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Qui était Saint-Sernin ?................................................................................................................................... 2 Quelques éléments de vocabulaire ................................................................................................................ 3 Saint-Sernin, site antique et médiéval ............................................................................................................ 4 Quelques symboles des premiers chrétiens ................................................................................................... 5 Le chevet de la basilique ................................................................................................................................ 6 Une construction sur plusieurs siècles ........................................................................................................... 6 Le portail occidental ........................................................................................................................................ 7 La porte Miègeville.......................................................................................................................................... 7 La porte des Comtes de Toulouse................................................................................................................. 7 La basilique, informations générales .............................................................................................................. 8 La nef, une architecture typique ..................................................................................................................... 9 L’autel du XIème siècle ..................................................................................................................................... 9 Crypte et déambulatoire ............................................................................................................................... 10 Qui était Saint-Sernin ?
Deux textes de l’Antiquité tardive racontent le martyre* de l’évêque Saturnin, qui a eu lieu vers 250. Vers
410-420, soit 150 ans après les faits, l’évêque Exupère donne une version des événements dans un livre,
la Passio Sancti Saturnini :
« ... Or, à ce moment, Saturnin passait par là pour se rendre à un office religieux. De cette foule
maligne1, quelqu’un le reconnaît de loin. Saturnin est entraîné vers le Capitole2 et, comme on veut
l’obliger à sacrifier aux démons3, il déclare d’une voix claire «je ne connais que le seul et vrai
Dieu, quant à vos dieux, je sais que ce sont des démons que vous honorez en vain ». À ces mots
du saint évêque, l’agitation de la foule sacrilège ne fait que s’accroître. Le taureau qui avait été
préparé pour le sacrifice va servir d’instrument à leur cruauté. Ils passent une corde autour de ses
flancs et la laissent pendre par derrière pour y attacher les pieds du saint homme ; puis on pique
le taureau qui s’élance de la partie haute du capitole vers le bas. Dès les premières marches, la
tête se brise laissant échapper la cervelle ; tous les membres de son corps sont déchiquetés.
Quant à son corps sans vie, il fut traîné par le taureau en fureur jusqu’à l’endroit où la corde se
rompit et où il mérita sa sépulture ».
1
2
maligne : mauvaise ///
Dans les cités romaines, le Capitole est un temple situé au centre de la ville.
Dans la Tolosa antique, le temple du Capitole était situé à l’emplacement de l’actuelle place Esquirol. A la
3
place de l’actuel Capitole (mairie), se tenait une porte qui marquait la fin de la ville. ///
Nom donné par
les chrétiens dans l’Antiquité aux dieux du panthéon romain.
Un peu plus tard (vers 481-482), Sidoine Apollinaire donne une autre version des faits dans une lettre :
« À moins que je ne dise peut-être les cruautés des persécuteurs et comment les martyrs qui ont
mérité le ciel ont acquis, au prix de la mort, les récompenses de la vie éternelle. Parmi ces
1
martyrs, le premier que mon hymne chantera sera celui qui occupa le siège épiscopal de
2
Toulouse et fut précipité du haut des marches du Capitole. Reniant Jupiter et Minerve pour faire
connaître les bienfaits de la croix du Christ, il fut attaché par la foule égarée au flanc d’un taureau
3
qui n’avait pas connu le joug , afin que la bête, lancée violemment sur les degrés de l’escalier,
dispersât dans sa course les membres déchirés du cadavre et teignît les pierres de la pulpe
chaude du cerveau déchiqueté. Après Saturnin, je voudrais que ma lyre chanta tous les autres
patrons […] ».
1
2
épiscopal : de l’évêque ///
reniant : renonçant à ///
pour tirer les charrues, donc fougueux.
3
c’est-à-dire un taureau n’ayant jamais été utilisé
Selon le texte de l’évêque Exupère, deux chrétiennes auraient ensuite recueilli et enterré le corps de
Saturnin. Plus tard, une basilique* est érigée en hommage au premier évêque de Toulouse. Le nom latin
de Saturninus s’est ensuite transformé en Sernin avec le passage à l’occitan.
Î Décris le martyre* infligé à Saint-Sernin.
Saint Saturnin aurait été jeté sur les marches du Capitole, le temple dédié à Jupiter qui se
trouvait à l’emplacement de l’actuelle place Esquirol. Puis attaché par les pieds à un
taureau furieux, traîné le long du cardo maximus (la rue Saint-Rome) jusqu'à la rue du Taur
(taureau), son corps aurait été lâché à l’endroit de l’actuelle église du Taur qui s’est
appelée Notre- Dame de Saint-Sernin jusqu’au XVIème siècle. C’est là que le corps aurait
été enterré en cachette.
Î Pourquoi a-t-il été traité de cette façon ?
