ci peuvent aussi être détenues par les utilisateurs, à l'image des réseaux de distribution de chaleur au Danemark. Le réseau de distribution disponible sera décisif pour les choix énergétiques proposés à L'exercice a démontré que des priorités légèrement différentes peuvent l'utilisateur final. Une fois disponible, l’usage optimal du réseau de distribu- mener à des plans d'action totalement différents. Au début de tout partena- tion est une exigence économique. dées. L’une vise à identifier les intérêts communs et l’autre les activités matière de processus de transition énergétique à venir (possibilités juri- ayant un impact positif pour tous les partenaires. diques, financières et techniques). Rôles et obligations des producteurs et distributeurs d'énergie Les changements dans la structure des coûts ont été analysés à partir des coûts fixes et variables. Ceux-ci sont liés au type d'entreprise (publique ou privée) en raison du retour du rendement prévu des actifs aux banques et aux investisseurs, qui est supérieur dans le secteur privé. Ils sont liés également au type de source d'énergie : La production d'énergie n'est en général pas aux mains des municipalités. Pour satisfaire à leur obligation de fournir de l'énergie à des prix abor- - l'offre en énergie fossile est caractérisée par de faibles coûts de construc- dables, les municipalités doivent négocier avec différentes parties prenantes, tion par kWh et des coûts élevés de production, ceci entraînant une varia- en particulier avec les fournisseurs d'énergie. À leur faveur, dans la plupart bilité des coûts pour l'utilisateur final des pays européens, les fournisseurs d'énergie sont légalement tenus de - l'offre en énergie renouvelable est caractérisée par des coûts de construc- promouvoir l'efficacité énergétique auprès de leurs clients (par exemple, le tion par kWh plus élevés mais de très faibles coûts de production et peu programme UK Green Deal où le coût des subventions des fournisseurs est de frais annexes pour générer des kWh supplémentaires, ceci entraînant couvert par les économies réalisées sur les factures d'électricité). des coûts plus bas et plus stables pour l'utilisateur final INCONVÉNIENTS • L'innovation, car l'expertise est à portée de main et l'innovation est économiquement stimulée. • Les profits sont pour la société et ne seront pas accessibles à la communauté. • Les sociétés privées ont en général une structure rentable. • Les consommateurs ont peu d'influence sur l’approvisionnement. • La municipalité est libre de choisir des fournisseurs pour les consommateurs. • Il existe un risque de faible intérêt pour l'énergie renouvelable. • Les sociétés privées peuvent proposer différents tarifs aux différents clients. CONSOMMATEURS non seulement pour l'efficacité énergétique mais aussi pour les choix en MODÈLE DE PROPRIÉTÉ La disponibilité et la propriété des réseaux de distribution sont importantes des points de vue divergents au départ, deux méthodes sont recomman- • Un prix stable • Création d'emplois verts • Influence accrue pour les consommateurs • Monopole de l'association Les gens ne peuvent pas choisir d'autres fournisseurs. • Possibilités de promouvoir les intérêts locaux • Possibilité de réinvestir l'argent dans les nouvelles technologies SECTEUR PUBLIC partenaire potentiel. Pour assurer la coopération entre partenaires ayant SECTEUR PRIVÉ riat, chaque partie devrait connaître les buts et les points de départ de son AVANTAGES • Possibilité de réinvestir les profits dans des activités d'efficacité énergétique car l'argent reste à disposition de la communauté. • Monopole des prix • Risque de faible innovation • Possibilité de promouvoir les intérêts locaux Guide des villes pour un habitat social durable 59 Défis, obstacles et solutions organismes de logement social qui sont aussi de grands consommateurs, habitants et ONG qui peuvent influencer le projet) sur la vision, • Le CADRE JURIDIQUE, en raison de la difficulté à obtenir la modernisation des lois existantes et de l’absence de cadre juridique spécifique pour Les chapitres précédents ont décrit le terrain d’intervention. Les positions l'objectif, le processus et les tâches à partager dans le cadre du projet. développer des secteurs particuliers de sources d'énergie vertes (à des principaux acteurs et leur rôle ont été analysés. Ce chapitre présente Les divergences dans la culture du travail ou les processus décisionnels l'image des éoliennes côtières de Sønderborg) ; les principaux défis d'une stratégie énergétique efficace, ainsi que les obs- et les priorités peuvent constituer un obstacle à une étroite coopération. tacles et les solutions possibles identifiés. Il est conseillé de laisser les partenaires s'occuper des aspects qu'ils maîtrisent. Afin qu'ils s'approprient le projet, il est essentiel que les parte- Obstacles et solutions • Les DONNÉES permettant de définir la base de référence et d’obtenir le naires soient représentés au travers d'un organe indépendant. • Le FINANCEMENT INITIAL PERMETTANT DE LANCER LE PROCESSUS est difficile à obtenir. Sans investissement de départ, impossible de •La FLEXIBILITÉ DANS LA PLANIFICATION ET LA PRÉVISION. Une marge de manoeuvre doit être ménagée pour prendre en compte les changements de comportement, technologiques et du cadre juridique. Les plans doivent rester flexibles et itératifs ; • La FAISABILITÉ du développement de sources d'énergie vertes poten- bilan énergétique peuvent être difficiles à recueillir. La disponibilité, l'ac- démarrer et de convaincre les autres de s'engager financièrement. Il est cessibilité, la qualité, les formats, le type, la portée (nationale, régionale, essentiel d'obtenir le financement initial en sollicitant directement les plus la proximité du voisinage, du respect des paysages culturels, etc. (ex : locale), la période, la propriété mais aussi les incohérences, les données hauts niveaux du gouvernement (régional et national) et d'inciter les éoliennes de Sønderborg). manquantes et le nombre d'experts impliqués dans le processus d'inté- agences nationales à donner une portée régionale au Plan stratégique gration, sont autant d'aspects devant être intégrés. Le fournisseur d'éner- de l'énergie. gie est un partenaire important pour la collecte des données car il donne accès aux données relatives à l'utilisation de l'énergie par les ménages. Si un accès direct est impossible, le recours au fournisseur d'énergie pour effectuer directement l’analyse des données peut être une solution. • L’ADHÉSION des différentes parties prenantes. Impliquer les parties pre- nantes comme des partenaires peut s'avérer ardu si l'avantage qu'une coopération pourrait représenter pour elles ne paraît pas évident. Il est crucial de trouver des buts et des activités en commun pour obtenir un • L’ADHÉSION POLITIQUE est difficile à obtenir car elle dépend d'aspects à court terme. L'accent devrait être mis en particulier sur la disponibilité et le coût des sources d'énergie, les objectifs annuels basés sur le bilan énergétique, l'approvisionnement sécurisé de l'énergie, la création d'emplois verts, l'implication des habitants, etc. • LES NOUVELLES COMPÉTENCES ET APTITUDES à acquérir. Le développement des compétences peut se faire par la formation des parties réel engagement. Il est également essentiel d'obtenir l'accord des diffé- prenantes et des groupes cibles. Si aucune formation n'est disponible, rentes parties prenantes (grosses industries représentant les grands alors des connaissances externes doivent être employées. Cela peut consommateurs, fournisseurs d'électricité comme les producteurs de s'avérer n'être utile que dans la phase de démarrage mais devrait de charbon, de pétrole, etc., sociétés de technologies propres, parties pre- toute façon être intégré dans les frais supplémentaires. nantes publiques comme les municipalités, les régions, les ministères, 60 Guide des villes pour un habitat social durable tielles en tenant compte des exigences de préservation de la nature, de L’ACTION DES VILLES DU RÉSEAU Project Zéro à Sønderborg, Danemark Chauffage urbain vert à Sønderborg, Danemark La vision du « Project Zéro » est de rendre la ville de Sønderborg neutre en La compagnie de chauffage urbain Sønderborg Fjernvarme est une société La compagnie de chauffage urbain Gråsten travaille actuellement à la carbone d'ici 2029 sur la base d'une croissance neutre en CO2 et d'un déve- de services publics à but non lucratif, détenue par les consommateurs, au construction de la plus grande centrale combinée thermique solaire- loppement urbain durable, avec la création d'emplois verts. Le concept sein de laquelle chaque consommateur dispose d'une voix. Elle produit de pompes à chaleur à absorption du monde, qui lui permettra de réduire ses « Project Zéro » repose sur l'association de l'efficacité énergétique et des l'énergie à partir de sources d'énergie vertes et distribue cette énergie. sources d'énergie vertes disponibles dans le comté. émissions de CO2 actuelles de plus de 90 %. Il est prévu que la nouvelle centrale soit agrandie de manière à couvrir une zone d'approvisionnement Les sources d'énergie ont évolué de 100 % de pétrole en 1963 vers une plus large et à remplacer totalement les énergies fossiles. Des participants de tous les secteurs de la ville sont impliqués dans l'orga- combinaison de pétrole, gaz naturel et incinération des déchets en 1985. nisation du « Project Zéro ». Dans le cadre de ce