Ressources naturelles dans les pays du g7+
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Ressources naturelles dans les pays du g7+
Tchad Haïti Afghanistan République centrafricaine Guinée-Bissau Yémen Guinée Sierra Leone Papouasie-Nouvelle-Guinée Somalie Soudan du Sud Liberia Côte d'Ivoire Comores Timor-Leste Togo Îles Salomon São Tomé-et-Principe République démocratique du Congo Burundi Ressources naturelles dans les pays du g7+ Secrétariat du g7+, Dili, Timor-Leste Mentions légales Cet opuscule a été produit par le secrétariat du g7+ et non pas par des États membres individuels, bien que les États membres aient fourni les informations pour les profils de pays. Les points de vue qui y sont exprimés sont ceux des auteurs et ne représentent aucune position officielle du g7+ ou des organisations contributrices. Remerciements Le secrétariat du g7+ remercie les auteurs : Nelson Martins (secrétariat du g7+), Claire Leigh (Overseas Development Institute), Josie Stewart (consultante indépendante) et David Andersson (consultant indépendant). Les auteurs souhaitent remercier toutes les personnes qui ont apporté leurs commentaires et leurs contributions aux versions des profils de pays et au chapitre d’introduction : Philippe Galinier pour la traduction française, les représentants des agences gouvernementales compétentes, des bureaux de pays de la Banque mondiale, de l'Institut Nord-Sud, de Revenue Watch, les représentants résidents du FMI, l’International Crisis Group, l’ITIE, Transparency International, NACESL et l’UE. Images du couverture En haut: © jbdodane / flickr.com En bas: © Jonathan Ernst/World Bank Conception du rapport: Jojoh Faal, eme-designs.com Au sujet du g7+ Le g7+ est une association volontaire de pays qui sont ou ont été affectés par des conflits et se trouvent à présent dans une phase de transition vers le prochain stade de leur développement. L’objectif principal du g7+ est de partager des expériences, d'apprendre les uns des autres et de plaider en faveur de réformes de la façon dont la communauté internationale s’implique dans les États affectés par un conflit. Pour en savoir plus sur le g7+, rendez-vous sur le site www.g7plus.org. Tchad Haïti Afghanistan République centrafricaine Guinée-Bissau Yémen Guinée Sierra Leone Papouasie-Nouvelle-Guinée Somalie Soudan du Sud Liberia Côte d'Ivoire Comores Timor-Leste Togo Îles Salomon São Tomé-et-Principe République démocratique du Congo Burundi Ressources naturelles dans les pays du g7+ Publié par le Secretariat du g7+, 2014 Contents Préface i Glossaire ii Résumé v En bref vi Données clés par pays vii Enseignements nouveaux, défis partagés et perspectives 1 Afghanistan 14 Burundi 20 Union des Comoros 23 Côte d'Ivoire 25 Guinée 31 Guinée-Bissau 37 Haïti Liberia 42 45 Papouasie-Nouvelle-Guinée 52 République centrafricaine (RCA) 58 République démocratique du Congo (RDC) 61 Îles Salomon 68 Sierra Leone 71 Somalie 78 Soudan du Sud 82 Tchad 88 Timor-Leste 90 98 Togo Préface Chers amis, Je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue à cette première édition de « Ressources naturelles dans les pays du g7+ ». On dit souvent de nous autres pays du g7+ que nous sommes pauvres. Ce n’est pas vrai. Comme le montrent très clairement les données présentées dans ce livret, nos pays recèlent de grandes richesses et du potentiel. L’enjeu est de réaliser et de gérer ces richesses au profit de l’ensemble de nos populations. Les pays qui sortent de conflits se heurtent à de nombreuses difficultés pour réaliser le potentiel de leurs ressources naturelles. Toutefois, partout dans le g7+ les pays consentent des efforts très remarquables pour relever ces défis. La communauté internationale s'intéresse elle aussi de plus en plus à ces questions, offrant de réelles possibilités de progrès. Adopté à Busan en 2011, le « New Deal en faveur du dialogue dans les États fragiles » offre, par exemple, une possibilité de faire les choses différemment et d’aborder ensemble les défis communs. L’appel à une plus grande transparence, à l’appropriation par les pays et à la redevabilité mutuelle sont au cœur du New Deal. Bien des questions et enseignements sont communs à tous les États fragiles, ce qui souligne le rôle que le partage de l’information et l’apprentissage entre pairs peuvent jouer pour aider ces pays à réaliser des avancées et à prendre en main le développement de leurs secteurs des ressources naturelles. On déplore toutefois un manque de données et d’informations de qualité et, lorsqu’elles existent, ces informations sont disséminées en divers lieux et parmi divers rapports et institutions. Cette carence en information peut désavantager les pays lors de négociations de contrats, entraîner une faible redevabilité et empêcher les pays d’apprendre de manière efficace les uns des autres. J’espère que ce livret servira de point de référence pour tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur les ressources naturelles dans nos pays, qu’il lancera le dialogue, inspirera d’autres recherches et permettra aux pays du g7+ d’apprendre les uns des autres. i Dr Kaifala Marah Président du g7+ et Ministre des Finances et du Développement économique, Sierra Leone Ressources naturelles dans les pays du g7+ Glossaire MINERAIS ET AUTRES RESSOURCES ii Argent Métal blanc tendre possédant la conductivité électrique la plus élevée de tous les éléments et la conductivité thermique la plus haute de tous les métaux. Il est couramment utilisé dans l’industrie électronique, l’argenterie, la bijouterie et dans la composition des pièces de monnaie. Bauxite Substance d’aspect argileux transformable en aluminium à la suite d’un processus en deux temps fort consommateur en énergie. La Guinée détient d'importantes réserves de bauxite. Bois Produit obtenu à partir des arbres et des zones arborées. Il sert communément de matériau de construction et de carburant. Cobalt Élément présent dans la croûte terrestre seulement sous forme chimiquement combinée, à l'exception de petits gisements présents dans des alliages de météorite métallique naturelle. Commun en République démocratique du Congo, le cobalt et est utilisé entre autres dans les super-alliages pour les moteurs à réaction, les produits chimiques et les aimants. Colombo-tantalite (coltan) Minerai métallique noir mat d’où sont extraits les éléments niobium et tantale. Présent dans des pays tels que la République démocratique du Congo, il est utilisé dans de nombreux appareils électroniques, en particulier les téléphones mobiles. Cuivre Métal à très haute conductivité thermique et électrique couramment utilisé dans le bâtiment, les appareils électroniques et les véhicules à moteur. La PapouasieNouvelle-Guinée et l’Afghanistan abritent d’importantes réserves de cuivre. Diamants Forme de carbone utilisée comme pierre précieuse dans la joaillerie et la bijouterie, mais aussi dans l’industrie pour les lasers, les appareils de radiographie et les chambres à dépression. Les « diamants de sang » sont devenus tristement célèbres lorsqu’ils ont servi à financer les guerres civiles en Afrique de l’Ouest dans les années 1990. Gaz naturel Mélange de plusieurs gaz riches en hydrocarbures présents à l’état naturel dans l’atmosphère. Des réserves de gaz naturel sont généralement présentes dans les profondeurs de la croûte terrestre et servent principalement de carburant pour la production d'électricité et de chaleur. Manganèse Métal aux importants usages dans les alliages de métaux industriels, le manganèse est normalement utilisé dans l’industrie sidérurgique pour améliorer la force et la résistance à l'usure des aciers. Minerai de fer Roches ou minerais dont on peut extraire le fer métallique de façon rentable. Normalement riches en oxydes de fer, ces minerais varient en couleur du gris foncé au rouille, en passant par le jaune brillant et le violet foncé. Sous sa forme moulée, le fer a de nombreux usages, mais il est surtout utilisé dans la composition de l’acier. Glossaire Nickel Métal brillant de couleur blanc-argenté. Les matières contenant du nickel entrent dans la fabrication de matériel de préparation des aliments et de téléphones mobiles et servent à la production d'énergie, entre autres. Or Métal dense, tendre et malléable de couleur jaune brillant et éclatant, utilisé dans la fabrication d’objets d’ornement et dans la joaillerie. Il est couramment utilisé dans la fabrication de pièces électroniques et comme moyen d’échange ou monnaie. Pétrole Fluide présent à l’état naturel dans des formations géologiques sous la surface de la Terre. Il est normalement raffiné pour être transformé en divers types de carburants. Le nom désigne à la fois le pétrole brut non traité qui existe à l’état naturel et les produits du pétrole brut raffiné, dont l’essence et le diésel, ainsi que des sous-produits tels que les plastiques et les produits pharmaceutiques. Phosphate La roche à haute concentration de minerais de phosphate est connue en général sous le nom de roche phosphatée. Elle est utilisée dans la production d'engrais phosphatés pour l’agriculture. Tungstène Métal rare dur dans des conditions normales lorsqu'il est libre, le tungstène n’est naturellement présent sur Terre que dans des composés chimiques. Le tungstène est couramment utilisé dans les ampoules électriques et les tubes électroniques et dans les lampes halogènes au tungstène sous forme de filaments. AUTRES TERMES TECHNIQUES Cadastre Registre officiel des permis dans les secteurs du pétrole, du gaz et des mines.Les cadastres contiennent des informations sur les sociétés détentrices de permis et les coordonnées des zones visées par ces permis. Un cadastre comprend souvent les aspects réglementaires et technologiques de l’administration minière et constitue un outil important pour la gestion des ressources minérales. Entreprise d’État (entreprise publique) Une entreprise d'État (ou entreprise publique) est une société appartenant à un État communément impliquée dans l’extraction de ressources naturelles en vue d’accroitre la part de revenu perçue par le gouvernement. Les entreprises publiques sont critiquées dans de nombreux pays pour avoir des liens trop étroits avec le gouvernement et pour manquer de transparence, être mal réglementées et mal gérées. Exploitation minière artisanale Activités minières à petite échelle et généralement informelles, qui se déroulent souvent dans des conditions difficiles, à l’aide de machines à la technologie simple. Malgré son irrégularité, l'exploitation minière artisanale représente souvent un important secteur économique, notamment dans les États fragiles. Le nombre d'artisans mineurs est difficile à estimer, du fait que les travailleurs sont souvent saisonniers et occasionnels. Malgré le manque de statistiques pour vérifier les effectifs, on estime qu'il y a quelque 8 millions d’artisans mineurs en Afrique, dont 2 millions en RDC. iii Ressources naturelles dans les pays du g7+ iv Fonds spécial de ressources Fonds public alimenté par les revenus des ressources et conçu pour faciliter le financement du développement et atténuer les retombées négatives de la dépendance des ressources. Il existe tout un éventail de fonds de ressources : fonds de stabilisation, fonds d’épargne, fonds souverains ou encore fonds pour les générations futures. Industries extractives Ressources naturelles non renouvelables, désignant en général les industries pétrolière, gazière et minière. Pour les besoins des profils des industries extractives des pays du g7+, cette définition englobe aussi l’exploitation forestière. Le processus d’extraction implique la production de matières premières qui sont ensuite transformées en vue de créer de la valeur ajoutée et d’être exportées. Initiative pour la transparence des industries extractives/ITIE Initiative internationale qui promeut la transparence des revenus grâce au suivi et au rapprochement des paiements des entreprises et des recettes du gouvernement dans les industries extractives. Les gouvernements, les entreprises et les groupes de la société civile nationaux supervisent ce processus. Maladie hollandaise Phénomène selon lequel la valeur d’une monnaie augmente avec les exportations d’une ressource naturelle. Cette surévaluation du taux de change peut entraîner une baisse de la compétitivité dans d’autres secteurs. Malédiction des ressources Terme désignant la mauvaise gouvernance, la corruption accrue, les conflits et les niveaux généralement faibles de développement résultant de l’abondance des richesses naturelles d’un pays. Paiements en nature Les paiements en nature sont des paiements effectués sous forme de matières premières, par exemple de ressources minérales, à la place d’argent. Prix erronés ou prix de cession Fausse facturation des importations, sous-facturation des exportations ou sousévaluation générale des ressources pratiquée délibérément et couramment à des fins de fraude fiscale. Redevance Paiement effectué au propriétaire légal d’une ressource par ceux qui l'utilisent en vue de son exploitation ou de la production d’un revenu. Transferts infranationaux Paiements effectués par les gouvernements centraux aux gouvernements fédéraux, provinciaux, régionaux ou locaux, qui jouent un rôle important dans la distribution et la gestion équitable des revenus des ressources. Valeur ajoutée Accroissement de la valeur des ressources naturelles brutes par leur transformation au-delà de la production primaire. Nécessitant l’établissement de liens avec d’autres secteurs de l’économie, la création de valeur ajoutée pose souvent un défi dans les contextes fragiles car elle requiert des capitaux et des infrastructures importants. Résumé L’un des plus grands défis auxquels sont confrontés les États fragiles est de mobiliser les ressources requises pour investir de manière adéquate dans leur développement. Le secteur des ressources naturelles dans les États fragiles est au cœur de ces efforts de mobilisation de moyens : en effet, correctement gérées, les ressources naturelles peuvent fournir un important financement indépendant à long terme. Le présent livret répond à une demande formulée lors de la seconde réunion ministérielle du g7+, qui a eu lieu à Port-au-Prince (Haïti) en novembre 2012. Lors de cette manifestation, le professeur Paul Collier avait donné une conférence sur les ressources naturelles dans les États fragiles, intitulée «Petits pays, grandes ressources». Les ministres du g7+ ont demandé au secrétariat du g7+ d’encourager plus d’apprentissage collégial entre les pays du g7+ dans le domaine de la gestion des ressources naturelles, et une équipe technique a été formée pour produire le présent rapport. Les travaux en cours ont été par la suite discutés lors des réunions techniques du g7+ à Addis-Abeba (juillet 2013) et Kinshasa (novembre 2013), où l’équipe technique a reçu des directives supplémentaires. Le rapport final a été présenté à la troisième réunion ministérielle du g7+ en mai 2014 à Lomé (Togo). Le livret propose un tour d’horizon de la gestion des ressources naturelles dans tous les pays du g7+. Il présente pour chaque pays des informations clés sur les ressources naturelles connues, les principales industries extractives, les cadres juridique et fiscal en place pour gérer les ressources naturelles, ainsi que les questions ayant trait à la gouvernance et à la transparence. Ce livret fait partie d’un programme de recherche émergent sur le g7+. Il est conçu pour servir de source pratique de partage des connaissances sur les industries extractives et sera régulièrement mis à jour et développé dans le temps. Le livret est structuré comme suit : La section « En bref » présente certains des faits et chiffres les plus remarquables sur les ressources naturelles dans les États fragiles. Les « Données clés par pays » regroupent dans un seul tableau les données sur les ressources naturelles et les revenus de chacun des 18 pays du g7+. Dans la partie « Enseignements nouveaux, défis partagés et perspectives », nous réunissons certains des thèmes émergeant des profils des pays, en établissant des liens entre les ressources naturelles, le New Deal en faveur de la coopération dans les États fragiles et les cinq objectifs de consolidation de la paix et de renforcement de l'État du New Deal. Le chapitre s’appuie ensuite sur la structure de la Charte sur les ressources naturelles pour étudier les défis communs, les perspectives et quelques exemples utiles issus des profils de pays. Dans le reste du livret sont présentés les 18 profils de pays individuels par ordre alphabétique. Note sur la méthodologie : Les profils de pays sont le fruit d’une combinaison de recherche documentaire visant à faire un état des lieux des sources secondaires accessibles au public, d’informations fournies par des sources gouvernementales, ainsi que d'entretiens avec des organisations de la société civile, des représentants de la Banque mondiale et autres spécialistes dans les pays. Les travaux de recherche ont été menés courant 2013, et en conséquence il se peut que certaines informations soient quelque peu périmées. Souvent, les données n’étaient pas disponibles ou étaient de qualité médiocre. De plus, certains pays du g7+ ont des industries extractives plus modestes que d’autres. En conséquence, certains des profils sont relativement brefs. Dans les cas où les chiffres s'avéraient contradictoires, les auteurs les ont rapprochés ou ont signalé ces contradictions. v Ressources naturelles dans les pays du g7+ En bref Au moins 80 % des États fragiles recensés par l’OCDE abritent des ressources naturelles de haute valeur et d’importance stratégique pour l’économie mondiale (PNUE) Selon les données internationales, les gouvernements devraient pouvoir percevoir 40-60 % des bénéfices tirés des ressources minières et 65-85 % de ceux tirés du pétrole (fondation MoIbrahim) Entre 2008 et 2010, les pertes annuelles moyennes de l’Afrique subsaharienne liées à la sous-évaluation des ressources naturelles étaient estimées à 38,4 milliards $, soit plus du niveau annuel moyen de l’Aide au développement (APD) à destination de la région, laquelle s’élevait à 29,5 milliards $ pour la même période (Global Financial Integrity) Selon la Banque africaine de développement, les ressources naturelles contribueront à hauteur de 30 milliards $ par an aux recettes des gouvernements en Afrique au cours des 20 prochaines années (PNUE 2014) 80 % des revenus du gouvernement du Tchad et 98 % des revenus du gouvernement du Soudan du Sud proviennent du pétrole, et les recettes pétrolières représentaient 90 % du budget du gouvernement au Timor-Leste Le bois, les produits ligneux et le charbon de bois constituaient deux tiers des exportations des Iles Salomon en 2012 (ITC) Les richesses naturelles de la RDC sont estimées à elles seules à 24 billions $. La RDC détient 60 % du cobalt mondial, 80 % du coltan mondial et 30 % des diamants dans le monde. Cependant, entre 2010 et 2012, environ 1,4 milliard $ de revenus a été perdu à cause de la sous-évaluation des actifs miniers (Africa Progress Panel) La Guinée abrite 30 % de la bauxite mondiale et représente 94 % de la production africaine de bauxite. Le pays possède également les gisements de minerai de fer à la teneur la plus élevée du monde entier. vi La Sierra Leone devrait être l’un des plus gros producteurs de minerai de fer d’Afrique d’ici cinq ans. La prospection qui a lieu actuellement en Somalie devrait aboutir à la découverte de très importantes réserves de pétrole PIB (2012 USD*) Extraction en % du PIB Revenu en % du PIB Extraction en % du revenu Indice ressource gouv. (#/100) Statut ITIE Production annuelle de la ressource principale Principales ressources et réserves Données clés par pays TimorLeste Pétrole – 851 mn bl 25,5 mn bl 1,3 md 75 % 10.3% 90% 68 (‘partiel’) En conformité Soudan du Sud Pétrole – 1,1 md bl 109,5 mn bl 10,2 md 60 % 52% (2010) 98% 31 (‘en dif- Nonficulté ’) membre RDC Cobalt – 15 mn t (& cuivre) Cobalt 85 000 t Cuivre 500 000 t 17,2 md 35 % 23.4% (2010) 10% 39 (‘en difSuspendu ficulté’) PNG Pétrole – 575 mn bl 10 mn bl (& gaz naturel) 15,6 md 32 % 26.2% 35% 43 (‘faible’) Candidat Guinée Minerai de fer – 20 md t (& bauxite) Environ 700 000 tonnes 5,6 md 21 % 19% 21% 46 (‘faible’) Candidat Liberia Bois – 4,3 mn ha (& diamants) 94 600 m3 exportés en 2011 1,7 md 20 % 24.8% 11% 62 (‘partiel’) Tchad Pétrole – 1,5 md bl 38,3 mn bl 12,9 md 16,5 % 25% 80% Non classé Candidat Sierra Leone Minerai de fer – 14 md t (& diamants) 15,4 mt en 2012 3,8 md 12,1 % 11.4% 20.3% 46 (‘faible’) RCA Diamants – 39 mn carats (& or) 371 000 carats exportés en 2012 2,2 md 10-15 % 88% Non classé Suspendu Côte d’Ivoire Pétrole – 339 mn bl 14 mn bl de brut, 20 mn bl de raffiné 24,6 md 7% Togo Phosphate – 70 mn t Phosphate 1,1 mn t 3,8 md Burundi Afghanistan 4,4% Début de production de nickel et Coltan – 200 mn t 2,5 md 3 % de cobalt prévu en 2014 Début de production Minerai de fer – 2,2 prévu dans la mine 20,5 md 0,6% md t de Hajigak 11% 17.8% 10% En conformité En conformité Non classé En conformité Non classé En conformité 19.1% 4.8% 13% négligeNonNon classé able membre 11.1% 2.8% Négligeable Né13% gligeable NéNon disgligeponible able Né14% gligeable Non 32% disponible 33 (‘en difCandidat ficulté’) GuinéeBissau Bauxite – 113 mn t 5 mn t prévues 822 mn Néglige11% able Non classé Nonmembre Haïti Or – Inconnu Stade exploratoire 7,8 md Négligeable Non classé Nonmembre Somalie Importantes réserves pétrolières Pas de production prévues Non disponible Négligeable Non classé Nonmembre Comores Un peu d’exploration Stade exploratoire pétrolière 595 mn Négligeable Non classé Nonmembre Isles Salomon Bois – 88 % du territoire 1 md Non disponible Pas de production Non classé Candidat * Ce tableau donne un aperçu des principales activités extractives industrielles des membres du g7+ et ne représente pas un résumé exhaustif. Les chiffres correspondent aux données recueillies dans les profils des industries extractives des pays du g7+ complétées par des données provenant de la Banque mondiale, du FMI et de l'US Geological Survey. L’indice de gouvernance des ressources permet de mesurer la performance des États riches en ressources en matière de gouvernance des ressources et est produit par le Revenue Watch Institute. Au regard de cet indice, les pays obtenant une note inférieure ou égale à 40 sont considérés comme étant « en difficulté ». ^ À partir des données les plus récentes de la Banque mondiale : http://data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.MKTP.CD vii Ressources naturelles dans les pays du g7+ viii Enseignements nouveaux, défis partagés et perspectives Introduction Les pays du g7+ sont nombreux à posséder d’abondantes ressources naturelles non renouvelables, lesquelles comprennent des minerais, du pétrole et des forêts. L’extraction, le traitement et la commercialisation de ces ressources ont le potentiel de produire des revenus à grande échelle et pourraient fournir les moyens de répondre à leurs besoins urgents de développement. Les années à venir laissent entrevoir des tendances et des perspectives positives qui peuvent être exploitées. En premier lieu, une grande partie des ressources des pays du g7+ restent inexplorées. Pourtant, elles sont estimées importantes et offrent de vastes perspectives de croissance. À long terme, les industries extractives dans la plupart des pays du g7+ devraient se développer en réponse à la hausse de la demande en ressources dans le monde entier. On prévoit en effet que la demande mondiale de métaux progressera d’environ 5 % par an jusqu’en 2030, même après avoir pris en compte certaines inconnues telles que les modérations éventuelles de la demande chinoise de minéraux. La demande mondiale d’énergie doit elle aussi s’accroitre de plus d’un tiers d’ici 2035.1 En second lieu, les membres du g7+ sont également signataires du New Deal et ont, à travers leur participation au Dialogue international pour la consolidation de la paix et le renforcement de l’État, signifié leur désir de s’attaquer aux questions de gouvernance et de franchir activement une nouvelle étape sur le chemin de la résilience. Le cadre du New Deal, aide les acteurs internationaux et les gouvernements à conjuguer leurs efforts afin d’améliorer la capacité des gouvernements et combattre les facteurs sous-jacents de fragilité. Comme le démontrent les profils de pays, les pays du g7+ prennent d’ores et déjà des mesures positives pour accroitre les bénéfices que leur apporte leur riche patrimoine naturel. Ils ont par exemple modifié des lois, revu certains contrats et renforcé leurs capacités institutionnelles et leur redevabilité. Enfin, on observe des signes que la communauté internationale, en partie en raison de la crise financière, est plus disposée qu’elle ne l’a été auparavant à changer les règles qui régissent les industries extractives internationales, à éliminer les possibilités de fraude fiscale et de prix de transfert et à aider les pays en développement à obtenir une meilleure donne de la part des entreprises extractives. Pour autant, si prometteuses qu’elles semblent être, les industries extractives présentent une multitude de défis économiques, sociaux et environnementaux susceptibles de s’avérer nuisibles aux États fragiles. Une corrélation positive entre la croissance des industries extractives et le développement socio-économique est loin d'aller de soi. Par exemple, la Papouasie-NouvelleGuinée peut se prévaloir d’un secteur minier développé et de ressources pétrolières et forestières conséquentes, mais elle continue d’avoir un taux de pauvreté de 28 % (2010) et l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés du monde. Les données issues des profils des industries extractives des pays du g7+ révèlent une série de défis partagés Note: Le présent chapitre se fonde sur des sources et des informations issues des profils des industries extractives des pays du g7+, d’entretiens avec des consultants indépendants ainsi que de documents provenant des sources suivantes : indicateurs de capacité de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (2013) ; Rapport sur le développement dans le monde de la Banque mondiale (2011) ; Equity in Extractives de l’Africa Progress Panel (2013) ; Small Countries Big Resources de Paul Collier (2012) ; site web de Revenue Watch International ; site web de Transparency International ; document du PNUE « Background Paper on Lessons Learned: Natural Resources, Peacebuilding and Statebuilding in Africa’ (2013) 1 Pour plus de tendances et de projections, voir Africa Progress Panel (2013) et le site web des statistiques de l’OCDE. 1 Ressources naturelles dans les pays du g7+ auxquels sont confrontés les États fragiles riches en ressources, lesquels cherchent des moyens de mieux exploiter leurs richesses naturelles. Ces défis qui seront examinés plus en détail dans ce chapitre d’introduction. Parmi les défis communs, il convient de citer : • Le fait que la mauvaise gestion des industries extractives dans plusieurs pays du g7+ est à l’origine de doléances, d'incitations à la rébellion et a financé la violence et les conflits. • De nombreux gouvernements du g7+ n’ont ni la capacité ni la volonté politique de produire des données exactes et pertinentes sur leur patrimoine naturel et de les soumettre au contrôle public. • Les gouvernements du g7+ occupent souvent des positions défavorables dans les négociations sur les concessions, ce qui se solde par des pertes de revenus et des bénéfices publics limités. Établir un lien entre les industries extractives et les cinq objectifs de consolidation de la paix et de renforcement de l'État (PSG) Politique légitime : Encourager des solutions politiques et une résolution des conflits inclusives Dans les États fragiles riches en ressources, les arrangements de partage du pouvoir durables et les coalitions politiques inclusives dépendent souvent de la juste appropriation du patrimoine naturel et de la distribution équitable des revenus que celui-ci génère. Dès lors, dans les contextes fragiles, les décisions portant sur le développement du secteur extractif peuvent créer ou attiser le mécontentement, mais aussi promouvoir la confiance et la coopération entre l’État et la société, et entre les communautés ou groupes d’intérêts en lice. Sécurité : Établir et renforcer la sécurité de la population Dans les contextes fragiles, la faiblesse ou le caractère abusif des services de sécurité joue souvent un rôle déstabilisateur et entrave le développement d’industries extractives viables et durables. L’implication de ces services de sécurité dans les activités extractives risque de financer (et donc d’encourager) la violence, dissuader les investissements directs étrangers, détourner les recettes via une fiscalité informelle et limiter la redevabilité et le contrôle du secteur. Des recherches entreprises dans le cadre des profils des industries extractives nationales ont conclu que dans certains pays l’armée, la police ainsi que les groupes rebelles et armés non étatiques étaient souvent financés par les recettes issues de l’industrie extractive, dont ils dépendent parfois. Justice : Combattre les injustices et accroitre l’accès à l’appareil judiciaire Les industries extractives mal réglementées dans les pays fragiles augmentent le risque de créer ou de perpétuer les inégalités horizontales, provoquant des tensions identitaires (ethniques, religieuses, etc.) et socio-économiques entre groupes. La défense et la garantie des droits fonciers, ainsi que l'accroissement de l'accès aux mécanismes de résolution des conflits, en particulier pour les groupes vulnérables (populations déplacées, femmes, etc.) représentent des mesures vitales pour promouvoir l'égalité et la justice dans les industries extractives. Bases économiques : Créer des emplois et améliorer les moyens d’existence Dans les pays fragiles, les industries extractives se caractérisent souvent par une concentration faussée de la propriété, les élites économiques et les intérêts étrangers tenant les commandes. De tels arrangements freinent souvent l’allocation des revenus des ressources naturelles au développement durable. Bien des pays du g7+ se trouvent économiquement dépendants d'industries extractives précises et se heurtent au double défi de développer et faire fructifier ces secteurs tout en encourageant la diversification économique afin de promouvoir les exportations et attirer les investissements. 2 Revenu et services : Gérer les recettes et améliorer la fourniture des services Le cinquième objectif de consolidation de la paix et de renforcement de l’État concerne le recouvrement des impôts et la fourniture des services essentiels. Les industries extractives peuvent fournir au gouvernement des sources vitales de revenu susceptibles, si elles sont bien gérées, de permettre des investissements durables dans les infrastructures et les services publics essentiels. Des institutions publiques robustes sont primordiales à l'administration efficace des concessions de ressources naturelles. Enfin, lutter contre la sous-évaluation des ressources et contrecarrer le commerce illicite des activités extractives et la capture intérieure des bénéfices tirés des ressources constituent des efforts tout aussi critiques pour renforcer la confiance des citoyens dans la capacité de l‘État à gouverner et à réduire la fragilité. Enseignements nouveaux, défis partagés et perspectives • La capacité des pays fragiles à prévenir et à atténuer les incidences sociales, environnementales et économiques de l’exploitation des ressources naturelles est limitée. Cela met en lumière la nécessité pour les gouvernements du g7+ de mieux définir les risques acceptables, d’améliorer le suivi et d’adopter des mesures de sauvegarde. • Les intervenants extérieurs, notamment les entreprises étrangères, renforcent souvent la gestion défectueuse dans les industries extractives par le biais de prix erronés, de fraude fiscale et d’autres pratiques de corruption. La résolution de ces difficultés communes constitue un élément important de la mise en œuvre du « New Deal pour la coopération dans les États fragiles », le cadre international de soutien aux États affectés par un conflit adopté à Busan (Corée) en 2011. Les objectifs de consolidation de la paix et de renforcement de l'État (les PSG selon le sigle anglai s) sont l'une des pierres angulaires du New Deal. Comme le montre l’encadré cidessous, les PSG peuvent servir de cadre de réflexion utile sur l’impact des industries extractives sur la consolidation de la paix et le renforcement de l'État. Découpler les conflits, la fragilité et les industries extractives Le premier défi posé aux pays fragiles qui possèdent un patrimoine naturel substantiel est de rompre les liens qui existent entre les industries extractives et les conflits violents. Entre 1970 et 2008, plus d’un tiers des conflits armés dans le monde étaient liés à l'extraction et à la vente de ressources naturelles de grande valeur. Si ces liens ne sont pas toujours explicites ou reconnus, ils existent bel et bien.Ils peuvent influencer la survenue et la perpétuation des conflits ou contribuer aux facteurs qui en sont à l’origine et entretiennent le risque de conflit. Les combattants qui cherchent à accéder à des ressources naturelles et aux bénéfices économiques qu’elles peuvent produire ont la capacité de déstabiliser l’économie et de paralyser les institutions légitimes. La concurrence non réglementée pour avoir accès à des ressources de grande valeur peut en outre exacerber les inégalités horizontales et créer de la rancœur parmi les individus et les communautés, perçus comme les perdants.2 Dans plusieurs pays du g7+ présentés, les industries extractives ont été liées historiquement à des formes multiples de conflits violents. Dans les années 1990, les conflits transfrontaliers impliquant des acteurs étatiques et des milices opérant de chaque côté des frontières nationales étaient communs. À titre d’exemple, les guerres civiles qui ont sévi au Liberia et en Sierra Leone au début des années 1990 étaient à la fois liées entre elles et alimentées par le commerce illicite de diamants. Dans les Iles Salomon, les tensions liées aux ressources ont été l’un des facteurs du conflit qui a divisé le pays entre 1998 et 2003. Et au cours de la guerre civile en Afghanistan et du mouvement insurrectionnel qui a suivi, les ressources naturelles ont servi à financer des milices et des trafics transfrontaliers. Plus récemment, le bois en provenance de l’est de l’Afghanistan a commencé à occuper un rôle important dans l’instabilité permanente.3 Les richesses issues du pétrole ont stimulé les dépenses en armement et exacerbé les tensions régionales au Tchad. En même temps, l’accès aux ressources pétrolières a joué un rôle clé dans la guerre interétatique de 25 ans entre le Soudan et le Soudan du Sud. L’exploitation des diamants et de l’ivoire contribue à alimenter les conflits en République centrafricaine. En Somalie, le commerce du charbon de bois serait une source majeure de financement pour Al Shabaab (PNUE 2014). Le graphique sur le page suivant illustre le pourcentage de toutes les exportations, recettes de l’État et produit intérieur brut attribuable aux industries extractives dans plusieurs pays affectés par des conflits : Prendre des mesures à l’égard des liens entre les conflits et les industries extractives est souvent un processus politiquement sensible. Cela nécessite de lutter contre la corruption au sein de l’appareil étatique ainsi que d’obtenir des engagements de la part de parties réticentes, y compris des gouvernements, à mettre un terme à certaines formes d’exploitation des ressources. 2 Les pays producteurs de pétrole ont entre 1,5 et 2 fois plus de chances de s’engager dans des conflits armés que les pays qui n’ont pas de pétrole. De tels conflits durent deux fois plus longtemps et se soldent par deux fois plus de décès de combattants. Pour plus d’informations sur les liens entre les conflits et les ressources extractives, se reporter à la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (2013)/Lujala (2012), au Rapport sur le développement dans le monde (2013) de la Banque mondiale et à la Charte sur les ressources naturelles (préceptes 10-12). 3 Pour plus d’informations, voir la gestion des ressources naturelles et la consolidation de la paix en Afghanistan du programme des Nations unies pour l’environnement (2013) 3 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Economic role of the extractive sector in primarily African conflict-affected countries 100 90 80 Percent 70 60 50 40 30 20 10 Al Pe ger ac ia e (2 in 00 20 0 00 ) An Pe go ac la e (2 in 00 20 2 02 ) C On h go ad ing (2 co 00 nf 8) lic Co t On lom go bia ing (2 co 00 nf 9) lic t Pe DR ac C ( e in 200 20 1 03 ) On Ir go aq ing (2 co 00 nf 8) lic t On Lib go ya ing (2 co 00 nf 7) lic t On Nig go er ing (2 co 00 nf 7) lic t On Ch go ad ing (2 co 00 nf 8) lic t N On ige go ria ing (2 co 00 nf 8) lic t Su Pe d a ac n e (2 in 00 20 8 05 ) Ye Pe m e ac n e (1 in 99 19 6 94 ) 0 Percentage of all exports attributable to the extractive sector Percentage of government revenues derived from the extractive sector Percentage of gross domestic product attributable to the extractive sector Source: Lujala and Rustad (2012b) Cela peut également requérir l’offre de concessions difficiles aux acteurs de l’opposition, des avantages économiques ou des postes politiques par exemple, pour empêcher un retour à la violence.4 Une possibilité de gérer les hostilités alimentées par les ressources naturelles est de faire appel à des accords de partage des richesses. Ces derniers étaient des composants essentiels de l’Accord de paix global ainsi que d’autres arrangements plus récents entre le Soudan du Sud et le Soudan. Fondé en 2002, le processus de Kimberley rassemble le gouvernement, les entreprises et la société civile afin d’assurer que les « diamants des conflits » n’entrent pas sur les marchés privés. À ce jour, sept pays du g7+ sont membres de ce dispositif. En dépit des éloges qui lui sont faits, le processus a été critiqué pour sa capacité d’application limitée, surtout dans les contextes où les gouvernements ont un contrôle limité de leur territoire (voir le site web du PK, Global Witness, 5 déc. 2011, PNUE 2013). Voté par le Congrès américain en2010, le Dodd-Frank Act est un acte législatif dont les médias ont beaucoup parlé ; un de ses volets (la section 1504) prévoit l’identification des intérêts financiers qui soutiennent des groupes armés en RDC. Ses détracteurs indiquent que, bien que positif, cette législation pourrait affecter les moyens de subsistance des artisans miniers(voir Global Witness, août 2011). L’Initiative régionale contre l’exploitation illégale des ressources naturelles (IRRN) est un mécanisme régional de certification de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs ; il est axé sur la réglementation de la cassitérite, du coltan, de la wolframite et de l’or. Il a été critiqué pour la lenteur des progrès réalisés (voir Enough Project ‘Coming Clean’, nov. 2013). La Charte sur les ressources naturelles est un programme phare de la Banque africaine de développement. Lancée en 2011, elle propose des orientations pour chaque étape de la chaîne de valeur des ressources naturelles : décision d’extraire, comment obtenir un bon contrat, difficultés liées à la perception des recettes et à la gestion de ressources volatiles, ainsi qu’investissements à plus long terme en faveur du développement durable. Elle s’adresse principalement aux gouvernements, mais elle est aussi utile aux citoyens, aux entreprises exploitantes de ressources naturelles et à d’autres acteurs extérieurs (pour plus d’information, se reporter au site http:// naturalresourcecharter.org). 