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Projet Agro-Environnemental et Climatique du CHABLAIS Réalisation technique : Chambre d’agriculture Savoie Mont Blanc et collectivités du Chablais 15 octobre 2014 Sommaire Titre 1 : Présentation générale du PAEC ...................................................................................................... 3 1. Un opérateur unique… .................................................................................................................... 3 2. … avec des structures locales en charge de l’animation ................................................................ 3 3. Le périmètre du PAEC ..................................................................................................................... 4 4. Des partenariats complémentaires .................................................................................................. 5 Partie 2 : Le Chablais : un territoire varié aux richesses agricoles et environnementales à préserver ........ 5 1. Le Chablais, un périmètre pertinent pour un PAEC ........................................................................ 5 a. Entre lac et montagnes, un territoire à la fois périurbain et marqué par son environnement naturel .................................................................................................................................................... 5 b. Une dynamique démographique affirmée et une économie tournée vers les services ................ 6 c. Zonage administratif : une grande cohérence territoriale .............................................................. 6 2. Des démarches territoriales tournées vers l’environnement ........................................................... 6 3. Une agriculture variée, adaptée aux multiples facettes du territoire ............................................... 7 a. Une agriculture professionnelle caractérisée par des productions diversifiées ............................ 7 b. Une agriculture où l’élevage et les surfaces herbagères dominent .............................................. 7 c. Une agriculture orientée vers des produits locaux et de qualité ................................................... 7 d. Une agriculture soumise à la pression foncière ............................................................................ 8 e. Les systèmes agricoles et leurs caractéristiques .......................................................................... 8 f. Les démarches agro-environnementales précédemment mises en œuvre .................................. 9 4. Des milieux naturels remarquables qui maillent le territoire .......................................................... 10 a. Les zones humides ...................................................................................................................... 10 b. Les eaux courantes et stagnantes ............................................................................................... 10 c. Les milieux herbacés secs et mésophiles ................................................................................... 11 d. Les pelouses et landes alpines ................................................................................................... 11 e. Autres milieux ponctuels : Haies, ripisylves, allées, arbres isolés, vergers, bosquets et lisières 12 5. L’eau dans le Chablais, une richesse à préserver ........................................................................ 12 a. Qualité des eaux souterraines et superficielles ........................................................................... 12 b. Disponibilité de la ressource ........................................................................................................ 13 c. Zones humides ............................................................................................................................ 13 d. Démarches en cours et lien avec le PAEC.................................................................................. 13 6. Les autres enjeux environnementaux............................................................................................ 13 Partie 3 : Stratégie du PAEC du Chablais ................................................................................................... 14 1. Opportunités et menaces du système agro-environnemental du Chablais................................... 14 2. Bilan des précédentes démarches agri-environnementales ......................................................... 14 3. Enjeux environnementaux, ZIP et mesures retenues ................................................................... 15 a. Trois ZIP pour répondre à l’enjeu 1 ............................................................................................. 15 b. Une ZIP pour répondre aux enjeux 2 et 3 ................................................................................... 15 c. Mesures retenues par ZIP ........................................................................................................... 16 4. 5. Les Objectifs de contractualisation ................................................................................................ 17 a. Potentiel de contractualisation ..................................................................................................... 17 b. Objectifs de contractualisation ..................................................................................................... 17 c. Priorisation à l’intérieur des zones d’interventions prioritaires .................................................... 19 Durée du PAEC et nombre de campagnes de contractualisation visé ......................................... 20 1 6. Actions complémentaires à mobiliser sur l’ensemble du territoire ................................................ 20 a. Cohérence et synergie des actions sur les sites Natura 2000 .................................................... 20 b. Actions en faveur de la biodiversité des milieux herbagers ........................................................ 21 c. Actions pour l’amélioration de la qualité de l’eau ........................................................................ 21 d. Actions pour la préservation des zones humides ........................................................................ 22 e. Actions transversales................................................................................................................... 23 Partie 4 : Gouvernance et modalités de suivi et d’évaluation du PAEC...................................................... 24 1. Gouvernance du PAEC ................................................................................................................. 24 a. Les missions du SIAC.................................................................................................................. 24 b. Les missions des structures animatrices locales ........................................................................ 24 2. Modalités de suivi et d’évaluation du PAEC .................................................................................. 25 3. Perspectives à l’issue du PAEC .................................................................................................... 25 Partie 5 : Budget prévisionnel et plan de financement ................................................................................ 26 ANNEXES 30 2 Titre 1 : Présentation générale du PAEC 1. Un opérateur unique… Sur le territoire du Chablais, la candidature du Chablais et sa mise en œuvre sont portées par le Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Chablais (SIAC), qui regroupe les 5 communautés de communes du territoire et la commune de Thonon, soit 62 communes. Issu de la volonté de élus de construire une projet global et cohérent à l’échelle du Chablais, le SIAC a été créé en 2003 pour concevoir, piloter et coordonner des actions relatives à l’aménagement et au développement du Chablais autour de 3 grands domaines de compétence : élaboration du Schéma de Cohérence Territorial (SCoT), mise en œuvre du Contrat de Développement Durable de la Région Rhône Alpes, participation à la concertation et à l’élaboration du schéma multi modal des déplacements et des transports. Il porte plusieurs politiques contractuelles CDDRA, LEADER, et contrat de rivières des Dranses et de l’est lémanique. Il a également obtenu le label européen "Geopark" de l'UNESCO. Depuis plusieurs années le SIAC s’est investi dans des réflexions relatives aux enjeux agricoles et environnementaux en concertation avec les territoires et c’est dans la suite logique que s’inscrit la démarche PAEC en parallèle de la candidature au programme LEADER 2014-2020 ciblée sur la thématique de la forêt. Le SIAC est l’opérateur qui se dégage pour construire un PAEC en concertation avec les acteurs du territoire. Il supervisera le suivi et coordonnera pour être l’interlocuteur unique pour la Région. 2. … avec des structures locales en charge de l’animation La rédaction du PAEC, l’organisation des Comités de Pilotage et la coordination globale du projet à l’échelle du territoire seront assurées par le SIAC. Le Comité de Pilotage sera un lieu d’échanges entre les différentes animations mises en place sur les territoires et permettra la mise en place de synergies avec les autres politiques telles que CDDRA, SCoT, contrat de rivières…L’animation sera déléguée aux structures locales. Forts de l’animation de politiques environnementales à une échelle plus locale, les territoires qui composent le SIAC assureront l’animation de la mise en œuvre du PAEC dans un souci de mutualisation de moyens, et en s’appuyant sur le travail déjà effectué depuis plusieurs années. Il n’y aura pas de création de poste dédié à l’animation du PAEC au sein du SIAC. Sur le Haut-Chablais, les communautés de communes de la Vallée d’Abondance et du HautChablais qui animent déjà les Plans Pastoraux Territoriaux et les 3 sites Natura 2000 de leurs territoires assureront l’animation du PAEC et la mise en place des MAEC, notamment sur les sites Natura 2000. Sur le Bas-Chablais, le SYMASOL, regroupant les communautés de communes du Bas-Chablais et des Collines du Léman, est opérateur Natura 2000 pour 3 sites dans le cadre des Directives Habitats, faune, flore et Oiseaux. Il est également porteur d’un contrat de territoire milieux aquatiques et terrestres et d’un contrat de corridors écologiques. Le SYMASOL apparaît donc comme la structure pertinente pour animer et mettre en place le PAEC sur son territoire, dans le cadre de la mise en œuvre des Documents d’objectifs des sites Natura 2000 et du programme d’actions du contrat de territoire. Sur le Pays d’Evian, ce sera la Communauté de Communes du Pays d’Evian (CCPE) qui assurera l’animation en tant que structure chargée de la mise en œuvre du plan biodiversité et de la protection de l’environnement par le biais de la méthanisation, en association avec l’APIEME et le SIVOM du Pays de Gavot, chargé de la gestion des marais en zones Natura 2000. Les structures d’animation pourront faire appel à des partenaires techniques (Chambre d’Agriculture, bureaux d’études, associations) pour certains accompagnements techniques tels que les diagnostics d’exploitation, l’accompagnement des agriculteurs pour la contractualisation… 3 3. Le périmètre du PAEC Le périmètre du PAEC correspond exactement au périmètre actuel des 62 communes du Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Chablais (Annexe 2). La carte suivante illustre la localisation des 5 communautés de communes (Communauté de Communes du Bas-Chablais, Communauté de Communes des Collines du Léman, Communauté de Communes du Haut-Chablais, Communauté de Communes de la Vallée d’Abondance, Communauté de Communes du Pays d’Evian) et la commune de Thonon-les-Bains. (Voir liste des communes en Annexe 3) Figure 1 : Les intercommunalités du Chablais A noter, le cas particulier du massif du Roc d’Enfer, site Natura 2000 : Les communes de Taninges, Mieussy, Onnion et Mégevette, territoire du Haut-Giffre, sont pour partie concernées par le site Natura 2000 du Roc d’Enfer. La CCHC, incluse dans le PAEC Chablais, est aujourd’hui la structure porteuse du DOCOB Roc d’Enfer. Elle est également candidate pour le portage de l’animation du site Natura 2000 Roc d’Enfer et assurera par conséquent l’animation des MAEC sur l’ensemble de ce site Natura 2000. D’autre part, le SIVM du Haut-Giffre est la structure porteuse des deux DOCOB des sites Natura 2000 du Plateau de Loex (en partie sur le territoire de la commune Les Gets) et du Haut-Giffre (pour partie sur la commune de Morzine). Le SIVM du Haut-Giffre est aujourd’hui la structure porteuse pour l’animation du Docob du Plateau de Loëx et l’élaboration du DOCOB du Haut-Giffre. Il sera également candidat pour le portage de l’animation du site Natura 2000 du Haut-Giffre. Il assurera par conséquent l’animation des MAEC sur l’ensemble de ces deux sites Natura 2000. Le SIVM du Haut-Giffre est inclus dans le PAEC inter-PPT, en cours d’élaboration et porté par la Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc. Les deux territoires travaillent donc en concertation pour l’élaboration des PAEC Chablais et inter PPT. Ce découpage prend en compte les contraintes liées à l’organisation territoriale des compétences de chaque intercommunalité et du calendrier particulier de cet appel à projet 2014. 4 4. Des partenariats complémentaires La réalisation du présent appel à candidature, le portage du PAEC et sa mise en application demande un travail de concertation avec l’ensemble des acteurs du territoire. Un Comité de Pilotage présidé par le vice-président en charge de l’agriculture du SIAC regroupe les différents partenaires du projet (Annexe 4) : - Les collectivités locales : 5 communautés de communes, SIAC, commune de Thonon - Les syndicats et associations : Symasol, APIEME, Contrat de Rivière des Dranses et de l’Est Lémanique - Les structures environnementales : Asters-CEN74, LPO, Fédération de Chasse - Les agriculteurs représentés par les Sociétés d’Intérêts Collectif Agricole (SICA du Haut-Chablais, SICA des Terres du Léman, SICA Terragr’eau), la Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc, la Société d’Economie Alpestre - Les filières agricoles : Syndicat Interprofessionnel du Fromage d’Abondance (SIFA), AFTALP - La DDT-74, le Conseil Général de la Haute-Savoie, la Région Rhône-Alpes En amont des Comités de pilotage, un Comité technique constitué des agents des collectivités, des structures environnementales, de la Chambre d’Agriculture et de l’administration s’est réuni 5 fois pour élaborer une construction concertée de la candidature. Pour résumer : Un territoire cohérent et uni pour le portage et l’élaboration du programme Une animation s’appuyant sur les forces des territoires et les animations déjà en place, pour valoriser les connaissances et optimiser les moyens humains Partie 2 : Le Chablais : un territoire varié aux richesses agricoles et environnementales à préserver 1. Le Chablais, un périmètre pertinent pour un PAEC a. Entre lac et montagnes, un territoire à la fois périurbain et marqué par son environnement naturel Le Chablais est un territoire situé en Rhône-Alpes, au nord-est du département de la Haute-Savoie. D’une superficie de 870 km², c’’est un territoire contrasté, entre lac et montagnes. Le Chablais a la particularité d’être bordé par le lac Léman au nord, et frontalier avec la Suisse à l’est et à l’ouest. On peut distinguer trois grands ensembles géographiques : - Le Haut-Chablais qui rassemble les Communautés de Communes du Haut-Chablais et de la vallée d’Abondance et les communes de Thollon, Novel et Bernex se caractérise par des espaces montagneux, pastoraux, forestiers, et touristiques avec des massifs séparés par des vallées relativement profondes : vallée d’Abondance, vallée d’Aulps et vallée du Brevon. - Le Pays d’Evian qui correspond à la Communauté de Communes du Pays d’Evian se caractérise par un plateau agricole comprenant l’impluvium des Eaux Minérales d’Evian et un littoral avec des voies de communication et une forte urbanisation. - Le Bas-Chablais correspond aux Communautés de Communes du Bas-Chablais et des Collines du Léman. Cette zone périurbaine est formée de plaines, coteaux et piémonts tournés vers le Léman et la Suisse et qui s’étagent entre 350 et 900 m d’altitude. Depuis les berges du lac Léman (372m d’altitude) jusqu’au point culminant du Chablais (les Hauts Forts : 2466m), le territoire exprime toute une diversité de reliefs et de paysages de qualité exceptionnelle : plaines, collines, plateaux, piémonts et montagnes. De grandes disparités au niveau du climat sont présentes, qui influencent directement les productions et les systèmes agricoles : dans le Haut-Chablais, on observe un climat montagnard avec des précipitations importantes ; sur les rives du Léman, l’influence du lac donne un climat plus doux et tempéré qui offre des possibilités pour la culture de la vigne ou des petits fruits. 