maison bulle - CAUE de Côte d`Or
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maison bulle - CAUE de Côte d`Or
maison bulle visites inédites à Fleurey-sur-Ouche mardi 22 septembre 2015 mardi 22 septembre 2015 Joël Abbey maire de Pontailler-sur-Saône président du C.A.U.E. de Côte-d’Or Félicien Carli, architecte, directeur du C.A.U.E. de Côte-d’Or et toute l’équipe du C.A.U.E. sont heureux de vous accueillir à la visite inédite de la maison bulle Visite conduite par les propriétaires 1 Sculpture-habitacle 2, André bloc, meudon, 1964 Architecture organique Dès l’entre-deux-guerres, des rapports inédits s’élaborent entre l’architecture et la sculpture, ce que Michel Ragon, critique d’art et d’architecture, appellera l’architecture-sculpture, une architecture organique basée sur les besoins des habitants. L’architecture-sculpture est reconnue comme un véritable mouvement architectural, mais il est plus diffus, inorganisé d’où la difficulté à le cerner et à le réduire à un courant architectural traditionnel. Les avant-gardes du début du XXe siècle ont contribué à inciter les artistes à franchir les barrières qui existaient entre les deux arts. Ils considèrent l’architecture, la peinture, la sculpture et l’art comme un phénomène social. L'architecture-sculpture est l'expression d'une réaction au mouvement moderne, une opposition radicale à l'orthogonalité. Dans un contexte de revendications sociales liées aux événements de mai 1968 en France, une réaction à l’édification des barres des banlieues, au conformisme intellectuel et architectural, va se faire sentir. L’un de ces moyens d’expression est l’architecture courbe. On distingue clairement deux tendances au sein de l’architecture-sculpture. L’une est composée en majorité d’architectes (Pascal Häusermann, Jean-Louis Chanéac, Antti Lovag) réalisant des bâtiments monocoques à la recherche de lignes pures. La seconde est suivie par les sculpteurs (Pierre Székély, André Bloc, Vladimir Kalouguine, Jacques Couëlle) qui préfèrent des sculptures habitables, construites avec des matériaux malléables (argile, plâtre…) permettant de nombreuses formes morphologiques et plastiques. 3 Palais bulle, Antii Lovag, Théoule-sur-Mer, 1970 Pour ces architectes, bâtir est comparable à un jeu de construction où les structures sont des cellules, des coques, des bulles qui sont juxtaposables, entassables à loisir. Ces formes offrent un espace volumétrique nouveau, avec la possibilité de choisir l'orientation des ouvertures ou d'optimiser les espaces en étudiant les déplacements de ses habitants. L'autoconstruction rend possible cette mobilité. Quatre architectes ont joué un rôle capital dans sa diffusion : Jacques Couëlle, Antti Lovag, Jean-Louis Chanéac et Pascal Hausermann... L'un des précurseurs : Jacques Couëlle Associé à des scientifiques, il fonde en 1946 le Centre de recherches des structures naturelles dont le but est de développer un nouveau langage architectural basé sur des phénomènes naturels. Loin de vouloir créer une maison standardisée, Jacques Couëlle part du site pour concevoir la maison des futurs propriétaires. Il crée donc des formes organiques en fonction des gestes des habitants. Son architecture tend à créer des lieux où l'homme peut s'épanouir en harmonie avec son environnement. L’"habitologue" Antti Lovag Antti Lovag conçoit l'habitat comme une coquille souple, devant s'adapter aux mouvements et aux besoins du corps, qui se modifient avec le temps. L'intégration de la maison au site est un des points capitaux du travail d'Antti Lovag ; il y fait cohabiter le végétal et le construit. Il n'est pas rare qu'il fasse s'appuyer une paroi contre un rocher ou que la maison intègre le minéral en construisant les pièces autour des roches. Afin de s'incorporer au maximum à la nature, les bulles, d'une 5 Cellules polyvalentes superposables, Jean-Louis Chanéac, 1960-1971, © Philippe Magnon couleur ocre, sont destinées à se confondre avec le paysage environnant, souvent des hauteurs du Sud de la France. Les cellules qui forment les différentes pièces à vivre de l'habitation ne sont pas rectilignes. Les maisons