4 4 Voir le Rapport sur le développement dans le monde de la Banque mondiale (2013), la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (2013). Enseignements nouveaux, défis partagés et perspectives Les étapes de la Charte sur les ressources naturelles 1 2 QUESTIONS GÉNÉRALES 3 DÉCISION D’EXTRACTION 4 5 NÉGOCIER DE BONNES CONDITIONS CONTRACTUELLES 6 7 8 PERCEVOIR LES REVENUS Conçues pour couper les liens entre conflits et ressources naturelles, les initiatives régionales et internationales peuvent s’avérer elles aussi efficaces. Une de ces initiatives vise à améliorer la gouvernance de l’exploitation des ressources naturelles dans la Région des Grands Lacs (voir informations sur l’IRRN dans l’encadré ci-dessus). Plusieurs initiatives internationales œuvrent à relever les défis de la transparence et de réglementation en matière de ressources naturelles (voir encadré ci-dessous). Toutefois, bien qu’ils contribuent à réaliser des progrès, la plupart de ces dispositifs sont volontaires et n’ont connu à ce jour qu’un succès limité en matière de prévention des conflits et de lutte contre la demande internationale de ressources naturelles illicitement exploitées. Les institutions internationales peuvent elles aussi contribuer à combattre les retombées de l’exploitation des ressources naturelles en termes de conflits. Par exemple, la mission de maintien de la paix au Liberia (UNMIL) avait comme mandat explicite d’aider le gouvernement de transition formé à la fin de la guerre civile à « rétablir la bonne administration des ressources naturelles ». Elle a mené à bien sa mission en soutenant des réformes institutionnelles et le renforcement des capacités dans les tous les secteurs importants et en aidant à assurer la sécurité. Le conseil de sécurité de l’ONU a en outre promu le déploiement d’un groupe d’experts pour surveiller la mise en œuvre des réformes du secteur des ressources naturelles, suite à la levée des sanctions imposées sur le bois et les diamants du Liberia en 2006-2007 (PNUE 2014) Les principes et les étapes de la Charte sur les ressources naturelles (voir encadré ci-dessus) reflètent les expériences issues de la gestion réussie des ressources naturelles dans d’autres pays. Ils peuvent fournir aux pays du g7+ un cadre utile de réflexion sur la chaîne de valeur des ressources naturelles. À ce titre, le reste du présent document a été structuré autour des étapes clés présentées dans la Charte. GESTION DE RESSOURCES VOLATILES 9 10 INVESTI POUR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE 11 12 RÔLES DES AUTRES ACTEURS Décision d’extraction : problèmes liés aux données et à la transparence La dynamique de la fragilité et les contraintes institutionnelles qu’elle implique sont des éléments vitaux que les pays fragiles confrontés à la décision d’extraire ou non leurs ressources nationales doivent prendre en considération. Un facteur important qui sous-tend toute prise de décision éclairée est la disponibilité d’informations correctes et pertinentes. En effet, faute de données géologiques exactes et de capacité d’estimer les gisements ou la production, il est difficile de mesurer les coûts et les bénéfices de l'extraction et de décider quoi extraire et à quel prix les concessions devraient être octroyées. De plus, en raison de l’information asymétrique entre les données dont disposent les gouvernements et celles détenues par les intérêts privés, les gouvernements sont dans une position défavorable et risquent d’être désavantagés dans leurs négociations avec des multinationales souvent puissantes. Certains pays du g7+ ont délibérément choisi de retarder ou de reporter l’exploitation de leurs ressources jusqu’à ce que leurs données et institutions La faiblesse des systèmes statistiques s'inscrit dans une tendance plus large observée dans les pays africains ayant une capacité limitée en matière de collecte, gestion & diffusion des données. Cela est souvent dû à un financement inadéquat, à la fragmentation de la collecte des données et aux mesures incitatives économiques et politiques visant à présenter certaines statistiques plutôt que d’autres. Le problème concerne aussi les financeurs, qui mènent souvent des activités statistiques sans s’assurer de leur cohérence avec les agences de statistiques qu’ils soutiennent. (voir le blog de Shanta Devarajan de la Banque mondiale, « Africa’s Statistical Tragedy ») 5 Ressources naturelles dans les pays du g7+ nationales soient assez solides pour garantir l'optimisation de leurs bénéfices. Le Timor-Leste, par exemple, a expressément décidé pour l’heure de ne pas exploiter ses nombreux gisements minéraux. De telles décisions doivent être expliquées clairement au public, qui risque de s’impatienter et de demander une action plus immédiate. Selon la Charte sur les ressources naturelles (2e précepte), une gestion des ressources naturelles réussie nécessite par ailleurs une responsabilité du gouvernement envers un public informé. Le renforcement de la redevabilité dans la gouvernance des ressources naturelles et la promotion de la transparence des données sont des moyens de lutter contre les incidences néfastes liées au secret, telle la sous-évaluation des ressources. Ils peuvent en outre garantir la confiance du public dans l’intégrité des projets dans ce secteur industriel.5 La médiocrité, voire l’absence de données, est un problème particulièrement aigu dans les États fragiles. Nous en avons eu la preuve même au cours de la rédaction de la présente brochure ; tout eu long du processus de recherche, les données nationales ainsi qu’infranationales sur les ressources naturelles étaient L’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) est considérée comme un catalyseur de réforme en matière de transparence. Ce projet volontaire exige la communication de rapports sur l’ensemble des recettes issues de l’industrie extractive, exposant ainsi au grand jour les arrangements secrets. Son impact est manifeste dans la manière dont tous les pays du g7+ présentés ont déclaré vouloir se mettre en conformité avec l'ITIE. Ses détracteurs ont souligné des lacunes relatives à ses obligations d’information et à l'accent qu'il met sur la communication de rapports au niveau national (plutôt que par projet), facteurs susceptibles de masquer la corruption. Toutefois, en mai 2013, l’ITIE a approuvé une norme de performance révisée obligeant tous ses pays membres à fournir des données plus détaillées, notamment sur les volumes de production, les allocations de licences et les transferts entre le gouvernement central et les pouvoirs locaux. (Voir le site d’ITIE) 6 souvent limitées, périmées ou incohérentes. Cela était souvent dû à la faiblesse de la capacité technique dans les agences statistiques nationales et les ministères, ainsi qu’au non-partage des données entre les agences publiques. Dans certains pays où des cadres sur la transparence étaient en place, le public continuait d'ignorer les développements dans les industries extractives. Des efforts se poursuivent cependant afin de résoudre les lacunes des données dans divers pays du g7+. Le Liberia a par exemple réalisé des progrès sensibles dans le renforcement de la transparence de l’information. C’est le premier pays d’Afrique de l’Ouest à avoir promulgué une loi complète sur la liberté de l’information et le premier pays africain à se mettre en conformité avec l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Ces efforts ont contribué à hisser le pays de la 137e place (sur 158) en 2005 à la 75e (sur 176) en 2012 dans l’Indice de perception de corruption de Transparency International6. D’autres pays comme le Timor Leste ont eux aussi réalisé d’importantes avancées en matière d’ouverture et l’accès à l’information. Les institutions publiques esttimoraises publient désormais des informations à jour sur la production, les cours, les recettes et les investissements pétroliers, et communiquent les processus des principales prises de décisions. Les exemples libérien et est-timorais démontrent comment des lois, des politiques et des pratiques institutionnelles appropriées peuvent promouvoir la transparence dans les industries extractives et garantir la pérennité de décisions éclairées, au-delà des mandats présidentiels et des changements de gouvernement. Pour autant, la promulgation de lois et l’adoption de politiques ne suffisent pas toujours à faciliter le changement. Même dans les pays du g7+ dotés de cadres législatifs complets, les lacunes étaient fréquentes au niveau de la mise en œuvre. Afin de relever ces défis et donner de l'élan au processus souvent lent d’amélioration de la transparence, les gouvernements peuvent s’employer à renforcer leur capacité à faire appliquer les règles, expliquer clairement quelles informations peuvent être divulguées et assurer un financement adéquat en faveur des projets concernés. Ce processus peut également bénéficier de l’expertise 5 Pour plus d’informations sur la transparence dans les industries extractives, voir l’intervention de Paul Collier (2012) : Small Countries Big Resources, présentée lors de la retraite ministérielle du g7+ en Haïti, novembre 2012, et le site web de Transparency International. 6 Pour plus d’informations sur l’Indice de perception de la corruption, consulter le site http://www.transparency.org/research/cpi/ Enseignements nouveaux, défis partagés et perspectives internationale et de mécanismes régulateurs tels que l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives.7 Négocier de bonnes conditions contractuelles et percevoir les revenus Les concessions et contrats de licence du secteur extractif ont le potentiel d’apporter des bénéfices économiques conséquents au gouvernement hôte et à ses citoyens et de dégager des recettes à tous les stades de la production. Or, les gouvernements ont également besoin d’attirer les investissements privés requis pour produire ces bénéfices. La difficulté à attirer des investissements extérieurs est particulièrement ardue dans les États fragiles, qui peuvent présenter un degré plus élevé de risque aux yeux des investisseurs. Dans des cas comme la Somalie, des difficultés supplémentaires risquent de se poser en ce qui concerne l’obtention de la légitimité de l’État, nécessaire afin de négocier et conclure des permis de prospection ou d’exploitation. Les sociétés minières tendent ainsi à avoir une confiance limitée dans les cadres juridiques et les régimes fiscaux des pays du g7+.Ils n’ont pas non plus l’assurance de la capacité de ces gouvernements à leur offrir les perspectives leur permettant de réaliser des retours sur investissements acceptables.8 Pendant très longtemps, ce dilemme a incité de nombreux pays du g7+ à attirer des investissements en signant des contrats trop généreux, en renonçant à leurs redevances et en accordant des exonérations fiscales. De tels arrangements ont tendance à se traduire par un recouvrement des impôts sur le revenu et des cotisations sociales limité et inadéquat, ce qui peut à son tour engendrer du mécontentement. Jusqu’en 2010, les versements moyens en redevances sur les exportations d’or en Afrique subsaharienne étaient de 3 %, l’un des taux les plus faibles du monde. Le Ghana et la Tanzanie comptent parmi les pays qui ont adopté de nouvelles réformes dans le secteur minier, fondées sur le taux de redevances de 5 % recommandé par la Banque africaine de développement.9 Pourtant, dans certains des pays du g7+, telle la Sierra Leone, on sait que les sociétés minières étrangères ont négocié des taux de redevance et des accords de concessions très bas. Des cinq grandes sociétés minières actives en Sierra Leone, une seule a payé l’impôt sur les entreprises en 2011.10 Le gouvernement sierra-léonais est en train d’étudier la possibilité de renégocier certains de ses plus gros contrats portant sur les ressources naturelles (PNUE 2014). Afin de résoudre ce problème, de nombreux gouvernements du g7+ ont entrepris de renégocier les contrats passés qui étaient jugés inéquitables. En 2006, le Liberia a décidé de passer en revue105 contrats signés entre 2003 et 2006. À l’issue de ce processus, il a été recommandé de résilier 36 contrats et d’en Des pays tels que le Botswana ont montré la voie en maximisant les bénéfices des flux de recettes en provenance de ses ressources naturelles. Grâce en grande partie à ses politiques progressistes en matière de ressources naturelles, ce pays d’Afrique australe s’est désormais hissé au rang de pays à revenu moyen de classe supérieure et est le second pays d’Afrique subsaharienne le mieux classé dans l’Indice du développement humain. renégocier 14. De même, en République démocratique du Congo une commission interministérielle a examiné 60 contrats signés entre 1996 et 2006. Elle a conclu qu’aucun d’entre eux n’était acceptable, et a préconisé la renégociation de 39 contrats et la résiliation de 22. Plus récemment, la Guinée a annoncé qu’elle allait revoir tous les contrats miniers du pays, et qu’elle frappera de nullité ceux qui ne répondent pas à certaines normes.11 Les experts internationaux ont un rôle important à jouer en aidant les pays à négocier des contrats d’exploitation de ressources naturelles équitable et avantageux. Sao Tomé-et-Principe s’est mis en contact avec plusieurs partenaires internationaux – dont la Banque mondiale, l’Earth Institute et International Alert – pour qu’ils l’aident à améliorer sa capacité à négocier et à gérer 7 Pour en savoir plus sur l’ITIE et ses chapitres nationaux, voir http://eiti.org/countries 8 Voir la Charte sur les ressources naturelles (précepte 3). 9 Se reporter à BAfD (2012) : Royalty Rates in African Mining Revisited. 10 Voir Africa Progress Panel (2013) : Equity in Extractives. 11Voir http://www.bdlive.co.za/africa/africanbusiness/2014/05/05/guinea-defends-mining-permits-review 7 Ressources naturelles dans les pays du g7+ ses concessions pétrolières. Grâce à cet appui, le pays a pu attirer des offres plus élevées pour les concessions et concevoir et adopter une nouvelle loi sur le pétrole (PNUE 2014). L’amélioration des clauses contractuelles (vieilles ou nouvelles) peut aider les pays du g7+ à améliorer le recouvrement des recettes. Afin d’accroitre la crédibilité et la capacité des gouvernements riches en ressources à obtenir de bonnes conditions contractuelles, la Charte sur les ressources naturelles (précepte 4) fait les recommandations suivantes : • Les conditions des contrats doivent être établies dans les lois ou les règlementations dans la mesure du possible. Cela peut améliorer la stabilité pour l’investisseur et réduire l’incertitude pour le gouvernement, augmentant ainsi la possibilité de rendements plus élevés. • Autant d’informations que possible doivent être rendues publiques avant l’attribution des contrats. Cela accroit le potentiel d’attirer des investisseurs et peut également améliorer le contrôle public, et ainsi augmenter la légitimité du contrat potentiel. • Le déficit d’informations des gouvernements doit être réduit en encourageant les procédures d’appels à la concurrence. Les enchères et autres mécanismes d’appel d'offres ouverts sont susceptibles de réduire le besoin pour les gouvernements d’avoir une connaissance approfondie de la valeur absolue des ressources. 8 Les revenus sont souvent diminués davantage en raison des diverses activités de recherche de rente, lesquelles doivent être abordées en tandem avec les pratiques contractuelles inappropriées afin de maximiser les bénéfices publics découlant de l’extraction de ressources. La disparition des revenus est rendue possible par des pratiques de gestion financière opaques, un contrôle limité et des procédures faibles d’audit d’entreprises publiques. Par exemple, on a signalé que les diamants exportés de la République centrafricaine et le bois en provenance des Iles Salomon étaient en majeure partie illicites, tandis qu’en République démocratique du Congo, l’entreprise parapublique Gécamines a été accusée de percevoir des rentes et de bénéficier aux élites politiques et économiques à tous les échelons du gouvernement en sous-évaluant ses actifs et en opérant de manière opaque.12 Les procédures d’appels à la concurrence peuvent réduire le secret entourant l’attribution des contrats et limiter les risques de sous-évaluation, d’évasion fiscale et autres formes de corruption, qui ont entraîné de lourdes pertes de revenus dans la plupart des pays du g7+ dont nous avons établi les profils. Gestion de ressources volatiles : décisions de dépense ou d’épargne, et diversification économique Un défi commun auquel sont confrontés tous les pays possédant des industries extractives conséquentes est de savoir comment gérer les recettes que celles-ci génèrent. Au niveau le plus élémentaire, cela demande des décisions sur le degré auquel ce revenu devrait être dépensé ou investi à un moment donné ou épargné pour l'avenir, et il n'y a pas d'unanimité quant aux pistes les plus appropriées à suivre dans les contextes fragiles. De telles décisions dépendent de la mesure dans laquelle l’accumulation de liquidité constitue un moyen intéressant de supporter les cycles « prospéritérécession » (entraînés par la volatilité des revenus des ressources naturelles et de la fluctuation des cours des matières premières) ou de savoir si épargner dans un contexte d'instabilité politique ne fera qu’amplifier les chocs. Autre défi : trouver l’équilibre entre l’urgence des besoins du pays en matière de développement et la capacité – souvent limitée – à investir dans des objectifs de développement à long terme, en tenant compte de la valeur et de la longévité attendues des réserves en ressources naturelles.13 Les États fragiles souffrent souvent de carences en infrastructures. Dès lors, l’investissement peut générer des rendements plus élevés que d’habitude, ce qui permet de penser que des niveaux plus élevés de dépenses pourraient être sages tandis que le pays se relève d’un conflit. Toutefois, la faiblesse des institutions et de la gouvernance peut gravement nuire à la qualité de la sélection et à la mise en œuvre des programmes. Dans les pays riches en ressources, il est de plus en plus courant de gérer les recettes découlant des ressources à grande échelle en créant des fonds spéciaux affectés 12 Gécamines assure la liaison entre les pouvoirs publics et les sociétés minières et n’a pas de capacité de production indépendante. Pour en savoir plus sur les concessions actives en RDC, voir Africa Progress Panel (2013) : Equity in Extractives. 13 Voir FMI (2012) : Cadres de politique macroéconomique pour les pays en développement riches en ressources naturelles. Enseignements nouveaux, défis partagés et perspectives Le Fonds pétrolier du Timor-Leste – perspectives et défis : La structure de gouvernance du Fonds pétrolier du Timor-Leste est définie par des obligations d’information strictes, une séparation des responsabilités et la transparence, ce qui lui permet de rechercher les rendements financiers compte tenu des risques. Avec un capital géré par des gestionnaires de fonds internationaux, il a obtenu un retour sur investissement avoisinant 4 % en 2012. Parmi les défis d’économie politique auxquels le Timor-Leste est confronté aujourd’hui, il faut citer la gestion du niveau de transferts effectués du Fonds pétrolier vers le gouvernement. Ses critiques observent que les dépenses du gouvernement ont fait un bond de 587 % entre 2007 et 2012. Le gouvernement souhaite diversifier l'économie, lourdement dépendante du pétrole, en investissant dans les infrastructures, l’agriculture, l’éducation et la santé et de réaliser certains buts critiques en matière de développement. (Voir ODI (2013) The T-L Petroleum Fund, and The T-L Petroleum Fund 2012 Annual Report). aux ressources. Correctement gérés, ces fonds peuvent améliorer la stabilisation macroéconomique et régulariser les dépenses du gouvernement lorsque les recettes des ressources sont volatiles et incertaines ; ils peuvent de plus servir à affecter des fonds ou à épargner des revenus pour les générations futures. Bien des pays du g7+ dont les revenus issus du secteur extractif sont modestes, tels que la Côte d'Ivoire, la PapouasieNouvelle-Guinée et la Guinée, n’ont pas encore créé de fonds affecté aux ressources. En revanche, le TimorLeste a bénéficié, grâce à une gestion efficace, de son Fonds pétrolier, dont on a beaucoup vanté les mérites. Conçu pour profiter tant à la génération actuelle qu'aux générations futures, ce fonds a en outre pour objet de compenser certains des risques associés à la haute dépendance du Timor-Leste des ressources : les recettes pétrolières représentaient en effet 90 % des finances du gouvernement en 2011. Pour les pays qui dépendent des revenus issus des ressources pour financer leur budget national, une telle dépendance peut poser beaucoup de difficultés et d’instabilité. Les ressources sont hautement commercialisées, c’est-à-dire que leurs prix peuvent fortement fluctuer dans le temps. C’est le défi que En Amérique latine, la valeur de l’activité minière a triplé, passant de 90 milliards $ en 2001 à 306 milliards $ en 2011. Ce boum minier s’est toutefois avéré controversé : à partir de juillet 2013 en effet, 191 conflits et litiges liés à des opérations minières impliquant 284 communautés ont secoué la région. (Voir Lyuba Zarska, 2013, World Politics Review) doit relever le Soudan du Sud, dont l’indépendance est récente et qui émerge à peine de décennies de guerre. La quasi-totalité des investissements publics dans les infrastructures, l’éducation et la réduction de la pauvreté est financée par le pétrole, qui représente 97 % du budget actuel. Or, comme l’on prévoit une réduction progressive des réserves de pétrole dans les années à venir, le gouvernement est confronté à un double enjeu : comment investir davantage dans son secteur pétrolier tout en déployant d’urgents efforts pour développer ses secteurs agricole et forestier. De même, les Îles Salomon, qui dépendent lourdement de la sylviculture, étudient actuellement les possibilités de développer une industrie minière viable. L’utilisation des revenus pour promouvoir la diversification économique, en particulier dans les pays fortement dépendants de leurs ressources, permet d’atténuer les risques liés aux budgets hautement dépendants des ressources. La diversification exige l’établissement de liens plus solides entre les secteurs extractifs dominants et le reste de l’économie et l’utilisation des revenus découlant du secteur extractif pour soutenir d’autres secteurs de l’économie plutôt que s’y substituer. Les pouvoirs publics ont un rôle utile à jouer en contribuant à créer le climat économique et les biens publics favorables aux investissements privés.14 Les politiques de diversification doivent être informées par la solidité des industries extractives comparée aux autres secteurs, et la capacité à investir dans la création de valeur ajoutée. Dans les pays du g7+, les investissements immédiats visant à ajouter de la valeur aux industries extractives pourraient être bénéfiques, mais ils ne doivent pas être considérés comme une panacée. Une expansion prématurée d’industries particulières risque en effet de créer une dépendance des exportations d’un secteur, ce qui provoque la maladie hollandaise, cette situation où une surévaluation du taux de change réduit 14 Se reporter à la Charte sur les ressources naturelles (préceptes 7, 10), au site web de Revenue Watch et à la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (2013). 9 Ressources naturelles dans les pays du g7+ la compétitivité d’autres secteurs.15 Les dépenses en éducation ou en infrastructures sont en revanche largement considérées comme une manière non litigieuse de dépenser la manne des ressources. L’investissement au service du développement durable : gérer les impacts plus larges de l’exploitation des ressources Un autre défi commun qui ressort des profils du secteur extractif a trait à la gestion des incidences sociales, économiques et environnementales plus larges des industries extractives dans les pays fragiles. La recherche des fruits de l’extraction des ressources naturelles doit s’accompagner d’une prise en compte de la possibilité – bien réelle – de ses répercussions économiques, environnementales et sociales néfastes. Des conflits peuvent naître du fait que, bien que les bénéfices de l’exploitation des ressources naturelles s’accroissent à l’échelon national, les coûts d’une telle exploitation s’accroissent souvent eux aussi localement, au sein de certaines communautés. Ceci est d’autant plus vrai dans les pays affectés par un conflit, où les différences d’impacts de l’extraction des ressources d’une région à une autre ou d’un groupe à un autre au sein de la société peuvent aggraver l'instabilité sociale. Par exemple, l’accaparement des terres par les concessions minières en Haïti a posé des difficultés liées à l’utilisation des sols pour les communautés locales. En vertu de la Charte sur les ressources naturelles (5e précepte), de tels risques doivent être identifiés, pris en compte, minimisés ou indemnisés à tous les stades du cycle de projet. Pour ce faire, les décisions se fonderont sur les principes appropriés suivants : • Identifier les risques sociaux et environnementaux de manière ouverte et transparente. • Définir publiquement les risques qui sont acceptables et fixer les normes en fonction des besoins réels des communautés et des écosystèmes concernés. • Définir clairement à qui incombent les responsabilités 10 financières16, et déterminer le rôle de contrôle des pouvoirs publics pour veiller à ce que soient respectées les normes sociales et environnementales. Dans plusieurs des pays du g7+ présentés, au Soudan du Sud par exemple, on a constaté que certaines communautés affectées par des projets pétroliers et miniers étaient marginalisées et qu’elles subissaient d’importantes pressions sociales, économiques et politiques. Souvent, les projets ont été approuvés à l'insu de ces communautés et sans leur consentement préalable, les bénéfices pour l’économie locale étaient limités et les perspectives d'emplois étaient minces. De telles conditions ont le potentiel d'entraîner de la rancœur, d’instiguer des litiges et des conflits violents, tels ceux qui sévissent actuellement en République centrafricaine et au Soudan du Sud.17 Dans d’autres pays dont les profils ont été établis, on observe des signes de négligence environnementale, les projets forestiers, miniers et pétroliers nuisant en effet aux vies et aux moyens d’existence. Par exemple, dans les Îles Salomon, le déboisement, moteur de l'économie depuis des décennies, s’est avéré non viable à long terme et est responsable d’une diminution rapide du couvert forestier ainsi que d'une détérioration considérable de l'environnement. Afin d'empêcher ou de minimiser les retombées négatives de l’extraction des ressources naturelles une fois prise la décision d’extraire, la Charte sur les ressources naturelles (précepte 5) préconise d’investir dans la surveillance environnementale et sociale pendant tout le cycle de vie du projet. Ces efforts de surveillance doivent toujours être transparents et soumis à l’examen public. Minimiser les conséquences néfastes des industries extractives nécessite en outre que l’allocation des revenus des ressources soit faite de manière à améliorer la capacité du pays à investir dans la protection sociale et environnementale. De plus, en « investissant dans l’investissement » et en renforçant la capacité d’un pays à investir de manière viable, les pays du g7+ peuvent assurer que l’épuisement de leurs actifs naturels contribue à une croissance 15 Globalement, dans les pays dépendants de ressources, la valeur ajoutée ne représente que 11 % du PIB et a subi une tendance à la baisse au cours des dernières décennies. Pour plus d’informations, voir le site web de Revenue Watch et la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (2013). 16 Paul Collier préconise que tous les coûts soient supportés par les sociétés extractives. Voir Collier (2012) : Small Countries Big Resources. 17 Les impacts négatifs des industries extractives sont analysés longuement dans la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (2013). Enseignements nouveaux, défis partagés et perspectives inscrite dans la durée. Cette stratégie peut renforcer les institutions et leur permettre de fournir aux populations affectées des services plus efficacement et de défendre des politiques socialement responsables. Une autre mesure que l’on peut préconiser est d’impliquer activement les communautés concernées et de promouvoir la concertation des parties prenantes. Rechercher l’adhésion du public et encourager un processus participatif au stade de la promulgation des politiques et des lois peut aider à rassurer les communautés de l’influence que celles-ci ont dans le processus de prise de décision et les droits à l'indemnisation. Les coûts sociaux et économiques de l’extraction des ressources naturelles, y compris de ses retombées non voulues, affectent souvent de manière disproportionnée les communautés situées à proximité des zones d’extraction. Dans les cas où ces communautés ont été affectées, il est préconisé que les gouvernements et les sociétés extractives trouvent un équilibre raisonnable entre les bénéfices alloués aux populations subissant directement les retombées et les autres communautés partout dans le pays afin de prévenir tout traitement inégalitaire réel ou perçu. En guise d’exemple de bonne pratique, la nouvelle loi du Soudan du Sud sur la gestion des revenus pétroliers stipule que les États producteurs de pétrole reçoivent 2 % des recettes pétrolières et que les collectivités locales en reçoivent 3 %.En vertu de la constitution de 2006 de la République démocratique du Congo, les recettes sont divisées en part de 40 %/60 % entre les niveaux central et provincial, bien qu’il y ait de l’incertitude sur le volume de financement qui parvient aux communautés compte tenu de la corruption et de la manipulation politique (PNUE 2014). Rôles des autres acteurs : améliorer la participation internationale aux industries extractives Un dernier obstacle au développement d’industries extractives viables dans les pays du g7+ est le rôle souvent nuisible que jouent les sociétés et les gouvernements étrangers. Mo Ibrahim, fondateur de l’Indice Ibrahim sur la gouvernance africaine, constate que la sortie illicite d’Afrique de fonds représente au moins le double du montant de l’aide que le continent reçoit chaque année ; Paul Collier quant à lui maintient que le blanchiment d’argent par le biais de sociétés fictives reste « ridiculement facile ».18 Tous des acteurs de la communauté internationale, y compris les institutions financières internationales, ont un rôle important à jouer pour renverser ces tendances et permettre aux pays riches en ressources de réaliser leur potentiel. Il s’agit notamment, selon la Charte sur les ressources naturelles (précepte 11) de prôner, de soutenir, de surveiller et d’appliquer les meilleures pratiques internationales. Dans bien des profils de pays du g7+ présentés, les gouvernements étrangers n’ont fréquemment pas su exiger de la transparence et exercer un droit de regard sur les autres sociétés établies sous leur juridiction. Par exemple, le recours aux paradis fiscaux offshore demeure pratique courante. Facilitant la conclusion d’ententes secrètes, cette pratique est une des principales causes du potentiel de revenus non atteints de nombreux pays du g7+. L’imposition de sanctions aux gouvernements étrangers responsables de pratiques corrompues dans les industries extractives pose un sérieux défi aux pays du g7+. Dès l’an 2000, beaucoup de nations développées ont autorisé, voire encouragé, leurs entreprises à obtenir des déductions fiscales en échange de versements de pots-de-vin aux fonctionnaires d’autres gouvernements. Si la situation s’est aujourd’hui quelque peu améliorée, selon l’évaluation faite par Transparency International de la convention de l’OCDE contre la corruption, seuls 7 des 37 pays parties à la convention l’appliquent activement.19 Les sociétés extractives et les gouvernements de leurs pays d’origine ont un rôle vital à jouer pour faire appliquer les meilleures pratiques internationales sur la plus grande partie possible de la chaîne de valorisation et devraient être encouragés à aller au-delà du minimum légal requis.20 La lutte contre la fraude fiscale et l’évasion fiscale et l'accroissement de la transparence financière mondiale figuraient parmi les principaux thèmes du sommet du G8 2013 au Royaume-Uni et ont de fortes chances de figurer à l’ordre du jour de la réunion du G20 à Brisbane en 2014. Il serait utile que tous les pays du g7+ encouragent leurs partenaires internationaux et homologues à tenir les promesses qu’ils ont faites lors du G8. Combattre les structures incitatives qui permettent le blanchiment d'argent des pots-de-vin 18Voir http://skollworldforum.org/2013/07/15/how-and-why-africa-should-solve-its-own-problems/, et Collier (2012) : Small Countries Big Resources. 19Voir www.transparency.org/whatwedo/pub/exporting_corruption_progress_report_2013_assessing_enforcement_of_the_oecd 11 Natural resources in g7+ countries Sociétés offshore qui ne font pas d’exploitation minière en RDC Le député britannique Eric Joyce a récemment rendu publique une série de documentstémoignant de l'acquisition d'actifs miniers congolais par 9 sur au moins 45 sociétés fictives enregistrées dans les Iles Vierges britanniques. Ces sociétés n’avaient aucune expérience identifiable du secteur minier. Elles obtenaient leurs actions en dessous de leur valeur boursière avant de les revendre à des multinationales en dégageant de vastes profits. par le truchement de sociétés fictives contribuerait énormément à aider les pays du g7+ à profiter des fruits de leurs richesses naturelles. 12 20 Voir la Charte sur les ressources naturelles (préceptes 11 et 12). Tchad Haïti Afghanistan République centrafricaine Guinée-Bissau Yémen Guinée Sierra Leone Papouasie-Nouvelle-Guinée Somalie Soudan du Sud Liberia Côte d'Ivoire Comores Timor-Leste Togo Îles Salomon São Tomé-et-Principe République démocratique du Congo Burundi Profils des Pays Ressources naturelles dans les pays du g7+ © James Gordon / flickr.com Afghanistan LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :pétrole, charbon, bois, pierres précieuses Principale exploration : minerai de fer, cuivre, pétrole Industries extractives en part du PIB : 0,6 % en 2012 (potentiel estimé à 35 % d’ici 2024) Industries extractives en part du revenu : moins de 50 millions $ (exercice se terminant en mars 2012) Résumé L’Afghanistan est doté de vastes gisements de cuivre, de houille, de plomb, de zinc, de fer, d’or, d’argent, d’uranium et de pierres précieuses. Le pays possède également des ressources forestières et une production de pétrole et de gaz potentiellement considérable. Toutefois, à cause des conflits, de l’instabilité politique et d’infrastructures inadéquates, les industries extractives sont en général sous-développées. L’exploitation informelle des ressources naturelles demeure importante en Afghanistan et a dans le passé été la source de revenus qui a alimenté les économies de guerre et maintenu la corruption. Les investisseurs portent néanmoins depuis quelques années un intérêt croissant à l’exploration et au développement. De plus, le gouvernement a réalisé des avancées en matière de gestion de l’exploitation à grande échelle des ressources minérales par les entreprises multinationales. Vue d’ensemble des principaux secteurs 14 Resources Réserves Status Principales sociétés Minerai de fer 2,26 milliards de tonnes (1,8 milliard de tonnes estimées à Hajigak) Contrats négociés pour la mine de Hajigak, signés après la promulgation de la loi sur les ressources minérales Steel Authority of India, Kilo Gold Mines Cuivre 60 millions de tonnes (11,3 millions de tonnes estimées à Aynak) Contrat signé pour développer Aynak (2008), développement suspendu pour cause de travaux archéologiques Metallurgical Corp. of China Pétrole 1596 millions de barils (moyenne) au nord de l’Afghanistan 1950 barils produits par jour en 2012, autres explorations en cours China National Petroleum Corp.. Gaz naturel 15,7 milliards de pieds cubes (en moyenne) de gaz naturel, 562 millions de barils (en moyenne) de gaz naturel liquide 1950 barils produits par jour en 2012, autres explorations en cours China National Petroleum Corp. Forêts 1.35million hectares Exploitation illégale répandue, contrebande Sans objet Source: US Geological Survey (2012), site web de CIA Factbook, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (2010) Afghanistan Secteur minier L’Afghanistan a un sous-sol riche en diverses ressources : pierres précieuses et semi-précieuses (émeraudes, rubis, etc.), uranium, métaux communs (cuivre, plomb, chromite de fer et fer), métaux des terres rares (par exemple, lithium), métaux précieux (or, argent, etc.) ainsi que du charbon (US Geological Survey, 2011). Certaines sociétés minières publiques mènent des opérations d’extraction de charbon limitées, tandis que quelque 200 mines plus petites sont en activité. À l'heure actuelle, il n’existe pas de grands projets miniers d’échelle industrielle en activité (The Economist, 2006). Bien que la production actuelle soit limitée, il est généralement admis que l'Afghanistan a un excellent potentiel de découverte tant pour les minerais que pour les hydrocarbures. À la suite d’un vaste projet de cartographie géologique mené en 2010, l’U.S. Geological Survey a annoncé d’importantes découvertes de fer, de cuivre et de lithium. La valeur de ces découvertes serait estimée entre 1 billion et 3 billions de dollars. Gérées efficacement, ces découvertes pourraient jouer un rôle vital dans le développement futur du pays (Site web de Revenue Watch, Programme de l’ONU pour l’environnement, 2013). Reconnaissant ce potentiel, le gouvernement a fait du développement du secteur minier une priorité stratégique. Le plus important contrat signé à ce jour est celui avec la Metallurgical Corporation of China portant sur le développement de la mine d'Aynak. Une fois en production, Aynak devrait produire environ 300 millions de dollars de revenus fiscaux et non fiscaux, et créer plusieurs milliers d'emplois. Des négociations portant sur quatre autres gros contrats sont en cours, et le ministère des Mines espère, d’ici la fin de 2013, octroyer des licences d’exploration aux soumissionnaires retenus suivants (entretien avec des agents du gouvernement afghan) : • Minerai de fer à Hajigak – Consortium dirigé par Steel Authority of India et les mines Kilo Gold • Or à Badakhshan – Turkish-Afghan Mining Company (TAMC) • Cuivre et or à Zarkashan – Sterling Mining/Belhasa International Co. • Cuivre à Balkhab – Afghan Gold and Minerals Company • Mine de cuivre de Shaida – Silk Road Mining & Development Dans le secteur houiller, la société publique Northern Coal Enterprise contribue dans une large mesure aux revenus du ministère des Mines et du Pétrole. À la fin de l’exercice 2012 (mars 2012), la société a produit environ 423 000 tonnes (161 millions de mètres cubes) de charbon et déclaré 42,9 millions de dollars de bénéfices, soit une hausse de 88 % par rapport à l’année précédente. Le charbon est produit dans les provinces de Laghman, Babyon et Samangan, et quelque 60 % de cette production sont exportés, principalement au Pakistan (Central Statistics Organization, 2011-12, Pajhwok, 2012). Pétrole Toutes les réserves de pétrole brut et de gaz naturel, et une grande partie du potentiel en ressources pétrolières sont situées au nord de l’Afghanistan. Si les réserves pétrolières non découvertes sont évaluées entre 391 et 3559 millions de barils (1596 en moyenne), il se pourrait que les réserves économiquement récupérables soient beaucoup plus réduites (US Geological Survey, 2006). En 2012, l’Afghanistan produisait 1950 barils par jour, cette production n’étant pas à l’heure actuelle exportée (site web de CIA Factbook). En 2011, l’entreprise publique China National Petroleum Corporation (CNPC) s’est vue accorder des droits d'exploration et de partage de la production pétrolière pour développer des blocs pétroliers dans les provinces de Sar-e-Pul et Faryab (Asia Foundation, 2012). Le premier projet d’extraction à grande échelle a démarré de manière limitée en octobre 2012 dans les champs pétroliers d’Amu Darya, qui recèleraient des réserves évaluées à 1,9 milliard de barils. Le projet commun entre CNPC et son partenaire afghan Watan Oil and Gas est pour l’heure suspendu dans l’attente d’un accord de transit avec le gouvernement ouzbek (Reuters, 2013). Autre grand chantier : le gazoduc Afghanistan-Pakistan-Inde (TAPI), qui vise à connecter le gaz afghan aux réseaux gaziers régionaux. Il est soutenu par la Banque asiatique de développement, qui espère que le chantier sera achevé d’ici 2017 (Banque asiatique de développement, 2013). Forêts Les forêts recouvrent 2 % de la masse terrestre d’Afghanistan. L’est du pays possède des forêts mixtes de chênes et de conifères, tandis qu'une ceinture de forêt ouverte, productrice de pistaches, traverse le centre et le nord. Des agroforêts irriguées, constituées de peupliers pour l’essentiel, sont cultivées dans les vallées partout dans le pays où l’eau est disponible. Contrairement aux forêts de chênes et de conifères, la coupe dans ces forêts peut s’effectuer de manière durable (entretien avec un consultant indépendant). 15 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Couvert forestier de l'Afghanistan Source: Programme de l’ONU pour l’environnement (2013) Selon les estimations du Programme des Nations unies pour l’environnement, le couvert forestier d’Afghanistan s’est réduit de 50 % au cours des trente dernières années. Le trafic de bois précieux, notamment en provenance des provinces de l’Est, est très courant et a créé une économie parallèle lucrative. Les essences provenant de l’Afghanistan oriental sont devenues une « ressource de conflit » typique qui contribue pour beaucoup à maintenir l'instabilité dans ces régions (Programme de l’ONU pour l’environnement (2013). Ce commerce illégal est dopé par une forte demande internationale de bois afghan (entretien avec des agents du gouvernement afghan). La demande intérieure de bois de chauffage émanant des villes constitue un autre facteur prépondérant du déboisement. Malgré l’absence, à l’heure actuelle, de toute sylviculture formelle, on estime que les ressources forestières d’Afghanistan pourraient permettre de développer un secteur forestier commercial durable rapportant entre 40 et 80 millions de dollars par an. Les cèdres sur pied de la province de Kunar seraient estimés à eux seuls à 828 millions de dollars (Programme de l’ONU pour l’environnement (2013). Cadre juridique, institutionnel et politique Secteur minier 16 Le ministère afghan des Mines est responsable de la gestion générale du secteur minier, et la loi de 2009 sur les ressources minérales et la règlementation sur l’exploitation minière déterminent les questions de propriété et de contrôle des gisements de minerais. En mai 2013, une nouvelle loi sur les minerais a été approuvée par le gouvernement et est en cours d’examen par le Parlement (Reuters, 2013). Cette proposition de loi a pour but d’améliorer la protection et les garanties sociales et environnementales et devrait être promulguée d’ici la fin de 2013. Et bien que la solidité de sa garantie d’adjudication21 ait fait l’objet d’un examen, d’autres règlements pourraient fournir aux investisseurs des mesures d’incitation supplémentaires (entretien avec un consultant indépendant). La vision du gouvernement à l’égard du secteur minier est énoncée dans le plan quinquennal du ministère des Mines et du Pétrole et dans le Programme national pour l’excellence dans les industries extractives. Le ministère a par ailleurs élaboré un ensemble de politiques qui ont été approuvées par le gouvernement en 2012. Parmi celles-ci figurent des politiques minières nationales, des politiques spécifiques à certaines matières premières et des mesures de soutien (protection de l’environnement, accès aux données géologiques, etc.) (site du ministère des Mines et du Pétrole). De plus, le gouvernement est en train d'élaborer un cadre de développement des industries extractives (EIDF) qui proposera une vision du secteur conforme aux engagements pris en vertu du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo (2013). Parmi les autres initiatives, il y a lieu de mentionner le Second projet de développement durable des ressources naturelles soutenu par la Banque mondiale. Courant pour la période 2011-2016 et évalué à 52 millions de dollars, ce projet devrait permettre d'accroitre les capacités au sein du ministère des Mines et de l’Agence nationale pour la protection de l'environnement (NEPA). Il devrait également permettre de mettre en œuvre les conditions stipulées dans la loi sur les ressources minérales et la règlementation minière (Banque mondiale, 2013). Pétrole Les deux organismes officiels responsables du secteur des hydrocarbures sont la Commission interministérielle et le ministère des Mines et du Pétrole. En février 2009, une Loi sur les hydrocarbures a été votée, conçue pour réglementer l’exploitation, l’utilisation, la commercialisation et la propriété du pétrole et du gaz naturel en Afghanistan.La Direction des services juridiques du ministère des Mines et du pétrole est 21 Il s’agit de règles qui autorisent les entreprises menant des explorations minières à acquérir automatiquement les droits d’exploitation une fois qu’elles ont découvert une mine viable économiquement. Afghanistan en train de modifier la législation et la règlementation assimilée, notamment en matière de contrats, de licences et de contrôle. Une autre loi visant à gérer les activités en aval du secteur a également été préparée par le ministère du Commerce et des Industries et est en instance d’approbation (entretien avec des agents du gouvernement afghan). Forêts L'industrie du bois est régie par la loi de 2011 sur la gestion des forêts conformément au Programme national de mise en œuvre de la politique forestière de 2006. La loi énonce un cadre de travail pour la gestion des forêts comprenant des dispositions relatives à la gestion communautaire des forêts. Cependant, sa mise en œuvre a avancé lentement (Programme de l’ONU pour l’environnement, 2013). Le Ministère de l'Agriculture, de l'Irrigation et de l'Élevage est l’organe en charge du développement des pratiques et de gestion responsables de sylviculture. Cadre fiscal Les redevances des sociétés exploitantes de ressources naturelles sont prélevées par le ministère des Finances avant d’être versées au Trésor. Au cours de l’exercice se terminant en mars 2011, le gouvernement afghan a enregistré 23,4 millions de dollars de recettes en provenance du secteur des industries extractives, soit une hausse de 200 % par rapport à l’année précédente, due pour l’essentiel à une production accrue de charbon (Initiative pour la transparence dans les industries extractives, 2012). La Banque mondiale estime que les recettes des ressources minérales et des hydrocarbures pourraient atteindre 900 millions de dollars par an d’ici 2031 (Banque mondiale, 2012) Un groupe de travail composé de fonctionnaires du ministère des Mines et du Pétrole et de leurs homologues du ministère des Finances met actuellement en place un nouveau régime fiscal pour les industries extractives. En outre, s’il n’existe pour l’instant pas de fonds de stabilisation, le gouvernement est en train de créer un Fonds de gestion des revenus des industries extractives. Jusqu’à présent, et tant que l'Afghanistan demeure dépendant de l'aide internationale, aucune décision n’a été prise quant au pourcentage des recettes du secteur qui devrait être déposé dans ce fonds (entretien avec des agents du gouvernement afghan). Transparence et redevabilité Le gouvernement a indiqué qu’il s’engageait à gérer ses industries extractives ouvertement, dans la transparence et conformément aux meilleures pratiques internationales. Un processus d'octroi de licences indépendant est en place, et en vertu d’un récent décret présidentiel tous les contrats signés au cours des trois dernières années doivent être rendus accessibles au public. Le Ministère des Mines et du Pétrole est par ailleurs tenu d'établir des statistiques, bien qu’il ne publie pas de rapports périodiques. Si plus de 200 contrats ont jusqu’à présent été rendus publics, celui portant sur le projet de cuivre d’Aynak – qui comprendrait des investissements dans d’autres secteurs, notamment les transports - ne l’a pas encore été (site web du ministère des Mines et du Pétrole, entretien avec un consultant indépendant). Le processus de création d’un secteur des ressources naturelles transparent se poursuit. Si les lois et les règlements applicables sont publiés, il n’y a cependant pas de loi sur la liberté d’information. L’Afghanistan est régulièrement classé au bas des index internationaux sur la corruption, le contrôle, la démocratie, la redevabilité et la primauté du droit (Site web de Revenue Watch). Le pays n’est pas encore en conformité avec l’ITIE mais est devenu candidat en 2010. Depuis, il a publié deux états de rapprochement et un rapport de validation. En avril 2013, le conseil d'administration de l’ITIE a convenu que l’Afghanistan avait réalisé de réels progrès dans la promotion de la transparence et la mise en œuvre de l’ITIE, et qu’il conserverait donc son statut de candidat pendant 18 mois. Au cours de cette période, le pays préparera, avec le soutien d’une société d’audit, un second rapport de validation afin de démontrer sa conformité avec les règles de l’ITIE (site web de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives, entretien avec des agents du gouvernement afghan). Les organisations de la société civile afghanes font elles aussi entendre de plus en plus leur voix sur les problématiques liées à la gestion des ressources naturelles. C’est le cas du Réseau de la société civile de surveillance des ressources naturelles, coalition de la société civile active dans la promotion de la durabilité et de la redevabilité dans les industries extractives. Formé au début de 2013, ce réseau est composé de 20 organisations (Civil Society Natural Resources Monitoring Network, 2013). 