Motorisations thermiques : technologies pour 2020
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Motorisations thermiques : technologies pour 2020
Mi-parcours du Predit 4 : le Carrefour de la recherche et de l'innovation dans les transports terrestres Motorisations thermiques : technologies pour 2020 Jean Delsey, IFSTTAR Patrick Da Costa, Université Pierre et Marie Curie Benoît Lombard, Volvo Powertrain Eric Watel, IFP Energies Nouvelles I. Introduction Le moteur thermique présente encore un important potentiel de gains, qui lui procure un avenir certain tant en France qu'à l'étranger. Les constructeurs s'attachent par conséquent à réduire les émissions polluantes tout en cherchant à améliorer le rendement énergétique des moteurs. II. Présentations 1. ATMO : Modèles physiques pour la conception de lignes d'échappement Euro 6 et Euro 6+, Patrick Da Costa, Université Pierre et Marie Curie Le projet porte sur la mise en place d'outils et de méthodes pour la première génération de catalyseurs, puis sur une application à la dernière génération de catalyseurs existants. Il vise à comprendre l'évolution de ces dispositifs, à obtenir une modélisation et des méthodologies de calibration, à définir un modèle de vieillissement et à renforcer le pôle d'expertise en catalyse deNOx. Les résultats de la simulation d'écoulement permettent une validation numérique du prototype de barillet. Les champs de vitesse calculés en amont de cet élément montrent des pourcentages de débits à peu près constants. L'outil semble donc fonctionner correctement. Le vieillissement est étudié en fonction des températures et du temps. La caractérisation structurale montre que le catalyseur neuf est déjà craquelé. Un effet mécanique intervient au cours du vieillissement. Il accroît les craquelures. De même, des problèmes d'agglomération et de frittage des métaux précieux apparaissent à haute température. La caractérisation cinétique permet de constater que des nitrates s'adsorbent sur l'alumine, sur la cérine ou sur le baryum. La température influe donc sur les phases actives. Les NOx stockés dans les différentes phases ont été étudiés. Une réactivation du catalyseur à haute température permet d'augmenter son efficacité. Les résultats sur le banc moteur stationnaire permettent en outre de précalibrer les modèles. Questions / Débat : • Les craquelures peuvent-elles amener à la présence de métaux précieux à l'échappement ? Ce phénomène est connu et s'accroît avec la quantité de craquelures. Bordeaux, les 10, 11 et 12 mai 2011 Page 1 Mi-parcours du Predit 4 : le Carrefour de la recherche et de l'innovation dans les transports terrestres • Le soufre sera-t-il complètement supprimé dans les lubrifiants ? Ses effets restent mineurs en dessous de 5 ppm. De plus, son remplacement par un autre produit moins connu pourrait induire d'autres effets négatifs, encore inconnus au moment de la mise sur le marché du nouveau lubrifiant. • Les particules posent-elles des problèmes dans l'analyse du vieillissement ? Les régénérations sont combinées avec celles du FAP. Elles ne posent donc pas de problème. Le FAP étant localisé en sortie du piège à NOx, la température reste quasiment identique dans ces deux éléments. • Une simulation de la chaîne des systèmes de dépollution est-elle prévue ? Nous restons en 1D. En outre, la SCR ne présente pas les mêmes problèmes thermiques et constitue une brique indépendante. Le modèle pour un système peut être décliné, avec une attention portée sur le positionnement des éléments les uns par rapport aux autres. • La modification de la position de chacun des systèmes permettrait de déterminer leur enchaînement optimal. La création d'un pôle dépollution permettrait d'agglomérer les connaissances afin de créer une ligne modélisable. 2. DICO : Combustion diffusive, réduction des émissions à la source, Benoît Lombard, Volvo Powertrain Le projet vise à réduire les émissions de polluants en optimisant la combustion. La combustion liftée implique une diminution du diamètre de trou de l'injecteur. Cette méthode permet de faire diminuer la pénétration du liquide, diminuant ainsi la richesse du mélange à l'endroit où la combustion débute. Cette combustion en richesse locale diminuée ne crée plus de suie. La dilution par EGR permet également d'éviter l'émission de NOx. Le prémélange précoce utilisé jusqu'à mi-charge, puis une combustion de diffusion permettraient de se dispenser d'un système de post-traitement tout en respectant les limites de la norme Euro 6. L'étude du CERTAM sur les sprays vapeur montre que les meilleurs résultats d'entraînement d'air et de taux de vaporisation sont obtenus avec 8 trous de 80 µm. La création de suie s'en trouve donc limitée. L'IFP a testé des chambres haute pression et haute température avec des nozzles de 87 µm. Le faible diamètre de trou permet une dissociation de la pénétration liquide du démarrage de la combustion. La pression d'injection ne modifie pas la pénétration liquide. Le retour à des combustions basse température permet d'augmenter encore la distance entre la pénétration liquide et le début