Mars 2007
Transcription
Mars 2007
Letko, Brosseau & Associés Inc. Perspectives sur la conjoncture économique et les marchés financiers • L’économie américaine se comporte bien et devrait continuer de croître malgré le ralentissement de l’immobilier résidentiel. Nous prévoyons une hausse de 2 % du PIB réel en 2007. • La vigueur de l’économie mondiale crée une forte demande pour les exportations américaines telles que la machinerie et l’équipement aéronautique. • Par contre, les risques associés au faible taux d’épargne des ménages américains sont encore présents et pourraient causer une récession. • La croissance mondiale, menée par la forte croissance des pays émergents, devrait faire avancer le PIB mondial de plus de 4 %. • Les taux d’intérêt américains devraient être moins élevés dans un an, malgré la demande de fonds qui reste très forte. • La bonne conjoncture économique mondiale supportera les profits corporatifs. • Les évaluations des titres boursiers restent raisonnables malgré les gains enregistrés l’an dernier. DANS CE NUMÉRO: États-Unis 2 Canada 3 Europe 4 Asie et Amérique du Sud 4 Pétrole et gaz 5 Taux d’intérêt 6 Marchés boursiers 6 Letko, Brosseau & Ass. Inc. 1800 avenue McGill College Bureau 2510 Montréal, Québec H3A 3J6 Téléphone : 514.499.1200 800.307.8557 PERSONNEL ET CONFIDENTIEL Mars 2007 Page 1 Perspectives sur la conjoncture économique et les marchés financiers PERSONNEL ET CONFIDENTIEL Mars 2007 États-Unis Malgré la forte baisse des mises en chantier d’habitations, l’économie américaine a continué de croître à un bon rythme en 2006, le PIB réel ayant augmenté de 3,3 %. La source principale de croissance reste la consommation personnelle qui a avancé de 3,2 %. Les investissements nonrésidentiels ont augmenté de 7,2 %, supportés par une hausse de 12,5 % des flux de trésorerie corporatifs. L’investissement résidentiel est le secteur qui ralentit. Il a diminué de seulement 4 % durant l’année mais a chuté de plus de 10 % au quatrième trimestre. Le début de l’année 2007 indique une faiblesse soutenue dans le secteur de l’immobilier résidentiel. En février, les mises en chantier d’habitation sont 28 % plus basses que l’an dernier et sont au niveau le plus bas depuis 10 ans. La crise qui secoue le marché des prêts hypothécaires aux emprunteurs moins solvables est partiellement responsable du déclin. Depuis 1998, la catégorie de prêts qui croît le plus vite sont les prêts aux emprunteurs moins solvables (subprime). L’an dernier, il a été estimé que les émissions nettes de ces instruments se chiffrent à 175 $ milliards, ce qui représente 19 % des émissions nettes d’hypothèques. Ces prêts sont offerts aux individus qui n’ont pas la cote de crédit nécessaire pour emprunter aux meilleurs taux. De plus, plusieurs de ces prêts ont des caractéristiques permettant aux emprunteurs de diminuer leurs paiements mensuels initiaux en comparaison des paiements exigés pour un prêt hypothécaire à taux fixe amorti sur 30 ans. Durant le dernier trimestre de 2006 et le premier de 2007, plusieurs des prêteurs les plus agressifs ont réalisé qu’ils ne pouvaient pas continuer à appliquer des normes de prêt aussi permissives puisque les taux de défaut et de forclusion augmentaient rapidement. Depuis, certains prêteurs ont fait faillite ou ont décidé de se retirer du marché. Nous croyons que cette situation limitera la quantité de crédit disponible pour les ménages américains, ce qui affectera négativement les secteurs de la construction résidentielle et de la consommation. Les conséquences négatives se feront sentir au cours des deux premiers trimestres de 2007, si ce n’est pas plus longtemps. Puisque le taux d’épargne est déjà négatif, une réduction du crédit peut rapidement affecter l’activité économique. ÉTATS-UNIS - MISES EN CHANTIER D'HABITATIONS Milliers d'unites 2500 2250 2000 1750 1500 1250 1000 750 Jan-90 Jan-92 Jan-94 Jan-96 Jan-98 Mises en chantier Jan-00 Jan-02 Jan-04 Jan-06 Habitations completees Une question importante est de déterminer si la faiblesse de l’immobilier résidentiel se propagera dans les autres secteurs économiques. Nous croyons qu’il y a de bonnes chances que les répercussions soient limitées. L’aspect déterminant sera si le revenu personnel se maintient. Heureusement, le marché de l’emploi est en excellente condition. En 2006, approximativement 3 millions d’emploi ont été créés, un gain de 2,2 %. Malgré un léger ralentissement de la création