BARBE BLEUE - Ensemble Justiniana

Transcription

BARBE BLEUE - Ensemble Justiniana
BARBE BLEUE
d'après le conte de Charles Perrault
Suivi du
CHATEAU DE BARBE BLEUE
Opéra en un acte de Béla Bartók
Livret de Béla Balázs.
© 1921 - Universal Edition A.G., Vienne
Arrangement de Jean Koerner et Jean-François Ziegel
pour piano 4 mains, harmonium, celesta
© 2004 - Universal Edition A.G., Vienne
Spectacle nuptial et itinérant
Tournée dans les villages de Franche-Comté du 16 août au 4 septembre 2004
Les 18 et 19 septembre 2004 au Festival Ile de France
Une production de l’ENSEMBLE JUSTINIANA
en coréalisation avec le Festival Ile de France
Avec le soutien de la Fondation d'entreprise France Télécom
et de la SPEDIDAM
L’ENSEMBLE JUSTINIANA est subventionné par le Ministère de la Culture et de la
Communication, le Conseil régional de Franche-Comté, le Conseil général du Jura,
le Conseil général de la Haute-Saône et le Conseil général du Doubs.
BARBE BLEUE
Autre histoire, autre temps
Quelque part enfoui dans les mémoires de notre enfance…
Dans les châteaux et autres demeures seigneuriales
L’histoire d’une première nuit de noce
Là haut, tout là haut
Où Sœur Anne ne voit rien venir
Imaginez vous invité au mariage
Au son d’une musique endiablée
Avec des musiciens venus de là-bas, de hongrie
Hommage à Bartok et sa curiosité pour les musiques traditionnelles de son pays
Au bout du chemin apparaît la mariée
L’homme à la Barbe Bleue l’attend
Une fête en leur honneur
et le départ jonché d’indices vers la demeure mystérieuse
Des portes qui grincent
Une goutte de sang
Et du silence…
Beaucoup de silence…
celui qui éveille la curiosité
et vous invite à entrebailler la porte
d’une première nuit de noce
Charlotte Nessi-Janvier 2004
UN PROJET ENTRE LA FRANCE ET LA HONGRIE
A la recherche de nouvelles formes de production et de diffusion lyrique, notre
choix s’est porté cette année sur "LE CHATEAU DE BARBE BLEUE" de Béla Bartók
dans une adaptation orchestrale commandée par l’atelier lyrique du Rhin. Elle a
été réalisée pour 3 claviers et piano 4 mains, à l’image de la première audition de
cette œuvre qui a été exécutée par le compositeur lui - même et sa femme au
piano.
Il nous a paru important d’associer des musiciens hongrois à cette production,
D’une part pour nous ouvrir sur une autre culture,
d’autre part pour faire ressurgir les racines de cette œuvre, dans la lignée du travail
de Bartók sur les musiques traditionnelles de son pays.
Et retrouver ainsi cette filiation en effectuant le chemin inverse :
Bartók s’est inspiré des musiques traditionnelles pour l’écriture de Barbe Bleue.
Pour ce projet, nous allons à la recherche des musiques traditionnelles qui s’en
inspirent.
Notre souhait est d’amener le public à parcourir cette filiation lui aussi, le
familiariser avec les modes et tournures mélodiques des musiques traditionnelles
et lui donner ainsi une « clef » pour entrer dans l’écriture savante de Barbe Bleue.
Créer des climats d’écoute différents.
Entendre des sonorités nouvelles
Donner un autre son à la fête.
Créer une autre approche de cette musique.
Tel est notre souhait.
Il s’agit de créer un cheminement qui, partant de situations festives et conviviales
(la noce) propres à ces musiques traditionnelles aboutit à l’univers sonore de cet
opéra à l’histoire sombre
A l’inverse, nous tenterons aussi d’inclure des thèmes de l’opéra dans les musiques
proposées par les musiciens hongrois.
Cheminement à la fois musical et géographique, le public étant amené à se
déplacer de la place du village au château de Barbe Bleue.
Ce travail nécessitera des recherches et un travail de collaboration et d’écriture
entre les artistes des 2 pays.
D’une part sous forme d’ateliers en Hongrie, d’autre part avec la venue des
musiciens hongrois pour la période des répétitions musicales en France avant la
création du spectacle.
A PROPOS DE L’ŒUVRE
Créé à Budapest, 24 mai 1918, ce court opéra de Bartók est l'une des plus
impressionnantes parmi ses œuvres les plus anciennes.
Quoiqu'elle puisse devoir quant à sa conception, à Debussy et à Maeterlinck, la musique
n’en est pas moins bien caractéristique du compositeur.. Dans le Sunday Times, en 1972,
Desmond Shawe-Taylor écrivait : "Ce conte peut être compris à plusieurs niveaux : comme
la découverte réciproque, selon un processus raccourci, de deux personnes, découverte qui
demanderait dans la vie réelle plusieurs années : comme un conflit entre l'homme, créatif,
rationnel, et la femme, émotive, source d'inspiration, mais qui ne comprend jamais
parfaitement ; plus profondément encore, comme une allégorie de la solitude de tous les
hommes. Bartók, qui avait un besoin impérieux de solitude intérieure, et dont les absences
étaient parfois effrayantes, s'est jeté lui-même dans le sujet de l'opéra avec une intensité
qui saisit l'auditeur." Il y a peu d'action dans cette œuvre, et pourtant la musique en est
avant tout dramatique, tout comme la couleur orchestrale préserve une certaine vitalité et
vigueur, même dans les moments les plus sombres".
Un serviteur apparaît devant le rideau pour annoncer que l'histoire de cet opéra est
légendaire. Et l’on découvre alors une grande pièce ou un escalier monte jusqu'à une porte
de fer : à droite de cette porte, on peut voir sept portes plus grandes. Il n'y a pas de
fenêtres ni aucune espèce de décoration. La pièce ressemble à une grande caverne vide.
Barbe Bleue entre, conduisant Judith par la main. Elle a quitté ses parents et sa
maison pour le suivre et vient à peine de retrouver courage. Elle voit les portes et veut les
ouvrir pour laisser entrer un peu d'air et de lumière dans le château. Elle frappe à la
première et entend un long soupir, tel qu'en fait le vent. Avec la clef que lui donne Barbe
Bleue, elle ouvre la porte, d'où jaillit aussitôt une lumière rouge. C'est la chambre de
torture et Judith s'étonne que les murs soient tachés de sang, mais elle n'a pas peur.
