Communiqué de presse Viollet-le-Duc, les visions d`un architecte

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Communiqué de presse Viollet-le-Duc, les visions d`un architecte
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
exposition
Du 20 novembre 2014 au 9 mars 2015
Ouvrier marchant sous les arcs-boutants du chevet de l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel, 1835. Collections Médiathèque de l'architecture & du patrimoine MAP >>>>> VISUEL PROVISOIRE
À l’occasion du 200 anniversaire de la naissance d’Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), la
Cité de l’architecture & du patrimoine, avec la
Médiathèque de l’architecture et du patrimoine,
présente une exposition rétrospective de l’œuvre
singulière de ce grand architecte, théoricien et
restaurateur, fondateur du musée de Sculpture
comparée dont le musée des Monuments français est l’héritier. L’exposition se déroule en sept
séquences définissant les aspects de son travail et
de sa personnalité.
e
Eugène Viollet-le-Duc est l'un des rares architectes
du XIXe siècle dont les travaux de restauration et
l’œuvre font toujours référence pour les profes-
sionnels de l'architecture, malgré des polémiques.
Son génie a marqué de son empreinte l’histoire du
patrimoine et de l’architecture du Moyen Âge. Longtemps, les historiens se sont attachés à mettre en
perspective sa science archéologique, sa doctrine en
matière de restauration et son activité au service du
patrimoine. À partir des années 1970, les idées qu'il
avait exprimées en matière de création architecturale
furent à leur tour objet d’étude et de controverses.
Aujourd'hui, trente ans après la dernière exposition
monographique qui lui fut consacrée à Paris, ce sont
les aspects les moins connus et les plus inattendus
de cet artiste aux talents multiples qui sont présentés
au public, pour témoigner de la richesse et de la
complexité de sa personnalité. L’exposition dévoile
ici le côté visionnaire de sa démarche et illustre
l’alliance de positivisme et de délires romantiques,
sources mêmes de son génie. Surgit peu à peu une
personnalité étrange et complexe, hyperactive et
féconde, mobilisant un savoir encyclopédique au
service d’un projet politique tout autant qu’esthétique. Une figure majeure du XIXe siècle français.
Portrait(s)
Cette séquence donne corps au personnage par
des portraits (sculptures, gravures et photographies) réalisés à diverses périodes de sa vie. Des
documents restituent le contexte culturel et politique
que l'architecte traverse de la Restauration jusqu’à la
Troisième République. Ils livrent aussi une image de
l’homme, fait d’évidente gravité et d’une fantaisie
dont témoignent ses caricatures. On y retrouve son
cercle familial, son entourage intellectuel mais aussi
professionnel et politique comme Ludovic Vitet ou
Prosper Mérimée. Viollet-le-Duc traverse un siècle
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Contacts presse 
Cité
Agostina Pinon
01 58 51 52 85
06 03 59 55 26
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Caroline Loizel
01 58 51 52 82
06 86 75 11 29
[email protected]
Claudine Colin
Communication
Fabien Tison Le Roux
01 42 72 60 01
06 85 90 39 69
[email protected]
Informations
pratiques
Cité de l’architecture
& du patrimoine
Galerie des expositions
temporaires
1 place du Trocadéro
Paris, 16e
Ouvert tous les jours
sauf le mardi de 11h à 19h
le jeudi jusquʼà 21h
Plein tarif : 9€ / TR : 6 €
marqué par une instabilité politique et sociale d’une
rare intensité. Il laissera des témoignages de tous
ces évènements, depuis les Trois glorieuses en 1830
jusqu’à son engagement au service de la Défense
de Paris en 1870. Sa proximité constante avec les
pouvoirs successifs pose la question de sa sensibilité ou de ses convictions politiques, de la sincérité
de ses engagements. Viollet-le-Duc apparaît
aujourd’hui comme un homme de réseaux dont la
carrière n'aura connu aucune interruption dans un
siècle mouvementé. Cette partie de l'exposition
permettra aussi d’évoquer un quotidien fait d’habitudes, de goûts et de convenances sociales grâce à
des documents d’archives, de la correspondance,
des objets personnels, des livres de compte…
Le voyage, voir et rêver
Sa formation, non académique pour l’époque, est
faite de voyages qui sont autant de parcours Initiatiques dont il livre des impressions et des observations
servies par un art consommé du dessin. Son journal
de voyage et son abondante correspondance viennent
éclairer, presque quotidiennement, ses découvertes.
À la manière des voyageurs du Grand Tour du siècle
précédent, il part en quête du Beau universel, du
Beau idéal mais s'intéresse aussi à des périodes moins
connues, comme le Moyen Âge et la Renaissance.
