Introduction - L`Internet des services de l`Etat en Corse

Transcription

Introduction - L`Internet des services de l`Etat en Corse
Dossier Départemental des Risques Majeurs
(D.D.R.M.)
Corse-du-Sud
Préfecture de la Corse-du-Sud
Juin 2011
Ce dossier a été réalisé par le Service Interministériel
Régional de Défense et de Protection Civiles
(S.I.R.D.P.C) de la Préfecture de la Corse-du-Sud, avec le
concours de l’agence MTDA, mais aussi avec la
collaboration et les données fournies par :
La DREAL : Direction Régionale de l'Environnement, de l'Agriculture et du
Logement
19, cours Napoléon - 20180 Ajaccio
Tel : 04.95.51.79.70
La DDTM: Direction Départementale des Territoires et de la Mer / Unité
Risques
Le Solférino - 8, cours Napoléon - 20000 Ajaccio
Tel : 04.95.51.86.24
Le SDIS de Corse-du-Sud : Service Départemental d'Incendie et de Secours
Tel : 04.95.29.18.00
AVERTISSEMENT
Le Dossier Départemental des Risques Majeurs (D.D.R.M) a pour objectif
d’informer et de sensibiliser la population sur les risques naturels et
technologiques encourus et sur les mesures de sauvegarde pour s’en protéger.
Il comprend, d’une manière générale, pour chaque type de risque :
- des indications générales sur le risque traité ;
- les mesures générales applicables pour ce risque ;
- les mesures prises par l’État pour prévenir et se protéger contre ce risque,
c'est la mise en place du plan ORSEC dans ses dispositions générales ou
spécifiques ;
Les documents cartographiques de ce dossier n’ont de valeur réglementaire ni
pour l’occupation des sols ni en matière de contrats d’assurance.
Ce dossier ne peut donc pas être opposable à un tiers ; il ne se substitue en aucun
cas aux règlements en vigueur (notamment pour la maîtrise de l’urbanisme). Par
ailleurs, le DDRM n’est pas une étude des risques, mais un recensement de ces
derniers.
Les consignes de sécurité (conduites à tenir) figurant en fin de chapitre pour
chaque risque ne sont données qu'à titre indicatif, la liste n'en étant pas
exhaustive. Elles pourront éventuellement être complétées par les autorités en
cas de crise.
Préface de M. le Préfet de Corse, Préfet de la Corse-du-Sud,
Une société moderne est soumise à de nombreux risques naturels et technologiques dont
certains comme les inondations, les incendies, les transports de matières dangereuses, sont
majeurs. Nous avons tous en mémoire les inondations de 1993 et de 2008 ainsi que les feux
de forêts de 2003 et 2009.
L’information préventive des populations sur les risques majeurs est donc une priorité. Elle se
traduit pour notre département par la révision du Dossier Départemental des Risques Majeurs.
Ce document recense et décrit pour le département de la Corse-du-Sud, les risques naturels et
technologiques auxquels est soumise la population. Il aborde également les consignes
essentielles de prévention et de protection.
Sa vocation est d’informer les citoyens, en termes clairs, intelligibles, et immédiatement
utilisables par tout un chacun.
En Corse-du-Sud, les principaux risques naturels sont les inondations, les mouvements de
terrains, les feux de forêts et les tempêtes.
Le risque industriel, le risque de transport de matières dangereuses, et le risque de rupture de
barrage constituent les 3 principaux risques technologiques.
Le dossier départemental sur les risques majeurs doit aussi aider les maires des communes
concernées à établir le dossier communal sur les risques majeurs (D.I.C.R.I.M) qui devra être
diffusé le plus largement possible. Il complète ainsi le travail de révision réalisé dans le cadre
du schéma départemental d’analyse et de couverture des risques, par définition plus
opérationnel.
Le dossier départemental répond ainsi à la stratégie nationale de placer le citoyen au cœur de
la sécurité civile en l’informant et en le responsabilisant.
Ce document, consultable en mairie et sur le site de la préfecture, doit permettre aux citoyens
de développer une véritable culture du risque.
La gestion du risque est une politique d’ensemble qui doit associer toutes les collectivités
publiques et les citoyens, car la prévention et la gestion des risques est l’affaire de tous. Tel
est l’objectif de ce dossier départemental.
L’organisation de services de soins et de secours performants, la réalisation de plans de
secours efficaces que ce soit au plan communal, comme au plan départemental ou zonal, la
responsabilisation de l’ensemble des acteurs de la vie sociale sont autant d’ouvrages à
entreprendre et poursuivre ensemble.
