l`accent secondaire en anglais britannique contemporain

Transcription

l`accent secondaire en anglais britannique contemporain
Vous êtes cordialement invités à la soutenance publique
de la thèse de Doctorat en linguistique, intitulée :
L’ACCENT SECONDAIRE EN ANGLAIS BRITANNIQUE CONTEMPORAIN
Présentée par Quentin DABOUIS
Sous la direction de
Mme ABASQ Véronique
Maître de Conférences, Université François - Rabelais
M. FOURNIER Jean-Michel
Professeur des Universités, Université François - Rabelais
qui se déroulera le lundi 28 novembre 2016 à partir de 14h
A la Salle des Actes (salle 203) de l’université François-Rabelais de Tours
Rue des Tanneurs, Tours
Composition du jury
Mme ABASQ Véronique
Maître de Conférences, Université François - Rabelais
M. BERMÚDEZ-OTERO Ricardo Senior Lecturer, Université de Manchester
M. FOURNIER Jean-Michel
Professeur des Universités, Université François - Rabelais
Mme HANOTE Sylvie
Professeur des Universités, Université de Poitiers
Mme HERMENT Sophie
Professeur des Universités, Université d’Aix-en-Provence
M. TREVIAN Ives
Maître de Conférences, HDR, Université de Paris VII
La soutenance sera suivie d’un pot auquel vous êtes également conviés.
Résumé
Cette étude de l’accent secondaire en anglais britannique contemporain s’inscrit dans
l’approche développée par Lionel Guierre et se compose d’un volet théorique et d’un volet
empirique.
Dans un premier temps, nous apportons notre contribution à l’échange entre l’école de
Guierre et les théories plus « standard » en phonologie et en morphologie. Pour cela, nous
réaffirmons, à l’aide de travaux qui lui sont extérieurs, les spécificités de l’approche
guierrienne. Ainsi, nous proposons une définition de ce que nous entendons par accent en
anglais, nous défendons l’importance de la prise en compte de l’information orthographique
dans les analyses de la phonologie de l’anglais, nous faisons des propositions sur la manière
dont la structure segmentale peut influencer l’accentuation, nous argumentons qu’il est
nécessaire de reconnaitre des unités morphologiques dont le sens est opaque et défendons que
l’anglais peut être analysé comme ayant non pas une, mais plusieurs phonologies.
Dans un second temps, après une présentation des théories contemporaines traitant de
l’accent secondaire et une revue de la littérature sur le sujet, nous proposons une analyse d’un
corpus de 5829 mots portant un accent secondaire tirés de la troisième édition du Longman
English Pronunciation Dictionary. La présence et la position de l’accent secondaire sont
analysées pour les différentes catégories morphologiques retenues dans le corpus. Nous nous
intéressons également à des phénomènes liés à l’accent secondaire tels que la valeur de la
voyelle accentuée sous accent secondaire ou la gémination.
Nos résultats confirment les analyses précédentes de l’accent secondaire sur plusieurs points.
Tout d’abord, celui-ci est bien régit par des contraintes rythmiques s’appliquant au sein d’une
même unité lexicale. Parmi les dérivés suffixaux, c’est l’isomorphisme dérivationnel qui
prévaut dans la très grande majorité des mots étudiés, même si quelques exceptions sont
relevées et discutées. Comme le relève l’essentiel de la littérature, les préfixes transparents
possèdent leur propre domaine phonologique, ce qui se manifeste par la présence d’un accent
secondaire même lorsque le préfixe est monosyllabique et que sa base est accentuée à l’initiale,
par des géminées consonantiques ou encore par une valeur libre de la voyelle des préfixes
monosyllabiques à voyelle finale.
En revanche, nous ne sommes pas en mesure de confirmer certaines analyses proposées dans la
littérature. Nous ne relevons pas d’impact de la structure segmentale sur le placement de
l’accent secondaire dans les mots non-dérivés ayant au moins trois syllabes prétoniques. Nous
ne relevons pas non plus d’effet de la fréquence relative sur la préservation accentuelle en
deuxième syllabe parmi les dérivés suffixaux ayant trois syllabes prétoniques, mais nous
relevons un effet de la présence d’un préfixe monosyllabique et de la proéminence relative des
deux premières syllabes.
