Dosage du PSA, biopsie, cancer et hypertrophie bénigne de la
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Dosage du PSA, biopsie, cancer et hypertrophie bénigne de la
Progrès en urologie (2014) 24, 572—580 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com ARTICLE ORIGINAL Dosage du PSA, biopsie, cancer et hypertrophie bénigne de la prostate en France PSA testing, biopsy and cancer and benign prostate hyperplasia in France P. Tuppin a,∗, S. Samson a, A. Fagot-Campagna a, B. Lukacs b, F. Alla a, H. Allemand a, F. Paccaud c, J.-C. Thalabard c, É. Vicaut c, M. Vidaud c, B. Millat c a Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), direction de la stratégie des études et des statistiques, 26-50, avenue du Professeur-André-Lemierre, 75986 Paris cedex 20, France b Service d’urologie, hôpital Tenon, Assistance publique—Hôpitaux de Paris, 75020 Paris, France c Membres du groupe de travail du conseil scientifique de la CNAMTS, 75986 Paris cedex 20, France Reçu le 11 février 2014 ; accepté le 11 mars 2014 Disponible sur Internet le 16 avril 2014 MOTS CLÉS Cancer de la prostate ; Biopsie de la prostate ; PSA ; Hypertrophie bénigne de la prostate ; Étude observationnelle ; France ∗ Résumé Introduction. — La fréquence des tests du prostate-specific antigen (PSA) est élevée en France. Cette étude a permis d’estimer leur fréquence et celles de biopsies et de cancer de la prostate (CPr) nouvellement diagnostiqués selon l’existence d’une hypertrophie bénigne (HBP) traitée. Patients et méthodes. — Cette étude observationnelle a concerné les hommes de 40 ans et plus couverts par le régime général (73 % de la population de cet âge). Les informations provenaient du système national d’information inter-régimes de l’Assurance maladie (SNIIRAM) qui rassemble de façon individuelle des informations sur les prescriptions et prestations remboursées aux assurés des différents régimes et, à l’aide d’un chaînage, celles de leurs éventuelles hospitalisations fournies par le programme de médicalisation du système d’information (PMSI). Résultats. — La fréquence des hommes sans CPr diagnostiqué (10,9 millions) avec au moins un dosage du PSA était très élevée en 2011 (40 ans et plus : 30 %, 70—74 ans : 56 %, 85 ans et plus : 33 % et hors HBP : 25 %, 41 % et 19 %). Les hommes avec une HBP totalisaient 9 % des hommes de Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Tuppin). http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.03.004 1166-7087/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Dosage du PSA, biopsie, cancer et hypertrophie bénigne de la prostate en France 573 l’étude en 2011, 18 % de ceux avec au moins un test du PSA, 44 % pour la biopsie et 40 % pour un CPr nouvellement diagnostiqué. En trois ans et hors CPr, 88 % des hommes avec une HBP avaient eu au moins un dosage du PSA et 52 % trois ou plus et, pour ceux sans HBP, 52 % et 15 %. Un an après un test du PSA, ceux de 55—69 ans avec une HBP avaient plus fréquemment une biopsie de la prostate que ceux sans HBP (5,4 % vs 1,8 %) et aussi un CPr nouvellement diagnostiqué (1,9 % vs 0,9 %). Conclusion. — En France, les fréquences de dosages du PSA sont élevées même après exclusion des hommes avec une HBP. Ces derniers avec des fréquences plus élevées de dosages du PSA et de biopsies sont plus susceptibles d’avoir un CPr pris en charge. Niveau de preuve. — 4. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. KEYWORDS Prostate cancer; PSA testing; Prostate biopsy; Benign prostatic hyperplasia; Population-based study; France Summary Introduction. — Prostate-specific antigen (PSA) testing is high in France. The aim of this study was to estimate their frequency and those of biopsy and newly diagnosed cancer (PCa) according to the presence or absence of treated benign prostatic hyperplasia (BPH). Patients and methods. — This study concerned men 40 years and older covered by the main French national health insurance scheme (73% of all men of this age). Data were collected from the national health insurance information system (SNIIRAM). This database comprehensively records all of the outpatient prescriptions and healthcare services reimbursed. This information are linked to data collected during hospitalisations. Results. — The frequency of men without diagnosed PCa (10.9 millions) with at least one PSA test was very high in 2011 (men aged 40 years and older: 30%, 70—74 years: 56%, 85 years and older: 33% and without HBP: 25%, 41% and 19%). Men with treated BPH totalized 9% of the study population, but 18% of the men with at least one PSA test, 44% of those with at least one prostate biopsy and 40% of those with newly managed PCa. Over a 3-year period, excluding men with PCa, 88% of men with BPH had at least one PSA test and 52% had three or more PSA tests versus 52% and 15% for men without BPH. One year after PSA testing, men of 55—69 years with BPH more frequently underwent prostate biopsy than those without BPH (5.4% vs 1.8%) and presented PCa (1.9% vs 0.9%). Conclusions. — PSA testing frequencies in France are very high even after exclusion of men with BPH, who can be a group with more frequent managed PCa. Level of evidence. — 4. © 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Introduction Au début des années 1990, le dépistage du cancer de la prostate (CPr) par dosage sérique du prostate-specific antigen (PSA) a connu une diffusion importante dans de nombreux pays [1—3]. Il en a résulté une augmentation de l’incidence des CPr, surtout ceux de faible volume et indolents [4]. Ce dernier point ainsi que les résultats divergents d’études randomisées à propos de l’impact du dosage du PSA sur la mortalité par CPr et les effets indésirables des traitements, alimentent un débat autour du surdiagnostic et du surtraitement du CPr [4—8]. De nombreux pays ou sociétés savantes ne recommandent pas ce dépistage en population, particulièrement chez les hommes de 75 ans et plus ou avec une espérance de vie inférieure à 10 ans [7,8]. En France, la Haute Autorité de santé (HAS) a confirmé en 2010 l’absence d’opportunité d’un dépistage du CPr en population par le dosage du PSA sérique total en termes de bénéfice sur la mortalité globale. Elle précisait, sur des arguments indirects, qu’une démarche de dépistage individuel pourrait dans certains cas apporter un bénéfice au patient, au cas par cas, et informé [9]. Les études sur la fréquence des dosages du PSA dans un but de dépistage portent sur des hommes sans CPr diagnostiqué et ceux avec des symptômes du bas appareil urinaire comme l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) peuvent être inclus ou exclus. Ils sont rarement individualisés pour évaluer leur impact sur la fréquence des tests du PSA, des biopsies et des CPr pris en charge. Cette étude, observationnelle à partir de données administratives, a pour but d’estimer, dans une très large population, les fréquences des tests du PSA, de biopsies et de CPr nouvellement pris en charge et leurs successions dans le temps, et aussi selon l’existence ou non d’une HBP traitée. Patients et méthodes Le système national d’information inter-régimes de l’assurance maladie (SNIIRAM) rassemble de façon individuelle des informations sur les prescriptions et prestations remboursées aux assurés des différents régimes et, à l’aide d’un chaînage, celles de leurs éventuelles hospitalisations 574 fournies par le programme de médicalisation du système d’information (PMSI). Il renseigne aussi sur la présence de certaines maladies par l’existence ou non d’un statut d’affection