Patrick STRZODA
Les risques naturels et technologiques majeurs
Sommaire
Les risques naturels et technologiques majeurs ............................................... 6
Qu’est-ce que le risque majeur ? ............................................................................................ 6
La prévention des risques majeurs en Corse .......................................................................... 7
La connaissance des phénomènes, de l’aléa et du risque................................................... 7
La surveillance ................................................................................................................... 7
La vigilance météorologique.............................................................................................. 8
La mitigation ...................................................................................................................... 8
La prise en compte des risques dans l’aménagement......................................................... 8
Le retour d’expérience ....................................................................................................... 9
L’information préventive et l’éducation ............................................................................ 9
Les systèmes d’alerte et l’organisation des secours ............................................................. 12
Les systèmes d’alertes ...................................................................................................... 12
L’organisation des secours aux différents échelons......................................................... 13
Lorsque le risque devient réalité, comment se protéger ? .................................................... 15
L’assurance en cas de catastrophe........................................................................................ 17
Les enjeux........................................................................................................... 18
La population........................................................................................................................ 18
L’urbanisation ...................................................................................................................... 19
Le patrimoine naturel ........................................................................................................... 21
Les enjeux économiques ...................................................................................................... 21
Les risques identifiés par commune ................................................................ 23
Les risques naturels........................................................................................... 26
Inondation............................................................................................................................. 26
Le phénomène inondation ................................................................................................ 26
Le risque inondation en Corse-du-Sud............................................................................. 27
Les consignes en cas d’inondation ................................................................................... 35
Séisme .................................................................................................................................. 36
Le phénomène séisme ...................................................................................................... 36
Le risque sismique en Corse-du-Sud................................................................................ 37
Les consignes en cas de séisme........................................................................................ 39
Mouvements de terrain......................................................................................................... 40
Le phénomène mouvements de terrain............................................................................. 40
Le risque mouvements de terrain en Corse-du-Sud ......................................................... 41
Les consignes en cas de mouvement de terrain................................................................ 46
Avalanches ........................................................................................................................... 47
Le phénomène avalanches................................................................................................ 47
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Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
Les risques naturels et technologiques majeurs
Le risque avalanche en Corse-du-Sud.............................................................................. 48
Les consignes en cas d’avalanche .................................................................................... 51
Feux de forêt......................................................................................................................... 52
Le phénomène feu de forêt............................................................................................... 52
Le risque feu de forêt en Corse-du-Sud ........................................................................... 53
Les consignes en cas de feux de forêt .............................................................................. 63
Tempête ................................................................................................................................ 64
Le phénomène tempête..................................................................................................... 64
Le risque tempête en Corse-du-Sud ................................................................................. 65
Les consignes en cas de tempête ...................................................................................... 66
Les risques technologiques ............................................................................... 67
Industriel............................................................................................................................... 67
Les phénomènes d’accidents industriels .......................................................................... 67
Le risque industriel en Corse-du-Sud............................................................................... 69
Les consignes en cas d'accident industriel ou nucléaire................................................... 71
Rupture de barrage ............................................................................................................... 73
Les phénomènes de rupture de barrage ............................................................................ 73
Le risque rupture de barrage en Corse-du-Sud................................................................. 74
Les consignes en cas de rupture de barrage ..................................................................... 78
Transport de Matières Dangereuses (TMD)......................................................................... 80
Les accidents de TMD...................................................................................................... 80
Le risque TMD en Corse-du-Sud ..................................................................................... 82
Les consignes en cas d'accident de transport de matières dangereuses............................ 88
Annexes............................................................................................................... 92
ANNEXE 1 : LEXIQUE .......................................................................................................... 91
ANNEXE 2 : La fiche conseil - Votre habitation et le risque incendie de forêt ...................... 94
ANNEXE 3 : La plaquette du débroussaillement légal............................................................ 96
ANNEXE 4 : La plaquette sur l’emploi du feu ........................................................................ 98
ANNEXE 5 : La procédure vigilance météorologique .......................................................... 100
ANNEXE 6 : Les risques présents par commune .................................................................. 102
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
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Les risques naturels et technologiques majeurs
Les risques naturels et technologiques
majeurs
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Le risque majeur est la possibilité d'un événement d'origine naturelle ou humaine, dont les
effets peuvent concerner jeu un grand nombre de personnes, occasionner des dommages
importants et dépasser les capacités de réaction de la société.
L'existence d'un risque majeur est liée :
• d'une part à la présence d'un événement, qui est la manifestation d'un phénomène naturel
ou humain ;
• d'autre part à l'existence d'enjeux, qui représentent l'ensemble des personnes et des biens
(ayant une valeur monétaire ou non monétaire) pouvant être affectés par un phénomène.
Les conséquences d'un risque majeur sur les enjeux se mesurent en terme de
vulnérabilité.
Un risque majeur est caractérisé par sa faible fréquence et par son énorme gravité. Remarque :
bien que les conséquences des pollutions (par exemple les marées noires) puissent être
catastrophiques, la législation, les effets, ainsi que les modes de gestion et de prévention
concernant ces événements font l’objet de dispositifs très spécifiques non traités dans ce
dossier.
Pour fixer les idées, une échelle de gravité des dommages a été produite par le ministère de
l'écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer. Ce tableau permet de classer
les événements naturels en six classes, depuis l'incident jusqu'à la catastrophe majeure.
