Stratégies de femmes face au changement climatique

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Stratégies de femmes face au changement climatique
Recherche
&Plaidoyer
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Stratégies de femmes
face au changement climatique
Le Monde selon les femmes
du Monde selon les femmes
www.mondefemmes.org
Sommaire
I.
Introduction
3
II.
Le changement climatique, les boliviennes, péruviennes et sénégalaises dénoncent
4
III.
Les femmes face aux défis que pose le changement climatique
3.1 Les savoirs ancestraux des femmes protègent la biodiversité et les semences
3.2 Les femmes se battent pour un modèle agricole équitable,
durable et résilient au changement climatique
3.3 Les femmes s’adaptent au changement climatique en diversifiant leurs sources de revenus
3.4 Les femmes souhaitent une coresponsabilité familiale et citoyenne
5
5
6
8
10
IV.
Derniers engagements pris par la Communauté Internationale lors de la COP20
11
V.
Recommandations pour une intégration du genre dans les réponses au changement climatiques
12
VI.
Notes et références bibliographiques
14
Stratégies de femmes face au changement climatique, Le Monde selon les femmes, Bruxelles, 2015
Recherche coordonnée par Diane Morlaye et Sophie Charlier
Relecture : Claudine Drion, Stefania Del Zotto, Marcela de la Peña, Carla Sandoval
Concept graphique : www.clarice-illustrations.be
© Le Monde selon les femmes
18, rue de la Sablonnière • B-1000 Bruxelles • Belgique
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Avec le soutien de :
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Stratégies de femmes face au changement climatique
Recherche & Plaidoyer - Le Monde selon les femmes
Le changement climatique interroge nos sociétés ainsi que notre modèle de développement
lié à l’industrialisation et à la modernisation capitaliste basée sur la croissance. Selon le 5ème
rapport du GIEC1, si rien n'est fait dans un futur
proche afin de limiter nos émissions de gaz à
effet de serre et contenir la hausse des températures à 2°C, les conséquences seront très
lourdes pour la sécurité alimentaire, la santé,
l'économie, mais aussi les migrations et la paix
dans le monde. Il s’agit d’un défi majeur pour
notre génération et une opportunité unique de
proposer un nouvel horizon : plus juste, durable
et inclusif.
I. Introduction
A
près une prise de conscience lente et difficile de la Communauté internationale,
la lutte contre le changement climatique devrait
enfin constituer une ligne d’action autonome
dans les prochains Objectifs pour le Développement Durable, qui cristallisera les efforts des
différents acteurs jusqu'en 2030.
Ce document de Recherche & Plaidoyer part des
dénonciations des femmes rurales péruviennes,
boliviennes et sénégalaises faites lors du séminaire « Genre et changement climatique » qui
s’est tenu en mai 2015 à Santa Cruz (Bolivie). Les
femmes dénoncent mais elles proposent aussi :
la deuxième partie du document présente les
différentes stratégies de résilience face aux modifications du climat développées par les partenaires du Monde selon les femmes (M/F) :
REMTE Bolivie, REMTE Pérou, ENDA Graf Sahel,
ENDA Pronat et CONAFED. L’enjeu est de les
partager, de les rendre visibles afin de
construire et de porter un plaidoyer commun
présenté dans la troisième partie du document2.
Le changement climatique est un phénomène
global, certes, mais il n'affecte pas toutes les populations avec la même intensité : ce sont les
personnes les plus vulnérables, notamment les
femmes, qui subissent le plus durement ses impacts. En effet, leur manque de droits ou d’accès effectif à ces droits, et leur manque de
pouvoir dans les espaces de décision, ainsi que
les rôles qui leur sont attribués socialement et
culturellement, viennent entraver leur capacité
à se prémunir et à s'adapter aux modifications
climatiques.
Dans les pays en développement, elles ont souvent un accès restreint aux ressources, à l'éducation, la formation, l'information, la liberté de
circulation, à l'autonomie financière et leurs
moyens de subsistance sont fortement dépendants du climat (agriculture, pêche, collecte de
l'eau). Mais les femmes sont actrices du changement et, partout dans le monde, elles proposent
des stratégies innovantes face aux défis que
pose le changement climatique. Leurs connaissances et aptitudes constituent un potentiel
énorme pour améliorer la conservation de la biodiversité et gérer durablement les ressources. Il
est temps de les impliquer et de prendre en
compte leur expérience dans le processus d'élaboration des politiques sur l'environnement.
Le Monde selon les femmes
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Stratégies de femmes face au changement climatique
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• Que les changements de températures provoquent l’apparition de maladies et de parasites
dans les récoltes qu’elles ne voyaient pas auparavant.
II. Le changement climatique,
les femmes boliviennes,
péruviennes et
sénégalaises dénoncent
• Que le manque de nourriture et le manque
d’eau entraînent la mort des animaux d’élevage. Ceux qui restent sont à leur charge sans
qu’elles aient un pouvoir de décision sur leur
destinée.
es femmes, principales responsables de
la sécurité alimentaire des familles, dénoncent les conséquences d’un dérèglement
climatique qui les affectent au quotidien.
L
• Que les réponses et les aides des gouvernements envers la population en cas de catastrophe naturelle font souvent l’objet de
corruption.
Combien de fois devront-elles encore dire3… :
• Que la contrebande de produits agricoles représente une concurrence déloyale qui trouble
le marché et qui a un effet négatif sur l’économie des familles.
