Un sorcier sur les traces du passé | La Liberté

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Un sorcier sur les traces du passé | La Liberté
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Selon Jean-Marie Barras, «les baguettes se croisent lorsqu’une anomalie est
présente dans le terrain».
12/09/2011
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Un sorcier sur les traces du passé
archéologie • Cinq ans après s’être penché sur les aqueducs d’Avenches, le sourcier Jean-Marie
Barras est parti sur la piste d’autres vestiges antiques.
Qui a dit que les sourciers ne cherchaient que les sources? Ce week-end sur le site romain d’Avenches,
Jean-Marie Barras était en quête de tout autres indices. Dans le cadre des Journées du patrimoine, le
Broyard présentait au public les résultats de son travail de prospection sur une zone archéologique encore
jamais fouillée.
Ressentir les anomalies
«Le corps humain est comme une batterie de voiture. On a chacun un pôle positif et négatif», estime
Jean-Marie Barras qui, dans ce contexte, préfère se définir comme un «sorcier» plutôt qu’un sourcier. «Je ne
cherche pas de source mais des anomalies», précise-t-il. Dans ses mains, deux baguettes de soudure et
sous ses pieds, un champ qui regorge de vestiges. «Les baguettes se croisent lorsqu’une anomalie est
présente dans le terrain. Il peut s’agir d’un mur, d’une conduite électrique, de gaz ou encore de sédiments»,
précise le Broyard en pleine démonstration.
Sceptique? Jean-Marie Barras vous invite à répéter l’opération. Expérience faite, les baguettes se croisent
bel et bien et un peu comme par magie aux endroits marqués par le sourcier-sorcier d’un piquet en bois. Sur
2500 m 2 de terrain, Jean-Marie Barras a ainsi détecté 456 points correspondant chacun à une anomalie.
Chaque point est ensuite mesuré précisément au moyen d’un théodolite, un instrument utilisé pour
reconstituer le site.
Le sourcier n’en est pas à sa première intervention en matière archéologique. En 2006, il avait collaboré à
une étude sur les aqueducs d’Avenches, menée par un étudiant en archéologie de l’Université de Lausanne.
Cinq réservoirs alimentant la ville romaine ainsi que 36 kilomètres de conduites avaient été repérés par les
baguettes «magiques» du sourcier.
Mais la méthode est-elle aussi fiable pour la recherche de vestiges qui n’ont aucun lien avec la présence de
l’eau? «Je ne doute pas de la compétence des sourciers à sentir l’eau. Mais pour repérer des vestiges, c’est
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plus compliqué», estime l’archéologue Aurélie Schenk qui présentait ce week-end les résultats des fouilles
menées depuis la fin août dans trois tranchées. Voisin du théâtre et du sanctuaire du Lavoëx, dont les deux
temples ont été découverts en 1998, le secteur fouillé à l’occasion des Journées du patrimoine abrite les
vestiges de bâtiments, établis le long d’une chaussée, qui pourraient être en lien avec le sanctuaire.
«Le site présente de grosses couches de démolition et de sédiments. Le sourcier, lui, ressent toutes les
anomalies que cela soit une crevasse, une simple pierre, un mur ou une conduite d’eau moderne. Du coup,
c’est impossible pour lui de dire si on est en présence d’un vestige archéologique ou non», précise
l’archéologue Hugo Amoroso, chargé d’expliquer au public les différentes méthodes de prospection utilisées
pour repérer les vestiges avant la fouille.
D’autres méthodes
Outre le recours au sourcier, c’est surtout la photographie aérienne qui a permis de mettre les archéologues
sur la piste des ruines sous-jacentes. Souvent utilisées en archéologie sur des sites de grande surface, des
prospections géophysiques ont aussi été menées avant la fouille. Celles-ci consistent à mesurer la résistivité
des matériaux présents dans le sol, c’est-à-dire leur faculté à s’opposer au passage d’un courant électrique.
Mais ces diverses méthodes ne disent pas tout de ce qui se cache sous terre.
Si les traces rendues visibles par la photographie aérienne permettent parfois de discerner des vestiges
antiques, elles peuvent aussi correspondre à des phénomènes modernes tels que le passage d’engins
agricoles ou des aménagements de drainage. «Dans une zone à densité archéologique et sédimentaire
comme c’est le cas à Avenches, c’est difficile de dire où se trouvent exactement les vestiges. La fouille reste
donc essentielle pour avoir plus d’informations. C’est aussi le seul moyen de dater le site», explique Hugo
Amoroso. I
Mcfreddy
Une découverte inédite?
Composée de fragments de mosaïques, d’éclats de terre cuite et de calcaire, la mosaïque pourrait avoir été
réalisée selon une technique de fabrication typique de la fin du III e siècle et le début du I V e siècle. Si cette
hypothèse se confirme, la découverte pourrait se révéler inédite. «On a très peu d’informations sur cette
période qui marque la fin de la grande ville d’Avenches, entre le Haut-Empire et le Haut Moyen Age.
Découvrir un pavement tardif, c’est très rare. Il y a un seul autre exemple près de Bâle où une telle mosaïque
a été découverte en 2006 dans un bâtiment richement décoré et daté de cette époque», précise la
conservatrice. MT
Maud Tornare
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