Saturnin a refusé de renoncer à la religion chrétienne pour revenir aux dieux romains. Au
IIIe siècle, les chrétiens très minoritaires dans l’empire romain, considérés comme une
secte, sont victimes périodiquement de persécutions. Pour les Romains, refuser la religion
romaine c’est être déloyal. Les chrétiens, qui adorent un dieu unique et refusent des dieux
qu’ils considèrent comme païens, se mettent donc hors la loi, d’autant plus qu’ils refusent
aussi le culte à l’empereur. En outre, les Romains ne peuvent comprendre que les
chrétiens rendent un culte à un Jésus-Christ mort sur une croix, supplice réservé aux
esclaves.
Quelques éléments de vocabulaire
Basilique (du grec basilika oikia, la salle royale) : Dans l’antiquité romaine, la
basilique est un vaste bâtiment public, servant de tribunal, de marché, de lieu
de rencontres,… Avec l’adoption du christianisme comme religion officielle, des
basiliques dédiées au culte sont construites.
Aujourd’hui c’est une appellation honorifique accordée par le pape à des églises
importantes, notamment en raison des pèlerinages qu’elles accueillent.
Chapiteau : partie supérieure d’une colonne.
Chapiteau historié : chapiteau dont le décor raconte une histoire, en général
tirée de la Bible.
Chanoines : membres du clergé attaché à une basilique, abbaye, … Les
chanoines vivent en communauté, doivent respecter des règles contraignantes
et ont fait vœu de pauvreté. A Saint-Sernin, la communauté de chanoines a
d’abord été constituée pour veiller sur les reliques du saint.
Chevet (du latin caput, tête) : partie extérieure de l’église située à la tête de la
nef. A Saint-Sernin, c’est la partie orientale.
Martyre (du grec martus, témoin) : supplice infligé au IIIème siècle aux chrétiens
(les martyrs) lors des persécutions. Les martyrs, ceux qui ont enduré le martyre,
ont été l’objet d’un culte dès le IIIème.
Nef : voir plan.
Transept : voir plan.
Saint-Sernin, site antique et médiéval
Î D’après le panneau situé près du four à chaux, placez les évènements suivants sur la frise. (+rep ?)
1 Martyre* de Saint-Saturnin (Saint-Sernin).
2 Construction d’un petit bâtiment en bois (memoria) au dessus de la tombe du saint.
3 Construction de la première basilique*.
1
2
3
Î Pourquoi les chrétiens se faisaient-ils enterrer près de la basilique* ?
La basilique a été construite pour abriter les reliques de Saint Sernin. Pour les chrétiens, se
faire enterrer près du corps du saint, c’est espérer être entrainé vers le Paradis à la suite du
saint le jour du jugement dernier.
Î D’après le panneau situé au fond de la salle des sarcophages, répondez aux questions suivantes.
-
Que se passe-t-il au XIème ?
Au XIème siècle, une nouvelle basilique est construite sur l’emplacement de la basilique
antique.
-
Quels étaient les bâtiments destinés à la vie des chanoines* ?
Les bâtiments destinés à la vie des chanoines* étaient le cloître, la salle capitulaire (lieu de
réunion), le dortoir, le réfectoire.
-
Ces bâtiments sont-ils visibles aujourd’hui ? Pourquoi ?
Tous ces bâtiments ont été démolis au XIXème siècle, leurs pierres ont servi de matériaux
pour de nouvelles constructions.
-
Quelles ont été les différentes fonctions du site actuel du musée ?
Le musée d’aujourd’hui est sur un site qui a eu différentes fonctions au cours du temps :
à partir du XIème, c’est un hôpital pour les pauvres ;
à partir du milieu du XIIIème, c’est un collège, c’est-à-dire un lieu d’hébergement pour les
étudiants pauvres.
depuis 1891, c’est un musée.
Quelques symboles des premiers chrétiens
Î Le chrisme.
Les éléments de sarcophages1 numérotés2 Ra 507, Ra 764, Ra 763 et Ra 505 b et 2000.44.15 sont tous
ornés du même symbole. Dessine ce symbole :
Les lettres
grecques khi (χ)
et rhô (ρ),
début de Christos.
Oméga (ω),
dernière lettre
de l’alphabet grec.
Alpha (α),
première lettre
de l’alphabet grec.
Le chrisme est un symbole chrétien qui signifie : « Jésus-Christ est le début et la fin de toute chose ».
Un autre élément décoratif est visible sur les pièces du musée inventoriées Ra 507, Ra 763, Ra 13 et 505b
Ce motif décoratif reproduit la peau d’un animal : lequel ?