de combustion. Sur un monocylindre poids lourd, à 1000 tours/min et 50 % de charge (valeurs proches du régime de croisière) les suies diminuent très fortement avec la baisse de concentration en oxygène, et les NOx sont limités à moins de 5 ppm. Bordeaux, les 10, 11 et 12 mai 2011 Page 2 Mi-parcours du Predit 4 : le Carrefour de la recherche et de l'innovation dans les transports terrestres Avec 24 trous de 80 µm, les suies reviennent, probablement en raison d'interactions entre les sprays. La phase 2 vise à déterminer le nombre de trous permettant de faire fonctionner au mieux la combustion. La combustion liftée n'a pas encore été mise en évidence sur les moteurs d'automobiles. Les noozles permettent cependant une combustion homogène. Questions / Débat : • La réduction de la taille de trous pose-t-elle des problèmes de qualité de gazole ? L'EGR est utilisé le moins possible en Europe en raison des risques d'encrassement des trous. La suralimentation s'avère également difficile à gérer. • Les constructeurs annoncent des dispositifs EGR/SCR engendrant une occupation châssis importante. Les projet TOM et DICO cherchent à permettre de se dispenser des systèmes de posttraitement. Les contraintes d'implantation du FAP et de la SCR s'avèrent non négligeables. La récupération de l'énergie à l'échappement permettrait également de gagner 4 ou 5 % de consommation mais consommerait encore de l'espace. • Un constructeur allemand prétend obtenir 50 voire 55 % de rendement sur les moteurs diesel. Les gains de rendement atteignent également 10 voire 12 % à pleine charge. Nous nous intéressons cependant davantage au régime de croisière en privilégiant le couple à bas régime. • Caterpillar a également présenté un dispositif de conversion directe de chaleur en électricité. Volvo Trucks mène actuellement des travaux sur la thermoélectricité (Cf. poster du projet RENOTER) • Ces technologies présentent-elles un potentiel avec d'autres types de carburants ? Deux moteurs bicarburant gaz liquéfié-diesel vont être produits en série avec les technologies Clean Air Power et Cummins Westport. Le mélange essence-diesel permet de plus d'augmenter la zone HCCI. • Avez-vous étudié les moteurs hybrides ou à régime constant ? Les hybrides série pour les poids lourds grands routiers ne présentent pas d'intérêt car les conducteurs ne freinent jamais. Pour les bus, les véhicules de distribution et les engins du BTP, des projets sont en cours. • Disposez-vous de systèmes de cycle jouant sur la stratification ? Les projets Fun et Fun 2 portent sur un moteur camless avec de la désactivation de cylindres. Bordeaux, les 10, 11 et 12 mai 2011 Page 3 Mi-parcours du Predit 4 : le Carrefour de la recherche et de l'innovation dans les transports terrestres 3. ACTING_CO2 : Moteur à allumage commandé, technologies innovantes permettant des gains en CO2, fort downsizing, injection directe, CAI, combustion GNV/H2, Eric Watel Le projet vise à améliorer le rendement des moteurs à allumage commandé tout en réduisant les émissions de polluants locaux. Les études fondamentales vont fournir des éléments de compréhension. L'évaluation et l'optimisation des concepts permettront ensuite l'identification les voies les plus prometteuses. La combustion anormale ou rumble touche les moteurs downsizés. Le lubrifiant semble être en cause. Les travaux sur l'analyse de la combustion CAI ont permis un élargissement de sa zone de fonctionnement et des gains de consommation. Concernant les modèles 3D de formation du mélange et des polluants, la méthode FPI a été étendue à l'ensemble du cycle moteur. La mesure du film liquide jusqu'à 0,2 micron a été assurée par l'utilisation de la RIM. Les mesures avec combustion par fluorescence induite par laser ont montré un bon recoupement avec ces données. Un dispositif expérimental du CETHIL visait à comprendre et modéliser les phénomènes physiques intervenant dans l'interaction entre le front de flamme et une paroi. La mesure de l'épaisseur du film par interférométrie à faible cohérence a montré un effet sensible de ce film sur le front de flamme. Le travail du CORIA a pour objet d’étudier la combustion pour les moteurs à injection directe d'essence. De nouveaux diagnostics doivent également permettre de maîtriser le lieu de combustion. La zone de réaction est identifiée grâce au gradient de OH. Les dispositifs expérimentaux adaptés à la mesure des particules pour l'IDE doivent être déterminés. Des pics de nucléation et d'accumulation ont été mis en évidence. Le DMS 500 permet de caractériser l'évolution de la granulométrie des particules en continu. Le mode de combustion optimum pour un carburant GNV dopé au H2 est le mélange pauvre (richesse 0,55 avec 40 % de H2). Le gain en consommation spécifique atteint 20 grammes par kWh, les NOx et CO sont absents et la catalyse par oxydation permet la maîtrise des rejets de HC. Questions / Débat : • Comment l'hydrogène est-il ajouté au GNV ? 40 % en volume de H2 sont ajoutés au G20, pas de formulation spécifique comme pour l'hythane (mélange GNV, 20% H2) Bordeaux, les 10, 11 et 12 mai 2011 Page 4