Dio onysos (09

Transcription

Dio onysos (09
 Dio
onysos (099/11/2007)
Zyva
a : Alors po
our commen
ncer, on s'ad
dresse à Matthias ou à Dionysos
D
?
Mathias : C'est pareil, moi je
e peux parlerr en mon nom
m par rapporrt au livre. Je
e peux parlerr en mon nom
m en temps que
q
mem
mbre du grou
upe Dionyso
os et j'ai la co
onfiance dess autres pourr parler de Diionysos et e
en être le rep
présentant mais
vouss pouvez leu
ur poser des questions au
ussi, ils sont en bas ils so
ont en train de
d monter le matos. Donc
c si vous vou
ulez
leur poser des questions à eux, individue
ellement, enssemble, ils se
e feront un plaisir
p
de répo
ondre.
Z : On
O va comm
mencer par toi
t puisqu'on t'a sous le
e coude ! Do
onc on va co
ommencer p
par parler du livre.
Fina
alement il y a tout un un
nivers et pas seulemen
nt que la mus
sique il y a aussi la lectture. Tu peu
ux peut-être
nous dévoiler un
u peu les choses,
c
en parler
p
en tou
ut cas ?
M : Moi
M j'ai toujo
ours écrit. Je n'ai jamais eu
e la prétentiion ni de dev
venir un chan
nteur ni de de
evenir un éc
crivain ou quo
oi
que se soit, j'ai ju
uste eu envie
e. Envie de faire
f
des truccs, qu'il se pa
asse des cho
oses de spéccial. Non pas
s pour être
diffé
érent des auttres, c'est jusste qu'il existe des choses qui me pas
ssionnent, d'un peu aven
ntureux. Ca s'est
s
traduit par
p
des chansons, par
p des nouvelles, par de
es concerts. Moi
M je mets pas
p de hiérarrchie entre u
une chanson réussie ou un
u
roma
an réussi. Il n'y en a pas un qui est plus dur que l'autre,
l
c'est juste des exxercices différents. Les ch
hansons c'esst
juste
e les muscles de 100 mè
ètres qui trava
aillent, un roman c'est plus du marath
hon. Mais un
n très bon ma
arathon man
n
peutt être aussi meilleur
m
en 100 mètres. En
E fait, c'est juste
j
que tu ne travailles pas de la m
même manièrre. Se sont de
es
man
nières différentes de s'exprimer. Par exemple
e
sur des pistes de
d ski ils vontt faire du ski et s'ils passe
ent au surf ils
remo
onteront peu
ut être plus ja
amais sur de
es skis; et puis il y en a qu
ui feront les deux.
d
Donc m
moi j'aime bien faire du ski
s et
du surf.
s
Z : Et
E pourtant tu
t faisais pe
endant une période que
e du ski et le
e surf petit à petit s'est révélé.
M : Oui
O mais si tu
t veux quan
nd j'ai comme
encé mon pre
emier roman
n je me suis pas
p dit : « ou
ula les chans
sons pour mo
oi
c'estt fini » au contraire. Ca a continué d'irriguer tout ça
ç et de me donner
d
de l'a
acuité pour fa
aire des chansons et pass
l'inve
erse. Dans la
a dramaturgiie, le rythme est un truc qui
q m'aide po
our faire mess romans. Do
onc tout est interconnecté
é.
C'esst donc pas un
u hasard qu
ue j'en viens à faire l'adap
ptation d'un roman
r
en mu
usique, que jje fais la ban
nde originale.
C'esst parce que justement po
our moi tout est interconn
necté de manière naturelle, que c'estt pas un conc
cept plus que
e ça,
c'estt plus un élan aventureuxx qu'un conccept.
Z : Et
E les autres
s ont participé aussi au
ux écrits ou ça a toujourrs été toi ?
M : Ah
A non, alorss! Les textess ça a toujours été moi to
out seul.
Z : Ok, donc ils ont toujours été plus « un écho musical » en fait.
M : Oui comme toujours. C'est-à-dire que c'est un vrai groupe. C'est-à-dire que j'arrive avec les chansons, avec les
textes au youcoulélé ou à la folk, la base en un sens. Et le final est des fois très très proche de ce que j'amène. Un
titre comme « tais-toi mon cœur » par exemple ; on rajoute un petit rythme de youkoulélé, une petite beat-box ; mais
finalement c'est presque la même chose que ce que j'ai écrit quand j'étais assis sur mon canapé avec mon
youkoulélé. Après un morceau comme « le jour le plus froid du monde », à l'origine il y a juste youkoulélé-voix aussi.