Î Le poisson
En grec, le nom de cet animal est « ichtus ». Les premiers chrétiens, persécutés et devant se cacher, ont
transformé ce nom en acronyme :
I
Ι
IΗΣΟΥΣ
(Iêsoûs)
« Jésus »
CH
Χ
ΧΡΙΣΤΟΣ
(Khristòs)
« Christ »
T
Θ
ΘΕΟΥ
(Theoû)
« Dieu »
U
Υ
ΥΙΟΣ
(Huiòs)
« fils »
S
Σ
ΣΩΤΗΡ
(Sôtếr)
«Sauveur »
Le poisson est un symbole chrétien qui signifie : « Jésus-Christ, le sauveur, fils de Dieu »
Quel autre élément décoratif revient très fréquemment sur les sarcophages ?
Î La vigne
Le produit de ce végétal était très apprécié des Romains et les chrétiens l’intégreront dans leurs rituels, où
il symbolise le sang de Jésus-Christ versé pour les hommes.
Ces différents symboles ont permis aux premiers chrétiens de reconnaître les leurs au temps des
persécutions. Signes d’appartenance à la communauté chrétienne, ils sont restés des symboles
chrétiens lorsque cette religion a été tolérée puis est devenue seule religion autorisée dans
l’Empire romain (cf. frise).
Points Au cours de la visite de la basilique Saint-Sernin qui va suivre (extérieur et intérieur), repérez au
bonus moins une fois chacun des symboles étudiés au musée et précisez l’l’endroit où vous l’avez vu :
Symbole 1 : ………………………
Symbole 2 : ………………………
Symbole 3 : ………………………
Vu où ? …………………………… Vu où ? …………………………… Vu où ? ……………………………
Le chevet de la basilique
Î Réalise un croquis
représentant le chevet
et le clocher, avec
approximativement le
même point de vue que
sur la photo cidessous.
Une construction sur plusieurs siècles
Observez attentivement le clocher. La construction de la basilique s’est étalée dans le temps et ceci est
visible en observant les différents étages de fenêtres.
1er type de fenêtres
2ème type de fenêtres
ème
XI , construction de la basilique.
XIIème siècle
Flèche :
étage(s) : 1
étage(s) : 2 et 3
1478
Dessine la forme des fenêtres.
Dessine la forme des fenêtres.
5ème étage
XIIIème
XIIème
3ème type de fenêtres
XIIIème siècle
étage(s) : 4 et 5
Dessine la forme des fenêtres.
XIème
4ème étage
3ème étage
2ème étage
1er étage
Le portail occidental
Î Reculez afin d’avoir une vue d’ensemble du portail. En observant les murs, il est possible de distinguer
trois zones :
La partie basse, faite de brique et de pierre correspond à la
ème
1 construction du XI . Puis le chantier a connu une pause au
XIIème siècle.
3
2
Le chantier a ensuite repris mais le portail occidental n’a
2 jamais été réellement achevé. La majorité des murs en brique
montre l’état asymétrique qu’il présentait pendant plusieurs
siècles.
3
Une partie en haut en gauche, composée d’une brique d’un
aspect différent, date de 1927-1929 : il s’agit d’une
restauration visant non pas à terminer le portail mais à rétablir
une symétrie entre les deux côtés.
1
Trace approximativement et numérote ces trois zones sur le schéma ci-contre.
La porte Miègeville
Î En observant les chapiteaux*,
quels personnages de la Bible
pouvez-vous reconnaître ?
Le tympan représente
l’ascension du Christ
au royaume de Dieu
après sa résurrection.
Adam et Eve
Le linteau représente
les douze apôtres,
avec un ange à chaque
extrémité.
La porte des Comtes de Toulouse
Cette porte s’appelle ainsi car à sa gauche sont situés plusieurs sarcophages des Comtes de Toulouse.
Ces sarcophages sont en fait des sarcophages datant du début du christianisme qui ont été réutilisés au
XIème.
Î Huit chapiteaux historiés sont visibles sur la porte des Comtes. Les
quatre chapiteaux de la porte de gauche représentent les châtiments dont
sont victimes en enfer, selon la Bible, ceux qui se sont rendus coupables
de
l’un des sept péchés capitaux. Associe le numéro de
N° du chapiteau
chaque chapiteau à la bonne légende.
sur le schéma
Deux démons labourent le bas-ventre d’un homme
avec une sorte de fourche. Cet homme est coupable
de luxure, qui est la recherche excessive des plaisirs
sexuels.
1
2
3
4
La femme luxurieuse est condamnée à être mordue
aux seins et au sexe par des serpents.
L’avare est condamné à porter éternellement une très
lourde bourse attachée au cou.
Î D’après les chapiteaux vus sur les deux portes, quelle était la fonction des sculptures historiées ?
Au Moyen-âge, peu de monde savait lire. Les sculptures historiées (qui racontent une
histoire) dans les églises étaient un moyen d’instruire les fidèles en représentant des
passages de la Bible ou des Évangiles.
