La famille Cantaragiu se reconstruit

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La famille Cantaragiu se reconstruit
Roubaix et alentours 17
LA VOIX DU NORD SAMEDI 3 JANVIER 2015
La famille Cantaragiu se
reconstruit un avenir dans
son nouveau logement
Empêchés par des riverains d’emménager dans leur logement, en novembre,
les Cantaragiu ont depuis retrouvé un toit à Roubaix. L’avenir se dégage
pour cette famille rom dont un des enfants est lourdement handicapé.
PAR ANTONIN LE BRIS
[email protected]
ROUBAIX. Le mobilier est
sommaire, mais les Cantaragiu
ont enfin un toit. Un vrai chez
eux. Il y a bientôt deux mois,
cette famille rom avait déjà failli
trouver un logement, après avoir
dû quitter successivement le
campement du Galon-d’Eau puis
l’immeuble du docteur Lamarre.
Mais elle avait été chassée par
ses futurs voisins, sans avoir eu
le temps de s’y installer. « On
était tristes, on pensait qu’on allait
rester dehors », se souvient Raj, le
père.
Une situation impensable pour
cette famille. Notamment pour
Pavel, 7 ans, tétraplégique. Une
solution d’hébergement provisoire à l’hôtel est alors trouvée,
avant que le PACT ne propose
aux Cantaragiu le logement
qu’ils occupent actuellement
avec leurs cinq enfants.
Aujourd’hui, ils affichent un timide sourire. Trois ans après
avoir dû quitter la Roumanie
pour que le petit Pavel puisse
avoir une chance de s’en sortir.
« Si on était resté là-bas, il serait
mort », explique sa grande sœur.
Pourtant, difficile pour eux en
France de lui assurer les soins
qu’il devrait recevoir. Sans titre
de séjour, donc sans assurance
maladie, ils ne peuvent payer
l’opération nécessaire, ni même
un fauteuil. L’environnement du
petit garçon se limite donc aux
Pour l’instant,
la communication se fait
essentiellement
grâce aux enfants,
qui s’improvisent
traducteurs.
bras de ses parents.
« Normalement, on devrait percevoir une aide spéciale pour lui,
mais on n’a toujours rien eu », précise sa mère, Luminita. Étalés
devant elle sur la table de la cuisine, des documents administratifs. Un vrai casse-tête car pour
l’instant, seuls les enfants
parlent et lisent le français. Avec
la maison qu’ils louent 176 €, il
ne reste donc plus aux Cantaragiu que 97 € par mois pour
nourrir toute la famille, grâce
aux aides qu’ils reçoivent.
« JE VEUX TRAVAILLER
POUR GARDER LA MAISON »
Alors Raj, le papa, espère trouver un emploi « dans les espaces
verts. Je veux travailler pour être
comme un Français, acheter des
choses avec l’argent que j’aurais
gagné et pouvoir garder la maison ». Pour cela, il veut apprendre le français. Car pour
l’instant, la communication se
fait essentiellement grâce aux
enfants, qui s’improvisent traducteurs.
L’intégration de leurs cinq enfants, c’est d’ailleurs la fierté du
couple. Tous sont scolarisés à
Roubaix. Avec un grand sourire,
Luminita sort d’un petit classeur
un certificat d’excellence scolaire, décerné à l’une de ses
filles, collégienne. Et raconte que
l’un de ses fils « vient de commencer un stage pour devenir carreleur ». Tous les regards de la famille se tournent alors vers le
petit dernier, sur les genoux de
son père. Qui ajoute : « Le plus
important pour nous, c’est de pouvoir aider Pavel. C’est pour lui
qu’on est venus. »
La cheminée
de l’usine
rabotée de 10 m
Impossible de ne pas le voir : depuis quelques jours,
un échafaudage enserre la cheminée du centre
commercial L’Usine à Roubaix. D’ici une quinzaine
de jours, il gagnera le sommet de l’édifice qui
culmine à 45 mètres. Objectif de la manœuvre :
abaisser la cheminée de 10 m ! Ces travaux, qui
s’étaleront pendant un mois, font suite à un audit
mené dans le cadre d’une vérification de sécurité
du site. « Il n’y a aucun problème de sécurité, mais
nous préférons appliquer le principe de précaution »,
prévient le directeur de l’Usine, Florent Druelle, qui
précise aussi qu’il n’y aura aucun dérangement
pour les clients et les commerçants. Le couronnement crénelé de la cheminée sera conservé. PE. DI.
LA RUMEUR DE LA VILLE
LE RAPPEUR ROUBAISIEN
GRADUR, RÉVÉLATION RAP
C’est le blog hébergé par L’Obs
« vrairapfrançais » qui lui décerne ce prix.
Ou plutôt ceux qui le suivent sur le réseau
social Twitter. C’est eux qui ont voté pour
décerner les « awards » (prix, ndlr) du rap
français. Et c’est le Roubaisien Gradur,
originaire du quartier Schweitzer à Hem,
qui a reçu le prix de la révélation de l’année.
Ce n’est finalement pas une surprise tant le
rappeur a explosé ces derniers mois grâce à
des vidéos postés sur Youtube et les réseaux
sociaux. Un buzz qui lui a valu de signer sur
le label Millenium Barclay, appartenant à
Universal.
L’UDI N’A PAS EU BESOIN
DE NOUVELLE DONNE
POUR ÊTRE CONTRE TAFTA
Grégory Wanlin (UDI) a sursauté en lisant
notre écho consacré au vœu voté au dernier
conseil municipal, déclarant Roubaix zone
hors TAFTA, du nom de ce traité
transatlantique en cours de négociation
entre les États-Unis et l’Union européenne.
Nous avions écrit que ce vœu avait été
suscité par la section roubaisienne de
Nouvelle Donne, qui avait publié quelques
jours plus tôt un texte incitant les élus à un
tel vote. Faux, répond l’adjoint au maire :
l’UDI a décidé toute seule de soumettre ce
texte au vote du conseil. Les deux partis, qui
ont parfois des « convergences », s’étaient
entendus sur cette répartition des tâches :
Grégory Wanlin présentait le vœu en
conseil au nom de l’UDI, et Nouvelle Donne
le soutenait publiquement.
Les Cantaragiu vont pouvoir élever Pavel, lourdement handicapé, dans de meilleures conditions. PHOTO HUBERT VAN MAELE
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