d’emploi au début de 2007, plusieurs indicateurs démontrent que le marché est serré. Par exemple, le taux de chômage est de 4,5 %. De plus, l’indice d’emploi de Monster, qui sonde les intentions d’embauche par l’entremise des offres d’emploi offertes sur internet, est à un sommet après un ralentissement en novembre. Le message principal est que l’offre de travailleurs qualifiés disponibles est limitée dans le marché actuel. La création d’emploi est une des sources de croissance du revenu personnel qui a augmenté de 6,3 % en 2006. Le revenu disponible a progressé de 5,4 % puisqu’il est négativement affecté par la hausse des taux d’imposition. Finalement, les données récentes pour le quatrième trimestre et les deux premiers mois de 2007 indiquent que le revenu disponible réel est de 2,8 % plus élevé qu’à pareille date l’an dernier. Des signes de ralentissement sont visibles dans les ventes au détail, excluant les automobiles et l’essence. Celles-ci ont augmenté plus lentement, par 5,5 %, au Page 2 Perspectives sur la conjoncture économique et les marchés financiers PERSONNEL ET CONFIDENTIEL Mars 2007 Tandis qu’une partie de l’épargne négative a été supportée par une augmentation de la dette, le bilan des ménages américains est solide. Les actifs détenus ont une valeur de 68,9 $ mille milliards, en hausse de 7,6 % au cours des 12 derniers mois. Le passif a une valeur de 13,3 $ mille milliards, donc la valeur nette des ménages est de 55,6 $ mille milliards, un gain de 7,4 % pour la même période. La 700% 700% 600% 600% 500% 500% 400% 400% 300% 300% 200% 200% 100% 100% Actifs financiers nets M ar -0 5 2 9 ar -0 M M ar -9 6 3 M ar -9 0 ar -9 M M ar -9 7 4 M ar -8 1 ar -8 ar -8 M M Valeur nette M ar -7 8 5 ar -7 M M ar -7 9 6 ar -6 M ar -6 2 0% 3 0% ar -6 Sans vouloir paraître alarmiste, nous ne pouvons passer sous silence les risques liés à la situation que nous observons aux États-Unis, où la consommation personnelle et gouvernementale se maintient à de hauts niveaux par rapport aux moyennes historiques. Le taux d’épargne personnel est toujours négatif à -1,2 % du revenu disponible. En ajoutant les dépenses de construction résidentielle à celles de consommation, les ménages américains ont dépensé 107,8 % de leur revenu disponible en 2006. Tel qu’exposé dans nos publications précédentes, nous considérons qu’un taux d’épargne négatif ne peut être maintenu à long terme. Éventuellement, les ménages américains devront gagner plus qu’ils ne dépensent afin de reconstruire leur épargne. VALEUR NETTE DES MENAGES AMERICAINS (en % du revenu disponible) M La production industrielle a augmenté de 3,4 % en février, ce qui supporte notre hypothèse d’un ralentissement économique mineur. Les industries qui contribuent à la croissance sont celles qui servent les marchés mondiaux où la demande est forte pour les exportations traditionnelles américaines, tel que la machinerie, l’aéronautique et les produits agricoles. Puisque les marchés émergents profitent d’une excellente conjoncture et d’importantes réserves de devises étrangères, la demande pour les biens d’infrastructure devrait être soutenue. Ceci permettra de contrebalancer la faiblesse du marché immobilier résidentiel. valeur nette des actifs détenus par les ménages a augmenté de plus de 7 % annuellement depuis le troisième trimestre de 2003 et représente 580 % du revenu disponible annuel, ce qui s’approche du record historique de 610 % atteint durant les sommets de la bulle technologique en 2000. Cette richesse devrait modérer le ralentissement prévu de la consommation. M quatrième trimestre et ont continué à ralentir durant les deux premiers mois de 2007 pour un gain de 3,7 % comparativement à la même période l’an dernier. Malgré tout, la consommation personnelle réelle est en hausse de plus de 3 % durant les deux premiers mois de 2007. Actifs résidentiels nets Nous prévoyons que la croissance du PIB américain ralentira en 2007 pour se situer à 2 %. Deux hypothèses principales supportent notre position. Premièrement, le marché de l’immobilier résidentiel ne se raffermira pas dans un avenir proche puisqu’il y a un inventaire important de maisons vacantes à vendre. Deuxièmement, les problèmes qui secouent le marché des prêts hypothécaires aux emprunteurs moins solvables (subprime) réduiront l’offre de crédit disponible aux ménages américains, ce qui aura un impact négatif sur l’immobilier résidentiel et la consommation. Puisque