Même le thème de « Joe » où il y a 120 pistes de cuivres, de cordes et de beat-box où intervient Grand Corps
Malade, à l'origine il est en youkoulélé. Et j'aime cette idée de moments où ça devient des morceaux de groupe car
j'arrive avec quelque chose, avec une intention, avec une mélodie et là chacun rebondit et prend sa place.
Z : Un effet ping-pong comme ça… Tu parles de Grand Corps Malade, il y a d'autres personnes qui sont
intervenues ? Assez nombreuses je dirais d'ailleurs..
M : Oui, en fait c'est les personnages du livre. Donc c'est pas gratuit si c'était juste pour faire venir des invités, on s'en
fout totalement. C'est le même principe que quand on a fait le concert avec l'orchestre symphonique. Si c'était juste
pour faire un exercice de style avec des cordes, on s'en fouterait complètement.
Z : Donc ça veut dire que vous avez préparé les choses bien en avance.
M : Oui il fallait qu'il y ait une fonction narrative et fallait pas que cela soit décoratif et dans la pièce de Tchekhov il y
a au premier acte un fusil suspendu à un mur, donc avant la fin du spectacle il y a un coup de feu. Sinon ça sert à rien
de mettre un fusil. Ben là c'est la même chose, c'est-à-dire, si c'est pour faire des duos pour faire des duos, tu en fais
un sur un disque. On en a fait un avec les Kills sur le précédent. Ok, tu te fais plaisir, ça va bien avec la chanson
mais tu n'en fais pas 8. Si c'était 8 rien que pour décorer ce serait n'importe quoi. Donc c'est juste que j'ai choisi les
personnes avec qui on a travaillé comme si j'étais un réalisateur de film.
Z : Il faut que les gens aient la spontanéité de faire la transition entre le cd et le livre.
M : Ce n'est pas une obligation. C'était aussi l'exigence que j'avais sur ce projet c'est que je ne voulais pas de
« gadgetisation » ni du livre ni du disque. Je voulais pas que genre « oulala t'as pas le livre, tu comprends rien au
disque », que si tu connaissais pas Dionysos, alors le livre ça va pas te plaire. Le truc c'est : c'est un vrai roman, un
vrai disque de chansons de Dionysos. C'est que si tu veux écouter le disque et que tu n'as pas du tout envie d'être
dans une narration, ni du disque ni du livre, tu peux l'écouter comme n'importe quel disque de rock'n'roll avec d'abord
la 4 puis si tu préfères, la 11, puis la 3. Ce sont des vraies chansons, donc tu peux les écouter. Par contre si tu as
envie de faire la démarche d'un deuxième niveau de lecture, tu peux reconstituer toi-même le puzzle en écoutant que
le disque dans la continuité et après si tu veux, tu peux aller voir aussi le livre. Et là tu auras carrément toute l'histoire.
Et puis il y a aussi ceux qui commencent par le livre et qui peuvent lire le livre comme ça et avoir envie que du livre.
Après s'ils veulent voir ce que ça rend en disque, qui est Jack l'Eventreur, c'est quoi sa voix, ben c'est Bashung,
etc… ben ça s'interconnecte. Il n'y a pas de dépendance. C'est pour ça que ce n'est pas vraiment un concept. En fait
le disque concept ça a un caractère un poil intellectualisant. Pour moi je vois ça plus comme un atelier de
correspondances ludiques plutôt qu'un laboratoire scientifico-intellectuel. Même quand on fait des choses sombres on
s'est toujours amusé. On n'a pas trop réfléchi, on aime l'idée de mettre en esthétique, de fabriquer mais on est plus du
coté des artisans que des artistes.
Z : C'est clair que ça n'a rien à voir. Mais alors après ça s'exprime peut être différemment en terme de
diffusion, car bon vous êtes très présents maintenant, vous avez mis le temps aussi. Tu parlais de création
aussi ; moi ça me fait penser à un univers quand même visuel, graphique, qui est très présent chez vous.