Elle ouvre ensuite quatre autres portes. Une lumière couleur de bronze vient de
l'armurerie ; une lumière dorée s'échappe du trésor où elle prend une cape couverte de
bijoux et une couronne ; une lumière bleutée passe par la porte qui cachait le jardin ; et
une lumière blanche éblouissante l'aveugle lorsqu'elle ouvre la porte qui donne sur le
royaume de Barbe Bleue. Chaque fois Judith voit des traces de sang : sur les armes de
l'armurerie, sur les bijoux et les robes, sur les fleurs du jardin, et même dans la couleur du
nuage qui est au-dessus du royaume.
Judith ne tient pas compte de la mise en garde de Barbe Bleue et ouvre la sixième
porte Lorsqu'elle demande à Barbe Bleue qu’elle est la signification de l'eau qui se trouve
derrière elle, il lui répond "Larmes". Il essaie de l'empêcher d'aller jusqu'au bout de son
intention, et la prend amoureusement dans ses bras. Elle lui demande s'il a aimé d'autres
femmes, et lorsqu'il essaie d'éviter la question, elle exige qu'il lui donne la septième clef
pour qu'elle puisse découvrir ce que cache cette porte. En la lui donnant, il lui dit qu'elle
lui révélera toutes les femmes qu'il a eues.
Elle ouvre la septième porte, et la cinquième et la sixième porte se referment
aussitôt ; en même temps, les lumières s'atténuent. Trois femmes sortent alors. Barbe
Bleue s'agenouille devant-elles et leur assure qu'il ne les oublie pas ; Judith est
impressionnée par leur beauté. Dans sa première femme, Barbe Bleue voit l'incarnation du
matin de sa vie, dans la seconde le midi et dans la troisième le soir. L'une après l'autre,
elles disparaissent derrière la porte et la quatrième porte se referme. Il s'adresse alors à
Judith. Elle est la plus belle de toutes, et c'est la nuit qu'il l'a rencontrée : après elle, ce
sera la nuit éternelle. Il va lentement chercher la cape et la couronne de la troisième porte,
qui se referme derrière lui, et les met sur Judith. Elle reste un instant à le supplier, puis se
retourne et passe par la septième porte qui se ferme derrière elle. Barbe Bleue est à
nouveau seul.
LE CHATEAU DE BARBE BLEUE
DISTRIBUTION
Musique :
Texte
Béla BARTÓK
Béla BALAZS
Adaptation
pour 3 claviers
Texte du serviteur
Jean KOERNER et Jean François ZIEGEL
Marie Noëlle RIO
Commande de l'atelier lyrique du Rhin en 1983
sur une idée originale de Pierre BARRAT et Marie-Noëlle RIO
Direction musicale
Denis COMTET
Mise en scène
Assistée de
Charlotte NESSI
Eric WOLFER
Scénographie/ Lumières Gérard CHAMPLON
Costumes
Jean-François GOBERT
Chef de Chant
Gwenaëlle COCHEVELOU
Bande Sonore
Philippe MION
AVEC
Judith
Barbe Bleue
Le Serviteur Au piano, au célesta
et à l’harmonium
Les musciens
et chanteurs du
Groupe FONÓ
Musicienne interprète
Sylvie ALTHAPARRO - Katalin KAROLYI
Alexandre VASSILIEV - Paul GAY
Eric WOLFER
Denis COMTET
Gwenaëlle COCHEVELOU
Jean-Luc AYROLES
Ágnes HERCZKU
Gergely AGOCS
Tamás GOMBAI
István PÁL
Sándor D. TOTH
Zsolt KÜRTÖSI
Kálmán BALOGH
Cécilia Banos
chant
chant, flûte, duda fugara, tarogato
premier violon, kontra
second violon, kontra
bracsa, gardon
contrebasse, accordéon
cymbalum
Atelier costume
Et régie costumes
Assisté de
David FOUSSIER
Lucile SIMONIN
Régie de tournée
Gérard CHAMPLON
Philippe CHAMBION
Emmanuel TARON
Régie Catering
Yvan CLAVEL
Attachée de production
Marie Hélène BASSET
Secrétariat de production Jocelyne NICOLA
Graphisme
Isabelle DURAND
Communication
Bertille MACÉ
Attachée de presse
Catherine GUIZARD
Béla BARTÓK
Compositeur
Né en Hongrie, le 25 mars 1881.
Sa mère lui donna ses premières leçons de piano lorsqu'il avait six ans,
enseignement qui se poursuivit sous la direction de L. Erkel, de 1894 à 1899, pour
se terminer au conservatoire de Budapest (1899-1903). Les musiciens qui
exercèrent la plus profonde influence sur son style furent Bach, Beethoven et Liszt
d'une part, ses contemporains hongrois et français d'autre part.
Sa première œuvre importante, créée en 1904 à Manchester sous la direction de
Hans Richter, fut le poème symphonique Kossuth, où se conjuguent l'influence de
Strauss (Bartók venait d'avoir la révélation de son Zarathoustra) et une inspiration
nationaliste hongroise. C'est à cette époque que Bartók découvre la musique des
paysans hongrois ("Chacune de nos mélodies populaires est un véritable modèle de
perfection artistique", écrira-t-il en 1928) et qu'il rencontre Kodaly (1905). En 1906,
les deux amis publient ensemble leur premier recueil de folklore. Par la suite,
Bartók notera et enregistrera sur rouleau phonographique près de dix mille
mélodies populaires hongroises, slovaques, roumaines, ukrainiennes, serbo-croates,
bulgares, turques, arabes (dans le Sud algérien), travail d'une ampleur et d'une
qualité scientifique sans précédent. Cependant, la réputation du pianiste va
croissant (en 1907, il est nommé professeur au conservatoire de Budapest); celle du
compositeur date de la création à Budapest en 1918 du Château de Barbe-Bleue.