Dommages humains
Dommages matériels
Incident
Classe
Aucun blessé
Moins de 0,3 M€
1
Accident
1 ou plusieurs blessés
Entre 0,3 M€ et 3 M€
2
Accident grave
1 à 9 morts
Entre 3 M€ et 30 M€
3
Accident très grave
10 à 99 morts
Entre 30 M€ et 300 M€
4
Catastrophe
100 à 999 morts
Entre 300 M€ et 3 000 M€
5
Catastrophe majeure
1 000 morts ou plus
3 000 M€ ou plus
0
En Corse-du-Sud, 6 des 8 risques naturels principaux présents sur le territoire national sont
prévisibles : les inondations, les séismes, les mouvements de terrain, les avalanches, les feux
de forêt, les tempêtes maritimes. Le département n’est pas concerné par les risque éruptions
volcaniques et cyclones en tant que risques majeurs.
Les risques technologiques, d'origine anthropique, sont au nombre de quatre sur le territoire
national ; la Corse-du-Sud en dénombre 3 : le risque industriel, le risque de transport de
matières dangereuses et le risque de rupture de barrage. Le département n’est pas concerné
par le risque nucléaire en tant que risque majeur.
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Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
Les risques naturels et technologiques majeurs
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Elle regroupe l'ensemble des dispositions à mettre en œuvre pour réduire l'impact d'un
phénomène naturel ou anthropique prévisible sur les personnes et les biens. Elle s'inscrit dans
une logique de développement durable, puisque, à la différence de la réparation post-crise, la
prévention tente de réduire les conséquences économiques, sociales et environnementales d'un
développement imprudent de notre société.
Le schéma de prévention des risques naturels (article L565-2 du code de l’environnement) est
un document d’orientation sur cinq ans qui fixe les objectifs généraux et un programme
d’action à conduire dans le département en ce qui concerne :
• la connaissance du risque ;
• la surveillance et la prévision des phénomènes ;
• les travaux de mitigation (atténuation des dommages) ;
• la prise en compte du risque dans l’aménagement ;
• l’information et l’éducation sur les risques ;
• le retour d’expérience.
Le département de la Corse-du-Sud dispose de plans spécifiques :
• le plan de protection des forêts et des espaces naturels contre les incendies (PPFENI) ;
• un atlas des zones inondables ;
• un atlas du risque feux de forêts ;
• un atlas du risque mouvements de terrain et hydraulique.
LLaa ccoonnnnaaiissssaannccee ddeess pphhéénnoom
mèènneess,, ddee ll’’aallééaa eett dduu rriissqquuee
Depuis plusieurs années, des outils de recueil et de traitement des données collectées sur les
phénomènes sont mis au point et utilisés, par des établissements publics spécialisés
notamment en météorologie. Les connaissances ainsi collectées se concrétisent à travers des
bases de données (sismicité, climatologie, nivologie), des atlas (cartes des zones inondables,
carte de localisation des phénomènes avalancheux). Elles permettent d'identifier les enjeux et
d'en déterminer la vulnérabilité face aux aléas auxquels ils sont exposés.
Afin de mettre l'ensemble de cette connaissance à disposition du plus grand nombre, ces
informations sont disponibles sur Internet :
http://www.prim.net/, http://www.corse.pref.gouv.fr/.
LLaa ssuurrvveeiillllaannccee
L'objectif de la surveillance est d'anticiper le phénomène et de pouvoir alerter les populations
à temps. Elle nécessite pour cela l'utilisation de dispositifs d'analyses et de mesures, intégrés
dans un système d'alerte des populations.
La surveillance permet d'alerter les populations d'un danger, par des moyens de diffusion
efficaces et adaptés à chaque type de phénomène (haut-parleurs, service audiophone,
pré-enregistrement de messages téléphoniques, plate-forme d’appels, liaison radio ou
Internet). Un des enjeux réside dans le fait que certains phénomènes, comme les crues rapides
de rivières ou certains effondrements de terrain, sont plus difficiles à prévoir et donc plus
délicats à traiter en terme d'alerte et, le cas échéant, d'évacuation des populations.
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Les risques naturels et technologiques majeurs
LLaa vviiggiillaannccee m
mééttééoorroollooggiiqquuee
Une carte de "vigilance météorologique" est élaborée 2 fois par jour à 6h00 et 16h00 et attire
l'attention sur la possibilité d'occurrence d'un phénomène météorologique dangereux
immédiat.
Le niveau de vigilance vis-à-vis des conditions météorologiques à venir est présenté sous une
échelle de 4 couleurs et qui figurent en légende sur la carte :
• Niveau 1 (Vert), pas de vigilance particulière ;
• Niveau 2 (Jaune), être attentif à la pratique d'activités sensibles au risque
météorologique ; des phénomènes habituels dans la région mais occasionnellement
dangereux sont en effet prévus ; se tenir au courant de l'évolution météo ;
• Niveau 3 (Orange), être très vigilant : phénomènes météos dangereux prévus. Se tenir
informé de l’évolution météo et suivre les consignes ;
• Niveau 4 (Rouge), vigilance absolue : phénomènes météos dangereux d’intensité
exceptionnelle. Se tenir régulièrement informé de l’évolution météo et se conformer aux
consignes.
Les divers phénomènes dangereux sont précisés sur la carte sous la forme de pictogrammes,
associés à chaque zone concernée par une mise en vigilance de niveau 3 ou 4.
Les phénomènes sont : vent violent, fortes précipitations, orages, neige ou verglas, avalanche,
canicule (du 1er juin au 30 septembre), grand froid (du 1er novembre au 31 mars).
