Pour aller plus loin que le bout du ban(c) : D`un coté les pauvres
Transcription
Pour aller plus loin que le bout du ban(c) : D`un coté les pauvres
Pour aller plus loin que le bout du ban(c) : D'un coté les pauvres : Fin août 2015, le nombre de demandeurs d'emploi de catégories A, B, C s'établit à 5 420 900 en métropole (5 726 300 Dom compris). Ce nombre est en hausse de 6,7% sur un an (+340 200). Les principaux responsables ne sont pas les faignants qui refusent de travailler mais les entreprises qui délocalisent vers des contrées où le code du travail tient sur un post-it. Par exemple au Maroc, pays charmant qui s'en sort plutôt bien et qui ne connaît pas de gros problème de malnutrition ou de guerre, un salaire « normal » est de l'ordre de 300 à 500€ par mois pour 45 à 100h de travail hebdomadaire sans congé ni protection maladie ni chômage. Pour de nombreuses entreprises, cela est déjà considéré comme « cher » par rapport à d'autres pays comme le Bangladesh. Combien coûte le chômage ? Bien que des chômeurs cherchent désespérément un emploi, des gens pensent qu'ils « n'en branlent pas une rame ». Quoi qu'il en soit, combien pèsentils dans la balance économique ? « Les allocations chômage représentent des masses monétaires beaucoup plus réduites que les retraites (typiquement 1% à 2 % du revenus national). Les minima sociaux correspondent à des masses encore moins importantes (moins de 1 % du revenu national), presque insignifiantes à l'échelle de la totalité des dépenses publiques. Il s'agit pourtant des dépenses qui sont souvent les plus violemment contestées : on suspecte les bénéficiaires de choisir de s'installer éternellement dans l'assistance. »* Que se passe til quand des gens n'ont ni emploi ni aides ? « Aux États-Unis, les systèmes de revenu minimum ont toujours été réservés aux personnes ayant des enfants à charge. Pour les personnes sans enfant à charge, l'État carcéral fait parfois office d'État providence. Environ 1 % de la population adulte américaine est derrière les barreaux en 2013. Ce taux d'incarcération est le plus élevé au monde (légèrement devant la Russie, loin devant la Chine).»* On peut en effet imaginer que l'absence totale de ressource fait augmenter la délinquance. Au fait, qui coûte le plus cher ? Un RMIste ou un détenu ? De l'autre coté, les (très) riches. Évasion et optimisation fiscale, fuite des capitaux vers les paradis fiscaux... Tout cela pousse les gouvernements à assouplir la fiscalité des hauts revenus et patrimoines. La fiscalité devient régressive : passé un seuil, plus on possède, moins on paye d'impôt. L'accumulation n'a plus de frein et l'effort fiscal se porte sur ceux qui n'ont pas les moyens d'avoir un compte en Suisse. « Si le millième de la population qui détient les plus haut patrimoines bénéficie d'une croissance de son patrimoine de 6 % par an, alors que la progression du patrimoine moyen mondial n'est que de 2 % par an, cela impliquerait au bout de trente ans que sa part dans le capital de la planète aura plus que triplé. Le millime supérieur détiendrait alors plus de 60 % du patrimoine mondial, ce qui est assez difficile à concevoir dans le cadre des institutions politiques actuelles, sauf à imaginer un système répressif particulièrement efficace, ou bien un appareil de persuasion extrêmement puissant, ou les deux à la fois. »* * les graphiques, tableaux et citations sont issues du « capital au XXI siècle », Thomas Piketty, édition Seuil. Ne pas jeter n'importe où, évidemment !