5 b. Une dynamique démographique affirmée et une économie tournée vers les services Le territoire compte près de 130 000 habitants en 2010 et une densité de 139 hab/km². Depuis 1970, la population ne cesse d'augmenter, à un rythme soutenu. Des familles, souvent composées d'actifs très qualifiés, s'installent dans ce territoire au cadre de vie agréable, à proximité de la Suisse, ce qui engendre un trafic routier intense, notamment sur le pourtour lémanique (déplacements domicile-travail). Le tourisme est le principal secteur d'activité économique du Chablais grâce à la combinaison des attraits du lac et de la montagne. Près de 4000 personnes travaillent directement dans le tourisme (hôtels restaurants, campings, agences de voyages, remontées mécaniques, thermalisme…) auxquelles il faut ajouter les emplois indirects, dans le commerce, la construction etc. L’agri-tourisme (fermes pédagogiques, accueil, visites…) est présent mais reste encore un potentiel à développer. Le tourisme est lié à la qualité paysagère du territoire qui doit donc être essentiellement préservée, notamment en maintenant l’ouverture dans les secteurs d’alpages. Trois grandes entreprises industrielles de renommée internationale concentrent 40% des actifs directs et indirects du Chablais : les Eaux Minérales d'Evian (25% - industrie agro-alimentaire), Thalès (composants électroniques) et Les Papeteries du Léman. On souligne également une bonne dynamique des PME locales. L'atout essentiel du Chablais réside dans son environnement naturel qui se prête tout particulièrement à la pratique d'activités de plein air variées. Les MAEC sont un levier à utiliser pour inciter les agriculteurs à s’orienter vers des pratiques respectueuses de l’environnement. Pour le territoire, dans un contexte de pression foncière accrue, l'un des enjeux consiste à accompagner ce développement, tout en préservant les espaces naturels. c. Zonage administratif : une grande cohérence territoriale Le zonage du PAEC du Chablais correspond exactement au périmètre du SIAC, soient 62 communes réparties en 5 communautés de communes et la commune de Thonon (voir Partie 1), ce qui en fait un territoire tout à fait pertinent pour la mise en œuvre d’un PAEC. 2. Des démarches territoriales tournées vers l’environnement De nombreuses démarches sont et ont été mises en place sur le territoire du Chablais, portées par les intercommunalités ou par le SIAC. Toutes ces démarches s’appuient sur des volontés locales de préserver les atouts naturels du territoire (eau, biodiversité, prairies) : volonté forte de travailler sur les espaces naturels (9 sites Natura 2000, 2 Plans Pastoraux Territoriaux), la qualité de l’eau (contrats de rivières, impluvium des Eaux d’Evian), mais aussi sur des projets structurants pour le territoire. Depuis 1984, et les arrêtés préfectoraux de protection de biotope (APPB), la préservation des milieux naturels est au cœur des préoccupations. La mise en place du contrat de territoire sur le SYMASOL autour des enjeux « Eau », et la finalisation du contrat de rivières Dranses - Est Lémanique montrent également l’implication forte des territoires sur cette thématique (cf tableau en Annexe 5). Les périmètres des projets sont présentés sur les cartes en Annexe 6. On peut noter aussi le travail sur la qualité des paysages, via les chartes paysagères, mais aussi l’intérêt porté à la forêt, via un PSADER, des chartes forestières, et la réalisation de schémas de desserte. A noter, aussi la mise en place du LEADER Chablais, ayant abouti à la labellisation UNESCO Geopark, mettant en valeur la richesse géologique du Chablais. L’APIEME initie et soutient des actions de protection de la ressource sur le territoire de l’impluvium des eaux d’Evian depuis sa création en 1992. Les activités agricoles, l’aménagement territorial et la protection des milieux naturels constituent les trois axes d’intervention de l’association. L’impluvium a intégré le réseau mondial des zones humides Ramsar depuis 1998. 6 3. Une agriculture variée, adaptée aux multiples facettes du territoire a. Une agriculture professionnelle caractérisée par des productions diversifiées 1 Le Chablais compte 377 exploitations professionnelles (source CASMB) pour une surface agricole utile (SAU) de 20 700 hectares. Ce territoire comporte une grande variété de paysages : plaine, plateau, montagne, lac, qui se traduit par une diversité des types d’agriculture (voir carte en Annexe 7) : - le Haut-Chablais, avec une agriculture de montagne extensive basée sur l’élevage bovin lait, la transformation fromagère reconnue par des AOP, le pastoralisme et une pluriactivité encore importante. On observe une certaine déprise agricole sauf dans les communes en haute vallée d’Abondance où l’on note l’installation de jeunes dans les fermes familiales. - le Plateau de Gavot, avec une agriculture jeune et dynamique, orientée vers l’élevage bovin lait, également en zones AOP et IGP. C’est une agriculture moderne travaillant depuis longtemps à la protection des eaux minérales d’Evian. - le Bas-Chablais avec la plaine de Douvaine, avec une agriculture plus intensive et plus diversifiée que sur les autres secteurs : céréales, vignes (AOP Crépy et Marignan), maraîchage, petits fruits, volailles…C’est une agriculture de plaine soumise à la pression résidentielle et périurbaine. - le Pays de la Côte, de Thonon jusqu’à Bons-en-Chablais, avec une agriculture herbagère basée sur la production de lait mais également sur une petite polyculture (céréales, fourrages, vergers…), des exploitations plus petites que sur le plateau de Gavot et une présence de la forêt importante. - le littoral lémanique qui accueille une cinquantaine de pêcheurs professionnels. Sur la côte de Thonon à St-Gingolph, l’agriculture a quasiment disparu à cause de l’urbanisation. On compte cependant 2 AOP viticoles, Marin et Ripaille, à proximité de Thonon. Cette diversité de l’agriculture sur le territoire est à prendre en compte dans les choix des mesures du PAEC, de même que la diversité des enjeux environnementaux. b. Une agriculture où l’élevage et les surfaces herbagères dominent L’agriculture chablaisienne se caractérise par une prédominance de l’élevage bovin (72% des exploitations, et particulièrement le bovin-lait (55%). Cette caractéristique est directement liée à la présence d’AOP fromagères et implique, via les cahiers des charges, des systèmes agricoles orientés vers la production d’herbe. Les surfaces herbagères (Prairies Temporaires et Prairies Permanentes dont alpages) représentent 84% de la SAU du territoire. Sur la zone montagne (Haut-Chablais), le maintien des couverts végétaux permanents (prairies, alpages) est un enjeu fort, tant sur le plan de la pérennité des systèmes agricoles et des filières que pour ses atouts environnementaux (habitats), touristiques (pistes de ski, paysage) et économiques (impluvium des Eaux Minérales d’Evian). La mise en place de MAEC doit permettre de limiter la déprise agricole et la fermeture des paysages. c. Une agriculture orientée vers des produits locaux et de qualité Le Chablais est couvert par 4 AOP (Appellation d’Origine Protégée) et 4 IGP (Indication Géographique Protégée) qui contribuent à valoriser les savoir-faire et les produits de qualité (voir Annexe 8) : - AOP Abondance, Reblochon et Chevrotin (fromages) - IGP Emmental de Savoie et Tomme de Savoie (fromages) - AOP Vins de Savoie (Crépy, Marignan, Ripaille, Marin) - IGP Pommes et Poires de Savoie, pur jus de pommes de Savoie Ces appellations, fortement liées au terroir, permettent la reconnaissance d’une production spécifique, et de qualité et apportent une meilleure valorisation des produits. Elles sont garanties par des cahiers des charges stricts qui définissent les règles de production. Les AOP fromagères définissent notamment des règles sur l’alimentation du bétail (pâturage et foin produit dans la zone). Les AOP/IGP fromagères orientent les systèmes agricoles vers des systèmes extensifs basés sur le pâturage et la production de foin localement afin de respecter l’identité des fromages. Le goût des fromages est lié à la diversité floristique des prairies, d’où l’intérêt de mesures favorisant la biodiversité. Les mesures mises en place via le PAEC appuieront le travail poursuivi par les filières. 1 Définition profession agricole 7 Sur le territoire, environ 15% de la production laitière est transformée à la ferme, notamment en vallée d’Abondance. Par ailleurs plusieurs coopératives (ou fruitières) collectent et transforment 27 millions de litres de lait sur le territoire. L’agriculture biologique (AB) : Actuellement, on compte 17 exploitations en production biologique ou en conversion. Il s’agit principalement d’exploitations en viticulture (5 exploitations) ou en maraichage (5 exploitations). On trouve également des producteurs certifiés AB en apiculture, bovin lait, petits fruits, poules pondeuses…La grande majorité des exploitations en AB commercialise ses produits en circuits-courts. La commercialisation en circuits-courts : Même si elle reste encore largement minoritaire, la commercialisation en circuits-courts se développe : vente directe à la ferme et sur les marchés, mais aussi AMAP, magasins de coopératives, restauration hors domicile… Un projet de magasin de producteurs (ou Point de Vente Collectif) est en projet. d. Une agriculture soumise à la pression foncière L’agriculture chablaisienne est fragilisée par la pression foncière : on observe un recul de 11% de la SAU 2 entre 2000 et 2010 . Le recul de la SAU se fait surtout au profit de l’urbanisation sous l’influence du bassin Genevois dans le Bas-Chablais et sous l’influence touristique dans le Haut-Chablais. Malgré tout, on note, surtout sur la vallée d’Abondance et le plateau de Gavot, une agriculture dynamique et des installations/reprises de fermes familiales. Il faut donc veiller à concilier les enjeux agricoles et d’aménagement du territoire car ces pertes de surface risquent, pour des raisons économiques, de générer une intensification des pratiques agricoles (fertilisation, fréquence de fauche, pression de pâturage), voire même de compromettre l’avenir de certaines exploitations. La mise en place d’un PAEC doit permettre de pérenniser cette agriculture respectueuse de l’environnement, pour qu’elle continue à exploiter les espaces disponibles y compris dans les zones difficiles dont notamment les alpages. e. Les systèmes agricoles et leurs caractéristiques Le diagramme suivant représente les différents systèmes agricoles du Chablais et leur répartition : 4 Bovin lait / polyculture à dominante élevage 3 5 27 5 9 Bovin lait / systèmes herbagers et pastoraux (Haut-Chablais) Bovin lait / polyculture à dominante grandes cultures Bovins viande et autres Bovins Maraîchage, horticulture, arboriculture, viticu lture Elevage ovins, caprins Elevage équin 13 21 Grandes cultures (Bas-Chablais) Autres : aviculture, apiculture… 13 On note aussi la présence d’une cinquantaine de pêcheurs professionnels sur le lac. Caractéristiques de fonctionnement des systèmes agricoles et marges de manœuvre : L’Annexe 9 présente les différents systèmes de production avec les rotations type, les doses moyennes de fumure, la fréquence moyenne de traitement ainsi que les dates de fauche selon les secteurs géographiques. 2 Source : INSEE 8 Fumures : les doses employées sont plus faibles que les références régionales. En effet, l’utilisation de mélanges suisses avec des légumineuses permet de diminuer les apports d’azote minéral. Un travail d’optimisation de la gestion des effluents est à continuer pour permettre la diminution des apports minéraux. Le projet de méthaniseur collectif sur le pays d’Evian, en partenariat avec les Eaux Minérales d’Evian et la CCPE répond à cet objectif. Traitements phytosanitaires : les fréquences de traitement sont anecdotiques sur les prairies. Des améliorations sont encore possibles sur la zone céréalière du Bas-Chablais, en lien avec le travail réalisé dans le cadre du réseau DEPHY (changements de pratiques pour diminuer l’utilisation de produits phytosanitaires) et en lien avec le Contrat de Territoire du Symasol. Dates de fauche : l’hétérogénéité du territoire en termes de climat et d’altitude implique un étalement des er dates des premières fauches : à partir de fin avril dans le secteur de Douvaine ; entre le 1 juin et le 15 juillet dans les hautes vallées du Haut-Chablais. L’étalement de ces dates est dû à la présence ou non de séchage en grange dans les bâtiments, aux conditions climatiques, à la topographie (versants), et bien entendu à l’altitude qui influe sur les stades végétatifs des prairies. On produit du foin de 400 à 1200m et sur l’ensemble du territoire, le système varie entre 2 et 4 coupes par an. L’irrigation (maïs et maraichage) est marginale sur le territoire (Bas-Chablais). f. Les démarches agro-environnementales précédemment mises en œuvre Les agriculteurs chablaisiens ont été sensibilisés aux problématiques environnementales à travers différents programmes. 