Les nominés de la cérémonie des Coupoles Distrib Invest
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Les nominés de la cérémonie des Coupoles Distrib Invest
Juin 2016 Le Magazine des sélectionneurs de fonds DOSSIER Les nominés de la cérémonie des Coupoles Distrib Invest ENQUÊTE La frontière entre les ETF et la gestion active s’efface chez les distributeurs STRATÉGIE - ENQUÊTE - DOSSIER - PORTRAIT - CLUB DATES INVEST - ETAT DU MARCHÉ COUVERTURE 3.indd 1 23/05/2016 12:38 Seul un leader 1 peut vous offrir les marchés émergents au prix le plus bas*. 0,20 %* is cour ant s F ra CheAper*, SmArter Amundi, leader de la gestion d’actifs en Europe1, vous propose les ETF les moins chers du marché* sur : MSCI Emerging Markets, MSCI Emerging Markets Asia, MSCI Emerging Markets Latam, MSCI Eastern Europe Ex Russia. Toute transaction fait l’objet de coûts prélevés par votre intermédiaire financier. amundietf.com L’INVESTISSEUR PEUT ÊTRE SOUMIS À UN RISQUE DE PERTE EN CAPITAL, D’AUTANT PLUS IMPORTANT DANS LE CAS D’EXPOSITIONS AUX MARCHÉS ÉMERGENTS, et à un risque lié à la volatilité des valeurs composant l’indice de référence du fonds. Avant tout investissement et pour plus de détails sur les risques, consultez le Document d’Information Clé pour l’Investisseur (« DICI ») et le prospectus disponibles en français sur demande ou sur le site amundietf.fr. Périmètre Groupe Amundi - N° 1 en montant total d’actifs sous gestion des sociétés de gestion ayant leur principale implantation située en Europe - Source IPE « Top 400 asset managers » publié en juin 2015 sur la base des encours sous gestion à décembre 2014. 1 Amundi Asset Management, société anonyme au capital de 596 262 615 € - société de gestion de portefeuille agréée par l’AMF n° GP04000036 - 90 boulevard Pasteur, 75015 Paris, France - 437 574 452 RCS Paris. Informations commerciales non contractuelles ne constituant pas une recommandation ou une sollicitation d’achat, de vente. Les Fonds de la gamme Amundi ETF (les « Fonds ») (hors une sicav de droit irlandais) sont des fonds communs de placement, agréés par l’AMF dont l’objectif est de répliquer au plus près leur indice de référence à la hausse comme à la baisse. Ils ne sont ni sponsorisés, approuvés, vendus ou promus par les fournisseurs d’indice. Ces derniers n’effectuent aucune déclaration quant au caractère adéquat d’un investissement. Ce document n’est pas destiné à l’usage des résidents ou citoyens des États-Unis d’Amérique et des « U.S. Persons », telle que cette expression est définie par la « Regulation S » de la Securities and Exchange Commission en vertu du U.S. Securities Act de 1933 et reprise dans le Prospectus des produits financiers décrits dans ce document. La politique de transparence et des informations sur la composition des actifs des fonds sont disponibles sur amundietf.com. La valeur liquidative indicative est publiée par les bourses. Les parts des Fonds acquises sur le marché secondaire ne peuvent généralement pas être directement revendues au Fonds. Les investisseurs doivent acheter et vendre les parts sur un marché secondaire avec l’assistance d’un intermédiaire (par exemple un courtier) et peuvent ainsi supporter des frais. En outre, il est possible que les investisseurs paient davantage que la valeur liquidative actuelle lorsqu’ils achètent des parts et reçoivent moins que la valeur liquidative actuelle à la revente. * Au 31.03.2016, frais courants à 0,20 %, soit le moins cher du marché. Source : Amundi ETF/Bloomberg - comparaison par rapport aux frais courants des ETF répliquant strictement le même indice et quelle que soit leur domiciliation, sans prise en compte des coûts prélevés par les intermédiaires financiers, directement à la charge de l’investisseur. Sont exclus de la comparaison les éventuels ETF répliquant des indices émergents différents. Les frais courants mentionnés dans le DICI représentent les charges déduites du fonds au cours d’une année. Ils sont fondés sur les chiffres de l’exercice précédent (ou estimés lorsque le fonds n’a pas clôturé ses comptes pour la première fois) et sont susceptibles d’évoluer. « Cheaper, SmArter » : moins cher, plus malin. | FR_AP_ETF_Emerging_Market_Distrib Invest_210x297+5.indd 1 17/05/2016 15:29 SOMMAIRE DISTRIB INVEST JUIN 2016 04 - Dossier Spécial : Les Coupoles Distrib Invest - Ce qui a évolué… - Le Questionnaire - Les labellisés - Les nominés - 11 - Qui fait preuve d’audace dans la promotion de l’architecture ouverte ? - 14 - Qui fait preuve d’audace en matière d’incubation de sociétés de services financiers ? - 18 - Qui fait preuve d’audace en matière de développement des compétences ? - 20 - Quelles sont les associations les plus influentes pour la défense de la profession ? - 24 - Enquête : La frontière entre les ETF et la gestion active s’efface chez les distributeurs - 29 - Stratégies : Valorey Finance – Stern & Cie – La Financière Tiepolo - 36 - Portraits : Dominique Villeroy de Galhau - Antonio Duarte - Henry Masdevall - 42 - Clubs Dates Invest : Les temps forts des derniers « Face aux Experts » - 46 - Etude du Marché : Quelles sont les attentes des sélectionneurs de fonds ? Le Magazine des sélectionneurs de fonds www.distribinvest.com 2 bis, rue Descombes 75017 Paris - Tél. : 01 84 17 56 09 - [email protected] - Fondateur et Directeur de la publication : Aurélien Lafaye. Abonnement et publicité : Yann Briand, Charles Herman, Romain Rouvier. Rédactrice en chef : Ludivine Garnaud. Rédaction : Jean-Loup Thiébaut, Jérémie Gatignol. Photographe : Mike Chevreuil. Maquettiste : Mélanie Carvalho. Service financier : Alexandre Michentef. Communication : Sandrine Boespflug, Edwige Leroy. Imprimeur : Groupe Burlat. Images : Fotolia. Distrib Invest est le premier média indépendant dédié aux distributeurs de fonds et aux sélectionneurs de gérants, à savoir principalement les banquiers privés, family officers, multigérants et CGP. Soit au total plus de 3000 acheteurs de fonds au sein de 500 sociétés d’investissement en France, Suisse, Belgique, Luxembourg et Monaco pour qui http://www.distribinvest.com/ est un point d’accès unique à l’information et un lieu d’échanges sur les problématiques liées à l’allocation d’actifs, la réglementation, les stratégies de développement. Le site www.distribinvest.com est reconnu Service de Presse En Ligne (SPEL) par la Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse (CPPAP, Ministère de la Culture). Distrib Invest Magazine Juin 2016 SOMMAIRE DISTRIB 2.indd 3 3 23/05/2016 12:06 DOSSIER SPÉCIAL ÉDITION 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 4 23/05/2016 17:29 Les Coupoles Nos partenaires Nous remercions les sponsors : Avec le soutien de : Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 5 5 23/05/2016 17:30 DOSSIER Ce qui a évolué… gérants a été cette année élargi, couvrant désormais l’incubation des sociétés de services financiers, afin d’accompagner l’évolution de ce marché. Le Questionnaire des Coupoles Distrib Invest a été revu et amélioré par le jury pour permettre aux participants (Banques privées, Multigérants, CGP et Multi Family Offices) d’apporter des éléments concrets concernant leur stratégie en matière de communication financière. Jean-Marie Paluel-Marmont, Président de l’AFFO et conseiller spécial auprès du jury Pour concourir au prix de la meilleure initiative numérique, les établissements financiers ont dû fournir le détail des différentes pages de leur site internet diffusant de l’information sur leur organisation et leur gestion financière. De même, pour participer au prix de la meilleure lettre d’information clients, ils ont dû faire parvenir au jury la lettre la plus complète, diffusée en 2015. Le jury a également souhaité s’ouvrir à l’analyse de nouvelles thématiques, en distinguant notamment l’établissement faisant preuve d’audace en matière de développement des compétences. De plus, le prix récompensant l’audace en matière d’incubation de Au total, 34 établissements ont été retenus pour répondre au Questionnaire des Coupoles Distrib Invest et se sont vus ainsi labellisés. 14 d’entre eux ont été nominés à au moins un prix et les lauréats ont été dévoilés lors de la cérémonie de remise de prix qui a eu lieu le 23 juin à la Maison de la Radio à Paris. Par ailleurs, pour la première fois, le jury a aussi souhaité mettre en lumière les efforts effectués par les associations professionnelles pour la défense des intérêts de leurs adhérents, estimant qu’une telle démarche participe à une meilleure pratique du métier qui bénéficie de facto au client final. Ainsi, ce nouveau prix récompense l’association la plus influente pour la défense de la profession. Enfin, dans le but d’optimiser son processus de sélection, le jury a choisi d’échanger régulièrement avec un conseiller spécial : Jean-Marie PaluelMarmont, président de l’AFFO. Ce dernier n’a toutefois pas noté les établissements ni participé aux délibérations. Le jury des Coupoles : Jean-Marc Bourmault, directeur des partenariats de Patrimonia Jean-Christophe Cotta, Consultant chez Allocation & Sélection et professeur associé à l’université Paris-Dauphine Ludovic Fechner, Associé fondateur de Fundesys Cyril Jarnias, Professionnel de la finance et de la gestion de patrimoine Philippe Maupas, Président chez CFA Society France Patrick Poivre, Directeur chez BDandP et associé d’amGroup Alain Pithon, Secrétaire général de Paris Europlace Philippe Sarica, Spécialiste en finance comportementale et en finance 6 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 6 Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Les Coupoles Le Questionnaire des Coupoles 2016 CONCERNANT LE DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES : • Encouragez-vous vos collaborateurs à être certifiés (SFAF, CFA, CGPC, etc.) ? • Encouragez-vous vos collaborateurs à assister à des formations externes ? Si oui, sur quelle thématique ? Auprès de quel organisme ou association ? • Quelles sont les meilleures initiatives que vous avez menées pour former vos collaborateurs et leur permettre d’acquérir de nouvelles compétences ? • Comment entretenez-vous le suivi des fonds sélectionnés (due diligences) ? Comment structurezvous le devoir de conseil en gestion financière envers vos clients ? LA SÉLECTION DES FONDS EXTERNES : • Affichez-vous le taux d’ouverture (la part de fonds externes utilisée par rapport aux fonds maison ou aux investissements en direct, produits blancs inclus) ? • Avec combien de gérants externes travaillez-vous ? • Combien de gérants rencontrez-vous chaque année ? • Quel est le pourcentage d’intégration de nouveaux fonds dans la liste de suivi (watch list) ? Dans la buy list ? Quel est le pourcentage de fonds sortis chaque année de la buy list ? De la watch list ? Sur la base de quels critères décidez-vous de sélectionner ou, au contraire, de sortir un fonds de vos buy et watch lists ? • La mise en avant de nouvelles offres de gestion proposant en majorité des fonds externes constituet-elle un axe de développement dans les 12 mois à venir ? • Quelle initiative avez-vous menée récemment en matière d’architecture ouverte ? • Combien de nouveaux gérants avez-vous proposé à vos clients en 2015 par rapport à 2014 ? L’INCUBATION DE SOCIÉTÉS DE SERVICES FINANCIERS : • Avez-vous soutenu financièrement la création et/ou le développement d’une société de services financiers (société de gestion, FinTech, etc.) ? Si oui, sous quelle forme ? Si non, envisagez-vous de le faire ? • Et, plus précisément, quel type de partenariat innovant avez-vous conclu, avec au moins une société de services financiers pour la soutenir dans son développement commercial, au cours des 12 derniers mois ? • Quelle est votre politique par rapport aux petites sociétés de gestion ? Vous intéressent-elles ? • Question complémentaire : Dans quel(s) autre(s) domaine(s) estimez-vous avoir fait preuve d’audace par rapport à vos concurrents ? Par rapport au marché en général ? Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 7 7 23/05/2016 17:30 DOSSIER Les labellisés 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 8 BANQUES PRIVÉES MULTI FAMILY OFFICES - AGICAM - Allianz GI - Amundi AM -A xa Private Management -F inancière de l’Arc -F undQuest Advisor - La Française AM - Lyxor - OFI AM - Stamina AM - Vega IM - ABN Amro Investment Solutions - Banque Degroof Petercam - BNP Paribas Banque Privée - CA Indosuez Private Banking - Cholet Dupont - Credit Suisse France - Banque Martin Maurel - Agami - Amplegest -F amily Business Group -L e Family Office Autrement -M J & Cie -S agis AM -S ycomore Family Office -W itam MFO CGP ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES - 3AO Patrimoine - Arobas Finance - Centre du Patrimoine - Haussmann Patrimoine - Herez - Institut du Patrimoine - Xénia Gestion Privée - AFFO - AFG - AFTPM - ANACOFI - APECI - CGPC - CNCGP trib Inv Dis t es 8 MULTIGÉRANTS Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Focus expertise Un fonds patrimonial pour répondre aux attentes des investisseurs dans l’environnement actuel Le taux de croissance de la zone euro en 2016 devrait être légèrement supérieur à son niveau de 2015. Les prix de l’énergie et la position très conciliante de la BCE sont perçus comme les principaux moteurs du rebond de l’économie. Les divergences des politiques monétaires internationales ne vont pas manquer d’influencer les marchés financiers cette année. Le taux d’inflation de la zone euro restera en-deçà de l’objectif de la BCE et l’extension du programme d’achats de la banque centrale pourrait contribuer à maintenir les rendements obligataires à des niveaux historiquement bas. Par ailleurs, les actions européennes devraient mieux se comporter que leurs homologues américaines. Les fonds patrimoniaux laissent une grande marge de manœuvre au gérant afin d’obtenir une performance dans la durée tout en préservant le capital. Sous cette appellation se trouvent pourtant des produits ayant des profils de risque très variés. Dans l’environnement actuel, Generali Investments met en avant GF Fidélité, fonds diversifié international à architecture mixte actions et taux. GF Fidélité cherche, grâce à la diversification des classes d’actifs selon les contextes de marché, à profiter de la hausse potentielle des marchés d’actions internationaux tout en comptant sur une forte composante taux pour valoriser le capital dans un budget de risque encadré. Fonds de conviction au profil patrimonial, il est géré de manière active. Son allocation est flexible mais également prudente puisque la part actions ne peut dépasser 35% du portefeuille. La stratégie de GF Fidélité s’appuie sur deux autres moteurs de performance : la sélection rigoureuse de titres obligataires combinée à un pilotage de la sensibilité au risque de taux, et, la sélection d’OPCVM en architecture ouverte pour la poche actions. Co-géré par Eric Domergue, pour la poche taux, et Elisabeth Luis, pour la poche actions, GF Fidélité capitalise sur l’expertise historique de Generali Investments sur les marchés obligataires ainsi que celle en multigestion. Avec plus de 353 milliards d’euros d’actifs obligataires gérés fin 2015*, Generali Investments est un des leaders européens de la gestion obligataire, ce qui lui confère un accès privilégié au marché primaire et aux placements privés. Créée en 1995 et gérant à ce jour 5 milliards d’euros en architecture ouverte*, l’équipe de Multigestion bénéficie également d’un accès privilégié aux fonds, notamment aux fonds fermés et ceux réservés aux Institutionnels. Evolution de la valeur liquidative sur 3 ans au 30 avril 2016 Eric Domergue Elisabeth Luis GF Fidélité est co-géré par Eric Domergue, Responsable de la Gestion Obligataire pour Compte de Tiers et Elisabeth Luis, AnalysteGérante Multigestion. GF Fidélité Code ISIN (Part P)FR0010113894 Forme juridiqueFCP coordonné de droit français 35% EONIA coupons de Indicateur référencenets réinvestis – 50% JPEMU All Maturity coupons nets réinvestis – 15% MSCI World calculé dividendes nets réinvestis depuis le 1er février 2013 Date de lancement 1er décembre 2004 Encours367 millions d’€ au 30/04/2016* Risque sur une échelle de 1 à 7 Noté 5 étoiles par Quantalys et Europerformance**, GF Fidélité a délivré sur longue période des performances conformes à son profil patrimonial. A fin avril 2016, le fonds progressait de 14.98% sur 3 ans avec une volatilité de 4.74%*. « Nous pensons que l’année 2016 sera volatile sur les marchés financiers et nous restons convaincus que notre politique de sélection rigoureuse et de modération du risque seront les moteurs de performance du fonds », conclut l’équipe de gestion. La première étape du processus de gestion consiste à définir les allocations par classe d’actifs sur la base d’une analyse économique et financière internationale. L’équipe de gestion s’appuie pour cela sur les conclusions du Comité mensuel d’Investissement de Generali Investments ainsi que sur la Recherche économique interne. Une fois ces allocations définies, chaque gérant va, avec son équipe, sélectionner les supports d’investissement adéquats. Pour la poche Taux, Eric Domergue va tout d’abord définir le niveau de sensibilité souhaité au risque de taux puis identifier les meilleures opportunités d’investissement au sein des différents segments obligataires, essentiellement de la zone euro. Le gérant procède ensuite à une analyse Crédit rigoureuse des émetteurs, avec l’appui de l’équipe dédiée de 18 analystes, afin de sélectionner les émissions permettant d’optimiser le couple rendement/risque de la poche Taux, avec en moyenne 60 positions. 