17 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Questions clés 18 • Les projets miniers afghans à grande échelle sont très prometteurs. À l’heure actuelle, ils ne sont pas considérés comme source de conflits, bien que l’exploitation des ressources naturelles pour financer les milices et le trafic transfrontalier ait été courante dans la guerre civile afghane et les insurrections suivantes. Pour autant, le développement de secteurs miniers entièrement réglementés et soumis à un régime fiscal a été entravé par l'insécurité persistante et les luttes pour le pouvoir à l’échelon local. De plus, on ne sait pas quel sera l’impact des prochaines élections et du retrait des forces américaines et de l’OTAN en 2014 sur les industries extractives. • À l’échelon local, il se pourrait que l’adjudication de gros contrats miniers à des puissances régionales telles que la Chine et l’Inde accentue d’une part les rivalités régionales entre la Chine, l’Inde et le Pakistan, et soit un facteur de déstabilisation régionale ayant pour théâtre l'Afghanistan. D’autre part, le rôle de couloir de transit que joue l’Afghanistan facilite les échanges de gaz et d’hydroélectricité entre l’Asie centrale et l’Asie du Sud et pourrait ouvrir des perspectives économiques intéressantes susceptibles d’atténuer les conflits. Ces échanges permettraient à l’Afghanistan d’accéder à une énergie bon marché et auraient sur le plan mondial des retombées écologiques positives en réduisant la consommation de charbon en Asie du Sud. • Traiter les effets sociaux et environnementaux de l’exploitation des ressources naturelles n’a pas jusqu’à maintenant été une grande priorité en Afghanistan. Des cadres juridique et institutionnel sont désormais en place, notamment l'Agence nationale pour la protection de l’environnement (NEPA), qui approuve les évaluations des impacts environnementaux et sociaux, requises avant le démarrage de toute activité minière. Des efforts sont en cours pour améliorer ses capacités ainsi que la coordination entre le ministère des Mines et du Pétrole et NEPA. • Le gouvernement consent des efforts pour éliminer les obstacles fiscaux et juridiques aux investissements dans lesindustries extractives en élaborant des cadres juridiques et financiers favorables à l'investissement fondés sur les meilleures pratiques internationales. Les difficultés de mise en œuvre de lois et règlements appropriés sont considérables et sont exacerbées par un manque perçu d'appropriation au niveau local des ressources naturelles du pays, et par la résistance provenant des détenteurs de pouvoir et des intérêts particuliers locaux. • Bilan de décennies de conflits et de guerre civile, les infrastructures sociales et économiques sont pauvres et inadaptées. L’insuffisance des infrastructures, en particulier en dehors des grands centres urbains, demeure une préoccupation majeure et freine sérieusement le développement d’industries extractives rentables. La construction d’infrastructures afin d’élargir le secteur minier s’avère d’autant plus difficile que l’Afghanistan est un pays enclavé. Mis à part le fait qu’elles limitent le potentiel des industries extractives, l’absence d’infrastructures et leur inadéquation ont de graves conséquences pour les populations locales sur le plan social et environnemental. • Le renforcement et l’absorption des capacités institutionnelles demeurent un défi de taille en Afghanistan. Des contraintes de capacité pèsent sur les études géologiques, l’acquisition de l’expertise nécessaire et l’amélioration du pouvoir de négociation avec les multinationales. Ces limites ont un impact sur la capacité à exploiter et à gérer les recettes issues des ressources, problème qui pourrait être exacerbé par le retrait des forces internationales en 2014, et la baisse d’activité économique et de l’aide qui s’ensuivra. Principales ressources Initiative pour la transparence des industries extractives en Afghanistan (AEITI) – Chapitre national de l’ITIE Appels d'offres miniers en Afghanistan – Résumé des appels d’offres miniers and du développement des infrastructures Programme des Nations unies pour l'environnement (2013) Gestion des ressources naturelles et consolidation de la paix – Traite de la relation entre la gestion des ressources naturelles et la prévention des conflits en Afghanistan Ministère des Mines et du Pétrole d'Afghanistan – Site web officiel contenant des informations sur les secteurs minier et pétrolier. Afghanistan Annexe : sources Ressources Banque mondiale (2013) Second projet de développement durable des ressources naturelles naturelles clés/ Asia Foundation (2012) The future of Afghanistan’s resources activité extractive Programme de l'ONU pour l'environnement (2013) Gestion des ressources naturelles et consolidation de la paix Site web de CIA World Factbook - Afghanistan Central Statistics Organization (2011-12) Industries Development Secteur minier Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo (2013) Rapport commun de la réunion des hauts responsables Banque mondiale (2012) Afghanistan in Transition: Looking Beyond 2014 The Economist (2006) Mining in Afghanistan Site web des appels d'offres miniers en Afghanistan US Geological Survey (2011) Minerals Yearbook- Afghanistan Global Witness report (2012) Lifting the lid on Afghanistan’s biggest mining deal Pajhwok News (2012) Coal mine revenue shoots up Forêts Illegal logging portal (2012) Afghanistan’s forests a casualty of timber smuggling Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (2010) Rapport pays Afghanistan Pétrole Reuters (2013) Missing refinery deal halts landmark China- Afghan oil project Ministère du Commerce et des Industries - Département du Pétrole US Geological Survey (2006) Assessment Significantly Increases Petro. Resource Base Banque asiatique de développement (2013) Projet TAPI, Phase 3, Fiche résumé du projet Structure institutionnelle/ acteurs gouvernementaux clés/ restrictions sur les capacités Revenue Watch - Page sur l'Afghanistan Site web de la Banque mondiale - Page pays Afghanistan Reuters (2013) Afghan cabinet gives preliminary approval to delayed mining law Site web du ministère des Mines et du Pétrole d'Afghanistan Régime fiscal Site web du Fonds monétaire international - Page pays Afghanistan Initiative pour les industries extractives en Afghanistan (2012) Second état de rapprochement pour l'ITIE Communiqué de presse de l'ITIE (2012) Afghanistan publishes mining reviews and contracts Site web du ministère afghan des Finances Transparence/ redevabilité Communiqué de presse du Civil Society Natural Resources Monitoring Network (2013) Site web de l'Initiative pour la transparence des industries extractives en Afghanistan (AEITI) Site web de l'Initiative pour la transparence des industries extractives - Page sur l'Afghanistan Site web de Global Witness- Page Afghanistan Ce profil a été préparé avec le concours d’agents du Gouvernement afghan, de représentants d’institutions financières internationales et de consultants indépendants. 19 Ressources naturelles dans les pays du g7+ © Jane Boles/ flickr.com Burundi LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :or, bois Principale exploration :or, colombo-tantalite (coltan), nickel, terres rares Industries extractives comme part du PIB : 3 % Industries extractives comme part du revenu :négligeable Résumé Même si les industries extractives ne jouent pas pour l’instant un rôle important dans l’économie burundaise, l'abondance des ressources naturelles pourrait, si elles étaient développées et correctement gérées, stimuler la croissance et accroitre les recettes publiques.À l'heure actuelle, le secteur minier se caractérise par des entreprises artisanales et à petite échelle, lesquelles emploieraient quelque 40 000 travailleurs en 2014. La formalisation progressive du secteur devrait permettre d’accroitre l’importance de l’exploitation minière au Burundi. Vue d’ensemble des principaux secteurs 20 Ressources Réserves Statut Or En cours d’évaluation 2,8 tonnes produites par les Flemish Gold Ltd, mineurs artisanaux en 2013. Éts Jean Jbeili D’autres prospections sont en cours. Coltan et minerais assimilés 200 millions de tonnes (6 % du total mondial – deuxième plus grande réserve du monde) Production artisanale ; on projette actuellement une prospection approfondie. En cours d’évaluation en vue d’octroi de permis d’exploration Métaux des terres rares 256 500 tonnes de minerais estimées – en cours d’évaluation Production 1,950 barrels/ day in 2012, further exploration underway China National Petroleum Corp. Nickel 6 % des réserves de nickel connues dans le monde : 220 MT Musongati, 35 MT Nyabikere, 85 MT Waga Permis d'exploration minière octroyés, permis minier en attente de licences Burundi Mining Metallurgy Ltd, Consortium International d’Affaires de l’Alliance, Mondiale des Sports (CIAAMS) Vanadium 11,8 millions de tonnes (minerai Pas d’activité actuelle primaire et secondaire) Bois 6 % de la superficie totale (152 Informal and artisanal activity No major concessions 000 ha) sont couverts de forêts, dont 86 % sont des plantations forestières Source: sites web des entreprises, sources gouvernementales Principales sociétés Pas de concessions Burundi Six sociétés minières et trois compagnies pétrolières détiennent à l'heure actuelle des licences de prospection.L’or constitue le principal minerai produit au Burundi.En 2013, les exportations ont atteint 2,8 tonnes, soit 7,6 % des recettes d'exportation totales nationales. Un embargo de fait imposé au pays depuis l'adoption de la législation sur les minerais des conflits en 2010 (Dodd-Frank 1502) a entravé les exportations de métaux communs traditionnels, mais ces dernières vont désormais reprendre avec le lancement du programme de l'ITRI sur les chaînes d'approvisionnement en étain (ITRI Tin Supply Chain Initiative - iTSCi). Les ressources de la forêt sont importantes pour les moyens d’existence au Burundi.Leur apport économique est considérablement sous-estimé, ne représentant officiellement que 1 % du PIB et 210 000 de dollars de recettes en 2010 alors que le revenu effectif provenant des activités forestières est estimé à quelque 20 millions de dollars par an. Dans les années 1990, la valeur ajoutée dans le secteur forestier au Burundi était de 35-45 millions de dollars par an (entre 4 et 6,5 % du PIB), mais elle a chuté à 1,8-3 millions de dollars ces dernières années (soit à peine 2 % du PIB). Le Burundi ne possède pas de pétrole ou de gaz avérés, bien que plusieurs sociétés pétrolières aient indiqué être intéressées par quatre blocs pétroliers burundais situés sur le Lac Tanganyika. Deux de ces blocs ont été attribués à Surestream Petroleum, l’un à Signet Petroleum et l’autre à AZ Petroleum. Cadre juridique, institutionnel et politique Le gouvernement burundais prend désormais des mesures pour formaliser le secteur minier national, en grande partie artisanal. Promulgué par le Président de la République, le nouveau Code minier (2013) vise à encourager les investissements privés. En vertu de ce nouveau code, les permis miniers ne seront octroyés qu’aux entreprises qui ont un bureau de représentation au Burundi. Un mécanisme de traçabilité et de certification des minerais destinés à l’exportation devait être lancé en mai 2014 afin d’encourager les grandes entreprises à investir. La gestion des forêts et des produits forestiers au Burundi relève du département des forêts du ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, du Tourisme et de l’Urbanisme. Le Code forestier 1985 est en cours de révision ; sa mise à jour vise à encourager la concurrence au sein de l’industrie du bois, à resserrer le contrôle de l’exploitation forestière et à accroitre les revenus du bois. Transparence et redevabilité Le gouvernement s'est engagé à respecter le Protocole de Lusaka de la CIRGL de 2010 sur la lutte contre l'exploitation illégale des ressources naturelles. Cette initiative régionale prévoit le suivi et la certification des minerais, la formalisation du secteur minier, l’harmonisation de la législation minière, la mise en place d’une base de données pour les échanges régionaux et l’adhésion à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). De plus, le Burundi a lancé l’initiative iTSCi en avril 2014, officialisée par la signature d’un Mémorandum d’entente entre le gouvernement et l’ITRI. Le Burundi a exprimé son intention d'adhérer à l'ITIE et de rendre publiques les statistiques sur la production nationale. Le Burundi vient d'achever une étude de définition ITIE et a rendu visite au secrétariat de l’ITIE International pour discuter les bénéfices de sa mise en œuvre ; le pays prévoit en outre de visiter d’autres pays déjà en conformité avec l’ITIE et de soumettre prochainement une demande d’adhésion. Questions clés En vertu de l’US Dodd-Frank Act 2010, le Burundi a été placé sous embargo en 2012 à cause du rôle qu'il aurait pu jouer en tant que producteur et exportateur de minerais des conflits. Le Burundi s’est engagé à combattre ce commerce illicite et à soutenir le développement des chaînes d'approvisionnement en minerais sans lien avec les minerais des conflits. Le gouvernement a promis de surveiller et de tracer toute la colombo-tantalite (coltan), la cassitérite et la wolframite sur son territoire. Le Burundi projette enfin de tracer d'autres minerais afin de certifier qu’ils ont été produits sur son territoire. Pour que le Burundi puisse attirer des investissements étrangers crédibles dans ce secteur, d’importantes réformes réglementaires restent à entreprendre, notamment finaliser la règlementation minière, mettre sur pied un cadastre et un organisme de règlementation, et renforcer les agences de gouvernance 21 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Annexe : sources Ressources naturelles clés/ activité extractive http://www.africaneconomicoutlook.org/en/countries/east-africa/burundi/ World Bank (2014) Extractive Industries Scoping Study for Burundi Secteur minier http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/country/2011/myb3-2011-by.pdf http://www.mkono.com/pdf/Mining%20and%20upstream%20petroleum%20activities%20in%20Burundi.pdf World Bank (2014): Artisanal and Small-Scale Mining in Burundi 2009-2014 Forêts http://www.sifi.se/wp-content/uploads/2012/02/Forest-plantations-andwoodlots-in-Burundi.pdf Pétrole Structure institutionnelle/ http://www.loc.gov/lawweb/servlet/lloc_news?disp3_l205403795_text acteurs clés/restrictions sur les capacités/régime fiscal Transparence/redevabilité 22 http://www.globalwitness.org/sites/default/files/library/Putting%20principles%20into%20practice.pdf © David Stanley / flickr.com Union des Comoros LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :Aucune Principale exploration :pétrole Industries extractives comme part du PIB :négligeable Industries extractives comme part du revenu :négligeable Résumé Les Comores possèdent des réserves limitées de ressources naturelles avérées, bien qu’un certain nombre d’études préliminaires aient indiqué la présence de divers minerais, dont de la bauxite, de l’olivine, des spinelles, du péridot et du cuivre. Ces ressources n’ont pas encore été quantifiées, bien que des études soient programmées pour une exploration minière potentielle en amont. En outre, des prospections offshore réalisées par une société américaine (GX Technology) ont révélé une présence éventuelle d’hydrocarbures dans les eaux territoriales des Comores. Vue d’ensemble des principaux secteurs Ressources Réserves Statut Principales sociétés pétrole Inconnu Contrats de prospec- Bahari Resources Ltd et Discover Exploration Comoros tion attribués BV ; Safari Petroleum Indian Ocean Limited et Western Energy East Africa Ltd Source: sites web des entreprises, sources gouvernementales Les Comores ont négocié deux contrats de partage de la production pétrolière, dont l’approbation par l’Assemblée de l’Union en avril 2014 a permis l’entrée en vigueur. Ces contrats forment l’octroi de licences d’exploration renouvelables, dont la phase d’exploration ne peut dépasser 11 ans. Cadre juridique, institutionnel et politique Les activités extractives comoriennes sont réglementées par le ministère de l’Industrie et de l’Énergie en charge des hydrocarbures. La loi No 12-019/AU sur le Code pétrolier a été votée par l’Assemblée de l’Union et promulguée par décret en février 2013. Ce Code pétrolier – composé de 15 chapitres et 92 articles – réglemente l’industrie pétrolière de la prospection à l’exploitation. Le Code pétrolier affirme la souveraineté de l’État sur les ressources naturelles découvertes partout dans le sol et le sous-sol de l’Union des Comores : toutes ces ressources sont et resteront la propriété de l’État et toutes les décisions relatives à leur prospection et/ou leur exploitation sont prises par le Conseil des ministres. Ce Code pétrolier stipule la délimitation du territoire maritime en blocs exploitables. 23 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Un Code minier est en cours d’élaboration. Transparence et redevabilité Les Comores n’ont pas encore demandé de rejoindre l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). L’ensemble des lois et décrets relatifs au Code pétrolier est dans le domaine public, ainsi que les accords de partage de la production pétrolière récemment signés. Questions clés L’ampleur des industries extractives comoriennes est très limitée. Annexe : sources 24 Ressources naturelles clés/activité extractive/ gouvernance http://www.africaneconomicoutlook.org/en/countries/east-africa/comoros/ http://www.upstreamonline.com/hardcopy/news/article1321016.ece Secteur minier http://minerals.er.usgs.gov/minerals/pubs/country/2005/cnmpfrsemyb05.pdf Pétrole http://www.reuters.com/article/2012/03/28/comoros-exploration-idUSL6E8ES1AB20120328 http://www.discover-exploration.com/assets/details/comoros © E Smith / World Agrofroestry Centre / flickr.com Côte d'Ivoire LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREFE Production actuelle :pétrole, bois, or, granit, diamants Principale exploration : pétrole, or, minerai de fer, nickel, manganèse Industries extractives en part du PIB : 7 % (2010) Industries extractives en part du revenu : 10 % (2012) Résumé Les industries extractives, notamment les secteurs pétrolier et gazier, ont apporté de modestes mais importantes contributions à l’économie ivoirienne. D’ailleurs, les projections de croissance actuelles accordent de plus en plus de pertinence à la gestion des ressources naturelles. En 2011, la contribution totale des industries extractives à l’économie s’élevait à 323 millions de dollars, dont la vaste majorité provenait du secteur pétrolier (Initiative pour la transparence dans les industries extractives, 2013). La Côte d'Ivoire possède d’importantes réserves de pétrole et une industrie de raffinage déjà établie, quoique limitée. Le secteur minier présente lui aussi beaucoup de potentiel, bien que les coûts élevés d’extraction aient jusqu’ici limité les activités commerciales. L’exploration et le développement des secteurs de l’or et du fer se poursuivent, tandis que la sylviculture joue un rôle plus modeste mais non négligeable dans l’économie du pays. Vue d’ensemble des principaux secteurs Ressources Réserves Statut Principales sociétés Minerai de fer 3 milliards de tonnes Sans objet Tata Steel ltd, SODEMI Nickel 390 millions de tonnes Sans objet Même ressources, SODEMI, Tau Group Bauxite 1,2 milliard de tonnes Sans objet Sans objet Manganèse 3 millions de tonnes 43 600 tonnes de minerai produit en 2011 SODEMI, China National Geological and Mining Corp., intérêts privés Diamants 11,2 millions de carats Aucun Sans objet Or Sans objet 9,8 tonnes produites en 2011 Equigold, Newcrest, Société des mines de Tongon, Yaouré Mining, Cluff Gold 25 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Pétrole 339 millions de barils 14,8 millions de barils de brut & 20 millions de barils de produits raffinés en 2011 Gaz naturel 1500 milliards de 130 millions de pieds cubes pieds cubes par jour 1 600 millions de mètres cubes Forêts 10,4 millions d’hectares Sans objet 241 millions de dollars de valeur à l’exportation PETROCI, Canadian Natural Resources, Foxtrot, Vanco, Lukoil, Oranto Atlas, Edison, Tullow, C&L, Yam’s, Al Thani, Jarikuma Marsaaf, Kufpec, Bouygues Source: African Economic Outlook (2013), US Geological Survey (2011), ITIE (2013) 26 Secteur minier Pétrole À l’heure actuelle, les réserves de minerai de la Côte d'Ivoire sont en grande partie inexploitées. Le secteur minier se développe toutefois depuis quelques années et offre d’importantes perspectives de croissance et de création d'emplois. L’or constitue la ressource minérale la plus importante, et sa production a atteint 9,87 tonnes en 2011 (US Geological Survey, 2011). Ce chiffre devrait augmenter à 20 tonnes par an d’ici 2020, avec la mise en production de nouvelles mines (Mining Review, 2011). La production aurifère semiindustrielle et artisanale est en outre très répandue en Côte d'Ivoire, et il est probable que son importance ne soit pas complètement reflétée dans les chiffres officiels de la production. Dans un effort pour réglementer le secteur aurifère informel, plusieurs pouvoirs locaux ont annoncé une interdiction de l’orpaillage artisanal au début 2012 (IRIN News, 2012). Le bassin sédimentaire ivoirien est composé de deux principales sections : une région côtière et infracôtière, qui s’étend le long de la côte entre les frontières du Liberia et du Ghana, et une région marine atteignant des profondeurs de plus de 3000 mètres et s’étendant sur 150 km au large des côtes. Les principaux champs de production en question sont les champs Lion et Panthère (Bloc CI-011), en production depuis 1994, le champ Foxtrot (Bloc CI-27), en production depuis 1999, et les champs Hope et Baobab (Blocs CI-26 & CI-40), en production depuis 2002 et 2005 (site web du ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie). La Société pour le développement minier en Côte d'Ivoire (SODEMI) est l’entreprise publique qui contrôle toutes les activités de prospection et d’exploration dans le secteur minier, et s’est engagée dans des projets miniers conjoints avec de multiples investisseurs étrangers. L’agence a fait état de prospection et d’exploration de nickel et de cobalt ainsi que d’or et de minerai de fer sur plusieurs sites. Des gisements de manganèse, de phosphate et de tantale font également l’objet d’explorations (US Geological Survey, 2011). Les réserves avérées de diamant sont importantes en Côte d'Ivoire, et représenteraient jusqu’à 11,2 millions de carats (10,1 millions situés dans la région de Séguéla et 1,1, million dans celle de Tortiya). À l’heure actuelle, ces diamants ne sont pas exportés, le Conseil de sécurité de l’ONU ayant depuis 2005 mis en place un régime de sanctions, dont une partie s’applique à l’exportation des diamants bruts ivoiriens (Conseil de sécurité de l’ONU, 2013). On estime les réserves de pétrole à 300 millions de barils et celles de gaz naturel à plus de 1500 milliards de mètres cubes. En 2012, la production journalière de pétrole brut s’est élevée à 38 000 barils (Energy Information Association, 2012), et l'on prévoit qu’elle dépassera 65 000 barils d’ici 2020. La production de gaz devrait atteindre environ 200 millions de mètres cubes d’ici la même année. Ces projections encourageantes ont inspiré des négociations bilatérales avec le Ghana et la planification d’une zone économique commune afin de permettre le développement de l’exploitation en offshore (Initiative pour la transparence dans les industries extractives, 2013). Le gaz naturel est exploité essentiellement pour la production intérieure d’électricité et à des fins industrielles. Produit normalement lourd nécessitant un important raffinage, la majorité du pétrole brut est traditionnellement exportée. En 2011, L’État a engrangé 300 millions de recettes fiscales directes provenant des sociétés pétrolières et gazières, par rapport à 220 millions en 2010 (Initiative pour la transparence dans les industries extractives, 2013). Les recettes d’exportation devraient augmenter du fait que l’unique raffinerie du pays, conçue dans les années 70, arrive à Côte d'Ivoire Source: Ministry of Mines, Petroleum and Energy website obsolescence et que le gouvernement investit dans la modernisation de la capacité de raffinage du pays. Afin de traiter le pétrole brut lourd découvert dans les fonds marins ivoiriens, une seconde raffinerie plus grande est en cours de construction à Abidjan. De plus, un complexe de raffinage de 7 milliards de dollars est en cours de planification dans la ville portuaire de San Pedro. Les découvertes récentes en mer pourraient, selon le gouvernement, faire passer les niveaux de production à 200 000 barils par jour d’ici 2018, mais d’importants investissements seront requis (Reuters, 2013). Forêts La Côte d'Ivoire possède un couvert forestier relativement réduit. Sur ses 10,4 millions d’hectares de forêt, 3,4 millions sont considérés comme zone de production forestière naturelle et 167 000 hectares sont recouverts de plantations de bois d'œuvre (Organisation internationale des bois tropicaux, 2005). L’industrie forestière demeure la troisième plus importante source de revenu national, ce qui est dû principalement à l’exportation de produits transformés : bois débité, bois de placage, contreplaqué, etc. En 2012, la valeur des exportations de l'ensemble des produits de la forêt ivoirienne était de 241 millions (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture [FAO], 2013). Cadre juridique, institutionnel et politique Secteur minier La principale loi relative au secteur minier est le Code minier de juillet 1995 et son décret de mise en œuvre datant de 1996. Le respect du Code est assuré par le ministère des Mines, du Pétrole et de l'Énergie. Les détenteurs de titres miniers doivent verser des redevances et des droits conformément à la législation fiscale générale, bien que l'État ivoirien ait exonéré de nombreuses sociétés minières des impôts sur les bénéfices. Le processus d'obtention de permis miniers est plutôt lent, souvent en raison des retards bureaucratiques (Centre international de conversion de Bonn, 2009). En 2012, le ministre des Mines a lancé un chantier de réformes du secteur minier et une révision de la législation minière qui devait être votée fin 2013. Les réformes proposées aboutiraient à l’incorporation des conventions minières internationales, à des accords de partage de la production et à une amélioration de la sécurité des appels d’offre22, ce qui créerait un environnement plus favorable pour les investisseurs (The Economist, 2013). Outre le code actuel (qui doit bientôt faire l’objet d’un vote), le secteur est également soumis au Code de l’environnement de 1996 et au Code foncier rural de 1998. Pétrole Les cadres juridiques qui régissent le secteur des hydrocarbures (ainsi que d'autres industries extractives) sont orientés vers les marchés et sont en général considérés comme stables. En place depuis août 1996, le Code pétrolier constitue la principale législation régissant le secteur, et son respect est assuré par le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie. Il existe peu d'obligations ou de mesures de protection environnementales dans ce code, et la responsabilité 22 Il s’agit du processus par lequel les sociétés exploratrices peuvent automatiquement obtenir des droits d’exploitation minière une fois qu’un gisement s’avère viable sur le plan économique. 27 Ressources naturelles dans les pays du g7+ des préjudices liés à l’exploration ou à l’extraction incombe entièrement aux compagnies pétrolières concernées et non à l’État (Centre international de conversion de Bonn, 2009). Le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie élabore actuellement des propositions de réforme de certains aspects du cadre juridique et réglementaire relatifs aux hydrocarbures. L’entreprise pétrolière nationale Société nationale d’opérations pétrolières (PETROCI) détient une part minoritaire dans l’ensemble des champs producteurs du pays et dans près de la totalité des licences. Les permis d’exploration sont octroyés par décret. De plus, certaines questions, comme la part de la production assignée à l’État et la fixation des cours pétroliers, ne sont pas déterminées par la loi. Celles-ci sont plutôt déterminées dans le cadre de contrats spécifiques négociés par le gouvernement et les investisseurs. En conséquence, de nombreux détails contractuels demeurent confidentiels et inaccessibles aux parties prenantes en dehors du contrat (Centre international de conversion de Bonn, 2009). Forêts L’industrie forestière est soumise au Code forestier (1965), au Code de l’environnement (1996) et au Code foncier rural (1998). Un processus de révision du Code forestier est en cours. Les propositions d’amendements visent à améliorer la chaîne de surveillance du bois et son origine légale ; en effet, le système actuel de surveillance du bois ne permet pas de suivre les grumes du point d'abattage jusqu'à leur destination finale (Forestry Governance Forum, 2012). L’administration forestière est sous l’autorité du ministère des Eaux et Forêts, qui en 1998 a adopté un schéma directeur forestier pour la période 1988-2015, lequel fournit désormais la base de la stratégie nationale de développement de ce secteur (FAO, 2002). 28 L’abattage et le déboisement illégaux sont jugés répandus et sont exacerbés par les troubles civils. La Côte d'Ivoire tente de lutter contre ce problème en œuvrant vers un accord de partenariat volontaire (APV) dans le cadre du Plan d’action de l’UE relatif à l’application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux (FLEGT) (Forestry Governance Forum, 2012). Parmi les autres efforts de lutte contre le trafic illégal du bois, il y a lieu de citer la réforme du processus de concession qui vise à réduire la sous-traitance et à encourager un abattage rationnel grâce à des contrats à long terme, et à renforcer la capacité d'application de la règlementation forestière (FAO, 2002). Cadre fiscal Le Cadre fiscal qui régit les industries extractives est défini dans le Code des investissements (1996), qui exonère les sociétés minières des impôts sur les bénéfices pendant cinq ans. En 2012, un nouveau code des investissements a été adopté. Conçu pour améliorer le climat des affaires et attirer des investissements privés, il a mené à la création de tribunaux de commerce (Fonds monétaire international, 2012). Le gouvernement a par ailleurs exprimé son intention de réformer le système fiscal forestier, abolir les quotas d'abattage et adopter une nouvelle échelle permettant d’accroitre la valeur des forêts. Les revenus découlant du secteur forestier sont, avec les recettes de toutes les ressources naturelles, regroupés au sein du budget général. Aucun instrument ou mécanisme spécifique n’est en place pour la gestion des recettes issues des ressources naturelles, qui se sont élevées à 390 millions de dollars en 2011 et devraient augmenter (Initiative pour la transparence dans les industries extractives, 2013). Transparence et redevabilité La transparence s’améliore dans les industries extractives, et les règlements qui régissent ce secteur sont généralement conformes aux normes internationales admises en matière de transparence et de redevabilité dans les secteurs pétrolier et minier. En 2013, la Côte d'Ivoire a été reconnue comme étant en conformité avec l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) qui a conclu que son dernier rapport ITIE avait couvert de manière adéquate l’ensemble des contributions importantes dans le budget national (Initiative pour la transparence dans les industries extractives, 2013). La conformité à l’ITIE a été obtenue avec l'aide de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, et était une condition préalable à la continuité de leur assistance (consultant indépendant interrogé). Des propositions ont été émises pour mettre à jour le Code minier en exigeant des titulaires de permis miniers qu’ils respectent les conditions imposées par l’ITIE et le processus de Kimberley de certification des diamants. À la suite de turbulences politiques au cours des dernières années, la Côte d'Ivoire a été déclarée non conforme au processus de Kimberley, mais le gouvernement reste engagé à regagner son statut de pays conforme (Norton Rose Fullbright, 2013). Les récents efforts d’amélioration de la transparence dans les industries extractives s’inscrivent dans un Côte d'Ivoire contexte historique de problèmes de corruption et de prises d’intérêts. La corruption qui sévit dans les industries extractives a alimenté la guerre civile et les violences post-conflit en Côte d'Ivoire du fait du détournement des recettes découlant des ressources et de la lutte pour le contrôle des richesses naturelles (Conseil de sécurité de l’ONU, 2010). Selon Transparency International, la corruption est présente à tous les échelons de la société. En 2012, la Côte d’Ivoire était classée 130 sur les 176 pays figurant dans l’lndice de perception de corruption de Transparency International (2013). Questions clés • Les efforts déployés pour veiller à la transparence et à la création d’un environnement propice aux affaires dans les industries extractives ont porté leurs fruits, surtout lorsque l’on tient compte des conflits récents que la Côte d'Ivoire a traversés. L’industrie pétrolière nationale est désormais comparable à celle du Ghana, principal exportateur de pétrole de la région. Des progrès restent néanmoins à faire. Le renforcement des cadres juridique et politique, une plus grande ouverture et une amélioration de la gestion des revenus sont autant de grandes priorités. • Le renforcement des capacités institutionnelles et humaines en Côte d'Ivoire pourrait éliminer les blocages qui empêchent les ressources naturelles de contribuer à la croissance économique du pays. L’amélioration et la publication des processus d’appel d'offres et l’accroissement de la part de l’État des recettes minières et pétrolières comptent parmi ces mesures de renforcement. La Côte d'Ivoire pourrait également accroitre ses revenus en améliorant la valeur ajoutée intérieure, principalement grâce à la transformation du bois et au raffinage à grande échelle des produits pétroliers. • Le surplus de recettes découlant des industries extractives pourrait financer les infrastructures dont le pays a grand besoin. Les projets d’infrastructures sociales et économiques sont en général insuffisamment financés. L’accroissement des recettes provenant des ressources pourrait contribuer au développement et à l’expansion des secteurs nationaux de la santé et de l’éducation. Et il pourrait faciliter le développement et la maintenance du secteur de l'énergie, indispensables au vu des pénuries d’électricité qui demeurent fréquentes. Dans l’ensemble, le lien entre les diverses industries extractives et les autres secteurs de l’économie a tendance à être ténu. • Depuis la guerre civile (2002-2007), la Côte d'Ivoire est en proie à l’insécurité et à l’instabilité politique. Pendant les conflits, la SODEMI a abandonné toutes ses activités minières dans le nord du pays ; les exportations pétrolières légales ont cependant été maintenues au cours des conflits. De plus, si les violences politiques les plus récentes (2010-2011) ont fait reculer la baisse de la dépendance de l’aide, les investissements étrangers ont été maintenus (avec malgré tout quelques retards). La situation sécuritaire s’améliore désormais de jour en jour, ce qui a encouragé les plans de relocalisation du siège de la Banque africaine de développement de Tunis à son siège original à Abidjan. Principales ressources Site web du Ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie - Fournit des informations sur le ministère et le secteur. Initiative pour la transparence dans les industries extractives - Page sur la Côte d'Ivoire - Explique en bref sa procédure de validation, ses innovations et présente le dernier rapport de l'ITIE. Banque africaine de développement (2010), la BAD et la Côte d’Ivoire - Souligne la relation entre le pays et l’organisation régionale et les projets menés dans le cadre de la BAD. Annuaire de l’US Geological Survey (2011) Minerals - Côte d’Ivoire - Propose une vue d’ensemble des industries minières. République de Côte d’Ivoire - Plan de développement stratégique : 2011-2030 - Présente les plans du gouvernement pour réaliser d'importants objectifs et résultats en matière de développement au cours des vingt prochaines années. 29 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Annexe : sources Ressources naturelles clés/activité extractive African Economic Outlook (2013) Résumé Côte d’Ivoire Bonn International Center for Conversion (2009) Natural Resources in Côte d’Ivoire Site web de la Banque mondiale – page Côte d’Ivoire African Development Bank (2010) The ADB and Côte d’Ivoire Secteur minier Mining Review (2011) Ivory Coast gold production to double by 2013 Résolution du Conseil de sécurité de l’ONU (2013) 2101 IRIN News (2012) Côte d’Ivoire: Authorities move to curb illegal gold mining Site web du ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie The Economist (2013) Didier for Gold US Agency for Intl. Development (2012) Artisanal Diamond Mining Sector Assessment Forêts Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (2002), secteur des forêts et de la sylviculture - Côte d’Ivoire Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (2013) Statistiques (FAOSTAT) - Côte d’Ivoire Organisation internationale des bois tropicaux (2005) Côte d’Ivoire Forest Governance Forum in Liberia (2012) The Potential Contribution of FLEGT VPA Pétrole IAS Group (2010) Côte d’Ivoire Oil Industry Site web d'African petroleum - Côte d’Ivoire US Energy Information Administration (2013) Côte d’Ivoire Reuters (2013) Ivory Coast aims to boost oil output after discoveries Agence internationale de l'énergie (2009) Oil in Côte d’Ivoire Total (2013), communiqué de presse – Côte d’Ivoire Central Intelligence Agency Factbook website - Côte d’Ivoire Site web du ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie République de Côte d’Ivoire (1996), Code pétrolier Structure institutionnelle / acteurs gouvernementaux clés / restrictions sur les capacités Norton Rose Fullbright (2013) Côte d’Ivoire: Proposed amendment to the Mining Code Mining Review (2011) Ivory Coast gold production to double by 2013 Bonn International Center for Conversion (2009) Natural Resources in Côte d’Ivoire Site web de la Banque mondiale – page Côte d’Ivoire Régime fiscal African Economic Outlook (2013) Résumé Côte d’Ivoire Initiative pour la transparence dans les industries extractives (2013) Rapport sur le revenu de la Côte d'Ivoire pour 2011 Fonds monétaire international (2012) Côte d'Ivoire : Second bilan dans le cadre de l’arrangement triennal au titre de la facilité élargie de crédit Transparence/ redevabilité Site web de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives – Page Côte d’Ivoire ITIE- CI Initiative pour la transparence des industries extractives – Conseil national de Côte d’Ivoire Transparency International (2013) Corruption and Anti-Corruption in Côte d’Ivoire Ce profil a été préparé avec le concours de responsables issus d’institutions financières internationales et de consultants indépendants. 