partenariat public-privé, ils En 1996, une nouvelle centrale de cogénération (CHP) utilisait comme Selon les plans à long terme, les différents îlots concernés par le chauffage sont chargés de coordonner le processus de planification de la stratégie sources le pétrole et le gaz naturel, ainsi que l'incinération de déchets. Et urbain et répartis dans toute la ville de Sønderborg seront reliés pour for- énergétique. en 2012, une unité géothermique et des chaudières à copeaux de bois sont mer un vaste réseau urbain d'approvisionnement en chauffage et en eau venues compléter l'installation. chaude, intelligent, vert et neutre en CO2 . Les principaux objectifs du « Project Zéro » sont : •Une réduction de la consommation énergétique de 40 % par rapport à la ligne de référence de 2007 grâce à la rénovation ; •Une transition vers les multiples sources d'énergie renouvelable locales et http://www.geothermi.dk http://www.sonderborg-fjernvarme.dk Centre de formation EUC Syd de Sønderborg, Danemark notamment vers l'utilisation efficace des déchets issus de l'agriculture, L’unité géothermique et la centrale de cogénération utilisant l'incinération EUC Syd est une école de formation professionnelle et technique régionale, des énergies géothermique, éolienne, solaire et photovoltaïque, et l'utili- de déchets et de copeaux de bois, alimentent depuis le début du second reconnue pour ses compétences clés dans les domaines de l'efficacité éner- sation de systèmes de cogénération verte ; semestre 2012 plus de 10 000 foyers, entreprises et industries du centre de gétique et de la planification stratégique énergétique, et impliquée dans Sønderborg. Associé à un complexe thermique solaire (6 000 m² de cap- l'organisation du « Project Zéro ». Le centre EUC Syd développe actuelle- teurs solaires) et à d'autres sources, le réseau sera étendu pour chauffer ment des compétences techniques sur les onduleurs, les systèmes photo- près de 60 % des foyers sur l'île d'Als grâce à un système de chauffage voltaïques, les pompes à chaleur, la construction, etc. Son slogan est « Mai- l’accroissement de la demande de rénovation énergétique et en artisans urbain vert et neutre en CO2 . son à énergie zéro, construction à énergie zéro, école à énergie zéro ». qualifiés dans le domaine (stratégie visant à créer 500 nouveaux emplois La compagnie de chauffage urbain Broager exploite une centrale solaire Le centre EUC Syd a formé, en coopération avec l'institut danois de tech- locaux dans le secteur de la construction). depuis fin 2009. Cette centrale a été un tel succès, que la compagnie sou- nologie, 140 agents de la ville de Sønderborg responsables de la gestion et haite aujourd'hui agrandir ses installations et se convertir totalement à de la maintenance des bâtiments, ainsi que 150 conseillers en énergie l'énergie renouvelable en employant la cogénération d’électricité et de cha- chargés d'analyser les besoins en rénovation énergétique des bâtiments. •La création d'un système énergétique intelligent et dynamique, relié au réseau de chauffage urbain ; •La création d'une croissance économique et de nouveaux emplois par http://www.projectzero.dk/ leur pour ses clients et des réseaux d’énergie intelligents. Guide des villes pour un habitat social durable 61 L'un de ses objectifs est de créer de nouvelles méthodes d'enseignement et La chaleur distribuée par le réseau de chauffage urbain est générée par la d'apprentissage dans les domaines de la production d'énergies nouvelles et compagnie locale de cogénération Tatabanya Power Plant Ltd., détenue à des technologies d'économie d'énergie. Il est prévu de créer un centre de 51% par la municipalité. Ce contexte favorable permet à la municipalité formation national et international consacré aux énergies renouvelables. d'élaborer des politiques énergétiques relatives au chauffage des logements sociaux. Programme de cogénération à Francfort, Allemagne CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS Par la déclaration de Sønderborg, les partenaires du réseau CASH présentent leurs Les systèmes de génération combinée de chaleur et d'électricité (CHP) constituent un élément essentiel de la transition énergétique. Le concept de recommandations clés pour des systèmes la cogénération est souple et peut changer le rapport énergie produite – efficaces de production et de distribution d'énergie chaleur. Un système qui intègre l'énergie solaire/éolienne avec des réseaux destinés aux logements sociaux : de chauffage et la cogénération, peut compenser l'irrégularité des occurrences de vent et de soleil. Stratégie énergétique Plus de 200 unités de cogénération sont installées à Francfort pour le chauffage de blocs de logements. Connecter ces petits réseaux au réseau La centrale de cogénération locale, qui utilise le gaz naturel comme princi- de chauffage urbain améliorera la flexibilité et l'efficacité. La ville a pour pale source d'énergie, développe actuellement un programme visant à se objectif de travailler sur une « carte du réseau de chauffage urbain » inté- convertir aux énergies renouvelables. La compagnie a octroyé une subven- grant une cogénération verte. Son but est de produire sa propre électricité, tion de 523 millions de forints hongrois (1,8 millions d'euros) dans le cadre avec des blocs de logements sociaux prédestinés à accueillir des systèmes du nouveau plan national « Széchenyi Plan » pour la conversion à la bio- centraux de cogénération, en vue de ne plus dépendre des grands fournis- masse. Elle a également accordé une subvention de près de 247 millions seurs d'énergie. C'est le concept de « l'énergie décentralisée ». de forints hongrois (840 000 euros) pour la création d'une chaudière pour la production d'eau chaude. Le coût total d'investissement s'élève à 2,8 mil- La ville de Francfort-sur-le-Main et la région Rhône-Alpes, partenaires du liards de forints hongrois (9,65 millions d'euros). Le projet vient d'être lancé réseau CASH, sont également partenaires du projet financé par l'EIE « CHP et devrait aboutir en 2014. La dépendance au gaz naturel sera alors réduite goes green ». de 10 %. Système de chauffage urbain et de cogénération à Tatabánya, Hongrie • Le logement social devrait être intégré dans la politique climatique de la ville. • Une vision claire et une stratégie énergétique pour la ville et toute la région sont une condition préalable à la transformation de l'offre et la distribution d'énergie pour les logements sociaux. • Pour une stratégie énergétique réussie, il est important d'obtenir un aperçu de la situation, des potentiels et des problèmes actuels, ainsi que des différentes parties prenantes et de leur intérêt. • L'un des objectifs d'une vision claire et d'une stratégie énergétique, • Les objectifs du Plan énergétique devraient être définis en étroite devrait être la création de plus d'emplois verts. coopération avec les différents acteurs. • L’adhésion par les parties prenantes est un point essentiel. La construction et la création actives du sentiment d’appartenance est nécessaire pour réunir de nombreux acteurs derrière une stratégie À Tatabánya, en Hongrie, près de 20 000 logements (75,5 % de tout le parc de logements sociaux) sont reliés au système de chauffage urbain. Le système a été mis en place par la compagnie de chauffage central locale KOMTÁVH_ Zrt. (société par actions de chauffage urbain du Comté de Komaom-Esztergom), détenue majoritairement par la municipalité (96,4 %). 62 Guide des villes pour un habitat social durable commune. • Il est essentiel de comprendre la position et les intérêts des partenaires potentiels pour négocier une stratégie commune. • Des cadres techniques, juridiques, organisationnels et sociaux sont aussi déterminants que le soutien politique. Énergie renouvelable et changement climatique • La transition de l'énergie fossile vers une offre d'énergie faible en carbone rapport à la production séparée, énergétique locaux. Cela conférerait les meilleures conditions pratiques - peut être mise en oeuvre par les fournisseurs d'énergie (par sous- et économiques à l’implantation d'unités de cogénération et à la avec des sources d'énergie renouvelable est essentielle pour toutes les traitance), les bailleurs sociaux ou les associations de locataires, villes. Le logement social et son approvisionnement en énergie doivent - constitue une base, avec les réseaux de chauffage urbain, pour une s’inscrire dans ce développement, du fait que : conversion plus douce des énergies fossiles à l'énergie renouvelable - L'offre en énergie fossile est caractérisée par de faibles coûts d'investis- (biomasse, chaleur géothermique, déchets municipaux, énergie sement (car désormais les infrastructures de production existent) et des coûts variables élevés pour l'utilisateur final. thermique solaire), - s'avère très utile, grâce à des systèmes volumineux de stockage de - L'offre en énergie renouvelable est caractérisée par des coûts d'investissement élevés mais de faibles coûts variables pour l’utilisateur final. - Par conséquent, la tarification de l'énergie pour l'utilisateur final passera de coûts fixes bas et de coûts variables élevés à des coûts fixes plus élevés et des coûts variables plus bas. Pour les bailleurs sociaux, il sera plus difficile de se servir de la réduction des coûts de l'énergie pour motiver les locataires à changer leurs comportements • ou pour couvrir les coûts d'une rénovation énergétique. Les villes du réseau CASH