PLAtiNIUM-Carat-FR-Aug2014

A NEW START
À LA RECHERCHE DU DERNIER CARAT
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Carat Duchatelet - Capital People SA
Rue Winston Churchill 413
B-4020 Liège, Belgium
Phone: +(32) 4 349 55 55 • Fax.: +(32) 4 349 55 63
www.caratbyduchatelet.com
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Évasion
JEAN-PAUL ROSETTE,
NOUVEL ACTIONNAIRE
MAJORITAIRE
DUCHATELET À LA
RECHERCHE
DU DERNIER CARAT
Par Christian Lahaye
• La nouvelle Mercedes Classe S a été blindée et est en cours de remontage.
Ils se complètent à merveille. Jean-Paul
Rosette, cinquante-trois ans, homme
d’affaires avisé, informaticien, spécialiste
des logiciels et propriétaire de la
société Clarilog, établie en France,
est déterminé, ambitieux et passionné
par l’automobile. Le nouvel actionnaire
de Carat by Duchateletentend bien
rendre toutes ses lettres de noblesse à
ce fleuron belge, liégeois en particulier.
Face à lui, de treize ans son aîné, l’expérience faite homme, voici Frédéric
Duchatelet l’emblématique créateur
de cette entreprise hyper spécialisée et
peu concurrencée.
Comme un seul homme, Jean-Paul
Rosette et ses partenaires lui ont
demandé de présider à la destinée de
l’invention de sa vie. Ils sont dans les
« starting blocks » ; à eux maintenant de
chercher et de trouver le dernier carat…
LA PORSCHE DES DÉBUTS
• Les ateliers de Liège ont une surface totale de 15 000 m².
Leader sur le marché de la transformation des voitures
de luxe (Mercedes Classe S, Bentley, Rolls Royce, Range
Rover), Carat by Duchatelet maîtrise à la perfection la
technique de l’allongement du châssis, du blindage intégral
de l’habitacle afin d’en protéger tous les occupants grâce à
un haut niveau de protection balistique comme des vitres
d’une épaisseur maximale de 7,5 centimètres. Un système
de préservation des usagers contre les gaz toxiques peut
également être prévu.
Au-delà de ces éléments sécuritaires, l’excellence de l’entreprise s’affirme dans la transformation de l’agencement
intérieur par la mise en œuvre de matériaux nobles et de
toutes les technologies avant-gardistes en matière de
confort et de multimédia.
Tous les métiers liés à la voiture d’exception sont pratiqués
sur une surface unique de 15 000 m². Lorsqu’une voiture entre
chez Carat by Duchatelet à Jupille, elle est complètement
déshabillée et désossée pour permettre au minimum quatre
opérations qui fonctionnent par paire : l’allongement de la
carrosserie et le rehaussement du toit, le blindage du
véhicule et l’aménagement intérieur.
• Restauration d’un ancêtre
de prestige: cette mythique
Mercedes 600 Pullman
appartient à un client
du Moyen-Orient.
La conjonction de treize métiers de pointe et du savoir-faire
artisanal permet d’atteindre des niveaux de perfection qui
ne sont pas sans rappeler les œuvres millimétrées des
orfèvres. Chaque département est animé par des responsables
spécialisés, expérimentés et passionnés, qu’ils soient ingénieurs
électroniciens, ébénistes, selliers, tôliers…
Frédéric Duchatelet fonda une première entreprise en 1966
mais il n’avait pas l’intention de se limiter longtemps à des
travaux de carrosserie. C’est ainsi qu’au début des années
septante, il devint concepteur.
« Depuis un certain temps, l’envie de travailler sur des
véhicules de prestige et de les transformer me taraudait »,
explique Frédéric Duchatelet. « J’ai donc acheté une vieille
Porsche, dans le but de la restaurer, de la modifier, de
l’embellir et de lui permettre de vivre une deuxième existence.
Très fier de mon travail, j’ai inauguré cette première réalisation
en partant à Cannes et à Saint-Tropez en compagnie d’un
ami. Nous étions comme des nababs, des riches sans le
sou et j’ai garé ma voiture entre une Rolls et une Ferrari
afi n d’attirer les regards. J’ai constaté que ma Porsche
personnalisée et méconnue avait plus de succès que les
voitures les plus chères du monde et j’ai décidé sur un coup
de tête d’en construire une vingtaine. »
• Un travail artisanal d’une
totale précision.
Les Porsche Duchatelet sont parties comme des petits
pains et leur créateur avait la voie toute tracée. C’est en
se rendant notamment au Moyen-Orient pour analyser le
marché des voitures de luxe que Frédéric Duchatelet a jeté
son dévolu sur la transformation des Mercedes.
