BARBE BLEUE - Ensemble Justiniana
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BARBE BLEUE - Ensemble Justiniana
BARBE BLEUE d'après le conte de Charles Perrault Suivi du CHATEAU DE BARBE BLEUE Opéra en un acte de Béla Bartók Livret de Béla Balázs. © 1921 - Universal Edition A.G., Vienne Arrangement de Jean Koerner et Jean-François Ziegel pour piano 4 mains, harmonium, celesta © 2004 - Universal Edition A.G., Vienne Spectacle nuptial et itinérant Tournée dans les villages de Franche-Comté du 16 août au 4 septembre 2004 Les 18 et 19 septembre 2004 au Festival Ile de France Une production de l’ENSEMBLE JUSTINIANA en coréalisation avec le Festival Ile de France Avec le soutien de la Fondation d'entreprise France Télécom et de la SPEDIDAM L’ENSEMBLE JUSTINIANA est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication, le Conseil régional de Franche-Comté, le Conseil général du Jura, le Conseil général de la Haute-Saône et le Conseil général du Doubs. BARBE BLEUE Autre histoire, autre temps Quelque part enfoui dans les mémoires de notre enfance… Dans les châteaux et autres demeures seigneuriales L’histoire d’une première nuit de noce Là haut, tout là haut Où Sœur Anne ne voit rien venir Imaginez vous invité au mariage Au son d’une musique endiablée Avec des musiciens venus de là-bas, de hongrie Hommage à Bartok et sa curiosité pour les musiques traditionnelles de son pays Au bout du chemin apparaît la mariée L’homme à la Barbe Bleue l’attend Une fête en leur honneur et le départ jonché d’indices vers la demeure mystérieuse Des portes qui grincent Une goutte de sang Et du silence… Beaucoup de silence… celui qui éveille la curiosité et vous invite à entrebailler la porte d’une première nuit de noce Charlotte Nessi-Janvier 2004 UN PROJET ENTRE LA FRANCE ET LA HONGRIE A la recherche de nouvelles formes de production et de diffusion lyrique, notre choix s’est porté cette année sur "LE CHATEAU DE BARBE BLEUE" de Béla Bartók dans une adaptation orchestrale commandée par l’atelier lyrique du Rhin. Elle a été réalisée pour 3 claviers et piano 4 mains, à l’image de la première audition de cette œuvre qui a été exécutée par le compositeur lui - même et sa femme au piano. Il nous a paru important d’associer des musiciens hongrois à cette production, D’une part pour nous ouvrir sur une autre culture, d’autre part pour faire ressurgir les racines de cette œuvre, dans la lignée du travail de Bartók sur les musiques traditionnelles de son pays. Et retrouver ainsi cette filiation en effectuant le chemin inverse : Bartók s’est inspiré des musiques traditionnelles pour l’écriture de Barbe Bleue. Pour ce projet, nous allons à la recherche des musiques traditionnelles qui s’en inspirent. Notre souhait est d’amener le public à parcourir cette filiation lui aussi, le familiariser avec les modes et tournures mélodiques des musiques traditionnelles et lui donner ainsi une « clef » pour entrer dans l’écriture savante de Barbe Bleue. Créer des climats d’écoute différents. Entendre des sonorités nouvelles Donner un autre son à la fête. Créer une autre approche de cette musique. Tel est notre souhait. Il s’agit de créer un cheminement qui, partant de situations festives et conviviales (la noce) propres à ces musiques traditionnelles aboutit à l’univers sonore de cet opéra à l’histoire sombre A l’inverse, nous tenterons aussi d’inclure des thèmes de l’opéra dans les musiques proposées par les musiciens hongrois. Cheminement à la fois musical et géographique, le public étant amené à se déplacer de la place du village au château de Barbe Bleue. Ce travail nécessitera des recherches et un travail de collaboration et d’écriture entre les artistes des 2 pays. D’une part sous forme d’ateliers en Hongrie, d’autre part avec la venue des musiciens hongrois pour la période des répétitions musicales en France avant la création du spectacle. A PROPOS DE L’ŒUVRE Créé à Budapest, 24 mai 1918, ce court opéra de Bartók est l'une des plus impressionnantes parmi ses œuvres les plus anciennes. Quoiqu'elle puisse devoir quant à sa conception, à Debussy et à Maeterlinck, la musique n’en est pas moins bien caractéristique du compositeur.. Dans le Sunday Times, en 1972, Desmond Shawe-Taylor écrivait : "Ce conte peut être compris à plusieurs niveaux : comme la découverte réciproque, selon un processus raccourci, de deux personnes, découverte qui demanderait dans la vie réelle plusieurs années : comme un conflit entre l'homme, créatif, rationnel, et la femme, émotive, source d'inspiration, mais qui ne comprend jamais parfaitement ; plus profondément encore, comme une allégorie de la solitude de tous les hommes. Bartók, qui avait un besoin impérieux de solitude intérieure, et dont les absences étaient parfois effrayantes, s'est jeté lui-même dans le sujet de l'opéra avec une intensité qui saisit l'auditeur." Il y a peu d'action dans cette œuvre, et pourtant la musique en est avant tout dramatique, tout comme la couleur orchestrale préserve une certaine vitalité et vigueur, même dans les moments les plus sombres". Un serviteur apparaît devant le rideau pour annoncer que l'histoire de cet opéra est légendaire. Et l’on découvre alors une grande pièce ou un escalier monte jusqu'à une porte de fer : à droite de cette porte, on peut voir sept portes plus grandes. Il n'y a pas de fenêtres ni aucune espèce de décoration. La pièce ressemble à une grande caverne vide. Barbe Bleue entre, conduisant Judith par la main. Elle a quitté ses parents et sa maison pour le suivre et vient à peine de retrouver courage. Elle voit les portes et veut