30 © martapiqs / flickr.com Guinée LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :bauxite, diamants, or, minerai de fer Principale exploration : pétrole, cuivre, métaux communs Industries extractives en part du PIB : 21 % (estimations 2013) Industries extractives en part du revenu : 21 % (2012) Résumé La Guinée est dotée d'abondantes ressources naturelles, dont environ 30 % des réserves mondiales de bauxite, de vastes gisements de minerai de fer ainsi que des gisements substantiels d'or et de diamants exploités à l’échelle industrielle et par des mineurs artisanaux. Si les contributions du pétrole et de la sylviculture à l’économie sont actuellement négligeables, celui des mines contribue en revanche de manière déterminante au PIB et aux recettes de l’État. Pour autant, le pays a eu du mal à réaliser tout son potentiel et à gérer efficacement ses ressources naturelles. Principales causes de ces difficultés : les contraintes institutionnelles et l’instabilité politique. Vue d’ensemble des principaux secteurs Ressources Réserves Production Principales sociétés productrices Bauxite 40 milliards de tonnes 18,5 tonnes métriques produites en 2011 Alcoa/Rio Tinto/Dadco. CBK Diamants 30 millions de carats Plus de 80 000 carats produits en 2013 Guiter Mining Artisanat Or Plus de 700 tonnes 495 000 onces en 2013 (hors production artisanale) Société minière de Dinguirave, AngloGold Ashanti, SEMAFO Minerai de fer 20 milliards de tonnes 700 000 tonnes en 2013 Rio Tinto, Bellzone Mining, SMFG, West Africa Exploration (en développement) Pétrole Indices Exploration en cours Hyperdynamics Corp, Simba Energy Uranium Indices Exploration en cours Forte Energy Source: MMG 31 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Secteur minier La Guinée dispose de ressources naturelles abondantes et diversifiées qu’elle n’a pas encore transformées pour réaliser un développement humain et durable. Actuellement, l’exploitation minière représente environ 13 % du PIB, 20 % des recettes publiques et 80 % des recettes d’exportation. Les ressources minérales les plus importantes sont situées dans deux zones géographiques principales. Le Corridor Bauxitique à l’Ouest possède de riches gisements de bauxite sur lesquels de grandes sociétés minières sont actives pour développer l’exploitation et quadrupler la production d’alumine. Le Corridor de Minerai de Fer au Sud-Est contient plus de 4 milliards de tonnes de fer de haute teneur; et d’importants investissements sont nécessaires pour l’exploitation minière et la mise en place des infrastructures connexes. Le potentiel du pays s’étend aussi à l’or, au diamant, à l’uranium, au nickel, au calcium, au granit, aux hydrocarbures, au pétrole et au gaz. L’énorme richesse minière fera de la Guinée une destination de choix pour les investissements directs étrangers avec quelques dizaines de milliards de dollars pouvant être investis dans les 10-15 prochaines années. La réalisation de ces investissements se traduira probablement par une augmentation de la part du secteur minier dans le PIB à plus de 50 % d’ici 2020. L’un des principaux minerais recherchés en Guinée est la bauxite. Le pays en détient 30 % des réserves mondiales et représente 94 % de la production de bauxite africaine (Mbendi, 2013). Le secteur est dominé par l’entreprise semi-publique Compagnie des Bauxites de Guinée, qui emploie 10 000 personnes directement et 100 000 indirectement. Si la bauxite apporte peu de valeur ajoutée en Guinée, des plans visant à développer son traitement dans le pays pourraient toutefois apporter des revenus importants. Ce processus, qui consiste à transformer la bauxite en alumine23, nécessite un approvisionnement énergétique à grande échelle et économique. En 2012, l’unique usine d’alumine en opération en Guinée a fermé, mais l’on prévoit de construire trois nouvelles usines ayant ensemble une capacité de traitement de 4 millions de tonnes d’alumine par an (Global Edge, 2013). La croissance du secteur minier devrait en outre découler de la production de fer. La Guinée possède les gisements Grands sites et sociétés miniers actifs en Guinée 32 Source : Site web de Guinea Iron Ore Limited 23 Il s’agit du premier stade du processus en deux parties de production d’aluminium. Guinée de minerai de fer à haute teneur non exploités les plus riches du monde et pourrait devenir un des plus grands producteurs mondiaux dans les 5 à 10 prochaines années (Fonds monétaire international, 2012). Les réserves avérées de deux (no 3 et 4) des quatre blocs miniers de Simandou (détenus par Rio Tinto) renferment à elles seules 2 milliards de tonnes de minerai de fer à haute teneur, et la chaîne du mont Nimba un milliard de tonnes (ambassade de Guinée, États-Unis). L’agence US Geological Survey (2011) estime que la production de Simandou devrait accroitre le PIB de 15 %, mais la production à plein régime des seuls blocs de Simandou pourrait porter le chiffre d’affaires annuel de Rio Tinto à 5-10 milliards, faisant ainsi doubler le PIB. Rio Tinto a retardé le lancement de sa production de fer, qui devait démarrer en 2015 (Financial Times, 2013). Quant à la production dans les deux blocs restants (no 1 et 2), elle est pour le moment suspendue, des enquêtes sur des allégations de corruption et un réexamen de la licence pour le projet étant en cours. BSG Resources s’était vue octroyer ces blocs (qui appartenaient à l’origine à Rio Tinto) par le gouvernement en 2008, après quoi la société a vendu 51 % de ses parts à l'entreprise brésilienne Vale, dégageant un bénéfice colossal (The New Yorker, 2013). Il existe dans le nord-est du pays des mines d’or, et la Guinée produit des diamants. Ces derniers sont exploités par au moins trois entreprises semi-industrielles ainsi que par des mineurs artisanaux. Parmi les autres ressources minérales sous-développées, il y a lieu de citer le graphite, le calcaire, le manganèse, le nickel et l’uranium (US Geological Survey, 2011). Pétrole La Guinée ne produit pas à l'heure actuelle de pétrole, bien qu'en 2006 le gouvernement ait signé un accord de partage de la production avec la société Hyperdynamics Corporation basée à Houston (Texas) en vue d’explorer une des plus grandes concessions d’exploration en mer de toute l’Afrique de l’Ouest. En août 2013, le nouveau partenaire majoritaire dans ce projet, Tullow (RoyaumeUni) a annoncé qu’il poursuivrait son exploration pétrolière jusqu’en septembre 2016 (Economist Intelligence Unit, 2013). La société n’a jusqu’à présent découvert du pétrole qu’en quantité non commerciale, mais elle estime qu’il existe 21 zones productives possibles ayant un potentiel de plus de 10 millions de barils (site web d’Hyperdynamics). Des recherches à petite échelle à l’intérieur des terres sont par ailleurs en cours, mais aucune découverte n’a encore été faite. L’ampleur des réserves de pétrole et de gaz en Guinée demeure inconnue, mais des découvertes récentes dans les pays voisins pourraient indiquer des découvertes futures en Guinée. Forêts En 2011, les forêts recouvraient environ 26,5 % du territoire guinéen (site web des données de la Banque mondiale sur la surface forestière). Le déboisement intervient au rythme d'environ 502 500 hectares par an ; il a pour causes les feux de brousse et l’abattage d’arbres (African Economic Outlook, 2013). Le pays a une activité forestière commerciale modeste, et selon les estimations de la banque centrale de Guinée les produits de l’exploitation forestière représentent 3 % des exportations totales (banque centrale de Guinée, 2010). Cadre juridique, institutionnel et politique Secteur minier En septembre 2011, un nouveau Code minier a été adopté par le gouvernement. En vertu de ce code, le gouvernement a droit à 15 % d’intérêt passif dans tous les projets miniers et a l’option d’acquérir 20 % supplémentaires en fonction du montant payé (US Geological Survey, 2011). Ce code contient de nouvelles dispositions en matière de protection de l’environnement et de lutte contre la corruption. Il attribue en outre aux organes interministériels et aux législateurs d’importants pouvoirs de surveillance et obligera les responsables des entreprises concernées à communiquer les informations sur leurs intérêts financiers dans les projets miniers (Site web de Revenue Watch). Le Code minier prévoit en outre un examen de tous les contrats miniers existants. Ce processus d'examen est assuré par le gouvernement, sous la supervision d’un comité stratégique composé de quatre ministres. Cet examen s’attache surtout à revoir les contrats moins avantageux signés sous les régimes précédents. Il s’agit d’un processus tout aussi ambitieux que difficile, nécessitant un degré élevé de transparence et de redevabilité (République de Guinée [2013], entretien avec un consultant indépendant). Pétrole À ce jour, un nouveau Code pétrolier est élaboré. Ce code a fait l’objet d’une présentation à l’attention des acteurs impliqués lors d’un atelier en juillet 2014. il sera soumis aux autorités compétentes pour ratification et promulgation (MMG). 33 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Forêts Datant de 1999, le code forestier de Guinée traite des droits de propriété des ressources de la forêt, lesquelles sont soumises à des plans de gestion forestière approuvés par le gouvernement. Il couvre en outre les mesures de protection des forêts et confirme les droits coutumiers d’exploitation des produits de la forêt (République de Guinée, 1999). Le pays est également doté d'un code de la flore et de la faune sauvages qui énonce la politique de protection en la matière (République de Guinée, 1998), ainsi qu’un code de l’environnement. Ce dernier est particulièrement applicable aux forêts puisqu’il traite de la protection et de la gestion des ressources foncières et hydriques ainsi que de la maîtrise de la pollution (République de Guinée, 1989). Cadre fiscal Le secteur minier représentait en 2013 20% des recettes de l’État (MEF, 2013). L’État Guinéen vient de signer un cadre d’investissement de 20 milliards de dollars US avec Rio Tinto pour la mise en valeur du riche gisement de fer de Simandou (MMG, 2014). Ces revenus et toutes les autres redevances extérieures provenant des sociétés minières sont prélevés par le ministère des Finances et versés dans le compte du Trésor Public à la banque centrale. Les taux d’imposition applicables sont fixés par le Code minier (2011) et son amendement (2013), qui a établi aussi un fonds pour le développement local, lequel est financé par une part des redevances et droits versés par les sociétés minières (Site web de Revenue Watch). 34 Le Code des investissements de 1987 (modifié en 1995) définit l’environnement et les conditions d’opération des investisseurs en Guinée, ainsi que les transferts de droits et les mesures incitatives permettant d’attirer les investissements privés (ambassade de Guinée aux États-Unis). Il fait actuellement l’objet d’une révision. Pour l'heure, les recettes provenant des investissements dans les industries extractives sont modestes et ne sont versées dans aucun fonds de gestion des revenus des ressources naturelles. Utilisé pour gérer les versements de recettes exceptionnels, un Fonds spécial d’investissement est néanmoins en place depuis 2011. Il a reçu 700 millions de dollars de Rio Tinto (voir ci-dessus) et pourrait servir de cadre pour un futur fonds souverain (Fonds monétaire international, 2012). La valeur du secteur minier devant s’envoler dans les prochaines années, le gouvernement a commencé à évoquer la possibilité de créer des fonds de stabilisation ou d'épargne à l'intention des générations futures (entretien avec un consultant indépendant). Transparence et redevabilité La Guinée a récemment réalisé des progrès considérables en matière de transparence et de redevabilité dans les industries extractives. L’accès à l’information est garanti par la Constitution, et l’ouverture du secteur minier s’améliore progressivement.25 Depuis février 2013, la Guinée audite et rend publics tous les contrats miniers (il s’agit d’une disposition fondamentale du Code minier modifié). Le ministère des Finances publie en outre des informations sur les volumes de production, les cours et la valeur des exportations de minerais, tandis que le ministère des Mines publie des données sur les réserves ainsi que les noms de toutes les sociétés minières actives dans le pays. La banque centrale publie elle aussi des informations sur les volumes de production, les prix et la valeur des exportations de minéraux. Candidate à l’adhésion à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives, la Guinée devrait par ailleurs soumettre un second rapport de validation d’ici décembre 2013 (site de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives). De plus, le pays participe activement au système de certification du processus de Kimberley pour les diamants bruts (site du processus de Kimberley).26 Parmi les 18 conventions minières existantes qu’étudie actuellement le comité d’examen technique, un contrat mérite d’être mentionné : c’est le contrat initial de licence portant sur le gisement de minerai de fer de Simandou. En effet, en 2008 la moitié des droits d’exploitation de la mine ont été retirés à Rio Tinto et attribués à BSG Resources, qui a par la suite revendu 51 % à la société brésilienne Vale pour un montant de 2,5 milliards de dollars (bien que seuls 500 millions aient été versés à ce jour). Ce contrat a été extrêmement controversé, d’autant qu'il avait été passé sans communication d'information contractuelle ni examen public. Quelles que soient ses conditions réelles, cette vente semblerait avoir été considérablement sous-évaluée. L’enquête sur le contrat BSGR-VALE relative aux titres miniers ainsi que les accusations de corruption y afférentes, se sont soldés par le retrait des permis de recherche 24 Par exemple, les impôts et les dividendes sont fixés à 10 %, les taxes à l’importation pour les équipements miniers à 8 %. 25 La Cour des comptes, actuellement organe de la Cour suprême, devrait devenir indépendante et jouer un important rôle de contrôle. 26 Bien que le pays soit un membre actif du processus de Kimberley, le département d’État a lancé en 2009 un avertissement contre de faux certificats en provenance de la Guinée. Guinée sur Simandou Nord, et la résiliation de la convention sur Zogota par l’État Guinéen (Avril 2014). Questions clés • La transparence et l’ouverture s’améliorent à tous les niveaux dans les industries extractives, et la Guinée a été reconnue pour avoir soumis à l’ITIE des rapports ventilés par entreprise et par flux de revenu ainsi que pour avoir rendu obligatoire la divulgation de l’information à l'ITIE par décret présidentiel. Autre objectif du processus de mise en conformité de la Guinée à l’ITIE : faire en sorte que les mécanismes de collecte des données de l’Initiative deviennent pratiques courantes du gouvernement. Le pays publie tous les contrats miniers existants et a, par le biais de son nouveau Code minier, limité la latitude des décideurs. Cette ouverture pourrait stimuler l’engagement de la société civile et accroitre l'exigence de gouvernance à l’intérieur du pays. • L’exploitation minière pourrait avoir d'importantes retombées sur l’économie et les perspectives de développement de la Guinée. Si on est encore loin d'avoir une production à grande échelle, les revenus prévisionnels annuels découlant des projets en cours sont conséquents, et pourraient contribuer à éliminer la pauvreté s’ils étaient gérés efficacement. Pour autant, la gestion de tels projets (dont certains sont évalués à un montant supérieur au PIB u pays) requiert des capacités institutionnelles et techniques. Or, celles-ci sont limitées en Guinée. Ces faiblesses institutionnelles entravent la capacité de négociation avec les multinationales pour obtenir des contrats équitables et durables, contrôler leur conformité aux lois et aux règlements en vigueur, atténuer les effets négatifs sur l’environnement et la société, et formaliser le secteur (des communautés entières continuent de dépendre de l’économie informelle artisanale et à petite échelle de l’extraction d’or et de diamants). Lorsque des recettes à grande échelle commenceront à être perçues, le gouvernement sera confronté à d’autres défis : création d'emplois, diversification de l’économie, prévention de la maladie hollandaise, pour n’en citer que quelques-uns. • L’instabilité politique a eu des répercussions sur les industries extractives de Guinée. Depuis 2006 au moins, l’agitation politique et la violence contribuent à retarder les investissements dont la Guinée a grand besoin. De même, le secteur minier a lui aussi contribué à perpétuer la fragilité de la Guinée. Les communautés minières sont en effet souvent tributaires des sociétés privées et non de l’État en matière de prestation des services de base. Cette dépendance a créé un sentiment de vulnérabilité, d’exclusion et a parfois provoqué des épisodes d'agitation politique. Des tensions entre communautés et des violences ethniques liées à l’exploitation minière ont été signalées dans la région forestière du nord, près des frontières avec le Liberia, la Côte d'Ivoire et la Sierra Leone, où ont été découverts des gisements de fer à haute teneur. Principales ressources US Geological Service (2011) Minerals Yearbook– Guinea - Sur la production et les réserves minérales en Guinée Initiative pour la transparence dans les industries extractives - Guinée (chapitre national) - Informations sur la transparence Code minier de la République de Guinée (2011) - Texte complet du Code minier révisé de 2011 Fiche pays de la Banque mondiale : Guinée (2013) Propose une vue d’ensemble des industries extractives en Guinée. African Economic Outlook (2013) Vue d'ensemble de la Guinée - Fournit des analyses et des mises à jour économiques et politiques 35 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Annexe : sources 36 Ressources naturelles clés/ activité extractive Global edge (2013) Guinea: Economy Site de l'ambassade de Guinée aux États-Unis African Economic Outlook (2013) - Vue d'ensemble de la Guinée Rapport annuel de la banque centrale de Guinée (2010) Rinistère de la Planification de la République de Guinée- Institut national des statistiques Secteur minier US Geological Survey (2011) Minerals Yearbook–Guinea Financial Times (2013) Mining code setback to Guinea project République de Guinée (2013) Comité d'évaluation technique des titres et concessions miniers Global Witness (2013) BSGR’s Guinea deal The New Yorker (2013) Buried Secrets Mbendi information services (2013) Mining in Guinea overview Code minier de la République de Guinée (2011) Site web Rio Tinto (2013) Simandou Centre de recherches pour le développement international (2009) Mining in Africa Site web de la Banque mondiale: Total natural resource rents (% of GDP) Site web Guinea Iron Ore Limited Forêts Site web des données forestières de la Banque mondiale (surface des forêts- % du territoire) République de Guinée (1999) Code forestier République de Guinée (1998) Code de la flore et de la faune sauvages République de Guinée (1989) Code de l'environnement Pétrole Economist Intelligence Unite (2013) Guinea: Oil exploration continues Site web d'yperdynamics Site de l'ambassade de Guinée aux États-Unis African Economic Outlook (2013) Vue d'ensemble de la Guinée US Department of State (2012) Investment Climate Statement- Guinea Structure institutionnelle / acteurs gouvernementaux clés / restrictions sur les capacités Wall Street Journal (2013) Guinea Fears 30% Drop in Mining Investment Banque Mondiale (2013) Fiche pays : Guinée African Economic Outlook (2013) Vue d'ensemble de la Guinée Site web Revenue Watch website - Guinea overview West Africa Resource Watch (2008) Natural Resource Management in West Africa Washington Post (2012) Guinean security forces open fire on opposition leader’s car Régime fiscal International Monetary Fund- documents on Guinea and the IMF African Economic Outlook (2013) Vue d'ensemble de la Guinée Fonds monétaire international (2012) Article IV du rapport sur la consultation du personnel Transparence/ redevabilité Site web de la banque centrale de Guinée Site web de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives - Page Guinée ITIEG - Initiative pour la transparence dans les industries extractives - Chapitre national Guinée Global Witness (2013) BSGR’s Guinea deal The Independent (2013) The corruption deal of the century Site web du processus de Kimberley - Page Guinée US Department of State (2013) Extractives Transparency Partnership Announced Ce profil a été préparé avec le concours de responsables issus d’institutions financières internationales, de consultants indépendants et d’OSC. © jbdodane / flickr.com Guinée-Bissau LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :aucune Principale exploration : bauxite, phosphate, pétrole Industries extractives en part du PIB : négligeable Industries extractives en part du revenu : négligeable Résumé La Guinée-Bissau possède d’importantes ressources sous forme de phosphate, bauxite, or, sables minéralisés et pétrole, ainsi que des gisements d’argile, de granit et de calcaire. Si les gisements de bauxite et de phosphate font depuis plusieurs années l’objet d’explorations, aucune ressource minière (ou pétrolière) n’a été exploitée commercialement en quantités importantes. Une exploration à petite échelle est en cours dans le secteur pétrolier, mais le niveau d’activité économique demeure faible. Vue d’ensemble des principaux secteurs* Ressources Réserves Statut Principales sociétés Bauxite 113 millions de tonnes Sous réserve de préparation, la production prévue est de 5 millions de tonnes par an Bauxite Angola Phosphate 64 tonnes à 29 % de P2O5^ 600 000 tonnes de phosphate brut prévues par an GB Minerals Pétrole Non avéré Exploration PetroGuin, Eni, Sterling, Marmore Forêts 2,1 millions d’hectares 2,7 millions m3 en 2010 Sans objet Source : Entretiens avec des agents du gouvernement bissau-guinéen, Rio +20 (2012), Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (2012), sites web de GBminerals et Mongabay. *Les données sur la production et les exports de ressources naturelles en Guinée-Bissau ont tendance à être rares et sont souvent contradictoires. ^ Ces réserves comprennent également 46 millions de tonnes de phosphate à teneur plus faible en P2O5 Secteur minier Les seules industries extractives en activité dans le pays sont des petites entreprises exploitant des carrières pour en extraire des matériaux de construction et des opérations d’exploitation d’alluvions aurifères. Dans les années 70, cinq gisements de bauxite potentiellement importants ont été découverts dans le sud-ouest de la Guinée-Bissau. Les études menées alors laissaient entrevoir la présence de quelque 113 millions de tonnes de bauxite (African Economic Outlook, 2013). 37 Ressources naturelles dans les pays du g7+ L’exploitation de ces ressources n’avancera guère jusqu’au jour, en 2007, où le gouvernement signe un contrat de concession avec la société angolaise Bauxite Angola. Celle-ci versa une commission initiale de 13 millions de dollars pour obtenir un bail de concession minière et annonça qu'elle investirait 321 millions de dollars, dont une grande partie serait affectée au développement d’une route et d’un port (African Economic Outlook, 2008). Le gouvernement bissau-guinéen n’est partenaire qu’à hauteur de 10 % de la concession, alors que Bauxite Angola détient 70 % des parts et le gouvernement angolais les 20 % restants. Après le coup d’État d’avril 2012, le développement de ce projet a marqué le pas. Le gouvernement actuel a toutefois indiqué récemment qu’il souhaitait renégocier les conditions du contrat avec Bauxite Angola (Macauhub, 2012). Aucune activité d’extraction n’a eu lieu à ce jour et rien ne permet de dire quand la production pourrait commencer. Dans les années 70, des réserves de phosphate furent découvertes, mais jusqu’à récemment elles n’ont pas été exploitées. Un contrat de concession a été signé en 1997, et un contrat de production a été octroyé en 2009 à la société canadienne GB Minerals, laquelle essaie actuellement de faire avancer un projet à Farim dans le nord de la Guinée-Bissau jusqu’à un stade où l’exploitation de phosphate pourra commencer (site web de GB Minerals). L’ouverture de cette mine, avec un second centre minier prospectif situé à Boé, pourrait avoir des retombées importantes sur l'économie du pays et pourrait créer des milliers d’emplois directs et indirects (African Economic Outlook, 2013). Selon les estimations, les réserves de minerais exploitables à forte teneur (principalement du phosphate) pourraient durer jusqu'à 40 ans. Si elles s’avéraient viables sur le plan commercial, les réserves de minerais de teneur plus faible pourraient quant à elles durer jusqu'à 200 ans.27 En outre, selon des explorations menées en 1997 on recenserait 100 millions de tonnes d’argile de haute qualité et 400 millions de tonnes de calcaire à faible teneur, mais aucun contrat de concession n'a été signé pour l'exploitation de ces réserves (African Economic Outlook, 2013). 38 Pétrole Plusieurs réserves pétrolières ont été découvertes en mer, mais leur viabilité commerciale demeure incertaine. Des sociétés pétrolières, dont Eni, Sterling Energy et Marmore, ont également mené des forages exploratoires dans le nord du pays. Si d’importantes réserves ont été découvertes, davantage de recherches sont nécessaires afin d’en déterminer la viabilité commerciale. Certains spécialistes du secteur observent que la Guinée-Bissau pourrait produire entre 30 000 et 60 000 barils de pétrole par jour (African Economic Outlook, 2013). Des études menées en 1992 ont révélé un potentiel de 1,1 milliard de barils de pétrole lourd dans une zone de gestion partagée avec son voisin le Sénégal (Rio +20, 2012). Forêts La Guinée-Bissau possède un couvert forestier qui s’étend sur 2,1 millions d’hectares. Il représente 64 % de la superficie totale du territoire et demeure inexploité à l’échelle industrielle. La forêt recule progressivement en raison de l’expansion agricole et de l’abattage artisanal à petite échelle, destiné principalement au marché intérieur. D’autres facteurs intensifient la pression sur la biodiversité, notamment le déboisement, l’érosion des sols, l’irrégularité des précipitations et la croissance démographique en zones forestières. Des efforts ont été déployés afin de protéger les forêts sur tout le territoire. Des réserves naturelles et des zones protégées ont notamment été créées, couvrant environ 15 % du pays. Le gouvernement s’est fixé l’objectif d’atteindre une couverture de 24 % d’ici 2015 (Rio +20, 2012). Cadre juridique, institutionnel et politique Secteur minier Le secteur minier bissau-guinéen est régi par la Loi de 1999 sur les mines et les minerais et géré par le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement. En 2012, de nouvelles lois régissant l’extraction pétrolière, minière et en carrière ont été soumises au Parlement (African Economic Outlook, 2013). Elles s’inscrivent dans le cadre d’autres initiatives, en particulier la ratification en 2010 de la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL), applicable au transport des produits chimiques en mer, et les directives en matière d’exploitation des mines et des carrières (African Economic Outlook, 2013, Rio +20, 2012). 27 Aucune étude géologique majeure n’a été entreprise depuis des décennies. Une telle étude indiquerait peut-être la présence de gisements plus étendus. Guinée-Bissau De plus, le gouvernement a l’intention de créer un cadre de gestion des ressources naturelles afin d'orienter la concession des licences d’exploitation (Fonds monétaire international, 2013). Il a par ailleurs fait savoir qu’il souhaitait rédiger, avec le concours des agences onusiennes, des propositions pour l'exploitation des minerais, dans un contexte national de plus en plus stable sur le plan politique et social (African Economic Outlook, 2013). Pétrole Le secteur pétrolier de la Guinée-Bissau est soumis à la loi sur le pétrole (1982) et réglementé par le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement. Les licences d’exploration et de production ne peuvent être accordées qu’à la société pétrolière nationale PetroGuin, ou à PetroGuin en association avec des entreprises étrangères. Afin d’améliorer les bonnes pratiques dans le secteur pétrolier et dans d’autres industries, le gouvernement serait intéressé de collaborer avec l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) (African Economic Outlook, 2013). Forêts La loi foncière de 1975 et une série de lois sur l’environnement adoptées en 2011 constituent l'essentiel de la législation sur la gestion durable des terres. Parmi ces lois, il y a lieu de citer celle sur la gestion durable des ressources forestières (loi no 5) et la loi-cadre de 2011 sur l’environnement (site web de la Convention sur la diversité biologique). Un décret a été promulgué en 2011 pour mettre à jour le cadre juridique sur les zones protégées réservées au développement communautaire et à l’exploitation des ressources naturelles biologiques (African Economic Outlook, 2013). Un plan de gestion du territoire et un plan national de gestion des forêts ont été adoptés dans le cadre de la mise à jour du cadre d’action bissauguinéen (Rio +20, 2012). Cadre fiscal La production issue des mines de bauxite et de phosphate actuellement en développement en Guinée-Bissau pourrait avoir d'importantes retombées sur l'économie du pays. Selon les estimations de la Banque mondiale, l’industrie minière future pourrait engendrer 40 millions de dollars de recettes fiscales annuelles, entre 70 et 80 millions de dollars de recettes d'exportation et accroitre en volume le PIB de 90 à 170 millions de dollars (soit de 11 % à 21 % du PIB estimé en 2010) (site de la Banque mondiale, page Guinée-Bissau). Le gouvernement a émis des recommandations pour augmenter les taux d’imposition et doper les recettes fiscales provenant des sociétés minières une fois que la production aura démarré. Ces propositions font actuellement l’objet de débats. Le gouvernement a pris d’autres initiatives pour promouvoir l’investissement dans le pays, dont la révision du code des investissements en Guinée-Bissau. Selon le ministère de l’Économie, ces initiatives ont presque fait tripler les investissements privés locaux et étrangers (African Economic Outlook, 2013). Les efforts pour accroitre les investissements étrangers directs se sont heurtés à de nombreuses difficultés : appareils judiciaire et administratif sérieusement limités, instabilité politique et insécurité, manque d’infrastructures, etc. La Guinée-Bissau a chuté à la 179e place (elle était 178e en 2012) sur les 185 pays évalués dans le rapport 2013 « Doing Business » (« Faire des affaires ») de la Banque mondiale (BM, 2013). Transparence et redevabilité De manière générale, la gouvernance de la GuinéeBissau se caractérise par un manque de transparence et de redevabilité. Pour 2012, l’Indice de perception de la corruption de Transparency International a classé la Guinée-Bissau 150e sur les 176 pays évalués (Transparency International, 2012). Étant donné que ses ressources minières et autres richesses naturelles sont négligeables, le pays n’est pas signataire de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) bien que le gouvernement ait exprimé sa volonté de collaborer étroitement avec ce programme. Les militants et les organisations de la société civile sont assez actifs en Guinée-Bissau compte tenu de la relative absence d’industries extractives. Par exemple, certaines associations avaient manifesté pour exiger du gouvernement qu’il arrête ses opérations à la mine de phosphate de Saliquinhé près de Farim tant que des mesures n’avaient pas été prises pour protéger les habitants de la région (African Economic Outlook, 2013). Questions clés • De réelles perspectives s’offrent à la GuinéeBissau, qui pourrait bénéficier de l'exploitation de ses ressources naturelles, intactes pour la plupart. Les perspectives de création d’emplois sont elles aussi intéressantes. Le développement d’industries extractives efficaces et rentables se heurte à des obstacles : capacités institutionnelles et humaines 39 Ressources naturelles dans les pays du g7+ restreintes, instabilité politique, corruption potentielle du système d’octroi des licences, et infrastructures très sérieusement limitées. À l’avenir, toute opération minière d’envergure devra sans doute organiser son propre approvisionnement en énergie, et construire ses propres routes et ports. • La Guinée-Bissau dispose de moyens de protection de la société et de l’environnement limités pour maîtriser l’impact des activités minières sur l’environnement. S’efforçant de renverser cette tendance, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles et le groupe de travail sur le pétrole et les autres industries extractives (GTP-IE) ont signé en 2010 un protocole d'accord visant à promouvoir les bonnes pratiques sociales et environnementales dans le développement des industries extractives. Ce protocole d’accord a en outre permis de créer un bureau d’évaluation de l’impact environnemental et social. • L’instabilité politique a également entravé le développement du secteur. Une série de coups militaires, une scène politique divisée et l'influence persistante de l’armée dans les affaires politiques et économiques ont freiné les investissements étrangers et la transformation des institutions. Dans le contexte bissau-guinéen, la fragilité est aussi intimement liée au trafic de drogue international, qui nuit à la capacité de l’État à assurer ses fonctions et à fournir les services de base. 40 • Le développement des mines et autres industries extractives pourrait apporter des infrastructures dont la Guinée-Bissau a grand besoin. Il pourrait en outre ouvrir la voie à la diversification industrielle et à la hausse de la valeur ajoutée des ressources minérales. Actuellement, l’économie formelle du pays est constituée à environ 90 % de la production de noix de cajou brutes. Il existe pourtant un potentiel considérable dans le réinvestissement des revenus miniers dans le développement du tourisme, d’une industrie de la biomasse et des pêcheries. Principales ressources African Economic Outlook (2013) Vue d’ensemble de l’économie et des industries extractives bissauguinéennes Conférence de Rio +20 (2012) Rapport sur la GuinéeBissau - Enjeux actuels du développement en GuinéeBissau Gouvernement de Guinée-Bissau (2010) Rapport sur les petits États insulaires en développement - Contient des données sur le développement en Guinée-Bissau Site web du gouvernement bissau-guinéen - Portail officiel du gouvernement en ligne (en cours de préparation) Guinée-Bissau Annexe : sources* Ressources naturelles clés/ activité extractive Economist Intelligence Unit (2013) Guinea-Bissau Gouvernement de Guinée-Bissau (2010) Rapport sur les petits États insulaires en développement (en français) Site web de la Banque mondiale - Guinée-Bissau Conférence de Rio +20 (2012) Rapport sur la Guinée-Bissau (en portugais) Secteur minier GB Minerals company website Macauhub (2012) G-B government wants to renegotiate contract with Bauxite Angola Reuters (2013) Oil-rich Angola plans 3mln t/yr Bissau Bauxite mine Forêts Mongabay (2006) Page sur la Guinée-Bissau Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (2012), Statistiques sur l'exploitation forestière: Guinée-Bissau Site web de la Convention sur la diversité biologique- La Guinée-Bissau en bref Pétrole US Energy Information Administration (2013) données sur la Guinée-Bissau Structure institutionnelle / African Economic Outlook (2013) Page sur la Guinée-Bissau acteurs gouvernementaux clés Fonds monétaire international- Rapports pays Guinée-Bissau / restrictions sur les capacités Régime fiscal Fonds monétaire international (2013) Rapport sur le personnel 2013 pour consultation article IV Banque mondiale (2013) Doing Business 2013: Guinea-Bissau Transparence/redevabilité Transparency International (2012) Page sur la Guinée-Bissau * Ce profil a été préparé avec le concours des agents du gouvernement de Guinée-Bissau et de consultants indépendants. 41 Ressources naturelles dans les pays du g7+ © PNUD / flickr.com Haïti LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :or, minéraux non métalliques Principale exploration :or, cuivre, pétrole Industries extractives comme part du PIB :négligeable Industries extractives comme part du revenu :négligeable Résumé Les ressources naturelles représentent une part relativement modeste de l’économie haïtienne. À l’heure actuelle, l’activité se confine pour l’essentiel à l’exploitation minière de matériaux de construction. Si l’on tient compte du lavage de l’or à la batée et des diverses exploitations de carrières, l’industrie minière représentait à peine 0,13 % de la valeur du PIB national en 2011 (USGS). Toutefois, les résultats de la prospection préliminaire indiquent la présence d’importantes ressources en cuivre et en or, lesquelles ont récemment suscité une attention considérable aux échelons national et international, même si bien plus de prospection est nécessaire pour certifier ces réserves. Le lancement de la production à Pueblo Viejo, gisement d’or de classe mondiale en République dominicaine, et les similarités géologiques entre les deux territoires laissent penser que le potentiel minéral pourrait être très important et pourrait apporter des avantages considérables à Haïti. Le côté dominicain du filon comprend l'un des gisements d’or les plus importants du monde : 23 millions d’onces, d’une valeur approximative de 40 milliards de dollars. L’exploitation minière pourrait ainsi permettre une hausse substantielle des recettes fiscales et de l’emploi. À présent, il n’existe pas de réserves d’hydrocarbures connues en Haïti, et le pays est complètement tributaire des importations de pétrole, fournies principalement par Petro Caribe. L’incertitude croissante au Venezuela, à laquelle s’ajoutent des rapports pas encore corroborés selon lesquels Haïti possèderait de vastes réserves de pétrole et de gaz, a contribué à un regain d’intérêt pour la prospection d’hydrocarbures en Haïti. Depuis 2012, 14 licences de prospection de pétrole et de gaz (à terre et en mer) auraient été octroyées à des petites entreprises : Petrogaz Haiti et Paret Petroleum en partenariat avec Caribbean General Trading. Toutefois, la prospection a été très limitée et aucun rapport de relevé séismique n’a été signalé. Le cadre juridique et institutionnel pour le pétrole en amont devra être actualisé au fur et à mesure que la prospection se développe. Vue d’ensemble des principaux secteurs 42 Ressources Réserves Statut Principales sociétés Or Pas encore reconnu Exploration en cours Eurasian Minerals, Newmont, Venture Limited Majescor/SOMINE, VCS Mining Haïti Cuivre Pas encore reconnu Exploration en cours Pétrole 3 millions de barils estimés dans un gisement offshore en eau peu profonde Three companies have applied for exploraParet Petroleum en partenariat tion permits: avec Caribbean General Trading 1. Un consortium haïtien-trinidadien a décro- et Petrogaz Haiti. ché six permis couvrant 2 991 km2. 2. Un consortium haïtien-américain a déposé sept demandes de permis (dossier réglé). 3. Une société américaine a déposé une demande de permis (dossier à l’étude). Source : médias, sites web des entreprises, sources gouvernementales Cadre juridique, institutionnel et politique À l'heure actuelle, le contrôle de l’exploration et de l’extraction est très limité en Haïti. Le Bureau des Mines et de l’Énergie (BME), qui fait partie du ministère des Travaux publics, a une capacité restreinte et doit être renforcé aux fins du suivi du développement du secteur. Le cadre juridique est en outre mal adapté à la croissance rapide anticipée dans le secteur minier. Haïti élabore actuellement une législation minière modernisée, et se penchera ensuite sur son régime réglementaire. Organisé par le gouvernement haïtien en tandem avec la Banque mondiale en 2013, un Forum minier avait pour but de « développer le secteur minier de manière à en faire le moteur du décollage économique du pays ».Cet événement a rassemblé les parties prenantes du pays et des experts internationaux, et a promu le dialogue sur les défis et les perspectives de développement du secteur minier. D’autres consultations devraient se tenir dans les prochains mois. Transparence et redevabilité Haïti n’est pas membre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et est classée 163e sur 177 sur l’indice de corruption de Transparency International. La production se limitant à l'heure actuelle à l’exploitation de carrières et à l’exploitation minière artisanale à très petite échelle, les paiements versés au gouvernement au titre des taxes ou des redevances sont très réduits et ne sont souvent pas déclarés. Cela étant, l’initiative de l’ITIE a été mentionnée au cours de discussions sur la réforme du secteur minier du pays. La participation et l’inclusion des communautés locales aux accords miniers ont été extrêmement limitées. Toutefois, le nouveau projet de législation minière promeut le dialogue communautaire en proposant des accords de développement communautaire (CDA selon le sigle anglais) qui seront signés par les sociétés minières et les représentants des communautés minières locales. Questions clés • Afin d’attirer les investisseurs et de garantir que tous les Haïtiens bénéficient au maximum de l’exploitation des ressources minérales de leur pays, une nouvelle législation minière reflétant les meilleures pratiques internationales doit être finalisée. L’approbation d'une telle législation par le Parlement constituerait un grand pas en avant vers le développement du secteur minier. • En outre, il est primordial de renforcer la capacité institutionnelle. Une administration publique mieux équipée et formée est nécessaire pour assurer que le secteur est géré de manière ouverte, transparente et durable. En règle générale, la mise en place d’un cadastre minier fondé sur des procédures non discrétionnaires et ouvert à la consultation publique est essentielle pour assurer la transparence de la gestion des droits miniers et la sécurité des investissements. • De plus, afin de promouvoir le développement responsable du secteur minier, le gouvernement doit améliorer sa base de connaissances géologique. Cela passe par la mise en œuvre d’un programme géologique visant à améliorer les connaissances du potentiel minier d’Haïti et accroitre la compréhension du sous-sol de ce pays, y compris des géorisques. • Il y a lieu de promouvoir le dialogue avec les parties prenantes pour que le secteur soit mieux connu en général, pour gérer les doutes et les attentes, 43 Ressources naturelles dans les pays du g7+ promouvoir une vision commune de l’exploitation des ressources nationales et rechercher des moyens de maximiser les effets positifs dans le long terme. Le renforcement des capacités d’atténuation des incidences sociales et environnementales, ainsi que la mise en œuvre d’accords de partage des bénéfices avec les communautés concernées à l’aide de mécanismes tels les CDA, seront essentiels. Annexe : sources Ressources naturelles http://www.huffingtonpost.com/2012/05/12/haiti-gold-mining-_n_1511485.html clés/activité http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/country/2011/myb3-2011-dr-ha.pdf extractive 44 Secteur minier http://www.theguardian.com/global-development/poverty-matters/2012/may/30/ haiti-gold-mining http://politicsofpoverty.oxfamamerica.org/2013/06/mining-development-in-haiti-agolden-dream-or-nightmare/ Forêts http://www.theguardian.com/world/2013/mar/28/haiti-plant-millions-trees-deforestation Pétrole http://www.paretpetroleum.com/foreign-operations/haiti-oil-gas-exploration Structure institutionnelle/ acteurs gouvernementaux clés/restrictions sur les capacités/régime fiscal http://www.mining.com/ngo-warns-upcoming-mining-law-in-haiti-will-leave-20bn-of-mineral-wealth-in-foreign-hands-73216/ http://www.globalresearch.ca/haiti-grassroots-groups-afraid-attractive-mining-law-couldopen-country-up-to-systematic-pillage/5345211 Transparence/ redevabilité http://www.theguardian.com/global-development/poverty-matters/2014/jan/21/ haiti-untapped-mining-resources-benefit-poor © Travis Lupick/ flickr.com Liberia LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :bois, minerai de fer, or et diamants Principale exploration : minerai de fer, or, diamants et pétrole Industries extractives en part du PIB : 20 % (2012) Industries extractives en part du revenu : Environ 11 % (2012) Résumé Aujourd’hui, les secteurs minier et forestier représentent des parts non négligeables de l’économie libérienne — le secteur minier comptait pour 12,5 % et la sylviculture 7,5 % du PIB en 2012 (Fonds monétaire international, 2013). Ces chiffres devraient augmenter au fur et à mesure que les mines actuellement en développement entrent en production et que l’industrie forestière atteint son plein potentiel. Les entreprises multinationales dominent l’industrie du fer, alors que le secteur de l’or est constitué principalement d’exploitations à petite échelle des alluvions. Dans les années 60 et 70, les activités minières constituaient 25 % du PIB et plus de 60 % des exportations. Cependant, toutes les activités d’envergure ont cessé durant la guerre civile libérienne, et un embargo de l’ONU sur les exportations de diamants libériens a mis un terme à la majorité de l’extraction alluvionnaire de diamants. Si l'exploitation des forêts représentait 20 % du PIB au début des années 2000, elle a connu un déclin après l’imposition en 2003 par l’ONU d’un moratoire afin d’empêcher les revenus de l’abattage d’alimenter la guerre civile. En 2006, le gouvernement a également procédé à un bilan complet de toutes les concessions existantes. Sur les 105 contrats passés en revue, il a préconisé 36 résiliations et 14 renégociations (African Capacity Building Foundation, 2013). Les activités de foresterie ont repris en 2009, mais un moratoire temporaire affectant les exportations de bois récolté dans le cadre de permis d’exploitation privés (Private Use Permits ou PUP) est actuellement en place Principales productions ou explorations de ressources minérales, d’hydrocarbures et de bois Ressources Exports Statut Minerai de fer 26 % des exports totales, Une mine de fer exporte actuellement, et quatre sont au stade évalués à 117 Mio $ (2012) de développement. Or 6 % des exports, évalués à 20 Mio $ (2012) La production aurifère alluvionnaire est en cours. Plusieurs entreprises de prospection étudient actuellement le potentiel de production à l’échelle industrielle. 