d'Antti Lovag ont enfin la singularité d'être ouvertes vers l'extérieur ; en effet une coque peut, par une rotation, s'ouvrir sur une terrasse ou la piscine. Le tout étant étudié selon l'orientation du soleil, de la vue extérieure. Le mobilier aussi est modulable et plurifonctionnel. Il est souvent encastré dans les murs et ouvrant. Les projets cellulaires de Jean-Louis Chanéac Jean-Louis Chanéac a commencé sa carrière comme peintre en suivant une formation à l'École du bâtiment de Grenoble. Par la suite, il va étudier des prototypes de cellules industriables en usine (de forme hexagonale, rectangulaire ou carrée) tout en ayant à l'esprit la préservation de l'environnement (forte densité des villes, libération des sols). Indigné par le désintérêt porté aux recherches sur l'industrialisation dans le domaine de l'habitat, il essaie de trouver des réponses en créant par tous les moyens (aussi bien en béton qu'en matières plastiques) des cellules juxtaposables et superposables. Il dépose un premier brevet de ces cellules en 1960, pour un habitat évolutif et mobile où les espaces peuvent être remodelés, démontés, répondant parfaitement par exemple à la croissance et décroissance de la cellule familiale. Pascal Hausermann, l'inventeur du voile de béton Pascal Hausermann, en collaboration avec Jean-Louis Chanéac, expérimentera lui aussi une architecture inspirée des formes cellulaires, qui se multiplie par juxtaposition, entassement, raccordement, basée sur la libre expression de l'individu. Cet architecte suisse est aussi le premier à s'intéresser, 7 dès 1958, aux coquilles en voile de béton. En collaboration avec sa femme, Claude Hausermann-Costy, il a mené une recherche obstinée et féconde sur les coques, d'abord en béton pulsé sans coffrage, puis en matière plastique. À vingtet-un ans à peine, avant même qu'il n'ait son diplôme d'architecte, il construit avec l'aide de quelques amis la maison de son père. Une cellule originellement prévue en bois qui sera réalisée en béton projeté sans coffrage, appliqué directement sur une armature métallique. Alors qu'il est à l'origine de la technique du voile de béton, c'est sa femme Claude qui mettra techniquement au point les diverses réalisations, élaborera les plans comme pour la maison de Joël Unal. La technique du voile de béton La singularité de cette technique réside dans le fait que toutes les parties de la construction sont traitées de la même façon (murs, planchers, parois, ouvertures ou meubles), avec des surfaces à double courbure. La maison forme un tout autoporteur, antisismique, le ferraillage du sol est relié à celui de toute la construction. C'est en ces termes que Joël Unal décrit la technique du voile de béton dans son ouvrage, paru en 1981. Il détaille les étapes successives nécessaires pour la réalisation d'une maison en autoconstruction, se basant sur sa propre expérience et son ressenti. Le béton projeté permet de réaliser n'importe quelle forme in situ. Cette nouvelle technique diminue considérablement le temps et les coûts de construction. Ces habitations aux parois minces nécessitent peu de matériaux. La suppression des angles élimine les joints, les parties fragiles du bâtiment, évitant ainsi une mise en œuvre délicate. Un 9 Maison Unal, monument historique 2010. Chez Antonio Benincà. coût de construction peu élevé (entre une construction classique et une coque hémisphérique en voile de béton, la technique du voile de béton permet l'économie, pour une même surface, d'un quart des matériaux et de construction et de la moitié des matériaux d’isolation). L'autoconstruction La plupart des autoconstructeurs ne sont pas architectes. Autoconstruire, c'est aussi être capable d'organiser son projet, maîtriser son budget, gérer ses plans, son chantier, de façon optimale pour faire des économies. À l'inverse de la démarche industrielle, où la nécessité de la rentabilité pousse à tout prévoir en amont, celle de l'autoconstructeur laisse de grands espaces d'initiative. Il ne reproduit pas un modèle d'habitat préétabli, ni ne se réfère à un plan de construction strict. Celui-ci n'est d'ailleurs, la