les ouvrir pour laisser entrer un peu d'air et de lumière dans le château. Elle frappe à la première et entend un long soupir, tel qu'en fait le vent. Avec la clef que lui donne Barbe Bleue, elle ouvre la porte, d'où jaillit aussitôt une lumière rouge. C'est la chambre de torture et Judith s'étonne que les murs soient tachés de sang, mais elle n'a pas peur. Elle ouvre ensuite quatre autres portes. Une lumière couleur de bronze vient de l'armurerie ; une lumière dorée s'échappe du trésor où elle prend une cape couverte de bijoux et une couronne ; une lumière bleutée passe par la porte qui cachait le jardin ; et une lumière blanche éblouissante l'aveugle lorsqu'elle ouvre la porte qui donne sur le royaume de Barbe Bleue. Chaque fois Judith voit des traces de sang : sur les armes de l'armurerie, sur les bijoux et les robes, sur les fleurs du jardin, et même dans la couleur du nuage qui est au-dessus du royaume. Judith ne tient pas compte de la mise en garde de Barbe Bleue et ouvre la sixième porte Lorsqu'elle demande à Barbe Bleue qu’elle est la signification de l'eau qui se trouve derrière elle, il lui répond "Larmes". Il essaie de l'empêcher d'aller jusqu'au bout de son intention, et la prend amoureusement dans ses bras. Elle lui demande s'il a aimé d'autres femmes, et lorsqu'il essaie d'éviter la question, elle exige qu'il lui donne la septième clef pour qu'elle puisse découvrir ce que cache cette porte. En la lui donnant, il lui dit qu'elle lui révélera toutes les femmes qu'il a eues. Elle ouvre la septième porte, et la cinquième et la sixième porte se referment aussitôt ; en même temps, les lumières s'atténuent. Trois femmes sortent alors. Barbe Bleue s'agenouille devant-elles et leur assure qu'il ne les oublie pas ; Judith est impressionnée par leur beauté. Dans sa première femme, Barbe Bleue voit l'incarnation du matin de sa vie, dans la seconde le midi et dans la troisième le soir. L'une après l'autre, elles disparaissent derrière la porte et la quatrième porte se referme. Il s'adresse alors à Judith. Elle est la plus belle de toutes, et c'est la nuit qu'il l'a rencontrée : après elle, ce sera la nuit éternelle. Il va lentement chercher la cape et la couronne de la troisième porte, qui se referme derrière lui, et les met sur Judith. Elle reste un instant à le supplier, puis se retourne et passe par la septième porte qui se ferme derrière elle. Barbe Bleue est à nouveau seul. LE CHATEAU DE BARBE BLEUE DISTRIBUTION Musique : Texte Béla BARTÓK Béla BALAZS Adaptation pour 3 claviers Texte du serviteur Jean KOERNER et Jean François ZIEGEL Marie Noëlle RIO Commande de l'atelier lyrique du Rhin en 1983 sur une idée originale de Pierre BARRAT et Marie-Noëlle RIO Direction musicale Denis COMTET Mise en scène Assistée de Charlotte NESSI Eric WOLFER Scénographie/ Lumières Gérard CHAMPLON Costumes Jean-François GOBERT Chef de Chant Gwenaëlle COCHEVELOU Bande Sonore Philippe MION AVEC Judith Barbe Bleue Le Serviteur Au piano, au célesta et à l’harmonium Les musciens et chanteurs du Groupe FONÓ Musicienne interprète Sylvie ALTHAPARRO - Katalin KAROLYI Alexandre VASSILIEV - Paul GAY Eric WOLFER Denis COMTET Gwenaëlle COCHEVELOU Jean-Luc AYROLES Ágnes HERCZKU Gergely AGOCS Tamás GOMBAI István PÁL Sándor D. TOTH Zsolt KÜRTÖSI Kálmán BALOGH Cécilia Banos chant chant, flûte, duda fugara, tarogato premier violon, kontra second violon, kontra bracsa, gardon contrebasse, accordéon cymbalum Atelier costume Et régie costumes Assisté de David FOUSSIER Lucile SIMONIN Régie de tournée Gérard CHAMPLON Philippe CHAMBION Emmanuel TARON Régie Catering Yvan CLAVEL Attachée de production Marie Hélène BASSET Secrétariat de production Jocelyne NICOLA Graphisme Isabelle DURAND Communication Bertille MACÉ Attachée de presse Catherine GUIZARD Béla BARTÓK Compositeur Né en Hongrie, le 25 mars 1881. Sa mère lui donna ses premières leçons de piano lorsqu'il avait six ans, enseignement qui se poursuivit sous la direction de L. Erkel, de 1894 à 1899, pour se terminer au conservatoire de Budapest (1899-1903). Les musiciens qui exercèrent la plus profonde influence sur son style furent Bach, Beethoven et Liszt d'une part, ses contemporains hongrois et français d'autre part. Sa première œuvre importante, créée en 1904 à Manchester sous la direction de Hans Richter, fut le poème symphonique Kossuth, où se conjuguent l'influence de Strauss (Bartók venait d'avoir la révélation de son Zarathoustra) et une inspiration nationaliste hongroise. C'est à cette époque que Bartók découvre la musique des paysans hongrois ("Chacune de nos mélodies populaires est un véritable modèle de perfection artistique", écrira-t-il en 1928) et qu'il rencontre Kodaly (1905). En 1906, les deux amis publient ensemble leur premier recueil de folklore. Par la suite, Bartók notera et enregistrera sur rouleau phonographique près de dix mille mélodies populaires hongroises, slovaques, roumaines, ukrainiennes, serbo-croates, bulgares, turques, arabes (dans le Sud algérien), travail d'une ampleur et d'une qualité scientifique sans précédent. Cependant, la réputation du pianiste va croissant (en 1907, il est nommé professeur au conservatoire de Budapest); celle du compositeur date de la création à Budapest en 1918 du Château de Barbe-Bleue. Bartók joue alors ses œuvres dans toute l'Europe et aux U.S.A. (1927-1928), mais son propre pays ne reconnaît pas encore son talent. Son Mandarin merveilleux, composé en 1919, est créé en 1926 à Cologne; il ne sera représenté sur une scène hongroise qu'en 1945. Son chef-d'œuvre, la Musique pour cordes, percussion et