expriment la nécessité d'un soutien externe la chaleur (comme au Danemark), pour gérer et compenser les fluc- • Les tuations de l'électricité éolienne et solaire. conversion de l'offre, des énergies fossiles aux énergies renouvelables. • La rénovation énergétique des logements sociaux qui comprend : économies d’énergie, cogénération et énergies renouvelables, est une question intersectorielle et devrait être reconnue dans plusieurs directives et plans de financement. • Dans les directives européennes relatives à la performance énergétique des bâtiments (directive EPBD), à l'efficacité énergétique et aux services énergétiques (comme la CHP), la rénovation des logements sociaux communautés de locataires peuvent être impliquées dans la devraient être considérée comme un facteur structurant potentiel clé production et la distribution d'énergie renouvelable , afin de promouvoir pour la mise en oeuvre d’économies d’énergie, le développement de la des voies d’acheminement courtes et des coûts fixes bas. • La combinaison chaleur/électricité est essentielle pour le chauffage collectif (et vice versa) et devrait être mise en oeuvre, accompagnée d'une communication et d'un processus décisionnel commun de la communauté locale des locataires de logements sociaux. Elle devrait pour garantir des coûts justes et stables et un système de tarification cogénération et le ‘verdissement’ des sources d’énergie. • Le programme Énergie Intelligente Europe (EIE) devrait favoriser le financement de la rénovation énergétique du bâti social pour atteindre les objectifs énergétiques, climatiques, sanitaires et sociaux. • Plus de 10 % du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) devraient être consacrés à la modernisation du secteur de la production assurant le droit à l'énergie pour tous les habitants. d'énergie destinée aux logements sociaux, non seulement par rapport • L'offre énergétique pour les logements sociaux doit contribuer à des conditions aux objectifs énergétiques et climatiques fixés mais aussi en vue de de logement sécurisées, abordables et saines. La préférence pour les conditions de vie de meilleure qualité et plus saines et d'une cohésion énergies renouvelables doit être favorisée, sécurisant ainsi leur approvision- • modernisés pourraient constituer le noyau des réseaux de distribution - pourrait réduire le coût total de l'énergie pour les locataires, sociale renforcée. • Dans le cadre du fonds social européen (ESF), la formation et la création nement dans un futur proche plutôt que celui des énergies fossiles. Aucune stratégie orientée vers une économie faible en carbone ne peut de nouveaux emplois devraient être les pierres angulaires de la être efficace sans que soit déployé un important effort pour réduire la modernisation du secteur de la production d'énergie destinée aux demande par la rénovation énergétique et les changements de logements sociaux. comportement. Sønderborg, 11 mai 2012 Les moyens pour y parvenir • La diversification des sources d'énergie vertes est importante et devrait être encouragée. • La cogénération verte chaleur/électricité devrait être valorisée car cette méthode s'avère flexible et efficace pour la transformation d’énergie. La cogénération : - offre une efficacité et des économies d'énergie considérables en produisant simultanément de la chaleur et de l'électricité, - permet d'économiser plus de 30 % de l'énergie primaire totale par aussi être soutenue par la Communauté européenne. Recommandations pour la CE et les autorités de gestion • Les directives et le financement de l'Europe devraient prendre en compte que les blocs de logements sociaux et les zones qui nécessitent d'être Guide des villes pour un habitat social durable 63 POUR EN SAVOIR PLUS Le système de logement social au Danemark. - KAB est une impor- « CHP Goes Green », un projet financé par l'EIE sur le rôle de la CHP tante organisation du secteur danois du logement à but non lucratif. dans la promotion de l'énergie renouvelable. La ville de Francfort-surle-Main et la région Rhône-Alpes, toutes deux partenaires du réseau Stratégie énergétique, Sønderborg 2010 www.sonderborgkommune.dk CASH, sont également partenaires de ce projet. http://www.youtube.com/watch?v=ktsghMTds7w http://www.chp-goes-green.info/ Détails sur le « Project Zéro » à Sønderborg : en danois > http://www.projectzero.dk/ d'énergie non fossile en 2050 et au-delà), par Leif Sonderberg PeterObligations d'efficacité énergétique : l'expérience européenne ; Réu- sen, dans la revue International Sustainable Energy Review, Volume 6, nion de l'ECEEE pour la commission DG Énergie sur les obligations Issue 1, 2012. d'efficacité énergétique en Europe imposées aux fournisseurs d'éner- en anglais > http://uk.brightgreenbusiness.com/ gie et leur importance pour réussir à relever les défis du changement climatique et de la sécurité énergétique ; Mars 2012, Conseil européen pour une économie économe en énergie. http://www.eceee.org/EED/energy-efficiency-obligations 64 Guide des villes pour un habitat social durable Non-fossil energy technologies in 2050 and beyond (Les technologies UN PROJET URBACT II GeSTIon SYSTéMIQUe deS ProJeTS de rénoVATIon énerGéTIQUe • Quels sont les éléments critiques pour l’optimisation d’un projet de rénovation énergétique d’habitat social ? • Comment améliorer l’implication des acteurs clés dans les différentes phases du projet ? • Quels sont les obstacles rencontrés dans la gestion de projet et les solutions ? • Quels sont les mécanismes de coordination et de contrôle ? • Quelles sont les différences entre les bailleurs sociaux et les copropriétés en matière de gestion de projet ? GUIDE DES VILLES POUR UN HABITAT SOCIAL DURABLE 65 Sommaire PANORAMA ACTUEL Introduction et objectif 66 Gestion de projet CE QU’EN PENSENT LES PARTENAIRES 67 Atelier 1 : obstacles rencontrés dans la gestion des projets de rénovation énergétique de l’habitat social et solutions Atelier 2 : mécanisme de coordination et de contrôle Atelier 3 : optimiser l'implication des acteurs clés dans les phases de la rénovation énergétique de l’habitat social et développer des synergies entre eux L’ACTION DES VILLES DU RÉSEAU 71 Bailleur social Valleys to Coast, Bridgend, Royaume Uni Région Rhône-Alpes, France : un référentiel régional en faveur de la rénovation énergétique des logements sociaux publics et privés Municipalité d'Utrecht, Pays-Bas Échirolles, France CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 73 « Déclaration de Yambol », septembre 2012 : recommandations clés pour la gestion systémique des projets de rénovation énergétique de l’habitat social POUR EN SAVOIR PLUS 74 Au cours des 2 années de mise en œuvre du projet CASH, plusieurs sujets ayant une influence sur la rénovation énergétique de l’habitat social ont été couverts, y compris les composantes technologiques, juridiques, financières, sociales et de production d'énergie. Ce 6ème mini-guide a pour objectif de fournir des recommandations pour améliorer la gestion globale du cycle du projet, qui peut être atteinte en assurant l’emploi approprié de ces différents ingrédients par la participation adéquate des différents groupes d’acteurs et le développement de synergies entre eux. Une telle optimisation de l'ingénierie et de la gestion d'un projet de rénovation énergétique d’habitat social devrait contribuer à améliorer l'efficacité et à réduire le coût des opérations de rénovation énergétique de l’habitat social - qui concerne les locataires et / ou les propriétaires à faible revenu - et qui doivent être répliquées à grande échelle, le logement social représentant 12 % du parc de logements européen et 20 % des émissions de CO2. Quel mécanisme/organe de coordination est nécessaire ? PANORAMA ACTUEL Telle qu'elle est reconnue universellement, la gestion de projet, quel que soit le domaine auquel elle s'applique, consiste à définir, planifier, sécuriser par une analyse des risques, exécuter, contrôler et suivre les étapes du projet jusqu'à son achèvement. Les méthodes de gestion de projet peuvent varier mais en général, toutes suivent les mêmes étapes : 1.Lancement : idée d'un résultat souhaitable défini avec les usagers 2.Planification et étude : description détaillée du projet définissant et planifiant les activités (leurs corrélations), le délai, les ressources et le coût du projet, d'après les contraintes et les risques qu'il induit 3.Exécution : constitution de l'équipe chargée du projet et mise en œuvre des travaux définis dans le plan de gestion du projet 4.Contrôle et suivi : évaluation des activités en cours, suivi des variables Quel est le rôle des villes, en charge des politiques de réduction de CO2, dans cette ingénierie, et quelle relation devraient-elles avoir avec l'organe de coordination et avec les entités locales, régionales et nationales ? du projet par rapport aux données de référence, et identification de mesures correctives permettant de traiter les risques et les problèmes 5.Clôture : conclusion de toutes les activités, analyse du résultat final et acceptation du projet avec les parties prenantes clés. Quelle formation destinée aux parties prenantes est nécessaire ? Quel plan de communication et outil de suivi devraient être adoptés ? Dans le cadre d'un projet traditionnel de rénovation énergétique de l’habitat Ces questions importantes ont été analysées par les partenaires du réseau CASH lors du 6ème séminaire transnational qui s'est tenu à Yambol, en Bulgarie, en septembre 2012, se fondant sur leurs expériences de la gestion de projets de rénovation énergétique d’habitat social et des obstacles et défis qu'ils rencontrent. 