45 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Diamants 40 000 carats, évalués à 15 Mio $ (2012) L’exploitation alluvionnaire de diamants est en cours. Forêts 94 600 m3, évalués à 3,4 Mio $ (2011) 80 marchés passés, dont 6 sont actifs en 2013. Un moratoire sur les PUP limite les exports. Pétrole Sans objet 17 blocs d’exploration pétrolière font l’objet de contrats au large du Liberia. Sources : African Economic Outlook (2013), ministère des Finances (2013), Bilan économique 2012 Vue d’ensemble des principaux secteurs Secteur minier Le Liberia possède d’abondantes richesses minières, et produit actuellement du fer, des diamants et de l’or. Parmi les autres ressources minérales qui ne sont pas à l'heure actuelle exploitées figurent les métaux communs (cuivre, zinc), les platinoïdes, l’uranium, le coltan, la bauxite et le phosphate (Banque mondiale, 2008). Le chapitre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives consacré au Liberia (LEITI) relève 590 (petits) titulaires de concessions minières de classe C, 20 titulaires (semi-industriels) de concessions de classe B, et 43 titulaires de permis d’exploration. Minerai de fer Les exportations de minerai de fer en provenance de la mine de Yekepa (comté de Nimba) ont atteint 4 millions de tonnes en 2012. Plusieurs autres projets concernant ce minerai sont en cours de développement, ce qui permettra, à moyen terme, d’accroitre substantiellement la production. Les redevances ont progressé d’environ 0,65 million de dollars en 2011 à plus de 6 millions de dollars à compter de décembre 2012. Cette tendance à la hausse pourrait néanmoins être tempérée par un fléchissement de la demande, notamment en Chine, l’une des principales destinations des exports (ministère des Finances, 2013). L’industrie du minerai de fer connaît toutefois une croissance rapide et contribuera sans doute beaucoup, à moyen terme, à l’économie. La mine de Yekepa exporte à l'heure actuelle du minerai de fer, et quatre autres entreprises détiennent des accords de développement, avec des investissements totalisant environ 8 milliards de dollars (Arcelor, 2013, ministère des Finances, 2013). Or La production aurifère au Liberia est centrée sur l’exploitation alluvionnaire et est assurée par des petits exploitants, ce qui fait de ce secteur une importante Contrats actuels de développement des mines de fer 46 Projet Enterprise Taille des gisements Yekepa Arcelor Mittal (Luxembourg) 2,5 milliards de tonnes, 1,5 Mrd $ (est. fer de teneur 70-85 % 2008) Production depuis 2011, 4,5 Mio t exportés en 2013 Bong China Union (Hong Kong) 300 millions de tonnes faible teneur 2,6 Mrd $ Démarrage de la production prévu en 2013 Western Cluster Elenilto/Sesa GdA (Israël/Inde) 1 milliard de tonnes Sans objet Démarrage de la production prévu en 2014 Kitoma & Goe Fentro BHP-Billiton (Australie) Sans objet 2 Mrd $ Stade exploratoire Putu Iron Ore Mining Severstal Resources (Russie) 4,4 milliards de tonnes, Sans objet fer de teneur 34 % Stade exploratoire Mofe Creek Tawana (Australie) 50 millions de tonnes, fer de teneur 64,5 % Stade exploratoire Source: sites web des entreprises citées Investissement Sans objet Statut Liberia Principaux projets aurifères Total Investissement Projet Enterprise Taille des gisements Statut New Liberty Aureus (RoyaumeUni) 924 000 onces (26 tonnes) à 3,4 g/t, 100 Mio $ Entente d’exploitation minérale en place, phase exploratoire Kokoya AmLib (Liberia) 77 600 onces (2,2 tonnes) à 3,7 g/t 35 Mio $ Entente d’exploitation minérale en place, phase exploratoire Dugbe Hummingbird (Royaume-Uni) 3,8 millions d’onces Sans objet Phase exploratoire Source: sites web des entreprises citées source d’emploi. Il constitue toujours une part relativement faible de l’économie, avec des redevances sur l’or situées dans la région de 750 000 dollars en 2012. Plusieurs projets aurifères potentiellement à grande échelle (classe A) ont été lancés. Le plus avancé est celui de la mine Aureus New Liberty, mais AmLib et Hummingbird Resources gèrent également des projets commercialement viables qui entreront sans doute en production (ministère des Finances, 2013, Aureus, 2013). Les exportations s’élevaient à environ 15 millions de dollars en 2012, et ont permis de dégager 300 000 dollars de paiements de redevances la même année. Depuis 2007, le Liberia est membre du système de certification du processus de Kimberley pour la prévention du commerce des diamants dits « de la guerre ». Le pays a été récemment critiqué pour son manque d’engagement vis-à-vis de sa mise en œuvre (processus de Kimberley, 2013, Allafrica, 2012). Diamants Le Liberia dispose de 17 blocs pétroliers offshore en eaux profondes destinés à l'exploration. Dix d’entre eux sont à l'heure actuelle sous contrat, deux font l’objet d’un examen, et cinq n’ont pas encore été attribués (site web de NOCAL). Si les explorations s’avèrent prometteuses, aucune réserve commerciale avérée n’a cependant encore été découverte. Même si des réserves commerciales étaient confirmées, il faudrait attendre au moins cinq ans avant le démarrage de la production (Frontpage Africa, 2012). En 2007, l’ONU a levé son moratoire sur les exportations libériennes de diamants. Aujourd’hui, le secteur est dominé par l’exploitation alluvionnaire de diamants par de petits exploitants, mais il est mal réglementé, car la législation est inadéquatement appliquée. Entre 50 000 et 100 000 producteurs artisanaux de diamants sont actifs au Liberia (Africa Progress Report, 2013). Carte des ressources minérales du Liberia Pétrole La National Oil Company of Liberia (NOCAL) est l’entreprise publique nationale du secteur pétrolier. Créée en 2000, NOCAL gère tous les intérêts nationaux dans le secteur des hydrocarbures. Elle est aussi responsable de la gestion des contrats pour tous les blocs d’exploration actuels. Les principaux titulaires de contrats sont African Petroleum, Anadarko, Chevron, ExxonMobil, et Canadian Overseas Petroleum (Liberia Connection Africa, 2012). Source : Ministère des Sols, des Mines et de l’Énergie 47 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Forêts Secteur minier Le pays possède un couvert forestier total de 4,3 millions d’hectares, qui constituent 40 % des réserves forestières d’Afrique de l’Ouest (Liberia Forestry Development Authority). Le pays est par ailleurs en train d'instaurer un réseau de zones protégées, qui représenteront 30 % du couvert forestier actuel. La sylviculture constitue traditionnellement une importante source de revenus et d’emploi au Liberia, et le secteur a connu une expansion depuis la levée en 2009 du moratoire de l'ONU sur les exportations de bois. Toutefois, cette tendance à la hausse s’est infléchie en raison d’un moratoire imposé par le gouvernement sur les permis d'exploitation privée (PUP), qui a encore une fois limité les exports de bois. Le ministère de Sols, des Mines et de l’Énergie est l’autorité de réglementation globale du secteur minier, qui a fait l’objet de réformes politiques et législatives ces dernières années. On notera par exemple la politique en matière de ressources minérales (2010), qui détermine la politique globale pour le secteur minier, et la loi sur les ressources minérales et l'exploitation minière (2006). Cette loi, qui énonce les obligations légales pour le secteur, est en cours de révision, avec le concours de la GIZ. Les mineurs sont en train de participer, avec d'autres parties prenantes, à des consultations avec le gouvernement afin d’assurer que la législation reflète les besoins actuels et les réalités (entretien avec des agents du gouvernement libérien). Selon un rapport du Groupe d’experts de l’ONU, le recours aux PUP était un moyen non réglementé, et souvent illégal, de contourner le processus officiel d'octroi de concessions (Conseil de sécurité de l’ONU, 2012). Mais même après la mise en place de ce moratoire, les coupes illégales demeurent un sérieux enjeu au Liberia. Les lois qui visent à empêcher l’abattage illégal d’arbres sont souvent contournées, et dans bien des cas les collectivités locales vendent des terrains forestiers à des entreprises productrices d’huile de palme sans obtenir l’accord préalable du gouvernement (entretien avec des agents du gouvernement libérien). Pétrole Les structures de gouvernance concernant le secteur pétrolier sont toujours en cours de développement. En 2012, une nouvelle politique nationale en matière de pétrole a été élaborée, et une loi nationale de réforme pétrolière mise à jour devrait prochainement devenir loi. Approuvée par le Sénat libérien, cette proposition de loi a été soumise à des consultations publiques. Elle contient des articles sur la transparence qui pourraient avoir une influence sur les formulations futures de la législation sur le secteur et permettrait, si elle était adoptée, la vente de blocs pétroliers côtier et infracôtier futurs (The New Dawn, 2013). Elle rend en outre obligatoire la séparation des fonctions régulatrice et opérationnelle entre NOCAL et un nouvel organe régulateur indépendant (Global Witness, 2012). Le secteur forestier légal libérien est malgré tout important, et a attiré des investissements de sociétés étrangères et nationales. En tout, 80 concessions forestières ont été attribuées depuis 2009, couvrant 3,6 millions d’hectares et contribuant à 7,5 % du PIB, soit 161 millions de dollars (ministère des Finances, 2012). Forêts Le processus d’adjudication des contrats de gestion des forêts et de vente de bois est dirigé par la Forestry Development Authority (FDA), qui est l’agence qui délivre les permis et contrôle les règlements, conformément à la loi modifiée sur la passation des marchés publics et les concessions (2010). La loi de 2006 sur la réforme Cadre juridique, institutionnel et politique Contrats d’exploitation forestière au Liberia Catégorie de concession Contrats de gestion des forêts 48 Total d’hectares Actifs Inactifs Total des contrats 1 007 459 3 4 7 50 000 3 7 10 Contrats de vente de bois Permis d’exploitation privée (suspendus) Total 2 532 460 3 589 919 Source : Ministère des Finances (2012), Bilan économique 2013 63 6 11 80 Liberia nationale de l’exploitation forestière et la loi sur les droits communautaires de 2009 sont elles aussi des éléments importants du cadre juridique applicable à la gestion des forêts. Si cette législation a été décrite par le Conseil de sécurité de l’ONU (2012) comme « un modèle pour la gestion des ressources après les conflits », le moratoire imposé sur les PUP démontre qu’elle est inadéquatement appliquée. L’instauration d’un cadre juridique et réglementaire solide pour le secteur forestier était une condition de la levée des sanctions de l’ONU sur les produits forestiers libériens. Cadre fiscal Révisé en 2010, le Code des revenus du Liberia constitue le principal Cadre fiscal pour le secteur minier. Le FMI l’a décrit comme étant un code adéquat susceptible de « rapporter des revenus comparables aux normes internationales » (Fonds monétaire international, 2012). Toutefois, bon nombre de contrats de concession signés, notamment dans le secteur forestier, comportaient des conditions plus généreuses que celles prévues dans le code des revenus (African Capacity Building Foundation, 2013). Un manque de contrôle préalable, se soldant par des arrangements abusifs et le non-versement d'impôts au gouvernement, est à craindre (Global Witness, 2012). Selon certaines sources, les sociétés forestières devaient au gouvernement 35 millions de dollars d'arriérés d'impôts en mars 2013 (Conseil de sécurité de l’ONU, 2012). Dans un effort pour améliorer la gestion fiscale, une Unité fiscale sur les ressources naturelles est en train d’être formée au sein de l’Autorité libérienne sur les revenus, avec le soutien technique de l’Australie. Elle devrait permettre d’améliorer le suivi des concessions et l’audit des sociétés d’exploitation des ressources naturelles actives partout dans le pays (Facilité pour le Partenariat Australie-Afrique, 2013). Les conditions fiscales sont par ailleurs stipulées dans le Code libérien des revenus (révisé en 2010), ainsi que dans l’Accord modèle de développement minéral. La Loi modifiée et mise à jour sur la passation des marchés publics et les concessions (2010) est l'acte qui régit le système d’attribution des concessions d’actifs minéraux nationaux connus. Transparence et redevabilité Au cours des dernières années, le Liberia a amélioré sa transparence et est désormais mieux classé dans l’Indice annuel de perception de la corruption de Transparency International. De 137e sur les 158 pays classés en 2005, le pays a en effet atteint la 75e place sur 176 pays enquêtés en 2012 (Transparency International, 2013). De plus, pour manifester son engagement envers la transparence, le Liberia a été le premier pays d’Afrique de l’Ouest à voter une loi complète sur la liberté d’information, et la première nation africaine à se mettre en conformité avec l’ITIE. LEITI, le chapitre libérien de l’ITIE, publie des rapports annuels sur l’ensemble des recettes issues des ressources, et très récemment a publié un rapport d’audit du processus suivant l’attribution des contrats (LEITI, 2013). Ce rapport a démontré que bien qu’il existe un cadre juridique complet, la corruption et la redevabilité dans les industries extractives demeurent de sérieux défis. L’audit a examiné 68 contrats attribués entre juillet 2009 et décembre 2011 par le ministère de l’Agriculture, NOCAL, la FDA et le ministère des Sols, des Mines et de l’Énergie. Il a conclu que seuls 10 % des contrats attribués étaient conformes aux normes applicables, 37 % y étaient partiellement conformes, et 53 % ne respectaient pas un nombre important de règlements applicables, y compris en matière d'appels à concurrence (LEITI, 2013). Questions clés • Les industries extractives du Liberia deviennent de plus en plus transparentes. Le rapport d’audit du processus suivant l’attribution des contrats de LEITI a reçu beaucoup d’éloges et stimulé le débat national. Cependant, les institutions manquent toujours de pouvoirs et de ressources pour combattre la corruption et promouvoir la prise de décision participative. En outre, il y a en général une carence d’informations sur la valeur de marché des ressources naturelles libériennes. Ce manque peut avoir des effets négatifs sur la capacité des fonctionnaires à négocier des conditions contractuelles favorables avec les sociétés puissantes. • La crédibilité du programme de réformes du secteur forestier au Liberia est menacée. Malgré certains progrès dans le renforcement des institutions, l’adoption de lois, la conception de politiques et la lutte contre la corruption dans le secteur, la pratique consistant à accorder d'importants droits d’abattage dans le cadre des PUP a permis aux entreprises de se dérober aux procédures relatives aux concessions. Un moratoire sur les PUP est actuellement en place, mais si l’on ne fait pas face aux causes de l’exploitation illégale, les flux de revenus et les perspectives d’une industrie forestière durable risquent d’être compromis. 49 Ressources naturelles dans les pays du g7+ • Le Liberia doit relever le défi de la construction d’un régime de gestion de ses revenus, dans la perspective de flux de ressources à grande échelle, principalement en provenance des secteurs du pétrole et du fer. La gestion de la hausse des revenus nécessitera non seulement des institutions capables et à l’écoute des besoins, mais aussi la capacité et la légitimité de mettre en œuvre les lois, les politiques et les projets que ces institutions formulent. L’optimisation de la fiscalité et la recherche d’un point d’équilibre approprié entre l’épargne et les dépenses figurent parmi les grands enjeux de demain. • Très peu de valeur ajoutée sur les ressources naturelles du Liberia est produite dans le pays, ce qui limite à la fois les possibilités de revenus et les perspectives d'emploi. Le gouvernement est très soucieux de promouvoir le traitement des ressources au Liberia, mais la faiblesse des infrastructures et le coût élevé des services publics rendent difficile d’attirer les formes d'investissement souhaitées. Le Liberia reste parmi les pays du monde les plus dépendants de l’aide, en dépit de sa richesse en ressources naturelles. 50 Principales ressources Ministry of Mines, Lands and Energy - Propose un aperçu spécifique au secteur, y compris des lois et des politiques Forestry Development Authority – Fournit des informations et des documents sur l’exploitation forestière au Liberia National Oil Company of Liberia (NOCAL)- Propose desinformations sur la société et un tour d'horizon du secteur pétrolier Initiative pour la transparence dans les industries extractives au Liberia (LEITI) – Ressource clé sur la transparence auLiberia Le site web du ministère des Finances – fournit des informations sur le ministère, la législation, les règlements et des états financiers. Liberia Annexe : sources Ressources naturelles Banque mondiale (2008) Diagnostic Trade Integration Study on Liberia clés/activité Ministère des Finances (2013) Bilan économique annuel 2012 extractive National Investment Commission - Concessions in Liberia Africa Progress Report (2013) Equity in Extractives African Capacity Building Foundation (2013) Africa Capacity Indicators, 2013 Secteur minier Processus de Kimberley (2013) Site web du Liberia Arcelor Mittal (2010) Building a world class mining business Site web du ministère des Mines,des Sols et de l'Énergie CNW Newswire (2010) Restated and Amended Mineral Development Agreement Amlib Holdings (2012) Communiqué de presse Aureus mining (2013) New Liberty gold project Allafrica.com (2012) Liberia: US threatens pullout Forêts Forestry Development Authority website Global witness (2013) Logging in the shadows Global Witness 2012) Signing their lives away: Liberia’s Private Use Permits Conseil de sécurité de l'ONU (2012) Rapport final du groupe d'experts sur le Liberia Pétrole Frontpage Africa (2012) ‘Significant’ Oil Discovery in Liberia The Liberia Connection Africa (2012) Liberia’s oil blocks National Oil Company of Liberia (NOCAL) website National Petroleum Policy for Liberia (2012) The New Dawn (2013) House Convenes Emergency Oil Session Global Witness (2012) Liberia’s Draft Petroleum Policy Paper Structure Mineral Policy of Liberia (2010) institutionnelle Site web de Revenue Watch, page Liberia / acteurs gouvernementaux clés Régime fiscal Site web du ministère des Finances - page des rapports fiscaux Ministère des Finances (2013) Bilan économique annuel 2012 Fonds monétaire international (2013) Rapport 2012 Liberia Article IV consultation Australia-Africa Partnership Facility (2013) Activity start-up brief Transparence/ redevabilité Site web de l' Initiative pour la transparence des industries extractives au Liberia (LEITI) LEITI (2013) Rapport d'audit du processus suivant l'attribution des contrats Transparency International (2013) Indice des perceptions de la corruption Policy Innovations (2013) Combating Corruption in Liberia Ce profil a été préparé avec le concours des agents du gouvernement du Liberia et de consultants et experts indépendants. 51 Ressources naturelles dans les pays du g7+ © Kahunapule Michael John/ flickr.com Papouasie-Nouvelle-Guinée LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :pétrole, or, cuivre, bois Principale exploration : gaz naturel, cuivre Industries extractives en part du PIB : 32 % dans les secteurs pétrolier et minier (2010) Industries extractives en part du revenu : Environ 35 % Résumé La Papouasie-Nouvelle-Guinée jouit d’un secteur minier bien développé, pilier depuis quelque temps déjà de l'économie formelle. Si l’or et le cuivre sont les deux principales exportations minières du pays, la PapouasieNouvelle-Guinée bénéficie d’un important secteur pétrolier ainsi que de ressources forestières conséquentes, pour la plupart inexploitées. Les ressources naturelles constituent donc une part importante du PIB et des recettes de l’État. En 2011, les rentes découlant du pétrole, du gaz naturel des mines et des forêts représentaient au total 36 % du PIB (Banque mondiale, 2011). S’il y a lieu de reconnaître ces contributions à l’économie, force est de constater qu'il reste beaucoup à faire pour améliorer la gouvernance institutionnelle ainsi que la gestion des revenus dans les diverses industries extractives. Vue d’ensemble des principaux secteurs 52 Ressources Réserves Statut Principales sociétés Pétrole 575,5 millions de barils 27 500 milliers de barils par jour produits en 2012 Talisman, ExxonMobil, Oil Search, InterOil Gaz 22,5 billions de pieds cubes* En développement, démarrage ExxonMobil, Oil Search Ltd, de la production prévue fin 2014 Santos Ltd Or Réserves estimées à 26,6 millions d’onces 57 tonnes produites en 2012 Morobe Mining Joint Ventures, Barrick Gold, Central West Gold Cuivre Réserves estimées à 9 millions de tonnes 130,4 tonnes produites en 2011 Bourgainville Copper Argent Sans objet 90 tonnes produites en 2011 Newcrest Mining Bois 29 Mio ha de couvert fores- 153 millions $ de recettes antier, 62 ha de plantations nuelles Rimbunan Hijau Source : Chambre des mines et du pétrole (2012), Thomson Reuters (2013), site de l’Autorité forestière de PapouasieNouvelle-Guinée (PNG), Transparency International (2011), US Energy Information Administration, Trésor de PNG (2010). * Ce chiffre est souvent cité par les organisations internationales et les ONG, bien que Revenue Watch le fixe à 8 billions de pieds cubes. Papouasie-Nouvelle-Guinée Secteur minier La Papouasie-Nouvelle-Guinée est riche en or, cuivre et argent et est dotée d’un secteur minier bien développé, lequel représente la majorité des recettes d'exportation. En 2012, ses recettes minières étaient estimées à 6,1 % du PIB, mais elles devraient reculer, passant à 5,1 % en 2013 et à 3,2 % du PIB en 2015 (Fonds monétaire international, 2012). Depuis 2010, on compte neuf mines majeures en activité, quatre en développement, et onze à un stade avancé d’exploration (Trésor de PNG, 2010). Au cours des dernières années, le secteur a connu une forte expansion dans trois mines de classe mondiale, et les activités exploratoires progressent elles aussi. En 2012, 282 licences d’exploration étaient en place en 2012, et 394 demandes avaient été déposées (Chambre des mines et du pétrole de PNG, 2012). Officiellement, le secteur minier emploie plus de 30 000 personnes. Inversement, le secteur informel emploierait quelque 80 000 mineurs artisanaux, dont la plupart sont orpailleurs (Chambre des mines et du pétrole de PNG, 2012). Dopé par la croissance de l’exploitation minière sous-marine, le secteur minier formel de PNG pourrait connaitre une certaine expansion. En dépit de l’opposition de certains activistes, le gouvernement a en effet approuvé en 2012 le premier projet d'exploitation minière sous-marine commercial. C’est une société canadienne, Nautilus Minerals, qui a obtenu la licence de 20 ans pour extraire du cuivre et de l’or à haute teneur d’une zone située à 1,6 km sous la mer de Bismarck, et à 50 km des côtes (The Guardian, 2012). Pétrole Historiquement, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est un modeste exportateur de pétrole. La PNG a commencé à produire du pétrole brut en 1991, et sa première raffinerie a été mise en production en 2005. En 2012, les exportations nettes ne dépassaient pas 7400 barils par jour selon les estimations. La même année, la production de brut s’élevait à 27 000 barils par jour, tandis que la capacité de raffinage était de 33 000 barils par jour (US Energy Information Administration, 2012). Bien que la production pétrolière accuse un lent recul depuis quelques années, l’exploration reste à un niveau record. Des efforts sont en cours pour commercialiser les réserves de gaz naturel du pays, estimées à 22,5 billions de pieds cubes, avec notamment la construction Projets miniers en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en 2011 53 Source: Ministry of Lands, Mines and Energy Ressources naturelles dans les pays du g7+ Papouasie-Nouvelle-Guinée Export value (1000 US$) Forest Products + (Total) 2008 2009 2010 2011 2012 558,878.00 369,177.00 513,930.00 759,356.00 754,186.00 Source : Site web des statistiques de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAOSTAT) d’une usine de production de gaz naturel liquéfié (GNL). Une fois que la production aura démarré, fin 2014, ce projet national de GNL ajoutera quelque 20 000 barils par jour de liquide, pour atteindre sa pleine capacité en 2015 et une production maximum de 6,6 millions de tonnes de GNL par an. Cette vaste entreprise devrait accroitre le PIB réel d’environ 20 %, et les recettes fiscales devraient se concrétiser en 2018 pour atteindre leur pic en 2024 (Fonds monétaire international, 2012). Forêts La Papouasie-Nouvelle-Guinée possèderait plus de 29 millions d’hectares de couvert forestier. Plus de 62 000 hectares de ces forêts sont couverts de plantations, tandis que 59 % du territoire national sont couverts de forêt primaire28. Cette abondance de ressources forestières explique pourquoi le secteur a un poids important dans l’économie du pays. Il employait quelque 7000 personnes en 2007 (site web de l’autorité forestière de PNG) et permet à l’État d’engranger environ 153 millions de dollars de revenus annuels (Transparency International, 2010). Pour autant, les activités d'exploitation forestière commerciale seraient en grande partie illégales. En 2004, cette proportion représentait selon la Banque mondiale 70 %, chiffre qui est fortement contesté par les autorités de PNG (site web de Greenpeace PNG). Outre la prévalence de l’exploitation illégale de la forêt, le secteur du bois commercial estimait le taux officiel de déforestation à 2,6 % par an en 2010 (Trésor de PNG, 2010). Vingt-neuf concessions forestières sont à l'heure actuelle en production, la plupart dominées par de grandes multinationales.29 Les chiffres des exportations fournis par l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture indiquent une forte hausse des exportations totales de produits forestiers, dont la valeur était estimée en 2012 à 754 millions de dollars. 54 Cadre juridique, institutionnel et politique Secteur minier La loi de 1992 sur les mines et la loi de 2005 sur les ressources minérales constituent les deux principaux actes législatifs. Elles stipulent les conditions et les principes spécifiques qui régissent le secteur. Parmi les institutions centrales figurent l’Autorité des ressources minérales, qui agit en qualité de régulateur pour le secteur, et la Chambre des mines et du pétrole, organisme qui représente les industries minières et pétrolières. Autre acteur majeur du secteur minier, l’entreprise publique Petromin PNG Holdings Ltd gère la part de capital de l’État dans les projets miniers et pétroliers (entretien avec un consultant indépendant). Pétrole La Chambre des mines et du pétrole a une fonction représentative officielle dans le secteur pétrolier de Papouasie-Nouvelle-Guinée, tandis que le ministère du Pétrole et de l’Énergie est responsable de sa gestion, conformément à la loi de 1998 sur le pétrole et le gaz (modifiée en 2001). Cette loi a fait l’objet d’une certaine controverse en raison, d’une part, de la représentation inadéquate des propriétaires terriens, et, d’autre part, de la règlementation et de la distribution des bénéfices (Université nationale australienne, 1998). Les questions portant sur la propriété des ressources minérales et pétrolières en PNG sont épineuses depuis plusieurs décennies en raison de la forme particulière du régime foncier dans le pays. Quelque 97 % des terres émergées de la PNG sont désignés territoire coutumier, c'est-à-dire en principe appartenant à des communes ou à des clans et placés sous leur contrôle (site web du Trésor de la PNG, 2010; entretien avec un consultant indépendant). Forêts L’autorité forestière de Papouasie-Nouvelle-Guinée est responsable, du point de vue réglementaire et administratif, de la gestion des ressources forestières du 28 Ce chiffre fait référence à la forêt ancienne non perturbée, qui a fait l’objet d’une étude en 2010. 29 Cinq entreprises contrôlent environ 80 % de la totalité du marché des produits forestiers de PNG. Papouasie-Nouvelle-Guinée pays. Outre les directives nationales sur le développement forestier, le secteur est soumis à la loi forestière de 1991, dont la dernière modification remonte à 2010. Parmi les autres normes et règlementations importantes, il y a lieu de citer la Procédure de planification, suivi et contrôle, les principales normes de sélection, le Code de pratique d’exploitation forestière, le Plan national de foresterie, les Procédures pour l’exportation de grumes, et les règlements de 1996 en matière d’exploitation forestière. Quoiqu’étendu et complet, ce cadre juridique et politique n’empêche pas un manque fréquent de mise en œuvre et de conformité à la législation sur l’abattage (Forest Trends, 2006). L'insuffisance des capacités au sein d'institutions telles que le ministère de l'Environnement et de la Conservation, le Greffe des groupes fonciers, et l'Autorité forestière de PNG a elle aussi limité la participation des parties prenantes aux processus de règlementation (Transparency International, 2011). Garantie par la Constitution, la propriété foncière coutumière est un facteur clé qui influence l’exploitation des forêts. Si les propriétaires terriens traditionnels participent au processus selon lequel l’Autorité forestière acquiert les droits de coupe, ils ne sont néanmoins pas très impliqués dans la gestion et le développement de ces ressources. Ces dernières années, une part considérable du territoire coutumier a été louée à des intérêts privés dans le cadre d’un programme controversé de bail commercial agricole spécial (SABL). Ce programme s’est heurté à une forte opposition de la part de groupes de pression, selon qui il ne bénéficiera pas aux propriétaires terriens coutumiers, et aggrave en fait l'abattage illégal (site web de Greenpeace PNG). Cadre fiscal Selon la Chambre des mines et du pétrole de PNG (2012), les industries minières et pétrolières représentent plus du tiers des recettes de l'État. En 2010, le pétrole et le gaz comptaient à eux seuls pour 23 % de la part de revenus du gouvernement (Revenue Watch, page sur la PNG). La couverture des fonds propres du gouvernement autorise l'État à acquérir une participation à hauteur de 30 % dans des projets miniers (Pacific Community Secretariat, 2011). Malgré ces chiffres relativement élevés, les recettes fiscales de la PNG issues des ressources naturelles sont plutôt faibles par rapport aux autres régimes fiscaux ailleurs dans le monde (Fonds monétaire international, 2012). Le pays n’a pas de cadre clairement délimité pour le recouvrement des recettes (site web de Revenue Watch PNG). De plus, l'épargne exceptionnelle qui découle des exports de ressources naturelles n’a pas été très bien gérée. Selon la Banque mondiale, il existe plus de 20 comptes fiduciaires inefficaces ou à risque en opération (Institut de la Banque mondiale, 2012). En 2012, pourtant, le Parlement national a voté une législation visant à consolider deux fonds de placement à l’étranger. Le gouvernement a indiqué que ces fonds, l'un de stabilisation et l'autre de développement, seront conçus conformément à la meilleure pratique internationale. Le Trésor envisage également de mettre sur pied un fonds souverain pour le gaz et les ressources minérales afin d’atténuer les effets des chocs des prix des marchés mondiaux (Economist Intelligence Unit, 2013). Transparence et redevabilité La Papouasie-Nouvelle-Guinée a officiellement manifesté son intérêt à mettre en œuvre l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) mais n’est pour l’instant pas signataire. Le gouvernement s’est fixé pour objectif de devenir pays candidat à l’ITIE d’ici la fin 2013, mais jusqu’ici les contrats miniers ne sont pas rendus publics et les détails des négociations ne sont pas divulgués. Ni l’Autorité des ressources minérales, ni la Commission interne des revenus ne publient d’informations sur les recettes issues des ressources (site web de Revenue Watch PNG). En outre, les audits ont tendance à être menés de façon ponctuelle et le suivi indépendant n’est pas courant. Ces limites à l’ouverture n'enfreignent pas directement des lois précises, bien que la liberté de l’information soit reconnue par la Constitution de PNG. S’il est difficile de prendre la mesure de la corruption dans les industries extractives, une enquête menée par Transparency International a révélé que 76 % des personnes interrogées pensaient que la corruption dans le secteur public était un grave problème. Dans le secteur de l’exploitation forestière, la corruption est particulièrement commune et met en jeu des règlementations et des licences inadéquates. Seuls 10 % de tout le bois exporté est soumis à des contrôles aléatoires, et les versements de redevances aux propriétaires des ressources sont rarement inspectés ou audités par un organisme indépendant (Transparency International, 2011). Pour aborder ces problématiques, la PNG a mis en place en 2011, une stratégie nationale anticorruption assortie d’un programme national d'action contre 55 Ressources naturelles dans les pays du g7+ la corruption pour assurer sa mise en œuvre. Un élément clé de cette stratégie est la création d’une Commission indépendante contre la corruption (ICAC), que le Parlement doit approuver fin 2013. Si elle voyait le jour, cette commission recueillerait et traiterait les plaintes de corruption alléguée et aurait le pouvoir de poursuivre les auteurs d'infraction en justice (National Anti Corruption Strategy, 2013). Questions clés 56 • La Papouasie-Nouvelle-Guinée est dotée d’un système de régime foncier inhabituel et complexe, ce qui a pu entraîner des litiges liés à la propriété des ressources. De tels litiges sont susceptibles de décourager les investisseurs et de compliquer la gestion des revenus. Aujourd’hui, environ 5 millions d’hectares de terres traditionnellement occupées, soit en gros 10 % des terres émergées du pays, ont été loués à des sociétés étrangères au titre des baux commerciaux agricoles spéciaux. La plupart des baux courent sur 99 ans, et les groupes de pression affirment qu’ils n'apporteront aucun bénéfice aux propriétaires coutumiers, des autochtones pour l'essentiel, et qu'ils contribuent à l'exploitation forestière illégale, déjà très répandue. Une commission d’enquête sur ce programme a été mise en place en juillet 2011. Celle-ci a publié un rapport provisoire, mais n’a pas encore présenté ses conclusions définitives, s’attirant ainsi encore plus les foudres des activistes. • La corruption représente un défi majeur en PapouasieNouvelle-Guinée, surtout dans l’exploitation forestière. Le pays a été classé 150e sur 175 pays étudiés dans l’Indice des perceptions de corruption 2012 de Transparency International. Le manque de suivi et d'audit indépendants des exports, l’exploitation de vides juridiques et la faiblesse de la mise en œuvre des politiques sont autant de facteurs qui ont abouti à la perte de revenu pour l’État et diminué les bénéfices des propriétaires des ressources. • Les coupes illégales et le déboisement sont répandus en PNG, bien qu'il y ait des désaccords au sujet de l’ampleur et de la portée réelles du problème. La plupart des commentateurs s’accordent malgré tout à dire que le problème est important et qu’il est aggravé par la faiblesse des institutions, la corruption et le manque de contrôle. On observe en outre que le grand public n’est pas suffisamment informé sur les ressources forestières, les activités d’abattage et les gros contrats. • D es éléments de la maladie hollandaise risquent de se développer à la suite de la construction du projet de GNL, qui pousse fortement l’appréciation des taux de change. Cette poussée pourrait nuire au secteur rural si les prix agricoles ne parviennent pas à suivre ces nouvelles évolutions. Le FMI préconise un soutien aux infrastructures en faveur des zones rurales et un échelonnement des projets afin d’éviter les contraintes de capacités et de réduire le risque de maladie hollandaise. Principales ressources Site web de l'Autorité forestière de Papouasie-NouvelleGuinée - Propose un tour d'horizon de la gestion des forêts de PNG Fonds monétaire international (2013) Effets macroéconomiques de l'extraction des ressources naturelles : Applications à la Papouasie-Nouvelle-Guinée - Passe en revue les avantages et les inconvénients économiques de l’exploitation des ressources Transparency International (2011) Forest Governance Integrity Baseline Report: PNG - Étude complète du secteur forestier en PNG Site web de Revenue Watch : page sur la PapouasieNouvelle-Guinée - Vue d’ensemble des défis institutionnels et fiscaux Papouasie-Nouvelle-Guinée Annexe : sources* Ressources naturelles clés/ activité extractive Site web de la Banque mondiale: PNG Energy Pubs (2013) Annual PNG Industry Overview Banque mondiale (2011) Rentes des ressources naturelles Fonds monétaire international (2013) Effets macroéconomiques de l'extraction des ressources naturelles Secteur minier PNG Treasury (2010) Dept of Planning and Monitoring: Med. Term Development Plan Chambre des mines et du pétrole de PNG (2012) page sur les mines The Guardian (2012) Papua New Guinea’s seabed to be mined for gold and copper US Geological Service (2011) Minerals Yearbook: Papua New Guinea Site web de l’Autorité des ressources minérales de PNG Loi sur les ressources minérales (2005) Thomson Reuters (2013) Gold Survey Autorité des ressources minérales (2012) Cadre géologique et minéralisation de la PNG Site web de Petromin PNG Holdings Limited Forêts Organisation internationale des bois tropicaux (2005) profil pays PNG Site web de Greenpeace: destruction des forêts en Papouasie-Nouvelle-Guinée Site web de l'Autorité forestière de Papouasie-Nouvelle-Guinée Transparency International (2011) Rapport de référence sur l'intégrité de la gouvernance des forêts : PNG Forest Trends (2006) Logging, legality and livelihoods in Papua New Guinea Site web d'Illegal logging portal : PNG en bref Site web des statistiques de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAOSTAT) Site web du Programme Nations unies- REDD en PNG Pétrole The Oil and Gas Act of 1998 PNG Chamber of Mines and Petroleum- Petroleum page Australia’s National University (1998) Land Groups in the Oil and Gas Act 1998 (Ch.8) US Energy Information Administration website- PNG country page Structure Economist Intelligence Unit (2013) Page sur la Papouasie-Nouvelle-Guinée institutionnelle / Site web de Transparency International - page PNG acteurs gouNew York Times (2010) Riches May Not Help Papua New Guinea vernementaux clés/ restrictions sur les capacités Régime fiscal Trésor de PNG (2010) Ministère de la Planification et du Suivi : Plan de développement à moyen terme Trésor de la PNG (2013) 2013 Estimations budgétaires récurrentes des revenus et des dépenses Institut de la Banque mondiale (2012) Renforcer la gestion des revenus des ressources naturelles Fonds monétaire international (2012) Rapport consultation personnel Article IV Site web de Revenue Watch : page Papouasie-Nouvelle-Guinée Secrétariat de la Communauté du Pacifique (2011) La PNG prête à l'exploitation minière sousmarine Transparence/ redevabilité EITI (2013) La Papouasie-Nouvelle-Guinée réaffirme son engagement U4 (2013) Vue d'ensemble de la Papouasie-Nouvelle-Guinée Transparency International (2011) Rapport de référence sur l'intégrité de la gouvernance des forêts : PNG Stratégie nationale anticorruption (2013) Groupe de travail technique * Le présent profil a été préparé avec le concours de consultants indépendants. 57 Ressources naturelles dans les pays du g7+ © David Holt / flickr.com République centrafricaine (RCA) LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :diamants, or, bois Principale exploration :Aucune Industries extractives comme part du PIB : 10-15 % Industries extractives comme part du revenu :Inconnu Résumé L’économie centrafricaine est relativement dépendante de l’exploitation des ressources naturelles substantielles qu’abrite le pays, et les perspectives de croissance dans ce secteur sont généralement bonnes.L’exploitation des ressources naturelles n’a pourtant pas encore entraîné la mutation structurelle nécessaire à une croissance plus robuste et durable. Si le secteur de l’exploitation forestière présente le plus grand potentiel de croissance, cette dernière a également été alimentée par le secteur minier qui, soutenu par un nouveau cadre politique et des efforts pour renforcer les capacités des mineurs artisanaux, a progressé de 10,7 % en 2012. Pour autant, les possibilités pour la RCA de développer ses industries extractives au profit des communautés et de la nation sont pour l’heure gravement restreintes en raison des conflits violents et de l’insécurité persistants. Vue d’ensemble des principaux secteurs 58 Ressources Réserves Bois 227 550 km2 (36,5 % Huit concessions allouées à des exploide superficie) en 2005 tations forestières (soit étrangères, soit mixtes nationales étrangères, soit nationales avec du capital étranger). On estime que le transport représente jusqu’à 60 % des coûts de production du bois en provenance de la RCA. Diamants Gisements à haute teneur de 39 millions de carats en 2007 Exploitation des gisements alluvionnaires Energem Resources, Panau moyen de techniques artisanales. gea Diamondfields, Gem 371 917 carats de diamants évalués à Diamonds 62,1 millions $ exportés en 2012. Or 21,7 millions de tonnes métriques d’une teneur moyenne de 1,9 gramme par tonne métrique d’or. Exploitation des gisements alluvionnaires Le Canadien AXMIN Inc. au moyen de techniques artisanales ; a arrêté l’exploration d’or moins de 100 kg produits en 2012. en 2012 en raison de l’instabilité politique. Source : PNUE (2009), AEO (2013), USGS Statut Principales sociétés Huit concessions octroyées à des exploitations forestières (étrangères, mixtes nationales étrangères ou nationales avec du capital étranger). République centrafricaine (RCA) En 2007, le secteur du bois représentait 46 % des recettes d'exportation du pays, bien que la crise financière internationale ait depuis provoqué une forte chute des exportations de bois. Les diamants sont le minerai le plus exploité du pays, représentant plus de 30 % des recettes d'exportation en 2007. Entre 2002 et 2007, le bois représentait en moyenne 48 % des recettes d'exportations de la RCA, et avant le coup d’État de 2013 le pays était classé 12e parmi les principaux producteurs de diamants bruts en valeur (14e en volume).Le projet de mine d’or de Passendro aurait produit quelque 6 400 kg d’or par an au cours des trois premières années d’opération s’il n’avait pas été forcé de fermer en raison de l’insécurité. Transparence et redevabilité La RCA s'est mise en conformité avec l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE en 2011, deux ans à peine après avoir été admise comme pays candidat. En 2013, cependant, le conseil d'administration de l’ITIE a provisoirement suspendu le statut de conformité de la RCA en raison de l’instabilité politique. Le ministère des Eaux, Forêts, Chasse, Pêche (MEFCP) œuvre à l’amélioration de la qualité et de la disponibilité des informations sur le secteur forestier et au renforcement des capacités de la RCA en matière de télédétection, de SIG et de capacités de gestion de l’information sur les forêts. La République centrafricaine possède en outre des gisements, inexploités pour la plupart, de fer, de cuivre, de zinc, d’étain, de nickel, de colombo-tantalite et de cobalt. En 2010, la RCA a signé un accord de partenariat volontaire sur l’application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux (FLEGT) avec l’Union européenne. Cadre juridique, institutionnel et politique Questions clés Le ministère des Mines, de l’Énergie et de l’Eau est l’agence du gouvernement responsable du secteur minier. La production et le commerce de diamants et d’or sont contrôlés par le Bureau d’évaluation et de contrôle de diamants et d’or (BECDOR).BECDOR tient la base de données relative à la production diamantaire et aurifère nationale et évalue la valeur des lots de diamants destinés à être exportés. La crise sécuritaire et humanitaire qui sévit à l'heure actuelle en RCA a eu de graves répercussions sur la gestion et le développement des industries extractives. Bien que les ressources naturelles de la RCA doivent pouvoir contribuer à la consolidation de la paix en soutenant la reprise économique et en développant des moyens de subsistance durables, des efforts doivent être consentis afin d’assurer que les groupes armés ne se saisissent pas des ressources de grande valeur, ne prélèvent pas d'impôts sur ces ressources ou ne les exploitent pas illégalement pour en tirer des revenus qui alimenteront les conflits. La RCA dispose d’un cadre législatif large de gestion des ressources naturelles, bien qu'un grand nombre de lois soient en cours d'actualisation. Certains éléments clés de ce cadre législatif n’ont pas les normes et règlementations élémentaires requises pour leur mise en œuvre adéquate, même si les Codes minier et forestier ont fait l’objet de révisions afin d'être adaptés aux normes internationales et d’encourager la transformation des ressources naturelles. Le Code forestier dispose que 40 % des impôts sur les revenus de concession issus de l'exploitation forestière doivent être restitués aux communautés des zones de concession forestière afin de promouvoir des projets productifs. À ce jour, l’application de cette obligation a cependant été limitée. En 2012, la RCA a voté une loi visant à créer une agence gouvernementale spécialement consacrée à la gestion des ressources forestières. Le partage des recettes des impôts forestiers a été une importante source de mécontentement dans le passé. Minimiser le risque lié à cette source potentielle de conflit requiert une gestion participative des ressources forestières. La RCA doit enfin élaborer des procédures de suivi et de traçabilité plus robustes pour assurer un contrôle de l’exploitation de ses ressources naturelles. À l'heure actuelle, on estime qu'entre 25 et 70 % des diamants centrafricains sont exportés illégalement. 