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Numéro 21
Le Bulletin
des Compagnies Républicaines de Sécurité
Edito
Thierry Boutier, national CRS
Depuis des mois, les fonctionnaires des Compagnies Républicaines de Sécurité que nous
sommes, vivons et subissons une
pression incomparable et exécutons nos missions avec de plus en
plus de risques.
La crise économique et sociale de
ces dernières années provoque à
la fois une tension interne au sein
de notre profession et externe car
elle touche les citoyens que nous
devons protéger.
Cette crise qui perdure provoque
un stress social qui, lui-même,
produit de l’insécurité au quotidien, les citoyens devant souvent
gérer leur vie au jour le jour.
Après 5 ans de RGPP, de restructurations, de suppressions de
postes dont nous avons été les
premiers touchés, mais aussi de
gel du point d’indice, ce sont
autant de facteurs qui ont aggravés les tensions internes.
Aujourd’hui, nous sommes
bien souvent le dernier rempart au maintien de l’ordre
public devant une population de plus en plus désœuvrée qui ne trouve,
pour certains, sa possibilité de crier sa colère que
dans la violence.
Malgré cette violence et
cette misère sociale auxquelles nous sommes
confrontés quotidiennement, nous continuons à exercer votre
métier et les missions qui nous sont
confiées avec tout le
professionnalisme,
la disponibilité et
l’abnégation qui caractérisent les
Compagnies Républicaines de Sécurité.
Mais, nous le savons bien, la corde
n’est pas loin de craquer...
Aujourd’hui, il est urgent de recompléter les effectifs des unités
et de les mettre à un niveau nous
permettant de travailler et d’intervenir dans des conditions de sécurité maximale.
Notre travail, notre disponibilité
et notre professionnalisme, souvent mis en exergue et salués par
les plus hautes autorités de ce pays,
doivent aussi être valorisés et reconnus à leur juste valeur et seule
une augmentation conséquente
de l’IJAT serait un signe fort de ce
gouvernement à notre endroit.
Vous pourrez, dans ce combat,
compter sur toute mon énergie et
mon soutien de tous les instants.
L’amélioration de notre quotidien
passe aussi par l’amélioration de
nos conditions travail et, le changement de cycle pour la mission
GS1/GS3, où UNITE SGP POLICE - FO a été le seul à faire des
propositions, est un premier aboutissement, même si d’autres «projets» sont plus longs à aboutir.
Vous pouvez aussi compter sur
toute l’équipe, Grégory, Jérôme et
Fabrice qui, au quotidien, sont à
vos côtés pour faire aboutir vos revendications.
Alors, oui, je vous le dis et le redis
avec force, les Compagnies Républicaines de Sécurité et les femmes
et les hommes qui les composent
peuvent compter sur nous et notre
indéfectible soutien.
Directeur de publication : Henri Martini
Secrétaire national communication : Paul Le Guennic
Conception & réalisation : Stéphane Battaglia, Timothé Artale
SPI 4G : une doctrine positive, mais …
Elaborée après les très graves évènements de 1994 à Rennes (manifestation des marins pêcheurs), la
doctrine SPI (Section de Protection et d’Intervention) avait pour
but de faciliter la réaction et l’efficacité des CRS face à des groupes
de manifestants mobiles et parfois
accompagnés d’armes à feu ou
d’armes par destination.
Il faut savoir que cette doctrine
officielle remonte en fait à 1977
avec la possibilité pour les commandants d’unité de regrouper des
agents porteurs d’ AMD, de FLG
(fusils lances grenades) et d’agents
d’intervention, en groupes dits de
protection et d’intervention non
permanents.
de protection très spécialisés, ne
sommes-nous pas au final en train
de glisser vers une hyper spécialisation des CRS, nuisible à leur
puissante adaptabilité ? Les CRS
vont-ils devenir des GIPN bis ?
L’ultra formation voire la sur-formation de nos unités (critère de
la «sacrosainte» PRE) n’est-elle pas
en train de figer les CRS dans un
schéma, dit tactique, qui les rendraient finalement moins forts
dans l’effort ?
Habilitation ceci, habilitation cela,
certains de nos collègues sont déjà
en train d’effectuer le recyclage
BTD qu’ils n’ont même pas encore
perçus ! D’autres ne peuvent même
plus conduire les véhicules car ils
Or, la transformation des manifes- sont porteurs de ceci ou porteurs
tations en groupes de masse plus de cela…
statiques a peu à peu rendu inutile Bref, l’ultra spécialisation n’est-elle
cette doctrine de l’époque.
pas en train de tuer cette adaptabiLa montée en puissance des agres- lité qui fait des CRS une référence
sions violentes contre les CRS a internationale en Maintien de
obligé le Service Central des CRS l’Ordre ?