Mais qui s'est construit aussi. Vous travaillez avec qui en ce moment, comment ça se passe ?
M : Joann Sfar, Joann Sfar pas exclusivement. Le dernier clip de « neige » s'est fait avec Stephane Berla qui va
faire le clip de « tais toi mon cœur » qui est presque fini. C'est juste une merveille, un truc génial. En plus tu arrives à
être spectateur d'un truc qui te concerne. Même la chanson je la vois plus de la même manière maintenant qu'il y a
les images dessus. C'est vraiment des cadeaux de noël les pochettes de Joann Sfar. Se sont des moments super
touchants. Comme quand tu as un Cantona qui vient jouer Giant Jack, ou un Rochefort qui vient fermer en studio.
Moi je ne comprends pas les artistes qui vivent en autarcie, qui ont l'impression qu'ils se diluent dès lors qu'ils
collaborent avec des gens. Après chacun sa sauce. Nous Dionysos, on fonctionne tellement à l'humain qu'on se
régénère au contact des autres. Ce n'est pas une obligation, on n'est pas des vampires, on peut très bien vivre de
notre propre sang sans aucun problème avec nos propres concerts, nos compos. C'est-à-dire que toutes ces
chansons peuvent exister sans arrangement, sans invité. C'est des vraies chansons à l'origine. Mais après le fait de
les mettre au contact de choses à priori pas forcement prévues, je trouve ça tout simplement enrichissant.
Humainement et artistiquement.
Z : Et tu penses que c'est pas le cas pour d'autres artistes de la scène française ?
M : je sais pas mais j'ai lu des interviews de certains ou de certaines qui disaient : je fais tout tout seul, j'écris, je
réalise, je produis je fais les arrangements à cordes, je fais la programmation etc… et alors? qu'est ce qu'on s'en fout!
Et le résultat ? Il sent le renfermé ou il se passe autre chose ?
Après il y a des gens qui font tout tous seuls et qui font des trucs bien. Mais je ne veux pas donner de leçons. Moi tu
me poses une question en temps que membre de Dionysos et en temps que Mathias Malzieu…. Et dans notre
fonctionnement interne je trouve que l'on est meilleur quand on se met en danger par rapport à nous même et au
contact d'un orchestre symphonique de soixante musiciens pour un Zénith unique qui va faire en one-shot le DVD
live. Quand on va faire des concerts acoustiques comme on l'a fait à la salle Rameau ici, alors que « Jedi » est en
train de cartonner et qu'on commence à être connu car on saute de partout, on surprend. On nous attend après
« Monster in love » un album mi rock'n'roll avec une grosse tournée de 120 dates alors que nous on revient avec un
album sur lequel il y a Cantona, Jean Rochefort et qu'il y a un son avec des horloges du siècle dernier des boites à
musique, des rythmes hip-hop. Et c'est pas juste pour faire l'intéressant. Mais parce que ça nous excite comme une
aventure.
Z : Il y a un fort mélange dans ce que vous faites, avec des petites sonorités comme tu disais qui débarquent.
M : C'est vrai que j'aime bien ça. J'ai toujours une fascination pour les inventeurs et c'est un thème très fort dans le
livre et dans le disque indirectement. Je trouve que l'on manque d'inventeurs dans la musique, dans la vie sociale. On
passe notre temps à nous faire peur et d'avoir peur tout le temps. Un président ni présent qui fait peur au sens propre
comme au figuré. On manque de passeurs.
Z : Mais est-ce que l'on a les moyens ?