Dans l’esprit du Romantisme contemporain, il se forge
une idée de la « couleur locale », selon la formule de
Prosper Mérimée, un patrimoine pittoresque, dépositaire des identités nationales. Le contexte romantique
de la jeunesse de Viollet-le-Duc sera évoqué grâce
aux personnalités qu'il a pu rencontrer.
Le voyage est aussi propice à rêver, à voir au-delà des
réalités. Au Palais des Doges, à Venise, il perçoit les
formes et les structures au-delà des murs ; à Rome, au
Colisée, il redonne vie à l'édifice et assiste aux jeux
antiques ; au-delà des ruines, il reconstruit en imagination le château de Pierrefonds.
Sur le chantier de la Sainte-Chapelle
Viollet-le-Duc décide très jeune de devenir architecte sans pour autant en suivre le parcours officiel.
Son travail commence dans des agences comme
celle de Jean-Jacques Huvé, mais il profite surtout
de l'expérience acquise sur les premiers chantiers
de restauration de monuments. Il livre ainsi des
souvenirs émus de la Sainte-Chapelle de Paris, à la
restauration de laquelle il participe en tant que second
inspecteur des travaux à partir de 1840, auprès de
Jean-Baptiste Lassus.
De la nature à sa métamorphose
Commissariat
Viollet-le-Duc manifeste un grand intérêt pour l’étude
de la géologie, de la botanique, de l’anatomie et des
sciences de la nature. Il y voit des figures étranges
et fantastiques propres à nourrir ses réflexions et
ses créations. Ses qualités de dessinateur, l’importance accordée à la précision et à la rigueur du trait
sont fondatrices de sa pratique. En homme moderne,
il saura faire usage des procédés de son époque
pour gagner encore en précision. Grand amateur
de montagne, il dresse ainsi une carte du Massif du
Mont-Blanc toujours d’actualité.
Sous la direction de :
Dans les études anatomiques, il trouve les clés de
lecture et de compréhension des modèles structurels
de l’architecture, presque vus comme des organismes
vivants. Sa pratique du dessin d’architecture, reposant
sur un registre de représentations très étendu, est liée
à cette capacité de percevoir le squelette sous la peau.
patrimoine Cette curiosité insatiable pour des matières et des
domaines extrêmement variés, ce goût pour une
certaine forme d'ésotérisme, d'étrangeté, le portent
à s'intéresser aussi à d'autres civilisations et cultures
lointaines (Mexique et arts précolombiens, Turquie et
architecture islamique, Russie orthodoxe).
Le chantier de Notre-Dame de Paris
Ce chantier-phare du XIXe siècle est un éclatant
manifeste des idées de Viollet-le-Duc en matière de
restauration, de décoration et d’aménagement urbain.
Sa vision globale de la restauration le conduit à
formuler un projet portant sur l’édifice lui-même et ses
abords (jardin, cloître, archevêché…). Viollet-le-Duc
commence à mettre en pratique ses conceptions et
théories de la restauration, celles qui lui font écrire
dans son Dictionnaire raisonné que « restaurer un
édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le
refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut
n’avoir jamais existé à un moment donné ».
Cette séquence présente une maquette exceptionnelle de la cathédrale Notre-Dame, réalisée en
1843, avant le début des travaux, qui permet de
mesurer l’ampleur et la nature du travail accompli.
L’architecte propose aussi une restitution des décors,
extérieurs et intérieurs, depuis les grilles du chœur,
la statuaire et les décors peints jusqu’au mobilier et
à l’orfèvrerie liturgiques. De nombreux documents
(études, planches, dessins à grandeur d'exécution,
Journal des travaux, photographies, documents
techniques...) et des œuvres réalisées (prêt exceptionnel d’objets conservés à Notre-Dame de Paris...)
Laurence de Finance
directrice du musée des
Monuments français
Commissariat général :
Jean-Michel Leniaud
directeur de l’Ecole des
Chartes
Jean-Daniel Pariset
directeur de la Médiathèque
de l’architecture et du
Christine Lancestremère
conservateur de la galerie
des Moulages, musée des
Monuments français
Commissariat associé :
Jean-Marc Hofman
adjoint au conservateur de
la galerie des moulages,
musée des Monuments
français ;
Jean-Charles Forgeret
chargé d’études
documentaires,
Médiathèque de
l’architecture et du
patrimoine
Emily Rawlinson
attachée de conservation
à la galerie des moulages,
musée des Monuments
donnent corps à ce chantier. Son quotidien sera
évoqué notamment à travers des compagnons et
artisans (Ouradou, Denuelle, Geoffroy-Dechaume,
Bellu, Gérente...) qui forment la petite armée de la
restauration.