plupart du temps, dessiné que pour l'obtention du permis de construire. Le chantier se modèle et évolue en fonction des désirs des futurs habitants. EXTRAITS ARCS EN CIEL D’ARDÈCHE : LA MAISON UNAL, DANIEL ABEL, JOËL UNAL, ÉDITIONS PLUMES D’ARDÈCHE 2012 11 Maison bulle, Fleurey-sur-Ouche Pat Ambacher et Patrick Delesvaux, architectes, vers 1982 Implantée dans un bourg ancien, cette habitation aux formes organiques est une manifestation tardive et partielle des recherches plastiques et techniques entamées dès les années 1960 par les concepteurs d'une architecture-sculpture proche de la nature et par des partisans de l'autoconstruction. Éprouvée par Pascal Haüsermann ou Antti Lovag (maison à Tourrettes-sur-Loup, 1968) dans leurs nombreux projets de « maisons-bulles » ou encore par le sculpteur Pierre Székely dans les chantiers qu'il mène avec l'architecte Henri Mouette (maison Verley à Sebourg, 1973), la technique du voile de béton projeté sur une armature métallique n'est utilisée ici qu'en couverture, les murs étant en parpaings. À Fleurey-sur-Ouche, les préoccupations environnementales sont révélées par l'implantation de la maison, par les rapports que le foyer entretient avec l'extérieur, et par une réflexion sur la gestion de l'eau et l'utilisation optimale de l'énergie solaire. Construit dans une ancienne carrière de pierre, l'édifice s'adapte au terrain et les pièces situées au nord (chambre et garage) sont enterrées dans la pente. Orientés au sud et largement ouverts, les trois volumes principaux (de plan circulaire) accueillent la cuisine-séjour et une chambre prolongées par des serres conçues comme des espaces de vie. Ils sont reliés par les pièces annexes : escalier, w.c., salle de bains. La couverture sert de terrasse. Une citerne d'eau pluviale alimente les sanitaires et permet l'arrosage du jardin. En complément de la fosse septique, deux bassins plantés de roseaux participent à l'épuration des eaux usées. GUIDE D’ARCHITECTURE EN BOURGOGNE, ÉDITION PICARD, 2008 13 Nos premières bulles Jacqueline Rogeon Descriptif écrit vers 1987, dans un courrier adressé à des amis. Une ancienne carrière, adossée aux flancs est d’une combe, envahie de pierrailles (1000m3) recouvertes de lilas, frênes et noyers, tel était, au départ, l’aspect du terrain (2500 m2), étagé sur trois terrasses, dominant le village et son cimetière. Dans ce cadre, nous avons essayé de bâtir un habitat pour répondre à notre double désir : celui de construire des volumes économes en énergie et utilisant au mieux les ressources du lieu (environnement et climat) et celui de concevoir des volumes agréables à vivre et à regarder par le jeu des lignes courbes, de lumière naturelle et par l’interpénétration dans l’environnement. De ce projet est né une maison aux qualificatifs divers si on en juge par les noms qu’elle suscite : la maison ronde, le réservoir, la maison escargot, l’oreille, l’abri anti-atomique, la centrale nucléaire, le Vatican, la maison des barbapapas, la maison des schtroumfs… La liste est évidemment à compléter par vos soins. Pour nous, ce sont nos bulles, terme plus approprié au projet initial qu’au résultat final. En réalité, imaginez deux volumes cylindriques imbriqués l’un dans l’autre, coiffés d’une coupole : l’une, la plus haute (sur 2 niveaux superposés), en forme de cacahuète (ou de deux demi-coupoles inégales accolées), l’autre, en contre bas, hémisphérique. Côté face, chacun de ces éléments est doté d’une serre : l’une orientée sud-est s’inscrit dans le volume le plus haut et l’autre, plein sud, à l’ombre 15 d’un frêne en saison chaude, est une expansion du volume. Côté pile, nord-ouest/ouest, l’ensemble disparaît sous la pierraille d’où l’on aperçoit l’entrée d’un tunnel en anse de panier (l’oreille, pour certains). Si vous entrez par ce tunnel-garage, vous accédez au 1er espace atelier (aménagé, provisoirement en chambre d’enfants) doté d’une buanderie, d’un débarras avec accès à la cave, puis, 7 marches plus haut, au 2e espace séjour-cuisine, et, 7 marches encore plus haut, au 3e espace, la chambre-bureau. Le séjour-cuisine reçoit une lumière zénitale par un hublot en plafond plein ouest. Il est habité par une cheminée qui assure le chauffage de la maison en complément de la chaleur solaire piégée par les serres, les journées ensoleillées (peu nombreuses en 1985-1986, hélas !