à donner ce statut permanent aux
SPI que nous connaissons tous. Pour avoir assisté aux premiers
Le maintien de l’ordre de 1994 à exercices SPI 4G sur les sites de
Rennes en étant l’évènement dé- Oissel et de la CRS 9, les 23 Janvier
clencheur.
et 5 Mars 2014, le constat nous paOr, depuis 1994, ce phénomène rait clair : Oui à cette doctrine mais
n’a cessé de s’accentuer. Les statis- quid de son cadre d’utilisation ?
tiques de blessures en maintien de
l’ordre font froid dans le dos et il
est clair que face à un tel déchaînement de violences, cela ne pouvait
en rester là !
Une ampleur telle que la Direction Centrale des CRS a dû se
contraindre à faire évoluer la doctrine SPI mise en place en 2005.
Désignée compagnie pilote pour
cette SPI 4G, la CRS 32 est donc le
fer de lance de cette doctrine, avec
à la clé, le reformatage d’une section spécialisée.
Avec un armement et des moyens Les OPJ, TI voir DDSP qui nous
dirigent en maintien de l’ordre
connaissent-ils, se sont-ils intéressés aux évolutions des techniques
CRS et notre nouvelle doctrine SPI
4G ?
Cette nécessaire évolution doit se
faire en concertation et non pas au
détriment du bon sens ou de la logique opérationnelle, car les coûts
sont quand même importants : 30
000 euros par unité.
Cette nouvelle doctrine SPI 4G
ne doit pas être simplement un
exercice d’entrainement pour nos
compagnies sur les journées de
formation, car cela deviendrait
vite démotivant pour nos collègues
participant à de nombreuses journées de formation.
A l’heure de la disette budgétaire,
il est important que cet investissement massif soit judicieux.
Bien entendu nous seront vigilants
sur le devenir de cette doctrine.
Sébastien Lebahy
Secrétaire Zonal Adjoint
Zone CRS Ouest
GS1/GS3, un dossier UNITE SGP POLICE FO !
8 La Refonte des Gardes
Statiques Parisiennes.
Une organisation syndicale majoritaire et responsable se doit de n’avoir
de cesse d’améliorer le quotidien au
travail des fonctionnaires qu’elle représente.
Ces conditions de travail font partie
intégrantes des préoccupations syndicales. En CRS, cela prend tout son
sens, puisque les fonctionnaires effectuent leurs missions en général loin de
chez eux.
Pendant plus de quinze années, le Tableau de Service Adapté de la garde
statique n°1 était décrié et redouté par
les CRS.
En effet le cycle long, qui permettait
d’avoir un repos plus conséquent, obligeait les fonctionnaires à enchaîner
6 vacations (NUIT/NUIT/SOIRÉE/
APRÈS-MIDI/MATIN/RENFORT de
SOIREE/RD/RD*).
Épuisant pour les organismes de par
ses ruptures horaires, ses repas décalés
pour les relèves, il était plus que temps
de redonner une dimension humaine
à cette mission.
Ce sont les multiples remontées des
collègues effectuant la GS 1 qui ont
amené le bureau national CRS UNITE
SGP POLICE FO à « plancher » sur ce
dossier.
En septembre 2012, la Zone CRS SudEst, en Commission Exécutive Zonale,
suite à la demande de ses délégués locaux, sollicitait son bureau national.
Ce dernier se saisissait immédiatement de ce dossier pour proposer un
projet permettant l’amélioration de ce
cycle.
« Ce sont les multiples remontées des collègues effectuant la GS 1 qui ont amené
le bureau national CRS UNITE
SGP POLICE à « plancher »
sur ce dossier. »
Jérôme Georget et Grégory Joron,
délégués nationaux CRS en charge
de l’emploi des unités et des cantonnements nous expliquent le déroulement de ce dossier, depuis son origine
jusqu’à son aboutissement.
Le Bulletin : A quelle date avez-vous
commencé ce projet ?
Grégory Joron : « Lors de notre première audience début novembre 2012,
avec le DCCRS, le Préfet Klayman, qui
venait de prendre ses fonctions, nous
avions choisi d’évoquer quelques sujets particuliers sur les conditions de
travail, l’évolution du cycle de GS 1 en
faisait partie.