59 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Annexe : sources 60 Ressources naturelles clés/activité extractive http://www.africaneconomicoutlook.org/en/countries/central-africa/centralafrican-republic/ Secteur minier http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/country/2012/myb3-2012-ct-to.pdf Forêts http://www.wri.org/publication/interactive-forest-atlas-central-african-republicatlas-forestier-interactif-de-la Pétrole http://globaledge.msu.edu/countries/central-african-republic/economy Structure institutionnelle/ acteurs gouvernementaux clés/restrictions sur les capacités/régime fiscal http://postconflict.unep.ch/publications/UNEP_ECP_CAR_MissRep_August_2009.pdf Transparence/redevabilité http://eiti.org/CentralAfricanRepublic © Julien Harnels / flickr.com République démocratique du Congo (RDC) LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle : Cobalt, cuivre, coltan, diamants, étain, zinc, pétrole, bois Principale exploration : Pétrole Total des rentes des ressources naturelles en part du PIB : 35 % (2011) Industries extractives en part du revenu : 10 % (2011) Résumé La République démocratique du Congo est dotée des plus vastes gisements de cobalt et de coltan du monde. Elle possède en outre d’importantes réserves de cuivre, de tungstène, d’or, de diamants, d’étain, de minerai de fer, de zinc, d’uranium et de pétrole, ainsi que de vastes forêts tropicales humides. Les secteurs du cuivre, du cobalt, du fer et du pétrole sont dominés par des multinationales, tandis que les secteurs de l’or et du diamant sont constitués principalement de petites exploitations des alluvions. Dans l’exploitation forestière, les entreprises à grande échelle et les petites activités artisanales constituent un secteur industriel important. L’ampleur et le potentiel des industries extractives en RDC sont énormes. Celles-ci sont estimées à 24 billions de dollars. Les industries extractives sont potentiellement porteuses de croissance économique et de développement social et économique, et sont d’une importance stratégique pour l’économie mondiale (Programme des Nations unies pour l’environnement, 2011). Elles sont cependant minées par la corruption et une culture du secret, et en dépit de l’abondance de ses ressources, la RDC est classée en bas de l’indice de développement humain. Dans les provinces perturbées de l’est du pays, l’exploitation minière illicite est courante, et sous-tend des économies de guerre qui ont affecté la stabilité de la région. Vue d’ensemble des principaux secteurs Ressources Réserves Statut Cuivre 10 % des réserves mondiales 500 000 tonnes produites Freeport, Lundin, Ruashi, Boss, Kamoen 2012 to. MUMI, Katanga, Anvil, Gecamines, TFM, KCC, SOMIKA Coltan 80 % des réserves mondiales 380 tonnes (brutes) produites pour l’export au Nord et Sud Kivu en 2011 SAKIMA, COMINIERE, surtout des exploitations artisanales 60 % des réserves mondiales 85 000 tonnes produites en 2012 Freeport, Lundin, Ruashi, Boss, Kamoto, MUMI, Katanga Cobalt Principales sociétés 61 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Diamants Entre 150 (BM) et 200 20 million de carats millions de carats (gouv. exportés en 2012 (activité de RDC), soit 30 % des artisanale comprise) réserves mondiales* De Beers, MIBA, SACIM Or 850 tonnes 2,5 tonnes produites en 2012 Banro, Rangold, Anglogold, Ashanti, Kibali Gold, CIC mining Pétrole 180 millions de barils^ 25 000 barils par jour Perenco, MIOC, Teikoku, Energulf, Surestream, Total, Dominium, Soco Forêts 100 millions d’hectares 300 000 m3 de bois par an Sans objet Source : Entretiens avec des agents du gouvernement de la RDC, Banque mondiale (2013), site web du processus de Kimberley, US Geological Survey (USGS), African Economic Outlook (2013), Initiative pour la transparence dans les industries extractives (2013) Note: Les données sur le secteur des minéraux sont souvent supposées inexactes, y compris par les fonctionnaires du gouvernement qui ont constaté des écarts entre, par exemple, les statistiques de la banque centrale et celles des douanes (une commission ministérielle est chargée de centraliser l’information). Par ailleurs, la plupart des chiffres correspondent au revenu du gouvernement central, et non à tous les quotas alloués aux provinces, qui ne sont pas souvent rendus publics. La Constitution stipule que 40 % des impôts miniers doivent être prélevés directement par les provinces, alors que le Code minier indique que le gouvernement central prélève les impôts applicables d’abord, ce qui rend toute estimation exacte des recettes encore plus difficile à calculer. * Chiffres fournis par les fonctionnaires du gouvernement congolais & African Economic Outlook, mais selon l’ITIE, la RDC possède 40 % des réserves mondiales de cobalt. ^ Des réserves estimées à 2 millions de barils supplémentaires de pétrole existeraient dans l’est de la RDC Sites d’exploration minière et pétrolière en RDC 62 Source: BBC News (2012) République Democratique du Conogo (RDC) Secteur minier L’activité minière représente une part importante de l’économie formelle de la RDC dont elle est la plus importante source d’exportations30. Si les estimations varient, African Economic Outlook estimait que le secteur minier représentait 12 % du PIB et 88 % des recettes d'exportation en 201231. La Banque mondiale prévoit une forte hausse de la production minière dans les années à venir, et la valeur future du secteur serait évaluée entre 2 et 3,8 milliards de dollars par an d'ici 2020. Le cuivre, le fer et le cobalt sont les sous-secteurs les plus importants de la RDC. Les réserves de cuivre et de cobalt du pays sont conséquentes à l’échelle mondiale, les gisements de cobalt étant évalués à quelque 15 millions de tonnes. La production du cuivre devrait atteindre 1 million de tonnes en 2014. De taille plus modeste, les secteurs de l’or et du diamant connaissent eux aussi une croissance, la production d’or devant s’élever à 14 tonnes en 2014 (African Economic Outlook, 2013). La RDC est devenue le second producteur mondial des diamants, bien qu'un tiers de cette production quitterait le pays illégalement chaque année (sites web de KITKO et du processus de Kimberley). Malgré sa production minière à grande échelle, la valeur ajoutée intérieure du pays demeure minime en raison du manque de main-d’œuvre qualifiée dans le pays, de savoir-faire et des mauvaises infrastructures. Certaines initiatives visant à accroitre la valeur ajoutée dans le pays ont en général échoué. À l’heure actuelle, la plupart des minerais bruts produits et exportés sont destinés à la Chine. Les minerais sont en effet souvent vendus à la Chine (et, probablement, à l’Inde à l’avenir) en échange de financement d’infrastructures essentielles : écoles, routes, ponts, et hôpitaux. Un contrat de 2007 a conféré à la Chine des intérêts dans des mines de cuivre et de cobalt qui devraient produire entre 40 et 120 milliards de dollars de revenus, en échange contre des investissements dans les infrastructures évalués à 6 milliards de dollars (Global Witness, 2011). Si de tels arrangements semblent prometteurs, les contrats d’échange de ressources minérales contre des infrastructures sont souvent mis en œuvre avec un contrôle limité et des pratiques de communication opaques (entretien consultant indépendant). Plus de 500 entreprises, dont la plus grande est la société semi-publique Gecamines, se sont vu délivrer des permis de recherche ou d’exploitation minière en RDC. À l'heure actuelle, Gecamines n’a pas de capacité de production indépendante, mais gère le portefeuille minier de l’État. La société a été accusée de soutirer des redevances en sous-évaluant ses actifs et d’opérer de manière opaque. Entre 2010 et 2012, la RDC aurait ainsi perdu au moins 1,36 milliard de dollars à cause de la vente d’actifs sous-évalués à des sociétés offshore, soit l’équivalent de près du double du budget annuel de la santé et de l’éducation en 2012. La RDC possède par ailleurs la main-d’œuvre artisanale minière la plus grande du monde. Elle emploie environ deux millions de personnes, et jusqu’à 12 millions de personnes dépendraient directement ou indirectement du secteur (Africa Progress Report, 2012, Global Witness, 2011, entretien avec un consultant indépendant). Pétrole La RDC possède des réserves de pétrole à la fois côtières et infracôtières dans l'estuaire du fleuve Congo, et marines, mais l’exploration et la production demeurent très réduites. En 2011, la production pétrolière était de 7,83 millions de barils (African Economic Outlook, 2012), dont 70 % était en mer (la moitié détenue par la Muanda International Oil Company, filiale de Perenco Oil, et le reste par MIOC et Teikoku), les 30 % restants, gérés par Perenco, étant produits sur la zone côtière. La RDC a des réserves avérées de pétrole brut qui représentent 180 millions de barils. Des activités d’exploration continuent d’être menées par plusieurs entreprises dont Soco, Surestream et Energulf. On estime que les blocs pétroliers situés dans l’est du pays pourraient produire plus de deux milliards de barils de brut. La production devrait augmenter au cours des prochaines années, au fur et à mesure que de nouveaux champs pétroliers seront mis en service par Soco (Parc national de Virunga, Albertine Graben) et Total (Lac Albert). Bien que les recettes prévisionnelles soient importantes, le pétrole congolais est lourd, ce qui accroit le coût de son extraction et réduit ainsi les recettes potentielles (African Economic Outlook, 2013). Forêts Les forêts tropicales humides congolaises recouvrent au moins 100 millions d’hectares et représentent plus de la moitié des ressources forestières d’Afrique (Organisation de coopération et de développement économique, 2007). Les concessions d’exploitation 30 La production informelle est également importante, mais des chiffres sont difficiles à déterminer dans les données sur le PIB. 31 L’exploitation minière en tant que part du PIB représentait 30 % en 2012 selon des sources du gouvernement, alors qu’African Economic Outlook notait une part de 12 %. 63 Ressources naturelles dans les pays du g7+ forestière commerciale couvrent 12 millions d’hectares et produisent 300 000 mètres carrés de bois par an. Elles étaient évaluées à 60 millions de dollars en 2011. L’abattage artisanal représenterait huit fois ce montant. Afin d'optimiser l'important potentiel de recettes que représente le secteur de la foresterie, le gouvernement a fixé des objectifs de croissance ambitieux.Jusqu’à 900 millions de recettes annuelles pourraient être dégagés d’ici 2030, à condition que les ressources forestières soient correctement entretenues (Programme des Nations unies pour l’environnement, 2011). Le secteur forestier formel est tourné vers l’exportation et dominé par de grands groupes industriels dotés de grosses réserves de capitaux étrangers. En 2012, la valeur des exportations de tous les produits de la forêt se situait autour de 144 millions de dollars (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, 2013). Le secteur informel, plus important, est principalement tourné vers les marchés intérieurs et associé à l’abus des permis d’exploitation artisanale. Ces permis sont communément utilisés par des abatteurs étrangers pour exploiter les forêts à une échelle industrielle, principalement au profit d’acheteurs en Chine (Global Witness). L’abattage illégal destiné à la consommation intérieure s'est lui aussi avéré problématique. La demande intérieure en énergie entraîne à elle seule la disparition de quelque 400 000 hectares de forêt chaque année (Programme des Nations unies pour l’environnement, 2011). Cadre juridique, institutionnel et politique Secteur minier 64 Le Code minier (2002), la règlementation minière (2003) et le Code des investissements (2002) constituent le principal cadre législatif régissant ce secteur. Le Code minier et la règlementation minière ont été rédigés avec l’aide de la Banque mondiale et sont sous l'autorité, entre autres, de la présidence, du ministère des Mines et d’un Cadastre minier placé sous la tutelle des ministres des Mines et des Finances. À l’échelon provincial, les représentants du ministère des Mines octroient des permis miniers artisanaux, et le secteur est réglementé par l’agence publique SAESSCAM, le service d’assistance technique et de formation pour les petites exploitations minières. Les autorités coutumières traditionnelles (par exemple, les chefs traditionnels) jouent également un rôle dans la gestion du régime foncier et des droits miniers. Cela se traduit souvent par des revendications concurrentes pour le contrôle des mines et des ressources minérales, contribue à l’insécurité, à l’impéritie bureaucratique, et décourage l’investissement (International Alert, 2010). Les activités minières tombent régulièrement en dehors du champ des compétences du droit ordinaire. De surcroit, en raison de la capacité institutionnelle limitée pour faire appliquer la législation existante, le secteur est à la merci de la corruption tant dans les exploitations minières à petite échelle que dans les opérations de plus grande envergure. Bon nombre d'entreprises publiques détiennent des titres lucratifs, contrairement aux dispositions du Code minier (site web de Revenue Watch). Le gouvernement a fait quelques tentatives pour résoudre cette question, notamment via la publication, en 2008, d’un bilan des contrats miniers par une commission interministérielle. Ces mesures ont abouti à la renégociation de 60 contrats miniers qui avaient été signés lors des première et deuxième guerres du Congo (1996-1997, 1998-2003) et au cours de la période de transition vers la démocratie du pays (2003-2006) (Revenue Watch, université de Stellenbosch/ CCS, 2009). De plus, en février 2013, le ministre des Mines a rédigé un projet de loi réexaminant le Code minier de 2002. Les modifications de ce texte prévoient entre autres des conditions plus strictes d’obtention des droits miniers et une limitation des mesures incitatives à destination des investisseurs (Mcguirewoods, 2013). Pétrole Les principales institutions qui réglementent le secteur pétrolier sont le ministère des Hydrocarbures et la société pétrolière d’État Cohydro. Une nouvelle politique pétrolière a été élaborée et un nouveau cadre juridique est à l'étude. Ce dernier comprendra une nouvelle loi et une nouvelle règlementation sur les hydrocarbures pour l’allocation des droits d’exploration et de production pétrolières. Selon le Fonds monétaire international (2012), ces réformes sont indispensables pour que le secteur pétrolier puisse contribuer pleinement à la croissance économique du pays.Les récents contrats pétroliers ont fait l’objet d’examens attentifs en raison de leur mauvaise gestion des risques, de leur manque de transparence et du fait qu'ils ont été mal négociés (Platform, 2010). Forêts Le Code forestier (2002) définit le cadre de la politique en la matière, conformément au droit foncier de 1973, tandis que le ministère de l’Environnement, de la Conservation de la nature et du Tourisme est le République Democratique du Conogo (RDC) principal organe de mise en œuvre. Le secteur des forêts est source de nombreuses ambigüités juridiques, ce qui a mené à l’instauration en 2002 d’un moratoire - toujours en vigueur - sur les nouvelles concessions d’exploitation forestière. En 2007, le gouvernement a créé un agenda de réformes prioritaires du secteur forestier a été mis sur pied, centré sur l'élaboration d’un cadre réglementaire et juridique approprié. Pourtant, des défis persistent puisque l’observateur indépendant de Forest Control (REM) a signalé en 2013 la persistance d’échecs institutionnels à réglementer l’activité d’abattage (Organisation de coopération et de développement économique, 2007). Cadre fiscal Des régimes fiscaux et douaniers complets et légaux sont en place pour l’ensemble des industries extractives, et les codes des investissements et fiscal relatifs au secteur minier sont en cours de révision. Le ministère des Finances prélève tous les impôts. Toutefois, dans les entreprises en participation avec des sociétés publiques, certains produits des ventes d'actifs vont directement aux sociétés publiques. En 2010, les entreprises du secteur extractif ont versé 876 millions de dollars d’impôts, de droits et de redevances à l’État, soit l’équivalent de 13 dollars par habitant. Les Codes minier et forestier déterminent les redevances, frais et droits applicables aux secteurs des mines et des forêts. Dans le secteur pétrolier, c’est un décret de 2011 qui détermine l’imposition ; les redevances sur le pétrole exploité en zone côtière et infracôtière s’élèvent à 12,5 % et sont versées en nature, tandis que la marge distribuable pour le pétrole exploité en mer est de 40 % et est versée en espèces (Initiative pour la transparence dans les industries extractives, 2010). Une hausse prévisionnelle de 20 %-25 % des revenus miniers annuels d'ici 2020 pourrait rapporter entre 186 et 689 millions de dollars de recettes fiscales supplémentaires (McGuirewoods, 2008). Le Fonds monétaire international (2012) prévoit une hausse éventuelle des revenus miniers de 9 % des recettes fiscales en 2010 à 25 % en 2016, pourvu que la fiscalité connaisse, avec le milieu des affaires, une embellie. Or jusqu’à présent la contribution du secteur minier aux recettes fiscales en RDC a été relativement faible par rapport à sa part du PIB. Alors que d'importants projets miniers ont beaucoup investi ces dernières années, seuls des impôts limités sur les bénéfices ont été prélevés (Fonds monétaire international, 2010). Les faibles niveaux de recettes sont par ailleurs dus à la sousévaluation des actifs. Aucun fonds de stabilisation n’est actuellement en place pour les revenus des ressources naturelles. Transparence et redevabilité La RDC n'a pas réussi à se mettre en conformité avec l’ITIE en 2013 et, en conséquence, a été suspendue du programme. Cette suspension intervient en dépit de tentatives menées pour réduire les écarts de transparence et de redevabilité dans le pays : décision du gouvernement en 2012 de réviser les lois et règlements sur les mines et le pétrole en vue de les rendre plus transparents et plus stricts envers les soumissions aux appels d’offres, et protection des communautés locales. Par ailleurs, à partir de 2011 le gouvernement est tenu par décret de rendre publics tous les contrats signés en vue d'exploration ou d'exploitation de ressources minières, pétrolières et forestières. De plus, tous les trimestres, le ministère des Finances publie des informations sur les redevances, primes et droits de licence, et la banque centrale quant à elle publie, sous forme de rapports hebdomadaires, des données concernant les volumes de production et les cours (site web de Revenue Watch). En outre, le gouvernement a rejoint récemment un nouveau programme de certification des minéraux à l’occasion de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (2013), et est en train de consentir des efforts pour renforcer les capacités de contrôle des flux d’exportation. Malgré ces efforts encourageants, Revenue Watch a recalé la RDC dans son Indice de gouvernance des ressources, en raison d’un environnement extrêmement défavorable et d’un manque de mesures de protection et de contrôles qualité (site web de Revenue Watch). Il n’existe aucune loi substantielle imposant des audits d’entreprises en RDC, et les sociétés minières ne déclarent souvent pas toutes les quantités de minéraux et contournent leurs obligations fiscales en profitant de vides juridiques. Et bien que la RDC ait bénéficié d’un allègement de sa dette à hauteur de 12 milliards en 2010, le FMI a suspendu son programme en 2012, invoquant le manque de transparence dans le secteur minier. À son tour, la Banque africaine de développement a elle aussi décidé de retirer son appui budgétaire. Le FMI a préconisé des mesures d’amélioration de la transparence dans la gestion des entreprises publiques minières. Selon le Fonds, la mise en œuvre de ces mesures « progresse en général » (Fonds monétaire international, 2012, entretien consultant indépendant). 65 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Questions clés 66 • Les industries extractives de la RDC sont confrontées aux défis de la transparence et de la redevabilité, comme l’atteste la suspension récente du pays de l’ITIE. Les allégations de ventes de concessions minières et pétrolières clés à des sociétés (étrangères et locales) douteuses en dessous de leur valeur du marché sont courantes. Les efforts de réforme pour améliorer la transparence sont entravés par la faiblesse, voire l’absence des institutions publiques, et par un vaste secteur minier artisanal non réglementé. S’ajoutant au manque de contrôles des concessions et au peu d’application des mesures anticorruption, cette faiblesse institutionnelle se solde par des pertes de revenu considérables ou la mauvaise gestion des ressources. • Les données relatives à la production minière et à son imposition sont souvent incomplètes ou inexactes, ce qui se traduit parfois par des écarts entre ce qui est dû et ce qui est effectivement versé.Le manque de communication des informations par les sociétés publiques aux législateurs, ainsi que les irrégularités en matière d’échanges de concessions sont facilités par l’inadéquation des systèmes statistiques de surveillance des flux réels et financiers. De plus, les multinationales ont souvent recours au secret commercial et à des structures financières complexes et des prix de transfert pour négocier des contrats favorables en vue de minimiser leur poids fiscal. • Les accords de « financement d’infrastructures fondés sur les ressources » requièrent un examen attentif. Si de tels arrangements peuvent s’avérer avantageux pour le pays, il incombe au gouvernement de s’assurer qu’ils sont dans les meilleurs intérêts du pays et conformes aux principes du marché. Les infrastructures sociales et économiques du pays ont été détruites lors des périodes de conflit. En outre, les besoins de la RDC dépassent de loin les revenus intérieurs disponibles et l’aide extérieure émanant des donateurs traditionnels. Dès lors, le financement par les ressources fournit des possibilités ressources supplémentaires. Cependant, cette forme de financement comporte des risques accrus et requiert de développer et d’améliorer les mécanismes de contrôle. • Les conflits dans les provinces de l’Est ont donné lieu à des expropriations et à l’imposition de taxes illégales par les groupes armés (dont l’armée congolaise, selon les allégations de l'ONU), minant ainsi les efforts du gouvernement pour dégager des revenus. L’or et les diamants sont les plus communs des minerais dits stratégiques, et peuvent être aisément transportés en contrebande au-delà des frontières. Les initiatives visant à découpler les conflits des échanges de minéraux (y compris les efforts internationaux pour infléchir la demande) sont souvent freinées par le manque de volonté politique et par le lien très fort qui existe entre les groupes armés et les négociants.La production pétrolière dans l’est, pas encore significative mais qui pourrait le devenir dans les années à venir, risque elle aussi de raviver les tensions communautaires et les conflits frontaliers. Les groupes de pression tels que Global Witness ont également exprimé leur inquiétude quant aux retombées sociales et écologiques que pourrait avoir l'expansion du secteur pétrolier dans l’est. Principales ressources Initiative pour la transparence dans les industries extractives, page DR Congo – Propose desinformations sur la mise en œuvre des directives de l’ITIE par la RDC, ainsi que des rapports et des innovations. Page des ressources de Congomines - Site web parrainé par le Carter Center, avec des informations complètes sur le secteur minier en RDC, y compris des données sur les contrats, les recettes et les licences. Ministère des Mines de la République démocratique du Congo – Site officiel du ministère des Mines de la RDC African Economic Outlook (2013) Democratic Republic of Congo – Propose une vue d’ensemble de la gouvernance économique et politique, ainsi qu’une analyse des industries extractives en RDC Ministère des Finances de la République démocratique du Congo – Contient des données et des renseignements financiers sur la RDC République Democratique du Conogo (RDC) Annexe : sources Ressources naturelles clés/ activité extractive Programme des Nations unies pour l’environnement (2011) Fiche d’information DR Congo Congo Siasa (blog)- Article sur la transparence minière dans l’est de la RDC International Alert report (2010) The Complexity of Resource Governance Site web de la base de données de la Banque mondiale – Revenus totaux des ressources naturelles (en % du PIB) BBC News (2012) Explore DR Congo in maps and graphs Africa Progress Report (2013) Equity in Extractives (DRC p55) Conseil de sécurité de l'ONUl (2013) Rapport d'étape du Groupe d'experts de l'ONU sur la RDC Secteur minier US Geological Survey (2011) Minerals Yearbook - Congo (Kinshasa) Technical Cell of Coordination and Mining Planning (CTCPM) Site web du processus de Kimberley – Page République démocratique du Congo Institute of Security Studies (ISS)- Coltan Exploration in Eastern DRC Open Society Institute/ Southern Africa Resource Watch (2012) Conflict Gold Site web de KITKO : Classement mondial des minesde diamants ICGLR (2013) Communiqué de presse – Lancement des certificats d’origine des minéraux International Crisis Group - Background on conflict minerals in DRC Revenue Watch/ Univ. of Stellenbosch Center for Chinese Studies (CCS) report (2009) Mining weekly (2013) DRC copper export ban will have no real impact McGuirewoods (2008) Regulation of exploration and extraction: DRC McGuirewoods (2013) Current DRC Mining Code Under Revision Forêts Global Witness (2012) The art of logging industrially in the Congo Banque mondiale (2013) Évolutions de la déforestation dans le Bassin du Congo Forests Monitor - The Timber Sector in the DRC: A Brief Overview Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (2013) Page statistiques (FAOSTAT) Pétrole Platform (2010) A Lake of Oil African Economic Outlook (2013) Democratic Republic of Congo International Energy Agency (2009) Oil in Democratic Republic of Congo Global Witness (2013) Congo’s flawed oil law should be put on hold Structure institutionnelle/ acteurs gouvernementaux clés/restrictions sur les capacités Site web de Revenue Watch - DRC Overview US Institute of Peace (2007) Developing and Managing Congo’s Resources Global Witness (2011) China and Congo: Friends in Need Organisation de coopération et de développement économique/ Banque africaine du développement (2007) République démocratique du Congo Régime fiscal Fonds monétaire international (2012) 2012 Article IV Consultation - DRC Staff Report Site web de la Banque centrale du Congo Economist Intelligence Unit (2013) DRC Economy Global Edge: DRC Economy EITI (2013) Communiqué de presse - Sobering figures on revenues from natural resources Transparence/ redevabilité Initiative pour la transparence dans les industries extractives (2010) Rapport sur la RDC Initiative pour la transparence dans les industries extractives (2013) DRC temporarily ‘suspended’ Global Witness (2012) Corruption risk means IMF right to halt loan Ce profil a été préparé avec le concours des agents du Gouvernement de la RDC et de consultants indépendants. 67 Ressources naturelles dans les pays du g7+ © Peter Davis/ flickr.com Îles Salomon LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :bois, or, pétrole, palme, noix de coco/coprah Principale exploration :or, argent Industries extractives comme part du PIB :Inconnu Industries extractives comme part du revenu :Inconnu Résumé Les ressources naturelles jouent un rôle critique dans la vie économique et sociale des Salomonais, et les exportations de matières premières sont au cœur des aspirations du pays en matière de développement et des défis qui y sont assimilés. L’extraction des ressources par l’exploitation minière et forestière est primordiale pour l’économie nationale, et la consommation de subsistance des ressources forestières est essentielle aux moyens d’existence des communautés. L’économie des Îles Salomon a progressé de 10,7 % en 2011 et de 5,4 % en 2012, une croissance robuste dopée en partie par l’exceptionnelle performance du secteur forestier et soutenue par la reprise de l’activité minière commerciale. Les perspectives d’élargir l’éventail d’activités productives sont restreintes par des difficultés de viabilité liées en particulier à l’isolement géographique des Îles Salomon, lequel entraîne des coûts d’accès aux marchés internationaux. Vue d’ensemble des principaux secteurs Ressources Réserves Statut Principales sociétés Forêts 70-80 % de la superficie du ter- Excessivement élevé, mais ritoire sous couvert forestier niveaux réduits d'extraction MMERE, MFR Or Inconnu St Barbara, Axiom KB, Allied Gold Production limitée Source :BAD, sites web des entreprises, sources gouvernementales 68 La sylviculture représente depuis de nombreuses années entre 30 et 46 % du PIB des Îles Salomon et offre des perspectives de croissance tant pour l’investissement que pour le revenu. En 2011 le secteur de la foresterie a attiré un nombre record de demandes d’investissements directs étrangers (en moyenne une dizaine de demandes par trimestre).La majorité de ces investisseurs étrangers ont pu obtenir des permis d’exploitation forestière dans la même année. La majorité des terres forestières sont soumises au régime foncier coutumier ; les propriétaires fonciers perçoivent 15 % des redevances provenant du bois exporté. Pratiquement aucune activité ajoutant de la plus-value n’a lieu dans les Îles Salomon. Les grumes non traitées représentaient en 2013 48 % des matières premières exportées. Îles Salomon Souvent qualifié de non viable et d’abusif, le secteur forestier des Îles Salomon est menacé par l'abattage non durable des billes rondes. Pour combattre ces problèmes, le gouvernement a axé ses efforts récents sur le reboisement, la promotion d’activités de transformation en aval et l’amélioration du suivi des activités d’exploitation forestière et des grumes exportées. Le ministère des Forêts aurait octroyé des licences d’exploitation forestière à des sociétés et des propriétaires fonciers les autorisant à mener des activités forestières sur des territoires coutumiers. De plus, selon certains rapports, l’obligation d’appartenance à l'industrie forestière des Îles Salomon à laquelle sont soumises les sociétés forestières ne serait respectée qu’au minimum. L’importante mine de Gold Ridge a rouvert en 2011. Une fois qu’elle aura atteint sa pleine capacité de production (95 000 onces par an, ce qui est bien supérieur aux 58 690 onces produites en 2013), la mine devrait représenter un tiers du PIB des Îles Salomon. Cependant, en avril 2014, la société exploitante St Barbara Mining a quitté le site minier, suscitant beaucoup d’incertitude quant à son avenir. La loi sur les mines et les minerais (2008) réglemente le secteur minier. Une politique nationale des ressources minérales a été élaborée en 2013, mais elle n’a pas encore été adoptée. Selon les dernières estimations des mines de Gold Ridge et de Bugotu, les deux projets les plus avancés des Îles Salomon, la durée de vie de ces sites ne serait que de 20 ans (Gold Ridge 11 ans, et Bugotu 20 ans). Des prospections sont en cours sur d’autres sites miniers potentiels aux Îles Salomon (des gisements potentiels de minerais ont été recensés dans les provinces de Guadalcanal, Isabel, Choiseul et Occidentale) et jusqu’ici trois entreprises se sont vu octroyer des permis d'exploration minière et 16 autres font de la prospection (deux en mer, et 14 dans les terres).Parmi ces entreprises figurent Sumitomo Metals Mining, Newmont, Nautilus et Allied Gold. Cadre juridique, institutionnel et politique Le ministère des Forêts est responsable de la gestion des ressources de la forêt dans les Îles Salomon. La loi de 1999 sur les forêts fournit la base législative pour le contrôle de l’abattage du bois, l’encouragement d’activités forestières durables, l’établissement des plantations et le traitement du bois dans le pays. Toutefois, bien qu’elle ait été votée au Parlement, cette loi n’a pas été publiée dans la Gazette et est dès lors inapplicable. En conséquence, la loi de 2004 sur les forêts a été élaborée ; elle n’a pas encore été promulguée. Transparence et redevabilité Le gouvernement salomonais s’est engagé à promouvoir la transparence et la redevabilité dans le secteur des ressources naturelles. La loi anticorruption est en cours de révision. Les Îles Salomon sont pays candidat à l’adhésion à l’ITIE depuis 2012. Le pays n’a pas encore produit de rapport ITIE, mais il est prévu de publier le premier, qui couvre l’exercice 2012, d’ici juin 2014. Questions clés Le régime de propriété d’environ 87 % du territoire des Îles Salomon, recouvrant plus de 90 % des matières premières exportées, relève du droit coutumier. Le régime foncier a besoin de réformes afin de permettre une meilleure utilisation des ressources naturelles au profit des communautés et de la nation. Ces réformes doivent clarifier la propriété et fournir des terrains sûrs pour le développement tout en protégeant les droits des propriétaires coutumiers des terres. La loi sur les forêts a besoin d’être modifiée afin d’aider les groupes de propriétaires terriens à promouvoir l’établissement de forêts de plantations, l’abattage durable et le reboisement. Il y a lieu par ailleurs de maîtriser correctement les activités de l’industrie forestière afin de parvenir à un meilleur équilibre des bénéfices financiers et sociaux perçus par le gouvernement et les propriétaires des ressources. Pour ce faire, il convient de développer davantage les capacités tant du gouvernement que des communautés impliquées. 69 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Annexe : sources 70 Ressources naturelles clés/ activité extractive http://www.adb.org/countries/solomon-islands/economy Stratégie de développement national Stratégie de développement à moyen terme Loi sur les ressources naturelles Stratégie de développement agricole et rural (ARDS) Cadre des dépenses à moyen terme Conférence des Nations unies sur les pays les moins développés à Istanbul, mai 2011 Secteur minier Rapports financiers et économiques de la banque centrale pour 2008/2009/2010/2011 Stratégie de développement national http://www.ramsi.org/Media/docs/What-should-sustainable-mining-look-like-in-SolomonIslands---Dr-P-Tagini-474fb62b-4892-46a1-b402-070209af1e77-0.pdf Forêts http://www.fao.org/countryprofiles/index/en/?iso3=SLB Rapports financiers et économiques de la banque centrale pour 2008/2009/2010/2011 Recommandations des Îles Salomon en matière d’exploitation forestière Stratégie de développement national 2011 à 2020 Stratégie de développement à moyen terme Agriculture Stratégie de développement agricole et rural Plan stratégique pour l’agriculture (2009 à 2014) Documents de la FAO et du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage des Îles Salomon relatifs à la sécurité alimentaire Stratégie de développement national 2011 à 2020 Stratégie de développement à moyen terme Conférence des Nations unies sur les pays les moins développés à Istanbul, mai 2011 OMD de l’ONU Transparence/ redevabilité http://eiti.org/solomon-islands Législation correspondante Facilité de faire des affaires (Îles Salomon) Profils des Pays © Kenny Lynch/ flickr.com Sierra Leone LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :diamants, or, minerai de fer, bauxite, rutile Principale exploration :pétrole Industries extractives en part du PIB : 13% (2013) Industries extractives en part du revenu : 21,6 % (2013) Résumé La Sierra Leone est encore dans les premiers stades de son extraction des ressources naturelles. Les industries d’extraction ont le potentiel de générer des revenus très importants, avec plus de 80 % du pays couvert par des concessions minières, forestières et pétrolières. Le secteur minier, qui dans le passé a financé l'effort de guerre et a défrayé la chronique avec les fameux « diamants de sang », est plus récemment devenu un moteur de l'économie nationale. Les diamants et le minerai de fer constituent une part importante des recettes publiques, et l'exploration pétrolière pourrait à l'avenir se révéler aussi lucrative. À mesure que la Sierra Leone s'éloigne de la fragilité, les industries extractives pourraient produire des sources de revenus non négligeables et créer des opportunités de développement importantes. Vue d’ensemble des principaux secteurs Ressources Réserves Statut Principales sociétés productrices Diamants 9,5 millions de carats estimés à Koidu (6,3 millions), et Tongo (3,2 millions) 609 758 carats exportés en 2013 Koidu Holdings, Stellar Diamonds, Or Estimation totale de 4,64 millions d’onces à Kangari (2,4 millions) et Nimini Hills (2,24 millions) 3 099 onces exportées en Cluff Gold (Amara), Nimini Mining 2013 (3,6 millions $). La totalité issue d'exploitations artisanales. Entreprises encore au stade de l’étude de faisabilité Bauxite 100 millions de tonnes à Port Loko, (77,3 millions avérés), 32 m. t. à Mokanji 616 000 tonnes produites en 2013. La production prévue pour 2014, fondée sur les résultats effectifs jusqu’à juillet 2014, est de 1 094 000 tonnes Sierra Minerals 71 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Rutile 600 millions de tonnes 120 349 tonnes produites en 2013 Sierra Rutile Minerai de fer 12,8 milliards de tonnes découvertes à Tonkolili, et 1 milliard de tonnes à Marampa* 12,1 millions de tonnes exportées en 2013 par African Minerals et 3,3 millions de tonnes exportées en 2013 par London Mining African Minerals, London Mining, Cape Lambert Resources (stade d’étude faisabilité) Pétrole Non avéré Exploration en cours Forêts 2,7 millions d’hectares N/A N/A Sources : Entretiens avec des membres du gouvernement, site web des sociétés, Recherches géologiques USA (2011) * 681 millions de tonnes supplémentaires sont aussi mentionnées dans la région de Marampa Secteur minier L'exploitation minière est un moteur clé de l'économie de la Sierra Leone, et tous les chiffres montrent que le secteur est en plein essor. La contribution du secteur minier au PIB a plus que doublé, passant de 5,4 % en 2011 à 12,1 % en 2012 (African Economic Outlook, 2013). Les ressources minières génèrent environ 80 % des recettes d'exportation de la Sierra Leone dont les diamants seulement représentent 60 % (Sierra Leone ITIE)32. Les perspectives à moyen terme pour la production du minerai de fer sont particulièrement encourageantes. Les principales entreprises actives dans le processus d'expansion des projets ont estimé avoir une durée de vie de l'ordre de 25-60 ans (Fonds monétaire international, 2012). 