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miittiiggaattiioonn
L'objectif de la mitigation est d'atténuer les dommages, en réduisant soit l'intensité de certains
aléas (inondations, coulées de boue, avalanches), soit la vulnérabilité des enjeux. Cette notion
concerne les biens économiques : les constructions, les bâtiments industriels et commerciaux,
ceux nécessaires à la gestion de crise, les réseaux de communication, d'électricité, d'eau.
La mitigation relève également d'une implication des particuliers, qui doivent agir
personnellement afin de réduire la vulnérabilité de leurs propres biens.
LLaa pprriissee eenn ccoom
mppttee ddeess rriissqquueess ddaannss ll’’aam
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Afin de réduire les dommages lors des catastrophes naturelles, il est nécessaire de maîtriser
l'aménagement du territoire, en évitant d'augmenter les enjeux dans les zones à risque et en
diminuant la vulnérabilité des zones déjà urbanisées.
Les plans de prévention des risques naturels (PPRN) prévisibles, institués par la loi "Barnier"
du 2 février 1995 et les plans de prévention des risques technologiques (PPRT), (loi du 30
juillet 2003), ont cette vocation. Ils constituent l'instrument essentiel de l'État en matière de
prévention des risques naturels et technologiques. L'objectif de cette procédure est le contrôle
du développement dans les zones exposées à un risque.
Les PPR sont prescrits par les préfets et réalisés par les services déconcentrés de l'État. Ces
plans peuvent prescrire diverses mesures, comme des travaux sur les bâtiments.
Après approbation, les PPR valent servitude d'utilité publique et sont annexés au plan local
d'urbanisme (PLU), qui doit s'y conformer. Dès lors, l'aménagement sur une commune ne
pourra se faire qu'en prenant en compte ces documents.
Cela signifie qu'aucune construction ne pourra être autorisée dans les zones présentant les
aléas les plus forts, ou uniquement sous certaines contraintes dans les zones moins exposées.
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Les risques naturels et technologiques majeurs
Par ailleurs, et en l’absence de PPR, le code de l’urbanisme impose aux collectivités de
prendre en compte les risques dans l’aménagement de l’espace ; tant au niveau des décisions
individuelles d’autorisation de construire (art. R111-2 du code de l’urbanisme) que dans le
cadre des documents d’urbanisme de type SCOT, PLU et carte communale (art. L110 et
L121-1-3 ; R123-11 ; R124-2 du code de l’urbanisme). L’article L.110 du code de
l’urbanisme édicte les principes fondamentaux qui doivent présider à l’aménagement de
l’espace :
« Le territoire français est le patrimoine commun de la nation. Chaque collectivité publique
en est le gestionnaire et le garant dans le cadre de ses compétences. Afin d'aménager le cadre
de vie, d'assurer sans discrimination aux populations résidentes et futures des conditions
d'habitat, d'emploi,… ainsi que la sécurité et la salubrité publiques… les collectivités
publiques harmonisent, dans le respect réciproque de leur autonomie, leurs prévisions et
leurs décisions d'utilisation de l'espace... »
LLee rreettoouurr dd’’eexxppéérriieennccee
Les accidents technologiques font depuis longtemps l'objet d'analyses poussées lorsqu'un tel
événement se produit. Des rapports de retour d'expérience sur les catastrophes naturelles sont
également établis par des experts. Ces missions sont menées au niveau national, lorsqu'il s'agit
d'événements majeurs, ou au plan local.
L'objectif est de permettre aux services et opérateurs institutionnels, mais également au grand
public, de mieux comprendre la nature de l'événement et ses conséquences.
Ainsi chaque événement majeur fait l'objet d'une collecte d'informations, telles que l'intensité
du phénomène, l'étendue spatiale, la réponse sécurité civile, l’organisation et la coordination
des moyens de secours. La notion de dommages humains et matériels a également été
introduite. Ces bases de données permettent d'établir un bilan de chaque catastrophe et bien
qu'il soit difficile d'en tirer tous les enseignements, elles permettent néanmoins d'en faire une
analyse globale destinée à améliorer les actions des services concernés, voire à préparer les
évolutions législatives futures.
Des informations à ce sujet sont disponibles sur le site http://www.prim.net/.
LL’’iinnffoorrm
maattiioonn pprréévveennttiivvee eett ll’’éédduuccaattiioonn
L’information préventive peut être réalisée sous différentes formes : à travers différents
documents d’informations, des commissions locales, dans les établissements scolaires, etc…
L’information préventive
La loi du 22 juillet 1987 a instauré le droit des citoyens à une information sur les risques
majeurs auxquels ils sont soumis sur tout ou partie du territoire, ainsi que sur les mesures de
sauvegarde qui les concernent (article L 125-2 du code de l'environnement).
Le décret du 11 octobre 1990, modifié le 9 juin 2004, a précisé le contenu et la forme des
informations auxquelles doivent avoir accès les personnes susceptibles d'être exposées à des
risques majeurs.
