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LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN PROVENCEALPES-CÔTE D’AZUR– N° 2013-58 SEPTEMBRE 2013 – Attractivité économique : atouts et faiblesses de Provence-AlpesCôte d’Azur. – L’emploi cadre au cœur des mutations de la région. – Cadres : quelles perspectives pour 2013. Dossiers attractivité régionale de l’Apec Provence-Alpes-Côte d’Azur est la 3e région la plus peuplée de France. Elle se caractérise tant par son dynamisme démographique que par une périurbanisation très marquée. L’économie provençale repose à la fois sur un secteur tertiaire particulièrement développé et sur un tissu industriel centré autour d’activités de pointe, ce qui a contribué à atténuer les impacts de la crise de 2008-2009. Véritable moteur de l’économie régionale, l’aire de Marseille – Aix-en-Provence polarise les activités à forte valeur ajoutée. L’agglomération niçoise n’est pas en reste avec son technopôle de Sophia Antipolis. Malgré ses atouts, la région continue toutefois d’englober d’importantes poches de précarité et son taux de chômage reste supérieur à la moyenne métropolitaine (11,6 % contre 10,1 % fin 2012). En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 215 000 cadres travaillent dans des entreprises du secteur privé, soit plus de 7 % des cadres français. –ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE : ATOUTS ET FAIBLESSES DE PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR– – UNE POSITION GÉOGRAPHIQUE PRIVILÉGIÉE – 1. Différence entre le nombre de personnes qui sont venues habiter dans la région au cours de l’année et le nombre de personnes qui ont quitté la région. Sa situation géographique fait de la région ProvenceAlpes-Côte d’Azur une véritable plateforme d’échanges entre les pays européens et sud-méditerranéens. Elle possède ainsi un vaste tissu d’infrastructures, notamment via le Port autonome de Marseille, 1er port de Méditerranée et 4e port européen. La région est aussi pourvue de plusieurs aéroports, dont ceux très fréquentés de Nice (3e rang national en termes de trafic annuel de passagers derrière les aéroports franciliens) et de Marseille Provence (5e). La Côte d’Azur abrite également le 1er réseau européen de liaisons par hélicoptère et un réseau ferroviaire riche en projets d’extension (prolongation de la LGV Méditerranée en direction de Nice, nouvelle ligne entre Nice et Gênes...). Mais la région présente d’autres atouts comme son potentiel de recherche, sa présence sur des activités de pointe (dans les domaines énergétique ou électronique notamment), son attractivité touristique. Elle séduit aussi nombre d’investisseurs étrangers : la région figure dans le trio de tête de celles qui ont le plus enregistré de projets de création de sites d’entreprises étrangères entre 2010 et 2012. Derrière ces richesses, la région provençale, qui compte six départements, possède aussi ses zones de fracture sociale, avec des revenus annuels moyens – Tableau 1– Dynamisme démographique des régions françaises : place de Provence-Alpes-Côte d’Azur Source : Insee, recensement de la population, 2010. France métropolitaine Population en 2010 2 Corse Taux de variation annuel moyen entre 1999 et 2010 (en %) Classement régional dynamisme démographique 309 693 1,6 1re Languedoc-Roussillon 2 636 350 1,3 2e Midi-Pyrénées 2 881 756 1,1 3e 3 199 066 0,9 7e 4 899 155 0,8 8e 1 770 363 0,7 9e […] Bretagne Provence-Alpes-Côte d'Azur Poitou-Charentes APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR nettement plus élevés dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes que dans les autres départements. La région se caractérise parallèlement par la précarité relative qui y règne : le taux d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) est en ProvenceAlpes-Côte d’Azur bien plus important qu’en moyenne (dans les Bouches-du Rhône, le Var et le Vaucluse en particulier). – UN DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE PORTÉ PAR DES FLUX MIGRATOIRES POSITIFS – 3e région la plus peuplée de France avec 4,9 millions d’habitants, Provence-Alpes-Côte d’Azur a vu sa population augmenter de 393 000 habitants entre 1999 et 2010 (soit une variation annuelle moyenne de 0,8 %). Elle est la 8e région la plus dynamique sur le plan démographique en France. La région doit cette évolution en partie à son solde migratoire positif1 (tableau 1). Au jeu des flux migratoires entre régions, la région provençale attire globalement plus d’habitants qu’elle n’en perd, en particulier après l’âge de 25 ans. Elle reste toutefois moins attractive que d’autres régions du sud de la France, comme l’Aquitaine ou le Languedoc-Roussillon. Les difficultés de logement et le coût de l’immobilier pourraient expliquer cet attrait modéré. Un autre trait de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur concerne la forte concentration de sa population dans le département des Bouches-du-Rhône. 40 % des Provençaux y résident, soit quasiment autant que dans le Var et les Alpes-Maritimes réunis (21 % et 22 %). Signe de l’inégale répartition de la population au sein de la région, le Vaucluse rassemble quant à lui 11 % des Provençaux, les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, 3 % chacun. Au global, trois habitants sur quatre vivent sur un dixième du territoire régional (essentiellement sur la frange littorale). Enfin, concernant les principales communes de la région, Marseille est de loin la plus peuplée. La capitale régionale est, avec 851 000 habitants, la 2e ville de France derrière Paris. D’autres villes importantes se situent dans la région : Nice (343 000 habitants, 5e ville de France), Toulon (165 000) et Aix-en-Provence (141 000). L’industrie est moins présente en Provence-Alpes-Côte d’Azur que dans d’autres régions métropolitaines. Elle ne pèse que pour 9,4 % dans la valeur ajoutée brute régionale (contre 12,6 % au niveau national). Pour autant, la région est bien présente sur quelques activités de niche. Au niveau énergétique, elle a ainsi développé de larges infrastructures dédiées à la pétrochimie (Étang-de-Berre, Fos-sur-Mer), et dispose à travers le CEA de Cadarache (Saint-Paul-lès-Durance) d’un centre de recherche d’envergure sur le nucléaire. L’autre spécialité bien développée dans la région concerne la fabrication de composants électroniques, avec l’implantation, à Rousset (Bouches-du-Rhône), de sociétés leaders dans ce domaine comme Atmel ou STMicroelectronics (cette dernière étant également présente à Sophia Antipolis dans les Alpes-Maritimes). La construction navale et aéronautique est en outre bien ancrée dans la région. De grands groupes, tels que DCNS (Toulon) ou Eurocopter (Marignane), contribuent à la dynamique de ce secteur. Signe de la diversité de son tissu industriel, Provence-Alpes-Côte d’Azur est également positionnée sur le segment agroalimentaire. À ce titre, elle peut compter sur la présence de leaders tels que Coca Cola Midi (à Signes, Var) ou encore de Pernod Ricard (Marseille). En revanche, la région a peu investi le champ automobile ou textile, deux domaines fortement impactés par la crise de 2008-2009. De toutes ces activités, la pétrochimie est celle qui a le plus d’impact sur les ventes de la région à l’export. Les produits pétroliers raffinés pèsent pour 21,4 % dans les exportations provençales, contre 3,1 % dans les exportations nationales, sachant qu’au global la région contribue à hauteur de 5,4 % aux exportations nationales. Le secteur tertiaire constitue de son côté la pièce maîtresse de l’économie régionale. Les activités tertiaires marchandes pèsent à elles seules pour 56,1 % dans la valeur ajoutée brute provençale (contre 50,7 % en moyenne dans les autres régions de l’Hexagone, hors Île-de-France). Les activités de commerce sont fortement présentes dans la région, tout comme les services administrés (santé, action sociale et administration) ou les services liés aux transports (par exemple avec CMA-CGM, 3e groupe mondial de transport maritime, dont le siège est à Marseille). En