Nous avons d’ailleurs rédigé un premier courrier, le 20 novembre 2012,
où nous demandions le changement
du cycle de cette mission et exposions
le problème de l’état déplorable des
guérites. »
Jérôme Georget : « Dans une première
réponse, le Directeur Central nous disait ne pas être opposé à un changement de cycle tant que cela n’engageait
pas d’effectifs supplémentaires, chose
plutôt difficile, pour améliorer un tableau de service adapté.
Nous décidions de demander l’éclairage du médecin-chef de la médecine
de prévention auprès de la DRCPN
sur les conséquences physiques de
l’enchaînement soutenu des vacations
sur ce cycle.
Nous recevions une réponse, nous expliquant que si les fonctionnaires respectaient leur temps de repos, en plus
du fait qu’ils n’effectuaient pas cette
mission de manière récurrente, cela
n’avait pas d’incidence sur leur état de
santé... dont acte. »
Le Bulletin : Pour autant vous n’avez
pas abandonné ?
Grégory Joron : « Non, au contraire,
nous avons décidé d’aller au bout du
projet afin de faire une proposition
cohérente et aboutie techniquement à
la Direction Centrale.
Nous sommes très fiers de ce travail
d’équipe, toutes les énergies et les idées
ont été les bienvenues pour parvenir à
finaliser ce dossier de fond.
Les contraintes en effectifs, les vacations doublées, la bascule d’un point
vers la GS 3 représentaient autant de
difficultés à contourner.
Il fallait bien évidemment prendre en
compte les heures effectuées par rapport aux heures dues, le but de tout
Tableau de Service Adapté étant bien
sur de s’en approcher au maximum.
Ce point était prépondérant dans la
crédibilité de notre proposition.
Plusieurs audiences et entretiens téléphoniques, avec les différents services
concernés par notre projet ont été nécessaires afin de sensibiliser nos interlocuteurs sur le besoin réel de changer
ce cycle de GS 1. »
Jérôme Georget : « Deux audiences
auprès du responsable de la Délégation CRS Paris, Monsieur le Commissaire Divisionnaire Pouchin, ont été
organisées pour expliquer les grandes
lignes de notre projet, puisque la délégation allait, de fait, être en charge de
la mise en place de notre proposition
si celle-ci venait à aboutir. »
Le Bulletin : A quelle date avez-vous
officiellement présenté ce dossier ?
Grégory Joron : « Nous avons tout
d’abord fait part du fruit de notre travail à tous nos délégués zonaux CRS et,
le 25 septembre 2013, proposé le dossier, complet et finalisé, à Monsieur le
Directeur des CRS. Nous l’avons mis
en ligne sur le site national quelques
jours plus tard.
L’Inspection Technique Centrale nous
a alors convié pour éclaircir quelques
points de notre dossier. A la sortie de
cet entretien, notre projet était validé
sur le plan technique. »
Jérôme Georget : « Il fallait ensuite attendre l’avis de la Sous-Direction des
Opérations sur le volet opérationnel,
notre proposition augmentant l’effectif
global des GS parisiennes de quelques
fonctionnaires, le Directeur des CRS
allait donc avoir tous les éléments en
sa possession pour la valider ou non.
Le 25 janvier 2014, Thierry Boutier,
responsable du secteur CRS, décidait
de «relancer» le DCCRS afin d’obtenir
sa décision.
Le 12 février, le cycle si éprouvant de
la GS 1 évoluait et notre proposition
de refonte des Gardes Statiques était
intégralement mise en place.
Avant les fonctionnaires étaient deux
de 22h30 à 06h30, maintenant ils le
sont de 19h30 à 06h30.
C’est un gain certain au niveau de leur
sécurité.
Picard 4, appartenant dorénavant au
GS3, est tenu par 4 fonctionnaires en
permanence, contre 3 la journée et 4 la
nuit avant. »
« Le 12 février, le cycle si
éprouvant de la GS 1 évoluait et notre proposition de
refonte des Gardes Statiques
était intégralement mise en
place. »
Jérôme Georget et Grégory Joron:
« Nous tenons à remercier l’ensemble
des collègues qui ont participé de près
ou de loin à la réalisation de ce projet,
Davy, Christophe et Didier qui, sous
son impulsion, nous a laissé «carte
blanche» pour travailler sur ce dossier.
Le Bulletin : Quels sont les points
positifs de l’évolution de ces tableaux
de service ?