Bartók joue alors ses œuvres dans toute l'Europe et aux U.S.A. (1927-1928), mais
son propre pays ne reconnaît pas encore son talent. Son Mandarin merveilleux,
composé en 1919, est créé en 1926 à Cologne; il ne sera représenté sur une scène
hongroise qu'en 1945. Son chef-d'œuvre, la Musique pour cordes, percussion et
célesta, est composé en 1936 pour l'orchestre de chambre de Bâle. En 1940,
l'emprise nazie sur la Hongrie le pousse à s'expatrier : il accepte une invitation de
la Columbia University et s'embarque pour New York. Pendant deux années
exténuantes, tout en poursuivant ses travaux sur le folklore, il multiplie les
conférences et les concerts (il joue notamment sa Sonate pour deux pianos et
percussion, avec sa femme, Ditta Pàsztory). Mais il ne remporte pas le succès
attendu, se sent extrêmement faible, et sa situation financière est tragique.
"Jamais depuis que je gagne ma vie, je n'ai été dans une position si difficile" écritil. Ses amis et l'Association des compositeurs américains l'aident. Menuhin lui
commande la Sonate pour violon seul, Koussevitzky le Concerto pour orchestre,
Primrose le Concerto pour alto. Il termine la Sonate et le Concerto pour orchestre,
ainsi qu'un troisième concerto pour piano (à quelques mesures près); mais il laisse
inachevés le Concerto pour alto et un septième quatuor à cordes (au stade
d'esquisses). "Je dois partir et j'ai encore tant à dire", confie-t-il à son médecin, peu
avant sa mort, le 26 septembre 1945 à New York.
LE CONTE ORIGINAL de Charles PERRAULT
Il était une fois… un homme qui avait de belles maisons à la Ville et à la
Campagne, de la vaisselle d'or et d'argent, des meubles en broderie, et des
carrosses tout dorés; mais par malheur cet homme avait la barbe bleue : cela le
rendait si laid et si terrible, qu'il n'était ni femme ni fille qui ne s'enfuît de devant
lui.
Une de ses Voisines, Dame de qualité, avait deux filles parfaitement belles. Il
lui en demanda une en Mariage, en lui laissant le choix de celle qu'elle voudrait lui
donner. Elles n'en voulaient point toutes deux, et se la renvoyaient l'une à l'autre,
ne pouvant se résoudre à prendre un homme qui eût la barbe bleue. Ce qui les
dégoûtait encore, c'est qu'il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu'on ne savait
ce que ces femmes étaient devenues.
La Barbe Bleue, pour faire connaissance, les mena avec leur mère, et trois ou
quatre de leurs meilleures amies, et quelques jeunes gens du voisinage, à une de
ses maisons de campagne, où on demeura huit jours entiers. Ce n'était que
promenade, que parties de chasse et de pêche, que danses et festins, que
collocations: on ne dormait point, et on passait toute la nuit à se faire des malices
les uns aux autres; enfin tout alla si bien, que la cadette commença à trouver que
le Maître du logis n'avait plus la barbe si bleue; et que c'était un fort honnête
homme. Dès qu'on fut de retour à la Ville, le Mariage se conclut.
Au bout d'un mois la Barbe Bleue dit à sa femme qu'il était obligé de faire
un voyage en Province, de six semaines au moins, pour une affaire de
conséquence; qu'il la priait de se bien divertir pendant son absence, qu'elle fît
venir ses bonnes amies, qu'elle les menât à la Campagne si elle voulait, que partout
elle fit bonne chère. "Voilà, lui dit-il, la clef des deux grands garde-meubles, voilà
celles de la vaisselle d'or et d'argent qui ne sert pas tous les jours, voilà celles de
mes coffres-forts, où est mon or et mon argent, celles des cassettes où sont mes
pierreries, et voilà le passe-partout de tous les appartements. Pour cette petite clefci, c'est la clef du cabinet au bout de la grande galerie de l'appartement bas :
ouvrez tout, allez partout, mais pour ce petit cabinet, je vous défends d'y entrer, et
je vous le défends de telle sorte, que s'il vous arrive de l'ouvrir, il n'y a rien que
vous ne deviez attendre de ma colère."
Elle promit d'observer exactement tout ce qui lui venait d'être ordonné; et
lui, après l'avoir embrassée, il monte dans son carrosse, et part pour son voyage.
Les voisines et les bonnes amies n'attendirent pas qu'on les envoyât quérir
pour aller chez la jeune Mariée, tant elles avaient d'impatience de voir toutes les
richesses de sa Maison, n'ayant osé y venir pendant que le Mari y était, à cause de
sa barbe bleue qui lui faisait peur.
Les voilà aussitôt à parcourir les chambres, les cabinets, les garde-robes, toutes
plus belles et plus riches les unes que les autres. Elles montèrent ensuite aux
garde-meubles, où elles ne pouvaient assez admirer le nombre et la beauté des
tapisseries, des lits, des sofas, des cabinets, des guéridons, des tables et des
miroirs, où l'on se voyait depuis les pieds jusqu'à la tête, et dont les bordures, les
unes de glace, les autres d'argent et de vermeil doré, étaient les plus belles et les
plus magnifiques qu'on eût jamais vues.
Elles ne cessaient d'exagérer et d'envier le bonheur de leur amie, qui cependant ne
se divertissait point à voir toutes ces richesses, à cause de l'impatience qu'elle avait
d'aller ouvrir le cabinet de l'appartement bas.
Elle fut si pressée de sa curiosité, que sans considérer qu'il était malhonnête
de quitter sa compagnie, elle y descendit par un petit escalier dérobé, et avec tant
de précipitation, qu'elle pensa se rompre le cou deux ou trois fois. Etant arrivé à la
porte du cabinet, elle s'y arrêta quelque temps, songeant à la défense que son Mari
lui avait faite, et considérant qu'il pourrait lui arriver malheur d'avoir été
désobéissante; mais la tentation était si forte qu'elle ne put la surmonter: elle prit
donc la petite clef, et ouvrit en tremblant la porte du cabinet.
D'abord elle ne vit rien, parce que les fenêtres étaient fermées; après
quelques moments elle commença à voir que le plancher était tout couvert de sang
caillé, dans lequel se miraient les corps de plusieurs femmes mortes, et attachées
le long des murs. (C'étaient toutes les femmes que la Barbe Bleue avaient épousées
et qu'il avaient égorgées l'une après l'autre.) Elle pensa mourir de peur, et la clef
du cabinet, qu'elle venait de retirer de la serrure, lui tomba de la main. Après avoir
un peu repris ses esprits, elle ramassa la clef, referma la porte, et monta à sa
chambre pour se remettre un peu, mais elle n'en pouvait venir à bout, tant elle
était émue.