3 Sur le Bas-Chablais, un travail important sur les pratiques agricoles a été mené en lien avec la CIPEL depuis plus de 20 ans, afin d’améliorer la qualité de l’eau du Léman : o Opération coordonnée de mises aux normes des bâtiments d’élevage de 1995 à 1999 o Opération de type « Ferti-mieux » baptisée « Terres du Léman » de 1997 à 2001 o Opération pilote sur le bassin versant du Mercube de 2001 à 2003 En 2007, un Observatoire territorialisée des pratiques agricoles a également été mis en place, avec la réalisation d’une enquête sur les pratiques pouvant avoir un impact sur la qualité de l’eau (pratiques phytosanitaires, fertilisation, gestion des effluents de ferme, lutte contre l’érosion). Sur le plateau de Gavot, l’APIEME (Association de Protection de l’Impluvium des Eaux d’Evian) a mis en place de nombreuses actions avec la profession agricole afin de prévenir les impacts sur la qualité de l’eau. Depuis sa création, l'association s'attache à donner aux exploitants agricoles les moyens d'assurer un développement durable de leurs exploitations, en améliorant leurs installations et leurs équipements et en optimisant leurs pratiques : sécurisation des cuves de carburants, amélioration du stockage des effluents agricoles, ou encore modernisation des ateliers de transformation laitière. Un nouveau programme baptisé Terragr’Eau permettra de traiter les effluents d’élevage par méthanisation et de les valoriser en fertilisation agricole sur tout l’impluvium, via une SICA dédiée. La mise en œuvre d’Opérations de Gestion de l’Espace entre 1994 et 2003 en vallées d’Aulps et du Brevon a permis de maintenir des surfaces herbagères dans un contexte global de déprise et de préserver la biodiversité. Entre 2000 et 2007, les agriculteurs ont contractualisé des CAD (Contrats Agriculture Durable) et des CTE (Contrats Territoriaux d’Exploitation) pour valoriser des pratiques respectueuses de l’environnement. Dans les périmètres Natura 2000, certains agriculteurs sont engagés depuis 2008 dans des démarches en faveur de l’environnement à travers des MAEt (autour de 600 hectares) : fauche tardive de zones humides, limitation ou absence de fertilisation notamment dans les zones humides, gestion des alpages. Des MAEt visant l’enherbement des vignes ont également été contractualisées sur le coteau viticole du Crépy. (Annexe 10 : Carte des îlots engagés en MAEt). Pour rappel, 226 exploitations avaient contractualisé la PHAE (Prime Herbagère Agro-Environnementale) sur un total de 12 446 hectares, afin de maintenir des surfaces en herbe sur le territoire. Toutes ces démarches montrent que l’agriculture du territoire est prête à poursuivre ses efforts en matière de prise en compte de l’environnement 3 CIPEL : Commission Internationale pour la Protection des Eaux du Léman 9 4. Des milieux naturels remarquables qui maillent le territoire Le Chablais possède un patrimoine naturel et paysager exceptionnel mis en valeur par de nombreuses mesures de protection et zones d’inventaire. Les habitats remarquables et représentatifs du Chablais présentés ci-après sont en interaction avec l’agriculture et le pastoralisme. Ont été retenus comme habitats remarquables, les habitats d'intérêt communautaire (inscrits dans la Directive Habitats - politique Natura 2000), ainsi que les zones humides d'intérêt (cf cartes en Annexe 11). D'autres habitats sont listés, du fait de leur rôle déterminant pour la conservation de fonctionnalités ou d'espèces de faune et de flore. C’est le cas notamment des galliformes de montagne dont la préservation passe en partie par une gestion agricole (Annexe 13). La reconnaissance de la qualité des espaces naturels, et leurs atouts en termes de biodiversité, se remarque par la présence de 15 arrêtés préfectoraux de protection de biotope (APPB), repris en partie dans les sites Natura 2000. Le massif Dent d’Oche - Cornettes de Bise vient également d’être reconnu « Site Classé » ce qui représente plus de 3 630ha classés avec l’objectif de préserver la qualité du paysage et du patrimoine bâti, en maintenant des pratiques respectueuses notamment en alpages. a. Les zones humides Le territoire abrite des zones humides nombreuses et variées, qui présentent toutes un fort intérêt floristique et faunistique : très nombreuses espèces végétales d'intérêt communautaire, protégées, rares ou menacées, intérêt fort pour les amphibiens et majeur pour les invertébrés (libellules, papillons…). Les bas-marais alcalins Ce sont des tourbières occupées pour la plupart par des communautés de petites laîches, alimentées par des sources ou des suintements calcaires. On les retrouve sur des replats, en bas de pentes ou à l’aval des sources, du collinéen au subalpin. Dynamique évolutive En l'absence de gestion, surtout à basse altitude, ces tourbières peuvent être colonisées par les hautes herbes et les ligneux. Localisation sur le territoire Partout, mais les plus riches sont situées à altitude modérée (Bas-Chablais géographique et Pays d'Evian dont notamment le plateau de Gavot) Les tourbières hautes C’est une végétation rase composée majoritairement de sphaignes et de petites cypéracées. Les buttes des tourbières hautes évoluées sont colonisées par des éricacées (myrtille, callunes). Cet habitat se retrouve sous climats froids à pluviométrie élevée, essentiellement du montagnard au subalpin, en cuvette ou sur des plateaux. Dynamique évolutive Colonisation progressive par des ligneux (Bouleaux, Epicea,…) et évolution vers le pré-bois tourbeux suite à l’assèchement et la minéralisation progressive des buttes de sphaignes. Dynamique très lente. Localisation sur le territoire Pays d'Evian (dont notamment le plateau de Gavot) et Haut-Chablais géographique Les prairies humides Formations herbacées qui se développent sur des terrains à humidité variable et à sol pauvre en nutriments (azote et phosphore). Cet habitat est issu d’une forme d’exploitation agricole traditionnelle, qui comporte une fauche régulière vers la fin de l’été ou à l’automne. Dynamique évolutive Le maintien de cet habitat est lié à une exploitation agricole traditionnelle. En l’absence d’entretien, la prairie à Molinie évolue rapidement vers la mégaphorbiaie et la forêt. Localisation sur le territoire Partout, mais les plus riches à altitude modérée (Bas-Chablais géographique et Pays d'Evian) b. Les eaux courantes et stagnantes Plans d'eau et milieux alluviaux Outre le Léman, le territoire compte quelques plans d'eau de tailles, contextes et altitudes variés. Quant aux milieux alluviaux, on les trouve en bordure de cours d'eau dynamiques qui érodent, transportent et déposent les matériaux, mais aussi sur de faibles surfaces aux abords des ruisseaux. 10 Intérêt floristique et faunistique Plusieurs espèces végétales d'intérêt communautaire, protégées, rares ou menacées. Intérêt fort pour les poissons (rivières), amphibiens et certains invertébrés (libellules, éphémères…) Dynamique évolutive Les plans d'eau peuvent évoluer vers le comblement et la transformation en zones humides, plus rapidement à basse altitude. Les milieux alluviaux restent fonctionnels quand les dynamiques des cours d'eau sont conservées. c. Les milieux herbacés secs et mésophiles Pelouses sèches semi-naturelles sur calcaire Tapis herbacé de faible hauteur et parfois discontinu, dominé par des plantes résistantes à la sécheresse, cette formation se rencontre surtout sur des substrats calcaires bien exposés. Une forme à canche bleutée, genévrier et pins sylvestre est liées aux sols plus argileux (placage morainique). La richesse maximale est atteinte dans des prairies peu ou pas amendées et avec une exploitation extensive (fauche ou pâturage). Intérêt floristique et faunistique Très grande diversité floristique dont plusieurs espèces protégées, rares ou menacées, et cortège d'orchidées remarquables. Intérêt fort pour les reptiles et forte diversité en invertébrés (papillons, sauterelles et criquets…). Sites de chasse recherchés par les insectivores (oiseaux, chauve-souris…). Dynamique évolutive En l’absence de pâturage ou de fauche, évolution vers la forêt. Localisation sur le territoire Partout aux altitudes modérées, mais les plus riches sont situées dans le Bas-Chablais géographique. Prairies de fauche naturelles Ces prairies forment un tapis herbacé dense et continu, atteignant 50-80 cm de hauteur à la floraison. Elles sont installées en conditions mésophiles sur des sols plus ou moins profonds, en général fertiles. Intérêt floristique et faunistique Forte diversité floristique dont quelques espèces rares ou menacées. Forte diversité en invertébrés (papillons, sauterelles et criquets…). Sites de chasse recherchés par les insectivores (oiseaux, chauve-souris…) Dynamique évolutive Les traitements mixtes fauche/pâturage modifient plus ou moins la composition floristique des prairies selon les combinaisons de traitement, la charge et la durée du pâturage. Une intensification agricole entraine un passage vers un habitat plus pauvre en espèces, de moindre intérêt patrimonial. Localisation sur le territoire Partout où les conditions de pente permettent une mécanisation aisée, exceptionnelles ailleurs d. Les pelouses et landes alpines Pelouses calcicoles subalpines Cette formation herbacée se retrouve au-dessus de la limite de la forêt. Elle colonise les sols calcaires sur des pentes allant de moyennes à accusées. Sur sols superficiels et orientés sud, les pelouses sont rases et laissent apparaître le sol nu. Sur sols plus profond et plus frais, elles sont plus épaisses et luxuriantes. Intérêt floristique et faunistique Très grande diversité floristique avec de nombreuses espèces végétales d'intérêt communautaire, protégées, rares ou menacées. Sites majeurs pour la grande faune alpine (ongulés, rapaces…). Forte diversité en invertébrés. Dynamique évolutive Sur sols superficiels, la dynamique d’évolution est très lente. Sur sols plus profonds et frais, elle peut être assez rapide, vers des formations dominées par l'aulne vert ou la forêt à basse altitude. Localisation sur le territoire Essentiellement Haut-Chablais géographique. Pelouse acides à Nard raide Pelouse subalpine à végétation basse caractérisée par la présence du Nard raide, une graminée coriace qui jaunit au courant de l’été. En bonnes conditions, ces prairies abritent une grande diversité de plantes à fleurs, ce qui lui vaut un aspect coloré caractéristique. Intérêt floristique et faunistique 11 Bonne diversité floristique avec quelques espèces végétales rares ou menacées. Forte diversité en invertébrés. Dynamique évolutive En l’absence de pâturage ou de fauche, évolution vers les landes à myrtille et genévrier Localisation sur le territoire Essentiellement Haut-Chablais géographique Landes alpines et subalpines Formation ligneuse basse, composée d’arbrisseaux non épineux, à croissance lente, capables de résister à des conditions difficiles. Intérêt floristique et faunistique Si l'habitat abrite quelques espèces floristiques et faunistiques d'intérêt, protégées, rares ou menacées, il est surtout déterminant pour le Tétras lyre, espèce d'enjeu majeur. Dynamique évolutive Les landes sont en grande partie des formations secondaires résultant de défrichements anciens. La très lente dynamique forestière y est en générale enrayée par le pâturage extensif. e. Autres milieux ponctuels : Haies, ripisylves, allées, arbres isolés, vergers, bosquets et lisières Arbres isolés, en petits groupes ou en alignement, cordons boisés longeant les cours d'eau, haies et lisières sont les constituants de ces éléments arborés des milieux agricoles. Intérêt floristique et faunistique La diversité floristique est modérée mais compte quelques espèces protégées, rares ou menacées. La diversité faunistique peut être importante (oiseaux, petits mammifères, reptiles, invertébrés) et plusieurs espèces de grande valeur y trouvent refuge (Grand capricorne, Chevêche, chauve-souris…). Pour la faune, le rôle fonctionnel est déterminant : ces petits boisements sont des abris, des secteurs de chasse, des zones relais entre massifs boisés et des corridors naturels majeurs. Dynamique évolutive Si certains de ces éléments peuvent se maintenir (ripisylves, haies, bosquets), d'autres disparaissent par vieillissement et mort des arbres (allées, arbres isolés, vergers) ou par évolution vers la forêt (lisières). Localisation sur le territoire Partout, mais surtout déterminants à altitude modérée en contexte agricole "intensif" (Bas-Chablais géographique et Pays d'Evian). 5. L’eau dans le Chablais, une richesse à préserver Le Chablais est un territoire d’eau, ressource essentielle pour le territoire par toutes les activités qui y sont associées : eaux minérales, tourisme (sports lacustres et d’eau vive, neige de culture…), agriculture, thermalisme, etc. C’est une ressource fragile, dont la qualité peut être menacée. a. Qualité des eaux souterraines et superficielles Le lac Léman constitue la plus grande réserve d’eau douce d’Europe. C’est un milieu stratégique dont la qualité de l’eau est surveillée depuis de nombreuses années par la CIPEL. Lors de son bilan de 2010, le CIPEL mettait en évidence des concentrations encore trop élevée de Phosphore et de pesticides, malgré une nette diminution des teneurs. Dans le SDAGE 2010-2015, le territoire du Bas-Chablais est ciblé comme présentant une problématique nitrates, comme le confirment les mesures de qualité physico-chimique réalisées en 2011 par le Symasol (qualité moyenne). Ce territoire connaît également une pollution aux phytosanitaires, surtout dans le secteur céréalier. Les bassins versants les plus concernés par ces enjeux sont le Vion et l’Hermance, retenus pour leur sensibilité à la pollution par les phytosanitaires dans le cadre d’une étude régionale réalisée en 1995. Des actions d’amélioration de la qualité, notamment avec les agriculteurs ont déjà été mises en place mais restent à renforcer notamment par des pratiques incitatives. Les Eaux minérales de Thonon et d’Evian ont absolument besoin de préserver leur ressource, sans quoi leur activité agro-industrielle pourrait être mise en danger. Sur le plateau de Gavot, un projet de méthaniseur collectif, soutenu par la Société des Eaux Minérales d’Evian permettra un traitement et une gestion optimale des effluents d’élevage ainsi que d’autres déchets 12 organiques (déchets verts, déchets de cantine…) dans un objectif de préservation de la qualité de l’eau issue de l’impluvium. b. Disponibilité de la ressource De nombreux prélèvements sur la ressource ont été recensés pour des usages divers : eau potable, neige de culture, industries, embouteillage, hydro électricité, agriculture etc. Ces prélèvements peuvent avoir des impacts sur les débits de certains cours d’eau, pouvant entraîner une réduction des débits minimums pendant la période hivernale, la plus critique. Les nappes phréatiques sont captées en de nombreux endroits pour faire face à la demande croissante d’eau potable à cause de la forte croissance démographique du territoire. c. Zones humides Les zones humides sont des milieux fragiles en forte interaction avec leur environnement proche (urbanisation + agriculture). Ces milieux jouent un rôle dans la filtration de l’eau et sont des réservoirs de biodiversité. Il convient de les préserver en leur garantissant une gestion particulière, tout en étant cohérent avec les pratiques agricoles. d. Démarches en cours et lien avec le PAEC Le Symasol et le SIAC, porteurs respectivement du contrat de territoire du Sud-Ouest Lémanique et du Contrat de Rivière des Dranses et de l’Est Lémanique œuvrent pour une meilleure gestion de la ressource (maîtrise de la qualité et de la quantité) sur l’ensemble du territoire du Chablais (Annexe 6). Ces contrats définissent des actions (en cours sur le Chablais-ouest et à venir sur le Chablais-est) et des outils de gestion intégrée de l’eau et des milieux aquatiques. Le PAEC vient en complémentarité de ces démarches territoriales qui combinent agriculture et environnement. 