outre, la forte attractivité touristique de la région contribue au développe- ment du secteur tertiaire, que ce soit sur la Côte d’Azur ou plus à l’intérieur des terres (Lubéron, Queyras…). – UN FORT POTENTIEL D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE RECHERCHE – La région consacre 2,1 % de son PIB régional aux dépenses en R&D. Même si ce taux est inférieur aux recommandations fixées par la stratégie de Lisbonne pour développer l’économie de la connaissance dans l’Union européenne (3 %), ce niveau est proche de celui observé sur l’ensemble du territoire national (2,3 %). Côté innovation, la région n’en est pas moins dynamique pour autant. Elle figure au 4e rang de celles qui ont le plus déposé de brevets en 2010 et dispose de surcroît de nombreux laboratoires de recherche et organismes nationaux. De plus, la région se caractérise par une forte implantation universitaire. Avec ses 5 grands campus (1 à Aix-en-Provence et 4 à Marseille) et plusieurs autres sites (Arles, La Ciotat, Digne, Gap, Salon-de-Provence…), l’université d’Aix-Marseille est sans conteste la plus grande. À celle-ci, s’ajoutent l’université de Nice-Sophia-Antipolis, celle d’Avignon et des Pays de Vaucluse, ou encore l’université du Sud Toulon-Var. En complément, 8 écoles d’ingénieurs sont situées dans la région, dont 4 dans l’académie d’Aix-Marseille et tout autant dans celle de Nice. Au global, ce sont en tout 158 000 étudiants qui étaient inscrits dans le supérieur en 2011-2012 dans la région, ce qui situe Provence-AlpesCôte d’Azur en 4e place des régions accueillant le plus d’étudiants, derrière le Nord-Pas-de-Calais mais devant la région Midi-Pyrénées. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 24,6 % des jeunes de 15 ans et plus ayant terminé leurs études sont diplômés du supérieur, ce qui situe la région au 4e rang des régions françaises derrière Midi-Pyrénées (tableau 2). – Tableau 2– Part des diplômés du supérieur dans la population de 15 ans et plus ayant terminé leurs études (par région) : place de Provence-Alpes-Côte d’Azur Part (en %) Classement des régions Île-de-France 35,9 1re Rhône-Alpes 26,4 2e Midi-Pyrénées 26,0 3e Provence-Alpes-Côte d'Azur 24,6 4e Bretagne 23,2 5e APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR Source : Insee, recensement de la population, 2009. – UN SOCLE INDUSTRIEL DIVERSIFIÉ ET UNE ÉCONOMIE PROFONDÉMENT CENTRÉE AUTOUR DES SERVICES – 3 – UNE MYRIADE DE PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ – 2. Pour l’Insee, une aire urbaine est un ensemble de communes d’un seul tenant, constitué d’abord par une ville pôle puis par des communes périurbaines ou rurales dont au moins 40 % de la population ayant un emploi travaille dans la ville pôle ou dans des communes attirées par celle-ci. 3. Les cadres des fonctions métropolitaines (CFM) sont définis par l’Insee comme les cadres et chefs d’entreprises de plus de 10 salariés de 5 fonctions jugées stratégiques et à contenu décisionnel élevé : conception-recherche (ingénieurs, chercheurs…), prestations intellectuelles (avocats, architectes…), commerce interentreprises (cadres technico-commerciaux…), gestion (cadres de la banque, finance, ressources humaines), culture-loisirs (journalistes, artistes…). Provence-Alpes-Côte d’Azur accueille sur son territoire plusieurs pôles de compétitivité dont un mondial : Solutions communicantes sécurisées. Axé sur les technologies de l’information et des communications, il est spécialisé dans la traçabilité, la connectivité et la mobilité, et possède à côté de son siège social de Rousset, un établissement secondaire à Sophia Antipolis. La région porte aussi le pôle de compétitivité Mer PACA, dédié aux activités nautiques et ressources marines (La Seyne-sur-Mer). D’autres pôles sont implantés dans la région : Capenergies (énergies, Saint-Paul-lès-Durance), Eurobiomed (biotechnologies, Marseille), Optitec (optique, également à Marseille), Parfums, arômes, senteurs, saveurs – PASS (bioressources, Grasse), Pegase (aéronautique, Aix-en-Provence), Risques (gestion des risques, également à Aix-en-Provence) et Terralia (agriculture, Avignon). De plus, certaines entreprises provençales sont impliquées dans des pôles de compétitivité portés par d’autres régions comme Languedoc-Roussillon avec les pôles EAU (écotechnologies) et Trimatec (biomasse). En 2011, 1 000 établissements provençaux étaient membres d’un pôle de compétitivité, représentant 52 000 salariés dont 23 000 cadres. – DES AGGLOMÉRATIONS RICHES EN EMPLOIS STRATÉGIQUES – Avec 1,7 million d’habitants, l’aire urbaine2 de Marseille-Aix-en-Provence est de loin la plus importante de la région. Elle comprend les villes de Marseille et d’Aixen-Provence, mais aussi toutes les communes situées autour de l’étang de Berre (Istres, Martigues, Fos-surMer, Marignane…). En nombre d’habitants, elle est la 3e plus grande aire urbaine de France, derrière Lyon et Paris. La région peut compter sur d’autres aires urbaines d’importance : Nice (1 million d’habitants et 7e aire urbaine de France), Toulon (607 000 habitants, 13e) et Avignon (511 000 habitants, 16e). L’aire urbaine de Marseille-Aix-en-Provence compte un grand nombre d’emplois qualifiés (tableau 3). Elle regroupe en effet 68 000 cadres des fonctions métropolitaines3 (CFM), c’est-à-dire des cadres et chefs d’entreprises dans des fonctions à forte valeur ajoutée (conception, recherche, prestations intellectuelles, culture, gestion…). Elle se situe au 4e rang français pour le nombre de CFM et au 12e rang quant à la part des CFM dans l’emploi total (10 %). Nice arrive au 2e rang des aires urbaines régionales pour son nombre de CFM (41 000). Elle se situe au 10e rang national pour la part des CFM dans l’emploi total (devant l’aire urbaine de Marseille-Aix-en-Provence). La présence dans l’aire urbaine niçoise de Sophia Antipolis participe à ce classement. 1re technopole européenne, cette zone est riche de cadres des fonctions de conception-recherche, spécialisés dans les domaines des technologies de l’information, des sciences du vivant ou encore de la chimie. De son côté, l’aire urbaine de Toulon est la 3e aire urbaine la plus importante de la région si l’on se réfère au nombre de CFM (12 900). Elle devance de peu celle d’Avignon (12 800). Dans ces aires urbaines, la part des CFM est respectivement de 6 % et 6,5 %. On peut noter que des aires urbaines moins peuplées comptent une part plus importante de CFM dans leur emploi total : Manosque (6,9 %) ou Saint-Rémy-de-Provence (7,4 %). • – Tableau 3– Cadres des fonctions métropolitaines (CFM) dans les aires urbaines de plus de 50 000 emplois 4 Nombre de CFM en 2009 Part dans l'emploi total (en %) Classement selon le nombre Classement selon la part Paris 1 111 934 19,3 1re 1re Lyon 118 700 12,3 2e 4e Toulouse 80 481 14,5 e 3 2e Marseille 68 354 10,0 4e 12e Nice 40 658 10,3 9 e 10e Toulon 12 887 6,0 19e 52e Avignon 12 810 6,5 21 44e APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR e Source : Insee, recensement de la population, 2009. Aire urbaine –L’EMPLOI CADRE AU CŒUR DES MUTATIONS DE LA RÉGION– – 2 MILLIONS D’ACTIFS EN EMPLOI ET UN TAUX DE CHÔMAGE ÉLEVÉ – La région Provence-Alpes-Côte d’Azur compte, pour l’ensemble des secteurs d’activités (privé et public), 2 millions d’actifs en emploi, dont 1,8 million de salariés. Les emplois de la région sont particulièrement concentrés sur la zone d’emploi4 de Marseille-Aubagne, qui comprend d’autres communes telles que Cassis, La Ciotat, Marignane ou Vitrolles. Cette zone regroupe 27 % des emplois régionaux et elle se situe à la 7e position des zones d’emploi les plus importantes de France. Les zones d’emploi de Nice (13 %) et Toulon (12 %) regroupent à elles seules un quart des emplois de la région. Non loin dans le classement des zones d’emploi les plus importantes de la région figurent Aix-en-Provence, Cannes-Antibes et Avignon, qui concentrent chacune 9 % des emplois régionaux. Le taux de chômage en Provence-Alpes-Côte d’Azur est le 4e plus important des régions métropolitaines. Au 