1.Démarrage, exigences du programme et étude de faisabilité (lancement) social, cette approche méthodologique correspond aux phases du processus de rénovation énergétique suivantes : 2. Procédure d'appel d'offres pour l'étude et étude (planification et étude) 3. Procédure d'appel d'offres pour la construction et construction (exécution) 4.Inspection des défauts et achèvement (contrôle et clôture) 5. Exploitation (suivi) Cependant, l'identification et l'organisation logique de ces étapes ne suffit pas à garantir l'efficacité d'un projet de rénovation énergétique de l’habitat social, ni la minimisation de son coût. 66 Guide des villes pour un habitat social durable L'optimisation des opérations d'une rénovation énergétique d’habitat so- l’habitat social. Sa réussite tient à la participation, aux phases appro- Cette analyse avait pour objectif d'optimiser l'ingénierie des variables so- cial, sous toutes ses formes, repose sur les éléments critiques suivants : priées, des différents groupes d'acteurs de la rénovation énergétique, à ciales, scientifiques, pratiques et économiques évoquées plus tôt et d'obtenir leur formation adéquate et au développement des synergies entre eux. une réduction significative de la consommation énergétique dans le secteur • l’adhésion sociale et politique/l'appropriation par les parties prenantes clés • le choix de la technologie sur la base de son efficacité, de sa facilité d'uti- du logement social, tout en maintenant les coûts d'investissement au niveau lisation et de sa reproductibilité sur une large échelle et celui de sources Le projet SHELTER « Promoting Energy Renovation » (1010-2013) du pro- d’énergie vertes locales, diversifiées gramme Intelligent Energy Europe (IEE) a minutieusement identifié les ac- • une législation adaptée aux besoins locaux, permettant la mise en œuvre teurs clés présents dans les phases de rénovation énergétique de l’habitat d'une solution optimale et d'un processus de rénovation énergétique social dans le cadre de 6 opérations menées par des bailleurs sociaux en participatif Belgique, en Bulgarie, en France, en Italie et au RU. Sept types principaux • une ingénierie financière appropriée, permettant un financement stable, abordable et simple, directement accessible • un savoir-faire approprié des parties prenantes pluridisciplinaires. Cette ingénierie de variables sociales, scientifiques, pratiques et économiques est la pierre angulaire de la rénovation énergétique de le plus bas et le rapport loyer/charges stable, voire inférieur. d'acteurs ont été identifiés : • • • • • • • Les bailleurs sociaux/organismes de logement social Les locataires Les concepteurs, les architectes, les ingénieurs, les consultants Les entreprises de construction et d'installation Les entreprises de maintenance Les fabricants Les investisseurs : banques, municipalités, gouvernements, fournisseurs d'énergie. CE QU’EN PENSENT LES PARTENAIRES Atelier 1 : obstacles rencontrés dans la gestion des projets de rénovation énergétique de l’habitat social et solutions Les principaux obstacles avancés par les partenaires CASH dans la ges- Le projet SHELTER a présenté les phases du processus de rénovation dans tion des projets de rénovation énergétique de l’habitat social concernent lesquelles ces acteurs sont impliqués, utilisant l'exemple des 6 cas cités pré- essentiellement les aspects financiers, la sensibilisation et l'implication des cédemment. parties prenantes tout au long du processus, le rôle des villes en tant qu'autorités publiques, et la qualité du résultat. L’obstacle particulier vécu par les Le réseau CASH a été un peu plus loin en essayant de répondre aux ques- villes partenaires de pays de l’Est, provenant du transfert des bâtiments tions suivantes, sur la base des expériences actuelles des partenaires : sociaux publics vers des propriétaires privés en majorité à faibles revenus, • Quels sont les obstacles rencontrés par les partenaires CASH dans la gestion des projets de rénovation énergétique de l’habitat social et quelles sont les solutions potentielles ? • Quelles sont les recommandations en ce qui concerne les mécanismes de coordination et de contrôle ? • Comment améliorer l'implication des acteurs clés dans les différentes phases du processus de rénovation énergétique de l’habitat social tel qu’illustrée par le projet Source : Produit par le partenaire du projet CASH, Ville d'Échirolles, en préparation du séminaire thématique. a été souligné. Pour chacun de ces obstacles, le réseau CASH a proposé des solutions, exposées ci-après, fondées sur les expériences de terrain des partenaires. OBSTACLES • La longue durée des opérations de rénovation énergétique de l’habitat social ; • Un cadre financier rigide (une fois approuvé, il ne peut pas être adapté à l'évolution du projet) ; SHEER et comment développer des synergies entre eux ? Guide des villes pour un habitat social durable 67 • Conditions d'emprunt : disponibilité, calendrier, mauvaise cote de crédit, coût, etc. ; • Des conditions de financement différentes pour les bailleurs sociaux publics et les propriétaires privés à faible revenu • Une mauvaise compréhension des bénéfices de la rénovation énergétique par Rôle des municipalités : • Faire jouer à la ville le rôle de conseiller sur les aspects financiers et techniques •Développer des liens entre les programmes de rénovation énergétique de les parties prenantes •Un stratégie énergétique municipales, et fournir une formation spécifique aux locataires sur l'utilisation des nouveaux équipements/systèmes faible rôle des villes dans le processus de rénovation énergétique de •S'assurer, en premier lieu, que le bâtiment remplit les conditions minimales à mener à bien le processus ; • Des travaux de rénovation de mauvaise qualité dus à un manque de formation des entreprises sur les exigences de la rénovation énergétique de l’habitat social (entreprises de construction, de maintenance, etc.) et sur la coordination nécessaire entre les corps de métier/professions ; •Le risque d'écarts entre l'étude et les résultats, en particulier en termes d'économies d'énergie ; • Un manque de communication entre la ville, les entreprises et les propriétaires (surtout les propriétaires à faible revenu) ; • Le rejet par les propriétaires à faible revenu de l'idée d'emprunt, même d'emprunts bancaires à faible taux d'intérêt garantis par l'état ; • Le peu de motivation des propriétaires à faible revenu. SOLUTIONS Implication des parties prenantes : • Réunir les parties prenantes pour travailler sur un plan d'action partagé avec des objectifs partagés (à l'image des groupes de soutien locaux URBACT) • Impliquer le plus en amont possible les parties prenantes des phases de mise en œuvre, en particulier, impliquer les entreprises de construction dans la phase de conception ; • Amener les associations à travailler sur le site après les travaux de rénovation afin d'aider les locataires à s'adapter à leur nouvel environnement de vie ; personnes dûment qualifiées pour assurer le lien avec les politiques et la aussi urbaines, etc.) à travers la détermination de facteurs communs : objectifs, l’habitat social : un rôle institutionnel faible dans les opérations et une pour établir les liens avec les politiques énergétiques municipales et les aider énergétique, en particulier au sein des municipalités de manière à disposer de l’habitat social et les politiques municipales (énergétiques et sociales, mais normes, possibilités de rénovation/démolition, lieu et type de la rénovation, etc. ; communication avec les bailleurs sociaux et les propriétaires privés insuffisante rénovation énergétique de l’habitat social aux aspects de la rénovation •Utiliser uniquement les meilleures techniques éprouvées en évitant les appareils électroniques difficiles à employer et à entretenir : élaborer un guide pour être rénové, par la mise en place d'une base de données municipale pour faciliter le choix de la technologie appropriée offrant un bon rendement contenant des informations sur l'état des bâtiments. énergétique, une simplicité d’usage et d’entretien, et intégrer les aspects de Communication : • Améliorer la communication entre les parties prenantes : au sein des services, mais aussi entre la ville, les bailleurs sociaux et les propriétaires privés ; • Assurer la diffusion efficace des informations tout au long du projet et entre toutes les parties prenantes. Financement : • S'assurer de la participation des investisseurs après la phase de conception, maintenance en amont. Amélioration de l'environnement urbain et lutte contre les stigmates : • Se débarrasser de l'image négative de l’habitat social liée aux stigmates des quartiers défavorisés par la promotion des actions de rénovation, du partage de bonnes pratiques et d'expériences positives entre les locataires des différents quartiers, une plus grande diversité sociale favorisée par le type de rénovation énergétique, et par l'éducation. pendant les phases de construction et de maintenance pour assurer une certaine souplesse financière et réajuster, si nécessaire, le plan de financement en fonction des réalités de l'évolution du projet ; • Assurer un accès égalitaire aux prêts préférentiels et/ou à d'autres sources de financement aux bailleurs sociaux et aux