de longue durée (ALD) mais aussi par les diagnostics codés lors d’éventuels séjours hospitaliers. L’identification des assurés avec un CPr défini comme pris en charge, soit « diagnostiqué et/ou traité », était basée sur la présence d’au moins un paramètre parmi les suivants : l’existence d’un code de la Classification internationale des maladies (CIM10) de CPr (C61), de CPr in situ (D07.5) ou de tumeur à évolution imprévisible ou inconnue de la prostate (D40.0) lors d’un séjour hospitalier en diagnostic principal ou associé significatif ou pour une ALD ; ou la présence d’un d’acte de vésiculo-prostatectomie, de pulpectomie testiculaire, de curiethérapie spécifique, une séance de chimiothérapie ou radiothérapie avec un CPr codé en diagnostic relié ; ou d’un remboursement de médicament spécifique au traitement du CPr (Gnrh, antiandrogènes, estrogènes, estramustine). Le dosage ambulatoire du PSA total ou libre a été identifié par son remboursement et la biopsie de la prostate par son code d’acte spécifique. Les patients traités pour des troubles urinaires liés à une hypertrophie bénigne ont été repérés soit par un remboursement d’alpha1-bloquants, d’inhibiteurs de la 5alpha réductase ou de phytothérapie par Serenoa repens ou Pygeum africanum, ou par un code d’acte correspondant à une résection endoscopique de prostate ou une adénomectomie par voie chirurgicale. La population cible de l’étude était celle des assurés de 40 ans et plus du régime général hors sections locales mutualistes et autres régimes entre 2009 et 2011, soit 73 % des hommes de cette classe d’âge. Cette restriction sur le champ était due au manque de complétude à l’époque pour les ALD mais surtout pour la date de décès dans le SNIIRAM pour les autres régimes. L’identification des patients nouvellement pris en charge pour un CPr s’est basée sur l’absence des paramètres retenus ci-dessus pour l’identification de CPr, ceci sur la période précédant la survenue de l’évènement étudié entre 2009 et 2011 ou sur l’ensemble de la période. De plus, les informations de l’année 2008 pour ces hommes ont aussi été prises en compte afin d’éliminer les CPr déjà pris en charge. La population a fait l’objet de diverses sélections lors d’analyses destinées à répondre aux objectifs. Les fréquences annuelles de dosage du PSA et de biopsie, hors CPr, puis celles de CPr nouvellement pris en charge ont été calculées pour 2009, 2010 et 2011. Seules celles de 2011 ont été rapportées au vu des faibles variations entre ces années (Tableau 1). L’étude des répétitions de tests du PSA sur une période de trois ans (2009—2011) a porté sur les assurés sans CPr pris en charge, toujours au régime général et vivants à la fin 2011 (Tableau 2). L’étude de la succession sur un an entre le test du PSA, la biopsie et la nouvelle prise en charge d’un CPr a concerné les hommes sans CPr avant leur premier test du PSA en 2010 (Tableau 3). À l’inverse, la fréquence des tests du PSA chez les patients avec ou sans un CPr nouvellement pris en charge en 2011 a été calculé sur les deux années antérieures à la découverte du CPr en 2011 ou, pour ceux sans CPr, avant le 30 juin 2011. Les fréquences ont été comparées à l’aide de tests du Chi2 . Les données ont été analysées à l’aide du logiciel SAS Entreprise Guide 4.3, SAS Institute Inc. Cary, NC. P. Tuppin et al. Résultats En 2011, parmi les 10,9 millions d’hommes de 40 ans et plus sans CPr pris en charge, 30 % ont eu au moins un test du PSA, 0,53 % au moins une biopsie de la prostate et 0,37 % un CPr nouvellement pris en charge (Tableau 1). Après exclusion des hommes avec une HBP traitée ces fréquences étaient alors respectivement de 25 % (−18 %), 0,30 % (−43 %) et 0,22 % (−40 %). Ces diminutions étaient plus importantes chez les hommes les plus