3 Pour la poche OPCVM, la sélection se fait en deux étapes. Partant d’un univers global d’environ 20.000 fonds, Elisabeth Luis va tout d’abord mener une analyse quantitative permettant de construire des groupes de référence homogènes puis d’évaluer, au sein de chacun, les performances, les couples rendement/risque ainsi que le comportement des fonds. Elle réalise ensuite une analyse qualitative rigoureuse, systématiquement complétée par des rencontres avec les sociétés de gestion, afin de ne conserver que les fonds présentant les meilleures opportunités. La gérante va ensuite sélectionner les fonds en s’assurant de leur décorrélation grâce à des matrices. * Generali Investments Europe S.p.A. Società di gestione del risparmio ** Source : Quantalys et Europerformance Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Contact : Yves Bouche Directeur Commercial France [email protected] www.generali-invest.com Generali Investments, partenaire de vos investissements depuis 1831 Avec plus de 430 milliards d’euros d’encours sous gestion fin 2015, Generali Investments figure parmi les plus grands acteurs de la gestion d’actifs en Europe. L’entité bénéficie d’une approche intégrée qui lui permet de s’appuyer sur les analyses internes macroéconomiques et sectorielles, et sur ses expertises locales. Sa philosophie est de construire des relations durables avec ses clients : préserver le capital investi tout en générant une faible volatilité et délivrer des rendements réguliers. PUBLI GENERALI.indd 1 23/05/2016 14:52 DOSSIER Les nominés 2016 * MEILLEURE INITIATIVE NUMÉRIQUE (RÉCOMPENSANT LA QUALITÉ DE L’INFORMATION DIFFUSÉE SUR LE SITE INTERNET DE L’ÉTABLISSEMENT) : • Allianz GI • BNP Paribas Banque Privée • Lyxor AM • Amundi AM • FundQuest Advisor • Sycomore Family Office AUDACE EN MATIÈRE D’INCUBATION DE SOCIÉTÉS DE SERVICES FINANCIERS : MEILLEURE LETTRE D’INFORMATION CLIENTS : • BNP Paribas Banque Privée • Haussmann Patrimoine • La Française AM COUP DE CŒUR DU JURY (ÉTABLISSEMENT AYANT OBTENU LA MEILLEURE NOTE TOUTES THÉMATIQUES CONFONDUES) : • Amundi AM • Financière de l’Arc • Lyxor AM MEILLEURE PREMIÈRE PARTICIPATION (ÉTABLISSEMENT AYANT OBTENU LA MEILLEURE NOTE PARMI CEUX AYANT RÉPONDU POUR LA PREMIÈRE FOIS AU QUESTIONNAIRE DES COUPOLES DISTRIB INVEST) : • Financière de l’Arc • Institut du Patrimoine • OFI AM AUDACE DANS LA PROMOTION DE L’ARCHITECTURE OUVERTE : • Herez • La Française AM • OFI AM AUDACE EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES : • ABN Amro Investment Solutions • AGICAM • BNP Paribas Banque Privée ASSOCIATION LA PLUS INFLUENTE POUR LA PROMOTION DE LA PROFESSION (AYANT LA DÉMARCHE LA PLUS ACTIVE ET LA PLUS EFFICACE POUR LA DÉFENSE DES INTÉRÊTS DE SES ADHÉRENTS) : • AFFO • AFTPM • ANACOFI * Les lauréats de l’édition 2016 ont été annoncés le 23 juin dans le cadre de la cérémonie de remise de prix organisée au Studio 104 de la Maison de la Radio, à Paris. Retrouvez tout le palmarès sur coupoles.distribinvest.com. 10 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 10 Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Les Coupoles Spécial Nominés 2016 Qui fait preuve d’audace dans la promotion de l’architecture ouverte ? Pour le prix de l’audace dans la promotion de l’architecture ouverte, le jury des Coupoles Distrib Invest a nominé cette année : Amundi AM, FundQuest Advisor et Sycomore Family Office. Retrouvez ici les passages clefs des réponses apportées sur ce sujet, dans le cadre du Questionnaire des Coupoles. L’intégralité des informations fournies est disponible sur www.distribinvest.com. AMUNDI AM Maï-Khanh Vo, responsable de l’équipe Sélection de Fonds & Conseil (SFC) chez Amundi AM : « Notre partenaire BFT IM a remporté ses trois premiers appels d’offres » Maï-Khanh Vo Propos recueillis par Ludivine Garnaud Sur la base de quels critères décidez-vous de sélectionner un fonds dans votre buy list ? Il est important d’identifier qui gère réellement le fonds.. (…) La rencontre physique est très importante par exemple la façon dont le responsable de la gestion formule ses réponses, la vitesse à laquelle également il les formule, peut en dire long sur sa façon de gérer. Cet aspect qualitatif peut s’avérer crucial. Enfin, le gérant doit faire preuve de la plus grande transparence vis-à-vis de nous. Nous ne sommes pas prêts à sacrifier la transparence au prix de quelques points de performance en plus. Nous avons également développé une nouvelle offre en partenariat avec BFT Investment Managers, une des filiales d’Amundi. Grâce à ce partenariat, nous offrons aux investisseurs institutionnels français l’accès à des sociétés de gestion étrangères ou a des petites structures qui « NOUS NE SOMMES PAS PRÊTS À SACRIFIER LA TRANSPARENCE AU PRIX DE QUELQUES POINTS DE PERFORMANCE EN PLUS. » Quelle initiative avezvous menée récemment en matière d’architecture ouverte ? Ce n’est pas une initiative, il s’agit plutôt d’un focus de recherche, lié aux demandes de nos clients. En 2015, nous avons effectué une sélection des meilleurs fonds multi-assets, ce qui ne fut pas toujours évident car ce type de produit revêt différentes formes (d’où la difficulté de les classer). Par exemple, certains fonds de cette catégorie peuvent contenir seulement du cash et de l’equity… ont des gestions performantes auxquelles ils n’auraient pas accès autrement. BFT IM joue le rôle de gérant de tête aux côtés du gérant délégataire désigné par notre équipe de sélection de fonds (et validé par BFT IM). Il s’agit toujours d’un gérant externe. Il existe d’ailleurs une vraie muraille de Chine entre l’offre d’Amundi et les appels d’offres reçus par BFT IM. Pour preuve, ce dernier n’est pas toujours au courant quand Amundi décide de répondre au même appel d’offres. Grâce à ce partenariat, le client qui lance son appel d’offres, a ainsi l’opportunité de bénéficier du talent de gérants auxquels il n’aurait jamais accès autrement. En effet, pour répondre à un appel Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 11 d’offres, le gérant doit normalement avoir la capacité de gérer un produit de droit français. Or, ce n’est naturellement pas le cas de toutes les sociétés de gestion étrangères. Et si elles peuvent opter pour le passeport européen, certaines sont découragées par les aspects juridiques. D’autant que la réglementation évolue. BFT IM s’en charge à leur place et s’occupe également de la relation client. Etant sur place, le client peut discuter avec 30 nouveaux produits référencés chaque année Amundi AM travaille avec environ 120 sociétés de gestion. L’équipe de Maï-Khanh Vo en fait entrer une dizaine tous les ans, et dans le même temps, une dizaine sort de notre buy list. Chaque année, en moyenne, elle référence une trentaine de nouveaux produits. BFT IM en français. De son côté, le gérant est donc soulagé de la lourdeur réglementaire et de la barrière linguistique et nous lui donnons accès à une grande diversité de clients. BFT IM a déjà répondu à trois appels d’offres et les a tous gagnés. 11 23/05/2016 17:30 DOSSIER FUNDQUEST ADVISOR Stéphane Pouchoulin, CEO de FundQuest Advisor : « Entre janvier et novembre 2015, nous avons intégrés 37 nouveaux fonds » Propos recueillis par Jean-Loup Thiébaut Sur la base de quels critères décidez-vous de sélectionner ou, au contraire, de sortir un fonds de vos buy lists et watch lists ? Les analystes qualitatifs de FundQuest Advisor (FQA) examinent la fiabilité des gérants retenus au travers d’une étude approfondie de leur processus d’investissement et de l’équipe de gestion. Ils évaluent, entre autres la valeur ajoutée du gérant et les facteurs de génération de performance, en mettant l’accent sur la régularité et la reproductibilité du comportement d’investissement. L’objectif de cette étape est de fonder une conviction sur une sélection restreinte des meilleurs gérants. Les fonds pré-sélectionnés sont enfin soumis à une due diligence risque, réalisée par l’équipe de due diligence risque de FQA. Cette étape est fondamentale pour appréhender la solidité de la société de gestion et du fonds envisagé. Cette équipe dispose d’un droit de veto, garantissant ainsi l’indépendance et la fiabilité des recommandations. Stéphane Pouchoulin Parallèlement, la discipline de revue et de suivi des buy lists (pouvant entrainer le retrait d’un fonds de nos recommandations), élément clé de notre processus de sélection, est activée selon les facteurs qualitatifs et quantitatifs suivants : en cas de changement au niveau de l’équipe de gestion ou du processus d’investissement (à noter qu’un départ de gérant n’entraîne pas nécessairement l’activation de la discipline de vente) ; lors de l’évolution de la conviction relative de l’analyste qualitatif, via l’identification d’un meilleur fonds de style identique ; ou encore en cas de détérioration du Ses buy lists : 200 +200 En novembre 2015, FundQuest Advisor recommandait, via nos buy lists, plus de 200 fonds gérés par 130 sociétés de gestion. L’établissement travaillait également avec 200 autres fonds situés sur des buy lists thématiques ou des buy lists réalisées sur mesure pour certains clients. Entre janvier et novembre 12 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 12 2015, 37 nouveaux fonds répartis au sein de 9 sociétés de gestion différentes, ont été intégrés dans l’univers que FQA recommande, représentant 11% de ses sélections. En règle générale, le turn over de ses listes varie entre 10% et 20% par an. FQA rencontre régulièrement des sociétés de gestion françaises et internationales dans l’objectif d’identifier de nouveaux talents, y compris parmi des sociétés spécifiques de petite taille (50 à 100 millions d’euros d’encours environ) aux processus de recherche et style d’investissement spécialisé sur des niches et spécifiques. positionnement au sein du peer group retenu par FQA (soit deux performances trimestrielles consécutives dans le dernier quartile du peer group ; soit trois performances trimestrielles consécutives en dessous de celles de la moyenne du peer group ; ou encore, une performance annuelle en dessous de la moyenne du peer group). Dans le cas où l’un de ces trois seuils est activé, l’analyste peut suspendre la décision durant deux trimestres au maximum. Toute demande de suspension de l’activation de la discipline de retrait des buy lists doit être présentée et soutenue en comité d’investissement de recherche qualitative. Quelle initiative avez-vous menée récemment en matière d’architecture ouverte ? Nous essayons d’enrichir constamment notre sélection via l’ajout de nouvelles thématiques de niche. La sélection d’ETF (exchange traded funds) et la stratégie de méthode de fixed income unconstrained sont deux thématiques que nous avons par exemple développées récemment, toujours en ligne avec les attentes des clients. De nouvelles thématiques feront l’objet de développements futurs (par exemple, le smart beta). Nous avons par ailleurs développé des méthodologies propres comme notre notation environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) qui s’applique à l’intégralité des fonds que nous conseillons, quelle que soit la classe d’actifs. (…) Par ailleurs, nous développons actuellement une méthode dont l’objectif est de définir s’il est plus approprié d’utiliser des véhicules actifs ou passifs en fonction de la conjoncture du marché afin de permettre l’optimisation des performances des sélections de nos clients. Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Les Coupoles Spécial Nominés 2016 SYCOMORE FAMILY OFFICE Jean-Bernard Dudouit, président et fondateur de Sycomore Family Office : « En 2015, nous avons rencontré plus d’une centaine de gérants. » Propos recueillis par Jérémie Gatignol Affichez-vous le taux d’ouverture ? Généralement, nous ne proposons aucun fonds Sycomore AM, mais si certains clients le désirent (généralement sur des petits portefeuilles) nous pouvons être amenés à le faire. La règle est alors très stricte, l’allocation en fonds Sycomore AM ne doit jamais dépasser 10 % du portefeuille. Dans le détail, nous faisons des appels d’offres pour des mandats de gestion, sur 80 % à 95 % du portefeuille de nos grands clients, auprès de structures réputées: Lazard Frère Gestion, S’ouvrir pour trouver une alternative au fixed income En 2015, Sycomore Family Office a cherché à sélectionner de nouveaux gérants pour trouver notamment une alternative intéressante au fixed income. Ainsi, il a par exemple proposé des fonds de la société anglaise Smart Lenders qui investit, à l’aide d’un algorithme, dans les meilleurs dossiers de crowdfunding aux États-Unis, qu’elle titrise pour en faire un placement avec un coupon trimestriel en dollars (8% par an de performance visée). Credit Suisse, JP Morgan, la Banque Transatlantique, Neuflize OBC, Edmond de Rothschild, Pictet, UBS… Nous ajoutons éventuellement certaines banques à la demande du client. Après une première analyse, nous en retenons trois, qui viennent ensuite dans nos locaux exposer leur offre devant notre client. Enfin, ce dernier en choisit une. Les 5 % à 20 % restants du portefeuille sont utilisés pour exprimer nos idées et convictions d’investissement. Sur cette partie, nous sommes force de propositions et nous essayons de sélectionner des offres différenciantes (petites sociétés de gestion, thématiques particulières comme de la dette mezzanine immobilière ou des fonds de Private Equity, etc.). Ici, il s’agit de proposer un univers d’investissement que nos clients ne trouveront pas au guichet de leur banque. C’est aussi une partie sur laquelle le client lui-même peut exprimer ses convictions. Sur la base de quels critères décidez-vous de sélectionner ou, au contraire, de sortir un fonds de vos buy lists et watch lists ? Nous attachons beaucoup d’importance à la qualité du gérant, Jean-Bernard Dudouit notamment par rapport à sa gestion du max drawdown et de la volatilité. Nous voulons comprendre sa méthodologie et qu’il y ait une vraie adéquation entre la promesse et la performance, aussi bien à la hausse qu’à la baisse. (…) Outre ces critères, la raison principale d’entrée d’un nouveau fonds est l’intérêt que nous portons à certaines classes d’actifs. En 2015, nous nous sommes penchés sur les hedge funds et tout ce qui est gestion alternative. (…) Nous étudions régulièrement le comportement des fonds sélectionnés et nous interrogeons les gérants lorsque nous identifions un problème. Si nous ne sommes pas convaincus par leurs explications, nous soldons nos positions. Une situation qui s’est produite pour plusieurs fonds après le minikrach de l’été 2015 comme avec Carmignac et M&G par exemple. La mise en avant de nouvelles offres de gestion proposant en majorité des fonds externes constitue-telle un axe de développement dans les 12 mois à venir ? Oui. En 2015, nous avons par exemple mis en avant le private equity. C’est une classe d’actifs que nous voulons continuer à développer en 2016. Nous nous appuyons sur les offres de grandes banques, le dans la buy list Crédit Suisse à Zurich, JP Morgan à Londres ou encore Pictet à Genève. À côté de cela, nous essayons de trouver des fonds un peu différents dans la watch list comme le fonds Seventure Health for Life Capital, un fonds investi sur la santé connectée et la recherche dans le microbiome. Nous avons également sélectionné le fonds Adenia Capital (III) small caps, un fonds spécialisé sur l’Afrique (Madagascar, Côte d’Ivoire, Ghana, Île Maurice), une zone géographique qui intéresse beaucoup certains de nos clients. Par ailleurs, nous avons recruté une personne en 2015 pour s’occuper d’investissements immobiliers pour nos clients. Nous avons proposé des investissements dans des hôtels à Megève, Annecy et Paris. Nous avons également intégré un fonds immobilier de Keys AM. Nous espérons développer ces offres en 2016. 30 fonds 50 fonds Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 13 13 23/05/2016 17:30 DOSSIER Qui fait preuve d’audace en matière d’incubation de sociétés de services financiers ? Pour le prix de l’audace en matière d’incubation de sociétés de services financiers, le jury des Coupoles Distrib Invest a désigné cette année les nominés suivant : Herez, La Française AM et OFI AM. Retrouvez ici les passages clefs des réponses apportées sur ce sujet, dans le cadre du Questionnaire des Coupoles. L’intégralité des informations fournies est disponible sur www.distribinvest.com. HEREZ Patrick Ganansia, dirigeant fondateur d’Herez : « Je suis prêt à investir dans des petites structures dès le départ » Propos recueillis par Jean-Loup Thiébaut Avez-vous soutenu financièrement la création et/ou le développement d’une société de services financiers (société de gestion, FinTech, etc.) ? Sur les trois dernières années, nous avons été amenés à soutenir Amaïka AM, Phileas, Uncia et Gemway Assets. Nous avons effectué des investissements minoritaires (inférieurs à 5% du capital social) et avons fait la promotion de ce qui fait leur différence auprès de nos clients. Ces quatre jeunes pousses viennent fréquemment faire des présentations en interne et même si nous n’allouons pas d’actifs plus importants chez elles que dans d’autres sociétés de gestion sélectionnées, la proximité nous 1/4 de la watch list de Herez est composée de sociétés de gestion dont les encours sont inférieurs à 500 millions d’euros. 14 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 14 permet d’enrichir notre connaissance sur leurs savoirs. Quelle est votre politique par rapport aux petites sociétés de gestion ? Vous intéressent-elles ? Depuis toujours, nous avons eu à cœur d’aider de petites sociétés à se développer. Nous pensons qu’elles sont un outil de différenciation auprès de nos clients face aux banques qui ne les proposent pas ou peu. Un quart de notre watch list est composée de sociétés de gestion dont les encours sont inférieurs à 500 millions d’euros. Cependant, la majeure partie de nos encours reste investie dans de grosses structures. Je suis prêt à investir dans ces petites structures dès le départ, parce que leurs dirigeants font preuve de beaucoup de courage et d’énergie afin d’être indépendants. Leur énergie d’entrepreneurs est commune avec celle des CGP. Gemway Assets est un exemple pour moi : que Michel Audeban, ex commercial de Fidelity Investments, s’associe avec Bruno Vanier, ex gérant d’Edmond de Rothschild AM, je trouve cela formidable. Découvrir des talents, les soutenir et Patrick Ganansia participer à leur élan fait partie de notre travail quotidien. Mais nous voulions aller plus loin et mettre cette expertise au service de la culture via le mécénat, d’où un premier partenariat autour de jeunes photographes. Une expérience enrichissante qui nous a amené à étoffer notre action en 2015 en devenant partenaire d’une autre manifestation culturelle. La Bourse du Talent soutient chaque année la photographie émergente en récompensant le talent de jeunes artistes. Les gagnants exposent pendant 6 semaines à la Bibliothèque Nationale de France (BNF). Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Les Coupoles Spécial Nominés 2016 LA FRANÇAISE Philippe Paquet, managing director de NewAlpha AM, détenue à 40 % par La Française : « En 2015, nous avons conclu des partenariats d’incubation et d’accélération avec quatre sociétés de gestion » Propos recueillis par Jean-Loup Thiébaut Avez-vous soutenu financièrement la création et/ou le développement d’une société de services financiers (société de gestion, FinTech, etc.) ? NewAlpha a été désigné gérant délégataire des deux compartiments de la SICAV Emergence, fonds de place d’incubation soutenu par des grands investisseurs institutionnels français tels que la Caisse des Dépôts, CNP Assurances, BNP Paribas Cardif, Aviva, MACIF, Crédit Mutuel Nord Europe, etc. En trois ans, Emergence a incubé ou accéléré 10 sociétés de gestion indépendantes françaises, investi près de 350 millions d’euros et contribué à la création ou au maintien à Paris d’une centaine d’emplois à haute valeur ajoutée. En 2015, NewAlpha a conclu des partenariats d’incubation et d’accélération avec quatre sociétés de gestion : Talence Gestion, Fideas Capital et Finaltis (à travers la SICAV Emergence) et Quest LLC dans le cadre d’un fonds dédié pour un investisseur institutionnel français. Ce niveau d’activité est en ligne avec une moyenne données, ou les logiciels spécialisés pour l’industrie de la finance. Et, plus précisément, quel type de partenariat innovant avez-vous conclu, avec au moins une société de services financiers pour la soutenir dans son développement commercial, au cours des 12 Philippe derniers mois ? Paquet Dans le cadre des mandats d’investissement confiés de 5 investissements incubation par an par ses clients, NewAlpha depuis 2008, comme le montrent les incube accélère des graphiques ci-dessous. sociétés de gestion en S’appuyant sur son expérience de prises investissant de manière de participations et d’accompagnement très significative dans de sociétés de gestion indépendantes, les fonds gérés par ces NewAlpha a annoncé en novembre sociétés, et leur permet ainsi de dépasser 2015 le lancement d’une activité de des seuils importants aux yeux du Private Equity avec le premier closing marché. Par ailleurs, NewAlpha structure d’un fonds spécialisé sur le secteur des un accord de partage de revenus Fintech, NewAlpha Fintech. Ce fonds avec le gérant incubé ou une prise de a d’ores et déjà levé 35 millions d’euros participation minoritaire au capital. auprès de 5 investisseurs institutionnels, Ces accords tendent à offrir une relative intéressés par des investissements en flexibilité aux gérants avec par exemple la capital-risque dans des start-ups actives possibilité d’arbitrer entre différents fonds dans le crowdfunding, les paiements sur proposition du gérant. NewAlpha a électroniques, l’analyse prédictive de conclu plusieurs partenariats de ce type en 2015. Au-delà de l’investissement, ENTRE4ET6NOUVEAUXDEALSCHAQUEANNÉE EVOLUTIONDESENCOURSCHEZLESSOCIETES NewAlpha ENTRE4ET6NOUVEAUXDEALSCHAQUEANNÉE EVOLUTIONDESENCOURSCHEZLESSOCIETES DEGESTIONPARTENAIRES accompagne aussi DEGESTIONPARTENAIRES 9293 63 70 12 activement ses gérants 59 9293 8266 63 70 12 53 60 59 10 partenaires grâce 7342 8266 48 53 60 43 10 6397 50 7342 3185 48 à un dispositif de 8 2619 5703 3185 43 40 50 20986397 32 8 2619 1476 5703 communication et de 28 6 2098 25 1412 40 32 30 22 1476 28 6 promotion éprouvé. 25 4 1412 14 30 22 20 5 10 NewAlpha est ainsi 4 14 2 20 10 5 10 devenu en 2015 2 10 0 0 2004 2006 2008 2010 2012 2014 l’unique organisateur 0 0 déc.-11 déc.-12 déc.-13 déc.-14 Déc.-15 2004 2006 2008 2010 2012 2014 de la conférence Eq.Part. Total déc.-11 déc.-12 déc.-13 déc.-14 Déc.-15Rev.Shar. AU-AssetUnremunerated Emerging Manager AR-AssetRemunerated Rev.Shar. Eq.Part. Total AU-AssetUnremunerated AM-AssetManaged Day. AR-AssetRemunerated AM-AssetManaged Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 15 15 23/05/2016 17:30 DOSSIER OFI AM Sophie Bigeard, responsable de la multigestion long only chez OFI AM : « Nous avons créé un groupe de travail en interne sur toute la partie digitale » Propos recueillis par Jérémie Gatignol Avez-vous soutenu financièrement la création et/ou le développement d’une société de services financiers (société de gestion, FinTech, etc.) ? Nous sommes très proches de NewAlpha, dont nous sommes actionnaire au côté de la Française. Au départ, l’incubation chez OFI AM se faisait en interne avec une équipe d’incubation en « joint venture » avec la Banque Postale : AMlab. Lorsque nous avons racheté ADI, cette dernière avait elle-même une équipe d’incubation, NewAlpha. Nous avons fusionné les équipes d’AMlab avec celles de NewAlpha (ndlr : le nom NewAlpha a été conservé). Il y a près de quatre ans, cette structure a pris son indépendance et s’est rapprochée de NExt AM (groupe La Française) pour fusionner leurs activités d’incubation (25 %). Nous restons cependant très présents sur l’incubation et nous participons notamment aux Sicav Émergence en étant investisseurs et actifs au Comité de Sélection. C’est un club d’investisseurs institutionnels qui comprend une petite dizaine d’acteurs. Je fais personnellement partie du comité de sélection pour la Sicav Émergence actions. Nous avons ainsi incubé des fonds (« seed money ») de la Financière Arbevel, de Finaltis, de Focus AM, ou encore de Talence Gestion. Par ailleurs, OFI AM peut prendre également parfois des participations dans des sociétés de gestion que nous pouvons par la suite intégrer directement à nos équipes : ce fut par exemple le cas de Prim’Finance. Sur les FinTech, des investissements pourraient se faire via New Alpha qui lance un fonds FinTech. Aujourd’hui, OFI AM a créé 16 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 16 un groupe de travail en interne sur toute la partie digitale qui s’intéresse autant aux avancées pour améliorer le service client qu’à des projets de plus grandes envergures, avec l’intégration d’outils d’analyse en Big Data. Quelle est votre politique par rapport aux petites sociétés de gestion ? Vous Sophie intéressent-elles ? Bigeard Nous les aimons beaucoup, car elles offrent souvent à leur gérant une liberté d’expression dans les gestions qu’il est parfois difficile de retrouver dans les grands groupes où les gestions sont parfois très « formatées ». Nous travaillons ainsi avec des sociétés comme Talence Gestion, la Financière Arbevel ou Amaïka AM. Nous n’excluons pas non plus les petites sociétés étrangères, comme Silk Invest, un de nos partenaires sur les marchés frontières et notamment l’Afrique. Le niveau de détail de nos due-diligences, avec une approbation du juridique, du risque et du contrôle interne, nous permettent d’appréhender sereinement les investissements sur des petites structures. Il va sans dire que nous essayons de ne pas avoir trop de petites lignes, mais s’intéresser aux pépites fait évidemment partie de notre métier. Lorsque j’ai débuté dans la multigestion, j’ai participé ainsi aux débuts de l’histoire de Didier Le Menestrel et de la Financière de l’Echiquier. C’est aussi comme cela que nous nouons des relations très fortes avec des sociétés de gestion. Nous avons une véritable logique de partenariat. Quand nous sélectionnons un gérant, nous avons une relation étroite avec lui. C’est un aspect crucial pour pouvoir investir sur des petites sociétés de gestion. Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Indépendance & Expertise Multigestion Sélection de fonds Comparaison Aide à la décision Société de Gestion de Portefeuille N° AMF GP 00-023 | N° ORIAS 12068677 www.figalile.com MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 17 23/05/2016 17:30 DOSSIER Qui fait preuve d’audace en matière de développement des compétences ? Pour le prix de l’audace en matière de développement des compétences, le jury des Coupoles Distrib Invest a désigné cette année les nominés suivant : ABN Amro Investment Solutions, Agicam et BNP Paribas Banque Privée. Retrouvez ici les passages clefs des réponses apportées sur ce sujet, dans le cadre du Questionnaire des Coupoles. L’intégralité des informations fournies est disponible sur www.distribinvest.com. AGICAM Philippe Dutertre, membre du directoire, directeur de l’ISR et du développement chez AGICAM : « Un programme de préparation à la certification AMF a été mis en place » Propos recueillis par Jérémie Gatignol Encouragez-vous vos collaborateurs à être certifiés (SFAF, CFA, CGPC, etc.) ? Les gérants et les analystes sont orientés prioritairement vers la SFAF, alors que pour celles et ceux qui « servent » au sein des fonctions supports de la DIF et d’Agicam, le « PRAM » de l’AFG ou certains Masters spécialisés constituent des solutions plus adaptées à leur mission. Nous avons une certaine « affectio societatis » pour la SFAF qui incarne à nos yeux une voie française de l’analyse financière et recouvre à certains égards un enjeu de souveraineté pour la place de Paris ; Agicam compte 12 de ses collaborateurs et dirigeants parmi les membres de la SFAF, fournissant à cette association, et ce tant en valeur absolue que relative, l’un de ses plus importants contingents. Il en va de même du PRAM dont 16 collaborateurs de la direction des investissements et d’Agicam sont titulaires ; il s’agit là encore de l’une des plus importantes « délégations » de la place. Marqueur de l’investissement à long terme du groupe visà-vis d’eux, ces formations recouvrent également pour les collaborateurs (et leur entourage immédiat !) un engagement supplémentaire et une mobilisation particulière. C’est ainsi que pour incarner cette dualité, une médaille « expression de la vie, du mouvement et de l’avenir à travers la recherche » selon les propres mots de son auteur, frappées dans les ateliers de la Monnaie de Paris et personnalisée du nom du récipiendaire et du diplôme obtenu, est remise à celles et ceux qui par leur travail ont été jugés dignes d’intégrer une communauté (SFAF par exemple ..) et ont ainsi également contribué au rayonnement du groupe. Il y a enfin, s’agissant d’une activité réglementée, la nécessité pour une société de gestion de s’assurer que les personnes physiques placées sous son autorité ou agissant pour son compte disposent 18 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 18 Philippe Dutertre des connaissances suffisantes pour exercer leur activité professionnelle. C’est ce qui ressort notamment des articles 313-7-1 à 313-7-3 du règlement général de l’AMF. Un programme de préparation à la certification AMF a ainsi été mis en place par la direction de la formation du groupe avec l’appui d’un prestataire externe (Bärchen). Cette formation a concerné près d’une quarantaine de collaborateurs de la direction des Investissements dont 14 détachés auprès d’Agicam (sur un total de 18). Encouragez-vous vos collaborateurs à assister à des formations externes ? La diversité des environnements réglementaires de nos clients (code des assurances, Règlement financier de l’ARRCO…), des voies d’expression de notre métier (Gestion sous mandat, gestion collective), la densité de certaines de nos démarches (ISR…) nous conduit naturellement à envoyer nos collaborateurs suivre des formations externes et notamment celles organisées par les associations professionnelles dont nous sommes parties prenantes ; à charge pour nos représentants de partager avec leur collègue ce qu’ils en ont retirer en termes d’informations et de « meilleures pratiques ». Il s’agit là par exemple des « Points Sur » ou des réunions « Une heure pour en savoir plus » organisés par l’AFG. L’implication de nos collaborateurs dans les groupes de travail ou commissions spécialisées mis en place par l’AFG ou l’AF2i (ISR, Gestion alternative, ETF) participent de la même démarche. Dans des domaines très spécifiques et en étant très exigeants sur la valeur ajoutée attendue de ces manifestations, il nous arrive de déléguer un représentant dans des séminaires payants organisés par certains de nos partenaires. C’est par exemple le cas du séminaire annuel sur les politiques de vote organisé par Proxinvest. Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Les Coupoles Spécial Nominés 2016 BNP PARIBAS BANQUE PRIVÉE Guillaume Brateau, directeur commercial, chez BNP Paribas Banque Privée : « L’ensemble des banquiers privés devront obtenir notre certification d’ici fin 2018 » Propos recueillis par Jean-Loup Thiébaut Encouragez-vous vos collaborateurs à être certifiés ? Les gérants de BNP Paribas Investment Partners sont encouragés à passer le CFA. Un parcours basé sur un pack de formation à distance (ebook, classes virtuelles, Mock Exam) de grande qualité, accompagné de cours de préparation en présentiel, leur est proposé. Par ailleurs, et afin de développer les compétences globales de ses collaborateurs en asset management, BNP Paribas Investment Partners promeut également le PRAM et Claritas. Encouragez-vous vos collaborateurs à assister à des formations externes ? Environ 400 modules de formation en finance en e-learning dont 150 modules spécialisés en asset management sont proposés en libre- service. Le provider est Intuition et la moitié de ces modules sont accrédités par le CFA Institute. Il y a des modules pour tous les niveaux du débutant à l’expert. Notre gestionnaire d’actifs tient également à la disposition de ses collaborateurs un espace de formation e-learning, ouvert en continu et avec des postes de travail en ilot afin qu’ils puissent s’isoler dans un espace agréable pour se former. En ce qui concerne les formations externes, les gérants bénéficient d’un catalogue de formations riche, avec des thématiques variées : gestion d’actifs, conformité, risque, management, formation linguistique… Quelles sont les meilleures initiatives que vous avez menées pour former vos collaborateurs et leur permettre d’acquérir de nouvelles compétences ? Parmi les initiatives les plus importantes, on peut mentionner notre certification interne que Les banquiers privés de BNP Paribas aux petits soins Des speed meetings avec les gérants de BNP Paribas Investment Partners sont régulièrement organisés en région pour renforcer leurs connaissances financières. Ils ont également accès à un Mooc (appelé Spoc pour « Small Private Online Courses »). Il s’agit de vidéos de 5 à 10 minutes d’exercices, accompagnées de slides. Une attestation de réussite est délivrée à la fin du parcours. nous avons étendue à nos 1200 banquiers privés, après l’avoir déployée avec succès, en 2014, auprès de nos 50 banquiers privés spécialisés en Gestion de Fortune. Il s’agit d’une certification agréée par l’European Financial Planning Association (EFPA). Un agrément qui porte tant sur le processus de formation que sur l’examen en lui-même. L’ensemble des banquiers privés devront l’obtenir d’ici fin 2018. C’est une démarche très ambitieuse à mettre en place car tous nos banquiers privés doivent passer un QCM et un oral, et il n’y a pas de clause de « grand-père ». Comment entretenezvous le suivi des fonds sélectionnés (due diligences) ? Manuela Maccia, directrice produits et marchés chez BNP Paribas Banque Privée : Au niveau de BNP Paribas Wealth Management, notre réseau mondial de banque privée, un dispositif de 30 spécialistes Fonds en Conseil, suivent et utilisent une même sélection de 220 fonds. Cette équipe s’appuie sur une plateforme internationale d’échange d’informations dénommée Fundselect, qui permet à l’équipe de « conseil fonds » d’informer nos équipes de banquiers Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 19 Guillaume Brateau privés sur l’actualité des fonds et les fonds autorisés à l’investissement. Elle comprend un dispositif d’alertes en cas de risque de marché. Dans ce dernier cadre, nous demandons aux sociétés de gestion partenaires de nous fournir les informations relatives aux sous-jacents afin de connaitre les expositions des portefeuilles de nos clients d’un point de vue géographique, sectoriel, ou bien spécifique (ex : dette souveraine grecque). Comment structurezvous le devoir de conseil en gestion financière envers vos clients ? M.M : En fonction de notre stratégie d’investissement, des fonds sont recommandés à l’achat. 