Il définit, également, les modalités selon lesquelles ces informations seront portées à leur
connaissance, à savoir, dans les communes dotées d'un Plan Particulier d’Intervention (PPI)
ou d'un PPR naturel, minier, technologique, dans celles situées dans les zones à risque
sismique, volcanique, cyclonique ou de feux de forêts ainsi que celles désignées par arrêté
préfectoral :
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
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Les risques naturels et technologiques majeurs
• le préfet fait établir le Dossier Départemental des Risques Majeurs et pour chaque
commune concernée transmet les éléments d’information au maire sous la forme d’un
porté à connaissance (le Dossier Communal Synthétique – DCS) ;
• le maire réalise le Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs
(DICRIM). Celui-ci synthétise les informations transmises par le préfet complétées des
mesures de prévention et de protection dont le maire a connaissance.
Ces dossiers sont consultables en mairie par le citoyen.
Le maire définit les modalités d’affichage des risques et des consignes individuelles de
sécurité. Il organise des actions de communication au moins tous les deux ans en cas de PPR
naturel prescrit ou approuvé (dans le cadre d’un Plan Communal de Sauvegarde).
Une information spécifique aux risques technologiques est à disposition des citoyens. Au titre
de l'article 13 de la directive " Seveso 2 ", les industriels ont l'obligation de réaliser pour les
sites industriels à " hauts risques " classés " Seveso avec servitude ", une action d'information
des populations riveraines. Coordonnée par
les services de l'État, cette campagne est L'application GASPAR (Gestion Assistée
financée par le générateur de risque et des Procédures Administratives relatives
aux Risques naturels et technologiques) de
renouvelée tous les cinq ans.
la direction de la prévention des pollutions
Le Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du et des risques est l'épine dorsale de son
Développement Durable, des Transports et système d'information sur les risques
du Logement (MEDDTL) diffuse sur son naturels.
site Internet prim.net dédié aux risques
majeurs, dans la rubrique « Ma commune La base Gaspar, mise à jour directement
les
services
instructeurs
face au risque », des fiches communales sur par
départementaux,
réunit
des
informations
les risques.
sur les documents d'information préventive
ou à portée réglementaire
L’information des acquéreurs ou
• PPR naturels et assimilés et PPR
locataires
technologiques
L’information des acquéreurs ou locataires
• procédures de type « reconnaissance
(IAL) sur l’état des risques lors des
de l'état de catastrophes naturelles »
transactions immobilières à la charge des
• documents d'information préventive
vendeurs ou bailleurs est une double
(Document d'Information Communal
obligation pour les biens situés dans un
des populations sur les Risques
périmètre de PPR prescrit ou approuvé, ou
Majeurs, porté à connaissance, Atlas
ayant fait l’objet d’une reconnaissance de
des Zones Inondables).
catastrophe naturelle. Cette information est
accessible sur le site Internet de la Des informations sont disponibles sur le
Préfecture
de
la
Corse-du-Sud www.prim.net
(http://www.corse.pref.gouv.fr/)
Les comités locaux d’information et de concertation
La loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 institue des comités locaux d'information et de
concertation (CLIC) pour tout bassin industriel comprenant une ou plusieurs installations
"Seveso avec servitudes", afin de permettre la concertation et la participation des différentes
parties prenantes dont les riverains à la prévention des risques d'accidents tout au long de la
vie de ces installations. Créé et institué par le préfet, composé de cinq collèges
(Administration, Collectivités territoriales, Exploitants, Riverains et Salariés), le CLIC a
comme mission d'améliorer l'information et la concertation des différents acteurs sur les
risques technologiques, de proposer des mesures contribuant à la réduction des dangers et
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Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
Les risques naturels et technologiques majeurs
nuisances environnementales et de débattre sur les moyens de prévenir et réduire les risques,
sur les programmes d'actions des responsables des activités à l'origine du risque et
l'information du public en cas d'accident.
Le comité est associé à l'élaboration du plan de prévention des risques technologiques et émet
un avis sur le projet PPRT ; cet avis est rendu en séance, la majorité des membres présents ou
représentés. Le comité est informé le plus en amont possible par l'exploitant des projets de
modification ou d'extension des installations classées pouvant être soumises à servitudes et
peut émettre des observations sur les documents réalisés par l'exploitant et les pouvoirs
publics en vue d'informer les citoyens des risques auxquels ils sont exposés.
L’éducation à la prévention des risques majeurs
L’éducation à la prévention des risques majeurs se décompose selon deux volets : la
sensibilisation d’une part, la préparation aux crises d’autre part.
C’est une composante de l’éducation à l’environnement, en vue du développement durable,
mise en œuvre tant au niveau scolaire qu’à travers le monde associatif.
Plusieurs temps forts retracent la mise en œuvre de l’éducation à la prévention des risques :
• en 1993, signature d’un protocole d'accord pour promouvoir l'éducation à la prévention
des risques majeurs par les ministères chargés de l'environnement et de l'éducation
nationale. Désormais, cette approche est inscrite dans les programmes scolaires du
primaire et du secondaire.