le consommateur représente 76 % du PIB américain, une plus forte croissance des investissements nonrésidentiels ou une amélioration de la balance commerciale ne sauront prévenir une baisse du taux de croissance. En ce moment, nous ne prévoyons pas une récession, mais la probabilité d’un tel événement a augmenté. Canada Le PIB réel a progressé de 2,7 % en 2006. Le rythme de croissance a ralenti durant l’année, puisque le PIB réel était en hausse de 2,6 % à la fin du troisième trimestre comparé à 2,3 % à la fin du quatrième trimestre. Tous les secteurs domestiques de l’économie sont en expansion; la consommation personnelle est en Page 3 Perspectives sur la conjoncture économique et les marchés financiers PERSONNEL ET CONFIDENTIEL Mars 2007 hausse de 4,3 % tandis que l’investissement nonrésidentiel, l’investissement résidentiel et les dépenses gouvernementales sont respectivement de 7,6 %, 0,2 % et 3,0 % plus élevés que l’an dernier. Les exportations n’ont presque pas avancé, contrairement à un gain de 2,8 % pour les importations. Le surplus de la balance commerciale pour l’année 2006 a donc chuté de 27 % par rapport à 2005 pour se chiffrer à 37,2 $ milliards. La forte croissance de la consommation personnelle est possible grâce à la bonne condition du marché du travail. En 2006, 347 000 emplois ont été créés et 103 000 se sont ajoutés durant les deux premiers mois de 2007. En février, l’emploi est en forte croissance de 2,4 %. De plus, le taux de chômage est à 6,1 % tandis que le taux d’activité est élevé à 67,5 %. Les pertes d’emploi se sont poursuivies dans le secteur manufacturier, se chiffrant à 52 400 pour 2006. Ces pertes sont compensées par les gains engendrés dans les secteurs des services et de la construction, qui ont respectivement créé 335 200 et 37 500 emplois en 2006. En 2006, 50 % des nouveaux emplois créés sont situés dans les trois provinces les plus à l’Ouest, provinces qui représentent maintenant 33 % des emplois au Canada. La bonne tenue du marché de l’emploi explique les hausses des salaires et du revenu disponible de 5,6 % et 5,7 % respectivement. Le secteur manufacturier canadien continue d’éprouver des difficultés alors qu’il doit s’adapter à un dollar fort. De plus, la demande est faible dans certains secteurs tels que l’automobile et les produits forestiers. Durant le quatrième trimestre, la production industrielle a chuté de 2,7 %. Les perspectives ne sont guère mieux : les commandes du secteur manufacturier ont diminué de 1,5 % tandis que le ratio des stocks sur les livraisons est en hausse constante. Étant donné nos prévisions pour les États-Unis, nous ne prévoyons pas une amélioration de ce secteur en 2007. Pour 2007, nous prévoyons que le PIB réel augmentera de 2 % au Canada. La majorité de la croissance sera générée par la consommation personnelle. Dans l’éventualité d’un ralentissement plus important de l’économie américaine, nos prévisions pour le Canada devront être revues à la baisse. Europe Les pays d’Europe de l’Ouest ont terminé l’année 2006 en force. Le PIB des 15 membres occidentaux de l'Union Européenne a augmenté de 3,3 % durant le quatrième trimestre. Ce rythme de croissance est le plus rapide depuis 2000. Tous les pays importants ont vu leur PIB progresser d’au moins 2 %, avec l’Allemagne à 3,7 %, l’Espagne à 4,0 % et le Royaume-Uni à 2,9 %. La consommation personnelle est en hausse de 4,2 %. Le marché de l’emploi s’améliore rapidement; 2,15 millions d’emplois ont été créés en 2006, l’emploi a augmenté de 1,6 % et le taux de chômage a diminué de 8,4 % à 7,4 %. Durant la dernière année, la production industrielle a crû de 4,0 % tandis que les investissements non-résidentiels ont avancé de 8,4 %. Les pays d’Europe de l’Est continuent leur rapide progression économique. La croissance économique, mesurée par le PIB réel, est supérieure à 5 % dans la majorité des pays, avec la Russie en hausse de 6,5 %. Ces pays bénéficient d’une structure de coûts plus basse et d’un bon accès aux marchés d’exportation. La demande domestique, autant pour les infrastructures que les biens de consommations, est et restera forte. Ces conditions permettront à aux pays d’Europe de l’Est de profiter d’une croissance rapide pour plusieurs années à venir. Asie et Amérique du Sud L’économie japonaise poursuit sa progression alors que le PIB réel est en hausse de 2,3 % pour le quatrième trimestre. La principale source de croissance est