Les Métamorphoses de l`homme - Médiathèque du Grand Troyes

Transcription

Les Métamorphoses de l`homme - Médiathèque du Grand Troyes
Les Métamorphoses
><><><>< de l’homme ><><><><
Du 8 novembre 2012 au 23 mai 2013
L’homme change. Les compagnons d’Ulysse sont
changés en pourceaux, les personnages de
Romero en zombies, et Grégor Samsa se réveille un
jour transformé en cafard. Que nous apprennent
ces monstrueuses métamorphoses sur notre humanité ?
Changer c’est mourir un peu ; la soif d’immortalité
de l’homme se manifeste dans ses croyances, ses
fantasmes et ses mythes, soif de ne plus changer ou
soif de subir l’ultime métamorphose.
L’homme va changer – la science-fiction nous l’annonce par une galerie de personnages : robots,
cyborgs, hommes génétiquement transformés…
Les plus inquiétants sont peut-être les post-humains,
qui seraient à l’homme moderne ce que CroMagnon fut à Néanderthal.
La Médiathèque du Grand Troyes et l’Institut
Universitaire Rachi vous proposent un cycle de
conférences, entre philosophie et fiction, consacré
à ces métamorphoses de l’homme et organisé
selon trois thématiques :
 La bête humaine
 La quête de l’immortalité
 Les métamorphoses de demain
Max Brod disait de La Métamorphose de Kafka
qu’elle faisait partie des « documents les plus juifs
de notre temps ». Kafka répondait qu’il se sentait
face à cette déclaration « comme un écuyer
monté sur deux chevaux » (l’un étant le judaïsme,
l’autre la littérature allemande). L’écuyer - l’homme
qui colle au cheval - est comme le Gregor Samsa
de la Métamorphose : à mi-chemin entre humanité
et animalité.
Y a-t-il donc un lien entre le devenir animal et la
judéité ? Que peut bien avoir à voir cette histoire
de transformation d’un voyageur de commerce en
vermine, avec le judaïsme ? Nous poserons ces
questions à travers une lecture croisée du texte de
Kafka et de certaines interprétations philosophiques
qui en ont été proposées au XXe siècle (Walter
Benjamin, Gilles Deleuze et Félix Guattari).
Dracula ou Jésus.
Du bon usage du sang à boire
 Jeudi 17 janvier à 19h
Institut Universitaire Rachi
Par le Père Philippe Lefebvre O.P. professeur
d’Ancien Testament à l’Université de Fribourg.
Le vampire et le messie se retrouvent dans les
mêmes parages. Tous deux sont réputés morts, mais
ne sont pas morts et tous deux préconisent l’absorption de sang Pourtant, tout les différencie.
Le vampire boit le sang de victimes pour entretenir
sa vie incertaine. Le messie donne son sang à boire
sans que cela nuise à sa vie ; bien plus :
cette « boisson » étonnante donne vie à beaucoup.
Le messie s’installe dans les pires pratiques que le
vampire « incarne » en faire des gestes vivifiants.
Cette conférence se propose ainsi comme une
enquête à travers la Bible et la littérature vampirique.
La Métamorphose de Kafka,
« l’un des documents les plus juifs de
notre temps » ?
 Jeudi 8 novembre à 19h
Institut Universitaire Rachi
Adolescence et fantasme d’immortalité
 Jeudi 31 janvier à 19h
Médiathèque du Grand Troyes
Par Léa Veinstein, doctorante en philosophie
à l’Université de Strasbourg.
Par Christine Salas, psychologue clinicienne,
psychothérapeute et psychanalyste,
en exercice libéral à Troyes.
L’adolescence est par excellence un temps de
métamorphose. Durant cette période de transition,
passage de l’enfance à l’âge adulte, marquée par
les changements corporels et les bouleversements
psychiques, les ruptures et les paradoxes, l’être qui
« grandit » (voir l’étymologie latine « adolescere » =
grandir), l’adolescent, doit éprouver ses conflits
avant d’en trouver la résolution. Cette opération
identitaire ne peut se concevoir sans la rencontre
avec la question de la mort, à la fois angoissante et
fascinante. De la capacité de l’adolescent à
mettre en jeu cette confrontation à la mort, dans
l’imaginaire ou dans la mise en acte, dépendra le
devenir psychique du futur adulte.