• en 2002, le ministère en charge de l’environnement a collaboré à l’élaboration du « plan
particulier de mise en sûreté face aux risques majeurs », (B.O.E.N hors série n°3 du 30
mai 2002), destiné aux écoles, collèges, lycées et universités. Il a pour objectif de
préparer les personnels, les élèves (et étudiants) et leurs parents à faire face à une crise. Il
donne des informations nécessaires au montage de dispositifs préventifs permettant
d’assurer au mieux la sécurité face à un accident majeur, en attendant l’arrivée des
secours. Il recommande d’effectuer des exercices de simulation pour tester ces
dispositifs.
• la loi de modernisation de sécurité civile de 2004 est venue renforcer cette dynamique à
travers les articles 4 et 5.
Un réseau animé par la direction de la prévention des pollutions et des risques (DPPR)
regroupe les coordonnateurs académiques « Risques Majeurs/éducation (RMé) », nommés par
les recteurs dans chaque Académie.
Chaque coordonnateur anime une équipe de formateurs des différents services de l’État qui
sont des personnes ressources capables d’apporter leur appui auprès des chefs d’établissement
ou des directeurs d’école et des enseignants.
L’objectif est de développer des actions d’éducation et de culture du risque et d’impulser la
mise en œuvre des Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS) dans tous les secteurs
d’activité.
Dans chaque département, un correspondant sécurité a été nommé auprès de l’Inspecteur
d’Académie, directeur des services de l’éducation nationale. Il est un partenaire privilégié de
la préfecture, notamment dans le cadre de la stratégie internationale pour la réduction des
catastrophes naturelles (ISDR) initiée en 1990 par l'ONU.
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
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Les risques naturels et technologiques majeurs
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Le Signal National d'Alerte (SNA), actuellement en cours de modernisation, est un des
moyens d'alerte mis en place pour avertir la population de la nécessité de se mettre
immédiatement à l'abri du danger et de se porter à l'écoute de l'un des programmes nationaux
ou locaux de radio ou de télévision des sociétés nationales de programme Radio France,
France 3 Corse et RCFM (France Bleue), dont les fréquences sont :
• Ajaccio : 100.5 et AJACCIO Ville : 97.0 MHz
• Bocognano : 101.8
• Bonifacio : 98.2 et 103.9
• Conca : 98.2
• Figari : 103.9
• Frasseto : 101.6
• Olmeto et Propriano : 102.2
• Piana : 102.1
• Porto-Vecchio : 101.8 et 105.4
• Sartene : 100.1
• Vico : 106.4
Il s'intègre dans les mesures destinées à informer la population, qui sont :
• la mise à disposition permanente d'informations sur l'état de vigilance ayant pour objet de
prévenir ou de signaler certains risques naturels ou technologiques ou certaines menaces ;
• l'émission sur tout ou
partie du territoire,
soit d'un message
d'alerte,
soit
du
Signal
National
d'Alerte, soit de l'un
et de l'autre ;
• la diffusion, répétée
tout au long de
l'événement,
de
consignes
de
comportement et de sécurité à observer par la population ;
• l'émission, soit d'un message de fin d'alerte, soit du signal national de fin d'alerte, soit de
l'un et de l'autre.
Décret n°2005-1269 du 12 octobre 2005 relatif au code d'alerte national et aux obligations
des services de radio et de télévision et des détenteurs de tout autre moyen de communication
du public.
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Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
Les risques naturels et technologiques majeurs
1 - Alerte en cas de phénomène naturel ou technologique
En cas de phénomène naturel ou technologique majeur, la population est avertie par un signal
d'alerte, identique pour tous les risques (sauf en cas de rupture de barrage) et pour toute partie
du territoire national.
Ce signal consiste en trois émissions successives de 101 secondes chacune et séparées par des
intervalles de cinq secondes, d'un son modulé en amplitude ou en fréquence. Des essais ont
lieu le premier mercredi de chaque mois à midi.
Le signal est diffusé par tous les moyens disponibles dont le réseau national d'alerte et les
équipements des collectivités territoriales. Il est relayé par les sirènes des établissements
industriels (lorsqu'il s'agit d'une alerte Seveso) et, éventuellement, par les dispositifs d'alarme
et d'avertissement dont sont dotés les établissements recevant du public et les dispositifs
d'alarme et de détection dont sont dotés les immeubles de grande hauteur.
2 – Alerte en cas de rupture de barrage
Dans le cas particulier des ruptures de barrage, le signal d'alerte est émis par des sirènes
pneumatiques de type "corne de brume", installées par l'exploitant. Il comporte un cycle d'une
durée minimum de deux minutes, composé d'émissions sonores de deux secondes séparées
par un intervalle de trois secondes.
Lorsque le signal d'alerte est diffusé, il est impératif que la population se mette à l’abri et à
l'écoute de la radio sur laquelle seront communiquées les premières informations sur la
catastrophe et les consignes à adopter. Dans le cas d'une évacuation décidée par les autorités,
la population en sera avertie par la radio.
3 – Fin d’alerte
Dans certaines situations, des messages d'alerte sont diffusés. Ils contiennent des informations
relatives à l'étendue du phénomène (tout ou partie du territoire national) et indiquent la
conduite à tenir. Ils sont diffusés par les radios et les télévisions. Lorsque tout risque est écarté
pour les populations, le signal de fin d'alerte est déclenché. Ce signal consiste en une émission
continue d'une durée de trente secondes d'un son à fréquence fixe.