Grégory Joron : « Le but était de mettre
en place un service moins fatiguant,
les collègues enchaînaient 6 vacations
sur l’ancien cycle, puis avait un repos
d’environ 46 heures et une seule nuit
« normale » tous les 6 jours.
Nous avons décider de faire passer le
point Picard 4, sur la GS3 ce qui nous
a permis de couper le cycle de la GS1
et d’augmenter le temps de repos des
fonctionnaires, une nuit normale
tous les trois jours et 30 heures de
repos de plus. »
Même si nous sommes satisfaits de
l’aboutissement de notre proposition,
de l’amélioration des conditions de
travail de nos collègues sur le terrain,
le problème des guérites n’est pas résolu et d’autre cycles sur d’autres missions méritent tout autant d’être améliorés.
Chers collègues, comptez sur notre
travail et notre pugnacité pour essayer
de faire aboutir toutes vos revendications.
Nous ne pouvons vous garantir le résultat mais sachez pouvoir compter
sur notre engagement le plus total
pour y parvenir. »
Jérôme Georget : « Autre aspect positif, les points sont doublés sur une
plus grande plage horaire.
Jérôme Georget & Grégory Joron
IJAT
S’il y a un sujet que l’on peut qualifier d’emblématique pour les C.R.S., c’est bien celui de l’IJAT.
L’Indemnité Journalière d’Absence Temporaire, instaurée par le Décret du 26 septembre 1961, a pour vocation de compenser les inconvénients qui résultent, pour les personnels des C.R.S., de l’éloignement temporaire
de leur famille et des dépenses incidentes.
Thierry Boutier
Le texte fondateur précisait ainsi
que :
« Les fonctionnaires de police des
compagnies républicaines de sécurité se déplaçant dans les départements métropolitains et les départements d’outre-mer, en unité
complète ou en fraction d’unité de
douze hommes ou plus, en dehors
de la commune de résidence de
l’unité, reçoivent, à l’exclusion de
toute indemnité de déplacement,
une indemnité journalière d’absence temporaire. »
Cette indemnité est due pour
chaque période d’absence de vingtquatre heures décomptée à partir de
l’heure de départ jusqu’à l’heure de
retour à la résidence de l’unité. Elle
est due également pour toute période d’absence d’une durée minimum de douze heures consécutives
se situant soit à la fin d’un déplacement de plus de vingt-quatre heures,
soit à l’intérieur d’un déplacement
de moins de vingt-quatre heures.
A la mise en place, le montant de
départ était évolutif en fonction de
3 critères :
1. L’indice du fonctionnaire
CRS,
2. Sa situation familiale,
3. La durée du déplacement
avec évolution progressive.
Depuis 2008 et à l’exception des années de gros événements comme
le sommet de l’OTAN en 2009, les
G8 à Evian et à Deauville ou le G20,
l’enveloppe annuelle reste constante
aux alentours 30 millions d’euros
(source DCCRS).
Depuis, un taux unique est appliqué sans notion d’indice, de situation familiale ou d’évolution dans la
durée du déplacement.
8 Une indispensable
revalorisation
Si l’IJAT, symbole de la reconnaissance de la disponibilité des
CRS, fait encore l’objet de toutes
nos attentions, c’est essentiellement
parce qu‘elle n’a pas été réévaluée
depuis le 1er février 2002. Soit plus
de 12 années de stagnation.
L’ enveloppe globale de l’I.J.A.T.
sur ces dernières années :
- 2006
- 2007
- 2008
- 2009
4
4
4
4
33.29M€,
22.90M€,
30.900M€,
30.980M€.
UNITE SGP POLICE n’a cessé de
réclamer la revalorisation de l’IJAT
à tous les niveaux.
Suite à notre dernière saisine, le Ministère de l’Intérieur nous répondait que les négociations possibles
doivent s’inscrire dans un budget
contraint.
Pour UNITE SGP POLICE c’est
une réponse qui n’est pas suffisante.
La nature même de cette indemnité,
destinée à compenser des dépenses
supplémentaires liées à l’éloignement temporaire de l’agent, oblige à
ce que la revalorisation de l’I.J.A.T
soit effectuée selon un taux calculé
en relation avec le coût de la vie.
Basée sur les informations de l’INSEE. (Institut national de la statistique et des études économiques),
organisme officiel de l’état, La notion statistique usuelle de « pouvoir
d’achat » utilisée par l’1NSEE est
celle du pouvoir d’achat du revenu
disponible brut (RDB). Il se définit comme la somme de tous les
revenus d’activité et des revenus du
patrimoine ainsi que des transferts
aux ménages (prestations sociales),
moins les impôts et autres prélèvements sociaux. Le revenu réel qui
reste à la dis position des ménages
pour la consommation et l’épargne.