…). Conçue et réalisée par Bernard, elle récupère le maximum de chaleur par un système de tirage inversé : les fumées sont évacuées verticalement, ou peuvent être aspirées par dépression dans un circuit qui les fait serpenter autour d’un four, sous une plaque de fonte, sur un réseau tubulaire à circulation d’eau en liaison avec un chauffe-eau. L’ensemble, en béton réfractaire, restitue la chaleur par rayonnement, une fois chauffé dans la masse. La chambre-bureau, largement éclairée par la serre, offre deux pôles d’intérêt : d’une part un sol en pavés de mélèze, taillés dans le sens transversal des fibres de bois d’où l’expression « bois debout » et d’autre part des points de vue variés qu’elle permet sur le village, son cimetière, le jardin potager, la friche encore envahissante et sur un bassin baignoire qui occupe les 3/4 de la serre mitoyenne. Cette dernière fait l’objet de questions du style : n’avez-vous pas peur d’être vus lorsque vous prenez votre bain ?… 17 Interview Bernard Leclercq 3 mars 2013 http://habitat-bulles.com/ De 1983 à 1985, Bernard Leclercq et son épouse ont construit une maison en parpaings et voile de béton en Côte-d’Or, en partie enterrée dans une ancienne carrière. Il répond aux questions d’Habitat Bulles. Habitat Bulles : Bonjour Bernard, peux-tu te présenter brièvement aux lecteurs d’Habitat Bulles ? Quelle est ta formation ? Bernard Leclercq : J’ai une agrégation de biologie-géologie et une thèse de doctorat en écologie. Ensuite je me suis formé en urbanisme, sylviculture, ornithologie et psychologie. Habitat Bulles : Pourquoi ton intérêt pour les bulles ? Comment t’est venue l’idée de construire de cette façon ? Bernard Leclercq : Notre idée est née en 1978 au cours d’un voyage de 6 semaines en Irlande avec mon épouse. Nous campions sous une petite canadienne et avons eu 160 jours de pluie. Un jour en attendant le soleil improbable, nous avons imaginé chacun de notre côté, la maison de nos rêves. Et nous avons eu la même inspiration, une maison en forme d’escargot (de Bourgogne bien sûr !). Enfin mon épouse avait aménagé avant de me connaître, une soupente surmontée d’un vieux grenier à foin du XVIe, en plein cœur de Dijon. La réalisation tout en rondeurs et niveaux superposés, ne lui permettait pas d’imaginer vivre ensemble dans une maison « ordinaire ». Nous avons d’abord cherché du côté des maisons arrondies, en bois (système de M. Blin) dont existait une réalisation dans une 19 Plans du 1er permis de construire 1983 Élévation façade sud, plans du 1er permis de construire 1983 Élévation façade est État actuel, façade est commune voisine de chez nous, mais qui ne permettait que difficilement une autoconstruction ou une modularité que nous recherchions alors. Un ami vendait justement une partie d’un terrain familial en bordure du village de Fleurey-sur-Ouche, mais couvert de 4 à 5 m de déblais de carrière (inexploitée depuis quelques siècles !). Habitat Bulles : Pourquoi avoir choisi le voile de béton ? Bernard Leclercq : L’idée de construire une maison ronde en coquille venue, nous avons cherché des modèles similaires et nous sommes tombés sur le livre de Joël Unal dont la technique décrite nous a conquis. Habitat Bulles : Quelles rencontres as-tu faites ? Bernard Leclercq : J’avais fait durant l’été 1980 un stage de dynamique mentale à Tourettes-sur-Loup, dans ce qui allait devenir la propriété Gaudet, mais à l’époque il n’existait que la petite bulle occupée encore par Antti et sa structure en voile de béton (projeté sur une toile non tissée soutenue par des boudins gonflables) qui servait de salle de réunion. Le dernier jour Antti est venu manger avec les animateurs et je me suis trouvé à leur table. J’ai évidemment été subjugué par le personnage alors d’une vivacité d’esprit éblouissante parlant de sa vie et de ses réalisations architecturales. Avant de nous lancer dans le choix du