l’investissement non-résidentiel, qui a augmenté de 11,8 %. Ce secteur de l’économie japonaise a particulièrement bien performé au cours des deux dernières années, affichant une hausse moyenne de 7,1 %. À l’opposé, la croissance de la consommation personnelle reste faible, ayant avancé de 0,3 % au cours des 12 derniers mois. La croissance de la consommation n’a pas dépassé 1 % depuis 1997. En février, l’inflation était négative comparée à l’an Page 4 Perspectives sur la conjoncture économique et les marchés financiers PERSONNEL ET CONFIDENTIEL Mars 2007 dernier, ce qui signifie que l’économie n’est pas encore sortie du processus de déflation qui dure depuis 10 ans. Le commerce international continue de bien faire au Japon, puisque les exportations ont augmenté de 8,8 % et les importations de 9,1 %. En 2006, le surplus de la balance commercial se chiffre à 67,3 $ milliards, soit 13,1 % de moins que le surplus de 2005. La progression économique de la Chine se déroule à une cadence soutenue. Le PIB réel a avancé de 10,4 % au quatrième trimestre et tous les segments de l’économie y contribuent. Les ventes au détail sont 14,3 % plus élevées que l’an dernier tandis que les revenus des ménages urbains sont en hausse de 14,2 %. La production industrielle a augmenté de 14,8 % tandis que les investissements privés ont progressé de 18,4 %. Les autorités chinoises tentent de ralentir le rythme de la progression en augmentant les taux d’intérêt et le ratio de réserves obligatoires des banques chinoises. La performance du commerce international chinois impressionne. Les exportations et importations ont augmenté de 28,9 % et 15,5 % respectivement. Le surplus de la balance commercial se chiffre à 177,5 $ milliards, une hausse de 74 % par rapport à 2005. Pour les deux premiers mois de 2007, le surplus de la balance commercial est de 225 % plus élevé que l’an dernier. Les réserves de devises étrangères ont crû de 247 $ milliards en 2006 pour terminer l’année à $1 066 milliards. Ces résultats continuent de mettre de la pression sur les dirigeants chinois afin qu’ils laissent leur monnaie s’apprécier plus rapidement, au risque de faire face à des sanctions commerciales. Depuis la fin du régime de change fixe envers le dollar américain en juillet 2005, le Yuan s’est apprécié de seulement 4,9 %, ce qui est faible en comparaison de la forte hausse des réserves de devises étrangères. Ailleurs en Asie, les pays bénéficient d’un bon environnement macroéconomique. L’Inde croît rapidement, son PIB réel ayant augmenté de 8,6 % au quatrième trimestre. Hong Kong, Taiwan et la Corée du Sud ont quant à eux vu leur PIB avancer de 7,0 %, 4,0 % et 4,0 % respectivement. Les pays d’Amérique Latine ont aussi de bons résultats économiques, alors que le PIB réel du Brésil est en hausse de 3,8 %, tandis que la croissance au Mexique, en Argentine et au Chili est de respectivement 4,3 %, 8,6 % et 2,9 %. La dernière prévision du FMI pour l’économie mondiale conclut que la croissance réelle devrait être 4,9 % en 2007. Ce serait la cinquième année consécutive de croissance mondiale au-delà de 4 %. Pétrole et gaz Le prix du pétrole est redescendu du sommet de 78 $ atteint au cours de l’été 2006 pour se stabiliser entre 55 $ et 65 $. Ces prix sont suffisamment élevés pour continuer d’attirer du capital dans les secteurs de l’exploration et de la production d’hydrocarbures. L’OPEP a de plus institué des réductions de production afin de maintenir le prix au-dessus de 50 $. Un des aspects intéressants des deux dernières années est la faible élasticité de la demande. La demande de pétrole a augmenté de 1,5 % en 2005, 1,0 % en 2006 et devrait être de 1,8 % en 2007. La majorité de la croissance provient de régions en développement, principalement en Asie et au MoyenOrient. Lorsque nous déterminons nos scenarios de prix, nous évaluons les coûts nécessaires afin de développer de nouvelles sources de production. Les prix actuels sont toujours supérieurs aux coûts de remplacement, donc il existe un risque que les prix redescendent à 45 $. Par contre, les pressions inflationnistes dans le secteur des services pétroliers, ainsi que la hausse des redevances fiscales de plusieurs pays, affectent les rendements ainsi que le profil de risque des nouveaux projets. Un nombre grandissant de projets ne sont pas économiques lorsqu’ils sont ajustés pour le risque, ce qui explique que les compagnies pétrolières versent environ 