La présente étude apporte également des éléments qui, à notre connaissance, n’ont pas été
relevés dans la littérature. Nous relevons des paires antonymiques de préfixés dont l’opposition
sémantique peut être ramenée à l’opposition entre les préfixes et pour lesquelles seuls l’un des
membres de la paire peut porter un accent sur son préfixe. Nous faisons l’hypothèse qu’il s’agit
là d’une manifestation du caractère marqué de ce membre de la paire. Nous relevons une
nouvelle règle de prononciation de la voyelle accentuée que nous avons nommée la « règle de
l’initiale prétonique ». Nous relevons également que les préfixes monosyllabiques
sémantiquement opaques ont une tendance à rejeter l’accent secondaire. Enfin, nous proposons
une explication au schéma /021(-)/ relevé dans les dérivés suffixaux. Ce schéma est déterminé
par la fréquence relative du dérivé et de ses dérivants ainsi que par la présence ou absence d’un
agrégat consonantique à la suite de la deuxième voyelle.
Mots clés : phonologie / morphologie / morphophonologie / graphophonologie / anglais /
prononciation / accentuation / accent secondaire
Résumé en anglais
This study on secondary accent in contemporary British English stands in the approach
developed by Lionel Guierre and is composed of a theoretical section and an empirical section.
First, we put forth our contribution to the exchange between the Guierrian School and
more “standard” phonological and morphological theories. We do so by reasserting the
specificities of the Guierrian framework using works from other theoretical frameworks. Thus,
we propose a definition of what we mean by accent in English, we defend the importance of
including orthographic information in the analysis of English phonology, we put forward
proposals on how segmental structure may influence accent placement in this framework, we
claim that it is necessary to acknowledge morphological units whose meaning is opaque and,
finally, defend the view that English can be analysed as having not one but several phonologies.
Secondly, after a presentation of contemporary theories dealing with secondary stress
or accent and a literature review on the topic, we propose an analysis of a 5,829 words corpus
containing a secondary stress mark from the third edition of the Longman English
Pronunciation Dictionary. The presence and the position of secondary accent are analysed for
the different morphological categories retained in the corpus, along with other related
phenomena such as the value of the accented vowel or gemination.
Our results confirm previous analyses on several points. First, secondary accent is restricted by
rhythmic constraints which apply within a single lexical unit. Among suffixal derivatives, stress
preservation prevails in the vast majority of the words studied here, even though a few
exceptions are noted and discussed. As noted by most of the literature, transparent prefixes have
their own phonological domain. This can be observed through the presence of a secondary
accent on monosyllabic prefixes even when the base they are attached to has an initial accent,
through consonant geminates or through the systematic presence of free vowels for vowel-final
monosyllabic prefixes.
However, we cannot confirm certain analyses proposed in the literature. We do not find any
effect of segmental structure on accent placement in non-derived words with at least three
pretonic syllables. We do not find any effect of relative frequency on second-syllable stress
preservation in suffixal derivatives with three pretonic syllables, but instead find an effect of
the presence of a monosyllabic opaque prefix and of the relative prominence of the first two
syllables.
The present study also bring forwards elements which, to our knowledge, have not been noted
previously. We find pairs of antonymic prefixed words which can be opposed only through the
meaning of their prefixes and for which only one member of the pair may bear a secondary
accent on its prefix. We make the hypothesis that this accent is the manifestation that this word
is the marked member of the pair. We find a new rule which we name the “Pretonic Initial
Rule”. We note a tendency for monosyllabic opaque prefixes to reject secondary accent. Finally,
we propose an account of the /021(-)/ pattern found in suffixal derivatives. This pattern is
determined by the relative frequency of the derivative and its bases and by the presence or
absence of a consonant cluster after the second vowel.
Keywords: phonology / morphology / morphophonology / graphophonology / pronunciation /
English / accentuation / stress / secondary accent / secondary stress