6. Les autres enjeux environnementaux La gestion des déchets organique est un enjeu fort pour le territoire : plusieurs démarches ont été initiées grâce à la volonté des acteurs locaux. Sur le Haut-Chablais, la raréfaction des surfaces épandables devient problématique pour les agriculteurs qui doivent gérer leurs effluents d’élevage. En effet, la pression foncière, les règlementations (distances aux cours d’eau et aux habitations), la fréquentation touristique et les conditions climatiques diminuent les surfaces épandables. Parallèlement, surtout en vallée d’Abondance, le cheptel a tendance à augmenter. La formation des agriculteurs et la recherche de solutions de gestion des effluents sont des axes d’actions complémentaires au PAEC. Les pêcheurs professionnels ont également engagé une réflexion pour mieux gérer leurs déchets de poissons et les valoriser. L’enherbement partiel des vignes a permis de résoudre la majeure partie des problèmes d’érosion des sols sur les coteaux viticoles. Depuis 2011, la mise en place d’inter-cultures polliniques apporte de nombreux bénéfices tels que le piégeage des nitrates entre deux cultures et la limitation du ruissellement vers le milieu récepteur. Pour résumer : Une agriculture dynamique, variée, des démarches de qualité Des milieux naturels et une ressource en eau à préserver Une antériorité des démarches en faveur de l’environnement et une volonté forte du Chablais de les poursuivre Des agriculteurs à soutenir pour un engagement dans des démarches agroenvironnementales Le PAEC permet de concrétiser l’engagement du territoire et des agriculteurs dans une stratégie agro-environnementale Le PAEC soutient directement deux grands piliers de l’économie locale (eaux minérales et tourisme) en préservant leurs ressources naturelles (eaux, paysage, milieux ouverts …) 13 Partie 3 : Stratégie du PAEC du Chablais 1. Opportunités et menaces du système agro-environnemental du Chablais Opportunités Menaces Une concertation engagée entre agriculture et environnement à travers différents projets : cultures polliniques, Contrats de Rivière, Natura 2000, Programme Biodiversité de la CC Pays d’Evian, méthanisation,… Les travaux de la CIPEL et de l’INRA de Thonon Un bassin de population important avec des exigences sur la qualité des produits Un Projet Agro-Environnemental et Climatique à l’échelle de tout le Chablais et réunissant l’ensemble des acteurs concernés pour accompagner techniquement et financièrement des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement Sur les habitats et les espèces : Risque de fermeture des alpages Embroussaillement des coteaux et zones intermédiaires dans les vallées Pollutions des eaux souterraines et superficielles par les pesticides et les nitrates Disparition d’espèces remarquables dans les zones humides et les prairies Sur les systèmes agricoles : Disparition des groupements pastoraux Disparition des pratiques de fauche à pied Disparition des surfaces herbagères dans la zone céréalière du Bas-Chablais Intensification des pratiques, notamment à cause de la pression foncière 2. Bilan des précédentes démarches agri-environnementales Nous l’avons vu, des démarches sont en cours depuis quelques années sur le Chablais. Sur les sites Natura 2000 du Mont de Grange et des Cornettes de Bise, près de 540ha ont été contractualisés en 2008-2009. Un important travail d’animation, de sensibilisation et d’échanges d’expériences (ex : visites des MAE des Bauges, visites conjointes agriculteurs/experts environnement) a permis ce résultat. En 2013 et 2014, l’ensemble des agriculteurs se sont réengagés. Lors de la présentation du PAEC, les agriculteurs qui n’avaient pas souscrit la MAEt Plan de Gestion (250ha) ont indiqué leur souhait de s’engager. Ces plans de gestion permettent d’orienter et conseiller l’alpagiste sur ses pratiques en fonction de l’évolution de l’alpage. Il est important de poursuivre cette démarche, dans la mesure où il y a un risque identifié d’intensification des pratiques en alpages au vu de la disparition de SAU en fond de vallée. Ces MAEt, reprises dans le présent PAEC, garantissent un engagement des alpagistes sur des milieux reconnus d’intérêt prioritaire au niveau européen. Sur les prairies de Marival (Douvaine), un CAD a été signé en 2004 sur 7ha. Depuis 2010, un exploitant s’est engagé sur des mesures d’absence de fertilisation et de retard de fauche sur prairies remarquables. Sur le site Natura 2000 des zones humides du Bas-Chablais, 9 exploitations se sont engagées depuis 2012 dans des MAEt « Gestion du bassin versant des zones humides », comprenant la limitation ou l’absence de fertilisation. Cet engagement est essentiel pour protéger la diversité faunistique et floristique des zones humides et des zones périphériques. Cette biodiversité est en effet mise à mal par un manque d’entretien des zones humides et par une pression urbaine très forte. Ces MAEt sont également pertinentes pour préserver la qualité de l’eau dans un secteur sensible au lessivage. En 2012-2013, des agriculteurs se sont intéressés à la mesure mais ne se sont pas engagés du fait de surfaces éligibles trop restreintes. Le présent PAEC pourrait y apporter une réponse. Sur le vignoble du Crépy : une exploitation a contractualisé la mesure « Absence de traitement herbicide en viticulture » en 2007. En 2008, une autre exploitation s’est engagée dans la MAEt « Enherbement des vignes » ; une troisième dans une mesure de conversion à l’agriculture biologique. A noter que ces exploitations concentrent une grande partie du vignoble du Crépy. Ces mesures ont montré leurs effets puisque l’ensemble du vignoble est enherbé aujourd’hui et donne satisfaction notamment car les phénomènes d’érosion et de descente des matériaux sur l’inter-rang sont réduits. Une majorité des surfaces en herbe du territoire a été contractualisée en PHAE (Annexe 14). La diminution, voire disparition des surfaces en herbe, est une problématique forte, tant sur les systèmes 14 agricoles (risque d’intensification ou risque de déprise) que sur la biodiversité et le paysage. Cela nécessite de réfléchir aux MAEC adaptées. Cependant l’ensemble des secteurs et des îlots de PHAE n’a pas vocation à être couvert par des MAE. Le PAEC permettra de consolider et développer le travail engagé depuis de nombreuses années pour allier enjeux environnementaux et pratiques agricoles. Il encouragera les agriculteurs dans leurs démarches vertueuses. 3. Enjeux environnementaux, ZIP et mesures retenues Le Chablais est un territoire à haut enjeu pour un PAEC puisqu’il est inclus dans les 3 Zones d’Actions Prioritaires (ZAP) identifiées par la DRAAF : ZAP enjeu qualité des eaux sur l’ensemble du périmètre (zone prioritaire DCE) ; ZAP enjeu biodiversité sur une grande partie du périmètre ; ZAP enjeu maintien des couverts végétaux permanents sur toute la zone montagne. - La concertation entre profession agricole, environnementalistes et collectivités a permis de retenir : 3 enjeux 1- Maintien des systèmes herbagers (en plaine et en montagne) et des couverts riches en biodiversité 2-Amélioration de la qualité de l’eau 3-Préservation des zones et milieux humides Le croisement de ces enjeux environnementaux avec les enjeux agricoles du territoire nous a conduits à déterminer 4 Zones d’intervention prioritaires (ZIP) : a. Trois ZIP pour répondre à l’enjeu 1 - ZIP « Maintien des Systèmes Herbagers en Zone de Plaine » (surfaces et exploitations orphelines de PHAE) – Annexe 16 Surfaces cibles : Prairies situées en zone de plaine. Cette zone représente 2200 ha de SAU, dont 740 ha de prairies dont certains sont exploités par des exploitations bénéficiant de l’ICHN (Annexe 15). Du fait de la disparition de la PHAE, deux voire trois exploitations non éligibles à l’ICHN se retrouveront donc « orphelines ». Cette ZIP présente un risque de céréalisation. - ZIP « Maintien des systèmes Agro Pastoraux dans les Sites Natura 2000 du HautChablais » - Annexe 17 Surfaces cibles : Les alpages et les Groupements Pastoraux situés dans les périmètres des 3 sites Natura 2000 dont les collectivités locales membres du SIAC sont opérateurs. Il s’agit également d’assurer la continuité du dispositif MAET sur les alpages des sites « Mont de Grange » et « Cornettes de Bise ». - ZIP « Préservation de la biodiversité et maintien des couverts permanents et des systèmes agro pastoraux (hors Natura 2000) – Annexe 18 Surfaces cibles : Les groupements pastoraux (« orphelins de PHAE » et non éligibles à l’ICHN), les alpages individuels et les prairies de montagne (fauches, pâtures et prairies sèches) riches en biodiversité. b. Une ZIP pour répondre aux enjeux 2 et 3 - ZIP « Qualité de l’eau et préservation des zones humides » - Annexe 19 Surfaces cibles : prairies et cultures situées à proximité des zones humides : 1500ha de surfaces prioritaires potentielles situées autour des zones humides inventoriées pour 7600ha de SAU totale. Certains marais seront contractualisés. Ces surfaces sont situées sur le Bas-Chablais et le Pays d’Evian. Remarque : les surfaces (d’alpages pour l’essentiel) situées sur les communes de Novel, Bernex, Thollon les Mémises et Meillerie sont situées de fait dans la ZIP précédente pour des raisons évidentes de physionomie mais seront intégrées dans les actions de la Communauté de Communes de la CCPE (cofinancement en discussion). 15 c. Mesures retenues par ZIP Enjeu ZIP Surfaces et secteur cibles - Prairies permanentes et temporaires (+ de 5 ans) situées en Zone de Plaine (zonage ICHN). - Grandes cultures (elles font partie des systèmes d’exploitation de ce secteur) - Haies ZIP 1 « Maintien des Systèmes herbagers en Zone de Plaine » Enjeu 1 : Maintien des systèmes herbagers (en plaine et en montagne) et des couverts riches en biodiversité Enjeux 2 et 3 : - Amélioration de la qualité de l’eau - Préservation des zones humides ZIP 2 « Maintien des systèmes Agro Pastoraux dans les sites Natura 2000 du Haut-Chablais » - Alpages en site Natura 2000 (Groupements Pastoraux et alpages individuels) Remarques : les surfaces du site Natura 2000 du Roc d’Enfer situées en dehors du périmètre du SIAC (communes de Taninges, Mieussy, Onnion et Mégevette) ont été intégrées dans ce PAEC, l’opérateur candidat du site étant la CC du Haut-Chablais. De la même façon, les surfaces situées sur les sites du Haut-Giffre et du Plateau de Loëx sont comprises dans le PAEC inter-PPT ZIP 3 « Préservation de la biodiversité et maintien des couverts permanents et des systèmes agropastoraux (hors Natura 2000) » - Alpages et Groupements Pastoraux (« orphelins » de PHAE) - Prairies de fauche, pâtures et prairies sèches riches en biodiversité. ZIP 4 « Qualité de l’eau et préservation des zones humides » - Prairies permanentes et temporaires (+ de 5 ans) et cultures situées à proximité des zones humides - Ilots PAC situés dans les marais (Chilly Marival) et zones humides - Prairies présentant un intérêt au regard des enjeux 2 et 3 16 Mesures retenues MAEC Système : SHP Individuelle Herbe 01 Herbe 03 Herbe 06 Couvert 06 Linea 01 Phyto 01, 04, 05, 07 Herbe 01 Herbe 03 Herbe 09 (gestion pastorale) Milieu 01 Ouvert 02 MAEC Système : SHP Entités Collectives Herbe 01 Herbe 03 Herbe 06 Herbe 07 Herbe 08 Herbe 09 (gestion pastorale) Milieu 01 Ouvert 02 Herbe 01 Herbe 03 Herbe 06 Herbe 07 Herbe 09 Herbe 13 cumulé avec Herbe 01,06 et 03 Couvert 06, 07 Ouvert 01, 02 Linea 01 Phyto 01, 02, 04, 05, 07 4. Les Objectifs de contractualisation a. Potentiel de contractualisation Le tableau suivant présente le potentiel total de contractualisation par ZIP : Dont en réservoir de Biodiversité (Natura 2000 compris) Total de la ZIP ZIP Surface (ha) Nombre d’exploitations Surface (ha) Nombre d’exploitations ZIP 1 : Maintien des systèmes herbagers en zone de plaine 2276 118 0 0 ZIP 2 : Maintien des systèmes Agro Pastoraux dans les sites Natura 2000 du Haut-Chablais 1810 46 1810 46 ZIP 3 : Préservation de la biodiversité et maintien des couverts permanents et des systèmes agro pastoraux (hors Natura 2000) 10 232 317 5772 151 ZIP 4 : Qualité de l’eau et préservation des zones humides 7659 282 Quasi nul Quasi nul Dont concernés par les zones humides (Natura 2000 compris) Surface (ha) Nombre d’exploitations - Surfaces non prioritaires au regard de l’enjeu « zones humides » 1527 - 167 Source : RPG 2011 b. Objectifs de contractualisation Les objectifs de contractualisation sont détaillés dans les budgets réalisés par les collectivités territoriales (CCPE, 2CVA, CCHC, Symasol) pour des raisons d’éventuelles affectations de cofinancements locaux. Sur le Bas-Chablais, les pratiques en matière d’utilisation des produits phytosanitaires sont connues depuis plusieurs années puisqu’elles ont été étudiées dans le cadre du contrat de rivières (2006-2012). On peut considérer qu’un peu plus d’une quinzaine d’exploitations pourraient s’engager dans des mesures PHYTO. Peu de zones et prairies humides sont aujourd’hui propices à une gestion agricole du fait d’une végétation non valorisable sur le plan économique. Il est donc envisagé de contractualiser des mesures HERBE avec les exploitations déjà engagées aujourd’hui dans des MAET, voire quelques zones supplémentaires suivant l’évolution de la végétation. Concernant la fertilisation dans les zones périphériques aux zones humides, un ratio se basant sur l’expérience a été estimé à près de 50 % d’exploitations et de surfaces mobilisables pour la mesure HERBE_03. Sur les domaines viticoles, la lutte biologique (PHYTO_07) devrait pouvoir venir compléter la MAET « Enherbement » qui arrive à échéance, sur la majorité des exploitations engagées actuellement dans cette mesure. Les objectifs de contractualisation du Pays d’Evian sont pour la plupart basés sur les évaluations faites dans le « Plan biodiversité » de la CCPE. Les surfaces associées aux mesures de fauche tardive et au maintien de la richesse floristique des prairies naturelles sont issues de l’étude biodiversité réalisée par la CASMB sur le territoire. 17 Sur le Haut-Chablais, les objectifs de contractualisation résultent de l’évaluation de la procédure Natura 2000, et le travail technique réalisé pour identifier les enjeux environnementaux et agricoles. Certaines surfaces sont déjà prioritaires suite à la réalisation de diagnostic Tétras Lyre, ou de travaux antérieurs (réouverture, conventions de pâturages…). Sur les sites Natura 2000, la connaissance locale des agriculteurs a permis de définir précisément les besoins. Le tableau suivant présente les cahiers des charges des mesures concernées par des adaptations locales. Mesure Objectif de contractualisation (nombre) (ha ou ml) 12 4 147 50 36 475 520 3775 860 1050 Herbe 06 50 221 Herbe 06 + Herbe 03 38 150 Herbe 07 Herbe 08 Herbe 09 Herbe 09 Natura 2000 Herbe 13 (cumulé avec Herbe 01,06 et 03) 30 10 37 275 20 1779 34 1845 11 35 Couver 06 16 54 Couver 07 2 6 SHP Indiv. SHP EC Herbe 01 Herbe 03 Adaptation locale des cahiers des charges Cf calcul du risque : risque 2 retenu Apport de chaux ou (et) de magnésie interdis sur prairies humides et sèches Surfaces faiblement productives. Base 50 UN Selon les ZIP l’interdiction de fauche est de 30 jours supplémentaires par rapport à la date moyenne de fauche soit : er - ZIP 1 et 4 : interdiction entre le 1 mars et le 10 juin er - ZIP 3 (et 2 peu ou pas concernée) : interdiction entre le 1 mars et le 15 juillet Remarque : pour les marais, se référer au plan de gestion des différents opérateurs Se référer à la liste de plantes indicatrices retenues pour le territoire (en annexe) Montant unitaire de la mesure adaptée 79,00 €/ha 47,15 €/ha 18,86 €/ha 120,95 €/ha 39,20 €/ha 204,00 €/ha 107,10 €/ha 45,26 €/ha 132 €/ha Pâturage obligatoire durant les 5 années 56,58 €/ha Se référer au plan de gestion des différents opérateurs 443.81 €/ha Couvert herbacés permanents : mélange de type Suisse ou association de 5 espèces graminées-légumineuses Largeurs :- 10 m le long de cours d’eau / conditionnalité - 6 m ou 2 passage de semoir le long des haies et lisières) Maintien du couvert pendant 5 ans Définition du couvert à faire avec la FDC 74 et Asters 18 287,25 €/ha 650,48 €/ha Linea 01 32 32 000 Milieu 01 Ouvert 01 Ouvert 02 Phyto 01 Phyto 02 Phyto 04 Phyto 05 Phyto 07 Phyto 07 viti 2 2 20 18 10 18 10 12 5 100 16 320 750 20 750 750 100 45 Essences éligibles : reste à définir. Taille une fois en 5 ans, dans les 3 premières années entre le 15/10 et le 15/02. Matériel à rotor pour le pied de la haie et lamier pour les parties aériennes. Veiller à garder les arbres remarquables et certains arbres morts Intervention en 1ere année et broyage des déchets et des rejets 3 fois en 5 ans 3 broyages des rejets en année 1, 3 et 5 Prise en compte des montants régionaux 0,2 €/ml pour les 2 faces 50 €/ha 213,14 €/ha 57,26 €/ha 20 €/ha 134,39 €/ha 83,96 €/ha 114,30 €/ha 67,06 €/ha 174,60 €/ha Commentaires : la liste de mesures retenues est importante, mais elle illustre bien la taille du territoire et sa diversité mais aussi le fait que sa couverture complète de la ZAP « Qualité de l’Eau » engendre un certain nombre d’exigences en matière d’évolution souhaitable des pratiques. c. Priorisation à l’intérieur des zones d’interventions prioritaires Les ZIP reprennent l’ensemble des surfaces agricoles situées dans les zones à enjeux, pour permettre une contractualisation à l’échelle de ces surfaces agricoles. A l’intérieur de ces ZIP, et ce afin de rédiger le budget présenté en partie 5, une priorisation a été faite. A partir du travail d’experts des membres du comité technique et de la concertation avec les agriculteurs, un potentiel de contractualisation après animation a été déterminé. Cette priorisation est reprise dans le tableau de présentation du budget, mais aussi dans les tableaux par structures animatrices présentés pages 28, 29 et en annexe 26. Ainsi, l’ensemble des surfaces agricoles présentées dans les ZIP n’ont pas vocation à être couvertes par des MAE, cependant les enjeux sont bien présents. 