• Que le changement climatique est en train de
provoquer des altérations dans le calendrier
agricole.
• Que le changement climatique provoque une
pénurie d’eau, de bois et d’aliments les obligeant à aller plus loin et à passer plus de temps
à chercher ces éléments indispensable à leur
vie. Parfois elles doivent utiliser de l’eau impropre à la consommation car contaminée par
l’activité minière ou l’agro-industrie. Cela engendre des maladies parmi la population.
• Que le régime des pluies a été perturbé : la
durée et l’intensité des précipitations ont
changé. Les inondations, les sécheresses, les
gels, les grêles, les désordres dans le climat et
les changements dans les saisons ont provoqué
une diminution de la production. Celle-ci, bien
souvent, ne suffit plus pour vivre.
• Que les hommes ne partagent pas les tâches
domestiques avec elles et que cela a empiré
avec les migrations liées au changement climatique.
• Que cette situation entraîne la migration de la
main d’œuvre masculine et des enfants aînés
vers les villes et à l’étranger, ce qui représente
une charge de travail plus importante pour
elles. Et malgré le fait que les hommes partent,
ceux-ci maintiennent le contrôle sur la production.
• Que les femmes qui migrent vers les villes pour
travailler sont souvent exploitées au travail et
subissent des violences sexuelles.
• Que la perte de la production entraîne avec elle
la perte des semences ancestrales. Celles-ci
sont remplacées par des semences certifiées et
stériles distribuées par le biais des assurances
agricoles ou d’autres mécanismes utilisés par
les transnationales. Cela créé une dépendance,
des coûts de productions plus élevés, des importations d’aliments et des changements dans
les habitudes alimentaires.
• Qu’en définitive le changement climatique est
un résultat d’un système capitaliste et d’une
économie de croissance sans limite qui placent
les bénéfices et l’argent avant les droits humains.
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Stratégies de femmes face au changement climatique
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Elles gèrent donc les ressources de façon à
pouvoir satisfaire au mieux et durablement les
besoins de la famille. Au fil des générations, elles
ont développé un patrimoine immatériel
considérable, constitué de savoirs et savoir-faire
ancestraux respectueux de l’environnement.
III. Les femmes face
aux défis que pose le
changement climatique
Dans les communautés rurales de Bolivie et du
Pérou, les femmes observent et interprètent
l’état des plantes sylvestres, le comportement
des oiseaux et des insectes, les phénomènes
astronomiques et physiques. Ces données leur
fournissent des indications sur le temps qu’il
fera et les aident à prendre des décisions pour
leurs cultures (semis, arrosage, récolte…). La
prévision du climat trouve son origine dans
l’héritage culturel des peuples pré-hispaniques.
Selon le Programme National sur le Changement
Climatique, ces connaissances sont scientifiques
et ne doivent pas être considérées comme de la
superstition. Elles s'appuient sur une
observation systématique, vieille de plusieurs
siècles, des astres, des événements et des signes
ainsi que sur une compréhension de la réalité où
tout est lié4.
L
e changement climatique est désormais
perçu comme la principale menace pour
le développement humain durable. Face à ces
problèmes et inquiétudes, les femmes ne restent pas inactives. Nous allons voir qu'elles élaborent des stratégies multiples de résilience
afin de s'adapter et d'atténuer les impacts de
l'activité humaine sur l'environnement.
3.1 Les savoirs ancestraux des femmes
protègent la biodiversité et les
semences
L'irrégularité croissante des pluies et la
multiplication des phénomènes climatiques
extrêmes (sécheresses, inondations, gels,
grêles...) provoquent une diminution des
productions agricoles qui constituent les moyens
de subsistance des familles. De plus, de nouveaux
prédateurs pour les cultures apparaissent
(comme certains insectes) et d’autres espèces
animales et végétales disparaissent. La sécurité
alimentaire se retrouve ainsi menacée dans
plusieurs régions du monde. Pour les femmes
rurales, les réponses à ce défi se trouvent en
partie dans les savoirs traditionnels. Elles sont de
plus en plus conscientes qu'elles ont un rôle à
jouer en ce qui concerne la protection de la
nature face à un changement climatique
destructeur.
Les femmes possèdent de précieuses
connaissances sur les stratégies de conservation
des espèces autochtones, notamment les
semences et les plantes médicinales5. Face au
changement climatique elles veulent faire valoir
leur vision holistique et respectueuse de la
biodiversité. Elles tentent par exemple de
résister à l'invasion des semences brevetées
(notamment les OGM) qui, selon elles, sont bien
moins adaptées aux conditions climatiques
locales, de moindre valeur nutritive et
dépendantes des produits chimiques. Elles
veulent continuer à produire et échanger les
semences natives et, protéger des savoir-faire
traditionnels. Mais elles demandent aussi à ce
que des programmes de recherche-actions les
aident à adapter ces savoirs à la réalité actuelle.
Dans la plupart des pays du Sud, il existe une
division socioculturelle du travail entre les
hommes et les femmes qui induit une vision
différente de l'environnement. Les femmes,
souvent responsables des tâches reproductives
au sein de foyer, se consacrent principalement à
la production pour la consommation familiale
(potager, cultures vivrières, pêche artisanale…).