voile de béton, nous avons organisé un petit tour de France des réalisations accessibles au printemps 1982 : évidemment celle de Joël Unal, mais aussi celles de Lapoutroie, de Saint-Chamon, de Ponsas, et la maison en construction de Antonio Bénincà. Restait à concrétiser notre rêve : nous avons contacté deux des architectes signalés dans le livre (Pat Ambacher et Patrick Delesvaux) 21 lesquels ont bien voulu nous accompagner pour la conception du gros-œuvre. Habitat Bulles : Comment s’est passé la construction ? Bernard Leclercq : Étant un peu effrayé par l’autoconstruction complète, nous avons fait faire les murs verticaux mais circulaires par une entreprise traditionnelle locale. Ensuite Joël est venu nous aider à ferrailler les dômes (juillet 1983) et ensuite c’est Tonio qui est venu projeter le béton avec son matériel durant l’automne 83. Les travaux d’isolation, la construction de la cheminée à tirage inversé (en voile de béton aussi), les divers aménagements furent réalisés en grande partie par nous-même, aidés par des amis, en 1984 et nous avons emménagé à l’automne 1985. Habitat Bulles : Il y a eu des extensions je crois ? Bernard Leclercq : Oui en effet, avec l’arrivée de deux jeunes enfants, nous avons agrandi la maison ; Joël est encore venu donner un coup de main au ferraillage en juillet 1988, mais nous avons fait couler le voile à la pelle et au râteau par une petite entreprise locale. Enfin une dernière extension de l’abri voiture a été faite l’année suivante toujours en voile de béton coulé sur ferraillage et stucanet. Habitat Bulles: On parle beaucoup de nos jours du développement durable mais ta démarche allait déjà dans ce sens à ton époque je crois, tu étais même précurseur non? Bernard Leclercq : Dès la conception nous voulions une maison écologique ; de par mon travail (formation continue des architectes) j’avais constaté l’énorme carence de la prise en compte des questions bioclimatiques dans l’architecture. Nous avons profité du terrain exposé plein sud, 23 Plan 1m Coupe 1m couvert d’une couche de 4 à 5 m de déblais de carrière, pour enterrer la maison sur la moitié nord (de l’ouest à l’est) et l’ouvrir sur le sud par deux grandes serres. Par la suite, ne pouvant facilement être raccordé aux égouts, j’ai aménagé un système d’épuration par bassins plantés de roseaux et autres plantes de marais (en étant alors en complète illégalité, car le système n’était pas encore homologué en France…). Habitat Bulles : Quelle est ta vision aujourd’hui des maisons bulles avec le recul ? Bernard Leclercq : Nous ne regrettons pas cette aventure qui nous a permis de rencontrer des personnes hors du commun avec qui nous avons tissé de vrais liens d’amitié. Nos enfants sont extrêmement attachés à cette maison et n’ont pas souffert de son originalité ; au contraire elle faisait l’envie de leurs camarades (maison « barbe à papa », maison des « stroumpfs », piscine originale, toit accessible, chaque pièce en accès direct sur le jardin d’où une grande indépendance à l’adolescence !). Nous repartons dans le perfectionnement de l’idée bioclimatique de départ avec la découverte du système PAHS dont Antoine Strauss nous a parlé et son début de réalisation chez nous depuis l’été 2012. Nous nous posons également la question du remplacement des simples vitrages des serres. Évidemment avec le recul nous préférerions utiliser des matériaux à plus faible empreinte écologique et plus facilement recyclables… Habitat Bulles : Un dernier petit conseil pour nos lecteurs ? Bernard Leclercq : L’âge avançant, nous conseillerions de ne pas multiplier les niveaux, escaliers, recoins pour pouvoir en profiter le plus longtemps possible ! 25 Les différentes étapes de la construction Hiver 1983 - Terrain et futur emplacement de la maison. 30 juin 1983 - Fouille de terrassement. Juillet 1983 - En creusant (à la pelle mécanique), on met à jour la cave qu’on intègre aussitôt à la maison. Juillet 1983 - Coulage de la 2ème dalle (chambre). Août 1983 - Ferraillage par Joël Unal. Grillage stucanet posé Novembre 1983 - Projection du béton. Août 2015 Derniers travaux sur la 3e bulle.