72 Sierra Leone est le dixième plus grand producteur mondial de diamants en volume (site web Revenue Watch), avec des champs de diamants couvrant une superficie d'environ 12 291 km2, ce qui équivaut à un quart de la superficie du pays. Le pays possède également les plus grandes réserves de rutile naturel au monde, représentant un tiers de la production mondiale, et faisant de la Sierra Leone le premier producteur de rutile au monde (entretiens avec les responsables du gouvernement de Sierra Leone). Deux grands projets de minerai de fer à Tonkolili et Marampa ont été lancés en 2012. Ils vont augmenter les exportations de minerai de fer en 2013 et en 2014 et feront très probablement de la Sierra Leone l'un des plus grands producteurs de minerai de fer de l'Afrique dans les cinq ans à venir. Des explorations d'autres gisements potentiels de minerai de fer sont également en cours (African Economic Outlook, 2013). Le secteur minier en Sierra Leone est composé de 265 entreprises, et de trois sous-secteurs. Le minerai de fer, les diamants, le rutile et la bauxite sont produits sur une grande échelle, alors que les mines mécanisées de plus petite échelle produisent pour la plupart des diamants. La production artisanale et alluviale de diamants, et à un degré moindre de l'or est également fréquente. Les opérations minières plus importantes en Sierra Leone sont toutes sous contrôle étranger, et la plus value pour le pays est très limitée, mais la construction d'une raffinerie d'alumine de 400 millions de dollars en Sierra Leone est prévue. L'industrie minière a vu une réelle expansion au cours de ces dernières années. Elle employait environ 1 % de la force totale de travail entre Champs d’exploration offshore de la Sierra Leone Source: Deloitte, 2013 32 ITIE met la part du secteur minier du PIB à 30 %, notant que la grande majorité de cette activité est artisanale et illégale. Sierra Leone 2007-2010. Ce chiffre est passé à 5,4 % en 2011, tandis que pour l’année 2012 c’est 6,9 % de la force de travail du pays qui a été employée par le secteur minier (entretiens avec les responsables du gouvernement de Sierra Leone, African Economic Outlook, 2013). Pétrole Un certain nombre de découvertes de pétrole offshore ont été annoncées en 2009 et en 2010. Le développement de ces réserves, qui pourrait être important, est en cours, mais les gisements de pétrole ou de gaz commercialement exploitables n'ont pas encore été confirmés. En dépit de cela, l'intérêt pour le secteur du pétrole a augmenté de façon constante au cours des dernières années. En décembre 2011, le gouvernement a annoncé le lancement de nouvelles licences d’exploitation, couvrant neuf champs d'exploration, dont la plupart sont situés en eau profonde (African Arguments, 2012). Des attributions provisoires ont été annoncées à l'été 2012, mais sont soumises à de nouvelles négociations. Elles couvrent une superficie de plus de 19 000kilomètres carrés et comprennent huit des neuf champs initialement proposés33 (Deloitte, 2012). Forêts La Sierra Leone a un couvert forestier qui s’étend sur environ 2,7 millions d'hectares, représentant 38 % de sa superficie totale. Environ 4 % de cette superficie est constituée de zones protégées, y compris les trois parcs nationaux : Outamba Kilimi, Gola Rainforest et la Zone de la Péninsule Ouest (REDD desk, 2013). En dépit de cette grande capacité, l'industrie forestière est relativement faible, et la valeur des exportations de tous les produits forestiers en 2012 était d’environ 8,4 millions de dollars, selon l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture de l'ONU (2013). En l'absence d'une industrie forestière formelle bien réglementée, l'exploitation artisanale illégale domine le secteur, et le gouvernement n'a pas été à l'abri d’allégations de participation. Cela contribue à la déforestation, aux côtés d'une expansion des activités agricoles, de l’abattage industriel de petite échelle et de bois récolté pour la construction et le bois de chauffe. Les taux annuels de déboisement étaient en 2010 estimés à 20 000 hectares, soit 0,7 % de la couverture totale. Dans le cadre d’efforts visant à résoudre le problème de l'exploitation forestière illégale, et de contrôler l'exploitation des autres ressources forestières, une interdiction sur les exportations de bois a été imposée en 2008. Après une levée partielle de l'interdiction en 2010, le gouvernement y a mis fin en 2012 (entretiens avec les responsables du gouvernement de Sierra Leone). Cadre juridique, institutionnel et politique Secteur minier Une législation globale réglemente le secteur minier en Sierra Leone. L'adoption de la loi sur les Mines et minéraux de 2009 a marqué une étape et signifiait pour le gouvernement une nouvelle ère dans le développement du secteur minier de la Sierra Leone. Recevant un soutien important de la part des bailleurs de fonds, la loi a introduit de nouvelles dispositions touchant l'exploration, les sociétés minières, les communautés, les citoyens et le gouvernement. En outre, de nouvelles licences et règlements miniers ont été mis en place pour les titulaires de permis et les futurs candidats (entretiens avec un consultant indépendant, entretiens avec les responsables du gouvernement de la Sierra Leone). Le ministère des Mines et des Ressources minérales élabore la politique minière du pays, qui est guidée par le Conseil consultatif des minéraux, et l'Agence nationale des minéraux (NMA). Cet organisme, créé par la loi de l'Agence nationale des minéraux (2012) met en œuvre la politique du ministère et encourage le développement du secteur des minéraux en gérant les aspects administratifs et la réglementation des droits miniers et de négociation. Il fournit également des fiches techniques et autres formes de soutien dans ce secteur, y compris les données des études géographiques et les activités de récoltes. Parmi les réglementations notables l’on trouve celle sur les Minéraux de base qui vise à fournir un régime juridique et fiscal propice à toutes les opérations minières, et l’article sur le Commerce des minéraux précieux de 2012, qui légifère le Processus de Kimberley (site web de l'Agence nationale des minéraux). Le paysage juridique et politique s’est élargi ces dernières années, et des mesures ont été prises pour relever les défis liés à la coordination et aux capacités. Les diverses lois et règlementations qui régissent le secteur, dont la loi de l’Agence de la protection de l’environnement (2008), la loi sur les Mines et les minéraux (2009) et la loi de l’Agence nationale des minéraux (2012) définissent clairement les rôles et responsabilités des principales 33 Les soumissionnaires retenus comprennent African Petroleum, Kosmos Energy, Elinilto, Signet, Minexco, Masters, Chevron, Noble, ODYE, GNBH Sierra Leone et Varada 73 Ressources naturelles dans les pays du g7+ institutions du gouvernement. Le ministère des Mines est responsable de la formulation des politiques, tandis l’Agence nationale des minéraux est chargée de leur mise en œuvre et de la réglementation du secteur. L’Agence de la protection de l’environnement, elle, traite les questions environnementales. De plus, dans un élan majeur pour réduire le manque de capacité, la NMA a été créée en tant qu'organe régulateur technique, doté de professionnels qualifiés bien rémunérés n’appartenant pas à la fonction publique et recrutés pour réglementer le secteur minier. Le cadre juridique a été renforcé davantage en 2013 par l'adoption des règlements opérationnels miniers et les règlements environnementaux et sociaux. Prévu en 2014, le vote de la loi sur le commerce des minerais précieux devrait apporter une amélioration supplémentaire. Pétrole La Loi sur le pétrole de 2011 énonce les règles d'attribution des licences d’exploitation pétrolière, les processus d'appel d'offres et de revenus et la publication de la licence. Cette loi a également permis de fonder la Direction du pétrole, qui est responsable de l'application et du suivi, et donne à l'État le droit de participer à l'exploitation pétrolière avec 10 % d’intéressement différé (site web Revenue Watch). Des dispositions sont également mises en place pour la participation de l'État dans l'industrie pétrolière grâce à la création d'une société nationale de pétrole. En raison de la croissance dans le secteur pétrolier, la création d'un ministère du pétrole est en cours, et une évaluation environnementale stratégique des potentialités de développement du pétrole et du gaz a été récemment entreprise (African Economic Outlook, 2013). Forêts 74 Le ministère de l'Agriculture, des Forêts et de la Sécurité alimentaire réglemente le secteur forestier, et la Loi sur les forêts de 1988 est la pièce principale de la législation qui régit les pratiques forestières. Ses textes d'application, le Règlement forestier de 1989 et la loi de Conservation de la Faune de 1982 sont en cours de révision. Leurs versions remises à jour sont censées refléter des questions telles que la protection de l'environnement et les échanges de droits d’émission de carbone. Les mesures actuelles de protection environnementales applicables aux concessions forestières, telles que les évaluations d'impact environnemental, sont incluses dans la loi sur la Protection de l'environnement de 2008 (REDD desk, 2013). Cadre fiscal Les industries extractives de la Sierra Leone génèrent une part importante des recettes publiques par le biais de redevances, les taxes et le partage des bénéfices. Les redevances minières et les licences ont contribué à 20,3 % des recettes intérieures en 2012 (African Economic Outlook, 2013) et le gouvernement a reçu un total de 100 millions de dollars en revenus en 2013 (Min. MRP, NRA). Les exportations de minéraux demeurent la principale source de devises étrangères de la Sierra Leone, mais la valeur des exportations a souffert ces dernières années. Une harmonisation régionale des droits à l'exportation est envisagée actuellement, et l'on espère ainsi renverser cette tendance à la baisse. Le taux d'imposition officiel est de 30% pour les sociétés minières, mais ce taux est souvent renégocié. Les sociétés minières sont également soumises à des taxes supplémentaires sur les bénéfices, et diverses redevances minières. Mais les entreprises étrangères sont connues pour négocier ces taux de redevance ainsi que les accords de concessions avec le gouvernement de façon très favorable en leur faveur. Parmi les cinq grandes sociétés minières opérant en Sierra Leone, une seule a payé l'impôt sur les sociétés en 2011 (Africa Progress Report, 2013). Les impôts et taxes à l'exportation sont collectés par l'Autorité du Revenu national, tandis que le ministère des Mines et des Ressources minérales recueille d'autres paiements. La plupart des recettes sont utilisées pour l'appui budgétaire, bien que le Fonds de développement communautaire des zones diamantifères (DACDF) transfère une petite partie des revenus du diamant aux communautés minières en provenance des titulaires de permis d'exploitation minière artisanale. Ce montant est égal à 0,75 % des recettes générées par la taxe à l'exportation de diamants (Agence nationale des minéraux). Il n'existe actuellement aucun fonds de stabilisation mis en place pour gérer les revenus tirés des ressources naturelles. Transparence et redevabilité Les efforts consentis pour créer de la transparence dans les industries extractives de la Sierra Leone sont en progression. Jusqu'à récemment, les données fondamentales sur les contrats, les transactions et les paiements étaient absentes ou non accessibles au public. Aujourd'hui, l'information sur les processus d'octroi de licences et les arrangements fiscaux est disponible sur les sites web gouvernementaux. Une loi de liberté de l'information a été récemment adoptée, et un système Sierra Leone de cadastre minier, lié à un Recueil en ligne (le premier du genre en Afrique) donne accès à des informations sur les accords de concessions minières et les revenus (Africa Progress Report, 2013). L’Agence nationale des minéraux a par ailleurs rendu tous les accords miniers publics au milieu de 2014 en les téléchargeant sur son site web, www.nma.gov.sl. D'autres exemples notables incluent de nouvelles exigences de transparence mises en place au ministère des Mines et des Ressources minérales par la loi des Minéraux et des Mines de 2009. Cette loi exige également des performances en matière de santé et de sécurité, le développement communautaire et la protection de l'environnement pour obtenir et maintenir des licences de droits miniers (site web du ministère des Mines et ressources minérales). L'application de ces nouveaux cadres juridiques représente un défi important. Par exemple, la Coalition pour la défense nationale sur les matières extractibles (NACE) affirme que l'accord avec la London Mining pour Marampa sur le minerai de fer est incompatible avec la loi sur les minéraux et les mines, et établit un précédent inquiétant (site web NACE). Et bien que le service national d'audit examine les comptes de l'État et publie des rapports annuels, il ne fait aucun commentaire précis sur les recettes minières. L’Autorité sur le Revenu national fournit également très peu d'informations sur les recettes minières, bien que le ministère des Finances et du Développement économique et la Banque de Sierra Leone communiquent des renseignements sur les activités et les revenus du secteur de l'exploitation minière (site Revenue Watch). L’Agence nationale des minéraux et le secrétariat de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives de la Sierra Leone s’efforcent cependant de résoudre certaines de ces questions. La suspension de la Sierra Leone de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives a été levée en juin 2014, et le pays est dorénavant membre à part entière de l’ITIE. Ce statut a été atteint après que des mesures correctives ont été prises pour résoudre les problèmes liés à la divulgation complète et correcte des revenus découlant du secteur. Les travaux d'autres parties prenantes seront également primordiaux pour promouvoir la transparence et la redevabilité. Toutefois, les capacités de surveillance des organisations de société civile afin de tenir le gouvernement responsable restent faibles. La Sierra Leone n'a jamais eu à ce jour de tradition ou de culture de transparence dans le secteur minier (African Capacity Building Foundation, 2013). Questions clés • La Sierra Leone a fait des progrès notables en mettant en place des institutions relativement efficaces et en stimulant sa croissance économique grâce aux ressources naturelles, qui dans le passé avaient été utilisées pour soutenir la guerre civile (1991-2002). Le pays a également amélioré les pratiques en matière de transparence et de redevabilité à travers la mise en place de son cadastre minier et l’adoption de la loi sur les Mines et minéraux de 2009. La NMA et le secrétariat de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives de la Sierra Leone ont œuvré à la résolution des problèmes qui avaient entraîné la suspension de la Sierra Leone de l’ITIE, et le pays a désormais retrouvé son statut de membre à part entière. Le ministère des Mines et des Ressources minérales examine actuellement sa politique en matière de ressources minérales essentielles afin de l'harmoniser avec la Charte des ressources naturelles et le plan African Mining Vision. • Renforcer les capacités des institutions nationales en matière de gouvernance du secteur minier : La Sierra Leone a par ailleurs pris des mesures pour renforcer les capacités de mise en œuvre efficace de la législation, de recouvrement des revenus et de surveillance des opérations minières. Le fait que la NMA soit établie en dehors de la structure de la fonction publique a permis d’embaucher et de retenir des professionnels techniques compétents pour mettre en œuvre efficacement les politiques et règlementations minières et veiller à leur respect. L’Agence a récemment préconisé l’annulation de 60 droits miniers pour non-conformité. Elle a en outre aidé le Trésor à recouvrer les recettes en calculant précisément les redevances et autres paiements, et en l’alertant de tous les paiements dus par les sociétés minières. Enfin, l’EPA a amélioré sa position financière grâce à la retenue des redevances perçues, et l’Agence a non seulement renforcé son capital humain, mais a également engagé les services de spécialistes supplémentaires pour faire le bilan de l’évaluation de l’impact environnemental. . • Subvenir aux besoins des collectivités locales affectées par les activités minières : La loi de 2009 sur les mines et les ressources minérales oblige les sociétés minières à contribuer au développement des communautés minières affectées par leurs opérations. La NMA a collaboré avec ses partenaires du développement et d’autres parties prenantes à l’élaboration d'un accord-modèle de développement 75 Ressources naturelles dans les pays du g7+ communautaire qui servira de canevas pour les accords de développement devant être signés entre les sociétés minières et les communautés hôtes. Pour ce faire, les sociétés minières devront s’asseoir avec les communautés hôtes et convenir d’un certain nombre de projets de développement qui seront mis en œuvre et financés par les revenus de ces sociétés. Les sociétés minières sont en outre tenues d'obtenir des propriétaires terriens des baux ruraux à un loyer annuel mutuellement convenu avant la délivrance de tout accord minier. De plus, en tant que mécanisme de partage des avantages, la loi de 2009 requiert que ce loyer soit réparti comme suit : 50 % aux propriétaires terriens ; 15 % au chef suprême ; 15 % au conseil local; 10 % à l’administration de la chefferie et 10 % au Fonds de développement des collectivités. L’une des sociétés minières, African Minerals Ltd, a récemment versé l’équivalent de $405 000 dollars aux propriétaires terriens dans deux districts en loyers de surface. La loi de 2009 sur les mines et les ressources minérales promeut également le contenu local (articles 163 et 164) en exigeant des sociétés minières qu’elles privilégient les matériaux, produits et services sierraléonais, et qu’elles emploient de préférence les Sierraléonais dotés des formations et de l’expérience ou des compétences requises. L’importation de maind’œuvre non qualifiée est interdite. Enfin, il existe aussi un Fonds de développement communautaire des zones diamantifères dans lequel 0,75 % des droits à l'exportation sur la totalité des diamants sont versés et affectés aux pouvoirs locaux pour le développement de leurs communautés. 76 Principales ressources Ministry of Mines and Mineral Resources - Portail official pour l’information dans le domaine des minéraux au Sierra Leone Sierra Leone Extractive Industries Transparency Initiative (SLEITI) – Chapitre sur l’EITI du Sierra Leone Sierra Leone Investment and Export Promotion Agency – Promotion et offre d’informations destinées aux investisseurs et exportateurs Ministry of Mines and Mineral Resources online repository – Contient des données sur les droits miniers, les licences d'exportation et des paiements afférents Dan Watch (2011) Not Sharing the Loot – Une enquête sur le paiement des impôts et des structures d'entreprise dans l'industrie minière de la Sierra Leone Loi de 2009 sur les Mines et les Ressources minières de Sierra Leone Sierra Leone Annexe : sources Ressources naturelles clés / activité extractive World Bank website, Sierra Leone page African Economic Outlook (2013) Sierra Leone Bank of Sierra Leone (2012) Annual Report Africa Progress Report (2013) Equity in Extractives Mines Kimberley Process website - Sierra Leone page World Bank (2008) Sierra Leone Mining Sector Reform US Geological Survey (2010) Minerals Yearbook - Sierra Leone Sierra Rutile Ltd. website Government Gold and Diamond Office (GGDO) website Ministry of Mines and Mineral Resources website - Legislation International Monetary Fund (2012) Fourth Review Under the Three-Year Arrangement Under the Extended Credit Facility Forets Global Witness Press Release (2008) Power struggle and Illegal logging Illegal logging portal, Sierra Leone Food and Agriculture Organization (2010) Sierra Leone Forest Resources Assessment Food and Agriculture Organization (2013) Statistics page (FAOSTAT) REDD desk (2013) country database- Sierra Leone statistics summary Pétrole US Energy Information Administration website - Sierra Leone page Government of Sierra Leone (2011) Petroleum (exploration and production) Act African Arguments (2012) Oil: Sierra Leone calling all takers Deloitte (2012) Petroleum Services: 2011/2012 Petroleum Bid Round results announced Contraintes structure institutionnelle / principaux acteurs gouvernementaux / capacité Revenue Watch website - Sierra Leone page Global Witness (2010) A Near Miss? CIA World Factbook website - Sierra Leone Régime Fiscal Ministry of Finance and Economic Development Bank of Sierra Leone (2012) Annual Report IMF Sierra Leone country page Extractive Industries Transparency Initiative (2012) Sierra Leoneans' revenues Transparence / redevabilité Natural Resource Charter: Sierra Leone’s concessions management system Sierra Leone Extractive Industries Transparency Initiative (SLEITI) website Sierra Leone Extractive Industries Transparency Initiative (2012) 2nd Reconciliation Report Revenue Watch website - Sierra Leone page National Advocacy Coalition on Extractives (NACE) website National Advocacy Coalition on Extractives (2009): Sierra Leone at the Crossroads African Capacity Building Foundation (2013) Africa Capacity Indicators, 2013 * Ce profil a été élaboré avec la participation de représentants du gouvernement du Sierra Leone, des représentants de la société civile et des consultants indépendants. 77 Ressources naturelles dans les pays du g7+ © AU UN-IST / Stuart Price/ flickr.com Somalie LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :négligeable Principale exploration :pétrole, gaz, or Industries extractives comme part du PIB :négligeable Industries extractives comme part du revenu :négligeable Résumé Les industries extractives ne contribuent que très faiblement à l'économie somalienne, bien que le pays ait potentiellement de très importantes réserves de pétrole et de gaz, ainsi que de vastes gisements largement inexploités de ressources naturelles, notamment d’uranium, de fer, d’étain, de gypse, de bauxite, de cuivre et de sel. La Somalie a pourtant un long chemin à parcourir avant de pouvoir dépendre de ses industries extractives comme source de revenus. Les secteurs minier et pétrolier demeurent largement sous-développés à cause du manque de stabilité dans le pays ; de plus, l’ambigüité qui entoure les droits de prospection suscite des hésitations chez les investisseurs. Les secteurs du pétrole et du gaz devraient cependant connaître des améliorations dans les années à venir. Une loi sur le pétrole, un Code minier et un projet de loi sur le partage des recettes issues des ressources naturelles ont été élaborés et font actuellement l’objet d'une consultation avec les divers États membres fédéraux et les parties prenantes. De plus, le pays entend rejoindre l’ITIE afin que la Somalie gère ses industries extractives de manière transparente. Toutefois, le risque existe que les ressources deviennent des moteurs de conflit Ce risque est exacerbé par l’absence d’accord sur le partage des ressources entre les États – en particulier les États du Somaliland et du Puntland qui se sont autoproclamés indépendants – et le gouvernement fédéral de Somalie. La Somalie est donc confrontée à un important défi : développer les mécanismes de gouvernance requis pour gérer ses recettes prévues du pétrole et du gaz. Vue d’ensemble des principaux secteurs 78 Ressources Réserves Statut Principales sociétés Pétrole/gaz 5 663 milliards m3 de réserves avérées de gaz naturel (2009) L’océan Indien somalien recèlerait des quantités énormes de pétrole et de gaz (rapport USGS). La prospection sismique est en cours dans l’océan Indien, le Pount et le Somaliland. Deux puits d’infiltration ont été creusés dans le Pount. Soma Oil & Gas. Prospection sismique multiclientèle de l’océan Indien. Somalie Pétrole/gaz cont'd La zone productive possible côtière et infracôtière est élevée en raison de la présence de huit bassins sédimentaires dotés de roches mères, de roches-réservoirs, de pièges et de couvertures de gisement qui s’ajoutent aux systèmes pétroliers déjà en opération dans les pays limitrophes du Kenya et de l’Éthiopie. La Somalie est en pourparlers avec les détenteurs de contrats d’avant-guerre auxquels elle a demandé de revenir afin de poursuivre le travail de prospection. Les détenteurs précédents des contrats, Chevron, ExxonMobil, ConocoPhillips, Shell, BP et Eni, sont disposés à revenir. Or et platine Le gisement de la région située entre Arabsiyo et Borame (Somaliland) est composé de roche métamorphique à haute teneur qui renferment au moins deux gisements de métaux communs riches en or de type roche verte volcanigénique et groupe de platine associé à des complexes intrusifs mafiques et ultramafiques Permis de prospection dans le Somaliland. Une évaluation supplémentaire du gisement est prévue. Nubian Gold Corp. Minerai de fer À Bur Galan et Dahimir, un gisement de fer à faible teneur a été évalué par le PNUD comme représentant une réserve de 394 Mt de minerai à teneur de 38,7 % et 30 Mt d’une teneur supérieure. Etain Dans les années 70, l’étain était exploité à Majiyahan et Dalan, à l’ouest de Bosaso dans le Pount et à Elayo. Ces mines furent abandonnées après 1977. Technoexport, société bulgare Sépiolite Ce gisement situé à Elbur, ville du centre de la Somalie, est l’un des plus vastes du monde. Ce minerai est produit artisanalement à El Bur. Coopératives locales. Uranium On trouve des gisements documentés Davantage d'évaluation et d’uranium dans les localités situées dans de prospection sont nécesles régions de Galgaduud et de Mudug saires (Somalie centrale) et à Alio Gelle, à Dooy entre Buur Hakaba et Diinsoor. Gisement de carnotite entre 10-25 Mt à 0,07-0,08 % U3O8 . Phosphate (apatite) La présence de roches silicates calciDavantage d'évaluation et ques dans le Socle de Bur de la région de de prospection sont nécesDooy laisse deviner d'importantes occur- saires. rences de phosphate (apatite) Le gouvernement recherche des sociétés intéressées. Source : USGS, BAfD En raison du manque de données, la quantité de ressources naturelles en Somalie fait l’objet d’analyses plus approfondies. Dans les années 80, lorsque fut découvert du pétrole au Yémen, les compagnies pétrolières affluèrent dans le nord de la Somalie (qui partage la même évolution tectonique et sédimentaire), espérant vraisemblablement trouver des gisements dans le rift. Or, lorsque la guerre civile a éclaté, ces sociétés se sont retrouvées dans une « force majeure ». À l'heure actuelle, l’océan Indien attire beaucoup de prospection pétrolière et gazière et les compagnies pétrolières sont en lice pour décrocher des contrats dans ce vaste océan. Le Somaliland a signé des accords de partage de la production avec cinq entreprises de prospection 79 Ressources naturelles dans les pays du g7+ pétrolière. Fin 2013, l’une d’entre elles (Genel Energy) a suspendu les opérations dans ses cinq blocs d’exploration suite à des inquiétudes en matière de sécurité ; le gouvernement du Somaliland a depuis promis de mettre sur pied une force militaire séparée afin de protéger spécifiquement l'industrie pétrolière. L’exploration de deux blocs pétroliers côtiers et infracôtiers est également en cours dans le Puntland, et le gouvernement fédéral de Somalie a récemment signé son premier contrat avec Soma Oil et Gas Exploration. Soma devrait prochainement lancer un relevé séismique des zones maritimes et côtières concernées. Le secteur minier somalien produit de faibles quantités de sépiolite, pierres précieuses et produits de carrière tels que pierres de taille et granulats pour le bâtiment et la construction des routes. Cadre juridique, institutionnel et politique Le ministère du Pétrole et des Ressources minérales a pour mission de gérer et de réglementer l'industrie pétrolière. Pour ce faire, il est en train de mettre en place la législation nécessaire afin de prendre en compte les États membres fédéraux émergents. Un projet de loi de partage des revenus des ressources naturelles est destiné à renforcer la confiance entre les États membres fédéraux et le gouvernement fédéral. Entretemps, une modification de la constitution tentera de jeter les bases d’un système fédéral au fonctionnement efficace. Le gouvernement fédéral fait valoir son pouvoir unique de conclure des accords avec des sociétés étrangères, en concertation toutefois avec les États membres fédéraux concernés qui participent aux accords et font entendre leurs priorités au cours des débats. Cependant, un désaccord de longue date avec le Somaliland et le Puntland portant sur la légitimité de l’octroi de licences de prospection pétrolière demeure non résolu, ce qui constitue un sérieux obstacle au développement du secteur. 80 Le gouvernement fédéral a par exemple récemment annoncé que les licences de prospection pétrolière octroyées à la société Africa Oil Corp par le Puntland et à General Energy par le Somaliland étaient nulles et non avenues et a demandé à ces entreprises de s’engager dans des négociations avec le gouvernement fédéral. Les efforts menés pour résoudre ces questions sont au stade embryonnaire et font l’objet de délibérations supplémentaires par le Parlement somalien. La Somalie est confrontée à un autre défi majeur : développer une nouvelle industrie pétrolière alors qu’elle a des capacités très limitées pour la réglementer efficacement. Le ministère du Pétrole et des Ressources minérales renforce ses capacités avec le concours des pays partenaires, et espère inciter les membres de la diaspora éduqués à retourner dans le pays pour travailler dans le secteur. La loi sur le pétrole a été ratifiée en 2008 par le Parlement de transition de Baidoa. La législation a besoin d’être réexaminée compte tenu de l'achèvement de la fédéralisation de la Somalie et de l’émergence des États membres fédéraux. Transparence et redevabilité Selon Transparency International, la Somalie est le 175e pays le plus corrompu du monde sur 177. La Somalie n’est pas entrée dans l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Toutefois, la Somalie est en pourparler avec le Natural Resources Governance Institute pour qu’il aide le pays à rejoindre l’ITIE. Questions clés En 2013, le groupe de surveillance de l’ONU en Somalie et en Érythrée a lancé un avertissement selon lequel la prospection pétrolière risquait de relancer des conflits en Somalie. Le différend avec le Somaliland et le Puntland concernant l’allocation de licences de prospection « risque, s’il n’est pas résolu, d’entraîner des conflits politiques accrus entre les gouvernements fédéral et régionaux susceptibles d’exacerber les divisions entre clans ». Le système de gouvernance somalien est actuellement mal préparé pour faire face à la gestion des pressions associées à un afflux de revenus issus du pétrole. Cependant, le gouvernement fédéral somalien espère parvenir à la croissance économique et au développement grâce à l'essor de ses ressources naturelles. À cette fin, le gouvernement s'est engagé à respecter les normes internationales et à garantir transparence et redevabilité Somalie Annexe : sources Ressources naturelles clés/activité extractive http://www.theguardian.com/global-development/poverty-matters/2012/feb/22/ somalia-reborn-progress-prosperity http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Project-and-Operations/2013-2015%20-%20Somalia%20-%20Country%20Brief.pdf http://www.eisourcebook.org/1520_OilGas.html http://www.upi.com/Business_News/Energy-Resources/2013/09/06/Destabilization-fears-over-Somalias-first-oil-deal/UPI-52501378487185/ Secteur minier http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/country/2011/myb3-2011-so.pdf http://news.bbc.co.uk/1/hi/business/7935139.stm Forêts Pétrole http://www.ibtimes.com/somaliland-oil-minister-breakaway-region-basket-case-somaliasays-east-africa-new-middle-east http://www.somalia-oil-gas.com/ Structure http://allafrica.com/stories/201310120179.html institutionnelle/acteurs gouvernementaux clés/ restrictions sur les capacités/régime fiscal Transparence/redevabilité http://www.transparency.org/country#SOM 81 Ressources naturelles dans les pays du g7+ © LC Nottaasen/ flickr.com Soudan du Sud LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle : pétrole Principale exploration :pétrole Industries extractives en part du PIB : 60 % avant la fermeture (en janv. 2012) Industries extractives en part du revenu : 98 % avant la fermeture (en janv. 2012) Résumé Le Soudan du Sud possède des ressources naturelles considérables, notamment de l’or, de l’argent, du minerai de fer, du cuivre, des diamants et du bois, dont la totalité demeure pour l’essentiel inexploitée. Le pétrole est néanmoins la ressource la plus importante et le principal moteur de l’économie. Le Soudan du Sud est le pays du monde qui dépend le plus de son pétrole. Avant même que surviennent les conflits violents en décembre 2013, le pays avait beaucoup de mal à gérer ses ressources pétrolières et à maximiser ses rendements tout en encourageant la stabilité et en promouvant le développement. Ces défis resteront décisifs pour l'avenir du pays une fois qu’il aura retrouvé sa stabilité. En juillet 2011 le Soudan du Sud s’est séparé du Soudan après des décennies de guerre civile. Environ 75 % des ressources pétrolières de l'ancien Soudan sont aujourd'hui situées au Soudan du Sud, alors que les oléoducs et les infrastructures nécessaires pour transporter le pétrole passent par le territoire soudanais. Des désaccords persistants après l'indépendance sur les frais de transit pour le transport du pétrole du Soudan du Sud à travers le Soudan, l’ont conduit à arrêter complètement sa production de pétrole en janvier 2012. La production a repris en avril 2013, mais n'a pas encore atteint les volumes d’avant la mise à l'arrêt, en partie à cause des menaces du Soudan de couper les oléoducs. Vue d’ensemble des principaux secteurs 82 Ressources Réserves Statut Principales sociétés Pétrole 1,1 milliard de barils Environ 300 000 barils par jour en 2012 China National Petroleum Corp, Petronas, ONCG Videsh Gaz naturel 3 billions de pieds cubes Pas de production S.o. Forêts 19 166 700 hectares Pas d’exportations en 2012 Nile Trading and Development, Equatoria Teak Company Sources : Entretiens avec des membres du gouvernement, Wall Street Journal (2013), Agriculture Fair S. Sudan (2012), Site web des sociétés Soudan du Sud Principaux dépôts de minéraux au Soudan du Sud Source : Ambassade du Soudan du Sud aux États-Unis Secteur minier Le Soudan du Sud possède des gisements d'or, d'argent, de minerai de fer, de cuivre et de diamants. Comme le secteur minier n'est pas développé de manière formelle, l'exploitation minière artisanale de l'or est monnaie courante. Un moratoire sur les permis d'exploitation minière pour les investisseurs étrangers mis en place à partir de 2010 a récemment été levé, ce qui permet d'obtenir des licences à octroyer aux entreprises étrangères pour explorer les dépôts du Soudan du Sud (US Institute of Peace, 2013). Les gisements d'or et de diamants seront probablement étudiés en premier et, s’ils étaient développés à échelle industrielle, pourraient devenir des sources viables de revenus aux côtés du pétrole. Pétrole Le Soudan du Sud a les moyens de produire près des trois quarts du total de la production de pétrole du pays lorsqu’ils étaient encore unis, soit près d'un demi-million de barils par jour (CIA factbook). Le champ de pétrole Palouge dans l'État nord-est du Haut-Nil compte pour environ 80 % de cette production. À l'indépendance, le pétrole représentait presque toutes les exportations du pays et approximativement 60 % du PIB (National Bureau of Statistics, 2011), bien que la Banque mondiale et d'autres mettent ce chiffre plus proche de 80 %. À l'époque, les revenus pétroliers ont également été estimés représenter 98 % du budget du gouvernement, à l'exclusion de l'aide internationale (Banque mondiale, 2013). Le Soudan du Sud a cessé la production de pétrole six mois après l'indépendance à la suite de litiges avec le Soudan, qui dispose de l'infrastructure nécessaire pour l'exportation du pétrole du Sud-Soudan. Ce qui suivit fut un choc économique sans précédent et dramatique ; le PIB s'est contracté de 52 % en 2012 (The Economist, 2013) et le PIB par habitant est passé de 1858 dollars en 2011 à 785 dollars en 2012 (Banque mondiale, 2013). Le pays a redémarré la production de pétrole en avril 2013, augmentation progressive des niveaux de production à une moyenne de 200 000 barils par jour. La production a atteint 240 000 barils par jour en septembre 2013, et le gouvernement vise à rétablir la 83 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Options alternatives pour les oléoducs du Soudan du Sud dans les régions productrices de pétrole sud-soudanaises se soient déjà détériorées avant que n’éclate le conflit en décembre 2013, en raison en partie d’un manque d’implication dans la communauté de la part des compagnies pétrolières et de la méfiance générale que ce manque suscite. Forêts Sources : African Energy, 2012 production à grande échelle de 350 000 barils par jour d'ici la fin de l'année (Wall Street Journal, 2013). 84 En juin 2013 le Soudan a menacé de couper l'oléoduc au mois d’août en raison du litige en cours entre les deux pays, mais plus tard, a reporté la date limite. Une grande incertitude demeure quant à savoir si le Soudan du Sud sera en mesure de poursuivre sa production de pétrole, et la médiation entre les deux pays est toujours en cours. Compte tenu des tensions actuelles, le Soudan du Sud examine la possibilité de construire des oléoducs alternatifs à travers le Kenya, ou peut-être l'Éthiopie et Djibouti. Une telle décision pourrait avoir un impact sérieux sur les relations bilatérales avec le Soudan et modifier l'équilibre politique et économique de la région (Think Africa Press, 2013). En dépit de ces développements, les ressources pétrolières du Soudan du Sud vont diminuer si aucune découverte n’est faite ou les méthodes d'extraction ne sont pas améliorées. Selon les prévisions de la Banque mondiale, la production des champs de pétrole actuels reculera progressivement dans les prochaines années, et sera négligeable en 2035 (Banque mondiale, 2013). Selon un rapport publié en 2014, il semble que les relations entre les populations locales et les autorités Les forêts couvrent environ 29 % du pays. Son exploitation industrielle pourrait aider à diversifier l'économie dépendante en pétrole du Soudan du Sud s'il est bien géré, même si son potentiel est très faible par rapport à celui du secteur pétrolier. La Banque mondiale a identifié les ressources forestières du Soudan du Sud comme une « richesse latente », qui offre un potentiel important pour la reprise économique et la réduction de la pauvreté (Banque mondiale, 2010). Acajou et forêts de teck en particulier peuvent devenir les pierres angulaires de la naissance d'une industrie d’exploitation forestière, encore actuellement peu développée (African Arguments, 2013). Des revenus pourraient également être générés à partir de l'exportation de la gomme arabique, qui est récoltée à partir de l'arbre d'acacia et est utilisée dans les boissons gazeuses et les sucreries. Une telle industrie pourrait être lucrative, car depuis le milieu des années 1990, le Soudan représente dans ce domaine plus de 20 % de la valeur mondiale des exportations, et a généré plus de 51 millions de dollars d'exportations en 2012 (statistiques de commerce des produits de base de l'ONU, 2012). On estime que 45 % des forêts du Soudan du Sud ont, cependant, été perdus depuis le début de la guerre en 1983, principalement en raison de l'exploitation forestière illégale et d’autres formes de déforestation (African Economic Outlook, 2013). Les populations urbaines ainsi que rurales dépendent aussi des forêts en tant que source d'énergie, de matériaux de construction, lieu de chasse et autres moyens de subsistance, ce qui contribue à réduire les stocks. Les conversions de forêts et les contrats fonciers souvent controversés peuvent également poser des défis à la préservation des forêts. L’un des exemples d’accord le plus remarqué a été signé avec Nile Trading and Development Inc., qui a loué 600 000 hectares de terres pour 49 ans pour la somme de 25 000 dollars, plus 40-50 % des bénéfices à des autorités locales (Oakland Institute, 2011). Soudan du Sud Cadre juridique, institutionnel et politique Secteur minier La loi de 2012 sur les mines confère au ministère du Pétrole et des Mines la responsabilité de régulateur du secteur, et met en place un cadastre minier qui a vocation de délivrer et de gérer les licences d'exploitation. Elle permet également au gouvernement d’obtenir une participation facultative allant jusqu'à 15 % dans les grandes exploitations minières. La loi sur les mines a été accueillie comme un moyen de développer le secteur minier, mais elle met aussi en lumière les tensions entre les droits miniers réclamés par le gouvernement et les droits des individus et des communautés soumis à d'autres lois (US Institute of Peace, 2013). Élaboré en 2013, un cadre politique pour les ressources minérales et le secteur minier est en attente de l’approbation parlementaire. La politique minière a été critiquée pour ne pas avoir suivi les meilleures pratiques, notamment en matière de création de fonds de gestion des ressources naturelles. Forêts En 2009, une loi foncière relative au secteur d’exploitation forestière a été adoptée, mais n’a pas encore été mise en œuvre. Le Soudan du Sud a également une réglementation forestière, actuellement sous forme de projet, mais qui n’a pas pu être formalisée à ce jour. Le pays émerge de décennies de guerre, et a une capacité très limitée à élaborer et à faire respecter les règlements dans le secteur forestier. Bien que le cadre juridique soit encore aux premiers stades de développement, des efforts sont en cours pour s'assurer que la production et la transformation du bois sont effectuées au niveau local, afin de stimuler la création d'emplois. En outre, des stratégies sont élaborées afin de veiller à ce qu'un pourcentage des recettes d'exploitation forestière soit attribué aux communautés locales dans les zones de production (entretiens avec des membres du gouvernement). Pétrole Parmi les principales institutions régissant le secteur pétrolier, la Commission nationale du pétrole et du gaz approuve les licences et définit la politique, et le ministère du Pétrole et des Mines négocie les contrats et réglemente le secteur. La Nile Petroleum Corporation (Nilepet), propriété de l'État est la branche commerciale du ministère et participe à tous les contrats pétroliers existants. La Commission conjointe de surveillance du pétrole est responsable de la surveillance et de la mise en œuvre de l’accord pétrolier de 2012 avec le Soudan. Elle est composée d'un président nommé par l'Union africaine et des représentants des deux gouvernements (Union africaine 2013). La loi sur le pétrole de 2012 est un élément important de la législation dans le secteur du pétrole et prévoit l’obligation de prévenir la corruption et la mauvaise gestion (Global Witness, 2012). Ces directives sont détaillées dans le Petroleum Revenue Management Act, adopté par l'Assemblée législative en juillet 2013. Ce projet de loi créé un Compte de stabilisation des recettes pétrolières (ORSA), un Fonds pour l'avenir des générations (FGF) ainsi que les procédures requises pour gérer ces fonds. Le président n'a pas encore signé ce projet de loi (entretiens avec des membres de l'Union européenne). Et tandis que cette initiative est saluée comme une étape essentielle pour la gestion responsable du secteur pétrolier, des groupes militants ont souligné la nécessité de créer un contexte institutionnel solide pour assurer sa mise en œuvre (Global Witness, 2013). À cette fin, le gouvernement élabore une série de réglementations ciblée, et reçoit l'assistance technique de la Banque mondiale, et l'aide financière du Fonds monétaire international. La Banque africaine de développement offre également un soutien à travers le renforcement des capacités dans les secteurs bancaires et économiques. Lorsqu'elles seront promulguées, ces réglementations pourront rencontrer une certaine opposition chez les investisseurs (entretiens avec des membres du gouvernement du Soudan du Sud). Cadre fiscal Le projet de loi sur la gestion des revenus pétroliers fournit un cadre pour la gestion et la répartition des revenus du pétrole. Une fois cette loi promulguée par le président, les régions du Soudan du Sud productrices de pétrole doivent recevoir 2 %, et les collectivités locales recevront 3 % des revenus pétroliers nets (Global Witness, 2013). La loi établit également un Compte gestion des revenus pétroliers sur lequel les revenus pétroliers seront déposés avant d'être transférés au trésor pour dépenses ou à l'ORSA et le FGF pour épargne. En outre, un régime de fiscalité minière est aussi prévu. Il décrira les redevances, les dépenses d'exploration minimales, ainsi que les rentes et les frais annuels tous payables en vertu de la loi sur les mines de 2012 (Entretiens avec des membres du gouvernement du Soudan du Sud). 85 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Conformément à la récente convention relative à l'Accord financier de transition (TFA) entre le Soudan du Sud et le Soudan, les frais versés par le Soudan du Sud pour l'utilisation de l'infrastructure d'exportation du Soudan seront compris entre 9,10 et 11 dollars par baril. En outre, le Soudan du Sud a accepté de payer au Soudan un montant de 3,028 millions de dollars sur les 3,5 prochaines années. Basé sur une moyenne projetée de 150 000 barils par jour, cela équivaudrait à un taux provisoire de 15 dollars le baril (Fonds monétaire international, 2012, Équipe de négociation du Soudan du Sud, 2013). Transparence et redevabilité La loi sur le pétrole de 2012 exige l'attribution de contrats transparents, la publication des données de production et de revenus et la mise en œuvre de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Le Soudan du Sud s'est engagé à être conforme avec l'ITIE, et un groupe multipartite a été nommé pour superviser le processus (Initiative pour la transparence dans les industries extractives, 2011). La loi sur la Gestion des revenus pétroliers comprend également un large éventail de mesures visant à améliorer les pratiques de passation des marchés et la lutte contre la corruption dans le secteur pétrolier. Il s'agit notamment de la publication de rapports trimestriels et annuels publiquement disponibles sur les revenus pétroliers. L’adoption de la loi était également cruciale pour débloquer des fonds d'urgence et recevoir des aides techniques et autres de la part des bailleurs de fonds internationaux. Elle a permis au FMI et l'UE de fournir un appui budgétaire indispensable, et des financements dans les secteurs de la santé et de l'éducation, qui ont souffert à la suite de la fermeture de l'oléoduc (entretiens avec des membres du gouvernement du Soudan du Sud et de l’Union européenne). 