le petit jacquaire - Association des Amis et Pèlerins de Saint
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le petit jacquaire - Association des Amis et Pèlerins de Saint
LE PETIT JACQUAIRE Du Limousin-Périgord Amis et Pèlerins de Saint-Jacques Et d’Etudes compostellanes Du Limousin-Périgord N° 17 octobre 2013 Combien de futurs pèlerins n’ont pas rêvé d’entendre un jour leurs pas raisonner entre les murs du vieux et pittoresque village de Conques ! Combien sont ils à s’être imaginés traverser le lendemain le pont médiéval qui enjambe le Dourdou avant de poursuivre vers Compostelle, forts du ressourcement qu’offrent l’abbaye et les religieux qui l’animent ! Le rêve est devenu réalité pour une trentaine d’adhérents en septembre dernier ; sauf que l’aventure s’est arrêtée à la chapelle saint-Jean qui domine le site à l’ouest. Beaucoup auraient bien voulu poursuivre, tant est grande sur cet itinéraire la tentation de faire sien le cri de ralliement des pèlerins : « Ultreïa !! » Ce temps fort de cette fin d’été ne saurait effacer les moments sympathiques et les heures dramatiques qui l’ont précédé. Le décès de notre ami Gordon FRASER a en effet précédé de peu la jolie marche organisée à l’occasion de la saint Jacques et les festivités du Jubilée de Rocamadour. Ce numéro du Petit Jacquaire est essentiellement consacré à ces évènements, mais aussi aux premiers témoignages de ceux qui ont bravé les intempéries pour rejoindre Santiago. (N.B. n’oubliez pas de renvoyer le coupon détachable à la fin de ce numéro pour la mise à jour de nos documents associatifs !) Hugues 1 16 JUILLET : DECES DE GORDON Le 16 juillet nous apprenions la mort de notre ami Gordon, membre très actif du conseil d’administration. Le 19 juillet, jour des obsèques, dans l’église abbatiale de Chancelade, de très nombreux amis sont venus entourer Sheila et sa famille ; et pas seulement des membres de l’association, mais des personnes venues d’horizons très divers tant étaient variées les pôles d’intérêt de Gordon et l’amitié qu’il pouvait susciter ! La messe célébrée par le père Louis entouré de toute la communauté des chanoines réguliers de Chancelade fut suivie de l’inhumation au cimetière de Château-l’Evêque où, en l’absence de notre président, j’eu l’honneur de prononcer quelques mots ( voir plus loin) pour honorer la mémoire du défunt. Ce qui m’a surtout frappé au cours de la cérémonie, outre la dignité et le courage de Sheila, c’est l’immense tristesse des religieux qui concélébraient la messe et leur ferveur lorsque, lentement, ils faisaient le tour du cercueil en balançant l’encensoir. Cette symbolique de la prière , ils l’accompagnaient, comme chacun de nous, du regard de celui qui avait perdu quelque chose d’important, de rare, de précieux. Comme l’a rappelé le père Louis, Gordon savait poser les bonnes questions, même celles qui dérangent. Or, ces religieux trouvaient en Gordon, au travers de ses interrogations, l’aiguillon nécessaire à une remise en question ou à un approfondissement de leur foi ; du moins c’est l’impression qu’ils m’ont donnée. Gordon était un parfait humaniste, un Chrétien convaincu qui se dépensait sans compter pour les autres avec une si grande discrétion qu’au final cela paraissait naturel. Il avait aussi un sens de 2 l’humour « à froid » irrésistible comme me l’a rappelé une amie du couple FRASER lors du lunch que Sheila offrit à ses amis à l’issue des cérémonies. Un dernier mot encore : Michel LAMOTHE n’avait pas oublié que Gordon était issu du pays de Rob-Roy (Walter Scott) : que c’était poignant cet «Amazing Grace » joué à la cabrette alors que le cercueil quittait l’abbaye ! cet air lancinant avait, curieusement, ce matin là, des sonorités et des accents rappelant les brumes d’Ecosse comme si ce pays, qui a vu naître tant de gens d’exception, voulait saluer une dernière fois l’un de ses ressortissants . Voici le texte de mon intervention au cimetière de Château l’Evêque : « Mesdames, Messieurs Pour la deuxième fois en moins de six mois, je suis amené, au nom du président et des membres de l’Association des Amis et Pèlerins de Saint-Jacques du Limousin –Périgord, à prendre la parole pour tenter de rendre un vibrant hommage à celui qui caractérisait le renouveau et la modernité de notre association. Jacques GAUTRAUD m’a dit combien il aurait souhaité tenir ce rôle si des engagements impérieux pris auprès de grands malades en pèlerinage à Lourdes ne l’avaient tenu éloigné de Périgueux. Gordon nous a quittés très vite. Lundi, la veille de sa mort, il m’adressait encore un message pour me proposer de se rencontrer à Annesse le jour de la marche organisée à l’occasion de la saint Jacques. Il me demandait aussi de lui adresser dès que possible un fichier sur le nouveau guide de la voie BergeracRocamadour pour l’insérer sur le site web dont il avait la charge. C’est donc en pleine lucidité qu’il s’est éteint, vaincu par une maladie dont il savait mieux que quiconque qu’elle ne lui laisserait aucun répit. Pour l’heure je souhaiterai vous lire un extrait du message qu’il m’adressait le 11 juillet dernier soit cinq jours avant son décès : « on me transporte demain à Périgueux pour traitement et le 19 à Bordeaux pour une