4e trimestre 2012, il s’élevait à 11,6 %, accusant ainsi une progression de 0,5 point comparé au 4e trimestre 2011. Ce taux varie toutefois selon les zones d’emploi. Il était, au 4e trimestre 2012, au plus bas à Briançon et à Menton-Vallée de la Roya (avec des taux de 8,4 % et de 8,8 %), mais beaucoup plus élevé à Arles (15 %). On peut noter que le taux de chômage atteignait 13,1 % sur la zone de MarseilleAubagne fin 2012, contre respectivement 10,1 % et 9,6 % pour celles de Nice et d’Aix-en-Provence. La focale départementale confirme l’existence de disparités territoriales, avec un taux de chômage fin 2012 inférieur ou égal à la moyenne métropolitaine (de 10,1 %) dans deux départements seulement : les Hautes-Alpes (9,2 %) et les Alpes-Maritimes (10,1 %). À l’inverse, le taux de chômage atteignait 13,1 % dans le Vaucluse, 8e département de France métropolitaine connaissant le chômage le plus fort, et 12,4 % dans les Bouches-du-Rhône. – UN TAUX D’ENCADREMENT ÉLEVÉ – 4. Pour l’Insee, une zone d’emploi constitue un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les entreprises peuvent trouver l’essentiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts. 5. Ces données, issues de l’enquête annuelle de l’Apec Perspectives de l’emploi cadre, ne permettent pas d’isoler la Corse de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mais on sait que la proportion de cadres est faible en Corse. Selon l’Insee, seuls 4 % des cadres (secteurs privé et public confondus) recensés sur les deux régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse travailleraient en Corse. Aussi, les cadres travaillant en Corse représenteraient une part extrêmement modeste des cadres travaillant en France (moins de 0,5 %). En retirant les données de la Corse aux données de l’Apec concernant l’ensemble Provence-AlpesCôte d’Azur et Corse, les informations relatives au taux d’encadrement et à la position de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur par rapport aux autres régions françaises quant au nombre de cadres, resteraient sans nul doute inchangées. La présence importante d’activités économiques employant une proportion élevée de cadres (services aux entreprises, industrie de pointe, R&D…) place la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (et Corse)5 dans le peloton de tête des économies régionales à fort taux d’encadrement. Ainsi, avec 17 % de cadres dans les effectifs du privé, la région arrive en 4e position, derrière les trois régions locomotives pour l’emploi cadre que sont Rhône-Alpes (18 %), Midi-Pyrénées (19 %) et Île-de-France (25 %). Par ailleurs, le volume de cadres recensé sur Provence-Alpes-Côte d’Azur (et Corse) est important : 215 430 en tout dans les entreprises du secteur privé (la quasi-totalité étant a priori concentrée sur la seule région provençale). De ce point de vue, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (et Corse) se positionne au 3e rang hexagonal pour le nombre de cadres. Au global, 7,4 % des cadres français travaillent en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (et Corse). – Tableau 4– Effectifs cadres du secteur privé : place de Provence-Alpes-Côte d’Azur (et Corse) Taux d'encadrement Classement en nombre de cadres Part de la région sur l'ensemble des effectifs cadres Île-de-France 1 017 470 25 % 1re 35,1 % Rhône-Alpes e 311 110 18 % 2 10,7 % 215 430 17 % 3e 7,4 % Nord-Pas-de-Calais 153 520 16 % 4e 5,3 % Pays de la Loire 132 340 14 % 5 4,6 % Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse e Source : Apec, 2013. Nombre de cadres à fin 2012 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR 5 – UNE PROGRESSION DE L’EMPLOI CADRE SUPÉRIEURE À CELLE DE L’ENSEMBLE DES SALARIÉS – Entre fin 2007 et fin 2012, les effectifs salariés du secteur marchand ont enregistré, selon l’Insee, une baisse de 0,5 % dans la région, avec un temps de fléchissement d’abord, entre fin 2007 et 2009, et une reprise par la suite. La diminution des effectifs salariés du secteur marchand enregistrée