19 5. Durée du PAEC et nombre de campagnes de contractualisation visé La durée du PAEC sera de 5 années, avec une contractualisation possible au moins sur les 2 premières années. Les campagnes de contractualisation sont envisagées comme suit : Période Printemps 2015 toutes les surfaces antérieurement contractualisées en MAEt (notamment Natura 2000) Printemps 2016 Surfaces nouvellement éligibles Surfaces nécessitant une animation préalable (réticences, changement de pratiques profondes, assolement…) Surfaces concernées - ZIP Biodiversité : Anciennes MAEt Natura 2000 Cornettes de Bise et Mont de Grange + Nouveaux agriculteurs volontaires - MAEc Natura 2000 Roc d’Enfer - ZIP qualité de l’eau et zones humides : - anciennes MAEt Zones humides du Bas-Chablais et Marival-marais de Chilly - Pays d’Evian - ZIP systèmes herbagers en zone de plaine - ZIP Biodiversité : MAEc Natura 2000 Roc d’Enfer Surfaces hors Natura 2000 (nécessité de finaliser les accords sur le financement des mesures) - ZIP qualité de l’eau et zones humides : Surfaces nécessitant un an d’animation Ces échéances de contractualisation sont reprises dans le tableau du budget, et dans les tableaux par structures animatrices en annexe 26 6. Actions complémentaires à mobiliser sur l’ensemble du territoire Le SIAC a travaillé sur la thématique agricole notamment via les politiques contractuelles PSADER et LEADER. Ainsi, il sera possible de mettre en place des actions complémentaires en lien avec les grands axes du PSADER validés avec la Région, notamment l’axe 6.1 « Renforcer une agriculture moderne, dynamique, respectueuse de l’environnement et contribuant à la préservation des espaces ». Des actions plus locales, alliant agriculture et environnement seront réalisées en complément du PAEC. La complémentarité du PAEC avec les démarches territoriales locales (PPT, Natural 2000, Contrat de Territoire, Plan Biodiversité CCPE…cf Annexe 5) permettront d’optimiser le nombre de contractualisations. a. Cohérence et synergie des actions sur les sites Natura 2000 Sur les sites Natura 2000, les documents d’objectifs (DOCOB) définissent les plans d’actions à mettre en place. Ce sont les mêmes chargés de missions qui assurent l’animation des sites Natura 2000 et du PAEC, ce qui garantit cohérence et synergie entre les 2 procédures. « Cornettes de Bise », « Mont de Grange » et « Roc d’Enfer » De nombreuses actions en faveur d’une agriculture respectueuse des habitats et de la biodiversité sont prévues : journée de sensibilisation et d’échanges, plaquette d’information floristiques mais aussi inventaires/suivis d’espèces faunistique et floristique. L’animation Natura 2000 permettra de tester via des inventaires en année N et N+5, par des mesures de suivi de la conservation sur des espèces peu connues aujourd’hui (papillons, insectes), espèces directement en lien avec les pratiques agricoles. Ces données pourront être intégrées dans la mesure Herbe 09. « Zones humides du Bas-Chablais » et « Marival – marais de Chilly » Le DOCOB vise à gérer ces zones humides afin de préserver ou restaurer la flore et la faune d’intérêt communautaire qui y sont inféodées. Une des actions consiste à diminuer la fertilisation sur les zones périphériques aux marais. A l’heure actuelle, une dizaine d’exploitants ont contractualisé des MAET sur ces zones. Le travail d’animation reste à poursuivre pour l’engagement d’une douzaine d’autres exploitations vers des mesures de limitation/absence de fertilisation. 20 « Lac Léman » Le DOCOB vise à protéger les oiseaux d’intérêt communautaire présents sur le site par la préservation ou restauration des habitats (zones de repos, de reproduction et de nourrissage). Ces habitats se trouvent dans les zones humides mais aussi les prairies, les vignobles, les arbres fruitiers, isolés ou en alignement, les haies, les mares et plans d’eau. Le DOCOB comprend des actions de limitation/absence de fertilisation et/ou de traitement phytosanitaire sur les zones périphériques aux zones humides, des mesures de retard de pâturage ou fauche sur prairies et habitats remarquables, d’enherbement sous cultures ligneuses pérennes, de création et entretien de couvert herbacé, d’entretien de haies, d’arbres et de restauration et/ou entretien de mares. Aucune MAE n’a encore été contractualisée sur le site « Lac Léman » validé assez récemment (février 2012). « Zones humides du Plateau de Gavot » L'objectif principal est l'entretien des zones humides, soit directement par la fauche, soit par un broyage préalable de remise à niveau et un débroussaillage manuel. La fauche avec exportation est pratiquée par moitié et tous les 2 ou 3 ans. Des actions de suivi et d'inventaires complémentaires sont assurées. D'autre part le SIVOM poursuit une politique de maîtrise foncière. En matière de communication, trois zones humides sont aménagées pour la visite. Le SIVOM anime des visites. b. Actions en faveur de la biodiversité des milieux herbagers Des investissements en faveur du pastoralisme en zone de montagne Le Haut-Chablais s’est engagé depuis 2010, grâce à la Région et au Conseil Général via les outils du PPT et la politique ENS. Ces actions permettent le maintien et la mise en valeur des alpages, et permettent de lutter contre la fermeture du paysage, enjeu majeur du territoire. La réouverture des milieux embroussaillés favorise également la biodiversité et le maintien d’espèces emblématiques comme le Tétras Lyre. Le PAEC, notamment la mesure Ouverture 02, vient compléter et appuyer ces actions, en accompagnant les agriculteurs pour un maintien des surfaces rouvertes. Cette mesure peut être complétée par la mesure Herbe 09 « plan de gestion pastorale ». Un travail sur le foncier doit également être mené afin de faciliter la contractualisation sur 5 ans (incitation/accompagnement pour la création d’AFP, mise en place de conventions de pâturages). Améliorer la connaissance des espèces et des habitats A l’instar de ce qui a été initié dans les sites Natura 2000, des diagnostics d’habitats de reproduction du Tétras Lyre, pourront être réalisés sur les zones pressenties pour de nouvelles mesures Herbe 09. Un travail a déjà été initié via Natura 2000 et les PPT, sur la connaissance de cette espèce. Un plan d’action ambitieux pour la biodiversité du Pays d’Evian En collaboration avec l’APIEME, la CCPE a mené en 2011-2012 une évaluation complète de la biodiversité de son territoire afin d’agir en faveur de sa préservation. L’étude a été soutenue par l’Agence de l’Eau, la Région Rhône-Alpes et le Conseil Général. Ce travail a permis de dresser un inventaire détaillé de la faune et de la flore et d’évaluer l’impact des modes de gestion des forêts et des prairies sur la biodiversité. Ce diagnostic a conduit à la définition d’un plan d’actions concrètes visant à accroître la diversité dans tous les milieux, notamment les prairies. Le plan d’actions, qui couvre une période de 15 ans, a été validé en 2014 par le conseil communautaire et démarrera courant 2015. Ce programme comprend des actions liées à la fertilisation des prairies, aux fauches tardives, à la préservation du réseau bocager et pastoral, en lien avec les MAEC ciblées. Echanges d’expériences et formations : Concernant le maintien de la biodiversité, et pour créer une dynamique autour des mesures Herbe 06, Herbe 07, pourront être organisées des journées de sensibilisation à la flore (hors sites Natura 2000), qui pourraient aboutir à la mise en place d’un concours prairies fleuries (échelle Haut-Chablais ou Chablais), sur les alpages et prairies de fauches. c. Actions pour l’amélioration de la qualité de l’eau Plusieurs actions visant à diminuer l’impact de l’agriculture sur la qualité de l’eau sont déjà envisagées sur le territoire, notamment dans le cadre du Contrat de territoire milieux aquatiques et terrestres du SYMASOL 2014-2019. La gestion des effluents, une problématique importante dans le Chablais Le projet de méthanisation Terragr’Eau devrait permettre d’apporter une réponse concrète en optimisant la fertilisation sur le plateau de Gavot. Les MAEC identifiées complèteront ce dispositif pour répondre à l’enjeu de préservation des ressources en eau, fondamental pour le Pays d’Evian. 21 En vallée d’Abondance, la gestion des effluents d’élevage est un enjeu agro-environnemental majeur. Des réflexions sont en cours pour limiter la pression des exploitations sur les milieux naturels lors de l’épandage, en complément des mesures Herbe 03 et Herbe 09 (en alpages). Pour accompagner au mieux les agriculteurs, des formations sur la gestion des effluents (dose, date, règlementations…) seront organisées afin de faciliter la mise en place de la mesure Herbe 03. Un accompagnement financier et/ou technique (via le PSADER notamment) est envisagé pour la mise en place d’une plate-forme collective de stockage des effluents. Dans le cadre du Contrat de Territoire, l’action « QUAL2-1 Elevages » vise à diminuer la pollution bactériologique et physico-chimique de l’ensemble des cours d’eau du territoire en limitant l’arrivée d’éléments organiques agricoles au cours d’eau. Le SYMASOL se mobilisera pour la réalisation de plans de fumure ou d’épandage, l’étude des risques de transfert de polluants, la définition des secteurs à enjeux, la recherche de solutions alternatives techniques et financières et la sensibilisation de la profession. Budget : 225 400 € HT sur 4 ans. Limitation de l’utilisation des produits phytosanitaires : accompagner le changement La fiche action « QUAL-2 Phyto ZA » a pour objectif de diminuer la pollution par les produits phytosanitaires sur les bassins versant du Vion, des Léchères et de l’Hermance, en limitant l’utilisation de ces produits par la profession agricole. Cette action consiste à réaliser des diagnostics IDEA sur une vingtaine d’exploitations, sensibiliser les agriculteurs par le biais de formations, journées techniques, intervention de spécialistes, monter les dossiers MAEC, accompagner les agriculteurs dans la mise en œuvre des MAEC, mettre en place et suivre des parcelles d’essai. Ceux-ci doivent aboutir à l’engagement des agriculteurs sur des mesures PHYTO. Budget : 104 000 € HT sur 6 ans. La mise en place de couverts végétaux : une opération aux multiples bénéfices L’action « QUAL2-3 Couverts végétaux » a notamment pour objectif de diminuer la teneur des cours d’eau en nitrates et de limiter l’érosion des sols sur les parcelles agricoles par la mise en place de cultures dérobées polliniques. Un protocole de suivi agronomique et hydrologique (en partenariat avec le SIEM) permettra d’analyser les effets des cultures polliniques sur la qualité des eaux et la qualité agronomique des parcelles. Une expérimentation des mélanges grainiers et l’organisation de journées techniques sont prévues. Budget : 75 000 € HT sur 6 ans. d. Actions pour la préservation des zones humides Les zones humides du Pays de Gavot, préservées depuis 30 ans Les zones humides du Pays de Gavot, de par leur diversité, développent une grande richesse en termes d'habitats et d'espèces (9 espèces protégées au plan national et 14 au plan régional). Au titre des habitats, le Pays de Gavot possède le plus bel ensemble de zones humides du Département de Haute-Savoie. En effet, on y dénombre 106 zones humides, dont 38 d'intérêt communautaire de 1 à 25ha, formant un panel de milieux occupant 10% du territoire. Les zones humides du Pays de Gavot regroupent la plupart des types de milieux humides des Alpes du Nord : de l'eau libre à l'écosystème climax, dont 85% sont des marais et tourbières. Les prairies à molinie et les bas-marais alcalins y sont bien représentés. Ces habitats sont présents sur le département de Haute-Savoie, mais souvent sur de petites surfaces, sans gestion ni protection. La tourbière de Praubert, ou de Roseire, d’une superficie de 25ha est considérée comme la plus belle du Département. La préservation de ces milieux remarquables débute en 1984 avec 12 zones humides classées en Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB). Depuis 2003, 38 sites sont inscrits au réseau Natura 2000 et font l'objet d'un programme de préservation pluriannuel, avec le soutien de l'APIEME (cf a. Cohérence et synergie sur les sites Natura 2000). Dans le Plan Biodiversité, les zones humides hors Natura 2000 ne sont pas oubliées. Les plus remarquables d’entre elles seront ciblées pour la mise en place de bandes tampons et feront l’objet de travaux de réouverture. Préserver et valoriser les zones humides du Bas-Chablais Dans son Contrat de Territoire, le Symasol souhaite diminuer la pollution et/ou l’enrichissement en matières minérales et organiques dans les zones humides et préserver leur biodiversité ((cf a. Cohérence et synergie sur les sites Natura 2000). La fiche action « QUAL2-4 Périphérie ZH » prévoit d’élargir la démarche de diminution/absence de fertilisation aux zones hors réseau Natura 2000 et consiste à recenser les zones humides d’intérêt patrimonial, recenser et rencontrer les agriculteurs concernés. Budget : 25 000 € HT sur 3 ans. 22 La fiche action « MIL3-4 Valorisation produits ZH » : cette action vise à valoriser les produits issus de la gestion des zones humides. Elle consiste à étudier les possibilités de gestion des zones humides par les agriculteurs, et si possible la valorisation de la végétation en agriculture. Ces cas restent encore rares à l’heure actuelle. Budget : 8 000 € HT sur 2 ans. e. Actions transversales De manière transversale sur l’ensemble du territoire et sur tous les enjeux, des actions de communication, sensibilisation, formation et valorisation seront mises en place. La plupart de ces actions sont financées dans le cadre des démarches territoriales préalablement présentées (PSADER, Natura 2000, PPT, Contrat de Territoire du Symasol, Plan Biodiversité du Pays d’Evian). Communication : faire connaitre le métier d’agriculteur Un des objectifs est également de valoriser l’engagement des agriculteurs dans les démarches favorables à l’environnement (MAEC notamment) et d’améliorer la connaissance du monde agricole par l’ensemble des acteurs (actions PPT, PSADER) : journées portes ouvertes, outils de communication, démonstrations… Formation des agriculteurs Des journées de formations, d’information, de rencontres et d’échanges à destination des agriculteurs sont prévues dans plusieurs programmes d’actions (Natura 2000, Contrat de Territoire…). Ces journées devraient permettre de sensibiliser les agriculteurs les plus réticents et aboutir à de nouvelles contractualisations. Sensibilisation du grand public et des scolaires Des volets concernant l’éducation à l’environnement des scolaires, création d’outils pédagogiques, des plaquettes de sensibilisation pour le grand public, « guide de bonnes pratiques en alpages » pour les utilisateurs des espaces