propriétaires à faible revenu (secteurs public/privé) et concevoir des instruments financiers couvrant tous les aspects de la rénovation énergétique de l’habitat social, adaptés au calendrier et offrant assez de souplesse pour adopter les ajustements nécessaires. • Équilibrer les dépenses sur tout le processus de rénovation énergétique afin d'éviter les pénalités liées au rythme irrégulier des différents stades du projet. Qualité et formation : • Améliorer la qualité par : l'élaboration d'une réglementation spécifique et d'une certification de qualité pour les bailleurs privés, des vérifications et des inspections régulières, ainsi que par la conclusion de contrats de performance Atelier 2 : mécanisme de coordination et de contrôle Concernant l'aspect coordination du processus de rénovation énergétique de l’habitat social, les partenaires CASH recommandent la création d'un organe de coordination disposant d'un pouvoir décisionnel, similaire à un comité de pilotage, intégrant les acteurs clés suivants : • Le propriétaire du projet (bailleurs sociaux ou propriétaires privés) ; • Le chef de projet (qui contrôle le processus et assure le lien entre les parties prenantes), qui devrait être indépendant afin d'éviter les conflits d'intérêts dans la gestion du projet ; • Les représentants des habitants et/ou le syndicat des locataires ; • La municipalité : avec des représentants des services de l’habitat et de • Identifier des habitants référents parmi les habitants actifs de la communauté et de qualité, locaux et à long terme, entre les bailleurs sociaux et les et faire appel aux associations existantes pour motiver les propriétaires à faible municipalités, spécifiant les critères de performance énergétique, de revenu à s'engager dans la rénovation énergétique en leur expliquant l'intérêt maintenance et de suivi (qualité des travaux, satisfaction des locataires, Un organe de coordination permanent n'est pas nécessaire car cela impli- de souscrire des prêts préférentiels. consommation énergétique, etc.) ; querait plus de bureaucratie mais il serait souhaitable d’avoir un organe • Favoriser le recours aux centres de compétences en rénovation énergétique pour former les ouvriers ; •Former 68 Guide des villes pour un habitat social durable les différentes parties prenantes impliquées dans le processus de l'urbanisme, ainsi que des élus compétents. temporaire réactif qui pourrait se réunir à des étapes phares du cycle du projet et prendre des décisions clés. Cependant, le chef de projet devrait être affecté à plein temps. L'organe de coordination serait activement soutenu par un conseil consultatif, similaire à un groupe de soutien local URBACT, qui aurait pour fonction de fournir des conseils aux stades clés du processus de rénovation énergétique de l’habitat social. Il serait composé : • d'organes impliqués à tous les niveaux de la rénovation urbaine ; •de représentants d'agences nationales spécialisées dans la rénovation énergétique ; • de fournisseurs d'énergie (gaz, chauffage, électricité, etc.) ; • d'investisseurs tiers/ d’organismes de financement. Autres éléments critiques liés au contrôle et à la coordination • une revue indépendante, effectuée par des pairs, des propositions de rénovation énergétique, dont : la ville, des experts d'entités nationales spécialisées sur le sujet, des organismes financiers, des bailleurs sociaux et des locataires. Cette revue devrait être organisée assez tôt dans le projet afin d'assurer la sélection d'un scénario optimal, tout en ajoutant de la qualité au projet par l'intégration des a) Processus de gestion de projet par des bailleurs sociaux (ex : villes comme Bridgend au RU, Échirolles en France et Utrecht aux Pays-Bas) • En phase terminale des projets et pendant la phase de maintenance, En général, dans les projets gérés par des bailleurs sociaux, l'implication des ac- décisionnelles au suivi, les entreprises de construction au constat des teurs peut être décrite comme suit (en gris dans le Tableau 1) : défauts et à leur correction, ainsi qu’à la période de responsabilité pour Tableau 1 : Implication des parties prenantes dans les projets de rénovation énergétique de logements sociaux gérés par des bailleurs sociaux PLANIFICATION CONCEPTION CONSTRUCTION EXPLOITATION Bailleurs sociaux Instances locales / municipalité Investisseurs Concepteurs Habitants / locataires Associations Entreprises de construction Fabricants Sociétés d’entretien expériences et du savoir-faire de pairs. Elle devrait être conservée pendant toute Situation souhaitée / implication à prévoir la durée du projet de rénovation énergétique d’habitat social ; • un plan de communication devrait être élaboré dès le démarrage du projet, •Au Les locataires sont tenus informés de l'avancement de la construction. les locataires sont généralement formés à l'utilisation des nouvelles technologies, les fabricants à la protection de garantie, les instances défauts latents, typiquement de 12 mois. b) Cas des immeubles détenus et gérés par des bailleurs sociaux, occupés en partie par des locataires de longue date ayant acheté leurs appartements Dans certains pays, le bailleur social souhaitant entreprendre des améliorations est soumis à un strict contrôle juridique, en particulier au niveau de l’implication des copropriétaires le plus tôt possible dans la planification des Situation actuelle travaux. Tout d'abord, l'objectif des travaux doit être déterminé et communiqué aux copropriétaires (au stade de l'étude de faisabilité). Les copropriétaires peuvent demander à ce que leurs propres entrepreneurs soumis- stade de la planification d'un projet géré par un bailleur social, un sionnent pour les travaux. Si le bailleur social ne reçoit aucun commentaire, et géré par la ville. Une communication continue devrait être assurée aux « concept » est produit, sur la base des enquêtes et des observations il peut procéder entièrement à l'étude et à l'appel d'offres relatifs aux tra- différentes parties prenantes. Cela devrait développer un certain sens relatives aux bâtiments. Le bailleur social organise alors des discussions vaux. Si des commentaires sont émis, le bailleur social doit en tenir compte. d’appropriation et permettre d'éviter les conflits. avec les instances décisionnelles / la municipalité et les associations ac- Lorsqu'une offre de prix est émise, le bailleur social doit de nouveau com- tives dans le quartier sur le sujet, pour avancer des idées dans le cadre muniquer aux copropriétaires une estimation du coût des travaux et, en du projet. Dans certains cas, des bureaux d'étude/de conseil et des in- l'absence d'autres commentaires, peut sélectionner les entreprises de vestisseurs participent aux discussions. À ce stade, les entreprises de construction. En phase terminale du projet (compte final), le bailleur social construction, les fabricants et les locataires sont rarement inclus dans le transmet aux copropriétaires une facture du montant définitif dû. Atelier 3 : optimiser l'implication des acteurs clés dans les phases de rénovation énergétique de l’habitat social et développer des synergies entre eux OPTIMISER L'IMPLICATION DES ACTEURS CLÉS Les parties prenantes impliquées dans un projet de rénovation énergétique projet. • Au stade de la conception, les concepteurs, les professionnels et les ins- Dans d'autres pays, le bailleur social doit obtenir une large majorité de lo- tances décisionnelles / la municipalité sont inclus afin de mettre définitive- cataires et de copropriétaires (70 %) approuvant les améliorations, avant ment au point le concept / ‘design’ du projet de rénovation et planifier les de pouvoir engager un entrepreneur pour les travaux. travaux. Toutes les autorisations requises doivent être obtenues à ce stade. Les locataires sont consultés sur l'étude finale, essentiellement pour ce qui concerne les aspects de confort, afin d'analyser les points à améliorer. •Lors de la procédure d'appel d'offres et au début de la phase de Propositions d'améliorations concernant les paragraphes a) et b) Pour améliorer le processus de rénovation énergétique de l’habitat social par les seront différentes selon qu'il est mené par un bailleur social et/ou une asso- construction, les investisseurs et les organismes de financement, les bailleurs sociaux, il est important d’étendre la participation des locataires, des ciation de propriétaires dans un pays occidental ou par des propriétaires entreprises de construction, les fabricants et les concepteurs sont inclus fabricants et des entreprises de construction en amont du processus, dès la privés dans un pays de l'Est. L'analyse de ces cas a permis de définir de afin de finaliser les propositions relatives au projet. Cette étape est im- phase de planification et en particulier lors de la phase de conception, tel manière plus précise et pertinente des recommandations en vue d'optimi- portante pour garantir que ce qui a été planifié peut être financé. qu’indiqué en jaune dans le tableau 1. Cela permettrait d’obtenir un concept plus ser l'implication des acteurs dans les phases d'une rénovation énergétique d’habitat social et de développer des synergies entre eux. • Pendant la phase de construction, les travaux sont entrepris de façon triangulaire par le bailleur social, les entreprises de construction et les fabricants. approprié, permettant d’optimiser les usages et d’assurer ainsi l’efficacité énergétique du bâti, tout en réduisant les