Vivre l’immortalité
 Jeudi 7 février à 19h
Médiathèque du Grand Troyes
Par Marina Maestrutti, maître de conférence
en sociologie à Paris.
Au cours de ses voyages, Gulliver rencontre des
immortels à Luggnagg. D’abord envieux de leur
sort, il considère bientôt ces êtres fatigués de vivre
comme les plus misérables créatures de la terre. La
vision de ce héros du XVIIIe siècle rejoint toute une
littérature morale qui met en garde contre la fascination pour l’immortalité et pour une vie trop prolongée. Elle s’oppose, notamment, à la conception
religieuse d’une béatitude éternelle. Ainsi penser
l’immortalité n’est pas une simple vue de l’esprit
mais permet une réflexion sur la condition humaine.
Les métamorphoses du livre :
Ovide de la Renaissance aux Lumières
 Jeudi 7 mars à 19h
Médiathèque du Grand Troyes
Par Céline Bohnert, Maître de conférence à
l’université de Reims Champagne-Ardenne.
Présentation des éditions illustrées des Métamorphoses, d’Ovide, conservées dans les collections de la Médiathèque du Grand Troyes.
Des zombies aux loups-garous :
les créatures surnaturelles du cinéma
hollywoodien et des séries télévisées
américaines contemporaines
 Jeudi 21 mars à 19h
Médiathèque du Grand Troyes
Par Pierre-Olivier Toulza, maître de conférences
en études cinématographiques à l’université
Paris-Diderot.
Les créatures surnaturelles effectuent aujourd’hui
un retour en force au cinéma, avec notamment la
saga Twilight, comme à la télévision, dans des séries
comme True Blood et The Walking Dead. Les zombies, vampires et loups garous qui peuplent ces
fictions ne sont pas la simple mise au goût du jour
des êtres jadis sortis de l’imagination des romanciers et des cinéastes, mais leur prolifération, dont
nous tenterons lors de cette conférence d’éclairer
les résonances socioculturelles, est parfaitement en
phase avec les préoccupations de la télévision et
du cinéma américains contemporains.
Humanité modifiée, prolongée,
imaginée : l’étonnant univers des
prothèses à venir
 Jeudi 16 mai à 19h
Médiathèque du Grand Troyes
Par Jérôme Goffette, maître de conférence en
philosophie de la médecine à l’Université Claude
Bernard Lyon 1.
Habituellement, les prothèses sont vues comme des
moyens de corriger un déficit. Toutefois, leur développement rapide indique qu’elles vont aussi devenir des outils pour augmenter des capacités normales, dans un objectif qui n’est plus médical mais
anthropotechnique. L’être humain, à travers ce
corps amplifié, serait ainsi amené à se prolonger de
multiples façons (sensorielles, motrices, etc.), ce qui
pose un ensemble de questions philosophiques sur
la condition humaine. Nous nous appuierons sur ce
qui existe déjà, sur ce qui est au stade de prototype, et sur ce que la mythologie et la science-fiction ont pu imaginer.
La post-humanité
 Mercredi 15 mai à 19h
Médiathèque du Grand Troyes
Le golem et les corps transfigurés
 Jeudi 23 mai à 19h
Institut Universitaire Rachi
Par Sylvie Allouche, Institut d’histoire et de
philosophie des sciences et des techniques (Paris I).
Par Michel Tibon-Cornillot, directeur de recherches
à l’École des hautes études en sciences sociales.
La post-humanité serait le fruit d’une évolution profonde de l’humanité telle que nous la connaissons.
L’ « homo modernus » succèderait ainsi à l’ « homo
sapiens » par une lutte à mort de deux espèces
biologiquement différentes. Cette vision est popularisée par des films et comics américains tels que
X-Men. La post-humanité peut aussi résulter d’une
évolution culturelle et sociale. Ce concept permet
notamment de réfléchir sur ce qui est le propre de
l’humanité.
Les
Métamorphoses
de l’homme
Du 8 novembre 2012
au 23 mai 2013
Le golem est un être mécanique créé par un rabbin, qui en vient à se retourner contre son créateur.
Ne voir en cette figure que l’ancêtre du monstre de
Frankenstein et des robots des romans du XXe siècle
serait trop réducteur. Car le golem illustre également l’évolution du rapport de l’homme à son
propre corps.
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© Conception graphique : Jérôme Ung
Impression : La Renaissance
Institut Universitaire Rachi
Médiathèque du Grand Troyes