M : On a toujours les moyens. Ca ne veut pas dire qu'on va y arriver. Je te dis pas moi je fais ou on doit faire ça, c'est
trop facile. Trop facile quand on est artiste de dire les politiques doivent faire ça ou ça. Comme les gros cons qui
regardent le match de foot et qui disent : « mais pourquoi il a pas tiré là ! » ben va-y sur le terrain ! Je veux dire que,
sans rentrer dans un débat politique sur le plan technique, j'en ai ni la prétention ni le savoir, je dis juste qu'il y a un
truc qui est évident aujourd'hui c'est que ça marche à la peur. Quand on a un président qui dit qu'on a trop d'artistes
en France, on peut quand même se poser quelques questions. Quand on voit des images à télé qui prennent des
gens sur le trottoirs et ils les traînent comme une rafle nazie, moi je n'ai pas la solution économique et pas la
prétention de donneur de leçons de dire de faire ça ou ça mais juste n'oublions pas qu'il y a des êtres humains
derrière. Et on l'oublie, on est tellement déshumanisé. On parlait de Chaplin et des Temps Modernes mais c'est
encore d'actualité. Les moutons qui sortent d'un coté et les autres du métro, on en est là. On manque au final
d'inventeurs partout. Des gens qui n'ont pas oublié ce qu'ils étaient quand ils étaient enfants, la spontanéité, le
merveilleux et en même temps de la cruauté, mais un truc humain; d'être un peu des indiens et pas des cowboys tout
le temps. Moi ça me manque, ça me fait peur même, ça m'effraie.
Z : C'est pour cela que tu nous apportes un peu de magie.
M : Je sais pas, ça serait facile de faire venir des gens à un concert de Dionysos et que ces gens soient à 99% à
gauche et de faire : « gouvernement enculé ouaiiis ! » Ca c'est juste de l'autosatisfaction. C'est prêcher du convaincu.
Moi j'essaie plus d'être curieux, de fouiller dans différentes cultures et d'être un raconteur d'histoires. C'est comme les
choses que l'on a faites dans les lycées. On peut aider à faire découvrir des choses, qu'il n'y a pas que les MTV's
awards ou Balzac à apprendre par cœur et qu'au milieu il y a plein de trucs marrants. Et qu'au final il y en a 2-3 qui
repartent avec un bouquin et que ce n'est pas seulement le bouquin ennuyeux du prof, ça peut être un copain. La
musique ce n'est pas juste le truc téléchargé avec un clip avec des filles aux gros nichons et du « ouaich zyva etc
… ». Je suis un fan de hip-hop mais la vulgarisation aussi laide du hip-hop comme on voit en ce moment, comme ça
peut l'être dans le rock, je ne suis pas pour. Et les personnes qui vont pas forcément chercher loin et ben il y en a 2-3
qui sont parties avec un disque, alors qu'ils sont à fond hip-hop et on leur a fait écouter Buck65 ou DJ Shadow
et : « ah » ça peut exister. Ca me fait penser à Nirvana quand ils avaient été super surpris en sortant d'un avion, dans
le même avion qu'un groupe horrible « Extreme ». Et ils racontaient qu'ils étaient super impressionnés, eux, car tu
avais Extreme qui faisait : « no photos no photos no videos » et ils avaient été super choqués par ça parce qu'ils ont
été promu rapidement. Mais c'est des gens qui viennent qui sont à la fois fans de punk, des fans des Beatles. C'est
tellement bien des gens comme ça.
Z : Ca manque en France peut être cette ouverture.
M : Il y avait Noir Désir. Ils étaient de vraies têtes chercheuses. Bon après il y a eu un drame. Mais ils ont sorti un cd
de remix assez passionnant. Ils ont pris le risque de faire un disque quasiment chanson, alors que l'on attendait un
truc hyper rock. Et c'est vrai que Noir Désir manque je trouve.
Z : Il y a une autre scène française qui s'exporte bien genre Daft Punk et tout.
M : Ils sont intéressant Daft Punk. J'aime beaucoup l'album « 10000 hz », et l'album « virgin suicides » j'aime un
peu moins le climat. Il me parle un peu moins car le climat est moins fort. Alors que dans le premier il y avait des
climats très forts, qui décloisonnent. C'était plus la french touch ou l'électro, c'était juste un bon disque. Moi j'en ai rien
à faire de « pop indé » ou autre, je veux juste écouter des bons disques. Que ça soit un crooner ou du punk rock, ou
du hip hop, j'ai envie que ça me plaise c'est tout.
Z : Tu parlais de Buck 65 tout à l'heure, quelqu'un qui scénarise beaucoup son approche, je sais pas si tu as
eu l'occasion de le voir ?
M : Je l'ai vu 2 fois sur scène seul, je sais qu'il fait d'autres trucs en groupe.
Z : Oui tout a fait. Assez impressionnant. Un univers assez développé comme ça, ça te parle ?
M : Un mec qui est fan de rap old school et de Johnny Cash.
Z : Il y d'autres choses que tu pourrais nous conseiller dans le rap?