Un Moyen Âge retrouvé
Cette séquence décrit la manière dont Viollet-le-Duc
réussit par ses études, ses publications et ses interventions, à faire émerger un patrimoine national et
identitaire.
Viollet-le-Duc œuvre à reconstituer un Moyen Âge
religieux, comme en témoignent les cathédrales
de Bayeux et de Lausanne. Il participe aussi, par la
conception de certains décors, à la mise en scène
d’un decorum religieux autour de nouvelles figures
de dévotion, comme à Amiens pour le retour des
reliques de sainte Theudosie.
Son talent d’inventeur est également mis au service
de l’architecture et du décor civils comme au
château de Pierrefonds dont les décors intérieurs sont
exemplaires par leur souci d’authenticité et d’unité de
style. Cette capacité visionnaire et cette connaissance
érudite de l’architecture médiévale le conduisent
à définir et proposer des types architecturaux,
aujourd’hui entrés dans l’imaginaire collectif comme
le château-fort et la cathédrale idéale. Il n’hésite pas
non plus à travailler pour ses contemporains et les
wagons du train impérial de Napoléon III attestent de
sa volonté de faire profiter ses commanditaires des
inventions les plus modernes et les plus pratiques.
Un homme de pédagogie
Notoirement opposé à la manière dont sont enseignées l'architecture et l'histoire de l'art en France sous
la férule de l'Académie et de l'École des beaux-arts,
Viollet-le-Duc se consacre à la transmission de son
savoir à l'intention d'un public professionnel et varié,
voire des enfants. À l’aube de la IIIe République,
Jules Ferry saura définir le projet de toute une vie,
celui d’une nécessaire transmission du savoir,
« d’une infatigable et triomphante défense des grands
monuments de notre histoire contre le double vandalisme de la spéculation et de l’ignorance ». (Éloge
funèbre de Viollet-le-Duc par Jules Ferry, 1879).
L’enseignement et l’édition
Cette transmission a pu prendre la forme d’un
enseignement comme celui des cours de dessin
d’ornement qu’il dispense à la Petite école de dessin
à partir de 1834, ou de son engagement au sein de
l’école centrale d’architecture.
Elle a également pris celle de la publication
d’ouvrages ayant connu une grande diffusion,
aventure éditoriale hors du commun. Pour diffuser
ses théories et ses modèles, Viollet-le-Duc publie
notamment Le Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle (10 volumes,
1854-1868) ou le Dictionnaire raisonné du mobilier
français de l’époque carolingienne à la Renaissance
(8 volumes, 1858-1875). Il écrit également des
ouvrages à l’intention de la jeunesse, tous les
volumes Histoire de…, publiés par Hetzel, l'éditeur
des œuvres de Jules Verne.
Le musée de Sculpture comparée
Dès 1848, il conçoit le projet d’un musée de reproductions de sculptures, expression de ses théories sur
l’évolution de la sculpture médiévale française. Ce
projet entend matérialiser, en volume et à échelle, le
travail de sélection et de classification à la base même
de son œuvre. Le musée de Sculpture comparée
affirme la valeur de ce patrimoine national, par un
discours historique et stylistique destiné à le faire
connaître et reconnaître par tous. Le musée verra
le jour, en 1882, après la mort de l’architecte. Cette
séquence décrit le musée sur le mode de la reconstitution de deux de ses salles : la méthode comparatiste
appliquée à la sculpture de la Renaissance et la mise
à disposition typologique d'un répertoire de formes
dans la salle d'ornementation (XIIe- XIIIe siècles).
C’est ainsi que nous devons à Viollet-le-Duc la galerie
des moulages de la Cité de l’architecture & du patrimoine, elle-même héritière des missions que s’était
donné l’architecte de diffuser la culture architecturale
auprès des professionnels et du grand public.
Autour de l'exposition
Publication
240 pages
Prix 38 €
Auteurs (collectif d'une
vingtaine de personnes)
Audiovisuel
Projet de film produit
par Arte et réalisé avec
le concours de Christine
Le Goff et Arnaud Timbert.
Multimedia
Deux dispositifs tactiles
consacrés à Notre-Dame
de Paris et au château de
Pierrefonds. Le jeu met le
visiteur en situation de faire
des choix de restauration.
Une partie documentaire
met en perspective le
travail de Viollet-le-Duc,
la théorie, son application
et des scénarios de
restauration-fiction.
Atelier de dessin
Pendant l'exposition,
un atelier de "Dessin dans
le noir", réalisé par
la direction des publics,
sera proposé pour
permettre aux visiteurs
de pratiquer le dessin,
discipline chère
à l’architecte.