Ayant remarqué que la clef du cabinet était tâchée de sang, elle l'essuya
deux ou trois fois, mais le sang ne s'en allait point; elle eut beau la laver, et même
la frotter avec du sablon et avec du grès, il y demeura toujours du sang, car la clef
était Fée, et il n'y avait pas moyen de la nettoyer tout à fait: quand on ôtait le sang
d'un côté, il revenait de l'autre.
La Barbe Bleue revint de son voyage dès le soir même, et dit qu'il avait reçu
des Lettres dans le chemin, qui lui avaient appris que l'affaire pour laquelle il était
parti venait d'être terminée à son avantage. Sa femme fit tout ce qu'elle put pour
lui témoigner qu'elle était ravie de son prompt retour.
Le lendemain il lui redemanda les clefs, et elle les lui donna, mais d'une
main si tremblante, qu'il devina sans peine tout ce qui s'était passé.
"D'où vient, lui dit-il, que la clef du cabinet n'est point avec les autres ? - il
faut, dit-elle, que je l'aie laissée là-haut sur ma table. - Ne manquez pas, dit la
Barbe Bleue, de me la donner tantôt." Après plusieurs remises, il fallut apporter la
clef. La Barbe Bleue, l'ayant considérée, dit à sa femme: "Pourquoi y a-t-il du sang
sur cette clef? - Je n'en sais rien, répondit la pauvre femme, plus pâle que la mort. Vous n'en savez rien, reprit la Barbe Bleue, je le sais bien, moi; vous avez voulu
entrer dans le cabinet! Hé bien, Madame, vous y entrerez, et irez prendre votre
place auprès des Dames que vous y avez vues."
Elle se jeta aux pieds de son Mari, en pleurant et en lui demandant pardon,
avec toutes les marques d'un vrai repentir de n'avoir pas été obéissante. Elle aurait
attendri un rocher, belle et affligée comme elle était; mais la Barbe Bleue avait un
cœur plus dur qu'un rocher. "Il faut mourir, Madame, lui dit-il, et tout à l'heure. Puisqu'il faut mourir, répondit-elle, en le regardant les yeux baignés de larmes,
donnez-moi un peu de temps pour prier Dieu. - Je vous donne un demi-quart
d'heure, reprit la Barbe Bleue, mais pas un moment davantage."
Lorsqu'elle fut seule, elle appela sa sœur, et lui dit : "Ma sœur Anne, car elle
s'appelait ainsi, monte, je te prie sur le haut de la Tour, pour voir si mes frères ne
viennent point; ils m'ont promis qu'ils me viendraient voir aujourd'hui, et si tu les
vois, fais-leur signe de se hâter" La sœur Anne monta sur le haut de la Tour, et la
pauvre affligée lui criait de temps en temps: "Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien
venir?" Et la sœur Anne lui répondait: "je ne vois rien que le Soleil qui poudroie, et
l'herbe qui verdoie."
Cependant la Barbe Bleue, tenant un grand coutelas à la main, criait de
toute force à sa femme: "Descends donc vite, ou je monterai là-haut. - Encore un
moment s'il vous plaît", lui répondit sa femme; et aussitôt elle criait tout bas :
"Anne ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir? - Je vois répondit la sœur Anne, une
grosse poussière qui vient de ce côté-ci - Sont-ce mes frères? Hélas, non, ma sœur,
c'est un troupeau de moutons. - Ne veux-tu pas descendre? criait la Barbe Bleue. Encore un moment" répondait sa femme; et puis elle criait : " Anne, ma sœur
Anne, ne vois-tu rien venir?
- je vois, répondit-elle, deux Cavaliers qui viennent de ce côté-ci, mais ils sont bien
loin encore…Dieu soit loué ! s’écria t’elle un moment après, ce sont mes frères ; je
leur fais signe tant que je puis de se hâter."
La Barbe Bleue se mit à crier si fort que toute la maison en trembla. La
pauvre femme descendit, et alla se jeter à ses pieds toute éplorée et toute
échevelée. "Cela ne sert de rien, dit la Barbe Bleue, il faut mourir. "Puis la prenant
d'une main par les cheveux, et de l'autre levant le coutelas en l'air, il allait lui
abattre la tête. La pauvre femme se tournant vers lui, et le regardant avec des yeux
mourants, le pria de lui donner un petit moment pour se recueillir. "Non, non, ditil, et recommande toi à Dieu"; et levant son bras… Dans ce moment on heurta si
fort à la porte, que la Barbe Bleue s'arrêta tout court. On ouvrit, et aussitôt on vit
entrer deux Cavaliers, qui mettant l'épée à la main, coururent droit à la Barbe
Bleue.
Il reconnut que c'était les frères de sa femme, l'un Dragon et l'autre
Mousquetaire, de sorte qu'il s'enfuit aussitôt pour se sauver; mais les deux frères le
poursuivirent de si près, qu'ils l'attrapèrent avant qu'il pût gagner le perron. Ils lui
passèrent leur épée au travers du corps, et le laissèrent mort. La pauvre femme
était presque aussi morte que son Mari, et n'avait pas la force de se lever pour
embrasser ses frères.
Il se trouva que la Barbe Bleue n'avait point d'héritiers, et qu'ainsi sa femme
demeura maîtresse de tous ses biens. Elle en employa une partie à marier sa sœur
Anne avec un jeune Gentilhomme, dont elle était aimée depuis longtemps ; une
autre partie à acheter des Charges de Capitaine à ses deux frères; et le reste à se
marier elle-même à un fort honnête homme, qui lui fit oublier le mauvais temps
qu'elle avait passé avec la Barbe Bleue.
MORALITE
La curiosité malgré tous ses attraits,
Coûte souvent bien des regrets;
On en voit tous les jours mille exemples paraître.
C'est, n'en déplaise au sexe, un plaisir bien léger,
Dès qu'on le prend il cesse d'être,
Et toujours il coûte trop cher.
ÉQUIPE ARTISTIQUE
L’ENSEMBLE JUSTINIANA ET CHARLOTTE NESSI
mise en scène
Bien campé sur ses bases franc-comtoises, épaulé par des soutiens fidèles,
l’Ensemble Justiniana s’intéresse à de nouvelles formes de production. Avec une
équipe à géométrie variable, il tente de renouveler l’approche du répertoire lyrique
et de produire des œuvres nouvelles ouvertes à différentes formes d’expression
musicale. A la recherche d’un nouveau public, l’Ensemble Justiniana va à sa
rencontre, le forme et l’intègre dans ses productions.