âgés. Pour l’ensemble des 4,156 millions de tests du PSA effectués en 2011 chez les hommes de 40 ans et plus sans CPr, 87 % ont été prescrits par un médecin généraliste, 3,6 % par un urologue et le reste par un autre spécialiste. Parmi eux, 21 % correspondaient à un dosage du PSA libre. Il concernait 43 % des dosages du PSA prescrits par les urologues (7 % de l’ensemble des dosages du PSA libre) et 20 % pour les médecins généralistes. La proportion des dosages du PSA libre était plus importante en présence d’une HBP (30 %) que sans (19 %). Pour les urologues, 53 % des dosages du PSA libre étaient prescrits chez des hommes avec une HBP et 26 % pour les médecins généralistes. Si les hommes avec une HBP traitée totalisaient 9,1 % de ceux de 40 ans et plus sans CPr pris en charge en 2011, leur part était de 18 % parmi ceux avec au moins un test du PSA, de 44 % pour ceux avec au moins une biopsie de la prostate et de 40 % pour ceux avec un CPr nouvellement pris en charge (Fig. 1). Chez les hommes sans CPr pris en charge, la répétition de dosages du PSA sur une période de trois ans (2009—2011) étaient plus importante chez ceux avec une HBP traitée (Tableau 2). Pour ceux de 40 ans et plus, 43 % n’avaient pas eu un test du PSA au cours de ces trois années, 38 % avaient eu 1 ou 2 tests et 19 % au moins trois tests. En présence d’une HBP traitée, ces fréquences étaient respectivement de 12 %, 37 % et 52 % et en l’absence d’HBP traitée de 48 %, 38 % et 15 %. Les deux années précédant la prise en charge d’un CPr en 2011, 54 % des hommes de 40 ans et plus avec une HBP avaient eu au moins trois tests du PSA et 43 % de ceux sans HBP (59 % et 45 % entre 55 et 69 ans). Pour ceux sans CPr, ces fréquences étaient plus faibles mais l’écart était plus important entre ceux avec ou sans HBP avec respectivement 24 % et 4 % (Tableau 3). La proportion des hommes avec deux biopsies ou plus les deux années précédentes était de 6 % pour ceux avec un CPr et une HBP, de 4 % pour ceux avec un CPr et sans HBP, de 0,2 % pour ceux sans CPr mais avec une HBP et inférieure à 0,1 % pour ceux sans CPr et sans HBP. Par ailleurs, parmi l’ensemble des hommes avec un CPr nouvellement pris en charge en 2011, 10 % avait eu un traitement chirurgical d’une HBP l’année précédente (7 % chez ceux de 60—64 ans et 18 % chez ceux de 80—84 ans) et pour 84 % d’entre eux sans biopsie. Après le premier test du PSA de 2010, les hommes avec une HBP avaient plus fréquemment une biopsie de la prostate comparativement à ceux sans HBP surtout chez les plus jeunes (55—69 ans : 5,4 % pour 1,9 %, 70 ans et plus : 2,9 % pour 1,8 %) (Tableau 4). Après le dosage du PSA et la biopsie prostatique, un CPr nouvellement pris en charge dans l’année était aussi plus fréquent en présence d’une HBP (55—69 ans : 1,9 % pour 0,9 %). Néanmoins, un an après une biopsie, ils avaient moins souvent un CPr pris en charge (55—69 ans : 35 % vs 48 %). Dosage du PSA, biopsie, cancer et hypertrophie bénigne de la prostate en France 575 Tableau 1 Fréquences des hommes avec au moins un test du prostate-specific antigen (PSA), une biopsie de la prostate ou un cancer de la prostate nouvellement pris en charge en 2011 selon la présence d’une hypertrophie bénigne de la prostate traitée (HBP) ou non au cours de l’année précédente. Âge Total Avec une HBP nb % Sans HBP na % na % 0,002 0,007 0,019 0,046 0,096 0,113 0,110 0,102 0,068 0,039 0,255 0,602 0,1 0,4 1,2 3,2 7,0 11,8 15,6 17,8 17,6 14,4 6,8 5,5 0,058 0,153 0,386 0,483 0,560 0,402 0,288 0,206 0,110 0,052 1,445 2,698 3,1 8,7 24,7 33,8 40,9 42,3 40,9 36,1 28,4 18,9 38,6 24,8 Au moins un test du PSA en 2011a 40—44 45—49 50—54 55—59 60—64 65—69 70—74 75—79 80—84 ≥ 85 55—69 Total 0,060 0,160 0,406 0,529 0,656 0,515 0,397 0,308 0,179 0,091 1,704 3,309 3,3 9,0 26,0 