troisième séance de chimio. A part cela, j’apprécie le beau temps, mon épouse et tout ce qui m’entoure. La vita è bella ! » « la vita è bella » (la vie est belle ) !! n’est ce pas extraordinairement beau, démesuré, presque incommensurable d’avoir cette hardiesse de propos alors que la vie l’abandonnait, qu’il ne pouvait plus se nourrir, ni se tenir debout ? Cette phrase, qui pourrait paraître provocatrice eu égard au contexte, résume à mes yeux l’un des principaux traits de caractère de Gordon. Faire abstraction 3 de ses propres souffrances pour concentrer son attention sur les autres, sur son entourage ; être en quête perpétuelle du Beau et du Bon dans chaque chose ; s’intéresser à son prochain et n’avoir de cesse de le soulager, de lui rendre service, quitte à prendre sur soi et à taire ses intérêts propres. Au sein de l’Association, il était tout entier au service de ses membres avec une modestie exemplaire. Personne, il y a 3 ans, était à même de créer un site internet et de le faire vivre. Gordon a relevé le défi de la modernité et du renouveau et en deux jours nous a présenté un produit attractif et complet que des centaines d’internautes venaient visiter chaque mois. Avec la même ponctualité et efficacité il tenait son rôle de Webmaster et répondait à toutes les sollicitations venues de l’extérieur. Entre le calendrier informatisé des hospitaliers, l’aide au publipostage, la création de cartes géographiques informatisées de l’ensemble des chemins jacquaires du Périgord, Gordon répondait aux attentes les plus diverses avec une compétence reconnue et un merveilleux sourire. Il a inscrit l’association dans le XXIème siècle ! Encore récemment, il a contribué très largement à la réalisation de notre nouveau guide de la voie Bergerac-Rocamadour, travaillant, parfois des nuits entières avec Jean-Marie, à la mise en page des cartes et du commentaire. Être au service de l’autre, il l’a montré en début d’année en aidant Yanne à organiser et animer la messe d’enterrement de Chuck. C’est du reste à cette occasion, que nous avons découvert que Gordon était un très bon guitariste. Ce don pour la musique, il le mettait à la disposition des détenus qu’il allait visiter régulièrement dans les prisons avec une amie et le père abbé de l’abbaye de Chancelade. Taire son ego pour s’ouvrir au monde et à son prochain ; « c’est si simple et si difficile d’aimer ( Dieu et ses créatures) » disait saint Bernard qui complétait un peu plus loin par ces mots : « l’amour rendra bienheureux tous ceux qui l’aimeront », sous entendus Dieu et celui créé à son Image. C’est ce que nous souhaitons du fond du cœur à Gordon dont la nature profonde était d’être à l’écoute de son prochain pour déceler ce qu’il y avait de positif en lui. C’est pourquoi, son contact était recherché et apprécié ; il y a un an, presque jour pour jour, nous cheminions ensemble entre Beaumont en Périgord et Rocamadour ; quel merveilleux compagnon de route avec cet humour très britannique, pardon, très écossais, dont il ponctuait de nombreuses réparties !!. Il avait une allure folle et un visage qui aurait inspiré Léonard de Vinci. Il va beaucoup nous manquer et nos pensées vont bien sûr à Sheila, son épouse, et à ses enfants, que nous assurons de toute notre affection fraternelle. La famille pèlerine de Dordogne est, en effet, à nouveau durement frappée après la perte rapprochée de trois de ses membres dont deux appartenaient au conseil d’administration : Chuck et Gordon, nos deux Britanniques. 4 Comme je l’ai fait à l’occasion du départ de Chuck, je te salue, ami Gordon, avec ce mot d’encouragement que se lancent traditionnellement les pèlerins au moment de se quitter : « Bon chemin !! Ultreïa !!! » 5 25 JUILLET : FÊTE DE LA St JACQUES MARCHE DE SAINT JACQUES LA Comme l’an passé, Jacques GAUTRAUD s’est chargé d’organiser la marche de la saint Jacques qui a eu lieu le jeudi 25 juillet 2013 entre Chancelade et Saint Astier. C’est en liaison avec l’ Association du Millénaire de Saint-Astier, d’une part, une association de randonneurs de la même localité et le désormais célèbre groupe des Croquants d’Escornabiou, d’autre part, que notre président a arrêté le programme de la journée ; programme particulièrement attractif, puisque plus d’une cinquantaine de marcheurs, dont une vingtaine de notre association, se sont retrouvés dès 8 heures du matin devant l’abbaye de Chancelade. La communauté des chanoines réguliers de Saint Augustin, conduite par le père Louis, nous a fait l’amitié de nous accueillir et de nous bénir juste avant de prendre l’itinéraire remarquablement balisé par Jean-Marie. Nous avions tous dans la tête les terribles images de l’accident ferroviaire survenu la veille à 4 km de la gare de Saint-Jacques-de-Compostelle. 6 C’est aux nombreuses victimes de ce drame, mais aussi à la mémoire de notre cher Gordon que nous avons dédié cette marche. Deux chanoines ont tenu à nous accompagner : le curé de Saint-Astier et futur responsable de la communauté de Chancelade, (le père Louis étant affecté à la fin de l’été auprès de l’évêque aux armées, à Paris) et un jeune frère sur le point de prononcer ses vœux perpétuels. Deux religieux extrêmement sympathiques ; le plus jeune, copie conforme du grand Duduche , boutons d’acné en moins mais avec les mêmes lunettes rondes et une silhouette longue qu’épaississait à peine un vaste bermuda anthracite, alternait psalmodies religieuses, plaisanteries et discussions de fond. Un régal ! C’est donc en très bonne compagnie que le groupe atteignit l’une des églises d’Annesse et Beaulieu. La fraîcheur de la nef nous fit oublier la très forte chaleur de la matinée. L’ancien édile de la localité nous fit l’honneur des lieux dont l’intérêt, à ses yeux , se résumait essentiellement à la qualité du maître autel et d’une crucifixion en bois sculptée au XVIIème ; appréciation un peu réductrice au regard de l’histoire de l’édifice et de la beauté de l’appareillage qui, de toute évidence, n’avaient pas retenu l’attention de notre aimable historien de l’art ! Le pique-nique eut lieu sur les berges du canal alimentant l’ancien moulin. La chaleur aidant, nombreux (dont le grand Duduche) furent ceux qui s’octroyèrent une sieste réparatrice. Mais il fallut repartir, car nous étions attendus à Saint-Astier pour les festivités commémorant les mille ans de l’abbaye. Pressés par notre ami Michel LAMOTHE afin qu’il ait le temps de troquer le short de randonneur pour son uniforme de « cabrettiste », nous reprîmes le sentier une gourde d’eau dans chaque main et le chapeau au raz des sourcils. A 17 heures nous étions dans le bourg, à la recherche 7 du demi de bière tant de fois évoqué durant le trajet. A 17h30 après une collation offerte dans l’église par l’Association du Millénaire, l’office put commencer. Les « Croquants d’Escornabiou » animèrent avec leur talent habituel, cette messe solennelle. Cependant, nous eûmes à déplorer la disparition inquiétante d’un des membres les plus éminents du groupe d’instrumentistes ; en effet, pendant de très longues minutes, le prie Dieu réservé au « cabrettiste » est resté vide ; seul le chapeau rond et la cornemuse faisaient acte de présence ! où était passé notre Michel ? Les hypothèses les plus folles couraient dans l’assistance ; était il coincé dans la cabine de douche ? Donnait il des leçons particulières de flûte ? téléphonait il à Kikou ? Je suis navré ami lecteur, mais, on ne le saura jamais !! faute d’indices exploitables, les gendarmes présents dans l’assistance avouèrent leur impuissance à donner une explication logique à cette disparition. Toujours est il, que c’est dans un grand brouhaha de chaises, et de « pardon » par ci et de « pardon » par là, que notre artiste réapparut soudain pour rejoindre à l’Elévation son pupitre, comme si de rien n’était !!…. Et si on mettait le policier à l’amende ? Après la messe, certains d’entre nous se retrouvèrent pour le dîner autour d’une bonne table installée dans la salle abbé Lafaye. Quelques uns participèrent en début de soirée aux témoignages sur les chemins de Saint-Jacques. Donc, en résumé, une bien belle et chaude journée, et pour beaucoup, sauf pour notre grand Duduche, une remise en jambes douloureuse ! Hugues 8 JUBILE DE ROCAMADOUR Annoncé à plusieurs reprises dans nos précédentes éditions, le jubilé de Rocamadour se déroula, peu ou prou, selon nos prévisions. Comme toujours, certains membres de l’association, dont Jean-Marie LEDUC, consentirent un gros travail pour organiser dans un premier temps la marcherelais Bergerac-Rocamadour, puis, dans un deuxième temps, pour coordonner l’arrivée des membres de l’association sur le site marial à partir du 13 août. 9 Concernant la marche relais, Jean-Marie a tenu à effectuer lui même tout le parcours, pour s’assurer de la réalité du balisage, relever les faiblesses éventuelles, mais aussi et surtout, pour accompagner les marcheurs étrangers à notre association qui s’étaient portés volontaires pour rejoindre Rocamadour par notre nouvel itinéraire. Gérard, Dominique, Marcel, Annette, Jacques, JeanMarie et bien d’autres se joignirent aux « permanents » pour couvrir à pied une ou deux étapes. Pour faciliter les mouvements de personnes, nos amis Jacques BARUSSAUD, Marcel et Annette LLOUQUET permirent aussi aux participants de récupérer les véhicules laissés une vingtaine de kilomètres en amont. Bref, un réel travail de coordination où l’entraide et l’esprit d’équipe ont prévalu de bout en bout. Outre la joie de redécouvrir notre belle région, cette marche d’approche eut aussi le mérite de mettre en évidence les lacunes ( il y en a toujours) du balisage. Deux pèlerines, venues pour la première de Bretagne et pour la seconde des Pyrénées Atlantiques, ouvraient la marche et signalaient au fur et à mesure de la progression, les points de l’itinéraire où, sans carte, le risque de s’égarer était important, soit que les balises étaient manquantes, soit que l’ambiguïté de la signalétique générait des risques d’erreurs topographiques. Mais cette phase d’approche laissera aussi dans les mémoires des moments extraordinaires de convivialité. Imaginez vous, chers lecteurs, dans notre désert périgourdin, seuls et fatigués, le ventre vide mais la tête pleine d’évocations de mets savoureux, imaginez vous poussiéreux et poisseux, avec comme seule perspective celle de la boîte de cassoulet William Saurin que vous ouvrirez tristement arrivé au gîte !! imaginez maintenant l’un de vos compagnons de route, au hasard, je citerai Dominique LEES, troquant en fin d’étape son chapeau de randonneur pour une toque de cuisinier d’un restaurant étoilé, vous préparant avec des ingrédients sortis de je ne sais où, et une dextérité sidérante, une savoureuse lamproie à la Bordelaise ou encore un magret de canard à la sauce aigre doux à base de mangues. Cela tient du miracle et si je ne tenais pas à être taxé de blasphémateur, je n’hésiterais pas à demander à ce qu’il soit inscrit en 123ème position sur le Livre des Miracles de Rocamadour. Dominique a toujours le don de nous surprendre ; rappelez vous, au mois d’août 2011, alors que le thermomètre flirtait avec les 40°C, entre Chancelade et Mussidan, il sortit en parfait gentilhomme et comme par enchantement, deux bouteilles de champagnes bien frappées de son sac, offrant ainsi aux pèlerins fourbus une note rafraîchissante et élégante. Avec panache, et sa générosité coutumière, notre Cyrano proposa cette fois encore de très belles bouteilles de Bordeaux dont on m’a dit le plus grand bien. Il est évident que la désillusion fut grande lorsque, arrivés à Rocamadour, nous découvrîmes les conditions d’hébergement qui nous étaient réservées ; pas de lit de camp, une tente ouverte à tous vents, quelques cartons pour s’isoler du sol 10 glacé de la nuit, des sanitaires non vidés, des douches communes ne préservant pas l’intimité des gens ! bref, un accueil très « spartiate », dont on se serait contenté si nous avions été prévenus préalablement. En effet, nous aurions pu alors prévoir tapis de sol, duvet et vêtements chauds. Mais ce ne fut pas la seule défaillance de l’organisation. Le 14 août à 16 h nous étions rassemblés dans la basilique Saint-Sauveur pour un concert de cuivres en l’honneur de la Vierge Marie. Pour une raison que l’on ignore encore, le concert fut annulé au tout dernier moment. C’est là que se produisit le 124ème miracle de Rocamadour, (après celui de Dominique LEES), puisque au pied levé, une jeune soprano qui se trouvait dans l’assistance, improvisa avec l’organiste titulaire de l’orgue, un concert, sans avoir répété. Ne s’appuyant que sur une seule partition et, pour corser le tout, sans lumière pour la déchiffrer, nos deux artistes offrirent une prestation de belle tenue. Ils furent suivis par une chorale venue de Cahors, composée de très jeunes talents dirigés par un non moins jeune maître de chapelle. Le répertoire en l’honneur de la Vierge fut un ravissement du début à la fin. Grâce à eux, nous passâmes un très bon après midi avant de participer aux vêpres de l’Assomption présidées par le cardinal Marc OUELLET, archevêque de Montréal au Québec et « papabile » au printemps dernier. Beaucoup de pèlerins et de visiteurs se sont massés durant les trois jours de clôture du Jubilé sur l’esplanade du site marial. L’Eglise avait dépêché de nombreux prêtres en l’honneur du jubilé de Rocamadour. Les visites guidées furent très suivies, notamment celle assurée le 13 au soir par le prêtre titulaire de la paroisse, le père RONAN de GOUVELLO, prêtre en soutane, qui sut mettre son sens de l’humour au service d’un discours un peu trop technique parfois. Les célébrations eucharistiques 11 rencontrèrent le même succès comme la messe de l’Assomption du 14 août précédée de la procession aux flambeaux au départ de l’Hospitalet. Le lendemain 15 août, sous un soleil de plomb, et devant une assistance considérable, se déroulèrent les cérémonies les plus solennelles. De notre groupe d’une trentaine d’adhérents, il ne restait qu’une petite poignée, les autres ayant rejoint leur domicile pour éviter justement d’être retenu sur place par manque de moyens de locomotion. Hugues Le refuge CHUCK HANCOCK Le 14 septembre dans l’après midi une trentaine d’adhérents et d’amis de Chuck et de Yanne se sont recueillis dans l’émotion au cimetière de Sorges avant de se retrouver au gîte jacquaire. En hommage à notre ami qui a tant œuvré pour l’accueil des pèlerins sur cette étape de la voie de Vézelay, l’association a décidé de renommer cet abri du nom de « Chuck Hancock ». Le président Jacques GAUTRAUD prit donc la parole pour rappeler le dévouement de cet hospitalier si chaleureux qui savait trouver le mot de réconfort et d’encouragement qu’attendent de nombreux pèlerins. Il nous a, dès lors, semblé parfaitement légitime d’apposer une plaque en sa mémoire dans la salle à manger. 12 La plaque fut dévoilée par son épouse Yanne, après un très vibrant hommage rendu par le maire de la localité. En termes très chaleureux et très sensibles, l’édile fit en effet allusion à des moments forts de la vie du couple et ils furent nombreux à avoir pour cadre la bourgade de Sorges !. L’assistance fut ensuite invitée à se rendre à la messe dans l’ église toute proche et récemment rénovée. A l’issue des dernières notes de cabrette (merci Michel !) les adhérents et leurs amis se retrouvèrent à nouveau au gîte pour un sympathique apéritif dînatoire, bien dans la tradition pèlerine. Hugues 13 PELERINAGE OU DECOUVERTE DE CONQUES L’ultime temps fort de cette année fut le voyage organisé pour la deuxième fois consécutive par notre président. Comme annoncé à l’assemblée générale, le but était de faire découvrir, ou de revoir pour certains, non sans nostalgie il faut l’avouer, ce site d’une extraordinaire beauté. Proposé à un tarif particulièrement attractif, ce week-end a rencontré un très beau succès puisqu’une trentaine d’adhérents ont fait le déplacement ; d’aucuns peuvent bien sûr rapprocher cette participation de l’effectif global de l’association (160) et estimer qu’elle est relativement faible. Ce serait oublier qu’il fut une époque où Monique CHASSAIN, en proposant le même type d’activité, ne comptabilisait que deux candidatures sur les 300 adhérents !! Le bilan est donc très largement en faveur de la reconduction de cette activité associative, surtout si le site présente des attraits similaires à celui de Conques. Je laisse Jean-Claude BOURLES le soin de clore cette introduction : 14 « Arrivée à CONQUES par la « voie royale » qui descend de Saint-Marcel, dont chaque tournant révèle une parcelle du damier des toits, les tours de l’abbatiale et, accrochées à mi-pente comme une couvée de perdrix, les maisons du village. Lequel d’entre nous, malmené par la Margeride et l’Aubrac, éreinté par les bosses du Rouergue, ne s’est interrogé devant ce spectacle sur la signification non plus du chemin lui même, mais sur sa splendeur ? Pourquoi, cumulées sur si peu de kilomètres, tant de raisons de s’extasier ? »1 Parions que de nombreux participants à cette sortie ont, depuis leur retour de Conques, envie de connaître ou de revivre à leur tour ces instants si particuliers que connaissent les pèlerins en descendant vers l’abbatiale. Hugues 1 Jean-Claude BOURLES ; Passants de Compoostelle ; éditions PAYOT ; 1998 p. 46 15 Laissons Nicole raconter avec son cœur et ses mots « son week-end ». Week-end à Conques Prévue depuis longtemps, la sortie annuelle de notre association s’est déroulée à Conques dans l’Aveyron du 20 au 22 septembre. Vendredi 20 septembre C’est Monique, notre chauffeur que certains connaissent déjà qui assurera les différents circuits. A 15 heures précises, le car prend la route avec 28 passagers à bord alors que quelques « limougeots » se rendent directement à Conques en voiture. Le temps est incertain et la difficile traversée de Figeac se fait même sous la pluie qui sera de courte durée. A l’arrivée, le soleil est de retour pour nous accueillir et nous accompagnera tout au long de notre séjour. Vers 18h30 nous apercevons avec plaisir le beau village de Conques avec ses toits de lauzes et ses maisons à colombages, construites en arc de cercle autour de son abbatiale Sainte Foy commencée au XI° siècle, avant de rejoindre la maison familiale de vacances où nous passerons deux nuits. Le directeur de l’établissement, au demeurant fort charmant, mais strict sur les horaires, nous presse de passer à table après avoir déchargé et posé nos bagages dans la salle de réception … nous découvrirons nos « chambrées » après. Nous dînons dans la bonne humeur, et finissons les plats…Ici, pas de gaspillage ! Une fois terminée la répartition des chambres, certains iront à l’abbatiale assister aux laudes puis écouter de l’orgue, d’autres parcourront les ruelles du village dans la lumière magique du soir. Après la bénédiction des pèlerins qui partent le lendemain, le Frère Jean Daniel de l’Ordre des Prémontrés, rôdé à cet exercice, 16 expliquera longuement et avec beaucoup d’humour les différentes scènes du tympan polychrome dit du « Jugement dernier »… Ce frère aurait dû être acteur. Samedi 21 septembre A 8 heures et même un peu avant, nous voilà prêts pour le petit déjeuner et la randonnée de 13 km qui nous attend sur une partie du chemin qu’empruntent les pèlerins qui arrivent du Puy en Velay. Il va faire une très belle journée. Les brumes montent de la vallée. C’est en car que nous rejoignons le point de départ et grâce à Monique comme conductrice, pas de problème, ça passe au millimètre près dans les rues étroites et sinueuses des villages aveyronnais. Le départ se fait devant l’église du joli petit village de Sénergues , après la traditionnelle photo sur le parvis, près de la camionnette du boucher- charcutier, fort bien fournie, qui attend les chalands. Un pèlerin de passage propose de prendre une photo et poursuit son chemin tandis que nous nous lançons entre les haies de mûres prêtes pour les confitures, les pâturages où paissent de belles vaches, encore à l’estive, qui portent de très jolies cloches. Les chemins alternent avec les tronçons de routes et malgré la chaleur, tout le monde avance d’un bon pas en bavardant allègrement. La fin du parcours quelque peu accidentée doit être difficile pour les pèlerins lourdement chargés, ce qui n’est pas notre cas. A l’arrivée, vers 13 heures, chacun se restaure rapidement soit au restaurant, soit avec son pique - nique tiré du sac. La visite guidée de Conques est prévue à 15 heures. 17 Notre guide nous fait parcourir quelques vieilles ruelles pavées et découvrir les édifices intéressants comme le château d’Humières habité par un particulier, les fontaines et les portes qu’empruntaient les pèlerins (porte de la Vinzelle, porte du Barry…) Puis vient la visite de l’abbatiale avec de nouveaux commentaires sur le tympan , les orgues, les piliers et les vitraux de Soulages qui suscitent des commentaires contrastés. Pour ma part je les trouve « spéciaux ». Puis nous nous rendons dans l’ancien cloître où se trouve le trésor de Conques dont le reliquaire de Sainte Foy, d’une valeur inestimable. Toutes ces merveilles sont étroitement protégées et surveillées. Il nous reste un peu de temps pour faire les boutiques avant le dernier repas à la maison familiale. Le maître des lieux nous a préparé , dans une grande marmite, le fameux aligot qu’il étire avec une immense spatule. Le spectacle est beau et le mets délicieux ; les convives sont ravis. Une fois rassasiés, nous revenons à l’abbatiale pour un concert donné par une chorale et jeune soprano. Le concert est consacré en partie à Haendel et se termine par un magnifique Alleluia. Dimanche 22 septembre A huit heures tapantes nous nous retrouvons pour le petit déjeuner. Notre généreux président est allé chercher croissants et chocolatines qui comblent les plus gourmands. Il faut bien ça pour affronter la montée à la chapelle Saint Jean courte mais très accidentée et périlleuse surtout quand il pleut et que le sac est lourd. Le point de vue sur Conques et les vignes de Marcillac est magnifique, même dans la brume. Tout ça se mérite ! Et puis il faut redescendre … Notre séjour se termine par un très bon repas au restaurant avec devinez quoi ?… l’incontournable aligot saucisse qui tient bien au corps. Nous sommes en état de repartir et piquer un petit somme dans le car ! Je crois que tous les participants à cette manifestation fort sympathique peuvent dire que nous avons passé de très bons moments de convivialité et d’amitié. Un grand merci aux organisateurs. NICOLE 18 VIE DE L’ASSOCIATION Gestion des hospitaliers Suite au dernier conseil d’administration, et en raison des difficultés croissantes à remplacer au pied levé les permanenciers défaillants ( il y en a eu 2 cet été), il sera demandé aux membres de l’association de se porter éventuellement volontaires pour « doubler » l’hospitalier en titre et prendre sa place le cas échéant. Ce volontariat couvrirait une période d’une semaine et permettrait à notre président d’assurer quoiqu’il arrive un accueil dans les gîtes placés sous notre responsabilité. Que les non cuisiniers se rassurent, il ne leur sera pas demandé de faire la tambouille !. L’enregistrement des candidatures se fera à l’occasion de la prochaine assemblée générale, ce qui n’empêche nullement de se faire connaître dès maintenant. Les locaux de la permanence à Périgueux Jacques GAUTRAUD continue de prospecter pour trouver un local adapté à la fois aux permanenciers et au logement des pèlerins de passage. L’appartement qui nous avait précédemment été proposé rue de la Constitution s’est avéré inadapté à nos besoins, sauf de faire réaliser des travaux fort coûteux. Jacques est en pourparler avec l’évêché pour des locaux situés à proximité immédiates de l’église Saint-Martin ; l’appartement permettrait d’accueillir 8 à 10 pèlerins dans des conditions de confort plus qu’honorables. Le garage attenant à cet appartement peut être aisément converti en bureau pour le permanencier. A suivre…..La décision sera annoncée à l’assemblée générale. Avenir de notre site Web La disparition de notre regretté Gordon remet en question la pérennité de notre site Web. N’ayant pas les codes d’accès, il nous faut créer un autre site. Le président s’est rapproché d’un organisme spécialisé dans la création des sites et bénéficiant déjà d’une expérience sérieuse avec le monde jacquaire. Une réunion est prévue en novembre pour définir notre cahier des charges et donner suite aux propositions qui nous seront faites. Trois webmasters se chargeront de l’alimentation et de la mise à jour des données. 19 Toujours sur le plan numérique, mais cette fois ci en liaison avec le président de la voie de Vézelay, il a été décidé la création d’un guide numérique de la voie de Vézelay accessible à partir d’un site unique. Ce site permettrait par ailleurs d’accéder aux sites des associations jacquaires en charge d’une partie du tracé. PREVISIONS D’ACTIVITES Certains ont peut être entendu parler du projet de marche sur 2 jours dans la région d’Aubeterre. Cette sortie initialement projetée les 9 et 10 novembre prochain est reportée au printemps 2014, l’abbaye d’ECHOURNIAC rencontrant momentanément des difficultés pour héberger un groupe important. La prochaine assemblée générale est fixée au 8 mars 2014, a priori dans les locaux habituels. La convocation ainsi que les documents relatifs au compte rendu budgétaire vous seront envoyés en temps voulu. 20 TEMOIGNAGES MERCI, PAPY !! J’ai connu Bernard, il y a plus de dix ans, sur le Camino Francès. C’est un vieux montagnard savoyard qui a parcouru les Alpes dans tous les sens, en été et en hiver. Il a découvert Santiago en 2002, et, depuis, il est « camino dépendant » ! Il passe plus de la moitié de sa vie sur les chemins de Saint-Jacques ( il est parti une fois d’Annecy pendant 6 mois). Il a un fils qui vit au Québec, 2 filles et 3 petits enfants qui lui ont souvent posé la question : « pourquoi marches tu ?… ». Alors il leur a proposé de faire un petit bout de chemin avec lui en 2012, pour ses 75 ans ! les différents emplois du temps n’ont pas permis de faire ce voyage en 2012, et la découverte s’est faite cette année, la deuxième quinzaine de juillet du Puy en Velay à Conques. Le « Papy » a même choisi de varier au maximum les types d’hébergement : gîtes d’étape, accueils privés, monastères, etc ….. pour parfaire l’initiation. Il y aurait beaucoup à dire sur cette aventure, mais pour moi, le plus merveilleux de l’histoire, c’est le message que Bernard a reçu le lendemain de son retour à Annecy, adressé par son petit fils Simon, 17 ans, parti avec sa guitare ! Je vous en livre le texte : « Et la vie reprend son cours normal…. Enfin, pas tout à fait. J’ai partagé ce message à tous mes amis. Je pense que c’est intéressant que tu le lises pour avoir un aperçu de ce que tu m’as apporté en me faisant découvrir cette route. » « Et voilà. De retour de 10 jours de marche sur le Chemin de Compostelle – 210 km parcourus sur un chemin qui s’est avéré être celui de la vie. Des paysages aux rencontres, des villages aux gîtes, tout a été merveilleux et fort en émotions. Moi, ma guitare, et ma famille tout autour, nous avons marché, ri, pleuré, mangé, bu, parlé, partagé, senti, ressenti, appris, sué, souffert, soufflé, expiré, inspiré, aimé, adoré, chanté, joué et tout ça ensemble. Ensemble entre nous. Ensemble avec les pèlerins, avec les hospitaliers, les personnages épars du chemin. Ensemble avec saint Jacques. Ensemble avec tous les pèlerins qui ont 21 laissé leurs empreintes sur le sentier depuis plus de 1000 ans. Entre les églises et les plaines de l’Aubrac, dans les forêts de pins et les salles communes, j’ai vécu comme jamais je n’avais pensé, songé, rêvé vivre. Enfin une expérience sur laquelle je peux, sans doutes et sans réserve, accoler l’étiquette du mot « bonheur ». Aujourd’hui, je compte plus que jamais continuer et finir ce chemin pour avoir la joie de le recommencer, et de vous emmener avec moi. Et si je n’y arrive pas, je souhaite de tout mon cœur que vous puissiez vivre et vous souvenir de quelque chose d’aussi grand. Et quel que soit le chemin sur lequel vous marcherez, j’espère qu’il vous apprendra ce qu’il m’a appris. ULTREÏA ! » Que dire de plus ? Bravo, Papy !! Jacques BARUSSAUD 22 Rendez-vous sur la Via de la Plata Partir sur le chemin, c’est aller de surprises en découvertes, de petits bonheurs en déconvenues parfois et de rencontres furtives en grandes histoires d’amitié. Si, comme l’a dit Montaigne : voyager c’est frotter et limer sa cervelle à celle des autres, « pèleriner » , permet, au rythme lent de la marche, et dans les difficultés rencontrées, d’approfondir la connaissance de ces autres qui, peu à peu, se découvrent, se dévoilent pour devenir parfois des proches, même s’ils viennent de loin. Encouragés et coachés par l’intrépide Jacques BARUSSAUD, nous avons entrepris fin avril 2013 de parcourir, sac au dos, les quelque mille kilomètres qui séparent Séville de Saint Jacques de Compostelle. Gâtés par une météo très agréable et une excellente condition physique, nous avons profité pleinement des paysages pittoresques et fleuris, des villes au riche passé : Zafra, Mérida, Caceres, Salamanca, Zamora, Orense…et goûté une nouvelle fois au plaisir des échanges avec des bribes d’anglais, de français et d’espagnol et beaucoup de gestes … Outre les autochtones occupés aux travaux des champs ou dans leur commerce, souvent ravis de partager un moment avec nous, nous avons eu la chance de rencontrer des gens formidables dont nous nous souvenons avec émotion. Ainsi parmi d’autres nous avons rencontré Paolo, un jeune italien, attentif et sensible qui, après Mérida, s’est éclipsé discrètement pour reprendre un travail de saisonnier et vient de donner de ses nouvelles et d’envoyer des photos. Et puis Antonio, portugais polyglotte vivant en Allemagne, qui nous attendit un jour avec ses compères espagnols Manuel et Paco pour nous faire traverser un ruisseau sur une longue planche souple, plus étroite que nos chaussures. 23 Il y a eu aussi Truut, la hollandaise qui avait bourlingué en Inde, au Népal, au Ghana et dans d’autres pays où interviennent les organisations humanitaires et veillait de loin sur Gilles, un nantais tout tordu qui portait un lourd barda. A l’aise avec tous, partageant ici une orange, ailleurs un thé ou un plat de pâtes, cette dame de 65 ans, souple comme une liane, se jucha un soir sur un « miliario » à La Calzada de Valduncel, et prenant la pose, nous laissa la belle image d’une statue antique dans la lumière dorée de soleil couchant. Nous avons aussi côtoyé Grégory, que nous avons longtemps identifié comme » l’américain ». Grégory, écrivain de son état, portait un énorme sac et mouillait sa chemise au propre comme au figuré pour faire avancer sa grande carcasse, peu habituée, semblait-il, aux exercices physiques et, gorgée de coca. La dernière image que nous avons de cette imposante silhouette est celle d’un homme aux longs cheveux gris, les écouteurs dans les oreilles, transpirant à grosses gouttes, en plein soleil, au bord d’une fontaine avant Albergueria, visiblement accablé à l’idée des belles montées qui nous attendaient. Nous ne l’avons pas revu mais restons persuadés que, comme Judith et Suzanne les deux belles-sœurs australiennes qui avaient partagé avec lui ampoules et autres misères il sera arrivé à Santiago. Et puis un soir nous avons partagé le dîner avec Bernard –un ami de Yanne et Chuck- déjà vu avec Henri le breton dont il soignait les pieds avec beaucoup de délicatesse. Ce dernier ne pouvant trop longtemps marcher sur les talons dut s’arrêter mais une fois réparé, continua à marche forcée jusqu’à Fisterra. Quel plaisir de les retrouver tous les deux à Santiago ! La liste des belles rencontres ne sera pas complète mais nous ne pouvons oublier Valentin, un catalan avec qui nous avons cheminé, plus ou moins ensemble, pendant près de 40 jours, et entretenu une relation de complicité. Ce quinquagénaire au caractère bien trempé, prétendait gentiment nous convertir à son rythme et ses horaires espagnols mais a dû se rendre à l’évidence qu’il n’y parviendrait pas totalement. Au fil des étapes il a admis qu’on ne pouvait pas 24 partir le ventre vide, qu’il fallait manger en cours de route et a parfois accepté de dîner à l’heure pèlerine. Mais qu’il est dur de renoncer à ses habitudes ! Parti sur le chemin pour se prouver ainsi qu’à sa famille qu’il pouvait mener à bien cette aventure, il a beaucoup douté, souffert, fumé …et a partagé aussi. Soucieux de montrer une belle image de son pays, il lui est arrivé au moins 2 fois de laisser sa place à l’albergue et d’aller dormir à l’hôtel ou dans une casa rural. Et à la dernière étape avant Santiago, réalisant la promesse qu’il nous avait faite, il a organisé un joyeux repas pour 13 personnes autour d’un plat de lentilles de sa fabrication dans une marmite achetée par ses soins, faute d’en trouver une dans l’albergue. Cette généreuse initiative lui a valu un beau succès et la sympathie des convives italiens, portugais et français. Et que d’émotion à l’arrivée pour ce dur au cœur tendre qui se dit « profundamente afectado por el camino ». Et puis nous mentionnerons Julien, un jeune français adopté par un chien qui ne l’a plus quitté et Françoise condamnée à abandonner malgré sa détermination et qui souffre encore de fractures de fatigue. Et encore ce pèlerin aveugle venu des Canaries avec son épouse et son chien-guide. Quel trio émouvant et si joyeux d’être là ! Tous ces exemples de courage, de persévérance, de partage de gens « gagnés » par le chemin qui nous ont témoigné beaucoup d’amitié, rejoignent la liste bien fournie de « los amigos del camino » rencontrés précédemment. Ultreia Annette et Marcel 25 NOUVELLES BREVES En direction de Rome…… L’ami Michel LAMOTHE a quitté MARSANEIX (24750) le 1er octobre à l’aube comme prévu. Sa silhouette, alourdie par un gros sac à dos duquel pendait la gamelle de Kikou, fut rapidement engloutie par les brumes matinales. Direction Rome, si possible par les GR. Il souhaite arriver au Vatican avant Noël où ses enfants et petits enfants devraient le rejoindre. Belle et courageuse expérience si l’on considère les difficultés qui l’attendent avant de rejoindre le Latium ! Nous suivons pour vous sa progression et lui adressons régulièrement des messages d’encouragement. Le 21 octobre à 12h14 il était à 10 km de Montpellier ; bon moral, mais aucune rencontre ; temps exécrable, avec pluie et brouillard. Kikou est en très grande forme !! Un bonjour à tous de sa part ! Avec les salutations du QUEBEC !! Louise RACICOT et Jean-Claude MARION nous ont récemment adressé un message via internet dont je vous livre quelques extraits : « Notre maison de production « Les Productions du Versant Est » , établie à Sutton au Québec, a produit et réalisé 3 documents video sur le thème du pèlerinage vers Compostelle. « ….. » L’accueil réservé a été si bon et notre plaisir sur le chemin si grand que nous avons décidé de repartir dernièrement caméra à l’épaule pour parcourir, cette fois, la Via Podiensis ( chemin du Puy). Après 6 semaines sur le chemin, 50 heures de tournage et près d’une année de montage, voilà que nous sommes prêts à offrir aux futurs pèlerins, ou aux anciens en quête de souvenirs, un double coffret DVD de 5 heures divisés en 7 chapitres. Il s’agit en fait d’un guide pratique et touristique. « ….. ». Une description de ces trois productions est disponible sur notre site www.compostelle.ca » Les Productions du Versant Est Sutton, Québec, Canada JOE 2KO 26 Amis et Pèlerins de Saint-Jacques et d’Etudes Compostellanes du Limousin-Périgord Siège social et courrier : Maison des Chanoines 8 rue de la Constitution – 24000 PERIGUEUX Tél : 05 53 35 32 72 Bureau du Limousin : 36 rue Porte Panet – 87100 LIMOGES Tél : 05 55 38 33 47 Président : Jacques GAUTRAUD Tél : 06 70 98 26 73 Vice-président Limousin : Jacques BRUNEL Vice-président Périgord : Jean-Marie LEDUC Site internet : www.compostelle-limousin-perigord.fr Permanences assurées tous les vendredis (se renseigner pour les fermetures exceptionnelles) au siège social à Périgueux et au bureau à Limoges du 15 mars au 15 octobre de 14 h 30 à 18 h 30 du 16 octobre au 14 mars de 14h à 17 h 27
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ultreïa - Compostelle 17
par le chien de Charlemagne…
Les sourires et l’amitié ont prévalu tout au long de
cet après-midi.
Christian