« Les hommes riches que j’ai rencontrés là-bas ont un
comportement similaire au nôtre. Pour leur plaisir, ils
disposent d’une Rolls ou d’une Bentley qu’ils sortent le
week-end et lorsqu’ils traitent leurs affaires en semaine,
ils se déplacent en Mercedes. A cette époque, la Mercedes
Classe S était considérée comme la meilleure routière
du monde. Aujourd’hui, ce métier s’est étendu à d’autres
marques de prestige ayant atteint un niveau de qualité
similaire telles Bentley, Rolls Royce et Range Rover. »
• A gauche, Jean-Paul Rosette, CEO et actionnaire majoritaire.
A droite, Frédéric Duchatelet, le fondateur.
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Évasion
• Cette Bentley Mulsanne a été allongée de 65 centimètres.
• La coque de la Mercedes est prête à être allongée.
TOUCHE ANGLAISE
ET RAFFINEMENT
Se contenter de rallonger ou de rehausser
une Mercedes n’était évidemment pas la
panacée universelle. Il était indispensable
d’apporter une touche originale moins
germanique et plus raffinée. C’est pourquoi, Frédéric Duchatelet trouva son inspiration dans les
voitures anglaises, afin de peaufiner les détails, d’inclure
des matériaux précieux, de se délecter d’essences de bois
aussi inattendues que colorées.
• Chaque pièce est ajustée manuellement.
Frédéric Duchatelet, après avoir vendu sa vingtaine de
Porsche et jeté les bases de son futur métier, sachant qu’il
allait privilégier la marque Mercedes, entra dans le vif du sujet.
Il acheta donc sa première Classe-S mais pour l’aménager,
il lui fallait réunir des fonds et donc emprunter de l’argent.
« J’ai fait le tour de toutes les banques et de toutes les chapelles
pour n’obtenir qu’un seul oui tant les autres me prenaient
pour un farfelu. C’est comique de reparler de tout ceci
aujourd’hui parce que ma femme a croisé dernièrement mon
unique sauveur de l’époque, Monsieur Malchair, directeur
de la banque du Crédit Liégeois. Je devais absolument trouver
un acheteur pour rassurer le prêteur. C’est le tout dernier
jour du Salon de Genève 1978 que j’ai dégoté mon client, le
directeur général de la Saudi-Swiss Bank à Genève, cela ne
s’oublie jamais. A partir de cette première réalisation, j’ai
conçu un programme de développement basé sur la synthèse
des demandes de mes premiers commanditaires.
En moyenne, ils avaient les mêmes exigences et j’ai pu
dessiner sur plan quelques modèles de base, se différenciant
par de multiples options. J’ai aussi créé du vrai « cousu
main », répondant à toutes les demandes particulières.
Chaque client a reçu un véhicule conçu à son image, jusqu’à
personnaliser son raffinement et les plus infimes détails. »
• La protection pare-balles, signée Carat-Duchatelet, est absolue.
LA RUSSIE ET LA CHINE
Avant de rencontrer Frédéric Duchatelet, nous imaginions
que son métier se limitait à des extensions d’ailes, du tuning
et quelques améliorations en performances. Notre opinion
n’est plus du tout la même. C’est une véritable « refabrication » que nous avons pu analyser étape par étape.
Ainsi, lorsqu’une voiture est blindée (dans 90 % des cas), elle
pèse d’une tonne à 1,6 tonne de plus que son poids d’origine.
On arrive ainsi à des mastodontes de quatre tonnes. C‘est dire
que les freins et les suspensions doivent être renforcés
et redimensionnés afin que le nouvel ensemble se comporte
normalement.
« A partir du moment où nous dépassons le poids autorisé
par le constructeur », précise Frédéric Duchatelet, « nous
devons renforcer la coque, les suspensions, les freins et
tous les organes vitaux de la voiture. De quoi rassurer les
Russes et les Chinois, très attachés à leur sécurité, et qui,
petit à petit, augmentent leur volume d’achat. J’ai appris que
pour la vente de ses avions, Thierry Boutsen connaissait
exactement le même genre de phénomène. »
Duchatelet est le leader de ce marché très spécial puisque
depuis la naissance de Carat, 850 véhicules de prestige ont
été construits à Liège.
« Nous travaillons pour plus de trente-cinq
chefs d’Etat dans le monde entier mais
notre politique de confidentialité m’empêche de vous en dire plus. Je ne peux
évidemment pas vous donner de noms mais
en revanche, voici quelques précisions :
nous avons quelques clients en Belgique,
la voiture la plus chère qui est sortie de
nos ateliers avec toutes les modifications
et le prix de la voiture de base inclus
(150 000 €) vaut 1 055 000 €. C’est une
Mercedes Classe S 600 allongée et au toit
surélevé. Le niveau de protection balistique
est le plus élevé qui soit (B7) et toutes les
finitions du compartiment arrière sont en
plaqué or. Les véhicules les plus difficiles
à construire sont les voitures allongées et
blindées avec le toit surélevé de 10 cm.