La basilique, informations générales
Î A l’aide du dessin de la basilique visible sur le panneau d’information, complète le plan de la basilique.
1
4
C
4
2
3
3
A
Portail occidental
B
Porte Miègeville
C
Porte des Comtes
1
en surface : baldaquin gothique et autel
en souterrain : la crypte
2
Nef centrale
3
Vaisseaux
latéraux
4
Transepts
nord et sud
B
Nef*
A
Î De quoi la basilique a-t-elle la forme ? Le plan de la basilique reprend la forme d’une croix
chrétienne.
Î A l’aide de la chronologie visible sur le panneau d’information, place sur la frise les évènements
suivants :
1 Martyre* de Saint-Sernin.
2
3 Construction de la basilique actuelle
4 Restauration de la basilique par Viollet-Le-Duc
Construction de la première basilique*.
200
300 400
1
2
500
600
700
800
900 1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900 2000
3
4
« La partie Est de la nef avant 1808.
Au premier plan, les stalles des chanoines*.
En arrière-plan, le chœur. »
Î
Quand l’élément architectural situé au premier plan du document
ci-contre a-t-il été construit ?
Les stalles (sièges réservés aux chanoines) ont été
construites au XVIIIème siècle : elles permettaient aux
chanoines de s’isoler de la foule des pélerins.
Î
Quelle différence note-t-on entre avant 1808 et aujourd’hui ?
Au début du XIXème, afin de rétablir la perspective, un pan
entier des stalles a été détruit.
La nef, une architecture typique
Î D’après la fiche « Arcs romans, arcs gothiques » et en observant la nef centrale (cf. plan), à quel type
d’architecture se rattache la basilique Saint-Sernin ? Donne deux arguments qui justifient ta réponse.
La nef est typiquement romane :
- Elle est composée d’une succession d’arcs en plein cintre.
- Des murs et des piliers épais sont nécessaires pour supporter la poussée des arcs.
Î Au bout de la nef, un motif est peint sur la voûte : que représente-t-il ?
Au fond de la nef, des arcs gothiques ont été peints sur la voûte. Il s’agissait de se
conformer au goût d’une époque.
Î Décris la nef centrale (cf. plan) le plus précisément possible (forme des éléments architecturaux,
matériaux, dimensions, effet produit, ….)
Complétez votre propre réponse à l’aide des liens sur http://www.collegeaurignac.fr/arts/
L’autel du XIème siècle
Rapprochez-vous le plus possible de la croisée du transept* et de la nef*. A cet endroit, se trouve un autel*
en marbre blanc des Pyrénées (peut-être de Saint-Béat ?). Observez-le puis rendez-vous dans le transept
nord où vous trouverez une copie de cet autel.
Î De quand date cet autel* ? Du XIème…
Î Quel symbole des premiers chrétiens a été repris dans cette œuvre romane ? Le bandeau qui
entoure l’autel est orné d’écailles de poisson.
Î Selon l’inscription, qui a fait « établir » cet autel ? L’inscription mentionne « les confrères du
saint martyr Saturnin » : cette expression désigne les chanoines* de la basilique.
Î Par qui a-t-il été sculpté ? Il a été sculpté par Bernard Gilduin, qui a réalisé d’autres œuvres
avec son atelier.
Î A qui est dédié l’autel ? A Saint Saturnin, c’est-à-dire Saint Sernin.
Î Que demandent les chanoines au saint ? Ils lui demandent « de porter les prières de [son]
peuple aux oreilles du Tout-puissant ». Pour les catholiques, les saints sont des
intercesseurs : ils font part à Dieu des prières qui leur sont adressées.
Crypte et déambulatoire
Î Quel type d’objets trouve-t-on en majorité dans les cryptes et dans le déambulatoire ?
Des reliquaires, c’est-à-dire des coffrets ou meubles qui renfermeraient des reliques. Les
reliques sont les restes matériels d’un saint, ossements ou objets personnels. Pour les
chrétiens un saint est une personne proche de Dieu, dont la vie a été un modèle et qui peut
intervenir pour protéger le croyant. La basilique Saint-Sernin contient les reliques de
nombreux saints que les fidèles peuvent approcher dans le déambulatoire et dans la
crypte.
Î A quel style architectural appartiennent les cryptes ? Justifie ta réponse.
On trouve dans les deux cryptes des voûtes en croisée d’ogives, typiques de l’art gothique.
Au XIIIème, les chanoines font réaliser des travaux qui suppriment toute trace de
l’aménagement roman.
Î Un objet conservé dans les cryptes a un lien direct avec Saint-Sernin. Lequel ? Comment peut-on le
reconnaître ?
Coffret où est gravée la représentation du martyre de saint Sernin, traîné par les pieds par
un taureau.