Indépendamment de son propre parcours de metteur en scène (Beau Soir de G.
Pesson au Festival Musica de Strasbourg, Didon et Enée de H. Purcell à l’Opéra de
Montpellier et La Cenerentola de G. Rossini avec l’Orchestre National de Lille...),
Charlotte Nessi, avec l’Ensemble Justiniana, invente et imagine des projets de toute
sorte : en 1986, elle réalise Celui qui dit oui de K. Weill et B. Brecht dans cinq villes
de France, puis à l’Opéra de Montpellier. En 1993, deux autres mises en scène
d’opéras didactiques de B. Brecht, K. Weill et P.Hindemith voient le jour : Vol audessus de l’océan et L’Importance d’être d’accord. En 1995, Celui qui dit oui est
présenté à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille.
Souhaitant privilégier les projets pluriculturels, l’Ensemble Justiniana se lance en
1989 dans l’aventure de Quichotte, opéra jazz qui met en relation l’écrivain français
J.-L. Lagarce et le compositeur britannique M. Westbrook. Au début 2000, après
deux années de résidence d'artistes, Les Marimbas de l’exil, opéra franco-mexicain,
texte de P. Serrano et musique de L. Le Masne, est créé à l’Opéra de Besançon
puis au Festival du Centre historique de Mexico. Ce nouveau projet de Barbe Bleue
de B. Bartók s’ouvre à une coopération avec la Hongrie.
La piste de la création lyrique est également exploitée : En 1987, le Journal d’un
usager de l’espace I, première aventure avec le texte de G. Perec "Espèces
d’espaces" (musique d’A. Litolff) en Franche-Comté, puis au Théâtre de la Bastille à
Paris, en 1997-1998 conduit au Journal d'un usager de l'espace II sur une partition
de Didier Lockwood, créé en 1999 à l'Amphithéâtre de l'Opéra Bastille. Une autre
création, Choc lyrique de chocolat du compositeur P. Mion, montée avec Ile-deFrance Opéra et Ballet, est toujours en tournée. Le dernier projet, Le Sourire au
pied de l’échelle- une adaptation du texte de Henry Miller - création musicale de
François Raulin est créé et repris en 2002 et 2003 à l’Amphithéâtre de l’Opéra
national de Paris.
L’Ensemble Justiniana s’intéresse également au répertoire avec L’Arche de Noé
de B. Britten à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille et la Petite Messe solennelle de
Rossini au Festival international de musique de Besançon en 1990, la création du
Voyage dans la lune de J. Offenbach dans une orchestration de J.-C. Pennetier en
1994,
Ba-ta-clan à l’Opéra de Caen et à l’Opéra Théâtre de Besançon en 1998.
Le souci d’un véritable travail sur le terrain conduit l’Ensemble Justiniana à
assurer la direction artistique d’un projet qui aboutit en 1993 à la création de La
Petite Sirène (livret de M. Yourcenar, musique de D. Probst) dans une usine
désaffectée de Poligny, dans le Jura. Reprise en 1994 à l’Opéra Théâtre de Massy,
puis à Lille en 1999, après deux nouvelles années de travail. Et en 1996, toujours en
région Franche-Comté, l’Ensemble Justiniana et Charlotte Nessi sont chargés d’un
nouveau projet d’opéra sur un livret de L. Pergaud et une musique de P. Servain,
La Guerre des boutons.
En 1993, un Centre d’art lyrique junior est mis en place en Franche-Comté. Il
monte Guys and Dolls, comédie musicale de F. Loesser et La Princesse au petit pois,
et s’associe chaque année aux projets de l’Ensemble Justiniana.
A l’été 2000, Quichotte, un voyage à travers le temps…, opéra itinérant dans les
villages, est créé dans le cadre du Festival international de musique de BesançonFrance-Comté et du Festival d'Ile de France et repris l’année suivante .
Dans la continuité de l’aventure Quichotte, l’Ensemble Justiniana repart au cours
des étés 2 002-2003 sur les chemins en compagnie de Hansel et Gretel pour monter
un opéra promenade, d’après l’oeuvre d’E. Humperdinck, dans les sous-bois
comtois, au Festival Ile de France et au Festival Opéra des rues.
Depuis 1997 et la création de Brundibár de H. Krása à l’Amphithéâtre de l’Opéra
Bastille (repris dans ce même lieu et en Région Nord-Pas-de-Calais en 1998, et à
l'Opéra national de Lyon en mai 2001), Oliver! de Lionel Bart, et dernièrement le
Sourire au pied de l’échelle d'Henry Miller. François Raulin, l’Ensemble Justiniana
en association avec la Région Franche-Comté, travaille régulièrement à l’Opéra
National de Paris et devient Compagnie nationale de théâtre lyrique et musical.
En Franche-Comté, la Compagnie est en résidence au Théâtre Edwige Feuillère de
Vesoul où il vient de présenter en juin 2004 sa dernière création West Side Story de
L. Bernstein.
Actuellement l’Ensemble travaille à la création, après un concert mis en espace à la
Cité de la musique en Janvier 2004, de Aventures, Nouvelles Aventures de G.Ligeti
avec l’Ensemble Intercontemporain.
DENIS COMTET
Direction musicale
Denis Comtet est né en 1970 à Versailles. Il étudie l’orgue au Conservatoire de
Saint Maur sous la direction de Gaston Litaize. Il est ensuite admis au
Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (CNSMP) où il obtient un
premier prix d’orgue (1989) et un premier prix d’accompagnement à l’unanimité
(1993). Il étudie par ailleurs la direction d’orchestre avec Bruno Aprea (Rome).
En 1999, il est nommé assistant de la classe de chant d’Isabelle Guillaud au
CNSMP. Comme chef de chant, il participe à de nombreuses productions lyriques,
aussi bien classiques : Didon et Enée, La forza del destino, Cenerentola, L’enfant et
les sortilèges, Antigona, Rossignol, etc. que contemporaines : Broken String (Param
Vir), Médéamatérial (Dusapin), Le village du Louveteau (When Ging).
Il collabore avec le chœur de chambre Accentus, dont il prend régulièrement en
charge la préparation artistique, en particulier lors de créations françaises
d’œuvres avec orchestre de Fénelon, Kybourz, Pintscher, Dalbavie, etc. En novembre
2001, il est l’assistant de Laurence Equilbey au théâtre du Châtelet pour L’amour
de loin de Kaija Saariaho, puis en 2003 à l’opéra de Paris pour la création de Perela
de Pascal Dusapin.
