Georges Brassens La non-demande en mariage Paroles et Musique

Transcription

Georges Brassens La non-demande en mariage Paroles et Musique
Georges Brassens
La non-demande en mariage
Paroles et Musique: Georges Brassens 1966
© Editions musicales 57
Ma mie, de grâce, ne mettons
Pas sous la gorge à Cupidon
Sa propre flèche
Tant d'amoureux l'ont essayé
Qui, de leur bonheur, ont payé
Ce sacrilège...
R:
J'ai l'honneur de
Ne pas te demander ta main
Ne gravons pas
Nos noms au bas
D'un parchemin
Laissons le champs libre à l'oiseau
Nous serons tous les deux prisonniers sur parole
Au diable les maîtresses queux
Qui attachent les cœurs aux queues
Des casseroles!
+R:
Vénus se fait vieille souvent
Elle perd son latin devant
La lèchefrite
A aucun prix, moi je ne veux
Effeuiller dans le pot-au-feu
La marguerite
+R:
On leur ôte bien des attraits
En dévoilant trop les secrets
De Mélusine
L'encre des billets doux pâlit
Vite entre les feuillets des livres de cuisine.
+R:
Il peut sembler de tout repos
De mettre à l'ombre, au fond d'un pot
De confiture
La jolie pomme défendue
Mais elle est cuite, elle a perdu
Son goût "nature"
+R:
22
De servante n'ai pas besoin
Et du ménage et de ses soins
Je te dispense
Qu'en éternelle fiancée
A la dame de mes pensées
Toujours je pense
+R:
I. Recherchez au préalable les expressions suivantes dans le Petit Robert !
Mettre le couteau sous / sur la gorge à qn le mettre sous pression
Queux cuisinier
Sacrilège attentat contre ce qui est sacré, blasphème
Les carottes sont cuites c’est trop tard, les jeux sont faits, rien ne va plus…
II. Complétez le tableau suivant !
Les mots de l’amour
Les mots du ménage
III. Quelles expressions utilise Brassens pour signifier que l’amour passe ?
En gris
IV. Expliquez par vos propres mots les expressions suivantes !
Sur parole
Mettre à l’ombre
Dévoiler un secret
Dispenser qn de qc
23
Compte rendu
Mariage de Lille : la justice cherche un motif "légitime" à l'annulation
LE MONDE | 23.09.08 | Anne Chemin
Quatre mois après la tempête soulevée par l'annulation du mariage de Lille, la justice s'est à
nouveau penchée sur cette union, lundi 22 septembre. Au cours d'une audience en appel à
huis clos, le parquet général et l'avocat de la jeune femme ont invité la cour d'appel de Douai
à emprunter une "porte de sortie" : ils ont demandé aux magistrats d'annuler le mariage,
comme le demandent les deux époux, mais sans évoquer dans leur arrêt le motif - contesté de la virginité.
Le 1er avril, le tribunal de Lille avait annulé un mariage célébré en 2006 à Mons-en-Baroeul
(Nord). Dans ses conclusions, l'avocat du jeune homme indiquait que la jeune femme était
considérée "comme célibataire et chaste". Son mari "a découvert qu'il n'en était rien la nuit
même des noces, poursuivait-il. Elle lui aurait alors avoué une liaison antérieure et aurait
quitté le domicile conjugal." Estimant que la vie commune avait "commencé par un
mensonge", le jeune homme avait demandé l'annulation.
La jeune fille, qui souhaitait se désengager au plus vite de cette union, s'était associée à sa
demande et tous deux avaient invoqué l'article 180 du code civil, qui prévoit la nullité du
mariage en cas d'"erreur dans la personne ou sur les qualités essentielles de la personne".
Le tribunal de Lille avait souligné que cette procédure exigeait que le mariage devait avoir
été conclu "sous l'empire d'une erreur objective" et que cette erreur devait avoir joué un rôle
"déterminant" dans le consentement des époux.
"TROUVER UNE MOTIVATION"
Les magistrats de Lille avaient finalement accédé à la demande des époux. La jeune femme
"acquiesçant à la demande de nullité fondée sur un mensonge relatif à sa virginité, il s'en
déduit que cette qualité avait bien été perçue par elle comme une qualité essentielle
déterminante du consentement du (jeune homme) au mariage projeté", soulignait le tribunal
dans ses attendus. Le mariage avait donc été annulé pour "erreur sur les qualités
essentielles du conjoint".
Au printemps, ce jugement avait soulevé une vague d'indignation considérable. Après avoir
estimé dans un premier temps que cette décision "protégeait" la jeune femme, Rachida Dati
avait demandé au parquet de faire appel. "Cette affaire privée dépasse la relation entre deux
personnes et concerne l'ensemble des citoyens de notre pays, et notamment les femmes",
avait estimé la garde des sceaux.