coûts. Guide des villes pour un habitat social durable 69 Les constructeurs devraient être impliqués dans la phase de conception population sur la base des politiques présentées, notamment la politique afin qu’ils apportent leurs connaissances du terrain de manière à optimiser le énergétique municipale, et devraient s’assurer que les résultats seront concept et limiter la maintenance, ainsi que les coûts de la rénovation. atteints. Elles devraient garantir aux habitants la réussite des projets de Les fabricants devraient être impliqués au stade de la conception afin rénovation énergétique de l’habitat social et devraient donc promouvoir d’aider, par exemple, à sélectionner les fournisseurs pour les équipements pour cela la consultation entre toutes les parties prenantes. Elles devraient spécifiques avant toute procédure d’appel d’offres. également assurer l’implication des locataires à toutes les phases du L’implication des entreprises de maintenance dans la phase d’étude projet, agissant comme des conseillers et des médiateurs lors des pourrait aider à optimiser le choix des technologies et à fournir une estimation échanges. Leur implication dans les phases de construction et de suivi des coûts. permettra de garantir les résultats. Elles jouent le rôle de conseillers sur les Les locataires devraient être en mesure d’échanger avec le concepteur et aspects financiers et techniques. les constructeurs afin que le projet de rénovation réponde au mieux aux besoins des locataires et engendre un maximum de comportements appropriés. Ils devraient rester en contact avec la municipalité à toutes les phases du projet afin de faciliter le dialogue avec les différentes parties prenantes. Il est également recommandé d’explorer l’idée d’une communication plus directe entre les entreprises de construction et les locataires dans le cadre de la formation sur l’utilisation des équipements. c) Processus de gestion de projet par des syndicats de copropriétaires Les principales différences d’un projet de rénovation énergétique d’une copropriété, géré par un syndicat de copropriétaires sont : •Pendant les phases de planification, de conception et de construction, le syndicat de copropriétaires, les investisseurs et le concepteur travaillent de façon triangulaire ; Par ailleurs, impliquer les investisseurs dès les premiers stades leur •Les locataires ne sont presque pas impliqués dans le processus, si ce permettrait de mieux comprendre les besoins et d’assurer la cohérence entre n’est pour les informer de l’avancement de la construction et pour les les mécanismes de financement et les besoins. Cela faciliterait également questions de maintenance en phase de post-construction ; l’obtention de l’approbation de certains plans de démolition. Les impliquer •Les municipalités sont souvent absentes du processus, sauf si elles par- dans la phase de construction leur permettrait de s’assurer, par le suivi des ticipent au mécanisme de financement, auquel cas elles sont considérées dépenses, que le bailleur social est dans la capacité de financer ce qui a été comme un organisme de financement. planifié sans dépassement de budget. Cela pourrait permettre d’ajuster le cadre financier en fonction de l’évolution du projet de rénovation. Cela Améliorations proposées pour c) : contribuerait à créer également un rapport de confiance entre les Pour améliorer le processus d’une rénovation énergétique gérée par des investisseurs et les bailleurs sociaux, facilitant le financement des travaux à syndicats de copropriétaires, il est essentiel d’inclure les locataires, les venir et la stabilisation du coût du financement. entreprises de construction et les fabricants aux premiers stades, au moins La relation entre les instances décisionnelles / la municipalité et dès la phase de conception, afin de permettre l’optimisation du rendement les bailleurs sociaux devrait être continue afin d’assurer un lien fort entre énergétique du bâtiment et la réduction du coût de la rénovation. les projets de rénovation énergétique de l’habitat social et la politique énergétique municipale, ainsi qu’une représentation appropriée des différents groupes de locataires. Les équipes municipales sont élues par la Tableau 2 : Implication des parties prenantes dans un projet de rénovation énergétique d’une copropriété, géré par un syndicat de copropriétaires PLANIFICATION CONCEPTION CONSTRUCTION EXPLOITATION Syndicat de copropriété Investisseurs / organismes de financement Concepteurs Habitants / locataires Entreprises de construction Fabricants Sociétés d’entretien Situation souhaitée / implication à prévoir Situation actuelle d) Processus de gestion de projet par des propriétaires privés des pays d’Europe de l’Est comme la Hongrie et la Bulgarie Dans la plupart des pays d’Europe de l’Est, le patrimoine bâti social a été transféré aux mains de propriétaires privés, en majorité à faible revenu. Le pourcentage de propriétés privées est traditionnellement élevé (autour de 90 %) et le taux de blocs d’appartements totalement détenus par les municipalités est faible. Les blocs d’appartements ont plus de 40 ans, avec des niveaux de maintenance différents. Cette situation complexe rend la rénovation énergétique coûteuse et le recours à des subventions externes nécessaire (par exemple le Fonds Européen de Développement Régional FEDER). Les organismes de financement habituels sont : l’État, la municipalité et les propriétaires. Il est parfois nécessaire d’impliquer d’autres organismes de financement externes (banques, etc.). Pour une rénovation complexe, un pourcentage d’approbation relativement élevé des propriétaires est nécessaire (de 50 % + 1 vote à 100 % en fonction des règles de l’appel d’offres ou des règles de la banque). D’autres obstacles sont : • La réticence des propriétaires à faible revenu par rapport à l’emprunt ; • L’accès aux appartements refusé par les propriétaires ; • L’inexistence d’une base de données municipale contenant les caractéristiques et l’état des immeubles et décrivant le potentiel de rénovation énergétique des bâtiments, et l’absence de budget pour le diagnostic préalable ; • L’absence d’incitation légale à la rénovation énergétique pour les propriétaires 70 Guide des villes pour un habitat social durable à faible revenu. Si le projet de rénovation énergétique est décidé par les propriétaires, il est géré par un organisme commun représentatif, une association de – Les organes intermédiaires relatifs aux applications : contrôleur de premier niveau, etc. propriétaires organisant les principales interventions concernant le bâtiment, y compris de rénovation énergétique. Les procédures décisionnelles liées au bâtiment (reconstruction/rénovation, etc.) ont lieu lors de l’assemblée générale Les améliorations proposées, matérialisées en jaune dans le Tableau 3, sont : des propriétaires. Le Tableau 3 illustre l’implication des différentes parties • impliquer les propriétaires / représentants, le plus tôt possible dans prenantes dans les phases d’une rénovation énergétique gérée par un la phase de démarrage peut contribuer à la réussite d’une procédure de organisme commun représentatif. rénovation. Tableau 3 : Processus de gestion de projet par des copropriétés dans les pays d’Europe de l’Est • impliquer L’ACTION DES VILLES DU RÉSEAU Bailleurs social Valleys to Coast de Bridgend, Royaume-Uni les concepteurs, les architectes et les constructeurs dans la phase de planification par un accord basé sur une procédure Dans les projets de rénovation énergétique de logements du bailleur social Val- de marchés publics pourrait limiter les conflits entre ces acteurs et le leys to Coast (V2C), l’implication des acteurs se fait en amont. fournisseur. • impliquer les investisseurs dans la phase du programme d’exigences peut optimiser le choix de l’instrument/cadre financier ; • intégrer un organe de gestion de projet indépendant chargé de toutes Dans la phase de planification, l'organisme V2C organise, avec les instances décisionnelles, les concepteurs et les investisseurs, une discussion visant à partager des idées et assurer un support approprié. En les questions principales relatives à la rénovation peut aussi améliorer la fonction du type de projet, les fabricants sont impliqués dès l'étude de réussite d’un projet de rénovation énergétique et garantir un lien constant faisabilité pour sélectionner les fournisseurs d’équipements spécifiques, avec les différentes parties prenantes, en particulier les entreprises de avant toute procédure d'appel d'offres (par exemple lorsque des construction et de conception. C’est dans cette optique que la ville de équipements nécessitant peu de maintenance sont requis). Tatabánya a créé une entreprise de gestion de projet à but non lucratif. Dans la phase de conception, V2C inclut le bureau d'étude/de conseil, les professionnels, les locataires et instances décisionnelles / la municipalité afin d'apporter des améliorations, faciliter l'approbation du concept et optimiser l'évolution du projet. À ce stade, V2C peut lancer un appel d'offres Si le projet de rénovation énergétique est une décision municipale, il est auprès d'entreprises de construction en vue d'optimiser le concept. Dans le géré par un organe de gestion de projet, soit une entreprise publique cadre de projets spécifiques très limités dans le temps, les fabricants sans but lucratif gérant toutes les principales étapes du processus et soute- peuvent être