En 2000, il est engagé comme chef assistant au festival d’Aix en Provence, ainsi
qu’auprès de l’orchestre de la Beethoven Akademie à Anvers. En 2001, il est
nommé chef assistant à l’opéra de Rouen (Léonard de Vinci) qu’il dirige
régulièrement au concert. En 2002, il est nommé sur concours chef assistant de
l’Ensemble Intercontemporain (EIC). Il débute à la tête de cet ensemble dans un
programme Varèse à la Cité de la Musique (Paris) en mai 2003. Il dirige par ailleurs
L’enlèvement au Sérail et Traviata à la tête du Dartington Festival Orchestra
(Angleterre), ainsi que Don Pasquale au Festival de Salerno (Italie).
En 2004, il est de nouveau invité à diriger l’orchestre de l’opéra de Rouen et l’EIC
(programme Ligeti). Il est actuellement chef-assistant d’Emmanuelle Haïm au
Festival de Glyndbourne dans deux productions consacrées à Haendel (Theodora et
Rodelinda). Il vient de participer à la création du nouvel opéra de Matthias
Pintscher en mars 2004 (création de l’opéra de Paris).
GWENAËLLE COCHEVELOU
Chef de chant et pianiste
Née à Brest, elle commence la musique dans sa ville natale, puis après des études
générales scientifiques, elle entre au CNSM de Paris où elle obtient en 1993 un
premier prix d’Accompagnement au piano (classe de Jean Koerner), en 1995 un
premier prix de Direction de chant (classe de Serge Zapolsky), ainsi qu’un premier
prix à de musique de chambre (classe de Michel Cals), tous trois décernés à
l’unanimité. Elle a, par ailleurs, étudié la direction d’orchestre avec Dominique
Rouits à l’Ecole Normale de Musique. Titulaire d’un C.A de formation musicale et
d’un D.E d’accompagnement, elle est nommée en 1993 assistante de la classe
d’accompagnement d’Alain Jacquon au CNR de Paris, ainsi qu’accompagnatrice au
CNSM pour la classe de contrebasse. A partir de 1998, elle travaille comme chef de
chant à l’Opéra de Lyon (direction musicale : Louis Langrée), puis à Paris,
notamment au théâtre du Châtelet et à Radio-France. A l’étranger, elle est invitée
comme chef de chant pour la préparation musicale d’ouvrages en français par le
festival Klangbogen-Wien (Autriche), ainsi que par le festival de Printemps de
Budapest en collaboration avec les chefs d’orchestre Bertrand de Billy, Pascal
Rophé, Marco Guidarini. Elle a été chef de chant sur plusieurs ouvrages
contemporains : Création de l’Opéra de Gilbert Amy, « Le Premier cercle » (1999)
sous la direction musicale de Michel Plasson; « Trois Sœurs » de Peter Eötvös,
direction musicale Kent Nagano; «Le Roi Saül » de Flavio Testi (2003) direction
Massimo Zanetti. En outre, elle travaille régulièrement avec le chœur de chambre
Accentus (dir : L.Equilbey) sur la préparation de partitions contemporaines ( WeltParlament de Stockhausen pour le concert d’ouverture de la biennale de chant à la
Cité de la musique (2003), Péréla de Dusapin à l’Opéra Bastille (2003), L’espace
dernier de Pintscher, à l’opéra Bastille (2004) ,etc…) ainsi qu’avec les Chœurs de
Radio-France. Elle a également participé en tant que pianiste / claviers aux
créations des compositeurs Vincent Bouchot, Régis Campo, François Paris, Pascal
Zavarro. Dans le domaine de l’Opérette et de la comédie musicale, elle a créé un
spectacle intitulé « Elles sont un peu Olé-Olé ! » représenté en 2002 et 2003,
participé à la rédaction d’un catalogue raisonné des œuvres d’Albert Willemetz et
joué au sein de l’orchestre Philharmonique de Radio-France dans le cadre de la
soirée Broadway à Paris au théâtre du Châtelet en 2004. Parallèlement, elle est
professeur de déchiffrage-piano au Conservatoire du Centre à Paris et accompagne
des chanteurs en récital.
KATALIN KAROLYI
Mezzo Soprano
Née en Hongrie, Katalin Károlyi commence ses études musicales par le violon ainsi
qu’à la Maîtrise de la Radio Hongroise. En France elle suit la formation du Studio
Versailles Opéra avec Rachel Yakar et René Jacobs.
Depuis, elle s'est produite sous la direction de chefs prestigieux tels que Yehudi
Menuhin (Funeral Rite de Z. Jeney), William Christie (Il Ritorno d’Ulisse de
Monteverdi; Médée, Les Plaisirs de Versailles, La Descente d’Orphée aux Enfers de
M.-A. Charpentier; Hippolyte et Aricie de J.-P. Rameau; Il Sant’ Alessio de S. Landi),
Philippe Herreweghe (Messe de Stravinsky), Peter Srottner (Elektra de R. Strauss),
Ed Spanjaard (Alfred, Alfred… de F. Donatoni), Laurence Equilbey (musiques
vocales de Debussy, Ravel, Poulenc), Bernard Tétu (musique de chambre allemande
des XIX-XX. siècles), Roland Hayrabedian (Les Noces de Stravinsky), David
Robertson, Jonathan Nott (créations contemporaines),...
On trouve son nom à l’affiche de grands festivals tels que le BBC Proms,
Huddersfield Contemporary Music Festival, le Festival d'Aix-en-Provence, le Ravinia
Festival Chicago, le Festival de Printemps de Budapest, le Festival d’Ile-de-France et
également dans des salles réputées comme l'Opéra National de Paris, la Scala de
Milan, l'Opéra de Lausanne, Brooklyn Academy of Music, Teatro Colon, Le Carnegie
Hall, Wigmore Hall, Barbican Center, Royal Albert Hall, Cité de la Musique...
György Ligeti, compose pour elle et pour l’Amadinda Percussion Group le cycle de
“Sippal, Dobbal, Nàdihegedüvel ” qu’elle chante aussi depuis avec Asko Ensemble,
London Symphonietta, Contrechamps, au Festival de Salzburg, à la NDR de
Hambourg, au Queen Elizabeth Hall, au Royal Albert Hall, Concertgebouw...