100 fonds en moyenne sont ainsi recommandés activement, chaque mois, à l’achat ou à la vente. Cette sélection est présentée à nos banquiers privés au travers d’une conf call et d’un e-mail. Nos clients en prennent connaissance directement sur notre site, dans leur espace client. Elle leur ait également envoyée par mail. 19 23/05/2016 17:30 DOSSIER Quelles sont les associations les plus influentes pour la défense de la profession ? Pour le prix de l’association la plus influente pour la défense de la profession, le jury des Coupoles Distrib Invest a nominé, cette année, l’AFFO, l’AFTPM et l’ANACOFI. Retrouvez ici les passages clefs des réponses apportées aux questions posées dans le cadre des Coupoles (cf encadré). L’intégralité des informations fournies est disponible sur www.distribinvest.com. AFFO Sophie Quancard, déléguée générale de l’Association française du family office (AFFO) : « Nous allons publier un cahier pratique sur le thème Comment créer un family office ? ». Propos recueillis par Jérémie Gatignol Quelles sont les avancées concrètes auxquelles vous avez directement contribuées grâce à votre implication dans des débats de place ? En 2015, nous avons participé aux échanges sur la loi Macron. Nous avons été sollicités par deux membres de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Olivier Carré et Christophe Caresche, pour travailler sur la thématique de l’investissement productif à long terme. L’AFFO s’est donc exprimée à ce sujet, notamment sur l’ISF et l’Exit taxe. C’était un moment particulièrement important pour l’association puisque ce sont les autorités réglementaires elles-mêmes qui nous ont contactés pour connaître notre avis sur un projet de loi. En tant qu’association représentative du métier du family office en France, l’AFFO souhaite en effet devenir une force de lobbying. Quelles initiatives avez-vous prises pour mieux faire connaître votre métier ? Notre plus belle initiative a été la création du Prix de l’AFFO, en 2013. L’idée est venue de la commission Education et Formation, qui voulait mieux faire connaître le métier de family officer aux étudiants en master 2 Gestion de patrimoine. En 2015, une cinquantaine d’écoles et d’universités s’est investie dans cette initiative. Pour participer, les étudiants dont le thème du mémoire correspond aux sujets proposés par l’AFFO doivent - Les Matinées thématiques (une fois par mois) déposer un dossier. - Les Rencontres Annuelles de l’AFFO (en décembre) La lauréate 2015, -L es Rencontres culturelles (crées en 2014, deux organisées en Fatma Yahia, 2015) étudiante à l’IAE - Les Voyages d’études à l’étranger (à Hambourg en 2015) de Bordeaux, a - L’édition de Livres blancs (le 4ème est paru en décembre 2015) ainsi travaillé sur -L e Prix de l’AFFO (remis chaque année à un étudiant en la gouvernance master 2 Gestion de partimoine) familiale, et plus -R éunions en région (la première a été organisée en 2015 à précisément sur Marseille sur la thématique du Private Equity) le thème « Faire Les événements clefs proposés aux adhérents en 2015 Sophie Quancard de la stratégie en famille : le cas Alta Café ». L’an dernier, nous avons décidé de publier les mémoires des lauréats, en créant la Collection Prix de l’AFFO. 2016 marquera la 4ème édition de ce prix dont nous sommes fiers, car il constitue un moyen ludique de faire connaître le métier de family officer auprès des étudiants et de les inciter à choisir ce métier d’avenir. Quels sont vos projets à venir ? Nous prévoyons notamment de publier un fascicule destiné aux familles, dont l’objectif est de leur faire mieux connaître le métier de family officer. Il sera diffusé le plus largement possible. Nous souhaitons le publier au printemps 2016, et le présenter lors du prochain déjeuner de presse de l’AFFO. Par ailleurs, nous recevons régulièrement des demandes d’information sur la manière de créer un family office. Nous allons donc publier un cahier pratique sur le thème « Comment créer un SFO. » 3 questions principales posées aux associations professionnelles 1 Quelle initiative innovante avez-vous menée pour attirer un plus grand nombre d’adhérents ? 2 Quelles sont les avancées auxquelles vous avez directement contribuées grâce à votre implication dans des débats de Place ? 3 Quelle initiative avez-vous menée pour mieux faire connaître votre métier ? 20 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 20 Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 SAVE THE DATE 8 DÉCEMBRE 2016 À L’HÔTEL SALOMON DE ROTHSCHILD, À PARIS 3ÈME ÉDITION RENDEZ-VOUS DE 9H30 À 18H00 L’ÉCONOMIE-FICTION PEUT-ELLE CHANGER NOTRE APPRÉHENSION DES RISQUES ? Découvrez le programme de la JNI sur www.journeedesinvestisseurs.com À PARTIR DE 18H30 5ÈME ÉDITION LA CÉRÉMONIE DE REMISE DE PRIX DES INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS SAVE THE DATE.indd 21 23/05/2016 12:21 DOSSIER AFTPM Eric Bonneville, président de l’Association Française des Tierces Parties Marketing (AFTPM) : « La note qu’a publiée l’AFG en mai 2015 a permis de lever pour beaucoup toute ambigüité sur notre métier » Propos recueillis par Jean-Loup Thiébaut Quelles initiatives innovantes avez-vous menées pour attirer plus d’adhérents ? Nous avons choisi de déposer la marque « TPM », et avons conditionné son utilisation professionnelle à l’adhésion à notre Association AFTPM. Ce dépôt de marque est une démarche afin de faciliter la reconnaissance de notre métier dans le cadre de la définition que nous lui avons donné, dès la création de notre association en 2007. (…) Son objectif est de promouvoir et, s’il y a lieu, de défendre l’exercice autonome du métier de tierce partie marketing. Notre objectif est de maintenir un standard d’excellence et de favoriser l’échange d’idées et d’informations entre les différentes entreprises de TPM. L’AFTPM a également pour mission de représenter les entreprises françaises de tierce partie marketing auprès des autorités de marché, ainsi qu’auprès de toute association de même nature à l’étranger. Quelles sont les avancées auxquelles vous avez directement contribuées grâce à votre implication dans des débats de Place ? Nos contributions aux débats de Place ont visé à la clarification de nos interventions en tant que TPM dans les circuits de distribution. (…) L’activité des TPM s’inscrit aujourd’hui dans le cadre de la globalisation. L’ouverture européenne aux sociétés de gestion nordaméricaines et asiatiques est le grand challenge des prochaines années. Ces sociétés considèrent souvent l’Europe comme un marché unique et non comme la somme de pays différents. Certaines sociétés engagent 22 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 22 parfois plusieurs TPM pour assurer leur promotion dans une Europe découpée en deux ou trois zones. Dans ce cadre, le format UCITS a réussi à les rassurer. Certains de nos membres ont établi des partenariats de TPM à l’échelle européenne pour proposer des solutions continentales uniques aux sociétés de gestion extraeuropéennes. Un des membres fondateur de l’AFTPM est également membre de 3PM, l’association des TPM américains, et un de nos membres installé à Londres suit pour nous le marché des TPM britanniques. Quelles initiatives avezvous menées pour mieux faire connaître votre métier ? Nous organisons des présentations de sociétés de gestion, des roadshows avec des gérants, nous transmettons la documentation financière, et faisons le relais informationnel entre les investisseurs et nos clients. Nous nous adressons aux analystes, aux Les raisons d’être de l’AFTPM - Création en 2007 pour une reconnaissance du rôle des TPM dans les circuits de la distribution. - Une représentativité croissante : 14 membres sur la cinquantaine d’acteurs que compte la profession. - Mise en place d’un contrat de responsabilité civile professionnelle adapté à sa profession. - Organisation de présentations de sociétés de gestion auprès de 200 à 300 personnes (sélectionneurs de fonds, investisseurs et analystes) Eric Bonneville sélectionneurs de fonds, aux investisseurs aguerris, ce qui représente environ entre 200 et 300 personnes sur la Place. Quelques jeunes maisons françaises nous ont longtemps assimilés par simplicité à des vendeurs, ou à d’autres intermédiaires comme les CIF... Nous devons encore régulièrement expliquer que nous réalisons un travail de marketing de fonds nécessaire à tout développement à moyen terme. La note qu’a publiée l’AFG en mai 2015, concernant la clarification des statuts d’intermédiaires en matière de commercialisation de produits financiers, a permis de lever pour beaucoup ces ambigüités sur notre métier. Les grandes sociétés étrangères font, quant à elles, appel à nous lorsqu’elles ont envie de tester le marché français sans pour autant investir dans une équipe interne sur place. Dans ce cas, notre principe général de ne pas représenter de fonds particulier mais uniquement des maisons de gestion, prend encore plus de sens. Sinon, nos membres courent le risque de s’exposer à des départs de gérants ou des modifications organisationnelles qui les pénaliseraient fortement. De préférence, ces partenariats se construisent sur la base de zones d’exclusivité. Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Les Coupoles Spécial Nominés 2016 ANACOFI David Charlet, président de l’ANACOFI : « Nous nous donnons les moyens d’être entendus à Bercy » Propos recueillis par Ludivine Garnaud Quels chantiers avezvous menés en 2015 ? Suite au contrôle de l’AMF dont nous avons fait l’objet en 2013, nous avons discuté avec le régulateur sur les modifications à apporter dans le cadre de notre agrément. Nous en avons profité pour faire un audit complet de nos outils et de notre organisation. Et en 2015, nous avons essayé de tout mettre en application, ce qui a été parfois compliqué ! Nous avons commencé par renforcer nos équipes en recrutant 3 salariés de plus (services formation/ relation adhérents, juridique et présidence/secrétariat général) et une dizaine de bénévoles. Ensuite, nos membres étant répartis un peu partout en France, nous avons cherché à optimiser la communication via internet. Nous avons donc eu besoin de faire évoluer nos outils. Cette année, nous allons finaliser la refonte de nos systèmes d’information. Le CRM pourra bientôt gérer l’ensemble des relations avec nos clients en « total numérique ». Nous nous sommes déjà débarrassés de 50% du papier. Par ailleurs, nous venons de développer un portail sur lequel nous recensons toutes David Charlet les formations : celles que propose l’ANACOFI et celles proposées par d’autres organismes mais validées et contrôlées par nous. Quelles sont les avancées auxquelles vous avez directement CNEER (Conseil national de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) et d’autres élus rejoignent différentes instances à l’image de notre secrétaire général, qui est présent dans la commission Macron sur la transmission L’ANACOFI en chiffres : 17 salariés et une soixantaine de bénévoles 2511 entités ou groupes d’entités adhérents 3600 conseillers adhérents, et cela représente 16000 emplois directs et 40 000 emplois induits. Les membres de l’ANACOFI totalisent 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an et 15 milliards d’euros de collecte annuelle. 76% des nouvelles entreprises CIF créées en 2015 ont adhéré à l’association. 47,3% des CIF membres de l’association à fin 2015, contre 46% à fin 2014. Une vingtaine de formations proposées Une convention annuelle organisée en mars Un Grand Débat mi-décembre Trois tours de France par an : 150 jours de formations et d’événements en région. contribuées grâce à votre implication dans des débats de Place ? J’ai été président de la Fecif (Fédération européenne des conseils et intermédiaires financiers) J’ai également été nommé au CCSF (Comité consultatif du secteur financier) puis au d‘entreprises. L’ANACOFI se donne donc les moyens d’être entendue à Bercy. (…) Nous revendiquons de savoir aller au-delà du corporatisme et cherchons à être utiles. Nous avons aussi fait des relations publiques en allant défendre juridiquement Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 23 et publiquement chaque dossier. La logique du Think Tank et du club, qui fait partie de notre histoire, est toujours présente dans le développement de l’association. (…) Enfin, dans notre univers associatif, je suis le seul doctorant en droit financier européen, ce qui représente un réel atout et il n’y a aucune autre organisation en Europe qui dispose en interne de l’expertise de trois juristes salariés. Tout ceci nous permet de réellement pouvoir produire de l’analyse et des avis, surtout si on considère qu’en plus, quatre administrateurs travaillent régulièrement sur le juridique et la compliance propres à leurs métiers. - Comment est structurée votre démarche en matière de lobbying ? Nous faisons appel depuis longtemps à l’agence Fair Value pour nous accompagner dans le lobbying, elle qui est habituée des fédérations de PME. Nous avons créé une Commission d’affaires publiques en interne, composée d’une douzaine de personnes qui font bénéficier l’ANACOFI de leurs propres relations et avis. C’est l’action de relations publiques plus que la publicité qui est très structurée chez nous. Parallèlement à ce cadre, nous avons organisé fin janvier une formation destinée aux administrateurs pour les aider à se servir des réseaux sociaux. 23 23/05/2016 17:30 ETF LA FRONTIÈRE ENTRE LES ET LA S’EFFACE CHEZ LES DISTRIBUTEURS ENQUÊTE gestion active Jean-Loup Thiébaut La distribution de fonds française va-t-elle succomber aux charmes des ETF, comme ce fut le cas aux EtatsUnis et maintenant au Royaume-Uni ? Plus de 64% des distributeurs et sélectionneurs de fonds disent vouloir davantage les utiliser cette année par rapport à 2015*. Les ETF gagnent en légitimité face à une gestion active peinant dans son ensemble à battre son benchmark malgré des frais de gestion importants, voire accusée parfois de closet tracking (« indexation cachée » ou encore gestion passive). ETF actifs, Factor zoo, smart beta... Les mots clés d’un nouveau monde ? 24 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 24 Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Les ETF dans la distribution française Dans les portefeuilles des multigérants et des gérants sous mandats, comme dans les unités de compte des contrats d’assurance-vie, l’ETF (fonds indiciel coté) devient petit à petit un gérant comme un autre. Composante à part entière de la boîte à outils des sélectionneurs de fonds, le caractère passif des produits indiciels cotés s’efface au profit d’une approche active, celle de l’allocation d’actifs débarrassée des biais humains. Les ETF traditionnels, concurrents des gérants mais aussi de la multigestion Le développement des ETF s’accompagne d’une remise en cause des gérants actifs, jugés trop chers et trop souvent incapables de produire de l’alpha de façon constante. Il arrive ainsi de plus en plus fréquemment aux ETF de se retrouver nez-à-nez avec des fonds gérés activement lors du process de sélection d’un multigérant ou d’un gérant privé. « Lors de notre premier filtre de sélection de fonds sur certains marchés, comme la Russie ou l’Inde, nous ne faisons pas de distinction entre les gérants actifs et les ETF », admet Dorothée Marty, présidente de la société Kiplink Finance. On reconnaît en effet aux trackers la capacité de traduire des vues tactiques sur des secteurs, des classes d’actifs ou des zones géographiques, sans subir le hasard de la valeur liquidative et les choix d’un gérant. « Nous sélectionnons principalement des ETF pour nous exposer par exemple aux indices actions américains qui sont des marchés compliqués », précise Roman Kowalczyk, directeur général d’Expert & Finance IM. Sur des marchés efficients, ou des marchés lointains, ces produits deviennent de véritables concurrents à la gestion active, quoiqu’en disent les fournisseurs. Néanmoins, leur sophistication de plus en plus grande réclame un savoir-faire en matière de sélection. Les ETF restent un produit financier compliqué dans sa construction, sa gestion et son pricing, dont la valeur peut parfois s’éloigner de la valeur de l’indice sousjacent. C’est pourquoi les sélectionneurs de fonds indiciels cotés effectuent généralement un travail d’analyse fastidieuse. « Nous analysons l’adéquation entre la liquidité de l’ETF et la liquidité du marché sousjacent », précise en premier lieu David Kalfon, président d’Amaïka AM. Le process de sélection de Roman Kowalczyk, de son côté, part de l’analyse du comportement de l’ETF en période de stress de marché. « Nous étudions l’historique de cotation des ETF et nous nous concentrons principalement sur les événements récents de marché pour nous assurer de la bonne réplication de l’indice sous-jacent », explique-t-il. Ainsi, le lourd et délicat processus de sélection peut représenter un frein, surtout pour les plus petits acteurs qui ne disposent pas des ressources nécessaires. Pour lever ce frein, les fournisseurs d’ETF ont développé une offre permettant de s’intégrer dans la gestion active. Des fonds d’ETF sont ainsi déjà proposés par quelques sociétés de gestion et gérants sous mandat. Ces dernières voient à travers ce nouveau mode de multigestion le moyen de générer de la performance à travers les cycles sans dépendre des compétences d’un gérant. De leur côté, les fournisseurs d’ETF peuvent ainsi se débarrasser de l’étiquette passive de leurs produits. Pour cela, ils multiplient les services de recherche et de modélisation de portefeuille à fournir à leur clientèle de sociétés de gestion afin d’alléger leurs stratégies d’investissement. Vendre de la gestion passive ne suffit plus. « Nous apportons aux gérants d’actifs de la recherche, comme par exemple sur les flux d’investissements en ETF ou encore sur les manières de s’exposer aux marchés via les ETF. Nous fournissons également de l’aide à l’exécution », souligne Nathalie Guez, responsable commerciale auprès des distributeurs chez iShares. Les CGPI, une frontière infranchissable pour les ETF ? Malgré ces efforts, et plusieurs initiatives d’offres d’assurances-vie, pilotées en majeure partie d’ETF de la part courtiers CGPI (comme les contrats « Advanced by Athymis », d’Athymis Gestion, ou « Asteria » de Crystal Partenaires), Ludovic Djebali, responsable des comptes stratégiques Europe chez Source et la relative menace des roboadvisors, les CGPI conservent leur affection pour les gérants actifs. « Les ETF ne sont pas proposés de manière proactive par les CGP, ce sont les clients qui doivent les demander », souligne Ludovic Djebali, responsable des comptes stratégiques Europe et Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 25 25 23/05/2016 17:30 ENQUÊTE « LES ETF REPRÉSENTENT 100 MILLIONS D’EUROS SUR LES 7,2 MILLIARDS D’EUROS D’ENCOURS INVESTIS EN UNITÉS DE COMPTE. » BERNARD LE BRAS responsable de la région France, Belgique et Luxembourg chez Source, qui pointe du doigt le modèle économique. La situation s’explique en effet en partie par l’absence de rétrocessions de la part de fournisseurs d’ETF qui ont construit leur succès sur de faibles coûts de gestion, « rétros » pourtant vitales pour le business model de la majorité de ces acteurs. Celles-ci comptent pour près des 2/3 du chiffre d’affaires des cabinets de CGP, selon une étude que la CNCGP a conduite sur ses adhérents en 2015. « Tant que le débat ne