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SPÉCIAL PUR-SANG ARABES Jeudi 10 septembre 2009 / 4 ERIC HOYEAU : « PRÉSENTER UNE VITRINE ATTRACTIVE DE LA PRODUCTION DU PUR-SANG ARABE EN FRANCE » Acteur majeur de la scène hippique internationale, l’agence de ventes de pur-sang Arqana participe à l’évolution du marché du pur-sang arabe en organisant conjointement avec l’A.F.A.C. une vente aux enchères depuis 1994. Tout d’abord localisée à Toulouse et alors qu’Arqana se prénommait encore Goffs France, cette vente s’est installée durablement à Saint-Cloud depuis 2007 grâce au sponsoring du Prix du Moulin de Longchamp puis du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe par le Qatar Racing & Equestrian Club. Se déroulant désormais la veille du Qatar French Arabian Breeders’ Challenge, le jeudi 1er octobre, ces ventes constituent un événement dans le calendrier du cheval arabe de course. Eric Hoyeau, Président Directeur Général d’Arqana nous en dévoile les origines et les enjeux. JdG.– Comment se présente la session 2009 des ventes de pur-sang arabes ? Eric Hoyeau. – La constitution du catalogue est assez similaire aux autres années. Il nous manque peut-être quelques têtes de pont parmi les chevaux à l’entraînement. La première raison est parce qu’ils sont détenus par des propriétaires qui sont davantage des acheteurs ou des exploitants que des vendeurs et la deuxième est qu’il y a eu un nombre important d’acquisitions à l’amiable au printemps, qui ont puisé dans le réservoir des chevaux potentiellement sur le marché. Que représentent ces ventes au sein de l’institution Arqana ? L’objectif est d’assurer des débouchés pour ces produits qui sont très majoritairement français et, pour ce faire, comme chaque année, nous comptons sur la clientèle du Golfe en provenance d’Abu Dhabi et Dubaï avec quelques gros acheteurs. Cependant, nous avons également cherché à élargir notre clientèle pour répondre à toutes les catégories avec des acquéreurs en provenance du Qatar par exemple. L’intérêt est de pouvoir bénéficier de la communication et de la présence des Qataris lors du week-end de “l’Arc“. Mais on a également porté nos efforts sur certains pays du grand pourtour méditerranéen. C’est le cas du Maroc mais aussi de la Libye qui portent beaucoup d’intérêt aux courses de chevaux en général et au pur-sang arabe en particulier. Ils ont d’ailleurs été très présents dans les épreuves internationales qui se déroulaient à Tunis. La Tunisie, enfin, est à la recherche de souches françaises pour diversifier sa production. Il reste des progrès à faire dans le démarchage de ces pays mais on y va petit à petit. On a vu quelques débouchés sur la Russie chaque année grâce à la vente d’un 2ans qui est devenu le meilleur cheval local, vainqueur du Derby russe pour pur-sang arabe, Karmel de Faust. Malheureusement, les autres pays européens sont assez attentistes en terme d’investissements, je pense à l’Allemagne et aux pays scandinaves qui possèdent des épreuves pour pur-sang arabe. Il faut avouer que c’est un marché de niche mais sur lequel j’ai toujours souhaité porter beaucoup d’attention parce que culturellement, j’ai toujours aimé le cheval arabe. C’est une culture familiale puisque mon père a élevé des pursang arabes et entre autres un cheval qui est devenu un champion, Madjani. L’historique des ventes ? À l’époque de Goffs France, une des composantes d’Arqana, je m’étais intéressé à différents marchés de niches, c’était en 1994-95, et au marché du pur-sang arabe en particulier qui connaissait un grand développement. On avait développé des vacations sur l’hippodrome de Toulouse en relation avec l’A.F.A.C. Elle avait progressé tous les ans, s’était professionnalisée et avait produit de bons chevaux. Durant le sponsoring du Prix du Jockey Club par les Émirats Arabes Unis, les ventes ont été déplacées à Saint-Cloud puisque deux épreuves importantes pour le pur-sang arabe