sélectionnés. Parfois, les locataires sont impliqués dès l'étude nue par l’organisme commun représentatif. La municipalité est l’organe de faisabilité dans le but de recueillir leur avis sur des détails du concept. décisionnel et le Maire et les experts locaux (l’architecte en chef, le spécia- Les investisseurs peuvent également être consultés afin d'obtenir leur liste de l’environnement, le spécialiste de l’énergie, etc.) sont tous des re- approbation sur certains plans de démolition. présentants des services municipaux. Si le projet de rénovation énergétique est financé par ERDF, d’autres Pendant les phases d'appel d'offres et de construction, V2C inclut les parties prenantes doivent être prises en compte : investisseurs et les organismes de financement, les entreprises de – Les autorités de gestion : Agence nationale de développement, Agence construction, les fabricants et les concepteurs afin de finaliser les régionale de développement. propositions et s'assurer que ce qui a été planifié peut être financé. Guide des villes pour un habitat social durable 71 Pendant la phase de construction, les investisseurs privés de V2C suivent Ce référentiel apporte un grand soutien aux bailleurs sociaux en termes de Fort du succès du référentiel QEB, l'étape suivante consisterait à diffuser de très près les dépenses réelles par rapport aux budgets prévisionnels de gestion de projet. Plutôt que de constituer une ligne budgétaire de base ces bonnes pratiques de gestion de projet à tous les bailleurs sociaux de la départ. Cela requiert de fixer des échéances réalistes lors de la planification dans la planification financière, il les mène vers une gestion de projet glo- région Rhône-Alpes, afin qu'ils les mettent systématiquement en applica- du projet et permet d'éviter les dépassements de budget par rapport aux bale. Le rendement énergétique attendu du bâtiment rénové doit être préci- tion lors des opérations de rénovation énergétique. prévisions. Tout retard de livraison par rapport aux délais fixés pourrait sément évalué. Le niveau de subvention favorise des opérations de haute entraîner une perte de confiance de la part des investisseurs concernant qualité. Les bailleurs sociaux doivent donc élaborer une stratégie énergé- les capacités de V2C à maîtriser les projets. Ils pourraient alors cesser de tique réaliste, en ciblant un niveau de rendement énergétique et en décri- financer les travaux à l'avenir ou augmenter le coût des financements s'ils vant précisément la technologie qui sera utilisée dans le bâtiment rénové. considèrent que le prêt d'argent implique des risques. Voici quelques étapes nécessaires pour la gestion de ce type d’opérations : En phase finale, les locataires sont formés à l'utilisation des nouvelles technologies, les fabricants à la protection de garantie, les organes directeurs au suivi, les entreprises de construction à la rectification des défauts, à leur comptage et à la garantie des défauts latents. • Obtenir les références professionnelles des membres de l'équipe en charge de l'étude du projet •Réaliser mais aussi une étude énergétique précise) • Produire une évaluation énergétique et environnementale liée aux exigences de maintenance, ce qui permet de ré-estimer l'intérêt sur le prêt/les pénalités. •Inclure La municipalité d'Utrecht s'est fixé comme but d'atteindre la neutralité climatique en 2030. Dans cette optique, Utrecht a travaillé avec des bailleurs sociaux et avec des habitants de résidences privées. des études préliminaires (étude sociale, architecturale, technique propres du référentiel QEB Les investisseurs sont toujours impliqués dans les phases de construction et Municipalité d'Utrecht, Pays-Bas La municipalité collabore à travers un accord tacite avec les bailleurs sociaux pour la conception des projets de rénovation énergétique de logements sociaux. Elle est impliquée dans toutes les phases. l'entreprise de maintenance dans le projet de rénovation (pour l'évaluation énergétique, le choix des technologies, l'estimation des coûts) L'initiative « The E-team in action » est l'un des projets du programme • Désigner un membre de l'équipe d'étude responsable des questions liées à « Utrechtse Energie » qui concerne les résidences privées. Dans le cadre Région Rhône-Alpes, France : Un référentiel régional en faveur de la réhabilitation énergétique des logements sociaux publics et privés •Sélectionner les entreprises en fonction de leurs compétences et de leur nant de deux quartiers de la ville dans le but de promouvoir le rendement expérience plutôt que sur la base de leur devis uniquement, et fournir une énergétique dans les résidences privées. Ces résidents bénévoles, appe- En région Rhône-Alpes, 5 000 logements sociaux doivent être rénovés N'étant pas uniquement limité aux aspects énergétiques, le référentiel QEB chaque année pour respecter les exigences législatives nationales en ma- requiert la mise en place de comités de consultation participatifs avec des tière d’efficacité énergétique. Pour aider à satisfaire ce programme exi- habitants tout au long du cycle du projet. Après les travaux, les bailleurs Aujourd'hui, les gouvernements locaux néerlandais reconsidèrent leur rela- geant, le Conseil Régional de Rhône-Alpes, la Fédération Régionale des sociaux doivent les aider à utiliser leurs nouveaux appareils domestiques. tion avec la sphère publique ; le projet est un exemple de cette nouvelle l'étanchéité à l'air formation spécifique sur les particularités du projet à la société sélectionnée • Élaborer un programme de suivi des économies d'énergie. Bailleurs Sociaux (ARRA-HLM) et l'Agence Régionale de l'Environnement de ce projet, la municipalité coopère avec une équipe de 15 résidents ve- lés « ambassadeurs de l'énergie », encouragent leurs voisins et les habitants du quartier à économiser l'énergie dans leur résidence. http://www.utrecht.nl/smartsite.dws?id=363948. approche des questions sociétales. et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME) et d'autres organismes, ont ap- Afin d'améliorer la qualité des bâtiments rénovés, les bailleurs sociaux sont prouvé le référentiel régional visant à améliorer la qualité de la rénovation aussi sensés améliorer l'accessibilité des personnes invalides. Cette ap- Les autres partenaires importants du projet sont : thermique du logement social : la Qualité Environnementale du Bâti (QEB). proche globale des coûts permet d'optimiser les coûts globaux de mainte- 1. les organismes de conseil en énergie, qui fournissent aux propriétaires Lancé en 2010, ce référentiel permet l'attribution de subventions et d'une nance des bâtiments. des conseils en matière d’efficacité énergétique ; assistance technique aux bailleurs sociaux ou aux propriétaires privés qui 2. les organismes de financement, qui développent des produits financiers satisfont ses critères. Elle propose une approche globale de la rénovation La gestion de projet est donc un processus complexe et exigeant pour obte- attractifs visant à rendre les mesures d'économie d'énergie abordables ; (architecture, énergie, matériel, charges, accessibilité, santé, etc.) basée nir des opérations de la meilleure qualité possible. Par conséquent, une 3. les organismes de logement social, chargés de loger les habitants les sur le diagnostic technique, énergétique et social. assistance technique a été instaurée pour répondre aux questions des bail- plus démunis ; leurs sociaux, à travers un site Internet et un numéro d'assistance. Elle est 4. plusieurs sociétés industrielles soucieuses de faire appliquer les me- d'ailleurs très utilisée. sures d'économies d'énergie, telles que l'isolation, la pose de panneaux solaires, etc. 72 Guide des villes pour un habitat social durable Avec la municipalité, tous les partenaires coopèrent sous la forme d'un consortium. La difficulté consiste à explorer la meilleure coopération public-privé (sorte de « joint venture ») entre le gouvernement local, les habitants et le « marché » pour devenir une ville durable. Échirolles, France Le développement des synergies entre les parties prenantes est une question majeure que la ville d'Échirolles, en France, a prise de front, dans ses projets de rénovation énergétique aussi bien privés que publics. Le schéma suivant illustre un exemple de synergies favorisées entre les parties pre- CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS Par la déclaration de Yambol de septembre 2012, les partenaires du réseau CASH proposent les recommandations clés suivantes pour une gestion systémique des projets de rénovation énergétique de l’habitat social. nantes clés pour optimiser le calendrier, le coût, l'efficacité et la durabilité de Développer un nouveau modèle assurant une approche systémique de tels projets. l'ingénierie des projets de rénovation énergétique de l’habitat social : en intégrant les composantes et les compétences sociales, politiques, environnementales, juridiques et financières. ACTEURS DE LA RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE - Qualité - Cercal - AFNOR ... Acteurs Financiers ACTEURS Processus renovation - Banques / CDL - Collectivité (locale + région) - Etat : ADEME + ANAH - CEE (certificats d'Écon d'Énergie) - Résidents (3ème ligne) Entreprise de gestion des équipements Équipe maitrise d'œuvre MAITRE D'OUVRAGE - Chaufferies - VMC Expertise conseil - Assureurs - CSTB - CAUE - ALEC (La Métro) - ADEME-Région - AGEDEN (énergie renouvelable) BUREAU DE CONSEIL + MAÎTRE D'ŒUVRE ENTREPRISES de réalisation des travaux Info entreprises / locataires Fournisseur d'énergie LOCATAIRES / RÉSIDENTS Confédération du logement - CNL - CLCV - CSF Gestion • Créer un organe de gestion de projet indépendant dédié au projet, intégrant les parties prenantes stratégiques • Mettre en place un comité de suivi composé d’acteurs clés impliqués dans les GROSSISTES Point de vente matériaux - Point P - SAMSE Fédérations - FBTP Acceptation méthodo - CAPEB - CMA planning travaux Étude des formations à destination des artisans et entreprises pour l'utilisation des nouveaux matériaux • Garder en permanence à l’esprit les objectifs du projet • Rester motivé tout au long du processus •Garder la gestion du cycle du projet la plus simple et souple possible et Processus et partenariat • Assurer l’adhésion / l’implication des parties prenantes • Impliquer autant de parties prenantes stratégiques que possible dans la phase de planification • Impliquer dans la phase d'étude les entreprises de construction, les experts de terrain, les spécialistes de l'énergie et les fabricants afin d'optimiser la rénovation énergétique et réduire les coûts les investisseurs en amont afin de favoriser une meilleure compréhension des besoins de leur part. • Impliquer les politiciens/élus dès le démarrage du projet •Prendre en compte les différents délais des parties prenantes et mettre en place des actions correspondant aux différents besoins Implication des habitants • Impliquer, dès le démarrage, les locataires et les associations locales dans le processus décisionnel en vue de favoriser une meilleure appropriation, une meilleure compréhension et des comportements plus adaptés • Améliorer les relations entre les locataires, la municipalité et les concepteurs • Garantir un budget dédié à la participation des locataires. Qualité • Impliquer des spécialistes de l'énergie dès le démarrage du projet • Intégrer, en amont, les exigences/critères de qualité • Assurer l’usage de technologies: énergétiquement efficaces, faciles d’usage, de faible entretien et faciles d’accès, applicables à des opérations de grand échelle, à prix compétitifs • Se fixer des limites inférieures en matière de rénovation énergétique et • S'assurer qu'un certain équilibre est respecté par rapport aux autres besoins (comme en matière de gestion des déchets et de l'eau). Financement • Anticiper le coût global (à long terme) • Envisager de manière plus précise les implications financières de chaque idée/mesure et communiquer autour de ces points maintenir le calendrier sous contrôle. • Impliquer processus. s’assurer des économies obtenues principales phases du projet USH – ARRAH RAEE •Favoriser les travaux transversaux au sein des entités impliquées dans le • Faire correspondre les plans de financement avec le calendrier/rythme du projet et permettre les ajustements nécessaires en fonction de l'évolution du projet • Dans le cas d'un financement par un tiers, s'assurer que les bailleurs sociaux disposent des connaissances internes appropriées pour assurer le contrôle des activités de l'investisseur. Éducation • Promouvoir l'éducation comme un outil permettant de compter sur des parties prenantes formées et parfaitement compétentes à chaque niveau/phase du processus de rénovation (utiliser les systèmes éducatifs) • Former le personnel municipal à la rénovation énergétique • Former des ambassadeurs de l'énergie pour faciliter la communication avec les locataires •Former le personnel des bailleurs sociaux sur les contrats de performance énergétique afin d'assurer le contrôle et le suivi. Guide des villes pour un habitat social durable 73 Communication •Fournir et mettre en œuvre un plan de communication tout au long du processus en concertation avec les différentes parties prenantes POUR EN SAVOIR PLUS • Assurer la communication aux bailleurs sociaux de la politique municipale de rénovation énergétique • Fournir aux usagers finaux, aux différents stades du processus, des détails sur le projet dans un souci de totale transparence et d'amélioration de la consultation publique • Éliminer les stigmates des quartiers défavorisés. T.B. Salcedo, A. Straub et H. J. Visscher, 2012, “Energy Renovation Autres références Internet : Process, Overview of SHELTER Social Housing Organisations – Models of Coordination” D 3.2, SHELTER – Promoting Energy Renovation, Intelligent Energy Europe project 2010-2013. Bernard Wallyn, 2009, Energy Renovation project Sterrenveld, Wezembeek-Oppem, in Sustainable Energy Saving in Existing http://www.pmi.org/About-Us/About-Us-What-is-Project-Management.aspx http://www.projectsmart.co.uk/introduction-to-project-management.html Housing Now – Antwerp 14-10, 2009. J. Davidson Frame, 2002, The new Project Management - tools for an http://www.managementstudyguide.com/project-management. htm age of rapid change, complexity, and other business realities, éditions Jossey-Bass. 74 Guide des villes pour un habitat social durable http://www.mpug.com/Pages/WhatisProjectManagement.aspx UN PROJET URBACT II CONCLUSION DU GUIDE CASH ConSeIlS deS VIlleS PoUr deS loGeMenTS DURABLES 75 Prêts pour 2014 ! L'Union européenne souhaite continuer d’appuyer l’atteinte de l’objectif de réduction de 20% de la consommation d'énergie d'ici 2020. Il ne s'agit pas seulement de crédibilité politique. C'est aussi une occasion donnée aux villes de s'adapter et de lutter contre les effets du changement climatique, et donc de créer de nouvelles sources de croissance. Les villes devraient voir l'UE comme un allié dans cette quête, et non comme une contrainte supplémentaire. En effet, l'UE fournit de nombreuses nouvelles occasions de soutenir l’habitat social durable et donc d'augmenter à la fois la performance environnementale et l'inclusion sociale dans les villes. Saisir ces opportunités requiert un peu de préparation, surtout pour la mise en œuvre de la période de programmation 2014-2020 des nouveaux fonds structurels. Les États membres et les régions prépareront en effet leurs accords de partenariat et leurs programmes opérationnels dès le début 2013. Ils devraient se reposer sur l'expertise des villes impliquées dans d'autres initiatives européennes telles qu'URBACT II, ou la Convention des Maires, et les villes partout en Europe devraient bénéficier du savoir-faire des partenaires CASH en matière d’habitat social durable, et construire des programmes et des projets autour des six dimensions exposées précédemment : technologie, cadre juridique, ingénierie financière, implication des habitants, production d'énergie et gestion systémique de projet. Guide des villes pour un habitat social durable 77 éGALeMeNT DIspONIBLe sITe WeB URBACT « Cities’ action for sustainable housing » « Actions des Villes pour un habitat social durable » http://urbact.eu/cash les plans d'action locaux des 11 partenaires CASH : Publications dans d'autres langues : Anglais, allemand, italien, bulgare, hongrois, grec, néerlandais, danois CITIES’ ACTION FOR SUSTAINABLE HOUSING sITe WeB De LA VILLe D'éCHIROLLes http://www.ville-echirolles.fr/developpement-durable Contacts des partenaires Partenaire du projet Brindisi Chef de file du projet Thierry Monel, Ville d'Échirolles, France [email protected] - Tél : 33 (0) 4-76-206060 Tatabanya (Hongrie) Tamas Galgovics [email protected] Coordinateur principal du projet Sophie Moreau, Ville Échirolles, France [email protected] - Tel: 33 (0) 46-67846699 Utrecht (Pays-Bas) Inge Van der Klundert [email protected] Bridgend (royaume-Uni) Elaine Williams [email protected] Yambol (Bulgarie) Mariya Paspaldzhieva [email protected] Brindisi (Italie) Valerio Costantino [email protected] Conseil régional rhône-Alpes (France) Claire Prédal [email protected] Frankfurt (Allemagne) Werner Neumann [email protected] les Mureaux (France) Brigitte Bonafoux [email protected] and Laeticia Bideau-Maruejouls [email protected] Tatabanya Yambol eordea (Grèce) Kostas Nikou [email protected] Sonderborg (danemark) Inge Olsen [email protected] Conseillère Municipale de la Ville d’échirolles chargée du projet CASH Stéphanie Abrial [email protected] Adjointe au Maire d’échirolles chargée de l’Habitat Carole Simard [email protected] Comité technique CASH de la Ville d’échirolles Stéphane Durand, Service du Développement Durable [email protected] Sylvain Bove, responsable financier [email protected] Document préparé par : Sophie Moreau - Coordinatrice principale du projet, Jan Dictus - Expert principal, Comité Technique du Chef de file et partenaires de CASH Crédits photo : Coordinateurs principaux et locaux; Photo couverture : Nadine Barbaçon Traduction : Accent Mondial -Traducteo URBACT est un programme européen d'échange et d'apprentissage pour le développement durable en milieu urbain. Les villes collaborent afin de trouver des solutions aux principaux défis urbains tout en réaffirmant le rôle clé qu’elles jouent en faisant face à des changements sociétaux de plus en plus complexes. Il les aide à faire émerger des solutions pragmatiques, nouvelles et durables, qui intègrent les dimensions économiques, sociales et environnementales. Il permet aux villes de partager les bonnes pratiques et les enseignements tirés des échanges avec l'ensemble des professionnels impliqués dans la politique urbaine en Europe. URBACT réunit 300 villes, 29 pays et 5 000 participants actifs. URBACT est un programme cofinancé par le fonds ERDF et les États membres. http://urbact.eu/cash