M : oui, il y a DJ Krush, j'aime beaucoup DJ Krush. Il y a un mec qui s'appelle Sage Francis, sur lequel il y a Buck
65. Dans le même genre il y a Alela Diane qui est sortie et qui à un disque juste dément chez Fargo. Une espèce de
« Cat power » mais plus du genre « indienne ». C'est juste un disque dément. Après ce n'est pas du rap mais il y a
des programmations aussi rigolotes. Un disque aussi qui s'appelle Patrick Watson c'est super créatif aussi et c'est
pas créatif pour l'anecdotique mais de vraies compositions et arrangées avec culot. J'aime beaucoup ce disque.
Après le hip-hop que j'écoute n'est pas vraiment du hip-hop. J'adore les Beastie Boys.
Z : Mais ça reste dans le domaine.
M : oui tu vois. Mais j'adore le 1er album de « G-love & the special sauce ». Flow hip-hop et avec un contrebassiste
génial. J'adorai Soul Coughing.
Z : Enorme !
M : Oui tu vois, je l'adore. Je l'ai vu sur scène le mec il s'enfile des trucs de jazz des années 30. L'autre il joue de la
contrebasse et l'autre « rap » devant. J'aime le Beck d'il y a 10-15 ans mais j'aime plus le Beck d'aujourd'hui. Je
m'ennuie terriblement. Je trouve qu'il est dans une auto-parodie, un repos sur les lauriers. Je sais pas si c'est la
scientologie ou autres qui lui a ramolli le cerveau…. Encore le dernier, il y a des trucs pas mal, je trouve qu'il est
vachement plus dans l'exercice de style. Il nous a fait un truc un peu à la Gainsbourg/Nick Drake, après il nous a fait
un truc de Prince.
Z : Pour finir sur ce que l'on disait, le rap a considérablement évolué, plein de styles différents….
M : Le rap pour moi il vient déjà d'une musique que j'adore qui est le « talking blues », blues du Mississipi. Et quand
tu réécoutes certains trucs de Blind Lemon Jefferson, dans le flow c'est déjà les prémisses du rap. Et après c'est
vrai qu'on a l'image du rap « Bling-Bling » avec les chaînes, mais comme je te le disais tout à l'heure c'est aussi laid
que le rock'n'roll de Guns'n'roses. Avec les cheveux, les bouclettes, la drogue….On s'en fout pareil. Mais aujourd'hui
dans le hip-hop je trouve qu'il y a des choses extrêmement créatives. J'aime bien l'option hip-hop de Cocorosie.
J'adore l'idée que des nanas qui viennent avec une harpe, une formation classique, aillent sur du hip-hop. Bon il n'y a
pas que le hip-hop, mais c'est vrai qu'il y a des choses créatives.
Z : Tu écoutes un peu du métal, du gothique ?
M : Gothique c'est vrai que j'aime les climats. Moi j'ai toujours aimé les gens tristes mais qui avaient une force
comique si tu veux. C'est pour ça que j'aime l'univers de Burton. Car il y a un coté gothique, esthétique, une
mélancolie mais ça se la pète pas 2 heures : « je suis triste et je vais mourir » à longueur de temps. J'ai vu le film sur
Joy Division que j'ai trouvé très bon. Je ne sais pas si on peut appeler cela gothique mais c'est les prémisses. Après
quand c'est devenu un peu électro/goth des trucs hyper sérieux, hyper martial, ça joue du froid pour faire le froid.
C'est ce que j'aimais bien dans le disque de « Bjork » où elle utilisait l'ordinateur tout en lui donnant une âme. Au lieu
de faire de la musique chaleureuse avec guitares acoustiques, une petit violon hyper romantique ou alors on fait de la
techno à l'allemande hyper froide genre Kraftwerk. Et elle a toujours fait des trucs décloisonnés. Elle venait avec des
éléments super froids, très « Islande » et en même temps leur donnait des trucs hypers chaleureux. C'est vachement
plus courageux comme démarche.
Et c'est tellement facile de dire que la musique avec l'ordinateur ça n'est pas de la musique, c'est trop froid. Et ben
humanisez-le !
Titre d'un artiste ou d'un groupe qui pourrait vous représenter :
Tom Waits – Chocolate Jesus