avaient été développées et cela permettait de coller aux événeL’objectif est d’assurer ments. C’est depuis lors des débouchés notre ligne directrice. pour ces produits Avec le sponsoring du qui sont très Qatar, nous nous sommes majoritairement français engagés auprès des et, pour ce faire, Qataris à ce que ces comme chaque année, ventes aient lieu durant le nous comptons grand week-end, ce qui sur la clientèle du Golfe permet à une clientèle relativement large d’assister aux événements et d’être de potentiels acheteurs. Le fait d’être à la veille des épreuves du Breeders’ Challenge permet à certains chevaux potentiellement partants d’être mis sur le marché et à des acquéreurs potentiels d’assouvir immédiatement leur passion. On est également davantage en phase avec le calendrier hippique de la région du Golfe puisque la saison démarre en octobre-novembre. On a toujours vendu un certain nombre de 2ans qui ont réussi, et donc, nous avons permis à ces propriétaires de commencer plus tôt leur exploitation. La situation du marché ? En 2007, le marché avait été dopé par la vente d’un cheval à 1.050.000€, ce qui fait que la session 2008 a été en baisse en termes de chiffre d’affaires. Si l’on exclut cette vente, c’était à peu près similaire. De même, étant un marché un tant soit peu marginal, il est difficile d’assurer une régularité totale de la qualité proposée d’une part, et du retour des acheteurs d’autre part. Tout dépend donc du contenu du catalogue et des oppor>> tunités de courir. SPÉCIAL PUR-SANG ARABES >> ERIC HOYEAU… Les courses pour pur-sang arabes montent en puissance, pourtant… L’effet n’est pas mécanique puisqu’il y a relativement assez peu d’acheteurs français et qu’aujourd’hui, même si les courses montent en puissance, on ne peut pas considérer qu’elles puissent s’autofinancer. C’est plutôt les échanges commerciaux qui permettent de financer la production. L’objectif étant bien évidemment de faire valoir la production française, la France terre d’élevage du pur-sang arabe, pour pouvoir s’exporter définitivement. Pourquoi ce désir de continuer d’investir dans ce marché de niche ? S’agissant d’une niche, je pense que les courses de pursang arabes en France ont une réelle importance au regard de l’ouverture vers d’autres marchés et pour le pur-sang tout court en règle générale. Il faut savoir qu’il y a très régulièrement dans les pays du Golfe, lorsqu’on se rend aux courses, une majorité de pur-sang avec des suffixes anglo-saxons. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de production issue de l’environnement Maktoum ou de gens qui ont une culture anglo-saxonne. Le suffixe “FR” est en revanche énormément représenté, et au plus haut niveau, dans les courses de pur-sang arabes là-bas. On peut donc considérer que le pur-sang arabe a été et demeure un porte-drapeau de la France dans les courses des pays du Golfe. C’est un premier intérêt d’une part. De même, certains investisseurs comme Cheikh Hamdan Al Maktoum s’intéressent aux deux disciplines. Il est d’ailleurs le seul de la famille Maktoum quasiment à le faire encore aussi bien à Dubaï qu’en Europe. C’est un axe de fidélisation envers la France. Enfin, un certain nombre de propriétaires, Cheikhs ou non Cheikhs, ont pu découvrir la France grâce au pur-sang arabe, eux qui ont parfois une culture à priori d’abord tournée vers le monde anglo-saxon. Potentiellement, ils peuvent s’ouvrir aux pur-sang anglais. C’est le cas d’un certain nombre de Qataris ayant d’abord commencé avec des pursang arabes, principalement sur le marché des chevaux à l’entraînement. Cela fait valoir une synergie tout à fait appréciable. SPILLERS présente LA PHRASE DU JOUR « Il y a relativement assez peu d’acheteurs français et aujourd’hui, même si les courses montent en puissance, on ne peut pas considérer qu’elles puissent s’autofinancer. » Eric Hoyeau, à propos des courses de pur-sang arabes Jeudi 10 septembre 2009 / 5