37,1 47,9 54,2 56,4 53,9 46,1 33,3 45,4 30,4 Au moins une biopsie en 2011a 40—44 45—49 50—54 55—59 60—64 65—69 70—74 75—79 80—84 ≥ 85 55—69 Total n % n % n % 99 644 3358 8102 14 003 12 919 9387 5795 2224 905 35 024 57 436 0,01 0,04 0,21 0,57 1,02 1,36 1,33 1,01 0,57 0,33 0,93 0,53 27 223 1126 2971 5812 5876 4582 2908 1214 520 14 659 25 259 0,00 0,01 0,07 0,21 0,42 0,62 0,65 0,51 0,31 0,19 0,39 0,23 72 421 2232 5131 8191 7043 4805 2887 1010 385 20 365 32 177 0,00 0,02 0,14 0,36 0,60 0,74 0,68 0,50 0,26 0,14 0,54 0,30 Cancer nouvellement pris en charge en 2011 40—44 45—49 50—54 55—59 60—64 65—69 70—74 75—79 80—84 ≥ 85 55—69 Total a b n % n % n % 131 394 1476 3782 7366 7852 6997 5809 3561 2635 19 000 40 003 0,01 0,02 0,09 0,27 0,54 0,83 0,99 1,02 0,92 0,96 0,51 0,37 13 81 337 1009 2501 3055 3049 2801 1888 1393 6565 16 127 0,00 0,00 0,02 0,07 0,18 0,32 0,43 0,49 0,49 0,51 0,18 0,15 118 313 1139 2773 4865 4797 3948 3008 1673 1242 12 435 23 876 0,01 0,02 0,07 0,19 0,36 0,50 0,56 0,53 0,43 0,45 0,33 0,22 Sans cancer de la prostate pris en charge entre 2009 et 2011. Million. Discussion La fréquence d’au moins un dosage annuel du PSA chez les hommes, sans antécédent de CPr, avec une HBP traitée ou non, est très importante en France comme dans certains autres pays qui bénéficient pourtant de recommandations d’absence de dépistage systématique en population [1,2]. L’inclusion des hommes avec une symptomatologie du bas 576 P. Tuppin et al. Tableau 2 Parmi les hommes sans cancer de la prostate pris en charge et toujours vivants à la fin 2011, fréquence entre 2009 et 2011 du nombre de tests du prostate-specific antigen (PSA) selon la présence ou non d’une hypertrophie bénigne de la prostate traitée (HBP) traitée. Âge Nombre de tests du PSA Total 40—44 45—49 50—54 55—59 60—64 65—69 70—74 75—79 80—84 ≥ 85 55—69 Tous âges a Avec une HBP 0 1—2 ≥3 na % % % 1,38 1,34 1,24 1,21 1,11 0,74 0,62 0,49 0,29 0,16 3,06 8,58 88,1 68,1 39,2 27,3 20,1 17,6 17,4 21,8 30,3 42,8 22,3 42,8 11,3 28,9 49,2 51,0 47,6 43,4 41,0 40,5 40,0 37,1 47,9 37,8 0,7 3,0 11,6 21,7 32,3 39,1 41,6 37,7 29,8 20,1 29,7 19,4 Sans HBP 0 1—2 ≥3 n % % % 9392 17 474 36 297 76 479 131 054 133 345 141 171 132 482 90 649 53 792 340 878 822 135 53,9 30,6 13,7 8,9 6,7 6,3 7,0 10,7 18,0 29,8 7,0 11,6 37,6 47,7 46,5 39,7 34,4 32,6 33,1 36,9 40,3 41,3 34,9 36,7 8,4 21,7 39,8 51,5 58,9 61,1 59,9 52,4 41,7 29,0 58,1 51,6 0 1—2 ≥3 na % % % 1,35 1,30 1,16 1,08 0,91 0,55 0,43 0,31 0,18 0,10 2,53 7,36 88,7 69,4 40,8 29,6 23,0 21,4 21,9 27,8 38,0 51,9 25,5 47,8 10,7 28,1 49,1 51,9 50,0 46,4 43,8 42,0 39,3 33,7 50,0 37,6 0,5 2,5 10,1 18,5 27,0 32,2 34,2 30,2 22,7 14,4 24,5 14,6 Million. appareil urinaire comme une HBP traitée induit toutefois une surestimation de la fréquence annuelle d’hommes avec au moins un test du PSA à visée de dépistage, en théorie chez des hommes asymptomatiques. Cette surestimation, de l’ordre de 20 % pour l’ensemble des hommes de 40 ans et plus (30 % vs 25 %) est plus importante pour les âges élevés. Ceci est en relation avec l’augmentation connue de la fréquence des troubles du bas appareil urinaire et de l’HBP traitée avec Figure 1. Fréquence des hommes avec une hypertrophie bénigne de la prostate traitée entre 2009 et 2011 parmi l’ensemble des hommes de 40 ans et plus et parmi ceux avec au moins un test du prostate-specific antigen (PSA), une biopsie de la prostate ou un cancer de la prostate nouvellement pris en charge en 2011. Tests (n) Cancer en 2011 Pas de cancer en 2011 HBP HBPa Sans HBP Sans HBPa 40 ans et + 55—69 70 et + 40 et + 55—69 70 et + 40 et + 55—69 70 et + 40 et + 55—69 70 et + n = 18 397 (%) n = 7083 (%) n = 10 867 (%) n = 20 508 (%) n = 10 546 (%) n = 8635 (%) n = 1,263 (%) n = 0,497 (%) n = 0,654 (%) n = 8,017 (%) n = 2,823 (%) n = 1,262 (%) 0 1 2 3 ≥4 11,0 32,8 34,4 15,4 6,5 5,7 31,7 38,0 17,2 7,4 14,5 33,8 31,9 14,0 5,8 12,5 36,1 35,2 12,3 3,9 8,5 37,0 37,9 12,8 3,9 15,8 35,8 32,3 12,1 4,0 36,8 44,3 14,6 3,3 1,0 30,5 48,4 16,3 3,7 1,1 37,8 43,4 14,6 3,3 1,0 70,5 25,7 3,4 0,4 0,1 54,8 39,4 5,1 0,6 0,1 53,3 38,3 7,2 1,0 0,2 Deux ans 0 1 2 3 ≥4 6,8 14,9 24,3 23,3 30,7 3,1 12,2 25,4 25,0 34,2 9,2 16,6 23,5 22,1 28,6 9,6 19,1 27,9 22,7 20,7 6,3 19,1 30,1 24,0 20,6 12,0 18,8 25,0 21,9 22,4 19,8 27,1 29,5 13,8 9,9 13,9 27,6 32,4 15,1 11,0 20,4 25,8 29,6 14,1 10,1 58,0 24,1 13,7 3,1 1,2 36,6 34,6 22,3 4,8 1,7 36,3 28,4 25,0 7,1 3,2 Un an a Dosage du PSA, biopsie, cancer et hypertrophie bénigne de la prostate en France Tableau 3 Parmi les hommes avec ou sans cancer de la prostate nouvellement pris en charge en 2011, fréquence des tests du prostate-specific antigen (PSA) au cours d’une et deux années antérieures selon la présence ou non d’une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) traitée entre 2009 et 2011. Million. 577 578 Tableau 4 Parmi les hommes sans cancer de la prostate pris en charge en 2010, proportions de ceux avec au moins un dosage du prostate-specific antigen (PSA) et, dans les 12 mois suivants, au moins une biopsie de la prostate après dosage du PSA, ou un cancer après biopsie et dosage du PSA selon la présence d’une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) traitée un an avant et l’âge. Âge Population, n Test du PSAa Biopsie après un test du PSAa Cancer après un test du PSA et une biopsie n % population n n % population % dosés PSA % population % dosés PSA % biopsiés Total 40 ans et plus 55—69 ans 70 ans et plus 10,660 3,646 1,910 3,279 1,667 0,991 30,8 45,7 51,9 68 106 41 083 21 847 0,6 1,1 1,1 2,1 2,5 2,2 32 705 17 655 13 138 0,3 0,5 0,7 1,0 1,1 1,3 48,0 43,0 60,1 HBP 40 ans et plus 55—69 ans 70 ans et plus 0,947 0,370 0,512 0,677 0,290 0,349 71,5 78,3 68,3 27 136 15 607 10 118 2,9 4,2 2,0 4,0 5,4 2,9 11 354 5432 5570 1,2 1,5 1,1 1,7 1,9 1,6 41,8 34,8 55,1 Sans HBP 40 ans et plus 55—69 ans 70 ans et plus 9,713 3,276 1,399 2,601 1,377 0,642 26,8 42,0 45,9 40 970 25 476 11 729 0,4 0,8 0,8 1,6 1,9 1,8 21 351 12 223 7568 0,2 0,4 0,5 0,8 0,9 1,2 52,1 48,0 64,5 a Million. P. Tuppin et al. Dosage du PSA, biopsie, cancer et hypertrophie bénigne de la prostate en France l’âge [10,11]. Aux États-Unis, après exclusion des hommes de la national health interview survey study cohort ayant eu un dosage du PSA relatif à un problème urinaire, les fréquences étaient toutefois plus élevées que dans cette étude (44 % chez les 75 ans et plus, 51 % entre 60 et 74 ans) [1]. Comparativement à ces études et d’autres études européennes, la fréquence annuelle d’hommes avec au moins un test du PSA, est importante en France particulièrement chez les hommes de 75 ans, et correspond à un dépistage de masse. Entre 2008 et 2011, années de publications des deux résultats contradictoires des deux principaux essais cliniques, de recommandations comme aux États-Unis et du rappel officiel des recommandations en France, il n’est pas observé de diminution de la fréquence annuelle des hommes avec au moins un test annuel du PSA qui demeure relativement stable entre 30 % et 31 %. Aux États-Unis, la National Health Interview Survey Study Cohort ne retrouvait pas de diminution entre 2005 et 2010 et une étude sur des patients vus pour la première fois dans des centres d’urologie rapporte une légère diminution de l’ordre de 3 % entre 2008 et 2010 pour les hommes de 40—54 ans et 55—74 ans mais ils conservaient des fréquences élevées : 34 % et 47 % en 2010 [1,12]. Néanmoins, une diminution du nombre de cancers de la prostate incidents en France a été rapportée avec une estimation à 56 841 cas en 2012 [13]. De plus, une diminution des prostatectomies a