se portera pas sur les coûts de gestion, qui ont un impact important sur la performance, et que les rétrocessions resteront autorisées, les ETF ne décolleront pas sur le segment des CGP », estime Philippe Maupas, spécialiste indépendant des fonds, administrateur et ancien président du CFA Society France. Philippe Maupas, spécialiste indépendant des fonds et ancien président du CFA Society France La compétitivité par le prix, c’est d’ailleurs le pari que font certaines plateformes pour se distinguer 26 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 26 sur les unités de compte en assurance-vie et séduire plus de CGPI. « En cas de performance nulle ou négative des fonds sélectionnés, le client verra désormais que la perte provient des coûts du CGP et du fonds. La transparence sur les rétrocessions en assurance-vie devrait amener les CGP vers les ETF », anticipe Jean-Maximilien Vancayezeele, directeur général délégué du groupe Crystal, qui s’appuie sur l’expérience de ses nombreux clients expatriés aux USA témoins de l’essor des fonds indiciels cotés de l’autre côté de l’Atlantique. Les infrastructures sont pourtant déjà prêtes pour accompagner un tel mouvement et permettre aux CGPI de diriger leurs clients vers des produits d’épargne composés d’ETF. Sous l’impulsion Bernard Le Bras, président du directoire de des robo-advisors, Suravenir certains assureurs ont déjà référencé plus d’une centaine d’ETF. C’est le cas notamment de Suravenir qui a noué des partenariats avec Yomoni et Marie Quantier pour héberger leurs contrats d’assurance-vie dotés en moyenne de 50 fonds indiciels cotés. « Les ETF représentent 100 millions d’euros sur les 7,2 milliards d’euros d’encours investis en unités de compte », tempère Bernard Le Bras, président du directoire de Suravenir. Mais l’assureur-vie breton, attentif aux évolutions sur les autres marchés européens, anticipe une percée des produits indiciels cotés sur les supports d’épargne. « Nous nous attendons à un développement conjoint de la demande pour des ETF », complète-t-il. Les fournisseurs s’attendent eux à ce que les CGPI s’adaptent aux nouvelles exigences de transparence et se préparent à intégrer les fonds indiciels cotés dans leur buy list. « Certains distributeurs devront faire évoluer leurs infrastructures pour pouvoir traiter les ETF avec leur back office. Néanmoins, comme ce produit peut être négocié en bourse comme une action ou bien sur leur valeur liquidative comme pour un fonds traditionnel, un grand nombre de distributeurs pourraient déjà prendre le train en marche », explique Ludovic Djebali, qui ne cible cependant pas directement les CGPI, mais plutôt les plateformes et les gérants fournissant des solutions d’investissement en ETF clés en main pour cette population. Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Les ETF dans la distribution française LES ETF « ACTIFS » (FACTOR RISK) DE PLUS EN PLUS SÉDUISANTS Les encours gérés par les ETF européens ont plus que doublé entre 2011 et avril 2016. Le rythme de création des fonds indiciels a suivi cette tendance avec une hausse de 25% sur la même période. Sources : Bloomberg, Deutsche Bank, Trackinsight En Europe, les ETF smart beta ont connu un taux de croissance annuelle de leurs encours sous gestion de 44% entre 2012 et 2015. Source : Trackinsight Comparaison des rendements cumulés de trois facteurs de risque (taille, value et momentum) de janvier 2012 à mai 2016. Source : Scientific Beta Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 27 27 23/05/2016 17:30 ENQUÊTE « LA PERFORMANCE EN 2016 SERA RÉALISÉE VIA DU PICKING SECTORIEL. » JEAN-MAXIMILIEN VANCAYZEELE Les ETF « actifs » à leurs balbutiements dans la distribution Marie Vandermarcq-Saltiel, responsable du family office d’Amplegest Au-delà d’une présence plus grande dans la multigestion et dans l’assurance-vie, les fournisseurs d’ETF comptent sur leur capacité à répliquer l’ensemble des stratégies actives pour pénétrer plus largement le secteur de la distribution. Ils misent sur ce segment pour consolider la forte croissance des stratégies de smart beta (voir encadré), dont la pondération n’est pas basée sur la capitalisation des sous-jacents composant l’indice, mais sur d’autres critères comme la valeur du bilan ou la volatilité du titre. Pour certains défenseurs du smart beta, la gestion active ne serait elle-même qu’une exposition à des facteurs de risque avec une facturation élevée. 28 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 28 Certains investisseurs l’appréhendent déjà comme un nouveau produit plus séduisant que l’offre existante. « En dehors de quelques smart beta qui nous donnent accès à une gestion plus quantitative, nous n’utilisons pas les ETF traditionnels », explique ainsi Marie VandermarcqSaltiel, responsable du family office d’Amplegest. Pour l’heure, les distributeurs les plus en pointe sur les fonds indiciels cotés débutent leur prospection en matière de smart betas, à la faveur d’une situation de marché globale peu favorable aux gérants actifs. « La performance en 2016 sera réalisée via du picking sectoriel, estime Jean-Maximilien Vancayzeele. Il nous faut donc élargir notre spectre d’ETF, notamment au smart beta ». Les fournisseurs d’ETF vont devoir fournir un travail pédagogique important auprès de la plupart des canaux de la distribution. En effet, certains acteurs nient la capacité des smart betas à pouvoir battre sur le long terme les indices capi-pondérés. Les anomalies de marché dont tirent profit les stratégies de smart beta disparaitraient rapidement après avoir été dévoilées et promues auprès des investisseurs. « Après leur lancement, les indices factoriels sous-performent généralement les indices capi-pondérés, avance Philippe Maupas. Il y a en effet une part forte de marketing dans ces produits : seuls les facteurs dont les back testing sont probants sont lancés. Pourtant, la prime recherchée par le dispositif disparaît au fur et à mesure des souscriptions, peut-être parce qu’elle est arbitrée par le «smart money» ». Il existe 200 facteurs d’investissements, « tous ne survivront pas », estime Philippe Maupas, évoquant par là le concept de « factor zoo » proposé par le chercheur John Cochrane dès 2011. S’ils n’ont pas encore pénétré fortement le monde de la distribution, les ETF semblent sortir petit à petit du placard de la gestion passive. Dans Jean-Maximilien Vancayzeele, directeur général délégué du groupe Crystal cette course à l’acquisition client, seuls quelques fournisseurs devraient tirer leur épingle du jeu, les acheteurs ayant en majorité indiqué préférer travailler avec les grandes maisons capables de leur garantir une importante liquidité, critère majeur de sélection. *Selon une étude européenne commandée par Source au mois de novembre 2015. Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 STRATÉGIE Valorey Finance Valorey Finance fait la part belle aux stratégies alternatives Jean-Loup Thiébaut Fondé en 1992 par Henry Masdevall, le cabinet Valorey Finance conseille plus de 250 millions d’euros d’encours, avec l’aide de cinq collaborateurs et des mandataires en région. Henry Masdevall Dans sa buy list : Sycomore AM, Varenne Capital Partners, Erasmus Gestion et DNCA Investments mais aussi Fidelity International, JP Morgan AM ou encore Franklin Templeton Investments. Le conseil en gestion de patrimoine de Valorey Finance demeure le domaine exclusif du fondateur, qui accompagne près de 350 clients dans leur stratégie d’investissements financiers. L’immobilier reste marginal dans son offre de services. L’allocation d’actifs est réalisée sur la base d’une analyse macroéconomique qui se nourrit des avis des différentes sociétés de gestion partenaires. « Il y a des divergences entre les différentes maisons, qui ont chacune intérêt à défendre leur gestion et leurs stocks », souligne Henry Masdevall. Il complète son processus d’analyse macroéconomique par un suivi des interventions et des publications des grandes institutions internationales comme le FMI, l’OCDE et les principales banques centrales. Son analyse de la situation actuelle sur les marchés le pousse à rester prudent. « Nous sommes réservés dans la construction de portefeuille. Nous ne nous hasardons pas dans un profil trop dynamique », indique le président de Valorey Finance. Ses craintes portent sur la capacité des banques centrales à restaurer la confiance des investisseurs, mais aussi l’impact de la domestication de l’économie chinoise sur le reste du monde, et la nouvelle influence des fluctuations du prix du pétrole sur les sentiments de marché. « L’importance de la psychologie sur les marchés est plus forte que par le passé, estime Henry Masdevall. Si un secteur d’activité ou même simplement une entreprise connaissent des difficultés, ils peuvent entraîner dans leur baisse des entreprises saines ». Afin de protéger ses clients de la volatilité des marchés et d’une éventuelle baisse prolongée, Henry Masdevall privilégie des stratégies alternatives, qui représentent un tiers de sa sélection. « Nous essayons de décoreller l’ensemble de nos portefeuilles en sélectionnant des fonds long short et des fonds multistratégies », précise-t-il. Il Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 29 Zoom sur la sélection de fonds au sein d’Actualis Associés Le groupement Actualis Associés, créé en 2002 par Henry Masdevall, apporte des conseils aux 35 cabinets de CGPI membres représentant 1,2 milliard d’euros d’encours conseillés. « Nous mettons à disposition de nos membres un RCCI qui nous informe des évolutions réglementaires, indique son président. Nous disposons également de sept commissions de travail qui couvrent l’ensemble des domaines pratiques de notre profession ». La commission « allocations d’actifs », dirigée par Jean Djenidi et Rémi Priore, et composée de sept membres, comme Nicolas Bouët, permet de fournir à l’ensemble des cabinets des indications en matière d’analyse macroéconomique et d’analyse de fonds. Ses cinq portefeuilles profilés et sa buy list type composée de 50 fonds sont revus chaque mois. propose également des fonds qui favorisent les actions européennes. La buy list, qui compte une quarantaine de fonds, est constituée par un collaborateur administratif interne qui analyse principalement le comportement de la valorisation afin de trouver des points d’entrée favorables aux clients. Parmi ses partenaires actuels, Henry Masdevall apprécie notamment des sociétés de gestion entrepreneuriales françaises comme Sycomore AM, Varennes Capital, Erasmus Gestion et DNCA Investments. Il ne fait cependant pas l’impasse sur les valeurs sûres étrangères comme Fidelity International, JP Morgan AM et Franklin Templeton Investments. 29 23/05/2016 17:30 STRATÉGIE Stern & Cie privilégie une allocation non conventionnelle Ludivine Garnaud Stern & Cie nous a ouvert ses portes. Situé à deux pas de l’Arc de Triomphe à Paris, le multi family office entretient une culture très internationale jusque dans sa sélection des gérants. « Nous souhaitons doubler voire tripler la part des actifs alternatifs en portefeuille sur les cinq prochaines années » « Nous analysons aussi bien le patrimoine privé que le patrimoine corporate, c’est d’ailleurs ce qui nous distingue de nombreuses autres structures, souligne Antonio Duarte, le président de Stern & Cie. Notre clientèle est à 90% composée d’entrepreneurs, et pour le reste, ce sont des cadres dirigeants ». Stern & Cie revendique donc une approche globale. « C’est important car cela nous aide à trouver des solutions adaptées. Par exemple, régler des problématiques de refinancement du patrimoine privé grâce au corporate finance, poursuit-il. Ces méthodes ne sont pas inédites, mais plus développées dans le monde anglo-saxon qu’en France… ». Stern & Cie compte 8 collaborateurs à Paris dont 4 spécialistes de l’immobilier sous la responsabilité de Jean-Claude Vaillon. L’établissement affiche plusieurs centaines de millions d’euros d’actifs conseillés et travaille avec une cinquantaine de clients. Il comprend trois départements : le multi family office, le real estate et le corporate finance, département le plus jeune mais en fort développement grâce notamment à une acquisition récente. Dans le real estate, il est aussi bien conseil que property manager, avec une présence prépondérante en Ile-de-France et en PACA et plus récemment à l’étranger en ciblant l’hôtellerie en Suisse, au Benelux et à Monaco. La moitié des clients entre généralement en contact avec l’établissement par le département immobilier avec en moyenne un milliard d’euros d’actifs ciblés. Une approche très internationale Stern & Cie se caractérise également par une approche très internationale de sa clientèle mais 30 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 30 aussi de sa gestion. Dès sa création, il a implanté un bureau au Luxembourg et à Londres. En 2015, il a ouvert une filiale à Londres et une à Gibraltar. « De plus nous avons acquis une société de conseil luxembourgeoise Hostorg Effeckt S.A. qui va devenir Stern & Cie Corporate Solutions, une filiale rattachée au département Corporate Finance », précise Antonio Duarte. Elle est dirigée par Thierry Brutman. Ce dernier mène des études de recherche sur le financement alternatif d’actifs industriels sans dilution du capital des entreprises. « Avec cette nouvelle filiale, nous allons apporter des solutions aux chefs d’entreprise pour qu’ils n’aient plus à choisir entre croissance et dilution. Nous pensons que la finance alternative a un fort potentiel de croissance ». Avec cette filiale, Stern & Cie développe une sorte de laboratoire. Cette nouvelle entité est présente au Luxembourg, à Zurich, à Berlin et dispose également d’une filiale d’asset management en Nouvelle-Zélande dirigée par Nick Kafitoris et spécialisée sur la gestion du risque et des fonds reposant sur des techniques de hedge funds de manière prudentielle c’est-àdire avec maîtrise de la volatilité. Ce nouveau développement dont bénéficie le département Corporate Finance permet aussi d’atteindre de nouveaux clients privés européens pour les départements multi family office et immobilier. Pour l’instant, Stern & Cie travaille essentiellement pour le compte d’une clientèle francophone résidente à Paris, Londres et au Luxembourg. Depuis un an, elle essaie aussi de renforcer sa présence auprès de clients présents au Benelux et des résidents suisses. Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Stern & Cie L’allocation d’actifs stratégique de Stern & Cie est directement supervisée par Antonio Duarte. S’il délègue pour l’instant la gestion, il s’interroge sur l’opportunité d’acquérir éventuellement une société • En général, Stern & Cie travaille avec des sociétés de de gestion pour gérer une partie des actifs mais en restant dans une gestion affichant plus de 20 milliards d’euros d’encours, organisation en architecture ouverte. disposant d’une analyse économique intégrée et couvrant au minimum deux continents. « Notre allocation stratégique est élaborée sur la base d’une analyse • Il surveille une cinquantaine de sociétés de gestion et macroéconomique approfondie car nous estimons qu’elle permet d’obtenir une travaille avec une dizaine d’entre elles. surperformance des fonds à moyen terme », explique Antonio Duarte. Ensuite, • Il privilégie les fonds purs affichant une performance la gestion est déléguée avec le même souci, que la macroéconomie supérieure à la moyenne et une plus faible volatilité que reste au cœur du processus du gérant. « En sélectionnant une société de ses confrères. gestion, nous achetons son analyse macroéconomique et sa gestion des risques, justifie le président. De plus, nous apprécions que l’analyse macroéconomique imprègne tous les fonds car, dans ce cas, le comportement des fonds devient prévisible Stern & Cie souhaite donc faire avant tout la différence grâce à son ce qui est rassurant pour nous et ce qui facilite la réallocation plutôt qu’avec des expertise en allocation d’actifs avec des convictions fortes. « Nous gérants stars ». C’est d’autant plus important que Stern & Cie investit n’avons aucun fonds France en portefeuille car nous sommes rémunérés pour avoir généralement dans plusieurs fonds d’une même société de gestion. « une approche prudente, prévient Antonio Duarte. Nous sélectionnons rarement une société de gestion pour investir dans un seul de ses On estime que l’allocation conventionnelle fonds, ajoute Antonio Duarte. En général, qui incite à surpondérer les actifs français est nous en retenons plusieurs car nous connaissons inadmissible car cela revient à surpondérer bien ses process. » le risque et à faire perdre des opportunités Pour avoir une chance d’être d’investissement à nos clients. » sélectionnées par Stern & Cie, les sociétés Stern & Cie préfère exposer ses de gestion doivent donc disposer d’une portefeuilles à la France via un analyse économique intégrée et couvrir investissement dans des fonds zone euro « au minimum deux continents. Ce sont qui sauront retenir les meilleurs titres français ». les critères de base pour ensuite entrer Son terrain de jeu est donc a minima la dans son processus d’analyse quantitatif zone euro et l’Europe. et qualitatif. « De manière plus générale, nous nous méfions « C’est également important pour nous de de l’a priori positif que peut avoir un gérant travailler avec des sociétés de gestion de par rapport aux titres de son pays d’origine : un différentes origines, présentes aussi bien sur gérant français pour les titres français mais aussi le continent américain, asiatique et européen, un gérant chinois pour les titres chinois, etc. », indique Antonio Duarte. Ainsi, nous explique le président. Ce dernier a pu pouvons confronter les points de vue de Si son siège est situé au cœur de Paris, Stern & Cie est également ainsi déceler le bon comportement d’un l’analyse macroéconomique ». Stern & Cie présent à Londres, au Luxembourg, à Zurich et Berlin, mais aussi en Nouvelle-Zélande ! fonds US géré par un gérant français apprécie