Katalin Károlyi a participé à de nombreux enregistrements radiophoniques
et discographiques avec Les Arts Florissants, le Groupe Vocal de France, Le
Parlement de Musique, La Chapelle Royale, Amadinda Percussion Group.
SYLVIE ALTHAPARRO
Mezzo Soprano
Sylvie Althaparro découvre la musique classique alors qu’elle poursuit des études
universitaires en langues étrangères. Elle a alors rapidement l’occasion de se
produire au sein d’excellents ensembles vocaux et baroques : Accentus, Akademia,
Les Demoiselles de Saint-Cyr.
A partir de 1994, elle étudie auprès de Madeleine le Marc Hadour et entre en
octobre de cette même année au Centre de Formation Lyrique de l’Opéra de Paris.
Depuis la fin de sa formation en 1997, la carrière de Sylvie Althaparro s’est orientée
vers le répertoire baroque ( elle a participé à plusieurs productions avec les Talens
Lyriques, Alain Zaepfell, Akademia, La Cappella della pieta de’ Turchini et a
interprété les rôles de Penelope, Ottavia et Messaggiera dans la Trilogie Monteverdi
de Jean-Claude Malgoire et l’opéra où elle chante des rôles tels que Sextus (La
Clémence de Titus , Rennes), Filipievna ( Eugène Onéguine ,Tours, Rennes), Baba la
Turque (Royaumont), Geneviève ( à l’Opéra Comique sous la direction de Georges
Prètre ) ,la 3e Dame ( Nice).
Elle chante sa 1ère Carmen au Festival de Musique en Baie en juillet 2001.
Au concert, elle interprète la Rhapsodie pour Alto de Brahms, Alexandre Nevsky
(Prokoviev) ou les Folk Songs de Berio.
Cette année sera davantage consacrée au concert avec,entre autres, la création
d’une pièce électroacoustique d’Alexandre Lévy à Radio-France.
A l’opéra, elle sera Hélène dans "Passionnément" de Messager à Rennes et Tours et
sera l'invitée du Festival de Potsdam pour l'opéra de Vivaldi "La Fida Ninfa".
ALEXANDRE VASSILIEV
Basse
Né à Saint-Pétersbourg, Alexandre Vassiliev étudie le chant au Conservatoire
Tchaïkovski de Moscou auprès d´Yevgheni Nesterenko, aussi que la composition.
Après l´obtention de son diplôme en 1994, il est engagé à l´opéra-studio de
l´Opéra de Bavière à Munich.
Il se produit ensuite à Fribourg, Brunswick et à l´Opéra de Cologne, où il chante
Bottom du "Songe d´une nuit dété" de Britten, Alidoro de "La Cenerentola" de
Rossini, Don Basilio de "Barbier de Séville", Figaro de "les Noces de Figaro",
Leporello de "Don Giovanni", Méphisto de "Faust", Ramfis d´"Aïda", Vodnik de
"Rusalka" de Dvorák, Kaspar de "Freischutz" de Weber, Camillo du "Conte d´hiver"
de Boesmans etc.
On a pu l´entendre au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, à la Deutsche Oper
am Rhein à Dusseldorf, au Grand Théâtre de Genève, au Théâtre des Champs
Elysées,à Nancy, Montpellier, Munich, Bologne, Amsterdam etc.
Il se consacre aussi au lied et à l´oratorio. Il donne régulièrement des concerts,
notamment avec Helmut Rilling, Christoph Spering et Enoch zu Guttenberg. Il se
produit dans "Ivan IV" de Bizet avec Radio France (CD), dans la Messe en do mineur
de Mozart à Paris, la Passion selon Saint Matthieu au Concertgebouw d´Amsterdam
et à la Philharmonie de Cologne etc. Il travaille avec des chefs d´orchestre comme
James Conlon, Michail Jurowski, Ivor Bolton, Armin Jordan et Kazushi Ono et avec
des metteurs en scène comme Willy Decker, Robert Carsen, Achim Freyer, Richard
Jones, Pierre Audi etc.
Ses engagements futurs comprennent "Der Ferne Klang" de Schreker en concert au
Concertgebouw, le Commendant de "La maison des morts", le Forestier de "La
Petite Renarde rusée" de Janácek, Biterolf de "Tannhäuser" et un récital des
mélodies de Chostakovitch au Grand Théâtre de Genève, "L´amour des trois
oranges" à Amsterdam, Filippo II de "Don Carlo" et Don Pizarro de "Fidelio" à
Bielefeld.
PAUL GAY
Baryton-basse
Après un premier Prix au Conservatoire National Supérieur de Paris, Paul Gay se
perfectionne auprès de Kurt Moll à Cologne.
La saison 2003-2004 verra ses débuts à Genève dans le rôle de Colline et il
chantera son premier Golaud en mars 2004 à L’Opéra National de Lyon dans une
production de Peter Stein. Il sera ensuite Leporello en mai 2004 à l'Opéra de
Frankfurt. L'été 2004 marquera ses débuts au Festival de Glyndebourne dans le
rôle de Garibaldo de Rodelinda de Haendel.
Dernièrement, il a chanté leTierbändiger et l'Athlète dans Lulu à l’Opéra de
Frankfurt, Ferrando dans le Trouvère à L'Opéra Royal de Wallonie et le Messie
de Haendel et les Indes Galantes de Rameau avec l'Orchestre Philharmonique de
Berlin et les Arts Florissants sous la direction de William Christie en tournée en
Asie.
Lauréat de plusieurs concours internationaux, Paul Gay débute en Allemagne en
1997 dans la troupe du Théâtre d'Osnabrück où il se forge un répertoire large :
Colline, Kecal, Walter, Don Quichotte, Dr Kolenaty. D'autres engagements suivent
en Allemagne à Hanovre, Munster, Detmold dans les rôles-titre de Figaro et Don
Giovanni de Mozart.
La saison 2001 voit le début d'une collaboration avec l'Opéra National de Lyon ou il
a déjà chanté entre autres des rôles tels qu'Alidoro, Collatinus, Basilio, Rangoni et
Colline. 2001 marque également ses débuts aux festivals internationaux d'Aix en
Provence et d'Edinburgh en tant que Sprecher dans Die Zauberflöte.