aussi été observée : 27 278 en 2007 et 23 532 en 2011 [14]. Chez les hommes sans CPr de l’étude, il existe une proportion importante de tests du PSA libre, plus coûteux que le PSA total (17,8 euros vs 10 euros), prescrits hors HBP surtout par les médecins généralistes, probablement dans le cadre d’un dépistage individuel. Il est aussi possible en France pour le laboratoire d’analyses médicales de pratiquer un dosage du PSA libre de son propre chef. L’intérêt du dosage du PSA libre reste discuté et il n’est pas recommandé dans le cadre du dépistage individuel et en première intention. De nombreux facteurs sociodémographiques peuvent influencer la répétition des dosages du PSA chez des hommes sans CPr. Aux États-Unis, chez des hommes de 40 ans et plus, entre 2000 et 2005, les facteurs associés à la réalisation d’un test du PSA les deux années précédentes étaient d’être d’âge élevé, marié, africain-américain, d’avoir un niveau d’éducation et de revenus élevés, une couverture maladie, un lieu régulier de soins et des comorbidités [15]. La présente étude met en évidence sur trois ans une répétition importante de ces dosages, d’autant plus qu’il existe une HBP traitée. Les valeurs du PSA peuvent varier de façon aléatoire, selon le kit de dosage utilisé, mais aussi s’élever sous l’effet de nombreux facteurs connus comme l’âge, le volume, l’éjaculation, le toucher rectal. . . Ceci peut conduire à répéter les dosages, pratiquer des explorations plus poussées et entamer une démarche diagnostique. Aux États-Unis, il a été récemment rapporté pour la première fois une fréquence plus importante des tests du PSA les six années précédant le CPr chez les hommes de 70 ans [16]. La fréquence des biopsies de la prostate dans une population est rarement rapportée, elle l’est principalement pour les hommes ayant eu un dosage du PSA et surtout ceux avec une valeur supérieure au seuil retenu par l’étude ou en pratique. Ces fréquences peuvent aussi varier selon les 579 caractéristiques et le tableau clinique du patient, la distribution des fréquences de valeurs des PSA dans la population, la fréquence des tests du PSA et le seuil retenu, les pratiques de suivi et de prise en charge. La fréquence de biopsie dans l’année suivant un dosage du PSA était de 2,1 % dans cette étude pour les hommes de 40 ans et plus (48 % avec un CPr pris en charge l’année suivante), 2,5 % pour ceux de 55—69 ans (43 %) et 2,2 % pour les hommes de 70 ans et plus (60 %). Une fréquence plus élevée de biopsies après un test du PSA (4,9 %) était rapportée par une récente étude nord-américaine chez des hommes de 66—74 ans avec un test en 1997 et 33 % des hommes biopsés avaient un CPr traité [17]. Une seconde étude parmi des hommes de 65 ans et plus asymptomatiques retrouvait une fréquence de 8,5 % d’hommes avec une valeur du PSA > 4 ng/mL et au cours des cinq ans de suivi 33 % avaient eu une biopsie. Parmi ces derniers, 63 % avaient un CPr diagnostiqué et cette fréquence était proche de celle de notre étude pour les 70 ans et plus [18]. Une autre étude (1993—2001) rapportait une fréquence de 32 % de CPr diagnostiqué lors d’une biopsie, et le risque d’avoir un CPr augmentait selon le nombre de biopsies réalisées (68 % après quatre biopsies) [19]. Une étude française sur 63 cas, retrouvait des CPr de meilleur pronostic pour ceux diagnostiqués après plusieurs biopsies [20]. Concernant l’HBP, les hommes traités ont plus fréquemment au moins un test du PSA et avec une répétition plus importante, surtout les plus jeunes. Ils ont aussi une fréquence plus élevée de biopsies de la prostate. Ceci peut s’expliquer par le suivi régulier de ces hommes avec des dosages du PSA itératifs et des valeurs du PSA plus ou moins élevée liées à l’hyperplasie mais qui peuvent conduire à des