agricoles, des journées d’échanges entre agriculteurs, élus, habitants et tourisme pourront être mises en place dans le cadre des différentes démarches territoriales : PSADER, PPT, LEADER, Natura 2000, plan biodiversité de la CCPE. Le PAEC permettra une synergie d’animation entre les démarches ainsi que des échanges d’expériences sur l’ensemble du territoire. Valorisation du patrimoine et des savoirs-faire La vallée d’Abondance s’engage également dès 2015 autour de la sauvegarde d’un patrimoine fromager typique de la vallée, le vacherin d’Abondance. L’objectif est à la fois de relancer la production en accompagnant techniquement les agriculteurs souhaitant se relancer dans la fabrication, mais aussi de mieux connaitre et préserver ce savoir-faire en recueillant des documents et archives. Pour résumer : Des Zones d’Intervention Prioritaires correspondant aux enjeux environnementaux Des mesures ciblées en adéquation avec les enjeux et besoins du territoire Des actions complémentaires fortes pour favoriser et optimiser la contractualisation 23 Partie 4 : Gouvernance et modalités de suivi et d’évaluation du PAEC 1. Gouvernance du PAEC Pour la gouvernance du PAEC, la volonté politique est : - D’avoir un projet global cohérent avec le projet de territoire du Chablais, d’où un portage par le SIAC ; - De mutualiser les moyens en s’appuyant sur les structures existantes, leurs compétences, expériences et moyens humains, d’où une animation déléguée aux structures locales (Délibérations en Annexes 21 à 24). Le Pilotage du PAEC sera assuré via un Comité de Pilotage multiacteurs (liste en Annexe 4). a. Les missions du SIAC Le SIAC aura pour missions : - Mise en relation des structures animatrices et de l’ensemble des acteurs du territoire : préparation et animation d’au moins 1 Comité de Pilotage et 1 à 2 Comités Techniques de suivi par an - Communication sur le PAEC auprès des acteurs du territoire (CC, CG74, SM, SIFA, SICA…) sur proposition des structures animatrices afin de gagner en cohérence - Synergie avec les autres politiques territoriales (PSADER, LEADER…) en lien avec les structures animatrices pour les PPT, et Natura 2000 - Communication, suivi, relation et veille auprès des instances régionales - Coordination des structures animatrices : suivi de la consommation du budget, bilans intermédiaire et final - Organisation de la démarche d’évaluation d’après les critères définis dans le PAEC b. Les missions des structures animatrices locales Missions Expertises auprès des agriculteurs Diagnostic des exploitations obligatoires pour certaines MAEC Information et animation auprès des agriculteurs Préparation du contrat, de la déclaration PAC, rédaction des plans de gestions ou autres documents obligatoires pour certaines MAEC Ciblage et priorisation des contrats au vu du budget (à l’échelle du SIAC et à l’échelle du territoire d’animation) Mise en synergie avec les démarches territoriales locales ETP Mobilisés sur l’animation SYMASOL Bas-Chablais CCPE Pays d’Evian Structure animatrice (via prestataires) Structure animatrice (via prestataires) Structure animatrice en lien avec la Chambre d’Agriculture Prestataires et structure animatrice 2CVA et CCHC Haut-Chablais Structures animatrices Structures animatrices en lien avec les objectifs du PAEC Structures animatrices selon leurs compétences et en lien avec le SIAC 0,3 ETP (dont 0,4 ETP sur 3 0,8 ETP sur 2 prestataire) personnes personnes Préparation des contrats : à l’initiative des structures animatrices une réunion annuelle sera proposée aux structures techniques qui accompagnent les déclarations PAC des agriculteurs (Chambre d’agriculture et CER France). Ceci permettra une meilleure coordination et une optimisation des contrats et du budget sur les zones à enjeux définis par le PAEC. Un document commun de préparation de la déclaration PAC sera travaillé lors du premier comité technique. Préparation des contrôles : une réunion entre l’ASP, la DDT et les structures animatrices permettra de valider le cahier des charges et l’application des mesures sur le territoire : elle sera programmée dès la sélection du PAEC, et avant la contractualisation des agriculteurs afin de les informer au mieux des contrôles en fonction des mesures (notamment Herbe 09 pour valider le rendu du plan de gestion). Gouvernance sur le Bas-Chablais : Le SYMASOL assurera l’animation du PAEC dans le cadre des DOCOB Natura 2000 et des actions du contrat de territoire. Il animera le PAEC dans la limite de ses compétences techniques et aura recours à 24 des prestataires extérieurs (Chambre d’Agriculture, consultants, bureaux d’études, associations…) pour le travail d’animation auprès des agriculteurs (ex : diagnostics d’exploitation, accompagnement des agriculteurs à la contractualisation…). Au sein du syndicat, l’animation sera réalisée à la fois par la chargée de mission Natura 2000 « Lac Léman » et par la chargée de mission Natura 2000 « Zones humides du Bas-Chablais » et « Marival – marais de Chilly ». Gouvernance sur le Haut-Chablais : Les 2 communautés de communes de la Vallée d’Abondance (2CVA) et du Haut-Chablais (CCHC) s’associeront pour l’animation du PAEC. La structure chef de file sera la 2CVA, et le chef de projet sera la chargée de mission Espaces Naturels de la 2CVA. L’animation sera réalisée par la chargée de mission Espaces naturels de la 2CVA pour la vallée d’abondance et par le (la) chargé(e) de mission Natura 2000 de la CCHC, avec l’appui de la 2CVA. Les 2 communautés de communes partageront compétences et expériences de la 2CVA, notamment sur l’animation et la rédaction des MAEt « Plans de Gestion ». Le recours à un ou plusieurs partenaires est envisagé pour la rédaction du plan de gestion (Herbe 09) qui nécessite une structure agréée. Gouvernance sur le Pays d’Evian : La communauté de communes du pays d’Evian (CCPE) coordonnera l’ensemble des actions menées avec les agriculteurs, dans le cadre de son action en faveur de la biodiversité, en collaboration avec le SIVOM du Pays de Gavot et l’APIEME. 2. Modalités de suivi et d’évaluation du PAEC Le suivi et l’évaluation du PAEC sera réalisé à l’aide d’indicateurs quantitatifs, qualitatifs et cartographiques (Annexe 25). - Un suivi annuel sera réalisé à l’aide de 3 indicateurs : nombre et montant des contractualisations par mesure + cartographie. - Un bilan intermédiaire sera proposé à l’issue de la période de contractualisation (N+2 : 2017). - Un bilan final du PAEC (N+6 : 2021) sera rédigé reprenant l’ensemble des indicateurs (quantitatifs, qualitatifs et cartographiques) et les perspectives à l’issue du PAEC. Plusieurs réunions techniques coordonnées par le SIAC permettront d’assurer le suivi et l’évaluation du PAEC. Ces réunions auront également pour objectif la mutualisation et la capitalisation d’expériences entre animateurs. Des outils de suivi seront également mis en place : - Tableau partagé de suivi de la contractualisation et de la consommation budgétaire à l’échelle du Chablais, pouvant être renseigné par les structures animatrices - Il est envisagé de pouvoir intégrer les données cartographiques (non nominatives) dans l’observatoire du SIAC, outil cartographique initialement élaboré pour le suivi du SCOT. 3. Perspectives à l’issue du PAEC Les indicateurs et outils décrits ci-dessus permettront d’établir un bilan du PAEC. L’objectif est de ne pas renouveler systématiquement les MAEC de ce premier programme. On peut envisager 3 cas de figures : - Des agriculteurs qui ont modifié leurs pratiques de manière durable. Dans ce cas, les MAEC ne nécessitent pas de reconduction. - Des surfaces qui n’ont pas pu bénéficier des MAEC de ce premier PAEC car leur mise en place nécessite un travail d’animation long et/ou des changements de pratiques profonds. - Certaines mesures et surfaces auront besoin d’être confortées. La mise en place de nouvelles mesures sera nécessaire en 2021, pour accompagner les agriculteurs les plus réticents dans de nouvelles pratiques, ces agriculteurs ayant pu voir les résultats et ayant pu bénéficier de formations/sensibilisation au cours des MAEC 2015-2020. Certaines mesures, type plans de gestion pastorales, sont à reconduire, les milieux évoluant. Il est important de pouvoir continuer à contractualiser avec les agriculteurs pour optimiser les échanges d’informations et les conseils techniques entre agriculteurs et structures animatrices Natura 2000. Il en va de la crédibilité de la démarche Natura 2000 qui ne doit pas être vécue comme une source de contraintes, mais bien une démarche vertueuse en faveur des milieux et de la biodiversité. Le bilan devra en outre actualiser et cibler l’éventuelle reconduction des mesures au vu de l’évolution des enjeux environnementaux. 25 Partie 5 : Budget prévisionnel et plan de financement Le budget et le plan de financement est détaillé, par structure animatrice, dans les documents excel joints à ce dossier. (Annexe 26) Le budget global, comprenant le portage par le SIAC, est présenté dans le tableau ci-dessous : année 2015 Volets SIAC € 15 000,00 € Animation du PAEC Diagnostics des exploitations Suivi des agriculteurs après contractualisation Sensibilisation, démonstration, communication Accompagnement PAEC Investissements Evaluation Total global hors contractualisation budget TOTAL 15 000,00 € CCVA + CCHC € 31 400,00 € CCPE SYMASOL € 754,40 € € 13 640,00 € 41 600,00 € 3 600,00 € 13 510,00 € 5 600,00 € 11 494,80 € - € 3 000,00 € 29 700,00 € 4 260,00 € 102 200,00 € 9 012,00 € 1 110,00 € - € 400,00 € 132 252,00 € 232,00 € 46 800,00 € 280,00 € 184 200,00 € 187 045,20 € 79 600,00 € 465 845,20 € année 2016 Volets SIAC € 5 500,00 € Animation du PAEC Diagnostics des exploitations Suivi des agriculteurs après contractualisation Sensibilisation, démonstration, communication Accompagnement PAEC Investissements Evaluation Total global hors contractualisation budget TOTAL 5 500,00 € CCVA + CCHC € 20 400,00 € CCPE SYMASOL € 415,80 € € 12 900,00 € 34 400,00 € - € 19 300,00 € 9 800,00 € 11 494,80 € 6 210,00 € 4 000,00 € 29 700,00 € 4 410,00 € 34 900,00 € 9 216,00 € 9 800,00 € - € 400,00 € 78 660,00 € 232,00 € 104 700,00 € 280,00 € 103 900,00 € 129 718,60 € 157 600,00 € 396 718,60 € années 2017-2021 Volets Animation du PAEC Diagnostics des exploitations SIAC CCVA + CCHC € 16 500,00 € SYMASOL € 4 831,80 € € 10 440,00 € - € - € 15 440,00 € 12 800,00 € - € 48 570,00 € 2 000,00 € 237 600,00 € 21 750,00 € 82 300,00 € 47 210,00 € 5 550,00 € 24 000,00 € - € 1 600,00 € 449 590,00 € 1 621,00 € 151 000,00 € 3 080,00 € 40 500,00 € 115 900,00 € 740 852,80 € 255 830,00 € Suivi des agriculteurs après contractualisation Sensibilisation, démonstration, communication Accompagnement PAEC Investissements Evaluation Total global hors contractualisation budget TOTAL CCPE € 17 200,00 € 1 153 082,80 € 26 Total sur la durée du PAEC SIAC Volets CCVA + CCHC CCPE SYMASOL € 37 000,00 € € 69 000,00 € € 6 002,00 € € 36 980,00 € - € 76 000,00 € 3 600,00 € 48 250,00 € Suivi des agriculteurs après contractualisation - € 28 200,00 € 22 989,60 € 54 780,00 € Sensibilisation, démonstration, communication - € 9 000,00 € 297 000,00 € 30 420,00 € Accompagnement PAEC - € 219 400,00 € 65 438,00 € 16 460,00 € - € 24 000,00 € - € 2 400,00 € 660 502,00 € 2 085,00 € 302 500,00 € 3 640,00 € 61 000,00 € 404 000,00 € 1 057 616,60 € 493 030,00 € Animation du PAEC Diagnostics des exploitations Investissements Evaluation Total global hors contractualisation budget TOTAL 2 015 646,60 € Plans de financements prévisionnels : (à titre indicatif) : plan de financement prévisionnel (à titre indicatif) Volets Animation du PAEC Diagnostics des exploitations Suivi des agriculteurs après contractualisation Sensibilisation, démonstration, communication Accompagnement PAEC Investissement Evaluation TOTAL SIAC Autofinancement CCVA + CCHC Financeurs FEADER 5 550,00 € 22 200,00 € - € - € - € FEADER à hauteur de 1500€ /diagnostic - € - € - € financements Natura 2000/PAEC/collectivités/CG - € - € - € financements Natura 2000/collectivités/CG - € - € - € - € 6 000,00 € 15 250,00 € total SIAC - € 3 600,00 € 9 150,00 € 61 000,00 € - € 14 400,00 € 36 600,00 € financements Natura 2000/PAEC et collectivités, CG/PAEC plan de financement prévisionnel (à titre indicatif) CCPE Volets Autofinancement Financeurs Animation du PAEC Diagnostics des exploitations Suivi des agriculteurs après contractualisation Sensibilisation, démonstration, communication Accompagnement PAEC Investissement Evaluation TOTAL financements Natura 2000/PAEC et collectivités, CG/PAEC 9 250,00 € 3 601,20 € 2 400,80 € 2 160,00 € 1 440,00 € 13 793,76 € 9 195,84 € 178 200,00 € 118 800,00 € 39 262,80 € 26 175,20 € 396 301,20 € 264 200,80 € 1 251,00 € 634 569,96 € total CCPE FEADER € € € € € € 834,00 € € 423 046,64 € € 1 057 616,60 € 27 - PAEC En cours de montage Autofinancement SYMASOL Financeurs - € FEADER 23 580,00 € 6 700,00 € 6 700,00 € 35 875,00 € 12 375,00 € - € 46 860,00 € 3 960,00 € 3 960,00 € 20 468,00 € 5 612,00 € 4 340,00 € 12 950,00 € 3 510,00 € - € 288 300,00 € 14 200,00 € - € 3 640,00 € - € - € 431 673,00 € 46 357,00 € 15 000,00 € total SYMASOL 493 030,00 € A noter concernant le financement des mesures proposées ci après : Pour les mesures concernant la qualité de l’eau, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse est identifiée comme co-financeur, le territoire étant classé en ZAP «Eau » au titre de la DCE . Sur le Pays d’Evian, et le Haut-Chablais, concernant les mesures HERBE, OUVERTURE et MILIEU, il existe 2 cas de figures : - Les mesures en zones Natura 2000, jugées prioritaires par l’Etat, devraient être cofinancées par l’Etat. - Les SHP Collectives et Individuelles seront cofinancées par l’Etat - Pour les zones hors Natura 2000, le territoire est en cours de discussion avec le Conseil Général, mais aussi les collectivités territoriales. Ces mesures ne sont donc prévues qu’en 2016, afin de finaliser le co-financement. PLAN DE FINANCEMENT MOBILISABLE Mesures MAEC SHP Individuelle SHP Individuelle SHP Collective Herbe 01 Herbe 03 Herbe 07 Herbe 09 Herbe 13 cumulé avec Herbe 01,06 et 03 Herbe 06 Herbe 06 + Herbe 03 Milieu 01 Couvert 06 Couvert 07 Ouvert01 Ouvert02 Linea 01 Phyto 01 Phyto 02 Phyto 04 Phyto 05 Phyto 07 Phyto 07 viti Surface ou ml 175,00 300,00 620,00 5126,00 1810,00 275,00 3620,00 35,00 271,00 150,00 100,00 54,00 6,00 16,00 320,00 32000,00 750,00 20,00 750,00 750,00 100,00 45,00 Total annuel Total sur 5 ans FEADER 10 368,75 € 17 775,00 € 29 688,19 € 72 507,27 € 99 811,50 € 15 468,75 € AERMC 16 860,84 € 24 940,50 € 153 614,70 € 11 650,01 € 41 463,00 € 12 048,75 € 3 750,00 € 11 633,63 € 2 927,16 € 2 557,68 € 13 742,40 € 4 800,00 € 11 250,00 € 2 015,85 € 47 227,50 € 64 293,75 € 5 029,50 € 5 892,75 € Etat : N 2000, SHP de plaine, SHP collectives 3 456,25 € 5 925,00 € 9 896,06 € 7 308,25 € 8 330,00 € 3 281,25 € 26 097,53 € Collectivités Montant annuel 13 825,00 € 23 700,00 € 39 584,25 € 96 676,36 € 1 875,00 € 25 107,38 € 3 883,34 € 13 821,00 € 4 016,25 € 1 250,00 € 3 877,88 € 975,72 € 852,56 € 4 580,80 € 1 600,00 € 3 750,00 € 671,95 € 15 742,50 € 21 431,25 € 1 676,50 € 1 964,25 € 69 125,00 € 118 500,00 € 197 921,25 € 483 381,80 € 133 082,00 € 665 410,00 € 20 625,00 € 103 125,00 € 204 819,60 € 1 024 098,00 € 15 533,35 € 55 284,00 € 16 065,00 € 5 000,00 € 15 511,50 € 3 902,88 € 3 410,24 € 18 323,20 € 6 400,00 € 15 000,00 € 2 687,80 € 62 970,00 € 85 725,00 € 6 706,00 € 7 857,00 € 77 666,75 € 639 516,13 98 815,26 64 294,34 50 062,46 852 688,18 3 197 580,66 494 076,28 321 471,69 250 312,28 4 263 440,90 28 Montant sur 5 ans 276 420,00 € 80 325,00 € 25 000,00 € 77 557,50 € 19 514,40 € 17 051,20 € 91 616,00 € 32 000,00 € 75 000,00 € 13 439,00 € 314 850,00 € 428 625,00 € 33 530,00 € 39 285,00 € 4 263 440,90 Mesures MAEC ZIP 1 " Maintien des systèmes herbagers de plaine" SHP Individuelle Herbe 01 Herbe 03 Herbe 06 Couvert 06 Linea 01 Phyto 01,04,05,07 Herbe 01 Herbe 03 ZIP 2 "Maintien Herbe 07 des systèmes agro pastoraux dans les Herbe 09 sites Natura 2000 SHP Collective du Haut Chablais" SHP Individuelle ZIP3 "Préservation Herbe 01 de la biodiversité Herbe 03 et maintien des Herbe 06 couverts Herbe 09 permanents et des Milieu 01 systèmes agropastoraux SHP Collective (hors Natura 2000) Herbe 01 Herbe 03 Herbe 06 Herbe 06 + Herbe 03 Herbe 07 ZIP 4 " Qualité de l’eau préservation de des zones humides " OBJECTIF DE CONTRACTUALISATION PAR ZIP - FINANCEMENT PREVISIONNEL Etat : N Montant 2000, SHP Montant unitaire/ha Surface FEADER AERMC de plaine, annuel ou ml SHP collectives 79,00 € 175,00 13 825,00 € 10 368,75 € Collectivités 3 456,25 € Montant sur 5 ans 69 125,00 € L’ensemble de ces mesures envisagées dans cette ZIP est globalisé avec celles de la ZIP 4 . Il est prévu au budget du Symasol. 