dans la région depuis fin 2007 a toutefois été nettement moins importante que celle relevée à l’échelle nationale (-2,2 %). De leur côté, les effectifs cadres des entreprises du secteur privé ont mieux résisté encore en Provence-Alpes-Côte d’Azur (et Corse). Selon l’Apec, ils n’ont cessé de progresser depuis 2007 et la hausse atteint 6 % entre fin 2007 et fin 2012. Le volume de création de nouveaux postes de cadres a fléchi au cœur de la crise (2009) mais est reparti à la hausse depuis 2010. En 2012, 3 270 créations nettes de postes de cadres ont été enregistrées dans la région. Source : Insee, recensement de la population 2009, Cartographie Apec. Réalisé avec Philcarto : http://philcarto.free.fr – Carte 1– Nombre d’emplois de cadres par zone d’emploi en 2009 (secteurs privé et public) 6 Nombre d'emplois de cadres en 2009 Briançon 90 000 35 000 Gap 3 000 Digne-les-Bains Orange Avignon (partie provençale) Cavaillon Apt Arles Salon-deProvence Nice Manosque Aix-enProvence Draguignan Cannes Antibes Istres Martigues Marseille Aubagne Toulon Fréjus - Saint-Raphaël APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR Menton - Vallée de la Roya – L’EMPLOI CADRE RÉGIONAL FORTEMENT CONCENTRÉ AUTOUR DE MARSEILLE – Pour l’Insee, 31 % des cadres de la région ProvenceAlpes-Côte d’Azur (secteurs privé et public confondus) travaillent dans la zone d’emploi de Marseille-Aubagne (carte 1). En plus d’être la zone d’emploi cadre la plus importante de la région, celle-ci est aussi la 6e zone d’emploi de France pour le nombre de cadres (tous secteurs confondus), devant celle de Roissy-Sud Picardie mais derrière celle de Bordeaux. Les zones d’emploi de Nice, Aix-en-Provence, CannesAntibes et Toulon accueillent chacune une proportion quasi-équivalente des cadres provençaux (respectivement 13 %, 12 %, 11 % et 10 %). Les offres d’emploi de cadres diffusées sur le site de l’Apec en 2012 pour la région illustrent le poids des Bouches-du-Rhône dans le tissu économique provençal. Les deux tiers de ces offres concernent des postes de cadres dans ce département. Les Alpes-Maritimes concentrent de leur côté un quart des offres régionales. Au global, 9 offres de cadres sur 10 publiées par l’Apec en 2012 pour la région concernent des postes situés dans les Bouches-du-Rhône ou les AlpesMaritimes. L’analyse de ces offres permet par ailleurs de confirmer le poids de certaines activités à l’échelle de la région. Ainsi, les métiers d’études-R&D et d’informaticiens sont surreprésentés dans la région par rapport au national. • –CADRES : QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013– – UN CERTAIN PESSIMISME POUR LES RECRUTEMENTS DE CADRES EN 2013 – Pour 2013, les entreprises établies dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (et Corse) interrogées par l’Apec affichent un certain pessimisme. Si 7 % d’entre elles envisagent d’augmenter leur effectif de cadres, 5 % envisagent au contraire de le réduire (contre respectivement 8 % et 6 % au niveau national). Au global, le nombre de recrutements envisagés sur des postes de cadre pourrait osciller entre 10 250 et 11 390 (figure 1). Cela pourrait être synonyme de stabilité comparé à 2012 pour la fourchette haute, mais le recul pourrait atteindre 10 % pour la fourchette basse. – DES PROJETS DE RECRUTEMENT CONCENTRÉS SUR LES BOUCHES-DURHÔNE ET LES ALPES-MARITIMES – Les projets de recrutement des entreprises pour 2013 recueillis par Pôle emploi pour son enquête sur les besoins en main-d’œuvre (BMO) démontrent l’importance des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes pour les embauches de cadres dans la région (tableau 5). Ainsi, pour les dix métiers de cadres repré- – Figure 1– Recrutements de cadres pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse (entreprises du secteur privé) 15 000 12 310 12 000 12 340 11 970 9 960 9 000 11 380 10 520 11 390 10 250 9 590 8 860 8 170 7 840 6 000 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : Apec, 2013 sentant le plus de projets de recrutement en 