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Stratégies de femmes face au changement climatique
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 L'ACCÈS À LA TERRE
3.2 Les femmes se battent pour un
modèle agricole équitable, durable
et résilient au changement
climatique
Les politiques agricoles liées au néolibéralisme
ont peu à peu dépossédé les petits-es agriculteurs-trices de leurs terres sous la pression des
multinationales (landgrabbing). Nombreuses sont
les familles rurales qui ont été expulsé-e-s et réduites à un travail d’ouvrier-ère-s agricoles pour
des grandes compagnies. Parallèlement à ce phénomène d’accaparement de terres, les femmes
font face à des discriminations quant à l'accès et
le contrôle des ressources (terre, eau, etc.). Très
souvent les pratiques coutumières de répartition
de l’héritage et d’allocation des terres favorisent
les hommes et ce, même lorsque la législation reconnaît les droits des femmes. Elles se voient attribuer les parcelles les moins fertiles, les plus
petites et les plus éloignées : celles qui subissent
le plus les aléas du climat. Cependant, les femmes
se battent pour une reconnaissance de leur activité et pour une équité de droits dans l’accès aux
ressources productives afin que le changement
climatique ne soit plus une menace pour la sécurité alimentaire. Un peu partout elles font entendre leur voix et impulsent des changements.
Depuis des années, les Institutions
internationales et certains Etats ont soutenu une
agriculture intensive et d’exportation. Ce modèle
agricole nécessite une concentration de terres,
une forte mécanisation, des techniques agricoles
dévoreuses d’énergies fossiles et d’intrants
chimiques. Ce modèle agro-industriel n’est pas
durable car il génère une pollution à long terme
des sols et de l’air et parce qu’il repose sur des
inégalités de genre fortement ancrées,
notamment à travers une division stéréotypée du
travail. En 2004, 13,5% des émissions mondiales
de Gaz à Effet de Serre provenaient de
l’agriculture intensive et de l’élevage6. Pour les
experts du GIEC, la responsabilité de ces GES
anthropiques dans le changement climatique est
de plus en plus évidente7. Nos partenaires du Sud
luttent pour maintenir un système agricole
paysan fondé sur une vision holistique de
l’agriculture et qui intègre les besoins des
femmes et des hommes comme l’agro-écologie.
Pour ce faire, elles réclament un meilleur accès
aux nouvelles technologies ainsi qu’aux « Fonds
Verts pour le Climat8 », dont elles sont encore
trop souvent écartées, mais qui sont pourtant
essentiels à l’atténuation et leur adaptation au
changement climatique.
En Bolivie par exemple, les revendications des
paysannes ont permis d’introduire des lois plus
justes. Avec l'adoption du Plan National du
« Buen Vivir » et de la loi 3545 de « Reconduction
Communautaire », les femmes n’ont désormais
plus besoin d’être mariées ou d’être cheffes de
famille pour pouvoir louer ou posséder une parcelle. Selon la FAO, il s’agirait du pays d’Amérique latine qui présente la plus grande avancée
en la matière9. Cependant, dans la pratique les
femmes rencontrent encore trop des difficultés
pour accéder et contrôler les bonnes terres. Or,
éliminer les inégalités d'accès aux ressources
entre les hommes et les femmes pourrait permettre d'accroître de 2,5 à 4% la production agricole dans les pays en développement et réduire
de 12 à 17% le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde10. Il est donc essentiel
que les hommes et les femmes aient connaissance de ces nouvelles lois et de leurs droits en
matière d’accès à la propriété foncière.
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 L'ACCÈS À L'EAU
 L'ACCÈS AUX MATIÈRES PREMIÈRES
Les femmes œuvrent aussi pour un meilleur accès
à l'eau afin d’être plus résilientes aux bouleversements climatiques. Au Sénégal, au Pérou et en
Bolivie, la disponibilité de cette ressource reste
très irrégulière. Les parcelles irriguées sont rares
à cause de l'investissement que cela représente
et, bien souvent, la production dépend de l'eau
des lacs, rivières ou des glaciers, qui sont aujourd'hui menacés par le réchauffement climatique. Lorsque ces réserves s'amenuisent, les
conséquences sont lourdes pour les paysans et
paysannes.
Les dérèglements du climat ont des conséquences directes sur les écosystèmes, notamment sur la biodiversité marine : l’élévation du
niveau de la mer, le réchauffement des eaux et la
modification des courants provoquent la destruction des habitats côtiers (mangroves, estuaires…) qui servent de lieux de reproduction et
d’alimentation à de nombreuses espèces13. On
constate ainsi une baisse de productivité des ressources aquatiques. Face à cette situation les
femmes défendent une pêche artisanale, orientée vers la consommation familiale et nationale,
bien plus respectueuse de l’environnement que
la pêche industrielle.
Dans la province de Lampa au Pérou, le glacier
Quilca culminant à 5250 mètres a totalement disparu. Il constituait une réserve d'eau douce pour
environ cinq cent personnes. Depuis, l'agriculture n'est plus l'activité principale de la communauté et la plupart des producteurs et
productrices ont migré vers les villes environnantes11.
Au Sénégal les pêcheurs capturent moins de
poissons - à cause des conséquences du changement climatique, mais aussi de la surpêche générée par la demande extérieure croissante - et
ces derniers sont de plus petite taille. Ils cherchent donc à vendre leur prise à des prix plus élevés auxquels les femmes transformatrices ne
peuvent répondre. Elles perdent leurs marchés
au profit d’usines étrangères de transformation
qui se sont multipliées ces dernières années dans
le pays, comme conséquence d’une politique nationale encourageant la pêche pour l’exportation14. Dans de nombreuses localités, elles sont
contraintes d’abandonner leur emploi ou d’avoir
une activité parallèle car elles ne peuvent plus se
procurer une matière première dont le prix a parfois été multiplié par dix15. Mais elles sont aussi
nombreuses à s'organiser et lutter pour conserver leur accès aux ressources halieutiques menacées par les modifications du climat. Dans la
région du Saloum, elles ont formé différents réseaux de femmes évoluant dans le secteur de la
pêche, ensemble elles mènent des actions de
plaidoyer afin de faire valoir leurs droits, de défendre leur activité et d’obtenir des conditions
de travail dignes.
Cependant, quand elles le peuvent les femmes
tentent de prévenir ces situations. Dans plusieurs localités elles travaillent seules ou avec
le soutien d'ONG à l'élaboration et la gestion
de systèmes d'irrigation communautaires.
Dans le département de Cochabamba en Bolivie,
les femmes des communautés de Challaque ont
été formées à l'utilisation de techniques innovantes de collecte des eaux de pluie telles que les
bassins métalliques ou en terre de rétention des
eaux pluviales, les réservoirs et les citernes. Elles
ont aussi appris à gérer l'eau de manière efficiente et durable (quantité, fréquence et durée
d'arrosage). Cela leur a permis de développer de
nouvelles cultures, notamment des variétés de
légumes et de fruits, qui ne poussaient pas auparavant à cause du manque d'eau12. La sécurité alimentaire des familles s'est ainsi vue améliorée.
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 L’ACCÈS AUX INTRANTS BIOLOGIQUES
3.3 Les femmes s’adaptent au
changement climatique en
diversifiant leurs sources de revenus
Les femmes rurales se plaignent que les programmes de recherches et les politiques agricoles soutiennent le développement d’une
agriculture industrielle intensive et polluante,
basée sur l’apport d’intrants chimiques. Ces derniers coûtent cher et ont des conséquences sur
la santé des familles. Si dans un premier temps,
les paysans et paysannes utilisent ces produits,
leur coût les oblige rapidement à les abandonner
ce qui entraîne la diminution des rendements.
Plusieurs recherches (dont le Rapport IAASTD16)
mettent en évidence le rôle positif d’autres modèles agricoles, tels que l’agro-écologie, sur le
maintien de la biodiversité et la lutte contre le
réchauffement climatique. Et pourtant, peu de
programmes de recherche s’intéressent à ces
techniques qui allient les technologies durables
et les savoirs locaux.
Les bouleversements climatiques ont des effets
désastreux sur les cultures et de plus en plus de
paysans et paysannes cherchent des activités
économiques alternatives. Les pluies, les grêles
et les vagues de chaleur ou de froid surviennent à
tout moment, empêchant les agriculteurs/trices
de semer ou détruisant leurs récoltes. Avec
l’élévation des températures, la modification des
précipitations et la tendance à la monoculture on
voit aussi apparaitre des maladies et parasites
nouveaux, qui font des ravages dans les champs.
Bien souvent la production ne suffit plus pour
vivre et, cela se traduit par une précarisation des
conditions de vie en milieu rural. Un peu partout
les femmes mettent en place des stratégies pour
s'adapter aux
nouvelles conditions
environnementales.
Pour les agricultrices boliviennes, péruviennes
et sénégalaises, l’agro-écologie est un système
qui intègre l’agriculture dans une perspective
globale : une approche systémique de la vie.
L’agriculture est non seulement pourvoyeuse
d’aliments mais, elle joue également un rôle
dans la protection de l’environnement. Elle s’appuie sur la revalorisation et l’amélioration des
pratiques de l’agriculture paysanne et, permet
une reconsidération des rapports de genre. Elle
se base sur l’association de cultures entre elles
et, l’association des cultures et de l’élevage (notamment pour élaborer des intrants naturels).
L’agro-écologie permet une agriculture vivrière
moderne et durable, plus résistante aux dérèglements climatiques.
 LA MIGRATION
La migration constitue une alternative pour les
paysans et paysannes. Face à la baisse de rendement des cultures liée au climat et la multiplication des catastrophes naturelles, ils sont
nombreux à abandonner les campagnes afin de
trouver du travail dans les villes, les pays frontaliers et les pays industrialisés. L’analyste Norman
Myers estime que le nombre de réfugiés climatiques s’élèvera à 200 millions d’ici 205017. La migration a, dans certains cas, un effet positif sur
les inégalités de genre au sein des ménages. En
effet, la redistribution des tâches productives
qu’elle suppose entre les époux permet aux
femmes d’accroître leur pouvoir de décision et de
gagner une certaine autonomie économique18.
La plupart des femmes qui migrent trouvent du
travail dans le secteur du « Care » (services aux
personnes, employées de maison, …). Malheureusement, beaucoup d’ente elles sont exploitées et subissent des violences physiques et
psychologiques au travail19. Mais, le plus souvent
se sont les hommes et les enfants aînés qui partent et les femmes restent pour s’occuper des
terres et du bétail sans avoir de pouvoir de décision sur l’orientation et la vente éventuelle de la
production.
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 LA TRANSFORMATION
En Bolivie et au Pérou, la charge de travail des
femmes, qui restent avec les jeunes enfants à la
campagne, augmente fortement avec ces départs. En effet, en plus des tâches domestiques,
de l'éducation des enfants et des soins aux malades, travail qui leur incombe traditionnellement dans ces sociétés, elles doivent aussi gérer
seules les cultures et des animaux. Ainsi il n’est
pas rare qu’elles aient des journées de travail de
16 à 18 heures consacrées aux tâches productives et reproductives20.
La transformation des matières premières (poisson, bois, fruits, céréales, etc.) est aussi une stratégie développée par les femmes afin de valoriser
et de conserver des produits qui se font de plus
en plus rares, mais aussi de laisser les ressources
se régénérer. Elles permettent ainsi de préserver
une biodiversité menacée par le réchauffement
climatique.
Au Sénégal, les femmes transformatrices sont
conscientes de l’état critique des stocks de poissons et de coquillages. Avec l’appui de l’ONG
ENDA Graf Sahel, elles ont élaboré un projet de
conservation et de gestion durable des ressources halieutiques. Ensemble ils ont mis en
place des mécanismes visant à rétablir l’équilibre entre les communautés insulaires et les ressources de la zone côtière22. Par le biais de ce
projet, les femmes ont intégré des connaissances et compétences sur la gestion et la valorisation des produits de la mer. Elles ont appris à
diversifier leurs activités rémunératrices afin de
réduire la pression sur les ressources et respecter des périodes de repos biologique. Elles ont,
par exemple, été formées à la transformation des
produits forestiers (bissap, gingembre, ditax,
etc.) en sirops, jus et confitures.
 DÉVELOPPER DE NOUVELLES PRODUCTIONS
Trouver une seconde activité rémunératrice est
souvent un impératif face aux effets du changement climatique. Pour y parvenir et faciliter leur
accès aux crédits, les femmes cherchent à s’organiser en groupements (associations, syndicats…).
Elles y forment des alliances, développent des
compétences, partagent des expériences et des
innovations, s’autonomisent et acquièrent l’assurance nécessaire pour entreprendre une autre
production. Via ce processus d’empowerment,
elles décident de ne plus dépendre d’un seul
moyen de subsistance et permettent, dans un
même temps, aux ressources de se régénérer et à
la terre de se reposer.
 LA COMMERCIALISATION ET LE
Dans la ville de Yapacani, dans la région subtropicale de la Bolivie, les productrices et producteurs agricoles se sont organisés en association
en 2008 afin de diversifier leurs sources de revenus grâce à la pisciculture. Avant de se lancer
dans cette nouvelle activité elles ne connaissaient rien à l’élevage de poissons : elles étaient
dépendants de la monoculture du riz dont les
rendements étaient de plus en plus incertains à
cause de l'instabilité du climat. Selon les
femmes, qui sont les protagonistes de cette activité, la pisciculture a nettement contribué à améliorer l’économie, la sécurité alimentaire et la
santé des familles. Au sein de l’association elles
ont pris confiance en elles : elles osent maintenant prendre la parole en public lors des assemblées et désormais, leur voix pèse davantage au
sein de la famille et de la communauté dans la
prise de décision concernant la gestion des ressources21.
DÉVELOPPEMENT DE RÉSEAUX
ENTRE VILLES ET CAMPAGNES
Nos partenaires sénégalaises, boliviennes et péruviennes dénoncent le système économique existant qui dégrade l’environnement et qui, en plus
de cela, nuit à la commercialisation de leurs produits locaux et autochtones. Face à ce constat,
elles œuvrent à la création de réseaux économiques plus justes et durables à l’échelle locale.
La volatilité des prix liée à l’irrégularité des rendements mais aussi les politiques encourageant
les exportations et, le manque de marchés directs
entre producteurs et consommateurs, sont les
principales difficultés qu’elles rencontrent. En
effet, les intermédiaires (souvent affiliés à des
firmes étrangères) leurs imposent des prix très
bas qui leur permettent à peine de couvrir les dépenses liées à la production23. Répondre à ce problème passe souvent par la création
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Stratégies de femmes face au changement climatique
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Les femmes se battent pour avoir une
information complète et satisfaisante ainsi que
des services appropriés pour garantir leurs droits
sexuels et reproductifs. Elles veulent pouvoir
décider de leur corps - notamment du nombre
d'enfants
qu'elles
souhaitent.
La
coresponsabilité engage une paternité
responsable, qui permettrait aux femmes d’avoir
plus de temps pour elles, pour s’émanciper et
participer aux luttes citoyennes, notamment
contre le changement climatique. De plus, cela
devrait réduire indirectement la pression
démographique, et par conséquent celle sur les
ressources, qui sont problématiques dans le
contexte de changement climatique.
d'organisations de femmes productrices qui travaillent avec des organisations de femmes commerçantes. Outre un meilleur respect des
conditions de travail et de l’environnement, ces
collaborations permettent aussi de dynamiser les
échanges entre ville et campagne.
Dans la haute région andine de Puno au Pérou, les
femmes filent et teignent la laine des ovins et des
camélidés afin de confectionner des vêtements
qu’elles vendent par la suite. En regroupant leurs
productions elles ont gagné plus de poids dans les
négociations avec les intermédiaires et sont ainsi
parvenues à obtenir de meilleurs prix pour leurs
produits24.
3.4 Les femmes souhaitent une
coresponsabilité familiale et
citoyenne
La coresponsabilité familiale et citoyenne doit
permettre de repenser les mécanismes de
pouvoir au sein du modèle patriarcal qui génère
de la violence aussi bien au sein de la famille que
de la société. C’est en reconsidérant les rapports
de genre à travers des responsabilités partagées
et une vision de la société sans violence que l’on
pourra lutter contre toutes les formes de
violences faites aux femmes (intrafamiliales,
viols, féminicides, etc.).
Les femmes ont pris conscience des rôles qu'elles
jouent dans la société et veulent une reconnaissance et une valorisation de leur travail aussi bien
au sein du foyer qu'à l'extérieur. Elles travaillent à
faire évoluer les mentalités pour un changement
social qui promeut une coresponsabilité
hommes/femmes dans tous les domaines. Elles
veulent être présentes dans les espaces de décisions sociaux et politiques et, elles estiment que
les responsabilités au sein du foyer devraient être
partagées avec les hommes.
Dans les zones rurales des pays de nos
partenaires, l'irrégularité des pluies liée au
réchauffement climatique entraîne des pénuries
d'eau et de petit bois. Et les femmes sont
contraintes d'aller plus loin et donc de consacrer
plus de temps à la recherche de ces ressources. La
santé des familles se voit aussi affectée par le
climat25 : des maladies nouvelles sont apparues et
d'autres sont plus récurrentes (conjonctivites,
chikungunya, rhumes, diarrhées, maladies
respiratoires, ...). Les enfants et les personnes
âgées qui sont particulièrement vulnérables, sont
plus souvent malades et demandent plus
d'attention aux femmes. Ces responsabilités
toujours plus importantes restreignent le temps
qu'elles peuvent consacrer à elles-mêmes pour
s'instruire, se socialiser ou participer à la vie
politique de la communauté.
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Stratégies de femmes face au changement climatique
Recherche & Plaidoyer - Le Monde selon les femmes
n'a aucun caractère contraignant, et surtout,
parce qu'il ne dit pas concrètement comment intégrer le genre dans les politiques et programmes
de façon efficiente et qu’il n’y a pas de budgets
prévus à cet effet.
IV. Derniers engagements pris
par la Communauté
Internationale lors de la
COP20 sur genre et
changement climatique
Le chemin est donc encore long. En décembre
2015 aura lieu la 21ème COP à Paris, à cette occasion les parties reviendront sur leurs engagements passés et en adopteront de nouveaux. Les
négociations se préparent et c'est le moment
d'émettre des idées pour une meilleure prise en
compte des besoins des femmes dans les politiques et projets futurs concernant le climat.
L’enjeu est que l’intégration du genre ne se limite
pas à une simple mention dans le préambule des
accords mais qu’elle fasse l’objet d’engagements
concrets disposant des fonds nécessaires à leur
mise en œuvre. Il est aussi indispensable que la
Communauté internationale donne plus de place
aux initiatives citoyennes, notamment celles des
groupements de femmes, dans les réponses aux
défis que pose le réchauffement climatique.
M
algré la force de proposition et d’action des femmes face au changement
climatique, l’intégration du genre dans les politiques et projets climat est encore trop lente et
insatisfaisante faute de financements et de parité hommes/femmes dans les espaces de décisions.
La prise en compte du genre dans les négociations internationales sur le climat a longtemps
été traitée comme un thème secondaire. Mais ces
dernières années les choses évoluent. Depuis
2012 un espace et une journée « Gender Day »
sont dédiés à la question lors des Conférences
des Nations Unies sur le Climat. Lors de la dernière COP (ou CdP : Conférence des Parties) à
Lima, pour la première fois depuis le début des
négociations en 1992, un programme de travail
sur le genre a été proposé26. Cela n'a pas été évident, c'est l'insistance et la mobilisation de groupements de femmes internationaux qui l'ont
rendu possible. Cela laisse espérer que la question du genre sera désormais plus visible lors des
prochaines négociations. Ce document de travail
encourage vivement les parties à la Convention
(CNUCC) à développer des politiques et projets
climatiques qui intègrent le genre, aussi bien au
niveau de l'adaptation que de la mitigation27. Il
propose une échéance de deux ans pour parvenir
à une participation équilibrée entre hommes et
femmes dans les délégations ainsi que dans tous
les organes établis par la Convention.
Un « Appel mondial des femmes pour la justice
climatique » a été lancé, vous aussi rejoignez le
mouvement28 !
Les médias parlent déjà d'un « accord historique »
mais de nombreuses associations féministes sont
plus pragmatiques : pour elles ce programme
reste bien en deçà de leurs espérances puisqu'il
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Stratégies de femmes face au changement climatique
Recherche & Plaidoyer - Le Monde selon les femmes
V. Recommandations
pour une intégration
du genre dans les réponses
au changement climatique29
P
our conclure ce document, Le Monde
selon les femmes et ses partenaires présentent une série de recommandations pour appuyer un travail de plaidoyer sur genre et climat.
Celles-ci sont issues des propositions présentées
par les femmes agricultrices lors du séminaire de
Santa Cruz de mai 2015 ainsi que sur les précédentes recherches du Monde selon les femmes et
de ses partenaires.
Celles-ci reposent sur l’empowerment des
femmes, lui-même articulé autour de 4 axes.
-2Organiser des formations et des
recherches sensibles au genre sur le
changement climatique
• Favoriser l'accès à la formation et l'information
des femmes sur le changement climatique et sur
les stratégies d'adaptation et de mitigation,
afin de renforcer leur résilience.
-1Améliorer l’accès et le contrôle des
femmes sur les ressources et moyens de
production afin d’accroître leur
résilience au changement climatique
• Récupérer les savoirs ancestraux accumulés par
les femmes tout en les adaptant à la réalité.
Pour cela, encourager la recherche-action avec
les différents acteurs (paysan-nes, ONG,
universités, …) afin de développer de nouvelles
technologies allant dans le sens d’une agroécologie.
• Améliorer l'accès et le contrôle des femmes sur
ressources (eau, terres, bois…) et les moyens
(formation, crédit, technologies…) afin qu'elles
puissent réaliser leurs activités de production
sans contrainte.
• Réaliser des études d'impacts différenciés du
changement climatique par sexe au niveau
local, national, et international pour une
meilleure intégration des besoins des femmes
dans les politiques et les projets.
• S'assurer que les lois relatives à l'héritage
accordent des droits de propriété égaux aux
hommes et aux femmes et que ces lois soient
respectées.
12
Stratégies de femmes face au changement climatique
Recherche & Plaidoyer - Le Monde selon les femmes
-3-
-4-
Encourager l’autonomie des femmes
Intégrer la question de genre aux
politiques climatiques et renforcer la
participation des femmes à celles-ci.
• Encourager la coresponsabilité familiale et
citoyenne entre hommes et femmes afin que le
partage des tâches productives et
reproductives ainsi que la présence dans les
organismes sociaux et de décision soient égaux,
justes et paritaires.
• Veiller à l'application effective des textes
législatifs nationaux et internationaux
préexistants sur les droits humains,
l’environnement et l’égalité hommes/femmes.
• Favoriser la formation de réseaux où les femmes
acquièrent des compétences et des savoirs
nouveaux et, où elles gagnent la confiance en
soi nécessaire pour s'engager dans la l'action
citoyenne et politique sur le changement
climatique.
• Garantir la participation active et effective des
femmes dans l'élaboration, la mise en œuvre et
l'évaluation de projets et politiques sur
l'environnement et le changement climatiques
(notamment les programmes PAMA et REDD+),
et ce à tous les niveaux de prise de décisions.
• Donner accès à la sécurité sociale pour les
femmes travailleuses.
• Faciliter la participation des femmes nécessite
de prendre en compte et de s'adapter aux
contraintes socioculturelles qui limitent leur
implication : temps, argent, obligations
familiales, etc.
• Développer des espaces d’échange pour la
vente de produits en circuits courts (sans
intermédiaires). Pour cela, renforcer les
alliances entre les organisations de femmes
productrices et commerçantes.
• S'assurer que les budgets destinés à la
prévention, la mitigation et la réduction de la
vulnérabilité au changement climatique soient
sensibles au genre, c'est à dire qu'ils prévoient
des actions spécifiques visant à réduire les
inégalités entre les hommes et les femmes.
• Développer des projets visant à la
diversification des activités productives (par
exemple : la transformation) afin de réduire la
vulnérabilité économique, d'améliorer de
sécurité alimentaire et de renouveler des
ressources naturelles.
De manière plus globale : penser et proposer des
modèles alternatifs au système capitaliste qui ne
placeraient pas l’argent et le profit comme
priorité mais l’humain et l’environnement.
• Fournir aux femmes une information complète
et satisfaisante sur leurs droits sexuels et
reproductifs ainsi que des services adaptés à
ces derniers.
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Stratégies de femmes face au changement climatique
Recherche & Plaidoyer - Le Monde selon les femmes
8 Il s’agit d’un mécanisme financier de
l’Organisation des Nations Unies ayant
pour but de faciliter un transfert de
technologies des pays industrialisés vers
les pays en voie de développement et de
mettre en place des projets pour combattre
les effets du changement climatique.
VII. Notes et références
bibliographiques
9 FAO, 2013: Construyendo una agenda de
políticas públicas para las mujeres rurales.
Saint-Domingue, République Dominicaine.
p.30.
1 GIEC, 2014: 5ème rapport du GIEC sur les
changements climatiques et leurs évolutions
futures. Impact, adaptation et vulnérabilité
[en ligne]. URL : http://leclimatchange.fr/
10 FAO, 2011: La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture. Le rôle des
femmes dans l’agriculture. Rome, Italie.
2 Pour plus d’information sur le sujet, nous
vous invitons à lire les précédentes
Recherches & Plaidoyer : « Plaidoyer pour le
genre dans les négociations climatsenvironnement », « Recherches sur les
conséquences du changement climatique sur
les femmes et les processus migratoires »,
« Agroécologie, plaidoyer pour une
perspective de genre ».
11 Le Monde selon les femmes, 2012:
Recherche sur les conséquences du
changement climatique sur les femmes et les
processus migratoires : le cas de la haute
région andine péruvienne. Bruxelles,
Belgique. p.8.
12 CIPCA, 2015: Mujeres rurales y agricultura
familiar en Bolivia. La Paz, Bolivia. p.8-9.
3 Monde selon les femmes, 2015: Déclaration
finale suite à la rencontre internationale de
femmes sénégalaises, péruviennes et boliviennes sur « Genre et changement climatique » à Santa Cruz, Bolivie, mai 2015. [En
ligne]. URL : http://www.mondefemmes.be/pdf/Declaration_SantaCruz_2015(1).pdf
13 PNUD République du Sénégal, 2009: Rapport sur le développement humain : changement climatique, sécurité alimentaire et
développement humain. p.35.
14 Le Monde selon les femmes, 2013: Focus
genre, Perspectives de genre pour
l’agroécologie. Bruxelles, Belgique. p.95.
4 PNUD Bolivia, 2011: Tras las huellas del
cambio climático en Bolivia: Estado del arte
del conocimiento sobre adaptación al cambio
climático, agua y seguridad alimentaria. La
Paz, Bolivia. p.36
15 ENDA graf Sahel: Egalité et équité, une
pêche aveugle au genre ! Plaidoyer pour la
défense des métiers des femmes dans le
secteur de la pêche au Sénégal. Dakar,
Sénégal.
5 Charlier Sophie et Warnotte Geneviève,
2007: La souveraineté alimentaire. Regards
croisés. UCL/Presses Universitaires de
Louvain et Entraide et Fraternité.
Bruxelles, Belgique.
16 IAASTED, 2009: The International
Assessment of Agricultural Knowledge,
Science and Technology for Development.
Washington DC.
6 Ministère de l’écologie, du développement
durable et de l’énergie français, 2013:
Chiffres clés du climat France et Monde. [En
ligne]. URL : http://www.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/Rep_-_Chiffres
_cles_du_climat_France_et_Monde.pdf
17 OIM, 2009: Migrations et changements
climatiques. Genève, Suisse. p.9
18 Chant, 1998 dans BRIDGE 2012. p.40
19 UNFPA, 2006: L’Etat de la population mondiale. Les femmes et la migration internationale. p.51
7 GIEC, 2014: 5ème rapport du GIEC sur les
changements climatiques et leurs évolutions
futures. Impact, adaptation et vulnérabilité.
URL : http://leclimatchange.fr/
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Stratégies de femmes face au changement climatique
Recherche & Plaidoyer - Le Monde selon les femmes
20 Le Monde selon les femmes, 2013: Focus
genre, Perspectives de genre pour
l’agroécologie. Bruxelles, Belgique. p.45.
25 Le Monde selon les femmes, 2015.
Agricultrices boliviennes face au
changement climatique [vidéo en ligne].
URL :
https://www.youtube.com/watch?v=GR
wUwyBneBA
21 Rainville Tiffanie et al, 2014: Recherche et
changement, La pisciculture familiale
améliore la qualité de vie en Amazonie
bolivienne.
26 De la Peña, 2015. Document de travail du
Monde
selon
les
femmes :
Recomendaciones para la aplicación del
enfoque de género en un programa
europeo sobre el clima. p.38
22 Fondation Internationale du Banc d’Arguin. Femmes et coquillages [en ligne]. URL:
http://www.lafiba.org/var/plain/storage/original/application/dc272eae96a9a
17cd1c7bc1d9deaa896.pdf
27 Mitigation : anglicisme qui désigne les
actions contre le réchauffement mondial
d’origine humaine visant à en atténuer ou
prévenir les conséquences possibles.
23 Le Monde selon les femmes, 2013: Focus
genre, Perspectives de genre pour l’agroécologie. Bruxelles, Belgique. p.65.
28 Toute personne ou organisation intéressée
par signer l’appel peut le faire à l’adresse
suivante :
http://www.womenclimatejustice.org/#!
francais/szjd4
24 Le Monde selon les femmes, 2012:
Recherche sur les conséquences du
changement climatique sur les femmes et les
processus migratoires : le cas de la haute
région andine péruvienne. Bruxelles,
Belgique. p.8.
29 Voir aussi Le Monde selon les femmes,
2015 : Déclaration finale suite à la rencontre
internationale sur « genre et changement
climatique » à Santa Cruz, Bolivie [en
ligne]. URL :
http://www.mondefemmes.be/pdf/Decl
aration_SantaCruz_2015(1).pdf
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Dans la collection Recherche & Plaidoyer
16 - Intégration du genre dans les ONG en belgique
15 - Agroécologie, plaidoyer pour une perspective de genre
14 - Plaidoyer pour le genre dans l‘Agenda après-2015 et les Objectifs du Développement Durable – ODD
13 - Recherche sur les conséquences du changement climatique sur les femmes et les processus migratoires
12 - Les femmes s’intéressent aux finances publiques
11 - Plaidoyer pour le genre dans les négociations
10 - Plaidoyer pour le genre dans l'agriculture et la souveraineté alimentaire
09 - Plaidoyer pour le genre dans le développement durable
08 - Genre et travail social
07 - Expériences de travail en genre - Echanges de méthodologies
06 - Enjeux de développement pour les femmes de R.D. Congo
05 - Femmes et développement durable, vision d’avenir, entrepreneuriat et recommandations
04 - Genre et indicateurs de développement
03 - Étude sur le genre dans les ONG belges
02 - Éducation au développement : enjeux, définitions, principes pédagogiques et approche genre
01 - Les femmes dans la mondialisation
Disponible sur :
www.mondefemmes.org Z Outils Z Théories et Analyses Z Collection “Recherche & Plaidoyer“
Le Monde selon les femmes
18, rue de la Sablonnière
B-1000 Bruxelles • Belgique
Tél. 32 2 223 05 12 • Fax 32 2 223 15 12
Compte n° BE24 3101-2173-9938
du Monde selon les femmes