en outre les sociétés de gestion chez Edmond de Rothschild AM. « On se qui pratiquent un recrutement très méfie de l’ethnocentrisme, on essaie de l’effacer ainsi », poursuit-il. international avec une diversification des profils des gérants. « Cela Aujourd’hui, Stern & Cie souhaite amener ses clients à augmenter favorise l’ouverture d’esprit mais aussi l’esprit critique », poursuit le dirigeant. la part des classes alternatives (hedge funds et private equity) en portefeuille. « Nous souhaitons doubler voire tripler cette part sur les cinq prochaines années car ce sont des outils de diversification efficaces à moyen long terme. Or, elles sont aujourd’hui trop marginales, précise Antonio Duarte. Nous prévoyons la poursuite de l’hyper volatilité des marchés sur les 5 à 10 ans à venir donc c’est important de se diversifier en étant présent sur ces classes d’actifs avec un horizon de long terme. » Côté hedge funds, l’idée est de privilégier notamment la stratégie « Pour élaborer l’allocation d’actifs stratégique, j’applique l’approche que j’ai Market neutral en retenant les fonds avec un biais conservateur. développé chez Allianz il y a dix ans », indique Antonio Duarte. Il utilise Pour sélectionner un fonds alternatif, Stern & Cie analyse avant tout des outils quantitatifs et notamment le logiciel Fundclass. « Ce logiciel le style de gestion et le couple rendement/risque mais ne privilégie pointe du doigt les biais des gérants, poursuit-il. Ainsi, on est informé si en pas forcément les UCIT 4. « Nous considérons que la gestion alternative cas de hausse ou de baisse des marchés, le gérant à tendance à privilégier certains occupe une place trop marginale dans les portefeuilles, insiste Antonio Duarte. secteurs de niche qu’il affectionne particulièrement. Cet outil présente aussi Aux Etats-Unis, trois quarts des hedge funds achetés par les institutionnels sont l’avantage de catégoriser a posteriori et de reclasser éventuellement le fonds dans offshores mais avec des process et une transparence équivalents ». Stern & Cie la bonne catégorie de risque en fonction du risque que fait réellement prendre le compte donc s’engager dans une véritable démarche pédagogique. gérant ». Zoom sur la sélection Méfiance assumée vis-à-vis de certains gérants Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 31 31 23/05/2016 17:30 Les « Face aux Experts » s’invitent en région Un espace privilégié avec les investisseurs professionnels présents dans le Sud (événement organisé à Marseille), l’Est (Lyon), le Nord (Lille), l’Ouest (Nantes). DOUBLE PAGE PUB.indd 32 23/05/2016 14:47 SAVE THE DATE Les « Face aux Experts » s’invitent en région PACA Evénement organisé à Marseille le 15 septembre 2016 • Mutuelles, assurances : «Comment tirer le meilleur de Solvabilité II ?» • Investissements de proximité : où sont les opportunités ? • Immobilier / logement social : quel est l’état du marché en PACA ? Inscrivez-vous dès à présent sur w w w. c l u b s . d a t e s i n v e s t . c o m DOUBLE PAGE PUB.indd 33 23/05/2016 14:47 STRATÉGIE La Financière Tiepolo envisage de recruter de nouveaux gérants privés Jérémie Gatignol La Financière Tiepolo (près de 770 millions d’encours sous gestion) compte accélérer son développement cette année grâce à des recrutements, mais pas seulement. « Notre conviction est que la gestion financière de qualité ne doit pas être réservée aux personnes les plus aisées » 34 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 34 Créée il y a neuf ans, La Financière Tiepolo cultive sa différence. Avec une vingtaine de collaborateurs, cette société de gestion parisienne concentre la quasi totalité de son activité sur la gestion privée, sous mandat et par l’intermédiaire de quatre fonds dont les encours combinés atteignent environ 185 millions d’euros. Contrairement à bon nombre de sociétés de gestion, aucun ticket d’entrée minimum n’est demandé. « Nous ne nous concentrons pas uniquement sur la clientèle haut de gamme, insiste Dominique Villeroy de Galhau, directeur général de La Financière Tiepolo. Nous nous intéressons aussi aux jeunes qui n’ont que quelques milliers d’euros à investir sur un PEA ou un PEA-PME pour commencer. Notre conviction est que la gestion financière de qualité ne doit pas être réservée aux personnes les plus aisées ». Une conviction qui distingue la société de la plupart de ses concurrents, tout comme son mode de rémunération basé sur le système du « high water mark ». Ainsi, La Financière Tiepolo est rémunérée à hauteur de 9 % de la différence entre la performance réalisée au 30 juin et au 31 décembre et le point haut historique de la période précédente. En d’autres termes, si la société de gestion ne réalise pas une performance supérieure à ce point haut historique, la commission de performance ne s’applique pas et une simple rémunération fixe de 0,4% semestrielle de l’actif géré est facturée. « C’est un système qui nous pousse à être performants, mais ne nous incite pas à prendre des risques inconsidérés, car cela pourrait engendrer des points hauts inatteignables dans le futur », explique Dominique Villeroy de Galhau. La maison touche par ailleurs quelques rétrocessions sur les parts « retail » en multigestion mais privilégie systématiquement les parts institutionnelles. Historiquement spécialisée dans le stock picking français et européen, la société a lancé son activité de multigestion avec l’arrivée de Jean Grabowski en janvier 2014. Deux ans plus tard, elle est entièrement structurée et peut profiter aux quelques 1450 familles constituant la clientèle de La Financière Tiepolo (ndlr : 29 millions d’euros sont en multigestion à ce jour, hors monétaire). « C’est une nouvelle corde à notre arc, qui commence à avoir de bons résultats », se réjouit Dominique Villeroy de Galhau. Rejoins en juillet 2015 par Eric Parot, ancien banquier privée chez Bordier & Cie France et spécialiste de la multigestion, Jean Grabowski a mis en place une veille concurrentielle d’environ 220 fonds et une liste de fonds recommandés à l’achat de 70 fonds. Ces deux listes sont régulièrement étudiées et modifiées lors des comités de multigestion qui sont organisés mensuellement pour sélectionner de nouveaux fonds, réaliser une analyse macro-économique et définir les grandes lignes de la stratégie de multigestion. Si aucun comité d’allocation n’est formellement mis en place, les gérants Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 se retrouvent plusieurs fois par semaine lors des différents comités de gestion et échangent entre eux tout au long de la semaine. « Les six gérants privés, les trois gérants collectifs et les quatre analystes buy side travaillent à quelques mètres les uns des autres, indique Dominique Villeroy de Galhau. Nous comptons beaucoup sur cette proximité et les échanges constants entre nos gérants pour avoir une grande réactivité ». Côté macro-économie, à l’heure actuelle, la société se concentre sur les secteurs industriels classiques, le luxe ou encore le vieillissement de la population avec les maisons de retraite. En revanche, elle se positionne très peu sur les biotech, la pharmacie et le secteur de la banque-assurance. La multigestion s’intéresse également beaucoup à l’Europe du Sud (Espagne et Italie notamment), et travaille actuellement sur les pays émergents, notamment grâce au fonds GemEquity. « Nous réfléchissons à un retour sur l’Amérique latine et sur la Russie, et nous regardons de très près les possibilités d’investissement en Afrique », détaille Dominique Villeroy de Galhau. L’humain au cœur du processus de sélection Le processus de sélection reste assez classique avec une partie quantitative qui s’appuie entre autres sur FactSet, Morningstar et Quantalys. L’équipe regarde les grands indicateurs : volatilité, maximum drawdown, ratio de Sharpe... En outre, si la société fait très attention aux ratios d’emprise, elle n’hésite pas à faire du seeding de fonds ou de la « nurserie » lorsque Jean Grabowski repère une pépite, comme Kirao ou Twenty First Capital. La performance n’est pas non plus un critère absolu et l’équipe de multigestion s’attarde plutôt sur la régularité de la performance et sa structure. L’analyse qualitative revêt une importance capitale avec une connaissance précise des équipes de gestion et de leurs compétences sur la thématique sélectionnée. La transparence et la qualité des reportings (a minima mensuels) sont primordiales. La maison veut connaître les 10 premières lignes de portefeuille afin de vérifier la pondération globale de ses différents mandats et éviter les sous-expositions ou sur-expositions sur un titre, un secteur ou une zone géographique. « Aujourd’hui, nous privilégions les sociétés entrepreneuriales qui nous ressemblent, souligne Dominique Villeroy de Galhau. Des sociétés comme Gestion21, Focus AM, Auris Gestion Privée, ou Gemway Assets ». Les sociétés de gestion entrepreneuriales représentent 45 % de la sélection de La Financière Tiepolo et sont au cœur de la valeur ajoutée qu’apporte l’équipe de multigestion. Cette expertise est exercée par l’ensemble de la maison sur la partie Dominique Villeroy de Galhau longue du portefeuille et non sur une gestion court termiste. C’est la raison pour laquelle La Financière Tiepolo peut se montrer très patiente avec les gérants qu’elle a sélectionnés. « Nous pouvons laisser jusqu’à deux ans à un gérant qui sous-performe pour redresser la barre, à condition qu’il nous explique précisément les raisons de ses mauvaises performances. Il s’agit de respecter les gérants même quand ils sont en difficulté », indique Dominique Villeroy de Galhau. Côté développement, la société veut continuer d’agrandir son département de gestion privée sous mandat et aimerait recruter de nouveaux gérants privés. La Financière Tiepolo souhaite également améliorer l’organisation de son activité commerciale de gestion privée et recherche activement un profil spécialisé sur ce sujet. Une perle rare qui n’a, pour le moment, toujours pas été trouvée. Par ailleurs, un développement externe est actuellement à l’étude, et si aucun dossier d’acquisition n’a pour le moment été retenu, la maison ne se ferme aucune porte et veut faire de 2016 « une année charnière » pour le développement de son activité. Elle devrait d’ailleurs dévoiler dans les mois qui viennent « un projet de développement ambitieux et original », selon les dires de son directeur général. Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 35 35 23/05/2016 17:30 PORTRAIT Dominique Villeroy de Galhau Un lorrain attaché aux valeurs familiales et à l’esprit sportif Jérémie Gatignol L a Lorraine, région de naissance de Dominique Villeroy de Galhau, directeur général de La Financière Tiepolo, est au centre de son histoire familiale et personnelle. Né à Nancy en 1965, il a passé toute son enfance entre la Sarre et la Lorraine, non loin de la frontière franco-allemande. Cette proximité avec l’Allemagne, il a su en faire sa force, perpétuant ainsi plus de deux siècles et demi de tradition familiale. « Je suis passionné par ma région, ma famille et la faïence du groupe Villeroy & Boch, raconte-t-il. Je peux passer des heures à la recherche d’une petite tasse ou d’une théière ». En 1748, son ancêtre Nicolas Villeroy crée une entreprise de fabrication de céramique et poterie. Baptisée Villeroy & Boch, du nom de la branche française des Villeroy et de l’autre, celle de « Je suis passionné par leurs cousins allemands, les Boch. 268 ans plus tard l’entreprise emploie près de 8000 ma région, ma famille personnes à travers le monde pour un chiffre d’affaires annuel estimé à environ 800 et la faïence du groupe millions d’euros. Villeroy & Boch. Je peux S’il siège aujourd’hui à son conseil d’administration, le chemin pour y parvenir passer des heures à la a été long. Après un Bac B obtenu à Nancy en 1982, il se lance dans un DUT de commerce et de gestion à l’Université Nancy 2. « Au départ, je voulais travailler pour recherche d’une petite l’entreprise familiale, révèle-t-il. Mais celle-ci n’était pas dirigée par un membre de la famille - à tasse ou d’une théière. » l’époque - et c’était trop compliqué car les responsables voyaient d’un mauvais œil le retour d’un Villeroy ». Un mauvais timing qu’il ne regrette pas aujourd’hui puisque celui-ci lui a permis de tracer son propre chemin d’entrepreneur avec la Financière Tiepolo. À la sortie de son DUT, en 1985, il décide de ne pas poursuivre en école de commerce mais de partir en Allemagne pour suivre une formation professionalisante avec un apprentissage à la Bourse de Francfort. Un an plus tard, il est embauché en tant qu’assistant de gestion privée chez Magnin Cordelle à la Bourse de Paris. « C’est là que j’ai appris les bases du métier, se remémore-t-il. Du back office à l’analyse financière en passant par le trading ou la relation client, tout me passionnait ! ». L’expérience dure jusqu’en septembre 1988, date à laquelle il rejoint la Banque de Gestion Privée Indosuez, dans le département de gestion de fonds et OPCVM sur les marchés européens. Il réalise parallèlement le parcours d’analyse financière de la SFAF, dont il obtient le diplôme en 1990. Il est alors sous-directeur de la gestion en charge du suivi de trois fonds européens pour les clients institutionnels de la banque. « Un jour, je travaillais sur un dossier néerlandais et je me suis retrouvé en tête à tête avec Gérard Eskenazi, qui était président du conseil de la BGP (Groupe PARGESA) et l’une de mes idoles, se souvient-il. Cela reste l’un des plus beaux jours de ma vie professionnelle ». Entre-temps, le mur de Berlin est tombé et a ouvert de nouvelles opportunités en Europe centrale, zone dont à la charge Dominique. Il va créer des relations avec plusieurs banquiers autrichiens et l’un d’eux finit par lui offrir un poste à Vienne fin 1991. Âgé de seulement 26 ans, et fraîchement marié, il n’hésite pas et rallie la capitale autrichienne avec sa jeune épouse pour développer une petite banque privée d’affaires : Vindo Bona Private Bank. Un an seulement après son arrivée, la banque est rachetée par le groupe Bank Austria, la plus grande banque d’Autriche. Dominique devient alors vendeur d’actions sur les marchés primaire et secondaire d’Europe centrale et participe à l’inauguration de la Bourse de Budapest, Bratislava, Lubiana, Varsovie et Prague. « C’était une époque fantastique, relate-t-il. Vienne est une ville extraordinaire que nous avons adorée et continuons à visiter très régulièrement avec ma femme. De plus, j’ai pris part à la ‘naissance financière’ de quasiment tous les pays de cette région, c’était incroyable ! ». Après plus 36 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 36 Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Dominique Villeroy de Galhau de cinq années passées dans la capitale de la musique, Dominique retourne en France pour créer une succursale du groupe autrichien à Paris. En 1998, deux ans après son retour en France, le groupe fait part à Dominique de sa volonté d’investir dans une société de gestion française et lui confit un mandat d’achat. Dominique jette son dévolu sur Tocqueville Finance et invite son ami Eric Doutrebente qui y travaille à déjeuner. « Je voulais simplement lui expliquer que j’avais un possible mandat pour racheter Tocqueville, mais il a réussi à me convaincre de ne pas le faire et, au contraire, de le rejoindre en tant qu’associé », raconte-t-il. Dominique devient donc directeur du développement et associé de Tocqueville Finance en juin 1998. Le groupe n’est alors qu’une petite société de gestion avec 8 collaborateurs et 50 millions d’euros d’encours sous gestion. Neuf ans plus tard, Tocqueville Finance gère plus de 5 milliards d’euros d’actifs et emploie plus de 70 personnes. Cependant, malgré ce succès, Dominique et son ami Eric Doutrebente décident de quitter Tocqueville Finance pour monter une société de gestion privée. « Nous trouvions que la clientèle, majoritairement constituée d’institutionnels et de CGP, ne nous correspondait pas, explique Dominique. Nous voulions être plus proches de nos clients privés et développer un modèle de gestion privée sous mandat ». L’idée prend forme en juin 2007. Un accord passé à l’amiable avec Tocqueville Finance leur permet de partir avec une partie de leurs clients et huit collaborateurs pour fonder La Financière Tiepolo. Véritable fierté pour Dominique, elle représente son accomplissement en tant qu’entrepreneur et la perpétuation de son ADN familial. Sa famille reste d’ailleurs au cœur de sa vie. Père de cinq enfants, il ne manque pas de leur transmettre sa passion pour sa région et l’un de ses plus beaux bijoux, le club de football de l’AS Nancy Lorraine (ASNL) ! Grand amateur de football, Dominique est un fervent supporter de l’ASNL et surtout de son numéro 10 le plus célèbre : Michel Platini. Enfant, Dominique portait d’ailleurs le numéro 10 des juniors de l’ASNL Dominique pratique de nombreuses activités Dominique au Parc des Princes, son stade d’adoption avec ses enfants, dont la chasse ! depuis son arrivée à Paris. et ne ratait jamais un match de son équipe favorite. « J’ai vu tous les matchs de Platini. Je pourrai tous les raconter minute après minute, assure-t-il. Son plus beau souvenir footballistique ? « Le but de Platini à la 54e minute en finale de la coupe de France contre l’OGC Nice en 1978, évoque-t-il avec ferveur. Sur un centre mal fait de Paco Rubio, Platini récupère le ballon dans la surface du pied gauche, pivote sur lui-même, et envoie une merveille de frappe enroulée dans le but de Baratelli ». Mais le football n’est pas le seul sport qui le passionne. Outre le ski qu’il pratique une semaine par an en Autriche avec sa famille, Dominique adore courir et participe régulièrement à des courses de 10 ou 20 km. Et si la discipline reine du marathon ne l’attire pas, il a tout de même couru celui de New York en 2006. « Une aventure fabuleuse, se rappelle-t-il. Vous êtes le héros de trois millions de spectateurs dans les rues de New York et une cinquantaine d’orchestres vous accompagnent tout au long de la course ». Le blues est d’ailleurs une autre passion de Dominique qui dans sa jeunesse était chanteur dans un groupe à Nancy. « Nous faisions des petits concerts dans des bars, confie-t-il amusé. Je suis un grand disciple de BB. King que j’ai vu plusieurs fois en concert et un fan inconditionnel d’Eric Clapton ». Il est aussi un amoureux de musique classique que sa mère pratiquait beaucoup. Quasiment pianiste professionnelle, elle lui a transmis sa passion pour cet instrument dont il jouait étant jeune et aimerait pratiquer à nouveau si sa vie déjà bien remplie le lui permettait. Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 37 37 23/05/2016 17:30 PORTRAIT Antonio Duarte Faire rimer architecture avec philosophie, écologie… et esprit critique ! Ludivine Garnaud D ès l’âge de 10 ans, je voulais être architecte, affirme Antonio Duarte. J’étais fasciné par l’histoire antique et les grandes civilisations notamment celle de l’Egypte ancienne ». Très jeune, le futur président de Stern & Cie se passionne donc pour l’urbanisme, la façon dont nos modes de vie imprègnent notre espace, mais aussi plus largement l’impact de l’Homme sur la Nature, un intérêt qui prendra par la suite la forme d’un engagement citoyen. Avant d’entamer des études d’architecture, il a dû rassurer ses parents inquiets pour son avenir, compte-tenu de la succession de krachs immobiliers… « J’ai donc commencé par faire des études d’économie et de droit immobilier à l’école des Arts et Métiers, jusqu’au niveau de la licence, raconte Antonio Duarte. Une fois mes parents rassurés, j’ai pu passer le prestigieux concours du Magistère Aménagement délivré par l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées et Normale Sup ». D’un caractère entier, il avait décidé de passer uniquement ce concours, sans s’inscrire ailleurs, estimant que s’il échouait, cela signifierait qu’il n’était pas fais pour ce métier. Le résultat est sans appel : il sort major du concours d’entrée. « Mon parcours surprenait le directeur Pierre Merlin, X-Ponts qui avait élaboré un modèle quantitatif pour classer les profils de ses élèves, relate avec amusement Antonio. En tant que fils d’immigrés portugais ayant commencé par des études d’économie, il était statistiquement peu probable d’arriver premier d’un tel concours ! ». C’est pourtant ce parcours Architecte atypique et un certain esprit critique qui vont modeler son évolution. Pythagore comme maître à penser En parallèle et sans le dire à ses professeurs, il s’inscrit ensuite dans d’autres établissements : à l’Ecole d’architecture de Versailles, à l’Ecole nationale des BeauxArts mais aussi… à un cursus de philosophie à Paris I ! Cet éclectisme est pleinement assumé par cet homme qui a toujours eu Pythagore comme maitre à penser. « En architecture, on s’intéresse aux mathématiques, à la géométrie des formes, à la force de matériaux sur les hommes, ainsi on mêle architecture, philosophie et sciences, explique Antonio. Cette approche transversale était naturelle à l’époque de Pythagore. Aujourd’hui, nous sommes dans des sociétés qui prônent la spécialisation, la taylorisation. Il faut essayer de rester généraliste, c’est notamment ce que j’essaie de faire dans mon métier en apportant une vision globale à mes clients dans la gestion de leur patrimoine ». Antonio aime pouvoir croiser les points de vue, avec un esprit critique bien aiguisé dès ses années étudiantes. En 1996, il décroche pas moins de 4 diplômes avec mention très bien : un Magistère d’aménagement, un DESS en urbanisme, un CEAA (équivalent du DEA) de l’école d’architecture des Beaux Arts et un DEA de philosophie à Paris I. de formation, Antonio Duarte s’est aussi passionné dès son adolescence pour l’évolution des marchés financiers. Si vous ajoutez à cela une volonté d’entreprendre, c’est « en toute logique » qu’il a été amené à fonder un multi family office avec un positionnement fort sur l’immobilier. Parcours d’un homme positivement contrariant. Il entre dans la vie active en travaillant comme jeune dessinateur pour une agence d’architecture. « J’ai eu la possibilité de participer à des projets internationaux, souligne Antonio. J’y suis resté un an puis je me suis installé en indépendant en tant qu’architecte-urbaniste libéral ». Il est ainsi amené à piloter la construction d’une ville nouvelle en Arabie saoudite, sorte de Versailles en plein désert… mais aussi des logements sociaux en région parisienne. « J’aimais ce que je faisais mais j’ai rapidement pris conscience que l’on devient un architecte reconnu aux alentours de 60 ans, explique-t-il. Cela me semblait lointain, j’ai donc eu envie de changer de métier avec l’idée d’y revenir peut-être plus tard ». De « Golden Time » à Marco Polo En 2007, il décide de reprendre une foncière familiale qu’il avait créée et devient petit à petit conseiller en investissement en créant son cabinet Marco Polo. Sans que cela soit une passion aussi forte que l’architecture, les marchés financiers avaient en effet su attirer l’attention d’Antonio dès l’âge de 16 ans. C’est au Lycée Notre- 38 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 38 Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Antonio Duarte Dame du Grandchamp à Versailles qu’il avait créé un club d’investissement avec un camarade. Baptisé « Golden Time », ce club a affiché des résultats remarquables et a pu s’enorgueillir de battre systématiquement le club concurrent et voisin géré par les étudiants de HEC « qui avaient pourtant mis au point des stratégies complexes », souligne Antonio. Ayant un profil plus offensif que son camarade de club, il apprend ainsi l’esprit de contradiction mais aussi que les marchés peuvent s’inverser rapidement… « J’étais devenu un spécialiste des mines d’or sud-africaines ! raconte Antonio avec amusement. Et à l’école, tout le monde se demandait comment un lycéen avait pu acquérir une telle expertise ». Audelà des marchés financiers, c’est un certain goût de la construction qui l’anime aussi. Lorsqu’il crée Marco Polo en 2007, ce n’est donc pas tout à fait un hasard, cela reste en effet dans la sphère de ses centres d’intérêt originaux. « J’ai créé un cabinet affilié à W Finance, filiale du groupe Allianz, ce qui m’a permis d’être formé par ce grand groupe et de me professionnaliser », précise-t-il. Il développe son cabinet grâce à un cercle de connaissances, en ayant la volonté de proposer une double expertise, financière et immobilière. « Mais très vite, j’ai fais le constat qu’au sein du groupe Allianz, il était difficile de développer l’immobilier car cette activité était essentiellement basée en Allemagne. Or, le fait de ne pas pouvoir développer pleinement l’immobilier allait à l’encontre de ma conception ouverte de l’allocation ». En 2011, Antonio a donc la volonté de prendre son indépendance et décide de créer Stern & Cie avec l’approche d’un multi family office. S’inspirant de la vision transversale de Pythagore, il propose une approche globale à sa clientèle, comprenant conseil stratégique et diversifié des risques, avec une ouverture très internationale. Le goût des autres Ce qui lui plait le plus dans son métier ? « Les rencontres humaines avec les clients qui viennent souvent nous voir alors qu’ils se trouvent dans une situation délicate, en restructuration ou devant gérer une séparation », explique Antonio. Et pour entrer en contact avec une nouvelle clientèle, il n’exclut pas d’aller vivre un jour à l’étranger, en s’installant dans un des bureaux de son établissement, à Berlin ou à Londres, par exemple. De quoi aussi nourrir ses réflexions sur le monde qui nous entoure. Car, quand il ne travaille pas, il aime aiguiser son analyse critique en restant attentif à la pensée de philosophes modernes. Celle de certains, comme Alain Finkielkraut, l’interpelle. Voir la vie en vert…. De manière plus concrète, il manifeste un engagement citoyen. « J’ai créé en 2006 le Think Tank « Planete Verte » pour le développement durable afin de favoriser l’approche intégrée de cette problématique et ne pas considérer qu’il s’agit d’une question à part », précise Antonio. Considérant que la Nature est le prolongement de nous-mêmes, qu’il existe une interdépendance forte avec elle, les questions écologiques doivent, selon lui, forcément être abordées en lien avec les questions économiques et sociales. « Je suis pour une transformation de nos sociétés de manière progressive. Avec le Think Tank, nous avons essayé de plaider pour une nouvelle écologie moins dogmatique et plus ouverte à la société avec les préceptes du développement durable qui incluent l’économie et le social », poursuit Antonio. Son engagement citoyen s’est aussi exprimé à travers la création de l’Association Grand Paris pour défendre une gouvernance commune en Ile-de-France. On imagine que les années à venir seront nourries de nouvelles aventures de ce type… A moins qu’il ne succombe à une autre de ses passions, plus personnelle : son goût pour l’écriture et la dramaturgie. Et dans ce domaine, un projet n’attend plus qu’à voir le jour. Adapter au cinéma ou au théâtre, un scénario sur la vie de Nietzsche et sa relation avec Wagner, scénario qu’il a rédigé lorsqu’il était étudiant… Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 39 « J’ai pu passer le prestigieux concours du Magistère Aménagement délivré par l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées et Normale Sup » 39 23/05/2016 17:30 PORTRAIT Henry Masdevall Donner de la forme et de la couleur à la profession de CGPI Jean-Loup Thiébaut A près une licence de droit obtenue à l’université d’Assas, Henry entre au Crédit Agricole au début des années 80, d’abord dans la gestion d’actifs, avant de passer du côté de la gestion de patrimoine. Il rejoint par la suite Messieurs Worms et Compagnie au milieu de la décennie pour poursuivre dans ce domaine. Cependant, le monde bancaire le frustre, notamment en raison du manque de diversité dans l’offre de produits. « À cette époque, les banques ne faisaient pas vraiment de la gestion privée ni de la gestion de patrimoine, évoque Henry. Cela se résumait à une offre de produits maison, qu’un guichetier pouvait distribuer. Des réseaux de gestionnaires de patrimoine, Chef d’entreprise inspiré, et dirigeant comme l’UFF et W Finance existaient déjà, mais la d’un groupement de CGPI influent, rémunération des distributeurs était basée sur un système de commissions ». Porté par son tempérament Henry Masdevall, fondateur du cabinet d’entrepreneur, Henry décide de monter sa Valorey Finance et de l’association Actualis propre structure, avec l’indépendance au cœur Associés, contribue depuis plus de vingt ans du business model. Valorey Finance est alors, à la définition du métier de CGPI. en 1992, l’un des premiers cabinets de conseil en gestion de patrimoine hors réseau qui voit le jour en France. Il crée un an plus tard, avec les gérants Christian Picot et Dominique Rivard, La Financière Dorval, une société de gestion qu’il adosse à son cabinet afin de proposer à sa clientèle une offre qu’il maîtrise, à un moment où l’architecture ouverte n’est pas encore développée. « Ce stock d’encours au sein des mandats de gestion de la Financière Dorval nous a permis d’avoir accès à d’autres fonds sur les plateformes assurantielles. Si nous avions fait appel à une société de gestion tiers, nous n’aurions pas eu accès aux fonds d’autres sociétés », détaille celui qui fut le président du conseil de surveillance. Henry vendra par la suite ses parts à la fin des années 2000 à de nouveaux gérants, Stéphane Furet et Louis Bert, qui développeront la société jusqu’à son rachat par Natixis Asset Management en 2014. Faisant partie des pionniers de la profession, Henry a contribué à la construction d’un écosystème alors tout à fait embryonnaire. « Les premiers CGPI ont permis l’émergence de l’architecture ouverte, via leur démarche auprès des fournisseurs, explique Henry. Des compagnies d’assurance, comme Cardif et Axa, ont créé des contrats multi-supports à notre demande, puis ont permis l’éclosion de notre modèle en nous allouant une rémunération sur les encours qui nous a garanti une certaine stabilité de nos revenus. Nous avons ensuite pu nous développer sereinement ». La cohésion de la profession s’est ensuite construite autour des conférences et des débats organisés par les assureurs, qui furent alors des lieux privilégiés de rencontres entre des CGPI fortement isolés qui développaient des offres disparates, en fonction de leurs spécialités respectives. Une certaine unification du métier qui s’est ensuite sédimentée via la formation, la réglementation et l’organisation de chambres professionnelles. S’il est définitivement passionné par son métier et porteur de propositions, Henry n’a pas souhaité prendre part à la création de ces dernières. D’un tempérament indépendant, il préfère cofonder en 2002 un groupement de CGPI sur la base d’un statut 40 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 40 « Les robo advisors nous permettront de nous adapter à une clientèle qui se rajeunit, qui est plus digitalisée et plus réactive » Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Henry Masdevall associatif. Ce sera Actualis Associés. « L’idée fut de nous regrouper afin d’améliorer l’échange d’informations, alors que notre profession montait en puissance », explique Henry. Aux côtés d’autres groupements plus anciens comme La Boétie Patrimoine et Finindep, Actualis Associés, fort de ses désormais 35 cabinets adhérents, va s’imposer dans le paysage. Le groupement associatif, qui représente 1,2 milliard d’encours conseillés, siège ainsi à l’Union des CGP, le groupement des groupements, et porte la voix de ses membres sur les enjeux non-syndicaux de la profession… Comme les outils informatiques, qui lui paraissent être une source d’opportunités quand ils sont bien maîtrisés par les acteurs de la profession. « Les robo advisors nous permettront de nous adapter à une clientèle qui se rajeunit, qui est plus digitalisée et plus réactive, analyse Henry. Néanmoins, il faut préserver la notion de conseil. L’informatique ne remplacera pas l’homme ». L’homme au cœur d’une relation de confiance, voilà ce qui a permis à tout un modèle de perdurer malgré les chocs boursiers qui se sont accumulés depuis 15 ans. « Même si les conjonctures ont été difficiles, nous avons toujours assumé nos choix auprès de nos clients, comme le reste de la profession, estime Henry. La proximité avec le client est pour nous tous vitale. Il faut savoir lui expliquer les raisons des chutes ». « Désert et montagne » « Citadelle au bout du monde » « Vie de montagne » « Un dimanche sur l’Île de Beauté » A l’aise avec les ingénieries patrimoniales complexes, Henry l’est également devant le chevalet. « Je pars toujours d’une toile blanche sans véritablement savoir où je vais, raconte-t-il. Après quelques coups de pinceau, l’inspiration me vient. Je suis davantage porté sur le rôle des formes et des couleurs ». Prônant un rapport tactile à la peinture, il n’hésite pas à tester de nouveaux modes de création, comme utiliser son index pour confectionner une toile complète. Habitué du Grand Palais, il a notamment apprécié l’exposition « Picasso.mania » qui retrace l’évolution du style du maître à laquelle répondent des œuvres d’artistes contemporains comme Jeff Koons et Jean-Michel Basquiat. Une créativité qu’il a transmis comme un patrimoine à son fils Josselin, réalisateur du court métrage « Les bonnes raisons » présenté au festival de Los Angeles CineFest de janvier 2016. Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 41 41 23/05/2016 17:30 Face aux Experts n°1 La gestion d’obligations convertibles de Mirabaud AM challengée par deux investisseurs institutionnels Renaud Martin, responsable de la gestion obligations convertibles chez Mirabaud AM, a été challengé sur la pertinence d’être investi en obligations convertibles par Michel Manteau, responsable du service gestion de portefeuille de la CARMF, et Olivier Benoit, responsable de la gestion financière de la MACSF, devant un public composé d’investisseurs institutionnels, de sélectionneurs de fonds et de gérants. Débat animé par Philippe Maupas, conseiller indépendant et administrateur de CFA Society France. MACSF : 8% d’OC en portefeuille, soit 2 milliards d’euros d’encours, exclusivement investis sur le marché européen. CARMF : 11% d’OC en portefeuille (750 millions d’euros d’encours). 42 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 42 Préoccupé par la mauvaise performance de la classe d’actifs depuis le début de l’année, Olivier Benoit a interrogé le gérant de Mirabaud AM sur les causes de cette situation. « Depuis quelques mois, nous observons une aversion au risque de la part des investisseurs, à cause de la politique monétaire de la Fed, de la situation chinoise et du marché pétrolier », a ainsi avancé Renaud Martin. Olivier Benoit a poursuivi sa réflexion en avançant que la sous-performance pouvait avoir été provoquée par le flux négatif de 4 milliards d’euros sur le marché. « Il y a probablement des investisseurs qui ont pris leurs bénéfices après 4 bonnes années en termes de performance », a admis en réponse le gérant. Dubitatif sur les opportunités qu’offrent les obligations convertibles en cette année 2016, Olivier Benoit a conclu son intervention en rappelant que les dernières émissions n’étaient pas favorables aux investisseurs. « Ce sont actuellement des émissions effectuées par des blue chips, c’est-à-dire des entreprises qui possèdent de bonnes notations de crédit, a rappelé le gérant. Elles ont pu être chères au moment de leurs émissions mais, comme les gérants de convertibles sont disciplinés, elles n’ont pas été souscrites, forçant ainsi des baisses de prix ». Interrogé ensuite par Michel Manteau sur la qualité du gisement, le responsable de la gestion obligations convertibles de Mirabaud AM a rappelé que de nouveaux secteurs émettaient des obligations convertibles, comme les télécommunications et les pétrolières, favorisant la diversification des portefeuilles à côté des traditionnels titres d’entreprises industrielles et immobilières. Michel Manteau a ensuite pointé le manque de liquidité de la classe d’actifs. « La liquidité s’amoindrit sur l’ensemble des classes d’actifs, a relativisé Renaud Martin. Enfin, l’animateur du débat, le consultant indépendant et administrateur du CFA Society France Philippe Maupas, a titillé le gérant en demandant de justifier les frais de gestion d’un gérant de convertibles actif, quand des ETF proposent de s’exposer à cette classe pour 0,4% de frais sur encours. « Il y a une grande variété de caractéristiques d’entreprises émettrices. Il faut donc effectuer une véritable sélection à l’entrée pour garantir une bonne convexité du fonds », a justifié Renaud Martin, qui a également estimé que si les ETF peuvent réaliser de bonnes performances lors de marchés haussiers, ils peuvent aussi subir plus de volatilité en cas de baisse. Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Dans le cadre des rencontres « Face aux Experts » des Clubs Dates Invest organisées le 7 avril dernier dans les salons du XXII à Paris, quatre gérants ont été challengés par des investisseurs et des sélectionneurs de fonds. Retour sur les temps forts de ces échanges pour lesquels le franc parler était de mise, histoire d’analyser en profondeur les attentes des uns et les capacités des autres. Dossier réalisé par Ludivine Garnaud et Jean-Loup Thiébaut Face aux Experts n°2 La gestion multi-actifs de Russell Investments passée au crible Alain Zeitouni, directeur de la gestion de Russell Investments France, a défendu son modèle de gestion multi-actifs face aux questions de Frédéric Lagier, directeur général d’Indép’AM, Christel Bapt, président de Credrus Partners, et Philippe Goubeault, directeur financier de l’Agirc-Arrco. « La gestion multi-actifs, est-elle un renouvellement marketing de la gestion diversifiée, ou s’agit-il d’une réelle innovation ? » a interrogé d’emblée Frédéric Lagier. La gestion multi-actifs de Russell Investments se démarque d’abord de la gestion diversifiée par sa structure de fonds exclusivement dédié, selon Alain Zeitouni qui a précisé : « La gestion multi-actifs permet de construire un portefeuille selon l’objectif du client, par exemple selon une performance ou une volatilité définie. Nous recherchons ensuite les classes d’actifs qui permettront de répondre aux objectifs, et nous pouvons intégrer des classes d’actifs comme les matières premières ou les infrastructures s’il le faut ». Christel Bapt a ensuite demandé au gérant la part des actifs illiquides en portefeuille. « Nous n’intégrons pas d’actifs illiquides, a répondu le gérant de Russell Investments France. Nous nous exposons aux infrastructures et à l’immobilier via des titres cotés d’entreprises de ces secteurs ». Philippe Goubeault a enchainé en posant la question suivante : Comment alors conserver l’attrait de la gestion multi-actifs sans s’exposer à des risques de pertes extrêmes ? Selon Alain Zeitouni, une stratégie de couverture systématique permet de se couvrir à bon prix car elle n’est pas impactée par les biais comportementaux qui influent à la hausse sur les prix des dérivés lorsque des risques extrêmes commencent à apparaître comme réalistes. Enfin, interrogé sur les frais de gestion, Alain Zeitouni a précisé : « les fonds de mandats permettent une baisse des frais d’administration ainsi qu’une baisse des frais de gestion car ils sont mutualisés dans notre structure. De plus, grâce à nos 200 milliards d’euros d’encours gérés chez Russell Investments, nous possédons un levier de négociation avec les sociétés de gestion tiers pour faire baisser les frais ». Débat animé par Ludivine Garnaud, rédactrice en chef d’Instit Invest et Distrib Invest. w w w. d a t e s i n v e s t . c o m Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 43 43 23/05/2016 17:30 Face aux Experts n°3 Deux investisseurs décryptent la vision de la silver économie de Generali Investments Jean-Marc Pont, investment specialist chez Generali Investments, a défendu sa vision de la silver économie face à Michèle Saint-Marc, membre du conseil d’administration de l’Afer, et Jean-Pierre Mottura, directeur général de la CAPSSA. Débat animé par Stéphane Le Page, journaliste indépendant. Afer : 750 000 adhérents dont 200 000 qui ont plus de 75 ans Michèle Saint-Marc a rappelé l’engagement de son association envers le maintien du niveau de vie des personnes âgées : « Nous avons pour projet de leur fournir des revenus spécifiques. Cela passe notamment par l’achat de plusieurs immeubles sur Paris afin de constituer une poche spéciale dédiée aux seniors. Nous développons également des unités de compte en assurance-vie pour diversifier l’offre aux adhérents ». A la recherche de stratégies disponibles sur le segment de la silver économie, elle s’est dite ouverte aux propositions de nouveaux partenariats de gestion. Jean-Pierre Mottura, directeur général de la CAPSSA, s’est ensuite interrogé sur l’adéquation entre la stratégie du fonds présenté et les objectifs de la silver économie. « Votre produit s’adresse à toute la population car il n’est exposé qu’à 29% au secteur de la santé », a analysé le directeur général de la CAPSSA. Le fonds de Jean-Marc Pont est en effet exposé à 51% aux produits de consommation tels que le luxe, les soins, les voyages, et à 20% au secteur de l’épargne et de la retraite au travers notamment de parts de compagnies de gestion de fortune et d’assurancevie. Des secteurs qui ne correspondent pas à la définition de la silver économie prônée par le directeur général de la CAPSSA, qui souhaite promouvoir une gestion davantage liée à la perte d’autonomie : « Comment faites-vous pour axer vos investissements vers des produits de santé et de dépendance ? », a-t-il ainsi demandé. « Nous vérifions à travers l’EBITDA l’exposition des sociétés aux marchés des personnes âgées », a répondu Jean-Marc Pont. Les échanges se sont poursuivis lors du cocktail 44 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 44 Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 Face aux Experts n°4 Deux institutionnels interrogent la gestion actions européennes de Fidelity International Vincent Durel, gérant actions européennes chez Fidelity International, a répondu aux interrogations sur sa stratégie en ce début d’année mouvementée sur les marchés actions, posées par Caroline Le Meaux, responsable de la gestion déléguée de CDC Retraites, et Gille Garnier, directeur des investissements de Pro BTP. Interrogé par Gilles Garnier sur sa capacité à se démarquer dans un univers de gestion aussi large et concurrentiel que les actions européennes, Vincent Durel, qui présentait son approche d’investissement dans des titres de croissance et de qualité sur le segment européen, a expliqué vouloir uniquement fournir un travail sérieux et discipliné. Son objectif demeure l’optimisation du ratio d’information, réfutant l’approche par le ratio de Sharpe de Caroline Le Meaux. « C’est par une bonne sélection de valeurs, et donc un faible turn over au sein de nos portefeuilles, que nous optimisons le ratio d’information dont le ratio de Sharpe découle ensuite », a-t-il insisté. Caroline Le Meaux a poursuivi la discussion en demandant au gérant comment il intégrait la dimension ESG dans sa gestion. « Nous avons une politique d’activisme et nous sommes présents dans certaines assemblées générales. Nous avons ainsi par exemple défendu les actionnaires minoritaires de Sika contre l’offre de Saint-Gobain car nous estimions qu’ils allaient être lésés. Néanmoins, nous n’utilisons pas de filtre ESG car nous pourrions rater une opportunité, notamment sur les petites valeurs qui n’ont en général pas les moyens de respecter ces critères », a complété Vincent Durel. Remarquant que l’environnement macroéconomique pouvait s’avérer moins favorable à la stratégie du gérant, le responsable de la gestion déléguée de CDC Retraites a conclu l’échange en questionnant Vincent Durel sur l’opportunité d’adapter son process de gestion à la situation actuelle. Une proposition que le gérant a refusé, préférant maintenir la consistance de sa sélection de titres sur la durée. « Je peux néanmoins investir dans une société endettée s’il s’agit de dette immobilière ou lorsque les flux de trésorerie sont importants », a relativisé le gérant de Fidelity International. Débat animé par Audrey Mangin, journaliste chez Instit Invest. w w w. d a t e s i n v e s t . c o m Distrib Invest Magazine Juin 2016 MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 45 45 23/05/2016 17:30 ÉTAT DU MARCHÉ Quelles sont les attentes des sélectionneurs de fonds ? Dans le Guide Distrib Invest qui recense 84 établissements (multigérants, banques privées, CGP et multi family offices) soit plus de 320 responsables de la sélection de fonds qui totalisent près de 760 milliards d’euros d’encours ou actifs conseillés, les sélectionneurs affichent leurs préférences en termes de sociétés de gestion et de profils de fonds. Si plus de 200 sociétés de gestion sont cités dans le Guide, certaines sont plus populaires que d’autres, avec une mixité assumée entre sociétés entrepreneuriales et grandes structures, françaises ou anglo-saxonnes (cf encadré). En moyenne, les multigérants travaillent avec 64 partenaires de gestion, contre un peu plus d’une quarantaine pour les banques privées exception faite de BNP Paribas Banque Privée qui affiche le plus large panel (380), suivie par Quilvest Banque Privée (140) et ABN Amro Investment Solutions (Neuflize OBC) avec 115 partenaires. ASSUREURS MUTUELLES Caisse Centrale de Réassurance (CCR) Association Générale de Prévoyance Militaire (AGPM) RETRAITE Caisse Autonome de Retraite des ChirurgiensDentistes et des Sages-Femmes (CARCDSF) Les responsables 50 avenue Hoche 75381 Paris Cedex 08 Tél. 01 40 55 42 42 - www.carcdsf.fr 157, boulevard Haussmann 75008 Paris Tél. 01 44 35 31 00 - www.ccr.fr Rue Nicolas Appert 83086 Toulon Tél. 04 94 61 57 57 - www.agpm.fr de la gestion d’actifs Les responsables de la gestion d’actifs Les responsables de la gestion d’actifs Laurent Montador Frank Lefèvre Didier Mauvieux Jean-Marie Largant Patrice Ronceret Président [email protected] & 01 40 55 42 13 Jean-Pierre Thomas Directeur [email protected] & 01 40 55 42 13 Trésorier [email protected] & 01 40 55 42 13 Directeur général adjoint [email protected] & 01 44 35 32 31 Responsable immobilier [email protected] & 01 40 55 42 42 Pierre Blayau Président [email protected] & 01 44 35 31 00 Responsable de la gestion obligataire et monétaire [email protected] & 01 44 35 31 34 Les partenaires Jean-Michel Leconte de gestion Pierre Coumes Karine Robidou Pierre-Yves Joumard Responsable Immobilier [email protected] & 01 44 35 31 00 Chrystelle Busque Directrice financière [email protected] & 01 44 35 31 00 Directeur des investissements financiers [email protected] & 01 44 35 32 60 Martine Laveyne Responsable comptabilité financière et gestion Trésorerie [email protected] & 01 44 35 31 00 Responsable de la gestion déléguée [email protected] & 01 44 35 37 18 Philippe De Raucourt Véronique Manson Elisabeth Marty Gérant obligataire et monétaire [email protected] & 01 44 35 31 34 • Allianz GI (fonds obligations inflation long terme) • Amundi (un fonds actions et un fonds obligations convertibles) • BNP Paribas IP (un fonds actions et un fonds immobilier papier) • CamGestion (un fonds obligations convertibles) • CM-CIC AM (fonds de dettes mezzanines) • CPR AM (fonds actions et fonds obligations inflation long terme) • HSBC Global AM (un fonds actions) • Indep’AM (un fonds diversifié) • La Banque Postale AM (fonds obligations inflation moyen terme) • Lazard Frères Gestion (fonds d’emprunts d’Etat et de credits internationaux) • Natixis AM (fonds obligations inflation moyen terme) • Oddo Meriten AM (un fonds diversifié) • Sycomore AM (fonds d’obligations d’entreprises européennes et fonds Synergie small cap) • BFT Gestion - Société Générale CIB - La Française AM - EGAMO - Vontobel AM Raiffeisen CM - Cheyne Capital - Rothschild & Cie Gestion - Idinvest Partners Promepar Gestion - Montmartre AM - Banque Martin Maurel - LFPI Gestion Hexagone Finance - CFJC Bertrand Labilloy Directeur général [email protected] & 01 44 35 31 00 Marie-Laure Mahieu Agent Comptable [email protected] & 01 40 55 42 13 Gérante monétaire [email protected] & 01 44 35 31 34 Analyste-gérante de fonds [email protected] & 01 44 35 32 77 Analyste-gérant de fonds [email protected] & 01 44 35 37 18 Charles-Elie Nayral Gestionnaire d’actifs - Service Investissements charles-elie.nayral@ agpm.fr & 04 94 61 57 57 Didier Rigaut Responsable de division Investissements et Epargne [email protected] & 04 94 61 57 57 Wijdane Ruiz Gestionnaire d’actifs - Service Investissements [email protected] & 04 94 61 57 57 de gestion Les actifs du groupe sont gérés au sein de la Direction Finance Crédit Epargne par le Service Investissements en fonction des contraintes de chaque passif. La part des OPCVM s’élève à 3%, principalement sur les stratégies suivantes : immobilier, convertibles, gestion alternative (long short), or et matières premières, global macro, gestion profilée. • La gestion obligataire est réalisée en interne sur l’ensemble des portefeuilles. • La dette émergente est gérée via un OPCVM externe (une ligne modeste). de gestion La CCR est investie dans plus de 80 fonds, toutes classes d’actifs confondues, gérés par plus de trente sociétés de gestion partenaires, parmi lesquelles M&G, BlackRock, CPR AM, Métropole Gestion, DNCA Investments, Axa IM, Pictet, Franklin Templeton Investments, La Banque Postale AM. Mandat de gestion à Idinvest (100 millions d’euros) sur le private equity : axe fort vers le private equity français et européen, dans le domaine du middle market. ENTREPRISES & BANQUES F O N D AT I O N S & F O N D S D E D LeOdépositaire/conservateur TAT I O N Le dépositaire/conservateur Société Générale Securities Services BNP Paribas Securities Services 28/10/2015 16:20 Philippe Auffray Directeur Finance Crédit Epargne philippe.auffray@ agpm.fr & 04 94 61 57 25 Alexandra Colas des Francs Gestionnaire d’actifs - Service Investissements alexandra. colasdesfrancs@ agpm.fr & 04 94 61 57 57 Les partenaires Les partenaires CCR.indd 1 26/10/2015 16:04 Fondation de France CARCDSF.indd 1 Nathalie BarreTricoire Directeur général adjoint [email protected] & 04 94 61 57 35 EDF AGPM.indd 1 28/10/2015 12:03 22, avenue de Wagram 75008 Paris Tél. 01 40 42 40 30 - www.edf.com 40, avenue Hoche 75008 Paris www.fondationdefrance.org Les responsables de la gestion d’actifs Les responsables de la gestion d’actifs Bernard Descreux Philippe Lagayette Président philippe. [email protected] & 01 44 21 31 00 Francis Charhon Directeur général francis.charhon@ fdf.org & 01 44 21 31 00 Philippe Dupont Trésorier philippe.dupont@ fdf.org Directeur de la Gestion d’actifs bernard.descreux@ edf.fr & 01 40 42 40 30 Jean-Pierre Lefranc Directeur financier jean-pierre. [email protected] & 01 44 21 31 07 Jean-François Vaquieri Annick Martin-Ferré Département patrimoine immobilier [email protected] & 01 44 21 31 17 26/10/2015 17:28 Directeur adjoint de la Gestion d’actifs côtés philippe.mimran@ edf.fr & 01 40 42 78 22 Armelle Poulou Directeur immobilier du groupe EDF jean-francois. [email protected] & 01 40 42 40 30 Directeur délégué Financements Trésorerie Groupe armelle.poulou@ edf.fr & 01 40 42 23 92 Jean-René Laurette Catherine Walpoel Responsable Opérations et Reporting et analyste gérant sur les fonds monétaires jean-rene.laurette@ edf.fr & 01 40 42 40 37 Fondation de France.indd 1 Philippe Mimran MAGAZINE DISTRIB INVEST.indd 46 Guillaume d’Engremont Arnaud Mémin Jean-Christophe Guillou Directeur Financement et Investissements stephane.tortajada@ edf.fr & 01 40 42 40 30 Responsable du pôle Taux, gérant analyste Taux & Crédit [email protected] & 01 40 42 61 64 Directeur d’EDF Invest [email protected] & 01 40 42 32 20 Responsable du pôle opérations, reporting et actifs dédiés aux avantages sociaux jean-christophe. [email protected] & 01 40 42 40 36 élevée avec 63 millions d’euros, devant les multigérants (60 millions d’euros en moyenne), suivis par les multi family offices (55 millions d’euros) et les CGP (35 millions d’euros). En matière de taille minimum pour un fonds (pour être sélectionné), ce sont les banques privées qui réclament en moyenne la taille minimum la plus Quant à la durée moyenne pour réaliser une analyse de fonds, elle s’élève à un mois et trois semaines pour les banques privées et à deux mois pour les multigérants. Ce sont les CGP et les multi family offices qui consacrent le plus de temps à l’analyse avec, en moyenne, deux mois et une semaine. Responsable du pôle Actions, gérante analyste Actions Europe catherine.walpoel@ edf.fr & 01 40 42 40 45 EDF.indd 1 Les multi family offices ont, en général, une trentaine de partenaires de gestion différentes dans leur liste d’investissement. De leurs côtés, les CGP font confiance en moyenne à 17 partenaires de gestion, 46 Stéphane Tortajada à l’exception de certains comme Megara Finance (150) ou le groupement Fiducée Gestion Privée (218). Taille minimum du fonds (en millions d’euros) 28/10/2015 12:42 Durée moyenne pour réaliser une analyse sur un fonds Multigérants 60 2 mois Banques privées 63 Un mois et trois semaines CGP 35 2 mois et une semaine Multi family offices 55 2 mois et une semaine Distrib Invest Magazine Juin 2016 23/05/2016 17:30 DES CONSEILLERS POUR VOTRE PATRIMOINE OU VOTRE ENTREPRISE qui travaillent selon vos besoins, Votre confiance est notre raison d’être dans le respect de vos objectifs et de vos contraintes. DES CONSEILLERS INDÉPENDANTS qui peuvent vous aider à réfléchir à une stratégie, répondre à vos questions ou rechercher pour vous : capitaux, solutions d‘épargne et d’investissement dont ils ne sont pas les promoteurs. DES CONSEILLERS IDENTIFIÉS, FORMÉS, CONTRÔLÉS pour travailler en confiance. 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