30 % de leurs flux de trésorerie aux actionnaires. Afin d’être conservateur, nous continuons d’évaluer les titres pétroliers avec prudence et nous vérifions l’impact qu’aurait des prix de 45 $ sur la santé financière de ces firmes. Au prix actuel des actions, les titres détenus dans les portefeuilles sous gestion se transigent sous la valeur nette des actifs si nous assumons que le prix du baril redescend entre 40 $ et 45 $ et y reste pour plusieurs années. Page 5 Perspectives de la conjoncture économique et les marchés financiers Taux d’intérêt La Réserve Fédérale a maintenu le taux d’intérêt stable au cours des neuf derniers mois après l’avoir augmenté de 1 % à 5,25 % en 3 ans. La courbe des taux américaine est inversée puisque les taux dix ans sont inférieurs de 25 points de base aux taux un an. Vu nos prévisions économiques, nous estimons que les taux à court terme descendront jusqu’à 3 % au cours des 12 prochains mois. Nous voyons l’ensemble de la courbe des taux plus basse, avec les taux courtterme descendant le plus. Conséquemment, nous anticipons que la courbe des taux aura une pente positive dans douze mois. Nous ne croyons pas que les niveaux actuels d’inflation sont suffisamment élevés pour empêcher la Réserve Fédérale de baisser les taux. Nous voyons ce scénario comme étant le plus plausible pour les prochains mois. Par contre, le scénario précédent n’est pas certain. La possibilité existe que l’économie américaine soit plus forte puisque l’environnement macroéconomique est positif. De plus, des pressions inflationnistes pourraient provenir du marché du travail et/ou d’une hausse de prix des commodités. La demande de fonds PERSONEL ET CONFIDENTIEL Mars 2007 sur le marché financier américain était forte au quatrième trimestre, s’établissant à 25 % du PIB, près des niveaux records. Les taux d’intérêt actuels ne sont pas un obstacle pour quelqu'un avec une bonne idée, ce qui explique la demande forte de capital à des fins d’investissement provenant du secteur corporatif et l’impressionnante vague de LBOs (rachat d’entreprise avec effet de levier). Similaire à la Réserve Fédérale, la Banque du Canada a maintenu le taux court terme stable depuis la fin du mois de mai 2006. La courbe des taux canadiens est aussi plate. Les taux canadiens continuent d’être significativement inférieurs aux taux américains par une moyenne de 68-78 points de base. Puisque la courbe des taux canadiens est plate, il n’y a aucun rendement supplémentaire disponible à l’achat d’obligations à plus long terme. Par contre, il y a un risque additionnel que les taux à long terme canadiens augmentent pour s’approcher des taux américains. Conséquemment, nous n’avons aucun incitatif à acheter des obligations à long terme canadiennes. Marchés boursiers Au 31 mars dernier, l’indice S&P500 avait progressé de 8,4 % au cours des 12 derniers mois tandis qu’au Canada, le S&P/TSX avait atteint une croissance de 10,2 %. À l’extérieur de l’Amérique du Nord, l’indice Bloomberg Euro 500 a avancé de 21,3 %, alors que les indices européens étaient en hausse de plus de 15 %. Au Japon, l’indice Nikkei 225 n’affichait aucun gain. L’indice global de Morgan Stanley montrait des rendements de 9,9 % en devises locales et de 12,4 % après conversion en devise canadienne. Les ratios prix/bénéfices se situent en moyenne à 15 sur les marchés nord-américains, à 13 en Europe et 23 au Japon. Les évaluations des marchés émergents ont maintenant tendance à se confondre avec celles des économies développées. À ces niveaux, nous croyons qu’il y a plusieurs sociétés dont la valeur est avantageuse et qui affichent de bonnes perspectives de croissance. Considérant l’environnement actuel, nous préférons des investissements en actions soigneusement choisis par rapport aux obligations. La devise utilisée est le dollar américain excepté pour la section Canada ou à moins d’avis contraire. Les présents renseignements ont été obtenus de sources que nous croyons fiables mais ne sont pas garantis par nous et pourraient être incomplets. Les opinions exprimées sont basées sur notre analyse et notre interprétation de ces renseignements. L’analyse de Letko Brosseau et Associés Inc. comprend des prévisions explicites ou implicites qui pourraient ne pas se réaliser et même différer sensiblement de la réalité future. Il va de soi que, de par sa nature même, tout énoncé prévisionnel est incertain et comporte des risques inhérents. Page 6