célesta, est composé en 1936 pour l'orchestre de chambre de Bâle. En 1940, l'emprise nazie sur la Hongrie le pousse à s'expatrier : il accepte une invitation de la Columbia University et s'embarque pour New York. Pendant deux années exténuantes, tout en poursuivant ses travaux sur le folklore, il multiplie les conférences et les concerts (il joue notamment sa Sonate pour deux pianos et percussion, avec sa femme, Ditta Pàsztory). Mais il ne remporte pas le succès attendu, se sent extrêmement faible, et sa situation financière est tragique. "Jamais depuis que je gagne ma vie, je n'ai été dans une position si difficile" écritil. Ses amis et l'Association des compositeurs américains l'aident. Menuhin lui commande la Sonate pour violon seul, Koussevitzky le Concerto pour orchestre, Primrose le Concerto pour alto. Il termine la Sonate et le Concerto pour orchestre, ainsi qu'un troisième concerto pour piano (à quelques mesures près); mais il laisse inachevés le Concerto pour alto et un septième quatuor à cordes (au stade d'esquisses). "Je dois partir et j'ai encore tant à dire", confie-t-il à son médecin, peu avant sa mort, le 26 septembre 1945 à New York. LE CONTE ORIGINAL de Charles PERRAULT Il était une fois… un homme qui avait de belles maisons à la Ville et à la Campagne, de la vaisselle d'or et d'argent, des meubles en broderie, et des carrosses tout dorés; mais par malheur cet homme avait la barbe bleue : cela le rendait si laid et si terrible, qu'il n'était ni femme ni fille qui ne s'enfuît de devant lui. Une de ses Voisines, Dame de qualité, avait deux filles parfaitement belles. Il lui en demanda une en Mariage, en lui laissant le choix de celle qu'elle voudrait lui donner. Elles n'en voulaient point toutes deux, et se la renvoyaient l'une à l'autre, ne pouvant se résoudre à prendre un homme qui eût la barbe bleue. Ce qui les dégoûtait encore, c'est qu'il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu'on ne savait ce que ces femmes étaient devenues. La Barbe Bleue, pour faire connaissance, les mena avec leur mère, et trois ou quatre de leurs meilleures amies, et quelques jeunes gens du voisinage, à une de ses maisons de campagne, où on demeura huit jours entiers. Ce n'était que promenade, que parties de chasse et de pêche, que danses et festins, que collocations: on ne dormait point, et on passait toute la nuit à se faire des malices les uns aux autres; enfin tout alla si bien, que la cadette commença à trouver que le Maître du logis n'avait plus la barbe si bleue; et que c'était un fort honnête homme. Dès qu'on fut de retour à la Ville, le Mariage se conclut. Au bout d'un mois la Barbe Bleue dit à sa femme qu'il était obligé de faire un voyage en Province, de six semaines au moins, pour une affaire de conséquence; qu'il la priait de se bien divertir pendant son absence, qu'elle fît venir ses bonnes amies, qu'elle les menât à la Campagne si elle voulait, que partout elle fit bonne chère. "Voilà, lui dit-il, la clef des deux grands garde-meubles, voilà celles de la vaisselle d'or et d'argent qui ne sert pas tous les jours, voilà celles de mes coffres-forts, où est mon or et mon argent, celles des cassettes où sont mes pierreries, et voilà le passe-partout de tous les appartements. Pour cette petite clefci, c'est la clef du cabinet au bout de la grande galerie de l'appartement bas : ouvrez tout, allez partout, mais pour ce petit cabinet, je vous défends d'y entrer, et je vous le défends de telle sorte, que s'il vous arrive de l'ouvrir, il n'y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère." Elle promit d'observer exactement tout ce qui lui venait d'être ordonné; et lui, après l'avoir embrassée, il monte dans son carrosse, et part pour son voyage. Les voisines et les bonnes amies n'attendirent pas qu'on les envoyât quérir pour aller chez la jeune Mariée, tant elles avaient d'impatience de voir toutes les richesses de sa Maison, n'ayant osé y venir pendant que le Mari y était, à cause de sa barbe bleue qui lui faisait peur. Les voilà aussitôt à parcourir les chambres, les cabinets, les garde-robes, toutes plus belles et plus riches les unes que les autres. Elles montèrent ensuite aux garde-meubles, où elles ne pouvaient assez admirer le nombre et la beauté des tapisseries, des lits, des sofas, des cabinets, des guéridons, des tables et des miroirs, où l'on se voyait depuis les pieds jusqu'à la tête, et dont les bordures, les unes de glace, les autres d'argent et de vermeil doré, étaient les plus belles et les plus magnifiques qu'on eût jamais vues. Elles ne cessaient d'exagérer et d'envier le bonheur de leur amie, qui cependant ne se divertissait point à voir toutes ces richesses, à cause de l'impatience qu'elle avait d'aller ouvrir le cabinet de l'appartement bas. Elle fut si pressée de sa curiosité, que sans considérer qu'il était malhonnête de quitter sa compagnie, elle y descendit par un petit escalier dérobé, et avec tant de précipitation, qu'elle pensa se rompre le cou deux ou trois fois. Etant arrivé à la porte du cabinet, elle s'y arrêta quelque temps, songeant à la défense que son Mari lui avait faite, et considérant qu'il pourrait lui arriver malheur d'avoir été désobéissante; mais la tentation était si forte qu'elle ne put la surmonter: elle prit donc la petite clef, et ouvrit en tremblant la porte du cabinet. D'abord elle ne vit rien, parce que les fenêtres étaient fermées; après quelques moments elle commença à voir que le plancher était tout couvert de sang caillé, dans lequel se miraient les corps de plusieurs femmes mortes, et attachées le long des murs. (C'étaient toutes les femmes que la Barbe Bleue avaient épousées et qu'il avaient égorgées l'une après l'autre.) Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet, qu'elle venait de retirer de la serrure, lui tomba de la main. Après avoir un peu repris ses esprits, elle ramassa la clef, referma la porte, et monta à sa chambre pour se remettre un peu, mais elle n'en pouvait venir à bout, tant elle était émue. Ayant remarqué que la clef du cabinet était tâchée de sang, elle l'essuya deux ou trois fois, mais le sang ne s'en allait point; elle eut beau la laver, et même la frotter avec du sablon et avec du grès, il y demeura toujours du sang, car la clef était Fée, et il n'y avait pas moyen de la nettoyer tout à fait: quand on ôtait le sang d'un côté, il revenait de l'autre. La Barbe Bleue revint de son voyage dès le soir même, et dit qu'il avait reçu des Lettres dans le chemin, qui lui avaient appris que l'affaire pour laquelle il était parti venait d'être terminée à son avantage. Sa femme fit tout ce qu'elle put pour lui témoigner qu'elle était ravie de son prompt retour. Le lendemain il lui redemanda les clefs, et elle les lui donna, mais d'une main si tremblante, qu'il devina sans peine tout ce qui s'était passé. "D'où vient, lui dit-il, que la clef du cabinet n'est point avec les autres ? - il faut, dit-elle, que je l'aie laissée là-haut sur ma table. - Ne manquez pas, dit la Barbe Bleue, de me la donner tantôt." Après plusieurs remises, il fallut apporter la clef. La Barbe Bleue, l'ayant considérée, dit à sa femme: "Pourquoi y a-t-il du sang sur cette clef? - Je n'en sais rien, répondit la pauvre femme, plus pâle que la mort. Vous n'en savez rien, reprit la Barbe Bleue, je le sais bien, moi; vous avez voulu entrer dans le cabinet! Hé bien, Madame, vous y entrerez, et irez prendre votre place auprès des Dames que vous y avez vues." Elle se jeta aux pieds de son Mari, en pleurant et en lui demandant pardon, avec toutes les marques d'un vrai repentir de n'avoir pas été obéissante. Elle aurait attendri un rocher, belle et affligée comme elle était; mais la Barbe Bleue avait un cœur plus dur qu'un rocher. "Il faut mourir, Madame, lui dit-il, et tout à l'heure. Puisqu'il faut mourir, répondit-elle, en le regardant les yeux baignés de larmes, donnez-moi un peu de temps pour prier Dieu. - Je vous donne un demi-quart d'heure, reprit la Barbe Bleue, mais pas un moment davantage." Lorsqu'elle fut seule, elle appela sa sœur, et lui dit : "Ma sœur Anne, car elle s'appelait ainsi, monte, je te prie sur le haut de la Tour, pour voir si mes frères ne viennent point; ils m'ont promis qu'ils me viendraient voir aujourd'hui, et si tu les vois, fais-leur signe de se hâter" La sœur Anne monta sur le haut de la Tour, et la pauvre affligée lui criait de temps en temps: "Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir?" Et la sœur Anne lui répondait: "je ne vois rien que le Soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie." Cependant la Barbe Bleue, tenant un grand coutelas à la main, criait de toute force à sa femme: "Descends donc vite, ou je monterai là-haut. - Encore un moment s'il vous plaît", lui répondit sa femme; et aussitôt elle criait tout bas : "Anne ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir? - Je vois répondit la sœur Anne, une grosse poussière qui vient de ce côté-ci - Sont-ce mes frères? Hélas, non, ma sœur, c'est un troupeau de moutons. - Ne veux-tu pas descendre? criait la Barbe Bleue. Encore un moment" répondait sa femme; et puis elle criait : " Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir? - je vois, répondit-elle, deux Cavaliers qui viennent de ce côté-ci, mais ils sont bien loin encore…Dieu soit loué ! s’écria t’elle un moment après, ce sont mes frères ; je leur fais signe tant que je puis de se hâter." La Barbe Bleue se mit à crier si fort que toute la maison en trembla. La pauvre femme descendit, et alla se jeter à ses pieds toute éplorée et toute échevelée. "Cela ne sert de rien, dit la Barbe Bleue, il faut mourir. "Puis la prenant d'une main par les cheveux, et de l'autre levant le coutelas en l'air, il allait lui abattre la tête. La pauvre femme se tournant vers lui, et le regardant avec des yeux mourants, le pria de lui donner un petit moment pour se recueillir. "Non, non, ditil, et recommande toi à Dieu"; et levant son bras… Dans ce moment on heurta si fort à la porte, que la Barbe Bleue s'arrêta tout court. On ouvrit, et aussitôt on vit entrer deux Cavaliers, qui mettant l'épée à la main, coururent droit à la Barbe Bleue. Il reconnut que c'était les frères de sa femme, l'un Dragon et l'autre Mousquetaire, de sorte qu'il s'enfuit aussitôt pour se sauver; mais les deux frères le poursuivirent de si près, qu'ils l'attrapèrent avant qu'il pût gagner le perron. Ils lui passèrent leur épée au travers du corps, et le laissèrent mort. La pauvre femme était presque aussi morte que son Mari, et n'avait pas la force de se lever pour embrasser ses frères. Il se trouva que la Barbe Bleue n'avait point d'héritiers, et qu'ainsi sa femme demeura maîtresse de tous ses biens. Elle en employa une partie à marier sa sœur Anne avec un jeune Gentilhomme, dont elle était aimée depuis longtemps ; une autre partie à acheter des Charges de Capitaine à ses deux frères; et le reste à se marier elle-même à un fort honnête homme, qui lui fit oublier le mauvais temps qu'elle avait passé avec la Barbe Bleue. MORALITE La curiosité malgré tous ses attraits, Coûte souvent bien des regrets; On en voit tous les jours mille exemples paraître. C'est, n'en déplaise