18,86 € 39,20 € 75,00 € 56,58 € 47,15 € 1550,00 850,00 175,00 1845,00 295,00 29 233,00 € 33 320,00 € 13 125,00 € 104 390,10 € 13 909,25 € 21 924,75 € 24 990,00 € 9 843,75 € 78 292,58 € 10 431,94 € 7 308,25 € 8 330,00 € 3 281,25 € 26 097,53 € 3 477,31 € 146 165,00 € 166 600,00 € 65 625,00 € 521 950,50 € 69 546,25 € 79,00 € 300,00 23 700,00 € 17 775,00 € 5 925,00 € 118 500,00 € 18,86 € 39,20 € 204,00 € 56,58 € 50,00 € 1390,00 200,00 50,00 1025,00 100,00 26 215,40 € 7 840,00 € 10 200,00 € 57 994,50 € 5 000,00 € 19 661,55 € 5 880,00 € 7 650,00 € 43 495,88 € 3 750,00 € 79,00 € 325,00 25 675,00 € 19 256,25 € 6 553,85 € 1 960,00 € 2 550,00 € 14 498,63 € 1 250,00 € 6 418,75 € 18,86 € 2186,00 41 227,96 € 30 920,97 € 10 306,99 € 120,95 € 760,00 91 922,00 € 68 941,50 € 22 980,50 € 204,00 € 221,00 45 084,00 € 33 813,00 € 107,10 € 150,00 16 065,00 € 12 048,75 € 131 077,00 € 39 200,00 € 51 000,00 € 289 972,50 € 25 000,00 € 128 375,00 € 206 139,80 € 459 610,00 € 11 271,00 € 4 016,25 € 225 420,00 € 80 325,00 € 75,00 € 100,00 7 500,00 € 5 625,00 € 1 875,00 € 37 500,00 € Herbe 09 56,58 € 750,00 42 435,00 € 31 826,25 € 10 608,75 € 212 175,00 € Herbe 13 443,81 € 35,00 15 533,35 € 11 650,01 € 3 883,34 € Couvert 06 287,25 € 54,00 15 511,50 € 11 633,63 € 3 877,88 € Couvert 07 650,48 € 6,00 3 902,88 € 2 927,16 € 975,72 € 19 514,40 € Ouvert01 213,14 € 16,00 3 410,24 € 2 557,68 € 852,56 € 17 051,20 € Ouvert02 57,26 € 320,00 18 323,20 € 13 742,40 € 4 580,80 € 91 616,00 € Linea 01 0,20 € 32000,00 6 400,00 € 4 800,00 € 1 600,00 € 32 000,00 € Phyto 01 20,00 € 750,00 15 000,00 € 11 250,00 € 3 750,00 € Phyto 02 134,39 € 20,00 2 687,80 € 2 015,85 € 671,95 € 13 439,00 € Phyto 04 83,96 € 750,00 62 970,00 € 47 227,50 € 15 742,50 € 314 850,00 € Phyto 05 114,30 € 750,00 85 725,00 € 64 293,75 € 21 431,25 € 428 625,00 € Phyto 07 67,06 € 100,00 6 706,00 € 5 029,50 € 1 676,50 € 33 530,00 € Phyto 07 viti 174,6 45,00 7 857,00 € 5 892,75 € 1 964,25 € 39 285,00 € Total annuel Total sur 5 ans 852 688,18 € 639 516,14 € 98 815,25 € 3 197 580,67€ 494 076,26 € 321 471,69 € 250 312,28 € 29 77 666,75 € 77 557,50 € 75 000,00 € 64 294,34 € 50 062,46 € 4 263 440,9€ ANNEXES Annexe 1 : Liste des sigles .......................................................................................................................... 31 Annexe 2 : Périmètre du PAEC Chablais .................................................................................................... 32 Annexe 3 : Liste des communes du périmètre du PAEC ............................................................................ 33 Annexe 4 : Liste des membres du Comité de Pilotage du PAEC Chablais ................................................ 34 Annexe 5 : Démarches Territoriales du Chablais (tableau) ........................................................................ 36 Annexe 6 : Démarches Territoriales du Chablais (cartes)........................................................................... 37 Annexe 7 : Les principaux systèmes d’exploitation agricole du Chablais ................................................... 39 Annexe 8 : Zonages de démarches de qualité (AOP/IGP) ......................................................................... 40 Annexe 9 : Caractéristiques techniques des principaux systèmes agricoles du Chablais.......................... 41 Annexe 10 : Carte des îlots engagés en MAEt ........................................................................................... 42 Annexe 11 : Carte des zonages environnementaux ................................................................................... 43 Annexe 12 : Carte des inventaires environnementaux................................................................................ 44 Annexe 13 : Détail des enjeux sur les galliformes de montagne ................................................................ 45 Annexe 14 : Ilôts PAC engagés en PHAE ................................................................................................... 49 Annexe 15 : Carte des zones défavorisées de Haute-Savoie ..................................................................... 50 Annexe 16 : ZIP 1 « Maintien des systèmes herbagers en zone de plaine » ............................................. 51 Annexe 17 : ZIP 2 « Maintien des systèmes agro-pastoraux dans les sites Natura 2000 du HautChablais » 53 Annexe 18 : ZIP 3 « Préservation de la biodiversité et maintien des couverts permanents et des systèmes agropastoraux (hors Natura 2000) .............................................................................................................. 54 Annexe 19 : ZIP 4 « Qualité de l’eau et préservation des zones humides »............................................... 55 Annexe 20 : Liste des plantes indicatrices .................................................................................................. 58 Annexe 21 : Délibération du SIAC ............................................................................................................... 59 Annexe 22 : Délibération du SYMASOL ...................................................................................................... 62 Annexe 23 : Délibération de la CCHC ......................................................................................................... 64 Annexe 24 : Délibération de la CCPE ......................................................................................................... 65 Annexe 25 : Indicateurs envisagés pour le suivi et l’évaluation du PAEC .................................................. 67 Annexes 26 : budgets et plans de financements par structure animatrice ................................................. 68 30 Annexe 1 : Liste des sigles AB : Agriculture Biologique AFTALP : Association des Fromages Traditionnels des Alpes AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne AOP : Appellation d’Origine Protégée APIEME : Association de Protection de l’Impluvium des Eaux Minérales d’Evian APPB : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope CAD : Contrats Agriculture Durable CASMB : Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc CCBC : Communauté de Communes du Bas-Chablais CCCL : Communauté de Communes des Collines du Léman CCHC : Communauté de Communes du Haut-Chablais CCPE : Communauté de Communes du Pays d’Evian 2CVA : Communauté de Communes de la Vallée d’Abondance CDDRA : Contrat de Développement Durable Rhône-Alpes CIPEL : Commission Internationale pour la Protection des Eaux du Léman COPIL : Comité de Pilotage CTE : Contrats Territoriaux d’Exploitation DDT : Direction Départementale des Territoires DOCOB : Document d’Objectif DRAAF : Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt ENS : Espaces Naturels Sensibles ETP : Equivalent Temps Plein ICHN : Indemnité Compensatoire de Handicap Naturel IFT : Indice de Fréquence de Traitement IGP : Indication Géographique Protégée INRA : Institut National de la Recherche Agronomique INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques LEADER : Liaison Entre les Actions de Développement de l'Economie Rurale LPO : Ligue pour la Protection des Oiseaux MAEC : Mesure Agro-environnementale et Climatique PAEC : Projet agro-environnemental et Climatique PHAE : Prime Herbagère Agro-Environnementale PME : Petites et Moyennes Entreprises PPT : Plan Pastoral Territorial PSADER : Projet Stratégique Agricole et de Développement Rural SAU : Surface Agricole Utile SEA : Société d’Economie Alpestre SIAC : Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Chablais SICA : Société d’Intérêt Collectif Agricole SIVM : Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple SCOT : Schéma de Cohérence Territoriale SYMASOL : Syndicat Mixte des Affluents du Sud-Ouest Lémanique ZAP : Zones d’Actions Prioritaires ZIP : Zone d’Intervention Prioritaire 31 Annexe 2 : Périmètre du PAEC Chablais 32 Annexe 3 : Liste des communes du périmètre du PAEC Collectivités Communauté de Communes du Bas-Chablais Communauté de Communes des Collines du Léman Communauté de Communes du Haut-Chablais Communauté de Communes du Pays d’Evian Communauté de Communes de la Vallée d’Abondance Commune de Thonon-les-Bains Communes Anthy-sur-Léman Ballaison Bons-en-Chablais Brenthonne Chens-sur-Léman Douvaine Excenevex Fessy Loisin Allinges Armoy Cervens Draillant Le Lyaud Orcier Perrignier Bellevaux Essert-Romand La Baume La Côte d’Arbroz La Forclaz La Vernaz Le Biot Les Gets Bernex Champanges Evian Féternes Larringes Lugrin Marin Maxilly-sur-Léman Abondance Bonnevaux La Chapelle d’Abondance Châtel Chevenoz Vacheresse Thonon-les-Bains Lully Margencel Massongy Messery Nernier Sciez Veigy-Foncenex Yvoire Lullin Montriond Morzine Reyvroz Seytroux Saint Jean d’Aulps Vailly Meillerie Neuvecelle Novel Publier Saint-Gingolph Saint-Paul-en-Chablais Thollon-les-Mémises Vinzier NB : Pour des raisons de cohérences, et à la demande de l’Administration, le périmètre NATURA 2000 du Roc d’Enfer a été intégré au PAEC Chablais. 33 Annexe 4 : Liste des membres du Comité de Pilotage du PAEC Chablais Collège collectivités Membres Nom du représentant SIAC M. DEVILLE François CCPE Mme LEI Josiane CCHC Mme GARIN Jacqueline CCHC M. TOURNIER Henri-Victor CCBC M. NEURY Jean CCCL M. DEAGE Joseph 2CVA M. COLOMER Gérard 2CVA M. MAXIT Bernard Ville de Thonon M. DENAIS Jean Collège syndicats / associations Membres Nom du représentant APIEME M. BOURON Jean-René SYMASOL Comité de Rivières des Dranses et de l’est lémanique Collège agriculture M. THOMAS Gil M. CHESSEL Pascal Membres Nom du(des) représentant(s) SICA des Terres du Léman M. MERMAZ Philippe SICA Terragr'eau M. GILLET Philippe SICA du Haut-Chablais M. RULLAND Gilles Vallée d'Abondance M. VITTOZ Sébatien M. JACQUIN Patrice (Président) M. BLANC Georges (élu Chambre) M. BOVET Thierry (élu Chambre) CASMB M. BONAIME Damien (responsable) M. BLETTON Bruno (responsable) Mme Bernadette JORDAN Coopérative Jura Mont Blanc M. DUMONT Yannick Représentant des viticulteurs M. Claude MERCIER Apiculteurs professionnels des Savoie M. POMEL Eric AFTALP M. LAMBERSEND Gilles SIFA M. CHESSEL Emmanuel SEA M. AMOUDRY Jean-Paul GAEC M. MEYNET Michel (agriculteur) 34 Collège environnement Membres Nom du représentant ASTERS M. SCHWOEHRER Christian Ligue de protection des oiseaux M. MATERAC Jean Pierre Fédération départementale de Chasse M. le Président Collège institutions / partenaires Structure Nom du représentant Région Rhône Alpes, DCESE Mme PRAT Anne Cécile Région Rhône Alpes, DADR Mme Odile FAURE ROCHET DDT 74 / SEAE M. LHEUREUX Bertrand DRAAF, SREADER Mme GUILLON Cécile CG 74 M. MOGENET François (VP Environnement) Autres personnes présentes Structure Nom du représentant 2CVA CHOCHON Lalie CCCL CHALVET BOZON Nathalie 35 Annexe 5 : Démarches Territoriales du Chablais (tableau) Projets et démarches contractualisées Porteurs Périmètre Budget Moyens humains SCoT du Chablais CDDRA 2010-2016 dont PSADER 2010 -2016 Grand Genève LEADER 2009-2014 : Protection et valorisation des SIAC 62 communes du SIAC SIAC SIAC 62 communes du SIAC 62 communes du SIAC 212 communes dont 24 du SIAC 8,3 M€ subventions RRA 1 M€ subventions RRA 575 K€/an 1 ETP 1 ETP agriculture-forêt 1ETP agriculture/nature/paysage ARC SIAC 62 communes du SIAC 1,5 M€ 1,6 ETP Candidature LEADER 2014 - 2019 SIAC 62 communes du SIAC Mont de Grange Cornettes de Bise Roc d’Enfer Zones humides du Bas Chablais Marival – marais de Chilly Natura 2000 Delta de la Dranse Zones Humides Plateau du Gavot Plateau de Loex Haut-Giffre Lac Léman Contrat de territoire milieux aquatiques et terrestres du sud-ouest lémanique Contrat de rivière des Dranses de l’Est Lémanique PPT Vallée d’Abondance et Pays de Gavot PPT du Roc d’Enfer Contrat corridors Arve-Lac Réserve Naturelle du delta de la Dranse Contrat biodiversité sites à glaïeuls Plan biodiversité du Pays d’Evian Inventaire des zones humides de Haute-Savoie Inventaire des pelouses sèches Contrats ENS Inventaire et suivi d’espèces patrimoniales (Liparis de 2CVA 2CVA CCHC Symasol SYMASOL Asters SIVOM Gavot 1254 ha sur 2 communes 1551ha sur 1 commune 4054 ha sur 8 communes 287 ha sur 8 communes 130 ha sur 4 communes 53 ha sur 1 commune 145 ha sur 7 communes ressources naturelles et culturelles d’intérêt géologique Loesel, glaïeul des marais, papillons Maculinea, messicoles…) 0,7 ETP 0,5 ETP (2015) 570 720 € TTC 334 510 € TTC 0.25 ETP 1 ETP SIVM HautGiffre Symasol 1 376 ha sur 8 communes Symasol 226 km² sur 25 communes SIAC 2CVA CCHC ? Asters Symasol CCPE DDT 74 Asters Symasol 41 communes dont 40 du SIAC 9 communes du SIAC 41 communes dont 16 du SIAC 25 communes dont 5 du SIAC 53 ha sur 1 commune (Publier) 5 communes 16 communes CCPE en cours sur les Dranses 24 communes Asters 36 623 100 € TTC 16,1 M€ HT dont 429 k€ HT pour l’agriculture 1,9 M€ 1,3 M€ 110 k€/an 105 540 € (jusqu’en 2015) 75 k€/an 0,2 ETP 3,5 ETP 1 ETP 0,3 ETP 0,1 ETP + animation SEA 1,5 ETP 0,04 ETP inclus dans le contrat de territoire Annexe 6 : Démarches Territoriales du Chablais (cartes) 37 38 Annexe 7 : Les principaux systèmes d’exploitation agricole du Chablais 39 Annexe 8 : Zonages de démarches de qualité (AOP/IGP) 40 Annexe 9 : Caractéristiques techniques des principaux systèmes agricoles du Chablais Système Rotation Type Exploitation agricole orientée en production céréalière Elevage laitier en système foin avec cultures de céréales destinées à la vente Elevage laitier en système foin basé sur la prairie permanente et quelques céréales Elevage laitier en système foin basé sur la prairie permanente et les alpages Elevage caprins-ovins Elevage équin Tournesol ou Colza ou Soja ou PoisBlé-Maïs-Blé Luzerne-Maïs-BléOrge Prairie Permanente, Prairie Temporaire ou Luzerne, MaïsOrge Prairie Permanente et alpages Prairie Permanente Prairie Permanente Dose moyenne de fumure / ha / an -> Apport minéral : 130 unités d’azote (uN) 120 unités de potasse (uK) 60 unités de phosphore (uP) 25 T de fumier/ lisier + 80 uN minéral PK : 80-40 25 T de fumier ou lisier + 60 uN minéral PK : 60-30 25 T de fumier ou lisier + 30 uN minéral Fréquence moyenne de traitement Tournesol : IFT = 2 Colza : IFT = 4 Maïs : désherbage (IFT = 2) + selon l’année anti-limaces, taupins ou pyrale (IFT = 0,5) Référence régionale : 2,56 Blé-orge : désherbage (IFT = 1,5) + fongicide (IFT = 0,5) Référence régionale : 3,25 Luzerne : désherbage l’implantation + un anti-rumex année sur 3 (IFT = 0,5) Blé-orge : IFT = 3,5 Rumex : traitement tous les 2 (IFT = 0,5) Luzerne : désherbage l’implantation + un anti-rumex année sur 3 (IFT = 0,5) Traitement rumex tous les 2 (IFT = 0,5) 15 T de fumier Viticulture : IFT = 15 Viticulture AB : IFT = 8 Autres exploitations Dates de fauche Les dates de premières fauches varient selon les secteurs : Avril Mai Juin BasChablais Plateau de Gavot HautChablais Période principale pour