86 L'application de ces nouvelles mesures et initiatives juridiques ne sera pas facile. Très peu d'informations sur les accords de concessions sont actuellement disponibles, et les organismes de la société civile et de surveillance ont une capacité limitée à effectuer des contrôles efficaces dans le secteur pétrolier. Pendant ce temps, les risques de corruption et de mauvaise gestion dans le secteur du pétrole restent élevés (Global Witness, 2012, 2013 b). En ce qui concerne la transparence contractuelle entre le Soudan et le Soudan du Sud, la suspicion mutuelle persiste. Les deux pays ont cependant accepté de nommer un vérificateur indépendant chargé de rédiger un rapport sur les sociétés d'exploitation, en plus de travailler pour le Comité de surveillance du secteur pétrolier. Toutefois, nul n’est tenu de publier de rapports (Global Witness, 2012). Questions clés • Le Soudan du Sud a, depuis son indépendance en 2011, franchi des étapes importantes, qui comprennent la mise en place d’institutions exécutives, judiciaires et législatives. Il est également dans un processus de création de cadres juridiques et politiques propices aux investisseurs, et a entamé le processus de devenir conforme à l'ITIE. Pays nouvellement indépendant et sortant de décennies de guerre, le Sud-Soudan doit toutefois relever des défis pour assurer la mise en œuvre et l'application de ses lois et politiques et la gouvernance efficace de ses industries extractives. Au cours des prochaines années, il fera face au double défi de réduire de manière durable sa dépendance des exportations de pétrole tout en se diversifiant et réinvestissant des revenus pour soutenir le développement d'autres secteurs, y compris l'exploitation minière et forestière. • La persistance de conflits violents à l'intérieur du pays, auxquels s'ajoutent des querelles et des tensions politiques avec le Soudan ont d'importantes retombées sur le secteur pétrolier du Soudan du Sud. La violence et les tensions intercommunautaires nuisent à la prévisibilité de la production pétrolière et sapent la confiance des investisseurs. Le gouvernement a pris des mesures pour promouvoir les investissements en capital, y compris les garanties contre l'expropriation (qui comprennent le droit à indemnisation), la protection de la propriété intellectuelle ainsi que le libre rapatriement des capitaux, des bénéfices et des dividendes. • Un nouveau cadre juridique pour la gestion du pétrole a été adopté, dont la nouvelle loi sur la Gestion des revenus pétroliers, mais n'a pas encore été mis en œuvre. Le cadre réglementaire pour les ressources naturelles non extractives se développe également, mais reste incomplet. L’évaluation de sa propre fragilité par le Soudan du Sud, entreprise dans le cadre de ses engagements en vertu du New Deal pour la coopération dans les États fragiles, a été un moyen important d'identifier ces besoins. Elle appelle à une meilleure gestion des secteurs pétroliers et miniers à travers le développement d’institutions compétentes et adaptées. Soudan du Sud Principales ressources Government of South Sudan - Site web official avec des informations sur les lois, les institutions et les ministères South Sudan Statistical Yearbook (2011) Principale source de statistiques pour le Soudan du Sud South Sudan Fragility Assessment (2012) Ce résumé identifie les principaux facteurs de fragilité et d'actions prioritaires African Economic Outlook (2013) South Sudan Présentation et analyse de la gouvernance politique et économique Global Witness (2013) South Sudan and Sudan Présentation et analyse du secteur pétrolier au Soudan du Sud Annexe : sources Ressources naturelles National Bureau of Statistics (2011) South Sudan Statistical Yearbook clés/activité extractive World Bank (2013) South Sudan Overview CIA World Factbook - South Sudan Mines US Institute of Peace (2013) Establishing a Mining Sector in Postwar South Sudan The Guardian (2013) South Sudan: mining act passed but nation too must benefit Reuters (2013) Sudan made $2.2 billion from gold exports in 2012 South Sudan Embassy, USA: Mining and minerals sectors Sudd Institute Policy Brief 13 (2014): South Sudan’s Mining Policy and Resource Curse Forêts Oakland Institute (2011) Understanding land investment deals in Africa Agriculture fair South Sudan (2012) Agribusiness in South Sudan World Bank (2010) Policy framework for sustainable management of forests African Arguments (2013) article on teak forests in South Sudan United Nations Commodity Trade Statistics Database (2012) - Gum Arabic Pétrole Global Witness (2013a) Brief on oil law Global Witness (2012) Blueprint for Prosperity Wall Street Journal (2013) South Sudan Commissions New Oil Fields, Output Up By 26% Nile Petroleum Corporation website The Economist (2013) South Sudan oil: Back in business US Energy Information Administration (EIA) Sudan and South Sudan page Allafrica (2012) South Sudan: Juba Shuts Down Oil Pipeline to North's Export Port Think Africa Press (2013) Oil Politics, Asian Suitors, and Alternative Pipelines in South Sudan African Union (2013) High- level implementation panel report for Sudan and South Sudan African Energy (2012) - Sudan articles PAX report (2014) - Scrutiny of South Sudan’s Oil Industry Contraintes structure institutionnelle/ principaux acteurs gouvernementaux/ capacité Government of South Sudan website – information for investors Revenue Watch website - South Sudan page African Economic Outlook (2013) South Sudan page Allafrica (2013) South Sudan mining laws in the pipeline Régime fiscal Republic of South Sudan negotiation team (2013) press release International Monetary Fund (2012) Sudan article IV Consultation Government of South Sudan website- Business environment: Investment Promotion Act Transparence/ redevabilité EITI (2011) President of South Sudan commits to global transparency standard Global Witness (2013b) Oil production restarts amid transparency concerns Ce profil a été élaboré avec la participation de représentants du gouvernement du Soudan du Sud, de l’Union européenne et de consultants indépendants. 87 Ressources naturelles dans les pays du g7+ © Ken Doerr / flickr.com Tchad LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :pétrole Principale exploration :pétrole Industries extractives comme part du PIB :16,5 % en 2012 Industries extractives comme part du revenu :80 % en 2012 Résumé La découverte de pétrole et le lancement de son exploitation en 2003 ont entraîné pour le Tchad un virage économique. Le PIB du pays a doublé entre 2003 et 2005, et la croissance annuelle nationale était en moyenne d’un taux impressionnant de 8 % entre 2000 et 2011. Le taux de croissance du PIB devrait dépasser 10 % en 2014, soutenu par des cours pétroliers élevés et le démarrage de nouveaux projets liés au pétrole. Les retombées du secteur pétrolier représentent en puissance un facteur majeur de croissance économique et industrielle pour le pays, mais elles dépendront de l’aptitude des compagnies pétrolières à maintenir leurs niveaux de production dans les années à venir. À plus long terme cependant, le Tchad doit diversifier son économie et réduire sa dépendance actuellement élevée du pétrole. Vue d’ensemble des principaux secteurs Resources Reserves Status Key companies Pétrole 1,5 milliard de barils de réserves avérées (2013) Production de brut estimée à 105 000 bbl/j en 2012 Esso Tchad, China National Petroleum Corp, Chevron, Petronas, Griffiths, Overseas Petroleum and Investment Corporation (Taiwan) Source : USGS 88 Le Tchad abrite les dixièmes plus grandes réserves de pétrole d’Afrique. Malgré une baisse de 34 % de la production entre 2005 et 2011, le pays mise désormais sur un second boom pétrolier, de nouveaux champs pétroliers entrant en production près du Lac Tchad en 2014. Le gouvernement espère que la production de brut triplera d’ici 2015. Une nouvelle raffinerie située à N’Djamena, dont le gouvernement détient 40 % et la China National Petroleum Corporation 60 %, est devenue opérationnelle en 2011. À 7 millions de barils par an, sa capacité est environ le double de ce qui est requis pour satisfaire la demande locale, et l'oléoduc d’exportation TchadCameroun (achevé en 2003) a permis au pétrole Tchad tchadien d’accéder aux marchés internationaux. Fin 2010, cet oléoduc avait d’ores et déjà approvisionné les marchés mondiaux en brut pour un total de 376 millions de barils. Les sociétés pétrolières qui opèrent au Tchad sont toutes sous contrôle étranger. Le Tchad a très peu développé son secteur minier. Des opérations minières et d’exploitation de carrière domestiques à petite échelle produisent la plupart des minéraux non combustibles du pays. Toutefois, des études ont rendu compte de plusieurs régions offrant des perspectives de développement pour l’or, la bauxite, l’uranium, l’argent et les diamants alluvionnaires. Cadre juridique, institutionnel et politique L’industrie pétrolière est sous la tutelle du ministère des Mines, de l’Énergie et du Pétrole ainsi que du Collège de contrôle et de surveillance des revenus pétroliers. La loi de 1999 sur la gestion des revenus pétroliers (modifiée en 2006) définit l’allocation des revenus issus du pétrole :10 % des revenus directs sont affectés à un fonds pour les générations futures, tandis que les 90 % restants sont alloués via la banque centrale du Tchad (BEAC). Ces 90 % sont alloués à sept secteurs prioritaires (à hauteur de 80 %), à la région productrice (5 %) et aux frais du gouvernement actuel (15 %).Toutefois, les recettes indirectes (issues de redevances, permis et droits) surpassent les revenus directs gérés au titre de cette loi (BICC). L’exploitation des ressources minérales est réglementée par le Code minier de 1995. Transparence et redevabilité Le Tchad a rejoint l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en 2007 dont il est devenu pays candidat en 2010. ITIE Tchad n’a publié ses rapports 2010 et 2011 qu’après de longs retards. Le gouvernement publie quant à lui des informations limitées sur les revenus pétroliers. L’indépendance du Collège de contrôle et de surveillance des revenus pétroliers par rapport au gouvernement reste limitée. Questions clés L’économie tchadienne dépend fortement du pétrole, mais le pays n’a pas les institutions de gouvernance solides requises pour gérer cette ressource. La richesse liée au pétrole risque en outre d’avoir des incidences sur la dynamique des conflits au Tchad. Des accusations de vente de pétrole contre des armes ont été portées à l’encontre du gouvernement, tandis que les tensions régionales ont été exacerbées faute d’inclusion des collectivités locales de la région productrice de pétrole du sud du pays. Annex: sources Ressources naturelles clés/ activité extractive http://www.eia.gov/countries/country-data.cfm?fips=cd Secteur minier http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/country/2012/myb3-2012-cd.pdf http://www.mbendi.com/indy/ming/af/ch/p0005.htm Forêts http://www.fao.org/countryprofiles/index/en/?iso3=TCD Pétrole http://www.imf.org/external/pubs/ft/survey/so/2014/car030414a.htm http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/1EE1BBD1A658A97F 852576D500592ADE-Full_Report.pdf http://www.caracalenergy.com/s/operations.asp?ReportID=485314 Structure institutionnelle/restric-tions sur les capacités/ régime fiscal http://www.africaneconomicoutlook.org/en/countries/central-africa/chad/ Transparence/redeva-bilité http://eiti.org/Chad 89 Ressources naturelles dans les pays du g7+ © UN Photo / Martin Perret Timor-Leste LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle et principale exploration : Pétrole et gaz Réserves pétrolières et de produits de condensation : 851,8 millions de barils Réserves de gaz : 11,7 billions de pieds cubes Industries extractives en part du PIB : 75 %1 Industries extractives en part du revenu : 90 % 2 PIB : 1,29 milliard de dollarsen 20124 Croissance du PIB : 8,5 % en 20124 Inflation : 11,8 % en 20124 Fonds souverain : Fonds pétrolier (solde 13 milliards de dollars en 2012)7 Mesures de transparence & anticorruption : EITI, Portail du Gouvernement, CAC, Free Media, et société civile active Guide du développement national : Plan de développement stratégique TL 2011-20308 Résumé Pays créé il y a 11 ans, le Timor-Leste a une population de 1,2 million d’habitants. Petite île d’une grande beauté naturelle dont l’économie bénéficie de riches ressources naturelles, le Timor-Leste est situé dans une région de croissance hautement compétitive. Le pays est doté de réserves pétrolières de 553,8 millions de barils,1 outre les 298 millions de barils de produits de condensation du champ de Greater Sunrise,3 ainsi que de réserves de gaz de 11,7 billions de pieds cubes.5;6 Dans le but de gérer ses recettes pétrolières et d’éviter la malédiction des ressources, le Timor-Leste a créé un fonds souverain (Fonds pétrolier), dont le solde actuel est de 14 milliards de dollars, placés dans des bons du trésor et des actions américains4.Cette richesse pétrolière correspond à environ 36,920 dollars par habitant (chiffre fondé sur les réserves avérées et sur la base d’un prix du baril de 80 dollars).5 Ce Fonds offre une certaine protection contre l’incertitude des flux pétroliers, ce qui permet ainsi de mieux gérer la politique fiscale.9 90 À l'heure actuelle, le Timor-Leste est l’un des pays les plus dépendants des ressources naturelles. En effet, plus de 90 % des recettes de l’État provenaient en 2011 des revenus pétroliers,2 soit environ 75 % du PIB.1 Le gouvernement projette toutefois d’utiliser ses ressources naturelles pour diversifier son économie au cours des 20 prochaines années, en investissant dans les infrastructures, la santé, l’éducation, l’agriculture et le tourisme grâce à sa politique dite « d’anticipation » présentée dans le Plan de développement stratégique du Timor-Leste (Strategic Development Plan ou SDP) 2011-2030.8 En vertu de ce SDP, le Timor-Leste éliminera la pauvreté extrême et construira une société éduquée et bien portante, devenant un pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure en 2030.8 Timor-Leste L’exploration d’importantes réserves supplémentaires de pétrole et de gaz offshore se poursuit, bien que la production du champ de Greater Sunrise ait été retardée à la suite de litiges portant sur les frontières maritimes et la validité du traité CMATS.3 Le Timor-Leste possède en outre d’importants gisements de minéraux, bien qu’ils demeurent largement inexploités : or, cuivre, argent, manganèse, marbre et chromites, entre autres. Pour mieux gérer ses industries extractives, le Timor-Leste a multiplié les efforts pour maîtriser la corruption et améliorer la transparence, la bonne gouvernance, la stabilité et la sécurité. Vue d’ensemble des principaux secteurs Ressources Réserves Développement Entreprises Pétrole 553,8 millions de barils (Revenue Watch) Extraction – 70,000 barrels per day ) Conoco-Phillips, Santos, ENI, Santos, INPEX, Oilex, Tokyo Electric and Gas Company, Inpet Sahul, Woodside, Shell, Osaka Gas 298 million barrels of condensate from Greater Sunrise3,6 Not Yet Woodside 4 billions de pieds3 (Revenue Watch) Extraction 1 Mrd p.c./jour (ANP, 2013)c;f Woodside 7,7 billions de pieds3 (champ de G. Sunrise uniquement)3,6 N'a pas commencé Woodside Secteur minier Études en cours N'a pas commencé Aucune Forêts 742 000 millions d’hectares Sans objet Sans objet Gaz naturel Pétrole En 2012, les réserves pétrolières avérées s’élevaient à 553,8 millions de barils, et la production actuelle est de 70 barils par jour.3,6 Les entreprises impliquées dans l’extraction sont Conoco-Phillips, Santos, ENI, INPEX, Oilex, Tokyo Electric and Gas Company, Inpet Sahul, Woodside, Shell, et Osaka Gas. Le secteur pétrolier du Timor-Leste est sous la compétence juridique de deux zones distinctes : la Joint Petroleum Development Area (JPDA), gérée conjointement par l’Australie (10 %) et le Timor-Leste (90 %), et la zone exclusive du Timor-Leste et les zones côtières et infracôtières. Parmi les principaux champs figurent Elang, Kakatua et Kakatua North, dont la production a démarré en 1998 et a été arrêtée en juillet 2007, Bayu-Undan, qui fournit actuellement la majorité des recettes, et Kitan, champ pétrolier relativement réduit dont la production a démarré en octobre 2011.3,6 De nouveaux champs ont par ailleurs été découverts et font l’objet d’explorations approfondies. Il s’agit du gisement de gaz de Chuditch, des champs pétroliers de Jahal et de Kuda, du gisement de gaz profond de Kelp et des champs de gaz de Greater Sunrise. La production dans le champ de Bayu-Undan a atteint son pic en 2011 et devrait s’épuiser aux alentours de 2025. Ses réserves totales sont estimées à 400 millions de barils de liquides et 4 billions de pieds cubes de gaz.3,6 On estime de surcroit que le champ de Greater Sunrise a des réserves pour vingt ans. Il s’agit d’un des champs pétroliers timorais les plus vastes découverts à ce jour, avec des réserves qui totaliseraient 7,67 billions de pieds cubes de gaz et 298 millions de barils de produits de condensation.3,6 La production de Greater Sunrise a été retardée en raison de contentieux avec l’Australie, notamment d’un arbitrage portant sur la validité du traité CMATS et des litiges entre le gouvernement du Timor-Leste et la coentreprise Woodside-Sunrise — le gestionnaire du projet — concernant la localisation d’une usine de transformation.3,6 91 Ressources naturelles dans les pays du g7+ Timor-Leste Oil and Gas fields Source: 10 Les activités d’exploration visant à découvrir plus de champs pétroliers et gaziers dans la JPDA et la zone offshore exclusive du Timor-Leste ont repris depuis le dernier appel international à exploration en 2006. Un autre cycle d'appels d'offres est actuellement prévu pour 2014, bien qu’aucune nouvelle découverte n’ait été faite depuis celle du champ de KITAN au début de 2008. Pour autant, les ratios globaux d'exploration sont très supérieurs à la moyenne mondiale, et l’intérêt pour la prospection offshore et côtière future demeure vif.3,6 À l'heure actuelle, le Timor-Leste n’a pas de capacité de raffinage. Cependant, la vision du Plan de développement stratégique 2030 prévoit la création d’un corridor industriel pétrolier sur la côte sud qui comprendra une raffinerie pétrochimique et une installation de traitement de gaz naturel. Secteur minier 92 Le Timor-Leste a la chance d’avoir aussi d’importants gisements de minéraux, bien que leurs mines ne soient pas encore exploitées ou ne produisent pas de revenus. Les gisements miniers recèlent de l’or, du cuivre, de l’argent, du manganèse, du marbre et des chromites, entre autres. Encore en phase d’étude, ces ressources devraient s’avérer au moins aussi prometteuses que celles de la moitié occidentale de l’Ile (indonésienne), où l’on a assisté à un important boom du manganèse. La minéralisation aurifère sous forme de quartz, quartzcalcite et filons de calcite a pu être observée dans la région de Hilimanu, district de Manatuto. Des gisements de chromite de fer de bonne qualité, à teneur de 36 pour cent et 51 pour cent cr2o3 ont été signalés dans les districts de Baucau, Hilimanu et Manufahi.11,12 Les gisements de manganèse sont principalement composés de minéraux de pyrolusite dont la qualité varie entre 84 et 94,5 pour cent MnO2. On les trouve à Vemasse, Talamata, Venilale (district de Baucau), et Uato-Carbau (district de Viqueque). Des gisements de phosphate dont la qualité varie entre 9,97 et 21,55 pour cent P2O5 ont été découverts à Abo (district de Quelicae-Baucau), et à Laleia (district de Manatuto). On trouve également des dépôts de bentonite-argile, des gisements de gypse et de marbre dans plusieurs formations montagneuses du pays.10-12 Partout dans le pays, les vallées fluviales sont riches en gisements de sables et de dépôts graveleux, dont certains sont déjà exploités pour les industries du bâtiment et de la construction. Il y a lieu de mentionner également une grande variété de pierres à bâtir telles que le granite, l'andésite, le basalte et la jotunite, matériau précieux pouvant être utilisé dans les granulats et servir à l’enrochement et à la construction de routes. Les minéraux andésitiques sont particulièrement utiles Timor-Leste Les gisements miniers dans le Timor-Leste Source: 9 dans les digues pour la protection des ports, pour la stabilisation des gazoducs au fond de la mer, comme ballast ferroviaire, comme métal pour la construction routière et dans le béton armé. Forêts Le Timor-Leste possède un couvert forestier de 742 000 hectares,13 dont l’état actuel est inconnu faute d'inventaire récent des ressources forestières nationales. Il n’existe pas d’industrie forestière établie, et la collecte de bois à des fins industrielles est interdite, tandis que la coupe d’arbres de gros diamètre n’est autorisée que pour l’usage domestique. Des coupes de bois de santal à des fins industrielles ont lieu illégalement. Cadre juridique, institutionnel et politique Pétrole Le secteur pétrolier est régi par un cadre juridique complet et un processus d'octroi de licence indépendant. Le droit national limite le pouvoir de l’autorité compétente pour la délivrance des licences, et assure que le processus d'octroi des licences est compétitif et équitable. Le Parlement n’est pas compétent juridiquement pour examiner les contrats, mais il a un rôle de surveillance. Le contrôle administratif relève du ministère du Pétrole et des Mines, tandis que l’Autorité nationale du Pétrole (ANP), établie par un décret, attribue les contrats de partage de la production aux entreprises via des cycles d’appels publics à la concurrence et réglemente le secteur.14 Timor-Gap Empressa Publico, société pétrolière nationale entièrement publique, détient la part de capital du gouvernement dans l’industrie pétrolière du pays. Promulguée en 2005 et modifiée en 2011, la loi sur le Fonds pétrolier détermine la gestion des revenus de l’or noir au titre du Fonds pétrolier afin d’assurer les dépenses actuelles et l'épargne pour les générations futures. Plusieurs obligations de communication de l’information sont soulignées dans la loi sur le Fonds pétrolier et garantissent le contrôle parlementaire.15 Secteur minier Officiellement, le secteur minier relève du ministère du Pétrole et des Ressources minérales, bien qu’en pratique il ne soit soumis à aucun régime régulateur. Il existe une nouvelle loi sur l’environnement, mais elle n’a qu’une portée limitée dans l'industrie minière, et un projet de code minier est actuellement diffusé parmi les parties prenantes du pays pour consultations. 10,16 Forêts Les ressources forestières du Timor-Leste sont administrées par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche. Le secteur est soumis à la Politique forestière de 2007 et au Décret-loi de 2000 sur la gestion des forêts. Au sein du ministère de l’Agriculture et de la Pêche, les données sur les forêts sont recueillies par l’Unité du système d’information géographique pour l’utilisation des sols et par la Direction nationale des forêts. La 93 Ressources naturelles dans les pays du g7+ préparation de l’inventaire national des ressources forestières est devenue hautement prioritaire dans le cadre du Programme d’investissement sectoriel de la Direction nationale des forêts. Cadre fiscal En 2012, les revenus pétroliers nets ont totalisé 3,6 milliards de dollars,17 et le capital accumulé dans le Fonds pétrolier s’élève actuellement à 14 milliards de dollars.7 Environ 90 % du budget de l’État de 2012 provenait des revenus pétroliers.17 Depuis 2009, les retraits du Fonds dépassent le revenu viable estimé (Estimated Sustainable Income, ESI) ou virement maximum recommandé, afin de financer le Plan de développement stratégique du gouvernement. En 2012, ces virements ont totalisé 1495 millions de dollars, montant très supérieur aux 665,3 millions de l'ESI.18 Sans ajustement au titre de l’inflation, les dépenses de l’État se sont envolées pour atteindre 587 % entre 2007 et 2012. Selon certaines projections, si cette tendance se maintient, et si le projet de Greater Sunrise demeure au point mort, le Fonds pétrolier pourrait être vide d’ici 2020. Le gouvernement affirme cependant que ces retraits excessifs, dits « d’anticipation », sont censés être passagers, et assureront un retour à l'ESI dans les années qui suivront. L’objectif de cette démarche « d’anticipation » est de diversifier l’économie et de réduire la dépendance des ressources pétrolières, conformément au Plan de développement stratégique sur 20 ans du Timor-Leste (2011-2030).8,9 D’ailleurs, entre juin 2005 et 2013, le Timor-Leste a perçu plus de 16 milliards de dollars en revenus pétroliers, en plus des retours sur investissement de 1,5 milliard de dollars, et n’a dépensé qu’environ 4,6 milliards de dollars. Selon le gouvernement, pour un nouveau pays comme le TimorLeste, avoir un cadre de travail qui permet d’épargner 50-70 % de ses revenus, tout en satisfaisant les besoins de dépenses afin d’améliorer les infrastructures, la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement, constitue un succès remarquable.9 94 Siégeant au ministère des Finances, la Direction nationale des revenus pétroliers administre les impôts du pétrole, l’impôt sur le revenu des entreprises pétrolières, les impôts supplémentaires sur les bénéfices, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), et les retenues d’impôts. L’Autorité nationale du pétrole est l’organe régulateur des activités pétrolières et administre le prélèvement des redevances et les accords de partage des bénéfices avec les sociétés pétrolières. Fonds souverains Fonds souverains du Timor-Leste, le Fonds pétrolier a été établi en vertu de la loi sur le Fonds pétrolier promulguée en 2005 et modifiée en 2011. Il est conçu pour contribuer à une gestion sensée des ressources pétrolières du Timor-Leste au profit des générations actuelles et futures. Le Fonds pétrolier est un instrument qui contribue à une politique fiscale saine, dans la mesure où une attention et un poids appropriés sont accordés aux intérêts à long terme des citoyens timorais.9 Les retraits de ce fonds ne sont autorisés que vers un compte budgétaire public unique, et requièrent l’approbation du Parlement via le processus budgétaire de l’État. Le montant des retraits est déterminé par le cadre du Revenu durable estimé (ESI), calculé chaque année dans le cadre du processus budgétaire de l’État. Le retrait annuel estimé du Fonds est censé être viable à long terme et ne pas épuiser les richesses pétrolières de la nation. L’ESI est calculé par le ministère des Finances avec le concours du FMI, et audité par un commissaire aux comptes externe. Jusqu’à l’approbation d'une série de prêts consentis à des conditions favorables en 2012, le Timor-Leste avait une dette extérieure nulle.9 Le Fonds est en fait un compte détenu par le ministère des Finances à la banque centrale du Timor-Leste, dont le rendement est déterminé par les retours sur un portefeuille d’actifs financiers. S’il ne constitue pas une personne ou institution juridique séparée, le Fonds peut néanmoins être considéré comme un instrument de gestion fiscale intégré au budget du gouvernement central et au processus budgétaire afin de faciliter une prise de décision informée. Autrement dit, il peut être vu comme le compte d'épargne à long terme du gouvernement. Les directives concernant la gestion du fonds et l’éligibilité de ses investissements sont énoncées par la loi de 2005 sur le Fonds pétrolier.9 Dotée d’une base juridique saine et solide, la structure de gouvernance du Fonds est conforme aux normes internationales. Cette structure est définie par la séparation des fonctions entre le directeur opérationnel et le ministère des Finances ainsi que par des obligations rigoureuses de communication de l’information, fondées sur le principe de transparence. Le ministère des Finances est responsable de la gestion globale du Fonds et rend compte de ses activités au Parlement, tandis que la banque centrale est responsable de sa gestion opérationnelle. Ces caractéristiques sauvegardent ainsi l’objectif d’investissement du Fonds : rechercher le rendement financier tout en mesurant bien les risques.9 Timor-Leste Transparence et redevabilité La transparence et la redevabilité jouent un rôle de plus en plus important dans la gouvernance des ressources naturelles du Timor-Leste. Le pays est parvenu à se mettre en conformité avec l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives en 2010. De plus, il souscrit aux principes de Santiago pour la gestion transparente et redevable des fonds souverains. Le Fonds pétrolier du Timor-Leste est bien noté par rapport aux normes internationales de gouvernance des fonds souverains. Les rapports budgétaires du ministère des Finances comprennent des données sur les volumes de production, les prix, les valeurs des exportations et les flux de revenus ventilés par ressource. L’Autorité nationale du pétrole publie quant à elle des données sur les réserves, les volumes de production et les investissements. Les rapports sur les versements, le solde, les investissements et les retraits du Fonds pétrolier sont disponibles auprès de la banque centrale. Le Fonds est également soumis à des audits externes qui sont présentés, au bout d’un certain délai, au Parlement. En vertu de la loi sur le pétrole, les cycles d’octroi de licences doivent être rendus publics, mais l’Autorité nationale pétrolière n’a pas encore publié cette information. Un grand nombre de contrats pétroliers – mais pas tous – sont accessibles au public, alors que les données techniques et les secrets commerciaux demeurent confidentiels. Une Commission anticorruption, une Inspection générale, un Audit du gouvernement externe et indépendant, la liberté des médias et une société civile active existent aussi dans le pays et sont encouragés afin de prévenir la corruption et de promouvoir la bonne gouvernance. Démontrant son engagement envers la transparence, le gouvernement a adopté le Modèle de transparence du Timor-Leste à l’occasion de la conférence AsiePacifique de l’ITIE de 2011 qui s’est tenue à Dili (TimorLeste) et avait pour thème « Au-delà de l’ITIE : un Modèle de transparence pour le Timor-Leste ». Ce modèle propose une stratégie unique de bonne gouvernance qui repose sur une combinaison d'outils et de mécanismes institutionnels indépendants et interdépendants et peut être adapté aux systèmes nationaux des pays affiliés à l’ITIE. Il s’articule autour des cinq piliers suivants :9 Pilier 1 : Normes mondiales (ITIE – Publiez ce que vous payez, divulguez ce que vous avez reçu) Le premier pilier concerne l’adhésion aux principes de l’ITIE. Lancée en 2002, l’ITIE fixe la norme mondiale de promotion de la transparence et de la redevabilité dans les pays riches en pétrole, gaz ou ressources minérales. Le Timor-Leste a été l’un des premiers pays à s’engager vis-à-vis des principes et des critères de l’ITIE lors de la première conférence internationale sur l’ITIE (Londres, juin 2003) et s'est mis en conformité avec l'Initiative en 2010. Pour de plus amples renseignements, on se réfèrera au site web de l’ITIE : www.eiti.org Pilier 2 : Meilleures pratiques en matière de gestion des fonds souverains – Comment gérer au mieux les revenus ? Ce second pilier correspond au Fonds pétrolier du TimorLeste, créé en 2005 pour aider le pays à gérer de façon durable ses revenus pétroliers, et ce faisant permettre d'éviter la malédiction des ressources. La loi relative au Fonds pétrolier a été modifiée en août 2011 et repose sur deux principes : bonne gouvernance et diversification. Inspiré lui aussi des Principes de Santiago34, le modèle de gouvernance du Fonds pétrolier préconise un degré élevé de transparence et de divulgation des informations. Pour en savoir plus sur le Fonds pétrolier, consultez les sites www.mof.gof.tl et www.bancocentral.tl. Pilier 3 : Éduquer et informer – Comment les revenus sont-ils utilisés ? Le Timor-Leste a pris des mesures pour assurer que le budget de l’État, financé à 90 % par les revenus du Fonds pétrolier, est ouvert, largement accessible et compris. Chaque année, le ministre des Finances présente un budget au Parlement national, chaque ministre proposant et défendant le budget de son ministère au sein de commissions parlementaires. Pilier 4 : Redevabilité et accessibilité – Comment les revenus sont-ils dépensés et où sont-ils affectés ? En mars 2011, le gouvernement du Timor-Leste a lancé le Portail de la transparence, initiative phare. Ce portail a pour but de couvrir quatre domaines : budget, passation des marchés, résultats et transparence de l'aide. Il tente de promouvoir la transparence fiscale en fournissant aux citoyens, à la société civile et aux partenaires du développement des outils de gestion et de suivi des 95 34 Il s’agit d’un cadre de principes et de pratiques généralement admis en faveur d’une gouvernance appropriée et de dispositions de redevabilité. Ces principes correspondent aussi aux recommandations en matière de pratiques prudentes et saines d’investissements pour les fonds souverains. Ressources naturelles dans les pays du g7+ ressources publiques. Pour en savoir plus, rendez-vous sur : http://www.transparency.gov.tl/english.html Pilier 5 : Communication et bonne gouvernance – Quelles décisions sont prises, et pourquoi ? Le conseil des ministres est l’organe décisionnel le plus élevé au Timor-Leste. Il est composé du Premier ministre, du Vice-Premier ministre et des ministres avec portefeuille, ainsi que du secrétaire d’État. Partout dans le monde, ce type de forum opère en sessions à huis clos dont on sait peu de choses sur les ordres du jour, les débats et les décisions. Dans le cadre de son modèle de transparence, le Timor-Leste publie au contraire les décisions de son Conseil des ministres dans les deux jours qui suivent ses réunions hebdomadaires. Les décisions sont publiées et archivées sur le site web officiel du gouvernement et via des communiqués de presse en anglais, en portugais et en tétoum. Elles sont également diffusées à travers les médias locaux et internationaux, la société civile, les voies institutionnelle et diplomatique. Les informations sur les décisions prises par le gouvernement peuvent être consultées sur le site http://timor-leste.gov.tl/?lang=en. Questions clés 96 • Malgré les efforts récents et réussis du Timor-Leste pour exploiter les revenus du pétrole, le pays manque d’infrastructures indispensables, de ressources humaines et d’industries de soutien. Pour développer le secteur, le Plan de développement stratégique du Timor-Lest 2011-2030 propose la création d’une société pétrolière nationale, le développement d’un projet pétrolier sur la côte sud (à Tasi Mane), l’amélioration des ressources humaines et une transparence accrue en matière des revenus. • Les régimes juridiques et fiscaux du Timor-Leste se sont améliorés récemment, en même temps que l’on observe des progrès au niveau de la transparence et de la redevabilité du gouvernement. Cela est dû en grande partie à des initiatives novatrices comme le Portail de la transparence au TimorLeste. Toutefois, en dépit des efforts consentis pour accroitre l’ouverture, l’information n’est toujours pas facilement accessible à la majorité des citoyens et des collectivités locales appauvris du pays. Par ailleurs, le gouvernement manque de capacité pour garantir que les entreprises du secteur pétrolier opèrent en toute conformité avec le droit. • Le Fonds pétrolier du Timor-Leste offre un bel exemple de fonds souverain destiné à gérer les ressources pétrolières et est porteur d’enseignements dont pourraient bénéficier les autres pays du g7+. Le modèle timorais est hautement transparent au sujet des virements et des retraits effectués sur le Fonds, qui sont soumis à des mécanismes démocratiques de contrepouvoir. • L'un des défis économiques et politiques que le Timor-Leste doit relever est celui de la gestion du niveau des virements effectués sur le Fonds pétrolier à destination du gouvernement. Depuis 2009, ces niveaux ont considérablement dépassé le Revenu durable estimé prescrit pour le pays. Sans ajustement au titre de l’inflation, les dépenses de l’État se sont envolées pour atteindre 587 % entre 2007 et 2012. Si cette tendance se maintient, le Fonds pétrolier pourrait être vide d’ici 2020. Pour autant, des dépenses sont nécessaires, car le pays a besoin d’urgence de voir des résultats rapides dans les secteurs des infrastructures, de l’agriculture, de l’éducation et de la santé afin de réduire la pauvreté et la malnutrition, améliorer ses stocks alimentaires et la qualité de l’éducation. La réalisation de ces objectifs, présentés dans le Plan de développement stratégique pour 2011-2030, sera un grand défi pour le gouvernement. Elle passera par une croissance économique soutenue, la création d'emplois pour les jeunes et les populations rurales, la maîtrise de l’inflation et la prévention de la maladie hollandaise à long terme. Principales ressources Portail du Fonds pétrolier du ministère des Finances : propose un tour d’horizon des investissements et des structures du Fonds. Autorité nationale pétrolière du Timor-Leste : site web de l’organe régulateur timorais pour le pétrole Initiative pour la transparence dans les industries extractives au Timor-Leste : site web du Chapitre national de l’ITIE Plan de développement stratégique du Timor-Leste : présente les priorités nationales en matière de développement pour 2011-2030 Portail de la transparence au Timor-Leste : publication de données sur l’aide, les résultats, la passation des marchés et le budget national Timor-Leste Annexe : Sources (1) IMF. Timor Leste 2011 Article IV Consultation Staff. 2012. Ref Type: Online Source (2) MOF. Ministry of Finance 2011 Budget BReport. 2011. Ref Type: Report (3) Gualdino ANP President. Timor Leste Petroleum and Gas Reserves. 2013. Ref Type: Personal Communication (4) WB. World Bank Home.http://www.worldbank. org/en/country/timor-leste. 2013. Ref Type: Online Source (5) Revenue Watch. Timor Leste Extractive Industries. http://www.revenuewatch.org/ countries/asia-pacific/timor-leste/extractiveindustries. 2013. Ref Type: Online Source (10) Pires Alfredo. Do It The Timor Leste Way. IMF, World Bank, Timor Leste Conference on Natural Resources Management Conference. Dili, October, 2013. 2013. Ref Type: Slide (11) Monteiro F, Pinto VC. Exploring Timor Leste Mineral Potentials. 2003. Ref Type: Report (12) UN. Economic and Social Commission For Asia and Pacific. ATLAS of Mineral Resources of the ESCAPE Region. Geology and Mineral Resources in Timor Leste. Vol 17. 2003. Ref Type: Report (13) FAO. Timor Leste Food And Agriculture Country Report. 2010. Ref Type: Report (14) ANP Website, www.ANP/tl. Petroleum Law. 2011. Ref Type: Online Source (6) ANP. Timor Leste Oil and Gas Production. 2013. Ref Type: Report (15) MOF. Petroleum Law . 2013. Ref Type: Online Source (7) Central Bank Timor Leste. Timor Leste Central Bank Petroleum Fund Quarterly Report (www. bancocentral.tl). September 2013. Ref Type: Online Source (16) Lao Hamutuk. Draft Mining Code. 2013. Ref Type: Report (8) GoTL. Timor Leste Strategic Development Plan 2011-2030. 2011. Ref Type: Report (9) Petroleum Fund Management Unit, Ministry of Finance. Timor Leste Petroleum Fund Management. 2013. (17) National Directorate of Economy and Policy MoF. Timor Leste Petroleum Revenues and Fiscal Management. 2013. Ref Type: Report (18) ODI. Timor Leste Petroleum Fund. 2013. Ref Type: Report 97 Ressources naturelles dans les pays du g7+ © jbdodane/ flickr.com Togo LES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN BREF Production actuelle :phosphates, ciment, mâchefer, calcaire, minerai de fer, diamants, or Principale exploration :marbre Industries extractives comme part du PIB :4,4 % en 2012 Industries extractives comme part du revenu :4,8 % en 2011 Résumé L'exploitation minière joue depuis des décennies un rôle majeur dans l’économie togolaise. La croissance économique que le Togo a connue récemment est liée à l’abondance des ressources minérales du pays ; en 2011, le gouvernement togolais a engrangé 15,7 milliards de francs CFA (33 millions de dollars US) en provenance du secteur extractif, principalement des phosphates et du calcaire. Vue d’ensemble des principaux secteurs Ressources Réserves Statut Principales sociétés Phosphate meuble 70 millions de tonnes à 36 % de P2 05 1,1 million de tonnes produites en 2012 Phosphate carbonaté 2100 millions de tonnes à 15 % de P2 05 Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) Métaphospharénite 300 millions de tonnes à 20-30% de P2 05 Calcaire 200 millions de tonnes 1,9 million de tonnes de calcaire en 2011 West African Cement (WACEM) 1,8 million de tonnes de ciment en 2011 WACEM et CIMTOGO 82000 tonnes produites en 2012 MM Mining Ciment 98 Minerai de fer 500 millions de tonnes Marbre 800 millions de tonnes Or Inconnue 18500 kg exportés en 2012 Diamant Inconnue 456 carats produits en 2012 POMAR Togo Manganèse Les réserves de manganèse se chiffrent àprès de 13 millions de tonnes à 10-35 % de Mn métal. Pétrole Les travaux d’exploration du pétrole en mer, conduits par la société ENI n’ont pas abouti à la découverte de traces de pétrole mais ont permis de recueillir d’importantes données sur le fond marin susceptibles d’être utiles pour la suite des recherches. Source : USGS, ministère des Mines du Togo * Quantité expédiée comprenant beaucoup plus de l’or venant des pays voisins, contrôle avant l’expédition et dans une moindre mesure l’or exploite artisanalement au Togo. ^ L’or et le diamant font l’objet d’une exploitation artisanale et les réserves sont inconnues. ~ La recherche du manganèse est confiée à la Société Générale des Mines (SGM). En 2010 le Togo était classé 14e parmi les plus gros producteurs de phosphates du monde. Des réformes liées à la création de la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT), l’entreprise d’État d’exploitation du phosphate créée en 2009, ont commencé à porter leurs fruits :la production s’est accrue de 28,4 % en 2012, et l’on prévoit davantage de croissance dans les industries extractives (18,4 % en 2014), attribuable en grande partie au secteur des phosphates. Le gouvernement a octroyé sept licences à des entreprises de prospection d’or, de diamants, de manganèse, de nickel, de zinc, de bauxite et de platine. Les ressources forestières du Togo recouvrent 368 000 hectares (41 000 hectares de production forestière naturelle, 313 000 hectares de zones protégées et 14 000 hectares de plantations).Le taux de déboisement serait de 15 000 hectares par an. Des découvertes pétrolières au Ghana voisin ont suscité de l’intérêt pour le potentiel d’exploration des superficies en mer du Togo, et des études géologiques initiales ont été menées dans les blocs 1 et 2 par l’exploitant ENI.À l’issue de la phase d'exploration, L’ENI a annoncé la découverte de traces de pétrole. Cadre juridique, institutionnel et politique Le Togo a créé son ministère de l’Environnement en 1987 et a voté en 1988 une loi établissant le Code environnemental. En 2009, une politique nationale de l’environnement a été adoptée. Le gouvernement a également pris un ensemble de mesures visant à améliorer la gestion des ressources naturelles du pays et à promouvoir activement le secteur minier, notamment en mobilisant des capitaux privés et en lançant des réformes institutionnelles et structurelles en profondeur dans les industries extractives. La société minière nationale Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT) a été créée en 2009. De plus, les autorités togolaises préparent une nouvelle version du code minier afin d’accroitre la transparence dans l’octroi des licences, de mieux tenir compte de l’environnement et de remettre à plat la fiscalité minière. Dans un effort supplémentaire pour attirer les grands investisseurs, le gouvernement a également l’intention d’adopter de nouvelles règles fiscales pour le secteur minier. Le secteur des ressources minérales est régi par la loi No 96-004 de 1996 (modifiée par la loi No 2003-012). Tous les exploitants de ressources minérales sont légalement obligés de contribuer au développement local, et toutes les opérations minières doivent être systématiquement précédées d’une évaluation des impacts environnemental et social. Transparence et redevabilité Le Togo est en conformité avec l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) depuis 2013. Ce progrès n’empêche pas cependant certains investisseurs étrangers de demeurer hésitants en raison du manque de clarté qui continue d’être perçu dans la législation et les opérations du secteur minier. Questions clés La transparence du Togo sera mise à l’épreuve par l’attribution prévue prochainement d’un gros contrat de développement des réserves nationales de phosphates. Ce contrat pourrait attirer d’importants investissements dans le secteur minier ainsi que des industries de transformation en aval. 99 Natural resources in g7+ countries Annexe : sources 100 Ressources naturelles clés/ activité extractive http://www.africaneconomicoutlook.org/en/countries/west-africa/togo/ Secteur minier http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/country/2011/myb3-2011-ct-to.pdf http://www.azomining.com/Article.aspx?ArticleID=128 Forêts http://www.itto.int/sfm_detail/id=12360000 Pétrole http://mergersandacquisitionreviewcom.blogspot.co.uk/2011/06/mauritania-benin-andtogo-overview-of.html Transparence/ redeva-bilité http://eiti.org/togo http://itietogo.org/index/ http://country.eiu.com/article.aspx?articleid=1630557147&Country=Togo&topic=Economy &subtopic=Forecast&subsubtopic=Economic+growth&u=1&pid=71692191&oid=7169219 1&uid=1 g7plus Adresse : Ministry of Finance, Placio do Governo, Dili, Timor-Leste Téléphone : (+670) 331 0128 (+670) 7799 7727 E-mail : [email protected] Facebook : www.facebook.com/g7plus Twitter : @g7plus Site web : www.g7plusfr.org