Récemment, il a chanté en concert le rôle de Temrouk dans Ivan IV de Bizet avec
l'Orchestre National de France au Théâtre des Champs-Élysées (CD paru chez
Naïve).
GERARD CHAMPLON
décors et lumières
Franc-Comtois, Gérard Champlon est, depuis 1985, de tous les chantiers de
l’Ensemble Justiniana. Décors et lumières éclosent ensemble, et il assure aussi la
direction technique des tournées : à lui les cadres à l’italienne, l’Amphithéâtre de
l’Opéra Bastille, l’ancienne tannerie de La Petite sirène à Poligny, la fabrique de
pipes de La Guerre des boutons à Baume-les-Dames... Parallèlement à sa
collaboration avec l’Ensemble Justiniana il travaille régulièrement à l’Opéra de
Montpellier : décors de Didon et Enée en 1991, Les Contes d’Hoffmann en 1993,
Samson et Dalila au Corum en 1998, et Les Mamelles de Tirésias en 1999 et
récemment les décors de Die lustigen Nibelungen de Oscar Strauss.
JEAN-FRANÇOIS GOBERT
costumes
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art,
Jean-François Gobert, est dessinateur et créateur de costumes et de décors de
théâtre, d'opéra et plus récemment de cinéma. Il travaille avec de nombreux
metteurs en scène : Robert Carsen pour Salomé à l'Opéra national de Lyon en 1990,
Guy Coutance depuis 1991 et notamment pour Cosi fan tutte à Vichy en 1997, JeanMarie Villégier pour Hippolyte et Aricie au Palais Garnier en 1996 puis à New York
en 1997, L'Ile des esclaves à Bordeaux en 1997 et Tartuffe à Paris en 1999; année
au cours de laquelle il est assistant de Pierre Strosser pour les décors et de Patrice
Cauchetier pour les costumes de Wozzeck à l'Opéra National de Paris, créateur des
costumes de L’Enfant et les sortilèges mis en scène par Yaël Bacry à Montpellier et
de ceux du film de Gabriel Aghion, Diderot. En 2000, il assiste Marina Draghici
pour les costumes des Indes galantes au Palais Garnier et Patrice Cauchetier pour
ceux de Mitridate, re di Ponte au Théâtre du Châtelet.
FONÓ ZENEKAR
Musiques et chants de Hongrie
Fonó Zenekar (ex-Hegedös) qui voit le jour en 1997, suit les traces de leurs aînés.
Tout comme leurs célèbres prédécesseurs, Béla Bartók, Zoltán Kodály et, avant
eux, Béla Vikár qui, en 1896, fut le premier en Europe à utiliser le phonographe
d'Edison, les sept musiciens de Fonó collectent et perfectionnent leurs
connaissances au contact direct des musiciens vivant dans les campagnes. Avec
eux, ils complètent leur formation, classique à la base, et entretiennent des liens
d'amitié qui sont la source même de leur force communicative. Ils ne témoignent
pas. Ils vivent. Et c'est bien l'âme de ces multiples traditions vocales et
instrumentales qui nous est ainsi offerte avec une belle et entraînante énergie.
Cette troisième génération n'a rien à envier à ses ascendants : la voix d'Agnès
Herczku, 28 ans, rappelle agréablement la douceur et la pureté de Marta
Sebestyén; Gergely Agócs, excellent chanteur, est aussi l'un des rares joueurs
actuels de cornemuse hongroise; violons, gardon, accordéon, cymbalom et
contrebasse complètent la formation de ce groupe dont la venue furtive à Paris en
décembre 2001 pour un bal hongrois au Théâtre de Chaillot, a laissé en haleine un
public déjà conquis par leur talent et leur bonheur de jouer.
DATES ET LIEUX DE LA TOURNEE
- lundi 16 août à 20h30 : Gy (70)
RV devant l'église // 03 84 32 93 93
- mardi 17 août à 20h30 : Gy (70)
RV devant l'église // 03 84 32 93 93
- mercredi 18 août à 20h30 : Montmirey-la-Ville (39)
RV devant la mairie // 03 84 70 20 84
- jeudi 19 août à 20h30 : Montmirey-la-Ville (39)
RV devant la mairie // 03 84 70 20 84
- dimanche 22 août à 20h15 : Montigny-lès-Arsures (39)
RV devant la mairie // 03 84 66 05 66 ou 03 84 66 11 19
- lundi 23 août à 20h15 : Montigny-lès-Arsures (39)
RV devant la mairie // 03 84 66 05 66 ou 03 84 66 11 19
- mercredi 25 août à 20h15 : Arc-et-Senans (25)
RV devant la Saline Royale // 03 81 82 34 43
- jeudi 26 août à 20h15 : Arc-et-Senans (25)
RV devant la Saline Royale // 03 81 82 34 43
- samedi 28 août à 20h00 : Cléron (25)
RV devant l'ancienne mairie // 03 81 62 18 38
- dimanche 29 août à 20h00 : Cléron (25)
RV devant l'ancienne mairie // 03 81 62 18 38
- mardi 31 août à 20h00 : Belvoir (25)
RV devant la mairie // 03 81 86 30 91 ou 03 81 86 84 85
- mercredi 01 septembre à 20h00 : Belvoir (25)
RV devant la mairie // 03 81 86 30 91 ou 03 81 86 84 85
- vendredi 03 septembre à 20h00 : Pesmes (70)
RV devant la mairie // 06 88 80 08 44
- samedi 04 septembre à 20h00 : Pesmes (70)
RV devant la mairie // 06 88 80 08 44
- samedi 18 septembre à 19h30 : Maisons-Laffitte (78)
au Château de Maisons
- dimanche 19 septembre à 19h30 : Ferrières-en-Brie (77)
au Château de Ferrières
ENSEMBLE JUSTINIANA
Compagnie nationale de théâtre lyrique et musical
Région Franche Comté
Montjustin 70110 Villersexel –
Secrétariat : 74 Grande Rue 25000 Besançon
tél: 03. 81 82 34 43 fax: 03. 81 82 34 42
Mail : [email protected]
Attachée de presse : Catherine GUIZARD
Tél : 06.60.43.21.13
Mail : [email protected]
L’Ensemble Justiniana est subventionné par le Ministère de la Culture et de la
Communication, le Conseil régional de Franche-Comté, le Conseil général de la
Haute-Saône, le Conseil général du Doubs, et le Conseil général du Jura.