La fin de l'alerte est annoncée sous la forme de messages diffusés par les radios et les
télévisions, dans les mêmes conditions que pour la diffusion des messages d'alerte. Si le signal
national d'alerte n'a été suivi d'aucun message, la fin de l'alerte est signifiée à l'aide du même
support que celui ayant servi à émettre ce signal.
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Les pouvoirs publics ont le devoir, une fois l'évaluation des risques établie en collaboration
avec les industriels et les Grands Opérateurs, d'organiser les moyens de secours pour apporter
une réponse en cas d’événements majeurs. Cette organisation nécessite un partage des
compétences entre l'État et les collectivités territoriales.
Au niveau communal
Dans sa commune, le maire est responsable de l'organisation des secours de première urgence.
Pour cela, il peut mettre en œuvre un outil opérationnel, le plan communal de sauvegarde, qui
détermine, en fonction des risques connus, les mesures immédiates de sauvegarde et de
protection des personnes, fixe l'organisation nécessaire à la diffusion de l'alerte et des
consignes de sécurité, recense les moyens disponibles et définit la mise en œuvre des mesures
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
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Les risques naturels et technologiques majeurs
d'accompagnement et de soutien de la population. Ce plan est obligatoire dans les communes
dotées d'un plan de prévention des risques naturels prévisibles approuvé ou comprises dans le
champ d'application d'un plan particulier d'intervention.
Au niveau départemental et zonal
Les plans de secours
La loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004 introduit des modifications dans
l’élaboration des plans de secours. Depuis sa création en 1952, le plan ORSEC (ORganisation
des SECours) a, en effet, connu des changements. En 2004, le plan ORSEC devient
l’Organisation de la Réponse de SEcurité Civile. Il constitue désormais une organisation
unique chargée de gérer toutes les situations d’urgence.
Lorsque la gravité de l’événement dépasse les capacités locales d’intervention ou que le
problème concerne plusieurs communes, le préfet de département déclenche et commande le
dispositif ORSEC. Si les conséquences risquent de dépasser les limites ou les capacités d’un
département, le préfet de zone de défense intervient dans la conduite des opérations. En mer,
c’est le préfet maritime qui assure la direction des opérations de secours et commande le
dispositif ORSEC maritime.
Ces plans impliquent une veille permanente sur l’ensemble du territoire et mobilise dans leur
mise en œuvre l’ensemble des acteurs de la sécurité civile et de la société civile. Le plan
ORSEC n’est plus un « document figé », c’est une véritable organisation basée sur :
¾ une analyse des risques ;
¾ une veille permanente ;
¾ une montée en puissance progressive du dispositif ;
¾ une architecture souple et adaptable à toutes les situations ;
¾ des entraînements et des exercices réguliers ;
¾ une évolution permanente et consécutive au retour d’expérience.
Des dispositions spécifiques du plan ORSEC prévoient les mesures à prendre et les moyens
de secours à mettre en œuvre pour faire face à des risques de nature particulière ou liés à
l'existence et au fonctionnement d'installations ou d'ouvrages déterminés. Il peut définir un
plan particulier d'intervention (PPI), notamment pour des établissements classés Seveso, des
barrages hydro-électriques ou des sites nucléaires.
Le préfet active la mise en application du plan ORSEC et assure la direction opérationnelle
des secours. Il est le Directeur des Opérations de Secours (DOS). A ce titre, il maîtrise
l’ensemble des acteurs et des moyens nécessaires à la gestion de crise et coordonne leurs
actions et leur mise en œuvre.
Le Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Corse-du-Sud (SDIS 2A)
En Corse-du-Sud, le corps départemental de sapeurs-pompiers est composé (source SDACR
2009) de :
• sapeurs-pompiers professionnels ;
• sapeurs-pompiers volontaires relevant des corps communaux ou intercommunaux
desservant :
○ des centres de secours principaux ou des centres de secours,
○ les centres de première intervention dont les communes ou établissements publics de
coopération intercommunale ont demandé, sur décision de leur organe délibérant, le
rattachement au corps départemental.
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Les risques naturels et technologiques majeurs
Le corps départemental s’articule autour d’un État-Major et se décompose en différents
groupements.
Le schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (SDACR)
Le SDACR classe l’inventaire des risques de toute nature pour la sécurité des personnes et
des biens, auxquels doit faire face le SDIS2A et détermine les objectifs de couverture de ces
risques par le service de secours.
Le document est consultable en Préfecture. Il a été révisé en 2010.
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En cas de catastrophe naturelle ou technologique, et à partir du moment où le signal national
d’alerte est déclenché, chaque citoyen doit respecter des consignes générales et adapter son
comportement en conséquence. Les conséquences humaines seront minimisées si la
population connaît et applique les consignes de sécurité appropriées. Ces consignes doivent
être claires et identiques quelle que soit l'entité qui les diffuse. Les fiches spécifiques seront
communiquées pour chaque risque. Elles comportent la teneur officielle des consignes pour
chacun des risques pouvant affecter une commune. Ces consignes seront reprises dans tous les
documents et vecteurs de diffusion destinés à les porter à la connaissance du grand public.