au sexe, un plaisir bien léger, Dès qu'on le prend il cesse d'être, Et toujours il coûte trop cher. ÉQUIPE ARTISTIQUE L’ENSEMBLE JUSTINIANA ET CHARLOTTE NESSI mise en scène Bien campé sur ses bases franc-comtoises, épaulé par des soutiens fidèles, l’Ensemble Justiniana s’intéresse à de nouvelles formes de production. Avec une équipe à géométrie variable, il tente de renouveler l’approche du répertoire lyrique et de produire des œuvres nouvelles ouvertes à différentes formes d’expression musicale. A la recherche d’un nouveau public, l’Ensemble Justiniana va à sa rencontre, le forme et l’intègre dans ses productions. Indépendamment de son propre parcours de metteur en scène (Beau Soir de G. Pesson au Festival Musica de Strasbourg, Didon et Enée de H. Purcell à l’Opéra de Montpellier et La Cenerentola de G. Rossini avec l’Orchestre National de Lille...), Charlotte Nessi, avec l’Ensemble Justiniana, invente et imagine des projets de toute sorte : en 1986, elle réalise Celui qui dit oui de K. Weill et B. Brecht dans cinq villes de France, puis à l’Opéra de Montpellier. En 1993, deux autres mises en scène d’opéras didactiques de B. Brecht, K. Weill et P.Hindemith voient le jour : Vol audessus de l’océan et L’Importance d’être d’accord. En 1995, Celui qui dit oui est présenté à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille. Souhaitant privilégier les projets pluriculturels, l’Ensemble Justiniana se lance en 1989 dans l’aventure de Quichotte, opéra jazz qui met en relation l’écrivain français J.-L. Lagarce et le compositeur britannique M. Westbrook. Au début 2000, après deux années de résidence d'artistes, Les Marimbas de l’exil, opéra franco-mexicain, texte de P. Serrano et musique de L. Le Masne, est créé à l’Opéra de Besançon puis au Festival du Centre historique de Mexico. Ce nouveau projet de Barbe Bleue de B. Bartók s’ouvre à une coopération avec la Hongrie. La piste de la création lyrique est également exploitée : En 1987, le Journal d’un usager de l’espace I, première aventure avec le texte de G. Perec "Espèces d’espaces" (musique d’A. Litolff) en Franche-Comté, puis au Théâtre de la Bastille à Paris, en 1997-1998 conduit au Journal d'un usager de l'espace II sur une partition de Didier Lockwood, créé en 1999 à l'Amphithéâtre de l'Opéra Bastille. Une autre création, Choc lyrique de chocolat du compositeur P. Mion, montée avec Ile-deFrance Opéra et Ballet, est toujours en tournée. Le dernier projet, Le Sourire au pied de l’échelle- une adaptation du texte de Henry Miller - création musicale de François Raulin est créé et repris en 2002 et 2003 à l’Amphithéâtre de l’Opéra national de Paris. L’Ensemble Justiniana s’intéresse également au répertoire avec L’Arche de Noé de B. Britten à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille et la Petite Messe solennelle de Rossini au Festival international de musique de Besançon en 1990, la création du Voyage dans la lune de J. Offenbach dans une orchestration de J.-C. Pennetier en 1994, Ba-ta-clan à l’Opéra de Caen et à l’Opéra Théâtre de Besançon en 1998. Le souci d’un véritable travail sur le terrain conduit l’Ensemble Justiniana à assurer la direction artistique d’un projet qui aboutit en 1993 à la création de La Petite Sirène (livret de M. Yourcenar, musique de D. Probst) dans une usine désaffectée de Poligny, dans le Jura. Reprise en 1994 à l’Opéra Théâtre de Massy, puis à Lille en 1999, après deux nouvelles années de travail. Et en 1996, toujours en région Franche-Comté, l’Ensemble Justiniana et Charlotte Nessi sont chargés d’un nouveau projet d’opéra sur un livret de L. Pergaud et une musique de P. Servain, La Guerre des boutons. En 1993, un Centre d’art lyrique junior est mis en place en Franche-Comté. Il monte Guys and Dolls, comédie musicale de F. Loesser et La Princesse au petit pois, et s’associe chaque année aux projets de l’Ensemble Justiniana. A l’été 2000, Quichotte, un voyage à travers le temps…, opéra itinérant dans les villages, est créé dans le cadre du Festival international de musique de BesançonFrance-Comté et du Festival d'Ile de France et repris l’année suivante . Dans la continuité de l’aventure Quichotte, l’Ensemble Justiniana repart au cours des étés 2 002-2003 sur les chemins en compagnie de Hansel et Gretel pour monter un opéra promenade, d’après l’oeuvre d’E. Humperdinck, dans les sous-bois comtois, au Festival Ile de France et au Festival Opéra des rues. Depuis 1997 et la création de Brundibár de H. Krása à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille (repris dans ce même lieu et en Région Nord-Pas-de-Calais en 1998, et à l'Opéra national de Lyon en mai 2001), Oliver! de Lionel Bart, et dernièrement le Sourire au pied de l’échelle d'Henry Miller. François Raulin, l’Ensemble Justiniana en association avec la Région Franche-Comté, travaille régulièrement à l’Opéra National de Paris et devient Compagnie nationale de théâtre lyrique et musical. En Franche-Comté, la Compagnie est en résidence au Théâtre Edwige Feuillère de Vesoul où il vient de présenter en juin 2004 sa dernière création West Side Story de L. Bernstein. Actuellement l’Ensemble travaille à la création, après un concert mis en espace à la Cité de la musique en Janvier 2004, de Aventures, Nouvelles Aventures de G.Ligeti avec l’Ensemble Intercontemporain. DENIS COMTET Direction musicale Denis Comtet est né en 1970 à Versailles. Il étudie l’orgue au Conservatoire de Saint Maur sous la direction de Gaston Litaize. Il est ensuite admis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (CNSMP) où il obtient un premier prix