2013, la moitié est située dans le premier département et un tiers dans le second. Pour ces dix principaux métiers cadres, 83 % des projets d’embauche pour la région provençale concernent donc l’un ou l’autre de ces deux départements. Certains besoins régionaux concernent plus spécifiquement les Bouches-duRhône. C’est le cas des métiers d’ingénieurs des méthodes de production (portant à 78 % sur ce seul département). À noter enfin que le bassin d’emploi6 de Marseille concentre à lui seul 16 % des principaux projets de recrutement de cadres dans la région. • 6. Les bassins d’emploi correspondent, pour Pôle emploi, à une zone géographique définie par des critères de distance des demandeurs d’emploi à leur agence locale Pôle emploi. – Tableau 5– Les 10 métiers cadres représentant le plus de projets de recrutement en 2013 en Provence-Alpes-Côte d’Azur % AlpesMaritimes 48 % 47 % 1293 51 % 39 % 595 46 % 18 % Ingénieurs et cadres d'études, R et D en informatique, chefs de projets informatiques 1670 Ingénieurs et cadres d'études, recherche et développement (industrie) Cadres administratifs, comptables et financiers (hors juristes) % Bouches-duRhône Cadres de l'immobilier, syndics 479 44 % 33 % Ingénieurs du bâtiment et des travaux publics, chefs de chantier et conducteurs de travaux (cadres) 408 54 % 20 % Ingénieurs et cadres de fabrication et de production 395 55 % 21 % Ingénieurs et cadres technico-commerciaux 348 52 % 26 % Cadres commerciaux, acheteurs et cadres de la mercatique 346 40 % 40 % Ingénieurs des méthodes de production, du contrôle qualité 270 78 % 5% Cadres des magasins de vente du commerce de détail 256 40 % 8% APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR Source : Pôle Emploi, enquête BMO, 2013. Nombre de projets de recrutement 7 – MÉTHODOLOGIE– 2013 05 Ce dossier a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spéNOVEMBRE cifiques réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de chaque donnée indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande majorité des informations indiquées proviennent des données officielles publiées par l’Insee. Les données démographiques sont systématiquement issues de données Insee (recensement). De même, les données liées au nombre d’emplois dans la région, et en particulier à l’emploi salarié, sont fournies essentiellement par l’Insee, notamment à partir du dispositif Estel (estimations d’emploi localisées). Enfin, les publications régionales de l’Insee ont été systématiquement consultées. Autres sources utilisées : – AFII, Investissements étrangers créateurs d’emploi en France, rapport annuel 2012. – Apec, offres d’emploi 2012. – Apec, Perspectives de l’emploi cadre – édition 2013. – Apec, L’attractivité des régions françaises pour les jeunes cadres et les jeunes diplômés, 2011. – Eurostat, Dépenses de R&D par région en 2009. – Ministère du redressement productif, Tableau de bord des pôles de compétitivité – édition 2012. – Mission de développement économique régional PACA, Panorama de l’économie, 2011. – Pôle emploi, Enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO) 2013. ISBN 978-2-7336-0701-5 SEPTEMBRE 2013 Cette étude a été réalisée par le département études et recherche de l’Apec. Pilotage de l’étude : Gaël Bouron. Analyse et rédaction : Caroline Legrand, Carole Rogel. Maquette : Daniel Le Henry. Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier. Direction du département : Pierre Lamblin. ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES 51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14 CENTRE DE RELATIONS CLIENTS 0810 805 805* DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H © Apec, 2013 Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901, et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur. *prix d’un appel local Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle). www.apec.fr EDOBSA0162-PR–09.13 L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres, CFE-CGC, FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT).