In the soup - Ciné

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In the soup - Ciné
mardi 23 janvier 2001
CINÉ-CLUB
NORMALE SUP’
In the soup
- Alexander Rockwell "ENCORE DU CINÉMA AMÉRICAIN!?"
NON, DU CINÉMA NEW YORKAIS!!
1992, 95MIN
AVEC STEVE BUSCEMI, SEYMOUR CASSEL,
JENNIFER BEALS, PAT MOYA, WILL PAT
TON, SULLY BOYAR, STEVEN RANDAZZO,
FRANCESCO MESSINA, JIM JARMUSCH,
CAROL KANE, STANLEY TUCCI, ROCKETS
REDGLARE, DAVID CANTLER...
la question «à quoi devine-t-on
qu'un film américain est indépendant?», un journaliste anglais
répondit : «Quand Steve Buscemi fait partie de la distribution». Buscemi a en effet
toujours été recherché par les réalisateurs
les plus en vue de la nouvelle génération,
de Scorsese à Tarantino en passant par
Jarmusch et les frères Coen (qui le font
systématiquement mourir violamment à
l'instar de Kenny dans South park). C'est
aux oeuvres de ces auteurs originaux qu'il
consacre l'essentiel de ces efforts et grâce à
eux qu'il obtient ses rôles les plus intéressants, ce qui ne l'empêche pas pour autant
de s'autoriser quelques Block Busters tels
que Los Angeles 2013 et plus récemment
Armageddon, histoire d'arrondir ses fins de
mois. Cependant l'excellent Mister Pink de
Reservoir dogs n'a pas l'intention de
s'abonner aux grosses machines hollywoodiennes; il vient d'ailleurs de dire non aux
producteurs de Terminator 3 qui lui proposaient de jouer un méchant face à Arnold
Schwarzenegger (ce qu'il aurait d'ailleurs
admirablement fait). C'est donc sans aucun
complexe que les cinéphiles que nous
sommes peuvent décider d'adhérer à l'un
des 28 fan clubs de cette star du cinema
indie (dont "The Church of Buscemi",
"Steve Buscemi Is God", "The Buscemite
Temple") qui a atteint aujourd'hui la
vitesse de croisière de plus de 4 films par
an.
A
-
Buscemi tourna la même année Reservoir
dogs avec Tarantino et In the soup avec
Alexander Rockwell. Inutile de préciser
lequel des deux a reçu le plus d'échos.
Dans In the soup, Rockwell a eu l'excellente idée de réunir les représentants de
deux époques de la carrière d'un acteur (le
jeune talent tarantinesque Steve Buscemi
et le vétéran des films de Cassavetes
Seymour Cassel) et de leur offrir à chacun
un rôle de composition (Buscemi interprète un apprenti-scénariste fauché,
Adolpho, qui rencontre Cassel alias Joe,
un sois-disant producteur roublard qui
prend Adolpho sous sa houlette). In the
soup, c'est l'histoire de ce véritable couple
(les deux acteurs ont développé une complicité étonnante), uni initialement autour
du projet cinématographique d'Adolpho.
L'un entre dans la vie et dans l'intimité de
l'autre. Le film de Rockwell adopte le
point de vue naïf et crédule d'Adolpho.
Nous jouissons avec lui de sa nouvelle
amitié, du bouleversement que subit sa vie
et des situations inattendues dans
lesquelles il est plongé. Le talent de
Rockwell réside en grande partie dans sa
manière de faire virer insensiblement la
couleur des personnages et en particulier
celle de Joe (l'excentrique, le roublard, et
puis finalement l'imposteur professionnel),
dans son art d'émailler son film de scènes
à part, intermèdes totalement décalés
dignes des différents épisodes de Pulp fic-
tion que certains pourraient prendre pour
un manque d'inspiration (exemple :
Adolpho rencontre le frère hémophile et
particulièrement renfrogné de Joe qui le
trouve bien trop bavard et l'abandonne en
plein New Jersey au milieu de la nuit). Ces
décalages font partie de la recette indie que
Rockwell partage avec beaucoup de ses
pairs (Paul Auster, Van Sant, Tarantino...)
et que je vous souhaite d'apprécier.
Guillaume Dugué
Cadeau : l'adresse perso de Steeeeve!!
Steve Buscemi
c/o WMA
151, El Camino Drive
Beverly Hills, CA 90212 - USA
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