la date de 1ère fauche Période étendue, certaines années 41 Juillet à une ans à une ans Annexe 10 : Carte des îlots engagés en MAEt 42 Annexe 11 : Carte des zonages environnementaux 43 Annexe 12 : Carte des inventaires environnementaux 44 Annexe 13 : Détail des enjeux sur les galliformes de montagne (Source : Fédération des chasseurs de Haute-Savoie - J. CHAUMONTET & JJ PASQUIER) 1. Les Galliformes de montagne La pérennisation d’une activité pastorale, avec une gestion concertée, est le cœur de la stratégie de préservation des galliformes de montagne en Haute-Savoie. Les milieux montagnard de l’est du Chablais, comme toutes les Préalpes, ont été très largement touchés par la déprise agricole avec un nombre d’exploitation qui ne cesse encore de diminuer, d’où une réduction de la pression du pâturage dans les zones de montagne. On s’aperçoit aujourd’hui de l’importance pour la biodiversité de maintenir les alpages et d’éviter une fermeture généralisée des milieux par le développement des ligneux. Les Galliformes de montagne ne sont pas inféodés aux zones boisées, en dehors du cas de la gélinotte des bois, et au contraire recherche des habitats diversifiés en mosaïque, comprenant très souvent des zones herbacées et des zones arbustives. Photo Habitat Tetrao tetrix Le tétras-lyre (Tetraotetrix) occupe l’étage subalpin, depuis 1400-1600 mètres jusqu’à 2300 mètres. Il fréquente des milieux de transition semi-ouverts où s’imbriquent en mosaïques, pelouses, landes, fourrés et boisements clairs Directive Oiseaux : annexe I (JO du 08/05/91) et annexe II, partie 2 (JO du 30/06/94). Convention de Berne : annexe III (JO du 18/07/99). La perdrix bartavelle (Alectorisgraeca) vit souvent sur les versants sud entre 1500 et 2600 m d'altitude. Elle affectionne les versants ensoleillé, vite d’enneigé au printemps. On peut la retrouver dans les zones à éboulis avec quelques bouquets de ligneux associés à une strate herbacée suffisamment haute pour s’y cacher. Alectoris graeca Lagopus muta Annexes I, II/1, III/2 de la Directive Oiseaux et Annexe III de Le lagopède alpin (Lagopus muta) est un oiseau de haute montage qui affectionnent les zones de pelouses à éboulis, de pelouses arrachées ou encore les zones légèrement broussailleuses en limite de forêt. la Convention de Berne. Tetrastesbonasia En Europe, elle fréquente souvent le flanc des collines ou des moyennes et basses montagnes jusqu'à 1500 mètres d'altitude environ dans des forêts mixtes disposant d’un étage arbustif suffisamment développé pour lui offrir de quoi s’alimenter. Elle évite très nettement les espaces à découvert. Directive Oiseaux : annexe I (JO du 8 mai 1991) et annexe II, partie 2 et (JO du 30 juin 1994). Convention de Berne : annexe III (JO du 18 juillet 1999). 45 Compte tenu du lien entre pastoralisme et Galliformes de montagne, nous nous appuierons essentiellement sur le tétras-lyre, espèce bio-indicatrice, étant la plus impactée par la modification des pratiques pastorales en montagne. Nous ne parlerons pas de la Gélinotte des bois (Tetrastesbonasia) compte tenu de son affinité pour la forêt et nous attarderons essentiellement sur le lien entre les galliformes de montagne et la gestion pastorale. Le Lagopède alpin peut aussi l’être, même son habitat se situe plus en altitude, où les contraintes météorologiques et géologiques permettent { l’heure actuelle de maintenir les habitats dont il a besoin. Pour cet oiseau, c’est d’avantage le surpâturage par les caprins ou les ovins qui doit être évité, qui pourrait occasionner le cas échéant soit piétinement et destruction des nichées, soit même un couvert herbacé trop endommagé pour permettre le nourrissage et le mimétisme des poussins et des poules. De même pour la perdrix bartavelle, dont le biotope, associé aux zones de pierriers, en limite les perturbations. Ce milieu difficile est de fait préservé d’une colonisation trop rapide du milieu par les ligneux et le surpâturage. Ces deux galliformes sont cependant plus menacés par des activités touristiques et sportives. 2. Le Tétras lyre Entendu que la finalité du projet agro-environnemental et climatique pour le chablais est avant tout agricole, nous nous intéresserons, pour cet oiseau, aux habitats de reproduction qui sont les plus influencés par le pastoralisme en montagne. a. Habitats de reproduction du tétraslyre : identifier et préserver Ce sont des sites qui sont, en l’état de connaissance, plus ou moins identifiés et se situent sur la zone de conflit entre la végétation forestière et celle des alpages. Il importe de les localiser avec précision, de les préserver, voire même de les accroître. Ces habitats doivent apporter couvert et ressources alimentaires aux poussins. Les poules occupent alors un domaine vital de 20 hectares minimum constitué d'une végétation mésophile offrant un bon couvert végétal (hauteur 20 à 50cm avec un recouvrement supérieur à 50%) et une bonne diversité floristique liée au besoin en arthropode des poussins. Il s'agit donc de milieux semi-ouverts (ensoleillement) dont la couverture ligneuse n'excède pas les 50%. Figure 2 Secteur à mélèze d'Europe avec rhododendron ferrugineux et myrtille - photo: j.chaumontet Ces habitats favorables se situent, le plus souvent, à la limite forestière supérieure, avec un relief souvent marqué. Nous retrouvons généralement de l’épicéa (Piceaabiès), quelques mélèzes (Larixdecidua), des aulnes verts (Alnus viridis), et des Ericacées (myrtille, rhododendron). Ce sont des prairies buissonnantes avec un large couvert à base de dicotylédones, arbustes fruitiers, et tiges isolées. Typiquement ce sont des pelouses de 25 à 50cm de hauteur du type: Pelouses à laîche toujours verte (Carex sempervirens); Prairies à dactyle (Dactylis glomerata) et à fétuque rouge (Festucarubra); Prairies à géranium (Geraniumsilvaticum) et à fenouil des Alpes (Meumathamanticum); Landes à Ericacées entrecoupées de touffes de graminées et de bouquets d’aulnes (Alnus viridis); Pessières claires ou mélézins à sous-bois de graminées et/ou de géranium et/ou de myrtilles. Figure 3 Habitat Tétras lyre d'intérêt communautaire - Cahier technique agrifaune Nous retrouvons une partie de ces habitats dans l’annexe 1 de la directive habitat (en danger ou aire réduite de répartition ou aux caractéristiques remarquables), voir figure 2 46 Les zones de combat entre pelouses et forêt abritent, des plantes à fort intérêt botanique. Dans les landes ouvertes à éricacées, sont présentes la pyrole moyenne (Pyrola media, statut de protection régional), la violette de Thomas (Viola thomasiana), la laîche brune (Carex brunnescens), le lycopode en massue (Lycopodiumclavatum, annexe V Dir. Habitat, statut de protection régional), le lycopode des Alpes (Diphasiastrumalpinum), , le lycopode sélagine (Huperziaselago, liste rouge européenne LC). Les milieux en mosaïque sont très riches en insectes, dont certains remarquables : Le solitaire (Coliaspalaeno, liste rouge européenne LC), Le candide (Coliasphicomone, liste rouge européenne LC), L'azuré de la canneberge (Plebejusoptilete), La laineuse de l'aulne vert (Eriogasterarbusculae), L'épionepluvieuse(Hypoxystispluviaria), La fidonie de Leraut (Crocotapseudotinctaria), La nonagriecaptioncule (Photedescaptiuncula), Le damier alpestre (Euphydryasauriniadebilis, liste rouge européenne LC), L'apollon (Parnassiusapollo, liste rouge mondiale Vu), Le petit apollon (Parnassiussacerdos, statut de protection nationale). Figure 4 Exemple de plantes présentes dans les habitats de reproduction Tétras lyre - Mémo diagnostic habitat de reproduction b. Impacts du pastoralisme sur les habitats de reproduction La fermeture du milieu consécutive à la déprise agricole est à l'origine d'une altération des habitats de reproduction du tétras-lyre. Ce phénomène constitue l'une des menaces les plus importantes pour l'espèce dans les Alpes du Nord. Parallèlement, l'intensification ou la modification des pratiques (remplacement des bovins par des ovins, mise en alpage de gros troupeaux collectifs de jeunes bovins…) sur les alpages encore exploités pose un problème pour le maintien du couvert nécessaire au tétras-lyre pendant la période de reproduction. Après passage du bétail, les oiseaux n’ont alors plus de quoi s’abriter et de quoi se nourrir, sans parler des risques de piétinement des couvées et des nichées, notamment pour le mois de juin et juillet où les poussins sont encore trop faible pour s’enfuir. c. Outil Les protocoles de diagnostics habitats ont été validés fin 2012 afin de venir pallier au manque de données disponibles sur les habitats. Ce diagnostic s'intéresse au milieu dont va avoir besoin la poule pour élever les poussins au cours de l'été. Il s'agit de zones offrant un couvert végétal entre 30 et 50 cm parsemées de ligneux offrant la ressource alimentaire nécessaire aux poussins (arthropode) et protection face aux prédateurs. L'évaluation des habitats de reproduction pour le Tétras lyre dépend donc de la nature, de leur densité et de la répartition des ligneux, ainsi que le taux de recouvrement de la strate herbacée mésophile d'une hauteur comprise entre 25 et 50cm. On note aussi la présence éventuelle les dynamiques présentes sur la maille évaluée: dynamique de fermeture du milieu, activités humaines (pâturage, travaux, ...). 47 Cela permet donc d’avoir un état des lieux { un instant T de la répartition des habitats de reproduction et de leur valeur pour lesquelles, nous pourrons juger des interventions requises afin de les maintenir dans un état qui convienne à la reproduction du tétras-lyre. d. Interventions Globalement nous avons : Débroussaillage mécanique, Plan de pâturage pour convenir de l’entretien et/ou de l’ouverture d’alpage(s). L’avantage du plan de pâturage est de définir en amont les conditions de pâture et d’intégrer ainsi les enjeux tétras-lyre dépendant essentiellement des périodes de parcours et de la charge du bétail. La réouverture d’alpage se fait généralement par un débroussaillage mécanique (voir figure 4), qui sera ensuite pérennisé par la mise en place d’un troupeau. Les animaux peuvent alors parcourir le site en empruntant les layons nouvellement crées. Figure 5 Habitat en mosaïque reconstitué fdc74 3. Opportunités L’Appellation d’Origine Protégée Fromage d’Abondance doit permettre de mettre en avant les enjeux environnementaux présent sur le territoire du Chablais. La tradition agricole, mais aussi cynégétique, bien présente dans le Haut-Chablais doit permettre de déboucher sur des pratiques en adéquation avec la préservation des Galliformes de montagne. Ce label doit être un moteur de motivation pour l’installation d’une population agricole jeune et { même de préserver l’activité. En parallèle, la sensibilisation et le soutien financier et technique des exploitations doit se faire pour maintenir ce patrimoine naturel. Ce n’est qu’avec ce triptyque que la conservation des Galliformes de montagne sera efficace et pertinente. Les techniciens faune sauvage de la fédération des chasseurs de Haute-Savoie peuvent efficacement contribué { un travail d’appui et de conseil, sur des valeurs partagées, aux alpagistes qui sont prêts { s’engager. Dans la vallée d’Abondance, la vallée d’Aulps ou le Roc d’Enfer, de nombreux partenariats en ce sens ont déjà vu le jour en collaboration avec le service d’économie alpestre notamment. Il faudrait soutenir et développer ces initiatives, dans l’intérêt partagé d’espèces fragiles et d’une activité agricole incontournable. 4. Conclusion La fermeture des milieux de montagne par colonisation des ligneux, la réduction du nombre d’exploitation et la modification des pratiques agricoles font que la pérennité des habitats des Galliformes de montagne, et notamment du Tétras lyre, n’est pas assurée remettant en jeu la viabilité des populations sur le long terme. C’est pourquoi le soutien des filières agricoles de montagne tant sur le plan technique que financier se révèle nécessaire pour préserver ces espèces bio-indicatrices (les galliformes de montagne) qui sont représentatives de la diversité des milieux qui a été une force pour le développement économique du territoire (AOP, ski, randonnée, …). Nous avons beaucoup parlé du tétras-lyre car son statut actuel et les outils existants pour sa gestion font de lui le Galliforme sur lequel la mobilisation des acteurs du territoire (élus, agriculteur, technicien…) aura le plus d’effets. L’entretien et/ou la réouverture des alpages peut se faire avec quelques efforts au profit des Galliformes de montagne, qui trouvent dans ces milieux la ressource alimentaire et les abris dont ils ont besoin pour mener à bien leur reproduction. Or à la vue des tendances actuelles pour les aménagements touristiques et les activités sportives qui sont particulièrement impactant pour l’hivernage de ces espèces, il en va de soi que toute mesure en faveur de la reproduction, et donc de la conservation des habitats dédiés, leur sera favorable pour eux mais aussi pour toutes les espèces qui partagent les mêmes biotopes. 48 Annexe 14 : Ilôts PAC engagés en PHAE 49 Annexe 15 : Carte des zones défavorisées de Haute-Savoie 50 Annexe 16 : ZIP 1 « Maintien des systèmes herbagers en zone de plaine » 51 52 Annexe 17 : ZIP 2 « Maintien des systèmes agro-pastoraux dans les sites Natura 2000 du Haut-Chablais » 53 Annexe 18 : ZIP 3 « Préservation de la biodiversité et maintien des couverts permanents et des systèmes agropastoraux (hors Natura 2000) 54 Annexe 19 : ZIP 4 « Qualité de l’eau et préservation des zones humides » 55 56 57 Annexe 20 : Liste des plantes indicatrices 58 Annexe 21 : Délibération du SIAC 59 60 61 Annexe 22 : Délibération du SYMASOL 62 63 Annexe 23 : Délibération de la CCHC 64 Annexe 24 : Délibération de la CCPE 65 66 Annexe 25 : Indicateurs envisagés pour le suivi et l’évaluation du PAEC Indicateurs quantitatifs Indicateurs qualitatifs Indicateurs cartographiques Etat Initial - nombre d’anciens contrats MAEt - nombre d’hectares engagés - Cartographie des anciennes MAEt Suivi du rythme de contractualisation - nombre de contrats signés (par an ; par ZIP ; par mesure) - superficie engagée – ha (par an ; par ZIP ; par mesure) - nombre d’exploitations engagées dans une MAEC - Localisation des surfaces engagées (par an ; par ZIP ; par mesure) Impact des actions sur les enjeux environnementaux - IFT de chaque exploitation engagée dans une mesure PHYTO Suivi de l’animation - nombre de Comités de Pilotage - nombre de personnes impliquées dans le PAEC (par catégorie : élu ; technicien ; agriculteur) - nombre d’ETP affectés au PAEC - nombre d’agriculteurs contactés - nombre de diagnostics réalisés - nombre de réunions d’animation/concertation organisées Suivi des actions complémentaires - nombre d’actions réalisées - nombre de bénéficiaires par action (ex : nombre d’agriculteurs présents à une formation et nombre d’agriculteurs ayant contractualisé suite à la formation) Suivi de la consommation budgétaire - Montant des MAEC par financeur (par an ; par ZIP ; par mesure) - Montant des actions complémentaires par financeur – (par an ; Fonctionnement/Investissement) - Evolution de l’IFT (initial / final) – enjeu qualité de l’eau et zones humides - Evolution des pratiques agricoles à dire d’expert - Evaluation de la biodiversité des prairies et des zones humides à dire d’expert – enjeux biodiversité et eau - Evaluation de la qualité de l’eau à dire d’expert – enjeu qualité de l’eau - Bilan des procédures territoriales et des actions complémentaires (Natura 2000, PPT, Contrat de Territoire, Contrat de Rivière) - Cartographie du montant total des aides perçues par îlot 67 Annexes 26 : budgets et plans de financements par structure animatrice Fichiers joints : -Budget CCPE -Budget CCHC+CCVA -Budget SYMASOL 68 CCPE 69 CCHC+CCVA 70 SYMASOL 71