En effet, nous devons reconstruire toutes
les portes, tous les vitrages ainsi que la
partie supérieure de la carrosserie. Pour
un véhicule de prestige de ce niveau,
tous les composants doivent respecter
au minimum la qualité et les tolérances
du constructeur. Pour une petite société
comme la nôtre, c’est un vrai challenge
au quotidien. N’oublions pas la partie
électronique, principalement l’assistance
à la conduite. Vous imaginez facilement
tous les problèmes que nous devons
gérer lorsque nous accroissons le poids
et la longueur d’un véhicule, lorsque nous
changeons son centre de gravité. »
• Le travail noble du bois précieux avec, sur demande,
des incrustations en plaqué or.
LES TREIZE ACTIVITÉS
Carat by Duchatelet n’a pas besoin d’apports
extérieurs pour produire ses voitures. Dès que la
commande d’une voiture est signée, une chaîne
de treize métiers s’active et permet d’effectuer
la mise en œuvre d’un véhicule.
Ces treize pôles d’activités sont :
le bureau d’étude et de conception, le blindage
caisse et porte, la tôlerie pour l’allongement
caisse et portes, la découpe au laser, le blindage
caisse, le blindage porte, la préparation et la
peinture, l’électricité, l’ébénisterie et le placage
de bois précieux, le montage caisse et portes,
les composites, la sellerie et l’électronique.
Une reconstruction prend en moyenne six
mois : vous pourrez alors, par exemple,
rouler dans une Mercedes Duchatelet
entièrement blindée d’une longueur de
6,55 mètres et d’un poids de 5,5 tonnes,
excusez du peu.
• Un salon roulant.
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UN
NOUVEAU
DÉPART
*
Par Christian Lahaye
Comme d’autres belles entreprises,
Carat by Duchatelet a connu son lot de
hauts et de bas. Mais pour le plus grand
bien de la société, Frédéric Duchatelet
est revenu aux affaires, notamment pour
assister le nouvel actionnaire majoritaire,
Jean-Paul Rosette.
Lorsque la machine sera relancée, on songera à de nouveaux produits
et pourquoi pas avant-gardistes ? Je rêve d’une Tesla électrique by
Duchatelet. »
Issu des métiers de l’informatique,
« Ni trop, ni trop peu. Quand on en a trop, on se permet de dépenser
plus qu’il n’en faut et quand on en a trop peu, je ne vois pas comment
une entreprise peut survivre à terme. Le juste milieu est idéal. Nous y
sommes. »
« Je suis un motivateur. Je ne bloque jamais
les gens. Je souhaite qu’ils fassent leur
travail en toute indépendance et, si tout
se passe bien, pourquoi les contrôleraisje ? Je serai là pour libérer les énergies et
aider les membres de notre personnel à
se révéler à eux-mêmes. »
Que voulez-vous changer ?
« La structure a déjà été allégée. Dans
le même temps, les coûts ont été réduits
et une ligne de conduite a été instituée.
Il s’agit d’une sorte de tableau de marche
pour tous les membres de l ’usine.
De plus, nous allons créer un nouveau
service commercial doublé d’une cellule
marketing, relations publiques et communication. C’est déjà en train de se
mettre en place. »
Appréciant particulièrement la marque
Bentley, allez-vous suivre ce dossier
restructuration, avez-vous les liquidités nécessaires pour ne pas
prendre de risques ?
Comment imaginez-vous la société dans cinq ans ?
« Je me suis en effet donné un quinquennat pour que la société soit
profitable, organisée, pour qu’elle tourne toute seule ou presque, pour
que le staff d’ingénieurs, d’employés et d’ouvriers ait le contrôle sur
toutes les activités. Malgré les apparences, je serai très critique, tant
avec les autres qu’avec moi-même. »
Quarante personnes travaillent aujourd’hui dans la nouvelle organisation Duchatelet. A une certaine époque, l’entreprise a compté
jusqu’à cent-cinquante collaborateurs. Quel est votre sentiment à ce
propos ?
« L’augmentation du personnel n’est pas nécessairement en phase
avec la réussite d’une entreprise. Il faut mettre les bonnes personnes
aux bonnes places et ce n’est pas chose facile. Une petite entreprise
spécialisée comme la nôtre doit tourner à fond avec quatre-vingt
personnes. »
Jean-Paul Rosette, sans donner l’air d’y toucher, a les coudées franches
et une totale liberté d’action. Personnage attachant et sympathique,
c’est l’archétype d’un manager bien dans l’air du temps.
plus particulièrement ?
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« Les contacts avec Bentley et Duchatelet
ont eu lieu via un intermédiaire avant
que je n’entre dans le capital. Mais pour
moi, c’est la plus belle voiture du monde
et certainement celle qui correspond le
mieux à notre technologie.
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* Méca niq ue d u temp s d e puis 1 791
Rosette définit son attitude :
Après les ennuis rencontrés par l’entreprise et le coût de sa
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• Deux artisans selliers cousent les intérieurs de portes et les
assises de sièges de la Bentley Flying Spur.
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