En particulier, il est vivement conseillé aux communes qui ont obligation de réaliser un
document d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM), de reprendre les
consignes présentées ci-dessous pour réaliser le document, les plaquettes de communication et
la campagne d'affichage l'accompagnant.
Cependant, si dans la majorité des cas ces consignes générales sont valables pour tout type de
risque, certaines d’entre elles ne sont à adopter que dans des situations spécifiques. C’est le
cas, par exemple, de la mise à l’abri : elle est nécessaire en cas d’accident nucléaire, de nuage
toxique... et l’évacuation en cas de rupture de barrage. Il est donc nécessaire, en complément
des consignes générales, de connaître également les consignes spécifiques à chaque risque.
AVANT
Prévoir les équipements minimums :
• radio portable avec piles ;
• lampe de poche ;
• eau potable ;
• papiers personnels ;
• médicaments urgents ;
• couvertures, vêtements de rechange ;
S'informer en mairie :
• des risques encourus ;
• des consignes de sauvegarde ;
• du signal d'alerte ;
• des plans d'intervention (PPI).
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
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Les risques naturels et technologiques majeurs
Organiser :
• le groupe dont on est responsable ;
• discuter en famille des mesures à prendre si une catastrophe survient (protection,
évacuation, points de ralliement).
Simulations :
• y participer ou les suivre ;
• en tirer les conséquences et enseignements.
PENDANT
• Évacuer ou se mettre à l’abri en fonction de la nature du risque.
S'informer : écouter la radio. Les premières consignes seront données par Radio France et
localement RCFM ; les fréquences sont :
○ Ajaccio : 100.5 et AJACCIO Ville : 97.0 MHz ;
○ Bocognano : 101.8 ;
○ Bonifacio : 98.2 et 103.9 ;
○ Conca : 98.2 ;
○ Figari : 103.9 ;
○ Frasseto : 101.6 ;
○ Olmeto et Propriano : 102.2 ;
○ Piana : 102.1 ;
○ Porto-Vecchio : 101.8 et 105.4 ;
○ Sartene : 100.1 ;
○ Vico : 106.4
• Informer le groupe dont on est responsable.
• Ne pas aller chercher les enfants à l'école.
• Ne pas téléphoner sauf en cas de danger vital.
APRÈS
• S'informer : écouter la radio et respecter les consignes données par les autorités.
• Informer les autorités de tout danger observé.
• Apporter une première aide aux voisins ; penser aux personnes âgées et handicapées.
• Se mettre à la disposition des secours.
• Évaluer :
○ les dégâts ;
○ les points dangereux et s'en éloigner.
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Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
Les risques naturels et technologiques majeurs
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La loi n° 82-600 du 13 juillet 1982 modifiée, relative à l'indemnisation des victimes de
catastrophes naturelles (article L.125-1 du Code des assurances), a fixé pour objectif
d'indemniser les victimes de catastrophes naturelles en se fondant sur le principe de
mutualisation entre tous les assurés et la mise en place d'une garantie de l'État.
Cependant, la couverture du sinistre au titre de la garantie "catastrophes naturelles" est
soumise à certaines conditions :
• l'agent naturel doit être la cause déterminante du sinistre et doit présenter une intensité
anormale ;
• les victimes doivent avoir souscrit un contrat d'assurance garantissant les dommages
d'incendie ou les dommages aux biens ainsi que, le cas échéant, les dommages aux
véhicules terrestres à moteur. Cette garantie est étendue aux pertes d'exploitation, si elles
sont couvertes par le contrat de l'assuré ;
• l'état de catastrophe naturelle, ouvrant droit à la garantie, doit être constaté par un arrêté
interministériel (du ministère de l'Intérieur et de celui de l'Économie, des Finances et de
l'Industrie). Il détermine les zones et les périodes où a eu lieu la catastrophe, ainsi que la
nature des dommages résultant de celle-ci et couverts par la garantie (article L.125-1 du
Code des assurances).
Les feux de forêts et les tempêtes ne sont pas couverts par la garantie catastrophe naturelle et
sont assurables au titre de la garantie de base.
Depuis la loi du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels,
en cas de survenance d'un accident industriel endommageant un grand nombre de biens
immobiliers, l'état de catastrophe technologique est constaté. Un fonds de solidarité a été créé
afin d'indemniser les dommages sans devoir attendre un éventuel jugement sur leur
responsabilité.
Le décret 2005-1466 du 28 novembre 2005 (Journal Officiel du 30 novembre 2005) en
précise les conditions d’application. L'état de catastrophe technologique est atteint en cas de
survenance d'un accident dans une installation, soit soumise à déclaration, soit soumise à
autorisation.
L’état de catastrophe technologique est constaté dans un délai maximal de quinze jours par
arrêté conjoint du ministre de l’économie, du ministre chargé de la sécurité civile et du
ministre de l’environnement. Cet arrêté est publié au Journal Officiel.
Cet accident doit avoir endommagé un grand nombre de biens immobiliers. Le décret précise
que plus de cinq cents logements doivent être rendus inhabitables par cet accident.
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