d’orgue (1989) et un premier prix d’accompagnement à l’unanimité (1993). Il étudie par ailleurs la direction d’orchestre avec Bruno Aprea (Rome). En 1999, il est nommé assistant de la classe de chant d’Isabelle Guillaud au CNSMP. Comme chef de chant, il participe à de nombreuses productions lyriques, aussi bien classiques : Didon et Enée, La forza del destino, Cenerentola, L’enfant et les sortilèges, Antigona, Rossignol, etc. que contemporaines : Broken String (Param Vir), Médéamatérial (Dusapin), Le village du Louveteau (When Ging). Il collabore avec le chœur de chambre Accentus, dont il prend régulièrement en charge la préparation artistique, en particulier lors de créations françaises d’œuvres avec orchestre de Fénelon, Kybourz, Pintscher, Dalbavie, etc. En novembre 2001, il est l’assistant de Laurence Equilbey au théâtre du Châtelet pour L’amour de loin de Kaija Saariaho, puis en 2003 à l’opéra de Paris pour la création de Perela de Pascal Dusapin. En 2000, il est engagé comme chef assistant au festival d’Aix en Provence, ainsi qu’auprès de l’orchestre de la Beethoven Akademie à Anvers. En 2001, il est nommé chef assistant à l’opéra de Rouen (Léonard de Vinci) qu’il dirige régulièrement au concert. En 2002, il est nommé sur concours chef assistant de l’Ensemble Intercontemporain (EIC). Il débute à la tête de cet ensemble dans un programme Varèse à la Cité de la Musique (Paris) en mai 2003. Il dirige par ailleurs L’enlèvement au Sérail et Traviata à la tête du Dartington Festival Orchestra (Angleterre), ainsi que Don Pasquale au Festival de Salerno (Italie). En 2004, il est de nouveau invité à diriger l’orchestre de l’opéra de Rouen et l’EIC (programme Ligeti). Il est actuellement chef-assistant d’Emmanuelle Haïm au Festival de Glyndbourne dans deux productions consacrées à Haendel (Theodora et Rodelinda). Il vient de participer à la création du nouvel opéra de Matthias Pintscher en mars 2004 (création de l’opéra de Paris). GWENAËLLE COCHEVELOU Chef de chant et pianiste Née à Brest, elle commence la musique dans sa ville natale, puis après des études générales scientifiques, elle entre au CNSM de Paris où elle obtient en 1993 un premier prix d’Accompagnement au piano (classe de Jean Koerner), en 1995 un premier prix de Direction de chant (classe de Serge Zapolsky), ainsi qu’un premier prix à de musique de chambre (classe de Michel Cals), tous trois décernés à l’unanimité. Elle a, par ailleurs, étudié la direction d’orchestre avec Dominique Rouits à l’Ecole Normale de Musique. Titulaire d’un C.A de formation musicale et d’un D.E d’accompagnement, elle est nommée en 1993 assistante de la classe d’accompagnement d’Alain Jacquon au CNR de Paris, ainsi qu’accompagnatrice au CNSM pour la classe de contrebasse. A partir de 1998, elle travaille comme chef de chant à l’Opéra de Lyon (direction musicale : Louis Langrée), puis à Paris, notamment au théâtre du Châtelet et à Radio-France. A l’étranger, elle est invitée comme chef de chant pour la préparation musicale d’ouvrages en français par le festival Klangbogen-Wien (Autriche), ainsi que par le festival de Printemps de Budapest en collaboration avec les chefs d’orchestre Bertrand de Billy, Pascal Rophé, Marco Guidarini. Elle a été chef de chant sur plusieurs ouvrages contemporains : Création de l’Opéra de Gilbert Amy, « Le Premier cercle » (1999) sous la direction musicale de Michel Plasson; « Trois Sœurs » de Peter Eötvös, direction musicale Kent Nagano; «Le Roi Saül » de Flavio Testi (2003) direction Massimo Zanetti. En outre, elle travaille régulièrement avec le chœur de chambre Accentus (dir : L.Equilbey) sur la préparation de partitions contemporaines ( WeltParlament de Stockhausen pour le concert d’ouverture de la biennale de chant à la Cité de la musique (2003), Péréla de Dusapin à l’Opéra Bastille (2003), L’espace dernier de Pintscher, à l’opéra Bastille (2004) ,etc…) ainsi qu’avec les Chœurs de Radio-France. Elle a également participé en tant que pianiste / claviers aux créations des compositeurs Vincent Bouchot, Régis Campo, François Paris, Pascal Zavarro. Dans le domaine de l’Opérette et de la comédie musicale, elle a créé un spectacle intitulé « Elles sont un peu Olé-Olé ! » représenté en 2002 et 2003, participé à la rédaction d’un catalogue raisonné des œuvres d’Albert Willemetz et joué au sein de l’orchestre Philharmonique de Radio-France dans le cadre de la soirée Broadway à Paris au théâtre du Châtelet en 2004. Parallèlement, elle est professeur de déchiffrage-piano au Conservatoire du Centre à Paris et accompagne des chanteurs en récital. KATALIN KAROLYI Mezzo Soprano Née en Hongrie, Katalin Károlyi commence ses études musicales par le violon ainsi qu’à la Maîtrise de la Radio Hongroise. En France elle suit la formation du Studio Versailles Opéra avec Rachel Yakar et René Jacobs. Depuis, elle s'est produite sous la direction de chefs prestigieux tels que Yehudi Menuhin (Funeral Rite de Z. Jeney), William Christie (Il Ritorno d’Ulisse de Monteverdi; Médée, Les Plaisirs de Versailles, La Descente d’Orphée aux Enfers de M.-A. Charpentier; Hippolyte et Aricie de J.