L’INSEE publie mensuellement
un indicateur des prix consolidés
(IPC).
Cet IPC permet de suivre, mois
par par mois, l’inflation. Il est également utilisé comme déflateur de
nombreux agrégats économiques
(consommation, revenus...) pour
calculer des évolutions en volume,
ou en termes réels («en euros
constants»).
l’IPC, publié au Journal Officiel
chaque mois, sert à indexer de nombreux contrats privés, des pensions
alimentaires, des rentes viagères et
aussi à indexer le Smic.
A noter : chaque revalorisation de
l’lJAT est validée par un arrêté interministériel.
Cet arrêté précise à chaque fois la
notion « d’indexation sur le cout
de la vie » nouvellement rebaptisé
IPC. Ces revalorisations sont
appuyées sur l’évolution des prix .
C’ est donc bien sur cet indice que
notre revendication doit se référer.
Cette revalorisation permettrait
à l’administration de respecter
les textes en vigueur et serait une
juste récompense du travail et de
la disponibilité dont font preuve
les compagnies républicaines de
sécurité.
Aussi, depuis 2008 les agents de la
fonction publique bénéficient de
la Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat (GIPA) dont le taux
résulte d’une comparaison établie
entre l’évolution du traitement indiciaire brut (T.I.B) détenu par l’agent
sur une période de référence de 4
ans et celle de l’indice des prix à la
consommation (I.P.C.).
En utilisant le simulateur fourni par
l’INSEE, partant d’une base de 30€
depuis 2002 en intégrant l’inflation,
l’IJAT devrait être aujourd’hui à
37€ !
Indépendamment de la nécessaire réévaluation de son montant,
UNITE SGP POLICE sollicite également une révision du mode d’attribution de l’IJAT.
En effet, la baisse des effectifs due à
la RGGP, le morcèlement fréquent
des Unités employées, la diversification des missions ou encore les
possibilités de réversibilité missionnelle, sont autant de possibilité de
déplacements de CRS à moins de
12. Il en est de même pour les déplacements des détachements motocyclistes CRS.
Pour autant, ces déplacements inscrits dans la durée, doivent être assurés dans des conditions satisfaisantes que seul le régime de l’IJAT
garanti. La règle des 12 hommes à
minima ne devrait-elle pas être revue ?
En résumé et fort de ces arguments UNITE SGP FO revendique :
8 La revalorisation légale de I’IJAT de 7 euros pour 2013 en juste rattrapage de
l’inflation certifiée depuis 2002 + 1 € en prévision de l’inflation 2014. Soit l’IJAT à 38 €
8 La réécriture claire par Décret de l’indexation de l’IJAT sur l’IPC (inflation) à
l’instar du traitement de l’agent induisant une revalorisation annuelle automatique
8 Une révision du mode d’attribution en tenant compte de la baisse des effectifs
CRS , du morcellement des Unités et de la diversité des missions.
Hygiène et sécurité des cantonnements CRS parisiens
Alain Gourguechon
Secrétaire Zonal CRS
Paris IDF
Farid Ghani
Secrétaire Zonal CRS
Adjoint Paris IDF
« Siégeant au titre de UNITE SGP POLICE au CHSCT CRS et dans les comités
de rédaction des documents uniques (DUERNI) des cantonnements parisiens, je
tenais, à travers ce document, à vous établir un état des lieux des problèmes principaux recensés en matière d’hygiène et de sécurité. Le peu d’empressement de
certains chefs de services à procéder aux convocations d’usage des organisations
syndicales à ces comités de rédaction des documents uniques pour les cantonnements de la Zone CRS Paris IDF est vraiment à déplorer. »
Alain Gourguechon
4Lagny-sur-Marne (77)
Le cantonnement de Lagny ne fait
pas fréquemment l’objet de réprobations de la part des Unités déplacées. Toutefois, malgré le cadre dit
« agréable » du site, UNITE SGP
POLICE revendique la programmation d’un plan de modernisation de ce type de structures d’hébergement.
A l’instar de Deuil-la-Barre, Massy
ou Goussainville, cette génération
de cantonnements des années 1980
doit pouvoir bénéficier de crédits
suffisants pour pouvoir continuer
à fonctionner à moyen terme, sans
évoquer l’indispensable modernisation des chambres et locaux d’accueil .
grammer rapidement en ce sens
afin de limiter les éventualités de
Suite à la découverte de légionelle refus de cantonnement au motif de
dans les eaux sanitaires, et par l’état de ces sanitaires.
principe de précaution, le cantonnement de Debrousse a connu une 4Massy (91)
longue période de fermeture à la
Cet ancien cantonnement mérite
fin de l’année 2013.
Aujourd’hui, avec l’application du largement une réhabilitation desprotocole de contrôle strict par une tinée à améliorer les conditions
société extérieure, on a une garan- d’hébergement. Même si les surtie accrue de détection rapide de la faces des chambres sont en conformité avec la circulaire 84-184, les
légionelle.
Aussi, la mise en place du carnet locaux des cantonnements de Massanitaire offre une communication sy, très vieillissants, font l’objet de
remarques récurrentes et souvent
claire aux collègues hébergés.
Le point noir de ce cantonnement légitimes de la part des unités déréside surtout dans les blocs sa- placées.
nitaires. En effet, il reste 11 blocs C’est pourquoi UNITE SGP POà rénover. Des crédits sont à pro- LICE a réalisé, en septembre 2013,
4Debrousse (75)
un «17 d’or» sur ce cantonnement,
visant à sensibiliser l’ensemble des acteurs administratifs sur le caractère
indispensable des travaux de restauration à effectuer. Suite à plusieurs
réunions avec la DGPN et la DCCRS,
notre organistion a été entendue,
puisqu’un budget de 400.000 euros a
été débloqué aux fins de réfection de
la voirie. UNITE SGP POLICE reste
cependant très attentif sur ce dossier.
4Velizy (78)
Avec plus de 15 années de fonction en quasi continu depuis sa
création, le cantonnement de Velizy connaît un vieillissement que
l’on peut qualifier de normal. Il
peut être considéré comme une référence en matière gestion dite « en
interne ». Cette gérance autonome n’a
été possible qu’avec des budgets de
fonctionnement et d’entretien initiaux
bien calibrés et correspondant aux besoins réels d’usage.
4Pondorly (91)
Une présentation détaillée du projet
de réhabilitation du nouveau cantonnement de Pondorly, livrable en 2017,
sera effectuée par UNITE SGP POLICE après le prochain CHSCT CRS
du 25 mars, en partie dédié au sujet.
unités déplacées. Toutefois, le délai de
préavis de convocation au comité de
rédaction du document unique de ce
cantonnement étant trop court, aucune organisation syndicale n’a pu être
présente. Pour information, la gestion
de ce cantonnement, placée sous la
responsabilité de l’officier responsable
du cantonnement de Pondorly, pose
des difficultés lors de l’établissement
des états des lieux à l’occasion des relèves.
En outre, il serait souhaitable de prévoir un passage piétons à la sortie du
cantonnement ainsi qu’un point de
rassemblement identifié dans le plan
d’évacuation incendie.
4Meaux (77)
Le problème principal de ce site récent, dont la gestion est confiée à une
société privée, réside dans la faiblesse
connue du chauffage dans les ailes du
cantonnement.
Aussi, nous restons vigilant au regard
du vieillissement déjà rapide de certains matériels sur site.
Une gérance uniquement CRS éviterait également des « dérapages » dans
la facturation aux unités déplacées,
d’usures normales assimilées à tort à
des dégradations.
veloppe de 250 000 € est nécessaire
pour finaliser les travaux commencés
de mise aux normes des réseaux sanitaires. La date de réouverture est aujourd’hui inconnue.
4Deuil-la-Barre (95)
Le Cantonnement de passage de
Deuil-la-Barre vient de connaître une
période de fermeture due à la détection de legionelle dans les eaux sanitaires.
Pour palier au problème, la DCCRS a
fait installer une pompe de chloration
sur le réseau. Les pommes de douches
et les mousseurs de robinets ont également été nettoyés.
Les dernières analyses révèlent encore
un taux de 1000 unités de bactérie par
litre.
UNITE SGP POLICE demande de
nouvelles analyses et l’application
stricte du décret de février 2010 régissant les taux admissibles dans les
réseaux d’eau sanitaire. Le texte en
vigueur prévoit un seuil acceptable
s’il est inférieur ou égal au taux de
1000 U/litre. Nous restons donc
très vigilant quant aux résultats à
venir.
Par ailleurs, UNITE SGP POLICE
souligne le changement de plaques
4Goussainville (95)
de faux plafonds dans les sanitaires
Depuis la découverte de légionnelle mais demande à ce qu’un pro4Le Mesnil-Amelot (77)
ayant entrainé l’hospitalisation d’un gramme de modernisation de ce
Ce cantonnement récent ne fait pas fonctionnaire CRS en 2012, le site cantonnement surrané soit mis en
l’objet de remarques particulières des de Goussainville est fermé. Une en- œuvre.
UNITE SGP POLICE FO :
8
Restera toujours vigilant sur l’hygiène et la sécurité de nos cantonnements de passage.
8
Dénonce l’utilisation trop intensive des sites Parisiens qui devraient pouvoir bénéficier de
périodes de neutralisation et d’entretien plus conséquents avec des budgets de fonctionnement plus sérieux.
8
Exige la présence des Organisations Syndicales à tous les comités de rédaction des documents uniques.
8
Souligne l’effort fait avec l’important projet de Pondorly mais souhaite qu’un plan pluriannuel de réhabilitation et de valorisation des cantonnements soit mis en place.
8
Sollicite la généralisation de l’installation d’un défibrillateur cardiaque dans chaque cantonnement de passage.
8
Exige la mise en oeuvre d’une véritable politique immobilière globale avec la révision de la
Circulaire 84-184 régissant les hébergements des Unités en déplacement.
Compagnie Autoroutière Rhônes-Alpes-Auvergne
Bienvenue en région Rhône Alpes
ET Auvergne ! Quelles que soient
les raisons qui vous y amènent,
vous avez, comme une grande majorité de nos concitoyens, utilisé un
véhicule.
De par leurs tailles et leurs situations géographiques, Lyon et St
Etienne sont dotées d’un excellent
réseau routier qui dessert à la fois
leurs agglomérations et connecte
les villes aux grandes métropoles
nationales. La capitale des Gaules
est le point de rencontre de 5 autoroutes nationales : l’A6 (vers
Paris), l’A7 (en direction de Marseille), l’A42 (vers Genève), l’A47
(en direction de Saint-Étienne puis
Clermont-Ferrand) et l’A43 (vers
les stations Alpines, Chambéry,
Grenoble et le tunnel du Fréjus).
C’est un « ruban linéaire » de 780 kilomètres traversant 5 départements
(Ain, Rhône, Loire, Haute-Loire,
Isère) et 3 cours d’appel que surveille la Compagnie Autoroutière
Rhône-Alpes-Auvergne (CARAA).
Et l’exercice n’est pas de tout repos…
plus
Fonctionnant en service 24h/24h
et comme l’administration aime
les chiffres, la CARAA c’est pour
2013, 2591 accidents constatés entrainant plus de 590 blessés, 1925 procédures diligentées,
22647 infractions constatées,
213 fourrières, 111 garde à vue..
C’est aussi deux suicides de collègues.
Comment aujourd’hui expliquer à
des collègues n’ayant qu’un weekend sur 6, travaillant de nuit, sans
cesse rappelés au service, dont les
carrières et les salaires sont bloqués, qu’il faut « courir » plus vite,
travailler plus vite, verbaliser plus
vite ?
Derrière ces chiffres, devenus les
seuls repères d’un «management»
obsolète, il y a des hommes et
femmes CRS qui tous les jours
exercent le difficile métier d’agents
autoroutiers. Surveiller, intervenir
par tous temps sur des accidents
corporels ou mortels, aviser les familles, contrôler, verbaliser sont
le lot quotidien des collègues. Et
force est de constater que l’évolution ne s’est pas toujours faite dans
le bon sens. La politique de pressurisation, du « toujours plus » a atteint ses limites et n’est aujourd’hui
comprise,
plus
acceptée.
Comment expliquer que le développement commercial, industriel
et culturel des agglomérations a entraine une augmentation constante
des infrastructures et des déplacements routiers, alors que dans le
même temps l’état n’a eu de cesse
ces dernières années de se désengager de sa mission de service public
durcissant par là-même les conditions de travail ? Ainsi, en 2005 la
CARAA comptait 305 fonctionnaires de police ; aujourd’hui ils ne
sont plus que 228, soit une baisse
des effectifs d’environ 25%. Et les
missions n’ont fait qu’augmenter ! Le discours n’accroche plus...
C’est aussi un manque de reconnaissance flagrant du travail et de l’engagement sans faille de nos collègues
puisque la politique menée par la
Direction Centrale des CRS a consisté à assécher en effectifs les Compagnies Autoroutières en ne faisant
aucune affectation. Cette politique
aurait pu faire sens s’il s’agissait de
«sanctuariser» les unités de maintien de l’ordre. Malheureusement, il
n’en est rien puisque le manque d’ef-
fectifs est tout aussi criant.
Il est temps aujourd’hui de reconnaitre l’importance et l’implication
sans faille de nos collègues, de redonner ses lettres de noblesse à la
mission des Compagnies Autoroutières.
Cela passe nécessairement par l’affectation rapide de moyens humains
à la hauteur des besoins, par la redéfinition des missions, par une autre
vision du métier, par un manage-
ment différent, par un changement
de cycle qui deviendrait attrayant.
Voilà, sans être exhaustif, les sujets
sur lesquels UNITE SGP POLICE
veut être à la pointe et proposer les
nécessaires réformes ! Il faut aller de
l’avant et rien ne se fera sans vous.
la C.A.R.A.A, chargée de la surveillance du réseau des « bassins » de
Lyon et St Etienne. Rentrer un peu
plus dans le détail permet de tordre
le cou aux idées reçues, mieux cerner
les réalités, les difficultés et les enjeux
de notre métier au travers l’exercice
des missions différentes.
Pour la C.A.R.A.A, le métier va
bien au-delà de l’image du policier
au bord de la route et qui verbalise.
C’est la prise en compte de la sécurité générale des usagers, que ce soit
sur les différents ouvrages (tunnels),
les interventions sur les 13 aires et
stations-services, la prise en compte
des risques industriels du couloir de
la chimie et pétrochimie (toutes les
entreprises sont classées SEVESO 2).
En clair, à chaque risque, son plan !
A cela s’ajoute, les nombreuses affaires de droit commun (drogue, gofast…etc.) puisque le secteur est un
passage obligé pour la délinquance.
Voilà pourquoi nous avons besoin
d’avoir une structure efficace, dotée
de moyens humains et matériels à la
hauteur.
Les CRS sont les premiers gardiens
des portes de Lyon et St Etienne !
fectifs se fait clairement ressentir sur
le moral. Cela affecte le nombre de
patrouilles déployées (en baisse) et
donc la charge de travail. Il n’est pas
rare de voir un équipage composé
d’un titulaire et d’un ADS. Les limites
sont rapidement trouvées au-delà de
l’intervention proprement dite et dès
lors qu’il faut se lancer dans la procédure…
Pris entre des contraintes horaires,
humaines, matérielles et hiérarchiques de résultat, les collègues sont
souvent sous pression.
Christophe Emery
Délégué local CARAA
Trois questions à..
Franck Heguilein, secrétaire zonal
CRS Sud-est.
Le Bulletin : Bonjour Franck, peuxtu nous présenter les différents services de police « CRS » sur la zone
sud-est ?
Franck Heguilein : La zone CRS sudest est composée de nombreux services et unités qui révèlent les multiples facettes et la diversité de notre
corps : des Unités de Service Général, mobiles et engagées sur tous les
fronts, une SMS équipée des derniers
lanceurs d’eau, les motocyclistes des
DUMZ œuvrant sur les nationales
et départementales, la piste routière
PERCIGONES, le secours en montagne effectué par les hommes des détachements de la CRS Alpes sur tous
les massifs Alpins, le Centre National
d’Entrainement à l’Alpinisme et au
ski. Le Centre de Formation CRS de
Ste Foy les Lyon reçoit actuellement
l’ensemble des nouveaux affectés CRS
en stage «spécificité». N’oublions pas
Le Bulletin : Face à la multiplication
des problématiques, liées tant aux
effectifs qu’aux conditions de travail, quel est le moral des collègues?
Franck Heguilein : Les différentes
sections et brigades sont soudées et
solidaires pour affronter les difficultés quotidiennes mais le manque d’ef-
Le Bulletin : Quels sont les principaux axes revendicatifs ?
Franck Heguilein : tout d’abord,
UNITE SGP POLICE se félicite de
l’obtention du bonnet de police pour
les Compagnies autoroutières, et
continue de revendiquer :
8
Davantage de personnel et
d’OPJ,
8
Un pantalon piéton adapté
pour l’hiver,
8
La dotation du B.T.D pour
l’ensemble des fonctionnaires,
8
Des gants anti coupure,
8
La dotation de VL rapide,
8
Privilégier l’affectation de «
TRAFFIC» et non de « CITROEN
PARTNER», inadaptés pour nos
missions,
8
La réfection de certains P.I et
P.C.
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