biopsies plus fréquentes. Néanmoins, après ces dernières, la proportion d’hommes avec un CPr pris en charge est inférieure à celle retrouvée chez ceux sans HBP, soit des faux positifs. Un surdiagnostic est donc envisageable dans cette sous-population. Néanmoins, il existe un débat autour d’une association entre HBP et CPr [21]. Des études retrouvent chez les hommes avec une HBP un risque plus élevé de CPr et de mortalité liée au CPr. Cette association pourrait être expliquée par un réel lien causal, des facteurs de risque ou une pathophysiologie similaires, ou une détection plus fréquente du CPr, notamment indolents, chez des patients suivis pour une HBP avec des tests du PSA et des biopsies en cas de doute. La force de cette étude observationnelle est de concerner une large et exhaustive population d’hommes. Des groupes de la population française couverts par d’autres régimes sur la base de leur profession n’ont pas été inclus. Ils peuvent différer selon leurs caractéristiques, leur lieu d’habitat, leurs expositions, mais aussi selon leurs recours aux soins. Les données analysées étaient issues de bases administratives avec les limites classiques concernant leur recueil et codage, mais avec une importante exhaustivité vu leur nature économique et opérationnelle. Concernant les HBP traitées par médicaments ou chirurgie, nous retrouvons une prévalence annuelle de 13,5 % chez les hommes de 50 ans et plus. Elle est similaire à celle d’une récente étude française et proche de celle de 15 % de troubles du bas appareil urinaire traités d’une étude européenne [10,11]. Pour le CPr, l’incidence nationale vient d’être à nouveau estimée à l’aide des registres de cancer de certaines régions 580 françaises, soit 53 465 en 2009 [22]. L’extrapolation nationale des 40 003 CPr nouvellement pris en charge en 2011 de cette étude retrouve un chiffre très proche de 54 800. Des CPr en surveillance active, i.e. sans traitements, ont pu ne pas être pris en compte mais l’algorithme incluait aussi les diagnostics hospitaliers et les ALD isolés (20 % des cancers de l’étude). Des CPr considérés comme nouvellement pris en charge pouvaient néanmoins être des récidives avec une reprise de traitement, mais sans aucun des critères retenus lors des périodes de recul. Des tests du PSA et des biopsies pouvaient être pratiqués lors du suivi de CPr antérieurs à 2008, mais non traité, non hospitalisé avant la fin 2011 et sans attribution d’une ALD à l’époque ou par la suite. Les informations disponibles, ne permettaient pas de connaître le résultat et les motifs de prescription du dosage du PSA et ceux réalisés à l’hôpital public ne peuvent être retrouvés dans le SNIIRAM. Néanmoins, cette proportion est probablement résiduelle dans un contexte de dépistage de CPr et de suivi ambulatoire d’HBP. En conclusion, face aux recommandations et au contexte de surdiagnostic et de surtraitement, les résultats de cette étude doivent conduire à une réflexion des praticiens et sociétés savantes sur les niveaux élevés et stables de prescription de dosage du PSA, notamment le PSA libre. Les hommes avec une HBP pourraient être un sous-groupe particulièrement exposé aux dosages du PSA et à un surdiagnostic. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Prasad SM, Drazer MW, Huo D, Hu JC, Eggener SE. 2008 US Preventive Services Task Force recommendations and prostate cancer screening rates. JAMA 2012;307:1692—4. [2] Burns R, Walsh B, O’Neill S, O’Neill C. An examination of variations in the uptake of prostate cancer screening within and between the countries of the EU-27. Health Policy 2012;108:268—76. [3] Boissier R. The prostate specific antigen (PSA). Prog Urol 2011;21:798—800. [4] (a) Lucia MS, Bokhoven A. 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