Lors de l'audience en appel, le parquet général de Douai a remis en question le jugement de
Lille. "La virginité ne peut en aucun cas constituer une qualité essentielle, affirme Eric
Vaillant, son secrétaire général. Il n'est pas possible d'obtenir une nullité sur une base aussi
discriminatoire : ce motif porte atteinte aux principes d'égalité hommes-femmes, de libre
disposition de son corps et de dignité de l'être humain. Il serait contraire à l'ordre public de
fonder une nullité sur un défaut de virginité."
Le parquet général sait cependant que les époux souhaitent clore cet épisode douloureux. Il
n'est donc pas hostile à une nullité à condition qu'elle soit fondée sur un motif "légitime". "La
cour d'appel pourrait par exemple invoquer une erreur sur la personne - on peut considérer
que les époux ont découvert leur véritable personnalité le jour des noces, poursuit M.
Vaillant. Elle pourrait également s'appuyer sur un vice de consentement ou un défaut de
cohabitation depuis le jour du mariage."
L'avocat de la jeune femme, Charles-Edouard Mauger, est allé dans le même sens que le
parquet général. Soulignant que sa cliente avait été "bafouée" et qu'elle restait "très
fragilisée", Me Mauger, qui a demandé 1 euro symbolique de dommages et intérêts, a estimé
que le "lien matrimonial n'avait plus aucun sens". "Il faut prendre en compte l'intérêt général
de la société et ne pas annuler l'union pour des questions de virginité, mais il faut quand
même trouver une motivation pour annuler ce mariage", a-t-il conclu. Arrêt le 17 novembre.
24
Références
Code civil. En vertu de l'article 180 du code civil, un époux peut demander la nullité du
mariage "s'il y a eu erreur dans la personne ou sur les qualités essentielles de la personne".
En 2004, 80 mariages ont été annulés pour ce motif alors que la justice prononçait cette
année-là 131 000 divorces.
Jurisprudence. Les juges ont annulé un mariage, en 1989 à Vesoul, car l'épouse ignorait
que son mari était sous curatelle ; un autre, en 1982 à Paris, car une femme ne savait pas
que son mari était impuissant. En 2001, toujours à Paris, un mariage a été annulé car l'époux
avait découvert que sa femme s'était prostituée, et, à Dinan, en 2006, car une épouse avait
appris la séropositivité de son mari après la cérémonie.
Article paru dans l'édition du 24.09.08
Serguei Le Monde 24.09.2008
25
Arte 2007 LE DéMON DE MIDI
THEMA A quoi sert le couple ?
Réalisatrice : Yvonne Debeaumarché
Producteurs : ARTE FRANCE, DOC EN
STOCK
À quoi sert le couple : avant tout à
s'épanouir ou à faire des enfants ?
Pourquoi est-ce qu'on se quitte, pourquoi
est-ce qu'on reste ensemble ?
Le "démon de midi" révèle ses multiples
visages à travers des portraits touchants
d'hommes et de femmes qui ont été "voir
ailleurs".
L'histoire est banale : un jour, un homme dans la force de l'âge, marié et père de famille,
trompe son épouse avec une femme nettement plus jeune qu'elle et la quitte (ou se contente
de lui mentir). Il a été saisi par ce qu'on appelle communément "le démon de midi". Quelle
est la vraie nature de ce prétendu démon ? Le plaisir sexuel en est-il le moteur ? Est-il plus
actif aujourd'hui qu'hier ? Tente-t-il aussi plus souvent les femmes ? Est-ce qu'il révèle
simplement la peur de vieillir ou bien une vraie crise conjugale ? Est-il libération ou illusion ?
L'usure des sentiments au sein du couple est-elle inévitable ?
Avec ces questions en tête, Yvonne Debeaumarché a rencontré des hommes et des femmes
touchés par le fameux démon et en a fait le portrait. Vincent, 40 ans, marié et père de deux
jeunes enfants, a trompé sa femme avec une jeune fille de 20 ans ; changement de look,
pose d'une prothèse capillaire, sorties en boîte : il a visiblement voulu rajeunir et remonter le
temps. Alain, 52 ans, père de quatre enfants, était marié depuis dix-sept ans quand le
démon lui a mis le grappin dessus. Il a tout largué pour s'installer avec une femme de 35
ans. Quant à Aurore, elle a, à 45 ans, quitté mari et enfants après avoir eu un coup de foudre
qui l'a "réveillée". Leurs histoires individuelles, familiales, conjugales, montrent les différents
visages que peut prendre l'insaisissable démon. Leurs témoignages, drôles, forts,
émouvants, sont éclairés par les explications de spécialistes qui contribuent à percer le
mystère de la vie de couple.
26