42 Épiphanie, Mt 2,1-12

Transcription

42 Épiphanie, Mt 2,1-12
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L'Épiphanie du Seigneur
A
0 Présentation
Jésus refusé par sa nation sauf exceptions verra venir à lui des gens étrangers, mais non une
adhésion universelle pas plus qu’en Israël, telle est l’histoire de l’Église. Le fils aîné laisse le champ aux
convertis venant du paganisme qui eux non plus ne sont pas unanimes mais en croissance et ici représentés
par des« rois mages»
A) Expérience spirituelle.
Qui est né dans un milieu chrétien pratiquant a besoin de connaître et si possible de vivre avec des
chrétiens venus à l’Évangile par un autre chemin que le sien. Cela permet d’échapper à l’illusion d’être le
modèle et la norme de l’expérience chrétienne. C’est certainement une richesse de connaître un christianisme différent et aussi sérieux. L’œcuménisme est un don de Dieu et un témoin de sa grandeur.
B) Catéchèse
1
Récit/
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 2, 1-12)
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des
Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner
devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les
chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils
lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en
Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le
berger d'Israël mon peuple. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était
apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez-vous renseigner avec précision sur
l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui.
» Sur ces paroles du roi, ils partirent.
Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où
se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la
maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils
ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un
autre chemin.
2 Travail sur le récit.
Le travail d'approfondissement comporte quatre étapes. Le texte du récit sera
Lu ou Raconté. Comparé. Questionné à partir de ses bizarreries et Prié.
2.1 La première démarche en est une d'attention.
Identifiez les images présentes dans ce texte, les mots importants :
Dans ce texte il s'agit de …….
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2.2 La seconde démarche est une recherche de parallèles à ces images ailleurs dans la Bible.
Ce récit reprend-il une image, une scène, ou une parole présente ailleurs dans la Bible ?
C'est semblable à…….
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2.3 Accueil et recherches d'étrangetés et de bizarreries.
En revenant au récit tel quel de (Mt 2, 1-12), observons-nous des choses bizarres, étranges, ou
invraisemblables .
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2. 4 Quelle est maintenant votre "réponse" à ce récit ?
A) Après ces trois étapes -Attention/identification des éléments- Similitudes bibliques- Énoncé en
paroles de mes propres question déclenchées par ce qui me semble bizarre, étrange, inacceptable,- donc
après ce travail de mon esprit, - est-ce que mon rapport à ce texte est différent de ma première intuition ?
Comment je l'interprète maintenant ?
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B) La réponse personnelle peut être de prier à partir de ce récit qui invite à une intériorité, à faire
sien la transformation vécue par les disciples de Jésus.
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C) Enfin, Quel titre pouvez-vous maintenant donner à ce passage de l'évangile de Marc ?
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2.5 Catéchèse :Ma démarche avec ce récit.
2.51 Attention
Des «mages» imprévus et qui ont pris soin de disparaître. Et on ne connaît pas de chrétienté
fondé par eux. Mais un récit fascinant et merveilleux. Pour décrire un événement ponctuel et historique
ou plutôt un récit évoquant du mystère ? En Luc ce sont des bergers qui viennent à Jésus alors qu’en
Matthieu ce sont des voyageurs étrangers-des mages.
Un récit hautement dramatique comme un récit policier et tendu vers sa solution et la disparition
des héros alors que dès le chapitre 3 suivant on retrouve un style descriptif et un univers normal. Une
mise en scène, - et non un reportage,- qui est centrée sur le déplacement de l’église de l’univers juif qui
suit peu Jésus et ses premiers disciples (juifs) vers celui des non-juifs ou païens qui adhèrent de plus en
plus à l’enseignement des apôtres et de leurs premiers successeurs.
Un méchant roi Hérode et «tout Jérusalem avec lui» dit le texte. C’est une complicité qui n’allait
pas de soi. Donc l’État et la religion sont complices, pour une fois!.
Hérode met en chemin une enquête complexe- indications bibliques, information des visiteurs
mages et projet pervers que les mages innocents seront inspirés à déjouer. La question ici est la
suivante : est-ce un récit historique vérifiable ou l’écho progressif de l’entrée des païens dans la foi
chrétienne en diverses régions de ce monde antique?
Le guide est une étoile assez proche pour guider jusqu’au lieu de la naissance de Jésus. Certains la
cherchent encore. Avant l’astronomie on pouvait faire voyager un astre à ras le sol.
2.52 Parallèles
L’unique parallèle est le récit de Luc 2,1-21 où ce sont des bergers locaux qui cherchent Jésus et
n’ont pas de trésors symboliques à lui laisser.
2.53 Étrangetés et de bizarreries
Une interprétation littérale transpose en événements du quotidien un récit symbolique qui met en
jeu la résistance historique- Jésus finit crucifié- et l’accueil croissant de sociétés non juives qui furent
mises en contact dans les premiers siècles.
La requête des mages étrangers à propos d’un «roi des Juifs» qui vient de naître–sans mention des
précepteurs d’un nouveau-né royal- son étoile suffisait – veut faire écho et résumer l’évangélisation
croissante des païens qui remplace l’appel aux croyants juifs.
2.54 Réponse.
Tant en Matthieu qu’en Luc le récit des origines de Jésus est le résumé suggestif de
l’identité prophétique qui se révélera dans sa mission adulte. C’est une anticipation qui résume ce que les
chapitres suivants des évangiles qui ont des récits de l’enfance de Jésus déploieront de manière plus
historiques et catéchétiques.
C) Théologie et apports scientifiques.
C’est plutôt l’évocation de l’ouverture et de l’accueil par des communautés juives de croyants
au message et à la personne de Jésus venant de milieux étrangers et païens et qui à leur tour deviendront
le plus grand nombre des disciples de Jésus. Pour les premiers disciples ce fut sans doute la surprise que la
personne et le message de Jésus, et en fond de scène la reconnaissance du Dieu unique et infini, attirèrent
des gens venant d’ailleurs que du milieu juif et de sa réticence à reconnaître un messager de Dieu en
Jésus. Cette foi religieuse leur parlait, et les invitait au-delà des frontières culturelles. Ces évangiles écrits
quelques générations après celle de Jésus sont l’écho du développement d’une foi en Jésus chez les païens
de différentes cultures. L’affirmation clé ici est que les Juifs ont refusé l’offre de salut en Jésus mais que
des païens l’ont accueillie; en fait des juifs l’ont aussi accueilli –ses disciples- mais surtout des païens et
de plus en plus. L’Église devint ainsi l’Israël destiné à partager l’âge qui venait et le retour prochain du
Christ.
Les juifs voyaient dans l’Exode hors d’Égypte le début de leur histoire, et envisageaient un
nouvel Exode avec un nouveau Moïse à la fin du monde. Ainsi les chrétiens ont pensé que Jésus était le
nouveau Moïse et l’ont éclairé par des rapprochements avec Moïse, sa naissance et son histoire..
Dans Mt 2,1 il est question de « mages venus d'orient » en nombre indéterminé. C'est Origène
(185-254), dans ses Homélies sur la Génèse (Hom. Gén. 14,3), qui, le premier, fixe leur nombre à trois en
se basant sur les trois présents (or, encens, myrrhe) et en établissant une relation avec les trois personnages
(Abimélek, Ahuzzat et Pikol) rendant visite à Isaac (Gn 26,26-29).
Les noms traditionnels de Gaspard, Melchior et Balthazar apparaissent pour la première fois dans un
manuscrit du VIe siècle, conservé à la Bibliothèque nationale de France à Paris et intitulé Excerpta Latina
Barbari. Ils y sont désignés sous les noms de Bithisarea, Melichior et Gathaspa. Vers la même époque, ils
apparaissent dans un écrit apocryphe, l'Évangile arménien de l'Enfance, qui leur donne les noms de
Balthazar, Melkon (Melchior) et Gaspard.[2]
http://martouf.ch/document/126-le-nom-des-rois-mages.html
Reste enfin l'hypothèse retenue aujourd'hui par la plupart des biblistes - comme la nouvelle édition
de la Bible de Jérusalem: l'épisode des mages et de l'étoile n'est qu'un enrichissement dans la culture de
l'époque. Dans tout l'Orient ancien, l'étoile est signe d'un dieu. Et, dans ce cas précis, elle accomplit la
prophétie d'un des premiers livres de la Bible, celui des Nombres: "Je le vois, oracle de Balaam - mais non
de près: un astre issu de Jacob devient chef." (Nb 24, 17).
Des cadeaux symboliques
De même, les Rois mages et leurs cadeaux font écho à la prophétie d'Isaïe, huit siècles plus tôt:
"Face contre terre, des rois se prosterneront devant toi, ils lécheront la poussière à tes pieds" (Is. 49,23) ou
bien, dans le livre des Psaumes: "Les rois de Saba et de Seba feront offrande ; tous les rois se prosterneront
devant lui, tous les païens le serviront". (Ps 72, 10-11).Les cadeaux de Gaspard, Melchior et Balthazar
(noms qui ne viennent pas de la Bible mais de la tradition) symbolisent la royauté (l'or), la divinité
(l'encens) et la myrrhe (la passion du Christ).
Un grand mystère
Si donc la course des étoiles dans le ciel ne permet pas de fixer avec certitude la date de la
naissance du Christ, la venue des mages n'en prend que plus de profondeur et de richesse: pour Matthieu
et pour tous les chrétiens à sa suite, un grand mystère s'est joué cette nuit-là, sur les collines de Bethléem
http://www.raa.ch/roi/histoire.htm#art-3