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MYANS
Appel/at. ancienne : Meianes, Meians
XIIe s.
Habitants : Myannerains, Myannais
Population : 1881, 454; 1911, 418;
1936, 373; 1954, 384 : 1982, 742.
Altitude: 331 m.
Superficie : 358 ha
A 7 km de Montmélian
Hameaux: Les Abymes, Chacusard,
Perret, Le Quart.
La commune connue aujourd'hui
sous ce nom fut jusqu'en 1881, une partie du Territoire des Marches ; mais plus
anciennement, existait une paroisse de
Myans, connue dès le XIIe s. La catastrophe de 1248, raya une partie du territoire de la carte au point que les éboulis
prirent le nom général d'Abymes de
Myans.
L'église et le pélérinage
L'histoire de Myans, inconnue avant
l'éboulement du Granier, se confond
pratiquement avec celle du sanctuaire.
Bien avant l'établissement des Franciscains, aurait existé un petit oratoire,
un peu à l'écart de la route de Chambéry où l'on honorait l'image de NotreDame "noire en éthiopienne" comme
l'écrit Fodéré. Mais la notoriété de ce
lieu sacré se développe surtout après la
catastrophe du Granier, lorsque la
dévotion populaire attribua à la Vierge
la préservation du site et de l'église. Le
récit de Fodéré est bien connu : peu
avant l'éboulement les moines du
prieuré d'Apremont avaient été chassés
par le seigneur du lieu Jacques Bonivard
et s'étaient réfugiés dans l'oratoire de
Myans. La légende rapporte que l'éboulement s'arrêta devant les moines en
prière qui entendirent plusieurs démons
criant "Passons outre, passons outre",
tandis que d'autres leur répondaient
" nous ne pouvons, car la brune, c'est-àdire la noire nous empêche". Le péléri-
nage dès lors était né, et les foules se
portaient en masse vers la petite chapelle desservie de temps à autre par le
curé des Marches. Les interventions de
la Vierge donnaient de jour en jour plus
de renom au pélérinage. Bien avant la
fondation du Couvent, on voyait près
du sanctuaire un ermite dit Ermite de
Myans vivant sans doute des aumônes
des pélerins. En 1458, Jacques de Montmayem, seigneur d'Apremont, fonda
près du sanctuaire un couvent de
Franciscains-Observantins afin de favoriser la dévotion des pélerins et de faire
prier pour les morts ensevelis dans les
Abymes de Myans. En même temps
s'élevait l' église Notre-Dame telle
qu'elle se trouve aujourd'hui.
La petite chapelle primitive de la
Vierge Noire resta la même et forma le
choeur de la crypte ou église inférieure.
En 1855, grâce à des dons généreux, on
put restaurer le clocher et réparer les
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La vierge noire (Cliché B. Baudouy).
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ruines de la Révolution. Le clocher servit de piédestal à la statue monumentale
qui le couronne, en bronze doré, haut
de 5 rn 25 et pesant 30 quintaux. Elle est
l'oeuvre du sculpteur parisien Louis
Rochet.
Une grande fête religieuse se déroula
le 17 août 1905 pour célébrer solennellement le couronnement de la Vierge
miraculeuse. Cette faveur insigne attira
vingt mille pélerins et le Pape était
représenté par le Cardinal Couillé archevêque de Lyon. En 1912, une cloche
s'étant fêlée, les frères Paccard en fondirent une nouvelle financée par la générosité des pélerins et le cardinal Dubillard en fit solennellement le baptême, le
19 août 1913.
En 1936, l'intérieur de l'église subit
un réaménagement complet, exception
faite du chœur de la crypte. Dans
l'église inférieure, fresques du peintre
Léon Raffin, représentant des saints et
bienheureux de Savoie et Dauphiné.
Nouvelle restauration en 1972.
Notre Dame de Myans, attire toujours des foules nombreuses, venant
implorer la Vierge pour des guérisons ou
la remercier. Les plus grands pélérinages
ont lieu à Pâques et les malades en juillet et septembre.
En dehors du sanctuaire, le monument le plus intéressant est la chapelle
du Chacusard, hélas en piteux état. Elle
date sans doute du XVe, malgré son
apparence actuelle. Un beau rétable
peint sur bois représentant la Naissance
de la Vierge et apporté depuis l'église de
Myans pendant la Révolution a disparu.
On remarque aussi au hameau de
Chacusard une croix gothique en pierre
datant du XVe s.
acheter de nouveaux ceps et reconstituer
le vignoble. La viticulture constituait la
ressource agricole essentielle. Myans
était un pays de petite propriété (0, 76 ha
en moyenne, contre 1,66 à Apremont et
1,05 à Chignin). Par contre, la grande
propriété couvrait une superficie plus
grande que dans les autres communes
citées. Les moyens propriétaires résidaient le plus souvent dans la commune ; quant à la petite propriété
(92,40Jo), elle appartenait fréquemment
à des personnes étrangères à la commune (communes voisines). La tendance tend à s'inverser dans les dernières décennies. A Myans le nombre des
exploitants à temps partiel est plutôt
moindre que dans les autres communes
viticoles de Savoie. D'autre part, la viticulture tend à se spécialiser vers la production de vins blancs (Jacquère) et la
taille des exploitations est en augmentation.
A côté de la vigne, on cultivait, au
début du siècle des vergers (pommes et
poires à couteau), les bovins étaient particulièrement nombreux et une société
Une commune viticole
Avant 1881, il est difficile de savoir en
particulier les ressources économiques
du territoire actuel de Myans.
Avant la crise du phylloxera, il y avait
peu de bétail à Myans. Les noyers nombreux, furent, paraît-il, coupés pour
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La crypte (Cliché B. Baudouy).
fruitière vendait (vers 1913) le lait à un
fromager.
En 1939, le bétail restait important et
il y avait une fruitière inter-communale
avec les Marches et Apremont. En 1934,
l' apiculture connaissait un essor assez
considérable (20 ruches à Myans, 150
aux Marches et 48 à Apremont). II ne
fallait pas non plus négliger les ressources apportées par les pélerins du sanctuaire qui permettaient (en 1939) à deux
hôtels de fonctionner. II n'y avait donc
aucune entreprise industrielle. Vers
1960, une situation très semblable existait : deux hôtels, deux "bazars", trois
cafés, quelques commerces et deux
"courtiers" (sans doute en vins).
Cette situation s'est confirmée de nos
jours. La viticulture est devenue une
monoculture. II n'y a pas que trois éleveurs (vaches laitières) dont le lait est
collecté par Bissy.
Aucun établissement industriel n'est
implanté sur la commune (1 commerce
viticole, la SAVIC).
II y a quelques artisans et seulement
un hôtel qui fait aussi café et boulangerie. (L'autre a fermé récemment).
Les seules ressources de la commune
sont donc les impôts communaux et la
redevance due par l'AREA (l'autoroute
traverse le territoire communal).
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