-P. Rameau; Il Sant’ Alessio de S. Landi), Philippe Herreweghe (Messe de Stravinsky), Peter Srottner (Elektra de R. Strauss), Ed Spanjaard (Alfred, Alfred… de F. Donatoni), Laurence Equilbey (musiques vocales de Debussy, Ravel, Poulenc), Bernard Tétu (musique de chambre allemande des XIX-XX. siècles), Roland Hayrabedian (Les Noces de Stravinsky), David Robertson, Jonathan Nott (créations contemporaines),... On trouve son nom à l’affiche de grands festivals tels que le BBC Proms, Huddersfield Contemporary Music Festival, le Festival d'Aix-en-Provence, le Ravinia Festival Chicago, le Festival de Printemps de Budapest, le Festival d’Ile-de-France et également dans des salles réputées comme l'Opéra National de Paris, la Scala de Milan, l'Opéra de Lausanne, Brooklyn Academy of Music, Teatro Colon, Le Carnegie Hall, Wigmore Hall, Barbican Center, Royal Albert Hall, Cité de la Musique... György Ligeti, compose pour elle et pour l’Amadinda Percussion Group le cycle de “Sippal, Dobbal, Nàdihegedüvel ” qu’elle chante aussi depuis avec Asko Ensemble, London Symphonietta, Contrechamps, au Festival de Salzburg, à la NDR de Hambourg, au Queen Elizabeth Hall, au Royal Albert Hall, Concertgebouw... Katalin Károlyi a participé à de nombreux enregistrements radiophoniques et discographiques avec Les Arts Florissants, le Groupe Vocal de France, Le Parlement de Musique, La Chapelle Royale, Amadinda Percussion Group. SYLVIE ALTHAPARRO Mezzo Soprano Sylvie Althaparro découvre la musique classique alors qu’elle poursuit des études universitaires en langues étrangères. Elle a alors rapidement l’occasion de se produire au sein d’excellents ensembles vocaux et baroques : Accentus, Akademia, Les Demoiselles de Saint-Cyr. A partir de 1994, elle étudie auprès de Madeleine le Marc Hadour et entre en octobre de cette même année au Centre de Formation Lyrique de l’Opéra de Paris. Depuis la fin de sa formation en 1997, la carrière de Sylvie Althaparro s’est orientée vers le répertoire baroque ( elle a participé à plusieurs productions avec les Talens Lyriques, Alain Zaepfell, Akademia, La Cappella della pieta de’ Turchini et a interprété les rôles de Penelope, Ottavia et Messaggiera dans la Trilogie Monteverdi de Jean-Claude Malgoire et l’opéra où elle chante des rôles tels que Sextus (La Clémence de Titus , Rennes), Filipievna ( Eugène Onéguine ,Tours, Rennes), Baba la Turque (Royaumont), Geneviève ( à l’Opéra Comique sous la direction de Georges Prètre ) ,la 3e Dame ( Nice). Elle chante sa 1ère Carmen au Festival de Musique en Baie en juillet 2001. Au concert, elle interprète la Rhapsodie pour Alto de Brahms, Alexandre Nevsky (Prokoviev) ou les Folk Songs de Berio. Cette année sera davantage consacrée au concert avec,entre autres, la création d’une pièce électroacoustique d’Alexandre Lévy à Radio-France. A l’opéra, elle sera Hélène dans "Passionnément" de Messager à Rennes et Tours et sera l'invitée du Festival de Potsdam pour l'opéra de Vivaldi "La Fida Ninfa". ALEXANDRE VASSILIEV Basse Né à Saint-Pétersbourg, Alexandre Vassiliev étudie le chant au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou auprès d´Yevgheni Nesterenko, aussi que la composition. Après l´obtention de son diplôme en 1994, il est engagé à l´opéra-studio de l´Opéra de Bavière à Munich. Il se produit ensuite à Fribourg, Brunswick et à l´Opéra de Cologne, où il chante Bottom du "Songe d´une nuit dété" de Britten, Alidoro de "La Cenerentola" de Rossini, Don Basilio de "Barbier de Séville", Figaro de "les Noces de Figaro", Leporello de "Don Giovanni", Méphisto de "Faust", Ramfis d´"Aïda", Vodnik de "Rusalka" de Dvorák, Kaspar de "Freischutz" de Weber, Camillo du "Conte d´hiver" de Boesmans etc. On a pu l´entendre au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, à la Deutsche Oper am Rhein à Dusseldorf, au Grand Théâtre de Genève, au Théâtre des Champs Elysées,à Nancy, Montpellier, Munich, Bologne, Amsterdam etc. Il se consacre aussi au lied et à l´oratorio. Il donne régulièrement des concerts, notamment avec Helmut Rilling, Christoph Spering et Enoch zu Guttenberg. Il se produit dans "Ivan IV" de Bizet avec Radio France (CD), dans la Messe en do mineur de Mozart à Paris, la Passion selon Saint Matthieu au Concertgebouw d´Amsterdam et à la Philharmonie de Cologne etc. Il travaille avec des chefs d´orchestre comme James Conlon, Michail Jurowski, Ivor Bolton, Armin Jordan et Kazushi Ono et avec des metteurs en scène comme Willy Decker, Robert Carsen, Achim Freyer, Richard Jones, Pierre Audi etc. Ses engagements futurs comprennent "Der Ferne Klang" de Schreker en concert au Concertgebouw, le Commendant de "La maison des morts", le Forestier de "La Petite Renarde rusée" de Janácek, Biterolf de "Tannhäuser" et un récital des mélodies de Chostakovitch au Grand Théâtre de Genève, "L´amour des trois oranges" à Amsterdam, Filippo II de "Don Carlo" et Don Pizarro de "Fidelio" à Bielefeld. PAUL GAY Baryton-basse Après un premier Prix au Conservatoire National Supérieur de Paris, Paul Gay se perfectionne auprès de Kurt Moll à Cologne. La saison 2003-2004 verra ses débuts à Genève dans le rôle de Colline et il chantera son premier Golaud en mars 2004 à L’Opéra National de Lyon dans une production de Peter Stein. Il sera ensuite Leporello en mai 2004 à l'Opéra de Frankfurt. L'été 2004 marquera ses débuts au Festival de Glyndebourne dans le rôle de Garibaldo de Rodelinda de Haendel. Dernièrement, il a chanté leTierbändiger et l'Athlète dans Lulu à l’Opéra de Frankfurt, Ferrando dans le Trouvère à L'Opéra Royal de Wallonie et le Messie de Haendel et les Indes Galantes de Rameau avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin et les Arts Florissants sous la direction de William Christie en tournée en Asie. Lauréat de plusieurs concours internationaux, Paul Gay débute en Allemagne en 1997 dans la troupe du Théâtre d'Osnabrück où il se forge un répertoire large : Colline, Kecal, Walter, Don Quichotte, Dr Kolenaty. D'autres engagements suivent en Allemagne à Hanovre, Munster, Detmold dans les rôles-titre de Figaro et Don Giovanni de Mozart. La saison 2001 voit le début d'une collaboration avec l'Opéra National de Lyon ou il a déjà chanté entre autres des rôles tels qu'Alidoro, Collatinus, Basilio, Rangoni et Colline. 2001 marque également ses débuts aux festivals internationaux d'Aix en Provence et d'Edinburgh en tant que Sprecher dans Die Zauberflöte. Récemment, il a chanté en concert le rôle de Temrouk dans Ivan IV de Bizet avec l'Orchestre National de France au Théâtre des Champs-Élysées (CD paru chez Naïve). GERARD CHAMPLON décors et lumières Franc-Comtois, Gérard Champlon est, depuis 1985, de tous les chantiers de l’Ensemble Justiniana. Décors et lumières éclosent ensemble, et il assure aussi la direction technique des tournées : à lui les cadres à l’italienne, l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille, l’ancienne tannerie de La Petite sirène à Poligny, la fabrique de pipes de La Guerre des boutons à Baume-les-Dames... Parallèlement à sa collaboration avec l’Ensemble Justiniana il travaille régulièrement à l’Opéra de Montpellier : décors de Didon et Enée en 1991, Les Contes d’Hoffmann en 1993, Samson et Dalila au Corum en 1998, et Les Mamelles de Tirésias en 1999 et récemment les décors de Die lustigen Nibelungen de Oscar Strauss. JEAN-FRANÇOIS GOBERT costumes Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art, Jean-François Gobert, est dessinateur et créateur de costumes et de décors de théâtre, d'opéra et plus récemment de cinéma. Il travaille avec de nombreux metteurs en scène : Robert Carsen pour Salomé à l'Opéra national de Lyon en 1990, Guy Coutance depuis 1991 et notamment pour Cosi fan tutte à Vichy en 1997, JeanMarie Villégier pour Hippolyte et Aricie au Palais Garnier en 1996 puis à New York en 1997, L'Ile des esclaves à Bordeaux en 1997 et Tartuffe à Paris en 1999; année au cours de laquelle il est assistant de Pierre Strosser pour les décors et de Patrice Cauchetier pour les costumes de Wozzeck à l'Opéra National de Paris, créateur des costumes de L’Enfant et les sortilèges mis en scène par Yaël Bacry à Montpellier et de ceux du film de Gabriel Aghion, Diderot. En 2000, il assiste Marina Draghici pour les costumes des Indes galantes au Palais Garnier et Patrice Cauchetier pour ceux de Mitridate, re di Ponte au Théâtre du Châtelet. FONÓ ZENEKAR Musiques et chants de Hongrie Fonó Zenekar (ex-Hegedös) qui voit le jour en 1997, suit les traces de leurs aînés. Tout comme leurs célèbres prédécesseurs, Béla Bartók, Zoltán Kodály et, avant eux, Béla Vikár qui, en 1896, fut le premier en Europe à utiliser le phonographe d'Edison, les sept musiciens de Fonó collectent et perfectionnent leurs connaissances au contact direct des musiciens vivant dans les campagnes. Avec eux, ils complètent leur formation, classique à la base, et entretiennent des liens d'amitié qui sont la source même de leur force communicative. Ils ne témoignent pas. Ils vivent. Et c'est bien l'âme de ces multiples traditions vocales et instrumentales qui nous est ainsi offerte avec une belle et entraînante énergie. Cette troisième génération n'a rien à envier à ses ascendants : la voix d'Agnès Herczku, 28 ans, rappelle agréablement la douceur et la pureté de Marta Sebestyén; Gergely Agócs, excellent chanteur, est aussi l'un des rares joueurs actuels de cornemuse hongroise; violons, gardon, accordéon, cymbalom et contrebasse complètent la formation de ce groupe dont la venue furtive à Paris en décembre 2001 pour un bal hongrois au Théâtre de Chaillot, a laissé en haleine un public déjà conquis par leur talent et leur bonheur de jouer. DATES ET LIEUX DE LA TOURNEE - lundi 16 août à 20h30 : Gy (70) RV devant l'église // 03 84 32 93 93 - mardi 17 août à 20h30 : Gy (70) RV devant l'église // 03 84 32 93 93 - mercredi 18 août à 20h30 : Montmirey-la-Ville (39) RV devant la mairie // 03 84 70 20 84 - jeudi 19 août à 20h30 : Montmirey-la-Ville (39) RV devant la mairie // 03 84 70 20 84 - dimanche 22 août à 20h15 : Montigny-lès-Arsures (39) RV devant la mairie // 03 84 66 05 66 ou 03 84 66 11 19 - lundi 23 août à 20h15 : Montigny-lès-Arsures (39) RV devant la mairie // 03 84 66 05 66 ou 03 84 66 11 19 - mercredi 25 août à 20h15 : Arc-et-Senans (25) RV devant la Saline Royale // 03 81 82 34 43 - jeudi 26 août à 20h15 : Arc-et-Senans (25) RV devant la Saline Royale // 03 81 82 34 43 - samedi 28 août à 20h00 : Cléron (25) RV devant l'ancienne mairie // 03 81 62 18 38 - dimanche 29 août à 20h00 : Cléron (25) RV devant l'ancienne mairie // 03 81 62 18 38 - mardi 31 août à 20h00 : Belvoir (25) RV devant la mairie // 03 81 86 30 91 ou 03 81 86 84 85 - mercredi 01 septembre à 20h00 : Belvoir (25) RV devant la mairie // 03 81 86 30 91 ou 03 81 86 84 85 - vendredi 03 septembre à 20h00 : Pesmes (70) RV devant la mairie // 06 88 80 08 44 - samedi 04 septembre à 20h00 : Pesmes (70) RV devant la mairie // 06 88 80 08 44 - samedi 18 septembre à 19h30 : Maisons-Laffitte (78) au Château de Maisons - dimanche 19 septembre à 19h30 : Ferrières-en-Brie (77) au Château de Ferrières ENSEMBLE JUSTINIANA Compagnie nationale de théâtre lyrique et musical Région Franche Comté Montjustin 70110 Villersexel – Secrétariat : 74 Grande Rue 25000 Besançon tél: 03. 81 82 34 43 fax: 03. 81 82 34 42 Mail : [email protected] Attachée de presse : Catherine GUIZARD Tél : 06.60.43.21.13 Mail : [email protected] L’Ensemble Justiniana est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication, le Conseil régional de Franche-Comté, le Conseil général de la Haute-Saône, le Conseil général du Doubs, et le Conseil général du Jura.